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N°31 — JUIN 2015 L’Ararat, Zareh Mutafian Lire page 2

L’Ararat , Zareh Mutafian Lire page 2 · Alak a Juin 2015 6 Tigrane au temps des Artaxiades…. Dans cette période historique, les auteurs donnent à Tigrane des titres très variés

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N°31 — JUIN 2015

L’Ararat, Zareh MutafianLire page 2

Rappelons que la Mairie de Paris accueille jusqu’au4 juillet les collections du Musée-Institut du Géno-cide de Yerevan qu’Alakyaz vous la recommande toutparticulièrement pour sa précision et pour son intel-ligence puisqu’elle inclut même une section librairieexposant et vendant tous les ouvrages publiés sur legénocide.

Plusieurs mairies d’arrondissements de Paris ontcommémoré le génocide des Arméniens par desconférences, des expositions.

La Mairie du Ve, sur l’impulsion de Madame FloraKaloustian adjointe de la Maire Madame FlorenceBerthout, a elle aussi organisé un ensemble d’évène-ments du 6 au 21 mai, des conférences « Le génocidearménien, de la mémoire outragée à la mémoire par-tagée » par Michel Marian, « Le Haut-Karabagh, his-toire et perspectives » par Claude Mutafian, unconcert auquel Alakyaz a eu la joie d’assister et uneexposition « Pxdre après le génocide » d’environ 75peintures, dessins, aquarelles et pastels de ZarehMutafian (1907-1980).

Le concert endeux parties a étédonné à la Salle desFêtes le 12 mai avecen première partiedeux interprètesremarquables David Haroutunian (violon) et IrisTorossian (harpe) qui ont su faire vibrer par leur sen-sibilité et leur virtuosité les musiques d’Aram Khat-

chadourian et deKomitas. Céline Antoninau piano a joué troisœuvres d’Arno Babadja-nian. En deuxièmepartie nous avonsécouté le QuatuorAmarcord qui composéde jeunes musicienss’est lancé dans les

Miniatures de Komitas, Iris Torossian s’est jointe à euxpour terminer le concert.

Sur deux niveaux salle René Capitant, le public adécouvert ou redécouvert Zareh Mutafian (1907-1980) ce coloriste, au trait vigoureux et non avare deteintes éclatantes fusant en bouquet, en feux d’arti-fice, mais qui n’a pas négligé le dessin et le pastel.

2Alakyaz — Juin 2015

Génocide des Arméniens – Manifestations culturelles

Zareh Mutafian né en 1907non loin de Samsun, eut safamille massacrée et fut laissépour mort. Recueilli par l’or-phelinat américain à Samsun,qui finit par se déplacer enGrèce, il fut ballotté au hasarddes évènements. Il passaitson temps à dessiner et

voulait devenir violoniste mais à la suite d’un bombardementil se retrouva en Italie à Saint-Lazare chez les Mekhitaristeset se tourna vers la peinture, inspiré par les maîtres vénitiens.Il étudia cet art (1927-1931) à l’Académie Brera de Milan etfréquenta la Scala. Il excellait dans le portrait. En 1933 il eutsa première exposition personnelle à Milan, puis se rendit enSuisse où il exposa dans les grandes villes, il s’installa àGenève en 1937 où il vécut dans le calme. Il vint à paris et semaria début 1939 avec Mademoiselle Damlamian qui devintchirurgienne-dentiste, ils eurent trois enfants.Il admirait Aïvazovski et se familiarisa avec Le Greco, Rem-brandt, Rubens par ses voyages européens. Sa passion descouleurs et la précision du trait lui valurent de nombreusesexpositions individuelles. En 1962 il fit une tournée aux États-Unis et exposa de la côte Est à la Californie. Séparé de safemme, il s’installa près de Clamart. En 1965 il présenta pourle cinquantenaire du génocide une série de tableaux. En 1967 il fut invité à exposer à Yerevan où il était connucomme homme de lettres et comme peintre, il y rencontraMardiros Sarian et le catholicos Vazken 1er. Il fut fasciné parle mont Ararat. L’automne doré d’Arménie ne pouvait le laisserindifférent. Il eut ainsi de nombreuses expositions « L’Arménievue par Mutafian ». Invité à nouveau en 1971, dès lors cette« patrie retrouvée » même symbolique allait être le thème desa dernière exposition à New York en 1979. En 1976 l’Orangeriedu Sénat avait exposé ses œuvres sur le thème de la mer.Il mourut d’une crise cardiaque le 11 mai 1980. Il repose auCimetière de Bagneux dans le caveau des intellectuelsarméniens.

L’Arménienne, pastel, 1942

paris

3Alakyaz — Juin 2015

Les ciels recherchés suivent les saisons, lesheures. Les personnages expriment souventune sorte de nostalgie, une sorte d’attentevoire de désespérance qui penche le corps etrend le regard fixe ou rêveur. Dans ses pre-mières années picturales Zareh Mutafian s’estbeaucoup intéressé au portrait composantainsi une galerie d’Arméniens célèbres, gardonsen mémoire le remarquable portrait duDocteur Boghossian (1942) ou celui au pastel deL’Arménienne (la soprano Iris Bulbulian) (1942).

De très nombreux paysages qu’ils soientbretons ou arméniens captent le regard. L’Arménie visitée en 1967 a été une sorte dedéclenchement de la profusion de couleurs, lespaysages de l’Ararat en particulier, symbole s’ilen est, de la perte de nos terres. L’Ararat enautomne, Khor Virab (1968) prouvent cet amourprofond du peintre pour son pays symbolique.

La douleur du génocide est prégnante, unesérie de tableaux l’exprime dont Les rescapésdu génocide (1939) entre désespoir et attente,entre crépuscule et aurore.

Zareh Mutafian c’est la lumière, lunaire,solaire ou projetée, une lumière forte oudiffuse, une espérance.

� A.T. Mavian Les rescapés du génocide, 1939

La communauté arménienne de Marseille pleure l’unde ses éléments les plus actifs.Christian Varoujan Artin, administrateur d’ARAM estdécédé le 29 mai dernier à l’âge de 55 ans. Il avait reprisl’œuvre de son père Garbis Artin.En 2014 il avait organisé à Diyarbakir l’exposition des99 photos des rescapés du génocide dont Alakyazs’était fait l’écho. Parmi les clichés figurait la photo deson grand-père Sahak Artin, seul survivant avec sonfrère d’une famille de 50 membres. En mars 2015 ilavait participé au webdocumentaire de France 24« 1915-2015 Centenaire du génocide des Arméniens.Mémoires vives » dans lequel il revenait sur l’histoirede sa famille.Héros du documentaire Le Printemps des Arméniensqui retrace son retour sur la terre de ses ancêtres filmépar Gille Cayatte, il est le commissaire de l’exposition« 100 portraits d’exil, la quête d’identité des réfugiésarméniens » présentée au musée d’Histoire de Mar-seille jusqu’au 27 septembre 2015.

