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www.centrelearoback.ca P | 1 MISE EN CONTEXTE Le développement de l’enfant est un déterminant important de la santé des populations. C’est pourquoi la Direction de santé publique de Montréal (DSP) réalise, en 2006, l’Enquête sur la maturité scolaire des enfants montréalais En route pour l’école ! Suivant le dévoilement des résultats de cette enquête, en février 2008, la DSP lance un appel à la concertation qui prend la forme de sommets locaux menant au Sommet montréalais sur la maturité scolaire (2009). L’objectif de cette vaste opération est de cerner les besoins liés au développement des enfants sur l’île de Montréal afin d’améliorer l’offre de ressources et de services. Avant la collecte de données, la DSP avait fait une tournée des principaux acteurs en petite enfance, qui avait abouti entre autres à un découpage des 29 territoires de CLSC en 101 voisinages. Cette nouvelle configu- ration reflétait mieux les milieux de vie. L’enquête et l’initiative des sommets montréalais s’inscrivent dans la foulée du mouvement pancanadien en faveur du développement des enfants, amorcé en 1999 par le Centre Offord (McMaster University, Ontario) en partenariat avec Comprendre la petite enfance (CPE) du gouvernement du Canada. La démarche proposée par la DSP s’inspire notamment du travail de l’équipe de Clyde Hertzman réalisé en Colombie-Britannique, où les résultats obtenus à l’aide de l’Instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMPDE) avaient fourni des données de qualité aux collectivités les amenant à travailler ensemble à des objectifs communs. Peu d’initiatives lancées au Canada ont fait l’objet d’études documentant les processus de changement qui en ont découlé. D’où l’intérêt de la recherche menée par l’équipe du Centre Léa-Roback et de la DSP auprès des acteurs engagés dans l’initiative des sommets montréalais sur la maturité scolaire dans six territoires de CLSC. Le projet visait à documenter les retombées de l’initiative, tant sur la mobilisation des partenaires que sur les actions subséquentes. La présente publication s’attardera au premier objectif, soit les retombées sur la mobilisation, les actions n’y apparaissant qu’à titre d’exemple. QUELS EFFETS LES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE EN ROUTE POUR L’ÉCOLE ! ONT-ILS EUS SUR LA MOBILISATION DES ACTEURS ENGAGÉS EN PETITE ENFANCE ? L’INITIATIVE DES SOMMETS MONTRÉALAIS SUR LA MATURITÉ SCOLAIRE, QUI DONNAIT SUITE À L’ENQUÊTE, A-T-ELLE ENTRAÎNÉ LES PROCESSUS DE CHANGEMENT SOUHAITÉS ? l’action intersectorielle Octobre 2013 L’annonce des résultats de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle 2012 (EQDEM) nous offre l’occasion de présenter le portrait d’une mobilisation organisée à la suite d’une enquête similaire, En route pour l’école !, menée en 2006 sur le territoire montréalais. Ce mouvement s’inscrivait dans l’initiative proposée par la Direction de santé publique de Montréal, les sommets sur la maturité scolaire. Nous espérons que les acteurs touchés par les résultats de l’EQDEM puissent être inspirés par notre analyse afin de poursuivre la réflexion et l’action collectives sur les enjeux relatifs au développement de l'enfant. L’initiative des sommets montréalais : ses retombées sur la mobilisation NUMÉRO 1 photo : Bachir Blidi

l’action intersectorielle 1 - Léa-Roback centre de ... · menée par l’équipe du Centre Léa-Roback et de la DSP auprès des acteurs engagés dans l’initiative des sommets

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MISE EN CONTEXTELe développement de l’enfant est undéterminant important de la santé despopulations. C’est pourquoi la Direction desanté publique de Montréal (DSP) réalise,en 2006, l’Enquête sur la maturitéscolaire des enfants montréalais En routepour l’école ! Suivant le dévoilement desrésultats de cette enquête, en février2008, la DSP lance un appel à laconcertation qui prend la forme desommets locaux menant au Sommetmontréalais sur la maturité scolaire(2009). L’objectif de cette vasteopération est de cerner les besoins liésau développement des enfants sur l’île deMontréal afin d’améliorer l’offre deressources et de services. Avant lacollecte de données, la DSP avait fait unetournée des principaux acteurs en petiteenfance, qui avait abouti entre autres à undécoupage des 29 territoires de CLSC en101 voisinages. Cette nouvelle configu -ration reflétait mieux les milieux de vie.

L’enquête et l’initiative des sommetsmontréalais s’inscrivent dans la foulée dumouvement pancanadien en faveur dudéveloppement des enfants, amorcé en1999 par le Centre Offord (McMasterUniversity, Ontario) en partenariat avecComprendre la petite enfance (CPE) dugouvernement du Canada. La démarcheproposée par la DSP s’inspire notammentdu travail de l’équipe de Clyde Hertzmanréalisé en Colombie-Britannique, où lesrésultats obtenus à l’aide de l’Instrument

de mesure du développement de la petiteenfance (IMPDE) avaient fourni desdonnées de qualité aux collectivités lesamenant à travailler ensemble à desobjectifs communs.

Peu d’initiatives lancées au Canada ontfait l’objet d’études documentant lesprocessus de changement qui en ontdécoulé. D’où l’intérêt de la recherchemenée par l’équipe du Centre Léa-Robacket de la DSP auprès des acteurs engagésdans l’initiative des sommets montréalaissur la maturité scolaire dans six territoiresde CLSC. Le projet visait à documenter lesretombées de l’initiative, tant sur lamobilisation des partenaires que sur lesactions subséquentes. La présentepublication s’attardera au premier objectif,soit les retombées sur la mobilisation, lesactions n’y apparaissant qu’à titred’exemple.

QUELS EFFETS LESRÉSULTATS DE L’ENQUÊTEEN ROUTE POUR L’ÉCOLE !ONT-ILS EUS SUR LAMOBILISATION DESACTEURS ENGAGÉS ENPETITE ENFANCE ?

L’INITIATIVE DES SOMMETSMONTRÉALAIS SUR LAMATURITÉ SCOLAIRE,QUI DONNAIT SUITE ÀL’ENQUÊTE, A-T-ELLE ENTRAÎNÉLES PROCESSUS DECHANGEMENT SOUHAITÉS ?

l’action intersectorielle

Octobre 2013

L’annonce des résultats de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle2012 (EQDEM) nous offre l’occasion de présenter le portrait d’une mobilisation organisée à la suited’une enquête similaire, En route pour l’école !, menée en 2006 sur le territoire montréalais. Cemouvement s’inscrivait dans l’initiative proposée par la Direction de santé publique de Montréal, lessommets sur la maturité scolaire. Nous espérons que les acteurs touchés par les résultats de l’EQDEMpuissent être inspirés par notre analyse afin de poursuivre la réflexion et l’action collectives sur lesenjeux relatifs au développement de l'enfant.

