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Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc

L'Afrique du Nord illustrée. 13041929

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La vie de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Montpellier et Environs...

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L'Afrique du Nord illustrée :journal hebdomadaire

d'actualités nord-africaines :Algérie, Tunisie, Maroc

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L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc. 1907-1939.

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ANNONCES L'AFRIQUE -DU NO*ï>; ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRER ANNONCES I

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ANNONCES II L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES III

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ANNONCES IV L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES V

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ANNONCES VI L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES VII

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ANNONCES VIII L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES IX

Représenté à Oran par M. DUSSERRE, Maison FERNANDE, I, rue delà Paix

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ANNONCES ' X L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE' DU NORD I L L U S J R K E ANNONCES XI

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ANNONCES XII L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES XIII

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ANNONCES XIV L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES XV

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ANNONCES XVI L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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E'ÏFKIQUE DU NORD ILLUSTREE

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ANNONCES L'AFRïQUF DU \ 0 R D ILLUSTREE

BiâtUes à la Buich depids 25 ans, les pffFSOTmdkkès les plus considérables l'apprécientmaimerutnt âauMtage pour sa plus p-anâe puissance et sa solidité inébranlable

Une allure impeccable s'allie à des qualités mécaniques liors de pair

Un essai vous convaincrade ce que peut faire cettemagnifique voiture

pREKEZ le volant d'une Buick 1920 etconduise;-la sur les plus mauvaises routes.

Sa facilite de conduite et sa marche merveil-leusement douce vous enthousiasment; vousconstate: l'aisance avec laquelle elle s'échapped'un embarras de circulation et douhlc les

autres voitures comme une flèche, silencieu-

sement et sans effort.

Une l'ois la route libre, vous atteigne: laplus grande vitesse en quelques secondes etvous vous npcrccvcr. que les distances ne sontrien pour votre Buick. Vous vous rendercompte de tout ce que signifie cette énormeréserve de puissance du moteur six cylindresqui explique à la fois cette souplesse remar-quable, cette accélération foudroyante et cetteadmirable régularité de marche malgré desroutes détestables.

Mais c'est en côte que les qualités de laBuick 1929 sont le plus apparentes :

elle les

5*. forme H'tmc conception nnuvcîlt.. carrosserie

3e toute beauté donnera a la Buicl '.: m cachetdlélégana qui témoigne au ;... (Il m na

monte en prise directe à la plus vive allure,dans le plus .grand silence. Qu'il s'agisse de I

circuler dans les rues encombrées d'une grandeville ou d'accomplir la plus longue randonnée,vous êtes émerveillé de la façon impeccable dontvotre Buick se comporte par n'importe queltemps et dans n Importe quelle circonstance.

L'accroissement de puissance qui caractérisela Buiclc 1929 lui permet d'accomplir lesperformances les plus remarquables d'autantplus iacilement que la solidité de son châssisa été augmentée en proportion.

C'est précisément ce parfait équilibre derobustesse et de puissance qui a fait, depuisun quart de siècle, le succès de la Buickauprès clés chefs et de tous ceux qui ontfait leurs preuves. Aussi, concoit-on facile-ment que ces hommes d'action, qui ont suOaoïnpner de toutes les difficultés, aient pourla Buick 1929 une admiration sans borne.

Concessionnaires dans toutes les principalesvilles cle l'Afrique du Nord- Concessionnaireà Algei : Etablissements E. Ladhuile, 24, bou-levard Carnot: à Tunis

: A. Bessis, 38-4Siavenue luies-cFerry:; à Casablanca

:Générale

Automobile Marocaine, boulevard de la Gare.

PRODUCTION DE IL A GENERAL MOTORS

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES XVII.

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ANNONCES XVIII L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES XIX

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ANNONCES XX L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES XXI

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ANNONCES XXII L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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Les Courses Automobiles de Staouéli 1929

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ANNONCES XXIV L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREF

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Prix du numéro : 2 francs. SAMEDI 13 AVRIL 1929 2i" Année. — Nouvelle Série, N° 4Ï5«

LE 2' GRAND PRIX AUTOMOBILE DR L'ALGERIELe Circuit de Staouéli. — Le dépoli des voilures de courses.

'Iiuld l'.iclmckcr.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Rectification

Nous recevons de M. d'Hollander, prési-dent de l'Amicale de la Légion étrangère àAlger, la lettre suivante :

Monsieur le Rédacteur en Chefde L'Afrique du Nord Illustrée,

Monsieur,Dans votre 'numéro de journal du 6 avril

1929, page 8, vous avez fait paraître un article in-titulé : « Au 3" Etranger ».

En ma qualité de Président de l'Amicale desAnciens Légionnaires à Alger, je proteste de tou-tes mes forces contré le deuxième paragraphede cet article; Celui-ci n'étant pas signés c'est àvous que je m'adresse, Monsieur le Rédacteuren Chef, pour vous dire combien il m'a été pé-nible de constater que vous avez laissé paraîtredes sentiments si peu conformes à la vérité.

Vous ne connaissez:: pas les Légionnaires, carsi vous aviez seulement la moindre idée de ceque réprésente cette Légion, que vous qualifie?d'armée de mercenaires vous n'oseriez pas, j'enai la conviction absolue, écrire de telles injus-tices, c'est probablement la raison pour laquellevotre article n'est pas signé.

Armée de mercenaires ! Armée d'hommes detoutes races et de toutes nations ! Armée cons-tituée de n'importe qui... aventuriers, etc., maisvous ignorez donc que pour chaque Légionnairetombé aux champs de bataille.dix, vingt soldatsFrançais ont été épargnés. Est-ce vous ou lesvôtres qui ont été envoyés dans les assauts pourcouvrir les Régiments Français ? Non, n'est-cepas ! ! Armée de discipline de fer ! Vous mefaites rire. Venez donc vous rendre compte dece que font ces soldats que l'Histoire illustra etque d'autres compétences que la vôtre ont es-timés à leur juste valeur. Avant de laisser pa-raître de pareils articles, inspirez vous mieux enlisant la préface écrite par M. René Doumic,secrétaire perpétuel de l'Académie française,dans l'historique du Régiment de Marche de laLégion. Demandez donc aux plus glorieux chefsde l'Armée française qui ont eu l'honneur decommander ces Régiments, soit au ïonkin, soitau Maroc ou ailleurs, ce que valent ces hommesaujourd'hui aux chantiers, demain au combat.

'Mais, tout d'abord, l'auteur de cet article,au-dessous de tout, est-il Français ? Si oui, c'estregrettable et dangereux pour la France ; c'estun Belge qui vous le dit, un Belge naturaliséFrançais, qui a servi dans cette armée d'aventu-riers, comme vous le dites, qui en est lier etserait heureux de pouvoir vous le dire en face.

Allez donc compter .les tombes de tous cesmercenaires tombés aux grands champs de ba-taille du monde entier. Ils sont morts ceux-làpour défendre la grande France, leur Patrieadoplive, pour sauvegarder vos intérêts et vosterritoires, pendant que vous Mtonsieur vousfaites le jeu des ennemis de la France et detous ceux qui craignent ces Régiments d'élites,cette grande école de rééducation morale. J'avaispensé, qu'en Algérie, il n'y avait que de bonsFrançais et que principalement parmi les jour-nalistes on avait à coeur de respecter les insti-tutions françaises. Je me trouve dans la péniblesituation de constater et de faire constater pu-bliquement que dans votre entourage il se trouvedes geiis assez: vils pour attaquer ces glorieuxsoldats tombés bravement.

Je veux espérer, Monsieur le Rédacteur enChef, que vous avez assez d'esprit pour com-prendre que vous avez commis une grosseerreur en laissant paraître un article qui faitchorus avec les journaux allemands et suisses,lesquels demandent la suppression des Régi-ments de Légionnaires, que tout Français de-vrait saluer au passage et défendre contre touteattaque déloyale.

Le Présidentde l'Amicale de la Légion Etrangère à Alger,

N. D'HOLLANDER.

Dans noire numéro du 7 avril dernier nousavons publié un article sur le 3° Etrangerau sujet de la remise d'un nouveau drapeauà ce glorieux régiment.

Un collaborateur récent a cru devoir fairesuivre les lignes qui relataient la cérémoniede commentaires fort désobligeants sur laLégion étrangère.

Cet article inséré pendant une absence de

Mi Ëqntana, notre directeur, a échappé à lavigilance de notre secrétaire de rédaction fortsurmené en raison dû surcroît de travailprovoqué par les fêtes de Pâques et le départde son adjoint pour Paris.

Nous préparions déjà une rectification quenous dictaient notre conscience et notre soiicide la vérité, lorsque nous reçûmes la visitede M. d'Hollander, président de l'Amicalede la Légion étrangère à Alger, nous deman-dant l'insertion de sa protestation.

Nous.croyons inutile d'ajouter à notre

brève explication — qui éclaire cet inci-dent malheureux — que /'Afrique du NordIllustrée, au cours de ses vingt^cinq annéesd'existence, a publié sur la Légion une cin-quantaine d'articles, plus un numéro spécialet une étude due à la plume de M. Lisbonne,maire de BeUAbbès et grand admirateur dela Légion, pour plaider ici les circonstancesatténuantes. Aujourd'hui comme hier /'Afri-que du Nord Illustrée n'a pas changé de sen-timents. L'opinion d'un collaborateur acci-dentel, insérée par surprise, ne saurait êtrecelle d'un journal surtout lorsqu'il y a euerreur et, avouons4e, quelque négligence denotre secrétaire de rédaction un peu débordé.

Que M. d'Hollander soit rassuré, notreillustré a pour la Légion comme pour toutesles troupes qui concourent à conserver teNord de l'Afrique à la France la plus viveadmiration.~ Qu'il lions permette^aussi, en terminant,de lui dire qu'à /'Afrique du Nord Illustrée,rédacteurs et collaborateurs, sans exception,ont fait partie de ceux qui se sont battus.

LA DIRECTION.

Comment le roi est gardé

Edivin T. WoodJiall, ex-inspecteur de" la Divi-sion spéciale de Scollan.d Ydrd, Londres, quia (;ardé le roi Edward VII, le roi George V, leprince de Galles et nombre d'autres person-nalités distinguées, nous, conte ses souvenirs.

Un policier doit nécessairement faire son de-voir dans l'ombre. Ce n'est que très exception-nellement, lors dé quelque grand procès, qu'ilest en vedette et il apparait alors que quelquepart, dans les teintes de pénombre, des hommesont travaillé qui apportent aux tribunaux lefruit de leur labeur pour leur permettre defaire bonne et prompte 'justice.

11 existe dans la police officielle, des hommesqui ont été spécialement désignés pour garderSa Majesté et les membres de la Famille royale.Leur tâche est connue sous le nom de « surveil-lance prolectrice». C'est la division spéciale,sous les ordres du chef Me Brien, qui est char-gée de la surveillance des demeures royales.Quant le roi voyage, le chef Me Brien raccom-pagne, parfaitement groomé, mais sans ostenta-tion. Près de lui, ii a toujours un aide oui deuxqui sont là, pour le cas ou une attaque se pro-duirait sur la personne du souverain. Us doi-vent arrêter, quiconque menace le Roi.

Eii Angleterre, la charge de surveillance pro-tectrice comporte plus de responsabilités quede dangers. R y a eu, en réalité, très peu d'at-tentats sur la personne du souverain où lesmembres de la Famille royale ; mais il est sur-prenant de constater quel nombre de gens, malinspirés, croyant avoir quelque grief, essaientd'approcher le monarque. La plupart de cesfanatiques sont inolfensifs, mais les policiersont pour devoir de ne courir aucun risque.

Je me souviens, un jour que j'accompagnai leRoi, je ne pus empêcher un paquet que jeta unefemme de tomber dans la voiture royale. C'étaitun place! dans lequel la malheureuse avait, danssa folie, exposé toutes ses illusions.

Le prince de Galles est continuellement ac-compagné de l'inspecteur Burt. 'Durant le récentvoyage du prince, du coeur de l'Afrique à Lon-dres, l'inspecteur ne dormit pas beaucoup. Larapidité du voyage exigeait plus de soin et desurveillance qu'un déplacement minutieuse-ment préparé, quand les polices locales pren-nent part aux responsabilités et travaillent enharmonie.

Un des plus fameux détectives royaux futmon grand ami, feu Dan Me Laughlan. Nousavons ensemble fréquemment accompagné lesrois Edward et George. Pendant la guerre, jefus désigné pour le service secret intér-àllié etchargé spécialement d'accompagner le prince deGalles quand il allait en France, au front. Me

Laughlan était attaché au service de Lord Kit-chener.

Un de mes souvenirs les plus poignants atrait aux adieux ue Mac Laughlan, un dimanchesoir en 1915, quand il quitta le Quartier-Géné-ral de Saint-Umer. Nous bavardions sur laplateforme de la station, en face du comparti-ment ou Lord Kitchener était assis. Mac Lau-ghlan avait frissonné à la vue de la triste sta-tion : « J'ai quelque idée que ce voyage russese terminera mal, me dit-il ; ij'ai comme un près-

.sentiment que nous ne nous verrons plus».— Folie, iis-je en riant, mais je n'avais pas

le coeur à la gaieté. A Ce moment, le chef degare vint nous avertir de monter en voiture.Mon camarade s'installa près de Lord Kitche-ner et me lit un signe d'adieu. Il était à bord duHampsliire, aux côtés du Ministre, quand cenavire coula.

Je me souviens persoiinellemenet de nom-breuses circonstances agréables, dii temps quej'accompagnai le roi. J'ai voyagé tout le Conti-nent européen aux côtés du roi Edward. 11 étaitun monarque très généreux, mais il nous 'Cau-sait souvent des moments de panique. La pin-part des souverains hésitent à frayer dans lesfoules ; ils observent généralement un program-me bien défini.

Mais le roi Edward faisait li des programmeset s'amusait de la déconfiture de ses courtisans.Quand il y avait deux chemins pour aller à unendroit, l'un calme et l'autre plein de monde,il suivait généralement ce dernier et bousculaitcomme d'autres personnes. Parfois, on le re-connaissait, alors il importait de redoubler devigilance et 'de tenir le monde à distance.

Lorsque le monarque voyage en Angleterre,le policier qui l'accompagne monte générale-ment dans le même train, mais pas dans lemême compartiment. Quand le souverain est àpied, le policier se tient à trois ou quatre mètresen arrière, dans le groupe des célébrités quiparaissent au premier rang dans les photogra-phies. El ceux qui connaissent la règle, peuventaisément désigner le détective sur ces photo-graphies de groupe.

* *Un autre des devoirs des policiers est d'em-

pêcher que d'audacieux « Non-invités » forcentl'entrée, aux levers et aux réceptions ; c'est fré-quent, non parce 'que ces gens veulent faire dumal, mais parce qu'ils sont poussés par l'ambi-tion ou l'orgueil. Malgré les précautions prisesà la garde extérieure du Palais, il y a eu quel-que lois tles gens qui ont réussi à a passer ».Je me souviens d'un personnage qui ressem-blait étonnament à Sir Ernest Cassel et qui par-vient une fois à passer tous les fonctionnaires età^ pénétrer jusque dans la chambre royale. SirErnest était du très petit nombre des intimesdevant qui toutes les portes étaient ouvertes.L'imposteur était venu demander l'assentimentroyal à quelque concession étrangère refuséepar le ministère des Affaires étrangères. Bienqu'ennuyé de l'incident, le Roi en rit plus tardet sans doute, le grand financier s'en amusaaussi.

,*

* *Notre monarque actuel est peut-être le plus

facile à garder que je connaisse. 11 travailletranquillement, suit exactement son program-me et ne provoque jamais de souci à son entou-rage. Le roi Edward eut renversé tout un proto-cole pour causer à un cantonnier sur une route,pendant vingt minutes, échanger une histoireavec lui, donner quelques cigares et lui presserquelque billet dans la main ; tandis que les no-tables de la localité l'attendaient sur les mar-elles de l'Hôtel de Ville.

Le Prince de Galles est aussi difficile à gar-der. En France, quand il était fréquemment ex-posé au danger, ma tâche n'était pas une siné-cure. El le prince ne voulait pas être gardé ; ilvoulait se joindre aux soldats et non se sentirpiloté. Et tous les matins, le Prince et moi, nousavions un duel de passes spirituelles.

Ensuite, tout le ijour, il cherchait à m'esqui-ver ; de mon côté je redoublai de surveillance;nous jouions sans cesse à cache-cache. Il savaitparfaitement que mon devoir m'obligeait à fai-re un rapport de ses mouvements et plus d'unefois, quand il avait réussi à me « semer » pourtoute une matinée, il me disait, le soir, en riant :« Eh bien, Woodhall, je vais vous aider mainte-nant à faire votre rapport ».Dans tous les milieux du Palais, on considèrele Prince 'de Galles comme un second Roi Ed-ward, sous bien des rapports. Le feu Roi avaitdes opinions arrêtées sur la nécessité d'unesurveillance protectrice et il s'en ouvrit un jourau Roi d'Espagne, qui lui non plus n'aime guèreque 1 on monte la garde autour de lui. « Aprèstout, disait le roi Edward, ce sont de bons gar-çons. Je les aime beaucoup et je ne sais paspourquoi ils n'auraient pas aussi la chance devoir au pays i>.Lorsque des princes étrangers visitent l'An-gleterre, des détectives du service spécial sontde suite attachés à leurs côtés. Je me souviens•dune émotion personnelle, sous ce rapport.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

C'était lors des funérailles du Roi Edward, etj'accompagnai le Kaiser à la gare de LiverpoolStreet, à son départ. Quelque Allemand qui étaitprésent, se préparait à lancer un morceau defonte de fer, de deux ou trois kilogrammes, toutdéchiqueté, à la tête du Souverain allemand. Onl'arrête à temps, et son excuse fut qu'il voulait« montrer » au Kaiser un échantillon de fonteobtenu d'un minerai particulier.

Quand on fit voir à l'Empereur, l'échantillonen question, il eut un rapide regard circulairesur la foule, comme s'il cherchait l'individu enquestion ; un regard qui indiquait le genre deréception qu'on lui aurait réservé en Alle-magne.

Les ministres, les hauts fonctionnaires et tousles hommes d'Etat étrangers en visite, sont éga-lement « surveillés » par des policiers de ladivision spéciale de Scotland Yard, détachésselon les circonstances qui se présentent.

Mais les détectives qui protègent et gardentle Roi et le Prince restent toujours à son serviceet ne sont jamais changés. Ils deviennent plusque des détectives ; ils sont parfois des confi-dents et on leur confie souvent la charge de pe-tites commissions confidentielles en dehors deslimites de leur devoir officiel.

Tous droits réservés : ANGLO-AMÉRICAN N.S.<?

Les stations thermales du Maroc

Sidi-Harazem

Devant les maux multiples dont souffre lapauvre humanité, nous ne savons que nous la-menter, en déplorant la perfidie de la nature.Pour l'observateur cette perfidie procède d'unéquilibre, car la nature est en même tempsbienfaisante puïsqu'en nous affligeant des mauxelle nous donne toujours simultanément lesmoyens de les guérir

.A nous de savoir trouver ce remède placé àcôté du mal par la généreuse nature, et de sa-voir nous en servir.

L'instinct de conservation a toujours poussél'homme à rechercher les moyens qui peuventcontribuer à soutenir son physique dans la lut-te pour l'existence.

