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PHILIPPE LE STUM L’ÂGE D’OR DE L’AFFICHE TOURISTIQUE BIENVENUE EN BRETAGNE ! Sous la direction de

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PHILIPPE LE STUM

L’ÂGE D’OR DE L’AFFICHE TOURISTIQUE

BIENVENUE EN BRETAGNE !

Sous la direction de

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SOMMAIRE

PRÉFACE

EN SCÈNE !

AU TEMPS DES DILIGENCES

L’AUBERGE BRETONNE

BRETAGNE, NORMANDIE ET COMPAGNIE(S)

LES BRETONS PITTORESQUES

L’AFFICHE-PAYSAGE

UNE REVUE ET DES ROUTES DE BRETAGNE

L’AFFICHE MODERNISTE

DERNIERS FEUX

REMERCIEMENTS

6

10

16

18

34

52

74

84

90

96

En Bretagne, comme ailleurs, parcourir une affiche, c’est s’aventurer à la rencontre

d’un artiste, d’un territoire, d’une parole. L’art de l’affiche participe d’un mode

d’expression à part entière, se faisant à tout moment l’écho d’une époque, de ses

valeurs, de ses normes, et de l’imaginaire qui s’y rattache.

Par cette exposition « Bienvenue en Bretagne ! L’Âge d’or de l’affiche touristique »,

le musée départemental breton nous invite résolument au voyage au fil d’une

époque marquée par un tourisme en plein essor, dans le sillon des lignes de chemins

de fer bretonnes, à la conquête d’ailleurs.

À travers une sélection éloquente d’affiches touristiques conçues pour exalter la

richesse et la diversité de la Bretagne, il est ainsi offert aux visiteurs de découvrir

la subjectivité d’un paysage, d’un monument, d’une curiosité, de prendre part à ce

grand inventaire à l’heure de l’arrivée de la ligne à grande vitesse depuis Paris.

Nous espérons que cette exposition ravira les esprits curieux et voyageurs.

Nathalie Sarrabezolles,

Présidente du Conseil départemental du Finistère

Jules-Alexandre Grün. Chemins de fer de

l’Ouest. Voyages à prix réduits. Détail CAT. 20.

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EN SCÈNE !

Il est unanimement admis que la Bretagne est, ou du moins a été, une région

profondément originale, une contrée à nulle autre pareille. Ce fut la raison de la

puissante attractivité qu’elle exerça sur des artistes, des écrivains, des voyageurs à

partir du milieu du xixe siècle. Son histoire culturelle se situe pour une large part au

croisement d’une identité propre – manifeste à travers maintes expressions telles

que la diversité des costumes – et des réactions suscitées, chez des créateurs

de toute origine, par la découverte de ces réalités. C’est à ce point de rencontre

que se place l’histoire de la peinture en Bretagne comme celle de l’estampe ou

de la photographie. De même, la plupart des affiches inspirées par la Bretagne

avant 1930 n’ont pas été conçues par des artistes bretons ni, le plus souvent, en

Bretagne. L’une des plus anciennes, signée par Henri Télory (Strasbourg, 1820-?,

1874 ou 1875), annonçait la création à l’Opéra-Comique de Paris, en avril 1859, du

Pardon de Ploërmel, opéra-comique de Giacomo Meyerbeer : en chupenn (veste),

gilet et bragou (culottes larges), les chanteurs Jean-Baptiste Faure et Sainte-Foy,

étoiles de l’art lyrique français, furent peut-être les premiers « Bretons » à figurer

sur une affiche. Ill. 1.

Le Pardon témoignait de la vogue du thème breton sur les scènes parisiennes  1.

Bien d’autres pièces lyriques ou chorégraphiques devaient suivre et avec elles

d’autres affiches, telles que celle du « ballet fantastique » La Korrigane, composé

par Charles-Marie Widor sur un argument de François Coppée et créé en

décembre 1880 à l’Opéra Garnier, dans des costumes inspirés de la collection du

Musée départemental breton 2. Ill. 2. Dans le genre mineur de la pantomime, qui fit

florès à la fin de l’avant-dernier siècle, la Bretagne inspira plusieurs spectacles et

leurs affiches, dont quelques-unes furent dessinées par Jules Chéret (Paris, 1836-

Nice, 1932), que l’on considère comme l’inventeur de l’affiche artistique française.

