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M D E L'éclairage en France Diffusion des technologies efficientes de maîtrise de la demande d'électricité dans le secteur de l'éclairage en France Janvier 1997 Club d’Ingénierie Prospective Energie et Environnement CLIP 7 Les cahiers du

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M D EL'éclairageen FranceDiffusion des technologies efficientes

de maîtrise de la demande d'électricitédans le secteur de l'éclairage en France

N ° J a n v i e r 1 9 9 7

Club d’Ingénierie Prospective Energie et Environnement

C L I P

7

Lescahiersdu

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SommaireListe des membres

ADEME : Agence del'Environnement et de la Maîtrise del'EnergieARP (Renault)CEA : Commissariat à l'EnergieAtomiqueCIRAD : Centre de CoopérationInternational en RechercheAgronomiqueCNRS/Programme ECOTECH(Centre National de la RechercheScientifique/ ProgrammeInterdisciplinaire de Recherche surles Technologies pourl'Environnement et l'Energie)CSTB : Centre Scientifique etTechnique du BâtimentEDF : Electricité de FranceGDF : Gaz de FranceIFP : Institut Français du PétroleINERIS : Institut National del'Environnement Industriel et desRisquesINRETS : Institut National de laRecherche sur les Transports et leurSécuritéPSA : GIE PSA Peugeot CitroënSTEG : Société Tunisienne del'Electricité et du Gaz

Des responsables des ministèreschargés de l 'Environnement, del'Industrie, de la Recherche, de laCoopération et du Plan font partie duComité de Coordination etd'Orientation Scientifique.

Directeur de publication : Benjamin DESSUSRédaction : Philippe MENANTEAUMaquette : Ivan Pharabod

CLIPClub d’Ingénierie

Prospective Energie etEnvironnement

1, rue du Cerf - 92195 Meudon

MDE, l'éclairage en FranceDiffusion des technologies efficientesde maîtrise de la demande d'électricitédans le secteur de l'éclairage en France

SommaireL E S C A H I E R S D U C L I P N ° 7 - J a n v i e r 1 9 9 7

Synthèse 5

Introduction 7

Consommation d'électricitéLa consommation d'électricité pour les besoins d'éclairage 9• Caractéristiques générales 9• Le secteur industriel 11• Le secteur tertiaire 12• Les autres secteurs 15• Dynamique des consommations et perspectives de maîtrise de l'énergie d'éclairage 17

Technologies et efficacitéLes technologies d’éclairage et l’efficacité énergétique 21• Les sources lumineuses 21• La MDE dans l'éclairage : une approche globale 28

Offre et comportementsL'offre de produits d'éclairage et les comportements des acteurs 31• Analyse de l'offre de LFC 31• La distribution : un pouvoir croissant sur le marché des lampes 37• Les comportements d'achat des consommateurs 40• Conclusion partielle sur le comportement des acteurs 45

Les programmes de diffusionLes programmes de promotion de l'éclairage efficient :Europe, Dom, métropole 47• La place de l'éclairage dans les programmes MDE 47• Le secteur résidentiel 48• Les programmes des Départements d'Outre Mer 50• Les actions en France métropolitaine 53

BilanBilan de l'expérience française et internationalede promotion de la diffusion des LFC 59• Impact des programmes 59• Efficacité des instruments d'incitation utilisés 62• Dynamisation du marché des LFC 66

ConclusionEnseignements pour la diffusion des technologies efficientes dans le secteur de l'éclairage en France 69

Bibliographie 77

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Editorial

Les cahiers du CLIP - N°7 - Janvier 1997

3

’étude que nous présentons dans le présent numéro des cahiers du CLIPest le résultat d'un travail collectif entrepris par six équipes derecherche d'origines très diverses, le Centre d'Energétique de l'Ecoledes Mines, l'Institut d'Evaluation des Stratégies sur l'Energie et

l'Environnement en Europe (INESTENE), le laboratoire Société,Environnement, Territoire (SET) de l'Université de Pau, le départementStratégie et Politique d'Entreprise de l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales(HEC), l'Institut d'Economie et de Politique de l'Energie (IEPE), le Centre deRecherches et d'Etudes Techniques-Organisations-Pouvoirs de l'Université deToulouse.

A l'initiative du Programme Ecotech et avec le soutien financier de deuxautres partenaires du CLIP, l'Ademe et le Ministère de l'Environnement, ceséquipes d'origine et de disciplines diverses (physiciens, ingénieurs, écono-mistes, sociologues, spécialistes du commerce, du marketing et de l'analyseindustrielle,etc.), se sont regroupées dans une action de recherche coordon-née (ARC) "ECODIFF" (Diffusion de la maîtrise de l'énergie). Cet ARC s'estdonnée pour but d'étudier les conditions institutionnelles, économiques, finan-cières, fiscales, réglementaires, etc., de politiques de diffusion sélective duprogrès technique à des fins de préservation des ressources naturelles.

Editorial

L

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E D I T O R I A L

Les cahiers du CLIP - N°7 - Janvier 1997

La première des études engagées par cet ARC concernait l'éclairage. Parbien des aspects elle est exemplaire des problèmes que rencontrent lesdifférents acteurs pour diffuser auprès du grand public des innovationstechnologiques susceptibles d'avoir un effet significatif à la fois sur laconsommation énergétique des ménages et sur la courbe de charge duproducteur d'électricité.

L'étude aborde la question sous différents angles, en utilisant lesméthodes des diverses disciplines qui y ont contribué. Elle les traite aussidu point de vue de différents acteurs, producteurs, distributeurs, usagers,pouvoirs publics.

C'est cette diversité d'approche et de points de vue qui fait la richesse etl'originalité de son travail. On retrouve bien là l'esprit et les méthodesutilisées au sein du CLIP, cette volonté de mettre à la disposition desdécideurs des éléments de choix pour l'action.

C'est pourquoi, bien que cette étude ait été formellement engagée endehors du club, nous avons décidé d'en publier la synthèse, aprèsconcertation avec l'ensemble des partenaires du CLIP dans les cahiersdu CLIP. Nous sommes en effet convaincus que ses lecteurs y trouve-raient des éléments de réflexion pour l'action.

Je voudrais enfin souligner, pour en féliciter les auteurs, la signaturecollective de ce texte, preuve qu'un véritable travail en commun a étéeffectué où chacun assume sa part de responsabilité collective.

4

Benjamin Dessus, Directeur du CLIP

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MDEL'ÉCLAIRAGEEN FRANCE

Ce travail a été réalisé dans le cadre de l’ARC Ecodif (programme Ecotech du CNRSet co-financement de l’Ademe) avec la participation de : L. Cauret et J. Adnot (Centre d’Energétique - Ecole des Mines) ; R. Durand (HEC) ;N. Houdant et P. Radanne (Inestene) J.P. Jambes et I. Zotow (SET - Université de Pau) ;B. Lebot (Ademe) ; Ph. Menanteau et H. Lefebvre (IEPE) ; M.C. Zelem, L. Camps, D. Luque et S. Merino (CERTOP-Université de Toulouse) ;

sous la direction de Ph. Menanteau (IEPE)

Diffusion des technologies efficientes de maîtrisede la demande d'électricité dans le secteur de l'éclairage en France

MDEL'ÉCLAIRAGEEN FRANCE

Les cahiers du CLIP - N°7 - Janvier 1997

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SynthèseL’éclairage est un domaine mal connu, en plei-ne évolution technologique, qui représente unepart importante de la consommation électrique.Notre analyse a porté sur les enjeux et sur lanature des moyens à mettre en oeuvre pour accé-lérer cette évolution au service d’objectifs deréduction des consommations.

◗ Ce travail a montré que les économiesd’électricité qui pourraient être réalisées dansdes conditions économiques sur les usagesd’éclairage, en France, sont de l’ordre de20 TWh en 2005, soit près de 6% de lademande annuelle totale d’électricité à cettedate. Les principaux gisements de maîtrise de

la demande d’éclairage se situent dans lessecteurs résidentiel et tertiaire.

◗ Alors que les autres secteurs utilisent déjàdes sources lumineuses efficientes, l’incandes-cence standard reste très largement majoritairedans le résidentiel. La diffusion des lampesfluorescentes compactes (LFC) présente de cefait un enjeu important, tout particulièrementdans le résidentiel, car elles présentent uneefficacité énergétique très supérieure.

◗ Mais l’adoption des LFC se heurte auxcontraintes que rencontrent les nouvelles tech-nologies au moment de leur introduction sur le

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M D E - É C L A I R A G E

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marché : faible notoriété, méfiance desconsommateurs, performances techniqueset/ou économiques insuffisantes, etc.. Le prixélevé constitue en particulier une contraintemajeure, et les perspectives d’économiesd’électricité ne suffisent pas à le justifier auxyeux des consommateurs, d’autant plusqu’elles sont perçues comme produisant unmoindre confort visuel.

◗ Le contournement de cet obstable nécessiteune compréhension des motivations d’achaten matière d’éclairage (fonctionnel, confort,ambiance, accentuation, moindre coût,...) : lesLFC souffrent d’un déficit de positionnementà cet égard, ce qui limite leur diffusion enl’absence de programmes spécifiques d’inci-tation.

◗ Dans plusieurs pays, des compagniesd’électricité ou des agences gouvernemen-tales, ont mis en oeuvre des programmesd’incitation destinés à stimuler la diffusiondes LFC, qui reposent principalement sur dessubventions financières. Ces programmes ontconsidérablement accru la diffusion initialedes LFC, aux Pays-Bas ou au Danemark maisaussi dans les DOM. La réduction des prix devente a fortement contribué à motiver lesconsommateurs, mais d’autres éléments onteu aussi leur importance ; la coordinationréalisée entre les différents acteurs, le contenudes messages et la nature des moyens d’inci-tation utilisés (le leasing en particulier) sontessentiels à la réussite de ces actions.

◗ En conséquence de ces programmes, unedynamique de diffusion s’est instaurée dansles pays du nord de l’Europe où les tauxd’équipement atteignent ou dépassent 2lampes par ménage alors qu’ils restent infé-rieurs à 0,5 dans les pays n’ayant pas engagé

de programmes de même ampleur. En France,le taux d’équipement des ménages reste trèsfaible mais l’état de la technique pourraitpermettre un décollage plus net de la diffu-sion.

◗ Des contraintes persistent, mais elles ontévolué depuis l’apparition des LFC sur lemarché au début des années 80. Les perfor-mances techniques ont nettement progrességrâce à l’expérience acquise par les produc-teurs sur les marchés du nord de l’Europe et lacontrainte de prix est aujourd’hui moins forte.

◗ Les barrières liées au défaut d’informationet de sensibilisation des consommateurs n’ontpas régressé au même rythme. On peutestimer que ces contraintes relèvent d’undéficit de promotion de la part des industrielset d’un manque de communication institution-nelle : aucune campagne nationale n’a en effetindiqué clairement en France au consomma-teur l’intérêt collectif que présente cette tech-nologie.

◗ Une telle campagne serait aujourd’hui justi-fiée compte tenu des enjeux énergétiques et del’importance symbolique de la fonction éclai-rage, pour combler le retard accumulé enFrance, en s’appuyant sur la diffusion destechnologies d’éclairage efficientes. Lesmodalités pratiques de sa mise en oeuvrerestent à définir, mais les programmes anté-rieurs suggèrent qu’elle soit accompagnéed’incitations financières, même limitées, etqu’elle associe l’ensemble des acteurs poten-tiellement concernés, tout particulièrement lesproducteurs et le secteur de la grande distri-bution.

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Introduction

râce au progrès technologique, de nouveaux équipements électroménagers (réfrigérateurs,lave-linge, lave-vaisselle, etc.) apparaissent régulièrement sur le marché avec des perfor-

mances énergétiques supérieures à celles des équipements existants. En règle générale, leur coûtglobal est inférieur à celui des produits standards, même s’ils nécessitent un surcoût à l’achat.De telle sorte que, si le consommateur était parfaitement rationnel, comme le considère la théorieéconomique, il devrait s’orienter préférentiellement vers les technologies présentant lesmeilleures performances énergétiques.En pratique, il est clair que les comportements d’achat des consommateurs obéissent à demultiples critères de choix parmi lesquels l’efficacité énergétique intervient peu, et parfois pasdu tout. Ainsi les exemples abondent de technologies nouvelles plus efficientes qui n’occupentque des niches de marché très étroites ou dont la diffusion reste confidentielle.Cette situation a conduit de nombreux pays depuis une dizaine d’années à essayer d’influer surle fonctionnement des marchés pour orienter le changement technique dans un sens plus favo-rable à la maîtrise des consommations énergétiques. Quels sont les instruments dont dispose lapuissance publique pour cela ? Quelle est leur efficacité ? Comment influent-ils sur le fonction-nement du marché ? Ces différentes questions ont conduit à la mise sur pied d’une Action de Recherche Coordonnée(ARC-Ecodif) dans le cadre du programme Ecotech du CNRS et financée conjointement parl’Ademe, dont l’objectif est d’améliorer la compréhension des comportements des différentsacteurs impliqués dans les processus d’innovation, depuis les industriels qui conçoivent les tech-nologies, jusqu’aux consommateurs qui décident de les adopter ou non. Il s’agit notamment de compléter la notion classique de potentiels d’économie d’électricitéétablis sur la base d’analyses technico-économique, par une appréciation plus fine des potentielsréalisables, à partir d’une meilleure connaissance des motivations d’achat des consommateurs,des stratégies d’innovation des firmes ou du rôle de la distribution dans la promotion desproduits considérés. Ce programme nécessitait de faire appel à divers domaines disciplinaires et l’ARC a été volon-tairement constituée en regroupant des ingénieurs, des économistes, des sociologues, des spécia-listes du marketing et des stratégies d'entreprises.

Introduction

G

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I N T R O D U C T I O N

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Le choix a été fait de centrer, dans un premier temps, le travail sur le secteur de l’éclairage. Cechoix a été motivé par trois raisons : ◗ le fait qu’il fournit un parfait exemple des difficultés que peut rencontrer la diffusion d’unetechnologie efficiente, en l’occurrence la “lampe fluo-compacte” (LFC). Malgré un rendementénergétique et une durée de vie très supérieurs à ceux des ampoules standards, cette lampe,apparue sur le marché en 1980, reste dans les faits très peu diffusée, ce qui illustre bien lafaiblesse de l’attrait de l’efficacité énergétique dans les choix des consommateurs. ◗ les enjeux énergétiques de la maîtrise des consommations d’éclairage puisque cet usage repré-sente de l’ordre de 10% de la consommation totale d'électricité en France, et une proportion plusimportante encore de la puissance appelée en pointe. ◗ le caractère symbolique de l’usage de l’éclairage : de ce fait, une action publique centrée surl’éclairage constituerait un signal clair vers les consommateurs et les acteurs économiques, del’intérêt collectif que représente la maîtrise de la demande d’électricité.

Dans les deux premiers chapitres sont présentés les enjeux énergétiques de la maîtrise desconsommations dans le secteur de l'éclairage, et les perspectives technologiques offertes par lesstratégies d’innovation des firmes. Le troisième chapitre identifie les principaux acteurs concernés par la diffusion des lampes fluo-rescentes compactes et leurs comportements à cet égard. Ce chapitre analyse les motivations desindustriels à développer des produits plus performants en fonction du contexte de concurrence,le rôle de la grande distribution dans la diffusion des produits d’éclairage et les contraintes etatouts des LFC auprès des consommateurs.Le quatrième et le cinquième analysent les programmes de promotion de la diffusion des tech-nologies d’éclairage efficientes mis en oeuvre au plan international, dans les départementsd’outre-mer et en France métropolitaine. Sont détaillés les différents instruments utilisés poursusciter l’adoption des LFC par les consommateurs : leurs impacts sur le marché des lampes sontanalysés et comparés. Enfin, le sixième chapitre tire les enseignements de cette recherche et propose, des moyens d'ac-tions pour favoriser la diffusion des LFC dans le contexte français et transformer de façon signi-ficative et durable les comportements d'achat en faveur des technologies efficientes.

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Consommationd'électricité

1. La situation française

La consommation d’électricité pour l’éclai-rage représente une part significative de laconsommation d’électricité. En France, ellereprésentait, en 1995, environ 11% de laconsommation totale d’électricité.L’essentiel de la consommation s’effectuedans le tertiaire (commerces, bureaux, tertiairepublic, etc.) qui représente plus de la moitiéde la consommation d’électricité, suivi dusecteur résidentiel. Ces deux secteurs absor-bent les trois quarts de la consommationd’électricité pour l’éclairage, soit environ30 TWh (Tableau 1).

L‘importance relative de l’éclairage parrapport aux autres usages de l’électricité est,par ailleurs, variable selon le secteur consi-déré ; très faible dans l’industrie (moins de3%), elle atteint 12% dans le résidentiel et27% dans le secteur tertiaire (chiffres 1995 -source Inestene, 1996). En conséquence, l’efficacité énergétique del’éclairage constitue un enjeu plus ou moinsimportant selon les secteurs considérés. Encomparaison d’autres usages, les enjeuxpeuvent sembler limités dans l’industrie, maisplus motivants dans les secteurs résidentiel ettertiaire.

2. Comparaisons internationales

La France se situe dans la moyenne des paysindustrialisés pour ce qui concerne la part del’électricité utilisée à des fins d’éclairage. Celle-ci évolue entre 10 et 20% selon les pays consi-dérés (Tableau 2), en fonction du développe-ment des usages thermiques de l’électricité oude l’importance relative du secteur tertiaire. Enmoyenne, pour les pays de l’AIE, la part de laconsommation totale d’électricité affectée auxusages d’éclairage est de 17%. L’éclairage arri-ve ainsi en seconde position derrière les moteurs

Consommationd'électricité

C h a p i t r e 1

Caractéristiques générales

La consommation d'électricité pour les besoins d'éclairage

Secteur Consommation

d’électricité (TWh) %

Tertiaire 20 52

Résidentiel 9 25

Industriel 4 11

Eclairage public 5 12

Total 38 100

Tableau 1 : Consommation d'électricitédans l'éclairage - France - 1990. Source : EDF, 1992.▼

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industriels (27%) mais nettement devant la cli-matisation des immeubles à usage commer-cial/public (10%), le chauffage des locaux rési-dentiels (5%) ou la production d’eau chaudesanitaire (5%) (AIE, 1990).En France, la répartition des consommationsd’électricité pour l’éclairage par grand secteurest proche de celle des autres pays industriali-sés (Tableau 3) : la majeure partie desconsommations d’éclairage s’effectue dans lesbâtiments à usage tertiaire, qui représententsouvent plus de 50% de la consommation. Lesecteur résidentiel se situe en seconde positionavec 1/4 de la consommation, le reste étantréparti entre éclairage public et éclairageindustriel.

3. Dynamique de la demande

On sait, d’après les travaux réalisés par laCommission Internationale de l’Eclairage(CIE), que les besoins d’éclairage continuentde croître. L’indicateur retenu par la CIE est lenombre de lumen.heures par habitant quimesure la quantité de lumière utilisée et les

durées d’utilisation, rapportées au nombred’habitants. Il a augmenté de 5%/an enmoyenne sur la période 1980-87, et devraitcontinuer à croître à un rythme légèrementinférieur à 5% sur la période 1987-2000 (CIE,pour 15 pays). L’hypothèse que cette crois-sance des besoins d’éclairage ne sera pasindéfinie peut sembler raisonnable. Pourtant,si un niveau de saturation existe, aucun paysne l’aurait encore atteint et il ne serait pasprévisible à moyen terme (Mc Gowan, 1990). Différents facteurs influent sur la demanded’éclairage. Dans le résidentiel, l’augmenta-tion du nombre de ménages et du nombre depoints lumineux par foyer contribue à la crois-sance du besoin d’éclairage. Dans le secteurtertiaire, l’extension des surfaces de bureaux,le recours de plus en plus systématique àl’éclairage artificiel, le développement denouvelles fonctions de l’éclairage (accentua-tion, mise en valeur, décoration,...) contri-buent à générer une demande additionnelle. Cette croissance de la demande d’éclairagen’induit cependant pas un accroissementlinéaire de la consommation d’électricité du

10

D USA I J UK SW AIE FR

Consommation totale d’électricité (TWh) 354 2275 179 595 250 116 4781 300

Consommation pour l’éclairage (TWh) 35 421 23 nd 40 13 798 38

Conso pour l’éclairage (%) 9,9 18,5 12,8 nd 15,9 10,8 16,7 12,6

D USA I J UK SW FR Moy.

Résidentiel (%) 23 23 30 42 19 21 25 25

Tertiaire et éclairage public (%) 44 62 52 38 61 53 64 58

Industrie (%) 32 15 18 20 20 26 11 17

Total 100 100 100 100 100 100 100 100

Tableau 2 : Demande d’électricité pour l’éclairage - paysde l’AIESources : (AIE, 1990) et (EDF, 1992)▼

Tableau 3 : Consommation d’électricité pourl’éclairage par grands secteurs - pays de l’AIE -

Sources : (AIE, 1990) et (EDF, 1992)▼▼

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fait de l’amélioration des performances éner-gétiques des sources lumineuses. Denouvelles sources plus efficientes se sontprogressivement développées dans lessecteurs de l’industrie et de l’éclairage public,

ainsi que dans le tertiaire. Seul le secteur rési-dentiel est pour l’instant resté à l’écart de cemouvement et est encore largement dominépar des sources à faible rendement lumineux.

Le secteur résidentiel

1. Taux d’équipement des ménages

Les taux d’équipement des ménages, ainsi queleur répartition selon les pièces du logement,ne sont pas connus avec précision. En France,les estimations varient dans des proportionsimportantes du fait de l’absence d’étudesportant sur des échantillons suffisants(Tableau 4). On estime qu’un ménage utiliseen moyenne 13 points lumineux (Inestene1994), mais le nombre de points lumineuxinstallés et très faiblement utilisés peut êtreplus important3.

2. Les sources lumineuses utilisées

En France, les ménages consacrent près duquart de leur consommation d’électricitéspécifique à l’éclairage. Les sources à incan-descence (standard ou halogène) assurent la

quasi totalité de ces besoins d’éclairage, lais-sant à la fluorescence un rôle marginal. Les estimations concernant l’état du parc delampes résultent de données relatives aumarché des sources d’éclairage associées àdes durées de vie moyennes des équipements,complétées par des enquêtes auprès desménages. Elles font apparaître, en France, unetrès nette suprématie de l’éclairage incandes-cent, standard et halogène, avec plus de 90%des lampes (Tableau 5).

DK I NL N SW FR

Maison indiv. 26 - 32* 33 30-50

Appartement 16 - - 23 15-25

Moyenne - 20 25 31 - 10-40**

* logements de 5 pièces et plus individuels ou collectifs ** voir note (3)

Lampes (million) %

Incandescence 237 86

Halogène 16 5

Tube fluorescent 21,5 7

Fluocompacte 0,0 0

Total 274 100

Tableau 4 : Nombre de points lumineux parlogement Source : (S. Bartlett, 1993) et (EDF, 1992)▼

Tableau 5 : Parc de lampesdans le secteur résidentiel - France - 1990

Sources : (EDF, 1992) ▼

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Cette situation n’est pas exceptionnelle ; lesrares données internationales disponiblesmontrent la même domination des lampes àincandescence dans ce secteur (Tableau 6).Mais la place de l’éclairage fluorescent reste,en France, très limitée à quelques usages bienspécifiques (cuisines, salles de bain,garages,...) alors qu’elle est beaucoup plusétendue dans d’autres pays : elle assure ainsi13% de la consommation de l’éclairage rési-dentiel aux Etats Unis, 23% en Italie, 36% enSuède, contre 6% seulement en France. On notera que le parc de lampes est unedonnée essentielle mais insuffisante pourreconstituer les consommations d’électricitéde l’éclairage qui dépendent aussi et dans unetrès large mesure des durées d’utilisation, avecdes variations importantes selon les pièces dulogement et selon la nature des sources lumi-neuses.

3 - Les durées d’utilisation

Seules des mesures directes sur les équipe-ments pourraient donner des indicationsfiables sur les durées d’utilisation des équipe-ments d’éclairage. Des campagnes de mesuressont en cours, mais elles nécessitent de suivreun grand nombre de ménages pendant unepériode de relevés assez longue pour conduireà des estimations relativement fiables.Le Tableau 7 indique des nombres de pointslumineux par pièce ainsi que les duréesd’utilisation moyennes. On déduit de cetableau qu’en moyenne près de 8 points lumi-neux par foyer sont utilisés plus d’une heurepar jour, sur lesquels 6 seraient utilisés plus de2 heures/jour. Ces chiffres donnent unepremière indication des pièces dans lesquellesles durées d’utilisation sont les plus impor-tantes et par là, des pièces dans lesquelles lasubstitution de sources fluorescentes seraitéconomiquement envisageable.

12

Etats Unis Italie Suède France

Incandescence 85 75 64 95

Fluorescence 13 23 36 5

Décharge 2 2 0 0

Total 100 100 100 100

Usage nombre durée

de lampes d’utilisation

/ 100 ménages par point

Cuisine / Salle à M. 200 3,0

Circulation 100 0,5

Salon/divers 365 2,5

Chambres 410 0,5

Sanitaires 200 1,5

Total 1275

Tableau 7 : Parc et duréesd’utilisation des lampes dans le

résidentiel - France 1990.Sources : (EDF, 1992).

Tableau 6: Consommationd’électricité pour l’éclairagedans le secteur résidentiel (%)Source : (AIE, 1990)et (EDF, 1992)

▼▼

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4 - Les consommations d’éclairage par ménage

La consommation d’électricité pour l’éclai-rage ne fait pas l’objet en France d’un suivi etd’une comptabilité spécifiques. Elle doit doncêtre estimée à partir de différentes donnéesdont certaines sont des constructions statis-tiques (cf. supra) : nombre de lampes, duréesd’utilisation et consommations énergétiquesunitaires. Les principales hypothèses retenuessont présentées dans le tableau 8. Ellesconduisent à une consommation moyenne parménage et par an de 440 kWh, et une consom-mation nationale de 10 TWh.A titre de comparaison, la consommationmoyenne estimée pour l’éclairage d’un

ménage est de 600 kWh/an dans les pays del'OCDE, de 400 kWh pour l’Europe, 500 kWhau Japon, 750 kWh en Scandinavie et1000 kWh pour l’Amérique du Nord(L. Schipper et S. Meyers, 1992).

Parc total de lampes (millions d’unités) 275

Taux d’équipement (lampes/ménage) 13

Durée totale d’éclairage (h/jour.ménage) 21

Puissance installée (W/ménage) 775

Consommation unitaire (kWh/an.ménage) 440

Consommation totale pour la France (TWh) 10

Tableau 8 : Estimation des consommationsde l’éclairage dans le résidentiel

Source : (EDF, 1992)

Le secteur tertiaireComme précisé en début de ce chapitre, lapart de l’éclairage dans le tertiaire représenteplus de 50% de la consommation totaled’éclairage. La part de cet usage sur laconsommation totale du secteur était de 31%en 1995, dépassant l’usage chauffage élec-trique (25 %).