C'est ainsi qu'il a pu depuis longtemps contrô-

Le Maroc Pittoresque. — Aux environs de Fès : le village de Sidi-Harazem.

1er la vertu des eaux qui naissent comme parmiracle pour atténuer et supprimer les souf-frances physiques qui sont le lot ordinaire desêtres vivant disséminés sur toute la surface duglobe terrestre.

Au Maroc, dès le début de la colonisation, ona recherché les moyens qui pourraient contri-buer à soutenir le physique des colons, dépri-mé par les rigueurs du climat, l'infection con-sécutive à une inadaptation alimentaire, lesfièvres paludéennes, etc..

Il convenait de demander, ces moyens à lanature même. Et les gens avisés ont trouvé aupremier rang de ces ressources thérapeutiques,les richesses hydro-minérales qui sont pour ain-si dire incalculables sur le sol marocain.

En peu d'années, de nombreuses sources fu-rent prospectées, qui toutes apportaient leurséléments à la guérison des misères physiologi-ques.

Les Indigènes n'avaient pas, comme bien onpense, attendu cette prospection, pour connaî-tre ces sources autour desquelles flottent de

\ belles légendes qui expliquent et illustrent desI qualités bienfaisantes île leurs eaux.

A Fès, la source de Moulay Yacoub, qui sort| à f)(i" avec un débit de 30 litres à la seconde,i ne doit le jour qu'à l'intervention divine. C'est

du moins la fable qui s'est accréditée auprès despopulations indigènes, qui l'affirme.

Moulay Yacoub, partait pour un pèlerinage à| la Mecque, lorsqu'il sentit en cours de route,

Le tombeau du Saint. Photos Chnmbon.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

son corps se couvrir d'ulcères. Désespéré de nepouvoir continuer son chemin vers le lieu saint,il implora la grâce divine, avec tant d'onction ettant de foi, qu'il vit aussitôt sourdre à ses piedsl'eau bienfaisante qui le guérit.

Toutes les sources thermales du Maroc ont,à différents degrés, des vertus bienfaisantes.

Nous avons à coeur aujourd'hui de parler,plus spécialement de celle de Sidi-Harazem. Si-di Harazem ? oui Sidi-Harazem, mais ne faitespas de projets de vacances pour cette station,vous seriez déçus.

Sidi-Harazem ce n'est pas le présent, c'estl'avenir.

El nous ne parlons de ce site pittoresque queparce qu'il mérite d'être classé parmi les sta-tions thermales du Maroc qui ne doivent pasêtre plus longtemps méconnues.

Sidi-Harazem n'est qu'à 15 kilomètres de Fès.Les estiveurs qui habitent Fès et veulent se

rendre à Sidi-Harazem sortent de la grande vil-le par la porte de Bab-Fetouh. Ils descendentdans la vallée du Sebou en traversant les pentesboisées d'oliviers qui dominent le fort Mas, puisle Dar Ben Amar. A mesure qu'ils vont, le pay-sage se dénude. Seules conservent de la fraî-cheur les terres basses qui sont irrigables.

A 12 kilomètres de Fès, l'oued Sidi-Harazemcoule d'un vallon qui, à 13 kilomètres, se res-serre brusquement et forme une gorge profondeet verdoyante.

Puis, au quinzième kilomètre, Sidi-Harazemparaît. C'est un tout petit village berbère com-posé de huttes faites avec de la terre et desbranchages, comme on en rencontre souventidans les bleds.

Ce village doit être un village « tabou », carpresque chaque hutte est couronnée d'un nidde cigogne. ,La présence de ces nombreux oi-seaux sur les masures donne à ce petit villageun caractère gracieux et une atmosphère desécurité.

Au-delà du village, on remarque un bosquettouffu de palmiers-dattiers. Ces palmiers auxombrages épais forment un coin délicieusementfrais. Les eaux coulent doucement au milieude cette verdure. Parmi les arbres verts, sedresse, d'une blancheur éclatante, une sorte demarabout : c'est le tombeau du saint qui a don-né le nom au village et qui vivait au xn" siè-c'Je dans ces parages.

Près du tombeau une source d'eau chaudesort de terre.

Cette eau a une température de 35 degrés.Elle est riche en gaz carbonique.

Jusqu'à ce jour, seuls, les indigènes fréquen-tent régulièrement ces eaux qu'ils utilisent d'unefaçon rudimentaire.

On a comparé la qualité de ces eaux auxeaux de Vais : elles produisent les mêmes ef-fets.

Pourquoi les Européens ne profiteraient-ilspas des bienfaits que 'la nature donne généreu-sement à ceux qui viennent jusque-là ?

C'est qu'il n'y a rien à Sidi-Harazem qui don-

L'oued coule limpide dans des bosquets de palmiers.

ne le confort auquel les Européens sont ac-coutumés.

Des baigneurs qui ignorent la vertu des eaux thermales.

Le Syndicat de Tourisme de Fès s'est émude cette situation : mais il a fort à faire.

Fès se trouve être le centre des stations ther-males les plus importantes du Maroc : Ifrane,Moulay-Yacoub, Sidi-Harazem, etc. Et le Syndi-cat d'Initiative n'a pas les ressources suffisan-tes pour couvrir les frais qu'entraînerait l'a-ménagement d'une hôtellerie dans chacune deces stations.

Seul, le Crédit thermal, qu'essaient de consti-tuer les hommes qui, en France, considèrentque les stations thermales sont une grande ri-chesse pour le pays qui les possède, pourra per-mettre les gros travaux que chacune d'elle né-cessitera.

Sidi-Harazem pourrait, si on le voulait, rece-voir, dès maintenant la visite des baigneurs.C'est la station thermale qui provisoirement,nécessite le moins de frais d'installation. Unhôtel n'est pas nécessaire : les hôtels de Fèsse trouvent à 15 kilomètres de là.

Une simple buvette suffirait. Quelques bancsinstallés dans le bosquet de palmiers permet-tront aux buveurs d'eau un repos tranquille en-tre deux buvées.

Et quand on verrait défiler, chaque jour,quelques automobiles vers ce petit Vais maro-cain, un établissement de bains, si rudimentai-re qu'il soit, s'installerait vite...

Les débuts de Vais, en France, ne furent pasplus rapides. Et l'avenir de la station de Sidi-II irazem serait d'autant plus assuré que, grâceà la facilité des transports elle ne serait qu'unfaubourg de Fès.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREh

Marrakech, l'une des villes les plus curieuses du Maroc: les remparts.

MARRAKECH. — Dans le palais cie la Hahia, la cour intérieure.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

M. Jean Baldoui

Il est des peintres qui sont de merveilleuxartisans, sachant utiliser au mieux du leurs in-térêts, les ressources d'un métier dont ils con-naissent toutes les ficelles, les trucs et les pro-cédés.

Ils ont en mains le moyen de faire des oeuvresd'art, comme le ferblantier a dans les siennesle pouvoir de transformer une plaque de zincen une baignoire ou un passe thé.

Les oeuvres de ces peintres sont bien équili-brées, harmonieuses même, tout se tient, et rien

M. Baldoui, artiste peintre.

n'y manque, sinon cet élément indéfinissablequi donne la vie à la peinture.

Pour obtenir l'effet qu'il veut traduire, lepeintre n'a qu'un moyen, toujours le mêmequoique infiniment varié dans ses résultats :la touche. Mais la touche appartient au senti-ment plus qu'à la main. Elle ne s'apprend dansaucune école. Nous ne voyons pas très bien unmaître donnant les règles de l'inspiration à ses

Chibat, femme marocaine.

élèves, ou indiquant la meilleure façon de s'yprendre pour devenir un génie.

Est-ce à dire que le peintre peut se passerd'études, non, car dans l'art, et dans la peinturesurtout, le métier est un facteur essentiel.

Nous avons pu le vérifier devant les splendi-des productions que M. Baldoui a exposées du30 mars au 7 avril, dans le pavillon de la Ma-mounia, à Rabat.

Mais, M. Baldoui n'a pas (pie du métier, il a

La Mzoha.

aussi cette flamme dont nous parlions tout àl'heure, et qui donne à ses oeuvres une qualitéexceptionnelle.

M. Baldoui est un véritable artiste.Membre de la Société Coloniale des Artistes

français, de l'Association des peintres du Ma-roc, et de la Commission des Beaux Arts pourl'Exposition coloniale de Paris 1931, M. .1.

Baldoui a iinc activité artistique féconde.Nous devons féliciter le Gouvernement du

Maroc, d'avoir placé à la tète du Service desArts indigènes, l'artiste fin et érudii qu'est M.Baldoui. Jamais choix ne fut plus heureux.

Mogador, beauté touristique

Certaines grandes villes du Maroc attirentchaque année, à grands renforts de publicité,de nombreuses caravanes touristiques. Pourdes raisons que nous n'exposerons pas ici, Moga-dor n'est jamais compris dans le programme im-posé à ces visiteurs ; doit-on en conclure quela Région manque d'attraits ? Rien ne seraitplus faux.

En dehors de la ville même de Mogador oùles vestiges de l'occupation Portugaise offrentmn gros intérêt, les promenades ne manquentpas, tant au bord de la mer que vers l'intérieur.Quelques heures d'automobile et nous voici sur

l.i piste-circuit de la vallée d'Aïn el Hajar ; autravers, la piste serpente de vallon en vallon,aussi loin que la vue s'étende, ce ne sont qu'ar-bres et arbustes au milieu desquels se dessinepar endroits la silhouette blanche d'un mara-bout.

Après quelques kilomètres, c'est la grandedescente à flanc de coteau vers la vallée de l'Aïnel Hajar, D'immenses arganiers abritent lesgourbis des indigènes qui pratiquent la cultu-re maraîchère dans ce couloir que dessert uneségia. Un arrêt sous ces frais ombrages unifor-mément verts toute l'année ; et c'est à nouveaula piste, plus aride maintenant, jusqu'à sa jonc-lion avec la route de Saffi.

En quelques heures seulement, voilà une ma-gnifique promenade terminée qui vous a donnél'illusion d'un court séjour dans la métropole.

Là ne s'arrêtent pas les beautés naturelles dece pays, les amateurs de panoramas grandioseset aussi d'émotions vives, ont la ressource de laroule d'Agadir, chemin de montagne aux vira-ges un peu courts et transformé en pistes encertains points, telle pourrait être la définitionde la roule d'Agadir ; mais ces difficultés depassage disparaissent vile (levant la vision uni-que qui s'offre aux voyageurs que les rigueursdu règlement n'ont pas contraints à rebrousserchemin. Le paysage est d'autant plus beau qu'ilest varié et peut de ce fait répondre à tous lesgoûts : Plaines, montagnes boisées, cornichessurplombant la mer, passage au bord de mer,rien n'y manque. Au bout, c'est l'arrivée surAgadir, la ville promise au climat sans pareil.

I.e Marché de Bab-Mahrouk.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

tn SavoieDes lacs bleus aux montagnes blanches

Depuis 9 années la Compagnie des chemins defer P.L.M., dans un but de propagande tou-ristique et de vulgarisation, organise dans lesprincipales villes d'Algérie, de la Tunisie et duMaroc des Conférences avec projections ciné-matographiques sur le Tourisme en France.

Tour à tour il a été parlé de la Boute des Al-

pes et du Jura, des Stations thermales et cli-matiques du Réseau P.L.M. et de l'Auvergne.

Cette année la Conférence avait pour objet« Promenade en Savoie ; Des Lacs Bleus auxmontagnes blanches ».

M. Robert Burnand, conférencier.

M. Robert Burnand, ancien élève de l'Ecoledes Chartes, conférencier éminent en mêmetemps qu'aimable gourmet, avait été choisi pourparler de cette merveilleuse région touristiqueoù tous les ans affluent les habitants de l'Afriquedu Nord.

Dans une causerie très appréciée des auditeursM. Robert Burnand définit tout d'abord fort

M"" Suzanne Petit.

spirituellement le rang que doit tenir la gour-mandise dans les qualités du coeur et de l'es-prit de tout homme bien né.

Il trace une rapide esquisse de l'histoire dela Savoie ; dépeint l'attrait des grandes villeset le charme des plus petits hameaux à quelqueépoque de l'année qu'on les envisage car desdécors nombreux se succèdent et se superpo-sent sur les mêmes emplacements.

Avec une amusante bonhomie le conférencierparle des vertus savoyardes qui font de tous les

Paysage de Savoie : Chamonix et le Mont Blanc.

savoyards des hommes solides et vigoureux quiparlent peu car ils connaissent le prix dutemps mais possèdent très subtilement le sensprofond de l'ironie et de la bonne humeur.

Par une innovation heureuse l'organisateur desconférences P.L.M. avait agrémenté la confé-rence par de vieilles chansons locales harmoni-sées par M. Morisson, chef d'orchestre duThéâtre de l'Albambra et exécutées par la déli-cieuse artiste du Théâtre de l'Alhambra, M"c Su-zanne Petit, dans le costume seyant de Taren-taise :

La Chanson du Duc de Sauqlc.Chanson d'amour.Le Petit Ramoneur, etc..Après un court entr'acte pendant lequel l'Har-

monie P.L.M. sous la direction de son chef Siac-ci, harmonie composée exclusivement de che-minots, lit entendre les meilleurs morceaux deson répertoire.

D'excellentes vues cinématographiques :

La Savoie en hiver.Les Sports d'hiver au Mont Bevard.Impressions de Savoie.Au-dessus du Mont-Blanc en avion,

permirent aux invités de la Compagnie P.L.M.de faire un voyage merveileux au pays des gla-ces alpestres.

Le Tout Alger des réunions mondaines setrouvait à l'Alhambra.

A côté des personnalités officielles, les repré-sentants des organisations touristiques, lesmembres de la Société des Savoyards sous laconduite de son distingué présider. M. Morard,de nombreux ofliciers, des membres du HautClergé, tout ce qui dans la capitale constituel'élite intellectuelle et sociale de la Colonie.

Il faut pour de telles initiatives louer sans ré-serves la Compagne des Chemins de fer de Pa-ris à Lyon et à la Méditerranée qui sous les

hautes directives de son éminent directeur gé-néral M. Margot fait connaître à tous les Algé-riens les beautés de la Mère Patrie, affine leuréducation touristique et développe en eux legoût des beaux voyages.

Alger la nuit

De lu rade qui dort ne s'élève aucun bruit.Le silence a gagné les mers mystérieuses ;Et les coteaux, remplis de lumières rieuses,Sur les noirs alentours scintillent dons lu nuit.Seuls, quelques promeneurs pur ce calme séduits,Sont venus savourer la paix délicieuseQui moule de la mer fraîche el silencieuseAux larges quais déserts superbement construits.Les faubourgs, étages sur les collines sombres,D'innombrables clartés illuminent les ombresEl jettent de là-haut mille feux rayonnants.Le porl est encombré de barques cl de voiles,El toutes les lueurs des montS environnantsSemblent former autour un parterre d'étoiles.

Alger le jour

Par-dessus les grands quais, ton porl laborieux,Comme pour surveiller de loin l'onde féline,() magnifique Alger, de. la blanche collineTu dresses sur la mer un front mystérieux.Mais sur quoi fixes-tu Ion regard curieux ?Est-ce sur la splendeur du soleil qui décline ?Serait-Ce le baiser de la vague câlineQui l'occupe, ou l'effort <ln ressac furieux ?

Que regarilcs-lu donc d'une telle insistance ?Sonl-ee les cormorans ? Les bateaux en partanceQui vont vers l'inconnu, lourds de leur cargaison ?

Non ; c'est pour saluer — invincible attirance l —Les vaisseaux qui, joyeux, montent à l'horizonEt viennent apporter un peu de notre France.

EDOUARD PORTAIS

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Le Salon des Orientalistes

Le salon annuel des peintres orientalistesvient de s'ouvrir. Inauguré en grande cérémo-nie par M. le Gouverneur général, le vernissagefut une très belle fête qu'honorèrent de leurprésence toutes les personnalités marquantes dela cité.

Parmi les nombreux visiteurs, nous avons re-marqué : M. le Général Naulin ; l'amiral Bouis ;

MM. Thirion, Sabatier, Antoni, De Buzon Ma-rias, De Buzon Camille, Deckers, Deshayes, Fe-nasse, Fernez, Berlier, Capdevielle, Herzig, Pi-neau, etc., etc..

Malheureusement le local est assez mauvais etle groupage des oeuvres exposées s'en ressent aupoint qu'il semble accompli au hasard et plu-tôt en désordre.

R est de très belles oeuvres, mais il faut lesrechercher à travers un classement mauvais etdans un mélange de tous les genres. Quelquesenvois paraissent remarquables, celui de Fernez,de Marius de Buzon, du jeune Chevalier plein debelles et magnifiques promesses déjà en partieréalisées, celui du sculpteur Dideron, dont lesbronzes bien équilibrés et traités largement sontune réplique heureuse à ses très beaux dessinsqui font un peu penser à la technique de Michel-Ange ; celui de Cauvy, qui a modifié quelquepeu sa manière ; celui de Rochegrosse, avecune toile qui cesse d'être cette fois de la pein-ture littéraire pour devenir de la peinture phi-losophique ou même sociale.

A. X.

Les Courses de Rabat

Autant que l'Algérie, sinon plus, le Maroc estun pays d'élevage et quelques races de chevauxy ont acquis une juste notoriété. On connait aus-si les qualités des Marocains des plaines et lesprouesses, tout comme nos indigènes des Hauts-Plateaux, qu'ils savent accomplir dans l'art del'équitation. Bien d'étonnant alors à ce que lescourses hippiques connaissent au Maroc unénorme succès de curiosité et de très vif inté-rêt. Les éléments indigènes de la population,comme nos militaires et nos colons les suiventavec une attention passionnée. La réunion an-nuelle du Grand Prix fut donc un événementsportif et un événement mondain. Sa Majesté leSultan et M. le Résident général honorait de leurprésence cette belle fète au programme aussiabondant que varié. Tous les personnages offi-ciels de l'entourage de S. M. le Sultan, les of-ficiers généraux de l'année, les hauts fonction-naires, les hautes personnalités, toute la poula-tion de Rabat et une grande assistance d'étran-gers accourus pour la circonstance s'y pressaienten foule.

A trois heures arrivaient S. M. le Sultan et leRésident général. Et les épreuves conunencè-

ALGEB. — M. Bordes inaugure le XXX" Salon des Orientalistes. Pi>°to Eichacker.

RABAT. — S. M. le Sultan et M. Saint se rendent à la tribune des courses.

Le gagnant du Military des Officiers pendant la course d'obstacles. Photos Schmttt.

rent. Peu prévus les résultats surprirent, tousles favoris se faisant battre et les prix étant em-portés par des outsiders. Il en fut de même duGrand Prix dont l'issue, pareillement inatten-due provoqua l'étonnement général. Biwdigalaet Palais qu'on donnait comme les meilleurschevaux ne purent déployer leurs qualités. C'estChanteloup qui emporta le prix, tardivementmenacé par Patois, dont la belle reprise et l'im-pressionnant effort final se produisit trop tar-divement.

Au pesage, le propriétaire de Chanteloup,M. Montagne fut vivement félicité ainsi que lejockey Kerlazza.

