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77 a. Cemagref, UR Réseaux, épuration et qualité des eaux, 50 avenue de Verdun, BP 3, 33612 Cestas Cedex b. Cemagref, chargée de mission « Épuration des eaux usées », mission appui technique (CGGREF), 140 bis rue de Rennes, 75005 Paris Les contacts Ingénieries N° spécial 2004 – p. 77 à 86 D epuis la fin des années soixante-dix, le lagunage naturel s’est largement développé en France et a trouvé son application privilégiée dans le trai- tement des eaux usées des petites collectivités rurales. Il y a désormais 2 500 à 3 000 instal- lations d’une taille moyenne de 600 habitants, ce qui représente en nombre 20 % du parc de stations d’épuration. Quelques installations situées en zone côtière sont d’une taille beau- coup plus importante avec la particularité de traiter des charges variables en période estivale. L’expérience accumulée sur plus de 25 ans de l’application de la technique du lagunage sous le climat français a permis de dresser un premier bilan de son fonctionnement et de mieux définir son domaine privilégié d’application. Le présent article présente une synthèse des résultats collectés soit par le Cemagref, soit par les organismes départementaux chargés des suivis (SATESE 1 ) et vise à dégager les conséquences qui en résultent sur la conception et sur l’exploitation des installations. Matériels et méthodes Différentes sources de données ont été utili- sées : les résultats recueillis auprès des SATESE, en particulier sur les charges appliquées et la qualité de l’eau traitée (Racault et al., 1995), sur les amé- liorations de qualité (Boutin et al., 2003) et plus récemment sur le traitement des boues ; Yvan Racault a , Catherine Boutin b Le lagunage naturel en France – État de l’art et tendances 1. Service d’assistance technique aux exploitants des stations d’épuration. la synthèse des résultats obtenus sur 102 lagu- nes et sur une période de 3 ans dans le départe- ment d’Ille-et-Vilaine (Delouvée, 2002) ; les résultats d’études de fonctionnement sur plusieurs cycles annuels, menées dans le but d’analyser les causes de dysfonctionnement du lagunage (Racault, 1993). Résultats Caractéristiques du parc de lagunages naturels et de leurs conditions d’alimentation Au cours des 20 dernières années, le lagunage naturel a pris dans notre pays une place impor- tante parmi les procédés de traitement des eaux usées domestiques, notamment en milieu rural. Si, en capacité de traitement cumulée, il ne tota- lise qu’1 à 2 % de la pollution globale à épurer, l’effectif de stations de ce type représente environ 20 % du parc sur l’ensemble du territoire et dans certains départements ruraux, cette part peut atteindre, voire dépasser, 50 %. Une enquête nationale (Boutin et al., 1986) a établi de manière exhaustive l’état d’implantation du lagunage dans les différents départements français, dix années après son introduction. On avait pu y constater alors le rapide développement du procédé. Sa simplicité a répondu aux attentes de beaucoup de petites collectivités où les tech- niques traditionnelles avaient jusqu’alors donné des résultats souvent décevants et insuffisants.

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    a. Cemagref, UR Rseaux, puration et qualit des eaux, 50 avenue de Verdun, BP 3, 33612 Cestas Cedexb. Cemagref, charge de mission puration des eaux uses , mission appui technique (CGGREF), 140 bis rue de Rennes, 75005 Paris

    Les contacts

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    Depuis la n des annes soixante-dix, le lagunage naturel sest largement dvelopp en France et a trouv son application privilgie dans le trai-tement des eaux uses des petites collectivits rurales. Il y a dsormais 2 500 3 000 instal-lations dune taille moyenne de 600 habitants, ce qui reprsente en nombre 20 % du parc de stations dpuration. Quelques installations situes en zone ctire sont dune taille beau-coup plus importante avec la particularit de traiter des charges variables en priode estivale. Lexprience accumule sur plus de 25 ans de lapplication de la technique du lagunage sous le climat franais a permis de dresser un premier bilan de son fonctionnement et de mieux dnir son domaine privilgi dapplication.

    Le prsent article prsente une synthse des rsultats collects soit par le Cemagref, soit par les organismes dpartementaux chargs des suivis (SATESE1) et vise dgager les consquences qui en rsultent sur la conception et sur lexploitation des installations.

