10
JANVIER 2013 - N° 793 3:HIKPKG=\UZZU[:?a@r@j@n@a; M 05067 - 793 - F: 5,50 E NOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, ARCHÉOLOGIE, LES ROUTES DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION… LES DESSOUS DE L’opération des agents anglais contre de Gaulle ALL 6,90 €/BEL 6,30 €/CAN 9,99 $CAN/DOM 6,50 €/ESP 6,50 €/GR 6,50€/ITA 6,50 €/PORT-CONT 6,50 €/LUX 6,50 €/MAR 58,00 DH/MAY 7,90 €/CH 11 FS/TOM AVION 1550,00 XPF/TOM SURFACE 880 XPF/TUN 6,50 TND CE JOUR-LÀ 12 janvier - 49, César franchit le Rubicon LE 36, QUAI DES ORFÈVRES La Crim, la Mondaine, l’Antigang… un siècle d’enquêtes retentissantes UNE ADRESSE DEVENUE LÉGENDAIRE

Le 36 quai des orfèvres

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Le "36" fête ses cent ans. A cette occasion et avant le grand déménagement des services, Historia retrace l'histoire et les grands moments de ce lieu, siège de la brigade criminelle depuis 1912 et de la direction de la Police judiciaire depuis 1913.

Citation preview

Page 1: Le 36 quai des orfèvres

DO

SSIE

R : L

E 36

, QUA

I DES

ORF

ÈVRE

S -

SPÉC

IAL

VILL

E : D

UNKE

RQUE

JAN

VIER

201

3 –

793

– 5,

50 €

JANVIER 2013 - N° 793

3:HIKPKG=\UZZU[:?a@r@j@n@a;M 05067 - 793 - F: 5,50 ENOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, ARCHÉOLOGIE,

LES ROUTES DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION…

LES DESSOUS DE L’opération des agents anglais contre de Gaulle

ALL

6,90

€/B

EL 6

,30

€/CA

N 9,

99 $

CAN/

DOM

6,5

0 €/

ESP

6,50

€/G

R 6,

50€/

ITA

6,50

€/P

ORT-

CONT

6,5

0 €/

LUX

6,50

€/M

AR 5

8,00

DH/

MAY

7,9

0 €/

CH 1

1 FS

/TOM

AVI

ON 1

550,

00 XP

F/TO

M S

URFA

CE 8

80 XP

F/TU

N 6,

50 TN

D

CE JOUR-LÀ 12 janvier - 49, César franchit

le Rubicon

LE 36, QUAI DES ORFÈVRES

La Crim, la Mondaine, l’Antigang… un siècle d’enquêtes retentissantes

LE 36, QUAI LE 36, QUAI DES ORFÈVRESDES ORFÈVRES

LE 36, QUAI DES ORFÈVRES

LE 36, QUAI LE 36, QUAI DES ORFÈVRES

LE 36, QUAI UNE

ADRESSE DEVENUE

LÉGENDAIRE

Page 2: Le 36 quai des orfèvres

4 historia janvier 2013

contributeurs

Em

man

uel

Rob

ert-

Esp

alie

u/O

pal

eJa

cqu

es G

raf/

Div

erge

nce

(2)

Clovis BienvenuOfficier à la préfecture de police de Paris, il a signé un ouvrage sur la PJ parisienne : 36, quai des Orfèvres (Presses universitaires de France, 2012).

jean-Marc BerlièreProfesseur émérite. Derniers titres : Ainsi finissent les salauds (R. Laffont, 2012) et Histoire des polices en France de l’Ancien régime à nos jours (Nouveau Monde éd., 2011).

Claude CancèsAncien patron de l’Antigang, il a coécrit Histoire du 36, quai des Orfèvres illustrée (avec C. Diaz) et Les Seigneurs de la crim’. Le centenaire 1912-2012 (Jacob-Duvernet, 2012).

