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Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
N°90 – Juillet-Août 2019
ÉDITO
Par Pierre Forté, PDG de Pragma Industries
Pragma Industries vient de clôturer sa participation au sommet du G7 à Biarritz. Avec le soutien actif du groupe Engie, 200 vélos à hydrogène ont été déployés sur la ville, permettant aux journalistes et à une partie des forces de l'ordre de se déplacer rapidement, efficacement et proprement sur la zone du sommet. Les vélos ont aussi pu être testés par le grand public à cette occasion.
Voici le bilan chiffré que l'on peut dresser de cette opération :
6 mois de travail intensif et 200 vélos produits, disponibles et parfaitement fonctionnels le jour J ;
1 logiciel de réservation, enregistrement et suivi des utilisateurs, mis au point en 3 mois ;
25 personnes engagées sur le terrain pendant le sommet
500 sorties de vélos, 500 utilisateurs ravis et 4500 kilomètres cumulés parcourus en 4 jours ;
Aucun disfonctionnement du système à pile à combustible, aucune détérioration volontaire ni perte de vélo ;
Hormis 1 vélo rendu hors service par un bain de mer complet lorsqu'un journaliste a voulu le prendre en photo sur une plage de Biarritz, malheureusement un peu trop près des vagues ;
Des retombées médiatiques majeures – 12 publications nationales (Le Figaro, CNEWS, France 3, TF1, Le Monde...), 15 régionales, 9 articles dans la presse internationale, des milliers d'engagements et dizaines de milliers d'impressions sur les réseaux sociaux ;
De belles rencontres, notamment avec Emmanuel Macron et le président chilien Sebastián Piñera (ce dernier souhaitant être livré d'une quantité significative de vélos Alpha pour la COP25).
Nous sommes très fiers, grâce à l'engagement conjoint des équipes de Pragma Industries et d'Engie Cofely
d'avoir pu participer à cet événement et d'avoir fait rayonner internationalement – à l'échelle de nos moyens
– le savoir-faire français sur l'hydrogène-énergie.
Concernant le vélo Alpha lui-même, je suis constamment frappé par
l'intérêt suscité par ce type de mobilité légère à hydrogène,
notamment à l'export. Les demandes que nous recevons proviennent
d'Europe, d'Asie Centrale et Pacifique, d'Amérique du Nord, Centrale
et du Sud, du continent Africain. En effet, notre ambition est de
démocratiser l'hydrogène-énergie, et dans ce contexte, le vélo est le
support idéal de diffusion. Il n'y a pas de mode de déplacement plus
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populaire, démocratique et commun que le vélo à part la marche à pied, partout dans le monde (la part
modale du vélo dans les déplacements à l'échelle de la planète est supérieure à 10%). On nous oppose
régulièrement l'argument qu'une batterie au lithium offre des performances suffisantes pour un vélo
électrique. Mais cela est mal comprendre l'usage, la problématique industrielle et nos ambitions tout à la
fois.
L'usage : l'hydrogène facilite grandement la tâche des opérateurs de flotte en simplifiant la gestion de
l'énergie. Imaginez-vous avoir 200 batteries à charger tous les soirs comme dans le cadre du sommet G7,
nécessitant une infrastructure électrique dédiée, des conditions de sécurité spécifiques et vous
comprendrez qu'un plein d'hydrogène d'une minute par vélo, suffisant pour 4 jours de sommet, rend les
opérations plus simples et moins coûteuses. Pour un opérateur de flotte de vélos électriques partagés,
70% des coûts d'opération sont liés à la gestion de batteries...
La problématique industrielle : avec l'avènement des vélos électriques (2 millions vendus en Europe en
2018, 100 millions prévus sur les 10 prochaines années), ce sont des millions de batteries au lithium qui
posent chaque année des problèmes de fin de vie et de recyclage. La pile à combustible, grâce notamment
à une durée de vie plus longue, amoindrit drastiquement ce problème.
Nos ambitions : le vélo à hydrogène est un outil de développement social en puissance. D'usages variés,
il permet notamment à des populations d'aller travailler quotidiennement, potentiellement dans des pays
en voie de développement où le réseau électrique est de piètre qualité. Il permettrait alors de ramener de
l'énergie, sous forme d'hydrogène, à la ferme, à la maison, au village depuis la ville voisine. Le vélo se
transformerait en groupe électrogène mobile dans le village, pour charger les téléphones portables ou
apporter de l'éclairage... Le vélo à l'hydrogène est une brique flexible et abordable dans un édifice de
production locale d'énergie, de son stockage, transport et utilisation pour générer du développement
économique au sein d'une communauté.
Enfin, je tiens à souligner l'aspect collectif de la réussite du déploiement des vélos au sommet du G7. De
l'engagement d'Engie et Pragma, bien entendu, mais aussi celui des partenaires clés qui se sont impliqués
dans le projet : Ad Venta (stockage d'hydrogène embarqué), Néogy (électronique embarquée en région
Bordelaise), MILC Industry (assemblage des vélos en Occitanie), MyBike (réparation de vélos sur site),
sans oublier la Région Nouvelle Aquitaine. Je suis très fier de la longévité des relations de travail établies
avec ces partenaires français. Ensemble, nous avons l'ambition de transformer la mobilité de proximité en
la rendant plus vertueuse.
En effet, l'hydrogène est souvent évoqué comme une opportunité économique pour la France, induisant le
maintien, voire la création, d'emplois et d'infrastructures industrielles sur le territoire. Mais les mots
résisteront-ils au réalisme économique et industriel ? Il y a dix ans, l'hydrogène était présenté comme un
changement complet de paradigme énergétique et social. Aujourd'hui, je constate que la plupart des
acteurs entrant dans la course ne font que calquer d'anciens modèles industriels/économiques sur une
nouvelle technologie. Mais, à l'heure où Pragma Industries reçoit tant de demandes étrangères, se pose la
question : que souhaitons-nous exporter ? Si nous restons dans des modèles de production-consommation
passéistes, alors nous exporterons des produits, des objets, des technologies et notre modèle économique
sera voué à la compétition internationale à court terme et probablement à l'échec à long terme (la Chine
progresse vite et penser rester compétitifs en "produisant français" relève grandement de l'illusion risquée).
Je pense qu'au lieu de vouloir exporter des produits, nous devons exporter notre savoir-faire et un modèle
économique équilibré, impliquant la création de valeur en France et sur les zones d'exportation.
L'hydrogène est en cela une pâte à modeler permettant d'inventer de nouveaux modèles économiques
basés sur la location, la propriété partagée, l'économie circulaire, le recyclage et le surcyclage. Tout cela
n'a rien d'impossible si on se donne la peine de remettre en question nos dogmes industriels.
En guise de conclusion, voulez-vous un exemple de surcyclage original ? En fin de vie, un cadre de vélo
Alpha en aluminium, broyé en poudre, permet de produire approximativement 750 grammes d'hydrogène
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(la réaction classique d'aluminium + eau + hydroxyde de potassium), de quoi parcourir plus de 2000
kilomètres à vélo (soit un an de vélo pour la moyenne des usagers quotidiens). Le surcyclage du cadre en
aluminium du vélo produit plus de valeur économique que la valeur marchande du produit initial...
Je crois, comme tout le monde s'accorde à le dire maintenant, que l'heure est à l'action pour l'économie
hydrogène, mais pas à la répétition des modèles anciens. Je crois à l'action de ceux qui inventent et qui
font. Et j'ai la conviction que la France est parfaitement armée pour cela.
Pierre Forté
PDG de Pragma Industries
FAIT MARQUANT
L’Allemagne se dote d’un plan ambitieux pour l’hydrogène
La France avait montré la voie, avec le plan Hulot. A son
tour, notre voisin d’Outre-Rhin se dote d’un programme
pour développer l’hydrogène avec des financements à la
clé.
"Notre objectif est de devenir le numéro un mondial des
technologies de l’hydrogène", a déclaré le 18 juillet dernier
Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Economie. Cette
annonce a été suivie par des actes, puisque le
gouvernement fédéral a décidé d’allouer 100 millions
d’euros par an pour la recherche, jusqu’en 2022. Ce
montant est celui qui était prévu à la base dans le cadre du plan Hulot (dès 2019 et pour les années
suivantes en principe jusqu’à la fin du quinquennat) en France. L’Allemagne a prévu de soutenir vingt
laboratoires dans le développement d’applications de l’hydrogène à l’échelle industrielle. Ces projets sont
portés notamment par des énergéticiens comme RWE ou Eon. "Les technologies de l’hydrogène offrent
un potentiel énorme pour la transition énergétique, la protection du climat et la création d’emplois, a
commenté Peter Altmaier. En collaboration avec les laboratoires, nous pourrons tester comment les
nouvelles technologies de l’hydrogène peuvent être appliquées dans des conditions réelles et à l’échelle
industrielle", souligne le ministre allemand de l'Economie.
En outre, un financement supplémentaire de 200 millions d’euros est prévu pour les régions qui étaient
fortement dépendantes du charbon par le passé et qui sont en mutation structurelle.
Le gouvernement allemand va se doter d’une feuille de route plus précise d’ici la fin de l’année sur le thème
de l’hydrogène. Une initiative bien accueillie par le ministre de l’Environnement.
Le contexte est favorable à l’hydrogène en Allemagne, où six parlementaires verts ont rendu récemment
un rapport sur la production d’hydrogène. C'est un soutien sans équivoque à cette forme d'énergie.
"L’hydrogène est l’un des sujets les plus chauds de la transition énergétique dans le pays à l’heure
actuelle", estime Inga Posch de FNB Gas, la fédération des opérateurs de gazoducs en Allemagne.
"L’intérêt du secteur privé est vraiment énorme. Les Allemands ont été trop concentrés sur l’électrification
de l’économie. Nous commençons donc le processus avec du retard", estime-t-elle.
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Rappelons que l’Allemagne a fait rouler le premier train à hydrogène au monde. Dans ce pays, la demande
en hydrogène dans les transports et l’industrie devrait augmenter de 37 % d’ici 2030. Le sidérurgiste
allemand Thyssen Krupp a déjà annoncé son intention de devenir neutre en carbone d’ici 2050, grâce à
l’hydrogène. Parmi les projets ambitieux, on peut citer également celui de la ville de Wesseling, en
Rhénanie-du-Nord, où Shell et ITM Power sont en train de construire une centrale de production par
électrolyse capable de produire 1 300 tonnes d’hydrogène par an, à partir de 2020.
ZOOM SUR…
Journées Hydrogène dans les territoires à Marseille : l’hydrogène prend le large
L'édition 2019 des journées hydrogène dans les territoires à Marseille s'est soldée par un succès, avec 540 inscrits. Si l’événement a été l’occasion de donner un coup de projecteur sur les projets en cours dans le Grand Sud, il y a eu aussi plusieurs annonces dans le domaine de la mobilité.
Lors de l'inauguration de ces journées, le président de la région, Renaud Muselier, a parlé de ses ambitions en matière de développement durable. Quelques 500 millions d'euros vont être consacrés dans un programme qui a pour nom "une COP
d'avance". Celui-ci comprend une centaine de mesures, dont certaines concernant la mobilité. L'hydrogène fait partie des leviers identifiés par la région pour décarboner le transport. Renaud Muselier a annoncé qu'il allait lancer un plan zéro émission qui consiste à implanter des stations de remplissage d'hydrogène, en plus de bornes électriques. Il a expliqué que chaque énergie correspondait à un usage et qu'il fallait laisser le libre choix aux français. Un peu avant lui, Martine Vassal, Présidente du département des Bouches-du-Rhône, et Présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, avait annoncé qu'elle était prête à tester des bus à hydrogène, des bennes à ordures ménagères H2 et des navettes maritimes alimentées par pile à combustible. Et ce, même si le territoire met plus l'accent en ce moment sur l'électrique à batterie. Pour l'anecdote, Martine Vassal, qui a conduit la Toyota Mirai, a proposé à Renaud Muselier de le raccompagner avec ce véhicule à hydrogène.
La Région Sud prête à basculer dans l’hydrogène
La Région Sud est très favorable à cette forme d’énergie. Elle soutient notamment le projet Jupiter 1000
(power-to-gas à Fos-sur-Mer porté par GRTgaz), Hynovar (qui repose sur un partenariat CCI du Var, Engie
Cofely, le circuit Paul Ricard, les Bâteliers de la Côte d’Azur et Hyseas Energy pour l’installation de deux
stations de production-distribution d’hydrogène et un développement de la mobilité terrestre et maritime
avec de l’hydrogène), mais aussi Hygreen Provence (un parc solaire de 1 500 hectares porté par
l’agglomération Durance Lubéron Verdon permettant de produire de l’hydrogène vert, à hauteur de la
consommation de quelque 1 400 bus, et de livrer un soutien au réseau électrique) ou encore Hyammed
(qui vise à déployer une station d’approvisionnement sur le site portuaire industriel de Fos-sur-Mer). La
Région peut d’ailleurs compter sur le pôle de compétitivité Capenergies, qui aide déjà une vingtaine de
projets et anime l’écosystème hydrogène de la région, au sein du club H2 Sud.
