Paixlaen marche

MAGAZINE TRIMESTRIEL DU MOUVEMENT PAX CHRISTI / SUPPLÉMENT AU N° 25 DE SEPTEMBRE 2010

MOUVEMENT CATHOLIQUE INTERNATIONALPOUR LA PAIX

Septembre 2010 N° 25 / supplément • 3 €

Si tu veux la paix, protège la création

DOSSIERSPÉCIAL

AVENTNOËL

SEMAINE DE LA PAIXDU 12 AU 18 DÉCEMBRE 2010

ENFANTS

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10ANIMATION

A l’occasion d’une visite d’enfants scolarisés en primaire où il m’était donné de parler de Pâques, j’étais surpris par la préoccupation de certains : « Est-ce que nos animaux vont aussi ressusciter ? ». Beaucoup d’enfants se posent des questions au sujet de leurs animaux domestiques. L’affection qu’ils nourrissent envers eux les interroge quant à leur place dans la création et à leur devenir après la mort. A l’occasion de ce numéro sur la création, notre revue essaie d’apporter un éclairage à cette recherche.

Les animaux dans la création

Ces dernières années le rapport de l’homme et de l’animal a beaucoup évolué. Longtemps, l’animal a été perçu comme une nourriture, une matière première ou un instrument d’un travail. Aujourd’hui, il est deve-nu aussi un compagnon de l’homme, qui l’élève pour le plaisir.

Néanmoins, il est clair que dans la tradition chrétienne, l’homme et l’animal n’ont pas le même statut. L’homme, selon le récit de la Genèse, n’est-il pas le seul être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ? N’est-il pas le seul être à se poser des ques-tions sur le sens de sa vie ? Cela le dis-tingue des animaux.

Cependant, l’Ecriture invite à un grand respect de la vie. De nombreux textes bibliques expriment la bonté

de Dieu pour toutes ses créatures, surtout les animaux.

Le plus populaire des saints, François d’Assise, est souvent montré comme un ami des animaux, sachant leur parler et même les entraîner à glori-fi er Dieu.

Il y a une grande unité au sein de la création. Le péché de l’homme exerce une infl uence négative sur la nature en général et sur les animaux en particulier alors que la sainteté est facteur d’harmonie dans la création. Si les animaux n’ont pas d’âme spi-rituelle, on peut considérer qu’ils re-fl ètent souvent « l’âme » de ceux avec qui ils vivent. Il serait néanmoins scandaleux de s’occuper des animaux avant de s’occuper des enfants du tiers monde.

L’amitié de Dieu et de l’homme peut-elle ouvrir aux animaux une vie après leur mort ? Rien dans l’Ecriture, ni dans la Tradition ne permet de l’affi r-mer … mais cette question n’a jamais été tranchée.

Un chant pour louer avec les enfants la création, œuvre de Dieu : Psaume de la Création

Mon Dieu tu es grand, tu es beau, Dieu vivant, Dieu très haut, tu es le Dieu d’Amour Mon Dieu tu es grand, tu es beau, Dieu vivant, Dieu très haut, Dieu présent en toute création.Par les cieux devant toi, splendeur et majesté Par l’infi niment grand, I’infi niment petit Et par le fi rmament, ton manteau étoilé Et par frère soleil, je veux crier :Mon Dieu tu es grand, tu es beau....

Par tous les océans et par toutes les mers Par tous les continents, et par l’eau des rivières Par le feu qui te dit comme un buisson ardent Et par l’aile du vent, je veux crier :Mon Dieu tu es grand, tu es beau....

Par toutes les montagnes et toutes les vallées Par l’ombre des forêts et par les fl eurs des champs Par les bourgeons des arbres et l’herbe des prairies Par le blé en épis, je veux crier :Mon Dieu tu es grand, tu es beau....

Et tous les animaux, de la terre et de l’eau Par le chant des oiseaux, par le chant de la vie Par l’homme que tu fi s juste moins grand que toi Et par tous ses enfants, je veux crier :Mon Dieu tu es grand, tu es beau....

FRANÇOIS D’ASSISE, UN SAINT AMI DES BÊTESTexte de Roland Bonenfant, ofm.

Saint François d’Assise (1182-1226), populairement appelé le «Saint aux oiseaux» au siècle du romantisme, est renommé depuis toujours pour son amour extraordinaire des animaux : oiseaux, poissons, fourmis, abeilles, lapins, agneaux, loups. Pourquoi les aimait-il ? D’abord, parce qu’ils sont créatures de Dieu. Il se plaisait à les appeler «frères» et «sœurs», puisqu’ils ont pour origine le même Créateur. On dit qu’il avait une prédilection pour les animaux souffrants et pour ceux qui, comme les agneaux, lui rappelaient le Sauveur.L’amour de François pour les animaux est à situer dans le contexte de sa vie :le Petit Pauvre d’Assise avait appris à s’émerveiller de tout, au terme de sa découverte du Seigneur. Son fameux poème, le «Cantique des Créatures», chante le Créateur de tous les êtres.