Charles DiazContrôleur général de la police, il a publié chez Jacob-Duvernet (2011 et 2010) Histoire du 36, quai des Orfèvres illustrée et La Nouvelle Épopée des brigades du Tigre.

sommaire Janvier 2013

6 aCtUaLitÉsCrise : les leçons de l’Histoire

10 À La PrÉhistoireLes premiers Français

13 arChÉoLoGieLes moulins hydrauliques de Thervay

15 Le MUsÉe insoLiteLe musée de la Magie

16 L’art De L’histoireÉdouard Manet tombe sous le charme de la Parisienne

18 Les roUtes De L’histoireLa route de la gastronomie en Lorraine

20 L’inÉDit DU MoisGaz à tous les étages !

21 Un iLLUstre inConnUDisney

22 Un Mot, Une eXPressionSabler le champagne

23 L’air DU teMPsMon beau sapin

26 Ce joUr-LÀ12 janvier -49 : César franchit le Rubicon

31 Dossier36, quai des OrfèvresPour le centenaire de cette institution, retour sur quel-

ques affaires retentissantes et quelques fins limiers.

62 Les DessoUs De…Le piège tendu par le MI 5 à de Gaulle En 1941, les services secrets britanniques arrêtent

l’amiral Muselier, proche du chef de la France libre,

dans le but, non avoué, de déstabiliser le Général.

68 sPÉCiaL viLLeDunkerque : la digne héritière de Jean BartCe port du nord de la France a été attaqué par les Hol-

landais, les Espagnols, les Anglais. Les Dunkerquois se

réclament encore du plus célèbre des corsaires…

78 À L’affiChe

84 Livres

91 Mots CroisÉs

92 PortraitGeorges de La Trémoille,le vil favori de Charles VIEn pleine guerre de Cent Ans, cet opportuniste fomente

quelques coups tordus pour servir la seule personne qui

compte à ses yeux : lui-même…

98 iDÉe reçUeJésus est né d’une immaculée conception

Page 3: Le 36 quai des orfèvres

janvier 2013 historia 5

Nil

s W

arol

inL

efau

con

nie

r (2

) - J

ourn

el/D

evin

e

Spécial ville : Dunkerque, la digne héritière de Jean Bart, p. 68

Dossier : 36, quai des Orfèvres, p. 31

Laurent vissièreMembre du comité éditorial d’Historia, maître de conférences à Paris-Sorbonne, il prépare un ouvrage sur le grand siège de Rhodes par les Ottomans en 1480.

Catherine sallesAgrégée de lettres classiques, maître de conférences à l’université Paris-Nanterre. Elle a publié récemment L’Amour au temps des Romains (First, 2011).

rémi KaufferMembre du comité éditorial d’Historia, il est l’un des trois auteurs d’Histoire politique des services secrets français de la Seconde Guerre mondiale à nos jours (La Découverte, 2012).

Matthieu FrachonOn doit à cet ancien grand reporter, notamment à France-Soir, Histoire de la crim’, 100 ans de crimes d’enquêtes et d’aveux (éditions Jean-Claude Gawzevitch, 2011).

Key

ston

e F

ran

ce/g

amm

a ra

pho

Clé

men

t Ph

ilip

pe/

age

foto

stoc

k

Historia adresse, à ses lecteurs et lectrices, ses meilleurs vœux pour la nouvelle année 2013. Nous vous remercions pour votre fidélité, tant en kiosques qu’en abonnements, et ce malgré la crise. Le meilleur encouragement, pour nous, à faire encore mieux. Bonnes fêtes à toutes et à tous.

Pierre Baron

Page 4: Le 36 quai des orfèvres

16 historia janvier 2013

l’art de l’histoire

En cette fin de XIXe siècle, les peintres sont séduits par les élégantes, qu’elles soient femmes du monde ou soubrettes. Jusqu’au 20 janvier, l’exposition « L’impressionnisme et la mode », au musée d’Orsay, glorifie les unes et les autres.

