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PROGRAMME DE CONCERT LE PLUS ANCIEN DES OPÉRAS AU MONDE L’Orchestre du Teatro di San Carlo de Naples 26 novembre 2018 • Maison symphonique

L’Orchestre du Teatro di San Carlo de Naples PROGRAMME · La scala di seta, ouverture Gioachino Rossini Il signor Bruschino, ouverture Charles Avison Concerto grosso nº5 en ré

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  • PROGRAMMEDE CONCERT

    LE PLUS ANCIEN DES OPÉRAS AU MONDE

    L’Orchestre du Teatro di San Carlo de Naples

    26 novembre 2018 • Maison symphonique

  • CLAUDIO TAFFURIAmbassadeur d’Italie à Ottawa

    C’EST VRAIMENT UN PRIVILÈGE POUR MOI, comme Ambassadeur d’Italie au Canada, de pouvoir partager avec vous dans ce magnifique cadre de la ville de Montréal, l’histoire et la tradition du Théâtre San Carlo de Naples, le plus ancien théâtre de l’opéra au monde.

    Situé à côté de Piazza del Plebliscito, le symbole de la ville de Naples, le San Carlo peut être considéré à tout effet le temple lyrique italien. Fondé en 1737, par la volonté du Roi Charles III de Bourbon, le théâtre, avec sa structure à la fois élégante et imposante et avec ses presque 1.400 places, devint rapidement un des symboles architecturaux et culturels de la grande ville Parthénopéenne.

    De nombreuses interventions suivirent au cours des années qui ont mené à l’aspect actuel, les unes dictées par l’exigence artistique de restaurer la structure même et les autres, hélas, à la suite d’événements imprévus tels l’incendie de 1816 qui a détruit presque tout l’intérieur du théâtre. Néanmoins, chaque intervention a eu un rôle dans l’achèvement d’une œuvre de beauté extraordinaire où la musique lyrique et le théâtre sont célébrés aux plus hauts niveaux depuis plus de trois siècles.

    Gioacchino Rossini, Gaetano Donizetti, Vincenzo Bellini, Saverio Mercadante, Giuseppe Verdi, Giacomo Puccini, Luchino Visconti, Roberto Rossellini et Edoardo De Filippo sont seulement quelques-uns des noms des géants qui ont réalisé eux-mêmes leurs œuvres au San Carlo. Et nous ne pouvons oublier les grandes étoiles de la danse, Nureyev, Fracci e Bolle, ou les directeurs d’orchestre de la renommée de Muti, Abbado ou Karajan.

    Je suis donc très fier de vous accueillir ce soir, et je tiens à remercier chaleureusement notre Consul général Marco Rusconi, la Direction du Théâtre San Carlo et de la Maison Symphonique de Montréal de leur collaboration fructueuse, qui nous voit réunis ce soir dans cette salle de concert exceptionnelle pour une soirée musicale qui sera, sans aucun doute, inoubliable.

    Laissez-moi souligner aussi que cette initiative est offerte dans la conviction sincère que la culture, qui est l’expression la plus pure d’un pays et de son peuple, crée des liens forts et profonds, fondés sur le respect et la compréhension réciproques.

    Dans cet esprit, je conclus en vous souhaitant un bon concert, dans l’espoir que cette merveilleuse expérience soit un prélude à d’autres initiatives prestigieuses qui continueront à diffuser les excellences de notre Pays.

  • MARCO RICCARDO RUSCONIConsul Général d’Italie à Montréal

    IL A ÉTÉ DIT QUE LA MUSIQUE EST LE LANGAGE qui unit le monde. Les notes transcendent les frontières, suscitent des émotions universelles, connectent les gens, les pays, les villes. Deux grandes capitales de la musique, Naples et Montréal, se rencontrent au concert de ce soir. Deux villes ouvertes sur le monde qui, à travers leurs ports respectifs, sont apparues sur la scène globale au fil des siècles. De Naples sont partis des centaines de milliers d’Italiens en direction de Montréal et du Canada. Entre le Golfe et le Saint-Laurent, de plus en plus de navires se déplacent dans les deux directions en transportant des marchandises, des produits, des technologies.