L’initiative des sommets montréalais : ses retombées sur la mobilisation

NUMÉRO 1

photo : Bachir Blidi

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UN APPEL À LA MOBILISATIONAu début de 2008, au moment où elles’apprête à publier les résultats del’enquête En route pour l’école !, la DSPréunit ses partenaires régionaux pourétudier les possibilités de tirer avantagedes données qui seront rendues publiquessous peu. Deux constats retiennentl’attention : 35 % des enfants montréalaissont vulnérables au moment de leurentrée à l’école dans au moins undomaine de leur développement, et lesrésultats varient considérablement selon les territoires de CLSC, soit de 23 % à43 %. La DSP voit la publication desrésultats comme l’occasion de rassemblerles acteurs engagés autour d’un thème, etainsi, d’apporter un souffle nouveau à laconcer tation existante sur le terrain. Ellepropose donc à ses partenaires régionauxde parti ciper à l’organisation de sommetslocaux et d’un sommet régional sous sonleadership.

Le groupe initial de partenaires régionaux enpetite enfance invite des regroupementsd’orga nismes et institutions qui agissentlocalement à se joindre à eux pour former leComité régional pour une action concertéeen développement de l’enfant. Son mandatcomprendra l’appropriation des données del’enquête, la réflexion sur les enjeux qu’ellessoulèvent et la présentation d’un portraitplus précis de la situation grâce à lajuxtaposition des savoirs issus del’expertise terrain. Le comité régionalsoutiendra l’organisation des sommetslocaux prise en charge par les centres desanté et de services sociaux (CSSS), etpréparera lui-même un sommet régional quipermettra d’orchestrer les actions tant aupalier local que régional. Le comité régionalsouhaite aussi se pencher sur l’harmoni -sation du financement régional et le déve -loppement d’une stratégie d’influencepolitique. Toutefois, ces deux objectifsseront mis en veilleuse, car tous les effortssont consacrés à l’organisation des som -mets locaux en vue du sommet régional.

L’INITIATIVE DES SOMMETSMONTRÉALAISLes 12 sommets locaux se déroulent defévrier 2008 à mai 2009, soit jusqu’auSommet montréalais. Les évènementsprennent diverses formes selon les

territoires, certains les organisent en uneseule journée et d’autres, en deux phases.De même, certains choisissent d’inviter desconférenciers et d’autres, de présenter dessavoirs complémentaires aux résultats, unportrait des ressources du territoire, un VoxPop auprès de parents sur la préparation àl’école, ou un portrait sociodémographiquedu territoire, par exemple. Tous ont introduitune forme de réflexivité collective enrecourant à des ateliers de discussion. Desmembres du comité régional assurent uneprésence dans parfois plus d’un territoire,consoli dant ainsi les liens entre les palierslocal et régional.

En parallèle aux sommets locaux, le comitérégional prévoit deux journées thématiques,l’une se penchant sur la place des parentsdans la concertation, et l’autre sur lesspécificités montréalaises que sont lesenjeux démographiques, la diversitéethnique, la mobilité de la population et lapauvreté. Ces journées ont réuni, en plusdes membres du comité régional,principalement des gestionnaires et desintervenants des CSSS. Une journéed’échanges, cette fois réservée auxmembres du comité régional, a permis auxpartenaires des milieux de garde et dumilieu scolaire de présenter les pro grammeset les portraits des services qu’ilsdispensent. Une activité semblable a étéorganisée pour le milieu communautaire.

LES EFFETS MOBILISATEURS DEL’INITIATIVE DES SOMMETSMONTRÉALAISQuand les sommets prennent fin en 2009,certains territoires adoptent la structure descomités intersectoriels des sommets locauxqui deviennent des comités intersectorielsde suivi sur la maturité scolaire. D’autres

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À propos de l’étude

Titre de la recherche

Mobilisation des acteurs ettransforma tion des services à lapetite enfance : évaluation desretombées de l’Enquête sur lamaturité scolaire des enfantsmontréalais

Financement

IRSC, 2009�2012 – Programme derecherche interventionnelle ensanté des populations

Intervention sous étude

Initiative des sommets montréalaissur la maturité scolaire enclenchéeen 2008 par la DSP pour donnersuite aux résultats de l’enquêteEn route pour l’école !

Objectif

Documenter les retombées (1) surles acteurs et (2) sur les actions,tant au palier local que régional �

Méthodologie

Territoires étudiés :• CLSC Ahuntsic• CLSC La Salle• CLSC Pierrefonds• CLSC Saint-Laurent• CLSC Saint-Michel• CLSC Verdun

Étude du Comité régional pour uneaction concertée en développementde l’enfant (devenu Horizon 0-5 en2011), pour le palier régional

Période visée :Phase 1 - Sortie de l’enquêtejusqu’au Sommet montréalaisPhase 2 – Période de l’après-sommets jusqu’à fin 2011

Collecte de données :• Revue de la documentation

administrative pertinente • Observation des rencontres des

comités de suivi et d’autresévénements pertinents

• Série d’entrevues semi-structurées, individuelles ou en petits groupes (2 à 3 personnes)

photo : Zruda

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choisissent de traiter les recommandationsaux tables de concertation déjà en place. En2011, une fois les comités de suivi dissous,la majorité des partenaires se côtoient dansd’autres lieux de concertation, où sontmises en œuvre les actions définies commeprioritaires au cours des sommets.

Soulignons que l’initiative des sommetsmontréalais s’insérait dans une dyna miquede concertation qui existait déjà depuislongtemps chez les acteurs locaux en petiteenfance. Il est donc parfois difficile dedépartager ce qui résulte des sommets decette mobilisation déjà présente dans lesdifférents territoires.

Afin d’apprécier de façon juste les effets del’initiative des sommets montréalais sur lamobilisation, nous nous attarderons auxretombées locales sur les réseaux d’acteursengagés en petite enfance, et à la façondont le comité régional s’est remodelé à lasuite de l’initiative.