« En particulier quand il s’agit de son attitude

envers les animaux, ces êtres dotés de

sensibilité et capables de souffrir, on exige

de l’homme qu’il ne leur fasse pas de mal et

ne les torture pas physiquement lorsqu’il les met à son service. »

Cardinal Wojtyla, dans Amour et responsabilité, 1962

3LA PAIX EN MARCHE • SUPPLÉMENT SEPTEMBRE 2010

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Le Caire.

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101ER DIMANCHE

Le Dieu créateur est un Dieu d’Amour et pas un Dieu qui « materne » pour être sûr que l’homme ne dévie pas. Il attend de l’homme qu’il affronte son destin de créature à l’appel de l’Alliance ! « Et Dieu vit que tout cela était bon » (GN 1,31). Ainsi pense généralement le judaïsme actuel qui ne connaît pas le péché originel et attend de sa seule performance l’épanouissement d’un monde qui à la fi n des temps rejoindra Israël (IS 56,6 ; 66,23).

Les courants mystiques au temps de Jésus pensaient autrement : Dieu avait créé l’homme dans une sym-phonie d’amour… Le mal serait alors venu d’une rupture de cet amour ins-pirée par le prince de la jalousie et de l’orgueil. Ainsi pensaient les courants mystiques au temps de Jésus. C’est chez eux que Jésus a trouvé la clef. Il venait renouer la symphonie inter-rompue en donnant le pardon de son Père et ressusciter la vie. Puis, affronté au refus des prêtres, il en accueillerait la sentence mortelle et a retourné la mort en pardon pour que défi niti-vement la vie renaisse. « Comme la

faute d’un seul a entraîné sur tous les hommes une condam-nation, de même l’œuvre de justice d’un seul procure à tous une justifi cation qui donne la vie ». (RM 5,18). Le ressuscité ap-portait ainsi la paix à tous les

hommes (JN 20,21.26). Dès lors toute la création « aspire à la révélation des fi ls de Dieu » pour être rendue à sa splen-deur première (RM 8, 19-21).

P. JACQUES BERNARDEXÉGÈTE, FONDATEUR DE L’IIFAC.*

La violence n’est-elle pas inhérente à la croissance de l’homme ? La nature issue de Dieu n’a-t-elle pas ses cruautés ? Dieu n’aurait-il pas créé tout ensemble «le bien et le mal» (Is 45,7) ?

D’où vient le mal dans le monde ?

« De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entraînera plus pour la guerre. » IS 2,4

« À cause de mes frères et de mes prochesje dirai : « Paix sur toi ! »À cause de la maison du Seigneur, notre Dieu,je désire ton bien. » PSAUME 121 [122]

Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans ripailles ni beuveries, sans orgies ni débauches, sans dispute ni jalousie, mais revêtez le Seigneur Jésus Christ ; ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair pour satisfaire ces tendances égoïstes.RM 13,13-14

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « L’avènement du Fils de l’homme ressemblera à ce qui s’est passé à l’époque de Noé. À cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a tous engloutis : tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme. MT 24,37-39

Le ressuscité apportait ainsi la paix à tous

les hommes (Jn 20,21.26)

La chute. Détail du tableau La création

* Créée en 1980, l’IiFAC est une école de l’Université Catholique de Lille en convention avec la Faculté de Théologie. Son objectif principal est de former des animateurs de catéchèse d’adultes à l’aide d’outils audiovisuels originaux et d’une pédagogie adaptée.

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Commentaire

Si tu veux construire la paix, protège la création. La création est le début et le fondement de toutes les œuvres de Dieu. Cependant aujourd’hui la création souffre violence. On dirait que depuis qu’il est né, l’homme ne peut grandir que dans la violence. Sa venue au monde se fait dans la souf-france. Dès le sein, il crie et impose sa volonté dans la violence. Il se met debout pour rivaliser avec les grands. N’était l’amour dont il est entouré, rien ne pourrait endiguer cette violen-ce. Cette même violence dans la soif de grandir le fait se retourner contre la création tout entière. Soif insatia-ble de puissance, de richesse ! Il faut manger de l’arbre de la connaissance, il faut manger de l’arbre de vie.

Existe-t-il un amour assez grand pour endiguer cette violence inhérente à la croissance de l’homme ?

Dieu nous l’a montré. Il avait fait la nature pour être le jardin de cet amour. A une seule condition. L’hom-me pouvait manger de tous les arbres, sauf à celui qui pouvait dire le renon-cement à son désir simplement pour que le désir de l’autre, son créateur, soit comblé par cette offrande. Tout aurait pu être harmonie entre Dieu, la nature et l’homme. Mais l’homme en rupture d’amour n’a pas su mettre un frein à son désir ; « Vous serez comme des dieux ! » C’est alors que la violence a pris le dessus. Caïn a tué son frère, Noé a connu le déluge. Et la nature qui n’avait pas péché a été entraînée dans la chute. Alors Dieu a fait le grand saut. Renon-çant à tout amour propre, il est venu rejoindre l’homme. Il lui a tout donné, tout pardonné, a guéri ses blessures. L’harmonie retrouvée !... Hélas, une fois encore l’homme a voulu manger de l’arbre. Et Dieu s’y est offert sur la croix. Et depuis cette offrande la créa-tion tout entière aspire dans les souf-frances de l’enfantement à ce que nous lui rendions dans la même of-frande l’harmonie du jardin d’Eden.