1. Les sources utilisées

La diversité des sources lumineuses utiliséesdans le tertiaire est plus importante que dans lerésidentiel. La place de l’incandescence stan-dard, notamment, y est moins marquée, au pro-fit de l’éclairage fluorescent (tubes rectilignes)mais aussi de l’halogène qui a connu dans cesecteur un succès important ces dernières années,et pour certains usages, des lampes à décharge. Les besoins d’éclairage du secteur tertiairesont aujourd’hui, dans tous les pays, trèsmajoritairement satisfaits par les sources fluo-

rescentes. Le développement de la fluores-cence n’est toutefois pas homogène pour tousles secteurs, les valeurs indiquées (Tableau 9)n’étant que des moyennes. On constatenotamment que les immeubles de bureaux ontprincipalement recours à l’éclairage fluores-cent, mais que les commerces continuent àutiliser ou reviennent à l’éclairage à incandes-cence sous la forme de l’halogène très basse-tension.

Tableau 9 : Consommation d’électricité pour l’éclairagedans le secteur tertiaire (%)

Sources : (AIE, 1990) et (EDF, 1992) ▼

Etats Unis Italie Suède France

Incandescence 15 35 18 41

Fluorescence 80 60 79 54

Décharge 5 5 3 5

Total 100 100 100 100

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2 - Les caractéristiques générales de l’éclairage par branche

Le secteur tertiaire est une agrégation de diffé-rentes activités économiques qui présentent descomportements nettement différenciés en ce quiconcerne l’éclairage. Le ratio de la consomma-tion d’électricité pour l’éclairage par unité desurface donne un premier aperçu des écarts exis-tant entre les sous-secteurs, à la fois en termesd’intensités lumineuses et de durées d’utilisa-tion (Tableau 10).

Dans les usages professionnels, le choix dessolutions d’éclairage est conditionné par diffé-rents critères parmi lesquels, des impératifsd’image de marque, de confort lumineux surles postes de travail, de mise en valeur desproduits, de minimisation des coûts de fonc-tionnement, etc. Tous ces critères influentconsidérablement sur les choix d’équipementet sont spécifiques à chaque activité dusecteur.On remarque que les ratios de consommationpar unité de surface présentent des variations

14

Branche

totale(GWh)

unitaire(kWh/m2/an)

Remarques sur les conditions d’utilisation

Bureaux 6500 34Catégorie regroupant les administrations et les activité debureaux. Les usages de l’éclairage y sont exclusivement diurnesavec une légère saisonnalité due aux congés et une absence dedemande le week-end.

Commerces 5300 39Petites et grandes surfaces, et activités artisanales alimentées enbasse tension. Les usages y sont principalement diurnes, avecune faible saisonnalité et une activité réduite de moitié pour leweek-end.

Enseignement 1700 10Utilisation principalement diurne et en semaine. Une fortesaisonnalité est due aux congés annuels.

Santé 2500 25Activité de nuit. Peu de différences d’utilisation entre le week-end et la semaine (très légère saisonnalité due àl’ensoleillement).

Cafés-hôtels etrestaurants

1200 24Pointe de consommation aux heures des repas et augmentationde la demande de fin de journée en week-end. Faiblesaisonnalité

Autres secteurs 3800 de 20 à 27Habitat communautaire, sports et loisirs, équipements publics,partie de l’artisanat, et bâtiments liés à l’activité transport.Faible saisonnalité, peu de différence semaine/week-end, maisde fortes variations journalières

Tableau 10 : Consommations unitaires de l’éclairage dans le tertiaire en 1995Sources : (EDF), traitement et interprétation Inestene.▼

Consommation

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importantes entre les commerces et les bâti-ments d’enseignement, écarts dûs à des duréesd’utilisation très différentes des locaux, demême qu’à un développement important del’éclairage d’accentuation et de mise en valeurdans certains commerces. On notera parailleurs que des variations importantes exis-tent au sein d’un même sous-secteur ; ainsi,par exemple, les ratios de consommationobservés dans les immeubles de bureaux auxPays-Bas varient de 23 à 67 kWh/m2 selonl’âge des bâtiments alors que les duréesd’utilisation sont très proches (CEC, 1994).Il n’existe pas de données sur les duréesd’utilisation de l’éclairage dans le tertiaire, etmoins encore par branche. Les remarquesqualitatives sur la fréquentation des bâtimentssont donc les principaux éléments d’informa-tion utilisables, avec les ratios de consomma-tion, pour estimer les consommationsd’éclairage par sous-secteurs.

2 - Consommation globale du secteur tertiaire pour l’éclairage

Un moyen d’estimer les consommations del’éclairage dans le tertiaire consiste à estimerles surfaces chauffées par branche et à leurappliquer des ratios de consommation parunité de surface (Tableau 10).A titre d’illustration la part relative des diffé-rents sous-secteurs est indiquée au Tableau 11pour l’année 1995. Il est important de remar-quer que plus de 50% de ces consommationssont à attribuer aux seules branches desbureaux et du commerce. La consommationtotale du secteur tertiaire pour les usagesd’éclairage est alors de 21 TWh4.

Les autres secteursLa décomposition des consommations d’élec-tricité pour les usages d’éclairage comprenddeux autres secteurs, l’industrie et l’éclairagepublic. Ces deux secteurs sont d’importancerelative équivalente et consomment ensemble9 TWh, soit 23% de la consommation totaled’électricité pour l’éclairage. De même que dans le secteur tertiaire, lavariété des sources lumineuses utilisées dansl’industrie et pour l’éclairage public estimportante, l’incandescence n’occupantqu’une place relativement marginale.

1. Le secteur de l’industrie

La consommation d’électricité pour lesbesoins d’éclairage du secteur de l’industrie

était estimée à 4 TWh en 1990. La consom-mation en 1995 devrait être très proche decette valeur compte tenu de la faible dyna-mique de cet usage dans l’industrie.Dans l’industrie, les coûts d’exploitation del’éclairage (énergie) restent faibles au regarddes autres consommations d’électricité dusecteur, pour l’alimentation des moteurs oupour les usages thermiques notamment.L’utilisation des sources fluorescentes et àdécharge est principalement motivée par leurstrès longues durées de vie et la réductionconsécutive des coûts de maintenance(remplacement des lampes usagées). Parailleurs, le développement de la fluorescencen’a pas rencontré, dans l’industrie, les mêmesdifficultés que dans d’autres secteurs (le rési-

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dentiel en particulier) du fait de son rendu decouleur très spécifique5. Enfin, les exigencesmoins strictes en matière de qualité delumière, et la nécessité d’intensités lumi-neuses fortes pour certains usages ont permis,de même que dans l’éclairage public, l’utili-sation des lampes à décharge (Tableau 11).L’état du parc largement dominé par lessources à haute efficacité énergétique et lafaible importance relative des consommationsd’électricité pour les besoins d’éclairage fontpasser au second plan les préoccupationsd’amélioration du rendement lumineux dansce secteur. Des améliorations restent cepen-dant encore possibles, relativement limitées auniveau des sources, mais plus importantes ence qui concerne les luminaires et la valorisa-tion des apports de lumière naturelle.

2. L’éclairage public

L’éclairage public représente près de 12% dela consommation française, soit près de5 TWh en 1990. Les parcs installés par tech-nologies restent mal connus mais on saitqu’ils font une large place aux sources àdécharge à haute efficacité lumineuse dans laplupart des pays de l’OCDE (Tableau 12). Le choix des sources pour l’éclairage publicest dicté à la fois par des considérations d’effi-cacité lumineuse et de maîtrise des coûts demaintenance, avec des contraintes variables ence qui concerne la qualité de la lumière.Compte tenu de l’importance des dépensesénergétiques liées à l’éclairage public, laplupart des communes ont déjà engagé desprogrammes de rénovation des parcs poursubstituer les ballons fluorescents par dessources à décharge plus efficientes. Différentes sources sont utilisées, depuis leslampes au sodium (haute ou basse pression)jusqu’aux nouvelles lampes à induction, quiprésentent toutes des rendements lumineux etdes durées de vie très élevés (Chap. 2). Lesautres améliorations apportées à l’efficacitéénergétique concernent principalement lesrendements des luminaires et les systèmes demise en service automatique. Du fait de cette attention des collectivitéslocales, l’éclairage public est un secteur danslequel le rendement lumineux des sources estdéjà très élevé et qui présente des perspectivesrelativement faibles de maîtrise additionnelledes consommations énergétiques.

16

Etats Unis Italie Suède

Incandescence 20 15 16

Fluorescence 60 70 68

Décharge 20 15 16

Total 100 100 100

Etats Unis Italie Suède

Incandescence 5 15 2

Fluorescence 50 15 8

Décharge 45 70 90

Total 100 100 100

Tableau 11: Consommation d’électricité pour l’éclairagedans le secteur industriel (%)Source : (AIE, 1990)

Tableau 12: Consommation d’électricité pour l’éclairagepublic et autres applications dans le secteur public (%)Source : AIE, 1990▼

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L’examen des consommations d’éclairage pargrand secteur fait apparaître des parcs d’équi-pements très différenciés. Les exigences entermes de durée de vie, de puissance lumi-neuse, de qualité de couleur ou d’efficacitéénergétique, sont en effet très variables selonqu’il s’agit d’immeubles résidentiels ou debureaux, d’espaces industriels ou d’éclairagepublic. Ces critères de choix spécifiques ontnaturellement conduit au développement desources lumineuses très efficientes danscertains secteurs (industrie et éclairage public)et au maintien de sources moins performantesailleurs, dans le résidentiel notamment. Par ailleurs, au plan national, les secteurs rési-dentiel et tertiaire représentent 75% de laconsommation globale d’électricité pour l’usa-ge d’éclairage. De plus, l’usage éclairage occu-pe dans ces deux secteurs une place importan-te par rapport aux autres usages de l’électricité,alors qu’elle est faible dans l’industrie. C’estdonc principalement dans le résidentiel, et dansle tertiaire dans une moindre mesure, qu’exis-tent des enjeux de maîtrise des consommationsd’éclairage et qu’il faut envisager la diffusionde technologies efficientes. Un exercice de simulation réalisé à l’horizon2005 permet de juger de l’intérêt d’une accé-lération de la pénétration des technologiesefficientes dans ces deux secteurs, dans uneperspective de maîtrise des consommationsd’électricité. Pour cela, un scénario de réfé-rence a été construit qui correspond à l’évolu-tion tendancielle de la demande. Un scénarioalternatif fournit une estimation des quantités

d’électricité et la demande de pointe qui pour-raient être évitées, en ne considérant que lesseules technologies rentables.

1. La situation de référence

La consommation d’électricité pour l’éclai-rage en 1995 a été recomposée sur 4 secteurs(le résidentiel, le tertiaire, l’industrie etl’éclairage public) et 12 usages différenciés.La structure des parcs à été relativementsimplifiée afin de ne pas trop compliquerl’exercice avec des technologies marginales.Ainsi, les sources utilisées dans le résidentielse limitent à l’incandescence (150 et 100 et 60W), l’halogène standard et la fluorescence(tubes rectilignes et lampes compactes) répar-tis selon la nature des pièces utilisées. Demême, les technologies retenues dans letertiaire varient selon le sous-secteur consi-déré. Les consommations d’électricité pour l’éclai-rage ainsi reconstituées sont présentées auTableau 13.

Dynamique des consommationset perspectives de maîtrisede l’énergie d’éclairage

Consommation part

estimée en TWh en %

Secteur résidentiel 15 33

Secteur tertiaire/ E. public 26 58

Secteur de l’industrie 4 9

Total 45 100

Tableau 13 : Consommation estiméepar secteur - année 1995. Source : Inestene, 1996

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Le calage de ces consommations dans letemps à ensuite été effectué sur l’ensemble dela demande par rapport à la courbe de chargenationale. Ce calage fait apparaître une trèsforte participation de l’éclairage résidentielaux pointes du matin et du soir. La puissanceappelée à 20h pour les seuls usages d’éclai-rage représente ainsi 19,5% de la pointe natio-nale de 62 GW en 1995 (Graphique 1).

2. Les hypothèses de croissance

La demande d’éclairage en 2005 a été estiméeà partir des hypothèses générales suivantes : • poursuite de la croissance observée pour

les déterminants tels que le nombre deménages, les surfaces de bureaux, le PIBdans l’industrie,

• croissance globale des taux d’équipementsde 2% par an sur la période

• stabilisation des durées d’utilisation.La structure des ventes utilisée pour recons-truire la situation de référence est supposée nepas évoluer sur la période. La croissance de laconsommation résulte de la croissance desdéterminants socio-économiques (les surfaces,les ménages) et de l’évolution du nombre depoints lumineux par unité de surface ou parlogement. Ces hypothèses produisent unscénario tendanciel de croissance de lademande d’éclairage.

3. Le potentiel économique de maîtrise de l’énergie

Le potentiel économique de maîtrise de l’éner-gie est évalué à partir d’unscénario alternatif (scéna-rio “Efficacité énergé-tique”) au scénario ten-danciel dans lequel lestechnologies efficientesremplacent les sourcesconventionnelles dès lorsque cet investissement estrentable. Dans le cas dusecteur résidentiel, parexemple, les lampes fluo-rescentes compactes rem-placent les lampes à incan-descence lorsque celles-cisont utilisées plus de 2,5heures par jour, corres-pondant à un temps deretour de l’ordre de 3 ans(cas d’une substitutiond’une lampe incandescen-te de 100 W par une LFCde 20 W6 à un prix de110F).

18

Consommation (TWh) Gains (TWh)Tendanciel Efficacité

énergétiqueRésidentiel1995 14,7 14,7 02000 15,2 9,2 5,92005 15,6 4,9 10,6Tertiaire1995 26,1 26,1 02000 26,6 21,2 5,42005 26,9 15,6 11,6Industrie1995 4,1 4,1 02000 3,9 3,9 02005 3,8 3,8 0Total1995 44,8 44,8 02000 45,8 34,4 11,42005 46,5 24,4 21,9

Tableau 14 :Potentiels maximum de maitrise de la demande d’électricité pour l’éclairage.Source : Inestene, 1996.▼

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On obtient ainsi un potentiel économique demaîtrise de la demande d’énergie pour l’éclai-rage de l’ordre de 22 TWh, soit près de 6% dela consommation annuelle totale d’électricité(sur une prévision de demande de 455 TWh).Pour l’essentiel, ce potentiel tient à la substi-tution de l’incandescence par la fluorescencedans le secteur résidentiel, et à la généralisa-tion des ballasts électroniques dans le tertiaire.Les proportions finales de parc seraient alorsde l’ordre de 30% de lampes fluocompactes(essentiellement dans le résidentiel), et de30% pour des tubes fluorescents équipés deballasts performants en majorité dans letertiaire. Les éclairagesspécifiques (ambiance,valorisation de produits)restent présents dans labranche du commercenotamment, et le seuil derentabilité économiquelimite la pénétration desLFC à environ 3 lampespar ménage. Aucuneaction n’a été menéedans le secteur industriel.Cet exercice révèle, parailleurs, un autre intérêtmajeur de la démarchede MDE sur les consom-mations d’éclairage :l’impact sur les appels depuissance. Le graphique1 permet de situer lacontribution de l’éclai-rage à la demande depointe sur la journée-type la plus chargée del’année 1995. Dans lescénario “Efficacité éner-gétique”, l’économie depuissance réalisée en

2005 sur la pointe journalière (ensemble desusages) serait de 10% à 20 heures et de 6% à8 heures pour le mois de janvier (Graphique2). Pour les seuls usages d’éclairage, ce scéna-rio se traduirait par une réduction de plus de50% de la puissance appelée sur la pointe de20 heures. Bien entendu, nous verrons dans la suite dudocument qu’un potentiel économique necorrespond pas nécessairement à un potentield’économie d’énergie mobilisable, des préfé-rences individuelles pouvant conduire àadopter des sources moins efficientes même sice choix apparaît non-économique. Cette

0

10

20

30

40

50

60

70 GW

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 h

Eclairage Autre

0

10

20

30

40

50

60

70

80 GW

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 h

Graphique 1 : Place de l’éclairage sur la courbe de charge(janvier 1990)

Graphique 2 : Impact d’une action de MDE Eclairagesur la courbe de charge en 2005 (janvier)

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évaluation permet néanmoins de faire appa-raître les enjeux de la MDE dans l’éclairage,en considérant principalement la diffusion detechnologies plus efficientes dans le résiden-

tiel et le tertiaire. En comparaison, les autresusages électriques présentent des potentielsmobilisables plus limités (cf. Inestene, 1996).

20

Notes

1 Les informations quantifiées relatives aux consommations énergétiques de l’éclairage, globales et par secteur, nesont pas publiées de façon régulière. D’autre part, des sources distinctes conduisent souvent à des estimations deconsommation assez différentes du fait des incertitudes portant sur les parcs d’équipement ou les durées d’utili-sation (voir le rapport de l’Inestene pour l’Ademe “Analyse des potentiels d’économie d’électricité dans l’éclai-rage” de juillet 95). Pour cette raison, nous avons choisi de retenir ici une source unique mais fiable, même si elleest relativement ancienne.

2 L’éclairage public est ici intégré dans le secteur tertiaire. 3 Le parc réel de lampes est en France compris entre 10 et 40 points lumineux suivant le type de ménage considéré.

Les estimations de consommation dans le résidentiel sont réalisées en retenant une valeur moyenne de 13 lampesou équivalent lampes effectivement utilisées, les taux d’utilisation des autres points lumineux conduisant à desconsommations énergétiques relativement négligeables.

4 Elle était estimée à environ 24,5 TWh en 1991, l’éclairage public, consommant près de 4,5 TWh, inclus. 5 La dénomination “blanc industrie” s’appliquait ainsi à des tubes présentant une bonne efficacité énergétique mais

un piètre rendu de couleur. 6 L'équivalence utilisée ici (20W fluorescent = 100W incandescent) est relativement favorable à la fluorescence.

Certains auteurs recommandent de retenir une équivalence de 1 pour 4 qui permet de tenir compte des conditionsd'utilisation et du viellissement des lampes fluorescentes.

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Les sources lumineuses se répartissent en troisgrandes familles technologiques : les lampes àincandescence, les lampes fluorescentes et leslampes à décharge.Les premières émettent de l’énergie lumineusepar le biais d’un filament métallique porté àincandescence par la traversée d’un courantélectrique. Dans le second groupe intégrant leslampes fluorescentes et les lampes à décharge,la lumière est produite par la décharge d’un gazexcité par un courant électrique émis entre deuxélectrodes (phénomène que l’on peut comparerà celui de la foudre). Le rayonnement émis estdirectement visible pour les lampes à déchar-ge, alors qu’il résulte d’une transformation d’unrayonnement ultraviolet par le biais de poudresfluorescentes, pour les lampes fluorescentes. L’origine de l’éclairage à incandescence remon-te au 19ème siècle avec la mise au point parThomas Edison d’une lampe à filament de car-bone en 1879. L’apparition de la lampe à déchar-ge peut être située à peu près à la même époque,quant à la première lampe fluorescente, elle aété réalisée par A. Claude en 1936. Pendant cet-te période, la technologie a considérablementévolué. L’efficacité lumineuse de la lampes dela lampe d'Edison était de 1,5 lm/W, alors quecertaines lampes dépassent aujourd'hui150 lm/W.

Le progrès technique dans l’éclairage a faitévoluer les caractéristiques techniques dessources lumineuses sur trois axes principaux :accroissement régulier des performances éner-gétiques (Graphique 1), amélioration de laqualité de la lumière émise, et extension despossibilités d’utilisation (miniaturisation, élar-gissement des gammes de puissance, possibi-lités de faire varier la puissance d’une mêmesource, etc....). Cette dynamique caractérisel’évolution du secteur de l’éclairage depuis unsiècle et continuera certainement à orienter le

Technologieset efficacitéTechnologieset efficacité

C h a p i t r e 2

Les sources lumineuses

Les technologies d’éclairage et l’efficacité énergétique

Sodium Basse Pression

Sodium Haute Pression

Halogénures

Lampe fluorescenteBallon fluorescent

Tungstène halogène

Incandescence

200 lm.w-1

150

100

50

0

1930 1940 1970 1980 199019601950

Graphique 1 : Accroissement de l'efficacitélumineuse des sources Source : (Lux, 1992)

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changement technique dans les années à venir,notamment en ce qui concerne l’améliorationdes performances énergétiques.

1. Les lampes à incandescence

1.1 les lampes à incandescence standard

La lampe à incandescence standard se compo-se d’un filament de tungstène enfermé dans unecapsule de verre translucide vide ou remplied'une combinaison de gaz neutres. Lorsqu’il esttraversé par un courant électrique, le filamentest porté à incandescence et émet un rayonne-ment visible à dominante rouge (températurede couleur : 2700 °K). Ces lampes assurent aujourd’hui la quasi tota-lité des besoins d’éclairage dans le résidentiel,et une partie importante des besoins dans letertiaire. Elles sont disponibles dans unegamme de puissance très étendue (de

quelques watts jusqu’à plusieurs centaines dewatts), avec des culots standards à vis oubaïonnette, et dans de multiples formes etapparences (claire, dépolie, opale, carrée,globe, flamme, etc.). S’agissant d’un produitbanalisé, leur prix de vente est très peu élevé,de l’ordre de quelques francs pour lesampoules standard à quelques dizaines defrancs pour les ampoules décoratives. De nombreuses améliorations ont été apportéesà la lampe à incandescence depuis la lamped’Edison (tungstène, double spiralage du fila-ment, introduction de gaz inertes,...) qui ontamélioré sa durée de vie et fait passer son effi-cacité lumineuse de 1-2 lm/W à 10-15 lm/W.La résistance du filament à l’évaporation ne per-mettait pas d’aller au delà de cette limite, uneaugmentation de la température étant nécessai-re pour atteindre une plus grande efficacité maiselle se traduisait par une réduction simultannéede la durée de vie. L’introduction des cycleshalogènes a permis de contourner cette doublecontrainte et d’accroître les performances lumi-neuses et la durée de vie des lampes.

1.2 Les lampes tungstène-halogènes

Les lampes tungstène-halogènes sont des lampesà incandescence dont le filament fonctionne àplus haute température sans entraîner une accé-lération de l’évaporation grâce à l’introductionde composés halogènes qui permettent la régé-nération du filament en continu. Le cycle halo-gène présente un double avantage : • un accroissement de la température de

fonctionnement du filament donc uneamélioration du rendement lumineux (20 -25 lm/W),

• une réduction de l’évaporation du filamentdonc un accroissement de la durée de viede la lampe avec maintien desperformances (2000 heures environ)

22

◗Efficacité lumineuse :

rapport entre le flux lumineux produit et la puissance élec-trique absorbée, exprimée en lumen par watt. ◗Température de couleur :

caractérise la couleur apparente des sources de lumières.Exprimée en Kelvins, elle varie de 2500 °K à 7500 °K. Lessources de lumière chaudes (tirant sur le jaune-rouge) ontune température de couleur basse, les couleurs de teintefroide (bleu-vert) ont une température de couleur élevée : • teintes chaudes (lumière jaune/rouge) : < 3300 K• teintes intermédiaires : 3300 < TC < 5300 K• teintes froides (lumière bleu/vert) : > 5300 KLes sources à incandescence ont une température decouleur située entre 2400 et 2700 °K◗ Indice de Rendu de Couleur (IRC) :

variant de 0 à 100, il indique l’aptitude d’une lampe à resti-tuer l’aspect coloré habituel des objets éclairés par réfé-rence à une lumière de même température de couleur. IRC > 90 : excellent rendu de couleur80<IRC<90 : bon rendu de couleur60<IRC<80 : rendu de couleur modéréIRC<60 : faible ou très faible rendu de couleur

Encadré 1 : Lexique▼

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T E C H N O L O G I E S

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L’augmentation de latempérature de fonction-nement du filament setraduit aussi par unemodification de latempérature de couleur,et une lumière plusblanche que l’éclairageclassique à incandes-cence.A l’origine ces lampesn’étaient disponiblesqu’en deux standards : les halogènes“crayons” (basse tension/forte puissance) quiassociés à des luminaires de forte puissance etmodulable, ont popularisé l’éclairage halo-gène dans le secteur résidentiel, et les lampeshalogènes très basse-tension (TBT) de petitetaille utilisées en éclairage d’accentuation.L’une et l’autre nécessitaient des luminairesspécifiques, pour des raisons de sécurité oupour l’intégration de l’alimentation. Depuispeu, les lampes halogènes sont disponiblesavec des culots standards (lampes halogènes àdouble enveloppe) et peuvent se substitueraux ampoules à incandescence classiques. Enfin, pour être complet sur ce chapitre, ilconvient de mentionner les recherches portantsur la mise au point d’une nouvelle lampe àincandescence (probablement de type halo-gène) dont les performances énergétiquesseraient au moins de 30% supérieures à cellesde l’incandescence, la durée de vie de l’ordrede 3000 heures, pour un prix qui resterait dumême ordre de grandeur que celui des lampeshalogènes (N. Borg, 1996).

2. Les lampes fluorescentes

2.1 les tubes fluorescents

Le principe de l’éclairage fluorescent est celui

de la décharge dans une vapeur de mercuretraversée par un courant électrique, déchargeproduisant un rayonnement peu visible princi-palement situé dans l’ultraviolet. Une poudreluminescente située sur l’enveloppe trans-forme ce rayonnement UV en lumière visible.Pour fonctionner, les tubes fluorescents néces-sitent un appareillage complémentaire (starter,ballast) contenu dans le luminaire qui permetd’amorcer et d’entretenir la décharge.Les tubes fluorescents ont une efficacité lumi-neuse très supérieure à celles des lampes àincandescence (50 - 90 lm/W) et une durée devie de l’ordre de 10 000 heures. La qualité de la lumière produite dépendessentiellement des poudres fluorescentesdéposées sur l’enveloppe. Les premièrespoudres permettaient d’atteindre une bonneefficacité énergétique mais au détriment de laqualité de la lumière produite, ce qui a orientél’éclairage fluorescent vers les usages ou seulel’intensité lumineuse importait (industrienotamment). Des progrès sensibles ont étéenregistrés dans ce domaine depuis la fin desannées 70, avec la mise au point de poudres àtrois bandes et la diminution du diamètre destubes, qui permettent d’atteindre aujourd’hui100 lm/W, sans que ces progrès se fassent audétriment de la qualité de la lumière. Les tubes fluorescents sont disponibles dans

Incand. stand. Halogène Halogène TBT

100 W 100 W 50 W3

Flux nominal (lm) 1350 1600

Efficacité lumineuse (lm/W) 13,5 16 20 - 22

Durée de vie (heures) 1000 2000 3000

Température de couleur (°K) 2720 2830 3100

Indice de Rendu de Couleur 100 100 100

Tableau 1 : Comparaison des lampes à incandescence standard et halogènesSource : Lux N°154

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plusieurs qualités, principalement, les tubes“de luxe” à rendu de couleur élevé (IRC supé-rieur à 85) dont l’efficacité lumineuse estproche de 60 lm/W et les tubes “écono-miques” dont le rendement dépasse 80 lm/Wmais pour un IRC situé entre 50 et 85. Cesnouvelles caractéristiques autorisent enthéorie un élargissement des utilisations del’éclairage fluorescent vers les locauxtertiaires et même le résidentiel. Deuxcontraintes peuvent cependant limiter la diffu-sion des tubes fluorescents dans ces deuxsecteurs, l’héritage des premiers tubes àlumière “froide” (antérieurs aux progrès desannées 70) et les contraintes liées aux lumi-naires (encombrement des tubes et intégrationdes starter et ballasts).

