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L’ACCÈS aux SOINS DENTAIRES des PERSONNES DÉFAVORISÉES au QUÉBEC PAUL ALLISON, CHRIS ALLINGTON ET JUDIANN STERN PROBLÉMATIQUE ET PISTES DE SOLUTIONS Faculté de médecine dentaire Université McGill MONTRÉAL (QUÉBEC) MAI 2004

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L’ACCÈS aux SOINS DENTAIRES des

PERSONNESDÉFAVORISÉES

au QUÉBEC

PAUL ALLISON, CHRIS ALLINGTON ET JUDIANN STERN

PROBLÉMATIQUE ET PISTES DE SOLUTIONS

Faculté de médecine dentaire

Université McGill

MONTRÉAL (QUÉBEC)

MAI 2004

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REMERCIEMENTS

Plusieurs personnes ont contribué à la réalisation de ce rapport. Nous tenons à les remercier très

sincèrement.

Nos remerciements vont d’abord au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec pour

le soutien financier qu’il nous a accordé, et au Dr Bernard Laporte, pour ses précieux conseils

touchant la préparation de ce document.

Nous remercions également le Dr Christophe Bedos, qui nous a beaucoup aidés dans la planification

des diverses étapes de ce projet, ainsi que pour ses commentaires sur les premières ébauches du

document.

Nous adressons aussi des remerciements au Dr René Larouche, Sylvie Vallières et Marie-Claude

Loignon qui nous ont fait bénéficier de leurs commentaires judicieux.

Enfin, nous voulons exprimer notre reconnaissance à toutes les personnes qui, au Québec et ailleurs

en Amérique du Nord, ont si généreusement accepté de nous fournir de l’information sur leurs

programmes et d’en discuter avec nous.

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

PARTIE I : LA PROBLÉMATIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

État de la situation au Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9La santé buccodentaire des adultes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9La santé buccodentaire des adolescents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10La santé buccodentaire des enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Facteurs déterminants de la santé buccodentaire au Québec . . . . . . . . . . . . . 11

Conséquences des maladies buccodentaires au Québec et ailleurs . . . . . . . . . 11Les signes et les symptômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11Les fonctions touchées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11Les coûts sociaux et financiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12L’état de santé général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12Les effets des maladies buccodentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Facteurs d’utilisation des services dentaires au Québec et ailleurs . . . . . . . . 13Le revenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13Le lieu de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13L’incapacité physique ou mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13La perception du besoin et la peur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14Les facteurs culturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14Les déterminants de l’utilisation des services dentaires au Québec . . . . . . . . . 14

PARTIE II : PROGRAMMES D’AMÉLIORATION DE L’ACCESSIBILITÉDES SOINS DENTAIRES QUÉBEC, AU CANADA ET AUX ÉTATS-UNIS . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

Programmes d’aiguillage vers des cabinets dentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Programme d’aide dentaire L’Aident, Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17National Foundation of Dentistry for the Handicapped, États-Unis . . . . . . . . 18D DENT Oklahoma, États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Services dentaires mobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Programme Dental Outreach de l’Université McGill, Montréal . . . . . . . . . . . . 20Clinique dentaire mobile de la Fondation de l’Ordre des dentistes du Québec . . 21Programme d’unité mobile Dentistry With Heart, Californie . . . . . . . . . . . . . 22University of Southern California, États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Cliniques dentaires fixes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Clinique de l’Université de Montréal/CLSC des Faubourgs, Montréal . . . . . . . 24Programme dentaire de la clinique Mount Carmel, Winnipeg . . . . . . . . . . . . 25Inglewood Children’s Dental Centre, Californie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25Les avantages et les inconvénients des trois types de programmes . . . . . . . . . 26

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PARTIE III : LES ASPECTS À CONSIDÉRER POUR LA MISE SUR PIED D’UN PROGRAMME . . 27

Le personnel nécessaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29Le dentiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29L’hygiéniste dentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29L’assistante dentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29Le personnel administratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30Le personnel d’entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30Les étudiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Le personnel rémunéré et les bénévoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

La participation des dentistes locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

La collaboration d’autres professionnels de la santéet des services sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Les sources de financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

La clientèle cible : qui accepter et qui refuser? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

La gamme des services à offrir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Les contraintes liées au financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Les contraintes liées au personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Les contraintes liées aux installations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

PARTIE IV : DES RECOMMANDATIONS POUR LES FUTURS PROGRAMMES . . . . . . . . . . . . 35

Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

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RÉSUMÉ

Au Québec, comme dans les autres pays occi-dentaux, la santé buccodentaire de lapopulation s’est améliorée au cours des troisdernières décennies. Toutefois, on observe queles maladies buccodentaires et leurs consé-

quences physiques, psychologiques et sociales sontencore très répandues, mais de façon inégale dans lapopulation. De surcroît, les groupes les plus fortementtouchés sont aussi ceux qui ont le moins accès aux soinsdentaires. En effet, les personnes à faible revenu et cellesdont les antécédents scolaires, socioculturels ouethniques diffèrent de ceux des professionnels de la santéprésentent le plus de symptômes et de problèmes bucco-dentaires et utilisent le moins les services dentaires. Lesprincipaux obstacles sont le coût des soins ainsi que lesperceptions différentes qu’ont les professionnels de lasanté et certains groupes relativement aux soins requis.

Dans l’ensemble de l’Amérique du Nord, les soins dentairessont fournis surtout par le secteur privé qui, par ailleurs,offre peu de services aux personnes n’ayant pas lesmoyens de payer. Compte tenu de l’incidence élevée desmaladies buccodentaires chez les personnes à faiblerevenu, de la faible propension de celles-ci à utiliser lesservices dentaires et du manque de soins adaptés à cetteclientèle, certains organismes jugeant la situationinacceptable ont créé des programmes pour pallier cettesituation. Ces programmes peuvent être classés en troiscatégories : les programmes d’aiguillage vers des cabinetsdentaires ; les services dentaires mobiles ; les cliniquesdentaires fixes.

Chaque type de programme a ses avantages et sesinconvénients. Les systèmes d’aiguillage fonctionnentbien en région rurale, car ils misent sur la participationdes cabinets dentaires répartis dans un vaste territoire.Les cliniques mobiles sont idéales pour les personnes àmobilité réduite, notamment les personnes âgées ouhandicapées. Les cliniques dentaires fixes, quant à elles,offrent des services qu’une unité mobile peut difficile-ment fournir, par exemple les radiographies. Certains

programmes bénéficient de sources de financementrelativement stables et de ressources financièresconsidérables, alors que d’autres ont un financementtransitoire ou subsistent principalement grâce aubénévolat et aux dons d’argent, de services, de matérielet d’équipement.

Au Québec, l’Université McGill et l’Université de Montréaladministrent respectivement une clinique mobile et uneclinique fixe. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, un CLSC a missur pied un programme pour orienter les patients vers lescabinets dentaires de la région. Enfin, la Fondation del’Ordre des dentistes du Québec a une clinique dentairemobile. Il importe aussi de signaler que plusieurs profes-sionnels donnent des soins dentaires gratuitement ou àtarif réduit de façon ponctuelle.

Le présent rapport traite de l’accès difficile des personnesdéfavorisées aux soins dentaires. Il fait aussi état desprogrammes qui ont été mis sur pied pour résoudre ceproblème, au Québec et ailleurs. Ses auteurs formulentdiverses recommandations, notamment sur l’utilisationoptimale des programmes actuels, la création d’un réseaucoordonné de services au Québec, la formation requisepour favoriser la recherche de solutions pouvant améliorerl’accessibilité des soins et les études nécessaires pourévaluer l’efficacité des programmes actuels et futurs.

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INTRODUCTION

L’objet premier de ce rapport est de traiter du problème de l’accès des personnesdéfavorisées aux soins dentaires et de proposer des pistes de solutions. Aussi, le documentne présente pas une analyse exhaustive des interventions et des programmes pouvantrésoudre le problème. Il décrit brièvement des études menées sur la santé buccodentairedes adultes et des enfants au Québec ainsi que des programmes créés en vue d’améliorerl’accessibilité des soins dentaires aux personnes démunies, au Québec et ailleurs enAmérique du Nord.

Plus précisément, ce document présente :

� l’état de la santé buccodentaire de la population québécoise ;

� les déterminants de la mauvaise santé buccodentaire au Québec ;

� les conséquences d’une mauvaise santé buccodentaire ;

� les facteurs d’utilisation des services dentaires au Québec ;

� les déterminants de l’utilisation de ces services ;

� les programmes de soins dentaires aux personnes défavorisées, au Québec ou ailleurs enAmérique du Nord ;

� des recommandations pour résoudre le problème.

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Partie I: LA PROBLÉMATIQUE

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ÉTAT DE LA SITUATION AU QUÉBEC

Cette partie du document traite des problèmes de santébuccodentaire les plus courants au Québec et décrit lesfacteurs qui déterminent leur répartition dans la popu-lation.

La santé buccodentaire des adultes

La plus récente étude sur la santébuccodentaire des adultes duQuébec a été réalisée auprès d’unéchantillon de personnes âgées de35 à 44 ans, en 1994-19951. Toutcomme dans l’ensemble des paysoccidentaux, ce groupe de la po-pulation présente de nombreuxantécédents de caries. Les per-sonnes qui ne sont pas complè-tement édentées ont, en moyenne,1,2 dent cariée non traitée, 10,6dents obturées, 8,2 dents man-quantes en raison de caries etseulement 12 dents saines. Commeon l’observe de plus en plusailleurs dans le monde, les cariesnon traitées ne sont pas répartieségalement dans la population du

Québec : 14 % des adultes ont 73 % des caries nontraitées.

La perte des dents est un autre indicateur important de lasanté buccodentaire. Selon les résultats de l’étude, 5 %des adultes de ce groupe d’âges avaient perdu toutes leursdents et 23,9 % avaient moins de 20 dents saines, ce quiest considéré actuellement comme le nombre minimumrequis pour avoir une bonne mastication et biens’alimenter2. Par ailleurs, le Québec compte davantage depersonnes partiellement ou complètement édentées queles autres provinces canadiennes et la plupart des paysoccidentaux1,3. D’autres données révèlent également que73,6 % des adultes québécois présentent un faible niveaude maladies parodontales, alors que 21,4 % ont desproblèmes plus sérieux1. En revanche, seulement 6 % desadultes éprouvaient des douleurs faciales - symptoma-tiques d’un problème musculosquelettique - le jour del’examen clinique1.