Le sleeple-chase militaire qui suivit et quidemeure à Rabat comme partout l'épreuve pré-férée du public ne produisit pas non plus lesrésultats qu'on escomptait. Bon-Rass, le favori,ne put s'adjuger (pie la quatrième place. Deuxchutes heureusement sans gravité nous valurentquelques secondes d'émotion.

On peut tenir comme très heureux et es-compter les plus fertiles résultats de la consta-tation que voulut bien faire M. le Résident gé-néral de l'état néfaste et délabré des tribunesel locaux de l'hippodrome. Il est probable quel'année 1930 verra à Babat l'inauguration d'unhippodrome en rapport avec la beauté du site,la qualité de la pisie et la beauté sportive desépreuves qui s'y disputent plusieurs fois par an.

S.

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L'AFRIQUE DU NORD I L L U S T R K h

Les Courses automobiles de Staouêli

Réflexions sur les coureurs Nord-Africains

Les Grands Prix automobiles d'Algériedont on doit la création comme l'organisationà quelques dévoués sportsmen appartenantà la commission sportive de l'AutomobileClub d'Algérie, MM. Robert Brossettc, Rey,Mouraret et Merchika, me paraissent avoirconquis désormais la classe internationale.Songez plutôt à l'énorme foule déplacée di-manche dernier, aux six mille voitures immo-bilisées dans les garages : ce sont là chiffresd'une singulière éloquence quand on lesrapproche de ceux qui correspondent auGrand Prix de l'Automobile-Club de Franceet qui ne sont point supérieurs. Bientôt, sansdoute, et cela est inévitable, on constateral'heureuse influence de ce meeting, s'il estannuel, quant au développement du tourismeen Algérie. Ce sont là conséquences norma-les et régulièrement constatées. Il faut se sou-venir de tout ce que la Sicile, autant direinconnue avant 1905, doit à Vinccnzo Floviocomme à l'annuelle Targa. Le commerce al-gérien de luxe comme le commerce automo-bile éprouveront bientôt les mêmes effets ;M. Brossette et ses amis auront bien méritéde ce merveilleux pays, ah ! que nous Fran-çais, ne connaissons point assez.

Le pesage. l'Uni» Dussnult.

J'étais personnellement heureux de voirde près certains coureurs algériens, non pasLehoux que je connais depuis longtemps, cldont la valeur m'est connue, mais j'ai eu cetlejoie de trouver un homme d'une classe supé-rieure, Seyfried : que n'a-l-il vingt ans demoins, comme on aurait eu plaisir à lui faireconfier un volant de voilure très rapide :

mais Seyfried est un commerçant, un méca-nicien expert qui a dépassé la quarantaine etdont la vie est faite. J'ai rarement rencontreUn pilote aussi précis, préparant aussi biensa course et son véhicule et dont la posses-sion de soi atteigne un si haut degré.

Vous avez également en Habib, un hommede réelle valeur : bien assis sur sa motocy-clette, adroit dans ses manoeuvres, il témoi-gne enfin d'un courage certain.

Mais tous vos jeunes champions sont auda-cieux, parfois à l'excès, dirait-on, si nous nesavions qu'un métier aussi dur que celui decoureur nécessite précisément le courage, lavaillance ; il faut ce que nous appelons« prendre du risque ». Algériens et Tunisienssavent là-dessus faire lout le nécessaire.

Je ne puis les nommer lous ; ils m'en excu-seront. Cependant des hommes comme Jolv,Vincent!, Jacquin, Bonville, Cloître, possè-dent l'étoffe (le grands champions. Il fautleur donner l'occasion de se manifester. Dansce domaine également, l'Automobile Club,que préside M. Tracol, saura celles faire ce

Vue générale des tribunes et des loges pendant les courses.

qui convient. Le succès des Grands Prix 1929m'en est un sûr garant. C. FAHOUX.

ImpressionsLes grands prix automobiles de vitesse ?— Une ruée infernale de fous sur des boli-

des déchirant de l'acier, disent les profanes.—• La virtuosité d'un pilote et plus encore l'en-

durance d'un moteur, disent les sportifs.Une réputation énorme s'attache aux grands

prix automobiles de vilesse. Ici comme ailleursils fascinent également les gens chics et le po-pulaire. Et tandis qu'aux tribunes d'honneur,dans les loges, au pesage, c'est une floraisonde robes de crêpe de Chine, de manteaux opu-lents, d'ombrelles multicolores, d'uniformeschamarrés ; en dehors du circuit : dans les ar-bres, sur les coteaux voisins, aux places où l'onne paye pas, c'est un rassemblement compactde rebelles 1res simples, de casquettes, de ché-chias.

Epreuve sportive, rendez-vous du beau mon-de, but de promenade dominicale, altractiondangereuse, victoire humaine sur (la matièreinerte, rassemblement de badauds, qu'est-ce aujuste ? Ilien de lout cela et un peu Je tout celaque dominent le bruit des monstres faisant duILS de moyenne, la grosse voix du haut par-leur, les crépitements des bravos et, parfois, lesilence du public assistant, angoissé, au magis-

I.choux, sur Lorraine, Ici-mine son premier tour. Photos l'.lcliackpr.

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10 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

tral tête à queue d'un racer qui rate le virage.Sur la route conduisant au circuit, des autos

s'échelonnent sans fin. A les voir on dirait qu'ona mobilisé tout ce que l'Algérie compte de véhi-cules à moteur. Une Rols-Boyce prudente estdoublée par un tacot poussif. D'autres, d'au-tres voitures aux marques les plus diverses laprécèdent ou la suivent.

Sans crier gare la publicité ingénieuse nousguette et nous surprend. Sur les murs des mai-sons, au tournant du chemin, sous forme d'af-fichés, de banderolles, de tour eiffel lumineu-se, d'arc de triomphe, de sphérique, de montrecolossale, d'entassement de caisses, de camionset de distributeurs d'essence groupés, elle dit lesmérites de Lampo, de Shell, de Deering, d'ac-cessoires connus. Mais voici la police de la rou-te. Des soldats, des gendarmes polis et fort ai-mables ralentissent, canalisent et guident leconvoi sans fin. A la vue des képis, les chauf-fards sont prudents aujourd'hui. On arrive.Sous les eucalyptus de la Bridja les voitures segarent par milliers, leurs occupants se hâtentpour atteindre les places retenues.

— Vos cartes s'il vous plait ? Par ici les tri-bunes d'honneur, de ce coté le pesage, avanceztout droit pour les loges. Annoncent des por-teurs de brassard écarlate. Le flot des assis-tants s'écoule.

Aux tribunes le public paraît un peu déçu. Ilestime qu'on l'a trop éloigné de la piste.

— La raison, nous dit M. Tracol, c'est quenous avons voulu éviter des accidents possibles.L'an prochain nous nous efforcerons de situernos tribunes à la suite des loges.

A l'endroit d'où partiront bientôt les mons-tres la colonne des chronométreurs se dresse. Voi-ci les hauts parleurs qui, grâce à de nombreux Joly, sur Bngalti, vient de passer Ducastaing, sur Ariès.

Seyfried, sur Salmson, devant les tribunes. Plioto F.lclinckcr.

encouragements. Et la foule, une foule enfiévréen'a d'yeux et de voix que pour eux. A côté desamateurs de fortes sensations qui, sans oser ledire, sont venus pour assister à un écrabouilla-ge qui fort heureusement ne se produira pas, ily a des partisans fanatiques, de tout âge, deJoly, de Lehoux, de Bonville, de Cloître, de Du-pont.

Une dame qui a misé sur Joly déclare :— Moi je voudrais que Lehoux perde. Il adéjà assez gagné de courses comme cela.Un gosse de huit ans venant d'acheter unsandwich annonce à sa maman :

— Bonville n'est pas comme moi hein ? Ilne s'est pas encore ravitaillé.

Il y a aussi les spécialistes qui entendant unmoteur bafouiller au passage assurent que ledéfaut de l'entraînement c'est de sonner les mo-teurs avant la course. Et il y a enfin les cou-reurs malheureux devenus spectateurs par forceAprès avoir dû abandonner par suite d'accidentl'un d'entre eux me confie froidement :

— J'ai fait un tête à queue complet, je mesuis renversé dans le fossé en sortant de Staoué-li. C'est dommage car ça tournait bien.

Mais que devient Pao ? Depuis un long mo-ment je n'ai plus revu son Amilcar.—-lia du rentrer dans le décor, affirme unadmirateur de Bugatti.

:: *L'heure s'allonge et les tours diminuent. De

temps en temps des pilotes abandonnent lâchés

voitures en courses, A côté le ravitaillementavecses mécanos, ses distributeurs d'huile, d'essen-ce, ses arrosoirs d'eau apparaît. Sur la piste descommissaires s'affairent autour des futurs par-tants, le commandant Pujol chargé du serviced'ordre donne ses dernières instructions. L'heu-re du départ approche, les concurrents se pla-cent. Attentifs au signal ils attendent l'instantde pouvoir s'élancer. Un geste. Les moteursvrombissent, une pétarade insoupçonnée sur-git des pots d'échappement et c'est l'envol desbolides vers la victoire ou vers le capotage.Lehoux part le premier suivi de près par toutune meute acharnée à sa perte et puis tout dis-parait absorbé par la route.

— Les voici, je les entends ! — Annoncemon voisin. Non c'est seulement le vent quiapporte des bouffées de bruits de moteurs es-caladant la côte. Peu après une auto apparaît,c'est Lehoux. Il descend vite, vite et aborde levirage de la Bridja.

— 0 pourvu qu'il ne le loupe pas, murmureune petite dame. Bravo, très bien 1

Et l'engin redressé et rageur s'élance de nou-veau.

Voici une autre machine, une troisième. Lameute au grand complet aborde le tournantsans soucis du danger.

***

Ils tournent, ils tournent, les coureurs récol-tant au passage des bravos, des critiques, despostes téléphoniques échelonnés sur le circuit,relateront les péripéties des courses. Voilà letableau d'affichage indiquant la position des Boyriven, sur Omega-Six, va prendre le virage de la Bridja. Pliotos Dessnult

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE lt

par leur moteur. D'autres se ravitaillent, quel-ques-uns progressent et rattrapent sur leursconcurrents. Le vainqueur se dessine, la nuitvient doucement.

Les tribunes se vident de spectateurs lassésd'attendre un résultat qui approche pourtant.Des porteurs de gerbes traversent rapidementla piste. Attention, plus que deux tours, plusqu'un. Le voilà, le voilà crient les fanatiquesqui se riant de la fraîcheur du soir et dresséssur leurs chaises acclament, ovationnent l'hom-me et la mécanique qui, ne formant plus qu'unemême chose, débouchent du tournant, franchis-sent à plein gaz, nerfs tendus, moteur exaspéré,la ligne d'arrivée. F. G.

** *

AutomobilismeLes Grands Prix d'Algérie ont obtenu un suc-

cès sans précédent.Joly, sur Bugalli, enlève le Grand Prix des

Voitures de Sport.Handley, sur Motosacoche, s'adjuge le Grand

Prix des Motos.Lehoux, sur Bugatti, renouvelle sa victoire

de l'an dernier et s'attribue le Grand Prix desVoitures de Courses.

Nos lecteurs trouveront ci-après le compterendu détaillé de ce que furent les deux magni-fiques journées au cours desquelles se dérou-lèrent pour la seconde fois en Algérie, les grandsprix de l'automobile.

D'un bout à l'autre, l'organisation fut parfaite.La régularité des épreuves ne laissa en rien àdésirer ; et nous devons féliciter sans réserveceux qui assumèrent la rude tâche de réaliser André Gallay, sur B igatli, prend le virage. Plioto Eieliackcr.

Bonville, sur Lorraine, dans une ligne droite. Photo Dcssault

pour la seconde fois en Algérie les splendidesmanifestations auxquelles a pu assister avec laplus grande facilité une aflluence considérable.Nous avons nommé, outre tous ceux qui de prèsou de loin collaborèrent à cette oeuvre magni-fique : M. Brossctte, le sympathique présidentde la Commission sportive de l'A.G.A. (S.A.) ;MM. Mourarct, Merchica et Bey qui, chacun auposte qui lui était assigné, se dépensa sanscompter en faisant preuve du dévouement leplus absolu.

Le chronométrage fonctionna superbement.M. Ladislas avait bien voulu en prendre la res-ponsabilité et il a droit ainsi que tous ceuxqui l'aidèrent il. ses délicates fonctions, auxéloges les plus vifs.

M. Charles Faroux, notre éminent confrère,fut un directeur des courses, à la fois ferme etbienveillant, merveilleusement servi par uneCompétence incomparable. Il sul toujours, puis-samment aidé par l'un des nôtres, M. CharlesSimian, agir au bon moment et aplanir tontesles difficultés. Qu'ils veuillent bien, tous deuxtrouver ici les remerciements de tous ceux quisurent apprécier l'Importance de leur lâche dé-licate entre toutes.

Nos remerciements vont aussi à M. le Gou-verneur général, à toutes les autorités et auxpersonnalités qui voulurent bien manifester parleur présence l'intérêt qu'elles apportent à l'Au-tomobile, facteur du Progrès, de la productionet du rendement de notre belle colonie.

Une foule de spectateurs, comme probable-ment aucune manifestation algérienne n'en vitjamais, garnissait, non seulement, les loges et

les tribunes cependant très vastes. Mais aussi lesespaces immenses qui s'étageaient en gradinsde chaque côté du virage de la Bridja.

Décrire, à la minute du départ des bolidespour la course de vitesse, l'émotion des 40.000spectateurs subjugués par les hennissements derage de ces 1.000 chevaux bridés et dominés parla volonté de leurs conducteurs ; dépeindre l'en-thousiasme de tous, lorsque trois minutes aprèsle départ, apparut sur la ligne droite en hautde l'ancienne Bridja à 180 km. à l'heure, lebolide bleu de Lehoux poursuivi par la meuteaboyant de toute la force des moteurs tournantà pleins gaz : c'est là une tâche à laquelle nousrenonçons.

Et quand pendant plusieurs tours, collant pres-que roue dans roue à la Bugatti de Lehoux,Dupont sur son Amilcar à turbo eut fait com-prendre la sublime beauté qui se dégageait descourses de vitesses, ce furent des tonnerresd'applaudissements qui marquèrent chacun despassages des deux valeureux lutteurs.

Le Grand Prix des Voitures de Sport, qui avaiteu lieu dans l'après-midi du samedi (i avril, réu-nissait 10 partants :

2 voilures Lorraine type 21 heures du Mans,avec comme conducteurs deux as réputés,Lehoux et Bonville ;

•t Amilcar, LIOO eme, pilotés par Dupont, Jac-quemont, Poa et Troltier ;

2 Chcnard, 1.500 eme, confiées à Klar et àPércz (dont une conduite intérieure, celle deKlar) ;

•1 Bugatti (dont 3 de 3 litres de cylindrée et

Joly arrive au ravitaillement.A la suite d'un éclatement le pneu de la roue avant droite a été arraché.

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12 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

une 1.500 cmc), aux mains de quatre fxcellentsconducteurs tunisiens : Joly, Gallav, Vicenti etRallo ;

1 Oméga six, 3 litres, confiée à un habitué dela victoire : Boyriven.

1 Salmson, 1.100 cmc. conduit par Seyfried ;1 B.N.C., 1.100 cmc. à turbo, piloté par Rou-

land ;Et enfin 1 Ariès, 1.100 cmc. avec laquelle le

bon conducteur algérois Ducastaing, faisait sesdébuts en course.

Après un démarrage superbe 'de Lehoux, sui-vi de près par Boyriven, le train fut très vif. Ildevait bientôt en résulter quelque déchet, puis-que dès les premiers tours Boyriven était endifficulté avec ses bougies ; Dupont était signaléen panne dans Staouéli et Jacquemond ne tar-dait pas à abandonner. Quand à Pao, au 18etour, il était victime d'un accident, dont il setirait indemne, mais hors de course.

Ce même tour était bouclé par Joly, en4' 1" 4/5, c'est-à-dire à la vitesse moyenne de107 km. 480 à l'heure.

Au 20" tour le classement était le suivant :1" Joly, 1 h. 27 m. 20 s. ; 2" Lehoux, 1 h.32 m. 52 s. 2/5 ; 3" Vincenti, 1 h. 32 m. 25 s. 2/5;4° Bonville, 1 h. 33 m. 34 s. 4/5 ; 5" Gallay, 1 h.34 m. 22 s. 3/5 ; C" Seyfried, 1 h. 38 m. 3 s. 1/5 ;7* Klare, 1 h. 38 m. 45 s. 4/5 ; 8° Boulland, 1 h.41 m. 47 s. ; 9° Trottier, 1 h. 44 m. 48 s. ; 10"Ducastaing, 1 h. 47 m. 21 s. 3/5 ; 11° Rallo,2 h. 41 m. 17 s.

Le 23° tour nous amenait l'abandon de Lehoux.La boîte de vitesses de sa voiture lui refusantdésormais tout service.

Tournant régulièrement en rattrappant 12 se- Rouland, sur B.N.C., qui fit une course remarquable de régularité.

Pérez, sur Chenard-Walcker, prend un virage. Vincenti, sur Bugatti, dans la montée de la Trappe.

condcs au tour sur Bonville, qui tenait la têtedepuis un certain temps, Joly faisait une coursesplcndide, cependant que dans les catégories in-férieures : Klar, Roulant, Seyfried, Ducastainget Trottier, rivalisaient de maîtrise et faisaientpreuve de qualités remarquables.

Quelques tours avant la fin, pour une malen-

contreuse panne 'de magnéto, Boulant se voyaitmis hors de course ; cependant que Joly, surBugatti terminait le parcours en s'attribuant leGrand Prix des Voitures de Sport, en 2h. 55' 35"2/5, à 98 km. 400 de moyenne, devant Bonville,sur Lorraine, à 2'44" et Vicenti, 3", sur Bugatti.

Klar, sur Chsnard, s'adjugeait la 1" place des

l.e déparl de la course des motocyclettes. Photos Dcssnult.

1.500 cmc. après avoir fait par sa grande régu-larité une très belle démonstration.

Quand à la catéogirc, 1.100 cmc, elle voyait lavictoire de l'excellent conducteur Seyfried, sursa Salmson, suivi de Ducastaing, sur Ariès etTrottier, sur Amilcar.

Le Grand Prix Motocycliste réunissait diman-che matin 28 engagés. Si la plupart d'entre euxportaient des noms bien connus de nos sportifsalgérois, et avaient montré maintes fois cequ'ils étaient capables de faire, tous les fer-vents de la motocyclette attendaient, avec uneimpatience qui grandissait à chaque instant, devoir aux prises avec nos valeureux amateurs,les deux as métropolitains

: Handley et Gaus-sorgues.

Dès le départ, les machines bondissent.Handley est accroché, mais il se dégage aussi-tôt très adroitement, et prend la tête.

Dès le 3" tour, à une vitesse moyenne de117 km. 500, il bal le record du tour établi parHabib l'année dernière. Et à chaque tour ilaccentue son avance.

Le 4" tour, à l'entrée du virage de la Bridja,nous vaut d'assister, après un formidable déra-rage sur un coup de frein, à un merveilleux re-dressement effectué par l'un de nos as algérois.

l'eu après, à l'entrée du même virage iin ac-crochage amène la chute, heureusement sansgravité, de Fraecs, le gagnant du Grand PrixMotocycliste de l'année dernière, et de Llorct.Pendant ce temps, dans les autres catégories,se déroule une lutte magnifique : Gaussorgues,en 350 cmc. ; Fornasero, en 250 cmc. el Laf-fnrguc, en 175 cmc. mènent li danse.