Créateur, en 1866, d’un atelier lithographique qu’il céda plus tard à la maison

Chaix, il y introduisit en effet deux nouveautés techniques fondamentales. D’une

part, l’utilisation de la chromolithographie, pour un rendu des couleurs traitées

volontiers en aplats. D’autre part, le grand format, obtenu au moyen de pierres de

grandes dimensions dont il avait acquis la maîtrise en Angleterre dans les années

1850. On l’admire en outre pour avoir su « doter de grâce et de beauté l’affiche

1. Sur ce sujet, voir : Philippe Le Stum et Marie-Claire Mussat (dir.), La Bretagne à l’Opéra, catalogue d’ex-

position, Quimper, Musée départemental breton, 1994.2. Ibidem, p. 52-69.Jules Chéret. Le Miroir. Détail ILL. 3.

PHILIPPE LE STUM DOCTEUR EN HISTOIRE DE L’ART

CONSERVATEUR EN CHEF, DIRECTEUR DU MUSÉE DÉPARTEMENTAL BRETON

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ILL. 1. HENRI TÉLORY

Affiche pour Le Pardon de Ploërmel

Opéra-comique en trois actes.

Musique de G. Meyerbeer,

paroles de Barbier et Carré

Lithographie, impr. Thierry frères

Paris, 1859

H. 72,3 ; L. 55,4 cm

Paris, Bibliothèque-Musée de l’Opéra

commerciale 3 ». Bien qu’il passât quelques étés près de Paimpol, la Bretagne est

peu présente dans son œuvre : elle n’en est pas moins, avec la Côte d’Azur (Nice)

et l’Auvergne (Vichy), l’une des trois seules provinces abordées par ce maître qui

célébra surtout la gaieté parisienne, les cabarets de la Belle Époque et le charme

de la « Chérette ». L’enjouement du « Watteau des rues » – ainsi que le surnomma

Degas – anime les affiches de La Fée du rocher et du Miroir, pantomimes pari-

siennes inspirées de légendes armoricaines et mettant en scène des actrices

costumées en « Bretonnes » de convention 4. Ill. 3.

3. Frantz Jourdain, préface au catalogue de l’Exposition-rétrospective de Jules Chéret, Paris, Salon

d’Automne, 1933, p. 8.

4. Le Miroir fut joué aux Folies-Bergère en 1892. Alors qu’il était à Londres sous le Second Empire,

Chéret illustra Le Parfumeur, poème comique du Briochin Auguste Le Maout, inspiré par le personnage

d’Eugène Rimmel, mécène de l’artiste (N. D., « Jules Chéret en Bretagne », Bretagne, n° 138, juillet 1936,

pp. 217-218). Dans un tout autre genre, il évoqua la Bretagne dans deux affiches commandées par la

Société de secours aux familles des marins naufragés pour ses fêtes de charité, données au palais du

Trocadéro en juin 1890 et mai 1893 (coll. Musée départemental breton).

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ILL. 2. ERNEST BUVAL (1839 - ?)

Affiche pour La Korrigane

Ballet fantastique de François Coppée et Louis

Mérante. Musique de Charles-Marie Widor

Lithographie, Impr. Moucelot, Paris, 1880

H. 81,6 ; L. 60 cm

Quimper, Musée départemental breton,

inv. 2011.16.2.

ILL. 3. JULES CHÉRET

(Paris, 1836 - Nice, 1932)

Affiche pour Le Miroir. Pantomime par René Maizeroy.

Musique de Desormes, créé aux Folies-Bergère en 1892

Lithographie, reproduction en réduction pour la

collection Les Maîtres de l’affiche. H. 40 ; L. 29 cm

Quimper, Musée départemental breton, inv. 2005.3.1

Les Maîtres de l’affiche est une collection créée par

Jules Chéret et publiée par l’imprimerie Chaix dont

il assurait la direction artistique. Cette publication

mensuelle, qui s’échelonna entre décembre 1895 et

novembre 1900, contenait, par livraisons de quatre

planches chromolithographiques par numéro, la

« reproduction des plus belles affiches illustrées

des grands artistes, français et étrangers ».

