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L’incroyable aventure d’Odeep, l’eau minérale venue du fond des mers A partir de mardi, un bateau-usine va puiser de l’eau de mer au large de Sète (Hérault), la dessaler et la mettre en bouteille à bord. samedi 4 janvier 2020 Édition(s) : Edition Principale, Paris, Oise, Seine-et-Marne, Yvelines… Pages 7-7 538 mots - 2 min _ÉCONOMIE—ECONOMIE D e notre correspondant Christian Goutorbeà Montpel- lier (hérault), Le projet qui va entrer dans sa phase active cette semaine est hors norme. Mardi, « Odeep One », bateau long de 190 m, va quitter le port de Sète (Hé- rault). A une centaine de kilomètres de la côte, au cœur de la Méditerra- née, les pompes de cet ancien train- ferry soviétique, reconfiguré en ba- teau-usine, vont remonter l’eau de mer des grandes profondeurs. Cette précieuse cargaison qui concentre une très forte dose de sels minéraux sera ensuite débarrassée de son sel (70 g en moyenne par litre), filtrée et analysée. Elle pourra ensuite être mise en bou- teille à bord grâce à la chaîne d’em- bouteillage ultramoderne installée dans le ventre de l’immense bâti- ment. Cette eau minérale des profon- deurs, baptisée Odeep, est une « tha- lassothérapie de l’intérieur du corps dans le même principe que la mé- thode Quinton (NDLR : biologiste français qui a mis au point un sérum physiologique à base d’eau de mer) », explique Régis Revilliod, le pré- sident- fondateur de cette aventure atypique dont les investissements initiaux s’élèvent à 30 millions d’eu- ros, complétés par une levée de fonds de 20 millions. Une centaine d’emplois créés « Nous pêchons cette eau très riche à 300 m de profondeur, sur des fosses de 2 000m, là où dans la nuit marine on relève une forte concentration des sels minéraux excellents pour le bien-être de l’homme », explique le patron d’Océan Fresh Water Group, qui cache derrière une grande bâche beige le système innovant qui permet de dessaler l’eau de mer tout en conservant ses nutriments. Près d’une centaine de personnes ont été embauchées dont 65 marins pour faire naviguer l’ancien train-ferry, élément clé du projet. Cap sur le marché asiatique Avant d’être adapté au projet, le na- vire était capable d’emporter un train entier et ses passagers répartis dans ses 150 cabines, y compris dans les zones de navigation délicates, dans les glaces entre Saint-Pétersbourg et Kaliningrad (Russie). « Ce bateau est un couteau suisse qui nous permet aussi de maîtriser tota- lement notre dépense énergétique, y compris en carburant raffiné », ajoute Carl, 31 ans, le fils du fonda- teur, qui promet prochainement des panneaux photovoltaïques sur le troisième pont et même une grande voile de kite pour compléter la trac- tion en dérive du bâtiment lors de l’opération de pompage. « Pour la première fois de l’histoire, ce n’est pas la bouteille d’eau qui voyage mais l’usine elle-même, pour pomper au plus près des consommateurs », s’enthousiasme Régis Revilliod, an- cien capitaine de la marine mar- chande et ingénieur conseil en em- bouteillage de l’eau minérale. Après six mois de pompage en Méditerra- née, l’« Odeep One » ira pêcher au large des Philippines pour servir le marché asiatique (Chine, Japon, Phi- lippines) où l’on raffole de cette eau « qui tonifie l’organisme, à un prix abordable », complète le capitaine. Il faut quand même compter 1,90 € pour une bouteille de 60 cl. La Chine devrait absorber 80 % de la produc- tion initiale. Depuis deux ans, des pompages menés grâce au petit ba- teau laboratoire, le « Little Odeep », basé à Toulon (Var), ont permis de valider le bien-fondé du projet. En France (où on trouve déjà les bou- teilles Odeep dans certaines bou- tiques haut de gamme), le grand lan- cement de la marque est programmé en février. Parution : Quotidienne Diffusion : 186 556 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2018-2019 Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017

L’incroyable aventure d’Odeep, l’eau minérale venue du ...Sète (Hérault). A une centaine de kilomètres de la côte, au cœur de la Méditerranée, les pompes de cet ancien

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Page 1: L’incroyable aventure d’Odeep, l’eau minérale venue du ...Sète (Hérault). A une centaine de kilomètres de la côte, au cœur de la Méditerranée, les pompes de cet ancien

L’incroyable aventure d’Odeep, l’eau minérale venue du fond des mers

A partir de mardi, un bateau-usine va puiser de l’eau de mer au large de Sète (Hérault), ladessaler et la mettre en bouteille à bord.

samedi 4 janvier 2020Édition(s) : Edition Principale, Paris, Oise, Seine-et-Marne, Yvelines…

Pages 7-7

538 mots - 2 min

_ÉCONOMIE—ECONOMIE

D e notre correspondant

Christian Goutorbeà Montpel-

lier (hérault),

Le projet qui va entrer dans sa phase

active cette semaine est hors norme.