2.2 Les lampes fluorescentes compactes

La lampe fluorescente compacte (LFC) ou lam-pe basse-consommation fonctionne selon lemême principe que les tubes fluorescents rec-tilignes. Elle bénéficie de ce fait des caracté-ristiques propres à l’éclairage fluorescent, effi-cacité lumineuse (40 - 60 lm/W) et longue duréede vie (environ 8 000 heures), avec deux avan-tages considérables sur les tubes fluorescents :

- la compacité,- l’intégration des starter et ballast dans le

culot de la lampe.

Ces deux dernières caractéristiques permettentde remplacer une lampe à incandescence parune LFC sans modification du luminaire ou del’alimentation électrique, et ainsi améliorersensiblement l’efficacité lumineuse : une LFCde 20 W produit un flux lumineux de 1200lumens comparable à celui d’une ampoule àincandescence de 80 - 100 W.On distingue deux grandes familles de LFC, leslampes de substitution et les lampes d’intégra-tion. Les lampes de substitution sont conçuespour remplacer des lampes à incandescence,principalement dans le secteur résidentiel. Ellesprésentent un culot identique à celui des sourcesà incandescence (vis ou douille) et intègrent lessystèmes d’allumage nécessaires à leur fonc-tionnement. Les lampes d’intégration à ballastséparé sont destinées prioritairement au secteurtertiaire, et permettent de remplacer le seul tubeen fin de vie. La lampe ne comprend qu’un tubefluorescent qui s’adapte directement sur le lumi-naire par le biais d’un culot spécifique, le bal-last étant intégré dans le luminaire.Les premières LFC ont été commercialisées en

Europe par Philips en1980. Depuis, elles ontbeaucoup évolué ; les pre-mières lampes étaientvolumineuses et lourdes4,et nécessitaient plusieursminutes pour atteindre leurpleine puissance, avec par-fois des phénomènes descintillement. L’encom-brement des lampesactuelles a été sensible-ment réduit de telle sortequ’une partie des pro-

24

Incandescence Philips SL Philips PL élec.

standard LFC (1980) LFC(1995)

Puissance (W) 75 18 15

Eff. lumineuse (lm/W) 13 50 60

IRC 100 85 85

Temp. de couleur (°K) 2600 3000 2700

Longueur (mm) 105 175 160

Diamètre (mm) 60 64 38

Poids (g) 420 87

Tableau 2 : Comparaison des caractéristiques des lampes à incandescencestandard et LFC. Source : Lux et catalogue Philips▼

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blèmes de compatibilité avec les luminairesexistants devrait disparaître. De même l’intro-duction des ballasts électroniques en rempla-cement des ballasts électromagnétiques a amé-lioré les performances globales, réduit le poids,diminué le délai d’allumage et supprimé les phé-nomènes de scintillement (Tableau 2). Les ballasts électroniques ainsi que les progrèssur les poudres fluorescentes ou la miniaturi-sation des tubes sont des éléments décisifs desprogrès techniques enregistrés sur les LFCdepuis 15 ans, même si les premiers ont susci-té certaines inquiétudes auprès des compagniesd’électricité (cf. encadré 2). D’autres amélio-rations sont théoriquement encore possibles quipourraient placer à terme les LFC dans une pla-ge d’efficacité lumineuse de 70 à 90 lm/W déjàatteinte pour les tubes rectilignes.Il convient enfin de signaler l’apparition il y aquelques mois de la lampe à induction dont ladiffusion est encore confidentielle mais quipourrait constituer une voie de développementprometteuse de la famille des lampes fluores-centes. Du fait de l’absence d’électrodes, ladurée de vie de la lampe à induction peut êtresensiblement allongée (les constructeursannoncent 10 000 heures), et surtout, laconception de l’ampoule ne nécessite plusl’utilisation d’un tube plus ou moins miniatu-risé et peut donc se rapprocher de celle del’ampoule à incandescence5. Seuls, General Electric et Philipscommercialisent pour l’instant les lampes àinduction, en très faibles quantités et pour desusages très ciblés6. Cette lampe pourraitbénéficier d’un avantage sur la LFC par lapossibilité de s’affranchir des contraintesd’encombrement, mais sa diffusion seheurtera probablement aux mêmes difficultés(appréciations des consommateurs sur laqualité de la lumière fluorescente) avec unhandicap de prix encore très important.

◗ Certaines compagnies d’électricité se sont inquiétées des

conséquences sur les réseaux électriques d’un dévelop-

pement important des LFC. Le problème se pose pour les

lampes à ballast électronique qui peuvent présenter des

facteurs de puissance de 0,5 à 0,6, et de forts courants

harmoniques.

◗ Courants harmoniques et mauvais facteurs de puissance

liés à la présence d’équipements électroniques ont notam-

ment pour conséquence d’imposer un surdimensionne-

ment de certaines installations (lignes et transformateurs

par exemple). De ce fait, ils sont réglementés par des

normes mais celles-ci ne concernent que les équipements

dont la puissance unitaire est supérieure à 25 W, donc pas

les LFC.

◗ Les problèmes de qualité de courant liés aux LFC sont

aujourd’hui considérés comme mineurs compte tenu de

leur faible diffusion, mais ils pourraient s’aggraver dans

une hypothèse de généralisation des LFC pour les usages

domestique et tertiaire, surtout si celle-ci était accompa-

gnée d’une croissance explosive de l’électronique dans

les usages grand public.

◗ Des techniques existent qui permettent de limiter l’émis-

sion d’harmoniques et augmenter le facteur de puis-

sance ; certaines LFC présentent des taux d’émission

d’harmoniques très réduits et des facteurs de puissance

supérieurs à 0,9, mais, les industriels qui redoutent que

ces solutions ne se traduisent, au moins dans un premier

temps, par une augmentation du prix des lampes et un

ralentissement de la diffusion, ne souhaitent pas pour

l'instant les intégrer de façon systématique.

◗ Signalons qu’aux Etats Unis, des compagnies d’électricité

sensibles à cette question n’ont pas souhaité s’engager

dans un programme de MDE visant à promouvoir la diffu-

sion de LFC standard du fait des conséquences sur le

réseau. Elles ont par contre organisé un programme de

“procurement” pour accélérer la mise au point de LFC

possédant un meilleur facteur de puissance, qui ont été

ensuite diffusées dans le cadre d’un programme de MDE.

◗ Des normes à venir en 1997 pourraient réglementer les

facteurs de puissance et taux d’harmoniques des futures

LFC. La fixation des niveaux imposés fait l’objet de négo-

ciations avec les industriels.

Encadré 2 : LFC et qualité de courant ▼

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3. Les lampes à décharge

Les lampes à décharge se répartissent en deuxgrandes familles, la décharge basse pression àlaquelle appartiennent les lampes fluorescentes,et la décharge haute pression qui sera décriteici. La distinction entre les deux familles tientau fait que dans la décharge haute pression, lerayonnement émis par le gaz contenu dansl’ampoule se situe pour l’essentiel dans le visible,et qu’il ne nécessite donc pas de conversion parle biais de poudres luminescentes8. Les lampes à décharge à haute pression, quel’on appellera lampes à décharge (HID enanglais), sont les sources qui présententaujourd’hui les plus grandes efficacités lumi-neuses (80 - 100 lm/W), exception faite deslampes au sodium basse pression. Quoi que dis-ponibles dans une gamme de puissance de plusen plus étendue, les lampes à décharge sont pourl’instant encore destinées aux applications quirequièrent de fortes (ou très fortes) puissanceset elles imposent certaines contraintes en matiè-re d’alimentation électrique, montée en puis-sance, réallumage, sécurité, etc. Malgré ces caractéristiques qui en limitent l’usa-ge à des applications spécifiques9, les lampes àdécharge sont évoquées ici car des progrèsrécents rendent possible ou envisageable uneextension progressive vers les applications deplus faibles puissances, compatibles avec lesutilisations dans le résidentiel et le tertiaire.

3.1 Les lampes à vapeur de mercure

Les lampes à vapeur de mercure (aussi appelésballons fluorescents) fonctionnent selon un prin-cipe semblable à celui des tubes fluorescents,mais la vapeur de mercure est sous une pres-sion élevée. Une partie du rayonnement est émisdirectement par le gaz et une autre par l’inter-médiaire des poudres fluorescentes.

26

La plupart des lampes à décharge contiennent du mercure,notamment les lampes à vapeur de mercure, les lampes auxhalogénures métalliques, les lampes au sodium et bienentendu les tubes fluorescents rectilignes et les lampesfluorescentes compactes. Par contre, les lampes à incandes-cence et halogènes ne contiennent pas de mercure.

Compte tenu du développement actuel du marché des LFC,les quantités de mercure concernées sont encore relative-ment peu importantes. En Europe, le mercure contenu dansles LFC représente 5% des quantités présentes dansl’ensemble des sources lumineuses (E. Mills & M.A. Piette,1993). Le risque pouvant devenir plus important dans unehypothèse de généralisation de l'usage des LFC, différentessolutions sont explorées par les industriels et les pouvoirspublics.

La quantité de mercure contenue dans une LFC est del’ordre de 5 mg et elle est limitée à 10 mg dans les tubesrectilignes pour l’obtention du label écologique européen. Latendance est à une nette diminution (réduction par unfacteur deux à trois dans les dernières décennies pour leslampes fluorescentes - op. cité). Certains fabricants tels queOsram proposent d’ores et déjà des tubes rectilignes àfaible contenu en mercure ainsi que des lampes à déchargesans mercure.

Dans l’immédiat, le contenu en mercure des lampes fluores-centes est encore susceptible d’induire des impacts négatifssur l’environnement, notamment dans les pays où lesdéchets sont incinérés7. Les lampes contenant du mercuresont ainsi considérées comme déchets à risques danscertains pays européens (Suisse, Pays Bas, Autriche,Belgique) et nécessitent des filières de collecte et de traite-ment spécifiques. La proportion des lampes ainsi récupé-rées serait supérieure à 50% aux Pays Bas et proche de 70%en Suisse (E. Mills, 1993).

Les coûts de recyclage sont très variables selon le type delampe considéré (de l’ordre de 1,5 $ pour une LFC) maislargement supérieurs à la valeur du mercure récupéré. Dansplusieurs pays, des systèmes de taxes sont instaurés dontune partie est remboursable en fin de vie et l’autre est utili-sée pour couvrir le coût du traitement.

De manière transitoire, il existe des solutions techniquespermettant de gérer le problème de l’élimination du mercurecontenu dans les lampes. La solution définitive ne peuttoutefois provenir que des industriels eux-mêmes, éventuel-lement avec l’appui des pouvoirs publics (programmes deR&D ou de “procurement”), avec la réduction progressive ducontenu en mercure des lampes à décharge.

Encadré 3 : éclairage fluorescent et contenu en mercure ▼

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Ces sources ont une durée de vie importante,mais une efficacité lumineuse limitée (40 à60 lm/W). Elles sont disponibles dans unegamme de puissance de 50 à 1000 W, et prin-cipalement destinées à l’éclairage public exté-rieur. Du fait de la concurrence des autressources à décharge (iodures métalliques etsodium) les lampes à vapeur de mercureapprochent aujourd’hui de l’obsolescence.

3.2 Les lampes aux halogénures métalliques

Les lampes aux halogénures métalliques utili-sent la technologie des lampes à décharge aumercure mais avec des performances amélio-rées provenant de l’addition de composéshalogènes (iodures). Ceux-ci entraînent uncycle de régénération qui permet d’obtenir desquantités et qualités de lumière supérieures àce que produirait le mercure seul. L’efficacité lumineuse des lampes aux halogé-nures métalliques est de l’ordre de 80 à100 lm/W, pour des gammes de puissancecourantes situées entre 250 et 1000 W. Denouvelles lampes de faible puissance sontapparues récemment (moins de 100 W etjusqu’à 35 W) principalement destinées àl’éclairage d’accentuation (vitrines, magasins,salles d’exposition), qui peuvent laissersupposer une diffusion ultérieure en directiondu tertiaire et résidentiel en complément dessources incandescentes ou halogènes.

3.3 Les lampes au sodium haute-pression

Les lampes à vapeur de sodium présentent uneefficacité lumineuse extrêmement élevée, lemaximum étant atteint avec le sodium basse-pression (près de 200 lm/W) pour un rayonne-ment monochromatique jaune. En accroissantla pression de vapeur, on obtient une très netteamélioration du rendu de couleur, mais au

détriment de l’efficacité lumineuse. A haute pression, le maximum d’efficacité(100 - 120 lm/W) est obtenu pour un IRC del’ordre de 20, les lampes à décharge couram-ment utilisées en éclairage extérieur ont uneefficacité de 90 lm/W pour un IRC de 60, etles nouvelles lampes “blanches”, un IRCsupérieur à 70 mais au prix d’une efficacitélumineuse qui devient inférieure à 60 lm/W.Elles sont en revanche disponibles dans defaibles puissances (moins de 100 W) etpeuvent constituer une source de substitutionpour l’incandescence ou l’halogène maisuniquement pour l’instant en usage profes-sionnel.

Lampes IRC Efficacité Durée de vielumineuse économique(lm/W) (heures)

IncandescenceStandard 100 10 - 15 1000Tungstène halogèneBT 100 15 - 20 2000TBT 100 15 à 25 2000 - 4000FluorescenceTube rectiligneStandard 60 - 75 50 - 85 8000IRC amélioré >90 50 - 65Haut rendement 85 70 - 90 8000LFCBallast magnétique 85 50 8000Ballast électronique 85 45 - 65 8000A déchargeHalogénures métal. 70 - 95 65 - 100 6000Vapeur de mercure HP 30 - 60 40 - 60 20000Sodium HP

Standard 20 80 - 130 20000IRC élevé 65 60 - 95 15-20000

Sodium BP monoch. 100 - 200 12000

Tableau 3 : Caractéristiques techniquesdes sources lumineuses

Source : notices techniques fabricants▼

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L’efficacité énergétique d’une installationd’éclairage dépend de différents facteurs. Lerendement des sources lumineuses qui lacomposent en est un élément important, maisla performance des autres composants telsque les luminaires et les ballasts, ne doit pasnon plus être négligée. De plus, lescomposantes d’une installation d’éclairagepeuvent être individuellement performantessans constituer pour autant une réponseefficace à un besoin d’éclairage. Il faut pourcela que le système d’éclairage valorise aumieux les apports de lumière naturelledisponible, qu’il tienne compte de la nature etde la localisation des tâches à accomplir(intensité lumineuse, choix entre des sourceslocalisées ou générales), et qu’il s’adapte auxconditions d’occupation des locaux (horloges,détecteurs de présence).Ainsi, la conception ou la rénovation d’uneinstallation d’éclairage dans une perspectived’amélioration du confort visuel et demaîtrise des dépenses énergétiques relèved’une approche globale qui débute parl’analyse des besoins d’éclairage, maximiseles apports de lumière naturelle, adapte lenombre et l’intensité des sources lumineusesà la fonction, optimise l’efficacité desdifférents composants du système, etéventuellement améliore la gestion desapports de lumière artificielle par le biais desystèmes de programmation ou de détection.Nous présentons ci-après quelques uns desmoyens techniques permettant d'améliorerl'efficacité énergétique d'une installationd'éclairage.

1. La gestion des apports de lumière ou l’éclairage intelligent

L’amélioration des performances énergétiquesde l’éclairage, particulièrement dans lessecteurs industriel et tertiaire, est liée à l’intro-duction de nouvelles sources lumineuses plusefficientes, mais aussi à une meilleure utilisa-tion des sources existantes. Trois approches complémentaires permettentd’atteindre ce résultat :- optimiser les apports de lumière naturellepour retarder le recours aux sources artifi-cielles, par la conception architecturale,l’amélioration des systèmes d’occultation desouvertures, la possibilité de moduler lesapports solaires, etc. - adapter les puissances lumineuses utilisées àla quantité de lumière réellement nécessaire,en introduisant des systèmes qui permettentde réduire la puissance des sources lumi-neuses, par exemple, ou en réduisant la puis-sance des sources centrales au profit desources localisées de moindre puissance.- réduire les apports de lumière artificiellelorsque l’occupation des locaux ne le néces-site pas, en recourant notamment aux horlogeset systèmes de programmation par zones, auxdétecteurs automatiques de présence ou auxvariateurs crépusculaires,... Dans les secteurs industriel et tertiaire, où unepartie de la fonction éclairage est déjà assuréepar des sources lumineuses efficientes (fluo-rescence ou décharge à haute intensité), leséconomies d’énergie à attendre de l’introduc-tion de nouvelles sources sont moins impor-tantes que dans le résidentiel. Les gains

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La MDE dans l'éclairage :une approche globale

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enregistrés récemment sur les tubes fluores-cents rectilignes (diminution du diamètre) etla généralisation des ballasts électroniquesoffrent néanmoins des perspectives impor-tantes sur la fluorescence. La systématisationde démarches globales de la fonction éclairageintégrant apports de lumière naturelle, adapta-tion aux besoins des utilisateurs et à l’occupa-tion des locaux, constitue l’autre voieprometteuse pour ces deux secteurs.

2. Les luminaires

Les luminaires jouent plusieurs rôles dans lafonction éclairage : support pour l’alimenta-tion électrique et pour la lampe, protection del’utilisateur contre le rayonnement direct,orientation / concentration du flux lumineuxproduit par la source, et bien entendu, un rôleesthétique. Les performances de la source lumineuse oudu système d’alimentation ne déterminent passeules l’efficacité d’un système d’éclairagequi dépend de la quantité de lumière finale-ment disponible. Le luminaire dans lequel estinstallé la source lumineuse participe doncdirectement à l’efficacité de l’ensemble etnotamment : - la forme de l’abat-jour qui oriente et réflé-chit la lumière émise par la source (souventprévus à l’origine pour des ampoules à incan-descence mais non optimisés pour les LFC,par exemple)- la position de l’ampoule dans le systèmed’éclairage (l'orientation des ampoules dansles lampes à poser est peu favorable aux LFCqui diffusent principalement vers le haut). - la plus ou moins grande transparence desmatériaux utilisés pour diffuser le flux lumi-neux (verres plus ou moins dépolis, plas-tiques) qui influe sur la quantité de lumièretransmise.

Pour autant, les rendements des luminairessont peu pris en compte dans les secteursindustriel et tertiaire, et ce critère est a peuprès totalement absent des cahiers des chargesdes luminaires à destination du résidentiel. Des recherches concernant les luminaires dansle résidentiel ou le tertiaire visent notammentà adapter ceux-ci aux contraintes d’encombre-ment posées par les LFC, ou à l’optimisationdes réflecteurs compte tenu de la répartitionspécifique de la lumière. L’industrie du lumi-naire étant très atomisée et principalementconstituée de PME, la mobilisation desacteurs dans ce secteur sur des questionsd’efficacité énergétique est difficile. Onobserve néanmoins que des produits nouveauxspécifiquement conçus pour les LFC appa-raissent sur le marché du luminaire à destina-tion des entreprises et des collectivités.

3. Les ballasts électroniques

La fonction du ballast est d’initier la déchargedans un tube fluorescent puis de la stabiliseren limitant le courant qui traverse la lampe.La plupart des ballasts en fonctionnement sontde type “électromagnétique”, mais l’appari-tion de ballasts électroniques (à hautefréquence) a permis d’améliorer encore lesperformances globales de l’éclairage fluores-cent. Les ballasts électroniques fonctionnent à trèshaute fréquence et de ce fait supprimentcertains désagréments observés avec lesballasts électromagnétiques (délai d’allumage,bourdonnement, papillotements) et réduisentconsidérablement le poids des LFC. Mais leprincipal intérêt réside dans la diminution dela consommation spécifique du ballast. Unballast électronique a une consommationpropre de 4 ou 5 W, contre 10 W pour unballast électromagnétique, il peut donc induire

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une diminution de la consommation de lalampe de l’ordre de 20%. Par ailleurs, la duréede vie des lampes est améliorée, de même quela tenue du flux lumineux dans le temps. L’intérêt des ballasts électroniques est mani-feste pour les LFC qui en sont aujourd’huimajoritairement équipées, mais aussi pour lestubes fluorescents rectilignes très largementrépandus dans les locaux de bureaux ou legrand tertiaire et qui fonctionnent encore

essentiellement sur des ballasts électromagné-tiques. Autre avantage des ballasts électro-niques, ils permettent d’envisager lacommercialisation de LFC (et plus générale-ment d’éclairage fluorescent) équipées devariateurs de lumière.

30

Notes

1 A titre de comparaison, si le moteur à explosion avait progressé de la même manière, il serait aujourd’hui possiblede parcourir 500 km avec 1 litre d’essence (P. Lemaigre-Voreaux ,1979).

2 L’IRC des sources à incandescence est de 100 parce que le rayonnement émis par la source est continu surl’ensemble du spectre, ce qui permet une restitution de la totalité des couleurs, même si la lumière est très chaude.En revanche, l’IRC des sources fluorescentes est en général faible, non pas parce que la lumière serait plus“froide”, mais parce que le spectre est discontinu. Il est possible de créer une ambiance “chaude” avec des sourcesfluorescentes, même si l’IRC reste faible.

3 Ces lampes sont alimentées en très basse tension (12 V) et nécessitent un transformateur.4 Si la LFC est théoriquement concue pour remplacer instantanément une ampoule à incandescence, son volume

plus important peut entraîner des incompatibilités au niveau des luminaires (problèmes d’esthétique voir incom-patibilité totale).

5 La lampe Genura commercialisée par General Electric en 23 W présente une efficacité lumineuse légèrement infé-rieure à celle des LFC (50 lm/W) mais un encombrement comparable à celui d’une ampoule à incandescence stan-dard (h = 127 mm contre 116 mm pour l’équivalent en incandescent).

6 Son prix élevé de l’ordre de 300 ou 400 FF réserve la lampe à induction pour l’instant aux applications où la trèslongue durée de vie est considérée comme essentielle, par exemple, dans les endroits d’accès difficile imposantdes coûts de remplacement élevés.

7 Les sources d’énergie fossile contiennent aussi du mercure en plus ou moins grande quantité. En conséquence, laconsommation d’électricité des ampoules à incandescence peut, dans les pays où la production d'électricité estmajoritairement d'origine fossile (ce qui n'est pas le cas en France), produire des quantités de mercure comparablesà celles de la fluorescence (Mills, 1993).

8 Pour être complet, il faut ajouter à la famille des lampes à décharge basse pression, les lampes au sodium quiproduisent un rayonnement directement visible mais monochromatique et situé dans le jaune. Compte tenu de leurmauvais rendu de couleurs, ces lampes sont uniquement utilisées en éclairage routier. Leur efficacité est passéede 50 lm/W au début des années 1930 à près de 200 lm/W aujourd’hui.

9 Exemples d’utilisations courantes pour les sources à décharge : éclairage routier ou urbain, installations sportives,halls industriels ou d’exposition, centres commerciaux, illumination extérieure de bâtiments, etc.

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L’analyse des comportements des acteursautour de la LFC doit permettre de révéler lesatouts et les contraintes d'une diffusion soute-nue de ce type de lampes en France. Nouscommencerons par décrire le contexte concur-rentiel dans lequel évoluent les industriels del’éclairage et le rôle que peut jouer l’innova-tion technologique à cet égard. La production

des lampes étant regroupée à l’échelle régio-nale (Europe y compris Europe Centrale,Amérique du Nord, Amérique du Sud, Japon,etc.), l’analyse des stratégies des producteursintégrera une forte dimension internationale.En revanche, les comportements des distribu-teurs et des consommateurs peuvent êtreanalysés à l’échelle nationale.

Offreet comportementOffreet comportement

C h a p i t r e 3

L'offre de produits d'éclairage et les comportements des acteurs

Analyse de l’offre de LFC

1. L’industrie mondiale des lampes :un oligopole mondial

L’industrie des lampes est une industrie trèsfortement concentrée autour d’un nombrelimité d’acteurs (oligopole) dont les princi-paux sont General Electric Lighting (GEL),Philips Lighting, et Osram (Cf. encadré 1). Ilsconstituent le “cœur” de l’oligopole. La“frange” regroupe quant à elle de nombreusesentreprises nationales dont les capacités finan-cières, technologiques et innovatrices sontmoins importantes que celles des firmes quicomposent le coeur. Certaines firmes de la

frange peuvent avoir une taille significative ouadopter des stratégies offensives pouraccroître leur part de marché : Panasonic ouSylvania Lighting International sont les firmesles plus représentatives de ce comportement.Le chiffre d’affaires mondial de l’industriedes lampes est supérieur à 200 milliards defrancs par an, hors éclairage pour les véhi-cules. Les luminaires et les lampes assurent75% de ce chiffre d’affaires. Concernant lesegment des LFC, le volume mondial est de240 millions d’unités pour 1995 (IAEEL,3/96), soit un chiffre d’affaires supérieur à 2milliards de francs.

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2. Caractéristiquesdu marché des lampes

Le marché des lampes connaît desévolutions significatives et contras-tées. Il se caractérise notamment parune double dynamique : d’une part,la diminution régulière des ventes delampes classiques (incandescence) etd’autre part l'apparition d'un nombrecroissant de nouveaux produits(halogènes et fluorescence). Depuis le début des années quatre-vingt dix, on observe une érosion envolume des ventes de lampes, toutescatégories confondues (Cf. le gra-phique 1 pour la France). D’autre part,la technologie de l’incandescence stan-dard offre peu de possibilité d’inno-vation si bien que l’essentiel de laconcurrence porte sur les prix, entraî-nant une baisse des marges. En réac-tion à ce double phénomène, les pro-ducteurs se sont efforcés de réorienterle marché sur des produits innovantset à forte valeur ajoutée pour mainte-nir ou accroître leurs marges. Onobserve ainsi que le volume de lampesvendues en 1995 régresse à 84, pourun indice 100 en 1990, alors que lechiffre d’affaires passe lui à 116. Pour maintenir le marché en valeur,les producteurs repositionnent leursgammes sur des produits à forte valeurajoutée (Graphique 2). Les produitsissus de la technologie incandescen-ce traditionnelle (lampes standard,flammes et sphériques) représententencore 65% des ventes en volume,mais ne participent plus qu’à 31% desventes en valeur. A l’inverse, les halo-gènes et les LFC, n’occupent respec-

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Philips Lighting

Philips Lighting est le leader mondial de l'éclairage. Il détientenviron 50% des parts de marché en Europe, 36% sur lecontinent nord américain, et 14% dans le reste du monde.

Philips Lighting représente, en 1994, 12% des activités dugroupe Philips. Depuis le début des années quatre-vingt,Philips a participé à la concentration du secteur de l'éclai-rage en procédant à de nombreuses acquisitions, depuisl'achat de la Compagnie des lampes (1982), jusqu'au rachatrécent de l'activité éclairage d'AEG en passant par celui del'entreprise polonaise Polam Pila. Philips a également déve-loppé des joints venture avec Westinghouse Lamps, KonoSylvania et EBT China principalement.

General Electric Lighting (GEL)

GEL détient plus de 50% des parts de marché aux Etats-Unis.

En Europe, GEL qui ne représentait que 2% du marché en1988, développe une stratégie offensive pour atteindre 30%des parts de marché européennes à l'horizon 2000. En 1989,la décision a été prise de constituer un outil industriel enEurope. Cette stratégie se traduit par le rachat duTchécoslovaque Tungsram, du Britannique Thorn Emi, del'Italien Sivi, et de l'Allemand Linder Licht. Les investisse-ments de cette première phase se sont élevés à 750 millionsde dollars.