Des bateaux moins polluants grâce à l’hydrogène
Parce que les journées se déroulaient à Marseille, il a été question de la pollution des bateaux. Un
branchement des navires à quai au réseau électrique pourrait se faire grâce à la pile à combustible en
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alternative au Diesel. Marseille mais aussi Toulon étudient la question avec des projets utilisant des piles
de 2 MW. Franck Verbecke, d’Helion Hydrogen Power a rappelé que l’organisation maritime internationale
a fixé des objectifs de réduction des rejets (CO2, SOx, NOx) de 30 % en 2030 dans les ports et de 50 %
en 2050, par rapport aux niveaux de 2018.
L'Ademe souhaite une dynamique pour accélérer les projets
Invitée à s’exprimer, l’agence de l’énergie a fait le point sur les appels à projets. On a appris ainsi que, si
ces projets (les 11 retenus dans le cadre de l'AAP écosystèmes de mobilité) sont menés à bout, la France
aura réussi à atteindre en 2023 50 % des objectifs fixés dans le cadre du Plan National Hydrogène. Les
projets en question prévoient en effet 1800 véhicules, dont 1000 pour le seul projet ZEV (Zero Emission
Valley) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 70 véhicules lourds et 50 stations de remplissage (avec une
production estimée à 1400 tonnes d'hydrogène par an). A titre de comparaison, le plan Hulot prévoit 5000
véhicules légers, 200 véhicules lourds et 100 stations à l'horizon 2023. Le directeur général délégué à
l'ADEME, Fabrice Boissier, a appelé les porteurs de projets à faire preuve d'ambition et à montrer que
l'hydrogène permet d'apporter des modifications structurelles de la mobilité. Pour lui, remplacer un véhicule
Diesel par un véhicule électrique pour le même usage n'apporte pas grand-chose à la transition
énergétique. En revanche, faire des liens entre le monde industriel et la mobilité pour mutualiser la
production et la distribution est plus porteur de sens. L'ADEME espère également que le prix de l'hydrogène
va baisser. Celui-ci est estimé entre 8 et 13 euros du kg, ce qui situerait le TCO (coût de possession) du
véhicule à combustible à 5 à 20 % de plus par rapport à son équivalent Diesel. Pour l'anecdote, l'agence a
fait part de sa déception pour le récent AAP sur l'industrie. Il n'y a eu que 11 projets déposés, contre 24 sur
le thème de la mobilité. L'ADEME lancera par ailleurs un autre AAP sur les zones non interconnectées au
réseau électrique, dans les DOM-TOM, avant la fin de l'année.
1000 bus h2 en France : un programme ambitieux
C’était très clairement le temps fort de ces journées. Valérie Bouillon-Delporte (Michelin, Hydrogen Europe)
et un représentant de l'UGAP (Union des groupements d’achats publics) ont annoncé un programme
inspiré d'une initiative européenne. Sur le modèle du consortium H2 Bus, qui va permettre le déploiement
de 1000 bus à hydrogène d'ici 2023 (dont 600 dans un premier temps avec des subventions) sur le vieux
continent, la France va donc donner un coup d'accélérateur au transport public décarboné. En préambule,
Valérie Bouillon-Delporte a rappelé que le temps n'était plus à l'expérimentation, mais au passage à
l'échelle. Si quelques villes pionnières ont ou vont déployer des premiers véhicules (Versailles, Pau, Artois-
Gohelle, Toulouse, Auxerre), ce ne sont pas moins de 88 véhicules qui vont rouler un peu partout en France
d'ici quelques mois, Il s’agit désormais de passer un cap et d’aller même au-delà des objectifs du plan
National hydrogène de juin 2018 (200 véhicules lourds à horizon 2023). C'est là qu'intervient l'UGAP. La
centrale d’achat va proposer aux collectivités partenaires de fonctionner en co-prescription sur les bus
hydrogène, c’est-à-dire de bâtir ensemble des offres sur ces véhicules. Ce mode de fonctionnement a déjà
fait ses preuves, en particulier en 2011-2012 sur les Véhicules utilitaires légers électriques (groupement de
commande « 50.000 véhicules électriques » entre plusieurs grands donneurs publics et privés). Pour la
centrale, qui vend plus de 25 000 véhicules par an, il est naturel d'ajouter l'hydrogène en plus des bus
électriques ou hybrides. La construction de l'appel d'offres se fera à partir du mois de septembre.
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Un nouvel observatoire de l'hydrogène
À l'occasion des Journées Hydrogène dans les Territoires, l'AFHYPAC (Association Française pour
l'Hydrogène et les Piles à Combustible) a dévoilé sa plateforme en ligne VIG'HY. Cette dernière se veut un
observatoire de l'hydrogène en France. Cet
outil cartographique permet de recenser
les projets, initiatives et stations de
recharge en France. Il s'appuie sur les
remontées de données de l'ensemble des
acteurs de la filière. Un système de filtres
(domaines d'application, avancement,
niveaux de pression, type de véhicules)
permet de faire le tri entre les différents
niveaux d’informations et ainsi de faciliter
la navigation. L’association souhaite ainsi rendre compte de la dynamique enclenchée par les différents
acteurs sur l'ensemble du territoire. La carte sera actualisée régulièrement.
Circuit Paul Ricard : une belle vitrine pour l'hydrogène
Le programme des visites techniques prévoyait une
escale sur le mythique circuit Paul Ricard. Le site
accueille de nombreuses manifestations sportives,
dont le Grand Prix de France de Formule 1 qui a fait
son retour en 2018. Il se trouve que le circuit est l'un
des membres du projet Hynovar, en partenariat
avec la CCI du Var, Engie Cofely et Capenergies.
Le 11 juillet après-midi, un atelier consacré aux
usages liés à la mobilité a été organisé au sein de
l’Xtrem Park, le parc de loisirs du circuit. Les
participants ont eu droit à une présentation de la
station d’avitaillement en hydrogène, installée dans
le rond-point des énergies. Ils ont pu voir aussi le prototype de course de GreenGT. Ce bolide de course à
l'hydrogène est celui qui a été développé dans le cadre de MissionH24 avec l'ACO, en vue des 24 h du
Mans en 2024. Olivier Legac, l'un des membres de l'entreprise (dont le siège est sur le circuit), a d'ailleurs
fait une présentation sur cet ambitieux projet. Lors de cette même session, il y a eu aussi des interventions
de Stéphane Arnoux, d’ENGIE Cofely, sur le projet de mobilité terrestre BtoB, ; d'Arnaud Vasquez de
Hyseas sur la mobilité maritime et urbaine en métropole ; d'Hervé Moine, de la CCI du Var, sur les futurs
projets d’Hynovar ; et de Nathalie Reitzer, Directrice des Ressources Humaines et Développement durable
du circuit Paul Ricard, sur la politique de développement durable du site. Celle-ci s'articule autour de
plusieurs axes : la production d’électricité verte grâce à 20 000 m² d’ombrières photovoltaïques
positionnées sur un des parkings du circuit (auxquels il convient d’ajouter les 1500 m² sur le hangar H5 de
l’Aéroport International du Castellet, et également 600 m² de projet de toiture au circuit) ; les usages
internes en matière de mobilité durable (flotte de véhicules électriques et projets d’acquisition de véhicules
à hydrogène (SUV et minibus H2) ; les usages externes à destination du grand public (accès 24h/24 aux
bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides, station H2) ; la mise à disposition des
infrastructures du circuit pour l’accueil de sessions de roulage de véhicules à hydrogène, puis à terme
l'organisation de compétitions ; et enfin une démarche destinée à favoriser l'acceptabilité sociale en
sensibilisant le grand public à l'hydrogène, et en organisant des opérations marketing comme le projet avec
les taxis de l’aire toulonnaise.
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Total présent au sein de l’expo
Le pétrolier était l’un des exposants des Journées Hydrogène dans les Territoires de Marseille. Total a en
effet pris un stand, sur lequel il a mis en avant son partenariat avec MissionH24 (la voiture de course
élaborée par GreenGT pour l'ACO et qui permet de valider l'arrivée aux 24 h du Mans d'une catégorie
hydrogène). On pouvait aussi voir à travers une maquette comment fonctionne l'électrolyse pour produire
de l'hydrogène vert. Mais surtout, Total a édité une brochure pratique ("Tout sur le véhicule à hydrogène")
qui explique le fonctionnement de cette source d'énergie. "Si le parc de véhicules à hydrogène est encore
modeste, nous innovons dans des projets pilotes pour préparer la mobilité de demain. La voiture à
hydrogène présente de sérieux atouts : elle combine les avantages des véhicules électriques en termes
d'émissions et ceux des véhicules thermiques classiques en termes d'autonomie et de temps de recharge",
peut-on lire en introduction. On y apprend à la fin que le pétrolier est partenaire en Allemagne du réseau
H2 Mobility, qui comprendra 400 stations en 2023. Le groupe est impliqué depuis 2002 dans ce pays dans
le domaine de l'hydrogène. Dans le cadre des conférences, Isabelle Patrier, Présidente de Total
Développement, a annoncé que le groupe comptait exploiter 35 stations à hydrogène en Europe d'ici fin
2019. Cette source d'énergie s'ajoute aux bornes de recharge (300 stations de charge rapide, 170 000
points de charge d'ici 2025), du GNV (350 stations en 2022) et aux biocarburants. Total soutient par ailleurs
des start-up françaises dans l'hydrogène, dont par exemple Hysilabs et Sunfire.
Dunkerque accueillera les journées hydrogène en 2020
En clôture des journées, l'AFHYPAC a révélé
que la prochaine ville à accueillir ces journées
serait Dunkerque. Sur Twitter, Frédéric
Nihous, conseiller régional délégué à la
transition énergétique se dit "très heureux de
voir les Hauts-de-France retenus pour
l'organisation 2020 des Journées de
l'Hydrogène dans les territoires". Dunkerque
est en pointe dans le cadre du projet Grhyd
(Gestion des réseaux par l’injection
d’hydrogène pour décarboner les énergies).
Inauguré en juin 2018 et piloté par Engie, ce projet vise à tester le « power-to-gas » dans un écoquartier
tout neuf. Le 11 juin, le démonstrateur Grhyd a injecté 20 % d’hydrogène dans le réseau de distribution de
gaz naturel du quartier « Le Petit Village », à Cappelle-la-Grande. Il s’agit du taux maximum que s'était fixé
Engie pour ce projet de « power-to-gas ». Dans le Pas-de-Calais, il y a bien sûr d'autres initiatives dans le
domaine de l'hydrogène. On pense notamment aux bus qui vont rouler près de Houdain, à l'initiative du
Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle. La région est favorable à cette forme d'énergie, puisqu'elle
la qualifie de "3ème révolution industrielle". L'hydrogène a été identifié comme l'un des 10 grands projets
structurants, notamment pour faciliter l'intégration des EnR. Parmi les acteurs locaux, on peut citer
Pôlénergie, qui veut traduire la transition énergétique en opportunité économique pour les entreprises et
territoires des Hauts-de-France. Créé en 2011 par la volonté du Conseil régional du Nord-Pas de Calais et
la Communauté Urbaine de Dunkerque, l’association Energie 2020, qui devenue en 2018 Pôlénergie,
rassemble une centaine de membres comprenant l’ensemble de la chaîne de valeur de l’énergie
(Production, Transport, Distribution, opérateurs, électro-intensifs, équipementiers), les territoires,
associations et enfin le monde académique.
Bref retour en vidéo avec quelques questions aux acteurs institutionnels et industriels présents lors de cette
édition :
https://youtu.be/2YkpSlc31WY
https://youtu.be/NMntyPTZ7bo
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TRIBUNE
Energy Observer au Spitzberg : « une première mondiale et un appel sur l’urgence absolue d’agir pour ralentir le changement climatique » par Victorien Erussard et Jérôme Delafosse
Pour l’équipage d’Energy Observer, cette escale est sans doute la plus symbolique de son Odyssée en Europe du Nord.
Plus qu’ailleurs sur la planète, le Svalbard est un véritable baromètre climatique mondial. Soumis à tous les courants marins et aériens, on y constate des variations de températures impressionnantes, atteignant parfois les 30 degrés Celsius en 24h. Les scientifiques appellent ces phénomènes l’Amplification Arctique ou Polaire, surtout sensibles depuis une dizaine d’années : le Spitzberg sur-réagit à tous les facteurs climatiques et sa température augmente 2 à 3 fois plus vite qu’ailleurs.