Ces résultats corroborent ceux d’un sondage téléphoniqueréalisé en 1990 en vue d’évaluer l’incidence des douleursfaciales. L’enquête indique que 30 % des participants ontdit ressentir un certain niveau de douleur et 7 %, desdouleurs fréquentes4. Par ailleurs, 51,2 % des personnesportant une prothèse dentaire amovible présentaient deslésions de la muqueuse buccale, tandis que 16,9 %avaient des lésions non attribuables au port de prothèses.Enfin, les données québécoises relatives au cancer buccalmontrent une incidence d’environ 12 nouveaux cas pour100 000 hommes annuellement, ce qui en fait la huitièmecause de cancer la plus fréquente chez les hommes, contreenviron 4 nouveaux cas pour 100 000 femmes5.

Il convient de mentionner qu’il n’existe aucune donnéesur la prévalence ou l’incidence de problèmes buccoden-taires graves chez les adultes québécois, tels que lestraumatismes faciaux et dentaires et les infections den-taires aiguës, ni de données récentes sur la santé bucco-dentaire des personnes âgées du Québec.

La répartition des affections buccodentaires dans la popu-lation varie en fonction de facteurs sociodémographiques,socioéconomiques et culturels. Il est donc important deles examiner, car ils influent sur la prestation des ser-vices. De plus, un certain nombre de facteurs récurrentspermettent de prévoir divers problèmes de santé buc-codentaire. Ainsi, les personnes dont le revenu familialannuel est inférieur à 30 000 $ sont 3,8 fois plussusceptibles de présenter quatre caries non traitées et 1,7fois plus exposées à un problème parodontal grave que lespersonnes ayant un revenu familial de 60 000 $ ou plus.De même, la probabilité d’avoir moins de 20 bonnes dentset de présenter un trouble parodontal grave est respecti-vement 3,7 fois et 1,4 fois plus élevée chez les personnesqui ont fait des études secondaires seulement que chezcelles qui ont terminé des études universitaires. En outre,il est généralement reconnu que, dans le monde occi-dental, le risque de cancer de la bouche est associé ausexe masculin, au faible revenu et au faible niveau descolarité6.

Par ailleurs, les personnes qui n’ont pas d’assurance den-taire sont 1,6 fois plus susceptibles de présenter quatrecaries non traitées et 1,4 fois plus prédisposées à unproblème parodontal grave que celles qui sont assurées.Les hommes sont 2,4 fois plus susceptibles que lesfemmes de présenter quatre caries non traitées et 1,8 fois

Le Québeccomptedavantage depersonnespartiellementou complète-ment édentéesque les autresprovinces cana-diennes et laplupart despaysoccidentaux.

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plus exposés à un problème parodontal grave, en plusd’afficher une plus forte incidence du cancer de la bouche.Le vieillissement est associé à la probabilité accrue deperte de dents et au cancer de la bouche. Enfin, lesfrancophones sont 2,1 fois plus susceptibles que lesanglophones d’avoir moins de 20 dents saines.

La santé buccodentaire des adolescents

Une étude québécoise sur la santé buccodentaire desjeunes âgés de 11 à 14 ans a été réalisée en 1996-19977.

Elle révèle que le nombremoyen de dentspermanentes obturées étaitde 1,6 chez les jeunes de11-12 ans et de 2,8 chezles 13-14 ans. Dans lesdeux groupes, le nombremoyen de dents perma-nentes cariées non traitéesétait de 0,2, et le nombrede dents permanentesayant dû être extraites àcause de caries était trèsbas.

Par ailleurs, le pourcentagede jeunes n’ayant jamais eude dents permanentes ca-riées était inversementproportionnel à l’âge, soit46,4 % chez les plus jeunescontre 25,4 % chez les plusvieux. Comme il a étéconstaté dans lapopulation adulte, larépartition des caries chez

les adolescents montre une forte concentration dans unetranche d’âges : 28 % des jeunes de 11-12 ansprésentaient 75 % des caries, alors que 28 % desadolescents de 13 et 14 ans avaient 68 % des caries.Les maladies parodontales et les problèmes de maloc-clusion ont aussi été évalués. Seulement 5,5 % des jeunes

âgés de 11 et 12 ans et 2,3 % des 13-14 ans présentaientdes maladies parodontales. Enfin, 11 % des jeunes de 11et 12 ans ainsi que 12,7 % des adolescents de 13 et 14ans avaient un problème de malocclusion grave ou trèsgrave.

Il n’existe pas de données sur des indicateurs de la santébuccodentaire chez les adolescents, tels les traumatismesfaciaux et dentaires, les anomalies de développement etles infections aiguës. Comme dans la population adulte,les problèmes de santé buccodentaire chez les adolescentsne sont pas répartis également. Les enfants le plussusceptibles d’avoir un taux élevé de caries dentaires sontceux qui vivent dans des familles ayant un revenu annuelinférieur à 30 000 $, dont les parents n’ont fait que desétudes secondaires, ne souscrivent à aucune assurancedentaire, sont allophones et résident en milieu rural oudans de petites municipalités.

La santé buccodentaire des enfants

La santé buccodentaire des enfants âgés de 5 à 8 ans afait l’objet d’une étude en 1998-19998, qui a surtout portésur le problème dentaire le plus courant dans ce groupe :la carie dentaire. Chez les enfants âgés de 5 et 6 ans, lenombre moyen de dents de lait obturées et de dents delait présentant des caries non traitées était respective-ment de 1,3 et 0,7, contre 2,2 et 0,4 dans le groupe des7-8 ans. Le nombre de dents de lait extraites à cause decaries était très faible dans les deux groupes d’âges. Lepourcentage d’enfants n’ayant jamais eu de caries étaitinversement proportionnel à l’âge : 61,1 % chez les plusjeunes et 41,8 % chez ceux âgés de 7 et 8 ans.

La répartition des caries varie aussi dans cette popula-tion. En effet, 24 % des jeunes âgés de 5 et 6 ans présen-taient 90 % des caries, et 26 % des 7-8 ans avaient 77 %des caries. Pour ces deux groupes d’âges, les facteurs leplus souvent associés à un taux élevé de caries étaient lerevenu familial annuel inférieur à 30 000 $ et le faibleniveau de scolarité des parents. Les autres facteurspouvant influer dans l’un ou l’autre des deux groupesétaient : avoir un parent bénéficiaire de l’aide sociale ;avoir un parent complètement édenté ; vivre en milieurural ou dans une petite municipalité ; et être allophone.

Comme chez lesadultes, la répar-tition des carieschez les ado-lescents montreune forteconcentrationdans un groupeparticulier : 28 %des jeunes âgés de11 et 12 ansprésentaient 75 %des caries, et 28 % des 13 à 14 ans avaient 68 % des caries.

La santé buccodentaire des adultesquébécois est généralement moins bonnechez les personnes défavorisées, moinsscolarisées, les hommes et les personnesâgées.

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Cette section décrit les conséquences des maladies bucco-dentaires. Bien que la majorité des données qui y sontprésentées n’aient pas été recueillies au Québec, il estraisonnable de croire que la fréquence et la gravité desmaladies buccodentaires dans la population québécoisesont semblables à celles observées dans les autres paysoccidentaux.

Les signes et les symptômes

Le symptôme le plus courant et le plus important desmaladies buccodentaires est la douleur. Selon une étudede la prévalence de divers types de douleur buccale oufaciale réalisée, sur une période de six mois, auprèsd’adultes vivant aux États-Unis, 12,2 % des personnesavaient eu durant cette période des maux de dents, 8,4 %des lésions ou des ulcères buccaux, 5,3 % des douleursdans l’articulation de la mâchoire et 1,4 % des douleursdans le visage ou les joues9. Dans une étude menée auprèsde la population adulte de Toronto, 39,7 % des partici-pants ont dit avoir ressenti des douleurs buccales oufaciales au cours des quatre semaines précédantl’enquête10.

Voici les résultats d’autres études réalisées auprès dedivers groupes cibles.

�En Ontario, 13 % des adolescents âgés de 12 à 19 ansavaient eu mal aux dents au cours des quatre semainesprécédant l’enquête11.

�À Toronto, 18 % des jeunes sans-abri avaient eu malaux dents au cours des quatre semaines précédentes12.

�Au Royaume-Uni, 8 % des enfants âgés de 8 ans avaienteu des maux de dents au cours des quatre semainesprécédentes13.

�À l’Hôpital de Montréal pour enfants, 48 % des enfantsd’âge préscolaire qui avaient des dents cariées res-sentaient des douleurs14.

�Dans un certain nombre de pays occidentaux, la préva-lence des maux de dents est très élevée chez lesenfants, même dans les populations qui présentent peude caries15.

La bouche sèche et le syndrome de la bouche en feu sontd’autres symptômes, mais peu documentés. La bouchesèche est un symptôme assez courant, surtout chez lespersonnes âgées. Une étude menée auprès d’adultes de 50ans et plus vivant à Toronto a confirmé qu’il s’agissait dusymptôme buccal le plus fréquent, touchant 29,5 % despersonnes interrogées16, 17. Selon une autre étude, 39 % depersonnes âgées de 65 ans et plus vivant en Florideavaient la bouche sèche, et 23 % un goût désagréabledans la bouche18.

Les fonctions touchées

Les fonctions le plus souvent atteintes par les maladiesbuccodentaires sont l’alimentation et la parole. Une étudeeffectuée en Ontario indique que 13 % des adultes âgésde 18 ans et plus étaient incapables de manger unegrande variété d’aliments, et que 10 % avaient des pro-blèmes d’élocution19. Les problèmes relatifs à l’alimen-tation s’accroissent avec l’âge, et 33 % des personnes de65 ans et plus disaient avoir de la difficulté à mastiquer.

Facteurs déterminants de la santé buccodentaire au Québec

Divers facteurs influent de façon négative sur la santé buccodentaire, entre autres :

�des facteurs économiques, tels que avoir un faible revenu, être bénéficiaire de l’aide sociale et ne pas avoird’assurance dentaire ;

�des facteurs culturels, tels que le faible niveau de scolarité (de la personne ou de ses parents), la langue parléeà la maison et avoir des parents édentés ;

�des facteurs géographiques, tels que vivre en milieu rural ou dans une petite municipalité ;�des facteurs démographiques, tels que l’âge et le sexe.