    La musique est un immense patrimoine que Naples a offert et offre au monde, et est un trait essentiel de l’âme de Montréal. Je suis donc très heureux d’avoir contribué à faire venir, avec l’Ambassadeur d’Italie au Canada, le théâtre le plus ancien au monde dans la métropole la plus musicale de ce qui a été le « Nouveau Monde » pour plusieurs Italiens et Italiennes. Stendhal, qui connaissait et aimait Naples et l’Italie, écrivit : « Il n’y a rien en Europe, je ne dirai pas d’approchant, mais qui puisse même de loin donner une idée de ce théâtre. » Il a fallu presque trois cents ans pour avoir le Teatro San Carlo ici et offrir ce concert au public de Montréal, justement à l’occasion du 150e anniversaire de la mort du grand compositeur Gioachino Rossini, qui fut directeur du Teatro pendant sept ans et fit de Naples la scène de ses premières œuvres immortelles.

    C’est une initiative qui s’inscrit dans le plan du gouvernement italien pour la promotion de l’image de l’Italie et dans le cadre de « #Vivereallitaliana », instruments à travers lesquels nous voulons faire connaître et faire aimer encore plus l'excellence et la beauté que l’Italie a créées et continue à créer dans tous les domaines, à partir de la musique.

    Je vous souhaite une bonne écoute et j'ai confiance que ce concert sera un incitatif pour continuer à vivre la grande musique italienne dans les parterres du Teatro San Carlo et d'autres théâtres prestigieux d’Italie.

  • LE PLUS ANCIEN DES OPÉRAS AU MONDE le Teatro di San Carlo de Naples, et son orchestre dirigé par Maurizio Agostini arrivent pour la première fois à Montréal dans l’un des temples les plus prestigieux de la scène internationale telle que la Maison symphonique. Je souhaite exprimer toute ma fierté et ma profonde gratitude à l’Ambassadeur d’Italie à Ottawa, Claudio Taffuri et au Consul Général Marco Riccardo Rusconi de nous avoir donné l’occasion formidable de nous rendre dans une ville aussi riche en histoire et en culture, avec laquelle nous souhaitons consolider nos liens au fil du temps, à travers des projets de portée de plus en plus large. Je souhaite également remercier Marc Blondeau, président et directeur général de la Place des Arts, ainsi que tout le personnel avec qui nous avons partagé en parfaite harmonie les choix artistiques, en concevant un programme qui rappelle les pierres angulaires de la musique italienne : un grand hommage à Gioachino Rossini dont le 150e anniversaire de la mort est célébré cette année ; la glorieuse tradition de « l’école napolitaine » avec Domenico Cimarosa est une citation napolitaine cultivée et obligatoire avec le raffiné Pulcinella de Stravinsky.

    Pour nous, la présence du Teatro San Carlo à la Maison symphonique de Montréal représente un témoignage supplémentaire du fait que la musique n’a pas de frontières, mais des horizons lointains, avec une seule valeur universelle : la beauté, qui réunit et unit les Mondes.

    ROSANNA PURCHIADirectrice du Teatro di San Carlo

    Programme

    PREMIÈRE PARTIEEnviron 47 minutes

    Gioachino Rossini La scala di seta, ouverture

    Gioachino Rossini Il signor Bruschino, ouverture

    Charles Avison Concerto grosso nº5 en ré mineur, d’après une sonate pour clavecin de Domenico Scarlatti

    Domenico Cimarosa Il maestro di cappella, intermezzo comique

    ENTRACTE

    DEUXIÈME PARTIEEnviron 41 minutes

    Gioachino Rossini Sonate nº2 en la majeur

    Igor Stravinsky Pulcinella, suite

  • STEFANO VALANZUOLOGuide d’écoute

    IL N’EST PAS DIFFICILE D’IDENTIFIER DU FIL ROUGE qui relie, de manière cohérente et réelle, les différentes propositions à l’affiche : il y a Naples, avec son école de musique, ses quatre conservatoires et ses théâtres – tout d’abord le San Carlo – comme dénominateur commun dans ce voyage à travers les siècles et les pays. Le Naples qui a donné naissance à Alessandro Scarlatti et l’a formé ; ou encore, le Naples qui a accueilli le jeune Rossini, étoile montante du

    théâtre musical européen, en le consacrant un génie. Mais surtout, ce qui ressort joyeusement du programme de ce soir, c’est la dimension internationale d’une ville cosmopolite par vocation, d’abord grecque puis romaine, puis française, espagnole et autrichienne, mais toujours intimement et fièrement « napolitaine » : à savoir unique et irremplaçable, également sur le plan musical. Point de référence pour les intellectuels et les artistes du monde entier qui, entre le XVIIIe et le XIXe siècle, en ont fait un passage obligé pour le Grand Tour, Naples est encore aujourd’hui une destination touristique privilégiée ainsi qu’un lieu d’inspiration exclusive. Cela ne peut être un hasard.

