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SI 22 « Sémiotique des contenus » Virginie Julliard
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L’ANALYSE DU DISCOURS
• Cours magistral I – Qu’est-ce que le discours ?
A) Définitions
B) Les caractéristiques du discours
II – La subjectivité linguistique
A) L’ancrage du discours
B) Les marques de subjectivité
C) La cohésion du texte
III – Le discours d’information médiatique
A) Le contrat de communication médiatique
B) La production du discours journalistique
C) Les caractéristiques du discours journalistique
• Travaux dirigés
- Médian
- Analyse de l’article « Histoire de Jacqueline qui a dépecé son mari »,
Libération, 1991.
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CM - L’ANALYSE DU DISCOURS
I – Qu’est-ce que le discours ?
A) Définitions
1. Le discours
Si le récit semble se raconter de lui-même (tout se déroule comme si aucun Sujet réel ne
parlait), le discours se caractérise par une énonciation supposant un locuteur et un
auditeur, et par la volonté du locuteur d’influencer son interlocuteur.
2. Le texte
Le texte est l’objet de l’analyse du discours. C’est un ensemble cohérent d’énoncés qui
constituent un propos écrit ou oral.
3. L’énonciation
L’énonciation désigne les traces linguistiques de la présence du locuteur au sein de son
énoncé, c’est à dire tous les phénomènes de subjectivité dans le langage.
L’énoncé est le produit de l’énonciation. Un texte énoncif serait un texte dépourvu de
marque d’énonciation.
4. Les déictiques
Les déictiques sont les marques identifiables qui permettent au destinataire d’être
informé sur l’interlocuteur et les conditions spatio-temporelles de l’énonciation.
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5. Le contexte
Le discours est un système d’énoncés qui rattache le texte à son contexte, c’est à dire à ses
conditions de production et de réception, trahissant une position sociale ou idéologique.
B) Les caractéristiques du discours
Trois critères caractérisent le discours : le positionnement, l’inscription et l’intertextualité (ou
la généalogie).
1. Positionnement
Le positionnement renvoie à la situation sociologique de l’énonciateur relativement à un
groupe social donné.
2. L’inscription
L’inscription d’un discours renvoie à la qualité de son support.
3. L’intertextualité
L’intertextualité renvoie au régime de relation qui règle les rapports que les textes
entretiennent entre eux, avec d’autres types de textes, de discours (on peut également parler
de généalogie).
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II – La subjectivité linguistique
Les langues parlées sont construites dans le but de dialoguer, de communiquer avec autrui,
toutes portent des traces de subjectivité.
A) Ancrage du discours
L’acte d’énonciation est un acte d’appropriation de la langue en discours. On distinguera
entre ce qui est dit (le sens de l’énoncé, le contenu) et la manière de le dire (l’attitude que le
locuteur marque à l’égard de son dire, l’expression).
B) Les marques de subjectivités
1. Les marqueurs d’embrayage
Les marqueurs d’embrayage sont les traces de personne et d’ostension qui servent à situer
l’acte d’énonciation par rapport au locuteur.
a) les signes de personnes (pronoms utilisés)
b) les signes d’ostension (éléments qui témoignent de la relation spatiale et
temporelle entre l’énoncé et l’énonciation)
• Les déictiques spatiaux marquent la proximité ou l’éloignement de l’objet désigné
relativement à la position que l’énonciateur.
• Les déictiques temporels signalent une situation de simultanéité, d’antériorité ou
d’à venir, relativement au moment de l’énonciation.
2. Les marqueurs de modalité
Les marqueurs de modalité témoignent de la forme linguistique d’un jugement intellectuel,
d’un jugement affectif ou d’une volonté qu’un sujet parlant énonce à propos d’une perception
ou d’une représentation de son esprit.
a) Les modalités de l’énonciation
Les modalités d’énonciation sont les moyens par lesquels le locuteur implique l’attitude de
l’allocutaire à partir de sa propre énonciation (interrogation, assertion, etc.)
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b) Les modalités de l’énoncé
Les modalités de l’énoncé manifestent l’attitude du locuteur par rapport à ce qu’il dit.