Alakyaz présente ses sincères condoléances à lafamille et aux amis de Christian Artin.

LA COMMUNAUTÉ ARMÉNIENNE EN DEUIL

4Alakyaz — Juin 2015

APPELAUX LECTEURS

Chers lecteurs,

Voici le numéro 31 d’Alakyaz

31 mois bientôt trois ans… c’est peu et c’est énorme.

Certains d’entre vous nous remercient, nous encouragent,d’autres ne disent rien mais ne refusent pas.

Même si le journal vous parvient gratuitement,un budget minimal de fonctionnement est nécessaireaussi pour ceux qui nous ont négligésnous leur demandons un GESTE DE SOUTIEN.

ENVOYEZ VOS DONS (à partir de 25 euros…)à notre trésorière Madame J. KARAYAN

2 chemin des postes – 93390 Clichy-sous-Bois.Chèque à l’ordre du Cercle des Amis d’Alakyaz, vous recevrez un CERFA.

Nos remerciements anticipéset bonnes vacances à ceux qui partent bientôt !

L’équipe d’ALAKYAZ

5Alakyaz — Juin 2015

Alakyaz a eu le plaisir de rencontrer brièvementMadame Isabelle Nohain-Raimu petite-fille de JeanNohain et de Raimu, le 25 avril à Marseille, lors de la remisedu prix Alain Terzian pour son livre Raimu, un grand enfantde génie édité au Cherche-midi.

Non seulement lapetite-fille de Raimu aécrit sur son grand-pèremais lui a consacré unMusée d’abord à Cogolinpuis définitivement àMarignane* depuis l’andernier. Occupant une« villa bourgeoise », lemusée retrace la vie et lacarrière de Jules Murairedit RAIMU ; ses parents,Mucius Scaevola Murairetapissier et ElisabethGoulven ou Gouzianétaient tous deux Tou-lonnais.

Raimu né le 18 décem -bre 1883 à Toulon est décédé le 20 septembre 1946 à Paris ;il repose à Toulon aux côtés de sa femme et de sa fille.

Raimu a créé plus de cinquante pièces de théâtre dontMarius (1929), Fanny (1943) de Marcel Pagnol et tournéquarante-six films parlants dont César (1936), La femmedu boulanger (1938), La fille du puisatier (1940), Lesinconnus dans la maison (1941).

Le musée expose de nombreux documents provenantde la collection personnelle de la famille de l’acteur :photos de sa famille, de ses amis, mobilier et objets per-sonnels ainsi que certains de ses costumes.

En ce qui concerne la carrière théâtrale de l’artiste, onpeut voir sa loge, sa célèbre malle de voyages, des lettresde Marcel Achard, Sacha Guitry, Georges Simenon, MarcelPagnol et même ses bulletins de salaire de la Comédie

Française. Des affiches originales, plus de 800 photos,manuscrits et contrats, vêtements de tournage, évoquentses nombreux rôles interprétés au cinéma, et aussi bien

sûr le César d’honneur…. reçu à titreposthume en 1983.

Ne croyez pas qu’il s’agisse d’unmusée poussiéreux ; un murd’images, une salle de projection, desbornes numériques interactives pro-posant des extraits de films et desdocuments d’archives font revivre cegrand acteur.

N’hésitez pas à visiter ce musée,vous y serez accueillis par la char-mante Isabelle Nohain-Raimu.

� A.T. M.

* Musée Raimu 27 Cours Mirabeau13700 Marignane tél 04 42 41 52 10.Ts les jours de 10h à 12h30 et de14h30 à 18h (fermé dimanche matinet mardi)

Raimu, un musée et un prix

6Alakyaz — Juin 2015

Tigrane au temps des Artaxiades….

Dans cette période historique, les auteurs donnent àTigrane des titres très variés :Tigrane : roi d’Arménie : PietroAntonio Bernardoni, Tigrane re d’Armenia, musique d’An-tonio Maria Bononcini, Vienne, 1710 ; Francesco Silvani, Lavirtu trionfante dell’amore e dell’odio overo Il Tigrane (Letriomphe de la vertu sur l’amour et la haine, ou Tigrane),musique de Benedetto Micheli, AntonioVivaldi et Nicola Romaldi, Rome, 1724 ; Barto-lomeo Vitturi, Tigrane, musique de GiuseppeAntonio Paganelli, Venise, 1733 ; Anonyme,Tigrane, tragédie latine, Paris, 1734 ; CarloAntonio Goldoni, Tigrane, musique de Giu-seppe Arena, Venise, 1741 ; BartolomeoVitturi, Pompeo in Armenia, musique de Giu-seppe Scarlatti, Pise, 1744 ; Anastasio Guidi,Pompeo magno in Armenia, musique deFrancesco Javier García Fajer, Rome, 1755 ;Anonyme, Cantata a tri voci, musique deGiuseppe Schuster, Naples, 1780 ; Antonio deFilistri da Caramondani, Tigrane, dramehéroico-tragique, musique de VincenzoRighini, Berlin, 1802 ; Pierre Jean-BaptisteDalban, Tigrane ou les fils de Mithridate, tra-gédie, Paris, 1858 ; prince d’Arménie :Anonyme, L’humanità nelle fiere overo ilLucullo (La cruauté humaine ou Lucullus),musique d’Alessandro Scarlatti, Naples,1691 ; général de Mithridate : GiacomoMaggi, Mitridate in Sebastia, musique deGiuseppe Aldrovandini, Gênes, 1701 ; fils deMithridate : Filippo Vanstryp, Mitridate, musique de NicolaPorpora, Rome, 1730 ; roi de Perse : Bartolomeo Vitturi, Bere-nice, musique de Baldassare Galuppi, Venise, 1741 ; roi deSyrie : Giovanni Schmidt, Pompeo in Siria (Pompée en Syrie),musique de Francesco Sampieri, Milan, 1825 ; Ismenia, fillede Tigrane : Nicolò Minato, Il delizioso ritiro di Lucullo(Lucullus ou les délices de la retraite), fête musicale, musiqued’Antonio Draghi, Vienne, 1698 ; Laodice, fille de Tigrane :Michele Rispoli, Arsinoe, musique de Gaetano Andreozzi,Naples, 1795 ; Ladice, veuve de Tigrane Ier : Apostolo Zeno,Mitridate, musique d’Antonio Caldara, Vienne, 1728.