LES CENTRES DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUXLes CSSS ont été mandatés par la DSPpour organiser les sommets locaux dansleurs territoires respectifs. Si, au départ,certains ont perçu ce mandat comme unecommande, tous ont fini par reconnaîtrequ’ils étaient les mieux placés pour entre -prendre la mobilisation de leur collectivité.Ils reconnaissaient en effet l’importanced’analyser les résultats à l’échelle locale.De plus, en tant qu’acteurs institutionnelshistoriques des instances de concertationen enfance-famille de leur territoire, ils ontla crédibilité et l’expertise nécessaires pourassurer un leadership. Toutefois, les CSSSétaient conscients qu’ils ne pouvaientassumer seuls l’organisation. C’est pour -quoi ils ont tous, excepté un d’entre eux,formé un comité organisateur de parte -naires intersectoriels. Outre le travail sur laplanification et l’organisation des sommetslocaux, ces comités se voulaient un lieuprivilégié de discussion des résultats. Ilfallait d’abord s’assurer de leur validitécompte tenu du fait que certaines écolesn’avaient pas contribué à l’enquête. Cer -tains comités ont donc demandé auxchercheurs une cartographie de laparticipation des écoles et des donnéescomplémentaires sur les enfants issus del’immigration pour affiner leur analyse.

Pour certains CSSS, le fait d’être à la têtede l’initiative à l’échelle locale leur a permisde mieux se faire connaître de l’ensembledes partenaires intersectoriels. Par consé -quent, les demandes de services ontaugmenté : meilleure accessibilité auxressources en orthophonie et enpsychoédu cation, réalisation d’un portraitdes res sources consacrées à la tranched’âge 0-5 ans et suivi de l’initiative dessommets montréalais. D’ailleurs, ce suiviest devenu une priorité dans la plupart desplans d’action locaux de santé publique(PAL) des CSSS. À cet égard, les organi -sateurs communautaires ont joué un rôleinstru mental en ramenant les enjeuxsoulevés lors des sommets dans lesdifférents lieux de concertation. Notonsaussi qu’en réponse aux sommets,l’Agence de la santé et des servicessociaux a investi dans les Interven tionséducatives précoces (IÉP) et les Approchesmultidisciplinaires et intégrées enstimulation (AMIS). Cependant, les besoinssont grands et, en comparaison,l’investisse ment par CSSS s’avèrerelativement faible.

Certains CSSS considèrent que le milieu adonné suite aux sommets plus rapidementqu’ils ne l’ont fait et qu’il est devenu urgentde se questionner sur la spécificité del’insti tution. La table de concertation d’unterri toire a, par exemple, demandé que leCSSS se concentre sur la tranche d’âge 0-2 ans.

Du côté de l’organisation des services àl’interne dans les CSSS, on note peu dechangements. En effet, on fait face à desobstacles organisationnels difficiles àsurmonter : roulement important au seindes équipes de gestion, lourdeur admi -nistrative qui freine le développement deprojets innovants avec d’autrespartenaires, difficulté de faire passer lesdemandes en lien avec les suites dessommets devant celles qui viennent del’institution, manque de temps desorganisateurs communautaires qui doiventse consacrer à l’accompagnement desmilieux pour la planification collectiveexigée par Avenir d’enfants et àl’implantation des programmes d’éveil à la lecture et à l’écriture (ÉLÉ).

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Octobre 2013

« Les bai l leurs defonds ont été inv i tés.Pour nous, c’étai timpor tant qu’ i lsentendent lespréoccupat ions duter rain. Centraide et le ministère de laFamil le ont assisté aux sommets et i ls ont di t que ça leurfaisait voi r les chosesd’un nouvel angle. » - Organisme communautaire

photo : Ron Zack

photo : Marcel Schoenhardt

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L’initiative des sommets montréalais en coup d’oeil

EnquêteEn route pour l’école !

Sommets locaux

Sommet montréalais

Bilan de la démarche

Enquête réalisée par la DSP

Partenaires :

• Fondation Lucie et André Chagnon

• Les 5 commissions scolaires de Montréal

• Groupe de recherche surl’inadaptation psychosociale chez l’enfant (GRIP)

• Centre 1,2,3 GO !

• Développement social Canada

Responsables :Les 12 CSSS

Collaboration :Leurs partenaires locaux

Soutien :La DSP

Comité régional pour une actionconcertée en développement del’enfant

La DSP

• Dresser un portrait de l’état de développementdes tout-petits à Montréal au moment de leurentrée à l’école dans la perspective de favoriserleur mieux-être et leur réussite scolaire

• Présenter aux acteurs locaux les résultats del’enquête en tenant compte des particularitésdes territoires

• Adapter chaque sommet à la situationparticulière des quartiers (partenariats locaux enplace, type de clientèle…)

• Créer un espace de réflexion et d’échange surles principaux enjeux en lien avec les réalitéslocales et les pistes de solution possibles

• Réfléchir et échanger sur les enjeux communs àplusieurs territoires

• Formuler de façon plus approfondie les pistes desolution à privilégier, particulièrement en ce quiconcerne celles qui interpellent une action de lapart des acteurs régionaux

• Effectuer une analyse transversale thématique del’ensemble des productions écrites issues de ladémarche pour soutenir la planification etl’implantation des actions dans les milieux

Acteurs impliqués

« Le mi l ieu nous voitcomme les leaders dudossier matur i té scolai re,donc ça va de soi que lamatur i té scolai re apparaîtdans le PAL. » - CSSS

Objectifs

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Octobre 2013

• Rencontre avec les commissions scolaires pour obtenir leur collaboration à la collecte de données

• Rencontre avec les principaux acteurs en petite enfance de chacun des 12 CSSS du territoiremontréalais pour les informer des objectifs de l’enquête et de la mobilisation

• Définition d’un nouveau découpage du territoire montréalais (plus significatif pour les communautés)en 101 voisinages

• Collecte des données auprès des enseignants

• Production et dévoilement d’une série de rapports présentant le portrait de la maturité scolaire desenfants montréalais dans les 5 sphères de développement mesurées par l’Instrument de mesure dudéveloppement de la petite enfance (IMDPE)

• Organisation et tenue de 12 sommets locaux (1 par territoire de CSSS) qui ont chacun rejoint plusd’une centaine de personnes

• Échanges fructueux favorisant une lecture commune de la situation et permettant l’identification denombreux défis et pistes de solutions relatifs au développement des ressources, à l’organisation desservices et à la façon d’intervenir auprès des enfants et des familles

• Rédaction de 12 rapports synthèse faisant état des discussions de la journée (avec le soutien de laDSP pour la prise de notes lors des différentes activités)

• Définition de 3 priorités d’action par territoire

• Organisation et tenue de deux journées thématiques (la place des parents et les spécificitésmontréalaises) qui ont mis à l’avant-plan des enjeux spécifiques avant la réalisation des sommets locaux

• Analyses itératives de l’information émergeant des sommets locaux afin d’assurer l’alignement duSommet montréalais avec les préoccupations locales