La fin de la course ne devait amener aucunchangcmenl dans l'ordre ci-dessus et le clas-sement à l'arrivée s'établissait comme suit :

CLASSEMENT (IKNKRAI.I" Handley {Motosacoché), moyenne 111 km.220, pneus Dunlop.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTKEK 13

2* Habib (Triuniph), moyenne 94 km. 850,pneus Dunlop.

3* Gaussorgues (Monet-Goyon), moyenne 86kilom. 590, bougies Gilardoni.

CLASSEMENT PAn CATÉGOHIE

Catégorie 175 cmc. — 1" Laffargue (Terrot),pneus Dunlop, bougies Gilardoni ; 2e Meslot (Mo-net-Goyon), pneus Dunlop, bougies Gilardoni ;3° Escriva (Monet-Goyon), pneus Dunlop, bou-gies Gilardoni.

Catégorie 250 cmc. — 1" Fornasero (Terrot),pneus Dunlop, bougies Gilardoni ; 2° Salamagne(Motosacoche) ; 3e Piéri (New-Map).

Catégorie 350 cmc. — 1er Gaussorgues (Monet-Goyon), bougies Gilardoni ; 2° Majorel (Monet-Goyon), pneus Dunlop, bougies Gilardoni ;3° Astoul (Terrot), pneus Dunlop, bougies Gi-

Catégorie 500 cmc. — 1" Handley (Motosa-lardoni.coche), pneus Dunlop ; 2» Habib (Triumph),pneus Dunlop ; 3e Taousson.

: *A peine la grande foule commençait-elle à

arriver au divers emplacements qui lui étaientréservés, qu'on entendait déjà le vombrissementdes moteurs des voitures de courses pre-nant leur galop d'essai.

Puis, le calme précédant l'orage. Sous lesordres du directeur des courses, les voitures serangent pour le départ en groupe.

C'est ainsi que prennent sucessivement leurplace :

Lehoux, sur Bugatti 2 litres à turbo ; Bignel

Handley et Fornasero reçoiventune gerbe de ileurs.

et Bonville, tous deux sur Bugatti 2 litresThécla; Ebherard, sur Bugatti 1.500 cmc, Thé-cila; Dupont, Cloître, Jacquin, Dcsvaux, surAmilcar 1.100 cmc. à turbo, et Avon, sur BNC1.100 cmc à turbo, au total neuf coureurs,dont le moins qu'on puisse dire est qu'aucund'cnlre-eux n'a l'intention de se laisser faire.

Dès le départ — celui de Lehoux, fou-droyant comme d'habitude, — le duel Bugatti-Amilcar se dessine. Et quand peu après appa-raissent dans le lointain, dans un vacarme in-fernal, le bolide bleu de notre champion, avecà ses trousses presque roue dans roue l'Amil-car de Dupont, on comprend la tactique del'équipe fameuse qui nous fit l'année dernièretrépigner d'enthousiasme.

Dupont, le plus vite et le plus casse-cou dela bande, va donner la chasse au championalgérois pour l'obliger à pousser à fond.

Si dans la mécanique de Lehoux quelquechose cloche un tant soit peu, c'est fini pourlui. Avec les autres, dont les machines sontcertes moins viles et surtout moins aplcs hsoutenir un long effort, eh bien ! on s'expli-quera.

Hélas, dès les dix premiers tous, nos appré-hensions se voient confirmées. Alors (pie lasplcndidc machine de Lehoux, merveilleuse-ment au point, non seulement lient le coupd'une façon remarquable, mais elle lui permetd'accentuer encore son allure endiablée el delaisser à Dupont tous les loisirs d'aller s'ex-pliquer... avec son moteur et avec sa boite devitesses devenus récalcitrants.

Et Lehoux boucle son dixième tour en 3'30"à l'allure record de 123 kil. 400 de moyennesur le tour. Le classement de l'épreuve à COmoment-là étant le suivant :

Lehoux, 35 m. 58 s. 2/5; Dupont. 30 m.12 s.; Bonville, 38 m. 12 s. 3/6, Cloître, 38 m.43 s.; Jacquin, 38 m. 52 s. 4/6; Eberhard,38 ni. 58 s.; Devaux, 13 m. 5 s. 2/5.

Au treizième tour, LCIIOIIN a doublé tous sesconcurrents et il a deux tours d'avance surDevaux.

Bonville, qui jusque-là avait tourné super-benicnl el même un peu vite pour sa machine,est en difficulté, On apprend peu après qu'ila |iassé une bielle au travers du carter de son

Handley, sur Motosacoche (vainqueur), pre nd un virage après avoir beaucoup ralenti.

Habib, sur Triumph,

L'Equipe Terrot: de gauche à droite; Laffargue, I", catégorie 175 cmc; Piancillc, Astoul,3", catégorie 350 cmc : Fornasero, 1", catégorie 250 cmc. Photos Dcssnult

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14 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

moteur vers Staouéli. Ce qui le met hors decourse.

Ebherard effectue ses tours avec la régularitéd'un chronomètre. A mi-course, il est seconddevant Cloître, Jacquin et Desvaux qui se sui-vent dans l'ordre.

Quant à Avon, divers ennuis, dont le mau-vais fonctionement du rupteur de sa magnéto,l'ont contraint à abandonner, de même d'ail-leurs que Bignel.

Cloître s'arrête et ravitaille au 21" tour etJacquin en fait autant au 24°.

Au 25* tour, Jacquin manque le virage de laBridja, bloque au débouché et réussit à gagnerson stand. La boîte de vitesses fait des sien-nes. On répare et il démarre à nouveau.

Lehoux s'arrête au 31" tour pour ravitailler.La rapidité avec laquelle s'effectue l'opérationnous montre une fois de plus avec quelle maî-trise il sait s'organiser.

Au 46° tour, Ebherard manque le virage enface des tribunes. 11 voile sa roue arrière gau-che contre le trottoir et continue.

Le tour suivant il passe avec de nombreuxratés. Ses .ravitailleurs l'incitent à continuer, ils'exécute et après un tour effectué péniblementdans de mauvaises conditions, il persiste dansl'erreur inconcevable qu'on lui fait commettreet il reste irrémédiablement en panne dansStaouéli perdant une course qu'il avait jus- j

qu'ici menée superbement.Et Lehoux termine en grand vainqueur

à la moyenne de 118 km. 080 à l'heure,une compétition clans laquelle il a dominé

M. Faroux s'entretient avec les Membres du Comité des Courses.A droite, M. Brossette, président.

par nos soins, de manière à pouvoir mesureravec une précision suffisante :

1° Le temps mis par les coureurs pour par-courir une base de 150 mètres de longueur endescente, se terminant peu avant l'entrée luvirage de la Bridja ;

2° Le temps utilisé à l'accomplissement d'uuparcours de 50 mètres de longueur faisant suiteà la base ci-dessus indiquée et comprenant en-tièrement le virage ;

3° Le temps nécessaire à effectuer en pleinepériode de reprise les 150 mètres d'une 3* ba-se située dans la ligne droite à la suite du vi-rage ;

4° Le temps mis par les concurrents poureffectuer le parcours de 350 mètres compre-nant successivement les trois éléments du vi-rage, c'est-à-dire l'arrivée dans la courbe, levirage et la sortie en ligne droite vers Staouéli.

Sur chacune des bases et pour chaque cou-reur dont l'allure paraissait intéressante, il aété relevé un grand nombre de mesures.

De temps à autre, était mesuré aussi le tempstotal d'un même coureur, sur les 350 mètres,représentant la totalité des parcours ci-dessus.Puis finalement, des moyennes ont été établiesen prenant pour chacun les cinq meilleurstemps.

Voici ces moyennes et le classement des cou-reurs en partant des temps les plus faibles :

1™ Base, descente avant le virage : Lehoux,6 sec. 4/10 ; Dupont, (i" 5/10 ; Cloître, 7" 2/10;Desvaux et Ebherard, 7" 5/10 ; Handley, surmoto, 7" 7/10 ; Jacquin, 8" 4/10 ; Bonville, 9"4/10Les voitures de courses en ordre de départ. Photo Dessauit.

de bout en bout n'ayant plus aucune chanced'être inquiété depuis le 11" tour.

Le classement s'établit alors comme suit :

CLASSEMENT GÉNÉnAL

1" Lehoux (Bugatti), 3 h. 2 m. 55 s., moyen-ne 118 km. 080, pneus Dunlop, jante basecreuse.

2" Cloître (Amilcar), 3 h. 27 m. 56 s., moyen-ne 103 km. 879, pneus Dunlop, jante base creu-se, bougies Gilardoni.

3° Jacquin (Amilcar), 3 h. 29 m. 20 s. 2/5,moyenne 103 km. 132, pneus Dunlop, jante ba-se creuse, bougies Gilardoni.

4" Devaux (Amilcar), 3 h. 39 m. 39 s., pneusDunlop, jante base creuse, bougies Gilardoni.

CLASSEMENT PAU CATÉOOIUE

Jusqu'à 1.100 cm3 1" Cloître (Amilcar), pneusDunlop, jante base creuse, bougies Gilardoni ;2" Devaux (Amilcar), pneus Dunlop, jante basecreuse, bougies Gilardoni.

Jusqu'à 1.500 cm3 : 1"' Jacquin (Amilcar),pneus Dunlop, jante base creuse, bougies Gi-lardoni.

Au-dessus de 1.500 cm3 : 1" Lehoux (Bugat-ti), pneus Dunlop, jante base creuse.

Nous avons pense qu'il pouvait être intéres-sant de mettre sous les yeux de nos lecteursune partie des observations qu'il nous a étépossible de faire sur la manière dont les con-ducteurs ont utilisé leur machine.

La descente vers le virage de la Bridja ; le-dit virage et une portion de la ligne droitefaisant suite au virage avaient été jalonnées

M. Bordes, Gouverneur Général, assiste avec intérêt à celle grande manifestation sportive.Photos Blehacker.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 15

2" Base, virage proprement dit : Bonville 4sec. 5/10 ; Avon, 5" ; Cloître et Ebherard, 5"2/10 ; Desvaux, Dupont et Handley, sur moto,5" 3/10 ; Habib, sur moto, 5" 4/10 ; Lehoux,5" 7/10 ; Jacquin, 5" 8/10.

3e Base C, reprise dans la ligne droite versStaouéli : Lehoux, 8 sec.; Cloître et Handlev,sur moto, 8" 9/10 ; Ebherard, 9" ; Bonville, 9"2/10 ; Desvaux, 9" 3/10 ; Jacquin, 9" 4/10 ;Habib, sur moto, 9" 6/10.

Le meilleur temps qui a été mesuré sur cha-cune de ces bases s'établit comme suit :V Base : Lehoux, 5 sec. 4/5.

2" Base : Bonville, 4".3e Base : Lehoux, 7" 1/5.Quant à la moyenne des temps pris sur les

350 mètres des trois bases, elle donne: Lehoux,20 sec. 1/10; Ebherard, 20" 9/10; Bonville etHandley, sur moto, 21" ; Cloître, 21" 5/10; Jac-quin, 21" 6/10 ; Desvaux, 21" 7/10 ; Habib,sur moto, 23" 4/10.

Le meilleur temps qui a été mesuré sur les350 mètres ayant été effectué par Lehoux. en19" 4/10 ; les meilleurs temps des autres con-currents ont été de 20" pour Bonville et pourEbherard ; et de 20" 3/5 pour Cloître.

Enfin, les vitesses moyennes mesurées sur la2° base, c'est-à-dire dans le virage ressortent àenviron :

40 km, à l'heure pour Bonville ; 36 km. pourAvon ; 34 km. 600 pour Cloître et Ebherard;33 km. 900 pour Desvaux, Dupont et Hand-ley ; 33 km. 400 pour Habib ; 31 km. 500 pourLehoux ; 31 km. pour Jacquin.

Et il résulte des enseignements ci-dessus, que Lehoux, sur Bugatti, 8 cylindres, prend le tournant de la Trappe.

Duponl, sur Amilcar, suit de très près Lehoux au 5' tour. PUotos Elchnckcr.

question passionnante ? Le centenaire permet-tra-t-il aux coureurs métropolitains les plus envogue de rouler sur le circuit de Boufarik l'anprochain?

Il est trop tôt encore pour répondre. 1930 se-ra, si nous en croyons certaines confidences,l'année la plus intéressante pour les grandesépreuves automobiles. 11 est certain que les di-rigeants de rAuloniobile-Club d'Algérie y pen-sent déjà beaucoup et (pic nous pourrons publierd'ici peu les grandes lignes d'un programme misau point.

C'est sur les belles routes de Staouéli quese dérouleront les grandes épreuves. A quelleépoques ? Pendant le début de mai. On ne sau-rait en effet exposer la réussite d'aussi gran-des manifestations au caprice du temps. Etc'est pourquoi, d'ores et déjà, nos météorolo-gisles vont se mettre au travail.

Nous saurons avant peu quels sont les épo-ques pluvieuses pendant ce joli mois. Et quel-les seront les journées qu'il faudra choisirpour éviter d'avoir la fâcheuse pluie quenous avons eue l'an dernier.

***La remise des prix aux vainqueurs]

du Grand PrixDans les locaux de l'Automobile-Club d'Algé-

l'entraîncmcnt des coureurs, qui consiste leplus souvent à lutter contre la montre sur letour complet du circuit, gagnerait à porter da-vantage sur l'étude rationnelle et systématiquedes élémcns principaux du parcours à effec-tuer.

Nous n'hésitons d'ailleurs pas à affirmerqu'avec sa même Bugatti, un conducteur de lavaleur de notre as algérois Lehoux pourraitréussir à gagner 7 à 8 secondes au tour et àaméliorer fortement sa moyenne.

Et nous incitons vivement à cette prépara-tion rationnelle tous nos as algériens, s'ils veu-lent être en mesure de pouvoir lutter avanta-geusement contre la formidable coalition descoureurs métropolitains qui courront lesGrands Prix d'Algérie, en 1930.

RENÉ PnÉvosT.***

En marge des coursesDe nombreux spectateurs, dont nous nous

faisons l'écho, notamment ceux des tribunes sesont plaints de n'avoir eu pendant la coursequ'un champ visuel très limité. D'autre part,ces mêmes spectateurs n'ont pu s'intéresser àtoute une partie du spectacle, composée desprincipaux incidents de la course : pannes, ra-vitaillements, etc..

Les loges masquaient la vue des différentsgarages. Nous sommes convaincus (pie la Com-mission Sportive de l'A.C.A. s'est déjà renducompte de cet inconvénient et que l'an pro-chain l'aménagement sera parfait. Que fera-t-onpour 1930 ? Que de sportifs se sont posé cette Cloître, sur Amilcar, redresse sa voiture après avoir chassé au tournant. Photo Dcssault

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Bonville, sur Bugatti, 8 cylindres. Ebherard, sur Bugatti, 4 cylindres.

rie (S.A.) la distribution des prix aux grandschampions des deux journées de sport automo-bile a donné lieu à une cérémonie cordiale.

M. Brossette, président de la Commission spor-tive après avoir félicité chaudement les vain-queurs, fit part à l'assistance des projets del'Automobile-Club, en ce qui concerne îles ma-nifestations sportives prévues pour les fêtes duCentenaire. Puis M. Marcel Rey lut le palmarèsofficiel, que nous nous faisons un plaisir de re-produire ci-dessous :

CATEGOB1E COURSE

Classement général1" Lehoux gagne le prix de 10.000 francs.

Catégorie 2 litres1" Lehoux, 10.000 francs.

Catégorie 1500 cmc.T" Jacquin, 8.000 francs.Catégorie 1100 cmc.

1" Cloître, 6.000 francs.2* Devaux, 3.000 francs.

CATEGOBIE SPOBTClassement général

1" Joly, 2.000 francs.Catégorie 2000 ente.

1er Joly, une danseuse hindoue, bronze etivoire.

2" Bonville, une danseuse égyptienne.3" Vincenti, un serre-livre bronze moderne.

Catégorie 1500 cmc.1" Klare, un « chat à la boule ».

Catégorie 1100 cmc.1" Seyfried, un serre-livre bronze moderne.2" Ducastaing, un vase de Sèvres.3" Trottier, un objet d'art.

Une gerbe de fleurs est remise à Lehoux, le grand vainqueur de la journée.

PBIX DIVERSLa coupe de l'Auto Algérien, destinée au re-

cordman du tour, est attribuée à Joly (moyenne107 km. 480).

Prix Champion (bougies : Première catégoriecourse, Lehoux (750 fr.) ; deuxième catégoriecourse, Cloître 250 francs).

Prix Dunlop : attribué à M. Lehoux, vainqueurtoutes catégories.

Prix Boyriven : Lehoux, meilleur temps

louftes catégories.

MOTOCYCLETTES

Classement généralV Handley, 1.000 francs et un chronographe.

Catégorie 500 cmc.1" Handley, 500 francs et un chronomètre

« Election ».2' Habib, 300 francs.

L'arc de triomphe construit par Lampo, sur la route de Staouéli. Un coin de l'immense parc où furent garces les voitures.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTRE!' 17

L'électricité et la navigation

Uii2 ti2iireu33 application des Rayons " X"

L'électricité, cette reine incontestée des scien-ces modernes, a permis par ses nombreuses ap-plications et ses continuels perfectionnementsd'améliorer et de protéger en maintes circons-tances le sort des humains.

Notamment sur mer, les services rendus sontinappréciables. Alors qu'au début de notresiècle les navires voguaient un peu à l'aveu-glette, de nos jours la T.S.F. leur permet de res-ter en relation constante avec la terre ferme,ainsi qu'avec les autres bateaux ; de recevoirles « avis à la navigation » signalant les épa-ves, les redoutables icebergs, prévoyant letemps, donnant les zones de tempête, etc..

LA RADIOGONIOMETRIE

La radiogoniométrie permet d'autre part aunavigateur, de faire facilement et rapidementle point aussi bien de jour que de nuit, partemps clair comme par brume et, dans ce der-nier cas, de se diriger sûrement, surtout à l'ap-proche des côtes.

L'ULTRA-SON

Grâce à un appareil dû aux phénomènespiezzoélectriques du cristal de quartz, on peutlire à tout instant sur un tableau la profondeurexacte des ondes et ce en pleine marche, sansarrêt et sans sondages.

Le steamer Belycnlund, de la Red Star Line,qui est équipé d'une installation

de Bayons X.

Enfin, la téléphonie sans fil apporte de tousles continents de nombreux radio-concerts, desinformations diverses, qui rendent moins so-litaire la vie des marins et qui tout en dis-trayant les passagers, les tiennent au courantdes fait divers.

L'ELECTRICITE MEDICALE

Il n'est pas jusqu'à l'électricité médicale quine soit venue améliorer et protéger la dure viedes navigateurs.

En effet, depuis quelque temps la techniquedes rayons X a fait des progrès insoupçonnés,même du grand public.

Sur les grandes villes flottantes qui transpor-tent quelquefois plus de 2.000 personnes, il y asouvent des accidents, car les escaliers sont engrand nombre, les parquets rendus glissants parl'humidité et, lorsque la tempête sévit, ou toutsimplement par forte houle ou grosse mer, leschutes sont nombreuses el hélas, les fractures debras ou de jambes sont malheureusement fré-quentes. Lors des dernières tempêtes sur la Mé-diterranée et l'Atlantique, n'a-l-on pas signalé

Installation de l'appareil portatif de rayons X « Métalix » dans l'infirmeriedu steamer Bclgcnland.

que sur certains grands navires il y a eu jusqu'àtrente fractures de membres !