    L’exemple donné par le Concerto grosso de Charles Avison est en ce sens éclairant : parmi les plus grands compositeurs anglais du XVIIIe siècle, Avison reprend et réélabore pour orchestre, dans la pièce en question (ainsi que dans d’autres pièces analogues), le répertoire des Sonates pour clavecin de Scarlatti, ainsi réaffirmant la profondeur européenne d’un auteur qui, en partant de Naples, avait décidé de s’envoler vers les splendeurs espagnole et portugaise. Avison, en particulier en ce qui concerne le style italien, adopte ici la pratique du concerto grosso (transposant souvent les thèmes originaux dans différentes tonalités et selon une séquence captivante de temps lents et rapides) qui fut connue et aimée, dans l’Angleterre cultivée du XVIIIe siècle par Francesco Geminiani.

    La tsarine Caterina II, impératrice de toutes les Russies, ouvrit à Domenico Cimarosa, considéré à juste titre comme l’un des plus grands représentants de l’école de musique napolitaine, les portes du théâtre de l’Ermitage en 1787 en lui confiant pour trois ans le rôle prestigieux de maestro di cappella à la cour. C’est justement d’un maître de chapelle dont parle le bref et ravissant intermezzo comique proposé ce soir (avec la révision critique d’Ivano Caiazza) : Cimarosa l’a écrit au tournant de la période russe, évoquant peut-être – de manière ludique et caricaturale – sa propre expérience d’auteur au service de la royauté. Contrairement aux intermezzi qui circulaient au cours de ces années dans les théâtres napolitains, celui-ci a la particularité de ne prévoir qu’un seul chanteur, engagé dans ce que l’on pourrait appeler un long air de talent. La comparaison entre un professeur craintif et un orchestre trop déroutant et maladroit génère une série de gags, qui peuvent être inscrits dans le genre captivant de la parodie. Par souci de vérité, il faut ajouter que l’expérience de Cimarosa, à Saint-Pétersbourg, ne fut pas vaine et conduisit à l’écriture de plusieurs excellents opéras et cantates : au moment de son départ, le compositeur reçut de Catherine II un précieux piano de voyage, toujours conservé à la Biblioteca del Conservatorio de Naples.

    Quant à Gioachino Rossini, nous savons que dans sa jeunesse, il était un fervent admirateur de Cimarosa. Rossini est arrivé à Naples en 1815, à l’invitation de

    « Apollo présentant à Athéna les plus grands poètes du monde », Peinture sur toile du plafond du théâtre di San Carlo. Antonio, Giuseppe e Giovanni Cammarano, première moitié du XIXe siècle.

  • Domenico Barbaja, imprésario du San Carlo, et a pris la direction musicale du théâtre à seulement 23 ans. Il resta à Naples jusqu’en 1822, composant dix œuvres, dont plusieurs chefs-d’œuvre reconnus, et accordant une attention particulière au genere serio. Quand il arrive à San Carlo, le Pesarese est un jeune homme prometteur. Quand il repart, il est le plus grand compositeur européen de théâtre. « La scala di seta » et « Signor Bruschino » sont des titres qui appartiennent à une phase artistique précédant la période napolitaine de Rossini : écrites à Venise entre 1812 et 1813, les deux œuvres sont le résultat de l’inventivité d’un personnage audacieux et volcanique qui parvint, dans sa vingtaine, à construire rapidement son propre style expressif, vocal et orchestral, tout en regardant le repertorio buffo napolitain de la fin du XVIIIe siècle comme une référence à ne pas imiter, mais certainement à prendre en compte pour ce qui concerne les mécanismes théâtraux. En termes de curiosité, il convient cependant de considérer la Sonate en la majeur, qui fait partie d’un groupe de six pages écrites par Rossini à l’âge de douze ans, pendant les vacances d’été, pour le plus grand plaisir de ses invités, y compris un talentueux contrebassiste.

    Enfin, Igor Stravinsky représente un excellent point d’arrivée pour ce noble excursus autour d’une musique à la saveur napolitaine. Cela est d’autant plus vrai si nous pensons à la page évoquée dans ces circonstances, soit la suite du ballet Pulcinella.