• Organisation et tenue du Sommet montréalais et production d’une synthèse des principalesorientations et pistes de solution soulevées

• Promotion des 3 priorités établies par les CSSS et leurs partenaires

• Diffusion d’un document synthèse qui dresse le portrait des principales préoccupations expriméespar une majorité de partenaires tout au long de l’initiative des sommets

• Diffusion d’une vidéo relatant les faits saillants du Sommet montréalais sur la maturité scolaire (28mai 2009)

2005Demande de collaborationauprès des commissionsscolaires et d’autres partenaires

Février 2006Collecte des données

Février 2008Publication des résultats

Automne 2008 à printemps 2009

Avril 2008Formation du comité

28 mai 2009Sommet montréalais

Septembre 2009Diffusion de la synthèse

Septembre 2009Début de l’analyse

Hiver 2010Diffusion du bilan

Réalisations

Des outils pour soutenir la réflexionLes chercheurs ont mis à la disposition des acteurs plusieurs outils leur permettant de s’approprier les données :

(1) des rapports détaillés sur la maturité scolaire par commission scolaire (5), par école (203), par CSSS où les données sontanalysées aussi par CLSC et voisinage (12), un rapport régional et un rapport synthèse

(2) une cartographie du déploiement des programmes publics à la petite enfance, soit les Services intégrés en périnatalité et pour lapetite enfance (SIPPE), les services de garde à l’enfance et la maternelle 4 ans

(3) un tableau synthèse des indicateurs de maturité scolaire et des indicateurs socioéconomiques par CSSS, par CLSC et par voisinage

Source : Laurin I, Samson I, Lavoie S, Durand D. 2010. Les sommets sur la maturité scolaire. Document synthèse de la démarche effectuée en 2008-2009. Montréal : Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux.

Dates importantes

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LES ORGANISMESCOMMUNAUTAIRESLe milieu communautaire a connu peu dechangements liés à l’initiative des som metsmontréalais. En effet, déjà très actifs au seinde la concertation, les organismes ontpoursuivi leur engagement en partici pant auxcomités organisateurs et de suivi dessommets.

Notons que le Regroupement des orga -nismes communautaires famille de Montréal(ROCFM) s’est retiré du comité régional,invoquant notamment sa position contre lespartenariats public-privé (PPP) sociaux et sonembarras devant le fait qu’Avenir d’enfantsest l’un des principaux bailleurs de fonds ducomité régional. Le retrait du ROCFM a misses membres dans une situation délicate.Même s’ils soutenaient le choix de leurregroupement, certains organismescommunautaires ont continué à collaboreraux initiatives en petite enfance dans lesterritoires financés par Avenir d’enfants. Ilsont été invités à prendre part à l’actioncollective parce qu’on reconnaît la valeur deleurs actions et ils s’y sont impliqués parceque bon nombre entretiennent un partenariatde longue date avec des organismes de leurmilieu qui émettent moins de réserves àl’égard des PPP sociaux.

Ajoutons que dans les territoires comptantpeu d’organismes communautaires famille,les partenaires ont sollicité certainsorganismes communautaires déjà en placepour qu’ils ajoutent un volet famille à leurprogrammation, et ce, afin de répondre auxbesoins relevés dans leur voisinage.

LES SERVICES DE GARDEIl est difficile de cerner les retombées dessommets sur la mobilisation du réseau desservices de garde en raison de l’analysecomplexe que cause la répartition inégaledes différents types de services de garde(CPE, garderies privées subventionnées etnon subventionnées et garderie en milieufamilial) dans les territoires à l’étude. Deplus, des CPE et des garderies privéessubventionnées participaient déjà activementaux tables de concertation en petiteenfance, et continuent à le faire. Sommetoute, la configuration de la mobilisation apeu changé à la suite des sommets.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé destimuler la mobilisation du réseau : leRegroupement des centres de la petiteenfance de l’île de Montréal (RCPEÎM) ainvité ses membres à prendre part auxsommets, et le MF a fait de même avec lesmembres des autres services de garde,subventionnés ou non subventionnés.

Malgré ce constat, il y a des notes positives.Par exemple, les CPE se sont engagés dansles actions mises de l’avant dans leurcollectivité. Dans certains terri toires, ils sesont joints aux tables de concertation enpetite enfance pour revendiquer des placeslors de l’appel d’offres de 2008. Ils se sontfondés sur les résultats de l’enquête quiavait recensé les quartiers où lepourcentage des enfants vulnérables étaitélevé. En revanche, nous ne sommes pas enmesure de démontrer si les placesdemandées ont été accordées.

De plus, les CPE et certaines garderiesprivées subventionnées ont été assidus auxcomités, dont les comités ÉLÉ et d’autresqui se sont penchés sur la transitionscolaire. Ils ont été nombreux à assister auxjournées de partage organisées dansplusieurs territoires pour réfléchir auxmodalités de transition vers l’école. Cesévénements réunissaient le milieu scolaire etle réseau des services de garde. Soulignonségalement qu’à la suite du sommet régional,le RCPEÎM a conçu la trousse ODILE poursoutenir les éducatrices dans leursstratégies d’inter vention en développementdu langage.

De l’aveu même des CPE déjà mobilisés, ilserait souhaitable que les CPE se joignenten plus grand nombre aux discussions sur laplanification collective en petite enfance, parexemple aux tables de concertation. De plus,les partenaires considèrent commeessentielle la participation des représentantsde tous les types de services de garde auxinstances de concer tation. En effet, ilss’inquiètent que les enfants qui fréquententen proportion consi dérable les garderies enmilieu familial ou les garderies privées,subven tionnées ou non subventionnées, nereçoivent pas les mêmes services que ceuxpris en charge par les CPE. On pense entreautres au programme IÉP, dispensé parl’intermédiaire des CSSS, et auxprogrammes ÉLÉ. Néanmoins, leur présenceaux tables de concertation pose des défis.D’une part, les membres des tables ont un

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« Oui, lesor ganismescommunautairessont t rès présents.L’enquête a permisde resser rer lesl iens. El le a fai tprendre conscienced’une ur gence defai re quelquechose. » - CPE

« Notre comités’est mobi l isé pourobtenir davantagede places enser v ices de garde.Le ter r i to i re aobtenu beaucoupplus de places quece qui étai t prévuet je crois que lamatur i té scolai re aser v i de lev ier. » - Vi l le

photo : Zruda

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préjugé nettement favorable à l’égard duréseau des CPE qu’ils estiment de meilleurequalité. D’autre part, dépourvues de lasouplesse que permet la structure des CPE,les garderies privées ont du mal à dégagerdu temps aux intervenants pour qu’ilsassistent davantage aux activités de concer -tation ou de formation organisées dans lacollectivité.