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AU TEMPS DES DILIGENCES

La promotion de la Bretagne comme région touristique fut stimulée par l’image

qu’en donnaient, à Paris et bien au-delà, la peinture, la gravure, le spectacle, la

presse et le livre illustré. Les deux phénomènes – la vogue artistique et l’essor

touristique – sont concomitants. L’année même de la création du Pardon de Ploër-

mel était publié à Paris le Voyage comique et pittoresque en Bretagne, du peintre et

caricaturiste Alfred Darjou (Paris, 1832-1874), qui narrait avec malice les surprises et

mésaventures d’un touriste dans notre région. Le recueil – dont le musée a acquis

les dessins originaux - s’ouvrait par cette adresse : « Amoureux du pittoresque, vous

vous décidez pour la Bretagne, le pays des mœurs primitives et des diligences. »

Ill. 4 - 1 à 9. Jusqu’à la fin des années 1840, en effet, on partait pour la Bretagne en

diligence et il fallait quatre jours depuis Paris pour atteindre Nantes. Parvenu dans la

péninsule bretonne, on pouvait encore rejoindre des « lignes » secondaires, telles

que cette Diligence de Ploërmel qu’empruntèrent Flaubert et Maxime Du Camp

en 1847 et qu’évoquait, en 1883, un récit facétieux signé Quatrelles (Ernest L’Épine,

1826-1893) et illustré par Eugène Courboin (1851-1915). Ill. 5.

En 1865, le Landernéen Max Radiguet (1816-1899), que son goût des voyages

mena jusqu’en Polynésie et en Amérique du Sud, rapportait :

« Pour aller de France en Bretagne, soit qu’on suive la route de Rennes, soit qu’on

prenne celle de Nantes, il n’en faut pas moins, en l’an de grâce 1862, subir trente

heures de diligence, si l’on veut atteindre l’extrémité du Finistère 5. »

Ce véhicule connut son heure de gloire, que rappelle L’Arrivée de la diligence

à Quimper-Corentin sous le Directoire, tableau de Jules Noël (Nancy, 1810-

Mustapha, Algérie, 1881). Ill. 6. « Les diligences, écrivait plaisamment Radiguet, auront

vécu ce que vivent les jonquilles. Notre génération aura vu leur grandeur et leur

décadence. On ne saurait imaginer à cette heure d’agonie, leur épuisement, leur

décrépitude 6. » Aux dires de bien des voyageurs du temps, elles accumulaient en

effet les désagréments  : inconfort, promiscuité, poussière, dont se plaignait le

révérend anglais John Mounteney Jephson, dans un Narrative of a Walking Tour in

Brittany 7, publié à Londres en 1859. Ill. 7. Pour les plus fortunés, la malle-poste était

plus rapide mais plus chère. La manière la plus courte pour rejoindre la Bretagne

occidentale était encore la voie maritime, depuis l’ouverture en 1839 d’une liai-

son par paquebot à vapeur entre Le Havre et Morlaix. Ce fut celle que choisirent,

entre autres, les peintres Eugène Boudin et Jean-Baptiste Isabey. Si l’on arrivait

par le sud à Nantes, on pouvait y rejoindre Châteaulin en diligence et y embarquer

pour Brest.

5. Max Radiguet, À travers la Bretagne. Souvenirs et paysages, Paris, Michel Lévy, 1865.

6. Ibid.

7. John Mounteney Jephson, Narrative of a Walking Tour in Brittany, accompanied by Notes of a photo-

graphic expedition by Lovell Reeve (Récit d’un voyage en Bretagne), Londres, Lovell Reeve, 1859 (photo-

graphies d’Henry Taylor). Un exemplaire est conservé au Musée départemental breton. Voir : La Bretagne

en relief, premiers voyages photographiques en Bretagne, catal. expo., Quimper, Musée départemental

breton, 2000.

Jules Noël. L’Arrivée de la diligence à Quimper-

Corentin sous le Directoire. Détail ILL. 6.

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ILL. 6

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12

ILL. 4-1.

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ILL. 4-1. ALFRED DARJOU

(Paris, 1832-1874)

Voyage comique et pittoresque en Bretagne

Paris, Au Bureau du Journal amusant, 1859

H. 52 ; L. 35 cm

Quimper, Musée départemental breton,

inv. 2001.12.1.17.