    Matriels et mthodesDiffrentes sources de donnes ont t utili-ses :

    les rsultats recueillis auprs des SATESE, en particulier sur les charges appliques et la qualit de leau traite (Racault et al., 1995), sur les am-liorations de qualit (Boutin et al., 2003) et plus rcemment sur le traitement des boues ;

    Yvan Racault a, Catherine Boutin b

    Le lagunage naturel en France tat de lart et tendances

    1. Service dassistance technique aux exploitants des stations dpuration.

    la synthse des rsultats obtenus sur 102 lagu-nes et sur une priode de 3 ans dans le dparte-ment dIlle-et-Vilaine (Delouve, 2002) ;

    les rsultats dtudes de fonctionnement sur plusieurs cycles annuels, menes dans le but danalyser les causes de dysfonctionnement du lagunage (Racault, 1993).

    Rsultats

    Caractristiques du parc de lagunages naturels et de leurs conditions dalimentationAu cours des 20 dernires annes, le lagunage naturel a pris dans notre pays une place impor-tante parmi les procds de traitement des eaux uses domestiques, notamment en milieu rural. Si, en capacit de traitement cumule, il ne tota-lise qu1 2 % de la pollution globale purer, leffectif de stations de ce type reprsente environ 20 % du parc sur lensemble du territoire et dans certains dpartements ruraux, cette part peut atteindre, voire dpasser, 50 %.

    Une enqute nationale (Boutin et al., 1986) a tabli de manire exhaustive ltat dimplantation du lagunage dans les diffrents dpartements franais, dix annes aprs son introduction. On avait pu y constater alors le rapide dveloppement du procd. Sa simplicit a rpondu aux attentes de beaucoup de petites collectivits o les tech-niques traditionnelles avaient jusqualors donn des rsultats souvent dcevants et insufsants.

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    Au cours des dernires annes, la croissance du nombre dinstallations construites a fortement chut en raison de diffrents facteurs :

    la trs petite taille des collectivits restant dsormais quiper de stations dpuration,

    une qualit de rejet des eaux traites devenue plus leve dans certains milieux rcepteurs et incompatible avec les performances normales du lagunage naturel,

    la dsaffection de certains matres duvre pour cette technique.

    Cependant, dans certains dpartements adeptes de cette technique, la construction des lagunages na pas faibli ces dernires annes (exemple : Ille-et-Vilaine). La taille moyenne des installations de lagunage en France reste aux environs de 600 habitants. Le taux de charge moyen ne peut tre connu avec prcision en raison du nombre limit de mesures bilans disponibles sur ce type dinstallations, de petite taille et ne disposant pas gnralement dnergie lectrique.

    De lenqute mene par le Cemagref en 1992 (Racault et al, 1995), il rsultait un taux de charge organique moyen correspondant 25 kg DBO5/ha.j-

    1 sur lensemble des bassins, soit dans la majorit des cas une charge ne dpassant pas 50 % de la charge nominale. Des valuations rcentes sur le dpartement dIlle-et-Vilaine et portant sur les donnes de 102 lagunages, sur 3 ans (Delouve, 2002), montrent une charge moyenne proche de la prcdente : 27 kg DBO5/ha.j-1. En majorit, les installations de lagunage naturel en France sont donc sous-charges

    par rapport leur dimensionnement initial. En matire de dbits reus, la situation est trs con-traste. Le lagunage tant souvent choisi pour accepter les efuents de rseaux non sparatifs ou ceux comprenant une grande quantit deaux parasites, les charges hydrauliques sont souvent leves, notamment en priode hivernale (Racault et al, 1995).

    Les performances des installations existantes lissue de lenqute de 1992 et en se limitant aux installations sur lesquelles des mesures bilans taient disponibles (Racault et al., 1995), nous avions pu dgager les valeurs moyennes obtenues en sortie de lagunage pour tous types de rseaux confondus et en dissociant les rseaux sparatifs des rseaux unitaires. Ces rsultats avaient montr des carts-types levs sur tous les paramtres, ce qui tait reprsentatif de la variabilit des rejets de lagunage due en particulier aux effets saisonniers et une dilution plus ou moins mar-que suivant les rseaux. Les valeurs obtenues montraient que les exigences de niveaux de rejet de la rglementation europenne (tableau 1) pouvaient savrer difciles respecter avec des rseaux trs sparatifs.

    Des mesures rcentes (Delouve, 2002) conr-ment les moyennes obtenues en 1992. Pour ces installations situes en Bretagne, qui ont un ge moyen de 11,6 ans, la charge organique reue varie entre 16 et 48 kg DBO5/ha.j-

    1. Le tableau 2 montre une srie de 317 mesures, dont 30 % ralises en priode estivale (juin septembre). Les valeurs sont proches de celles obtenues sur

    Charges > 120 kgDBO5.j-1

    Niveau de rejet

    Europe et France *DCOf** = 120 mg.l-

    1 MES = 150 mg.l-1

    Charges < 120 kgDBO5.j-1 Niveaux franais :

    D3 * Rendements : 60 % pour DCO et N-NK

    D4 DBO5 = 25 mg.l-1 DCO = 125 mg.l-1

    * Valeurs pour lagunages. ** DCOf : DCO sur chantillon ltr.