La phase suivante consiste à regrouper la logistique auniveau européen. L'année 1994 voit la construction d'uncentre logistique près de Metz pour approvisionner laFrance, l'Allemagne, le Bénélux, la Suisse, l'Italie etl'Autriche. La dernière phase du développement de GEL enEurope porte sur la baisse des prix dans la grande distribu-tion. Cette politique passe par l'établissement d'accordsd'exclusivité de distribution avec les grandes centralesd'achat.

Osram

Filiale à 100% du géant allemand Siemens, Osram réalise86% de son chiffre d'affaires à l'exportation (46% enAmérique du Nord, 41% en Europe, 6% en Amérique du Sud,6% en Asie et 1% dans le reste du monde). Pour l'année1995, les bénéfices après impôts se sont élevés à 760millions de francs.

La stratégie annoncée vise un renforcement des ventes horsde l'Europe avec une attention portée sur les marchés asia-tiques. L'objectif est de réaliser 90% du CA à l'exportation enl'an 2000 et de faire passer le chiffre d'affaires Asie de 1,2milliards de francs à 2,5.

Encadré 1 : Les grandes entreprises de l'éclairage▼

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tivement que 5% et 2% dumarché en volume mais15% et 14,5% en valeur.Dans une certaine mesu-re, les tubes fluorescentset les lampes à réflecteursparticipent également aumaintien des marges, maisla contribution essentielleprovient des nouvellestechnologies, halogène(crayon et TBT) et LFC.

3. Un contexteconcurrentiel situédans un universde volume

L’univers concurrentieldans lequel évolue uneindustrie se caractérise parla combinaison de deuxfacteurs : la différencia-tion et le coût. Si les pro-duits en concurrence sontrelativement comparables,la principale stratégieconsiste à adopter despolitiques tarifaires plusagressives, donc à recher-cher une meilleure maîtri-se des coûts de production.Par contre, si le produit s’yprête, une autre stratégiepeut consister à essayer dese différencier en déve-loppant des caractéris-tiques spécifiques quel’entreprise serait seule àproposer. En ce qui concerne

130

140

150

160

170

180

190

1990 1991 1992 1993 1994 1995

1,3

1,4

1,5

1,6

1,7

1,8

mill

iard

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fra

ncs

182

177173

163

154 152,5

mill

ions

d'u

nité

s

Graphique 1 : Evolution des ventes de lampesen volume et en CA du groupe Philips pour la France

Graphique 2 : Représentation du marché français des lampesen pourcentage de la valeur et du volume

Autre

Réflecteur

LFC

Halogène

Fluorescente

Sphérique

Flamme

Standard

0 5 10 15 20 25 30 %

Valeur Volume

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l’industrie des lampes, la sensibilité au coûtest forte alors que la sensibilité à la différen-ciation est faible. On parle d’univers devolume. Dans ce contexte, la stratégie desproducteurs consiste principalement à essayerde bénéficier au maximum des effets d’échellepour réduire leurs coûts de production. Cetteconcentration est rendue possible par le faitque les produits ne sont pas différenciés parpays1, ce qui permet une organisation de laproduction au niveau régional. Ainsi parexemple, les LFC produites par GEL enHongrie sont destinées à l’ensemble dumarché européen. En outre, les possibilités de différenciation tech-nique entre les LFC sont relativement limitées,la technologie des composants (ballast électro-nique, poudres, cf. chap. 2) étant maîtrisée parles principaux producteurs. En conséquence,dans l’état actuel du marché, aucune LFC ne sedémarque nettement de ses concurrentes dupoint de vue des performances techniques : effi-cacité lumineuse, qualité de lumière, temps demise en service, etc. L’offre est relativementcomparable entre les grandes marques et l’esthé-tique des lampes (forme, taille, couleur) est leprincipal facteur de différenciation. La concur-rence entre les producteurs se porte prioritaire-ment sur la maîtrise des coûts de production etsur les stratégies commerciales.Cette stratégie de concurrence sur les coûts faitcourir un risque aux principaux producteurs enlaissant la porte ouverte à de nouveaux entrants.On a ainsi pu observer l’introduction sur le mar-ché européen de produits en provenance despays asiatiques bénéficiant de coûts de pro-duction très bas du fait d’économies d’échelleet probablement aussi d’une moindre qualité defabrication non immédiatement perceptible auconsommateur2. Ces produits représenteraient,en France, entre 5 et 15% du volume des ventessuivant les estimations.

Dans cet univers de volume, l’enjeu principalpour les producteurs est de diminuer le plusrapidement possible les coûts de production.La diminution des coûts de production peutêtre obtenue de différentes manières, progrèstechnique ou réduction des coûts des inputs,mais aussi par l’augmentation des volumes deproduction : effet d’échelle ou de série,apprentissage, amélioration de l’efficacité desprocessus de production, etc... Les produc-teurs bénéficient alors de ce que l’on appelle“ effet d’expérience ” (Cf. encadré 2) ; àmesure que leur volume de productionaugmente, on observe une diminutionprogressive des coûts de production.Pour bénéficier au maximum de cet effetd’expérience, un producteur peut être conduità essayer d’accroître sa production pour dimi-nuer plus rapidement ses coûts3 et améliorer lepositionnement économique de son produit.Un programme de promotion des LFC peutainsi en augmentant de manière importante levolume des ventes d’un producteur le fairebénéficier de cet effet d’expérience, doncréduire les coûts de production et à terme lesprix de vente4. L’effet d’expérience est ainsi un élémentimportant de la stratégie des producteurs dansun univers de volume. On notera cependantque du fait de l’internationalisation de laproduction, l’effet d’expérience doit êtreapprécié au niveau régional (Europe) et nonpas à l’échelle nationale. Le facteur importantest la croissance du volume des ventes cumu-lées en Europe, et non pas l’accroissement desventes dans un pays donné, en particulier sicelui-ci représente de faibles parts de marchéen Europe. Ainsi, un doublement des ventesfrançaises n’aurait qu’une faible incidence surle volume des ventes européennes, donc untrès faible impact sur la baisse des coûts deproduction (moins de 0,1 F/lampe).

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4. La LFC : un produit de substitutiondes lampes à incandescence ?

A l’origine, la LFC est conçue par les construc-teurs comme une lampe destinée à remplacerprogressivement la lampe à incandescence. Cettenouvelle technologie est motivée notammentpar la crise pétrolière qui renchérit fortement leprix de l’énergie, et par les perspectives appa-remment limitées de développement sur la tech-nologie de l’incandescence. Par ailleurs, depuisson apparition sur le marché, les constructeursse sont efforcés de rapprocher les caractéris-tiques techniques de la LFC de celles de l’in-candescence. Enfin, la croissance du marché dela LFC au plan mondial suggère qu’il ne s’agitpas simplement d’un produit d’éclairage com-plémentaire mais qu’il s’opère une substitutionau moins partielle avec l’incandescence.

Les motivations des producteurs

Jusqu’au début des années 70, l’industrie del’éclairage évolue dans un environnement desélection stable et relativement peu concur-rentiel. Cette relative stabilité est perturbéepar les chocs pétroliers qui laissent penser queles prix de l’énergie pourraient être définitive-ment orientés à la hausse. L’anticipation d’une hausse durable des prixde l’électricité, liée à l’évolution des prix dupétrole, conduit les firmes de l’éclairage àorienter leur activité de R&D vers l’améliora-tion de l’efficacité énergétique des sourceslumineuses, notamment avec la technologiede la fluorescence. Ce choix du développe-ment de la fluorescence s’explique aussi par lefait que les industriels considèrent que la tech-nologie de l’incandescence a atteint seslimites en matière d’efficacité lumineuse.L’introduction du cycle halogène constitueraune innovation importante pour prolonger le

L’effet d’expérience résulte de trois sources : les

économies d’échelle, l’effet d’apprentissage et les

innovations technologiques dans les procédés de

production. Ces trois effets, dont l’importance relative

peut varier selon les produits considérés, contribuent

à la réduction des coûts de production.

L’analyse de la diminution des coûts de production

dans différents secteurs a permis de mettre en

évidence que cette évolution était étroitement liée au

volume de production cumulée. Ainsi, on observe

pour un grand nombre de produits manufacturés que

lorsque le volume de production cumulée est multi-

plié par deux, les coûts de production diminuent de

manière relativement stable de l’ordre de 15 à 20%.

En appliquant cet effet d’apprentissage au secteur de

l’éclairage, on peut mesurer l’impact de la croissance

du marché européen sur la diminution des coûts de

production des LFC et en déduire l’évolution possible

des coûts dans les prochaines années.

La production cumulée de LFC sur le marché euro-

péen est estimée en 1995 à près de 215 millions

d’unités, la croissance annuelle du marché étant de

l’ordre de 16% par an. En faisant l’hypothèse que

l’effet d’expérience pour les LFC est du même ordre

de grandeur que celui observé pour les produits

manufacturés en général, soit 20% (correspondant à

une diminution des coûts de production de 20% pour

un doublement de la production cumulée) et que le

coût de production est de 80 F en 1995, la seule crois-

sance du marché devrait conduire à un coût de

production de 74,8F en 1996 (une baisse de 6,5%).

En appliquant le même raisonnement jusqu’à l’année

2000 avec une hypothèse de taux de croissance

annuel moyen de 10% pour l’Europe, le coût de

production des LFC pourrait se situer autour de 60F

en 2000, soit une baisse du coût de production de

5,5%/ an.

Encadré 2 : L’effet d’expérience et les LFC▼

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cycle de vie de l’incandescence mais elle nepermettra pas d’en accroître significativementl’efficacité lumineuse.C’est dans ce contexte que les premières LFCsont apparues sur le marché européen audébut de l’année 80. Philips est le premieravec la lampe SL commercialisée en avril 80à pénétrer le marché des lampes, rapidementsuivi par Osram avec la Circolux, puis Mazdaet Thorn quelques mois après. L’objectif annoncé par les producteurs estalors de substituer les LFC aux lampes tradi-tionnelles à incandescence.

L’évolution des caractéristiques

L’évolution des caractéristiques techniquesdes LFC les rapproche progressivement deslampes à incandescence. Les recherches effec-tuées autour de la qualité de la lumièreproduite et de l’encombrement notammentsont destinées à combler l’écart existant entreles deux technologies et à rendre la LFCacceptable pour le consommateur habitué auxcaractéristiques techniques de l’incandes-cence. Les développements récents concer-nant la rapidité de mise en service des lampeset l’absence de papillotement de la lumièrevont dans le même sens. On notera par ailleurs que contrairement auxpremières lampes halogènes, les LFC desti-nées au secteur résidentiel ont été conçues àl’origine avec un culot standard de façon àpouvoir se substituer sans difficulté auxlampes à incandescence.

La dynamique de croissance

La dynamique du marché des LFC suggère unmarché de substitution et non plus un marchéde niches. Les ventes mondiales de LFC sontainsi passées de 45 millions d’unités en 1988

à 240 millions en 1995, ce qui représentequelques pourcents des ventes globales delampes à incandescence (2% pour l’année 92,près de 3% en 1994). Les estimations desindustriels pour la période 95-98 tablent surun taux de croissance mondial de l’ordre de15%/an qui pourraient conduire à un volumede ventes global de 350 millions d’unités en1998.Cette croissance a été principalement alimen-tée dans un premier temps par le développe-ment des lampes d’intégration destinées auxusages professionnels (tertiaire). Très minori-taires jusqu’au début des années 90, les ventesde lampes de substitution destinées au rési-dentiel équilibrent aujourd’hui les ventes deslampes d’intégration. Elles ne se limitent plusaux seuls pays industrialisés mais concernentde plus en plus certaines régions du monde endéveloppement, notamment celles à crois-sance économique rapide : Chine, Asie,Amérique Latine dans une moindre mesure.Faut-il pour autant considérer que les LFCsont appelées à remplacer définitivement leslampes à incandescence ? Probablement pas.Si la LFC a bien été conçue à l’origine commeun produit de substitution de l’incandescence5,on peut aujourd’hui penser que cette substitu-tion ne sera que partielle pour différentesraisons ; les prix de l’énergie sont moins favo-rables à l’efficacité énergétique, mais surtoutles besoins d’éclairage et l’esthétique dessources évoluent (développement de l’éclai-rage d’accentuation par exemple), la miniatu-risation des sources est de plus en plusappréciée des consommateurs (l’halogèneTBT), etc... La LFC participe à l’augmentation de ladiversité des sources dans le résidentiel maiselle n’occupera pas la place largement domi-nante qui est encore celle de l’incandescence.Par ailleurs, sa diffusion pourra être très

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variable, en rythme et en volume, selon lespréférences et les caractéristiques des marchésnationaux.

5. Spécificité du marché français

Le segment LFC en France est en forteprogression même s’il reste encore limité envolume (Tableau 2). Il convient cependantd’opérer une distinction entre lampes d’inté-gration et de substitution6.Le sous-segment intégration s’est beaucoupplus développé que le sous-segment substitu-tion au cours des dernières années. En propor-tion, en 1995, en France, les lampesd’intégration représentaient toujours plus de lamoitié des ventes (environ 55%). Les lampesde substitution sont en progression constanteet l’objectif est fixé par les différents produc-teurs à l’horizon 2000 d’inverser les propor-tions : intégration 25%, substitution 75% dutotal des ventes. Au niveau mondial, la part dusous-segment substitution est déjà majoritaireen volume.En ce qui concerne les lampes de substitution,la France se situe dans les dernières positionsen Europe, aussi bien pour le parc installé quepour le nombre de lampes achetées par

ménage. Il est intéressant de rapprocher cettesituation de celle de l’halogène très largementdéveloppé en France. Seules l’Allemagne et laSuisse ont adopté l’éclairage halogène dansdes proportions comparables. Mais dans cesdeux pays, la fluorescence est aussi très déve-loppée sous la forme rectiligne aussi bien quecompacte, traduisant une diversification dessources d’éclairage dans le résidentiel. EnFrance, en revanche, les comportementssemblent favoriser l’halogène au détrimentdes sources efficientes dont la diffusion estglobalement inférieure à la moyenne euro-péenne7. Ainsi, même si les taux de croissance obser-vés ces trois dernières années suggèrent uneévolution récente, la LFC est encore enFrance un produit de “niche” et non pas unréel produit de substitution à l’incandescence.

(en millions 1993 1995 1996 de lampes) (estimation)Incandescence 260 250-260 250-259

Halogène 29 22-28 22-27

LFC 1,5 3,6-4 4,5-4,8

Tableau 2 : Estimation des volumes de ventes deslampes en France. Sources : Producteurs.

La distribution : un pouvoir croissantsur le marché des lampes

1. La placede la grande distribution en France

La spécificité du marché des lampes enFrance réside dans la puissance des hyper-marchés et des supermarchés sur les circuits

de distribution. En 1992, on comptait 1,6hypermarchés pour 100 000 habitants.Aujourd’hui les hypermarchés représentent46% du chiffre d’affaire du libre-service(contre 34% en Grande-Bretagne, 27% auxUSA et 22% en Allemagne) et 83% des

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ventes sont réalisées par 10% des enseignesles plus importantes8.Deux grands systèmes de distribution propo-sent des LFC à la vente pour les consomma-

teurs domestiques : les grandes surfacesalimentaires (GSA) et les grandes surfaces debricolage (GSB). Cette distinction est impor-tante car GSA et GSB adoptent des stratégiesdifférentes à l’égard de la LFC.

2. Typologie de la distribution

Les stratégies et les méthodes du secteur de ladistribution ne sont pas homogènes.L’encadré 3 propose une typologie dessystèmes de référencement des GSA et GSBautour de trois types : centralisé, indépendant,et intermédiaire. De cette typologie, il ressort quatre typesd’intérêts différents pour la promotion desLFC : • les GSB offensives (GSB indépendantes de

type magasin test9), qui associentprescription, conseil, promotion etcommunication. Elles s’avèrent être dessoutiens efficaces et intéressants pourpromouvoir les LFC;

• les GSB qui fondent leurs stratégies sur leconseil et l’information mais quiconcentrent leurs efforts pendant lespériodes de promotions des LFC (souventsaisonnières) ; la tendance dans ce groupeest en outre à la diminution de la fonctionconseil;

• les GSA dont la politique commerciale estfondée sur l’événementiel et dont l’intérêtpour la promotion des LFC est croissant.Elles sont aujourd’hui les principaux lieuxd’achat des LFC pour les ménages;

• les petites surfaces alimentaires et debricolage dont l’intérêt pour la promotiondes LFC demeure modéré compte tenu dela structure actuelle du marché.

Les producteurs de lampes ont, dans unpremier temps, visé les GSB considérées

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◗ Type centralisé.Obligation pour les chefs de rayon detravailler avec des fournisseurs référencéspar la centrale d’achat. Cette dernière arrêtela gamme, négocie les prix et les services,établit un plan de rayon type par type desurface, promotion...Référence un seul producteur de lampepour tous les magasins : Carrefour,Auchan, Géant Casino, Continent.Référence plusieurs producteurs delampes : Castorama, Leroy Merlin,M.Bricolage, Mammouth.

◗ Type indépendant.La centrale représente avant tout une forcede proposition, capable de négocier lesproduits à des prix avantageux. Les direc-teurs et les responsables de rayon sontlibres de travailler avec les fournisseursréférencés ou non référencés. Leclerc, Bati.E. Leclerc, Intermarché

◗ Type intermédiaire.La centrale référence plusieurs fournis-seurs d’ampoules et négocie les prixd’achat, établit un calendrier de promotionsnationales. Elle envoie, “le cadencier”(catalogue de produits et de marques référencés qui donne les prix d’achat et lesprix de vente conseillés) à chaque respon-sable de magasin.Sur cette base, les responsables de rayonétablissent leur gamme de produits. Lesresponsables de rayon ont, en outre, lapossibilité de travailler parallèlement avecdes fournisseurs non référencés.Bricorama,Bricomarché.

Encadré 3 : Essai de typologie des systèmesde référencement des GMS▼

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comme des prescripteurs efficaces pour ladiffusion des LFC. Les GSB mettent en valeurle produit innovant et l’accompagnent par desconseils. Cet effort s’est traduit par une séried’investissements importants notamment dansla formation de la force de vente. Toutefois,compte tenu de l’évolution du cycle de vie duproduit, l’enjeu consiste maintenant à déve-lopper des opérations de promotion dans lesGSA.Les relations entre producteurs et distributeursdemeurent caractérisées par la faiblesse despréoccupations techniques et énergétiques10.Les négociations, par le biais des centralesd’achat, ont alors tendance à se limiter au seulfacteur prix. On doit toutefois noter la volontédes constructeurs de développer des relationsdifférentes avec les centrales d’achat et baséessur une offre de produits élargie et pérenne. A ce titre, la LFC est un produit porteurd’image et de marge, de nature à accrocher leclient (produit d’appel) et à le fidéliser. Ils’agit donc d’un produit intéressant pour lesdistributeurs, ce qui explique l’émergence desmarques de distributeurs (MDD).

3. L’enjeu des marquesde distributeurs (MDD)

Les GSA ont obtenu de la part des producteursla réalisation de MDD à leur enseigne. On trou-ve ainsi dans les GSA, une référence de marquedu producteur, avec parfois une sous marque duproducteur positionnée dans les premiers prixet une MDD. La procédure d’attribution est réa-lisée sur appel d’offre et conduit à l’évictiondes marques concurrentes : pour l’enseigneCarrefour, par exemple, Philips est la marqueproducteur, Krypton, une sous-marque 1er prixdu même producteur, et Carrefour, la marquedu distributeur.

Les marques de distributeurs ont été intro-duites en 1992, a un prix sensiblement infé-rieur à celui des grandes marques. Cesproduits (MDD) représentaient 34,1% desventes en volume, pour un chiffre d’affairesen croissance de 4% pour l’année 1994. Ellesont largement contribué à la réduction du prixmoyen de vente des LFC. Quel est l’intérêt des producteurs à accepter ledéveloppement des MDD sur les produitsd’éclairage ? Deux hypothèses peuvent êtreavancées ; la première tient au fait que nousnous situons dans une stratégie de volumedans lequel l’enjeu est de réduire les coûts deproduction en descendant sur la courbed’expérience. La production des MDD permetalors d’accroître le volume cumulé de chaqueproducteur donc d’accroître l’effet d’expé-rience. La seconde hypothèse relève desformes de concurrence par les pays asiatiques.En acceptant de répondre aux appels d’offredes GSA, les producteurs se protègent de lapénétration des produits de qualité médiocrecar les GSA sont tenues de ne proposer queles lampes du producteur.Pour les producteurs, il est essentiel d’être rete-nu par une centrale d’achat car cela leur garan-tit une très large distribution de leurs produitsdans tous les magasins de l’enseigne, et ce sansconcurrence. Les centrales d’achat assurent alorsaux producteurs des volumes de vente impor-tants sous leur marque ainsi que la productiondes MDD associées. Dans un univers de volu-me, les accords de distribution avec les cen-trales d’achat sont des enjeux stratégiques quidonnent un avantage pour les producteurs rete-nus. Sur le terrain, cette stratégie se traduit par uneforte rivalité entre les producteurs afin que leursmarques soient présentes sur les rayonnages desgrandes surfaces. Ainsi GEL, qui veut augmentersa présence sur le marché français, a évincé

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Philips en mars 1991 du groupe Paridoc(enseigne Mammouth) et en avril 1995 du grou-pe Promodes. Philips réagira en reprenant en1995 l’exclusivité de la distribution pour la cen-trale d’achat Paridoc et fera sortir des linéaires,du même coup, les lampes GEL et Osram(Tableau 3).Le distributeur est un acteur important dans ladynamique de diffusion des LFC. Son rôle nese limite pas à jouer l’intermédiaire entre le pro-ducteur et le consommateur. Il est le premierprescripteur de LFC (GSB), peut contribuer àprotéger le marché des importations de faiblequalité et permet de faire descendre les pro-ducteurs sur la courbe d’expérience par lesvolumes mis en jeu (GSA). Le fait que les GSAsoient aujourd’hui les principaux distributeursde LFC atteste d’une anticipation sur l’évolu-tion des comportements d’achat et de la dyna-mique des marchés, même si les obstacles à unelarge adoption apparaissent encore nombreux.

40

Enseigne Marques Prix moyens Marque

(F/ LFC*) 1er prixCarrefour Philips 129,00 Krypton (Claude)

Carrefour 80,00Géant Philips 145,00 Luxor (Philips)

Casino Pas de LFCLeclerc Osram 85,00** Clartec

Clartec Pas de LFCContinent GE 139,00 Patria (GE)

Continent Pas de LFCIntermarché Osram 146,50 Elipsia

Néolux 69,50***

* les prix s’appliquent pour une LFC de 20 W.

** 85,00 francs est le prix promotion, le prix public horsoffre promotionnelle est de 118,70 francs.

*** seules des LFC de 12 W étaient sur les rayons pourla marque Néolux.

(les données ci-dessus ont été relevées le 05/02/96 danscinq hypermarchés de la région grenobloise)

Tableau 3 : Marques et prix moyens des LFC référen-cées dans les hypermarchés (région de Grenoble)

Les comportements d’achatdes consommateurs

Les usagers des LFC, des secteurs résidentielet tertiaire, montrent des comportements trèsdiversifiés du fait des représentations qu’ilsont de la fonction éclairage et des usages quis’y rattachent. Certaines motivations existentcependant de la part des usagers pour acquérirdes LFC même si les contraintes à l’achat nesont pas résolues.

1. Les fonctions de l’éclairage

Dans le secteur résidentiel

La vocation initiale de l’éclairage artificiel futsans doute de prendre le relais de la lumièredu soleil dans l’obscurité. Il en reste le besoinessentiel que chacun éprouve en entrant dans

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une pièce : “allumer pour y voir”. Mais il estévident que la fonction de l’éclairage s’estlargement étendue depuis cette motivationinitiale, vers des notions de confort,d’ambiance, de décor, de mise en valeur, etc. Les attentes en matière d’éclairage reposentessentiellement sur l’opposition éclairagedirect (fonctionnel)/éclairage indirect(d’ambiance). Le premier est associé à l’inten-sité et à la puissance de l’éclairage au niveaudu confort visuel; le second renvoie à unéclairage décoratif traduit par une lumièrediffuse au niveau du confort esthétique, quin’agresse pas, et qui sert à mettre en valeur.L’éclairage est également associé à la sécuritédans la mesure où, a contrario du noir qui faitpeur, la lumière rassure et sécurise.

Dans le secteur tertiaire

Les fonctions de l’éclairage dans le tertiairesont extrêmement diversifiées selon la naturede l’activité exercée par l’entreprise. La prin-cipale fonction de l’éclairage dans le tertiaireest bien entendu de préserver l’activité quellesque soient les variations de la lumière natu-relle (nébulosité, nuit/jour, etc.). Les préoccu-pations de confort, confort visuel mais aussiconfort lié à l’ambiance créée par l’éclairage,ne sont pas absentes dans le tertiaire commele montre le développement des lampes debureau à poser par exemple. Enfin, l’éclairageassure une fonction importante au plan de lamise en valeur et de la décoration : dans lescommerces, par exemple, l’ambiance dumagasin et l’accentuation des produits sontsouvent utilisés pour attirer le consommateur. Les sources lumineuses utilisées sont plusvariées que dans le résidentiel et adaptées enfonction de la finalité de l’éclairage. Lesdurées d’utilisation sont en général plus

longues, certaines activités ou pratiquesconduisant même à une utilisation permanentede l’éclairage artificiel. De ce fait, la volontéde maîtriser les coûts de fonctionnementconduit souvent les gestionnaires à s’intéres-ser à la réduction des coûts énergétiques et demaintenance de l’éclairage, à la différence dece que l’on observe couramment dans le rési-dentiel.

2. Les usages de l’éclairage

Dans le secteur résidentiel

La nature et l’emplacement du systèmed’éclairage dépendent de la finalité des piècesà éclairer. Les pièces dites centrales, commela cuisine, la salle à manger et la salle de bainssont éclairées à profusion, tandis que leschambres et les lieux de circulation nécessi-tent des puissances lumineuses plus faibles.Dans la cuisine et la salle de bains où l’éclai-rage participe à l’efficacité des travaux ména-gers ou de la toilette, les lumières fortes sontprivilégiées. Inversement, dans le salon ou leschambres, les lumières plus chaleureuses sontpréférées pour créer des ambiances de convi-vialité ou de repos.Les lampes sont essentiellement des produitsde grande consommation, très souvent achetésen GSA. Pour les lampes à incandescence-standard, les produits sans marque à bas prixse sont largement développés mais lesmarques de producteurs conservent desfidèles. La constitution de stocks est une habi-tude courante pour les ampoules à incandes-cence qui peut être attribuée à la pratique devente par lots de la grande distribution. Lesprincipaux facteurs pris en compte pourl’achat sont la puissance et le type de culot dela lampe. Les achats effectués en grande

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Les cahiers du CLIP - N°7 - Janvier 1997

surface sont surtout des achats de remplace-ment qui entraînent rarement un choix diffé-rent de la part du consommateur. Sansincitation supplémentaire, le contexte d’unachat rapide, presque réflexe, est peu propiceà la réflexion que nécessiterait l’achat d’uneLFC en remplacement d’une ampoule à incan-descence classique.