Pietro Antonio Bernardoni, auteur peu connu, est à l’ori-gine d’un livret représenté en 1710 à la cour de Vienne, sousle titre de Tigrane re d’Armenia (Tigrane, roi d’Arménie).L’œuvre serait certainement tombée dans l’oubli sans lesrévisions de Francesco Silvani (Rome, 1724) et Carlo AntonioGoldoni (Venise, 1741). Ces deux auteurs vont apporter aulivret un succès si important que le personnage lyrique deTigrane II éclipsera peu à peu l’engouement du public pourles Tigrane de fantaisie…

Pietro Antonio Bernardoni est le premier à s’inspirer dece passage de Justin : « Tigrane régnait alors en Arménie.Donné autrefois en otage aux Parthes, ce prince avaitdepuis été renvoyé par eux dans le royaume de ses pères.Mithridate voulait s’en faire un allié dans la guerre contreRome, qu’il méditait depuis longtemps, mais Tigranen’ayant contre les Romains nul sujet de plainte, Mithridate,à l’aide de Gordius, lui conseilla d’attaquer Ariobarzane,

prince indolent et faible ; et, pour déguiserson artifice, il lui donna en mariage sa filleCléopâtre »

Pour avoir une intrigue plus riche, lelibrettiste imagine que Tigrane est amou-reux de Cléopâtre et qu’il s’engage sous unpseudonyme dans l’armée de Mithridate,trame conservée avec des variantes dansles livrets de Francesco Silvani, CarloAntonio Goldoni, Apostolo Zeno et VittorioAmedeo Cigna-Santi.P. A. Bernardoni, Tigrane re d’Armenia

(Tigrane, roi d’Arménie), dramma permusica, musique d’Antonio Maria Bonon-cini, Vienne, 1710.

La scène se déroule dans la ville d’Héra-clée, Province du Pont, en Asie, et sous sesmurs.Synopsis : Tigrane est roi d’Arménie

tandis que Mithridate règne sur leRoyaume du Pont et autres provincesd’Asie. Entre les rois d’Arménie et ceux duPont existe une inimitié ancienne ; c’est

pour cela que Tigrane, amoureux de Cléopâtre, fille deMithridate, mais pas encore couronné roi d’Arménie, arriveà la cour de Mithridate où il se fait passer pour Pharnace. Ilfait preuve de courage et de valeur, remportant plusieursbatailles contre Ariobarzane, roi de Cappadoce, et contreNicomède, roi de Bithynie. Mithridate lui confie alorsl’armée royale. Durant quarante années de guerres, Mithri-date parvient à affaiblir la grandeur de Rome puis décidede donner en mariage sa fille Cléopâtre à Tigrane pour fairede lui son allié.

Le dramma per musica débute le jour où Tigrane rentrevictorieux de la guerre contre Nicomède. La découverte desa véritable identité, les luttes de pouvoir et les intriguesde palais amènent Mithridate à donner l’ordre de tuerTigrane mais Cléopâtre décide de mourir avec celui qu’elleaime. Ému par la force de cet amour, Mithridate promet àTigrane et au royaume d’Arménie d’oublier la haine qui l’ahabité pendant si longtemps et consent enfin au mariage.

� Alexandre Siranossian

Tigrane, héros lyrique de l’Europe moderne (3/7)

Tigrane IIDe tous les rois d’Arménie, Tigrane II est celui qui a le plus intéressé les auteurs gréco-latins, mais c’est Justinqui a fourni aux auteurs dramatiques la matière principale de leurs sujets. Appelé par l’historien romain,Velleius Paterculus, « le plus grand des rois », ce monarque a débuté sa vie sous des augures peu favorables.Envoyé par son père Tigrane Ier (123-95 av. J.-C.) comme otage à la cour des Parthes, il y vécut environ qua-rante ans, apprenant à connaître ce peuple et ses mœurs. Devenu roi, il œuvra pour préserver son royaumede la puissance parthe durant les quarante années de son règne.

Anonyme, livret de Tigrane,tragédie latine, page de titre,Paris, 1734, Paris, Bibliothèquenationale de France.

7Alakyaz — Juin 2015

Pour fêter la coopération de l’Arménie et de l’UNESCOet les 70 ans de cette organisation, un grand concert a étédonné le 1er juin dernier à l’Unesco avec l’Orchestre d’Etatdes jeunes d’Arménie sous la direction de Sergueï Smba-tyan.

Un concert qui amêlé musiques du fol-klore, chants, dansesavec arrangementspour orchestre, jazz, etœuvres qui constituentle programme classiquede musique armé-nienne  comme AramKhatchadourian etTigran Mansourian.

Fierté et enthou-siasme ont parcouru les rangs de la grande salle del’Unesco à la vue et à l’écoute de ce formidable orchestrede jeunes d’environ 80 musiciens.

Les solistes étaient eux aussi au diapason de l’orchestremais nous mentionnerons tout spécialement le merveil-leux violoncelliste Narek Hakhnazaryan, exceptionnel dansle concerto-rhapsodie pour violoncelle et orchestre d’AramKhatchadourian.

Les différents solistes que ce soit au duduk, ou au tar,les chanteuses Inga et Anouch Archakyants, Roland Roma-nelli à l’accordéon pour Kani vor djan im de Sayat-Nova ontreçu un accueil triomphal.

Dommage que les arrangements aient fait perdre auxchants traditionnels arméniens leur nostalgie !

L’orchestre d’Etat des jeunes d’Arménie a été créé en2005 par Sergueï Smbatyan directeur artistique et chef.

En relation pour des créations avec les maîtres ValeryGergiew, Krysztof Penderecki, Vladimir Spivakov, VahagnPapyan, Boris Berezovsky et beaucoup d’autres, l’orchestrea atteint une nouvelle renommée dans l’industrie de lamusique. L’orchestre est depuis 2007 l’orchestre officiel duConcours international Aram Khatchadourian. Il a reçu en2008 par le gouvernement arménien un statut officiel. Ilparticipe régulièrement à des festivals internationauxprestigieux. En 2011 conduit par Sergueï Smbatyan l’or-chestre a produit son premier CD Music is the answer ( lamusique est la réponse).

Cette année, l’orchestre a été invité du 5 au 8 juin àCannes au MIDEM où l’Arménie était le pays mis à l’hon-neur.