    Priode DCOf* MES N-NK N-NH4 + PT

    Juin-septembre moyenne cart-type 95 38 74 68 16,3 10,6 9,6 10 6,6 3,6

    Octobre-mai moyenne cart-type 71 29 50 45 18,8 11,2 12,6 10 5,7 2,9

    Anne globale moyenne cart-type 78 34 57 54 18,0 11,0 11,6 10,1 6,0 3,1

    DCOf : DCO sur chantillon ltr.

    Tableau 1 Niveaux de rejet europens et/ou franais.

    Tableau 2 Qualit moyenne des eaux pures en sortie des lagunes dIlle-et-Vilaine en mg.l-1

    (Delouve, 2002).

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    Le lagunage naturel en France tat de lart et tendances Yvan Racault et Catherine Boutin

    lchantillon du Cemagref concernant les rseaux non sparatifs (Racault et al., 1995). Ce constat de concordance sexplique en partie par la pr-sence frquente deaux parasites sur les lagunes de lchantillon de Bretagne.

    En tout tat de cause, il faut pondrer ces rsul-tats par le taux de charge organique reu qui, en moyenne, demeure trs infrieur la valeur nominale. Par ailleurs, an de tenir compte de la non-conservation des dbits entre-sortie (phnomnes dinltration et dvaporation sp-ciques des bassins de lagunage), les rendements doivent tre calculs sur les ux (Racault et al., 1995). Ce mode de calcul, plus reprsentatif des impacts sur le milieu rcepteur, est favorable au lagunage en particulier en priode estivale. Il est utilis en France depuis 1997 avec la mise en place du niveau de rejet D3 (tableau 1) applicable aux petites agglomrations (ministre de lqui-pement, 1997). Concernant linuence de lge des installations, en labsence daccumulation de boue excessive, limpact parat difcilement mesurable sur les paramtres carbone et azote.

    Les principales causes de dysfonctionnementUn certain nombre de dysfonctionnements sont apparus sur les lagunages naturels au l des annes et lanalyse des causes a t tudie notamment au cours dune tude ralise dans le Sud-Ouest de la France (Racault, 1993). Les crises se traduisent par la disparition des algues, labsence doxygnation et les nuisances olfacti-ves qui en dcoulent. Des phnomnes deaux rouges apparaissent avec le dveloppement de bactries photosynthtiques du soufre qui utilisent comme substrat lH2S du milieu. Ces dysfonction-nements apparaissant majoritairement en priode automne-hiver. En automne, avec la rduction de la dure de lclairement et la rduction de tem-prature, une disparition plus ou moins brutale de la biomasse algale peut intervenir.

    Les causes de dysfonctionnement sont multiples, mais quelques facteurs pris indpendamment ou conjointement sont prpondrants, et leur prise en compte a des consquences sur la conception et le domaine dapplication du lagunage. On peut citer en particulier, sous les contraintes climatiques moyennes franaises, les facteurs suivants :

    la concentration des efuents. Lalimentation avec des eaux uses concentres (moyenne annuelle en DBO5 > 300 mg.l-

    1) est un facteur

    aggravant du risque de dysfonctionnement. Le raccordement defuents industriels est aussi proscrire ;

    la surcharge organique, mme saisonnire, du premier bassin ;

    la septicit des efuents qui peut affecter la sta-bilit de lcosystme lagune (Racault, 1993) ;

    la profondeur excessive des bassins et en particulier du premier. La stratication observe au printemps et en t dans des petits bassins protgs du vent se trouve dtruite lautomne, provoquant un mlange avec les couches inf-rieures ; ses consquences seront dautant plus marques que le volume en anarobiose est important ;

    la forme des bassins. Une forme allonge induit un modle dcoulement en piston diffusionnel et favorise une surcharge en tte de bassin ;

    une accumulation de boue en tte de bassin (cne de sdimentation) peut amorcer une ana-robiose locale initiatrice de dysfonctionnement.

    Ces phnomnes de dysfonctionnement provien-nent soit de carences dans la conception soit de dfauts dexploitation qui peuvent trouver remde a posteriori. Concernant le premier point, les ph-nomnes constats in situ ont conduit modier les bases de dimensionnement majoritairement adoptes en France entre 1975 et 1995.

    Conception et dimensionnement en FranceLexprience acquise en France sur le lagunage nous a conduits quelques volutions sur la conception et les recommandations tablies dans les annes 80 (gure 1, page 80).

