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Actualit( s On le sait, I'Assurance maladie est satisfaite que le message << les antibiotiques c'est pas automatique ~ ass~.n~ depuis 4 ans ait favoris~ un meilleur usage des antibiotiques par les patients via le m6decin. Mais ce n'est pas une victoire totale : certains ne croient pas qu'on puisse faire r~gresser les r~sistances bact~riennes. Certes, des idees re?ues demeurent sur I'uti- lite des antibiotiques en ORL (notamment rhi- nopharyngite et grippe) et pour reduire la fievre, selon I'enqu~te annuelle Assurance mala- die/Ipsos sur les connaissances des Fran?ais concernant le medicament. Ce que revele ce barometre est important : il permet d'orienter les campagnes d'information sur le ben usage par le public. Et comme I'information fait partie du traite- ment, et que les Fran?ais veulent plus d'infor- mation a teneur medicale, on leur en a donne. La comprehension du mode d'action des anti- biotiques continue de progresser : aujourd'- hui, 40 % des personnes interrogees savent que les antibiotiques n'agissent que sur les bacteries et 67 % des personnes interrogees que la surconsommation favorise I'apparition des resistances. Enfin, 72 % des parents de jeunes enfants et 77 % de parents dent les enfants sent accueillis en collectivite en ont conscience. Bien, mais ce n'est pas gagne... On notera le phenomene sociologique incontes- table que constitue I'acceptation par les patients du non-automatisme de la prescription d'an- tibiotiques : plus precisement I'acceptation que le medecin n'en prescrive pas & tout coup. Ce fait ,, s'est installe dans I'opinion comme une nouvelle norme et I'idee d'attendre quelques jours avant de recourir & un traitement est de mieux en mieux acceptee ,, : la non prescrip- tion automatique acceptee, et qui ne concerne d'ailleurs pas que les antibiotiques, comme le montre le sondage 2006 Ifop/Leem (Les indus- tries du medicament) concernant I'opinion des Frangais sur le medicament et le role de regu- lateur du medecin prescripteur Rappel : si le medecin ne prescrit pas d'em- blee un antibiotique, preferant voir I'evolution des symptOmes, 93 % des 3atients disent comprendre et approuver la decision, car il ne peut prevoir I'evolution des sympt0mes des la premiere consultation. Ces donnees sent importantes dans le contexte de la maftrise medicalisee des depenses de sante : on ne peut pas confinuellement riser les professionnels si le patient est laisse libre de faire pression sur le prescripteur. En bio- Iogie, il est temps que les referentiels atten- dus par les Labm voient le jour pour rationaliser aussi la prescription d'analyses. Cette evolution & I'egard de I'antibiotique n'a pas pour autant altere son image idealisee, qu'il eut au lendemain de la guerre, quand ils deferlerent dans les pharmacies. Mais la cons- titution progressive des resistances a surtout alarme les professionnels, jusqu'au jour oQ la regulation des prescriptions est devenue une urgence. L'Assurance Maladie avait des 2002 I'objec- tif de reduire de 25 % la consommation d'ici 2007, impliquant les professionnels de sante pour sensibiliser les patients au ben usage. Depuis le debut de la campagne, la baisse de la consommation generale a ete de 12,8 %, de 14,8 % chez les 0-6 ans et de 26,1% chez les 6-15 ans. Plus de 11,6 millions de bake- ments inutiles ont 6te evites. La campagne 2005-2007 diffusera aux mede- cins un nouveau dOpliant de relance du test de diagnostic rapide de I'angine (TDR), & disposi- tion des generalistes, pediatres et ORL, et des m#.mos d'aide & la pratique au generaliste (angine, rhinopharyngite, sinusite, otite, bronchite). L'in- formation du patient sera reconduite pour ren- forcer le pouvoir de decision du medecin. J.-M. M Rhinopharyngites, angines, b r~-- I) Diagnostiquer I'Alzheimer sur panel gOn6tique La biotech fran~aise ExonHit Therapeutics a d~pose le brevet d'une mdthode de diagnos- tic de la maladie d'Alzheimer chez des sujets ne montrant pas encore les troubles cogni- tifs dont I'exploration offre a ce jour la seule possibilit~ de discriminer entre Alzheimer et autres formes de ddmence s~nile. II n'existe pas encore de diagnostic realisable aux sta- des precoces de la maladie, supposes stabi- lisables/r~versibles avec les traitements disponibles, qui doivent intervenir le plus t~t possible. Le test propose repose sur un panel de g~nes ~ partir d'un ~chantillon sanguin. Avec sa technologie de profilage du g~nome, ExonHit a pu ddcouvrir - I'empreinte moid- cuiaire associ~e au dialogue entre le sys- teme immunitaire et la neuro-degen~rescence propre ~ la maladie d'Alzheimer ,,, et le rSle fondamental des alt(~rations de I'~pissage alternatif dans les modifications cellulaires du systeme immunitaire des patients. Revue Francophone des Laboratolres, juin 2006, N° 383 1 3

L'antibiotique moins automatique? Ce n'est pas gagné (suite)

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Page 1: L'antibiotique moins automatique? Ce n'est pas gagné (suite)

Actualit( s

On le sait, I'Assurance maladie est satisfaite que le message << les antibiotiques c'est pas automatique ~ ass~.n~ depuis 4 ans ait favoris~ un meilleur usage des antibiotiques par les patients via le m6decin. Mais c e n'est pas une victoire totale : certains ne croient pas qu'on puisse faire r~gresser les r~sistances bact~riennes.