Rejoindre cette zone grâce aux énergies renouvelables et à l'hydrogène décarboné constitue un symbole fort : il est aujourd’hui possible de développer une mobilité respectueuse de l’environnement, et ce même dans des conditions météorologiques extrêmes.
Victorien Erussard, capitaine et fondateur d’Energy Observer :
« Cette navigation vers le Svalbard avec des eaux et des températures extrêmement basses nous a permis de tout tester, du stockage à la production d’Energies renouvelables. Une véritable course contre les énergies fossiles, que l’on ne pouvait pas perdre. Au cœur de l’Arctique, la mixité énergétique s’est montrée particulièrement efficace et nous prouve tout son potentiel également à terre. Il est ainsi possible de se déplacer autrement aujourd’hui. Nous espérons contribuer à notre échelle à l’accélération du déploiement des ENR et de l’hydrogène vert qui sont des éléments clefs pour faire face au changement climatique et à nos besoins énergétiques futurs. »
En moins de 20 ans, l’Arctique a perdu 1,6 million de kilomètres carrés de glace. Cette fonte des glaces qui s’accélère a des conséquences pour l’écosystème local, mais aussi pour le reste du globe à court, moyen et long terme.
Jérôme Delafosse, Chef d’expédition :
« Atteindre l’Arctique grâce aux énergies renouvelables et à l’hydrogène pouvait sembler irréalisable mais nous l’avons fait. Au-delà du challenge technologique, c’est un message politique que nous souhaitons transmettre. Le Spitzberg représente le ground zero du changement climatique, c’est là que l’on constate de manière la plus évidente les effets dévastateurs de l’humanité sur le climat et la biodiversité. Nous voulions prouver que si on peut naviguer en milieu extrême grâce à ce navire, demain tout le monde pourra vivre grâce aux ENR et nous aurons un vrai levier pour transformer le monde. C’est vrai, nous sommes les premiers à accomplir
cet exploit, mais il ne s’agit pas là d’une compétition, nous apportons notre pierre à l’édifice pour sensibiliser citoyens, décideurs et industriels à l’urgence absolue de réconcilier l’homme et la nature. Les décisions que nous prendrons dans les années à venir auront un impact sur les prochains millénaires. »
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
Ce voyage a également renforcé le rôle d'Energy Observer comme accélérateur de la recherche et du développement en testant en conditions extrêmes des technologies innovantes. Au cours de cette traversée depuis Saint-Pétersbourg, l’équipage et les ingénieurs ont beaucoup travaillé sur les ailes de propulsion éoliennes Oceanwings®. Ces ailes, testées pour la première fois sur un navire de cette dimension, ont pu être optimisées dans le mix énergétique du bateau, grâce aux retours d’expériences des navigations avec des conditions météorologiques complexes : peu de soleil, fort vent de face, grains, mer contraire. L’hydrogène a de nouveau joué son rôle clef pour pallier l’intermittence des ENR. D’autant plus sous des latitudes hautes où le soleil est plus bas et où le froid nécessite une gestion encore plus précise des dépenses énergétiques et de la vie à bord. Toutes les expéditions polaires, même sur les voiliers, ont habituellement recours aux énergies fossiles et seule la gestion fine du mix énergétique d’Energy Observer a permis cet exploit.
Energy Observer poursuit ainsi sa double mission de laboratoire des clean-tech tout en témoignant de l’urgence climatique. Porteur de solutions concrètes et positives, son parcours en Arctique le place aussi aujourd’hui devant des constats alarmants, et sa mission d’ambassadeur des Objectifs de Développement Durable fixés par l’ONU à l’agenda 2030 l’oblige à témoigner d’une urgence absolue et incontestable. Parce qu’au lendemain du G7 et à la veille du sommet pour le climat à New York et de la COP 25 au Chili, nous devons prendre conscience que les décisions d’aujourd’hui vont impacter la planète pour des siècles, alors que les solutions existent et démontrent leur viabilité.
Victorien Erussard, Capitaine et fondateur
Jerôme Delafosse, Chef d'expédition
Copyright photos : Amélie Conty
ACTUALITES FRANCE
Le premier Febus est arrivé à Pau
Ce vendredi 6 septembre, les habitants de Pau vont pouvoir découvrir le premier exemplaire du Febus, le
bus à hydrogène articulé de 18 m fabriqué par Van Hool. Il est arrivé très récemment en provenance de
Belgique. Les 7 autres vont arriver progressivement. Une autre date est à retenir, celle du 19 septembre.
Ce sera celle de l'inauguration de la station d'hydrogène. Intégrée au dépôt de bus, elle produira de
l'hydrogène vert. Suivra ensuite une série de tests. Ce n'est que quand tout sera prêt, d'ici deux mois, que
le Président de la République, Emmanuel Macron, viendra inaugurer ce service de bus à haut niveau de
service utilisant de l'hydrogène.
Projet Road : une remorque frigorifique à l’hydrogène unique
au monde
Assemblée par l’entreprise Chéreau, la première semi-
remorque frigorifique au monde fonctionnant à l’hydrogène
avait été présentée le 4 juillet dernier en Normandie. Elle a
ensuite été testée par un transporteur local, la société
Malherbe. En ce mois de septembre, la remorque a aussi été
exposée à Belfort. Il se trouve que le projet ROAD a été
labellisé par le Pôle Véhicule du Futur et que les technologies
liées à la pile à combustible ont été développées par deux
acteurs régionaux (la fédération FCLAB et la start-up
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
H2SYS), situés justement à Belfort. La production d’énergie électrique à partir d’hydrogène est assurée par
un groupe électrogène à pile à combustible, logé à bord de la remorque. Ce groupe électrogène possède
une capacité en hydrogène de 14 kg, stocké à 350 bars dans des réservoirs haute pression. Du côté
électrique, le groupe est doté d’un système pile à combustible développant une puissance de 10 kW et
fourni par la société H2SYS. Il est assisté d’un pack batterie de technologie Lithium-Fer-Phosphate qui
offre un stockage tampon en énergie électrique d’une capacité de 28 kWh. L’ensemble permet d’assurer
une autonomie de 60 h en conditions critiques. Impliquant plusieurs autres partenaires (Amvalor, Arts et
Métiers ParisTech, Carrier Transicold, Tronico Alcen, plis les pôles de compétitivité ID4Car et Mov’eo), le
projet ROAD était un projet collaboratif FUI (Fonds Unique Interministériel), cofinancé par les partenaires,
la Région Bourgogne-Franche-Comté, la Région Normandie et l’Etat (Bpifrance).
Le vélo à hydrogène star du g7 de Biarritz
Du 24 au 26 août, Biarritz a accueilli le sommet du G7. Un
événement majeur pendant lequel une trentaine de chefs
d’États ou de gouvernements ont séjournée au Pays
Basque. Ce sommet a été l’occasion pour ENGIE, l’un des
mécènes, de mettre à disposition 200 vélos à hydrogène
fabriqués localement par Pragma Industries. Ils ont été
utilisés entre autres par les journalistes accrédités, afin qu’ils
se déplacent sur les différentes zones aménagées pour le
sommet. C'est une première application de prestige pour
ces vélos, qui pourraient bien par la suite rester dans la région. ENGIE Cofely et Pragma Industries étudient
déjà la question avec la Communauté d’Agglomération du Pays Basque et le soutien de la région Nouvelle
Aquitaine. Mais on retiendra surtout que les vélos H2 de Pragma seront de la partie, lors de la prochaine
COP25 à Santiago du Chili, du 2 au 3 décembre. Il se trouve que le président Chilien, Sebastián Piñera, a
profité du G7 de Biarritz pour tester l’un de ces vélos à hydrogène. "Il l’a trouvé très facile à prendre en
main, léger et impressionné par la technologie made in France", a expliqué Jean Baptiste Lemoyne, le
secrétaire d’Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires Etrangères, cité par France Inter. Du coup,
le chef d'Etat a carrément passé commande à Pragma de 1 000 vélos pour la COP25. "C’est un challenge
industriel pour nous puisqu’il n’y a que quatre mois qui nous séparent de l'événement", assure Pierre Forté,
le PDG de Pragma. C'est une commande de prestige pour l'entreprise biarrote. Cerise sur le gâteau :
Sebastián Piñera envisage aussi d'implanter des vélos à hydrogène sur l'île de Pâques.
Une autonomie accrue pour les vélos h2 de Pragma
Déjà largement compétitifs en matière d'autonomie, par
rapport à un vélo électrique à batterie, les vélos à
hydrogène de Pragma Industries sont encore plus
performants. Grâce à de nouveaux réservoirs en
composites, stockant l'hydrogène à une pression de 300
bars (au lieu de 200), le rayon d'action passe à 150 km
au lieu de 100. L'entreprise basque a choisi de travailler
avec AMS composite cylinders, un fournisseur situé à
Sheffield, en Angleterre. Cet acteur est spécialisé dans
des produits ultra légers, basés sur un process innovant à base de fibre de carbone. Cette augmentation
de 50 % de l'autonomie permet de rouler pendant une semaine sans refaire le plein. La même société AMS
a enregistré des résultats comparables sur d'autres produits, comme par exemple les drones à hydrogène.
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
Renault va aller à terme vers l'hydrogène
Interrogé par la chaîne LCI, le nouveau patron de Renault, Jean-
Dominique Sénard, s'est livré à un plaidoyer en faveur de l'hydrogène.
Ce n'est pas très étonnant car il dirigeait il y a encore quelques mois
Michelin, une entreprise qui s'investit beaucoup dans la filière.
Bibendum a en effet acquis Symbio*, une pépite française qui
développe une pile à combustible et qui est au centre de la joint-
venture avec Faurecia. "L'hydrogène, nous n'avons pas fini d'en
parler". C'est ce qu'a déclaré Jean-Dominique Senard sur la chaîne
d"information continue. Jusqu'à présent, la technologie n'était pas à
l'ordre du jour au sein de la marque au losange. C'est un choix qui
remonte à l'époque de Carlos Ghosn. L'ex-PDG avait tranché : Renault
s'occuperait de la voiture électrique, le développement de l'hydrogène
étant laissé à Nissan. Aujourd'hui, Renault a dans sa gamme des
véhicules 100 % électriques et s'apprête à lancer aussi des modèles hybrides (rechargeables ou non). A
terme, l'hydrogène pourrait compléter l'offre. Mais, Jean-Dominique Sénard n'a toutefois pas annoncé de
date.
*On peut rappeler que le constructeur français transforme des Kangoo ZE en utilitaire à hydrogène, en
intégrant une pile de Symbio.
La PFA en visite au FC Lab de Belfort
Preuve que le secteur de l'automobile s'intéresse à
l'hydrogène : le FC LAB de Belfort a reçu hier la visite d'une
délégation de la PFA (Plateforme de la Filière Automobile &
Mobilités). Cet organisme, qui regroupe les acteurs de cette
industrie en France, était représenté par deux de ses
instances : le CTA (Comité Technique Automobile) et le
CRA (Comité de la Recherche Automobile). Les
représentants de la filière auto ont pu ainsi découvrir la
plateforme piles à combustible de l’UTBM (Université de
Technologie de Belfort-Montbéliard). Des présentations assurées par le Pôle Véhicule du Futur, le FCLAB
et le FEMTO-ST ont permis de mieux faire connaître la stratégie Hydrogène en Bourgogne-Franche-
Comté. Précisons que, outre les installations, dont un banc d'essai longue durée, la PFA a pu apercevoir
également sur place la première semi-remorque frigorifique fonctionnant à l’hydrogène. Elle a été
développée dans le cadre du projet ROAD, en coopération avec le FC LAB.
Un nouvel actionnaire pour les taxis Hype
Kouros, une société d’investissement industriel dans les énergies propres, et basée au Luxembourg, a
décidé de s’engager dans la mobilité décarbonée. Elle a pris une participation dans les deux sociétés liées
au projet Hype (les taxis à hydrogène en région parisienne). Il s'agit d'une part de la STEP (Société du Taxi
Électrique Parisien), qui exploite ce service sous la marque Hype (aux côtés d’Air Liquide et de la Banque
des Territoires) ; mais aussi d'HysetCo. Cette dernière est une société dédiée au développement de la
mobilité hydrogène, avec pour autres partenaires la STEP, Air Liquide, IDEX et Toyota. Les montants n'ont
pas été communiqués. "Hype est un projet emblématique car il démontre que la mobilité zéro émission est
aujourd’hui possible pour les taxis et VTC", commente Florent Bergeret, Directeur des Investissements
chez Kouros France. "D’ores et déjà première flotte mondiale de taxis hydrogène, Hype contribue dès à
présent à l’amélioration de la qualité de l’air des Parisiens, et nous souhaitons voir ainsi émerger une
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
plateforme zéro émission accessible à l’ensemble des taxis et VTC d’Île-de-France", conclut le nouvel
investisseur.