ILL. 4-2. Vue du premier Breton - Ne

parle pas français, fume du tabac en

carotte, boit du cidre, et laisse pousser

ses cheveux. - (Note d’un touriste).

Dessin préparatoire à l’encre

(H. 31,8 ; L. 20,75 cm, inv. 2001.12.1.1.)

et lithographie de l’album

ILL. 4-3. Amoureux du pittoresque, vous

vous décidez pour la Bretagne, le pays des

mœurs primitives et des diligences.

Lithographie de l’album, n° 1

ILL. 4-4. Vous vous empressez de quitter le

chemin de fer de Nantes, pour le bateau à vapeur,

et vous admirez les bords de la Loire ;

(À St Nazaire) Le quart d’heure du passe-port.

Dessin préparatoire à l’encre

(H. 30,9 ; L. 19,6 cm, inv. 2001.12.1.2.)

Lithographie de l’album, n° 2

ILL. 4-5. Vous arrivez à Guérande, dans ce qu’on

appelle une diligente. Là vous goûtez au vin blanc

du pays, faudra pourtant vous y faire.

Dessin préparatoire à l’encre

(H. 30,9 ; L. 19,7 cm, inv. 2001.12.1.3.)

et lithographie de l’album, n° 3

ILL. 4-2.

ILL. 4-4. ILL. 4-4.

ILL. 4-5. ILL. 4-5.

ILL. 4-3.

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ILL. 4-6. Les pierres si renommées de

Carnac vous font faire un détour que

vous ne pensiez pas regretter (fiez-vous

donc aux récits des voyageurs !). (Belle-

Île) Aimez-vous la sardine fraîche ?

Dessin préparatoire à l’encre

(H. 30,9 ; L. 19,6 cm, inv. 2001.12.1.6.)

et lithographie de l’album, n° 8

ILL. 4-7. Vous traversez le fameux

pont suspendu, et vous vous surprenez

à regretter le chemin de fer.

Lithographie de l’album, n° 7 (détail gauche)

ILL. 4-8. Un souvenir (c’est bien pour

dire qu’on rapporte quelque chose).

Dessin préparatoire à l’encre

(H. 30,9 ; L. 19,6 cm, inv. 2001.12.1.15.)

et lithographie de l’album, n° 19

ILL. 4-9. Malgré l’attrait du pittoresque, vous

revenez avec délice sur le boulevard de Gand.

Dessin préparatoire à l’encre

(H. 30,9 ; L. 19,5 cm, inv. 2001.12.1.16.)

et lithographie de l’album, n° 20

ILL. 5. EUGÈNE COURBOIN

(1851-1915), illustration de couverture

pour : Quatrelles (Ernest L’Épine, dit)

La Diligence de Ploërmel

Paris, Hachette, sans date (1883)

Quimper, Musée départemental

breton, inv.1997.58.1.

ILL. 4-6. ILL. 4-8. ILL. 4-9.

ILL. 4-6.

ILL. 4-8.

ILL. 4-7.

ILL. 4-9.

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ILL. 5.

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L’AUBERGE BRETONNE

Dans la première moitié du xixe  siècle, l’hébergement que réservait la Bretagne

à ses voyageurs n’était, bien souvent, guère confortable. Si le logement et la

nourriture étaient bon marché, la piètre hygiène, déjà déplorée au xviiie siècle par

Jacques Cambry, perdura longtemps. Elle fut cruellement stigmatisée par Victor

Hugo : « Depuis que je suis en Bretagne je suis dans l’ordure. Pour se laver de la

Bretagne il faut bien l’océan 8. » Darjou décrit son héros dévoré par les puces dans

un lit-clos finistérien et Gustave Flaubert évoque avec une emphase ironique la

crasse de la chambre où il passa une nuit près de Brest, en 1847 : « Ô confort !