Auparavant le médecin du bord était obligéde diagnostiquer et situer les fractures par pal-pations, avec son cortège de souffrance pourle blessé et d'incertitude pour le docteur. Cedernier pour contrôler son diagnostic étaitobligé d'attendre que le navire ait touché leport le plus proche, ce qui demandait souventplusieurs jours, même en déroutant le bateau,déroutage qui coûtait très cher en combusti-ble.

Aujourd'hui grâce au merveilleux perfection-nement de la technique des rayons X, l'examenradiologique qui est à la fois le diagnostic leplus scientifique et le plus sûr, est facilementréalisable sur n'importe quel navire.

Il y a à peine quelques mois, une installationradiologique était assez difficile à réaliser surun paquebot, à cause de son trop grand encom-brement, de l'appareillage nécessaire à son cn-Irelien laborieux, par suite de l'air marin char-gé de sel el, également, du Tait de sa manipula-lion qui exigeait des connaissances techniquesapprofondies,

Philips, qui depuis fort longtemps s'occupaitdéjà de rayons X, avec son fainaux tube « Mé-talix » qui est à l'heure actuelle utilisé dans lemonde entier par les radiologues spécialistes, aétudié el mis au point un appareil portatif « Mé-talix ».

Cet appareil vient de modifier entièrementl'ancien problème. Au moyen du « Métalix » ma-ritime, le médecin peut désormais prendre desradiographies, non seulement à l'infirmerie dubord l'ig. 2), mais aussi dans la cabine du ma-lade (fig. 3) de sorte que le transport très dif-ficile des malades à travers les coursives, estsupprimé.

Un petit chariot porte, outre le transforma-teur, un appareil débitant le courant alternatifindispensable à la prise d'une radiographie. Lefonctionnement de cette commutatrice alimen-tée par le courant continu du bord est silen-cieux (1).

Le tube «Métalix» lui-même avec son régla-ble, est porté à proximité du sujet et connectéau transformateur au moyen de conducteursflexibles.

Une minuterie permet de régler le temps depose et rien ne l'ait supposer alors que dans cetappareil, parfaitement isolé, une tension de00.000 volts est atteinte. La fenêtre par laquel-le sortent les rayons X peut être approchéeprès du corps et le médecin, s'il le désire, peuttenir le tube avec la main.

Voilà un des derniers progrès, une des plusutiles et plus récente réalisation de celle mys-térieuse fée l'électricité.

LE RAOIO-NAVICATEUH.

(1) Les api —cils portatifs terrestres, grâceà une simple prise de courant peuvent fonc-tionner directement sur le secteur alternatif.

Le même « Métalix » opérant dans une cabine.

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18 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Les Corses du Maroc à Fedhala

A une époque ou l'égoïsme humain tend deplus en plus au particularisme, il est curieuxde noter cet acte de camaraderie, dont les Cor-ses du Maroc ont donné le spectacle le1" avril et qui a amené dans la jolie ville deFédhala plus de 1.500 compatriotes venus detous les coins du pays. Dans quel but ? Pourse tendre la main, pour raviver en eux l'amourdu pays natal, pour se serrer les coudes avecla pensée d'un soutien mutuel possible, pouraffirmer à nouveau les sentiments d'une amitiédont la sensibilité risque d'être émoussée parles distances.

Quand nous lisions dans les journaux locaux,le programme du pique-nique organisé par lePrésident de la Fédération des Groupementscorses. M. Jean Péretti, directeur de la Vérité Ma-rocaine à Rabat, nous étions quelque peu scep-tiques; sur sa réalisation.

Nous pensions que notre excellent confrère,voyant toujours grand, avait fait un rêve quidemeurerait un rêve.

Il était écrit en effet dans ce programme queles [jardins du Casino, le casino lui-même, laplage, le tennis couvert d'un plancher pour lebal, les voitures pour le transport des vivres,etc., tout cela serait mis à la disposition de lacaravane générale ; que fa municipalité enver-rait la musique accueillir le cortège dès sonarrivée en gare ; qu'en outre il y aurait un ser-vice médical de secours, un service de cars, destrains, que saisie ?

Les organisateurs du pique-nique en raisonmême de cette parfaite organisation, escomp-

Vue panoramique de Fedhala.

taient un grand cortège, une foule... Ils ne s'é-taient pas trompés.

Des centaines de voyageurs ayant parcourudes distances importantes sont venus a Fedha-la pour retrouver sur des visages amis le rayon-nement du pays natal. D'Oudjda situé à 600kilomètres de Fédhala, de Mogador, de Marra-kech, en un mot, de toutes les provinces loin-taines du Maroc, des Corses ont répondii à l'in-vitation de M. Jean Peretti.

Cette journée fut pour cette foule une vraiejournée de l'amitié. D'autre part le site choisipour une telle réunion était vraiment enchan-teur.

E*

A l'approche de la ville, une grande avenuebordée d'eucalyptus à l'épais feuillage invite levoyageur au repos dans un cadre verdoyant.

A droite une ancienne kasbah dont la super-ficie couvre près de cinq hectares sert d'asileà plus de 000 indigènes groupés autour d'unevieille mosquée. Cette kasbah n'a rien de spé-cial : un vieux château portugais orné d'unecorniche et de balcons en est la seule curiosité;il est le dernier vestige d'une vie commercialeintense dont Fédhala fut le siège pendant plu-sieurs siècles.

Les visiteurs s'arrêtent, à peine devant cecoin d'architecture marocaine qui donne unecouleur locale au site merveilleux que les Eu-ropéens ont créé de toutes pièces. Puis ils sedirigent hâtivement vers le Casino et la plage-

C'est là que les Corses avaient organise leurpique-nique.

Plus loin, protégé par deux îlots rocheux, leport de Fédhala qui est l'un des abris les plussûrs de la Côte atlantique, montre des coupoles

Photo ' Cassuto.

blanches installées les unes auprès des autres :Ce sont les réservoirs d'essence de plusieursfirmes importantes.

On ne saurait songer, en ce jour de fête auxchoses sérieuses.. On s'installe sous les fraisombrages et durant toute la journée ce sera depetits festins sur l'herbe, des rires et chansons.

Dans le dancing du casino, les jeunes couplestournoyèrent aux accents d'une excellente musi-que et'trouvèrent dans le printemps des souri-res, plus de charme que les coeurs moins jeunesn'en trouvent dans le printemps des fleurs.

Le Casino est fort bien situé : bâti sur la du-ne, entouré d'une plantation d'arbre qui, dansquelques années, constituera le plus beau ca-dre qu'on puisse lui donner, il domine la pla-ge. Les visiteurs qui sont installés sur la terras-se aspirent à pleins poumons la brise marinedélicieusement fraîche et assistent au., ébatsd'une jeunesse souriante sur cette magnifiqueplage de sable fin qui s'étend à l'infini.

La plage de Fédhala, une des plus sûres dela côte atlantique, sera dans un avenir pro-chain l'une des plus belles du Maroc.

Les artisans de la beauté de Fédhala, MM.Hersent, qui, depuis 1912 ont créé le port deFédhala et se sont dépensés sans compter pouraugmenter la richesse du pays, font encore degros efforts pour permettre aux baigneurs ma-rocains de trouver à Fédhala les coins ombra-gés dont la plupart des plages sont dépour-vues : en 1928, plus de 12.000 arbres ont étéplantés sur une longueur de 2 kil. 1/2. Cette vé-gétation donnera à la plage de Fédhala un char-me et une fraîcheur auxquels il sera difficilede résister.

En choisissant Fédhala pour lieu de réunion,les chefs de la Fédération des goupements cor-

L'arrivée de M. Saint à Fedhala. Photo Trompette.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 19

ses du Maroc n'ignorèrent pas qu'ils faisaientun choix judicieux.

M. Saint à qui vont spontanément toutes lessympathies, voulant rendre hommage à l'es-prit de fraternité qui unit dans une même fêteles 1.500 Corses faisant partie du pique-nique,est venu saluer à Fédhala les chefs de la Fédé-ration et ses membres.

A trois heures, accompagné du général No-guès, M. Saint descendait de voiture. Vêtu d'unveston, coiffé d'un feutre gris, il est venu, à ti-tre privé .apporter à la Fédération des Corsessa sympathie bienveillante et il a été reçu pardes sourires reconnaisants. Chaleureusement ac-cueilli, la grande famille corse lui a fait cortè-ge dans le parc du Casino jusqu'à la table oùdes coupes de Champagne attendaient.

Allocution de M. Péretti. Réponse du Résidentqui rappelle les fortes qualités du caractèrecorse et le charme de l'île de Beauté qu'il a ja-dis parcourue.

Aux côtés de M. Saint on remarquait :M. Cordier, premier président de la Courd'appel, M. Bonelli, procureur général, le doc-teur Colombani, M. Dubeauclard, M. Susini, M.Chevreux, directeur de la Sûreté générale, M.Serra, Mlmo et M. Roche, M" Pasquini, M""» et M.de Chabot, M""" et M. Chabance, M. Michaux, ca-pitaine Decas, sous intendant militaire Andréa-

ni, le commandant Beloni, docteur Parri M. Hal-magrand, M. Charrier, M. Roblot et lès direc-teurs de journaux qui sont venus apporter à leurconfrère M. Jean Péretti, le témoignage de leurcordiale sympathie. FEDHALA. — Le Résident est reçu par les Autorités locales et les Délégués corses.

La plage, vue de la villa de M. Hersent.

Après (pie les bouteilles de Champagne eurentfait entendre leur salve d'artillerie, M. Saintmanifesta le désir de voir la plage.

Il put admirer pendant de longs instants ac-compagné d'un petit cortège d'officiels, cettegrande plage déjà peuplée d'enfants qui jouaientdes jeunes gens qui se baignaient, de visiteursqui se promenaient. Il se rendit compte per-sonnellement, grâce à cette visite, de l'avenirde ce coin du littoral, puis on le conduisit versl'hôtel Miramar.

M. Saint put constater (pie cet hôtel est l'undes plus beaux hôtels du Maroc. Le souci duconfort a guidé les architectes de ce grand Pala-ce jusqu'au raffinement. Une vaste salle à man-ger avec rotonde donnant sur la nier, de spa-cieuses vérandahs, de grands jardins quaran-te chambres, bientôt cent, pourvues de tout leconfort moderne, donnent à ce véritable palaisdu bon goût la superbe allure des grands hôtels(pie l'on trouve dans les plus riches stations bal-néaires de France.

Puis le Résident général, ayant promis de re-venir, escorté par la foule qui, à son arrivée, J'a-vait accueilli, remonta dans sa voiture et, aprèsavoir remercié les Corses de leur aimable ré-ception repi'it le chemin de Rabat.

Fédhala se souviendra de ce beau jour. Maisles hôtes de cette délicieuse lin alité garderontle souvenir d'une réception d'une cordialitéplus qu'amicale. II est fort probable que le sou-venir d'un accueil aussi chaleureux les incite-ra à revenir également à Fédhala.

Le tragédien Carlo Liten qui effectue unetournée de propagande en Afrique du Nord.

L'Hôtel Miramar. Arrivée de M. Saint à l'Hôtel Miramar. Pholos Cnssuto.

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20 L ' A F RI Q U Ë D U N O R D I L L U ST R E E

CONTESL'Enfant

Un jour que Ja fille divine de Goiizalve venaitde passer parmi nous et que nous nous tenionsen silence, émus tous de la même tristesse debeauté, du même regret des avrils morts, Goii-zalve se mit à dire :

— Cette enfant fut créée par la pitié : elle estfille du plus grand acte de charité de ma vie L.Elle est comme la floraison miraculeuse de lalégende de sainte Elisabeth de Hongrie.

C'était vers ma trentième année, époque où(j'avais été souvent aimé sur Cette terre, sansavoir été trop coupable et, je crois bien, sansavoir abusé d'une candeur ni trahi un galanthomme; Par besoin dé repos, je m'étais retirédans la montagne—un val exquis traversé d'untorrent bien sauvage, qu'on entendait délicieuse-ment, la nuit, ell s'élidormànt. Tout autourd'immenses murailles et ces cols neigeux, parsdessus lés nues, qui se découvrent si doux etclairs quand le crépuscule lés frappe. Quelquesbonnes gens, quelques solitaires villégiaturaientlà sans prétention, dans les deux chalets du pè-re Vernaz, et, parmi eux, une jeune fille près dépasser vieille fille, et d'une raideur extraordi-naire.

Je me liai avec des gens frustes, voire avec leshôtes du père Vernaz, et il m'arrivait de causerparfois avec la jeune fille si laide, sur le seuil denotre chalet. La malheureuse ayait le coeur ten-dre, et puis j'étais vraiment séduisant, vraimentde ceux qu'on aime, — hélas ! Ijie puis bien ledire à mon âge ! Elle m'aima donc : ce fut aussifou qu'horriblement triste, La lueur de l'incen-die se répandit sur elle et la rendit plus affreu-se. Une imploration poignante, une prière infi-nie ne cessèrent de paraître sur son visage, quichassaient d'autant plus toute idée sexuelle. Apart qu'elle semblait saine, tout en elle portaitau dégoût.

Bouche rentrante comme un nombril, joues àbajoues l'une beaucoup plus grosse que l'autre,oreilles pointues et velues, cou de dindon, rouge,peau grenue, yeux minuscules et gonflés dechair molle — en vérité, dix ans de tête à têtedans une île déserte n'auraient pu la rendre ac-ceptable.

Elle ne m'en aima que plus formidablement.Elle se consuma, elles maigrit. On l'entendaitse remuer la unit, dans l'insomnie, et pleurermême, car tout s'entend dans ces chalets debois aux échos délicats.

Un soir, au crépuscule, elle était étendue surune chaise d'osier, au bord du joli pré plus fleu-ri encore qu'herbeux. Je m'informai de sa san-té et — on ne sait jamais pourquoi les nuan-ces — il y eut un accent de vive pitié dans mavoix. Alors les larmes vinrent au blême visage.

— Ah ! murmura la pauvre fille, j'avais ce-pendant renoncé à l'amour... j'avais accepté lavie sans espérance... la mort avant la mort !

Ses larmes coulèrent plus vives, ses mains sejoignirent, et d'un accent plus bas, entrecoupé,venu des abîmes de l'être :

— Si, une fois seulement, — mais, enfin, unefois... je pouvais être comme une autre femme...une fois être à vous... il me semble que ce mira-cle me rendrait la vie supportable... que ce sou-venir serait une impérissable consolation...

Elle se cacha la figure ; je lui dis adieu dou-cement. La nuit commençait de descendre. Surle bord du torrent, je méditais ce grand aveu :Une fois... un miracle! Mais ce miracle dépen-dait de moi, de ma pitié, de ma miséricorde.

A mesure que tombait l'ombre, il me venaitquelque chose de fort, d'austère, d'infinimentcharitable. Mon coeur battait d'une résolutiongrandissante, el, comme je passais par l'Abri desChamois, je me sentis tout soudain décidé.

Je rentrai lentement, toujours plus plein decharité, mais aussi, hélas ! dans une froideurextraordinaire des sens. N'importe ! ma résolu-tion était prise, lorsque Ije montai d'un pas ra-pide à ma chambre. J'avais, dans ma petite phar-macie de voyage, quelques pastilles destinées, àtrès petites doses à réveiller les nerfs, vers lafin des excursions trop lassantes mais qui, enplus grande uantité, devenaient des excitantsredoutables. Je pris ce qu'il en fallait prendreet me rendis incontinent auprès de la malade.Sa porte était entr'ouverle. Elle écrivait unelettre, à la lueur d'une bougie ; elle poussa uneexclamation en me voyant entrer.

— On ne peut pas dormir, par ce temps, dis-

je en montrant la lune, qui se levait entre deuxmontagnes... Ne voulez-vous pas que nous cau-sions un peu ?...

Elle vint s'asseoir au grand balcon-galeriequi contournait tout le chalet, dans la pénom-bre, de manière à rendre indécis son visage.Le temps était divin — tiède et pourtant léger.Nous parlâmes, au hasard des mots. Il s'élevaitdes nues qui, à tour de rôle, tamissaient l'astreet les névés lointains. J'avais éteint la bougie,sous prétexte qu'elle empêchait la contempla-tion. Et, peu à peu, dans la lueur confuse, dansla jolie odeur aromatique des prés, des rêvesbien tendres m'envahirent, qu'activait la dro-gue. Mes phrases devinrent aimables. Là voluptéd'être adoré effaça l'horreur, et, comme un plusgros nuage jetait son ombre sur le paysage, j'at-tirai sur mon coeur ce pauvre être palpitant,délirant, à qui je donnais les béatitudes infi-nies.

Q'ire vous dire ? J'eus encore le inême coura-ge, grâce aux '.mêmes moyens, les autres joursde cette semaine^—- et, vraiment, .(J'y trouvaisune récompense, Une sévère joie de sacrifie?.Mais après, les impressions premières revenantavec trop de force, il me fallut fuir le val deG... en donnant toutefois un prétexte fort plau-sible. '

,'

Un mois se passa, puis, un matin, je reçus unelettre d'allégresse, de folie joyeuse — où l'onm'annonçait ce que vous devinez— où l'on sedéclarait à jamais réconciliée avec la vie, prê-te à vieillir sans tristesse, sans regrets, ayant ga-gné le lot divin.

Dejmis, j'ai revu, en simple ami, la déshéri-tée.

Elle ne cessa de se tenir heureuse entré lesheureuses, toute sa force concentrée à adorernotre petite fille, qui crût en beauté et en grâ-ce, au point que vous savez, Heur miraculeusede la pitié, fille du plus grand acte de charitéde ma vie !

La mine d'or

Mon Dieu, oui ! fit mélancoliquementdes Sau-lais, une mine d'or fut devant moi, et j'y pou-vais puiser, si honnêtement, au point de vue«affaires», que tout un chacun de vous-m'au-rait salué jusqu'à terre. Mon pauvre vieux nomdédoré aurait resplendi comme un phare ; jeme serais allié somptueusement. Car je fis ren-contre, en 1885, de la fée Carabosse et la trai-tai avec tant de courtoisie, qu'elle m'offrit labaguette magique.

Alors, comme maintenant, ma fortune étaitplus epis modeste : une cinquantaine de millefrancs placés à bas intérêt et une place au mi-nistère de la guerre. Juste de quoi vivre. Com-me mes goûts sont modérés, j'aurais accepté cesort, mais le malheur voulut que je devinsseamoureux de Geneviève de Fresne, amoureux onne l'est guère que dans les fictions. Ce malheursemblait sans remède, car Geneviève était desplus riches héritières de France et ses pa-rents infiniment décidés à ne la donner qu'àbon escient ; du reste, plusieurs prétendants hauttitrés et bien pourvus se disputaient déjà lajeune fille. Elle avait demandé à ne se pronon-cer qu'à la dix-huitième année, dont sept moisla séparaient. Nos familles étant amies, par tra-dition, la ruine de ma maison ne me fermaitpas les portes des Fresne : au rebours, on m'yaccueillait de façon charmante, avec une con-fiance dont un galant homme ne pouvait abu-ser. Je voyais donc fréquemment Geneviève, et,malgré mille résolutions, je n'avais pas la forcede me priver du délicieux tourment de ces vi-sites. Pour elle, je devinais alors, et je fus sûrplus tard, qu'elle m'aimait.