CONSÉQUENCES DES MALADIES BUCCODENTAIRES

AU QUÉBEC ET AILLEURS

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Les effets des maladiesbuccodentaires

Les maladies buccodentaires causent divers symptômes,notamment de la douleur et la sécheresse de la bouche.Elles réduisent souvent la capacité des personnes àparler et à s’alimenter, ce qui nuit à leur régime alimen-taire s’il y a diminution de la consommation de fruits etde légumes, entre autres. Elles ont aussi un impact surl’état de santé général : les maladies parodontales, enparticulier, seraient associées, notamment, à l’accouche-ment avant terme, au déficit pondéral du nouveau-né,aux maladies cardiovasculaires et aux infectionsrespiratoires. En outre, un nombre important deQuébécois meurent chaque année des suites du cancerde la bouche. Enfin, les personnes atteintes de troublesdentaires s’absentent plus souvent de l’école ou dutravail.

En outre, ces problèmes s’aggravent lorsque les personnesperdent des dents ou portent des prothèses dentaires. Eneffet, 61,3 % des personnes édentées disaient avoir de ladifficulté à mastiquer, et 12,9 % des problèmes d’élocu-tion. Par ailleurs, 28,3 % de celles qui portent uneprothèse dentaire partielle avaient des problèmes demastication, et 15,2 % des problèmes d’élocution19.

Dans une autre étude menée en Californie, 37 % despersonnes âgées ont déclaré avoir de la difficulté àmastiquer, et 10 % étaient incapables d’avaler aisément20.L’étude réalisée à l’Hôpital de Montréal pour enfantsmentionne que, outre le fait que près de la moitié desenfants ressentait de la douleur, 61 % d’entre euxmangeaient peu14.

La mauvaise santé buccodentaire a aussi des répercussionssur le sommeil. En effet, 20 à 59 % des adultes québécoiséprouvant une douleur faciale faible, modérée ou graveont aussi des troubles du sommeil4. À Toronto, 14,2 % desadultes se plaignant d’une douleur aiguë ou chroniquedans la bouche ou au visage ont aussi des problèmes desommeil10. Enfin, à l’Hôpital de Montréal pour enfants,35 % des enfants d’âge préscolaire présentant des cariesdentaires avaient aussi des problèmes de sommeil14.

Les coûts sociaux et financiers

Les conséquences sociales de la mauvaise santé bucco-dentaire sont nombreuses et importantes. Aux États-Unis,on estime que les problèmes dentaires causent la perteannuelle de 3,1 jours d’école par 100 enfants, soit untotal de 1 611 000 jours, et 1,9 jour de travail par 100adultes, soit 2 442 000 jours21. Voilà un lourd fardeaupour la société. Par ailleurs, les conséquences financièresde ces problèmes de santé sont considérables égalementsur le plan individuel. Selon une étude récente réalisée àMontréal, le coût total moyen de remplacement des dentsde la mâchoire inférieure est de 2 316 $ pour uneprothèse dentaire et de 4 245 $ pour des implants, quidonnent un meilleur résultat22.

L’état de santé général

Les liens entre les maladies buccodentaires et l’état desanté général sont de plus en plus évidents. Les résultatsd’études montrent que les jeunes enfants présentant descaries dentaires ont un poids inférieur et grossissent pluslentement que les enfants du même âge qui n’ont pas decaries23,24. Lorsqu’on traite leurs caries, les enfantsgagnent rapidement du poids, de sorte que l’écart entre

eux et le groupe témoin du même âge s’efface 18 moisplus tard25.

Par ailleurs, des études des effets de la dentition sur lerégime alimentaire des personnes âgées indiquent quecelles qui sont édentées réduisent, entre autres, leurconsommation de fruits, de légumes, de fibres, deprotéines et de calcium26,27. Une autre recherche, réaliséeau Québec dans les années 1990, a permis de constaterque les personnes âgées de 60 ans et plus ayant de ladifficulté à mastiquer réduisaient leur consommation defruits et de légumes, ce qui augmentait la prévalence desproblèmes gastro-intestinaux28.

Le rapport entre la maladie parodontale et divers aspectsde l’état de santé général fait l’objet de nombreusesétudes, car cette maladie serait associée à une probabilitéaccrue d’accouchements avant terme, de naissances debébés de petit poids21,29, de maladies cardiaques30-32, d’acci-dents cardiovasculaires30,33 et d’infections respiratoires34-36.

Enfin, le cancer de la bouche entraîne un taux de mortalitéélevé et cause de nombreux symptômes et troublesfonctionnels et psychologiques. Les données québécoisesles plus récentes, recueillies entre 1984 et 1998, font étatd’un taux de survie à cinq ans variant entre 25 et 89 % chezles femmes et entre 29 à 69 % chez les hommes, selon lesite anatomique du cancer37. Ces taux de survie sontinférieurs à ceux des autres cancers les plus courants, soitle cancer de la prostate, du sein et du côlon. Les donnéesaméricaines recueillies dans les années 1990 montrent untaux de survie à cinq ans de 55 % dans la population derace blanche et de 33 % dans la population de race noire.Cette situation serait constante depuis 25 ans38.

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Cette section brosse un tableau des principaux facteursqui interviennent dans l’utilisation des services dentairesau Québec.

Le revenu

Le revenu est le plus important facteur d’utilisation desservices dentaires dans l’ensemble des pays occidentaux.Des études menées auprès de groupes d’adultes, d’ado-lescents et d’enfants du Québec le confirment. Entreautres, 56,8 % des adultes dont le revenu annuel estinférieur à 30 000 $ avaient consulté un dentiste au coursde l’année précédente, comparativement à 80,4 % de ceuxayant un revenu annuel de 60 000 $ ou plus1. De même,les enfants âgés de 11 et 12 ans7 et de 5 à 8 ans8 quivivent dans une famille ayant un revenu annuel de moinsde 30 000 $ fréquentaient moins souvent le dentiste.

Le nombre de caries dentaires non traitées augmente chezles enfants8 et les adolescents7 à mesure que le revenu fa-milial diminue. Par ailleurs, l’accès à l’assurance dentaireest un facteur favorable aux consultations dentaires an-nuelles dans tous les groupes d’âges1,7,8. En effet, 28,6 %des adultes qui n’avaient pas consulté un dentiste au coursde l’année précédente ont mentionné les coûts commeraison principale1. Toutes ces données ont été recueilliesau Québec, mais on constate les mêmes comportements enOntario11, aux États-Unis21 et ailleurs dans le monde.

Le lieu de résidence

Le lieu de résidence est un autre facteur important d’uti-lisation des services dentaires. Les personnes vivant enmilieu rural consultent moins le dentiste que celles quirésident en milieu urbain1. La situation est similaireailleurs dans le monde et serait liée à la plus forteconcentration de dentistes dans les régions urbaines quedans les régions rurales39.

Les heures d’ouverture comptent aussi. Bien qu’aucuneétude n’ait été réalisée au Québec, on a observé ailleursque, en général, les cabinets dentaires sont ouvertsuniquement pendant les heures normales de travail, ce quiles rend moins accessibles aux étudiants ou aux travail-leurs39. Ce problème touche en particulier les personnes àfaible revenu qui sont rémunérées à l’heure et doiventsacrifier des heures de travail pour aller chez le dentiste39.

L’incapacité physique ou mentale

Aucune étude de l’utilisation des services dentaires par lespersonnes handicapées n’a été réalisée au Québec. Toute-fois, selon une étude nationale récente portant sur l’accèsaux soins dentaires des personnes atteintes de trisomie21, les enfants trisomiques consultent plus souvent ledentiste annuellement que leurs frères et sœurs nonatteints. En revanche, ils reçoivent moins de soins deprévention et de restauration, et sont plus nombreux à sevoir prescrire l’extraction de dents40.

On constate aussi que les personnes âgées atteintes d’uneincapacité ont souvent moins accès aux services dentaires.Les raisons invoquées sont l’absence d’ascenseurs ou derampes pour les fauteuils roulants dans les cabinetsdentaires et la rareté des soins dentaires à domicile, parcomparaison avec d’autres services de santé39.

FACTEURS D’UTILISATION

DES SERVICES DENTAIRES AU QUÉBEC

ET AILLEURS

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La perception du besoin et la peur

Ces deux facteurs d’ordre psychologique sont courammentliés à l’utilisation des services dentaires dans le mondeoccidental. On constate en effet que l’impression de n’avoirpas besoin de soins dentaires est la raison invoquée le plusfréquemment pour ne pas consulter un dentiste régulière-ment1,39,41. Au Québec, des adultes qui n’avaient pas consultéun dentiste au cours de l’année, 40,3 % donnaient commeraison principale qu’ils n’en avaient pas senti le besoin1. AuxÉtats-Unis, 46,8 % des personnes qui n’avaient pas consultéun dentiste l’année précédente invoquaient la mêmeraison41.

La peur est l’autre motif principal pour ne pas consulter. AuQuébec, 9,5 % des adultes qui ne consultent pas régu-lièrement un dentiste disent que la peur en est la principaleraison1, comparativement à 4,3 % des adultes américains41.

Les facteurs culturels

La culture est un ensemble de codes acquis et transmisd’une génération à l’autre, qui conditionnent les façons depercevoir et d’interpréter le milieu environnant ainsi que lesfaçons d’agir avec les autres42. Plusieurs groupes dans unesociété ont une culture qui peut influer sur l’utilisation desservices dentaires. Les données sur les comportementsfamiliaux et les groupes culturels obtenues dans le cadre detrois études de la santé buccodentaire au Québec corro-borent cette observation. Ainsi, 92,5 % des adolescentsdont les parents avaient consulté un dentiste au cours del’année précédente les ont imités, comparativement àseulement 58 % des adolescents dont les parents n’avaientpas consulté un dentiste7. Ce constat s’applique aussi auxenfants plus jeunes8.

Tout comme le revenu familial influe sur l’utilisation dessoins dentaires, la culture des personnes pauvres se ré-percute fortement sur les comportements relatifs à la santéet à la maladie, notamment l’utilisation des servicesdentaires. Cette culture étant très différente de celle desprofessionneles de la santé, l’interprétation des signes etdes symptômes ainsi que la connaissance des servicesofferts divergent dans ces deux groupes. Selon une étuderécente réalisée au Québec, les personnes à faible revenuestiment que les soins dentaires coûtent trop cher et que lesdentistes ne sont pas dignes de confiance43. Une telleperception incite les personnes défavorisées à chercherd’autres moyens pour régler leurs problèmes de santébuccodentaire et à ne s’adresser au dentiste qu’en dernier

recours, le plus souvent pour des extractions dentaires43.Une autre étude réalisée dans les années 1980 auprès dessans-abri de Montréal a révélé que 85 % de ces personnesavaient un besoin urgent de soins dentaires44. D’autresdonnées québécoises montrent que les gens issus d’unmilieu pauvre sont plus nombreux à consulter un dentisteseulement s’ils ont des symptômes. Les personnes quiappartiennent à la classe moyenne ou celles qui ont unrevenu élevé consultent le dentiste plus régulièrement pourdes examens préventifs45.