Bus à hydrogène : Auxerre lance son appel d'offres
Selon le site spécialisé Transbus.org, la communauté d'agglomération de l'Auxerrois vient de lancer un
appel d'offres pour la fourniture et la maintenance de 5 autobus à hydrogène. D'une longueur de 12 mètres,
ces bus devront être équipés d'une pile à combustible et pouvoir parcourir 300 kilomètres par jour. Le
cahier des charges précise aussi que des batteries auxiliaires doivent permettre aux bus de parcourir au
moins 10 kilomètres pour rejoindre la station d'avitaillement en hydrogène. Le constructeur devra en
assurer la maintenance pendant 15 ans. Ces bus sont destinés à la ligne 1 du réseau Léo, opéré par une
filiale de Transdev. L'exploitation de cette ligne nécessite quatre véhicules en simultané, le cinquième étant
un bus de réserve. L'objectif est une mise en service en décembre 2020. Le plein va s'effectuer à la future
station à hydrogène, située à moins d'un kilomètre du centre d'exploitation du réseau Léo. Celle-ci sera
alimentée par de l'hydrogène vert, produit à partir de courant fourni par des éoliennes. Rappelons que le
projet AUXR_H2 fait partie des 11 retenus par l'ADEME suite à l'appel à) projet écosystèmes de mobilité
hydrogène.
Vannes signe la charte Morbihan hydrogène
Selon Ouest France, la ville a adhéré à la charte "Morbihan
hydrogène". Ce label, qui est une première sur le territoire
national, vise à développer la production d’un hydrogène vert à
partir d’énergie locale. Il a été initié par le syndicat Morbihan
énergie. Une station de production et de distribution
d'hydrogène a été implantée à Vannes-Luscanen, en 2017.
C'est la première étape d’une série de projets qu’accompagne
Morbihan énergies en vue d’un développement de l’hydrogène
auprès des collectivités et des acteurs économiques du
département. On peut citer notamment la future station du Prat,
à Vannes, en collaboration avec Engie, près de l’usine Michelin.
C’est un projet qui a été retenu par l’Ademe. Divers organismes sont déjà signataires de cette charte, dont
l’usine Michelin, les transports Delanchy et Rault, les sociétés Véolia, Fidéli Course, Yves-Rocher, la CCI
du Morbihan, le Parc naturel régional du golfe et le Parc de Branféré.
De l'hydrogène vert à partir du bois à Strasbourg pour la
mobilité
Un démonstrateur industriel de production d’hydrogène à
partir de biomasse est annoncé pour 2021 à Strasbourg,
où cette énergie décarbonée permettra de faire tourner
quotidiennement une cinquantaine d’autobus ou véhicules
équivalents. Il s'agira d'une première mondiale. Cette unité
de production sera installée dans les ateliers de R-GDS
(ex Gaz de Strasbourg), dans le quartier de la Meinau,
dans le cadre d'un partenariat* avec l’entreprise Haffner
Energy. Cette dernière, qui est une PME de Vitry-le-
François (Marne), a développé un procédé innovant (Hynoca). Il repose sur la thermolyse (chauffage) de
la biomasse et la gazéification, de façon à obtenir "l'hydrogène renouvelable le plus compétitif qui soit",
"pur à 99,97 %. Pour la biomasse, Haffner Energy a fait le choix de la matière organique issue du bois et
de déchets agricoles et forestiers. A Strasbourg, ce sont des plaquettes forestières, qui sont les bois laissés
en forêt après la récolte, qui seront utilisées pour produire de l'hydrogène. Le procédé Hynoca permet de
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
ne pas rejeter de CO2 dans l'atmosphère et de baisser les coûts à 5 euros pour 1 kg d'hydrogène. Autre
intérêt de la technologie : le gaz de synthèse issu de la thermolyse peut être utilisé pour produire de la
chaleur si la demande en hydrogène était insuffisante. Tout l'intérêt de l'opération est de valider à l'échelle
industrielle une nouvelle façon de produire de l'hydrogène. "Les Haffner l'ont fait à une échelle dite de
pilote. Là on va passer au côté industriel, de 6 kilos à 600 par jour", détaille Martine Mack, directrice
générale de R-GDS. Laquelle précise que cet "opérateur de la transition énergétique" aime être "pionnier"
et qu'il se trouve "sur un territoire qui a des ambitions en la matière, à savoir 100 % d'énergie renouvelable
d'ici 2050". Dimensionnée pour produire à terme 216 tonnes/an, l'unité de production commencera dans
deux ans à produire environ 110 tonnes annuelles. L'installation représente un investissement de 7 millions
d'euros en études, construction et frais divers. La première application pressentie est l'alimentation d'une
trentaine de bus pour le transport urbain à Strasbourg, qui seraient rechargés la nuit, une fois arrivés au
bout de l'autonomie évaluée à 300 kilomètres. D'autres véhicules pourront bénéficier aussi de cet
hydrogène vert produit à partir du bois.
*Pour créer l'unité industrielle, R-GDS et Haffner Energy ont constitué en juillet une société commune, R-
Hynoca (Réseau Hydrogen no carbon).
Touraine Vallée de l’Indre inaugure sa station à hydrogène
Le 21 septembre, la communauté de communes du sud de la Touraine inaugure en présence d’élus sa
station de production et de distribution d’hydrogène vert à Sorigny. Installé par McPhy, ce point de recharge
est destiné à l’alimentation des 10 Kangoo H2 acquis par la collectivité. Touraine Vallée de l’Indre profite
aussi de cette opération pour présenter aux invités les 15 vélos à hydrogène de Pragma qui sont arrivés
cet été et ont été proposés à la location pendant la saison touristique.
Le patron de la SNCF confirme l'arrivée du train à hydrogène
Interrogé par BFM TV, le PDG de la SNCF,
Guillaume Pépy, a annoncé que des trains à
hydrogène allaient circuler sur le réseau d'ici
deux à trois ans. La vocation de ces trains est
de remplacer les locomotives Diesel sur les
lignes régionales non électrifiées. "D'ici
quelques semaines, en mettant autour de la table six régions, l'Etat, Alstom, on va signer un contrat pour
construire une quinzaine de trains à hydrogène". Ce projet a pour ambition de réduire le niveau de pollution
aussi bien en ville qu'à la campagne. "Ces trains ne rejettent que de l'eau, pas de particule, pas de
polluants,", précise Guillaume Pepy. En parallèle, la SNCF va aussi développer le parc de trains à
motorisation hybrides. En 2018, Alstom, a mis en service un train à hydrogène (le Coradia iLint)
spécifiquement développé pour l'Allemagne. L'industriel travaille sur la version française, en lien avec la
SNCF et les régions.
L'industrie aéronautique considère l'hydrogène pour réduire
ses émissions de CO2
C'est une déclaration qui est passée un peu inaperçue lors du
salon du Bourget. Le 18 juin dernier, sept des plus importants
acteurs de l'industrie mondiale (Airbus, Boeing, Dassault,
General Electric, Rolls-Royce, Safran ainsi que l'américain UTC,
propriétaire du motoriste Pratt & Withney) ont pris la parole lors
d'une conférence commune pour annoncer leur engagement à
tout mettre en oeuvre pour tenir la promesse du secteur de
réduire ses émissions de CO2 de moitié d'ici 2050, par rapport au
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
niveau de 2005. Un engagement qui intervient, alors que le transport aérien double tous les 15 à 20 ans,
et que l'industrie est sur la sellette depuis plusieurs mois en raison de son impact sur le climat. Une dépêche
de l'Agence France Presse rapporte que "malgré d'évidents progrès, les architectures actuelles d'avions et
de moteurs ne sont plus suffisantes pour résoudre l'équation et il faudra en passer par des solutions
innovantes". Les industriels ont l'intention notamment d'utiliser des matériaux allégés et d'électrifier les
avions. "Au-delà de l'électricité, c'est du côté de l'hydrogène que regarde l'industrie", a expliqué Bruno
Soufflet, directeur technique de Dassault Aviation. "Avec plusieurs avantages, dont celui non négligeable
que la molécule peut être créée grâce à l'eau et au soleil. L'hydrogène pourrait être une solution low-cost",
a-t-il même estimé. Toutefois, sa distribution devra être effectuée à des coûts réduits. L'AFP souligne par
ailleurs qu'avant de le voir monter à bord des avions, l'hydrogène devra d'abord être certifié et la législation
adaptée.
Energy Observer lance une filiale pour développer
l'hydrogène en Mer et dans les ports
A l’occasion du Solar & Energy Boat Challenge à Monaco, qui se déroulait en juillet dernier, Energy
Observer lance sa filiale Energy Observer Developments. L’ambition de cette nouvelle phase du projet est
de proposer des solutions disruptives, innovantes, fiabilisées et accessibles aux différentes communautés
maritimes et portuaires. L'objectif est de déployer de l'hydrogène propre sur l'ensemble du territoire, en
particulier maritime, et devenir leader européen des systèmes énergétiques marinisés, décarbonés et
décentralisés. Trois solutions complémentaires sont développées dans cette nouvelle structure :
-Les Écosystèmes H₂ 360, qui mettent à profit l’expérience d’Energy Observer en matière de corrosion, de
ventilation et de gestion de l’hydrogène en milieu hostile pour proposer des solutions aux zones littorales
en matière de stations 360. L’une des convictions d’Energy Observer, forgée auprès des principaux acteurs
de la filière, est qu’il faut mutualiser les consommateurs d’hydrogène pour pouvoir fabriquer ce dernier à
un prix concurrentiel. Dans cette perspective réaliste, les transports maritimes sont stratégiques et donc
les zones portuaires prioritaires.
-Energy Designer, le bureau d’études de la mixité des énergies renouvelables. Toujours grâce aux
nombreuses expérimentations solaires, éoliennes, d’hydrogénération ou encore de mutualisation des flux,
développées sur le catamaran Energy Observer, les ingénieurs de l’équipe possèdent une expérience
unique de l’innovation réaliste. Après avoir recruté des ingénieurs spécialisés dans les ENR
complémentaires à celles du bateau, ce bureau d’études entend répondre aux enjeux de chaque territoire,
entreprise ou collectivité en optimisant la mixité des énergies disponibles.
-GEH₂, le groupe électrogène à hydrogène de nouvelle génération. Ce dernier métier est sans doute le
plus ambitieux puisqu’il passe par l’alliance des meilleures compétences en matière de propulsion maritime
et de stockage d’énergie en milieu hostile. L’objectif est de fiabiliser, assembler et diffuser un générateur
H₂ qui pourra remplacer des groupes électrogènes diesel, avec une attention toute particulière aux besoins
maritimes urgents. Ce nouveau produit devra proposer une alternative propre, mais aussi accessible et
concurrentielle aux moteurs à explosion dont l’usage sera à terme restreint ou interdit dans de nombreuses
zones maritimes ou fluviales.
Helion Hydrogen power : la nouvelle marque d'Areva
HELION Hydrogen Power devient le nom de marque d’AREVA pour le Stockage d’Energie. Ce changement
de marque s’inscrit dans la volonté d’accélérer la mutation industrielle de l’entreprise. Le fabricant français
de Pile à Combustible (de petite et forte puissance) peut ainsi accompagner et renforcer sa stratégie de
commercialisation autour de nouveaux produits dédiés aux applications stationnaires (générateurs
électriques, groupes de secours, batteries hydrogène) et à la mobilité lourde (maritime, fluviale et
ferroviaire). Capitalisant sur 20 ans d'expérience, HELION assure également l’intégration de solutions
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
hydrogène complexes et la réalisation de prestations d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage. Initié en fin
d’année dernière, le plan d’industrialisation de l’entreprise va prochainement se matérialiser par la mise en
service, d'ici la fin de l'année, d’une unité de production moderne dédiée à l’assemblage automatisé des
cœurs de pile et des systèmes. Cet outil industriel permettra de produire l’équivalent de 500 stacks/an en
2022, et contribuera ainsi à diviser les coûts de production par 3.
Une ferme solaire et une station d'hydrogène pour Montargis
Selon la presse locale, l’agglomération Montargoise Et
Rives du Loing (AME*) souhaite se doter d'une ferme solaire
géante sur une superficie de 50 hectares. Celle-ci serait
implantée à proximité de l’aérodrome de Vimory. L'idée est
d'installer des panneaux photovoltaïques entre et autour des
pistes, sur des terrains non constructibles. Cette production
d'énergie verte entre dans le cadre du Plan climat énergie
territorial (PCET), signé en 2013 par l’Agglo et le Pays
Gâtinais. L'énergie solaire fait partie de ces piliers, tout
comme l'éolien et la filière bois. La particularité du projet
vient du fait que la ferme solaire a aussi pour finalité de
contribuer à produire de l'hydrogène vert. Ce point est
mentionné dans l'appel à manifestation d’intérêt lancé en fin de semaine dernière, et qui court jusqu’au 10
septembre. L'agglo de Montargis souhaite en effet se doter d'une station d'hydrogène. Elle pourrait venir
alimenter des bus au sein du réseau Amelys (le réseau de transport local). La station pourrait aussi
intéresser d'autres acteurs, comme des transporteurs privés ou des entreprises.