(…) que tu es loin d’avoir pénétré jusqu’à Daoulas ! Comme on y méconnaît tes

douceurs 9 ! » D’autres témoignages sont nettement moins sévères cependant, et

la situation semble d’ailleurs s’être peu à peu améliorée dès le milieu des années

1840. Elle paraît alors tout à fait convenable dans les villes, que les lignes maritimes

puis le chemin de fer ouvraient au commerce et au tourisme. Le commentateur

de la Galerie armoricaine (1844-1846) recommandait les hôtels de Saint-Nazaire ;

le Lorrain Joseph-Émile Gridel (1839-1901) se félicitait en 1862 du confort et de

la bonne chère offerts à l’Hôtel de Provence à Morlaix, à l’Hôtel de France à Saint-

Pol-de-Léon, du Commerce à Crozon, etc. 10. Vers 1853, le médecin et écrivain

Lepelletier de la Sarthe (1790-1880) résumait  : « Les hôtelleries sont générale-

ment très bonnes : on y rencontre communément un accueil obligeant et même

gracieux 11.  » Les guides signalaient les meilleures adresses, telles que celle de

Mme Guillet à Mûr, où descendit Corot. Mais bien souvent, le voyageur improvisait

en fonction des disponibilités de l’endroit et s’en accommodait. En témoigne ce

passage des Souvenirs de Maxime Du Camp (1822-1894), compère de Flaubert

dans son tour breton de 1847 :

« Où n’avons-nous pas couché ? À la prison centrale de Fontevrault, au couvent

de la Trappe de la Meilleraye, dans les bons hôtels de Nantes, de Rennes, de Saint-

Malo  ; dans des auberges de rouliers, dans des cabarets comme à Penmarch,

dans une écurie comme à Plougoff (sic), dans un poste de douaniers comme à

Plouvan. Tout était bien, tout était au mieux et pas une fois nous ne nous sommes

plaints de cette bonne misère de voyageurs, qui n’est, en somme, qu’un des inci-

dents du voyage 12. »

8. Victor Hugo, lettre de Saint-Malo, juin 1836. Cité par Denise Delouche, dans : Peintres de la Bretagne,

découverte d’une province, Rennes-Paris, Université de Haute-Bretagne / Klincksieck, 1977, p. 55.

9. Gustave Flaubert, Par les champs et par les grèves, rééd. Bruxelles, éditions Complexe, 1989, p. 36.

10. Jean-Luc Guillevic, Jacques Hallez, Philippe Le Stum, Joseph-Émile Gridel. La vision inédite d’un

peintre lorrain en Bretagne entre 1862 et 1878, Douarnenez, Le Chasse-Marée / Ar Men, 1998.

11. Almire Lepelletier de la Sarthe, Voyage en Bretagne, Paris, Lehuby, s. d. (1854 ?), p. 514.

12. « En Bretagne », extrait de Souvenirs littéraires, suivi de Flaubert, Par les champs et par les grèves,

rééd. Bruxelles, éditions Complexe, 1989, p. 19.

ILL. 6. JULES NOËL

(Nancy, 1810 - Mustapha, Algérie, 1881)

L’Arrivée de la diligence à Quimper-

Corentin sous le Directoire

Huile sur toile, 1873

H. 100,2 ; L. 130,5 cm

Quimper, Musée des beaux-arts

ILL. 7. AUGUSTE LOVELL REEVE

(1814-1865) et HENRY TAYLOR

Quimper, Houses in front of the Cathedral

Photographie publiée dans : Jephson, Reeve

et Taylor, Narrative of a Walking Tour in

Brittany, Londres, Lovel Reeve, 1859

Quimper, Musée départemental breton,

inv. 998.13.1.39.

ILL. 8. VAL FERRANT

Grand Hôtel de Cornouailles - Concarneau

Paris, Impr. Cornille & Serre, vers 1913

Musée départemental breton, inv. 2004.26.1.

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17

ILL. 6.

ILL. 7.

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CAT. 1. ANONYME

Chemin de fer d’Orléans.

Billets de bains de mer

pour les plages de Bretagne

Paris, Impr. F. Champenois, 1891

H. 151 ; L. 102,5 cm

Musée départemental breton, inv. 1993.24.1.

CAT. 2. GUSTAVE FRAIPONT

(Bruxelles, 1849-Paris, 1923)

Chemins de fer de l’Ouest.

Normandie. Bretagne. Excursions.

Bains de mer, Voyages à prix réduits

Paris, Impr. F. & M. Moreau, 1899

H. 106 ; L. 76 cm

Quimper, Musée départemental breton,

inv. 988.46.2.