Mardi, « Odeep One », bateau long de

190 m, va quitter le port de Sète (Hé-

rault). A une centaine de kilomètres

de la côte, au cœur de la Méditerra-

née, les pompes de cet ancien train-

ferry soviétique, reconfiguré en ba-

teau-usine, vont remonter l’eau de

mer des grandes profondeurs. Cette

précieuse cargaison qui concentre

une très forte dose de sels minéraux

sera ensuite débarrassée de son sel

(70 g en moyenne par litre), filtrée et

analysée.

Elle pourra ensuite être mise en bou-

teille à bord grâce à la chaîne d’em-

bouteillage ultramoderne installée

dans le ventre de l’immense bâti-

ment. Cette eau minérale des profon-

deurs, baptisée Odeep, est une « tha-

lassothérapie de l’intérieur du corps

dans le même principe que la mé-

thode Quinton (NDLR : biologiste

français qui a mis au point un sérum

physiologique à base d’eau de mer) »,

explique Régis Revilliod, le pré-

sident- fondateur de cette aventure

atypique dont les investissements

initiaux s’élèvent à 30 millions d’eu-

ros, complétés par une levée de fonds

de 20 millions.

Une centaine d’emplois

créés

« Nous pêchons cette eau très riche à

300 m de profondeur, sur des fosses

de 2 000m, là où dans la nuit marine

on relève une forte concentration des

sels minéraux excellents pour le

bien-être de l’homme », explique le

patron d’Océan Fresh Water Group,

qui cache derrière une grande bâche

beige le système innovant qui permet

de dessaler l’eau de mer tout en

conservant ses nutriments. Près

d’une centaine de personnes ont été

embauchées dont 65 marins pour

faire naviguer l’ancien train-ferry,

élément clé du projet.

Cap sur le marché

asiatique

Avant d’être adapté au projet, le na-

vire était capable d’emporter un train

entier et ses passagers répartis dans

ses 150 cabines, y compris dans les

zones de navigation délicates, dans

les glaces entre Saint-Pétersbourg et

Kaliningrad (Russie).

« Ce bateau est un couteau suisse qui

nous permet aussi de maîtriser tota-

lement notre dépense énergétique, y

compris en carburant raffiné »,

ajoute Carl, 31 ans, le fils du fonda-

teur, qui promet prochainement des

panneaux photovoltaïques sur le

troisième pont et même une grande

voile de kite pour compléter la trac-

tion en dérive du bâtiment lors de

l’opération de pompage. « Pour la

première fois de l’histoire, ce n’est

pas la bouteille d’eau qui voyage

mais l’usine elle-même, pour pomper

au plus près des consommateurs »,

s’enthousiasme Régis Revilliod, an-

cien capitaine de la marine mar-

chande et ingénieur conseil en em-

bouteillage de l’eau minérale. Après

six mois de pompage en Méditerra-

née, l’« Odeep One » ira pêcher au

large des Philippines pour servir le

marché asiatique (Chine, Japon, Phi-

lippines) où l’on raffole de cette eau

« qui tonifie l’organisme, à un prix

abordable », complète le capitaine. Il

faut quand même compter 1,90 €

pour une bouteille de 60 cl. La Chine

devrait absorber 80 % de la produc-

tion initiale. Depuis deux ans, des

pompages menés grâce au petit ba-

teau laboratoire, le « Little Odeep »,

basé à Toulon (Var), ont permis de

valider le bien-fondé du projet. En

France (où on trouve déjà les bou-

teilles Odeep dans certaines bou-

tiques haut de gamme), le grand lan-

cement de la marque est programmé

en février. ■

Parution : Quotidienne

Diffusion : 186 556 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV2018-2019

Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017

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Samedi 4 Janvier 2020 N° 23434 - 1,60 €

ISABELLECARRÉ

LAURENTLUCAS

Photo:StéphanieBranchu•Design

:BenjaminSeznec

/TROÏK

A•Crédits

noncontractuels.

UN FILM DE BENJAMIN PARENTLE 8 JANVIER

UN FILM QUI TOUCHEEN PLEIN CŒUR.LE JOURNAL DES FEMMES

TÉLÉRAMACAUSETTE

DRÔLE ET SENSIBLE. BOULEVERSANT!TROIS COULEURS

THOMASGUY

BENJAMINVOISIN

Publ

icit

éLP

/Clé

menc

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udui

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Propagande électoraleLa colère

des mairesMUNICIPALES

La préfecture demande aux élus de prendre en chargel’envoi des bulletins de vote des candidats

à l’élection. Une tâche de trop pour certains.cahier central

Fait du jour P.2 ET 3

Bombardement américain :l’Iran crie vengeanceRéforme des retraites P. 5

Muriel Pénicaud monte au frontEnquête P. 10 ET 11

149 victimes d’un féminicide en 2019Football P. 15

Pourquoi autant de blessés au PSG ?