La culture des personnes peu scolarisées a des effetssemblables sur l’utilisation des services dentaires. La sco-larité et l’état de santé buccodentaire sont fortement liés àl’utilisation des services dentaires. Les personnes peuscolarisées et les enfants de parents peu scolarisés sontmoins nombreux à consulter le dentiste régulièrement1,7,8.

Par ailleurs, les cultures liées à la race et au statut d’im-migrant ont aussi une incidence sur l’utilisation des servicesdentaires au Québec. Dans l’étude portant sur les enfants de5 à 8 ans8, on a constaté que la probabilité de consulter ledentiste en présence de symptômes seulement, et non àtitre préventif, était deux fois plus élevée chez les enfantsde familles immigrantes installées au pays depuis plus decinq ans que chez les enfants de familles non immigrantes.Chez les enfants de familles immigrantes vivant au paysdepuis moins de cinq ans, cette probabilité était sept foisplus élevée. Enfin, dans l’étude portant sur les adolescents,on a constaté que les enfants de race noire et ceux defamilles récemment immigrées étaient moins nombreux àavoir consulté le dentiste au cours de l’année précédente7.

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Les déterminants del’utilisation des servicesdentaires au Québec

Les déterminants les plus courants de l’utilisation desservices dentaires au Québec et ailleurs sont le revenuet le niveau de scolarité. D’autres facteurs, tels laperception du besoin de soins dentaires, la peur, lestatut d’immigrant, l’invalidité et, dans une moindremesure, le lieu de résidence interviennent aussi danstous les groupes d’âges récemment étudiés.

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Partie II:

DES PROGRAMMES D’AMÉLIORATION

DE L’ACCESSIBILITÉ

DES SOINS DENTAIRES AU QUÉBEC, AU CANADA ET AUX ÉTATS-UNIS

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Cette section décrit un certain nombre de programmes qui visent à offrir des soins dentairesà ceux qui y ont difficilement accès, surtout pour des raisons financières. L’organisation etles modes de financement des services dentaires dans les provinces canadiennes et les Étatsaméricains varient, mais la grande majorité des services offerts en Amérique du Nord sontfournis par le secteur privé. Les problèmes d’accès des ménages à faible revenu sont doncsimilaires.

Pour les besoins de ce rapport, les programmes ont été classés en trois catégories :

� les programmes d’aiguillage vers des cabinets dentaires ; � les services dentaires mobiles ; � les cliniques dentaires fixes.

La description de chaque programme comprend les personnes-ressources, les objectifs, la clientèle, lesintervenants et leurs rôles, l’administration, le financement et des commentaires.

Ces programmes utilisent les infrastructures actuellespour la prestation des soins dentaires, qu’il s’agisse decabinets privés, de cliniques communautaires, de centreshospitaliers ou de cliniques universitaires. Ils onttoutefois leur propre système administratif pour assurer lasélection et l’orientation des patients vers les cabinetsdentaires ainsi que le paiement des services. Cesprogrammes ont l’avantage de fonctionner à peu de frais,puisqu’ils utilisent les installations existantes. Leuraccessibilité est relativement bonne, car ils misent sur lesréseaux de dentistes implantés dans les secteurs couverts.Ils doivent compter toutefois sur la bonne coordinationdes services et la collaboration des pourvoyeurs de soinsdentaires.

Programme d’aide dentaireL’Aident, Québec

La personne-ressource

� Dr René Larouche, dentiste-conseil, Direction de lasanté publique, Agence de développement de réseauxlocaux de services de santé et de services sociaux duSaguenay–Lac-Saint-Jean. Courriel : [email protected].

Les objectifs du programme

� Éduquer les patients pour la prévention des problèmesdentaires.

� Promouvoir l’acquisition de bonnes habitudes d’hygiènebuccodentaire.

� Aider les patients à mieux prendre en main leurhygiène buccodentaire.

� Assurer le soutien financier nécessaire aux patientsqui ont besoin de traitements dentaires.

La clientèle

� Les jeunes de 10 à 21 ans inscrits dans un établis-sement scolaire sur le territoire du CLSC. Les jeunesâgés de 10 à 17 ans doivent étudier à temps plein etceux âgés de 18 à 21 ans doivent être inscrits dans unprogramme d’études postsecondaires.

� Les jeunes qui vivent dans une famille dont le revenuest inférieur au seuil de pauvreté établi par Statis-tique Canada.

� Les jeunes qui présentent un ou plusieurs problèmesdentaires nécessitant un traitement.

� Les jeunes qui n’ont pas d’assurance maladie ou d’as-surance médicale privée.

� Les personnes qui ne sont pas bénéficiaires de la sé-curité du revenu.

PROGRAMMES D’AIGUILLAGE VERS

DES CABINETS DENTAIRES

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Les intervenants et leurs rôles

� Les hygiénistes du CLSC. Toutes les personnes quirequièrent des soins et sont admissibles au pro-gramme sont orientées vers une hygiéniste du CLSC oùil est offert. Elle évalue les besoins du patient, ledirige vers un dentiste qui établira un plan detraitement et estimera les coûts. L’hygiéniste ap-prouve ensuite les coûts, donne l’enseignementnécessaire et assure le suivi.

� Les dentistes en cabinet privé. Le dentiste effectue lestraitements une fois que l’hygiéniste a approuvé lescoûts.

� La clientèle. L’enfant, accompagné d’un parent s’il y alieu, voit l’hygiéniste du CLSC, se rend chez ledentiste en pratique privée et assume les frais liés autransport et aux services utilisés avant de se présenterau CLSC. Il pourrait devoir payer une partie des coûtsdes soins dentaires.

� Le comité L’Aident. Le comité formé de deuxhygiénistes, d’un représentant du public, d’un den-tiste et d’une personne qui participe à la planificationdu budget de la municipalité, vérifie l’admissibilitédes patients au programme, s’assure que les fondsnécessaires sont disponibles.

L’administration

� Le CLSC et les hygiénistes administrent le programme.

� Le comité L’Aident établit un budget annuel.

Le financement

� Selon les dons et le budget du CLSC.

� Un montant maximal de 300 $ est alloué pour chaquetraitement ; le reste est payé par le client. Un seultraitement par personne est offert.

� Certains dentistes acceptent de travailler gratui-tement ou à tarif réduit.

� Des fonds sont recueillis par des clubs philanthro-piques, la Chambre de commerce, la municipalité etles dentistes en pratique privée.

Commentaires

� La clientèle étant limitée, le programme est viable,mais il pourrait y avoir des problèmes de financements’il était étendu à un plus grand nombre de patients.

� Tous les types de traitements sont couverts par leprogramme.

� L’administration et la lourdeur du processus rendent lamise en œuvre du programme difficile à réaliser à uneplus grande échelle.

� La promotion du service est faite dans le réseau desservices sociaux, notamment les bureaux de l’aidesociale et de l’assurance emploi ainsi que l’Armée duSalut, par les médias, au moyen de dépliants diffusésdans les lieux fréquentés par la clientèle cible et,

enfin, dans les écoles, auprès des groupes religieux,des administrateurs scolaires et des orienteurs.

� Les dentistes de la région doivent être mis au courantde l’existence du programme et connaître les numérosde téléphone à composer pour obtenir de l’informa-tion.

� Le service ne marginalise personne et ne place pas lepatient dans une situation délicate.

National Foundation of Dentistryfor the Handicapped, États-Unis

Les personnes-ressources

� Dr Larry Coffee, directeur du programme.

� Rory Franklin, responsable des communications ; tél. : (303) 534-5360.

� Site Web : www.nfdh.org

Les objectifs du programme

� Aider les plus démunis.

� Faire participer des organismes locaux dans leprogramme national.

� Offrir des services dentaires gratuits. Ce voletprincipal du programme permet aux personneshandicapées, aux personnes âgées ou à celles quiprésentent d’importants problèmes de santé d’êtreorientées vers des dentistes de leur localité et derecevoir un traitement dentaire complet, y compris lesservices prothétiques.

� Effectuer des visites à domicile. Une équipe volantede dentistes bénévoles offre des traitements auxpatients dans les centres d’accueil, les centres com-munautaires de santé mentale, les centres d’éducationspécialisée, les maisons de convalescence et lesétablissements pour personnes atteintes de déficienceintellectuelle. Cette équipe utilise une camionnettepour le transport de l’équipement nécessaire. Offert auColorado, au New Jersey et en Illinois.

� Faire de la promotion et de la sensibilisation. Uneéquipe donne de la formation aux infirmières, auxenseignants, aux gestionnaires de cas, au personnelde résidences pour personnes âgées et aux parentsd’adultes handicapés sur l’amélioration de l’hygiènebuccodentaire et l’importance d’avoir des soinsdentaires réguliers. Offert au Colorado, au New Jerseyet en Oregon.

La clientèle

� Toute personne qui n’a pas les moyens de payer pourdes soins dentaires et est atteinte d’une incapacité, ycompris les personnes âgées.

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Les intervenants et leurs rôles

� Les dentistes locaux offrent des soins gratuits.

� Les laboratoires dentaires locaux.

� Le personnel administratif.

� Les travailleurs sociaux.

L’administration

� Dix personnes sont rémunérées et travaillent au siègesocial situé au Colorado.

� Un à quatre travailleurs sociaux dans chaque État,selon le nombre de dentistes participants.

Le financement

� Les dentistes offrent leurs services gratuitement.

� Les services de laboratoires sont aussi gratuits laplupart du temps.

� Le gouvernement de l’État accorde des subventions.

� À l’échelle nationale, des subventions sont aussiversées par les National Institutes of Health etl’American Dental Association.

� À l’échelon local, plusieurs dons proviennentd’associations communautaires et de groupesd’intérêts.

Commentaires

� Le programme national fonctionne bien, car il utilisedes services locaux.

� Les dentistes travaillent dans leur cabinet, avec leurmatériel et aux heures qui leur conviennent.

� Les frais de démarrage sont faibles.

� Ce type de programme élimine les obstacles d’ordregéographique.

D DENT Oklahoma, États-Unis

La personne-ressource

� Shirley Harris ; tél. : (405) 424-8092 ou 1 800 522-9510.

Les objectifs du programme

� Traiter les personnes âgées qui n’ont pas les moyensde s’offrir des soins dentaires ou sont atteintes d’uneincapacité.

La clientèle

� Les personnes âgées de 60 ans et plus.

� Les personnes atteintes d’un handicap de dévelop-pement.