P. JACQUES BERNARDEXÉGÈTE ET HISTORIEN DES RELIGIONS.

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J’ai choisi comme thème pour cette XLIIIe Journée Mondiale de la Paix : Si tu veux construire la paix, protège la création. Le respect de la création revêt une grande importance, car «la création est le début et le fonde-ment de toutes les œuvres de Dieu» et, aujourd’hui, sa sauvegarde de-vient essentielle pour la coexistence pacifi que de l’humanité. Si, en effet, à cause de la cruauté de l’homme envers l’homme, nombreuses sont les menaces qui mettent en péril la paix et le développement intégral authen-tique de l’homme – guerres, confl its internationaux et régionaux, actes terroristes et violations des droits de l’homme – les menaces engendrées par le manque d’attention – voire même par les abus – vis-à-vis de la terre et des biens naturels, qui sont un don de Dieu, ne sont pas moins préoc-cupantes. C’est pour cette raison qu’il est indispensable que l’humanité re-nouvelle et renforce «l’alliance entre l’être humain et l’environnement, qui doit être le miroir de l’amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons».

BENOIT XVI,EXTRAIT DU MESSAGE POUR LA PAIX

1ER JANVIER 2010

Dieu de nos Pères,

Grand et Miséricordieux Seigneur de la paix et de la vie, Père de tous.

Tu as des projets de paix et non d’affl iction,

Tu condamnes les guerres et Tu abats l’orgueil des violents.

Tu as envoyé ton Fils Jésus pour annoncer la paix à ceux qui sont proches ou loin, pour réunir les hommes de chaque race et de chaque origine en une seule famille.

Écoute le cri unanime de tes fi ls, la supplication pleine de tristesse de toute l’humanité : plus jamais la guerre, aventure sans retour, plus jamais la guerre, spirale de deuil et de violence ; non à cette guerre qui est une menace pour tes créatures dans le ciel, sur la terre et la mer.

En communion avec Marie, la Mère de Jésus, nous te supplions encore : parle au cœur des responsables du destin des peuples, arrête la logique des représailles et de la vengeance, suggère par ton Esprit de nouvelles solutions, des gestes généreux et honorables, des possibilités de dialogue et de patiente attente, qui soient plus féconds que les rapides décisions de guerre.

Accorde à notre époque des jours de paix.

Plus jamais la guerre.

Amen.

PRIÈRE DE JEAN-PAUL II

Quelques suggestions de chants liturgiques pour célébrer pendant l’Avent :

• Le Seigneur vient E 10-63

• Aube nouvelle E 130 (CNA)

• Toi qui viens pour tout sauver E 68 (CNA 374)

• Vienne la rosée ELH 103 (CNA 376)

CNA 362 peut être pris comme PU chantée.

SUGGESTION LITURGIQUE

Qu’est-ce que nous percevons de l’amour

créateur ?Que pouvons-nous

accomplir pour que s’établisse un lien d’harmonie entre

l’homme et son environnement ?

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« Croissez, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la ! »

Détail du tableau de la Genèse (cette partie du tableau représente la gloire du chant d’amour de Dieu pour sa création et l’arc-en-ciel de paix posé sur toute chose).

(KHIVESHUAH)

Que n’a-t-on pas fait dire à cette phrase ! Elle a servi à toutes les co-lonisations par expansion nataliste. Et paradoxalement, elle a aussi servi la thèse de l’eugénisme ou de la maî-trise contrôlée des naissances.

Plus récemment on a trouvé dans l’ordre donné à Adam de dominer la terre et de la soumettre, une manière de tourner la page de l’obscuran-tisme dont on accusait l’Eglise et de récupérer la science dans son giron. « Dominez la terre et soumettez-la » donnait à l’homme tout pouvoir sur la création. Il pouvait la soumettre aux abus de son génie ou à ses capri-ces, puisque telle était la liberté qu’il était censé tenir du Dieu créateur. En fermant les yeux sur les abus, l’Église se mettait « à la page » et récupérait d’une main le monde de l’entreprise qu’elle perdait de l’autre. Avec l’éco-logie, elle ne va pas tarder à chan-ger de discours. Mais comment s’y

prendre pour respecter le texte et pas seulement ce que l’on veut en tirer ?

A l’origine « likhvosh », soumettre, si-gnifi ait faire la conquête militaire. Il y fallait beaucoup d’enfants et surtout ne pas laisser de femmes infécondes. Ce sens s’est maintenu chez tous ceux qui lisent l’hébreu. Mais l’Evangile est passé par là. Avec le commandement « d’aimer ses ennemis », on ne pou-vait plus lire le texte comme aupara-vant. Pourquoi ne le lirions-nous pas en nous inspirant de RM 8, 18-21 : « La création en attente aspire à la révéla-tion des fi ls de Dieu. Si elle fut assujet-tie à la vanité, non qu’elle l’eût voulu, mais à cause de celui qui l’y a soumise, c’est avec l’espérance d’être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la Gloire des enfants de Dieu. » Sauver la créa-tion signifi erait d’abord « convertir l’homme au Christ ».