    Pour assurer une bonne abilit de fonctionne-ment, trois bassins en srie sont ncessaires. La troisime lagune, mme si elle amliore peu la qualit du traitement, est trs utile lorsque les boues saccumulent dans les bassins amont au l des annes. Elle permet aussi, lors du curage des boues du premier bassin, de maintenir une bonne qualit de traitement. Certains dpartements recommandent dsormais quatre bassins pour augmenter les capacits de stockage et amliorer la dsinfection.

    Le premier bassinLes volutions majeures portent sur la conception du premier bassin et sur son dimensionnement.

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    Le comportement de la premire lagune facul-tative est en effet essentiel dans la abilit des performances de lensemble du procd lagunage naturel. Le retour dexprience des lagunes en fonctionnement montre une tendance la dgra-dation des performances et laccroissement du risque de dysfonctionnement du premier bassin lorsquon sapproche des charges organiques initialement recommandes en France pour le premier bassin. En consquence, nous prconi-sons dsormais un dimensionnement du premier bassin sur la base de 6 m2/habitant.

    Prenant en compte la charge organique relle produite par habitant en milieu rural (Pujol et al., 1990), la charge organique surfacique effective de la premire lagune slverait de 58 67 kg DBO5/(ha.j-

    1) (tableau 3).

    Quand les volumes deaux parasites sont impor-tants et que les conditions locales dtanchit peuvent rester dans les valeurs moyennes admi-ses un cot acceptable, la surface du premier bassin sera porte 7 m2/hab. Pour les installa-tions population variable et par temps chaud et ensoleill, ces charges peuvent tre dpasses momentanment (pendant quelques jours), mais sans excder le double de la valeur nominale.

    La profondeur recommande dans la littrature pour le premier bassin est de 1,5 1,75 m (Mara

    et Pearson, 1998). Cependant, pour assurer la abilit du fonctionnement, il est important de limiter les effets dune demande soudaine en oxy-gne. Par exemple, la suite dune dstratication thermique en n dt, le mlange avec les eaux anarobies des couches infrieures peut provo-quer un accroissement important de la demande en oxygne. An de disposer dune fraction de volume en arobiose sufsant par rapport au volume total, une profondeur de 1 m avec un maximum 1,2 m est dsormais recommande.

    Un surcreusement de 1 m en tte de bassin, facili-tant le curage du cne daccumulation de dpts proximit du point dalimentation et porte de tonne lisier, est conseill. Cette zone peut occuper quelques dizaines de m2 pour des bassins de petite taille, et environ 5 % de la surface pour des grandes lagunes. Dans certains dpartements, le premier bassin est prcd systmatiquement par un ouvrage dit pige boues . Il sagit dun dcanteur de petite capacit dont la fonc-tion est de retenir les ottants et les particules les plus lourdes. Son efcacit est garantie par des vidanges rgulires, une frquence trimestrielle paraissant bien adapte.

    La forme de la lagune ne doit pas favoriser un comportement piston de lcoulement, pour limi-ter les surcharges organiques en tte. Une forme

    Surface 1re lagune

    Charge en g DBO5.j-

    1Charge organique 1re lagune

    en kg DBO5.ha-1.j-1

    Thorique hab.Relle par

    habitant (hab.)Nominale Maximum relle

    Avant 1997 5 m2.(hab.)-1 50 100

    Aprs 19976 m2.(hab.)-1 50 83

    6 m2.(hab.)-1* 35 40 58 67

    * hab. : personne raccorde au rseau dassainissement.

    Tableau 3 Charges nominales et maximales relles dans le premier bassin : calcul avant et aprs 1997.

    Figure 1 Dimensionnement type de la lire lagunage naturel.

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    Le lagunage naturel en France tat de lart et tendances Yvan Racault et Catherine Boutin

    ramasse est donc recommande avec un ratio longueur/largeur 3. La prsence de chicanes se rvle inutile dans le premier bassin, elle conduit souvent un accroissement des zones mortes (Racault et al., 1984).

    La troisime laguneDurant les annes 1980, au commencement du dveloppement du lagunage naturel en France, limplantation de macrophytes dans le troisime bassin tait recommande. La prsence de la vgtation peut amliorer la qualit des efuents, la fois par la limitation du dveloppement algal due lombre cre et par lexportation dune fraction des nutriments par les plantes. Cepen-dant, une comparaison statistique des rsultats obtenus avec des bassins plants ou non plants na pas pu prouver ou quantier le bnce de la premire solution (Cemagref et al., 1997).

    En tout tat de cause, pour atteindre leffet dsir, la vgtation doit tre faucarde et enleve en automne pour viter la formation dune couche de matire organique en dcomposition. Cette opration de faucardage tant rarement ralise

    correctement, la troisime lagune nest plus plante dsormais et sa profondeur est identique celle des bassins amont.