    Une fois de plus, l’appel méditerranéen de la ville est recueilli et décliné en termes européens par un géant de la musique venu de loin et prêt à célébrer l’un des masques les plus célèbres de tous les temps, comme il l’avait fait avec Petrouchka, la marionnette russe. Pergolesi sert de trait d’union entre Stravinsky et les sonorités napolitaines ; le ballet Pulcinella (1919), dont l’auteur tirera lui-même une Suite de concert (1922), est en effet né à la suite d’une commande de Diaghilev, imprésario des Ballets russes, qui avait demandé au compositeur de réaliser une série de « situations chorégraphiques » reprenant des passages d’œuvres de Giovanni Battista Pergolesi, auteur du plus célèbre parmi les Stabat Mater classiques, décédé en 1737 à Pozzuoli. En fait, Diaghilev désirait reproduire le succès déjà remporté avec les pièces construites sur des musiques de Scarlatti et de Rossini. Stravinsky utilisera de nombreuses pièces de Pergolesi avec celles d’autres auteurs (même si, à l’époque, on pensait que toutes les citations devaient être attribuées à Pergolesi). Pulcinella est le plus célèbre des titres attribuables à la fondamentale période néoclassique de Stravinsky, dont la main, dans la phase d’orchestration, est décisive pour obtenir des couleurs et des atmosphères extraordinairement nouvelles, quoiqu’immédiatement associées au matériau de départ.

    Comme il a été dit au début, justement, les nombreuses facettes de Naples n’en font, en effet, qu’un seul visage.

    L’histoire du TEATRO DI SAN CARLO

    LA FORTUNE DE NAPLES, capitale européenne de la musique et des arts, a toujours été liée au souffle du plus vieux théâtre d’Europe, reconnu par l’UNESCO comme site du patrimoine mondial. Le San Carlo, symbole de la ville, est le plus ancien temple lyrique encore en activité, avec une date de naissance qui anticipe de 41 ans la Scala de Milan et de 55 ans la Fenice de Venise. C’était en 1737, lorsque le premier Bourbon de Naples, le roi Charles III, devint le promoteur d’« une œuvre qui allie merveille et magnificence. Un théâtre ! Le plus grand d’Europe... dans un avenir rapproché, destiné à devenir le royaume de l’opéra dans le monde ». L’inauguration, le soir du 4 novembre, marque la fête du souverain. Des ornements en or et de somptueux drapés bleus servent à la décoration. Le XVIIIe siècle est l’âge d’or de l’école napolitaine avec des compositeurs tels que Leonardo Leo, Niccolò Porpora, Johann Adolph Hasse « il Sassone » et bien d’autres. Au XIXe siècle, Naples rayonne parmi les villes au souffle européen, avec près d’un demi-million d’habitants et un flux de visiteurs animé par la mode du Grand Tour. « Le Massimo » napolitain subit un certain nombre de transformations : le directeur des travaux est l’architecte et décorateur de la Casa Reale, Antonio Niccolini : le « temple » devient le monument-symbole de la ville. La façade est transfigurée par des éléments de la grammaire classique et par des décors hellénisants. Les décorateurs Camillo Guerra et Gennaro Maldarelli se voient confier des décorations somptueuses. La loge royale est surmontée d’une riche draperie pourpre parsemée de lis dorés, d’une couronne en or et de deux victoires ailées. Sous l’arche du proscenium sont ajoutés un bas-relief et une horloge. Cinq lumières à la cire éclairent chaque scène et, au centre du plafond, s’étend la toile d’Apollo présentant à Minerve les plus grands poètes du monde de Giuseppe Cammarano, lequel a signé le rideau qui a été remplacé en 1854 par celui de Giuseppe Mancinelli, dit « il Parnaso ». C’est avec le « prince des entrepreneurs », Domenico

  • Barbaja, que s’ouvrent les saisons dirigées par Rossini et Donizetti – un espace spécial étant également réservé à Saverio Mercadante – et le Teatro Reale devient également le Teatro del Popolo.