• Les verbes ont une modalité expressive (craindre), épistémique (penser), ou
déontique (ils gouvernent la relation du locuteur à autrui : « on peut »).
• Les adverbes modalisateurs d’énoncé précisent le degré d’adhésion du locuteur au
contenu énoncé (sûrement, peut être).
Les verbes modaux préférés des candidats à l’élection présidentielle de 2007
François Bayrou « Il faut que la France prenne un autre chemin. Il faut que l’État soit légitime. Il faut que l’Europe soit l’affaire des citoyens européens. On ne peut pas continuer comme cela. On ne peut plus continuer dans la guerre civile ridicule et sourde d’une moitié du pays contre l’autre. On ne peut pas laisser l’Université en l’état actuel. » Ségolène Royal « La France doit aimer tous ses enfants, d’où qu’ils viennent, où qu’ils aient grandi, dans la diversité de leurs talents. Le peuple doit se saisir de notre projet présidentiel. La puissance publique doit assumer ses responsabilités. L’inventivité des entrepreneurs doit être reconnue, mais la dignité du travail doit être respectée. La France doit travailler plus en donnant d’abord du travail à tous. » Jean-Marie Le Pen « Oui, il faut rompre, changer ! Il faut dire la vérité aux Français. Il faut avoir le courage de regarder les réalités en face. Il faut le dire, la France ne sait plus mettre de limite, ni aux enfants, ni à l’immigration, ni au commerce. Pour que le peuple s’en sorte, il faut sortir les sortants. » Nicolas Sarkozy « Je veux remettre la politique à l’endroit. Je veux tourner le dos à une politique qui explique que ce qui est nécessaire est impossible. Je veux regarder en face la question de l’immigration. Je veux rendre au travail sa valeur morale et sa capacité d’émancipation. Je veux rendre au travailleur la première place dans la société. »
Tiré de Calvet L.-J. & Véronis J., 2008, Les mots de Nicolas Sarkozy, Paris, Seuil.
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c) L’axiologie
L’axiologie implique un jugement de valeur.
• Les substantifs subjectifs ont une valeur méliorative ou péjorative : « majesté »,
« monarque » ou « tyran » ne portent pas le même jugement de valeur ;
• Les adjectifs subjectifs peuvent être affectifs, ils déterminent alors une réaction
émotionnelle (« ému », « choqué »), ou évaluatifs, ils portent alors un jugement de
valeur positif ou négatif (« correct », « mensonger »).
• Les verbes subjectifs…
C) La cohésion du texte
La cohésion du texte est assurée par le fait qu’un élément du discours puisse être explicité par
un autre.
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III – Le discours d’information médiatique
Tout acte de communication est un objet d’échange entre deux instances : l’une
d’énonciation, l’autre de réception, dont le sens dépend de la relation d’intentionnalité qui
s’instaure entre celles-ci. Pour décrire ce qui se joue dans l’acte de communication
médiatique, Patrick Charaudeau utilise la métaphore du « contrat ».
A) Le contrat de communication médiatique
La reconnaissance réciproque des contraintes de la situation de communication par les
partenaires incite à croire que ceux-ci se sont accordés sur les données du cadre de référence.
Ex. L’éditorial
B) La production du discours journalistique
La production du discours journalistique ne dépend pas que des journalistes.
- Les sources : le journaliste opère à partir de discours (auteurs de l’événement
directement concernés, experts appelés à interpréter la réalité objective). Le journaliste
compose avec une information déjà orientée par les émetteurs.
- Les publics : le public est le destinataire de l’information. La représentation que le
journaliste se fait de son public lecteur agit sur la manière dont il va construire son
investigation.
- Les concurrents : dans un marché où l’offre est surabondante par rapport à la
demande, la vocation d’un support d’information est de créer la différence.
Les journalistes, en revanche, sont détenteurs
- d’un savoir, d’un ensemble d’évaluations ou de jugements à partir desquels il
organise son questionnement, et
- d’un savoir-faire, c’est à dire d’un ensemble de règles de production qui lui
permettent d’assurer une mise en forme journalistique repérable par tous.
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C) Les caractéristiques du discours journalistique
- La révélation
- La force de l’exemple
- La scénarisation
- La dramatisation
- La schématisation