� A.T. Mavian

Concert pour les 70 ans de l’UNESCO

Narek Hakhnazaryan est né àYerevan en 1988 et y a grandi.Doué pour le violoncelle ilsuit les cours du conserva-toire de Moscou dès l’âge de12 ans. A 22 ans il gagne lepremier prix et la Médailled’or au 14e concours interna-tional Tchaïkovski. Il y reçoitun accueil international et leDaily telegraph décrit son jeucomme « un miracle de com-binaison de musicalité et detechnique » le Washington

Post comme « un phénomène expériment ».En 2013 le Président de la République d’Arménie lui remetla médaille Movsès Khorènatsi pour ses réalisations extra-ordinaires dans le domaine de la culture.En septembre 2014 il est invité à se joindre à la BBC auxartistes de la nouvelle génération.Il a joué avec les orchestres les plus brillants comme leLondon Symphony Orchestra, le Chicago Symphony, Le Rot-terdam Philharmonic, le Seoul Philharmonic… sous ladirection de Gergiev, JKoopman, van Zweden, Sokhiev, Spi-vakov, Robertson… En duos ou récitals il a joué à Pleyel, auBerlin Konzerthaus, au Vienna Konzerthaus, AmsterdamConcertgebouw…

MIDEM du 5 au 8 juinà Cannes

Les invités du Salon sont ainsi appelés à découvrir laculture arménienne dans ce grand marché de lamusique.Trois rendez-vous exceptionnels avec THE HOVER STATECHAMBER CHOIR qui s’est produit le Samedi 6 juin dansle temple protestant de Cannes, THE ARMENIAN STATEJAZZ ORCHESTRA, orchestre de jazz fondé il y a presque80 ans, il a joué le dimanche 7 juin dans le grand salonde l’Hotel Carlton, THE STATE YOUTH ORCHESTRA OFARMENIA (voir plus haut) que les invités ont puentendre dimanche 7 juin au Palais des Festivals à l’Au-ditorium Debussy.Félicitations et espérons que toutes ces formationsaient trou vé acquéreurs !

8Alakyaz — Juin 2015

Ce mois de Juin est riche en expositions, IsabelleManoukian « Souvenirs de Syrie et du Liban » à la Galerie 55*,étonne par ses tableaux mêlant passé et présent, l’enfanceheureuse, les vacances et la guerre, la destruction d’untemps de bonheur.

Pour bien marquer ce contraste et en même temps lacontiguïté des situations, pour exprimer ce « sentiment demalaise et d’impuissance », l’artiste s’inspire de la tech-nique de la miniature persane qu’elle connaît bien, enplaçant au centre de sa toile rectangulaire une « scène nar-rative avec des aplats de couleurs » le rouge, l’or, le vert, lespersonnages bien nets dans un décor luxuriant, entouréepar une marge ornementale à l’encre noire racontant laguerre, les débordements. Les marges renferment aussides dessins, échos des autres toiles et des jeux sur le motFRAGILE, fragile comme la vie, comme le bonheur, commela paix.

Les toiles aux noms évocateurs : Fête à Beyrouth, Le nar-guilé disent cette vulnérabilité de vivre le présent.

Ce désir de travailler sur le Liban est apparu à Isabellependant la guerre israélo-libanaise en 2006 et 8 ans lui ontété nécessaires pour trouver comment traduire plastique-ment ce qu’elle ressentait.

Le résultat est surprenant, efficace. L’œil attiré par lescouleurs du centre, cherche ensuite à déchiffrer la marge.Bravo, on est captivé.

� A.T. M.* 55 rue Bellechasse jusqu’au 28 juin.

Cette année, une équipe d’archéo-logues japonais de l’université deKanasawa a demandé une autorisa-

tion de fouilles en Arménie, conjoin-tement avec des spécialistes du pays.Le territoire de ces fouilles serait laplaine de l’Ararat, et les flancs de l’Ara-gatz. Les objets qui y seraient mis aujour seraient susceptibles de révélerdes informations sur le Néolithique etle Calcholithique (âge de pierre et de

cuivre). M. Pavel Avedissian, directeurde l’Institut d’archéologie et d’ethno-graphie de l’Aca-démie des Sciencesd’Arménie affirmeque ces objets nesont pas encorerépertoriés parmiles antiquités d’Ar-ménie et qu’il estnécessaire de lesanalyser.

Par ailleurs, desarchéologues fran-çais et arméniensvont mener pour lapremière fois desfouilles expérimentales pour étudierles techniques d’embuscade et dechasse des hommes préhistoriques enArménie et dans les environs. Lesarchéologues espèrent ainsi pouvoir

mettre au jour de nouveaux témoi-gnages de l’ère néolithique et décou-

vrir à quand remonte la premièredomestication de la faune sauvage parl’homme et par quels moyens.

(Source Armenpress)

arménie

Découverte archéologique

Pavel Avedissian

exposition

Isabelle ManoukianSouvenirs de Syrie et du Liban

Fête à Beyrouth, 2014Gouache, aquarelle et encre noire sur papier Vinci, 75x55 cm

9Alakyaz — Juin 2015

exposition

En 2014 Chahé Kazan a rendu-hommage à Jean-François Millet(1814-1875) pour le bicentenaire desa naissance en lui dédiant unepeinture évoquant sa toile L’an-gelus (1859).

Ainsi jusqu’au 21 juin 49 peinturesde Chahé Kazan, dont Hommage àJean-François Millet, sont exposées àl’Espace Culturel Marc Jacquet deBarbizon (Seine-et-Marne), village oùMillet a vécu les 25 dernières annéesde sa vie.

Au seuil de cette grande salle au plafond très hauten bois, vous croyez pénétrer dans une église où séré-nité et méditation vous attendent car les 49 toiles deformats différents exposées sur fonds noirs ou blancsont assez d’espace pour respirer et inspirer le visiteur.

Il semble que les couleurs s’intensifient desannées 1980 à 2015. Des toiles aux teintes douces etfroides qui dansent avec le bleu, le mauve et leursnuances, l’artiste est passé à des couleurs plusbruyantes, et aussi de l’huile à l’acrylique. Peu à peu

les bandes de couleurs verti-cales qui jouent sur les harmoniques, se séparent endeux blocs cassés par une finelumière verticale qui forme destemps binaires, puis se révol-tent, se nouent, s’enchevêtrenttrouvant leur apogée avec cettelumière horizontale qui causeun choc, une tension et installetrois plans dans la toile.