Dans le secteur tertiaire

Le mode d’éclairage du secteur tertiaire estgénéralement très contraint par l’installationinitiale dont la modification engendrerait descoûts supplémentaires à la seule acquisitiondes sources lumineuses. Les grandes entreprises sont principalementéquipées de tubes fluorescents chargésd’assurer un niveau d’éclairement satisfaisantdans des conditions économiques. Mais cetéclairage produit des ambiances parfois jugéespeu agréables que les employés compensentou équilibrent avec des points lumineux addi-tionnels11 : lampes de bureau, halogènes,... Le renouvellement des lampes se réalise, dansles grandes entreprises, de façon globale (toutesles lampes d’un même lieu sont renouvelées enmême temps, usagées ou non) pour diminuerles coûts de maintenance. Seules les lampes deslieux accessibles au public sont renouvelées sys-tématiquement quand elles sont défaillantes.Dans les petites entreprises et les commerces,les règles de maintenance sont plus floues etmotivées par une défaillance. Quant aux lieux d’achat, ils différent égale-ment entre la grande et la petite entreprise.Pour les plus grands établissements, c’est unachat réalisé par "vente à domicile" de la partdes commerciaux des grands producteurs. Enrevanche, pour les établissements de petitetaille et les commerces, les achats sont spon-tanés et effectués dans les GSB ou les GSA.

3. Les motivations d’achat des LFC

Dans le secteur résidentiel

L’évolution des comportements d’achat desconsommateurs telle qu’elle ressort des enquêtesde consommation pourrait s’avérer favorableaux LFC. Les consommateurs seraient plusattentifs aux prix d’achat ou à la qualité com-parée des produits, et en conséquence, les achatsauraient tendance à être plus raisonnés et moinsspontanés, les produits plus systématiquementmis en concurrence les uns par rapport auxautres, etc. Pour les produits de l’éclairage, ceci nousconduit à distinguer au moins trois catégoriesde produits dont les motivations d’achat sontdifférentes :◗ Motivation d’achat des incandescentes : le1er prix.L’achat d’une lampe à incandescence est typi-quement un achat de produit de grande consom-mation. Le critère essentiel de l’acheteur est lamodicité du prix. Une promotion importantepeut ainsi être l’occasion de réaliser des stocks.◗ Motivation d’achat des halogènes : del’achat coup de coeur à l’achat raisonné.Au moment de leur apparition, on a acheté deshalogènes pour leur esthétique particulière et lanouveauté qu’ils introduisaient (éclairage indi-rect). Pour cela, l’acquéreur était prêt à accep-ter un coût bien supérieur à celui de la lampe àincandescence classique. Cependant, l’effet demode à l’origine de la forte croissance des pro-duits halogènes s’estompe et l’achat d’un halo-gène tend à être motivé, aujourd’hui, par larecherche d’attributs particuliers (qualité delumière spécifique et durée de vie).◗ Motivation d’achat des LFC : économie etdurée de vie.Les informations disponibles montrent que lesraisons qui poussent à l’achat des LFC sont les

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économies d’énergie et ladurée de vie. Parfois aus-si la possibilité de passerà une puissance d’éclaira-ge supérieure sans risqued’échauffement des lumi-naires. La tendance générale surla plupart des marchés degrande consommationserait à la diminution del’achat d’impulsion auprofi t d’une logiqued’achat plus réfléchie quimet l’accent sur le rapportqualité/prix. Ainsi, lesLFC pourraient bénéficierde l’évolution générale des comportementsd’achat si cette tendance était avérée. La LFCpermet en effet de diminuer de manière impor-tante le coût global de la fonction éclairage :temps de retour sur investissement inférieur àtrois ans (moins de 2000 h) par rapport à unelampe à incandescence (Graphique 3).Les autres motivations d’achat les plussouvent évoquées sont la durée de vie deslampes, les préoccupations environnementalesou en faveur des économies d’énergie, l’esthé-tique particulière de la lampe (qui peut aussiêtre une contrainte à sa diffusion), ou lasimple curiosité par rapport à un nouveauproduit, une nouvelle technologie.

Dans le secteur tertiaire

Les motivations à l’achat des LFC dans lesecteur tertiaire relèvent clairement d’un soucide maîtrise des coûts de fonctionnement,notamment des dépenses énergétiques. Pour cette raison, l’éclairage fluorescent estdéjà largement répandu dans certainesbranches, mais sa diffusion reste contrainte,

notamment dans les commerces, les hôtels, lesrestaurants, pour des raisons esthétiques (lestubes rectilignes) et d’encombrement. LaLFC, permet d’étendre l’utilisation de la fluo-rescence dans les usages professionnels qui nelui étaient jusque là pas accessibles ou pasfavorables. Le prix n’est pas ici une contrainteinsurmontable dans la mesure où il permet destemps de retour qui restent attractifs.

4. Les contraintes à l’achat

Même si les producteurs ont considérablementamélioré les caractéristiques des LFC depuisles premiers modèles du début des années 80,de nombreuses contraintes subsistent qui frei-nent la diffusion de ce type de lampe.

Dans le secteur résidentiel

Le tableau 4 met en avant les principales bar-rières à l’acquisition des LFC et l’évolution deces contraintes dans le temps. On notera quecette enquête a été réalisée au Danemark, où le

0

100

200

300

400

500

600 Francs

0 1000 3000 5000 7000 9000 heures

LFC 18W

Incandescente 75W

Graphique 3 : Analyse des coûts d'utilisationdes lampes à incandescence et d'une LFC

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taux d’équipement des ménages est aujourd’huirelativement élevé (DEFU, 1996). En France,où la diffusion de la LFC est bien moindre, lescontraintes à l’adoption peuvent être différentesmais on ne dispose malheureusement pas de tra-vaux similaires.Il est possible de rassembler ces différentescontraintes à la diffusion des LFC à travers deuxsous-ensembles en fonction de leur nature.

Le prixLe prix reste un frein psychologique majeurpour l’achat d’une lampe perçue comme unproduit de substitution. La comparaison avecl’incandescence fait apparaître le prix extrê-mement élevé alors que les avantages compa-ratifs ne semblent pas immédiats. On peut toujours arguer du fait que le coût d’usa-ge est inférieur à celui de l’incandescence, lesconsommateurs n’effectuent pas, ou rarement,des choix basés sur ce principe d’optimisation,moins encore lorsqu’il s’agit de consommationsélectriques relativement faibles. En conséquence,le prix de vente actuel des LFC, même s’il auto-rise un temps de retour de 2 ou 3 ans sur lespoints lumineux les plus utilisés, constitue unecontrainte forte pour motiver une adoption sur

de simples critères économiques. Et cela d’autantplus que les LFC sont proposées à un prix quipeut être 20 fois supérieur à celui de la lampeincandescente créant une sorte de “barrière psy-chologique”.

L’inadaptation des luminairesL’inadaptation des luminaires est la seconderaison invoquée par le consommateur pour nepas acheter ce type de lampe. Les premièresLFC, très longues, dépassent en effet des abat-jour de façon inesthétique. De même, lesballasts ont posé des problèmes d’encombre-ment interdisant la substitution de certaineslampes à incandescence à moins de modifierle luminaire. Cette contrainte tend à diminueravec la réduction de l’encombrement desLFC, mais il est clair que celles-ci sont encoreloin de se comparer aux ampoules à incandes-cence sur le plan du volume et du poids.

Le manque d’informationLe manque d’information sur les avantages liésaux LFC est un frein à sa diffusion. Le déficitd’information peut porter sur le produit luimême, (on ne connaît pas les LFC), ou sur lescaractéristiques techniques de la lampe. EnFrance, la fluorescence ne bénéficie pas d’uneimage très positive probablement du fait descaractéristiques peu flatteuses des premiers tubesrectilignes (appelés aussi néon). Dans ces condi-tions, les LFC souffrent encore d’une recon-naissance en tant que produit innovant mêmesi l’information se diffuse progressivementauprès des ménages (catalogues par correspon-dance, campagnes publicitaires dans la presseet la télévision, etc.).

Le scepticisme sur les caractéristiquesannoncées des LFCLe consommateur n’accepte pas automatique-ment les performances annoncées par les

44

Déc 91 Avril 92 Mars 94Prix 40 41 48Faible durabilité 4 5 5Design 7 7 8Inadaptée pour leséquipements existants 12 10 17Manque d’information 9 5 1Dissuadé 2 2 1Pas intéressé 21 21 5Habitude de consommation 25 9 18Autre 9 10 18

Tableau 4 : Evolution des raisons avancées (en %) pourne pas acheter de LFC (étude réalisée au Danemark).Source : DEFU, 1996, p.60. ▼

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producteurs. Si les caractéristiques concernantla faible puissance des LFC sont largementacceptées, le consommateur reste sceptiquesur la qualité de la lumière et surtout sur lesdurées de vie du produit. Le consommateurprend la durée de vie des LFC plus comme unargument de vente que comme une réalité duproduit12. Ce comportement est renforcé dèslors que des produits de moindre qualité sontprésents sur le marché.

Les habitudesLes habitudes de consommation sont aussi depuissants freins à l’acceptation d’une innova-tion. Les résistances au changement deman-dent du temps pour être combattues. Lesménages doivent créer un imaginaire d’usagedes LFC dans la quotidienneté. En idéalisantles LFC comme produit de substitution àl’incandescence, les producteurs n’ont paslaissé la création d’un imaginaire du consom-mateur conduisant ce dernier à privilégier cesnouvelles habitudes d’éclairage.

AutresParmi les autres contraintes, l’absence d’unedénomination précise et généralement acceptéepour la LFC peut être un obstacle à la notorié-té et à l’adoption. Les LFC sont indifféremmentappelées lampe fluo-compacte, lampe à écono-mie d’énergie ou lampe basse consommation,par les professionnels (Ecotone pour Philips).

L’ensemble de ces termes rend difficile la dési-gnation du produit par le consommateur. De cefait, les ménages la surnomment : “le truc enspirale”, “les ampoules design”, “les ampoulestournicoti”, “les ampoules en U”, “les ampoulesen tubes biscornus”, “les lampes fluo-contact”,etc. Ces noms des LFC ralentissent les proces-sus d’insertion sociale de l’innovation.

Dans le secteur tertiaire

Il convient d’opérer une distinction dans le sec-teur tertiaire entre les grands établissements etles petits. Pour les petites entreprises et les com-merces, les contraintes à l’achat des LFC sontrelativement comparables à celles du secteurrésidentiel (information, préférence pour le pré-sent, faible motivation à l’égard des économiesd’électricité, habitudes, etc). Dans le grand ter-tiaire, les systèmes d’éclairage en place, sou-vent à prédominance fluorescence, déterminentfortement les possibilités ultérieures d’adapta-tion. Le développement des LFC y concerneessentiellement les quelques points lumineuxencore occupés par l’incandescence, et notam-ment les lampes de bureau par exemple. L’autrecontrainte importante tient au partage des pou-voirs de décision qui fait que les personnes lesplus sensibilisées aux coûts énergétiques del’éclairage sont généralement différentes desgestionnaires qui ont des préoccupations éloi-gnées de l’introduction des LFC.

Conclusion partiellesur les comportements des acteursDe ce qui précède, on retiendra la motivationdes industriels de l’éclairage, et en particulierdu coeur de l’oligopole, pour améliorer lesperformances énergétiques des technologies

d’éclairage et accélérer la diffusion de la LFC.Cette volonté tient au souci de conserver uncertain “leadership” dans le domaine del’innovation technologique, à la recherche de

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nouveaux produits à forte valeur ajoutée pourcompenser la tendance à l’érosion des ventesde lampes en volume et aux investissementsréalisés dans de nouvelles unités de produc-tion destinées à la LFC. En ce qui concerne le secteur de la grandedistribution, les GSA ont semblé jouer un rôlede frein dans une phase initiale de constitutiondu marché (faible référencement) alors que lesGSB au contraire assuraient un premier lance-ment du produit. Les choses sont manifeste-ment en train de changer puisque l’essentieldes ventes se déplace aujourd’hui vers lesGSA. Il est clair que les GSA constituent unepuissance de vente considérable, en tenantcompte de l’apparition des marques de distri-

buteurs, dont il faudrait essayer de profiterpour accélérer la diffusion des LFC.Enfin, le consommateur reste en dernierressort l’acteur déterminant du succès d’unnouveau produit. Sur ce point les LFC nesemblent pas encore mobiliser massivementl’adhésion des consommateurs. Au delà desefforts entrepris par les industriels pour bana-liser le produit LFC, pour améliorer sesperformances et diminuer les prix, il demeuredes contraintes à une large diffusion. Elles ontconduit à la mise en place d’actions publiquesd’incitation dans de nombreux pays de façonà essayer d’influer sur les comportementsd’achat des consommateurs, avec des résultatsremarquables.

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Notes

1 Contrairement au marché des réfrigérateurs par exemple où la production sur les chaînes de montage peut êtremodifiée en fonction de la destination des produits.

2 Cf. tests réalisés par le Laboratoire Central des Industries Electriques (LCIE)- Chap. 4.3 On parle alors de progression sur la courbe d’expérience.4 Selon l’analyse stratégique, toutefois, les programmes de promotion (MDE) ne présentent un intérêt réel pour les

producteurs que dans la mesure où ils contribuent à remettre partiellement en cause les positions acquises, ou lerythme de progression des positions sur la courbe d’expérience. On peut penser que l’intérêt est moindre si lesprincipaux producteurs voient leurs coûts de production diminuer au même rythme.

5 L’absence de développements complémentaires sur les luminaires qui va pourtant se révéler comme une des prin-cipales contraintes initiales à la diffusion des LFC atteste de cette volonté de positionner la LFC en substitution.

6 Rappelons que la lampe de substitution est munie d’un culot standard alors que la lampe d’intégration s’utiliseavec des luminaires spécifiques et est prioritairement destinée aux usages dans le tertiaire.

7 Source : Données Syndicat de l’Eclairage8 Ces données résultent de l’enquête réalisée par le magazine des Enjeux les Echos, n°110, janvier 1996, pp.46-55.9 A titre d’exemple, le Bati-Leclerc d’Ambarès (Gironde) a mis en place , de façon permanente, un panneau infor-

matif et un compteur sur lequel sont branchées une lampe de 60W à incandescence et une LFC de 11W. A cedispositif, s’ajoute, tous les deux mois, des actions de promotion de type tête de gondole.Les résultats sont satisfaisants, les ventes ont été multipliées par quatre. Le PDG du Leclerc explique que "norma-lement, on vend 40 LFC en moyenne par mois. Quand on fait une action de promotion, j’en commande 250 queje vends dans le mois. A chaque fois cela marche bien, même en dehors des pointes saisonnières. Les promotionsde LFC permettent de faire du CA et font réaliser des ventes complémentaires sur toute la panoplie de LFC ainsique sur les autres types d’ampoules. C’est le seul produit qui fait faire de la marge et qui attire du monde".

10 “Depuis 4 à 5 ans, les centrales d’achat ont pris le pouvoir” propos tenus par un responsable Philips.11 Ce qui entraîne une consommation additive du poste éclairage des grandes entreprises. 12 Une des solutions pourrait consister à accompagner les ventes de LFC d’une garantie producteur de 3 ans afin

d’assurer, sous certaines conditions d’utilisation, le temps de retour sur investissement pour le consommateur.

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Les premières actions d’envergure pour favo-riser la diffusion de technologies d’éclairageperformantes ont été lancées par les compa-gnies d’électricité américaines (publiques ouprivées) dans la première moitié des années80 dans le cadre des programmes de Demand-Side Management (Maîtrise de la Demanded’Electricité - MDE). Elles se sont progressi-vement étendues à l’Europe après 1985.Les programmes de MDE ont été à l’origineimposés au secteur électrique américain parles commissions de régulation. Il s’agissaitd’amener les compagnies à mieux tenircompte, dans leurs choix d’investissementjusque là trop favorables aux seules optionsd’offre, des nouvelles opportunités offertespar les actions de maîtrise de la demanded’électricité. La MDE permettait, de plus, de répondre àdes préoccupations croissantes des compa-gnies électriques elles-mêmes : éviter ou retar-der la construction d’unités de productionsupplémentaires de plus en plus difficiles àimplanter ; réduire les besoins d’investisse-ment et les risques liés aux investissements de

production ; améliorer leur image de marqueà la fois auprès de la population en agissant enfaveur de l’environnement, et auprès desclients en réduisant leurs factures.

Parmi les nombreuses opportunités offertespour maîtriser la demande d’électricité, lesactions des compagnies ont très souventconcerné l’éclairage, notamment par la diffu-sion des lampes fluocompactes (LFC).Plusieurs raisons justifient ce choix : ◗ technologiques : bien que peu diffusée, laLFC est disponible, techniquement fiable,n’entraînant aucun coût d’installation et nenécessitant pas d’apprentissage particulier dela part du consommateur, contrairement àd’autres usages plus complexes.◗énergétiques : la LFC présente un rendementlumineux beaucoup plus élevé que l’ampouleà incandescence standard. Cela se traduit parune puissance électrique quatre à cinq foisplus faible pour une puissance lumineuseéquivalente, autorisant ainsi d’importanteséconomies d’énergie pour l’utilisateur.D’autre part la LFC permet également une

Programmesde promotionProgrammesde promotion

C h a p i t r e 4

La place de l’éclairage dans lesprogrammes de MDE

Les programmes de promotion de l’éclairage efficient : Europe, DOM, métropole

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réduction de la puissance appelée à la pointe,à laquelle l’usage éclairage contribue dans unetrès large mesure. Enfin, la faible durée de viedes lampes à incandescence facilite unesubstitution rapide par des technologies effi-cientes.◗ symboliques : les compagnies d’électricitérecherchent aussi à améliorer leur image parle biais des programmes de MDE, et privilé-gient les actions à forte visibilité. A ce titre, laLFC est une technologie à part, emblématiquedes économies d’énergie : concernant unusage source de confort, d’intimité et delumière, la LFC est plus qu’un produit fonc-tionnel et véhicule de nombreuses imagessymboliques ; de plus, le message publicitaire(consommer cinq fois moins et huit fois pluslongtemps) est simple, percutant et unique ;enfin, ces programmes permettent d’affichertrès vite des volumes de diffusion très élevés.◗ marketing : la LFC présente a priori des

caractéristiques favorables à sa diffusion(économie, adaptabilité, durée de vie, forteréduction des coûts de fonctionnement),même si son coût unitaire reste élevé compa-rativement à la technologie standard. Sur lemarché de l’éclairage résidentiel où les inno-vations sont peu nombreuses, les consomma-teurs peuvent être séduits par la nouveautétechnologique.

Enfin, les actions dans le domaine de l’éclai-rage présentent un certain caractère d’univer-salité alors que d’autres actions possibles dansles domaines de l’électroménager ou duchauffage ne concernent qu’une proportionplus réduite des ménages. En conséquence,une grande majorité de programmes de MDE,tant aux Etats Unis qu’en Europe, ont intégréune composante éclairage et des actions depromotion pour diffuser les LFC 1.

48

Le secteur résidentiel

1. La Suède : Stockholm Energi AB 2

Stockholm Energi a été une des premièrescompagnies européennes à s’engager enfaveur de la MDE dès 1986. Elle est à ce titreexemplaire. La diffusion des LFC dans le rési-dentiel a été prioritaire dès 1988, et a bénéfi-cié jusqu’en 1992 des 3/4 du budget alloué.L’éclairage représentait alors un quart del’électricité consommée à Stockholm.Un groupe de travail comprenant StockholmEnergi, l’Association Nationale de l’EclairageLjuskultur et les six fabricants présents enSuède a été constitué à l’origine. Le premierprojet envisagé était de distribuer une LFC parménage (coût de l’opération 15 MF 3). Mais

l’idée a été abandonnée, car elle était juridi-quement incompatible avec les règles deconcurrence suédoises, et aurait posé desproblèmes d’équité puisque seule une partiedu territoire était concernée. Il fut finalementdécidé d’adresser à chacun des 390 000ménages un coupon offrant un rabais de 40 FFsur une LFC (budget total : 14 MF). Le prixd’une LFC à ballast intégré s’élevait alors à80-120 FF, celui d’une LFC à ballast séparé à40 FF, le prix d’une lampe à incandescenceétant inférieur à 4 FF. Au total, six campagnes distinctes ont été enga-gées de 1988 à 1992. Durant la première cam-pagne, chacun des 3 000 employés de la com-pagnie a reçu six LFC gratuites pour Noël 87

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(une lampe de chaque marque, financées par lacompagnie), afin qu’il devienne un “ambassa-deur” convaincu de la technologie. Les deuxiè-me, troisième (financées par la compagnie) etcinquième (financée par les fabricants) cam-pagnes ont utilisé les rabais. Ces trois campagnesde rabais auraient permis de vendre 133 000LFC (à noter un problème de pénurie lors de ladernière opération). A l’issue des deux premièrescampagnes de rabais, une action d’informationcomplémentaire a été lancée à la fois pour com-muniquer sur les résultats de l’opération, moti-ver les participants et relancer une dynamiquefavorable aux LFC. Au cours ou à la suite decette campagne 17 000 lampes supplémentairesont été achetées. Enfin, la sixième et dernièrecampagne, sans rabais, a été créditée de 17 000LFC. Par ailleurs, la création d’un “CustomerCentre” a appuyé les actions engagées à partirde 1990. Au total, les six mesures auraient permis dediffuser 185 000 LFC. De plus, entre 1988 et1994, d’autres compagnies suédoises ont suiviau moins une fois l’exemple de StokholmEnergi dans leurs zones d’intervention respec-tives. Le tableau suivant montre l’évolutionsignificative du marché suédois de l’éclairagerésidentiel qui en a résulté (Tableau 1).

2. Les Pays Bas : La CompagnieEnergétique d’Amsterdam (EBA) 4

Le programme mis enoeuvre en 1988, par laCompagnie Energétiqued’Amsterdam (EBA), lesfabricants de LFC et lesdistributeurs (grossisteset détaillants) associaitun prix promotionnelnégocié avec les indus-

triels et la distribution de coupons de réduc-tion. En parallèle d’une campagne de publicitélancée par les distributeurs et les fabricants,EBA a organisé une campagne d’informationet de promotion auprès de ses clients(brochures d’information et coupons distri-bués par courrier aux abonnés). La promotionoffrait la possibilité à chaque ménaged’obtenir deux LFC gratuites pour deux LFCachetées au moyen d’un coupon utilisableauprès des commerçants participant à l’opéra-tion (promotion complémentaire à la réduc-tion sur les prix de détail). Le programmedura six semaines et permi la diffusion de 150000 LFC.Plus globalement, les LFC ont bénéficié auxPays-Bas à partir de 1987 d’une décisionparlementaire incitant les compagnies élec-triques à agir en faveur de l’éclairage effi-cient. Douze entreprises régionales oumunicipales, concernant potentiellement troismillions de ménages, ont alors participé à desprogrammes de diffusion de LFC principale-ment. L’approche retenue a été variable selonles programmes. En général, elle combinaitl’envoi aux consommateurs de bons de réduc-tion (coupons) leur offrant un prix promotion-nel de 70 FF par lampe contre 95-125 FF surle marché, ainsi qu’une possibilité de paie-ment différé sur la facture d’électricité(“leasing”). Dans ce dernier cas, le clientobtenait une LFC gratuitement auprès du

Lampes à Lampes LFC LFC

incandescence fluorescentes ballast intégré ballast séparé

1987 66 000 000 13 000 000 200 000 500 000

1992 62 000 000 12 000 000 1 200 000 1 800 000

Evolution - 4 000 000 - 1 000 000 + 1 000 000 + 1 300 000

Tableau 1 : Evolution du marché suédois de l’éclairageSource : Ljuskultur 1994

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détaillant sur présentation d’un coupon etremboursait la compagnie d’électricité via lesfactures d’électricité suivantes. Les coûtsadministratifs des programmes étaient parta-gés entre les compagnies électriques et lesfabricants. En conséquence de ces programmes, lesventes de LFC ont été multipliées par 4 auplan national ; 15% des ménages éligibles (3150 000 au total) ont participé auxprogrammes et acheté en moyenne 2,5 LFC,soit 1 170 000 lampes. En 1996, il n'y a pas eude programmes de rabais, mais les campagnesd'information TV se poursuivent.

3. Le Danemark : SEAS et NESA5

SEAS : lancé début 1989, ce programme resteun des plus importants programmes européensde distribution gratuite de LFC. Chacun des120 000 abonnés de la compagnie SEAS areçu deux LFC gratuites. L’ampleur duprogramme a absorbé toute la capacité deproduction excédentaire disponible en Europe

à ce moment là. Six mois de délais ont éténécessaires à Philips pour honorer lacommande.

NESA : La compagnie a lançé en 1990 unvaste programme de MDE dans l’éclairageportant également sur les secteurs tertiaire etindustriel. Une négociation avec les fabri-cants, les distributeurs et les installateurs dematériel électrique a conduit à une baisse desprix de 40% durant six semaines (ramenant leprix de 190 FF à 120 FF). Parallèlement,NESA a lançé une campagne d’informationlargement au-delà de sa zone d’activité(presse nationale, affichage sur les transportsen commun, spots TV locales...). Chacun deses 400 000 clients éligibles a reçu unebrochure de présentation des LFC et un bonde commande. Avec ce dernier, il étaitpossible d’acheter jusqu’à cinq LFC, tout enbénéficiant d’un remboursement différé etétalé sur les factures d’électricité pendant neufmois. Chaque participant a acheté en moyenne4,5 lampes, pour un total de 260 000 LFC.

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Les programmesdes départements d’Outre Mer

L’action sur la demande d’électricité estdevenue au tournant des années 90 un objectifprioritaire dans les DOM, notamment au vudu déficit local croissant d’EDF DOM(2 Milliards de Francs). D’importantsprogrammes de diffusion de LFC ont étélancés à partir de 1989, financés principale-ment par l’ADEME, EDF, la Région et lesfabricants retenus. Le prix d’appel de la LFCétait clairement l’élément central desprogrammes. Rappelons toutefois que cesactions concernent un contexte électrique

insulaire aux problématiques très spécifiques[Cauret et Adnot 1996].

1. Incitations financièreset modes opératoires

Dans la plupart des cas, la démarche retenue aconsisté à proposer un prix promotionnelconsenti par le fabricant retenu, complétéparfois par une réduction de marge des distri-buteurs (la marge distributeur a ainsi étéramenée à 5 FF par LFC en Guyane ; 1 FF par

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LFC à la Réunion [1989]). Les prix proposésont varié de 60 F à la Réunion (1989) à 89 F àla Réunion (1996), une réduction plus impor-tante n’étant pas souhaitée afin de ne paseffacer totalement la réalité du marché. EDF a souvent préfinancé les LFC en lesachetant aux distributeurs. Des couponsétaient adressés aux clients qui pouvaient enéchange auprès des distributeurs obtenir lenombre de LFC de leur choix (dans les limitesimposées). Celles-ci étaient ensuite rembour-sées à la compagnie sur trois (Guyane) ou six(Antilles) factures d’électricité. Le montant duremboursement par facture était calculé defaçon à rester inférieur aux économies réali-sées sur la période : aux Antilles, le montantdu remboursement par facture et par lampeétait de 14 F pour une économie estimée de18 F. Notons que les centres EDF DOM ayantchangé de système comptable, ce mode definancement en “leasing” est dorénavantimpossible. A la Réunion [1988] par contre,les distributeurs étaient chargés de la diffusiondes LFC auprès des consommateurs qui reçu-rent des bons de réduction de 21 FF par LFC.Les distributeurs étaient ensuite remboursésen échange des bons présentés.