    La mise en place dune le dans le dernier bassin facilite limplantation de canards qui, sils sont introduits au printemps, demeurent sur le site et empchent la prolifration de lentilles deau.

    Le curage des bouesLe curage des bassins de lagunage est une opra-tion dentretien essentielle qui consiste vacuer les boues dcantes, ayant subi une dgradation anarobie en fond des diffrents bassins. An de mieux cerner les conditions de ralisation de cette lourde opration dexploitation, une enqute a t conduite dans cinq dpartements franais, soit un chantillon totalisant environ 15 % de leffectif national (tableau 4). Prcisons que cet chantillon ne comprenait pas de lagune tanche articiel-lement, cette technique ayant t mise en uvre sur des stations plus rcentes. Des expriences diversies en sont tires. Le nombre de sites de curage est de 6 26 par dpartement, soit

    Valeurs moyennes par dpartement

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    rage

    Quantit de boue dans la premire lagune

    Cot de lopration

    hab. annes % cm cm.a-1 l.(hab.)-1.a-1 HT.m3 HT.(hab)1. a-1

    A ? 6 1985 850 19,0 46 31,5 1,7 115 59,1 5,12

    B 114 26 1987 605 11,9 ? 21 1,6 73 25,5 2,08

    C 130 15 + 2* 1985 570 14,8 110 33,8 1,95 98 ? ?

    D 30 16 + 5* 1983 500 11,5 81 25,9 2,75 165 19,8 4,30

    E 88 9 1986 575 14,1 97 25 1,80 90 22,4 3,54

    Statistiques sur lensemble des donnes

    Moyenne 1986 590 13,1 91 25,5 2,05 111 23,85 3,19

    Valeur MAX 1998 3 000 26 194 57 6,6 395 67 12

    Valeur MIN 1977 120 5 17 3 0,4 21 9,23 0,21

    cart-type 4 460 4 37 13,7 1,36 80 15 2

    Nombre de valeurs 71 71 67 45 27 27 27 25 26

    * Nombre de lagunes cures deux fois.

    Tableau 4 Rsum des rsultats des curages de boue.

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    respectivement 8 50 % du parc de lagunages naturels du dpartement. Lanalyse des rsultats, globalement et par dpartement, dmontre la variabilit des pratiques locales.

    Les lagunes cures ont une taille moyenne de 590 EH, ce qui est reprsentatif de la taille moyenne de ce type dinstallation en France. Lopration de curage intervient pour la premire fois et en moyenne 13 ans aprs la mise en service, alors que les recommandations sont de lordre de 7 10 ans. Il existe aussi des curages trs tardifs en raison de la faible charge organique reue. Les 3 curages intervenus aprs un faible temps de fonctionnement sont plus difciles expliquer.

    Une estimation de la charge organique rellement reue est rarement disponible. La charge est donc calcule partir du nombre de personnes raccor-des au rseau deaux uses (valeurs gnralement faciles acqurir) rapporte la capacit nominale affecte dun coefcient correcteur de 0,8, pour prendre en compte la diffrence entre la charge polluante relle de lhabitant par rapport la valeur thorique des projets. La charge organique moyenne au moment des curages tait de 90 %, soit beaucoup plus que la valeur de 50 % constate sur lchantillon global des lagunes. Ceci montre que le curage simpose prioritairement sur des installations proches de leur charge nominale.

    La dcision de curageLe critre principal qui dclenche une opration de curage est tout dabord lge de louvrage, tay par des critres visuels (remonte de boues sporadiques, couleur laiteuse du bassin de tte...) ou olfactifs temporaires. Pour des petites instal-lations, les mesures physico-chimiques de la qualit du rejet sont trop rares pour dmontrer une dgradation de qualit lie par exemple un taux de boue excessif. Il en est de mme pour lestimation de la charge rellement traite qui na pas t souvent renseigne.

    La procdure habituelle avant un curage est de raliser une bathymtrie an dvaluer la hauteur de boue et de localiser les lieux daccumulation. Le plus souvent, cette mesure est ralise sur la totalit des bassins partir dun bateau, le plus souvent guid par un maillage en surface. Un oprateur effectue (tous les 25 m2 100 m2 selon la taille de louvrage) les oprations suivantes :

    mesure de la hauteur de boues afeurantes laide dun dtecteur (MES-mtre, sonde ultra-sons...) ;

    mesure de la profondeur totale du bassin laide dune perche trs rigide ;

    calcul par diffrence de la hauteur de boue relle.