Comme la musique de TerryRiley qui semble répétitive, ces bandes de couleursverticales ou verticales coupées en rectangles irréguliers, se transforment et d’harmonique en har-monique passent par toutes les couleurs insensible-ment. Captivant !

Hommage à Jean-François Millet* (2014) de Kazanintroduit le mouvement dans les blés, le gris mauvede la ligne d’horizon contraste avec ces obliques etles verticales des personnages. Le soleil couchant rou-geoie, l’ensemble est empreint de solennité.

Pour la première fois, l’artiste expose uneimmense toile de 4,50 m x 1.60 m dédiée au génocidedes Arméniens qui dit la destruction sanglante d’unpeuple et sa résurrection.

Une œuvre intense, lumineuse, obsédante.� A.T. M.

* Toile offerte à la mairie de Barbizon.

Chahé Kazan,passeur de couleurs et de lumière

Sans titre, 2015

10Alakyaz — Juin 2015

Pays de légendes, pays dumythique Orphée, au carrefour dumonde grec et de l’empire perse, laThrace découvre ses trésors enfouisgrâce aux recherches archéologiquesqui se sont accélérées ces dernièresannées pour livrer un patrimoineantique d’une incroyable richesse quele musée du Louvre nous invite àadmirer à travers les prêts des collec-tions des musées bulgares.

Le royaume odryse

Dans cette région de la péninsulebalkanique, à l’extrême sud-est del’Europe, s’est imposé au cours de lapériode classique du Ve au IIIe siècleavant Jésus-Christ, le royaume odrysedont les rois ont promu une civilisa-tion luxueuse et raffinée qui possèdesa propre langue transcrite enalphabet grec et sa religion inspirée

des cultes et des divinités grecquesdont les représentation mytholo-giques ainsi que celles des héros figu-rent sur les tombeaux ou sur les vasesde fabrication locale. Ce brillantroyaume joue par sa position un rôlepolitique important favorisant lesalliances entre les Macédoniens et lesAthéniens. Plus tard, à l’époque hellé-nistique, les Odryses se trouventconfrontés au pouvoir du royaume deMacédoine et aux peuples rencontréslors des expéditions guerrières sous laconduite d’Alexandre le Grand. Lestombes royales et aristocratiquesrécemment fouillées ont révélé unmobilier funéraire en céramique, en

bronze et en or d’une somptuositéinouïe qui dévoile combien cette civi-lisation s’est enrichie au contactd’échanges fructueux avec les paysvoisins pour construire son identitésingulière, son style reconnaissabledans l’univers du monde antique.

L’exposition du Louvre met en pers-pective cette belle civilisation et richedes Thraces, dont la présence dansl’Antiquité se révèle aussi passion-nante que les cultures grecque, macédonienne ou romaine : pièces

d’orfèvrerie ciselée dont des rhytons(vases en forme de corne) parés detêtes d’animaux fabuleux, des coupes,des plateaux décorés, des bijoux en or,des vases polychromes dont l’un àfigures rouges qui représente la mortd’Orphée des collections du Louvre,des objets cultuels.

La tête en bronze du roi odryseSeuthès III (320-280 av. J.-C.) décou-verte à quelques mètres de l’entrée dutombeau monumental du tumulusGolyama Kosmatka est l’œuvre d’unartiste grec d’un niveau exceptionneldans la maîtrise de travail du bronze.Les yeux du souverain en albâtre, pâtede verre colorée sont saisissants deprofondeur, l’impression est inou-bliable. Cette sculpture suggestivevenue du musée de Sofia à elle seulevaut le déplacement !

� Marguerite Haladian

Organisée sous le commissariat généralde Jean-Luc Martinez, président-direc-teur du musée du Louvre ainsi que descommissaires scientifiques français etbulgares. Une exposition à ne pasmanquer en ce début d’été.Musée du Louvre, Espace Richelieu. Tousles jours sauf le mardi, de 9h à 17h30, lesmercredi et vendredi jusqu’à 21h30Jusqu’au 20 juillet 2015

La fabuleuse épopée des rois thraceDécouvertes archéologiques en Bulgarie

Tête, Seuthès III. Golyama Kosmatka. IIIe siècleav. J.-C. Bronze. Musée archéologique de Sofia© Institut national d’archéologie et musée –ABS/Ivo Hadjimishev.

Rhyton Griffon – Tresor de Borovo

Couronne – Muse�e de Kazanlak

11Alakyaz — Juin 2015

A l’heure où les sites antiques prestigieux, les traces de richescivilisations et les populations du Moyen Orient sont en granddanger, une exposition au titre évocateur ne peut laisser indiffé-rent. La Mésopotamie, berceau de l’écriture et foyer de multiplestraditions religieuses, a été, du Moyen Age à nos jours, au centred’importants échanges intellectuels grâce à la circulation desmanuscrits. Les frères dominicains, qui fêtent cette année le 8e cen-tenaire de la fondation de leur ordre, ont largement contribué audialogue entre Orient et Occident durant cette période. Mission-naires, diplomates, scientifiques, ils ont constitué de précieuses col-lections de manuscrits arabes et syriaques dans leur couvent deMossoul et ont enrichi la connaissance sur cette région du monde.

De grands voilages sur lesquels sont imprimées des photogra-phies anciennes de Mossoul, au bord du Tigre, donnent une idéedu site avant de découvrir l’exposition elle-même, divisée en quatresections : Voyageurs et archéologues, la bibliothèque dominicainede Mossoul, Du Toulousain à la Mésopotamie : sept siècles de mis-sions dominicaines, À la recherche des manuscrits orientaux.

Dans la première section, parmi les figures marquantes desfrères dominicains au cours de leurs missions, le père Vincent Scheil

(1858-1940) fut un pionnierde l’assyriologie, notammenten traduisant pour la 1re foisen 1901 le code d’Hammou-rabi, (1792-1750 av. JC). L’ita-lien Maurizio Garzoni rédigeaen 1787 la 1ère grammaire delangue kurde. Le père JacquesRéthoré (1841-1921) étudial’arabe, l’araméen classiqueet la langue populairesoureth. Résidant à Van enArménie de 1881 à 1893, ilapprit également l’arménienet le turc. Il rapporte dans soncahier de souvenirs, le crimecommis par les Turcs à l’en-contre d’un prêtre arménienet de 410 villageois ; il ydénonce « les lâches men-songes des assassins ». Il futdéporté à Mardine en 1915,puis à Konya et Constanti-

nople, avant de revenir à Mossoul et y mourir en 1920. La bibliothèque du couvent de Mossoul abrite d’abord des

livres imprimés et manuscrits apportés de Rome puis elle s’enrichitrégulièrement au cours des années. Les collections comportent desmanuscrits anciens et rares en syriaque, en araméen et en arabeet montrent une grande variété de sujets : des bibles, des œuvreshistoriques et littéraires, des livres liturgiques ornés d’enlumi-nures… Sept manuscrits exceptionnels sont présentés en fac-similé : Il s’agit d’un commentaire d’Averroès (1126-1198) sur lePoème de la médecined’Avicenne (mort en 1037), le Livre de la Perle,ouvrage apologétique sur la vérité du christianisme du XIIIe siècle,deux lectionnaires du XVIIIe siècle contenant des miniatures d’ex-ception, deux grammaires arabes recopiées à la fin du Moyen Ageet un livre de médecine copié en 1784 contenant des recettes etdes prescriptions médicales.