P. JACQUES BERNARDEXÉGÈTE ET HISTORIEN DES RELIGIONS.

Il ne jugera pas d’après les apparences, il ne tranchera pas d’après ce qu’il entend dire. Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays IS 11,3-4

Dieu, donne au roi tes pouvoirs,à ce fi ls de roi ta justice.Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux ! PS 71[72]

Que le Dieu de la persévérance et du courage vous donne d’être d’accord entre vous selon l’esprit du Christ Jésus. Ainsi, d’un seul cœur, d’une seule voix, vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. RM 14,4-9

« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est là ! »… Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion… tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. MT 3, 2.8.10

Sauver la création signifi erait

d’abord «convertir

l’homme au Christ».

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« Malheureusement, on doit constater qu’une multitude de personnes, dans divers pays et régions de la planète, connaissent des diffi cultés toujours plus grandes à cause de la négligence ou du refus de beaucoup de veiller de façon responsable sur l’environne-ment. Le Concile œcuménique Vati-can II a rappelé que «Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples». L’héritage de la création appartient donc à l’humanité tout entière. Par contre, le rythme actuel d’exploitation met sérieusement en danger la disponibilité de certaines ressources naturelles non seulement pour la génération présente, mais surtout pour les générations futures. Il n’est pas diffi cile dès lors de consta-ter que la dégradation de l’environ-nement est souvent le résultat du manque de projets politiques à long terme ou de la poursuite d’intérêts économiques aveugles, qui se trans-forment, malheureusement, en une sérieuse menace envers la création. Pour contrer ce phénomène, en s’ap-puyant sur le fait que «toute décision économique a une conséquence de caractère moral», il est aussi nécessai-re que l’activité économique respecte davantage l’environnement. Quand on utilise des ressources naturelles, il faut se préoccuper de leur sauve-garde, en en prévoyant aussi les coûts – en termes environnementaux et sociaux –, qui sont à évaluer comme un aspect essentiel des coûts mêmes de l’activité économique. Il revient à la communauté internationale et aux gouvernements de chaque pays de donner de justes indications pour s’opposer de manière effi cace aux modes d’exploitation de l’environ-nement qui lui sont nuisibles. Pour protéger l’environnement, pour sau-vegarder les ressources et le climat, il convient, d’une part, d’agir dans le respect de normes bien défi nies, éga-lement du point de vue juridique et économique, et, d’autre part, de tenir compte de la solidarité due à ceux qui habitent les régions plus pauvres de la terre et aux générations futures.

BENOIT XVI,EXTRAIT DU MESSAGE POUR LA PAIX,

1er JANVIER 2010

CommentaireLes textes de ce jour nous invitent particulièrement à la conversion en nous précisant le critère principal qui guidera le regard de Dieu dans son ju-gement : l’attention aux plus pauvres. Dans la partie 7 de son message du 1er janvier 2010 pour la paix, Benoît XVI tient un discours très écologique au nom des plus pauvres : le concile Vatican II rappelait que : « Dieu a des-tiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples ». Or, qu’observe-t-on ?

- La terre d’Afrique, continent le plus affamé, est à vendre aux pays les plus offrants !

- La croissance est de retour dans nos pays, mais le nombre de pauvres aussi !

- La dette laissée aux générations à venir ne fait que croître !

- Et moi, autour de moi, est-ce que j’ai le souci des plus pauvres dans mon voisinage ?

Le respect de la nature et de la terre n’a de sens que dans la perspective du partage des biens entre tous les hom-mes d’aujourd’hui et en préservant l’avenir pour les hommes de demain. C’est dans cette perspective que nous avons à nous convertir, mais aussi que nous devons obliger les responsables économiques et politiques à prendre leurs décisions.

« Il ne tranchera pas d’après ce qu’il entend dire. Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du Pays » (IS 11,3-4)

GASTON VANDECANDELAERE, RECTEUR ÉMÉRITE DE L’INSTITUT

CATHOLIQUE DE LILLE,VICE-PRÉSIDENT DU SECOURS CATHOLIQUE

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, Là où est la haine, que je mette l’amour.Là où est l’offense, que je mette le pardon.Là où est la discorde, que je mette l’union.Là où est l’erreur, que je mette la vérité.Là où est le doute, que je mette la foi.Là où est le désespoir, que je mette l’espéranceLà où sont les ténèbres, que je mette la lumière.Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

ST FRANÇOIS D’ASSISE

PRIÈRE JE VEUX TE CHANTER

Comment concevoir le bien commun et

comment le rechercher dans nos façons

de vivre ? Que pouvons-nous inventer pour

davantage de justice entre les hommes ? Comment insuffl er une attention aux

générations à venir ?