Les intervenants et leurs rôles

� Les dentistes. Depuis la mise en place du programme,400 dentistes bénévoles dans l’ensemble de l’État onttraité plus de 5 050 patients, ce qui représente desservices dentaires valant près de 2,2 millions $US.

� Les laboratoire dentaires. Durant la même période,plus de 35 laboratoires dentaires répartis partout dansl’État ont offert des services d’une valeur de38 773 $US pour appuyer ce programme.

� Les éducateurs sanitaires. En 1999, D-DENT a aussiamorcé un nouveau programme d’éducation surl’importance des soins dentaires quotidiens, qui a étéoffert par les éducateurs du domaine de la santé auxpatients et au personnel soignant qui s’occupe despersonnes âgées. Entre autres, les patients reçoiventdes trousses de soins buccodentaires. Ce programmecomplète D-DENT et vise à prévenir les caries et àprolonger la durée de vie des prothèses.

� Le personnel administratif. Des coordonnateursremplissent les demandes d’adhésion, sélectionnentles clients, assurent les liens et le suivi entre lesdentistes et les patients. Ils orientent aussi lespatients vers des services qui fournissent gratuite-ment des soins dentaires d’urgence.

L’administration

� Quatre coordonnateurs rémunérés.

� Tous les dentistes et les associations dentaires localessont contactés. On leur demande s’ils acceptent departiciper bénévolement au programme, et de préciserle nombre et le type de patients qu’ils peuventrecevoir ainsi que leur horaire.

� Les demandes de services proviennent de résidencespour personnes âgées, de foyers de groupe, d’autresorganismes ou de particuliers.

� Après examen des demandes, les clients acceptés sontinscrits sur une liste d’attente.

� Les clients sont orientés vers des dentistes de leurrégion.

� Deux fois l’an, des hygiénistes dentaires se rendentdans les résidences pour personnes âgées ou lesfoyers de groupe pour enseigner aux gens des façonsde prendre soin de leurs dents ou de leurs prothèsesdentaires.

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Dans ce type de programme, les intervenants utilisentde l’équipement dentaire portatif ou un camion équipéde matériel dentaire. Ils dispensent les services dans lesrégions et les endroits où les besoins en servicesdentaires sont importants. Les services sont fournis àtous ceux qui le souhaitent ou qui répondent auxcritères du programme. Selon le type d’équipementutilisé – clinique mobile aménagée dans un camion ousimples fauteuils de dentiste transportables – , les fraisde démarrage sont relativement élevés. Par contre, cesprogrammes offrent la flexibilité nécessaire pour que lesintervenants se rendent dans des endroits où les gens nevoient jamais un dentiste, sinon rarement. Le principalinconvénient est que les services offerts sont parfoislimités.

Programme Dental Outreach del’Université McGill, Montréal

Les personnes-ressources

� Dr Michael Wiseman, directeur ; tél. : (514) 398-7203, poste 00048.

� Judiann Stern, coordonnatrice ; tél. : (514) 398-7203, poste 00048.

Les objectifs du programme

� Mettre en place un modèle qui permettrait d’offrir,partout au Québec, des soins dentaires aux personnesqui y ont peu accès pour des raisons financières ouphysiques.

� Offrir des soins dentaires gratuits aux groupes de lapopulation montréalaise visés par le programme.

� Offrir la possibilité aux étudiants en médecinedentaire de l’Université McGill de donner des soinsdentaires dans un contexte particulier.

La clientèle

� Les groupes de faible niveau socioéconomique, telsles sans-abri, les travailleurs à faible revenu, leschômeurs, les personnes handicapées et les nouveauximmigrants.

� Le programme est mis en œuvre dans les endroitssuivants à Montréal : Dans La Rue, Enfants Soleil, leCentre de gériatrie de l’Hôpital Maimonides, la MissionOld Brewery, l’Église Norwood des Adventistes duSeptième Jour, St. Columba House, Santropol Roulantet les refuges pour les femmes en difficulté.

Les intervenants et leurs rôles

� Les dentistes. Les dentistes, particulièrement ceux dela Faculté de médecine dentaire de l’Université McGill,offrent des soins dentaires bénévolement à la cliniquemobile ou, à titre de spécialistes, fournissent desservices gratuits aux clients qui leur sont envoyés.

� Les hygiénistes et assistantes dentaires. Les assis-tantes dentaires et les hygiénistes dentaires, princi-palement celles qui sont rattachées à la Faculté demédecine dentaire, travaillent bénévolement.

� Les étudiants. Tous les étudiants en médecine dentairedoivent participer au programme au moins une foispar an ; ils peuvent y consacrer plus de temps s’ils lesouhaitent. Les étudiants aident les dentistes etdonnent eux-mêmes des soins sous leur supervision.

� Le personnel administratif. Un coordonnateur à tempspartiel et un comité de gestion.

SERVICES DENTAIRES MOBILES

Le financement

� Le financement est assuré par l’État.

� Des subventions sont aussi versées par diversorganismes locaux.

Commentaires

� Ce programme est semblable à celui du NationalFoundation of Dentistry for the Handicapped.

� Un client ne peut se prévaloir du programme qu’uncertain nombre de fois.

� Les seuls services que les dentistes sont tenus d’offrirgratuitement sont les plans de traitements. Lescoordonnateurs rappellent aux patients qu’ils devrontpayer certains traitements plus tard et leur conseillentde mettre de l’argent de côté.

� Un suivi est effectué auprès du dentiste et du patient.Si ce dernier ne se conforme pas aux règles, il estéliminé du programme.

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L’administration

� L’essentiel de l’administration est assuré par le direc-teur, le codirecteur et la coordonnatrice.

� Un comité de gestion de neuf membres, soit dupersonnel dentaire et trois représentants du milieucommunautaire, supervise les activités de planifica-tion, de gestion budgétaire et de financement.

� Les services sont offerts dans divers centres commu-nautaires 15 à 18 soirs, de septembre à juin.

� La clinique mobile offre ses services à la Clinique desétudiants en médecine dentaire de l’Hôpital généralde Montréal trois jours par année.

Le financement

� Le financement n’étant pas permanent, il provient dediverses sources et varie d’une année à l’autre, selonles fonds recueillis.

� Au cours des quatre dernières années, les admi-nistrateurs ont amassé des fonds en sollicitant desfondations ou en organisant des activités. Ils ontaussi obtenu des subventions du gouvernementprovincial et de la Faculté de médecine dentaire ainsique des dons de matériel et de fournitures dentaires.

Commentaires

� Tous les services sont offerts gratuitement.

� Les dentistes et leur personnel donnent aussi leurtemps.

� La plus grande difficulté consiste à orienter les pa-tients qui requièrent des soins plus complexes queceux prévus au programme.

� Les services sont offerts dans des centres commu-nautaires et dans une clinique afin de fournir lemaximum de soins dentaires.

� Le directeur et la coordonnatrice sont les seules per-sonnes rémunérées.

� La participation des étudiants en médecine dentairefait partie intégrante du projet.

Clinique dentaire mobile de laFondation de l’Ordre desdentistes du Québec

Les personnes-ressources

� Le personnel de la Fondation de l’Ordre des dentistesdu Québec

Les objectifs du programme

� Faire la promotion d’une bonne santé buccodentaire.

� Enseigner les principes de l’hygiène buccodentaire.

� Faire du dépistage.

� Offrir des possibilités de perfectionnement profes-sionnel.

La clientèle

� Aucun groupe particulier, mais les populations défa-vorisées du Québec sont ciblées.

Les intervenants et leurs rôles

� Les dentistes. Le directeur du programme est undentiste, bien qu’aucun soin dentaire ne fasse partiedu programme. Des dentistes et d’autres profession-nels des soins dentaires utilisent la clinique.

� Le personnel administratif. Le personnel administratifde la Fondation coordonne les activités.

� Autre personnel. Un chauffeur est embauché à tempsplein pour conduire le véhicule partout au Québec,d’avril à octobre.

L’administration

� La Clinique dentaire mobile est mise à la dispositionde divers groupes qui souhaitent s’en servir pourréaliser l’un des objectifs du programme.

� L’administration relève de la Fondation.

Le financement

� Le programme bénéficie de l’aide de la Fondation etde divers dons d’argent, de matériel et d’équipementfaits surtout par des entreprises privées.

Commentaires

� Aucun soin dentaire n’est offert.

� Le véhicule est mis gratuitement à la disposition desprofessionnels des soins dentaires ou de tout autregroupe qui souhaite s’en servir pour enseignerl’hygiène buccodentaire, par exemple.

� Le camion n’est pas équipé de manière à pouvoir êtreutilisé l’hiver au Québec.

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Programme d’unité mobileDentistry With Heart, Californie

La personne-ressource

� Dr David Lees ; tél. : (408) 879-8420 (Santa Clara).

� Site Web : healthtrust.org

Les objectifs du programme

� Dépister, diagnostiquer et traiter les problèmesdentaires chez les enfants qui n’ont pas accès à dessoins dentaires adéquats. Plusieurs services sontofferts, mais on s’efforce de convaincre d’autresdentistes de traiter les enfants ayant besoin de soinsplus complexes pour ne pas canaliser les ressourcessur de tels cas. On insiste sur l’importance des agentsde scellement.

� Sensibiliser les enfants, les parents et les membres dela famille à l’importance de la santé buccodentaire etaux moyens de la maintenir.

� Offrir l’occasion aux dentistes locaux et à leur person-nel de former une équipe pour soigner des populationsdéfavorisées en se servant de techniques et de ma-tériel de pointe.

� Créer un réseau solide dans le comté de Santa Clara.

La clientèle

� Les écoliers.

� Les personnes âgées habitant dans des résidences.

Les intervenants et leurs rôles

� Le personnel administratif. Les membres du personneladministratif ciblent les écoles ayant besoin deservices et y organisent des visites, avec l’accord duconseil scolaire. Ils accueillent aussi les enfants quileur sont envoyés par les infirmières en milieu scolaireparce qu’ils se plaignent de douleur ou ont besoind’un examen dentaire, et prennent les rendez-vousnécessaires.

� Les assistantes dentaires. Des assistantes dentairestravaillent à plein temps et font aussi de l’éducation.

� Les dentistes. Huit dentistes se relaient pour assurerles services. Ils sont rémunérés à l’acte, mais selondes tarifs inférieurs à ceux qui sont pratiqués dans lesecteur privé. Ils travaillent seuls ou en équipe dedeux.

� Les bénévoles. Les dentistes bénévoles travaillentquand ils veulent.