L'hydrogène au programme de la feuille de route Néo Terra de
la Nouvelle-Aquitaine
Le 9 juillet dernier, les élus de la région Nouvelle-
Aquitaine se sont réunis en séance plénière afin
d'adopter la feuille de route Néo Terra, dédiée à la
transition énergétique et écologique. Elle se fixe 11
ambitions, accompagnées d’engagements chiffrés et
d’actions concrètes à l’horizon 2030. L'hydrogène fait
partie des solutions retenues, dans le domaine de la
mobilité et pour le mix énergétique. Pour ce qui
concerne les mobilités, la région veut dédieseliser les
trains régionaux. L'hydrogène est un candidat naturel
pour l'hydrogène, ce type de propulsion étant soutenu localement par au moins deux députés. L'objectif
est également de verdir la flotte de cars régionaux et de développer la mobilité hydrogène au moyen de
stations de remplissage, en plus de bornes de recharge électriques et de stations au bioGNV. La région,
qui se fixe un objectif de 45 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2030, puis 100 % en
2050, veut investir dans le power-to-gas. Elle souhaite expérimenter la production et l'usage de l'hydrogène
vert, en plus de la méthanisation, du solaire et de l'éolien. "Néo Terra n'est pas le point d'arrivée, mais le
point de départ. C'est un texte fondateur qui redonne du sens à l'action publique, avec pour ambitions
d'anticiper et d'embarquer pour co-construire", a déclaré Alain Rousset, le Président de la région Nouvelle-
Aquitaine.
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
Powidian inaugure sa plateforme hydrogène
En face de ses locaux situés en Touraine, à La Ville-aux-
Dames, la société doit inaugurer sa nouvelle plateforme
sur l’hydrogène le 10 septembre, en présence de 150
invités, dont des élus locaux. Powidian a aménagé sur 1
800 m2 une plateforme sur l'hydrogène qui est inaugurée
ce jour. Il s'agit d'une vitrine permettant de mettre en
valeur son savoir-faire en matière de stations autonomes
utilisant des énergies renouvelables. Des panneaux
solaires, d'une capacité totale de 70 kW, permettent de
recueillir de l'énergie électrique qui est stockée dans des
batteries-tampon, puis utilisée pour alimenter des
électrolyseurs qui vont ensuite produire de l'hydrogène.
Celui-ci est ensuite stocké en bouteilles. Powidian y présente notamment son groupe électrogène MobHyl
Power M30, d'une puissance de 30 kW et qui est une alternative aux groupes à moteur thermique. La pile
à combustible intégrée permet de fournir du courant électrique sans bruit et sans émissions. Ce site en
extérieur est aussi l'occasion de découvrir le SSPAC 100, un conteneur qui abrite une pile à combustible
d'une puissance de 100 kW (d'origine Ballard). La société a aménagé cet espace pour présenter ses
réalisations, mais aussi et surtout pour y faire des tests. Elle peut ainsi assembler des équipements
modulaires et s'assurer de leur bon état de fonctionnement avant de les envoyer dans des îles ou dans
des sites retirés. Il est à noter que Powidian a aussi un espace de test à l'intérieur de ses bâtiments. Les
deux sont d'ailleurs reliés entre eux, au niveau de la puissance électrique. L'installation des panneaux
photovoltaïques permet à l'entreprise de produire plus d'énergie qu'elle n'en consomme. La chaîne
hydrogène qui a été mise en place pourrait à terme alimenter une petite station.
ACTUALITES INTERNATIONALES
8 millions de KM parcourus dans le cadre du projet h2me
Entamé en 2015, le projet Hydrogen Mobility Europe (H2ME) a atteint son rythme de croisière avec le
déploiement de 500 véhicules à pile à combustible et de 30 stations de remplissage en Allemagne, en
France*, en Scandinavie, au Royaume-Uni et dans d’autres pays. Les véhicules ont parcouru au total plus
de 8 millions de kilomètres, dont 5 millions en 2018. Des données plus détaillées seront annoncées le 25
octobre prochain, lors d'une conférence prévue à Hambourg. Le contexte actuel joue en faveur de
l'hydrogène. La décision de certains pays (France, Grande-Bretagne, Norvège, Pays-Bas), ou de certaines
villes, d'interdire les motorisations thermiques incite les industriels à accélérer la transition énergétique. Le
PDG de Symbio, Fabio Ferrari, souligne que la France devrait avoir 2 000 camions et 20 000 utilitaires
légers roulant à l'hydrogène en 2028. Il voit dans le projet H2ME un levier pour favoriser les volumes et la
baisse des composants. Le projet prévoit à terme, en 2022, 1 400 véhicules (voitures et vans) et 49 stations
à hydrogène.
*En France, les partenaires sont : Air Liquide, AREVA H2GEN, la Communauté d’Agglomération
Sarreguemines Confluence, la CNR, GNVERT, Hydrogene de France, McPhy Energy, Michelin, Renault,
Renault Trucks, la SEMITAN, la STEP et Symbio.
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
BMW confirme l'arrivée de voitures à l'hydrogène
La firme de Munich ne met pas tous ses oeufs dans le même
panier. Bien qu'engagée dans un plan ambitieux
d'électrification (25 modèles hybrides rechargeables et
électriques d’ici à 2023), elle estime que la batterie n'est pas
une solution unique et mise aussi sur la pile à combustible.
BMW, qui a envoyé un certain nombre de signaux depuis
quelques mois, a confirmé récemment que le premier modèle
à hydrogène serait un X5. Ce SUV sera proposé en petite
série afin de tester la demande, au début de la prochaine
décennie. L'annonce a été faite par Klaus Fröhlich, le patron
de la recherche. Le vrai rendez-vous est fixé à 2025. A cette date, le constructeur allemand sera en mesure
de proposer un véritable modèle de série, en partenariat avec Toyota. BMW, qui avait développé une Série
7 à hydrogène tout en conservant le moteur thermique au début des années 2000, a fait le choix de la pile
à combustible, qu'il a intégrée sur deux prototypes (une i8 et une Série 5 GT).
Israël veut aider Hyundai à faire des voitures plus propres
Selon le site Israel Valley, qui reprend lui-même ces infos
du Korea Herald, le président israélien Reuven Rivlin a
profité d'une visite officielle de cinq jours en Corée du Sud
pour rencontrer Chung Euisun, vice-président exécutif de
Hyundai. Les deux hommes se sont rencontrés au centre
de R&D du constructeur à Namyang. La visite a été
l'occasion d'évoquer la collaboration entre Hyundai et les
start-up d'Israël, dont la compétence est reconnue dans
le domaine de la voiture propre, intelligente et connectée.
Grâce à un incubateur lancé en novembre à Tel Aviv,
Hyundai a signé une série de partenariats stratégiques
avec des jeunes pousses israéliennes dont la société H2 Pro. Cette dernière a développé un procédé
innovant d'électrode au niveau de l'électrolyse, afin de produire de l'hydrogène à partir d'énergies
renouvelables et pour un coût abordable. La venue du président israélien Reuven Rivlin a été l'occasion
de faire une présentation technologique sur la pile à combustible, qui équipe la Nexo. Il est intéressant de
constater qu'Israël, qui a d'abord cru à l'essor du véhicule électrique à batterie (projet avec Better Place
d'échange de batteries qui devait se faire à l'échelle du pays et en association avec Renault), s'intéresse
aujourd'hui à l'hydrogène.
500 Mirai pour les JO de Tokyo en 2020
Partenaire au niveau mondial des Jeux Olympiques et
Paraolympiques, le constructeur japonais a vu grand pour
les JO de Tokyo en 2020. Il va y déployer pas moins de 3
700 véhicules, dont 90 % seront électrifiés. Ce sera d'ailleurs
la flotte la plus verte de toute l'histoire des jeux olympiques,
avec une moyenne de 80 g par km de CO2. Il y aura bien
entendu des hybrides, qui constitueront le plus gros de la
troupe. Mais, Toyota a aussi prévu 850 véhicules électriques à batterie (dont des navettes et des engins
de mobilité personnelle) et 500 véhicules à hydrogène. Ces derniers seront des Mirai. En plus de cette
flotte officielle, le constructeur va mettre en circulation des bus Sora à pile à combustible. Il a aussi prévu
des chariots-élévateurs à hydrogène. C'est une façon pour Toyota d'enfoncer le clou sur sa vision d'une
société de l'hydrogène au Japon.
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
Great Wall ouvre un centre de recherche sur l'hydrogène
Le constructeur chinois va se doter d'un nouveau centre de
recherche et développement à Jiading, dans la banlieue de
Shanghai. Il a signé en ce sens un contrat de coopération avec
les autorités locales, qui veulent faire de ce territoire une vitrine
de classe mondiale pour l'industrie automobile. Le centre sera
axé sur les nouvelles technologies, dont l'hydrogène. On sait que
cette forme d'énergie est poussée par les autorités du pays, en
complément de la mobilité électrique à batterie. Il se trouve que
le district de Jiading a décidé d'investir l'équivalent de 7 milliards
de dollars dans un plan de développement de l'hydrogène à l'horizon 2025. Great Wall est un constructeur
déjà engagé dans ce domaine. Membre de l'Hydrogen Council, l'industriel a fait des acquisitions pour
renforcer ses compétences. Il s'est offert récemment Shanghai Fuel Cell Vehicle Powertrain, un fabricant
de piles à combustible. Par ailleurs, il dispose déjà d'un centre dédié à l'hydrogène à Baoding (province du
Hebei), où il peut développer et tester des composants pour les véhicules à hydrogène. Le site permet de
valider toute la chaîne, depuis la production d'hydrogène par électrolyse jusqu'à au remplissage du
réservoir, en passant par le stockage. Le constructeur chinois a prévu de sortir son premier modèle à pile
à combustible en 2020, sous la marque Wey. Il sera développé sur une plateforme dédiée à l'électrique.
Une flotte sera par ailleurs déployée en 2022, lors des jeux olympiques d'hiver à Pékin.
Dongfeng arrive à son tour sur l'hydrogène en chine
Partenaire et actionnaire du groupe PSA, ce constructeur chinois
va entrer sur le marché de l’hydrogène via un accord de
coopération stratégique avec la ville de Xiangyang (province du
Hubei), l’institut de recherche de l’énergéticien chinois SPIC
(State Power Investment Corporation) et l’Université
technologique de Wuhan. Les 4 partenaires vont développer ce
type de propulsion pour les autobus et des véhicules de
logistique notamment. Avant DongFeng, SAIC et Great Wall
Motors avaient déjà pris position sur ce type de mobilité électrique, fortement encouragée par les autorités
locales. D’ici à 2050, les véhicules à hydrogène devraient représenter au moins 10 % du mix énergétique
du parc automobile chinois, avec 1,6 million de véhicules utilitaires fonctionnant à l’hydrogène.
Plastic Omnium ouvre deux centres de recherche en partie
consacrés à l'hydrogène
Pour répondre aux enjeux de la voiture du futur, deux nouveaux
centres de R&D ont été ouverts, un en Chine, l'autre en Belgique. ils
sont consacrés aux systèmes à carburant et de dépollution ainsi
qu’aux énergies nouvelles, notamment l’hydrogène. Avec le Centre
Omegatech, accueillant 150 ingénieurs et techniciens, situé à Wuhan
en Chine, Plastic Omnium se donne les moyens d’accompagner ses
clients implantés en Asie vers une mobilité propre. Le site compte
déjà 57 projets de développement. Il soutiendra aussi la croissance
rapide du Groupe en Chine où ses parts de marché des systèmes à
carburant devraient doubler, pour atteindre 17 % en 2022.Le centre
Deltatech, centre de recherche et d’innovation à proximité de Bruxelles (Belgique) est entré en service le
1er juillet. Dédié aux systèmes à carburant et à la réduction des émissions, il est également le fer de lance
de la recherche et du développement des énergies nouvelles, des piles à combustible et du stockage de
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
l’hydrogène. Les effectifs devraient atteindre 150 ingénieurs et techniciens à la fin de l’année. Les nouveaux
centres de recherche et développement du groupe Plastic Omnium représentent un investissement de 100
millions d’euros.