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Cultiver et garder la terre

« YHWH Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder ».

Voilà bien la vocation de l’homme et tout à la fois celle de l’écologie. Cultiver et garder la terre. Il y a 50 ans on insis-tait sur “la cultiver” pour encourager la culture intensive, nourrir la terre et ainsi amener la paix. Aujourd’hui on insiste sur “la garder” pour appuyer l’écologie, sauver la planète et donc la paix. Le texte garde un secret. Lisons-le dans la langue originale de son écriture, l’hébreu.

« YHWH Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour la “cultiver/cultuer” et la garder. »

En hébreu, cultiver signifi e aussi ren-dre un culte. Faudrait-il rendre un culte à la terre ou sur elle ? D’autre part : Le jardin en hébreu est un mas-culin comme en français. Or, le texte hébreu dit : La “cultiver/ la cultuer” et la garder. On ne comprend plus.

C’est pourtant sim-ple. Au VIIe siècle, quand le roi Josias rédige ce texte de la Bible, il a réuni les sanctuaires tribaux du Nord et du Sud autour du seul Tem-

ple de Jérusalem et autour de la To-rha. Ainsi le texte continue-t-il…« Et YHWH fi t à l’homme ce comman-dement : tu peux manger de tous les arbres du jardin, mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (ima-ge de la Tohra) tu ne mangeras pas ». Honorer le jardin de Dieu c’est donc aussi y rendre un culte et garder les préceptes. Depuis le Christ, la Thora nouvelle consiste à aimer comme il nous a aimés, même l’ennemi. Culti-ver le jardin c’est donc aussi faire la paix.

P. JACQUES BERNARDEXÉGÈTE ET HISTORIEN DES RELIGIONS.

Fortifi ez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fl échissent, dites aux gens qui s’affolent : «Prenez courage, ne craignez pas.» Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver IS 35,3-4

Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la première et la dernière récoltes. Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche. JC 5,7-8

Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifi és, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ?... Alors qu’êtes-vous donc allés voir ? Un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Qu’êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : «Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. » MT 11,2-11

Cultiver le jardin c’est donc aussi

faire la paix.

Détail du tableau La création

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«N’est-il pas vrai qu’à l’origine de celle que nous appelons la «nature» dans son sens cosmique, il y a «un dessein d’amour et de vérité»? Le monde «n’est pas le fruit d’une néces-sité quelconque, d’un destin aveugle ou du hasard […]. Le monde tire son origine de la libre volonté de Dieu, qui a voulu faire participer les créatures à son être, à sa sagesse et à sa bonté». Dans ses premières pages, le Livre de la Genèse nous reconduit au sage projet du cosmos, fruit de la pensée de Dieu, au sommet duquel sont placés l’homme et la femme, créés à l’image et à la ressemblance du Créateur pour «remplir la terre» et pour «la soumet-tre» comme des «intendants» de Dieu lui-même (CF. GN 1, 28). L’harmonie en-tre le Créateur, l’humanité et la créa-tion, que l’Écriture Sainte décrit, a été rompue par le péché d’Adam et d’Ève, de l’homme et de la femme, qui ont désiré prendre la place de Dieu, re-fusant de se reconnaître comme ses créatures. En conséquence, la tâche de «soumettre» la terre, de la «cultiver et de la garder» a été altérée, et entre eux et le reste de la création est né un confl it (CF. GN 3, 17-19). L’être humain s’est laissé dominer par l’égoïsme, en perdant le sens du mandat divin, et dans sa relation avec la création, il s’est comporté comme un exploiteur, voulant exercer sur elle une domi-nation absolue. Toutefois, la vérita-ble signifi cation du commandement premier de Dieu, bien mis en évidence dans le Livre de la Genèse, ne consis-tait pas en une simple attribution d’autorité, mais plutôt en un appel à la responsabilité. Du reste, la sagesse des anciens reconnaissait que la na-ture est à notre disposition, non pas comme «un tas de choses répandues au hasard», alors que la Révélation biblique nous a fait comprendre que la nature est un don du Créateur, qui en a indiqué les lois intrinsèques, afi n que l’homme puisse en tirer les orien-tations nécessaires pour «la garder et la cultiver » (CF. GN 2, 15). Tout ce qui existe appartient à Dieu, qui l’a confi é aux hommes, mais non pour qu’ils en disposent arbitrairement. Quand, au lieu d’accomplir son rôle de collabo-

rateur de Dieu, l’homme se substitue à Lui, il fi nit par provoquer la rébel-lion de la nature «plus tyrannisée que gouvernée par lui». L’homme a donc le devoir d’exercer un gouvernement responsable de la création, en la pro-tégeant et en la cultivant.