    Le 4 octobre 1815, un compositeur de 23 ans, Gioachino Rossini, signe son premier opéra au San Carlo : Elisabetta, regina d’Inghilterra est suivi d’autres chefs-d’œuvre importants, tels que La gazza ladra et Zelmira. Une autre étoile montante fait son apparition dans le monde du mélodrame : Gaetano Donizetti, qui a composé seize œuvres pour le San Carlo, parmi lesquelles Maria Stuarda, Roberto Devereux et l’immortelle Lucia di Lammermoor. Tous les plus grands artistes ont tôt ou tard occupé les scènes du théâtre, dont même Vincenzo Bellini est tombé amoureux : le compositeur y a vu représenter son premier opéra, Bianca e Fernando, écrit spécialement pour le San Carlo. Une attention spéciale est accordée, au cours de l’âge d’or qu’est le XIXe siècle, à Saverio Mercadante. Pendant un certain temps, le musicien d’Altamura partage sa gloire avec Giuseppe Verdi, qui deviendra bientôt une star avec Ernani. L’affiche de 1847 et 1848 mise sur des opéras de Verdi : Attila et Nabucco et, après la parenthèse des mouvements révolutionnaires, Les Lombards à la première croisade, d’une complète nouveauté pour Naples. Verdi continue à composer et sa Luisa Miller fait ses débuts le 8 décembre 1949. Après la première à Rome, Un ballo in maschera est triomphalement accueilli par le public (1861-1862), à l’instar d’Aïda en 1872. Le « court XXe siècle », où l’Europe et le monde sont déchirés pendant des décennies par de terribles conflits, s’ouvre au San Carlo avec la première napolitaine de Tosca (1900-1901). Les œuvres de Puccini et la musique de la « jeune école » de Mascagni et des Napolitains de naissance et de formation, tels que Leoncavallo, Giordano, Cilea et Alfano, sont valorisées aux XIXe et XXe siècles au San Carlo. Le XXe siècle est celui où la figure du chef d’orchestre, grâce entre autres à la contribution de Leopoldo Mugnone, joue un rôle de plus en plus important pour la renaissance du spectacle. Des compositeurs tels qu’Honegger, Debussy, Boito, Wolf-Ferrari, Zandonai et Pizzetti encadrent le grand répertoire du mélodrame italien, depuis toujours véritable carte d’identité du théâtre qui, même en temps de guerre, n’interrompt pas ses activités, sinon pour quelques mois. En 1946, une apparition au Covent Garden et une tournée sont couronnées de succès à Londres : le San Carlo est le premier théâtre italien à avoir le courage de redémarrer après la guerre. Même aujourd’hui, le San Carlo continue dans la ligne de cette tradition. « Le Lirico » a en effet participé à de nombreuses tournées au cours des dernières années, confirmant son titre d’ambassadeur de la culture italienne dans le monde. De 2010 à aujourd’hui, il a effectué 8 tournées à l’étranger, pour un total de 32 spectacles dans 8 pays (France, Chili, Russie [à deux reprises], Chine, Oman, États-Unis, Hongrie, Kazakhstan et dernièrement Singapour).

    MAURIZIO AGOSTINI Chef d’orchestre

    NÉ À FLORENCE EN 1978, Maurizio Agostini a obtenu son diplôme de piano au Conservatoire Cherubini, où il a terminé ses études instrumentales sous la direction de Cardini et celles de composition sous la direction de Sciarrino. En 1999, il se perfectionne dans la direction d’orchestre avec le maestro Giulini à l’Accademia Chigiana à Sienne. Très jeune, en 1991, il était pianiste dans le cadre des cours internationaux de musique organisés par le maestro Bechi, puis par le maestro Panerai ; en 1997, aux cours de chant offerts par maestro Corelli à Florence et, en 2001, à ceux de maestro Bergonzi à l’Académie Verdi de Busseto. Il a travaillé en tant que pianiste attitré dans des institutions importantes telles que le Teatro dell’Opera di Roma, le Festival de Ravenne, le Festival dei due Mondi di Spoleto, le Macerata Opera Festival, la Fondazione Teatro La Fenice, la Fondazione Toscanini,

  • le Teatro delle Muse de Ancona et le Festival Avenches Opéra. Il a aussi œuvré aux côtés d’importants artistes tels que Bartoletti, Campanella, Conlon, Ferro, Gelmetti, Mehta, Muti, Oren, Pappano, Renzetti, Santi, ainsi que de directeurs de théâtre et metteurs en scène tels que Pizzi, Ronconi, Zeffirelli. Il a été pianiste et parfois soliste dans des récitals de chanteurs tels que Bocelli, Cecchele, Devia, Giacomini, Panerai, Remigio, Ricciarelli, Siepi, Taddei, Theodossiu.

    En 1997, il fait ses débuts comme chef d’orchestre avec La Serva Padrona de Pergolesi. Ensuite, en 1998, il sera chef d’orchestre dans Rigoletto avec Nucci au Teatro Metastasio de Prato, Il Barbiere di Siviglia, L’Elisir d’amore, Madama Butterfly, Gianni Schicchi avec Panerai et Il Trovatore au Teatro Civico di Spezia. De 2001 à aujourd’hui, il a dirigé, dans divers concerts symphoniques, l’Orchestre Toscanini de Parme, l’Orchestre philharmonique du Friuli Venezia Giulia, l’Orchestre du Teatro di San Carlo de Naples. En 2011, il a été directeur musical de scène au Salzburgerfestspiele pour le Macbeth de Verdi (avec le Wiener Philharmoniker, direction Riccardo Muti, mise en scène Peter Stein).