Continental inaugure un labo sur la pile à combustible
Après Faurecia, Plastic Omnium, Bosch, c'est au tour de
Continental d'abattre ses cartes. L’équipementier allemand a
inauguré outre-Rhin un laboratoire dédié à la pile à
combustible, ouvert en coopération avec l’Université technique
de Chemnitz. “Les piles à combustible à hydrogène ont le
potentiel pour devenir une part importante du futur mix de
mobilité. C’est pourquoi nous intensifions notre recherche et
développement dans ce domaine”, a déclaré Stephan Rebhan,
responsable de la technologie et de l’innovation au sein de la division Powertrain de Continental. Le
laboratoire comprendra notamment un banc d’essai à hautes performances, qui permet de tester les piles
d’une puissance jusqu’à 150 kW (et à terme jusqu’à 300 kW). Le site permettra de simuler différentes
conditions de circulation et de charge, avec des températures, des pressions et des conditions d’humidité
différentes, afin d’observer l’impact sur l’autonomie. Continental estime que les piles à combustible peuvent
être une solution adaptée aux véhicules de grandes dimensions et aux véhicules utilitaires, qui ont besoin
d’une meilleure autonomie.
Singapour préfère l'hydrogène plutôt que les voitures
électriques d'Elon Musk
C'est un véritable camouflet que le ministre de
l'Environnement et des Ressources en eau de la ville-Etat,
Masagos Zulkifli, a infligé au patron de Tesla. Dans un
entretien accordé à l'agence de presse économique
Bloomberg, il a déclaré qu'il n'était pas intéressé par les
voitures et les superchargeurs du constructeur américain.
M. Zulkifli estime qu'Elon Musk veut apporter un style de vie,
alors que Singapour préfère des solutions plus adaptées
aux défis du réchauffement climatique. Dans une île où
chaque mètre carré est compté, trouver des places de parking pour y mettre des bornes de recharge et
des voitures est compliqué. Il faut savoir en effet que 85 % de la population (6 millions au total) vit dans
des zones à forte densité. Les autorités de Singapour préfèrent miser sur le transport de masse avec les
bus et les trains. L'île teste en ce moment des bus électriques à batterie, qui sont également autonomes.
Le ministre de l'environnement pense par ailleurs que, pour la voiture particulière, dont l'usage est très
contrôlé, l'hydrogène est à terme une meilleure solution que la mobilité électrique classique. Et ce, en
raison des conséquences en termes d'émission de CO2 pour l'extraction de métaux rares pour la
production de batteries et leur recyclage.
CNH Industrial investit dans Nikola
CNH Industrial (ex-Fiat Industrial) a décidé de se rapprocher de
Nikola, le pionnier du camion à hydrogène. Le groupe italo-américain
veut conclure un partenariat stratégique et exclusif avec la firme de
Phoenix (Arizona) pour déployer la pile à combustible sur ses flottes
de camions, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe. CNH Industrial
va investir 250 millions de dollars dans la société et mener un tour de
table qui pourrait atteindre plus d'1 milliard de dollars. A l'issue de
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cette levée de fonds de série D, les nouveaux investisseurs - dont CNH Industrial - détiendraient 25 % du
capital de Nikola. Dans le cadre de cet accord, Iveco et FPT Industrial aideront Nikola à industrialiser sa
technologie de pile à combustible, mais aussi une chaîne de traction électrique à batterie. Les ingénieurs
apporteront leur expertise pour finaliser les trois modèles en cours de développement (Nikola One, Two et
Tre). Pour sa part, Nikola va créer une joint-venture en Europe d'ici 2022 avec CNH Industrial pour apporter
son expertise en matière de pile à combustible, de stockage d'hydrogène et de communication entre le
véhicule et la station de remplissage. Pour CNH Industrial, l'hydrogène est la suite logique du gaz liquéfié.
Le groupe a commercialisé 40 000 véhicules avec ce type de motorisation. Il souhaite atteindre le zéro
émission, grâce à la batterie et la pile à combustible.
Le département de l'Energie accorde une subvention à Nikola
Motor
Le département de l’Énergie des États-Unis (DOE) a accordé à ce pionnier du camion à hydrogène une
subvention de 1,7 million de dollars. Cette enveloppe est destinée à faire progresser ses recherches sur
les électrodes à membrane pour piles à combustible (MEA). La société basée à Phoenix (Arizona) a
privilégié une architecture MEA unique pour satisfaire aux exigences de puissance élevée et de durabilité
liées à la mobilité lourde. Les recherches sont menées avec des partenaires académiques comme Shawn
Litster, professeur à l’Université Carnegie Mellon ; Sanjeev Mukerjee, professeur à l’Université
Northeastern ; et Younan Xia, professeur au Georgia Institute of Technology. Il est à noter que le partenaire
de Nikola, le norvégien NEL Hydrogen, a également reçu un investissement de deux millions de dollars de
la part du DOE. Les cadres supérieurs de Nikola sont également à la tête de ce projet sur le plan technique.
De l'hydrogène vert et d'origine hydraulique pour les camions
en Suisse
La centrale hydroélectrique de Gösgen* va accueillir
prochainement la plus grande installation de production
d’hydrogène de Suisse. D'une capacité de production de 2 MW,
elle sera exploitée par Hydrospider, une société détenue à
parts égales par Alpiq et H2 Energy. La station de production
d’hydrogène se situera sur la rive gauche du canal de l’Aar. Sa
mise en service est prévue pour la fin de l’année. Hydrospider
veut produire de l’hydrogène vert, en utilisant de l’électricité
issue uniquement de l’énergie hydraulique. La station de
production approvisionnera les 50 premiers poids lourds à pile à combustible sur les 1600 camions que le
constructeur Hyundai doit lancer sur les routes suisses d’ici 2025 dans le cadre d’une joint-venture avec
H2 Energy. C'est une étape-clé dans le lancement de la mobilité hydrogène chez nos voisins helvètes.
*dans le canton de Soleure, sur le tracé de l'Aar entre Olten et Aarau.
Une station d'hydrogène pour l'aéroport de Liège
Dans le cadre de sa stratégie environnementale, initiée par de la
cogénération au gaz naturel et la pose de panneaux photovoltaïques
(dont la superficie va être doublée d'ici 2021), l'aéroport de Liège a
décidé de se doter d'une station de production d'hydrogène. Celle-ci
sera réalisée en partenariat avec l'entreprise John Cockerill (ex-
CMI). Inscrite dans le cadre du plan wallon d'investissement
(2019/2024), la station servira à alimenter en hydrogène des
véhicules utilisés sur le site, comme les camions assurant
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l’approvisionnement des avions en carburant. Par ailleurs, l'aéroport souhaite mettre en place un service
de navettes entre l’aéroport et la gare des Guillemins à Liège ainsi qu’entre le nord et le sud de l'aéroport,
de façon à desservir l’ensemble des entreprises de la zone aéroportuaire. Et ce, 24h/24 au départ d’un
parking centralisé. Ces navettes à l'hydrogène seront mises en place en 2021. Le budget total est de 20
millions d'euros. L'objectif est de réduire ainsi les émissions de CO2 à 1 000 tonnes en 2030, contre 4 000
tonnes aujourd'hui.
Les Pays-Bas vont accueillir 20 bus à hydrogène
Le syndicat des transports en commun de Groningue-Drenthe a passé un appel d'offres pour s'équiper de
20 bus à pile à combustible et d'une station de production et de distribution d'hydrogène vert. Le contrat a
été remporté par Van Hool et Shell. Le transporteur Qbuzz a passé commande de 20 bus H2 au fabricant
belge. Ce dernier est aussi celui qui va fournir les bus du service Febus à Pau, à la rentrée. Les bus à
hydrogène auront une autonomie de 350 à 400 km. Ils seront mis en circulation en décembre 2020 à
Groningue. Pour sa part, Shell produira chaque année entre 110 et 160 tonnes d'hydrogène vert par an.
La station sera aménagée au sein du dépôt de bus. Il est à noter que deux bus à hydrogène ont déjà été
expérimentés dans la région, au sein d'une usine de produits chimiques, à Delfzijl à partir de 2017. Cette
expérimentation, de même que le déploiement à l'échelle de bus H2 en service commercial sont soutenus
par la province de Groningue, le ministère néerlandais des transports et l'Europe, via le FCH-JU et le
programme Jive2 sur les bus à hydrogène.
Flixbus prépare l'arrivée de bus à hydrogène
Flixbus a mis en place la première liaison longue distance en
mode 100 % en mode électrique entre Paris La Défense et
Amiens, en avril 2018. La compagnie à lancé en octobre de la
même année une autre liaison de ce type en Allemagne, entre
Francfort et Mannheim. Pourtant, elle mesure la limite de la
technologie. "Les batteries actuelles ne permettent pas de
parcourir des distances de 300 km ou plus, empêchant ainsi son
déploiement sur tout le territoire et entre grandes agglomérations",
note Flixbus dans un communiqué. D'autre part, "aucun
constructeur de car en Europe ne propose aujourd’hui de véhicule électrique adapté à la longue-distance,
alors que c’est de la concurrence que naît l’innovation". Enfin, "la ligne électrique n’a pas bénéficié du
soutien actif des pouvoirs publics, pourtant nécessaire afin d’envisager un déploiement plus important",
regrette la compagnie. Le transporteur a décidé d'explorer une autre piste, celle de l'hydrogène. Il s'est
rapproché de Freudenberg Sealing Technologies, une compagnie allemande spécialisé dans les
technologies en lien avec l'électromobilité. Elle a une expertise dans la pile à combustible et va aider Flixbus
à trouver un fabricant d'autocar pouvant intégrer la technologie. Pour Claus Mölhencamp, le patron de
Freudenberg Sealing Technologies, "la combinaison de la batterie et de la pile fait partie de la mobilité du
futur". L'utilisation de l'hydrogène permettrait aux bus de Flixbus de parcourir des distances de 500 km en
mode zéro émission et de refaire le plein en 20 mn seulement. Une flotte de 30 bus pourrait ainsi être
équipée. Les deux partenaires espèrent un financement dans le cadre du programme allemand sur
l'innovation dans l'hydrogène et la pile à combustible.
Toyota va fournir des PAC pour des bus à hydrogène en chine
Selon une dépêche de l'agence Reuters, Toyota a passé un accord
avec les constructeurs chinois FAW et Higer Bus. Le géant japonais va
leur fournir des composants clés de la pile à combustible pour les
intégrer dans des bus à hydrogène. Il va travailler avec Shanghai Re-
Fire Technology, qui se chargera de l'assemblage sur place. "Toyota
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espère coopérer avec davantage de constructeurs chinois de véhicules utilitaires", a déclaré la marque,
qui souhaite "promouvoir l'application et la vulgarisation des véhicules à pile à combustible à hydrogène
(FCV) en Chine". Ce n'est pas une première dans ce pays pour Toyota, qui avait déjà annoncé en avril
avoir commencé à fournir des pièces de pile à combustible aux constructeurs Beiqi Foton Motor Co Ltd et
Beijing SinoHytec Co Ltd. Rappelons que la Chine a de grandes ambitions dans le domaine de l'hydrogène.
Elle a fait le choix de cette forme d'électrification pour la mobilité lourde et va y consacrer beaucoup de
moyens.
Hydrogène en Corée : une seconde station aménagée à Busan
Le 23 août dernier, Air Liquide a installé une seconde station à hydrogène dans un dépôt de bus à Busan,
en Corée du Sud. Ce point de recharge est le fruit d'un partenariat entre la ville, Hyundai et Daedo Energy.
Faisant partie des six sites choisis par le gouvernement pour déployer une flotte pilote de bus à hydrogène,
Busan a une stratégie très volontariste. Un premier bus a été mis en service et 4 autres vont suivre d'ici le
mois d'octobre. Par ailleurs, les autorités locales ont prévu d'ouvrir 19 autres stations d'ici 2022, dont 15
pour les voitures et 4 pour les bus.
Encore une première pour Energy Observer
C'est un nouvel exploit à mettre au crédit d'Energy Observer. Le catamaran a rejoint cet été l'île de
Spitzberg en Arctique, propulsé uniquement aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. Après 5700 km
parcourus depuis Saint-Pétersbourg, dans des conditions climatiques défavorables, le navire est pourtant
arrivé en autonomie énergétique totale ce samedi, à 78° de latitude nord dans l’archipel du Svalbard
(Norvège). Ce dernier est considéré par la communauté scientifique comme l’épicentre, le "Ground Zero",
du changement climatique. Pour l’équipage d’Energy Observer, au-delà de la première mondiale, cette
escale est sans doute la plus symbolique de son Odyssée en Europe du Nord. Elle permet de prouver qu’il
est possible de naviguer en totale autonomie, dans des conditions extrêmes, en puisant son énergie dans
la nature et sans aucun impact écologique. Une fois de plus, l'énergie hydrogène est associée à un défi
technologique et se positionne comme une alternative dans un contexte de changement climatique.