BENOIT XVI,EXTRAIT DU MESSAGE POUR LA PAIX

1er JANVIER 2010

Commentaire

« Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? »

Cette question de Jésus résonne for-tement en moi : l’agriculteur. J’ai tra-vaillé toute ma vie cette terre avec le respect du « bon père de famille » dans la ligne de la lettre de notre pape lorsqu’il écrit : n’est-il pas vrai qu’à l’origine il y a un dessein d’amour et de vérité ?Cela m’évoque cette situation : des agriculteurs de la région, regroupés au sein de l’A.F.D.I. (Agriculture Fran-çaise et Développement Internatio-nal) sont venus en aide à un pays afri-cain : la Guinée.Des habitants avaient un projet pour une culture de pommes de terre.Après une visite sur place, ces agricul-teurs, formés par la J.A.C. (Jeunesse Agricole Chrétienne), ont invité des jeunes Guinéens à se former dans nos instituts agricoles. De retour là-bas, ils se sont mis au travail. C’est main-tenant une coopérative qui fonction-ne avec 1800 membres. Il y a 2 ans, ils ont défriché 50 hectares de savane, épaulés par leurs grands frères du Nord et, maintenant, non seulement la Guinée est autosuffi sante en pom-mes de terre mais elle exporte chez ses voisins.Mes collègues agriculteurs, sont-ils des roseaux agités par le vent du monde d’aujourd’hui ou répondent-ils à un appel à la responsabilité ? Dieu ne nous donne-t-il pas la tâche de « soumettre la terre, de la cultiver et de la garder » afi n que chacun puisse vivre là où il est… ?La Nativité est toute proche mais il nous reste encore un peu de temps pour l’espérance et pour nous laisser habiter par un désir de réconciliation avec nous-même et avec la nature.Ouvrons vite nos vies au mystère de Pâques qui est derrière le nourrisson de la crèche.Aveuglements et surdités manifestent nos limites mais la Bonne Nouvelle est promise aux pauvres !

JEAN COUSIN, AGRICULTEUR,DIACRE PERMANENT DU DIOCÈSE DE LILLE

Lundij’écris aux chrétiens de terre sainte. [secretary@latinpat.org]

Mardije choisis de me réconcilier avec une personne.

Mercredije me promène dans la nature et contemple le cadeau de la création.

Jeudije diminue le thermostat de ma maison de 0,5°C.

Vendredije réunis quelques personnes afi n de prier pour la paix.

Samedij’invite un étranger et j’apprends à mieux le connaître.

REPÈRE

UNE ACTION POUR LA PAIX PAR JOUR !

SEMAINE DE LA PAIX DU 7 AU 13 DÉCEMBRE 2010

LA PAIX EN MARCHE • SUPPLÉMENT SEPTEMBRE 2010

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• Chant d’entrée : Aube nouvelle E 130

• P. pénit. : Je confesse à Dieu… Que Dieu tout-puissantKYRIE XVII CNA 165

On ne chante pas le Gloria

• ALLELUIA : CNA 215-9

• Credo : des Apôtres

• Prière universelle

• Sanctus : CNA 245

• Anamnèse : Proclamons le mystère (CNA 266)

• Pater : DL 2 (CNA 282)

• Agnus : CNA 300

• Communion : Vienne la rosée sur la terre ELH 103 (CNA 376)

SUGGESTIONS LITURGIQUES

Viens pour notre attente, ne tarde plus, pour notre délivrance, viens Seigneur Jésus. (CNA 377)

Dans la prière que nous élevons maintenant vers le ciel demandons le retour du Sauveur que Jean avait annoncé.

- Pour l’Eglise qui annonce la Bonne Nouvelle, nous t’invoquons, Seigneur.

- Pour les membres éprouvés de nos familles et de notre entourage, nous t’implorons, Fils de David.

- Pour la joie que donne la foi en ton retour glorieux, nous te supplions, Sauveur du monde.

- Pour la paix dont tu as béni les ouvriers, nous te prions, Christ et Seigneur.

Prête une oreille bienveillante, Seigneur, à nos prières ; exauce dans ta bonté ceux qui te supplient. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