    Depuis 2008, Maurizio Agostini est directeur musical de scène au Teatro di San Carlo de Naples. À ce titre, il a dirigé, en 2010, La Traviata, Tosca et Les Musiciens de Brême ; en 2012, les premières absolues de l’opéra Viaggio in Italia et du ballet Peter Pan de Panariello, Don Trastullo de Jommelli, La Bohème et Cavalleria rusticana ; en 2013, Il Barbiere di Siviglia ; en 2014, le ballet Le Corsaire, Don Checco de De Giosa et L’elisir d’amore ; en 2015, Turandot, La Serva Padrona (Expo Milano), la première représentation absolue du Stabat Mater de Roberto De Simone et un concert lyrique symphonique à l’occasion de la visite à Naples du président de la République italienne, Sergio Mattarella ; enfin, en 2016, La Traviata, Pierino et il lupo (voix narrative de Peppe Barra), La veuve joyeuse, Fedora, Der Zwerg de Zemlinsky et Il Tabarro.

    En septembre 2017, il inaugura la saison de l’opéra de Dubaï en dirigeant Le nozze di Figaro et, au Teatro di San Carlo de Naples, le ballet Pulcinella de Stravinsky ; en 2018, My Fair Lady de Loewe, Moïse en Égypte de Rossini, La Traviata et La Dirindina de Scarlatti. Parmi les solistes qu’il a dirigés dans divers concerts symphoniques, mentionnons Chang, Maisky et Battiston. Agostini est aussi très actif dans le répertoire contemporain (Henze, Berio, Gubaïdoulina, Pärt, Maderna). Outre de nombreuses pièces pour piano, dont Parafrasi da concerto (2006, éditions musicales Berbèn), il a composé la Messa di Requiem en mémoire de Jean-Paul II (2007, éditions musicales Berbèn), la cantate Mysterium Matris Mariae (2014, M.A.P. Editions) et des œuvres lyriques comme Dans le rêve de ce soir (1996), In Vivinaia (2002), L’angelo di gesso (2003), Mandragola (2004, éditions musicales OTOS) et Fedra (2006, éditions musicales OTOS). En 2008, il compose Transfigurazione su Don Giovanni pour le Festival Mozart de Rovereto.

    FILIPPO MORACEBarytone

    IL EST DIPLÔMÉ EN CHANT au Conservatoire de Salerne avec mention et, grâce à ses qualités musicales, scéniques et interprétatives, il est appelé par Roberto De Simone au Teatro di San Carlo dans le rôle de directeur de scène du spectacle Le convenienze e le inconvenienze teatrali sous la direction de Peter Maag et au Teatro di Corte de Naples pour le rôle de Tracollo en Livietta avec la direction de Piemontese et la réalisation toujours par De Simone. Il est le gagnant absolu du Concours “Belli” de Spoleto en 1999 où il fait ses débuts dans le rôle principal dans Oberto, conte di San Bonifacio. Il participe au Festival della Valle d’Itria avec Don Bucefalo, au Teatro Nacional de São Carlos avec Il barbiere di Siviglia, au Teatro di San Carlo de Naples avec Socrate immaginario, et de nouveau à Montecarlo avec Il viaggio a Reims, à Bruxelles avec le Barbiere di Siviglia de Paisiello. Il participe au Festival de Beaune et au Festival Pergolesi Spontini de Jesi avec Le Flaminio et Rossini Opera Festival de Pesaro avec Il trionfo delle belle. Il prend partie aux productions de Il turco in Italia et l’Elisir d’amour du Teatro di San Carlo. Il est un invité régulier des principaux théâtres et festivals italiens, dont: Teatro alla Scala de Milano, le Teatro di San Carlo à Naples, le Teatro La Fenice à Venise, le Teatro Comunale de Bologna, le Teatro dell’Opera de Rome, le Sferisterio Opera Festival de Macerata, le Teatro Verdi de Trieste, le Festival di Martina Franca, le Teatro Verdi de Salerne, le Teatro Donizetti de Bergame et le Teatro dell’Opera de Florence.