    Cette valuation pralable, dont la ralisation parat trs simple, demande pourtant une orga-nisation relativement lourde. Pour une station de taille moyenne, au moins trois personnes sont mobilises sur site pendant environ un jour. Cette dure saccrot avec la taille de linstallation, sans pour autant tre directement proportionnelle la surface sonder. cela sajoute, une journe de technicien (pour la prparation du matriel puis le traitement des donnes), dont lexprience de terrain est trs utile lors de la critique des donnes pour leur traitement et interprtation.

    Ceux qui pratiquent ces bathymtries pralables, gnralement les SATESE, jugent cette opration comme un gage du bon droulement futur des oprations de curage ; ces mesures deviennent en fait une base chiffre utilise ultrieurement dans les contrats liant lentreprise et le matre douvrage. Si la hauteur de boues moyenne dpasse 25 cm, la ncessit du curage est syst-matiquement conrme. Pour des hauteurs deau gnralement comprises entre 1 m et 1,2 m, cette couche de boues reprsente donc 20 25 % du volume utile. Le temps coul entre estimation du volume de boue et curage est de lordre dun an en raison dun provisionnement pas toujours prvu dans le budget et de contraintes techni-ques comme les analyses physico-chimiques de boues et ltablissement dun plan dpandage. Dans les conditions de charge organique des lagunes franaises, les mesures de hauteur de boue devraient intervenir aprs 10 12 annes de fonctionnement.

    Le mode opratoireDurant le curage, les eaux uses sont diriges vers le second bassin (canalisation de by-pass ou pompage) et le surnageant du premier bassin est transfr dans les bassins avals. Les techniques de curage mises en uvre sont alors au nombre de quatre et diffrent principalement par le taux dvacuation du surnageant :

    pompage direct sans vidange du surnageant. Cette technique est dsormais considre comme dsute car elle ne permet pas de visualiser la bonne ralisation du travail ralis ;

    vacuation partielle du surnageant sur une hauteur de 20 cm environ et utilisation dun

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    Le lagunage naturel en France tat de lart et tendances Yvan Racault et Catherine Boutin

    radeau ottant pour maintenir le dispositif de pompage que lon guide et dplace en fonction de la texture des boues vacues. Des canalisa-tions permettent le dversement direct des boues dans des citernes qui assurent le transport vers la zone dpandage choisie. Ce mode dextraction est utilis dans 35 % des cas, mme sil montre une souplesse limite pour accder aux bords des bassins, lieux clairement identis comme zones de dpts privilgies. Mme si notre chantillon ne comprenait pas de lagune tanche articielle-ment, le systme dextraction par radeau ottant devrait tre systmatiquement retenu pour le curage des ouvrages tanchs articiellement, car aucun engin nest en contact directement avec les berges ou le fond des bassins ;

    vacuation totale du surnageant jusqu ce que les boues soient afeurantes. Un engin de chantier, muni dune lame et se dplaant sur de larges chenilles (bulldozer des marais, dameuse de neige...) pntre lintrieur des bassins et pousse les boues vers un poste de pompage. Ce mode de curage est souvent privilgi (38 % des cas) du fait de la visibilit du travail effectu ;

    vacuation totale du surnageant et schage des boues sur place pendant une priode sufsante, de lordre du mois, an de rduire leur volume. Cette mthode qui modie longtemps le fonc-tionnement de la lagune reste dusage trs limit (5 % des cas).

    Lvacuation des bouesLe plus frquemment, les boues sont pandues simultanment leur vacuation et plusieurs tonnes lisier assurent des rotations vers les terres agricoles les plus proches possibles et clairement identies dans le cadre du plan dpandage. Cette organisation nest pas toujours ralisable. Cest pourquoi, dans 10 % des cas, les boues sont momentanment entreposes dans une zone dlimite laide dandins. La dshydratation se poursuit alors au moins 6 mois, conduisant un volume de boues relativement faible qui sera aussi pandu sur terres agricoles.

    Pour calculer le volume rel de boue extrait, les services techniques comptabilisent le nombre de citernes remplies et la surface concerne par le curage. La hauteur moyenne de boue mesu-re ainsi est de 25,5 cm. Le fort coefcient de variation (55 %) tmoigne des diffrences dun site lautre et entre dpartements. En prenant en compte lge de linstallation, laccroissement

    de la hauteur de boue dans le premier bassin est de 2 cm par an, ce qui est en accord avec les estimations gnralement admises. Ces rsultats concernent 27 curages de premiers bassins de lagunage. En rapportant ce volume annuel de boue la capacit nominale de linstallation, le volume moyen de boue accumul est de 110 l/(hab.an). Malheureusement, ces valeurs ne peuvent pas prendre en compte laccroissement de la population raccorde au cours du temps, qui nest pas disponible. Quelle que soit lunit utilise pour exprimer laccumulation de boue, lcart-type important observ montre la variabi-lit des valeurs.