Les services de garde, en raison de leurposition privilégiée auprès des enfants, sontmieux à même de comprendre leur réalité.Ils ont donc un rôle de premier plan dans la planification du travail. Les partenairesreconnaissent qu’il faut tout mettre enœuvre pour assurer la participation de tousles services de garde, peu importe le type.

LE MILIEU SCOLAIRELa mobilisation du milieu scolaire pour lapetite enfance n’est pas nouvelle. Certainesdirections d’école, par exemple, prennentpart depuis longtemps aux tables deconcertation. Toutefois, l’initiative dessommets est l’occasion de consolider desliens avec le réseau de la petite enfance etd’élaborer formellement des stratégiesd’intervention en amont de l’école.

Plusieurs actions entreprises en 2009témoignent de la mobilisation dans le milieuscolaire : la fusion de la Table des parte -naires pour la persévérance scolaire àMontréal et du Carrefour de lutte audécrochage scolaire donne naissance au Réseau Réussite Montréal (RRM) ; le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) lance le plan L’école, j’ytiens ! L’intervention en amont de l’école,possible grâce à la création de ponts avecle réseau de la petite enfance, s’inscritdésormais dans les stratégies d’actionpromues par les deux instances. Celaencourage les acteurs du milieu scolaire àparticiper massivement aux comités desuivi. À titre d’exemple, trois commissionsscolaires d’un territoire ont collaboré aucomité organisateur du sommet local et aucomité de suivi sur la maturité scolairependant plus d’un an. Un autre exemple estla contribution des conseillères pédagogi -ques de la majorité des territoires auxtravaux des tables de concertation en petiteenfance et à ceux des sous-comités detravail sur la préparation à l’école. Les

retombées posi tives de cet engagement ontété abondam ment commentées. Bien au faitdes programmes préscolaires et desservantplusieurs écoles, ces spécialistes ont faci litéles liens entre le milieu scolaire et lesmilieux de garde. Dans les territoires qui ontadopté le programme ÉLÉ ou qui avaient uneexpérience de mobilisation pour la transitionvers l’école, elles ont joué un rôle de liaisonconsidérable entre les divers comités detravail et les tables de concerta tion des deuxréseaux : celui de la petite enfance et le scolaire.

La collaboration entre les commissionsscolaires et les milieux de garde, souhaitéepar les acteurs en petite enfance depuis denombreuses années, fait foi de la volontédu milieu scolaire de s’engager et vientjustifier la mobilisation des directeursd’école envers la petite enfance.Néanmoins, dans les territoires non cibléspar RRM, la succession répétée desreprésentants des commissions scolairesaux tables de concertation, le taux deroulement des directions d’école et lescompressions budgétaires fragilisent lesliens et menacent les acquis vers la fin2011. Quant aux territoires ciblés par RRMoù les commissions scolaires sont actives,les liens entre RRM et les tables de concer -tation en petite enfance ont nécessité desajustements. On perçoit une certaineconfusion quant au rôle spécifique de RRMpar rapport à celui des commissions sco -laires. Par exemple, les acteurs du milieuayant pris part au suivi des sommetss’étonnent que RRM ne les ait pasconsultés pour l’élaboration de son pland’action sur la persévérance scolaire, mêmesi un des axes du plan concernait la tranched’âge des 0-5 ans.

En revanche, le réseau scolaire et celui desmilieux de garde de tous les territoires,à l’exception d’un, ont collaboré activement– et le font toujours – à la conception ou àl’implantation d’outils de transition versl’école. L’un des territoires n’a pas pu agiraussi rapidement que les autres sur ceplan. Cela est lié au fait qu’il accueille unhaut taux de nouveaux arrivants dont lesenfants intègrent ou quittent l’école encours d’année scolaire ou fréquentent desservices de garde informels, peu repré -sentés dans les lieux de concertation. Lecaractère singulier de ce territoire detransition présente des défis que la Table de

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Octobre 2013

« On travai l la i tdéjà avec tous les par tenaires dumil ieu mais c’estvraimentl ’ impl icat ion dumil ieu scolai re,plus intense etplus formel le, qui est nouvel le.» - Vi l le

photo : Sneebly

photo : Wez

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concertation des CPE se projetait d’aborderen 2012.

Sur les deux territoires qui se sont efforcésde créer des liens avec le milieu scolaireanglophone lors des sommets, un seul y estparvenu par l’entremise de certains CPE etécoles anglophones qui ont traduit un outilde passage vers l’école.

L’alliance entre les deux réseaux seconcrétise principalement par des activitésqui favorisent le passage vers l’école. Mis à part cet enjeu, les préoccupations duréseau de la petite enfance touchent peules directions d’école qui remettent pério -diquement en question leur présence auxtables de concertation. À cet égard, l’enga -gement à long terme du réseau scolaireenvers la petite enfance n’est pas acquis.C’est donc le réseau de la petite enfancequi semble tirer davantage profit de cettealliance, ce qui n’a rien d’étonnant puisquec’est à lui qu’incombe le rôle, im portant, de préparer les enfants pour l’école.

LES ARRONDISSEMENTSEn 2008, après avoir pris connaissance des résultats de l’enquête En route pourl’école !, la Ville s’invite à la premièrerencontre du Comité régional pour uneaction concertée en développement del’enfant. Elle souhaite prendre part à laréflexion collective dans la mesure où ellese reconnaît un rôle d’éducateur informeldans le soutien à la petite enfance. Elleorganise donc deux rencontres, l’une avecles membres du réseau des bibliothèqueset l’autre avec les acteurs du développe -ment social afin de les encourager àparticiper activement aux sommets dansleurs arrondissements respectifs.

Des bibliothèques nomades

Le réseau des bibliothèques a grandementbénéficié de cet effort de mobilisationlocale. En 2009, la Ville crée dans certainsterritoires de nouveaux postes de bibliothé -caires « hors les murs ». Cette décision dela Ville n’est pas un effet direct dessommets, mais la programmation desnouveaux services en est un de touteévidence. Dans les territoires en question,cela se traduit par une forte présence desbibliothèques aux tables de concertation en

petite enfance, aux comités ÉLÉ et àd’autres comités créés pour donner suiteaux sommets. Des ponts sont ainsi établisavec les services de loisirs et dedéveloppement social, les bibliothèquesoffrant des activités de lecture dans lescamps de jour ou dans les parcs. Parmi lesautres retombées citons : un nouveauservice qui autorise les organismesd’accueil de jeunes enfants à obtenir descartes de bibliothèques et à emprunter desdocuments au nom de leurs groupes ; unerévision du choix d’emplacements desbibliobus selon la nouvelle priorité accordéeaux quartiers à forte proportion d’enfantsvulnérables ; la conception d’une collectionde livres destinée aux services de garde.