Certes, des idees re?ues demeurent sur I'uti-

lite des antibiotiques en ORL (notamment rhi-

nopharyngite et grippe) et pour reduire la fievre,

selon I 'enqu~te annuelle Assurance mala-

die/Ipsos sur les connaissances des Fran?ais

concernant le medicament. Ce que revele ce

barometre est important : il permet d'orienter

les campagnes d'information sur le ben usage

par le public.

Et comme I'information fait partie du traite-

ment, et que les Fran?ais veulent plus d'infor-

mation a teneur medicale, on leur en a donne.

La comprehension du mode d'action des anti-

biotiques continue de progresser : aujourd'-

hui, 40 % des personnes interrogees savent

que les antibiotiques n'agissent que sur les

bacteries et 67 % des personnes interrogees

que la surconsommation favorise I'apparition

des resistances. Enfin, 72 % des parents de

jeunes enfants et 77 % de parents dent les

enfants sent accueillis en collectivite en ont

conscience. Bien, mais ce n'est pas gagne...

On notera le phenomene sociologique incontes-

table que constitue I'acceptation par les patients

du non-automatisme de la prescription d'an-

t ibiotiques : plus precisement I 'acceptation

que le medecin n'en prescrive pas & tout coup.

Ce fait ,, s'est installe dans I'opinion comme

une nouvelle norme et I'idee d'attendre quelques

jours avant de recourir & un traitement est de

mieux en mieux acceptee ,, : la non prescrip- tion automatique acceptee, et qui ne concerne

d'ailleurs pas que les antibiotiques, comme le

montre le sondage 2006 Ifop/Leem (Les indus-

tries du medicament) concernant I'opinion des

Frangais sur le medicament et le role de regu-

lateur du medecin prescripteur

Rappel : si le medecin ne prescrit pas d'em-

blee un antibiotique, preferant voir I'evolution

des symptOmes, 93 % des 3atients disent

comprendre et approuver la decision, car il ne

peut prevoir I'evolution des sympt0mes des

la premiere consultation.

Ces donnees sent importantes dans le contexte

de la maftrise medicalisee des depenses de

sante : on ne peut pas confinuellement riser

les professionnels si le patient est laisse libre

de faire pression sur le prescripteur. En bio-

Iogie, il est temps que les referentiels atten-

dus par les Labm voient le jour pour rationaliser

aussi la prescription d'analyses.

Cette evolution & I'egard de I'antibiotique n'a

pas pour autant altere son image idealisee,

qu'il eut au lendemain de la guerre, quand ils

deferlerent dans les pharmacies. Mais la cons-

titution progressive des resistances a surtout

alarme les professionnels, jusqu'au jour oQ la

regulation des prescriptions est devenue une

urgence.

L'Assurance Maladie avait des 2002 I'objec-

tif de reduire de 25 % la consommation d'ici

2007, impliquant les professionnels de sante

pour sensibiliser les patients au ben usage.

Depuis le debut de la campagne, la baisse de

la consommation generale a ete de 12,8 %,

de 14,8 % chez les 0-6 ans et de 26,1% chez

les 6-15 ans. Plus de 11,6 millions de bake-

ments inutiles ont 6te evites.

La campagne 2005-2007 diffusera aux mede-

cins un nouveau dOpliant de relance du test de

diagnostic rapide de I'angine (TDR), & disposi-

tion des generalistes, pediatres et ORL, et des

m#.mos d'aide & la pratique au generaliste (angine,

rhinopharyngite, sinusite, otite, bronchite). L'in-

formation du patient sera reconduite pour ren-

forcer le pouvoir de decision du medecin.

J.-M. M

Rhinopharyngites, angines, b r ~ - -

I) Diagnostiquer I'Alzheimer sur panel gOn6tique La biotech fran~aise ExonHit Therapeutics a d~pose le brevet d'une mdthode de diagnos- tic de la maladie d'Alzheimer chez des sujets ne montrant pas encore les troubles cogni- tifs dont I'exploration offre a ce jour la seule possibilit~ de discriminer entre Alzheimer et autres formes de ddmence s~nile. II n'existe pas encore de diagnostic realisable aux sta- des precoces de la maladie, supposes stabi- lisables/r~versibles avec les traitements disponibles, qui doivent intervenir le plus t~t possible. Le test propose repose sur un panel de g~nes ~ partir d'un ~chantillon sanguin. Avec sa technologie de profilage du g~nome, ExonHit a pu ddcouvrir - I'empreinte moid- cuiaire associ~e au dialogue entre le sys- teme immunitaire et la neuro-degen~rescence propre ~ la maladie d'Alzheimer ,,, et le rSle fondamental des alt(~rations de I'~pissage alternatif dans les modifications cellulaires du systeme immunitaire des patients.

Revue Francophone des Laboratolres, juin 2006, N ° 383 1 3