60Oise - ParisNotre guide des spectacles à réserver sans attendre

Cahier central – P. VI ET VII

Faits diversAttaque au couteau

Un mort et deux blessés graves

en pleine rueP. 8

LP/Y

.F. e

t L.M

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Le Parisien 7Samedi 4 Janvier 2020 7

de notre correspondant Christian Goutorbeà Montpellier (Hérault),

Le projet qui va entrer dans sa phase active cette se-maine est hors norme. Mardi, « Odeep One », bateau long de 190 m, va quitter le port deSète (Hérault). A une centaine de kilomètres de la côte, au cœur de la Méditerranée, les pompes de cet ancien train-ferry soviétique, reconfiguré en bateau-usine, vont remon-ter l’eau de mer des grandes profondeurs. Cette précieuse cargaison qui concentre une très forte dose de sels miné-raux sera ensuite débarrassée de son sel (70 g en moyenne par litre), filtrée et analysée.

Elle pourra ensuite être mi-se en bouteille à bord grâce à la chaîne d’embouteillage ul-tramoderne installée dans le ventre de l’immense bâti-ment. Cette eau minérale des profondeurs, baptisée Odeep, est une « thalassothérapie de

l’intérieur du corps dans le même principe que la métho-de Quinton (NDLR : biologiste français qui a mis au point un sérum physiologique à base d’eau de mer) », explique Ré-gis Revilliod, le président-fondateur de cette aventure atypique dont les investisse-ments initiaux s’élèvent à 30 millions d’euros, complé-tés par une levée de fonds de 20 millions.

Une centained’emplois créés« Nous pêchons cette eau très riche à 300 m de profondeur, sur des fosses de 2 000 m, là où dans la nuit marine on re-lève une forte concentration des sels minéraux excellents pour le bien-être de l’hom-me », explique le patron d’Océan Fresh Water Group, qui cache derrière une grande bâche beige le système inno-vant qui permet de dessaler l’eau de mer tout en conser-

vant ses nutriments. Près d’une centaine de personnes ont été embauchées dont 65 marins pour faire naviguer l’ancien train-ferry, élément clé du projet.

Cap sur le marché asiatiqueAvant d’être adapté au projet, le navire était capable d’em-porter un train entier et ses passagers répartis dans ses 150 cabines, y compris dans les zones de navigation déli-cates, dans les glaces entre Saint-Pétersbourg et Kalinin-grad (Russie).

« Ce bateau est un couteau suisse qui nous permet aussi de maîtriser totalement notre dépense énergétique, y com-pris en carburant raffiné », ajoute Carl, 31 ans, le fils du fondateur, qui promet pro-chainement des panneaux photovoltaïques sur le troisiè-me pont et même une grande voile de kite pour compléter la

traction en dérive du bâtiment lors de l’opération de pompa-ge. « Pour la première fois de l’histoire, ce n’est pas la bou-teille d’eau qui voyage mais l’usine elle-même, pour pom-per au plus près des consom-mateurs », s’enthousiasme Régis Revilliod, ancien capi-taine de la marine marchande et ingénieur conseil en em-bouteillage de l’eau minérale.

Après six mois de pompage en Méditerranée, l’« Odeep One » ira pêcher au large des Philippines pour servir le marché asiatique (Chine, Ja-pon, Philippines) où l’on raffo-le de cette eau « qui tonifie l’organisme, à un prix aborda-ble », complète le capitaine. Il faut quand même comp-ter 1,90 € pour une bouteille de 60 cl. La Chine devrait ab-

sorber 80 % de la production initiale. Depuis deux ans, des pompages menés grâce au petit bateau laboratoire, le « Little Odeep », basé à Toulon (Var), ont permis de valider le bien-fondé du projet. En Fran-ce (où on trouve déjà les bou-teilles Odeep dans certaines boutiques haut de gamme), le grand lancement de la mar-que est programmé en février.

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CHAQUELUNDI

L’incroyable aventure d’Odeep,l’eau minérale venue du fond des mers

A partir de mardi, un bateau-usine va puiser de l’eau de mer au largede Sète (Hérault), la dessaler et la mettre en bouteille à bord.

lp/C

hris

tian

GOUT

ORBE

1. Pompage de l’eaude mer à plusieurskilomètres des côtes

Des fonds marins à la bouteille :le fonctionnement d’« Odeep One »

LP/INFOGRAPHIE : A.R.SOURCE : OFWSHIPS.COM LP/C.GOUTORBE.

2,5millionsde litres d’eauproduits parsemaine300 m de

profondeur

2. Filtrage de l’eau(retrait du selet du chlore)

3. Conditionnementet stockage à bord

4. Livraisondes palettes

à terre

190 m de long

Sète (Hérault), le 16 décembre. Régis Revilliod (à gauche) et son fils, Carl, produisent de l’eau minérale, baptisée Odeep, issue des profondeurs marines. L’embouteillage a lieu dans le bateau-usine, en pleine mer.