La chose vint au point de menacer ma santé.J'eus la fièvre, une vilaine dépression nerveu-se : de-ci dc-là, je cherchais à m'étourdir parquelqu'une de ces ternes équipées d'où l'onrevient vomissant. Un soir de plus opaque mé-lancolie, je m'étais laissé entraîner dans une re-doute du Casino. Vers une heure du matin, jecontemplais, avec une espèce d'envie de suici-de, l'effroyable gaieté, le funèbre entrain de lafoule. Une voix basse me dit :

— Comme vous êtes triste !La voix était douce, bien timbrée ; j'y crus yreconnaître de la compassion. Me retournant, je

vis une silhouette de Bernoise, un peu maigre,gracieuse, hermétiquement masquée. Par lesfentes étroites du masque, les yeux me parurentattendris :

-—Voulez-vous partager ma mélancolie ? fis-je à voix basse.

Elle prit silencieusement mon bras, Nous fî-mes quelques tours par la salle, puis, d'Un ac-cord tacite ,nous Sortîmes, nous nous laissâmesvoiturer chez Sylvain. Là, au moment de nousmettre à table :

-— Je ne suis pas ce que vous croyez, dit macompagne... Vous me permettrez de garder monmasque.

Durant le souper, auquel nous ne fîmes hon-neur ni l'Un ni fautre ,nous parlâmes de choseschagrines, et c'est justement ce qui me plut, cequi me remplit à la longue d'une ardeur ten-dre, assez singulière, car elle participait de l'a-mitié, et du désir, d'un confus sentiment de fra-ternité humaine, d'une sorte de volupté noire.J'attirai ina compagne auprès de moi, je la tinsquelque temps eii silence. Elle-même ne pro-nonça pas un mot. Elle semblait heureuse d'êtreainsi et, dans nia disposition actuelle, rien né mepouvait plaire autant qite cet air de méconten-tement. '.-.'.'

Je ne sais ce qui advint, mais,.

à un gesteun peu brusque, Une des attaches du masquésauta : je vis une figure presque âussi;Tâidequ'il est possible de l'imaginer, avec, par sur-croit, une verrue énorme près du nez, où pous-sait une foison de poils rolissâtres. La pauvrefemme pousâ un cri ; deux grosses larmes jail-lirent de ses yeux ; elle se retira de moi avec ungeste de désespoir. Mais mon singulier senti-ment de fraternité, de volupté noire, ne fut pasentièrement chassé par cette .brusque appari-tion de laideur, et dans un grand élan charita-ble —• vous savez Combien la charité est sou-vent proche du désir — ij'étreignis la femme, jelui mis violemment les lèvres sur la bouche etje la conquis.

Elle remis ensuite son masque et demeurafrémissante, les yeux cachés entre ses mains.Je la crus désolée, [je dis avec douceur :

— Vous ne m'en voulez pas ?

— Vous en vouloir ! s'écria-t-elle d'une voixardente. Je n'ai jamais connu si complet bon-heur. Vienne maintenant la vieillesse, elle metrouvera résignée... Je ne demande aucun lende-main ! Ce souvenir suffira à parfumer ma vie...Mais du moins acceptez mon amitié, et si latristesse que vous portez sur votre visage a unecause, et que je l'a puisse connaître, confiez-la-moi.

Nous nous rassîmes ; je lui fis ma confidence.Mon coeur était plein, je parlai longtemps, jemis à nu ma vie. Elle m'écoutait avec un inté-rêt profond, m'inlerrogeant minutieuse.n.ent surnia situation de fortune. Quand j'eus terminé :

— Si vous voulez entièrement suivre mesconseils, fit-elle... je vous assure qu'avait sixmois vous pourrez être un parti fort sortable t

Je fis mi geste de protestation énergique :— Oh ' dit-elle, rien que mes conseils... etrisquer votre petit-3 fortune !... Je suis la soeurdu plus hr.hïie fiun.ncir.- de Paris et peut-être

du monde... Ses combinaisons, qui ne doiventrien aux nouvelles achetais, aux renseigne-ments ravis par surprise, ent toujours un' ca-ractère sérierai... 1! me les confie sans réser-ve el ne me défend pas de conseiller quelquesamis... Si vous voulez donurr les ordres que jevous indiquerai, je suis sme de votre avenir'..

J'avoue que je demeurai un instant perplexe,car enfin il s'agissait de conquérir Genevièveet de tous les jeux, celui de la Bourse est en-core le plus carré, quand on n'a point recoursà la supercherie. Contribuer à ruiner les spé-culateurs n'est point un péché bien grave :mil ne va par là sans connaître le risque qu'ilcourt et celui qu'il f.iit courir aux autres. Qui-conque y pleure sa ruine, regrette par la mêmeoccasion de n'avoir pas séché le prochain. Labataille est brutale, mais non forcée ; on jouecontre l'impersonnel, on n'a pas devant lesyeux la blême figure du perdant.

Pourtant, mon hésitation ne dura guère uneminute. En un éclair, je vis l'opulence, l'amourheureux, la palpitation de la beauté el du luxe,mais le vieux point d'honneur l'emporta : Jerefusai la baguette de la fée Carabosse.— Oh ! je vous en supplie... je vous prie àgenoux, s'écriait ma compagne... Je vous assu-re que je ne vous donnerai que des conseils ho-norables !Je la relevai, je lui mis encore un baiser dansles cheveux qui la fit trembler toute et 'je laconduisis dehors.

J. H. ROSNY.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 21

LES BEAUX FILMS

Un chef-d'oeuvre françaisL'argent

(Prod. Cinâromans-Flims de France).

Financier audacieux, Nicolas Saccard,directeur de la Banque Universelle, dontla Caledonian Eagle est une des prin-cipales affaires, convoque une assem-blée générale extraordinaire eu vued'une augmentation de capital.

L'obstruction systématique d'un cer-tain Saloinon iM'assias, principal action-naire, fait avorter l'opération. La nou-velle se répand, les porteurs de titresenvahissent la banque. C'est l'effondre-ment. Saccard découvre l'instigateur decette manoeuvre. C'est Alphonse Gun-derman, homme froid et d'une puis-sante volonté, l'un des maîtres de lafinance internationale.

Sacc;ard est .acculé à la ruine ; unhasard providentiel, seul, le sauve. Ilfait la connaissance d'un capitaine avia-teur célèbre, Jacques Hamclin, qui aconstruit un moteur alimenté par unnouveau carburant, et, a découvert aucours d'un raid en Guyane, des terrainspétrolil'ères sur lesquels il a une op-tion.

Saccard flaire une affaire merveilleuse.D'autre part, il est conquis par le char-me de Line Hamclin, femme de l'avia-teur.

Malgré la baisse inquiétante des ac-

Line dans une effroyable détresse ar-rive à la Banque Universelle. Elle sur-prend Saccard lançant des coups de télé-phone, et, convaincue que son mari estmort, elle tente de se suicider. Saccardse précipite, la désarme et lui annoncequ'Hameliii est vivant.

Le fourbe Mazaud qui est auprèsd'Hamelin en Guyane, reçoit de Saccardl'ordre de compromettre l'aviateur etgrâce à un accident visuel de celui-ci,lui fait signer des pièces importanteset compromettantes.

A Paris, Saccard fait une cour assi-due à Line Hamclin, il lui avoue sonamour, et, furieux de se voir repoussémenace Line en lui disant que son marisera traîné en correctionnelle pour faux.La jeune femme tente alors de tuerSaccard, mais une intervention inté-ressée de 'l'a baronne Sandorf détournela balle destinée au financier.

Un autre moyen reste à Line : jeterles actions de la Banque Universellequ'elle possède sur le marché.

Dès le lendemain Saccard apprendcette manoeuvre. Sur l'ordre de Gunder-mai), les différentes Bourses mondialesvendent en masse ; c'est le krach formi-dable et soudain Saccard est arrêté.

Que va-t-il advenir du banquier etde ses affaires ?

Marcel L'Herbier en modernisant leroman d'Emile Zola : L'Argent, dont ils'est inspiré pour son film, lui a gardétoute son intensité dramatique. Le réa-lisateur nous a donné là une oeuvreabsolument remarquable, et, ce qu'il

Une scène caractéristique de l'Argent.

tions de la Banque Universelle. Saccardretrouve toute son énergie, arrête lapanique des clients et forme une Sociétépour l'exploitation des brevets Hamc-lin, et par un subterfuge obtient del'aviateur son acceptation à la vice-présidence du conseil d'administration.Auparavant, .lacqiics Hamclin entrepren-dra un raid Paris-La Guyane avec sonnouveau moteur.

Saccard lit cette décision au conseil,qui accepte la nouvelle par de fréné-tiques applaudissements. L'affaire estlancée ; la P.anquc Universelle connaîtalors un formidable essor. La fouleafflue aux guichets pour acheter destitres.

Mais un homme surveille, Gundcr-man, et une femme, la baronne San-dorf. ancienne maîtresse de Saccard de-venue l'alliée de Gunderman est auxaguets.

Jacques Hamclin part pour la tra-versée de l'Océan au désespoir de safemme. Le vol doit durer quarante heu-res. Quarante heures d'angoisses mor-telles pour Line. Quarante heures demanoeuvres et de spéculations pour Sac-card.

Le soir, devant les transparents dela place de l'Opéra. la foule attend an-xieusement les communiqués. Enfin,s'inscrit la nouvelle de l'atterrissage deJacques Hamelin. mais celle-ci est pré-maturée et le lendemain, au désespoirde tous, ou apprend de source japo-naise que l'avion est tombé en flammesdans l'Océan h 100 milles au large del'île de la Trinité.

La Bourse s'ouvre sur cette nouvellecatastrophique.

C'est la débAcle des actions de !aBanque Universelle. Saccard se voitpcrdtl lorsqu'il reçoit de son secrétaireMa/aud un télégramme chiffré lui an-nonçant qu'Hamelin a atterri, et, que ladépêche officielle sera retardée.

Le financier garde pour lui la nou-velle, rachète toutes les actions en bais-se et fait ainsi un coup de Bourse for-midable.

importe le plus de souligner auprès dupublic, c'est justement celle intensitédramatique de l'action, l'élude des mi-lieux financiers, le choix des interprè-tes, Ateover dans le rôle du banquierSaccard ; Marie Glory {Line Hamclin) ;Henry Victor (Jacques Hamelin) ; Bri-gitte Helm (baronne Samlorf) el AlfredAbel dans le rôle du financier Gunder-man, ennemi acharné de Saccard, ontfait là des créations de tout premierordre. Les merveilleux décors modernes,la fêle de l'Argent, les prises de vues àl'intérieur de fa Itourse. l'attente anxieu-se <le la foule massée à minuit placede l'Opéra avec l'espérance de la réus-site de l'aviateur sont autant de cloussensationnels, L'Argent, après le scan-dale financier île ces temps dernierssera l'objet de toute l'attention des spec-tateurs. Le sujet, son action menée deboni en boni avec une force extraordi-naire laisseront dans tous les espritsune impression jamais atteinte jusqu'àce jour.

Le cinéma et l'éducationphysique

Sous ce titre, le distingué cinéphileVictor Mimer ouvre un,- campagne enfaveur du film pédagogique, spéciale-ment élaboré dans le sens de Véduca-tion physique.

C'est une heureuse suggestion qui nemanquera pas d'intéresser les maisonsde productions.

Depuis quelque temps, l'écran, où lamode commande souvent, connaît unnouvel engouement pour les films spor-tifs. Ceux-ci jouissent d'un succès géné-ral et, bien souvent, on pardonne leslacunes du scénario lorsque le côté» sport » y est bien traité.

Loin de moi l'intention d'en médire,mais, à côté de ces productions, nepourrait-on pas faire un peu de place

à des films consacrés à l'éduc'taion phy-sique ?

11 y a deux ans, nous avons vu unebande remarquable qui a disparu desécrans, après une brillante carrièrecommerciale. Je veux parler de Forceet Beauté, la belle oeuvre de la sociétéallemande Ufa, dont le souvenir n'apas encore disparu.

Avant l'arrivée ici de la premièrecopie, Force et Beauté avait été haineu-sement décrié dans certains milieux etle comité de censure s'était réuni augrand complet. Il était, par avance, as-sez mal dsiposé pour ce film que l'ondisait presque obscène, mais le visa futaccorde à l'unanimtié et avec félicita-lions.

L'essai a ainsi été concluant. Cepen-dant, je ne songe pas à la productiond'un autre film de ce genre. Ce seraitgaspiller inutilement l'argent et le temps,puisque Force et Beauté répond toujoursà son but.

Il y a autre chose à faire pour pro-pager dans notre pays l'idée de l'utilité,de la nécessité de l'éducation physiqueet pour montrer, en même temps, com-bien il est facile de la réaliser dans lesplus petites bourgades.

Dans tous les milieux qui pensent àl'avenir de la race et a la nécessite ur-gente de l'arracher à la dégénérescence,on le sait, c'est devenu un truisme, elil ne m'appartient pas d'insister surcette question, à laquelle je veux seu-lement rattacher le cinéma pour indi-quer le rôle d'auxiliaire précieux qu'ilpeut jouer.

Je vois très bien la réalisation d'uncertain nombre de bandes, petites etpeu coûteuses, consacrées à la vulgari-sation des principales méthodes et quipourraient être complétées par des dia-grammes très simples pour en montrerles résultats bienfaisants.

Si, au lieu de parler seulement durôle social et éducateur du cinéma, onvoulait essayer vraiment de travaillerun peu dans' ce sens, il ne serait certespas difficile de faire oeuvre utile sansengager de grands capitaux.

Dans quelques mois, on reparlerai comme tous les ans. des » baignades

tragiques » et on pleurera de ce qiuchez nous on ne sait pas nager. Uipetit film éducatif sur la natation n(serait, peut-être, pas mal venu.

F.t ce n'est qu'un exemple entre milleNe se Irouverail-il pas, parmi no

maisons de productions qui dépenser.des millions rien que pour monter dsomptueux décors, un hardi pionnicpour consacrer quelques modestes luilels à celle oeuvre d'utilité publique

Je suis convaincu que les parents, qula jeunesse el que. même, les milieuofficiels le soutiendraient efficacement

Vir.Ton MAYER.

Quatrecentsfilmsétrangersseraient autorisés, en 1929

à pénétrer en France

L'an dernier. M. Edouard Hcrriol, mi-nistre de l'Instruction publique, établit,d'accord avec la commission supérieuredu cinéma créée par lui, un règlementfixant le nombre de films étrangers quipourraient être projetés en France.

11 avait été convenu que chaque an-née, les diverses branches de l'industriecinématographique française seraient ap-pelées à examiner la situation de find'exercices el à modifier, si besoin était,les chiffres d'importation fixés.

C'est dans ce dessein que la Chambresyndicale française de la cinématogra-p'hle vient de se réunir el d'établir unrapport, approuvé en séance plénièrc, etqui sera transmis à M. François l'oncet,sous-secrétaire aux Beaux-Arts.

Avant que M. François Poucet en aitétudié l'exposé et les conclusions, lachambre syndicale lient à observer laplus stricte réserve, de manière h lais-ser le ministre prendre sa décision outoute liberté.

Nous croyons savoir, toutefois, que lerapport prévoit l'autorisation d'importer400 films étrangers en 1020. Il sera doncédité 100 fiches d'Importation, remisesaux distributeurs suivant un certainpourcentage du nombre des films Intro-duits par' eux en 1028, avec un mini-mum de fiches par distributeur.

Le reste des fiches sera réparti entreles producteurs français selon le nom-bre de films produits et acceptés parla commission spéciale d'examen.

Echos de partout

Pierre Weill entreprend la réalisa-tion d'une bande de court métrage,d'après un scénario dont il est l'auteur :Voici dimanche.

Très probablement Colette Darfeuilsera la vedette de ce film, dont le reste

de la distribution n'est pas encore dé-terminé.

*

Deux lilms soviétiques ont été con-fisqués par la police de Belgrade com-me dangereux des points de vue politi-que et moral. Ce sont Les Femmes deliiazan, production de la « Sowcino »,éditée en Yougoslavie sous le titre : Levillage du péché, et le film de Pou-doweine, La Tempête sur VAsie. Pourle premier de ces deux films l'interdic-tion a été levée, tandis que le secondreste interdit.

- * i* *

Franco-Film va présenter le moisprochain un film qui s'annonce commeune de ses grandes productions de l'an-née.

Il s'agit de L'Evadé, d'après Le Secretde Délia, de Victorien Sardou, réalisépar Ménessier, sous la supervision deHex Ingram.

L'interprétation réunit les noms deMercella Albani, Florence Gray, iM'auric'ode Canonge, Werner, Fuetterer, GêraldFielding, tMariotti et Jean Murât.

M. Roger Goupillières va prochaine-ment mettre en scène un film sonore etparlant : La voix de sa maîtresse d'aprèsune pièce d'Oulmont et Musson. C'estau studio Gaumont que seront effec-tuées les prises de vues et de sons. L'in-terprétation n'est pas encore définitive,mais des noms sont prononcés : IIu-guette ex-Duflos et Pierre Brasseur no-tamment.

** i>

M. René Hervil commencera bientôtun nouveau film : La meilleure mai-tresse. M"" Danièle P'arola et M. Tra-mcl sont déjà engagés pour les princi-paux rôles.

* *

Décadence etTgrandeurDeux n lotisscurs » parcourent, dans

une auto la grande banlieue.—-Voyez ce terrain t dit l'un d'eux

aux environs de Villiers-sur-Marnc. Jeme souviens du temps où, pour le prixd'un bon dîner, j'en aurais eu un fortlopin.

— Et pourquoi ne l'avez-vous pasacheté ?

— Le dîner pressait davantage...

Nouvelles en trois lignes

— Les extérieurs de Manon Lescautsont terminés. Tourjansky et sa troupeont quitté Monte-Carlo pour Berlin.

— La Jeanne d'Arc, de Cari Drcye.r,a remporté un véritable triomphe lorsde sa présentation à Munich.

— Le merveilleux chanteur russe. C.ha-liapine va tourner incessamment ungrand film parlant.

— Oint tourne à Evinay Quand '-anuit descend, avec Hélène Darly, AndréNox el Georges Melchior.

— Al Wcrker vient de commencer laréalisation de Nobody's Children. avecHelen Twelvelrees cl Frank Albcrlson.

— Les Quatre Fils, La sublime pro-duction de John Ford, continue à battretous les records à Chicago.

— .1 Philadelphie, ville natale de Ja-nel Gaynor, le succès des Quatre Dia-bles csl considérable.

— M. Fcsneau réalise actuellement àJtishra un <

documentaire sonore " qtvsera édile par Fox Movietone.

-—Figaro, le grand film de liavcl et

I.ckain, a été présenté avec un brillantsuccès au théalTC des Champs-Elysées.

— A F.lslree on prépare un nouveaufilm, La Heine Vagabonde,dont licllyllalfour tiendra le principal rôle.

—<Avec Suzanne Talba, René Jugctréalise un nouveau film d'atmosphèreintitulé Une femme a passé.