Saint Dominique crée un nouvel ordre religieux de frères prê-cheurs en 1215 placé sous la protection du pape Honorius III et duroi Saint Louis. Leur formation intellectuelle les amène à jouer lerôle de négociateurs et d’émissaires du pape en Orient. Nouspouvons voir les bulles papales procédant à la fondation de l’ordredes Dominicains, puis les documents sur l’installation des frèresitaliens suivis un siècle plus tard par les Français, dans le couvent

de Mossoul. La mission fran-çaise des dominicains àMossoul entreprend desfouilles archéologiques, desrecherches linguistiques, fondedes écoles et ouvre des hos-pices et des dispensaires. Deuxphotographies montrent lesorphelinats de Van en 1890,pour garçons et pour filles,placés sous leur responsabilitéà partir de 1884. Ces centres desoins et d’assistance fermerontsous la pression des autoritésottomanes pendant la Pre-mière Guerre mondiale.

Dans la dernière partie del’exposition, nous retrouvons lamission confiée par Colbert aupère Vansleb de rapporter un

grand nombre de textes rares de Chypre, d’Egypte ou de Syrie afinde renforcer l’argumentaire de la Contre-Réforme dans les textesd’un christianismeoriginel et enrichirles collections de laBibliothèque royale ;trois cents manus-crits, (certains enarménien qui nesont pas présentésici mais lors d’uneexposition précé-dente sur le livrearménien), ont étéainsi réunis et ontpar la suiteconstitué le premierfonds de manuscritsorientaux de la BNF.

Il est émouvant de découvrir au détour d’une expositioncomme celle-ci, un document de première main qui raconte notrepropre histoire. Au-delà, cela nous ramène à l’importance deslivres, surtout manuscrits, dans la diffusion des idées et desconnaissances dans le monde et montre à quel point ils sont lefondement d’une culture humaniste.

� Anahid Samikyan

Exposition Archives Nationales. Du 20 mai au 24 août 2015

Mésopotamie, carrefour des culturesGrandes Heures des manuscrits irakiens (XIIIe-XIXe siècle)

exposition

Cycle des lectures des Evangiles desdimanches et fêtes

Eglise de Bazyan, plaque décoréed’une croix de plâtre blanc

Orphelinat de Van 1890

12Alakyaz - Juin 2015

Mustapha Boutadjine était passéà l’UCFAF pour annoncer qu’il prépa-rait une ‘image’de Missak Manou-chian.

Curieux et admiratifs noussommes allés lui rendre visite.

Son espace dans le 13e arrondisse-ment de Paris présente de grandes« images » de toute une série de per-sonnalités internationales surtout poli-tiques, personnalités qui l’intéressentparce que luttant contre les inégalités,contre l’injustice, contre le racisme.

Mais qui est Mustapha Boutadjine ?

Né à Alger, il a toujours aimé des-siner. A 18 ans il est entré aux Beaux-Arts d’Alger, puis venu à Paris, il a suiviles cours de l’Ecole des arts décoratifsoù il a appris son premier métier : des-igner, mais il a aussi été architecte.

Sachez que sous la direction de RogerTallon il a dessiné le premier TGV et letrain Corail, il a gagné plusieurs prixinternationaux pour ses affiches.

Artiste, artisan, il consacre environdeux mois à terminer une IMAGE –l’image étant un collage représentantune personnalité. Il commence par des-siner le visage à la taille exacte del’image voulue, souvent à partir d’unephoto, puis à l’aide de papiers, savam-ment choisis dans une catégorie decatalogues surtout de luxe, pour laqualité du papier glacé et les couleursqu’il affectionne particulièrement, ilconstitue le collage à partir de papiersdéchirés ou découpés, de 2 à 3 cm carrés,sur un fond clair pour bien mettre envaleur le visage au regard singulier, biencapté qu’il nous propose. Il utilise pource faire des colles précises, des vernis etdes verres anti-uv qui vont conserver lescouleurs sans étiolement.

Mustapha Boutadjine s’est spécia-lisé dans cet art de l’« image » depuis1970 – il en a environ 300 à son actif,toutes hommages, une galerie dehéros, les héros de Boutadjine…

En fait, il travaille par thème,Manouchian par exemple fait partie dela série ‘Les insurgés’. Dans son espacedu 13e arrt vous vous trouvez face àFidel Castro, Nelson Mandela, CheGuevara, Germaine Tillion, GisèleHalimi, d’illustres femmes algé-riennes… Les minorités l’intéressenttout spécialement, ainsi les images deRoms.

L’artiste prépare actuellement unemonographie grand format où 150‘images’pleine page seront accompa-gnées d’un commentaire écrit par unspécialiste du personnage.

Il est sur le point de terminer untravail sur José Marti-qui a fait beau-coup pour l’éducation des Cubains- eta engagé en même temps un travailsur les savants arabes, il aime fonc-tionner sur deux œuvres, mêlant ainsiartisanat et conception.

Son œuvre est particulièrement ori-ginale et précise dans l’exécution, et lesregards de ses héros vous accrochentpar leur vérité.

L’artiste fait aussi œuvre de péda-gogue et récemment il a enseigné l’artde ses collages aux enfants de Tou-louse à la Médiathèque José-Cabanis.Avec les animateurs il espère obtenirun millier de collages qui seront réunisdans une œuvre collective.

Ce mois de juin, le Centre CulturelBellegarde de Toulouse accueille uneexposition de Mustapha Boutadjine.

Un artiste, un idéaliste, un vrai.� A.T.M.

Rencontre avec Mustapha Boutadjine, artiste engagé.« Si j’arrive à faire passer une émotion, mon portrait est réussi. »

Franz Fanon

Missak Manouchian

Le groupe KRISIS s’est produit le 29 mai dernier au Centre d’Anima-tion de la Place des fêtes Paris 19e dans une nouvelle formation : PaulWacrenier (vibraphone), Fanny Menegoz (flûtes), Karste n Hochapfel(violoncelle) et Thierry Mariétan (guitares).