L’administration

� L’administration est confiée au personnel rémunéréqui travaille à temps plein au siège social du HealthTrust. Cette fondation américaine a pour objectifd’améliorer l’état de santé des populations dans lebesoin.

� Un coordonnateur envoie l’unité mobile dans lesécoles. Il recrute les dentistes bénévoles qui tra-vaillent à la clinique.

Le financement

� Le programme bénéficie de l’aide du Health Trust, quidispose d’un fonds de 120 millions $US, et de subven-tions accordées pour des projets spéciaux qui entrentdans le champ d’action de la fondation.

� Le gouvernement de l’État de Californie.

� Les dons de matériel et de fournitures.

� Les patients versent une contribution (2 $ à 5 $US).

Commentaires

� Les écoles demeurent les meilleurs endroits pourrejoindre les enfants. Certains ne reçoivent pas desoins dentaires parce qu’ils n’ont pas de moyens detransport, que leurs parents ne parlent pas l’anglaisou qu’ils sont sans-abri. En transportant une cliniquemobile bien équipée d’une école à une autre, il estpossible d’atteindre un grand nombre d’enfants.

� La clinique mobile est aménagée de façon à répondreà des besoins variés, dont les soins de première ligne.Elle peut aussi servir d’unité de triage en cas de ca-tastrophe naturelle, comme un tremblement de terre.

� La plupart des traitements offerts sont le triage, lesoulagement de la douleur et des infections néces-sitant une intervention urgente, et les soins derestauration. Chaque cas comporte de l’enseignement,de la prévention, l’évaluation des risques et l’orien-tation vers des spécialistes lorsque l’enfant a besoinde soins de restauration plus complexes. Seuls lessoins dentaires de base peuvent être offerts à l’inté-rieur de la clinique mobile.

� L’approche repose sur la notion que la carie dentaireest une maladie chronique, mais guérissable, qui aatteint des proportions épidémiques chez les enfantsde familles à faible revenu.

� Pour répondre aux grands besoins des enfants àrisque, il faut une organisation efficace. On appliquedes protocoles de soins qui permettent d’atteindre desrésultats rapidement, compte tenu du peu de temps etde contact avec cette clientèle.

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University of SouthernCalifornia, États-Unis

La personne-ressource

� Dr Charlie Goldstein ; tél. : (213) 740-1423.

� Site Web: www.usc.edu

Les objectifs du programme

� Offrir des soins dentaires préventifs, des soins derestauration ou de l’information aux enfants defamilles à faible revenu vivant en Californie et auMexique.

La clientèle

� La clinique mobile ne traite que les enfantsprésentant les besoins les plus urgents. Ils sontrejoints dans les écoles.

Les intervenants et leurs rôles

� Les dentistes de l’université. Du personnel bénévole dela Faculté de médecine dentaire de l’University ofSouthern California (USC) et de l’University ofCalifornia à Los Angeles (UCLA) dispense les soinsbénévolement ou supervise les interventions.

� Les dentistes locaux. L’organisme qui assume l’activitéreçoit un résumé des traitements qui ont été effectuéset de ceux à faire après chaque clinique. Les dentisteslocaux assurent le suivi des patients.

� Les étudiants. Les étudiants inscrits aux facultés demédecine dentaire de l’USC et de l’UCLA et ceuxinscrits dans les programmes d’hygiène dentaire etd’assistance dentaire des établissements scolaires dusud de la Californie donnent les traitements soussupervision.

� Le personnel d’entretien. Deux membres rémunérés dece personnel voient à l’entretien des véhicules et del’équipement dentaire.

L’administration

� Un représentant de l’organisme qui parraine la cli-nique détermine l’admissibilité socioéconomique despatients, et un dentiste bénévole ou une infirmièreétablit la priorité des traitements.

� L’administration relève de la Faculté de médecinedentaire de l’USC.

Le financement

� Le financement n’étant pas permanent varie d’uneannée à l’autre. Il provient de diverses sources, no-tamment les fondations, les campagnes de finance-ment, les dons d’équipement, de matériel et defournitures, les dons de particuliers ainsi que lessubventions du gouvernement de l’État et de laFaculté de médecine dentaire.

Commentaires

� La Faculté de médecine dentaire considère ce pro-gramme comme un bon outil pédagogique qui permetd’élargir le champ d’expérience des étudiants et deleur inculquer le sens de la responsabilité commu-nautaire.

� Environ 90 % des enfants traités dans le cadre du pro-gramme voient le dentiste pour la première fois.

� L’American Dental Association adresse toutes lesdemandes d’information sur les services dentairesmobiles à la clinique mobile de l’USC, qui est consi-dérée comme une spécialiste dans ce domaine.

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CLINIQUES DENTAIRES FIXES

Ces programmes impliquent l’établissement de cliniquesdentaires fixes exclusives, plutôt que l’utilisation desinstallations existantes ou des cliniques mobiles. Lescliniques dentaires fixes ont l’avantage d’être auto-suffisantes, car elles peuvent être équipées de façon àoffrir tous les services requis. En revanche, leur démarrageest relativement coûteux, et elles sont parfois diffici-lement accessibles à la clientèle qui n’a pas de moyens detransport.

Clinique de l’Université deMontréal/CLSC des Faubourgs,Montréal

Les personnes-ressources

� Dr Daniel Kandelman, directeur.

� Dr Denys Ruel, coordonnateur du projet ; tél. : (514) 343-6111, poste 2877.

Les objectifs du programme

� Améliorer la santé buccodentaire des patients entenant compte de leur culture.

� Offrir des services dentaires préventifs et des soins derestauration aux jeunes sans-abri de Montréal.

La clientèle

� Les jeunes âgés de 14 à 25 ans qui vivent dans lesrues de Montréal de façon permanente ou temporaire.

Les intervenants et leurs rôles

� Les dentistes. Deux dentistes assurent la prestation etla supervision des soins dentaires offerts à laclientèle.

� Les étudiants. Les étudiants en médecine dentaire del’Université de Montréal fournissent les services.

� Autres professionnels de la santé. Des médecins, desinfirmières, des psychologues et des travailleurs so-ciaux qui travaillent au CLSC des Faubourgs deMontréal, le site de la clinique, fournissent d’autresservices de santé et services sociaux à la clientèle.

� Le personnel administratif. Des membres du personnelpermanent de la Faculté de médecine dentaire del’Université de Montréal et du CLSC des Faubourgs.

L’administration

� L’administration est assurée par le CLSC desFaubourgs, qui couvre une bonne partie de lapopulation cible.

� Plusieurs autres services sociaux et services de santédestinés aux jeunes sans-abri de Montréal sont aussiofferts au CLSC des Faubourgs.

� La clientèle se rend au CLSC pour obtenir d’autresservices et peut alors avoir une consultation dentaire.

� Le CLSC voit actuellement à aménager un cabinetdentaire dans ses locaux pour répondre aux besoins duprogramme.

� Le CLSC envoie des intervenants dans la rue pourrencontrer la population cible. Les jeunes quirequièrent des soins dentaires et souhaitent en rece-voir sont invités à se rendre au CLSC des Faubourgs.

� Les patients qui ont besoin de traitements pluscomplexes sont dirigés vers l’Hôpital Notre-Dame.

Le financement

� À même le budget du CLSC.

� Le gouvernement accorde des fonds à la clinique d’étéde l’Université de Montréal.

� Les dons de divers organismes.

� Les services sont offerts gratuitement à la clientèle.

Commentaires

� Créé en 2000, ce programme est relativement jeune.Comme il est très populaire auprès de la clientèlecible, on cherche à accroître la gamme des servicesofferts.

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Programme dentaire de laclinique Mount Carmel, WinnipegLa personne-ressource

� Lori Black, United Way Clinic ; tél. : (204) 582-2311.

Les objectifs

� Cette clinique de santé à but non lucratif vise àaméliorer et à promouvoir la santé des communautésdéfavorisées du centre-ville de Winnipeg.

La clientèle

� Les travailleurs à faible revenu, les chômeurs et lesimmigrants de tous âges. Le revenu net et le nombrede personnes à charge déterminent l’admissibilité auprogramme.

� Les bénéficiaires de l’aide sociale ou les personnes quiont accès aux soins dentaires offerts aux Autochtonessont exclus.

� Aucune personne nécessitant un traitement n’est refusée.

� Les patients sont envoyés par le personnel de laclinique Mount Carmel.

Les intervenants et leurs rôles

� La directrice du programme. Elle administre tous lesaspects du programme.

� Autres membres du personnel. Le personnel rémunérése compose d’une réceptionniste, d’assistantesdentaires, de deux thérapeutes dentaires (dental the-rapists) et d’une hygiéniste dentaire.

� Les dentistes. Les dentistes sont engagés souscontrat. Un dentiste de l’Université du Manitoba tra-vaille à tarif réduit un jour par semaine. Ces dentistesassurent les traitements et supervisent les étudiants.

� Les étudiants. Des étudiants en médecine dentaire eten hygiène buccodentaire travaillent tour à tour à laclinique.

L’administration

� La clinique fixe de trois fauteuils est aménagée à laclinique Mount Carmel.

� La clinique est ouverte cinq jours par semaine.

� On y offre des services de diagnostic, de radiologie,d’extraction et d’endodontie, des soins préventifs etde restauration ainsi que des services prothétiques.Les patients qui le souhaitent sont orientés vers desspécialistes de la région ou de la clinique dentaire del’Université du Manitoba.

Le financement

� La régie régionale de la santé de Winnipeg.

� Centraide.

� Les patients versent une contribution obligatoire de20 à 30 $ selon une échelle progressive à chaquevisite, quel que soit le traitement effectué. Ceux quine peuvent pas payer ce tarif versent 5 $.

Inglewood Children’s DentalCenter, Californie

Les personnes-ressources

� Dr Randy Gates ; tél. : (310) 419-3000.

� Site Web : client.regencyweb.com/tcdc/overview.htm

Les objectifs du programme

� Offrir des soins dentaires aux enfants dont les parentsn’ont pas les moyens de payer.

� Promouvoir la santé buccodentaire.

� Former des pédodontistes.

� Servir de modèle pour d’autres programmes.

La clientèle

� Les enfants de 18 ans et moins, dont un des deuxparents travaillent. L’État finance les soins dentairesdes enfants dont les parents ne travaillent pas.

� La déclaration de revenu du parent sert à déterminerl’admissibilité au programme.

� Il faut montrer une preuve de résidence en Californie.

Les intervenants et leurs rôles

� Les dentistes généralistes. Un dentiste est rémunéré àtemps partiel et 25 autres dentistes donnentbénévolement 150 jours par an. Les dentistes font lestraitements et supervisent les étudiants.