Les partenaires sont unanimes pour direque les sommets ont permis aux biblio -thèques de se rapprocher de la collectivitéen resserrant les liens avec les organismes.Ils ont le sentiment que la bibliothèqueperçoit son rôle différemment : autrefois,nous allions à la bibliothèque, aujourd’hui,elle vient à nous. Ils ont aussi prisconscience que le réseau des bibliothèquesa la capacité de rejoindre les enfants desgarderies privées non subventionnées toutcomme ceux qui ne fréquentent aucunservice de garde.

Des actions locales

Outre les nouveaux services des bibliothè -ques, la Ville s’est illustrée autrement. Ainsi,un arrondissement a intégré un volet sur lamaturité scolaire dans un plan d’actiondestiné à un quartier désigné comme zoneprioritaire d’interven tion. L’intervention miseen œuvre en 2009 l’a été grâce à unpartenariat avec le milieu scolaire, lesservices de santé, les groupes commu -nautaires et le réseau des bibliothèques.L’arrondissement, qui était déjà au comitéde la petite enfance, s’est démarqué à lasuite des sommets en finançant desactivités favorisant la maturité scolaire.

LES PARENTSLes comités organisateurs locaux ontfortement encouragé les parents à prendrepart aux sommets, notamment aux ateliersde réflexion ou dans le cadre de Vox Pop.Dans certains territoires, surtout là où 1, 2, 3, GO ! était présent, les parents ont

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« L’arrondissement nous soutient beaucoup.Je remarque depuis le sommet quelorsqu’ils font desappels de projets àtravers l’enveloppe « Initiative interculturelleet familiale », ilspriorisent la petiteenfance. Ce n’était pas comme ça avant les sommets. Moi, ça m’a frappée. » - CSSS

photo : Chris Huggins

photo : Sneebly

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contribué à la réflexion collective lancée parl’initiative. De plus, le Bureau de Consulta -tion Jeunesse (BCJ) de l’ouest de l’île amobilisé des jeunes mères de son territoire.Celles-ci ont d’ailleurs été les instigatricesd’une pétition dénonçant le nombre restreintd’invitations accordées aux parents auSommet montréalais de mai 2009.

Le comité régional tenait aussi à leurdonner une place. Ainsi, la DSP a animéneuf groupes de discussion auprès deparents recrutés avec la collaboration desorganisateurs communautaires des CSSS,et invités à se prononcer sur leurs besoinset l’utilisation des services liés à la prépa -ration à l’école. Il y avait effectivement peude parents au Sommet montréalais commel’a déploré le BCJ. Ils ont cependant pucontribuer aux débats par leur participa tionaux panels et la présentation de Vox Pop.

La participation des parents s’arrête avec leSommet montréalais. Car, même si tous lesacteurs reconnaissent l’importance d’inclureles parents dans l’élaboration des services,les structures de concertation et leur modede fonctionnement, les intérêts des acteursprésents et le contexte politique régissantl’offre de services aux familles ne favorisentpas leur mobilisation.

AU PALIER RÉGIONALAu lendemain des sommets, le Comitérégional pour une action concertée endéveloppement de l’enfant doit revoir sonmandat. Il révise sa composition afin deconsolider son partenariat avec les autresorganismes régionaux de concertation. Ilinvite donc un représentant de la Table desdirecteurs régionaux des commissionsscolaires de Montréal qui lui-même convieun représentant du RRM. On s’assure ainsi,d’une part de favoriser la transmissiond’informations, d’autre part d’agir sur le lienentre la maturité scolaire et la persévérancescolaire. Outre le RRM, la Conférencerégionale des élus (CRÉ) se joindra aucomité régional. Formée d’élus, d’acteurspublics et de gens d’affaires, cette dernières’affirme comme interlocuteur privilégié dugouvernement en matière de développementrégional.

Le ROCFM avait quitté le comité régionalpendant l’organisation des sommets,invoquant un malaise avec le leadership de

la DSP et la difficulté d’inscrire à l’ordre dujour le problème du financement de basedes organismes communautaires famille. Il le réintégrera en 2009 avant de s’y retirerdéfinitivement en 2011, cette fois en raisonde divergences à propos du fonctionnementet des orientations. Il restera néanmoins enpériphérie, prêt à collaborer aux activités ducomité régional de manière ponctuelle etinformelle.

Le comité régional, qui avait adopté unegouvernance horizontale, mettra sur pied un comité de coordination qui garantit unleadership partagé entre les membres etqui réduira la crainte, ressentie auxsommets, que la DSP oriente les décisions.Il obtient du financement qui permettra,entre autres, l’embauche d’une agente de développement et le soutien à laprogrammation.

Au terme du Sommet montréalais, lesmembres du comité régional s’engageaientà maintenir la mobilisation à l’égard dudéveloppement des enfants en signant laDéclaration montréalaise sur le développe -ment de l’enfant. Le comité régional s’estappuyé sur ce document ainsi que lasynthèse de l’initiative des sommets pourélaborer son plan stratégique. Vu l’impor -tance de tenir compte des préoccupationslocales dans ses orientations, le comitérégional sondera les 300 personnes quiavaient participé au Sommet montréalais demai 2009 au sujet des axes stratégiques àretenir. Le 6 juin 2011, après deux ans detravail, le comité régional dépose son planstratégique 2010-2015. Il dévoile par lamême occasion son nouveau nom : Horizon 0-5.

Le Plan s’articule autour de trois priorités etse décline en objectifs généraux et spécifi -ques qui tiennent compte des préoccupa -tions soulevées au Sommet montréalais etretenues après l’initiative. La question dufinancement des organismes communau -taires y sera abordée. Cependant, lefinancement à la mission, souhaité par lemouvement communautaire, sera mis decôté. Le comité régional proposera plutôt,de concert avec les collectivités locales, lanotion de panier de ressources et deservices de base pour tous les quartiers.On croit ainsi avoir trouvé un outil pourassurer un investissement équitable desressources entre les quartiers.