Ce quartet assez insolite a conduit le public à travers les composi-tions de Paul Wacrenier et Thierry Mariétan dans des cheminsinconnus vers des pays plus sereins, plus apaisés.

Les 4 musiciens s’écoutent et se comprennent et se laissent degrandes plages d’improvisations souvent très virtuoses.

Le public a découvert un nouveau son KRISIS, un groupe qui réservetoujours des surprises.

jazz

Le groupe Krisis

PHOT

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STRI

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13Alakyaz — Juin 2015

HOMMAGE A GEORGES SARIANA L’OCCASION DU 10e ANNIVERSAIRE DE SON DECES

DIMANCHE 21 JUIN 2015

11 h • Messe de requiemEglise Apostolique arménienne Saint Jean-Baptiste

15, rue Jean Goujon 75008 PARIS

13 h 30 • Repas amicalau restaurant La Salamandre, 10, boulevard de la Marne 94130 Nogent-sur-Marne

Vers 15 h • Recueillement, dépôt de gerbes et pose d’une plaquesur sa tombe au cimetière de Nogent, 134, rue de la Paix 94130 Nogent-sur-Marne

Georges SARIAN a été secrétaire national de la Jaf, secrétaire national puis président de l’UCFAF, rédacteur en chef du journalAchkhar, vice-président du CCAF. Il a été un homme de conviction, profondément attaché à la défense de la cause arménienneet à la vie des associations dans lesquelles il s’est investi et a tout donné.

La famille, la JAF, l’UCFAF, le CCAF seraient honorés de votre présence à cet hommage.

RÉSERVATIONS POUR LE RESTAURANT AUPRÈS DE GRÉGOIRE 01 46 38 88 19

En cette année 1331 de l’ère en vigueurau sein de l’Empire ottoman, l’assas-sinat organisé du peuple arméniend’Anatolie débutait à la faveur de laPremière Guerre mondiale. À la fin dela guerre, dans l’Empire ottoman – alliéde l’Allemagne – vaincu et occupé, unprocès est mené par des tribunauxmilitaires sur ordre du sultan, quiaccuse le pouvoir Jeune-Turc d’avoirorganisé intentionnellement ce mas-sacre. Les représentants de ce pouvoirseront condamnés à mort in absentia.Et Mustafa Kemal entre en triompha-teur à Istanbul début novembre 1922tandis que l’État turc n’a jamais,depuis, reconnu sa responsabilité dansce génocide.

Ce livre – pièce capitale versée au dossier de ce que l’ondésigne comme le génocide des Arméniens – relate ceprocès des dirigeants Jeunes-Turcs tenu en 1919-1920,alors que la plupart d’entre eux avaient pris la fuite.Dans ce remarquable travail, les auteurs, l’un turc,l’autre arménien, ont travaillé ensemble sur les archiveset documents de l’époque ottomane et restituent toutel’ambiguïté de cette période charnière qui va de 1919 àla victoire de Mustapha Kemal.

Une page d’histoire tragique minutieu-sement étudiée.

Jugement à Istanbul, publié à l’origine enanglais, est pour la première fois traduiten français. En cette année de commé-moration du centenaire du génocide desArméniens de 1915, l’Association fran-çaise des avocats et juristes Arméniens(AFAJA), co-présidé par AlexandreCouyoumdjian, et l’association belge desavocats et juristes Arméniens (ABAJA),présidé par Stéphane Mirdikian, ont prisl’initiative de faire traduire ce livre.

Les auteurs :Vahakn N. Dadrian, né à Istanbul en 1926

fut le directeur des recherches sur le génocide au ZoryanInstitute (USA). Il dirigea le grand projet d’étude sur legénocide soutenue par la National Science Foundationet la Foondation Guggenheim HF.Taner Akçam, né en 1953 en Turquie, est sociologue. Pro-fesseur au Centre pour l’étude de l’Holocauste et desgénocides à l’Université du Minnesota (USA), il est undes premiers intellectuels turcs à reconnaître le géno-cide arménien de 1915 et à en parler publiquement. Mili-tant d’extrême gauche, il fut condamné à dix ans deprison en Turquie en 1976 (il s’évada un an plus tard etse rendit en Allemagne en tant que réfugié politique).

lecture

14Alakyaz — Juin 2015

Manifestations culturelles juin 2015Cueillies par l’équipe d’Alakyaz

PARIS ILE-DE-FRANCE

expositions

� Du 12 au 22 juin – Peintures de ChahéKazan dont un Hommage à Millet offert à laville de Barbizon. Espace culturel MarcJacquet – 77630 Barbizon (v. p. 9)� Jusqu’au 28 juin – Isabelle Manoukian –Peintures dessins Souvenirs de Syrie et duLiban – 55 rue Bellechasse 75007 Paris – dulundi au samedi 10h à 20h. [email protected] (voir p. 8)�Jusqu’au 4 juillet – ARMENIE 1915 – la villede Paris accueille les collections du Musée-Institut du génocide arménien de Yerevan –Hôtel de Ville – Salles des prévôts-tapisseries10h-18h30 sf dimanches et fêtes. Entréelibre. � Jusqu’au 27 septembre – Le génocide desArméniens de l’Empire ottoman – Mémorialde la Shoah-17 rue Geoffroy-l’Asnier, 75004Paris. Entrée libre.

CoMMeMoRAtions

�Samedi 20 Juin – Journée d’hommage auxdéportés, les 70 ans de leur retour. Pèleri-nage au Mémorial de la déportation et del’internement de Compiègne. Annonce p. 14.�Dimanche 21 Juin – Journée d’hommage àGeorges Sarian par l’UCFAF. Voir p. 14.