� Le dentiste spécialiste. Un orthodontiste dont lesalaire est assumé principalement par l’USC et unrésident en orthodontie.

� Les hygiénistes. Des hygiénistes dentaires font del’éducation buccodentaire auprès des enfants et deleurs parents.

� Le personnel administratif. Deux réceptionnistesassurent l’administration courante de la clinique,comme dans un cabinet dentaire.

� Les assistantes. Cinq assistants dentaires.

� Les étudiants. Des étudiants en médecine dentaire eten hygiène dentaire.

L’administration

� Un conseil d’administration formé de dentistes, degens d’affaires locaux et de représentants d’entre-prises de fournitures dentaires donnent les grandesorientations.

� Administration courante d’un cabinet dentaire.

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Le financement

� Pour aider la clinique à survivre, et comme il s’agissaitantérieurement d’une clinique privée, le personnel dela clinique continue de recevoir, une fois par semaine,certains patients adultes pour des suivis dentaires, cequi permet de recueillir des fonds.

� Le financement est entièrement privé. Les revenusproviennent de l’octroi de contrats, de la location debureaux à d’autres dentistes et des frais payés par lesdentistes pour la formation continue.

� Les honoraires sont fixés entre 10 et 15 % du tarifnormal.

� Un dentiste peut recevoir des patients une fois parsemaine et faire des traitements au tarif normal. Il netouche que 30 % des honoraires, le reste étant verséà la clinique.

� Des sommes proviennent de fondations, de dons departiculiers, de dons divers et de campagnes definancement.

� La Faculté de médecine dentaire de l’USC apporte aussisa contribution, car cet établissement assure unebonne partie des services d’éducation buccodentaire.

� Les traitements d’orthodontie génèrent des profits quisont réinvestis dans la clinique.

� Les parents sont invités à payer 25 $US. S’ils n’en sontpas capables, l’enfant est traité et les parents doiventfaire du bénévolat à la clinique.

Commentaires

� Les coûts d’installation de la clinique ont été élevés,mais l’équipement est excellent.

� Le financement est de plus en plus difficile à obtenir,parce que le bassin de clientèle est limité et que laconcurrence est forte dans le domaine des appels defonds.

� Deux personnes présentent les demandes de subven-tions.

� La clinique offre aussi un programme de dépistagedans les écoles, qui est axé sur l’éducation bucco-dentaire.

Les avantages et lesinconvénients des trois typesde programmes

Programmes d’aiguillage vers des cabinets dentairesLes avantages

� Le recours aux cabinets dentaires réduit les coûts destraitements et autres frais indirects, et permet defaire des traitements complexes qui requièrent del’équipement spécialisé.

� Les dentistes participants sentent qu’ils contribuentà résoudre le problème plutôt que de voir unemenace dans les services subventionnés.

� L’accessibilité des soins est améliorée pour autantque plusieurs dentistes acceptent de participer danschaque région.

� Dans certains programmes, il est possible de dirigerles patients vers d’autres services, tels des servicesde santé ou des services sociaux.

Les inconvénients

� L’administration de ces programmes est complexe.

� Leur efficacité dépend du nombre de dentistes quiacceptent de donner bénévolement de leur temps.

Services dentaires mobilesLes avantages

� En allant vers les patients, les cliniques mobilesaméliorent l’accès aux services dentaires de base des

personnes qui sont incapables de se déplacer,notamment les personnes atteintes d’une incapacitéphysique, et de celles qui hésitent à consulter pourdes raisons culturelles.

Les inconvénients

� Les coûts de démarrage peuvent être très élevés,selon le type d’équipement nécessaire.

� Les services se limitent parfois à ceux qui peuventêtre offerts dans une unité mobile.

� Les coûts d’entretien sont supérieurs à ceux d’uneclinique dentaire traditionnelle.

Cliniques dentaires fixes Les avantages

� La clinique peut être équipée de façon à fournir lesservices requis, au lieu de dépendre des servicesexistants ou d’offrir des services limités comme dansune unité mobile.

� Les locaux peuvent être loués à d’autres pourvoyeursde services, au besoin.

� Selon l’emplacement de la clinique, il est possible d’yintégrer d’autres services de santé ou servicessociaux destinés à la même population cible.

Les inconvénients

� Les frais d’installation et d’entretien sont élevés.

� Certaines personnes peuvent éprouver de la difficultéà y accéder, à cause de la distance à parcourir oufaute de moyens de transport.

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Partie III:

LES ASPECTS À CONSIDÉRER

POUR LA MISE SUR PIED

D’UN PROGRAMME

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Cette section traite des aspects qui doivent être pris en considération au moment de décider dutype de programme approprié. Il est essentiel d’examiner les avantages et les inconvénients dechaque élément, afin d’assurer la mise en œuvre d’un programme efficace et viable. Il n’a pas étéjugé nécessaire d’établir un ordre de priorité de ces aspects, puisque chaque groupe organisateuraura ses propres priorités.

Le recrutement dépend, notamment, des objectifs du programme et du degré de polyvalencerecherché chez le personnel. Il faut aussi vérifier si les centres ou les organisations quienvisagent de recourir au programme ont déjà du personnel en place.

Le dentiste

Il faut recruter un ou plusieurs dentistes pour que le programme puisse combler les besoins en soinsdentaires des personnes défavorisées. Même si le programme n’a pas pour but d’offrir des soinsdentaires, la présence d’un dentiste permet de réaliser d’autres objectifs de santé buccodentaire.Tous les programmes décrits dans ce rapport utilisent les services d’au moins un dentiste, et laplupart ont recours à plusieurs.

L’hygiéniste dentaire

Les programmes ne comptent pas tous des hygiénistes dentaires. Si l’on veut offrir des services dedétartrage, de surfaçage radiculaire et d’enseignement de l’hygiène buccodentaire, les hygiénistesdentaires ont les compétences nécessaires pour le faire. Cependant, les dentistes et les étudiantsen médecine dentaire peuvent aussi s’acquitter de ces tâches. Au Québec, les hygiénistes sont déjàprésentes dans de nombreux CLSC, ce qui est avantageux lorsque les programmes sont coordonnéspar ces établissements, tel le programme L’Aident. À noter, si le personnel est rémunéré, le salaired’une hygiéniste dentaire est inférieur à celui d’un dentiste.

L’assistante dentaire

Le rôle de l’assistante dentaire dans ces programmes est très important, surtout lorsque le dentistedonne les soins dans des endroits et à l’aide d’instruments qui ne lui sont pas familiers. La présenced’une assistante dentaire accroît alors l’efficacité du dentiste, car elle lui permet de traiter un plusgrand nombre de patients, si c’est l’objectif visé. La présence d’une personne qui connaît bien lestechniques de désinfection et de stérilisation est aussi très importante, surtout lorsque les soinsdentaires sont offerts ailleurs que dans un cabinet dentaire traditionnel, par exemple une unitémobile. Toutefois, un dentiste, une hygiéniste dentaire ou un étudiant en médecine dentairepeuvent remplir le rôle de l’assistante dentaire.

LE PERSONNEL NÉCESSAIRE

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Le personnel administratif

L’atteinte des objectifs d’un programme suppose une bonne coordination et une saineadministration des services. Trois fonctions administratives sont importantes, et chacune peut êtreconfiée à une personne qui assume d’autres rôles dans un programme.

� Une personne assure la gestion des affaires courantes. Elle voit à la réception, au calendrier desrendez-vous et à l’approvisionnement en matériel et en fournitures nécessaires pour assurer lebon fonctionnement de la clinique.

� Un administrateur est chargé de la gestion de l’ensemble du programme. Il coordonne lesactivités du personnel, choisit les lieux de travail et détermine de quelle façon les patients yseront amenés.

� Enfin, une personne remplit le rôle d’administrateur financier. Quelle que soit la taille dubudget, une administration financière saine est essentielle à l’utilisation efficace des ressourcesdans ce domaine sous-financé des soins dentaires.

Le personnel d’entretien

L’équipement et le matériel dentaires doivent être entretenus par du personnel formé. Dans le casd’une unité mobile, il faut non seulement transporter, installer et démonter l’équipement, maisaussi entretenir le véhicule. Le programme californien Dentistry with Heart emploie deux personnespour ces tâches, mais la plupart des programmes paient pour l’entretien selon les besoins ouobtiennent ce service bénévolement. La présence d’employés d’entretien permanents dépend del’ampleur du programme et de l’équipement utilisé.

Les étudiants

Plusieurs programmes font appel à des étudiants en médecine dentaire, en hygiène dentaire ou enassistance dentaire. Ils sont nombreux, bien formés, très motivés, et leurs services peu coûteux,voire gratuits. Cependant, il faut se rappeler qu’ils ont aussi besoin de supervision. Le recours à desétudiants implique que le programme vise des objectifs pédagogiques en plus de fournir des servicesprofessionnels. Comme ces deux objectifs sont différents, il est important de bien établir lespriorités. Par exemple, les étudiants fournissent toujours un service plus lent et moins efficace quele personnel qualifié.

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Il est évident que, sans la collaboration des dentistes locaux, un programme risque d’être beaucoupmoins efficace. Comme ils peuvent être appelés à y jouer un rôle direct ou à y collaborer, on s’attendqu’ils ne nuisent pas au bon fonctionnement du programme. Les dentistes qui exercent dans larégion où un programme subventionné est mis sur pied ont souvent l’impression que ce dernier leurfait concurrence. Comme la clientèle cible est composée en majorité de personnes défavorisées quine peuvent pas s’offrir des soins dentaires, cette impression est probablement fausse. Il fauttoutefois en tenir compte, si l’on veut obtenir la participation des professionnels de la santébuccodentaire.

Il importe aussi de rappeler que bon nombre de dentistes offrent des soins gratuitement ou à tarifréduit à leur clientèle qui en a besoin46. Ils ne le crient pas sur les toits, car ils ne veulent pas quetous les patients demandent de tels tarifs. C’est pour cette raison que le système d’aiguillage versdes services existants est celui qui plaît le plus aux dentistes, puisqu’il s’inscrit dans une activitéqu’ils exercent déjà officieusement.