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Octobre 2013

Un an après le Sommet montréalais,le comité régional peut compter surla participation de deux instancesimportantes de concertationrégionale dont la mission est enlien étroit avec le développementde l’enfant :• Réseau Réussite Montréal

(persévérance, réussite, lutte audécrochage)

• Conférence régionale des élusde Montréal (développementrégional)

Horizon 0-5 - Partenaires en actionpour l’enfant

Agence de la santé et des servicessociaux de Montréal - Direction desanté publique

Avenir d’enfants*

Centraide du Grand Montréal

Coalition montréalaise des tables dequartier

Conférence régionale des élus deMontréal

Ministère de l’Éducation, du Loisir etdu Sport (MELS)

Ministère de la Famille (MF)

Ministère de l’Immigration et desCommunautés Culturelles (MICC)

Québec en forme

Regroupement des centres de lapetite enfance de l’île de Montréal(RCPEÎM)

Réseau Réussite Montréal

Table des directeurs généraux descommissions scolaires de l’île deMontréal

Table régionale de santé publique -Centres de santé et de servicessociaux

Ville de Montréal

* Centre 1, 2, 3 Go! et Québec Enfantsont fusionné pour devenir Avenir d’enfants

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L’après-sommets a été marqué parl’étiolement de la collaboration entre lesacteurs des deux paliers en raison d’unmanque d’encadrement ou de soutien descollectivités locales de la part des acteursrégionaux. Toutefois, le lancement du planstratégique, en 2011, permettra aux acteursrégionaux de renouer avec leurs homo -logues locaux.

Conscient du décalage entre le palierrégional et le palier local déjà en action,Horizon 0-5 réalisera en 2011 et 2012 deux projets qui favoriseront la reprise de contact : En action pour les famillesisolées et le Panier de services.

Cependant, les attentes des acteurs locauxenvers le palier régional demeurent insatis -faites. D’une part, ils veulent qu’Horizon 0-5exerce une influence politique dans les casoù le palier local est impuissant. Parexemple, ils aimeraient qu’on mette un freinà la multiplication des garderies privées nonsubventionnées. D’autre part, ils deman -dent que le palier régional travaille surl’harmonisation du financement. Indéniable -ment, il est difficile de répondre à cesattentes. En effet, toute solution signifieune perte d’autonomie des bailleurs defonds en regard de la définition de leurprogramme et de la reddition de comptes.L’entrée en scène d’acteurs issus despartenariats publics-philanthropiques, quitiennent eux aussi à une reddition decompte séparée, ne simplifie rien. Sur leplan de l’influence politique, Horizon 0-5adopte une position qui assure de nejamais placer ses membres dansl’embarras, ceux-ci étant aussi desrépondants des ministères responsablesdes politiques et des programmes publics.

L’ENQUÊTE QUÉBÉCOISE SUR LEDÉVELOPPEMENT DES ENFANTS ÀLA MATERNELLE : UNE OCCASIONPOUR DYNAMISER LESPARTENARIATSIl nous a semblé important, à la publicationdes résultats de l’EQDEM 2012, de pré -senter une vue d’ensemble des réseaux quiont mis la main à la pâte pour donner suiteà l’enquête En route pour l’école !,

notamment en participant à l’initiative dessommets montréalais proposée par la DSP.Les acteurs des différents réseaux pourrontse servir d’un nouveau portrait des enfantsde maternelle de manière à poursuivre leurréflexion et leur action.

La recherche démontre que l’initiative dessommets montréalais a soutenu la mobili -sation déjà existante des acteurs engagésauprès des enfants. Certes, certains terri -toires pouvaient déjà compter sur unestructure de concertation, mais l’initiative a souvent permis de renforcer les liensexistants, d’étendre les réseaux et d’inspirerles acteurs. Notons que l’analyse des résul -tats par voisinage a été fort utile dans lecadre de l’exercice. Elle a en effet permis de cerner et de financer les actions à menerdans des milieux précis où les besoins despopulations sont criants mais rarement unepriorité pour les décideurs, faute de données.

Nous croyons que le bilan de la mobilisationaprès l’initiative des sommets montréalaisnous permet de prendre connaissance desforces du milieu sur lesquelles compter ainsique des défis à relever. Il nous rappelleaussi l’importance de l’action intersectorielledans un contexte où le parcours préscolairedes enfants n’est pas unique et s’inscritdans des trajectoires multiples : certainsfréquentent les milieux de garde, d’autres lamaternelle 4 ans et d’autres encore demeu -rent à la maison jusqu’à l’entrée à leurmater nelle. En misant sur la concer tation, on s’assure de mieux faire connaître lesservices offerts dans la collectivité et d’enaccroître l’accessibilité.

Nous souhaitons que ce portrait des suitesde l’initiative des sommets montréalaispuisse servir d’inspiration aux acteursquébécois en petite enfance qui s’apprêtentà s’engager sur la même voie, et qu’ils ytrouvent des outils pour faire évoluer leurspratiques, et ainsi, mieux agir ensemble.

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« Le parent p rendtoute sonimpor tance pournous a l imenter pu isle sommet est venuconf i r mer ça […] .I ls ont é té p lusqu’a idants . I l s onté té t rès invest is . » - CSSS

Le plan stratégique 2010-2015en bref

Deux cibles :

• Réduire de 5 % le taux devulnérabilité des enfantsmontréalais de 0-5 ans à leurentrée à l’école

• Mobiliser 75 % descommunautés locales dansl’atteinte de cet objectif

Trois axes stratégiques :

• Consolider les alliances et lesarrimages entre réseauxœuvrant auprès des enfantsmontréalais de 0-5 ans et leurfamille

• Consolider les savoirs etfaciliter l’échange et ladiffusion des connaissances etdes pratiques visant ledéveloppement global desenfants montréalais de 0-5 ans

• Soutenir le développement etle déploiement des ressourceset services pour les enfantsmontréalais de 0-5 ans et leurfamille

Tiré du Plan stratégique 2010-2015 :partenaires en action pour l'enfant(Horizon 0-5)

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Octobre 2013

… sur l’enquête et l’initiativedes sommets

Enquête sur la maturité scolaire des enfantsmontréalais. En route pour l’école !

Plusieurs documents en lien avec l’enquête sur lamaturité scolaire des enfants montréalais et l’initiativedes sommets sont disponibles sur le site de la DSP.wwww.santemontreal.qc.ca (Tout-petits)

Laurin I, Lavoie S, Guay D, Durand D, Boucheron L.2012. L'enquête sur le développement des enfants àleur entrée à l’école. Santé publique, 1 (jan.-fév.) : 7-22.

Instrument de mesure du développementde la petite enfance (IMDPE)

Janus M, Brinkman S, Duku E, Hertzman C, Santos R,Sayers M, Schroeder J, Walsh C. 2007. The EarlyDevelopment Instrument: A Population-based Measurefor Communities. A Handbook on Development,Properties, and Use. Hamilton (ON): Offord Centre forChild Studies, McMaster University.

Janus, M. 2013. Early Development Instrument: "Fromresults to action survey" Report. Hamilton (ON): OfffordCentre for Child Studies, McMaster University.