CMB accélère ses investissements dans l'hydrogène
La Compagnie Maritime Belge (CMB) vient de racheter la
société britannique Revolve Technologies Limited (RTL),
spécialisée dans la fabrication de moteurs alimentés à
l'hydrogène. L'entité fait désormais partie de CMB
Technologies. Sa technologie a notamment été utilisée à
bord de l'Hydroville, un navire appartenant à la CMB et dont
les moteurs utilisent à la fois du Diesel et de l'hydrogène.
Restant basés en Angleterre, les 29 ingénieurs continueront
de travailler pour la compagnie maritime, mais aussi pour
d'autres clients du secteur et de l'automobile. Cette
acquisition vient renforcer l'expertise de la CMB qui multiplie les annonces. Ainsi, la compagnie va fournir
sa technologie au japonais Tsuneishi qui veut se doter d'un ferry à l'hydrogène. Celui-ci sera mis en service
en 2021. Par ailleurs, en partenariat avec Windcat Workboats (une société anglaise spécialisée dans les
vaisseaux de transfert de personnel en mer), elle va participer au développement d'un navire de ce type à
l'hydrogène. Le bateau, qui a pour nom l'Hydrocat, sera utilisé en mer du nord dans une ferme marine aux
Pays-Bas. Enfin, la CMB annonce la commercialisation de moteurs à hydrogène de BeHydro. Il s'agit d'une
société qu'elle détient en commun avec le fabricant ABC, basé à Gand en Belgique. Après une période
intensive de tests, les moteurs d'une puissance de 0,8 à 10 MW, seront proposés en 2020 pour une large
gamme d'applications dans le transport maritime.
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
Une start-up californienne se lance dans l'avion à hydrogène
ZeroAvia veut lancer dès 2022 des avions de 10 à 20
places propulsés à l'hydrogène. Leur autonomie sera
de l'ordre de 500 miles, avec des coûts d'exploitation
réduits de moitié par rapport à des motorisations
classiques. Basée dans la Silicon Valley, la start-up a
été fondée par Val Miftakhov, un pilote d'avion et
d'hélicoptère qui est également un entrepreneur. Il a
fondé par exemple eMotorWerks, une société de
recharge de véhicules électriques qui a été rachetée
par l'énergéticien Enel. Dans son équipe, ZeroAvia a
des ingénieurs qui viennent d'horizons aussi divers
que Tesla, BMW, NVIDIA, Zee Aero et Air Liquide.
Sans oublier des anciens d'eMotorWerks. L'avion de développement est un Piper de classe M, qui a reçu
une autorisation de la part de la FAA (Federal Aviation Administration). Comme l'explique Val Miftakhov,
"l'hydrogène produit avec des énergies renouvelables est la meilleure façon d'arriver au zéro émission dans
le secteur de l'aviation". Le fonds d'investissement SYSTEMIQ, qui soutient Zeroavia depuis le début,
considère que c'est la meilleure alternative aux carburants d'origine fossile. Il a décidé d'investir encore
pour accélérer la recherche et préparer l'expansion en Europe. La compagnie vise non seulement le
transport régional avec de petits avions, mais aussi les marchés de l'aérien liés à l'agriculture, le transport
de marchandises et même les drones. Il faut savoir qu'un tiers des émissions de CO2 aux Etats-Unis
proviennent du secteur de l'aviation.
Un immeuble de Rotterdam équipé d'une chaudière à
hydrogène vert
Depuis le 25 juin dernier, un immeuble de 25 appartements est
désormais chauffé à partir d'une chaudière alimentée par de l’hydrogène
vert à Rozenburg, un arrondissement de la commune de Rotterdam. Il
s'agit d'un projet-pilote initié par la société mère de De Dietrich, BDR
Thermea Group (et mis en place par sa filiale néerlandaise Remeha), en
partenariat avec l’opérateur de réseaux Stedin, la municipalité et
l’OPHLM Ressort Wonen. La chaudière à hydrogène permet de produire
de l'énergie pour le chauffage des pièces et pour chauffer l'eau, sans
émissions de CO2. A la différence d'autres solutions, qui utilisent du gaz
naturel dans le cadre d'une cogénération, l'hydrogène utilisé dans la
chaudière est produit à partir d'énergies renouvelables (éoliennes et
panneaux photovoltaïques). C'est une première. L'opérateur Stedin
utilise un pipeline de gaz naturel pour fournir l’hydrogène, démontrant
ainsi que le réseau de gaz existant est adapté pour alimenter la
chaudière avec ce type de "carburant". C'est une illustration concrète de
ce qu'on appelle le "Power-to-gas". Après ce projet-pilote aux Pays-Bas,
BDR Thermea Group aimerait développer un projet de plus grande envergure en Grande-Bretagne., où
400 chaudières à hydrogène devraient être déployées dans les deux ans à venir.
De l’hydrogène pour produire des engrais
Le fabricant d’engrais norvégien Yara International souhaite décarboner sa production. Il va faire appel à
son compatriote Nel Asa, qui fournira sa technologie d’électrolyse pour obtenir de l’hydrogène vert à partir
d’énergies renouvelables. Un système de 5 MW sera déployé en 2022 sur le site de Porgsrunn, dans le
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comté du Telemark. L’hydrogène sera utilisé sera utilisé pour alimenter en énergie la production d’engrais,
ainsi que sous forme d’ammoniac vert. Yara International a déjà réduire de moitié ses émissions de CO2
et vise la neutralité carbone en 2050. L’hydrogène est perçu comme un moyen d’atteindre cet objectif.
Siemens ouvre un labo sur l'hydrogène avec l'institut
Fraunhofer
Le géant industriel allemand a décidé de créer un laboratoire de recherche sur l'hydrogène sur son site de
Görtlitz, située dans le land de la Saxe. Il sera opéré en partenariat avec l'institut Fraunhofer (un institut
allemand spécialisé dans la recherche en sciences appliquées) pour un budget de 30 millions d'euros. Ce
centre va permettre la création d'une centaine d'emplois hautement qualifiés dans les 5 ans à venir. En lien
avec des start-up, Siemens veut axer la recherche sur la production, le stockage et les usages liés à
l'hydrogène. L'idée est d'en faire un centre de compétence travaillant à long terme. Précisons que l'usine
de Görlitz est le centre d'excellence mondial pour les turbines à vapeur. Le Président de Siemens, Joe
Kaser, estime que ce site va devenir une vitrine pour la transition énergétique. L'industriel et l'institut
Fraunhofer ont d'ailleurs l'intention de le transformer plus globalement en campus de l'innovation, avec un
accélérateur pour les jeunes pousses.
Hydrogenious : une pépite allemande de l'hydrogène
Hydrogenious vient de recevoir 17 millions d'euros de la part d'un
groupe d'investisseurs, qui ont pour nom Royal Vopak, Mitsubishi
Corporation, Covestro et AP Ventures. Cette société basée à
Erlangen (près de Nuremberg) et fondée en 2013 a développé une
technologie qui a pour nom LOHC, et qui est issue de travaux de
recherche universitaire. Le procédé fonctionne sur la base de
liquides organiques porteurs d’hydrogène (Liquid Organic Hydrogen
Carrier). Il s'agit d'hydrocarbures liquides, qui sont hydrogénés à
température élevée pour obtenir de nouvelles molécules, qui sont
ensuite conditionnées à basse température pour être facilement
transportées et utilisées. Ce support - du Dibenzyltoluol dans le cas
présent - permet de stocker l'hydrogène dans des conditions ambiantes (de - 39 à 390 degrés), et à hauteur
de 57 kg par m3. De plus, le stockage peut se faire pendant plusieurs mois sans pertes, assure la
compagnie sur son site Internet. L'hydrogène est ensuite libéré par une réaction catalytique à une
température de 300 degrés. La technologie LOHC offre une solution sûre et efficace pour stocker et
distribuer l'hydrogène à grande échelle. La solution d'Hydrogenious intéresse des partenaires, comme
Frames Group et MAN Energy. Le premier, qui conçoit des solutions pour les équipements de traitement
des énergies renouvelables et du traitement du pétrole et du gaz, sera responsable de la réalisation globale
d'une usine d'hydrogénation. Le second, qui est spécialisé dans la conception et la fabrication de systèmes
de réacteurs pour applications chimiques et pétrochimiques, fournira le réacteur et un générateur de
vapeur. Les trois partenaires vont élaborer des systèmes de production d'une capacité d'hydrogène de 5
et 12 tonnes par jour, afin de répondre aux besoins du futur marché de l'hydrogène en matière de stockage
et de transport. Précisons par ailleurs qu'Hydrogenious est impliqué dans le projet GET H2 (site de power-
to-gas) avec des partenaires comme RWE et Siemens entre autres.
Verdir l'hydrogène gris : la proposition d'un expert
néerlandais
Un expert néerlandais de l'hydrogène estime qu'on devrait structurer la filière dès maintenant, même en
utilisant de l'hydrogène gris, quitte à le rendre bleu, plutôt que d'attendre l'arrivée programmée de
l'hydrogène vert. Il appelle donc la Commission de Bruxelles à créer un marché européen en ce sens, afin
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de favoriser une économie bas carbone. Cet expert a pour nom Noé van Hulst. Il est conseiller spécial au
ministère néerlandais des affaires économiques et de la politique climatique, et envoyé spécial pour
l'hydrogène. Il fait aussi partie du cercle d'experts de haut niveau autour du groupe sur l'hydrogène, mis en
place au bureau de Paris de l'Agence Internationale de l'Energie. Il s'appuie sur une étude du TNO (une
organisation de recherche indépendante aux Pays-Bas qui se concentre sur les sciences appliquées),
baptisée H-Vision. L'idée est d'utiliser l'hydrogène gris produit actuellement à partir de gaz naturel, ou par
réaction chimique (hydrogène fatal), et de capturer le CO2 pour le rendre plus vertueux. L'hydrogène passe
ainsi du stade gris à celui de bleu. Le concept a été étudié pour le port de Rotterdam avec l'aide de
partenaires, tels qu'Air Liquide, BP, Gasunie, Shell et Uniper. Le stockage du CO2 se ferait sous la Mer du
Nord, au moyen de pipelines déjà déployées dans le cadre du projet Porthos, qui concerne justement la
séquestration du CO2. Et si nécessaire, le réseau pourrait être étendu pour transporter plus de CO2. Le
TNO propose de convertir des centrales à charbon en station de production d'hydrogène dans la plaine de
la Meuse, un vaste parc industriel de 40 km2 au sein du port. Il a calculé que le gaz nécessaire à la
production d'hydrogène pourrait provenir à 70 % de gaz résiduels. Par ailleurs, l'infrastructure qui serait
mise en place dans le port de Rotterdam pourrait aussi servir à stocker de l'hydrogène vert, attendu pour
l'horizon 2030 et issu d'énergies renouvelables comme le vent et le soleil. Pour Noé van Hulst, la solution
est donc simple : «"il suffit de verdir l’hydrogène gris", en utilisant la technologie de stockage et captage du
carbone pour enterrer les émissions sous terre. C’est ce qu’on appelle l’hydrogène bleu et cela permettra
de faire évoluer le marché. "Intégrons ce marché aussi vite que possible", a-t-il plaidé appelant à des «
normes communes »au niveau européen pour la production d’hydrogène propre.
De l'hydrogène bas coût à partir de champs pétrolifères
Selon une dépêche de l'AFP (Agence France Presse), des
scientifiques ont mis au point une technique pour extraire à
grande échelle et à bas coût de l'hydrogène à partir de sables
bitumeux et des champs pétrolifères. C'est ce qu'affirme
Proton Technologies, une société canadienne qui développe
ce processus et qui vient de le présenter à Barcelone, à
l'occasion de la conférence Goldschmidt qui réunit 4.000
scientifiques. L'entreprise aurait mis au point une méthode
économique et à grande échelle pour extraire de l'hydrogène
à partir de sables bitumeux. "Les champs pétrolifères, même
ceux n'étant plus exploités, contiennent toujours des quantités significatives de pétrole", explique Grant
Strem, PDG de Proton Technologies. "Les chercheurs ont trouvé qu'injecter de l'oxygène dans ces champs
augmente la température et libère l'hydrogène, qui peut être séparé d'autres gaz à travers des filtres
spécifiques", affirme-t-il. Si cette technologie était mise en place à une échelle industrielle, les coûts de
production se situeraient entre 10 et 15 cents par kilo, contre deux dollars le kilo actuellement. Elle
permettrait d'extraire d'importantes quantités d'hydrogène en laissant le carbone sous terre", assure Proton
Technologies.