LA PARTICIPATION

DES DENTISTES LOCAUX

Plusieurs programmes font surtout appel à des bénévoles et semblent bien fonctionner. Lesbénévoles ne coûtent pas cher, par définition, mais ils sont souvent moins fiables que lestravailleurs rémunérés, et ce, à tous les niveaux du programme. Les organisateurs bénévoles sontsouvent très motivés et dévoués, mais ils peuvent être difficiles à remplacer lorsqu’ils quittent leurfonction. La survie du programme peut même être compromise s’il s’avère impossible de remplacerun bénévole essentiel. Au quotidien, il peut se révéler difficile de trouver des bénévoles.L’embauche de personnel rémunéré élimine le problème. Les employés sont plus fiables et assumentplus de responsabilités. Ils sont également enclins à s’investir davantage pour assurer le succès duprogramme. La majorité des programmes comptent au moins un administrateur rémunéré, étantdonné l’importance de ce rôle et de la difficulté à trouver un bénévole qui acceptera de fournir letemps et les efforts nécessaires. La rémunération des autres employés varie énormément d’unprogramme à un autre et dépend des priorités et des sources de financement.

LE PERSONNEL RÉMUNÉRÉ ET

LES BÉNÉVOLES

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LES SOURCES DE FINANCEMENT

Les sources de financement se répartissent en quatre catégories : l’État, les fondations privées, lesdons et la clientèle du programme. La plupart des programmes ont au moins deux sources definancement.

Le financement public est la source la plus stable, car l’État s’engage généralement à verser desfonds pour un certain nombre d’années.

Le financement provenant de fondations privées peut varier énormément. Certains programmes sontfinancés par des fondations qui ont déjà pour mission d’assurer des services de santé aux personnesdéfavorisées ; le financement est alors stable et substantiel. Certaines fondations versent dessubventions uniques qui s’apparentent alors à des dons et sont généralement pour de courtespériodes.

Les dons constituent une forme de financement souple et variée, mais peu stable. Il peut s’agir dedons d’argent, d’équipement, de services et de temps, dont la valeur varie considérablement. Si lesdons doivent être la principale source de financement, il est conseillé d’envisager la possibilité deconvertir le programme en un organisme philanthropique, afin de pouvoir délivrer des reçus aux finsde l’impôt. Pour bien des dentistes et des entreprises privées, la possibilité d’obtenir de tels reçuspour le temps ou le matériel offert est une mesure incitative importante.

Enfin, certains programmes demandent une contribution aux patients. Les sommes perçues sontsouvent peu élevées et ne représentent qu’une portion du coût réel du service. Comme la clientèlevisée est économiquement faible, cette source de revenu ne représente qu’une petite partie dufinancement.

Toutes les sources de financement doivent être prises en compte, mais il faut s’assurer de leurstabilité si l’on veut qu’un programme soit efficace et viable.

LA COLLABORATION D’AUTRES PROFESSIONNELS

DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX

Obtenir la collaboration d’autres professionnels de la santé et des services sociaux permet deréaliser de grandes économies, étant donné que ces ressources sont déjà en place et rémunérées.Cela vaut pour le personnel, les infrastructures, l’équipement et le matériel. Le partage deressources présente deux autres avantages : si le programme de soins dentaires est intégré àd’autres services sanitaires ou sociaux, la gamme de services offerts s’en trouve élargie ; s’il estintégré à des services déjà offerts à la population cible, plus de personnes peuvent en bénéficier.Par contre, un programme dentaire intégré à d’autres services requiert une administration pluscomplexe, puisqu’il faut l’arrimer aux autres services.

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LA GAMME DES SERVICES À OFFRIR

Les services offerts dans les programmes sont souvent limités pour des raisons financières ou parmanque de personnel et d’équipement. Ces contraintes ne s’excluent pas mutuellement et peuventinfluer sur d’autres aspects d’un programme, tels les objectifs, le personnel disponible et les locaux.

Les contraintes liées au financement

Le principal facteur de limitation des services est le financement. Le manque de fonds restreintl’offre de services d’une manière ou d’une autre et influe sur les décisions à prendre concernant letype et le nombre de services à fournir. Certains services seront exclus parce qu’ils sont jugéscoûteux et non essentiels à l’atteinte des objectifs du programme. Par ailleurs, on peut déciderd’offrir la gamme complète de services, mais d’accepter moins de patients, de réduire le nombred’heures d’ouverture ou de fixer une limite des services au cours d’une période budgétaire.

Les contraintes liées au personnel

Les services sont limités par le type et la quantité de personnel disponible. La plupart desprogrammes font appel à des dentistes généralistes et à du personnel auxiliaire, qui sont capablesde faire la plus grande partie du travail à moindre coût. Toutefois, le recours aux services despécialistes est fréquent dans la majorité des programmes actuels. Ils sont rémunérés selon le tarifnormal, à moins qu’ils n’aient convenu d’offrir leur services gratuitement ou à un tarif réduit. Unesolution possible : ne pas offrir des services de spécialistes. Cette décision pose toutefois problèmeen raison de l’obligation morale de traiter les problèmes dentaires d’un patient admis au programme.

LA CLIENTÈLE CIBLE : QUI ACCEPTER ET QUI REFUSER ?

La mise sur pied de programmes de soins dentaires s’adressant à une clientèle défavoriséeimplique la définition de critères d’admissibilité clairs. En effet, toute imprécision peutcontribuer à exclure une partie de la clientèle cible ou blesser l’amour-propre de certainspatients. Par exemple, le fait d’exiger une preuve de résidence exclut les sans-abri, et devoirremplir des formulaires complexes peut rebuter les immigrants récents et les personnes âgées.

Par ailleurs, il est important de bien évaluer la gamme des services à offrir et d’en limiter l’accès,afin de ne pas priver les personnes qui en ont le plus besoin. Il faut aussi décider si les critèresseront appliqués de manière stricte ou large et déterminer qui aura pour tâche de le faire.

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Les contraintes liées aux installations

Les services peuvent aussi être limités à cause du type ou de l’absence d’installations. Dans lesprogrammes existants, on constate que l’indisponibilité d’appareils de radiologie et de laboratoiresdentaires restreint les services. Un dentiste qui ne peut obtenir des radiographies peut difficilementposer un diagnostic, donc faire les traitements nécessaires. Par ailleurs, les services de laboratoirene sont pas offerts dans la plupart des programmes. Le personnel a le choix de ne pas donner dessoins qui requièrent le recours à ces services ou de conclure une entente avec un laboratoire local.

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Partie IV:

DES RECOMMANDATIONS

POUR LES FUTURS

PROGRAMMES

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Il existe actuellement au Québec divers programmes ad hoc de services dentaires qui visent à résoudre le problème del’accessibilité des soins pour les personnes défavorisées ou qui offrent des installations pouvant améliorer lasituation. Ils s’apparentent aux programmes implantés ailleurs en Amérique du Nord.

Cependant, pour assurer une approche coordonnée de la problématique décrite dans ce rapport, il serait préférable deconsolider les programmes existants plutôt que d’en créer de nouveaux. En effet, comme ils sont assez différents les unsdes autres, ils pourraient se compléter pour mieux combler l’ensemble des besoins des populations démunies du Québec.Il faudrait aussi sensibiliser les dentistes à l’importance de la prestation des soins dentaires aux personnes défavorisées,afin qu’ils soutiennent les programmes au lieu de les voir comme une forme de concurrence.

Dans cette optique, les auteurs de ce rapport formulent les recommandations suivantes.

Recommandation no 1

Qu’une approche de coordination qui respecte l’autonomie des organismes locaux et dupersonnel qui donne les soins soit développée, et que les initiatives locales secomplètent, afin que la population cible reçoive tous les services requis. Voici desexemples de cette approche :

� À Montréal, les programmes actuels de cliniques fixes et de services mobilesdevraient être coordonnés pour mieux servir la population cible.

� Des projets pilotes devraient être mis sur pied dans d’autres grands centres urbainsdotés d’un service de transport en commun, notamment Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières, pour évaluer les besoins et voir s’il n’y aurait pas lieu de créer une unitémobile ou une clinique fixe semblables à celles qui existent à Montréal.

� Dans les régions rurales du Québec, des programmes d’aiguillage calqués sur celui deL’Aident, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, pourraient être créés. Ce type de programmeest idéal en milieu rural, car il met à profit les compétences des dentistes de chaquerégion. À l’instar du programme américain NFDH, il serait possible de mettre sur piedun organisme central qui coordonnerait les demandes d’orientation vers lesdentistes, par l’intermédiaire des CLSC.

� La Clinique dentaire mobile de la Fondation de l’Ordre des dentistes du Québecpourrait faire partie d’un vaste programme québécois de soins dentaires pour lespopulations défavorisées. Le véhicule est actuellement utilisé par de nombreuxorganismes pour leurs propres besoins. Sans mettre fin à cette pratique, la cliniquedevrait participer à un programme coordonné de services d’éducation et dedépistage, en complément des programmes qui offrent des soins cliniques.

Pour développer une telle approche, il faudrait organiser des ateliers de travailréunissant, entre autres, des professionnels de la santé dentaire ainsi que desreprésentants des populations défavorisées, du gouvernement, des CLSC et des facultésde médecine dentaire. L’objectif serait de concevoir des stratégies en vue d’améliorerl’accessibilité des soins buccodentaires pour les populations défavorisées au Québec.

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Recommandation no 2

Qu’une partie importante du financement nécessaire à la mise sur pied, à la coordinationet au suivi des programmes vienne de l’État, afin d’en garantir la stabilité. Cefinancement devrait non seulement être direct, mais aussi comprendre la délivrance dereçus aux fins de l’impôt pour les dons de services ou d’équipement. De telles mesuresencourageraient la prestation de services bénévoles et les dons d’équipement et dematériel, comme le font déjà bien des particuliers et des entreprises privées au Québec.

Recommandation no 3

Qu’une fondation provinciale soit également créée pour recueillir des fonds et compléterle financement de l’État. Si une telle fondation disposait de ressources suffisantes, ellepourrait financer la mise sur pied de cliniques spéciales ou d’unités mobiles, ou couvrirle coût des traitements offerts par le programme.

Recommandation no 4

Qu’un volet de services à domicile soit intégré dans tout nouveau programme, afind’assurer la prestation des soins aux personnes qui ne peuvent pas quitter leur domicile.

Recommandation no 5

Que les établissements d’enseignement et de formation professionnelle concernés, encollaboration avec les ordres professionnels et les associations, élaborent un programmede formation à l’intention des étudiants universitaires ou de ceux qui suivent des coursde formation continue, afin de les sensibiliser à l’importance de combler les besoins ensoins des populations défavorisées.

Recommandation no 6

Qu’un programme de recherche soit greffé aux programmes d’enseignement, afind’évaluer les services actuellement offerts aux populations démunies du Québec et deprévoir les services futurs.

Recommandation no 7

Que l’on examine la possibilité de recourir à des installations des établissementsd’enseignement ou à des étudiants en vue de leur intégration éventuelle dans unprogramme provincial.

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