  • Histoire de L’ORCHESTRE DU TEATRO DI SAN CARLO

    L’HISTOIRE DE L’ORCHESTRE DU TEATRO DI SAN CARLO est étroitement liée à celle du plus vieux théâtre lyrique d’Europe, inauguré le 4 novembre 1737 avec Achille in Sciro de Domenico Sarro. Depuis lors, la prestigieuse tradition de l’Orchestre de San Carlo s’est maintenue au XIXe siècle, au cours duquel l’ensemble fut le dédicataire d’œuvres composées par Rossini, Bellini, Donizetti et Verdi.

    Ce dernier, à l’occasion de la préparation d’Aïda, a écrit une ébauche de son unique Quatuor à cordes, dont le manuscrit est toujours conservé au conservatoire de San Pietro a Majella. L’Orchestre acquiert une familiarité avec le répertoire symphonique principalement au XXe siècle ; jusque-là, on comptait à San Carlo des solistes et des invités de marque, provenant souvent de l’étranger. Cependant, le 18 avril 1884, le jeune chef et compositeur Giuseppe Martucci montait sur le podium pour diriger l’ensemble du San Carlo dans un programme d’une grande richesse, composé de musiques de Weber, Saint-Saëns et Wagner.

    Depuis lors, ce compositeur napolitain a assuré une présence assidue et déterminante auprès de l’Orchestre, qui lui a été confié à plus d’une occasion. Par la suite, nombreux sont les grands chefs qui ont été à la barre de l’ensemble : Toscanini (en 1909), Victor de Sabata (1928) et même les compositeurs Pizzetti et Mascagni. Le 8 janvier 1934, Richard Strauss a offert au Théâtre un concert entièrement composé de sa propre musique.

    Premiers violonsPieranunzi Gabriele Daniele Baione Domenico Siano Giovanna Maggio Gennaro Cappabianca Erica Gyarfas

    Seconds violonsRosa Weisbrot Giuseppe Navelli Rachel Constable Flavia Salerno Liliana Rotundi

    AltosLuca Improta Angelo Iollo Concetta Franciosa Paolo Traversi Roberta Zangirolami

    VioloncellesLuca Signorini Marco Vitali Alida Dell’Acqua Silvano Fusco

    ContrebassesCarmine Laino Pasquale Maddaluno

    FlûtesSilvia Bellio Silvia Marini

    HautboisDomenico Sarcina Franco Parisi

    ClarinettesSisto Lino D’Onofrio Stefano Bartoli

    BassonsMauro Russo Giuseppe Settembrino

    Cors d’harmonieRicardo Serrano Salvatore Acierno

    TrompetteFabrizio Fabrizi

    TromboneSergio Danini

    ClavecinLivia Guarino

    Membres de l’orchestre

  • Anima Mundi, il était à Pise avec la Cantata per San Gennaro (révision musicale de Roberto De Simone). Parmi les tournées les plus récentes, il est important de souligner celles que l’Orchestre a effectuées en France et au Chili (2010), en Russie au Theâtre Mariinsky (2011) et au Hong Kong Arts Festival (2013) avec La Traviata, sous la direction de Roberto Abbado et dans une réalisation de Ferzan Özpetek.

    L’Orchestre a également contribué de manière significative à la double conquête du prestigieux prix Abbiati, décerné par la critique musicale italienne en 2002 à l’opéra Königskinder (« ... Jeffrey Tate – peut-on lire dans le commentaire – a obtenu de l’Orchestre la discipline propre à la musique de chambre tout en lui insufflant des élans romantiques ») et, en 2004, à Elektra. De février 2012 à décembre 2014, le directeur musical est Nicola Luisotti, qui a valorisé à Naples le répertoire de Verdi.

    Depuis le mois d’octobre 2016, le directeur musical du Teatro di San Carlo est Juraj Valčuha, ancien directeur principal de l’Orchestre symphonique national de la RAI de 2009 à l’automne 2016. En décembre 2017, Valčuha a inauguré la saison de l’Opéra napolitain avec La fanciulla del West, et est monté sur le podium pour diriger Lady Macbeth du district de Mtsensk de Chostakovitch, Tosca au festival d’été et quelques concerts de saison.