CAT. 3. PAUL BERTHON

(Villefranche, 1872-Paris, 1909)

Chemins de fer de l’Ouest .

Normandie. Bretagne

Paris, Impr. Chaix (ateliers Chéret), 1897

H. 112,5 ; L. 79,5 cm

Peintre, lithographe et affichiste, Paul Berthon

réalisa de nombreuses planches décoratives

et affiches pour l’édition, les arts, la publicité,

le spectacle et également les chemins de fer.

L’artiste superpose ici les principales vues des

sites desservis par la ligne avec les images

symboliques des deux régions (verger pour

la Normandie, joueur de cornemuse pour

la Bretagne). L’influence d’Eugène Grasset

(1845-1917), dont Berthon fut l’élève,

est sensible dans cette affiche à

l’esthétique Art Nouveau.

Musée départemental breton, inv. 1993.2.2.

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CAT. 4. GEORGES MEUNIER

(Paris, 1869-Saint-Cloud, 1942)

Chemins de fer de l’Ouest,

Excursions en Normandie et Bretagne

Paris, Impr. Chaix (ateliers Chéret), 1896

H. 106 ; L. 77,2 cm

Quimper, Musée départemental breton,

inv. 2005.14.1.

CAT. 5. LOUIS TAUZIN

(Barsac, 1842-Royan, 1915)

Chemin de fer d’Orléans. Billets de bains

de mer pour les plages de Bretagne

Paris, Impr. Champenois & Cie, vers 1900

H. 150 ; L. 99 cm

En surimpression sur les sites morbihannais

remarquables (Port-Louis, Larmor-Plage,

Lorient), l’artiste a choisi de juxtaposer en

médaillons les vues des sites naturels d’exception

(Le Croisic, Guérande, Carnac, Douarnenez,

Concarneau, cap de la Chèvre-Morgat,

pointe du Raz) auxquels la Compagnie

du chemin de fer d’Orléans permettait d’accéder.

Musée départemental breton, inv. 2016.23.5.

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CAT. 6. GUSTAVE FRAIPONT

(Bruxelles, 1849-Paris, 1923)

Chemins de fer de l’Ouest. Normandie Bretagne

Paris, Impr. Fraipont et Moreau, 1895

H. 106,3 ; L. 74 cm

Fraipont évoque ici le calvaire de Plougastel-

Daoulas, près de Brest, terminus de la ligne

des Chemins de fer de l’Ouest. En revanche,

comme la plupart des artistes de son temps,

c’est en Cornouaillle, près de Fouesnant,

qu’il a puisé la note de pittoresque

humain nécessaire à sa composition.

Musée départemental breton, inv. 1992.64.1.

CAT. 7. GUSTAVE FRAIPONT

(Bruxelles, 1849-Paris, 1923)

Chemins de fer de l’Ouest.

Normandie et Bretagne. Bains de mer

Paris, Impr. Fraipont et Moreau, vers 1890

H. 98 ; L. 63 cm

Musée départemental breton, inv. 1994.1.4.

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CAT. 8. RENÉ LOUIS PÉAN

(Paris, 1875-Ermont, 1955)

La Reine des Plages. Côte d’Émeraude.

Grand Casino Municipal de Saint-Malo

Paris, Impr. Chaix (ateliers Chéret), 1905

H. 123 ; L. 88,5 cm

Élève de l’école des Arts décoratifs et de

Jules Chéret, dont il est le beau-frère, René

Péan travailla pour l’imprimerie Chaix entre

1890 et 1905, créant des affiches de cabaret

et de théâtre. Contrairement à son maître

Jules Chéret, qui aimait à représenter des

silhouettes fugitives, Péan créa son style

propre en montrant des femmes dynamiques

et souriantes. Plusieurs affiches furent

consacrées au casino de Saint-Malo, œuvre

d’Auguste Perret, inauguré en août 1899.

Deux sont de René Péan, qui joue sur la

séduction audacieuse des baigneuses de

la Belle Époque dont les maillots moulants

révélaient les formes généreuses.

Musée départemental breton, inv. 1989.35.1.

CAT. 9. GASTON JOBBÉ-DUVAL

(Rennes, 1856-Paris, 1929)

Chemins de fer de l’Ouest.