    DiscussionOn dispose seulement de 12 curages concernant la totalit des bassins. Dans ce dernier cas, laccu-mulation de boue est plus important (2,3 cm/an), correspondant un volume de 200 l/(hab.an). Ce rsultat un peu surprenant peut sexpliquer de la faon suivante :

    dans un cas, par laccumulation de lentilles deau non extraites depuis le prcdent curage 10 ans auparavant ;

    dans lautre cas, par un curage tardif intervenu aprs 15,5 ans de fonctionnement. Il est cepen-dant possible que des fortes charges hydrauliques aient transfr des boues du premier bassin vers les suivants. Pour 19 curages o les boues ont t extraites de la premire lagune et dune partie des suivantes, le volume moyen annuel est de 140 l/(hab.an).

    Lanalyse des boues a t systmatiquement ralise pour sassurer de leur conformit la rglementation de lpandage. Ces analyses doi-vent cependant tre examines avec prcaution pour prendre en compte les variantes opratoires de prlvement des chantillons :

    avant lvacuation de leau,

    lors du curage, avec une incertitude sur leur reprsentativit,

    aprs stockage ou avant pandage.

    Les donnes disponibles sur le poids sec dans les deux premiers cas relvent de seulement 12 lagu-nes. Le taux moyen de matires sches (MS) de ce petit chantillon est de 8,5 %, variant dans une plage allant de 0,8 % 14,2 %. Dans ce dernier cas, avant pandage, le poids sec tait suprieur 200 g/kg, soit 20 % de matire sche.

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    Il apparat impossible de relier le taux de MS la mthode de curage. En dpit de ces rserves, on peut estimer la masse de boue produite envi-ron 12 kg MS/(hab.an), variable selon le taux de MES dans les eaux uses brutes. La production de boue observe rsulte de la minralisation qui tend rduire la masse introduite, mais est contrebalance par la dgradation des algues et des bactries.

    De mme, il est difcile de calculer un cot moyen de curage. Les donnes prsentes incluent habituellement le cot des tudes prli-minaires de plan dpandage dans le cot global du curage, mais pas les analyses chimiques. Quelquefois, les berges sont rpares loccasion du curage et le cot est intgr. Le cot moyen de curage et dpandage ainsi calcul ressort 24 HT/m3 (tableau 4, page 81). Le budget annuel prvoir serait de 3,20 HT/(hab.an). Les facteurs mentionns auparavant expliquent les grandes diffrences observes (coefcient de variation de 60 %). Pour lanne 2000, par exemple, le cot dinvestissement des lagunages naturels tait de 100 160 HT/hab et le curage reprsentait un cot lanne quivalent 2 3 % de ce montant.

    Les dveloppements futursLaccroissement des exigences de qualit pour les milieux sensibles a conduit la ncessit de dvelopper des traitements complmentaires. Les recherches se concentrent actuellement sur lutilisation de ltres sable alimentation inter-mittente (FSI) la sortie des lagunes. Ce systme prsente lavantage de conserver les capacits hydrauliques des lagunes et dy ajouter lintrt des ltres alimentation intermittente dans lli-mination de la matire organique et la nitrica-tion complmentaire. Une qualit de niveau D4 (tableau 1, page 78) devrait tre obtenue. Dans le cadre dun programme europen LIFE, une installation pilote combinant ces deux techniques a t construite pour rsoudre le problme des petites collectivits dj quipes de rseaux par-tiellement unitaires (Boutin et al., 2004). Lobjectif est de conrmer que ce systme est sufsamment simple pour tre exploit en milieu rural avec des temps dintervention limits et une main-duvre non spcialise. Cependant, il convient de rappe-ler que lobtention de ces qualits de traitement exige de respecter lalternance de lalimentation des ltres, ce qui ncessite un minimum de deux visites par semaine, frquence suprieure celle

    exige pour un lagunage conventionnel trois bassins. la n de lanne 2005, nous esprons pouvoir ainsi dnir sur cette lire de traitement les lments suivants :

    caractristiques techniques de ces nouveaux systmes combinant le lagunage (1 ou 2 bassins) et linltration intermittente avec les qualits defuent correspondantes,

    limitations hydrauliques,

    cots dexploitation et contraintes de main-tenance.