    DirectriceRosanna Purchia

    Directeur ArtistiquePaolo Pinamonti

    Directeur MusicalJuraj Valčuha

    Directeur honoraireZubin Mehta

    Chef de ChœurGea Garatti Ansini

    Direction Artistique e de la ProgrammationFrancesco Andolfi

    Conseiller de la Direction Artistique e de la ProgrammationLorenzo Amato

    Responsable de la ProductionMaya Dobromirova Dimova

    Chef décorateurPasqualino Marino

    Directeur de la CouturièreGiusi Giustino

    Directeur Affairs Institutionnelles et MarketingEmmanuela Spedaliere

    Responsable de la Communication, Bureau de Presse, Éditions, Archives historiques, et Musée MemusAnnalisa Rinaldi

    Directeur AdministratifFrancesco Apicella

    Responsable du Bureau du PersonnelMaria Pia Gaeta

    Directeur Immeubles, et Sécurité et Santé sur le lieu de travailCiro Tammaro

    Le courage avec lequel l’Orchestre donnera forme aux premières représentations de Francesca da Rimini par Riccardo Zandonai (15 janvier 1921) et Fedra de Ildebrando Pizzetti (16 avril 1924) mérite également d’être souligné.

    Entre la Seconde Guerre mondiale et la décennie suivante, Naples et San Carlo accueillent de nombreux autres chefs de renom : Gui, Serafin, Santini et Gavazzeni parmi les Italiens, et Böhm, Fricsay, Scherchen, Cluytens, Knappertsbusch et Mitropoulos parmi les étrangers, outre Igor Stravinsky en 1958. Les années soixante ont vu alterner au podium deux très jeunes chefs émergents : Claudio Abbado, qui a fait ses débuts en 1963, et Riccardo Muti, en 1967. Entre-temps, les ensembles du Teatro sont appréciés même au-delà des frontières nationales, grâce à une série de tournées prestigieuses. Premier théâtre italien à se rendre à l’étranger après la Seconde Guerre mondiale, le San Carlo se retrouvera, en 1946, au Covent Garden de Londres. En 1951, il était l’invité du festival de Strasbourg et participait, à l’Opéra de Paris, aux célébrations du 50e anniversaire de la mort de Verdi. Après le Festival des Nations à Paris en 1956 et le prestigieux Festival d’Édimbourg en 1963, le San Carlo se lance dans une longue tournée brésilienne en 1969. Le Théâtre était à Budapest en 1973, à Dortmund en 1981, à Wiesbaden en 1983, 1985 et 1987 ; enfin il a présenté Il Flaminio de Pergolesi aux États-Unis, à Charleston et à New York.

    Dans les années quatre-vingt, où l’on revit Muti et Gavazzeni, l’Orchestre trouve dans Daniel Oren un solide point de repère, en particulier dans le répertoire lyrique. Au cours de la décennie suivante, amorcée grâce à une intense collaboration avec Salvatore Accardo, une renaissance décisive de l’activité symphonique se fait sentir, ce dont témoignent les collaborations avec d’illustres chefs parmi lesquels Giuseppe Sinopoli (qui dirige une Messa da Requiem verdienne en 1998) et Lorin Maazel, sur le podium en décembre 1999 pour la très appréciée Neuvième symphonie de Beethoven. Dans la foulée de ces succès retentissants, l’Orchestre symphonique de San Carlo – renouvelé et en grande partie rajeuni – retrouve à ses côtés d’autres chefs célèbres, comme Georges Prêtre, Rafael Frühbeck de Burgos, Mstislav Rostropovitch, Gary Bertini (directeur musical en 2004-2005), Jansug Kakhidze, Jeffrey Tate (qui a été directeur musical du Théâtre de 2005 à 2010, approfondissant le répertoire mahlérien jusqu’alors peu populaire), Gustav Kuhn et Gabriele Ferro (de 1999 à juillet 2004 à la tête de l’Orchestre). Avec Ferro, en septembre 2001, les ensembles du San Carlo ont transporté le diptyque de Stravinsky Perséphone-Œdipus Rex dans l’ancien théâtre d’Épidaure, en Grèce, avec une distribution prestigieuse incluant Gérard Depardieu et Isabella Rossellini. En juin 2005, l’Orchestre a présenté, dans les villes japonaises de Tokyo et Otsu, deux opéras de Verdi, Luisa Miller et Il Trovatore. En octobre 2005, invité par le Festival international de musique sacrée

    Administration du Teatro di San Carlo

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    Dans le cadre de

    Commanditaire principal de la soirée

    L’initiative fait partie du Plan de la valorisation de l’image de l’Italie à l’étranger et du Plan extraordinaire de promotion de la culture italienne dans le monde #VivereAllItaliana.

  • Nous tenons à remercier Monsieur Pierre Seccareccia pour sa collaboration