—M. Jacques de llaroncclli procède

actuellement au monlane du film LaFemme el le Paulin, qu'il a mis en scènepour Cinéromans-Films de France.

—-Al WerUer vient de commencer auxstudios Fox la réalisation de NoDOdy'SChildren (Sans l'amillcl avec llclcnTivelvctrees et Frank Ablcrtsnn.

—Benjamin Sloloff diriae actuelle-

ment chez Fox les prises de vues îleSperkeasv, avec Paul Page, l.ona ïtane,Sharon t.ynn, elc...

—.1. 11. Illgslonc met en scène actuel-

lement Through Différent tëyes, avecMary huncan, à qui Warner Hurlerdonnera la réplique

—M. Itcné Ilcrvil termine pour sa

pari le montage du film Le Ruisseauqui sera édile par Paramount.

— Le metteur ev scène George R. Scirzvient d'être engagé chez Fox-Film.

— -Marceline Day vient d'être engagée

pour interpréter deux grandes produc-tions dont l'une avec George Cllricn in-titulée : The son of Anak (Le Fils d'A-nnk), d'après une nouvelle de Ben Ame»Williams.

A. S.

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22 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Création Rose Andrée-Nordet.Capeline bangkok beige, velours cerise

et minouche..-..-- Création Juliette Bretagne,

22, place Vendôme.Création Réjane.

Petite forme feutre et paille.Photos Manuel, Paris.

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L'AFRIQUE: DU NORD ILLUSTREE 23

Page 54: L'Afrique du Nord illustrée. 13041929

24 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Semaine Automobile

Louis Chiron est en routepour Indianapolis.

Comme il l'avait annoncé lors de sonretour des Etats-Unis le mois dernier,Louis Chiron a déjà repris la directionde l'Amérique, désireux d'être de bonneheure sur place, afin d'être bien prêtpour le Grand Prix d'Indianapolis.

Bien entendu, dans les cales du paque-bot, se trouve le bel outil mécanique queChiron espère bien conduire à la victoirele 30 mai, le 1.500 mit. Delage.

. ** *Chiron, avec sa Delage, ne sera pai

seul, cette année, à représenter le sporteuropéen dans le Grand Prix d'Indiana-polis.

En effet, nous apprenons que l'italienCommotti, qui possède l'une des Talbot1.500 cmC. de l'ex-écuric Materassi, estengagé dans la célèbre'course américaine..

: i

L'autodrome de Monza va-t-il devenir propriété dugouvernement italien ?

L'autodrome de iMonz-a a été créé etest géré depuis sa création par une so-ciélé privée : la S. I. A. S.

Au cours d'une de ses dernières séan-ces, le conseil d'administration de cette

isociété a décidé d'offrir l'autodrome au '

gouvernement italien ou à un organisme]agréé par lui.

Le gouvernement n'a pas encore fait 1

connaître sa réponse.*

Mm* Stcwarta battu des records.

Au cours d'une tentative de recordqui a eu lieu le 25 mars, M,IIC Stcwart,sur cyclecar Morgan 1.100 eme, abattuun certain nombre de records du inondedans la catégorie C, classe K :

2 heures : 207 Uni. 201 ; moyenne ho-raire 133 Uni. 630.

200 milles : Eu 2 h. 23 m. 57 s.17/100 ; moyenne Jiorairc 134 Uni. G79.

3 heures : 35(i Um. 753 ; moyenne ho-raire 118 Uni. 917.

Vingt-cinq mille dollarspour un raid

Itomc-Ncw-York-Daltas.Le colonel W. E. Eaetcrwood, com-

mandant des cadets de l'aviation amé-ricaine, fabricant de chcwing-gum, ac-tionnaire d'affaires d'aviation aux Etats-Unis, est à Paris. Il est descendu dansun grand hôtel du quartier des Champs-Elysées, et il vient d'annoncer — aprèsl'avoir déjà fait en Itnlic — qu'il of-frait un prix de 25.000 dollars à l'avionqui volerait sans escale de Rome à New-York, puis avec escale facultative àNew-YorU, de cette ville à Dallas(Texas).

C'est le 1er juin que commencera cettecompétition) qui aurait déjà réuni plu-sieurs engagements de pilotes transal-pins.

Le raid ou les raids, seraient orga-nisés par l'Aéronautical Association ofAmerica, qui contrôlerait les vols.

Le colonel Eastcrwood tient au dé-part de Rome. On dispose d'ailleurs, àl'aérodrome de Monccllio, d'une pistede départ en ciment et d'un terrain dé-gagé sur plusieurs kilomètres] qui pour-raient faire choisir ce point.

A notre époque d'interdiction de raids,quel sera l'accueil des aviateurs fran-çais à cette offre assez alléchante ?

Le Grand l'rix de Monaco.Une visite du circuit.

En compagnie de MM. Durcstc et A.Noghès, nous venons de visiter le par-cours de cette épreuve que sera, le 14avril, le Grand Prix Automobile de Mo-naco.

Pour la première fols on osera lan-

ALGËR. — Le journal CALAO reçoit le grand journaliste sportif Faroux. Photo Eichacker.

cor en pleine ville les bolides actuelsaux vitesses formidables. L'idée est au-dacieuse, la réalisation le sera encoredavantage; les méthodes les plus mo-dernes étant employées pour donner lemaximum d'intérêt et de sécurité à cettepremière « Course dans la cité ».

11 fallait, pour assurre celte réalisa-jlion délicate, les compétences d'une or-ganisation qu'administre M. René Léon,tout acquis à la cause sportive.

iEn créant ce Grand Prix, l'Automo-bile Club de Monaco dote le sport mé-canique d'une épreuve qui sort de inbanalité des manifestations ordinaires, I

et qui constitue un véritable critériumpour les voilures de course et pour les« as » du volant.

Le circuit, qui mesure exactement 3kilomètres 180, est particulièrement dif-ficile. Il comprend des lignes droitescimentées, propices aux plus grandesvitesses : une côte — celle de 1 avenuede Monte-Carlo — d'un pourcentagerespectable ; une descente qui n'est passans compter des risques et bien faiteaussi pour freiner les engins impres-sionnants, et deux ou trois virages trèsdurs.

I>a grande question qui se posait étaitl'aménagement du sol. D'après ce quenous avons pu voir, toute la partie ducircuit en bordure de la nier est déjàsoumise à des travaux spéciaux de ré-fection. Le procédé employé pour don-ner à la route toute son élasticité con-siste dans une émulsion bitumineusequi s'emploie à froid, et qui permetd'obtenir une chaussée toujours plas-tique, non glissante, même en tempsde pluie. Tout le circuit, du reste, serarecouvert de ce procédé.

Tous les détails de l'organisation ontété étudiés avec soin ; c'est ainsi que 1

l'A. C. de (Monaco fait aménager, dansle tunnel qui passe sous le Tir aux Pi-geons, une installation électrique quidonnera l'illusion complète de la lu-mière solaire.

De larges tribunes seront édifiées à i

différents endroits du parcours, et lesSpectateurs seront placés dans les meil- l

L'A. C. d'Allemagne organisepour juin 1030, une Coupedes 10.000 kilomètres.

L'A. C. d'Allemagne préparc dès main-tenant l'organisât ion d'une Coupe des10.000 kilomètres, épreuve d'endurancepour voitures de tourisme de série, quiaura lieu en juin 1030.

Le parcours sera effectué par étapes,comme suit : Cologne, i.M'unich, Belgrade,Constantinoplc, Bucarest, Budapest,Vienne, YVarschau, Krenigsherg, Reval,Haparanda, Stockholm, Copenhague,Berlin.

Seront exclusivement admis auxH 10.000 kilomètres », les voitures detourisme de série d'une cylindrée supé-rieure à 750 eme, qui se trouvent dansle commerce à un prix connu et qui,après le 1" janvier 1930, auront faitl'objet d'une construction normale etsuivie. Les carrosseries des « voiluresde tourisme de série » devront toute-fois être conformes au moins aux pres-criptions de l'annexe C du C.S.I. pourvoitures de sport. La détermination deséléments fondamentaux, ainsi que lavérification de la déclaration des con-currents certifiant que le véhicule en-gagé répond aux conditions des voituresde série, sont confiées aux commissionssportives des différentes A.C.N., selonla nationalité de la fabrique du véhi-cule.

La vitesse est fixée à 25 km. demoyenne horaire.

Il y aura un classement par équipede trois voitures d'une même marque,

son voyage d'études sur le tronçonAlger-lac Tchad de la future ligneaérienne France-iMadagascar, est ren-trée, au Bourget, après une centained'heures de vol.

Les aviateurs qui sont, rnppelons-le,M. Paul-Louis Richard, chef de mis-sion ; le pilote Laloucttc, de chez Far-nian, et le mécanicien Cordonnier, ontété l'objet d'une réception h leur arri-vée au Bourget.

L'avion Ait Afrique, un monoplanFarman 190, à moteur Gnome-RhôneTitan 250 CV, partait le 29 janvier deToussus-le-Noble. C'est donc deux mois,jour par jour, après le départ de Paris,que l'équipage y revient, ayant ac-compli un remarquable voyage d'étudeset de reconnaissance en Afrique Cen-trale.

En dehors de documents très intéres-sants, M. Richard rapporte environ 150clichés qui détermineront les aspectsdes terrains sur lesquels des travauxdoivent être entrepris, la nature desrepères et le caractère des diverses ré-gions survolées.

En outre, il a fait une intéressantedémonstration de poste aérienne en sechargeant, sur la demande des gouver-neurs du Tchad et du Niger, de 130lettres qui, postées à Alger, ont pu par-venir à destination en 12 jours au lieude deux mois pour le Tchad et 8 joursau lieu d'un mois pour le Niger.

Voulez-vous maintenir en bon état defonctionnement l'installation électriquede votre voiture ?

Voulcz-VOUS savoir tout ce que vousdevez savoir sur cette importante ques-tion ?

Demande* à l'Accu Slem, lit, rueDanton, à I.evallois, son opuscule jau-ne qui vous enseignera clairement biendes choses nécessaires. L'envoi de i:ctopuscule est gratuit.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 2*

Une anticipation en Afrique du Nord

Les magasins Raymond ? Les avez-vous vus ? me dit-on„ alors que nousétions un groupe d'amis à discuter d'art moderne, de la façon de présenter unmagasin d'exposition au public.

— Non, répondis-je.— Eh bien, vous ne connaissez pas la plus belle maison de l'Afrique du

Nord. Visitez-la et vous aurez une conception très exacte de ce qui peut êtrefait de vraiment artistique sous notre ciel africain.

Et voilà comment je fus amené à connaître les magasins Raymond.M. Raymond, qui est un véritable artiste, doué d'un sens très affiné me reçutavec une bonne grâce charmante.

— Mais oui, me dit-il, c'est ave 1joie que je vais vous montrer mes maga-

sins' et salles d'exposition.Et c'est ainsi que je pus visiter une installation splcndide, de somptueuses

vitrines et reconnaître en toute impartialité que mon interlocuteur avait eumille fois raison.

En questionnant M. Raymond, j'appris que les résultats obtenus étaient lefruit d'un goût inné du beau et de patientes recherches.~M. Raymond qui, bien que jeune encore, est joaillier depuis toujours, com-prit qu'il ne pouvait continuer à présenter des bijoux, objets d'art, fantai-sies, en un mot tout ce qui constitue le côté agréable et la beauté de l'exis-tence, dans le cadre ancien et peu « à la page » qu'il occupait sur le coursBertagna.

Décoration, aménagement, transformations, monter quelque chose de vrai-ment moderne, il n'y avait que Paris qui pût lui donner la formule exacte dece qu'il souhaitait. Et c'est pourquoi il prit le bateau à destination de lacapitale où il y séjourna un mois.

Il étudia sur place tout ce que l'architecture moderne pouvait offrir d'agréa-ble aux regards, et de pratique. Après de nombreuses visites aux magasins àla mode, il comprit vite qu'il ne lui serait pas possible d'adapter ici la for-mule parisienne.

Avec beaucoup d'à-propos et de goût, il puisa dans les différents genres enhonneur à Paris les éléments qui composeraient sa future maison. En com-binant, éliminant, ajoutant ,il trouva enfin une formule particulière faite dutalent et de l'ingéniosité des meilleurs maîtres. Il confia alors ses désirs à uuarchitecte en renom qui établit des plans sur ses données. ..__

Les plans définitifs lui furent enfin soumis et M. Raymond put alors met-tre son projet à exécution.

La transformation s'effectue sous ses regards vigilants et quelques moisapreT le vieux magasin — comme sous la vertu d'une baguette magique —faisait place à un véritable palais des mille et une nuits. Les journées d'inau-guration furent, pour les promeneurs, un véritable régal des yeux. Sous laclarté éblouissante d'une lumière diffuse et agréable, on pouvait admirertout ce que la fantaisie et l'art modernes ont su concevoir et réaliser pourembellir le home.

Aujourd'hui, M. Raymond, peut, sans en tirer vanité, montrer ses magasinsqui sont — en grande partie — son oeuvre, car s'il n'a pas été le créateur dustyle qui rend si artistique In présentation de ses magasins, il en a eu laconception et surtout le bon goût de rechercher un style qui soit en harmo-nie avec notre ciel et sa lumière.

Le magasin Raymond, d'un modernisme du meilleur goût est un véritablechef-d'oeuvre, unique en Afrique du Nord et pouvant être avantageusementcomparé aux plus beaux et plus récents de la grande capitale.

Les maisons les plus réputées y ont contribué.Doré, du Havre, qui a exécuté les salons de luxe du merveilleux paquebot

l'Ile-de-France, a fourni l'ameublement splcndide en maenssas loupe d'orme,acajou, les fers forgés, les marbres précieux, le Portor et le jaune de Sienne.

Verres pressés, chapiteaux lumineux, corniches éclnircies forment l'appli-cation la plus osée de l'éclairage indirect.

MM. Naz et Buttigieg, architectes, surent tirer le parti le plus heureux despavés de verres mêlés de mosaïques, des parquets de céramique d'art.

L'ensemble est d'un chic indéfinissable.La façade principale est d'un style vraiment original. Elle se compose de

deux grandes vitrines où sont exposés les bibelots les plus délicats: lignes

géométriques très « Mallet-Stevens », vitres de couleurs et onyx forment unensemble des plus séduisants.

A l'intérieur, le visiteur est littéralement ébloui :C'est l'orfèvrerie avec ses lustres multicolores en verre opaque, ses vitrine?

qui vous proposent mille petites choses délicieuses, des services à café fine-ment ciselés, des « Galle » superbes ou bien encore des garnitures de cheminéeoriginales ; la joaillerie où sont, réunis les pierres et les brillants les plus pré-cieux, choix incomparable et unique ; la bijouterie avec ses modèles exclusifs.

Le hall des sous-sols, vaste, idéalement éclairé comme les décors de rêve,offre encore à notre tentation d'innombrables objets de valeur depuis les poti-ches japonaises jusqu'aux amphores modernes d'un rythme et d'une grâce pre-nants.

Enfin, il y a le charmant salon oriental qui groupe à peu près tout ce qu'il

Façade principale des Magasins Raymond.

est possible de désirer en foit de « souvenirs du pays » et cela présenté, bienentendu, dans un cadre féerique...

La note nouvelle de ce Commerce de luxe est d'avoir réuni dans ce cadremerveilleux tout ce qui peut être ofTert comme cadeau, d'être arrivé à toutexposer avec les prix en évidence. Cette adaptation à notre époque où toutdoit être traité le plus vite et le mieux possible, permet à l'acheteur de faireson choix, souvent sans le concours d'une vendeuse.

Conception hardie, exécution parfaite, cette oeuvre doit provoquer la plusgrande émulation parmi nos commerçants pour le développement de leursaffaires, par la vulgarisation du bon goût, et pour la fierté de notre Algérie,de Bône la coquette, que nous désirons tous plus belle et plus grande.

Orfèvrerie : intérieur coté droit Le Hall dans les sous-sols.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Les Circuits Automobiles du P.-L.-M. en Algérie

L'automobile « a fait » le Maroc, disait un jour le Maréchal

Lyautey. L'autocar « a fait »le grand tourisme Algérien et Saha-

rien.Les chemins de fer en notre pays neuf n'y pouvaient suffire.

Les Compagnies l'ont compris. Elles ont su créer un réseau auto-mobile pour compléter leurs voies ferrées. Le P.-L.-M. a fait orga-niser en Algérie un ensemble de circuits automobiles qui ont

ouvert au tourisme mainte région saisissante jusqu'alors difficile

à aborder.Montagnes de l'Atlas Tellien ou Saharien, hautes plaines lumi-

neuses et désertes, vallées ensablées et miroitantes de mirages, toutest accessible aux cars P.-L.-M. Partout les touristes passent sanseffort ni fatigue. Les pittoresques, mais rudes et périlleuses ran-données à dos de mulet ou de chameaux ne sont plus qu'un sou-

Méharistes du Hoggar..

venir du passé rarement ressuscité par la fantaisie artiste d'unvoyageur. Le temps de l'automobile est venue.

Le long de la côte Algérienne s'étend une ample contrée monta-gneuse, boisée de forêts inégales, coupée de gorges étroites et pro-fondes, interrompue à de larges intervalles par des vallées fertileset peuplées : c'est le Tell.

A travers ce pays prodigieusement varie les courses en automo-biles offrent des révélations incessantes, les circuits du P.-L.-M.dans le Tell d'Alger plus que tous autres. Autour de la ville s'éten-dent les collines du Sahel, aux vieux chemins bordés d'oliviers,aux larges routes qui mènent vers de longs panoramas. Les autosde place en place font halte aux meilleurs points de vue et le soirvenu ramènent le touriste au repos des hôtels, d'où le regard s'étendvers le golfe d'Alger et les montagnes de Kabylie. Plus étenduessont les excursions vers la côte de Turquoise et ses plages et falai-ses bordées d'une mer éternellement bleu tendre, ou vers la plainede la Mitidja, Blidah et la pittoresque gorge du Ruisseau des Sin-ges. A lui seul le Musée des Antiquités à Cherchell veut une longuestation. Les fouilles ont retiré du sol de la vieille capitale roma-nisée du Roi Juba II un ensemble de pièces admirables.

Dans la plaine de la Mitidja les splcndides domaines ruraux, avecleurs vignobles impeccables, leur orangeries, leurs champs de géra-nium et de tabac, retiennent longuement l'attention du voyageurpour qui ce n'est pas le moindre attrait que ce spectacle d'unemerveilleuse activité et cette transformation miraculeuse d'une

plaine marécageuse et mortelle en une vaste exploitation modèle.Après les circuits du Tell, ceux du Haut Pays et du Sud Algé-

rien. Car depuis quelques années l'attirance du désert lumineux,des oasis ombragées, des horizons imminents et des nuits étince-lantes du Sahara, s'est faite de plus en plus impérieuse. Le désertest à la mode. Le P.-L.-M. suit la mode et ouvre largement le Saharaaux voyageurs. On circule d'oasis en oasis avec la même aisanceque de ville en ville, jusqu'au Hoggar lointain, bientôt jusqu'auNiger et au delà.

Vers Bou-Saâda, vers le M'Zab, vers le centre du Sahara, par El-

Intérieur de la Mosquée de Ghardaïa.