Un projet de production d'hydrogène renouvelable dans le
Queensland
L'Agence australienne des énergies renouvelables (Arena) a débloqué un financement de 950 000 dollars
à la société gazière BOC pour un projet de production d'hydrogène renouvelable et de ravitaillement en
carburant dans le Queensland. Ce projet-pilote d’un montant total de 3,1 millions de dollars impliquera
l'installation d'un électrolyseur de 220 kW et d'un générateur solaire de 100 kW dans l'installation à gaz de
BOC, à Bulwer Island. Il utilisera également l'équipement et les infrastructures de gaz industriel sur site.
L'électrolyseur aura la capacité de produire 2 400 kg d'hydrogène par mois. Le projet comprend également
une station de ravitaillement en hydrogène à Brisbane. En plus de fournir les clients industriels existants
de BOC, l'entreprise produira 50 kg d'hydrogène renouvelable par jour pour la station de remplissage de
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véhicules. L'hydrogène provenant de combustibles fossiles est actuellement produit par le reformeur de
méthane de BOC à Melbourne. Une fois ce nouveau projet achevé, l'hydrogène vert produit à Bulwer Island
réduira le besoin de transport d'hydrogène. L'électrolyseur sera configuré pour produire de l'hydrogène par
électrolyse à partir de l'énergie renouvelable solaire ou provenant du réseau sur site via un contrat d'achat
d'électricité. L'année dernière, Arena a commandé un rapport à ACIL Allen Consulting sur les possibilités
offertes à l'Australie par les exportations d'hydrogène. Le rapport a révélé que l'Australie était bien placée
pour devenir un important exportateur d'hydrogène, alors que la demande mondiale augmentait au cours
de la prochaine décennie, prédisant que son industrie d'exportation d'hydrogène pourrait rapporter 1,7
milliard de dollars par an à l'économie et créer 2 800 emplois d'ici 2030.
Le Maroc veut se lancer aussi dans l'hydrogène
Comme d'autres pays, le Maroc réfléchit à une
stratégie. Sous la houlette du ministère de
l’Énergie, des mines et du développement
durable (MEMDD), une feuille de route a été
élaborée pour développer le "Power-to-x". Il s'agit
de produire de l'hydrogène à partir d'énergies
renouvelables, pour ensuite contribuer à la
formation de de molécules vertes à haute valeur ajoutée telles que l’ammoniac et le méthanol. A la faveur
d’une situation géographique et d’un potentiel exceptionnel en énergie éolienne et solaire, le Maroc pourrait
capter une part non négligeable de la demande de "Power to X", estimée entre 2 et 4% de la demande
mondiale en 2030 selon les études. Dans cette optique, "l'ammoniac vert" offrirait des opportunités au
Maroc pour satisfaire les besoins de son industrie locale des engrais et celle du marché international à long
terme. La commission technique qui travaille sur ce projet est composée d’acteurs publics et privés, avec
notamment l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN). Ce dernier est en
train de mettre en place une nouvelle plateforme de recherche marocaine sur le Power-to-x. Les travaux
porteront sur les applications de l’hydrogène vert dans l’industrie, le chauffage des bâtiments et la mobilité
(voitures, camions). L’infrastructure nécessitera un investissement de 150 M de DH.
INTERVIEW
« L’hydrogène peut remplacer en partie le charbon pour la production d’acier », par Philippe Blostein, directeur marketing métaux chez Air liquide
Air Liquide et Thyssenkrupp Steel, leader mondial des aciers plats au carbone laminés, vont collaborer dans le cadre d’un projet novateur visant à la production d’acier à faibles émissions carbone. Pour la première fois, de l’hydrogène sera injecté à grande échelle pour remplacer en partie le charbon pulvérisé dans le haut fourneau pendant la production. Un expert nous en dit plus sur la démarche.
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L’hydrogène semble intéresser de plus en plus le secteur de la sidérurgie. Peut-on parler d’une tendance forte ?
« La tendance est clairement à la transition énergétique et les acteurs de cette industrie ont la volonté de réduire leurs émissions de CO2 et d’améliorer leur empreinte environnementale. En tant qu’entreprise citoyenne, notre vocation est d’accompagner nos clients dans la démarche. Il faut savoir que la production d’acier repose sur l’emploi de minerai de fer, auquel on enlève de l’oxygène pour sa réduction dans les hauts fourneaux, en utilisant notamment du charbon. C’est une filière mature. On sait depuis de nombreuses années que l’hydrogène peut en partie remplacer le charbon. Mais, ce n’est pas économique. Toutefois, cela pourrait le devenir si plusieurs conditions sont réunies ».
Quelles sont ces conditions ?
« Cela dépend de l’évolution du prix de l’hydrogène et du coût des émissions de CO2. Comme d’autres secteurs de l’industrie, celui de la sidérurgie est impacté par la réglementation. Comme vous l’imaginez, les process industriels ne changent pas du jour au lendemain. C’est pour cette raison que thyssenkrupp se prépare. Il commence à injecter de l’hydrogène pour amorcer la technologie ».
Y a-t-il d’autres débouchés possibles pour l’hydrogène dans la sidérurgie ?
« Déjà, on peut préciser que l’on trouve déjà un peu d’hydrogène dans les hauts fourneaux, car c’est un produit de la réaction chimique utilisée pour la la réduction du minerai de fer. Il est possible que l’hydrogène connaisse une trajectoire comparable à celle qu’a connue l’oxygène, qui a commencé à être très utilisé dans les années 50 et dont on a fait une consommation en très grosse quantité pour alimenter des convertisseurs. Plusieurs acteurs comme par exemple Arcelor Mittal et SSAB ont déjà communiqué sur l’utilisation possible d’hydrogène pour faire de la réduction directe du fer (DRI : direct reduced iron) en phase solide. Le minerai préréduit obtenu ainsi peut ensuite être fondu dans un four à arc ».
L’hydrogène pourrait-il à terme remplacer totalement le charbon ?
« En théorie, oui, si l’hydrogène est décarboné et produit à partir d’énergies renouvelables. Mais, il reste toujours un peu de carbone dans l’acier. Disons que l’hydrogène pourrait réduire de façon très considérable la quantité de charbon utilisée dans la sidérurgie, mais pas complètement ».
A propos du projet avec ThyssenKrupp
A l’issue d’une phase pilote, le groupe français assurera un approvisionnement régulier d’hydrogène à partir de son réseau de canalisations de 200 kilomètres situé dans la zone Rhin-Ruhr. Cette solution sera mise en place dans l’un des hauts fourneaux de thyssenkrupp sur le site de Duisbourg, en Allemagne, dans une de ses
usines intégrées. L'objectif visé est une réduction de 20 % des émissions de CO2 liées au processus de production, quand l'hydrogène sera déployé dans tous les hauts fourneaux du site.
A LIRE
Tout savoir sur...
Plusieurs fiches "Tout savoir sur..." ont été mises à jour sur notre site :
3.2.1 Production d'hydrogène à partir d'électrolyse de l'eau
4.2 Stockage sous fome de gaz comprimé
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
4.5.1 La distribution de l'hydrogène pour les véhicules automobiles
9.3.2 Applications stationnaires de la pile à combustible dans le résidentiel
9.4.4 Applications aux cycles
Future Fuel for road Freight – Techno-Economic & Environmental performance comparison of ghg-neutral fuels & drivetrains for heavy-duty trucks
Les poids-lourds représentent 22 % des émissions de gaz à effet de serre issues du transport terrestre en France. Après la mise en place de réglementation sur le CO2 pour les véhicules particuliers, l'Union européenne s'apprête à introduire de nouveaux standards applicables aux poids-lourds qui seront mis sur le marché : -15% d'émission de CO2 en 2025 et -30% en 2030 (par rapport à 2019).
Cette étude réalisée par Hinicio et le LBST (Ludwig-Bölkow-Systemtechnik GmbH) compare, pour la
France, les motorisations diesel, GNC/GNL, piles à combustible, caténaires et carburants alternatifs selon leurs performances environnementales et technico-économiques.
Accéder à l'étude...
2019 annual evaluation of fuel cell electric vehicle deployment & hydrogen fuel station network development - california air resources board
Comme chaque année, le California Air Resources, Board publie un bilan annuel du déploiement de la mobilité hydrogène en Californie pour l'année écoulée. Fin 2018, 39 stations étaient ouvertes pour près de 6 000 véhicules en circulation.
Lire le rapport...
ILS NOUS ONT REJOINTS
Véritable accélérateur de la transition énergétique, Teréga dispose de plus de 5000 km de canalisations et de deux stockages souterrains dans le quart Sud-Ouest, représentant respectivement 15.6% du réseau de
transport de gaz français et 24.5% des capacités de stockage nationales. L’entreprise a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 476 M€ et compte environ 600 collaborateurs.
Entreprise indépendante familiale et française depuis 1929, Thevenin&Ducrot représente une alternative forte aux multinationales pétrolières intégrées. Avec plus de 460 stations-service à la marque Avia, son usine de lubrifiants intégrée
Hynovations 90, JUILLET-AOUT 2019
et 50 agences de fioul, Thevenin&Ducrot répond aux besoins en énergies des particuliers comme des professionnels.
Omexom Ingénierie Ouest accompagne les collectivités territoriales, les syndicats d’énergies, les mairies et tout type d’entité publique dans la définition et la mise en œuvre de leur projet de transition énergétique.
VALOREM finance, construit et exploite des parcs d’énergies renouvelables. La société a également investi très tôt sur la technologie hydrogène en démarrant dès 2014 la plateforme INSULGRID sur son site à Bègles. Cette installation comprend un électrolyseur, un stockage d’hydrogène et une pile à combustible et VALOREM a développé l’EMS (Energy Management Système) de cette installation afin de pouvoir la piloter.
ABB est un acteur clé des systèmes de traction et des infrastructures d’alimentation pour le transport ferroviaire, la mobilité électrique sous toutes ses formes, les chaines de propulsion des navires maritimes ou fluviaux, ainsi que les équipements a quai dans les ports. Au travers de ce positionnement, ABB est très actif dans le domaine du développement des solutions
Hydrogène, notamment pour la production, la compression, le stockage, le transport, la distribution et les applications utilisatrices.
La Société GAUSSIN regroupe deux filiales dont Gaussin Manugistique SA, spécialisée dans la manutention de charges lourdes et Milestone Factory qui est un bureau d’étude spécialisé dans la conception de véhicules électriques et à hydrogène.
Géométhane opère un stockage de gaz naturel en cavités salines situé à Manosque (Alpes de Haute Provence), au cœur du Parc naturel régional du Luberon. Le site de Géométhane est tout à fait adapté pour permettre le stockage en cavités salines d'hydrogène
vert, avec notamment deux nouvelles cavités directement disponibles.
Acaplast France est un producteur de mélange à façon et un injecteur de pièces plastique, caoutchouc, silicone et bi-matière. L'entreprise développe des formules de caoutchouc et des pièces pour tous les domaines d’activité : automobile, ferroviaire, industrie, etc).
FillnDrive est un éditeur de solutions digitales Français. Sa vision est d’apporter une expérience utilisateur unique pour la recharge
d’un véhicule H2 pour l’usager tout en fournissant des outils de gestion adaptés pour les opérateurs ou gestionnaires de flotte.
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Avec l’aide d’un réseau varié, performant et ambitieux de partenaires, Energy Observer a acquis aujourd’hui un savoir-faire de pointe en matière de gestion énergétique intelligente, intégrant l’ensemble du cycle de l’H2. L’entreprise Energy Observer Developments est née en Mars 2019 de ce contexte vertueux, afin de partager ce savoir sur l’ensemble du territoire, et en particulier les écosystèmes littoraux, volontaires d’adopter cette technologie de rupture afin de porter
l’innovation au coeur de la transition énergétique.
Le pôle de compétitivité DERBI, dédié à la transition énergétique et installé en région Occitanie/Pyrénées Méditerranée, a été créé en 2005, et fait partie des 48 pôles nationaux labellisés par l’Etat pour la période 2019/2022. Il a pour mission de développer, au niveau
régional, national et international, l’innovation, la formation, le transfert de technologie, le développement et la création d’entreprises.
La région Ile-de-France possède de fortes spécificités et de nombreux enjeux en matière de développement durable et d'aménagement maitrisé de son espace. L'hydrogène, vecteur polyvalent, s'inscrit de plus en plus dans les stratégies et politiques régionales. Pour cela, la région peut d'ores et déjà
s'appuyer sur plusieurs projets concrets et d'autres à venir.
REDON Agglomération souhaite aujourd’hui poursuivre sa transition énergétique en favorisant le déploiement d’une société hydrogène avec une production locale, le déploiement d’un écosystème de mobilités (projet H2X) et d'une filière de formation supérieure sur l’efficience énergétique et les mobilités du futur au sein de son campus de formation (1000 étudiants)
Lettre d'information mensuelle de l'Association Française pour l'Hydrogène et les Piles à Combustible
Réalisée avec le soutien de l'ADEME
En collaboration avec Laurent Meillaud