Initiative Comprendre la petite enfance

Emploi et Développement social CanadaSection Petite enfancewww.rhdcc.gc.ca

Laurin I, Bilodeau A, Chartrand S. 2011. Maturitéscolaire et mobilisation communautaire : Étuderétrospective dans un quartier montréalais. Revuecanadienne de santé publique, 103 (7) : S33-S36.

Enquête québécoise sur le développement desenfants à la maternelle (EQDEM)

Institut de la statistique du Québec. 2013. Enquêtequébécoise sur le développement des enfants à lamaternelle 2012. Portrait statistique pour le Québec et ses régions administratives. Québec : Gouvernementdu Québec.

Un comité a été mis en place pour assurer la diffusionet l’appropriation des résultats de l’EQDEM : le Comitémontréalais de l’EQDEM. Vous pouvez suivre les travauxen vous abonnant à l’Info-lettre : [email protected].

… sur le projet de recherche

Bilodeau A, Laurin I, Giguère N, Lebel A. 2011.Transformer des résultats d'enquête populationnelle enintervention de santé publique. La Santé de l'homme,414 (juil.-août) : 25-27.

Bilodeau A, Laurin I, Giguère N, Lebel A, Bisset SL, Audet G. 2011. Événement de partage local-régional du 19 avril 2011 sur les résultats de la recherche.Mobilisation des acteurs et transformation des servicesà la petite enfance : Évaluation des retombées del’Enquête sur la maturité scolaire des enfantsmontréalais. Montréal : Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux.

… sur quelques-uns desévénements qui ont ponctué lamobilisation des partenaires

Déclaration montréalaise sur le développement del’enfant. Mieux faire grandir les tout-petits –mai 2009

www.horizon05.com (Historique)

Positionnement des parents sur le manque de placeau Sommet montréalais – mai 2009

Bureau de consultation jeunesse. 2009, 27 mai.Mobilisation dans le cadre du Sommet montréalais surla maturité scolaire. [Communiqué].

Création du Réseau Réussite Montréal – mai 2009

Réseau Réussite Montréal. 2009, 4 mai. Assisesrégionales sur la persévérance scolaire – région deMontréal : une concertation qui fera école ![Communiqué].

Publication du plan d’action contre le décrochagescolaire – septembre 2009

L’école, j’y tiens ! - Tous ensemble pour la réussitescolaire. MELSwww.mels.gouv.qc.ca (Dossiers thématiques)

Création d’Horizon 0-5 et publication de son planstratégique 2010-2015 – juin 2011

www.horizon05.com (Nouvelles)

Position du Regroupement des organismescommunautaires famille de Montréal (ROCFM) sur lesPPP sociaux

www.rocfm.org (Dossier PPP sociaux)

… sur quelques-unes des actionsentreprises pour favoriser ledéveloppement des enfants

Programme d’éveil à la lecture et à l’écriture (ÉLÉ)

Le Programme d’aide à l’éveil à la lecture et à l’écrituredans les milieux défavorisés a pour objet de faire ensorte que les organismes publics et communautairesincorporent à leur programmation différentes activitésd’éveil à la lecture et à l’écriture.

Programme Interventions éducatives précoces (IÉP)

Le programme Interventions éducatives précoces estune offre de service des CSSS. Il vise à favoriser ledéveloppement optimal des enfants. Il s’adresse auxintervenants des services de garde et des organismescommunautaires famille qui accueillent des enfantsvivant en contexte de vulnérabilité.

Approche multidisciplinaire et intégrée en stimulation(AMIS)

Cette approche développée en CSSS s’adresse auxenfants chez lesquels on soupçonne un retard dedéveloppement. Elle vise à diminuer les délais d’attentepour les services d’évaluation diagnostique et àaccélérer l’accès à des services spécialisés, lorsquerequis.

Outil pour le développement intégré du langage chezl’enfant (ODILE)

L’Outil pour le développement intégré du langage chezl’enfant est une trousse conçue par le RCPEÎM dans lebut de favoriser le développement d’habiletéslangagières chez les tout-petits.

POUR EN SAVOIR PLUS

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RÉDACTION ET RECHERCHE

Isabelle Laurin, Angèle Bilodeau, Nadia Giguère, Anouk Lebel

PRODUCTION

Isabelle Thérien, Céline Flahault,Alain-Napoléon Moffat, Donald Goodes

GRAPHISME

Valna inc.

Une publication du Centre Léa-Roback, centre de recherche sur les inégalités sociales de santé1301, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) H2L 1M3Téléphone : 514-528-2400 (3570)www.centrelearoback.ca

Dépôt légal :ISSN 2292-1427Titre-clé : Le point sur … l'action intersectorielle (Imprimé)

ISSN 2292-1435Titre-clé : Le point sur … l'action intersectorielle (En ligne)

Les reproductions de ce texte, en tout ou en partie, sontautorisées à condition d’en mentionner la source.

L’équipe de recherche

CO-CHERCHEUSES PRINCIPALES

Isabelle Laurin, chercheuse, Direction de santé publiquede l’Agence de la santé et des services sociaux deMontréal; professeure adjointe de clinique, Départementde médecine sociale et préventive de l’Université deMontréal

Angèle Bilodeau, chercheuse, Direction de santépublique de l’Agence de la santé et des services sociauxde Montréal; professeure agrégée de clinique,Département de médecine sociale et préventive de l’Université de Montréal

CO-CHERCHEURS

Louise Potvin, Université de Montréal

Yves Couturier, Université de Sherbrooke

Sherri-Lynn Bisset, Université Laval

UTILISATRICE DE CONNAISSANCES

Isabelle Samson, Direction de santé publique del’Agence de la santé et des services sociaux

Partenaires ayant participé à larecherche dans les territoires étudiéset au palier régional

Claire Wallot (CLSC Pierrefonds)

Sandra Lalancette (CLSC St-Laurent)

Marie Danielle Girouard (CLSC St-Michel)

Luc Paradis (CLSC LaSalle)

Hélène Felteau (CLSC Verdun)

Lucie Séguin (CLSC Ahuntsic)

Horizon 0-5

L’équipe tient à remercier particulièrement Francine Trickey, responsable du secteur Tout-Petits Jeunes à la DSP, pour sa reconnaissance et son soutien envers nos travaux de recherche

Le Centre Léa-Roback est principalement financé par l’Institut de la santé publique etdes populations des Instituts de recherche en santé du Canada par l’entremise de sonprogramme de subventions programmatiques pour la santé et l’équité en santé. Il estsoutenu par la Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des servicessociaux de Montréal.