2. Réalisations effectives

La LFC a été présentée par les campagnespublicitaires grand public comme “la nouvellegénération de lampes” et un produit de hautetechnologie, assurant des économies d’électri-cité importantes, et pouvant être adapté sur lesluminaires existants. Couplée au “leasing” etaux prix promotionnels proposés par les fabri-cants, cette approche a été une réussite :150 000 LFC ont été diffusées à la Réunion[1989] ; 350 000 LFC en Guadeloupe pour unobjectif initial de 100 000 LFC atteint en deuxjours ; 346 000 LFC en Martinique où

200 000 LFC ont été distribuées en moinsd’une semaine. Seule la campagne guyanaiseavec 73 00 LFC n’a pas atteint ses objectifs(80 000). Les taux de participation6 ont été très élevés(entre 39 et 50%) et très sensiblement supé-rieurs à ceux que l’on peut observer sur lesautres programmes de promotion bénéficiantd’incitations financières (à l’exception desprogrammes de distribution gratuite). Les participants ont acheté un nombre de LFCsouvent proche du maximum autorisé : huitsur dix possibles en Guadeloupe ; 5,8 enMartinique et 5,6 en Guyane sur six. Ce résul-tat vient paradoxalement nuancer le succèsdes actions puisqu’il n’est pas certain quetoutes les LFC diffusées soient réellementinstallées sur des points lumineux à fort tauxd’utilisation. Les principaux problèmes rencontrés sont desstocks insuffisants, une offre mal adaptée(répartition baïonnette / vis inadéquate etmodèles disponibles uniquement en 15W) etl’existence de clients n’ayant pas reçu de bonsd’achat...

3. Satisfaction et utilisation

L’évaluation réalisée en Guadeloupe peutservir de référence. Un mois après la premièrephase du programme 1992, 80% des LFCétaient installées (les autres en réserve) et84 % des participants satisfaits. Deux ans plustard, une étude concluait que les lampesavaient été le plus souvent installées auxendroits recommandés, sans engendrer nisurconsommation significative, ni nouveauxpoints lumineux (sauf en éclairage extérieur).Quant aux quelques LFC endommagées, ellesont été remplacées soit par les LFC en réserve(34%), soit par des lampes normales (16%) ounon remplacées (38%). Les nouveaux

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comportements n’étaient donc pas forcémentpérennisés, même si plus de 80% des partici-pants étaient satisfaits par les LFC (intentionsde réachat de 75%). Certains problèmes sont évoqués par lesconsommateurs, notamment le fait que leséconomies d’électricité engendrées ne sontpas assez apparentes. A la Réunion enrevanche, après Lampéco [1989] et Ecowatt[1993], le principal problème n’était pas lié àla perception des économies engendrées maisà la qualité des produits diffusés : la lumino-sité était jugée trop faible et l’encombrementtrop important. Pour palier à ces inconvé-nients, la campagne Décowatt [1996], qui visela diffusion de 50 000 LFC par an, s’estappuyée sur l’introduction de produits demeilleure qualité 7 pour toute la gamme depuissance et pour les trois grandes marquescommercialisées, ainsi que sur la diffusion deconseils d’installation.

4. Evaluation des impacts

L’évaluation des impacts sur la courbe decharge reste difficile parce que les courbes decharge DOM ne sont pas parfaitementconnues. De plus, les programmes LFC nesont pas les seules actions engagées sur lapériode. Ensuite, la demande d’électricitéétant en croissance rapide et donc non “stabi-lisée”, les comportements des consommateurspeuvent fluctuer indépendamment des actionsde MDE. Enfin, l’impact en terme de pollu-tion électronique (phénomène d’harmoniques)n’a pas été pris en compte lors lesprogrammes.Différentes méthodes ont été utilisées pour

évaluer les résultats malgré ces difficultés : • le calcul de la réduction de la pointe après

détermination du taux de placement et dutaux de foisonnement ;

• la comparaison entre les évolutionstendancielles antérieures de la pointe et lapointe mesurée après le programme : enGuadeloupe, 125.4 MW pour la pointe dusoir en 1992 au lieu des 133 MW prévus ;

• la comparaison entre les taux de croissanceannuels moyens de la pointe avant et aprèsles programmes. En Guadeloupe, ces tauxont été de 19 % entre 88 et 90, de 8.5 % en90/91 et de 3.2 % en 91/92.

Globalement, EDF a estimé l’impact desprogrammes à 7 MW évités sur la pointe dusoir pour la Guadeloupe et la Martinique, et àun infléchissement de la croissance de lapointe en Guyane 8.

5. Synthèse pour les DOM

Les programmes LFC dans les DOM ont étéde véritables réussites en volume, quidevraient largement contribuer à la notoriétéde la MDE “à la française”, en France commeà l’étranger. Le “leasing” utilisé a été unfacteur-clef de cette réussite mais il n’est pluspossible pour les raisons invoquées plus haut.Les LFC ont été globalement bien installées etjugées positivement à l’usage. Elles ont induitdes impacts sensibles sur les pointes de chargedu soir (difficiles néanmoins à quantifier).Toutefois, le marché DOM des LFC est sensi-blement retombé après les campagnes, mêmes’il reste à un niveau supérieur à la situationantérieure.

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En métropole, des actions de promotion de ladiffusion des LFC ont également été engagéesdans le cadre de l’accord Ademe - EDF(accord cadre Ademe/EDF/Ministère del’Industrie signé en 1993) portant sur la miseen oeuvre commune d’opérations de MDE.Mais, à la différence des programmes euro-péens ou DOM qui ont concerné des volumesimportants, les actions réalisées en Francemétropolitaine sont essentiellement locales ourégionales et de nature exploratoire. Afin d’enfaciliter la réalisation, des actions d’encadre-ment ont été menées au niveau national.

1. Les actions expérimentales de diffu-sion locale

1.1 Campagne “EDF Habitat pour lamaîtrise de l’énergie avec l’ADEME et laRégion Nord-Pas-de-Calais”

Ce programme a été lancé le 15 octobre 1993en région Nord-Pas de Calais, pour une duréede trois mois. L’objectif de diffusion était de15 000 LFC, de façon à constituer un échan-tillon de réponses représentatif permettantd’évaluer par enquêtes9 : • les comportements d’achat, la perception duproduit par le consommateur et son opinionquant à l’engagement des deux organismespublics (EDF et ADEME), • l’impact de la double signatureEDF / ADEME sur les ventes, pour les fabri-cants (Philips et OSRAM). Les fabricants restaient libres de mener lescampagnes publicitaires de leur choix, avecl’obligation toutefois d’informer les opéra-

teurs publics. Ainsi, OSRAM préparait en cetété 93 une campagne institutionnelle pour lafin d’année (presse hebdomadaire) et propo-sait une garantie de deux ans sur ses produits(un système de garantie abandonné en 1994).De même, Philips lançait une campagnepublicitaire TV en octobre/novembre.Toutefois, les prix publics du moment étaientde 139 F pour Phillips (promotion à 89 F) etde 129 F pour OSRAM (promotion à 99 F).Or des prix de promotion différents ou tropattractifs auraient pu dénaturer les résultats del’opération. Les deux fabricants ont donc dûs’accorder sur une politique de prix communedurant la campagne. De son côté, EDF a lançéune campagne de presse dès septembre via lesassociations de consommateurs et les médiaspour montrer son engagement dans la maîtrisede l’énergie et l’aide qu’elle apportait auxconsommateurs sur ce thème. Utilisant les supports de promotion habituels(tête de gondole, stop-rayon, sticker, lettre T...),l’opération a concrètement été menée dans 45points de vente dont les grandes surfaces ali-mentaires (GSA), ce qui était nouveau pour ladiffusion des LFC. La logique commerciale deschefs de rayon a parfois différé l’action de MDEau profit d’autres opérations commerciales.Néanmoins, en trois mois, 19 000 LFC ont étéachetées, dont 13 500 en grandes surfaces debricolage (GSB), dépassant ainsi largement àla fois l’objectif de la campagne (15 000 uni-tés) et les ventes 1992 sur la même période(8 400). La première enquête sur les lieux de vente etultérieurement par courrier n’a pas atteint latotalité de l’échantillon fixé. Néanmoins, ilapparait que les réponses ont été globalement

Les actions en France métropolitaine

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favorables à l’action engagée. La grandemajorité des participants avait déjà entenduparler de la LFC avant l’opération (84%), lamoitié en avait déjà acheté (48%). La seconde enquête, par téléphone a étémenée fin mai 1994 afin d’évaluer la satisfac-tion des utilisateurs et les conditions d’utilisa-tion. La LFC était connue avant l’action par54 % des participants ; 24% des participantsont acheté deux LFC et 41% au moins trois.Ces lampes ont été substituées à des ampoulesclassiques et installées dans le salon/salle-à-manger (43%), la cuisine (22%) ou lachambre (10%). Une légère tendance à lasurpuissance installée est à noter 10, ainsi queparfois une sur-utilisation des LFC par rapportaux ampoules incandescentes (29%). Laplupart des participants se sont déclaré très ouplutôt satisfaits (86%), négligeant desproblèmes mineurs tels que le retard à l’allu-mage (70%), mais ont critiqué fortementl’esthétique des lampes (44% de non satis-faits). Finalement, une proportion très impor-tante de participants se déclarait prête àracheter des LFC (89%) malgré des inconvé-nients jugés peu importants, à l’exception duprix (33%). A noter toutefois qu’à la question“quelles améliorations à apporter ?”, l’esthé-tique passait très largement devant le prix. Le budget de l’opération a atteint 270 kF, soit14.2 F par LFC (55 % EDF ; 18% Philips ;27% Osram). Les principaux postes ont été lematériel de promotion (82 kF), les enquêtes(91 kF et 40 kF) et l’animation sur les lieux devente (24 kF).Cette première opération a été largement citéecomme référence pour les opérations ulté-rieures. Notons toutefois un débat soutenu surl’opportunité de l’évaluation économique del’action, souhaitée par EDF, nuancée parl’ADEME pour qui ce programme était avant-tout une référence et un apprentissage.

1.2 Campagne “Ensemble, économisonsl’électricité en Savoie”

L’opération savoyarde visait à sensibiliser lapopulation et à diffuser 100 000 LFC, soit uneLFC par ménage savoyard. Les fabricantsétaient chargés de mettre en oeuvre l’opéra-tion dans la distribution (GSA, GSB, grandsmagasins). Les signataires institutionnels de laconvention (EDF-GDF Savoie, ADEMELyon, Conseil Général, Région Rhône-Alpes)ont apporté leur image et financé la campagnede communication. Dès avril 1994, un mailing de sensibilisationa été lancé avec l’insertion d’un documentd’information dans les factures d’électricité.En septembre, la Foire de Savoie a lancé offi-ciellement l’opération (présence de MrBarnier, Ministre de l’Environnement etPrésident du Conseil Régional). La campagnepublicitaire institutionnelle (dix jours enseptembre/octobre et sept jours enoctobre/novembre) a consisté en affichage,spots radio et inserts dans la presse locale.Elle a été relayée par des évènements régio-naux, la publication d’un numéro spécial dujournal régional pour enfants Le Moutardconsacré aux “lampes à économie d’énergie”et l’organisation d’animations sur les pointsde vente par une association locale (ASDER). Au total, 20 000 LFC ont été vendues entreseptembre 1994 et mai 1995, ce qui reste loindes objectifs initiaux, même si les ventes ontdoublé par rapport à l’année précédente.D’autant plus que l’arrivée des marques distri-buteurs a coïncidé avec le programme.L’impact direct du programme est estimé à10 500 LFC mais aucune évaluation officielledes résultats n’a encore été établie à ce jour dufait d’un désaccord portant sur la méthodolo-gie d’évaluation. L’ADEME Rhône-Alpes acependant souhaité poursuivre l’opération en

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effectuant des achats groupés par le relai descomités d’entreprise.Concernant les comportements, une premièreévaluation (test IPSOS) a été effectuée troisjours après la seconde campagne d’affichage,afin de mesurer l’impact des messages et lerôle ressenti des partenaires. La campagne aété globalement vue, lue ou entendue par 77%des interviewés, comprise et appréciée (58%),bien que les non-participants l’aient jugéeparfois peu originale ou pas accrocheuse. 95%des sondés ont relevé la bonne initiative despartenaires institutionnels, même si l’attribu-tion revient spontanément à EDF/GDF. Ilexiste toutefois une certaine confusion avecune campagne publicitaire menée par Philipsà la même période. Il est apparu aussi quel’appellation “lampe à économie d’énergie”était mieux ressentie que celle parlant de“basse consommation” (qui laisse une idée deconfort réduit). Une seconde évaluation portant sur 143 ache-teurs a donné les résultats suivants : les troisquarts des achats ont eu lieu durant la périodepromotionnelle, même si les prix d’achat sontle plus souvent annoncés comme supérieurs à100 F. En moyenne, un participant a acquis3.9 LFC (21% une, 27% quatre ou plus). LesLFC, principalement des 15, 20 et 23 W, ontété installées dans les salons (28%), la cuisine(23%) et la chambre (17%). La quasi-totalitédes participants (91%) sont satisfaits/trèssatisfaits, notamment pour la qualité del’éclairage et la durée de vie. L’adaptabilité etle prix restent les points faibles. Le budget initial s’élevait à 1 MF TTC répar-tis entre EDF (500kF), ADEME (200kF), lesautorités locales (200kF) et les fabricants(100kF). 867 kF ont été finalement dépensés.Cette opération est revenue, pour les 10 500LFC accordées au programme, à 82,5 F decommunication par LFC.

1.3 Campagne “100% de lumière, 80%d’économies” en Corse

L’action était en cours de préparation dès mai1994, en vue de diffuser 50 000 LFC de 15 et20 W sur 18 mois (contre 5000 ventes entemps normal). Une étude de marché avaitpermis de fixer l’objectif à 50 000 LFC pour180 000 abonnés BT locaux, à la conditionque le prix des LFC soit inférieur à 80 francs. EDF Corse, l’ADEME Corse et l’Agence deDéveloppement Economique de Corse(collectivité territoriale) étaient chargés de lacampagne de communication institutionnellegrand public (2 MF). Les fabricants (Philips,OSRAM, GE, Sylvania-Claude) ont étécontactés dès mai 1994 et devaient s’accordersur un prix attractif commun autour de70-80 F TTC, mais finalement seul GeneralElectric a accepté de s’associer à l’opérationau prix imposé.La première campagne publicitaire “100% delumière, 80% d’économies” a été lancée entrele 16 janvier 1995 et le 31 mars : 11 5000 pla-quettes envoyées par mailing ; 105 spots enradios locales ; affichages 4x3 informant sur leproduit, sur le prix de 80 F et mentionnant lesmarques et les distributeurs engagés dans l’opé-ration ; inserts dans la presse locale pendanttrois semaines. Elle devait être suivie d’une éva-luation et d’une seconde campagne publicitai-re tenant compte des résultats de la première.En parallèle, un jeu-concours dans les classesde 6ème a été lancé (l’Inspecteur Kilowatt et lesannées-lumière) ainsi qu’un jeu radiophonique.En avril, après trois mois, 20 000 LFC (horsPhilips) avaient été vendues, principalement des20 W (46%), des 15 W (35%) et des 23 W(12%), dont 8200 par les distributeurs parte-naires. Du fait de problèmes d’approvisionne-ment en produits GE, les distributeurs parte-naires ont vendu presque autant de lampes

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OSRAM (34% des ventes) que de lampes GE(38% des ventes). Le budget s’est élevé à 1.380kF, dont 1.200 kF pour la seule campagne publi-citaire, 55 kF d’étude préalable (EDF) et 45 kFd’étude intermédiaire.Une seconde campagne ciblée sur lescommerces et bars/restaurants (petit tertiaire)ayant pour thème “une LFC gratuite pour troisachetées” était prévue pour novembre etdécembre 1995, avec un budget publicitairede 600 kF et de 50 kF d’études, pour unediffusion potentielle de 20 000 LFC.

1.4 Opérations MDE-FACE pour les LFCen zones rurales

Enfin, on peut mentionner pour mémoire deuxprojets de diffusion de LFC en zone rurale : dansl’Aube, pour la diffusion de 20 000 LFC par leSDEA (1.4 MF) et dans le Calvados pour 5000LFC par le SDEC (0.5 MF). La logique en estdifférente, puisque la distribution porte sur cer-tains départs et non sur l’ensemble d’une zonecommunale, seul moyen de rendre apparentsles impacts sur la courbe de charge. De plus,des critères comme le taux de croissance de lademande deviennent ici prépondérants.

2. Les actions nationales d’encadre-ment

Par ailleurs plusieurs actions ont été menéesau plan national dans la perspective d’éven-tuelles actions de diffusion sur une largeéchelle, notamment :◗ Le Groupe de Travail Eclairage (GTE) :créé en avril 1994 afin d’impulser et de facili-ter le lancement de programmes locaux, il estcomposé de représentants permanents d’EDFet de l’ADEME, secondés par des représen-tants régionaux impliqués. La définition du

guide d’évaluation des programmes LFC(décembre 1994) ou la rédaction communeEDF/ADEME d’un document d’informationsur les LFC sont deux réalisations effectivesdu GTE, ainsi que la préparation de la tableronde “Eclairage” de la conférence MDE du18 janvier 1995. ◗ Programme de tests des LFC au LCIE :ces tests ont concerné les principales LFCdisponibles sur le marché sur une durée de8000 heures de fonctionnement11 à partir d’uncahier des charges établi par EDF et l'Ademe.Ils ont été confiés au Laboratoire Central desIndustries Electriques (LCIE), pour l’aptitudeà la fonction (sécurité, performances, durée devie, consommation), et à la Direction desEtudes et Recherches (EDF - DER) pour lacompatibilité électro-magnétique et l’inci-dence électronique sur les réseaux de distribu-tion. Les résultats des tests LCIE ont globalementmontré une bonne qualité des LFC testéesselon les critères retenus. Il apparaît que lesrisques de pollution électronique pour leréseau de distribution sont faibles dans le rési-dentiel (car LFC diffuses et encore peu utili-sées 12), mais importants dans le tertiaire dufait d’une plus grande diffusion. On noteracependant que l’interprétation de certainesdéfinitions du niveau de confort (schéma deKruitkof) et la problématique des interactionséclairage/chauffage laissent envisager desproblèmes de validation de l’impact desprogrammes. Cette question des interactionséclairage/chauffage, complexe et jamaisrésolue (voir travaux du CSTB par exemple),retarde aujourd’hui la validation économiquedes opérations Savoie et Corse, voire lesactions ultérieures.◗ L’action d’EDF auprès des fabricants :afin d’anticiper une diffusion soutenue desLFC, un comité technique EDF/fabricants de

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lampes/syndicat de l’éclairage travaille, deson côté, sur la qualité des futures LFC,notamment pour fixer des limites aux courantsharmoniques générés. Ce comité est un moyende faire converger les souhaits d’EDF(volonté de communiquer sur la LFC résiden-tielle, de voir s’améliorer certaines caractéris-tiques techniques des LFC...) et de ceux desfabricants (soucieux de profiter d’une éven-tuelle référence EDF sur leurs futursproduits). ◗ Le concours luminaire : annoncé aucolloque MDE de Paris en janvier 1995, ceconcours a été organisé par l’ADEME, EDF,le Syndicat de l’Eclairage et le Groupementdes Industries du Luminaire (GIL). Quinzeprojets ont été reçus, à rapprocher du nombred’industriels français du luminaire (100). Ladiversité des formes des projets lauréats 13 aconfirmé les possibilités nouvelles de designoffertes par les LFC, du fait de leur faibletempérature et de leur forme.◗ Accord-cadre Ademe / EDF : signé enseptembre 1996, le nouvel accord-cadre sur laMDE définit les objectifs de cette secondetranche d’opérations concernant les LFC. Ils’agit désormais d’atteindre 4% du marché en1998 (8 millions de LFC) contre deuxmillions en 1994, et un ratio moyen d’uneLFC par ménage en 2000 (0.5 LFC en 1994).Trois à quatre millions de francs pourront êtreconsacrés à cette action sur deux ans, une desobjectif visés étant d'atteindre un prix publicmaximum de 80 F par ampoule. Tous lesacteurs du marché sont potentiellementconcernés : les fabricants pour améliorer lescaractéristiques des LFC ; les distributeurspour garantir la vente de produits de qualité àun prix attractif ; les créateurs pour multiplierles luminaires adaptés et aider à leur distribu-tion ; les consommateurs pour promouvoir leproduit.

3. Synthèsedes programmes réalisés en métropole

Les programmes de diffusion en Francemétropolitaine ont globalement repris lesdémarches suivies par les programmes DOM :évaluation du marché, campagnes de commu-nication par les institutionnels, négociation deprix de promotion avec les fabricants, évalua-tion des impacts. Selon les situations, lesbudgets de promotion ont été apportés pardifférents partenaires : EDF et fabricants enNPC ; EDF ADEME et fabricants en Savoie ;EDF, ADEME, collectivités territoriales etfabricants en Corse. Les actions réalisées en métropole se distin-guent des actions réalisées dans les DOM parleur logique d’expérimentation. Il s’agissaitavant tout, dans les actions de métropole, demieux appréhender les comportements desconsommateurs et de tester des actions depromotion coordonnées impliquant fabricantset distributeurs, à petite échelle. Face à laréussite des larges programmes de diffusiondans les DOM, les faibles résultats continen-taux ne doivent donc pas être interprêtéscomme autant d’échecs apparents, maiscomme une première étape qualitative. L’autre différence importante entre DOM etmétropole tient à la forme des incitationsallouées : dans les deux cas des prix promo-tionnels présentant des écarts du même ordreavec les prix publics ont été négociés.Toutefois, aucun système de leasing n’a étéexpérimenté en métropole alors que ce modede paiement semble avoir eu une influenceimportante sur les motivations des acheteursdans les DOM. En ce qui concerne les utilisateurs, lesenquêtes montrent que 90% des acheteurssont satisfaits, les principales contraintesévoquées restant la compatibilité avec les

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luminaires et les prix devente. L’autre difficultéque suggèrent lesenquêtes réalisées auprèsdes utilisateurs concernela transformation descomportements d’achat ;en dépit de l’intérêtmanifesté par les ache-teurs qui acquièrentsouvent plusieurs lampeset des indices de satisfac-tion, rien ne garantit lapérennité des comporte-ments donc des impactsénergétiques à l’issue desprogrammes d’incitation.

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Accordnational

MDE

janvier1993

octobre1993

2d accordnational

MDE

septembre1996

ObjectifsLBC

ConférenceMDE

18 janvier1995

décembre1993

OpérationNPC

OpérationSavoie

ConcoursLuminaire

Créationdu GTE

11 avril1994

septembre1994

décembre1994

Guideévaluation LBC

septembre1995

mars1995

OpérationCorse

1993 19951994 1996

Schéma chronologique des opérations LFC visant le secteur résidentiel

Notes

1 Près de 200 programmes d’éclairage efficient étaient en cours en 1993 aux USA dans le secteur résidentiel, àl’initiative de 133 compagnies d’électricité (Lamare L., 1993) et autant dans le secteur commercial et tertiaire(Nadel S.M. et alii, 1993). En Europe, E. Mills a dénombré près de 50 programmes de promotion de l’éclairageefficient entre 1987 et 1992 dans 11 pays européens (Mills E., 1993).

2 Producteur et distributeur municipal ; 400 000 clients résidentiels ; 6 TWh en 1992.3 1 SEK = 0.8 F.4 Entreprise municipale ; distributeur ; 350 000 clients résidentiels.5 SEAS : producteur et distributeur, 120 000 clients résidentiels ; producteur et distributeur ; NESA : 400 000 clients

résidentiels.6 Nombre de foyers participants / nombre total de foyers.7 Sur la publicité papier, on trouve : “nouvelle génération”, “maintenant, tout lui va”, “une nouvelle silhouette”,

“elle reste jeune beaucoup plus longtemps”, ainsi que des conseils sur le placement des lampes. 8 La pointe du matin, plus dépendante des activités économiques, a été moins réduite.9 Enquête directe sur les lieux de ventes (1000 réponses) puis relance quatre mois après (500).10 LFC achetées : 7% de moins de15 W ; 52% de 15 à 18 W ; 41% au-dessus de 18 W. Pour le remplacement, 35%

des LFC ont remplacé une 100 W, 25% une 75 W et 28% une 60 W. On profite de la substitution pour accroîtrela puissance lumineuse. De plus, 27% des utilisateurs estiment que l’éclairage est moins fort avec une LFC, d’oùune surpuissance mais 73% pensent le contraire.

11 Philips-Mazda (FEE et Euréka), Osram (DULUX), GE (BIAX), Sylvania-Claude (MINIX), Ecolux (DEF 20),Please (ballast séparé) et Ecolife (LUMIN). Des essais sur de nouvelles LFC sont venus compléter les LFC initia-lement retenues (Ultralite, Ecolife, Slim Line Philips)

12 La conclusion de l’étude par EDF-DER montre que le seuil critique en résidentiel est de six LFC par foyer alorsque nous en sommes actuellement à 0.15 LFC par foyer et que les fabricants visent une diffusion portant à 0.6 leratio en 1998.

13 Premier prix décerné à Gourdon et Brux pour leur lampe à poser FOLIO.

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Taux de participation

Le taux de participation est une des variablesclé permettant d’évaluer l’efficacité desmesures d’incitation employées et la réussited’un programme de promotion. Il mesure lenombre de ménages (dans le secteur résiden-tiel) ayant bénéficié des incitations offertespar rapport au nombre de ménages potentiel-lement concernés par le programme. Lestableaux 1 et 2 présen-tent, à titre d’exemple,les résultats observés surdes programmes mis enoeuvre dans le secteurrésidentiel, aux EtatsUnis et en Europe. On notera que, en ce quiconcerne les Etats Unis,les programmes présen-tés sont assez particulierspuisqu’il s’agit deprogrammes avec destaux de participation trèsélevés (Pye M.E. et al.1994). En conséquence,

ils ne sont pas forcément représentatifs desrésultats enregistrés par l’ensemble desprogrammes américains. Pour l’Europe, ils’agit des principaux programmes mis enoeuvre entre 1987 et 1992 (Mills E., 1993).

BilanBilan

C h a p i t r e 5

Impacts des programmes

Bilan de l’expérience française et internationale de promotion de la diffusion des LFC

Entreprises Nature Ménages Lampes Taux de

du programme1 elligibles diffusées participation

Allemagne E.V. Schwaben Réductions 800000 61000 8%

Danemark NESA A/S - 1990 Leasing 408000 259000 5%

ELSAM - 1990 Réductions 65000 9400 11%

SEAS A/S - 1989 Distribution 120000 216000 90%

KOGE - 1989 Distribution 6000 12000 100%

Finlande 1990 Distribution 17000 17000 100%

France2 Guadeloupe - 1992 Leasing 120000 300000 39%

Irlande ESB - 1990 Leasing 25000 5000 5%

Pays Bas 1988 - 89 Leasing 3150000 1173000 15%

Suède Stockholm E. 88-89 Réductions 390000 133000 5%

Malmo Energi - 1989 Réductions 136000 24000 8%

Stockholm E. - 1987 Distribution 2100 6400 50%

Helsingborgs E. 1988 Distribution 53000 35000 66%

Moyenne 15%

Tableau 1 : Programmes de diffusion de LFC dans lesecteur résidentiel en Europe / Taux de participation

Source : Mills E., 1993▼

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A partir de ces résultats, il est possible de faireplusieurs observations : • les taux de participation varient

considérablement d’un programme à unautre ; on relève ainsi, en Europe, des tauxde participation dans le résidentiel allant demoins de 1% jusqu’à 100%, avec unemoyenne de 15%.