Goléa, In-Salah, Tamanrasset, autant de voyages à faire en auto-cars, i Si

Bou-Saâda est une paradoxe, une oasis Saharienne hors duSahara ; car elle est au Nord et non au Sud des montagnes quiferment le Désert. Elle n'en a pas moins la luxuriante palmeraie,les jardins parfumés, les maisons sombres et les ruelles étroitesdes. oasis sahariennes. Le grand peintre Dinet s'est enthousiasméde Bou-Saâda, au point d'y avoir fixé sa vie depuis de longuesannées pour la mieux savourer et peindre.

Le M'Zab a été, plus que tout autre contrée Algérienne, révélé antourisme par l'automobile. Perdues au fond d'une région aride etdésolée entre toutes, les villes M'Zabitcs, refuges d'une race et d'unesecte religieuse, persécutées par les conquérants arabes, semblaientcoupées du reste du monde. Les fugitifs l'avaient voulu ainsi. Orvoici que par l'automobilisme une invasion pacifique s'est produite

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 27

depuis la guerre. De Bou-Saâda ou de Laghouat au M'Zab il n'y aplus qu'une étape normale.

Il n'est peut-être pas de région en Afrique qui donne une plusforte impression de nouveauté, d'originalité. Les M'Zabites onttiré leur oasis du néant brûlé. Ils ont puisé l'eau à 70, 80, 100

mètres ; ils ont défoncé le sol rocheux, créé des jardins, des pal-meraies ; ils ont multiplié leur race étrange, dans leur ville, à l'ar-chitecture originale. Ils ont farouchement gardé leur vieux ritereligieux. Ils ont maintenu jalousement leurs moeurs et leur raceà l'abri des mélanges. C'est un monde fermé que la France a rou-vert et dont le voyageur s'émerveille.

Le M'Zab n'est même plus un point terminus. Il se trouve sur le

courant des autocars qui fonce vers le Sud au coeur du Désert. Le

chapelet égrené des oasis est désormais relié par le fil des circuits1.T-

à travers les sables des dunes et les cailloux des poteaux, toujoursdans la lumière splendide et les perspectives immenses vers Taman-rasset.

Vers Tamanrasset, le lieu solennel que consacrent le souvenir duPère de Foucauld, le souvenir du Général Laperrine, pacificateur de

ce Hoggar alors mystérieux et redouté qui s'étend derrière Taman-rasset... Le voyage que fit il y a si peu d'années un raid héroïquedevient aussi simple, facile et régulier qu'une excursion en payshabité. Les cars circulent à dates fixes avec des horaires arrêtés...La route est libre et le tourisme automobile à travers le Sahara estdésormais constitué.

Le P.-L.-M. dans son domaine poursuit son oeuvre créatrice. L'ave-nir est infini. Bientôt viendront les voyages de Paris au Congo parl'Algérie et Tombouctou.

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28 L'AFRIQUE. D17 N0RD ILLUSTREE

Le tourisme transsaharien

Au moment ou la question du Sahara est àl'ordre du jour tant au point de vue « cheminsde fer » qu'au point de vue des épreuves auto-mobiles prévues pour les fêtes du Centenaire,il nous semble intéressant de signaler à nos lec-teurs, une randonnée réalisée, il y a peu detemps, par. un hardi sportman. de Tunis, M..Roederér accompagné de sa famille. ;

-Plus que jamais' nous pouvons dire que .l'au-tomobile, a- vaincu les immensités du Sahara,.Finie: l'époque du sable.meurtrier et du pays dela-soif ! - .-'.. . : ;

; La -perfection de la construction automobileréalisée par certains de nos constructeurs fran-çais permet de se jouer des écueils des immen-sités 'désertiques, il y a peu de temps encore,pour ainsi dire inviolées.

La route tracée par tant de hardis pionniersqui aux pas lents des caravanes foulèrent lespremiers ces sols meurtriers a été bien suivie*Depuis la première traversée automobile duSahara par la mission Haardt-Audouin-rDu-breuil équipée avec des autos chenilles Citroën,nombreuses sont les missions qui vainquirent àleur tour le sable et atteignirent les rivés duNiger.

Mais à de rares exceptions près, comme parexemple, celle du lieutenant dé Kerviller se fu-rent, des expéditions •

organisées par des Mai-sons Automobiles avec des ravitaillements lon-guement prévus à l'avance:

Ce; qui met particulièrement en relief la ran-donnée de M. Roederér c'est qu'il n'a voulu etn'a eu qu'à compter sur lui-même. Son voyageconstitue réellement le modèle type du voya-

*«} touristique au Sahara.?our mener à bien son entreprise, M. Roede-

rér avait choisi trois excellentes voitures de sé-rie, des Citroën C4 qu'il sût équiper avec unparfait entendement afin; d'assurer l'interchan-geabilité parfaite des accessoires et l'installationcomplète des aménagements intérieurs en vued'une si rude randonnée.

Bien entendu, rien ne fût changé à la partiemécanique des véhicules à qui il avait si jus-tement accordé sa confiance. C'est dans l'aména-gement, de ceux-ci que réside toute l'ingéniositéde M. Roederér et sa parfaite conception d'un silong voyage. -,

Tout d'abord la carrosserie choisie est -nonplus un torpédo qui ne protège qu'insuffisam-ment les occupants des intempéries, c'est-à-dire,tempêtes de sables, basses températures desheuresmatinales, rayons meurtriers du soleil,mais une camionnette bâchée 1.000 kilos dontl'avant conduite intérieure donne le maximumde confort aux usagers.

Des coffres épousant la forme des ailes AVcontiennent les outils dont l'usage est ]J plusfréquent, cric particulièrement robuste, vile-brequin pour démontage des roues, pompe àpneus, trousse complète d'outils usuels.

Sur les côtés et à l'extérieur de la voituresont disposés des réservoirs d'eau d'une con-tenance de 120 litres pour lesquels M. Roederéra préféré ne pas courir les risques de robinetsplus ou moins étanches. Aussi syphonne-t-il ceprécieux liquide.

Sous le siège ÂV de la voiture sont instal-lées quelques pièces de rechange soigneuse-ment graissées et empaquetées (70 kilos). Uninventaire minutieusement établi avec croquisà l'appui permet de trouver sans recherchesinutiles la pièce nécessaire.

A l'intérieur de la camionnette sont disposées4 cuves à essence équipées avec un système depompe permettant de faire passer le carburantde la réserve dans le réservoir en charge.

L'approvisionnement de la voiture au départest d'environ 350 litres.

La disposition des cuves à essence à lfinté-rieur de la voiture permet de constituer à l'ai-de de coussins un lit très confortable pour deuxpersonnes.

D'autre part, les bâches des camionnettes ontété modifiées pour permettre l'installation ra-pide, pour les étapes, d'un camping agréable.

Ainsi équipées les voilures avaient chacuneun rayon d'action d'environ 2.000 kilomètressuffisant pour franchir en toute sécurité deszones désertiques dont la plus grande distan-ce n'excède pas 1.000 kilomètres.

La consommation en essence n'a pas excédélu litres aux 100 kilomètres, ce qui est tout à

fait raisonnable pour les conditions d'utilisa-tion. Il ne faut pas oublier, en effet, que sanscompter les passagers chaque véhicule portaitune charge utile de L200 kilos. Malgré cette sur-chargé les camionnettes « Citroën » ont fait al-lègrement des étapes de 350 kilomètres par jouren moyenne, sans le moindre ennui mécanique..

M. Roederér rentre enchanté de son voyage.Grâce à sa prévoyance et à son' ingéniosité, lapénétration du Sahara Vient d'entrer dans unephase nouvelle

: « Le tourisme familiale et pra-tique. -.;:.

Cet exemple est à suivre, ' Il prépare-la voleaux manifestations sahariennes touristiques de1930 qui mettront lès automobilistes dans dèsconditions -de ravitaillement et d'organisationdont M. Roederér n'a pu bénéficier et aux-quelles il a suppléé par son courage et son in-géniosité.

-

D'après l'Écho d'Alger, n° 7118.

Une bonne nouvelle

Une grande tournée théâtrale Le Gala de laPresse va être organisée en province algé-rienne.

La province algérienne est loin d'être gâtéeen fait de distraction et nos villes de l'intérieurdoivent se contenter de* quelques « matinées defamille » données par là société musicale oule groupement sportif du pays, très souvent in-téressantes, nous le reconnaissons ; mais ellereste privée du grand répertoire, lequel exigepour son -interprétation complexe des acteursde métier.

Nous sommes particulièrement heureux d'an-noncer la constitution d'une grande tournéeintitulée Le Gala de la Presse et composée destout premiers sujets du réputé théâtre del'Alhambra d'Alger. Le spectacle donné sous lesauspices "du Syndicat Professionnel des Jour-nalistes Algériens aura par l'éclat de l'interpré-tation, tout le parfait qui préside au Gala de laPresse donné chaque: année au Théâtre del'Alhambra d'Alger, et apportera à la Caisse deretraite des Journalistes Professionnels un ap-point intéressant.

Cette tournée, dont le départ est fixé au 6mai prochain est appelée d'ores et déjà à unvéritable triomphe, car elle représente le plusformidable essai de décentralisation artistiquequi ait été tenté jusqu'ici en Afrique du Nord.

Surmontant,les nombreuses difficultés queprésentait pareille organisation, le sympathi-que et très actif régisseur général de l'Alham-bre, M. Raymond JFABRE, a pu acquérir lesdroits de représentation de La Mouche Es-pagnole, cet étonnant vaudeville qui a fait cou-rir tout Alger et qui sera joué par son créateur,l'irrésistible comique DUVALEIX, entouré de sesplus talentueux camarades, tous pensionnairesdu coquet établissement de la rue d'Isly, quisauront interpréter la pièce de façon impec-cable et me pourront qu'augmenter la certitudepour le public d'assister à un spectacle en touspoints parfait.

Nous ne présenterons par DUVALEIX, que l'onpeut qualifier sans aucune exagération, du « co-.mique français le .plus drôle de l'époque». DU-VALEIX, c'est le rire personnifié, le rire sain, lebon rire gaulois. Il n'a qu'à paraître sur scènepour mettre immédiatement la salle en joie etdérider les spectateurs les plus moroses.

La Direction du Théâtre de L'Alhambra, tou-jours soucieuse de donner satisfaction à sonpublic a su s'assurer le privilège des représen-tations de La Mouche Espagnole, à Alger. C'estdonc grâce à son initiative que la provinceconnaîtra ce chef-d'oeuvre du rire. Aussi nousne lui ménagerons ni nos félicitations, ni notrereconnaissance.

Les frais élevés nécessités par ce spectacleunique en sa représentation obligent les orga-nisateurs à mettre le prix des places en rap-port avec l'importance du déplacement de latroupe, mais il est certain que le public se feraun point d'honneur et de satisfaction d'amour-propre en assistant à cette manifestation, ayantainsi le double but de s'amuser et de fournirun appoint appréciable à la caisse de retraitedu Syndicat Professionnel des Journalistes Al-gériens.

Et puis, comme l'a si bien dit REGNAUD :

Les moments que l'on passe à rireSont les mieux employés de tous...

La Mouche Espagnole sera représentée à :Maison-Carrée, Casiiglione, Koléa, Blida, El-Af-froun, Boufarik, Mouzaïaville, Médéa, Miliana,Orléansville, Relizane, Lamoricière, Sidi-bel-Abbès, Oudjda, Perrégaux, Saint-Denis-du-Sig,Tlemcen, Aïn-Témouchent. Mascara, Saïda, Mos-taganem, Tiaret, Téniet-el-Haâd, Duperré, Cher-

chell, Marengo, Affreville, Douera, Rpuïba> Ti-zirOuzôu, Méhervilie, Palestro, Boûgiëj Sétif,Rouira, Saint-Arnaud, Batna, PhilippevillejKhenchëla, Tébessà, Guelmà, Sôûk-Ahràs, LaCalle, Bône.

L'ameublement à la Foire de Paris11-26-'Mai 1929

La Section de l'Ameublement prendra, à la.

Foire de Paris, au mois de. mai .prochain, uneimportance exceptionnelle par suite du déve-loppement de cette Section .elle-même, et '/de:l'augmentation également.considérable du nom-bre des exposants, des sections" annexes' : Pa-piers peints, installation

.

de '. magasins,-bronzes

d'art et luminaire, arts décoratifs.En fait, la Section de l'Ameublement à la

Foire de Paris est devenue la manifestation dumeuble la plus, importante du monde. Elle estd'ailleurs divisée en deux Groupes bien dis-tincts :

1° Le Groupe dont l'entrée est réservée Uni-quement à la clientèle marchande, qui comp-tera 261 stands ; pour être admis à visiter ceGroupe il sera nécessaire de justifier, au contrô-le placé à l'entrée, de la qualité \de nêgociaitfien meubles ou dans l'industrie du meublci ta-pissier, décorateur, etc..

2° Le Groupe ouvert à tous les visiteurs de laFoire de Paris, qui n'occupera pas moins de357. stands.

On pourra donc examiner à loisir, du 11 au26 mai, dans le vaste Parc de la Porte de Ver-sailles, tous les types de la fabrication du meu-ble, depuis les styles les plus classiques jus-qu'au moderne le plus audacieux, car la Foirede Paris présentera la plus belle collection desalons, de bureaux, de salles à manger, de cham-bres à coucher, de meubles " de toutes sortes,qu'il soit possible d'imaginer.

S~côté, la Section des Papiers peints groupe-ra les échantillons des plus récents modèlesde papiers, des tentures murales les plus origi-nales.

Plus loin encore, les installateurs de maga-sins, dont on connaît les remarquables progrèsdepuis quelques années, offriront aux visiteursde la Foire de Paris leurs plus récentes créa-tions, empreintes comme toujours du goût ar-tistique, de l'élégance, de la grâce, qui sont l'a-panage de Paris.

Enfin, les magnifiques sections des bronzesd'art et des arts décoratifs, qui offrent, à proxi-mité, leurs nouveautés toujours si attrayantes»complètent l'ensemble de cette vaste expositionde l'ameublement, qui couvre à elle seule prèsde 22.000 mètres carrés de halls, c'est-à-direune fois et demie la surface de la grande nefdu Grand Palais.

Dans le vaste Parc de la Foire de Paris, levisiteur trouvera d'ailleurs les échantillons dela plupart des branches de la production. A laFoire Technique, qui comprend près de 40.000mètres carrés de halls et 70.000 mètres carrésà l'air libre, ce sont les sections de la grosse etpetite mécanique, de l'électricité avec ses ap-plications et en particulier la T.S.F-, de l'acéty-lène, du chauffage, de l'éclairage, de l'hydrothé-rapie.

De l'autre côté, à proximité de la Section del'ameublement, ce sont les groupes de la musi-que, du bureau moderne, de l'affiche, de la li-brairie, de la bijouterie, orfèvrerie, coutelle-rie, de la céramique, de la verrerie, de la mo-de, de la machine à coudre, les sections étran-gères, etc..

Enfin le groupe du bâtiment, dont on connaîtl'importance exceptionnelle, occupe tout le cen-tre du parc, en avant de la section de l'alimen-tation qui, avec le salon des vins, constitue, an-nuellement, la plus magnifique et la plus com-plète exposition de l'alimentation qu'il soit pos-sible de visiter.

***On peut se procurer tous renseignements

complémentaires jusqu'au 10 niai, aux bureaux-de la Foire de Paris, 23, rue Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, et, pendant toute la duréede la Foire, du 11 au 26 mai, au pavillon del'administration, à l'entrée même du Parc dela Porte de Versailles.

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L'AFRIQUE DU NOBD ILLUSTREE ANNONCES XXIX

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ANNOMOU XXX L'AFRIQUE DU NORD I-UUSTREE

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ANNONCÉS XXXII L'AFRIQUE îDU NORD ILLUSTREE

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ANNONCES XXXIV L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES XXXV

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ANNONCES XXXVI L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES XXXVII

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ANNONCESXXXVIII L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES XXIX

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ANNONCESXL L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

2" Des ouvrages de franchissement par le canal de la ri-vière et des ravins ;

3" Des ouvrages de traversée des chemins et des voies fer-rées de l'Etat et de la Compagnie P.-L.-M. ;

4° De quatre partiteurs.CONDITIONS PRINCIPALES DE L'ADJUDICATION

I. — Demande d'admission.Les concurrents qui désirent prendre part à ce concours,

doivent en adresser la demande, par lettre recommandée, àM. VERGN'lEADDi ingénieur en chef des Ponts et Chaussées,à Oran, à qui elle devra parvenir avant le 22 avril 1929, àseize heures, terme de rigueur, et joindre à cette demande lespièces ci-après :

1° Une déclaration indiquant leur intention de soumission-ner en taisant connaître les nom, prénoms, qualité et domi-cile du candidat ;

2° Une note indiquant le lieu, la date, la nature et l'impor-,tance des travaux exécutés par le candidat où à l'exécutiondesquels il a concouru ; .l'emploi qu'il occupait dans chacunedes entreprises auxquelles il a collaboré ainsi que les noms,qualités et domicile des hommes de l'art sous la directiondesquels ces travaux ont été exécutés. Les certificats délivréspar ces hommes de l'art peuvent être joints à l'a note.

Pour les Sociétés d'ouvriers français :1° Là liste liominative.de leurs membres (noms, prénoms,

domiciles, dates et lieux de naissance) ;2" Leur acte de Société ;3° L'engagement d'employer effectivement aux travaux, pen-

dant toute leur durée, un nombre minimum de sociétairesqu'elles fixeront ;

4° Un acte, en bonne et due forme, désignant le délèguechargé de les représenter et définissant ses pouvoirs commeil est prescrit ci-après ;

5° Une déclaration de ce délégué indiquant son intentionde soumissionner et faisant connaître ses nom, prénoms, qua-lité et domicile ;

6° Une note de ce délégué indiquant le lieu,, la date, lanature et l'importance des travaux que la Société à exécutésou à l'exécution desquels elle a concouru, ainsi que les noms,qualités et domiciles des hommes de l'art sous la directiondesquels ces travaux ont été exécutés. Les certificats délivréspar ces hommes de l'art pourront être joints à la note.

II. — Instruction des demandes.La Isite des personnes admises à concourir sera arrêtée par

M. le Gouverneur général de l'Algérie.Les personnes admises a prendre part au concours seront

avisées ultérieurement et directement, par lettre recomman-dée, de leur admission et recevront à ce moment le dossier-programme de concours.

Les pièces remises par les personnes non admises leur serontrenvoyées avec l'avis que leur demande n'a pas été accueillie.III. — Pouvoirs à délivrer par une Société d'ouvriers français

L'acte par lequel une Société d'ouvriers français désignerale délégué qu'elle aura choisi, devra spécifier que le déléguédésigné est chargé de diriger l'entreprise au nom de la Sociétéet de la représenter vis-à-vis de l'Administration.

Il stipulera que ce délégué aura, au regard de cette Adminis-tration, les mêmes droits et les mêmes obligations qu'un en-trepreneur agissant pour son propre compte et qu'il auranotamment qualité pour signer les attachements, recevoirles notifications, accepter les décomptes, toucher les mandats,etc..

Celte acte sera passé dans la forme exigée par l'acte de,Société pour que les pouvoirs qu'il confère soient valables.

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L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES

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ANNONCES L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

OirtcUuri-Gérantê : FONTANA Fntan Va pour U légalisation de la signature : L'Adjoint diligaè. inm. POKVANA Frère < rue Pellisler, AlW