PRIÈRE UNIVERSELLE

HOMÉLIE du P. Luc LESAGE, délégué Pax Christi du diocèse de Lille

L’évangile de ce dimanche nous dévoile le visage d’un Jean-Baptiste qui a perdu de son assurance. Il paraît bien éloigné de l’homme qui exhortait les foules à la conversion sur les bords du Jourdain. Son franc-parler ne lui vaut pas que des amis. Sa parole de vérité l’amène à subir l’injustice que connaissent fatalement ceux qui tiennent des propos qui dérangent dans une civilisation de type impérial. Par l’épreuve de la prison, Jean-Baptiste inaugure le chemin que le Christ empruntera dans sa passion. La solitude qu’il rencontre suscite en lui un questionnement profond.Le doute traverse son esprit : il interroge sa foi et remet en cause la confi ance qu’il a placée en celui qui est « plus fort » que lui et dont il ne s’estime « pas digne » de retirer les sandales. De sa prison, il fait vérifi er auprès de Jésus qu’il est bien le Christ : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »Par l’épreuve et le doute, Jean-Baptiste nous devient si proche. En effet, lorsque la nature fait preuve de violence en reprenant ses droits et qu’une série de catastrophes naturelles s’acharne sur une partie de l’humanité, nous faiblissons dans la foi et interrogeons Dieu. Les adversités que nous rencontrons viennent affecter nos ardeurs de croyants et nous font glisser dans un scepticisme à l’égard de Dieu et de son action.Face aux déchaînements de la nature que nous avons rencontrés cette année en Haïti, au Chili, au Pakistan, en Chine, en Russie, ou encore, plus près de nous, en Charente-Maritime et dans le Var, nous pouvons légitimement nous poser la question cruciale de Jean-Baptiste. Jésus, toi que nous identifi ons au « Prince de la Paix », « es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »Impossible pour Jésus de répondre à cette interrogation par un « oui » ou un « non », tout dépend de l’attente sous-jacente de celui qui la pose. Comme le rappelle, Benoît XVI dans l’ouvrage « Jésus de Nazareth », Jésus n’a pas apporté la paix dans le monde, le bien-être pour tous, un monde meilleur. Il a apporté Dieu. Il a apporté le Dieu dont la face s’est lentement et progressivement dévoilée… C’est ce qu’il nous signifi e en présentant les signes associés à son avènement : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifi és, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi. » Jésus, homme parmi les hommes, au service de l’homme, des lépreux, des boiteux, des malheureux de toutes sortes, est la personne même de Dieu qui vient à notre rencontre pour nous sauver. La vengeance de Dieu dont nous parle le prophète n’est pas une épreuve supplémentaire mais la suppression du mal. Cette revanche se manifeste dans l’amour libérateur que Jésus apporte aux personnes qui ont subi l’humiliation.A Jean-Baptiste, Jésus apporte un encouragement. « Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »Oui heureux celui qui entrera dans le « dessein d’amour et de vérité » voulu par Dieu au commencement du monde. L’harmonie, voulue par Dieu entre l’humanité et la création, est malheureusement rompue par le désir de puissance de l’homme qui se hisse à la place de Dieu. Le bonheur appartient à qui laisse de la place au créateur et à son projet sur la création. La nature est un don de Dieu et nous sommes responsables de ce cadeau. Nous ne pouvons la malmener sans craindre de la voir se rebeller. « L’homme a donc le devoir d’exercer un gouvernement responsable de la création en la protégeant et en la cultivant ».La vengeance de Dieu, dont parle le prophète Isaïe, s’accomplit dans notre vie à chaque fois que nous laissons à Dieu l’espace nécessaire à sa rencontre pour notre salut. Elle prend, tout particulièrement, chair dans le sacrement de réconciliation où le « Verbe fait chair » obtient par sa parole notre conversion et notre joie ! Amen !

AVENT 3e DIMANCHE

« Ce mystère est grand»

Quand les premiers ju-déo-chrétiens lisaient la création de l’homme et de la femme, ils avaient devant eux deux récits. Dans le premier, l’homme est créé le sixième jour de la semaine inaugurale du monde (GN 1, 27). Dieu le crée « homme et femme », « à l’image de Dieu » qui est à la fois tout un et tout amour. Au chapitre suivant, créa-tion de l’homme modelé du sol, nanti du souffl e divin qui fait de lui un vi-vant. Mais il est seul et Dieu veut lui trouver un soutien comme un «vis-à-vis ». Adam se voit emporté dans le sommeil divin (GN 2,21-23) où Abraham recevra l’Alliance avec Dieu (GN 15,12). Là, Eve, tirée de sa côte lui est propo-sée comme « Alliance », comme « vis-à-vis » dans sa quête de Dieu. Adam s’écrie alors : Elle est « l’os de mes os », l’os étant en hébreu ce qu’il y a de plus intime. Elle sera « ishshah » qui semble le féminin de « ish » (l’hom-me fort), et signifi e pourtant celle qui

est toute relation et n’est elle-même que quand elle est aimée. Elle est « Alliance ». Voilà pour-quoi l’homme « quitte » tout pour la rejoin-

dre. Hélas, ensemble réunis dans l’« Alliance », ensemble ils ont péché. Il ne restait plus à Dieu qu’à mettre tout son amour à renouer l’Alliance brisée. Il a parlé par les prophètes, puis, par la femme «Il s’est fait hom-me ». Comme dit St Paul : « De même que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ » ( 1 CO 15, 22) . Dieu, en Jésus, est venu retrouver son épouse. Mariage d’Amour offert à nos noces humaines ! « Ce mystère est grand » dira St Paul, « je le dis du Christ et de l’Eglise » (EP 5,32) . L’homme re-trouvait ainsi la Paix du grand Shab-bat qui, à l’origine, clôturait l’œuvre de la création.

P. JACQUES BERNARDEXÉGÈTE ET HISTORIEN DES RELIGIONS.

Dieu, en Jésus, est venu

retrouver son épouse.

Mariage d’Amour !