• les taux de participation les plus élevéssont observés sur des programmes dedistribution (Traer, Iowa - KOGE, DK)et/ou d’installation gratuite (NEES), ce quin’est pas surprenant, cette procédureminimisant les coûts à charge desutilisateurs. On notera toutefois que mêmeces programmes ne permettent pasd’atteindre systématiquement des taux departicipation de 100%.

• les taux de participation les plus élevéssont généralement obtenus pour desprogrammes de taille réduite (quelquesmilliers de ménages potentiellementconcernés). Plus le nombre de ménageséligibles augmente, moins les taux departicipation sont importants.

• enfin, pour les programmes les pluscourants et de grande ampleur, de typeincitations financières intégrant ou non unmécanisme de paiement différé, les taux departicipation restent assez faible,typiquement entre 5 et 10%.

En ce qui concerne le secteur commercial, lestaux de participation constatés aux Etats- Unissont généralement inférieurs à ceux desprogrammes dans le résidentiel, allant de0,6% à 16%, pour une moyenne de 4%.(E. Vine, 1994).

Nombre de lampes diffusées

Le nombre de lampes diffusées par ménageparticipant peut varier considérablement d’unprogramme à un autre. Il est en moyenne de2,5 lampes/ménage pour les programmeseuropéens à destination du secteur résidentiel.Mais il dépasse 5 lampes dans certainsprogrammes : 6 lampes par ménage pour lepremier programme suédois portant sur 2000ménages et 8 pour le programme Guadeloupeportant sur 300 000 ménages. Globalement, le nombre de lampes diffuséespar les premiers programmes européens(période 1989-91 ; Tableau 1) varie dequelques milliers d’unités à plusieurscentaines de milliers. Les plus significatifs envolume sont les programmes StockholmEnergi (réduction - Suède), NESA (réductionet paiement différé), SEAS (distributiongratuite - Danemark), EBA (rabais et paie-ment différé - Pays Bas), avec chacun plus de200 000 unités distribuées, soit une économied’énergie estimée de l’ordre de 13 000 MWh3.Les programmes de distribution ou d’installa-tion gratuite ont un impact moindre en termesde lampes diffusées parce qu’ils concernentun nombre réduit de ménages et/ou compor-

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Entreprises Nature du Ménages Taux de programme participa

-tion %Traer Municp. Utility Distribution 900 60NEES Installation 74 000 50Burlington ED Leasing 14 000 42Los Angeles DWP Installation 1169 000 35Wisconsin Public Serv Réductions 301 000 28United Illuminating Installation 100 000 27Boston Edison Réductions 550 000 23Madison G&E Réductions 100 000 12CMP Réductions 450 000 10SCE Subv. fabric 3600 000 5

Tableau 2 : Programmes de diffusion de LFC dans lesecteur résidentiel aux Etats Unis / Taux de participationSource : M.E. Pye, 1994 ▼

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tent des limites au nombre de lampes acces-sibles pour chaque ménage participant.Pour les programmes plus récents (Tableau 3),à l’exception de certaines actions d’impor-tance régionale (Brême 1993) ou à vocationexploratoire (Italie, 1990), les réalisationsconcernent des volumes de lampes systémati-quement supérieurs à 100 000 unités, et trèssouvent proches de, ou supérieurs à 200 000unités. Les incitations financières sous formede subventions ou de prix promotionnelsnégociés avec les industriels, sont les princi-paux mécanismes de promotion utilisés enassociation avec d’importantes campagnes decommunication (cf. infra).

Economies d’électricité et impact sur les courbes de charge

L’impact réel des actions de diffusion de tech-nologies d’éclairage efficientes sur les courbesde charge est difficile àapprécier car la réductionde la consommationd’électricité obtenuereste relativement faibleen proportion de lademande totale et il estdélicat d’attribuer toutesles variations de consom-mation observées au seuleffet des LFC. Des résultats partiels surun programme danois(B. Nielsen, 1993) ontmontré que : • 90 % des lampes

distribuées onteffectivement étéinstallées,

• les LFC sont

installées, conformément aux suggestionsde la compagnie, en substitution de lampesà forte utilisation et en concordance avec lapointe journalière,

• pendant la période de pointe du soir enhiver, 80% des LFC sont utilisées.

Les évaluations réalisées dans les DOM ou enmétropole confirment ces résultats : les LFCachetées sont installées sur les points lumi-neux les plus sollicités qui sont aussi ceux quicontribuent le plus à la demande de pointe.Dans les DOM où les opérations de promotiondes LFC ont été significatives au regard dunombre total de ménages, l’impact sur lapointe est confirmé : la réduction de la pointedu soir pour la Guadeloupe et la Martiniqueest estimée à 7 MW, soit 6 - 7% de la pointejournalière pour la Guadeloupe. Sous réserve d’investigations plus systéma-tiques, on peut conclure que les programmesde diffusion des LFC ont un impact à la foissur la consommation d’énergie (les lampes

Année / Cie Durée Ménages éligibles LBC

vendues

Allemagne 1993 (Brême) 330 j 270 000 31 200

Danemark 1992 ELSAM 30 j 1 200 000 408 000

1994 national 60 j 2 338 000 568 000

France 1992 Guadeloupe 60 j 100 000 350 000

1993 Martinique 120 000 350 000

Irlande 1994 national 6 j 1 140 000 1 000 000

1995 national 6 j 100 000 150 000

Italie 1990 90 j 500 000 15 000

1995 national 60 j 12 000 000 750 000

Pays Bas 1991 (PEN) 47 j 489 000 164 000

1994 (PEN) 120 j 238 500 198 000

Suède 1991/1993 (Uppsala) 60 000 70 000

Tableau 3 : programmes récents de diffusion de LFCdans le résidentiel en Europe

Source : DEFU [1996] et L. Cauret [1996] ▼

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substituées sont celles qui sont habituellementles plus utilisées) et sur la pointe journalière(les LFC installées sont aussi les plus sollici-tées pendant la pointe). Les évaluationséconomiques de ces programmes indiquentpar ailleurs que, en règle générale, les écono-mies d’électricité obtenues présentent un

rapport coût / avantage favorable ; en d’autrestermes, le coût des actions de promotion desLFC est inférieur au coût qu’aurait entrainé laproduction d’électricité permettant de satis-faire le même besoin d’éclairage (Encadré 1).

62

Différents instruments d’incitation ont étéutilisés par différents acteurs, dont les entre-prises électriques dans le cadre de leursprogrammes de MDE, pour favoriser la diffu-sion des technologies d’éclairage efficientes etsingulièrement des LFC. Mais les deux caté-gories d’instruments les plus utilisées ont étél’information des consommateurs et les inci-tations financières, dont la contribution àl’introduction sur le marché et à la diffusiondes premières LFC est considérée commeessentielle4.

Les actions d’information

L’intérêt principal des actions d’informationest d’accroître la notoriété d’un nouveauproduit disponible sur le marché dont ladistribution et la diffusion sont encore margi-nales et dont les qualités spécifiques ne sontpas immédiatement reconnues par lesconsommateurs (cf. chapitre 3). Une actionconcertée, fabricants, distributeurs, partenairesinstitutionnels, permet alors d’en accroître ladisponibilité et d’attirer l’attention desconsommateurs sur le produit tout en lesmettant en confiance. L’implication des partenaires “institutionnels”

dans ces campagnes leur confère un créditsupplémentaire auprès des consommateurs enapportant une certaine crédibilité aux infor-mations mises en avant par les fabricants. Demême, l’envoi de brochures d’informationdirectement aux consommateurs, notammentlorsque le mailing est réalisé par une compa-gnie d’électricité en accompagnement de lafacture d’électricité, influe plus nettement surles décisisons d’achat que les campagnes clas-siques d’affichage ou relayées par les médias. Toutefois, les programmes comportant unique-ment de l’information, sans aucune incitationfinancière associée, sont restés relativement peunombreux. Et, en ce qui concerne le secteur rési-dentiel, ils ont eu de manière générale un suc-cès limité que l’on peut attribuer à une straté-gie de communication inadaptée5 et surtout, àla persistence de la contrainte de prix particu-lièrement forte dans la période d’introductiondes LFC sur le marché. L’étiquetage des performances énergétiques dessources lumineuses constitue un autre instru-ment destiné à informer le consommateur surles différences existant entre les produits d’éclai-rage. Le manque de références internationalesdans ce domaine ne permet pas encore d’en esti-mer l’efficacité. Il devrait être mis en oeuvre en1997 pour les pays européens (Encadré 2).

Efficacitédes instruments d’incitation utilisés

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Les programmes de diffusiondes LFC, qu’ils soient initiéspar des compagnies d’électri-cité ou par les pouvoirspublics, sont soumis à desévaluations économiques.Celles-ci permettent de vérifiersi les bénéfices retirés collecti-vement des actions engagéeséquilibrent les coûts qu’ellesont entrainés. Pour effectuerdes comparaisons entre diffé-rents programmes, il est clas-sique de procéder au calcul ducoût actualisé de l’énergieéconomisée (C), qui pourraéventuellement être comparéau coût de l’énergie qu’il auraitété nécessaire de produirepour satisfaire le mêmeservice. Les principalesévaluations disponibles ontété regroupées dans leTableau 4. Le coût de l’energie économi-sée pour les premiersprogrammes européens dansle résidentiel est de0,021 $/kWh en moyenne (E.Mills, 1993). Un échantillon deprogrammes américainsprésentant des taux de partici-pation élevés (donc favo-rables) conduit à une moyennede 0,033 $/kWh pour le secteurrésidentiel (M.E.Pye, 1994).Enfin, une autre évaluationplus systématique desprogrammes réalisés dans letertiaire aux Etats-Unis,conduit à un coût moyen del’énergie économisée de0,04 $/kWh (J. Eto et alii, 1994). D’une manière générale, cescoûts se comparent favorable-ment aux coûts de productionévités ; pour les programmesaméricains concernant letertiaire, par exemple, le ratiomoyen du coût de production

évité sur le coût de l’énergieéconomisée est de 1,9 (J. Etoet alii, 1994). On conservera toutefois unecertaine prudence vis-à-vis deces résultats et on évitera decomparer les résultatsproduits par des sources diffé-rentes, les méthodologiesd’évaluation suivies pouvantne pas être strictement compa-rables. Ceci pourrait expliquerle décalage constaté demanière paradoxale entre desprogrammes européens stan-dards (C = 0,021 $/kWh) et desprogrammes américains à trèsforts taux de participation(C = 0,033 $/kWh). Les perfor-mances économiques desprogrammes peuvent, en effet,différer selon qu’il s’agitd’évaluations ex-ante baséessur des hypothèses technico-économiques (nombre delampes subsitutées, puissanceévitée, durées d’utilisation,etc.) ou d’évaluations ex-postbénéficiant de mesures réali-sées à l’issue desprogrammes. De même, lescoûts des programmespeuvent varier sensiblementselon que l’on intègre ou non,à côté des coûts directs(acquisition et installation deséquipements, campagnes decommunication et de marke-ting, etc.), les coûts indirects(coûts administratifs) tels queles frais généraux, le coût desprocédures d’évaluation, oud’encadrement pour la prépa-ration et le suivi desprogrammes. Enfin, on peut ounon, tenir compte des modifi-cations de comportement desutilisateurs (durées d’utilisa-tion), des lampes achetéesmais non utilisées, ou des

opportunistes qui profitent dessubventions alors qu’ilsauraient acheté les lampessans incitations. Si les évaluations tenantcompte de ces différentsfacteurs ne remettent pas encause la validité économiquedes programmes, de façonglobale, elles montrent queceux-ci ne sont pas systémati-quement rentables quelles quesoient les modalités d’incita-tion utilisées, les taux de diffu-sion atteints ou les coûtsadministratifs desprogrammes.

Encadré 1 : Analyse économique des programmes de diffusion des LFC▼

Programmes Secteur

NEES (USA) Com./Ind. 104 000 0,35 0,037

Con Edison Com./Ind. 92 000 0,21 0,068

NMPC (USA) Com./Ind. 134 000 0,05 0,060

NU-ESLR (USA) Com./Ind. 150 000 0,14 0,025

PG&E (USA) Com./Ind. 130 000 0,04 0,050

SCE (USA) Com./Ind. 97 000 0,09 0,012

Moyenne Com./Ind. 0,15 0,044

Boston Ed. (USA) Résid. 21 000 0,35 0,062

CMP (USA) Résid. 11 000 0,18 0,026

Mad. G&E (USA) Résid. 6 000 0,22 0,013

NEES (USA) Résid. 14 000 - 0,075

SCE (USA) Résid. 47 000 0,08 0,014

UI (USA) Résid. 15 000 0,09 0,032

WPS (USA) Résid. 34 000 0,50 0,029

Moyenne Résid. 0,26 0,033

Stockholm 2 (S) Résid. 5 000 0,53 0,046

Malmo Ener (S) Résid. 2 000 1,56 0,023

KBV (DK) Résid. 7 000 0,17 0,027

EBA (NL) Résid. 14 000 - 0,009

EVS (D) Résid. 4 000 0,31 0,017

KELAG (A) Résid. 10 000 0,07 0,030

EDF (F) Résid. 19 000 0,17 0,027

Moyenne Résid. 0,17 0,021

Coû

ts in

dire

cts

/coû

ts d

irec

tsC

EE

8

($90

/kW

h)

Ene

rgie

éc

onom

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7

(MW

h/an

)

Tableau 4 : Coût de l’énergie économiséedans les programmes de diffusion de LFC6

Sources : Mills, 1993, Eto 1994, Pye M.E., 1994 ▼

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Les seules informations dontdispose le consommateur pourchoisir une source lumineusesont relatives au prix et à lapuissance électrique consom-mée. Il n’est donc pas enmesure de différencier les équi-pements proposés à la ventesur la base du critère d’effica-cité énergétique et, le souhaite-rait-il, de choisir la source lamoins consommatrice pour unusage donné.

L’étiquetage énergétique obliga-toire est précisément destiné àcombler ce déficit d’informationen fournissant une informationstandardisée et fiable auconsommateur qui lui permettrade connaître la consommationénergétique de chaque lampeet/ou d’estimer leur efficacitérelative.

◗ExpérienceL’affichage des performancesdes sources lumineuses estobligatoire aux Etats Unisdepuis mai 1995. L’étiquettecomprend des informations surla puissance lumineuse(lumens), la puissance élec-trique (Watts) et la durée de vie(heures) de chaque source. Unprojet d’étiquetage identique està l’étude pour l’UnionEuropéenne qui comporterait enplus de ces informations, uneindication de l’efficacité relativede chaque source sur uneéchelle graduée A à G (applica-tion probable en France début1998).

Le programme américain néces-site a priori une démarcheassez complexe de la part du

consommateur qui pourrait enlimiter l’impact (déterminationde la lampe en fonction dunombre de lumens souhaités,puis choix de la lampe avec lapuissance électrique la plusfaible) mais le recul est encoreinsuffisant pour l’affirmer. Enrevanche, le projet européensemble prometteur car ilreprend les principaux élémentsde l’étiquette déjà appliquée auxéquipements électroménagers,dont le code de couleurs esttrès facile à interpréter.

Il ne faut toutefois probable-ment pas s’attendre à uneévolution radicale des compor-tements. L’étiquetage des appa-reils électroménagers n’a pasproduit des résultats totalementconvaincants, notamment auxEtats Unis. Dans le cas del’éclairage, une difficultésupplémentaire vient encorelimiter l’efficacité de l’étique-tage : l’impossibilité d’indiquerune durée d’utilisationmoyenne, donc la consomma-tion annuelle de l’équipement,en kWh ou en francs. Dans cesconditions, il est difficile pour leconsommateur d’apprécierl’intérêt d’un achat nécessitantun surcoût important. De ce fait,c’est plutôt la fonction “label”de l’étiquette européenne quipourrait avoir une influence surles consommateurs.

◗ la fonction “label”Le label est une forme intermé-diaire d’étiquetage. Sa fonctionn’est pas de permettre auconsommateur d’effectuer unecomparaison fine et éventuelle-ment un choix optimal entre

différents produits mais d’attri-buer à un produit une recon-naissance de qualité sur uncritère particulier (protection del’environnement, efficacité éner-gétique, par exemple). Le clas-sement d’un produit d’éclairagedans la catégorie A ou B del’étiquette européenne, parexemple, en lui conférant unedistinction du point de vue ducritère efficacité énergétique,agirait comme un label dequalité, sans que les consom-mateurs aient à tenir comptedes autres informationsprésentes sur l’étiquette. Bienentendu, cet effet de “label”dépendra dans une largemesure de la notoriété et de lacrédibilité de l’étiquette euro-péenne elle-même, et de sonsuccès dans le secteur del’électroménager.

On notera que les lampes nesont pas les seuls composantsd’un système d’éclairagepouvant faire l’objet d’une labé-lisation. Les luminaires, qu’il estdifficile de différencier du pointde vue de leur efficacité lumi-neuse, pourraient ainsi êtredistingués par un label.Toutefois, cette distinctiondevrait être liée à l’utilisationd’un type d’ampoule clairementidentifié (la forme de l’ampouleinfluant sur le rendement lumi-neux) pour un impact potentielincertain s’agissant d’un équi-pement sur lequel les choixesthétiques sont prépondé-rants.

Encadré 2 : L’étiquetage des performances énergétiques des sources lumineuses▼

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Les incitations financières : rabais, leasing,...

Les premières LFC ont été mises sur lemarché à un prix de vente 20 ou 30 fois supé-rieur à celui d’une ampoule à incandescence.Cet écart de prix par rapport à la technologiestandard a été clairement identifié comme unedes principales contraintes à la diffusion.Ainsi, la plupart des programmes de promo-tion ne se sont pas contentés d’informer lesconsommateurs sur les caractéristiques spéci-fiques des LFC mais ont cherché à obtenir unediminution ponctuelle des prix afin de stimu-ler la demande. Cette réduction intervient sur une périodelimitée dans le temps qui peut aller dequelques semaines à quelques mois. L’objec-tif est d’accroître la demande à court termepar effet-prix, et à plus long terme, de dyna-miser le marché, l’accroissement de lademande permettant par effet d’échelle etd’apprentissage, une réduction des coûts deproduction, donc des prix de vente, un nouvelélargissement des marchés, etc. La réduction proposée sur les prix de ventepeut avoir plusieurs origines. Dans lesprogrammes de rabais ou de coupons, unecompagnie d’électricité (par exemple) inter-vient en accordant à ses abonnés une subven-tion sur l’achat d’une ou plusieurs lampesachetées9. Dans les programmes d’achatsgroupés, en revanche, la réduction des prix devente publics provient de la négociation d’untarif promotionnel avec un industriel, par ungrand acheteur (qui peut être aussi unecompagnie d’électricité). Le résultat pour leconsommateur est identique. Mais, dans lepremier cas, la totalité de l’effort financierincombe à l’institution qui est à l’origine del’opération, alors que dans le second cas, laréduction des prix résulte d’un effort commer-

cial de l’industriel, qui peut éventuellementêtre associé à une réduction complémentairedes marges des distributeurs. Les actions d’incitation financière ont connuun développement essentiel avec l’instaura-tion du leasing qui offre aux acheteurs lapossibilité d’un paiement différé des lampes.Plusieurs compagnies d’électricité ont ainsiproposé à leurs abonnés d’acquérir des LFCen combinant une réduction sur le prix devente et un paiement différé intégré à lafacture d’électricité10. Ces programmes deleasing qui réduisent la contrainte du surcoûtinitial ont conduit à des taux de participationsignificativement plus élevés que lesprogrammes de rabais simples, ce qu’indi-quent clairement les programmes Guadeloupeet Martinique. Résultat que l’on peut attribuerà la réduction de la contrainte de surcoûtinitial que permet le leasing, mais aussi, à ladiminution du risque perçu par le consomma-teur assuré de réaliser des économies sur safacture d’électricité (cf. note 10).

Portée et limite des actions d’incitation financière

Il n’est pas contestable que les programmesd’incitation financière, sous diverses formes eten association avec des actions d’information,ont eu un impact très sensible sur la diffusioninitiale des LFC. Leur influence est manifesteau plan de la notoriété et de la distribution quiconstituent des contraintes fortes lors del’introduction sur le marché d’un nouveauproduit. Ils ont surtout contribué à motiver lespremiers adopteurs en créant un effet promo-tionnel et en réduisant l’écart de prix avec leslampes à incandescence, et ainsi instauré unepremière dynamique de diffusion des LFCdans le secteur domestique en Europe.

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La réaction des consommateurs aux incitationsfinancières devient plus complexe lorsque lemarché évolue et notamment lorsque les prixcommencent à baisser. Les études menées dansdivers pays européens suggèrent l’existenced’un prix-seuil en deçà duquel la proportion deconsommateurs disposés à acquérir des LFCaugmente très nettement. Selon les industriels,les seuils seraient très variables selon les paysconsidérés mais pourraient se situer par exempleà US 10 $, £ 10, DKR 100. Alors que la contrain-te de prix est très forte et souvent prépondéranteau delà du seuil, elle perd de son importancerelative en deçà. Et les incitations financièresn’ont plus le même impact sur les comporte-ments d’achat (W. Wilms and E. Mills, 1991). Le recul relatif de la contrainte liée au prixrévèle les autres facteurs influant sur la déci-sion d’achat tels que la notoriété du produit, lacrédibilité de l’information sur les perfor-mances produite par le fabricant, les préfé-rences individuelles en matière d’éclairage

(prévention à l’égard de l’éclairage fluores-cent par exemple), les contraintes d’installa-tion pressenties, les possibilités d’utilisation,etc. Autant que dans l’importance des moyensfinanciers engagés, la clé du succès desprogrammes de promotion réside alors dansles modalités d’incitation retenues (le leasing,par exemple) et dans la définition et la miseen oeuvre des actions de marketing et decommunication. Pour conclure sur ce point, les programmes depromotion des LFC se sont dans un premiertemps essentiellement attachés à réduire lacontrainte de prix en considérant les actionsde communication comme un complémentnécessaire mais mineur. Avec la maturation dumarché et le recul relatif de la contrainte deprix, le besoin se fait sentir en faveur de stra-tégies de marketing plus sophistiquées, sansforcément négliger l’effet d’incitation complé-mentaire pouvant être apporté par des prixpromotionnels.

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Dynamisation du marché des LFC

Une des questions centrales que posent les pro-grammes de promotion des LFC utilisant desincitations financières concerne leur impact àmoyen et long terme. Dans quelle mesure cesprogrammes contribuent-ils, autrement que defaçon ponctuelle, à modifier les comportementsd’adoption et à instaurer une réelle dynamiquede diffusion ? Les consommateurs ne revien-nent-ils pas à leurs choix antérieurs lorsque lesincitations disparaissent ? Ne peut-on craindreun effet dépressif sur le marché si les acheteurshabituels décident de différer leurs achats dansl’attente de nouveaux programmes d’incitation ? Nous ne disposons pas des éléments statistiquesminimaux concernant le marché des LFC qui

seuls permettraient de répondre précisèment àces questions. Néanmoins, l’observation de lasituation des pays du nord de l’Europe suggè-re que les programmes d’incitation ont eu uneffet d’entrainement sur le marché des LFC.Les écarts observés avec les pays ayant adoptédes politiques moins volontaristes le montrent.Une dynamique de diffusion s’est instaurée quiest en grande partie autonome par rapport auxactions d’incitation (Encadré 3).Pour E. Mills qui a analysé les programmeseuropéens de promotion des LFC, il est clairque ceux-ci ont largement contribué à accélé-rer les ventes (E. Mills, 1993) ; aux Pays-Bas,au Danemark et en Suède, par exemple, les

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◗Le marché mondial

Les ventes mondiales deLFC sont passées de 45millions d’unités en 1988 àquelques 200 millions en1994, ce qui représentequelques pourcent desventes globales de lampes àincandescence. Les taux de croissancesupérieurs à 30% que l’onpeut observer en début depériode (jusqu’au début desannées 90) sont caractéris-tiques d’un marché émer-gent. Ils tendent ensuite à sestabiliser dans la phase decroissance, lorsque lesventes en volume devien-nent plus significatives. Pour la période 1994-98, lesindustriels tablent sur destaux de croissance stabilisésde l’ordre de 15%/an, quipourraient conduire à unvolume de ventes global de350 millions d’unités en1998.Les lampes d’intégrationdestinées au secteur tertiairequi représentaient la majo-rité des ventes jusqu’audébut des années 90 sontprogressivement rattrapéespar les lampes de substitu-tion destinées au résidentiel,ce qui traduit l’instaurationd’une nouvelle dynamique.

◗Le parc résidentiel enEurope et le marché français

Le parc de LFC installé dansle secteur résidentiel enEurope présente d’impor-tantes disparités selon lespays considérés. La diffu-sion des LFC est encore trèslimitée en Norvège, enEspagne, ou en Italie, avecrespectivement 0,1, 0,2 et 0,2lampes par ménage, mais

déjà importante auDanemark ou aux Pays Bas,où la proportion de lampesfluocompactes par ménageest égale ou supérieure à 2(Tableau 2). On notera queces taux d’équipement sontcalculés à partir del’ensemble des ménages,qu’ils possèdent ou non desLFC. Ainsi, au Danemark,46% des ménages sontéquipés d’au moins une LFC,mais la moitié d’entre euxpossède plus de 3 lampes, etun quart plus de 6. Au total, le parc de LFCinstallées dans le résidentielen Europe est estimé à prèsde 100 millions d’unités en1995.Nous ne disposons malheu-reusement pas de donnéescomparables en ce quiconcerne la France. Lesventes globales de LFC(substitution et intégration) y

sont évaluées pour 1993 et1994 à 3,9 millions et 5,5millions d’unités, respective-ment. Ceci conduit à un tauxd’équipement estimé parOSRAM pour l’année 1993 de0,4 lampe/ménage, qui situe-rait la France sensiblementen deçà de la moyenne euro-péenne. En ce qui concerne les prixde vente des LFC, aucunesource ne fournit, à notreconnaissance, une compa-raison pour l’ensemble despays européens. A titred’information, les prixmoyens retenus par l’étudeDEFU pour le Danemark, lesPays Bas et l’Allemagne sontrespectivement de 105 FF,85 FF et 95 FF (DEFU, 96). EnFrance, les prix observésdans la grande distributionpour les lampes de marquesse situent dans une four-chette de 130 - 150 FF.

Encadré 3 : Dynamique du marché des LFC ▼

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995-98 1998Substitution 23 32 46 61 74 90 187% croissance 22 39 32 32 20 22 20Intégration 36 48 69 78 94 105 160% croissance 31 33 44 13 21 11 15TOTAL 59 80 115 139 168 195 347

Pays NL DK IRL D FL SW I SP N Moy.