Excursions en Normandie et Bretagne (Étretat,

Île de jersey, Mont Saint-Michel, Cherbourg)

Paris, Impr. Chaix (ateliers Chéret), 1896

H. 106 ; L. 76 cm

Peintre lithographe, Gaston Jobbé-Duval

est né à Rennes en 1856. Il est le père

de Félix Pol Jobbé-Duval, illustrateur

de la presse enfantine bretonne.

Musée départemental breton, inv. 1993.1.1.

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CAT. 10. ÉMILE BRUN

Chemins de fer de l’Ouest. Bains de mer.

Excursions en Normandie et Bretagne

Paris, Impr. Bourgerie & Cie, vers 1890

H. 61 ; L. 41,4 cm

Dans sa représentation de vues juxtaposées,

l’artiste oppose savamment le calme de

la Normandie (sa campagne verdoyante,

ses pommiers…) à la rudesse sauvage

de la côte bretonne et de ses habitants,

représentés ici par deux marins.

Musée départemental breton, inv. 1984.7.1.

CAT. 11. ANONYME

Chemins de fer de l’Ouest français

et du London Brighton & South Coast anglais

Paris, Impr. F. & M. Moreau, fin du xixe siècle

H. 108 ; L. 72,5 cm

Musée départemental breton, inv. 1986.2.6.

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CAT. 25. JEAN-RAOUL CHAURAND-NAURAC,

DIT NAURAC (Lyon, 1878-Paris, 1948)

Chemin de fer d’Orléans. Bretagne

Paris, Impr. G. de Malherbe & Cie, vers 1930-1940

H. 85,5 ; L. 58,5 cm

Peintre « indépendant », condisciple de Matisse,

Rouault, Marquet, Jean-Raoul Chaurand-Naurac

était spécialisé dans la peinture des chevaux.

Il était aussi illustrateur. Plusieurs de ses

affiches sont connues, dont Stockez de la

santé dans les 150 stations de sports de

neige des Alpes et du Jura (1930), Savoie et

Dauphiné, trains spéciaux de neige (1939).

Musée départemental breton, inv. 2016.23.4.

CAT. 24. JEAN-RAOUL CHAURAND-NAURAC,

DIT NAURAC (Lyon, 1878-Paris, 1948)

Chemin de fer d’Orléans. Côte sud

de Bretagne (Douarnenez)

Paris, Impr. G. de Malherbe, 1911

H. 105 ; L. 73 cm

D’autres affiches de Naurac sont célèbres :

Nord. Wagons-lits. PLM. Londres. Vichy.

Pulmann, 1927 ; Hôtel du Lioran (Cantal)

pour les Chemins de fer d’Orléans ; Sport de neige

dans les Alpes et le Jura (saut à ski), 1930 ;

PLM - Théâtre antique d’Orange, vers 1930.

Musée départemental breton, inv. 1992.24.3.

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26. ROLAND GOUJON (Avranches, 19 ?-19 ?)

Société nationale des chemins

de fer français. Bretagne

Strasbourg, Impr. Alsacienne, 1939. H. 100 ; L. 62 cm

À partir de 1925, les artistes produisirent les

premières « images choc » qui précipitèrent la fin

des vieilles formules héritées de la Belle Époque.

L’image de marque de la Bretagne est ici rajeunie

par l’artiste qui utilise un graphisme moderne

en conservant pourtant la représentation d’un

couple en costume traditionnel du siècle passé.

Musée départemental breton, inv. 1993.29.2.

27. MARGUERITE CHABAY

(Quimper, 1917-Angers, 1998)

Finistère. Union des Syndicats d’initiative

Quimper, Impr. Bargain, 1948. H. 96 ; L. 59,3 cm

Illustratrice quimpéroise dont l’imaginaire se

nourrit des contes et légendes de Bretagne,

Marguerite Chabay répond à des commandes

à destination de maisons d’édition, illustre des

feuilletons de La Semaine de Suzette, écrit des

aventures pour la jeunesse (Les Volontaires du

Général Larafale). Témoin privilégié de la vie

des Quimpérois, elle en illustre le quotidien, les

jours de fête, les scènes de genre ou les métiers

(marchande de lait, marchande de faïence,

crêpière, brodeur, potier, tricoteuse, etc.).

Musée départemental breton, inv. 1992.49.2.