Détail du tableau Crédo - Françoise Burtz, (L’appel infi ni)

13LA PAIX EN MARCHE • SUPPLÉMENT SEPTEMBRE 2010AVENT 4E DIMANCHE

Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge concevra, elle enfantera un fi ls, et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu est avec nous). De crème et de miel il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien. Avant même que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler. » IS 7,14-16

Au Seigneur, le monde et sa richesse,la terre et tous ses habitants !C’est lui qui l’a fondée sur les merset la tient inébranlable sur les fl ots. PSAUME 23 [24]

Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifi e, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. RM 1,3-4

Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, était promise en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fi ls de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fi ls, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : “Le Seigneur sauve”), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » MT 1,18-21

(ST PAUL)

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L’Église a une responsa-bilité vis-à-vis de la créa-tion et elle pense qu’elle doit l’exercer également dans le domaine public, pour défendre la terre, l’eau et l’air, dons du Dieu Créateur à tous, et, avant tout, pour protéger l’homme du danger de sa propre destruction. La dégradation de la nature est, en effet, étroitement liée à la culture qui fa-çonne la communauté humaine, c’est pourquoi «quand “l’écologie hu-maine” est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage».On ne peut exiger des jeunes qu’ils respectent l’environnement, si on ne les aide pas, en famille et dans la société, à se res-pecter eux-mêmes : le livre de la na-ture est unique, aussi bien à propos de l’environnement que de l’éthique personnelle, familiale et sociale. Les devoirs vis-à-vis de l’environnement découlent des devoirs vis-à-vis de la personne considérée en elle-même, et en relation avec les autres. J’en-courage donc volontiers l’éducation à une responsabilité écologique, qui, comme je l’ai indiqué dans l’encycli-que Caritas in veritate, préserve une authentique «écologie humaine», et affi rme ensuite avec une conviction renouvelée l’inviolabilité de la vie humaine à toutes ses étapes et quelle que soit sa condition, la dignité de la personne et la mission irremplaçable de la famille, au sein de laquelle on est éduqué à l’amour envers le prochain et au respect de la nature. Il faut sau-vegarder le patrimoine humain de la société. Ce patrimoine de valeurs a son origine et est inscrit dans la loi morale naturelle, qui est à la base du respect de la personne humaine et de la création.

BENOIT XVIEXTRAIT DU MESSAGE POUR LA PAIX

1ER JANVIER 2010

Commentaire

Quel homme, ce Joseph !Il a su respecter Marie, sa « promise ». Lui, le fi ls de la lignée de David, aurait pu s’arroger tous les droits et forcer le consentement de Marie. David n’a pas toujours été correct avec Urie. Il l’a tué pour s’approprier Bethsabée. David se savait roi. Tout lui était per-mis.

Mais Joseph, le Juste, vivait sous le regard de Dieu. Quand il a regardé Marie, sa promise, il a compris qu’il y avait une affaire, loin d’être louche, une affaire de Dieu.Quelle foi ! Cette foi, Joseph nous la propose : croire que l’Homme peut vivre sous le regard de Dieu et vivre « sans crainte ».

L’Homme est un enfant qui apprend à parler par la bouche de l’Esprit Saint, il sait grâce à l’Esprit Saint comment se comporter pour être digne de pa-raître ou d’apparaître devant Dieu. Quel exemple ! Saint Joseph, époux de Marie, père de l’Eglise, prie pour nous.

Joseph, ce méconnu, demeure actif comme Marie son épouse pour en-gendrer ce peuple nouveau pour le sauver de ses péchés. Joseph nous propose le respect de l’autre, de l’en-fant à naître et du travail conçu com-me une création de l’humanité gui-dée par l’Esprit Saint. Il nous invite au silence de la création.« L’Esprit de Dieu planait sur les eaux à l’origine, qu’il plane aujourd’hui sur l’Humanité. »

P. ARTHUR HERVET ASSOMPTIONNISTE,

ENGAGÉ AUPRÈS DES ROMS À LILLE

Oser dire aux hommes, à tous les vieillards de la terre, à ceux qui agonisent :

- Homme, tu es un miracle et tu ne le sais pas… Tu es pensé en fonction de l’Absolu. Tu es même dans ta décrépitude, l’ultime degré de communion à la vie éternelle … Et la création tout entière y communie avec toi. Tu es appelé à réunir toutes choses en Celui qui demeure et qui est vie du monde. Et peut-être l’instant le plus grand de ton parcours survient quand tu donnes ta vie comme prière. Ce serait donc ta vieillesse et ta mort qui dynamisent ton avenir.

Vieillard, de toi émane « l’icône miraculeuse » qui sauve le monde. Tu deviens, dans ta peine, la force de guérison qui émanait de Jésus. En toi se cache l’arbre de vie. En toi la recréation des cœurs, où se tient le mystère de Dieu.

MÉDITATION :«APPRENDRE À MOURIR»

Comment, dans un esprit de solidarité et d’attention à l’homme, contribuer à la

protection de l’environnement, des ressources et du climat ?

Comment sensibiliser ceux qui nous entourent au respect

de la vie humaine de son commencement à sa fi n ?

Quelles propositions audibles pouvons-nous adresser à

nos contemporains afi n que l’homme soit respecté et aimé à

toutes les étapes de sa vie ?

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Provinces et diocèsesconcernés par la quête

impéréede décembre 2010pour PAX CHRISTI

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