ConCeRts

�Samedi 20 juin – 20h30 – L’orchestre Sym-phonique du CRR sous la direction de HaïkDavtian – Tchédrine, Sviridov, Khatchatou-rian, Chostakovitch. Parvis de l’Hotel dépar-temental de Cergy-Pontoise- MétroCergy-Préfecture.� Mardi 23 juin – 20h30 – Collectif MedzBazar – Péniche Anako�Mardi 23 juin et Mercredi 24 juin (diffuséen direct sur arte concert) 20h30 – Requiemde VERDI avec Varduhi Abrahamyan (mezzo-soprano) entre autres. Chœur de RadioFrance, l’Orchestre Philharmonique de RadioFrance direction Myung-Whun Chung. Basi-lique de Saint-Denis.� Samedi 27 juin – 20h30 et Dimanche28 juin – 17h – le quatuor ‘américain’deDvorak et le quatuor n° 8 de Chostakovitch– au violon Haïk Davtian — Salle des Fêtesde Saint-Mandé 10 place Charles Digeon.�Vendredi 3 juillet à 19 h – quintette en solmineur de Mozart et Quintette en Solmajeur op. 111 de Brahms- au violon HaîkDavtian – Salle des Fêtes – Mairie du 3e

Arrondissement de Paris – 2 rue EugèneSpuller.

toURAine — Vendôme

�Vendredi 19 juin – Inauguration du 11e fes-tival des promenades photographiques àpartir de 18h dans la Ville de Vendôme. « Pro-menade nocturne d’un voyageur urbain »(1975-2002) Photographies de Richard Balla-

rian à 18 h au Cœur du cloître – Petit manègeRochambeau – Vendôme.

LYON – RHÔNE-ALPES

CineMA

� Samedi 27 juin – 17 h – projection du film‘Mariage à la grecque’de Joel Zwick comédiede 95 minutes. A 30 ans Toula n’est toujourspas mariée et n’a même pas de petit ami…Centre UCFAF – Lyon Rhône Alpes- 6 avenuedu Bataillon Carmagnole-Liberté. 69 Vaulxen Velin.

GARDen pARtY

�Lundi 13 juillet – 19h – Dîner au restaurantLe Gourmet (terrasse) 117 avenue Jean Jaurès– Décines – organisé par l’UCFAF – PAF 35 €,adhérents 30 €. Apéritif punch- repas armé-nien (dessert, vin et café compris). Réserveravant le 8 juillet auprès de Josée06 98 99 67 75 ou Jeannine 06 21 29 79 38

… sARLAt

�Du 27 juin au 30 septembre – Peintures deGuillaume Toumanian – La ligne bleue13 rue Alberic Deguisal 24200 Carsac-Aillac(Sarlat). Du mardi au Samedi de 14h30 à 19h.Vernissage 27 juin de 17 à 21 h – 17h filmdocumentaire, 18h présentation et signaturede l’ouvrage La vie d’une œuvre.

MARSEILLE – PACA

expositions

� Vendredi 19 juin – 17h30 – Vernissage del’exposition « Abricotier en fleur » – œuvresdes peintres d’Arménie seront exposéespendant 3 jours- Hôtel IntercontinentalHôtel Dieu – 1 place Daviel – Marseille 13002.� Jusqu’au 27 septembre – 100 portraits del’Exil, la quête d’identité des réfugiés armé-niens. Organisée par la Mairie de Marseilleet ARAM. Musée d’Histoire de Marseille,Centre Bourse 2 rue Henri Barbusse 13001Marseille. (v. p. 3)

ConCeRtsFestiVAL D’Aix en pRoVenCe Du 2 au 21 juillet. � Lundi 13 juillet à 20 h – Ciné-concert à lamémoire des victimes du génocide desArméniens, qui associe l’œuvre du composi-teur Michel Petrossian et le cinéma d’Arta-vazd Pelechian sous la direction de RolandHayrabedian à la tête de son ensembleMusicatreize. Une soirée sous forme d’hom-mage au « Paradis perdu » de ces apatridesdispersés à travers le monde. Auditorium duConservatoire Darius Milhaud. 380 avenueW.A. Mozart – Aix-en-Provence. Tél.04 88 71 84 20

GALA

� Samedi 20 juin – 20h – 15e gala de danseet musique des écoles de la JAF (5 à 17ans).Théâtre du Moulin 47 bd Perrin – 13003 Mar-seille, billetterie JAF 0491802820 ou surplace.

MonUMent A toULon

�Une plaque et un bronze seront posés versla fin octobre à Toulon à la mémoire du 100e

anniversaire du sauvetage héroîque des4.100 arméniens retranchés depuis 53 joursau Moussa Dagh et en hommage auxmarins et amiraux français qui les ontsecourus.

CARNETS ROSES

� Notre amie Simone YECHICHIAN a leplaisir de vous annoncer la naissance desa petite-fille Elya Lina au foyer de sonfils Christophe le 3 juin 2015.� Nos amis Christine et Jean Kazand-jian ont la grande joie de vous faire partde la naissance de leur petite-filleLouise au foyer de leur fils Alban le14 mai 2015.

Nos sincères félicitations aux parents età toutes les familles et longue vie à Elyaet à Louise.

Alakyaz qui avait interviewé il y apeu, Katia Boudoyan, directrice duCentre de la Mémoire Arméniennede Décines vient d’apprendrequ’elle vient d’être licenciée car l’Association ne pouvait plus payerson salaire.Alakyaz déplore sincèrement cetteaction car Katia Boudoyan avait desprojets passionnants, une ouver-ture sur le monde qui visait l’hu-main et non seulement lesArméniens, nous avons lu que l’Association ferait appel à plus debénévoles…L’UCFAF Lyon a adressé une lettre àl’association, demandant la réinté-gration de Katia

Au revoir Katia, nous espérons teretrou ver très bientôt.

La Rédaction

vous invitent à la

Commémoration du 70e anniversairede la libération des camps nazis

et hommage aux déportés arméniensau Mémorial du camp de Compiègne-Royallieu

en présence de S.E.M Viguen TCHITETCHIANAmbassadeur de la République d’Arménie en France

SAMEDI 20 JUIN 2015PROGRAMME

« Celui qui ne connaît pas son histoireest condamné à la revivre une nouvelle fois »

George SANTAYANA,philosophe

L’Union Culturelle Française des Arméniens de France (UCFAF) L’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens

(ANACRA)

Renseignements et inscriptions jusqu’au jeudi 18 juin 2015 auprès d’Astrik au 06 74 08 55 58

Départ 10h19 – Gare du Nord direction CompiègneRetour 18h58 – Compiègne, direction Paris(billets A/R à prendre individuellement)

11h15 – Visite au Mémorial du Wagonde la déportation. Quai n°2 de la gare de Compiègne

Dépôt de gerbe

12h – Repas au bistro de Flandre25 euros (menu complet)

14h35 – Départ vers le Mémorial

15h – Cérémonie officielleau Mémorial du camp de Compiègne-Royallieu

2bis, avenue des Martyrs de la Libération60200 Compiègne

Dépôt de gerbes en présence des porte-drapeauAllocutions

16h – Visite du musée de la déportation

18h – Retour vers la gare