    Lajout dun tage de ltres plants de roseaux coulement vertical en tte dun lagunage existant devrait tre envisag lorsquil existe une surcharge organique sur le premier bassin. Ce type de lire a t tudi par Linard et al. (1993) et un niveau D4 a pu tre obtenu. Des tudes complmentaires devraient tre ralises pour conrmer quavec ces installations dimen-sionnes 5 m2/hab en lagunage et prcdes de ltres plants dimensionns 1 m2/hab, la qualit des efuents traits permet de maintenir un niveau D4.

    ConclusionLe lagunage naturel demeure une technique largement utilise pour le traitement des eaux uses en zones rurales en France. Les donnes rcentes conrment quen moyenne, les installa-tions reoivent une charge organique nettement infrieure la charge pour laquelle elles ont t dimensionnes. Leurs performances en termes de rendement, calcules sur les ux, permet-tent datteindre le niveau D3 de la circulaire du 17 fvrier 1997. Cependant, avec le retour dexprience, il y a eu ces dernires annes des modications de dimensionnement pour tenir compte des dysfonctionnements constats. Les changements les plus notables sont sur la taille du premier bassin, dsormais port 6 m2/hab et qui ne devrait pas recevoir des charges organi-ques suprieures 70 kg DBO5/(ha.j). Il apparat aussi que les lagunages naturels fonctionnent de manire plus able avec des efuents dilus, leur usage nest donc pas prconis pour des rseaux trs sparatifs.

    Le curage des boues demeure une opration majeure dexploitation dont le cot, rparti lan-ne, reprsente 2 3 % du cot dinvestissement. Prenant en compte les faibles taux de charge reus sur les installations durant les premires annes,

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    Le lagunage naturel en France tat de lart et tendances Yvan Racault et Catherine Boutin

    le premier curage intervient en moyenne aprs 13 ans de fonctionnement. Lanalyse statistique des rsultats montre des carts importants dans les donnes, mais on peut nanmoins estimer, partir des rsultats du premier curage, la quantit

    de boue produite 110 l/(hab.an) et une quantit moyenne de matires sches de 12 kg MES/(hab.an). Il semble que le deuxime curage pourrait avoir lieu dans un dlai de 10 ans.

    Rsum

    Le lagunage naturel reprsente 20 % du nombre total de stations dpuration en France. La pratique acquise durant ces 20 dernires annes a conduit la modication du dimensionnement du premier bassin facultatif des lagunages naturels ; sa surface est dsormais dimensionne 6 m2/hab. pour limiter les risques de dysfonctionnement. La surface cumule des 2e et 3e bassins est maintenue 5 m2/hab. Les lagunes doivent prfrentiellement tre utilises lorsque les efuents sont dilus. Glo-balement, les installations reoivent une charge organique loigne de leur valeur nominale, ce qui explique que le premier curage de boue intervienne en moyenne 13 ans aprs la mise en fonctionne-ment. Partant dun chantillon reprsentatif de lagunages naturels, soit 15 % des lagunages franais, il a t possible destimer le temps, les moyens matriels et le cot des oprations de curage ainsi que la quantit de boue accumule. partir de la boue extraite au premier curage, on peut estimer la production annelle 110 l/(hab.an), ce qui reprsente environ 12 kg MS. (hab.an). La tendance actuelle dune augmentation des niveaux de qualit au rejet dans les milieux rcepteurs sensibles a conduit rechercher des solutions adaptes de traitement de nition par ltre sable alimentation intermittente, avec ou sans plantation de macrophytes.

    Abstract

    Waste stabilisation ponds represent 20% of the total number of wastewater treatment plants in France. Practical expertise acquired during these last 20 years has led to modication in design of the rst facultative basin of WSP systems. Its active surface area is now dimensioned at 6 m2 (p.e.)-1 in order to limit the risk of alfunctioning. The cumulated surface of the 2nd and 3rd basin is maintained at 5 m2 (p.e.)-1. Another practical point is also that WSPs must receive mainly diluted inuents. Globally, the plants are on average far from their nominal loads, which explains that the rst sludge removals took place on average 13 years after being put in operation. Based on a representative sample of plants, i.e. 15% of the French WSPs, it has been possible to estimate the time, material means and cost needed for sludge removal as well as the amount of sludge accumulated. The sludge removed at the 1st removal yields on average 110 L (p.e.)-1 which represents 12 kg DM (p.e.)-1. The current trend of increasing the levels of quality necessary for discharge into sensitive receiving bodies has led to adaptive solutions of polishing treatments by Intermittent Sand Filter Systems with or without the plantation of reeds.

    Remerciements

    Les auteurs remercient les SATESE des dpartements de lAin, des Ctes-dArmor, de lIsre, de la Moselle et du Tarn-et-Garonne, ayant rassembl les donnes concernant le curage des boues de lagunage.

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