LFC / foyer 2,3 2,0 1,5 1,3 1,0 0,3 0,2 0,2 0,1 1,0

% foyers équipés 56 46 35 50 - 20 20 11 10 -

Tableau 1 : Ventes mondiales de LFC et prévisionsSource : IAEEL Newsletter, 1994

Tableau 2 : Parc installé de LFC dans le résidentiel en Europe - 1995 -Source : DEFU, 1996

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programmes de promotion des LFC ont accrules ventes dans le secteur résidentiel dans desproportions de 1 à 4. Cet accroissement du volume des ventesrésulte à la fois d’effets directs des incitations,financières notamment, mais aussi d’effetsindirects sur la notoriété du produit, del’amélioration de sa distribution, de l’effet dedémonstration des premières lampes instal-lées, de l’amélioration des performances dufait de l’apprentissage, de la baisse des coûtsrésultant des effets d’échelle, etc. AuDanemark, l’augmentation des volumes deventes a ainsi permis une diminution des prixpublics de 50 $ en 1987 à 20 $ en 1991, envaleur constante. Aux Pays-Bas, de même, ladiffusion des LFC atteint aujourd’hui 56% desménages, avec une moyenne supérieure à

4 lampes par ménage équipé, soit 14 millionsd’unités dont seule une partie a été acquise parun effet direct des programmes d’incitation. On peut donc parler d’effet levier des pro-grammes de promotion qui étend leur influen-ce au delà des seuls participants et d’effet dyna-mique introduisant une certaine pérennité deseffets au delà des programmes eux-mêmes. Enconséquence, on peut considérer que dans lespays du nord de l’Europe, le marché des LFCn’est plus dans la phase initiale d’émergence dela technologie. La notoriété a progressé, les per-formances (rendement mais aussi encombre-ment, confort d’utilisation, etc.) se sont sensi-blement améliorées, les prix ont diminué,...,sous l’effet des programmes de promotion quiont permis d’élargir la demande à partir desniches initiales.

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Notes

1 Les mécanismes d’incitation sont très schématisés (cf. Mills et Pye pour détails) ; Distrib. = distribution gratuitede lampes efficientes (pas uniquement des LFC dans le cas des programmes américains) ; Installation = installa-tion gratuite de lampes efficientes (idem) ; Réduction = réductions sur les prix de vente des lampes, sur les pointsde vente ou par le biais de coupons de réduction ; Leasing = paiement différé des lampes sur la facture électrique ;Subv. fabric. = subvention accordée directement au fabricant pour faire baisser les prix de détail.

2 Les données de E. Mills ont été corrigées pour tenir compte des résultats définitifs du programme.3 Hypothèses : LFC 15 W en substitution 60 W incandescence ; 4 h/j (Mills, 1993).4 Information et incitations financières sont les instruments les plus utilisés dans le résidentiel et le petit tertiaire.

L’étiquetage des performances énergétiques des sources lumineuses est envisagée au plan européen pour l’année97 et pourrait contribuer à accélérer la diffusion des LFC (cf. Encadré). Enfin, les normes de performances,globales ou par composants, sont susceptibles d’influer sur l’efficacité énergétique des systèmes d’éclairage dansle grand tertiaire notamment mais ne seront pas abordés ici du fait de leur impact limité sur le résidentiel ou le petittertiaire.

5 Communication inadaptée parce que trop souvent destinée à des consommateurs a priori dejà convaincus del’intérêt du produit.

6 Tous les programmes étudiés par Mills, Eto et Pye n’ont pas été repris dans ce tableau. A titre d’illustration, nousne présentons ici que les programmes les plus significatifs du point de vue des quantités d’énergie économisée. Enrevanche, les moyennes indiquées sont les moyennes obtenues par Eto et Mills sur l’ensemble des programmesétudiés.

7 Pour les programmes européens, les quantités d’énergie économisées ont été estimées sur la base des hypothèsessuivantes : 72 kWh/lampe.an (soit 4h/j et 9% de pertes en réseau)

8 Tous les chiffres sont indiqués en $1990 sauf pour les programmes résidentiels américains pour lesquels aucuneprécision n'est donnée.

9 Les actions de promotion basées sur des incitations financières ont connu de multiples développements : subven-tions allouées au consommateur sous forme de remboursement après achat, de coupons de réduction, d’une lampegratuite pour plusieurs lampes achetées, etc., ou versées au distributeur, voire directement au producteur. Danscertains cas, les subventions ont même représenté la totalité du coût des lampes, plusieurs compagnies d’électri-cité ayant procédé à des distributions gratuites auprès de leurs abonnés.

10 Les mensualités sont souvent calculées de façon à ce que le remboursement du crédit soit inférieur aux économiesd’électricité générées par l’utilisation des lampes.

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Le progrès technique dans l’éclairage

L’accroissement des performances énergétiques des sources lumineuses est un des moteurs duprogrès technique dans le secteur de l’éclairage, de même que la miniaturisation, l’améliorationde la qualité de la lumière et l’augmentation de la durée de vie des produits. Dans certainssecteurs, la diminution des consommations énergétiques résulte plus du progrès technologiqued’ensemble (sur les moteurs électriques, les isolants, les échangeurs, etc.) que d’une rechercheconsciente de la performance énergétique. Dans le secteur de l’éclairage, les industriels se sontattachés depuis l’invention des premières sources lumineuses à en améliorer l’efficacité éner-gétique. L’apparition de la LFC au début des années 80 atteste de cet effort d’innovation visantà réduire les consommations énergétiques, au même titre que les nouveaux tubes fluorescentsrectilignes, les ballasts électroniques, le perfectionnement des lampes à décharge, etc. La LFC occupe toutefois une position particulière parmi les technologies d’éclairage et justifiede ce fait un intérêt particulier ; il s’agit de la première technologie permettant d’envisager unesubstitution progressive des sources très peu efficientes encore majoritairement utilisées dans lesecteur résidentiel. Il n’est évidemment pas question de considérer la LFC comme la lampe quipourrait remplacer toutes les autres dans les habitations, les commerces ou les immeubles debureaux. Mais il est tout aussi évident que cette nouvelle technologie en se banalisant peutcontribuer de manière très significative à réduire l’intensité énergétique de l’éclairage.

L’évolution de la demande d’éclairage

La fonction éclairage absorbe approximativement 10% de la consommation totale d’électricitéen France (13% de la consommation du secteur résidentiel et 27% de celle du tertiaire). Avecune consommation annuelle moyenne de 500 kWh, un ménage français dépense près de 400 Fdans l’année pour s’éclairer.

ConclusionConclusionEnseignements

pour la diffusion des technologies efficientesdans le secteur de l'éclairage en France

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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la consommation d’électricité pour l’éclairage n’estpas stabilisée. La croissance continue des besoins d’éclairage s’explique notamment, dans letertiaire, par l’augmentation des surfaces éclairées, le recours plus systématique à l’éclairageartificiel, l’amélioration des conditions de confort, etc., et, dans le résidentiel, par l’accroisse-ment du nombre de ménages (certes plus petits), l’augmentation du nombre de points lumineuxpar unité de surface, la diversification de la fonction éclairage (accentuation, esthétique, mise envaleur). Cette croissance des besoins n’est que partiellement compensée par l’amélioration del’efficacité lumineuse des sources.A conditions d’usage et structure des ventes inchangées, l’extension du secteur tertiaire etl’augmentation du nombre de ménages conduisent à une croissance mécanique de la consom-mation d’électricité pour l’éclairage. Celle-ci devrait atteindre 46,5 TWh au total en 2005, soitune augmentation de 6% dans le résidentiel et 4% dans le tertiaire. Une forte accélération de la diffusion des technologies d’éclairage efficientes permettraitd’inverser cette tendance et de réduire la demande d’électricité à 24,5 TWh, soit un potentield’économie de 22 TWh, en ne considérant que les technologies pouvant être remplacées dansdes conditions économiques acceptables pour les ménages et le tertiaire.

Le grand tertiaire : une approche globale de la fonction éclairage

La maîtrise de la demande d’électricité pour les besoins d’éclairage relève d’une approcheglobale qui intègre de multiples paramètres tels que le niveau d’éclairement souhaité, les apportsde lumière naturelle, le choix des sources lumineuses et leur positionnement, la modulation dela puissance en fonction des conditions d’utilisation, etc. Ce type d’approche est à privilégierpour la construction neuve ou pour des campagnes étendues de rénovation des systèmes d’éclai-rage, dans le tertiaire public ou le grand tertiaire privé. Pour systématiser une démarche d’efficacité énergétique de l’éclairage dans cette catégorie debâtiments, l’instauration de normes ou de recommandations techniques est une approche qui adéjà fait ses preuves dans d’autres secteurs (normes thermiques du bâtiment, par exemple). Ils’agirait ici de définir des niveaux d’intensité lumineuse autorisés (recommandés) pour encou-rager une approche globale de l’efficacité des systèmes d’éclairage, à compléter par dessystèmes visant à optimiser le recours à l’éclairage artificiel (programmation, détecteurs deprésence, etc.) et une meilleure valorisation des apports de lumière naturelle. Sans nécessairement conduire à une stabilisation de la croissance des besoins d’éclairage, cettedémarche devrait lui imposer certaines limites tout en préservant des marges de développementpour les améliorations nécessaires des conditions de confort.

Le petit tertiaire : la diffusion progressive de sources plus efficientes

Pour le petit tertiaire privé, les hôtels, les restaurants, les petits commerces ou immeubles debureaux, et les logements, cette approche globale semble peu réaliste. Les perspectives d’amélio-

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ration de l’efficacité énergétique se concentrent alors sur l’évolution des rendements des sourceslumineuses, voire des luminaires. Dans ce secteur, la volonté de maîtriser les coûts de fonctionnement (consommation d’électri-cité et maintenance des installations) a entraîné une adoption plus rapide des technologiesd’éclairage efficientes, notamment la fluorescence. Cette dynamique a profité aussi aux LFC quise sont diffusées d’abord dans le petit tertiaire, même si le taux d’équipement actuel est encoretrès inférieur aux possibilités économiques de substitution. L’absence de motivation ou d’infor-mation à l’égard des consommations d’éclairage, les problèmes de compatibilité avec les lumi-naires existant ou la volonté de privilégier d’autres sources pour des raisons esthétiques, limitentune plus large adoption. Les stratégies à envisager dans ce secteur concernent la mise en place d’actions de sensibilisa-tion sur les coûts de l’éclairage, d’information et de promotion en faveur des LFC, ciblées surcertaines professions, l’extension des garanties des fabricants, voire des mécanismes de préfi-nancement. Elles relèvent pour l’essentiel de stratégies de marketing classiques mais, au mêmetitre que dans le résidentiel, ces actions acquerraient un poids supplémentaire si elles étaientassociées à un engagement net des pouvoirs publics en leur faveur (cf. infra).

La LFC dans le résidentiel : une expérience internationale concluante

Dans le secteur résidentiel, la situation de l’éclairage efficient est très différente de celle quiprévaut dans le tertiaire. L’éclairage incandescent y est encore très largement dominant, lafluorescence ne jouant qu’un rôle marginal principalement sous forme de tubes rectilignes. Lepotentiel théorique de diffusion des LFC y est considérable. Dans certains pays européens, la LFC n’est plus une technologie marginale et elle assure déjàune proportion significative des besoins d’éclairage : au Danemark, en Allemagne ou aux PaysBas, 50% des ménages sont équipés de LFC, et le taux d’équipement des ménages se situe enmoyenne entre 1,5 et 2,0 lampes1. Ces résultats tiennent probablement à une sensibilitéparticulière des consommateurs à l’environnement et à la maîtrise des consommationsénergétiques, mais surtout aux efforts continus déployés depuis la fin des années 80 pourfaciliter la diffusion et l’adoption des LFC dans ces pays. Les campagnes de promotion ont combiné des actions d’information et de sensibilisation desconsommateurs et des actions d’incitation par les prix. Avec la caution apportée par lespartenaires institutionnels (compagnies d’électricité, agences de maîtrise de l’énergie,collectivités locales,...), ces actions ont contribué à accroître la notoriété du produit, à réduire lesurcoût par rapport aux technologies standard, et à motiver les consommateurs, créant ainsi unedynamique initiale. Le maintien des efforts publics a ensuite permis de conforter la demande,d’élargir le marché, donc de réduire les coûts, et finalement d’atteindre des niveaux de diffusionsignificatifs. Quoique le nombre de lampes par ménage soit déjà significatif, de nouveaux programmesd’incitation sont mis en oeuvre ou envisagés pour rapprocher le taux d’équipement moyen dupotentiel économique estimé voisin de 10 lampes par ménage.

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Le contexte français : une diffusion encore très faible

La situation française est très différente de celle des pays d’Europe du Nord. Les taux d’équi-pement des ménages français sont très inférieurs à ceux de nos voisins, de l’ordre de 0,4 lampepar ménage (chiffres 1993). Cet écart ne s’explique ni par le prix des lampes ni par le prix del’électricité. La maturité de la technologie devrait permettre aujourd’hui un décollage plus netet une diffusion plus massive de la LFC.Le marché a toutefois évolué depuis le début des années 90. Les taux de croissance dépassent15%/an sur les dernières années, la disponibilité des lampes s’est améliorée et les grandessurfaces généralistes proposent aujourd’hui des LFC à la vente. De plus, même si leur notoriétéreste encore insuffisante, elle s’est sensiblement améliorée depuis quelques années : en 1991,49% des Français disaient ne pas avoir entendu parler des LFC, contre 31% en 1996(CREDOC - 1996). Enfin, signe de la plus grande maturité du marché, les prix ont baissé et il est aujourd’huisouvent possible de trouver des LFC à un prix voisin de 80 F. Certes, il s’agit de marques dedistributeurs et non pas de lampes de “grandes” marques, mais néanmoins, la contrainte de prixen est fortement réduite.

Résorption progressive des contraintes techniques et économiques

Les principales contraintes que rencontre la diffusion des LFC ont donc changé. Si les prix sontencore considérés comme trop élevés par une majorité de consommateurs, ils ne représententplus un obstacle incontournable. Autour de 80F, un premier achat de “curiosité” est envisageablemême si on peut penser qu’il est encore trop important pour permettre une large adoption (plusde 2 ou 3 lampes par ménage).Les autres contraintes se situent au plan technologique, pour l’essentiel. Elles concernent prin-cipalement les problèmes d’encombrement et la commodité d’utilisation (délai d’allumage et demontée en puissance, impossibilité de modulation de la puissance, etc.). L’évolution des tech-nologies depuis 10 - 15 ans et certains développements récents montrent que ces problèmes sonten voie de solution par les fabricants2, à un rythme qui s’accélère à mesure que le marché sedéveloppe. Enfin, il convient de mentionner, au plan des contraintes technologiques, un problème appa-remment anodin mais qui peut avoir son importance : l’absence de standard commun aux diffé-rents fabricants en ce qui concerne la forme des lampes. Cette contrainte qui peut semblermineure ne facilite pas une reconnaissance immédiate de la part du consommateur et empêchela conception de luminaires spécifiques optimisés pour la LFC. L’absence de dénominationcommune aux différents fabricants pose le même problème de reconnaissance de la part desconsommateurs (cf. chap 3).

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Déficit de communication sur la LFC et nouvelles stratégies de marketing

Si l’on considère l’amélioration des caractéristiques techniques et la diminution des prix devente depuis quelques années, ce sont les contraintes liées à l’information et à la motivation desconsommateurs qui comparativement semblent ne pas avoir évolué. Certes la notoriété s’estaméliorée mais elle reste encore bien faible, et l’absence d’intérêt pour le produit, le faible créditaccordé aux informations fournies par les fabricants, l’incertitude sur la réalité des économiesattendues, la prévention à l’égard de l’esthétique, etc., subsistent en défaveur des LFC.La persistance de ces contraintes nous semble pour partie imputable à un déficit de communica-tion sur les LFC. Rappelons qu’en France les principales campagnes de communication grandpublic ont été lancées au milieu des années 90 alors que les LFC étaient commercialisées depuisle début des années 80. Ces actions de communication ont été principalement ciblées sur les avan-tages économiques des lampes ou sur leur impact positif pour l’environnement. Or, l’analyse des comportements révèle une certaine difficulté pour les consommateurs à intégrerles coûts de fonctionnement des lampes dans leurs décisions d’achat ou à faire le lien entre éclai-rage, consommation d’électricité et impact environnemental. Les messages valorisant uniquementces deux critères n’ont ainsi réellement touché qu’une petite partie des consommateurs déjà sen-sibles à ce type d’arguments. En pratique, il semble que les actions de communication engagéesaient plus cherché à informer qu’à convaincre les consommateurs, comme si les qualités spéci-fiques de la LFC devaient conduire à une adoption immédiate et massive. Le lancement de la LFCaurait justifié des stratégies de marketing plus élaborées, mieux ciblées, avec des messages plusdifférenciés, des stratégies comparables à celles utilisées habituellement pour l’introduction d’unnouveau produit sur le marché. De même, la modification des habitudes de consommation en faveur de l’incandescence, tout par-ticulièrement dans les grandes surfaces de vente alimentaires, aurait nécessité des stratégies demarketing plus agressives. Les campagnes publicitaires sur les médias généralistes n’ont qu’uneinfluence limitée sur des achats de renouvellement quasi-automatiques. En revanche, les actionsde communication sur les lieux de vente qui sollicitent le consommateur au moment de l’acted’achat, les mises en situation qui permettent de voir la lampe fonctionner ou la comparaison entrediverses sources, pourraient avoir un impact plus grand et motiver des choix différents. A cetégard, les grandes surfaces représentent des forces de vente considérables qu’il faudrait essayerde mobiliser en faveur de la diffusion des LFC.

Quel positionnement pour la LFC ?

Le positionnement exclusif de la LFC comme un produit de substitution aux ampoules à incan-descence est-il judicieux alors que le consommateur est habitué depuis toujours aux caractéris-tiques de cette source de lumière ? Cette stratégie conduit à faire l’impasse sur les arguments de différenciation tels que l’esthétiquedes LFC ou la qualité de la lumière produite , par exemple, pour se centrer sur des argumentsprincipalement économiques. Elle conduit aussi a considérer la substitution comme acquise

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auprès du consommateur alors qu’à l’évidence la LFC n’est pas encore équivalente à uneampoule à incandescence à de nombreux égards (encombrement, poids, rapidité d’allumage,rendu de couleurs, etc.). L’halogène fournit l’exemple d’une technologie d’éclairage qui quoi que beaucoup plus coûteuseque l’incandescence, s’est diffusée très rapidement dans le résidentiel parce qu’elle offre unnouveau service d’éclairage (indirect, puissant, variable, etc.) associé à une nouvelle esthétiquedes luminaires. Dès lors, on peut suggérer, parallèlement à la diffusion de la LFC comme produit de substitu-tion, de créer une niche pour un nouveau produit d’éclairage : la lampe à poser avec éclairagefluorescent et luminaire spécifique, par exemple. Cette démarche permettrait de valoriser la LFCcomme nouvelle technologie d’éclairage, d’en populariser l’usage et d’habituer les consomma-teurs au rendu de couleur spécifique, et de faciliter l’élargissement de son marché vers lesampoules d’usage général.

Quelle implication des pouvoirs publics ?

Nous l’avons indiqué, le marché des LFC semble entrer progressivement, en France, dans unephase de croissance après des années pendant lesquelles la diffusion est restée confidentielle. Lapériode la plus délicate pour une technologie nouvelle semble achevée. On peut alors se poserla question de la pertinence d’une intervention des pouvoirs publics pour promouvoir la diffu-sion de la LFC. Il est clair qu’une partie importante de l’effort de promotion relève de la stratégie des acteursprivés, notamment les industriels et les distributeurs. Néanmoins, en complément de cet effort,il nous paraît essentiel que les pouvoirs publics participent à la promotion de cette technologiede façon à signaler de façon claire au consommateur l’existence d’enjeux dépassant la seulesphère commerciale. Compte tenu des contraintes à l’adoption, cette intervention est nécessairepour accélérer le rythme et l’ampleur de la diffusion des LFC et ainsi contribuer à la réalisationdes objectifs de maîtrise des consommations énergétiques. Faut-il pour autant envisager un programme massif de subventions en faveur des LFC commepourrait le suggérer l’analyse de l’expérience internationale ?L’internationalisation des marchés des produits d’éclairage a fait profiter indirectement lesconsommateurs français des programmes engagés dans d’autres pays. En effet, l’élargissementdes marchés en Europe du nord et en Allemagne a permis aux producteurs européens d’augmen-ter leur volume de ventes donc de progresser sur la courbe d’expérience et, en conséquence, dediminuer leurs coûts de production. La baisse des prix moyens observée sur le marché françaisest en partie la résultante de cet effet d’expérience5. Compte tenu de la baisse déjà engagée sur les prix, on peut penser que l’impact d’un programmepublic d’incitation financière sur le marché français serait bien inférieur à l’impact produit dansles pays nord-européens : le prix des marques de distributeurs est, en France, inférieur au prixmoyen observé dans les pays où la diffusion des LFC est déjà massive. Ainsi, s’il constitueencore une contrainte, le prix des LFC n’est à l’évidence plus la contrainte principale et les stra-

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tégies d’incitation à mettre en oeuvre doivent en tenir compte.Faible notoriété, faible crédit accordé aux informations des constructeurs, incertitude sur laréalité des économies attendues, absence d’intérêt pour le produit,..., sont en revanche descontraintes qu’une action publique peut contribuer à réduire. Pour l’instant, les consommateursn’ont pas de raison de considérer la LFC différemment des autres innovations dans le domainedes produits de consommation. Mais, si elle présente un intérêt collectif du point de vue deséconomies d’énergie et /ou de l’environnement, peut-être conviendrait-il que les pouvoirspublics en informent le consommateur.Ce déficit de communication institutionnelle (par “institution”, nous entendons un acteur publicou parapublic dont la légitimité sur le sujet ne pourrait pas être contestée6) en faveur de la LFC,et de la MDE de manière générale, est à notre avis ce qui distingue le plus nettement la situationfrançaise de celle des pays nord-européens. Dans ces pays, la LFC a bénéficié de nombreusescampagnes auxquelles participaient divers acteurs publics, attirant l’attention des consomma-teurs sur l’intérêt collectif de cette technologie. Il nous semble qu’une implication claire à ceniveau aurait, en France, un impact important sur la notoriété, sur la motivation des consom-mateurs et sur la crédibilité qu’ils accordent aux informations émanant des industriels. Dans cette hypothèse d’une campagne institutionnelle destinée à promouvoir la LFC, une incita-tion financière limitée pourrait être envisagée, moins pour l’effet-prix que pour renforcer le mes-sage de l’intérêt collectif que présente la technologie. La question des modalités de cette incita-tion n’est pas simple, mais les expériences les plus récentes suggèrent que le “leasing” sur la factured’électricité constituerait à cet égard un des instruments d’incitation les plus efficaces 7.

Des actions complémentaires à la diffusion des LFC

Une action de communication institutionnelle de grande ampleur appuyée sur des prix promo-tionnels négociés avec les constructeurs et les distributeurs, et éventuellement un mécanisme deleasing sur la facture d’électricité, seraient au coeur de la stratégie à engager pour accélérer ladiffusion des LFC dans le contexte du marché français. Mais d’autres actions publiques pour-raient utilement compléter celles-ci et accélérer la pénétration des technologies efficientes dansle secteur de l’éclairage.Les consommateurs semblent douter des informations émanant des constructeurs et relatives auxperformances techniques des LFC. La durée de vie des lampes par exemple est une caractéris-tique difficilement appréciable par le consommateur. La crédibilité des informations avancéespar les constructeurs serait sur ce plan nettement améliorée par une procédure de garantie surplusieurs années. Un label pourrait aussi y contribuer ; la réglementation européenne surl’étiquetage des consommations énergétiques qui doit être étendue aux produits d’éclairage. Ilpeut jouer à cet égard un rôle important. Les problèmes de compatibilité entre LFC et luminaires existant et l’absence d’une offre denouveaux luminaires adaptés sont un exemple de contrainte qu’une intervention publique peutaussi contribuer à réduire. Il s’agit à l’origine d’un problème d’anticipation de la part des fabri-cants de luminaires peu soucieux de prendre des risques sur un produit dont la diffusion était

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incertaine, particulièrement dans le tertiaire8. A terme, ce problème trouvera une solution avecla diminution progressive de l’encombrement des LFC et l’extension du marché qui peut susci-ter une offre nouvelle de la part des fabricants de luminaires. Dans l’immédiat, des instrumentstels que le “procurement”9 peuvent constituer des solutions adaptées pour accélérer la commer-cialisation de nouveaux luminaires tout en limitant la prise de risque pour les industriels. Enfin, la contribution potentielle de la LFC à la maîtrise des consommations énergétiques del’éclairage ne doit pas conduire à envisager cette seule technologie. La diversification desbesoins d’éclairage, la miniaturisation des sources lumineuses, l’existence de points lumineuxtrès peu sollicités, sont quelques unes des raisons qui ne permettent pas d’envisager une géné-ralisation de la LFC dans le résidentiel. Il est donc important d’orienter aussi le progrès techno-logique sur l’amélioration des autres sources lumineuses, ce que des programmes de coopérationinternationale, de type “procurement” peuvent contribuer à faire.

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Notes

1 Chiffres 1995 concernant l’ensemble des ménages2 L’encombrement a considérablement diminué, certaines nouvelles lampes adoptent une répartition du flux lumi-

neux qui se rapproche de celui des lampes à incandescence et un constructeur annonce la prochaine mise sur lemarché d’une LFC dont la puissance lumineuse sera modulable.

3 Très peu de campagnes de communication ont présenté la LFC en situation de fonctionnement pour essayer devaloriser la qualité de l’éclairage produit comme si sur ce point l’éclairage fluorescent partait battu d’avance.

4 Cette valorisation de la LFC aurait pu tirer parti du mouvement recul de l’halogène (500 et 300 W) à partir desannées 93-94, au profit de sources plus nombreuses, de moindre puissance, plus douces, etc.

5 Elle résulte aussi de la mise en oeuvre de stratégies commerciales plus affirmées de la part des producteurs surun marché en croissance et de l’introduction des marques de distributeurs.

6 On pense en particulier à l’Ademe, au Ministère de l’Environnement, au Ministère de l’Industrie, à EDF.7 En France, par exemple, les écarts observés entre les succès des DOM et le relatif échec de la Corse, alors que les

moyens d’information utilisés dans les deux cas sont comparables, pourraient s’expliquer par le fait que le leasingn’a pas été utilisé en Corse.

8 L’offre de luminaires adaptés aux LFC pour le tertiaire est aujourd’hui établie.9 Programme d’achat public portant sur des volumes importants et comportant des spécifications techniques parti-

culières, notamment sur le critère d’efficacité énergétique. Il permet à l’acheteur public de faire porter l’innova-tion sur certains aspects spécifiques tout en réduisant le risque de marché pour l’industriel.

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sector”- Rapport de contrat pour le programme SAVE (CCE) - Juin 1996◗ EDF et Ademe Guadeloupe : "Etude LBC - dossier de synthèse"- décembre 1994◗ EDF Martinique : “Mesure de l'action Maîtrise de l'Energie LBC” (note STE/PA/VL) - 22

avril 1993◗ EDF/DDSC/SMS : “Bilan financier de l'opération test "lampes à économie d'énergie” en

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région NPC" - 16 mai 1994◗ EDF/DDSC/SMS : “Résultats de la deuxième enquête de l'opération test "Lampes à

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