Édouard Manettombe sous le charme de la Parisienne

De passage à Paris, en 1868, la jeune Amé­ricaine Frances Willard écrit dans son journal : « Paris

est véritablement la fine fleur du goût, de la fortune et de la mode. Une heure de promenade dans ses rues, c’est une leçon de vie qui vaut bien des kilomètres de trajet, des mois de tribu­lations. » Elle ajoute : « Les vitrines sont magnifiques et les costumes presque aussi éblouissants que tout le monde sur le large pavé. » Dans les dernières années du XIXe siècle, la figure de la Parisienne devient aussi célèbre que la tour Eiffel ou l’arc de Triomphe. Dans Pot-Bouille d’Émile Zola, Octave Mouret, le provin­cial monté à Paris, l’élève ainsi au rang des attrac­tions touristiques. De fait, on peut croiser cette figure d’élégance en se promenant sur les avenues commerçantes et autres artères presti­gieuses de ce nouveau Pa­ris voulu par Napoléon III et le baron Haussmann. Folle de mode, la Parisien­

ne fait ses emplettes, seule, sans l’aide de chaperon.Cette femme altière et pleine de charme fascine les impressionnistes, en particulier, Manet . Vers 1875, il peint sa propre version de La Parisienne qui pose pour lui dans une robe sombre d’après­midi, boutonnée jusqu’au coup et ultraserrée à la taille. Elle appartient à la grande bourgeoisie, celle qui s’est enrichie avec la révolution industrielle, celle que le peintre, fils de banquier, fréquente dans les salons parisiens. Aux jeudis de Mme Manet mère, l’artiste retrouve Baude­laire, Degas et Zola, tandis qu’aux mercredis de Marie Stevens, il rencontre Pu­vis de Chavannes, Henri Fantin­Latour mais aussi Berthe Morisot et Éva Gon­zalès. Issues de milieux privilégiés, ces dernières ont à leur disposition les meilleures couturières, dont chacun peut admirer et commenter les créations originales. Ainsi, dans ses portraits féminins, Manet cherche­t­il toujours à met­

tre en valeur robes et colifi­chets en insistant sur la fi­nesse d’un ruban, l’ondulé des frous­frous, la qualité d’un tissu, la délicatesse d’une paire de gants ou le façonnage d’un chapeau, comme le montrent quel­ques­unes de ses plus célè­bres toiles, telles La Femme et le Perroquet (1866), Le Balcon (1868) ou Le Chemin de fer (1873). Il sait que la nouvelle Parisienne se damnerait pour une robe de Worth ou d’Antonin Proust, qu’elle boutonne haut son corsage le jour et porte un large décolleté le soir, et qu’elle passe un temps fou à constituer sa garde­robe.« La toilette est l’expres­sion de la société (…), la toilette est, tout à la fois, une science, un art, une habitude, un sentiment », écrit Honoré de Balzac pour traduire la philoso­phie dominante de cette grande bourgeoisie née sous Louis Philippe. Dans la revue de mode La Vie moderne, le chroniqueur Nemo détaille l’emploi du temps de la Parisienne bien

née : « En hiver, le théâtre, les soirées, les raouts, les concerts spirituels et ceux qui ne le sont pas, au printemps, les courses hippiques, et, en été, les excursion dans des villes d’eau et sur la plage. » Des rituels qui donnent l’occa­sion de sortir des tenues dernier cri et d’afficher ses goûts et son rang social. En fait, les conditions histori­ques de la naissance de la Parisienne chic provien­nent de la convergence de la production de masse, de l’avènement de la confec­tion, prélude du prêt­à­porter, de la prolifération des revues de mode et de l’ouverture des grands ma­gasins parisiens, Le Bon Marché, la Samaritaine, puis les Galeries Lafayette, le Printemps et le BHV. Rendre compte de cette fébrilité était un des enjeux de l’art de Manet, égale­ment attentif aux moindres vibrations de la lumière sur une robe et sensible à cette nouvelle image de la femme comme symbole de la modernité. LÉlisabeth Couturier

Arc

hiv

es C

har

met

/Bri

dge

man

Gir

audo

n

Page 5: Le 36 quai des orfèvres

janvier 2013 historia 17

1 LE thèmE. L’artiste s’est inspiré du tableau

de Goya (1764-1828) : Femmes au balcon, dont les personnages partagent une certaine complicité. À l’inverse, cette toile ne raconte ni histoire ni anecdote. Elle ne fait référence à aucun événement précis. On ne sait pas pourquoi ce groupe formé d’un homme et de deux femmes se montre ainsi, ni pourquoi ils sont ensemble.

2 La fEmmE accoudéE. Il s’agit

de Berthe Morisot, la belle-sœur de l’artiste. Elle fait sa première apparition dans l’œuvre de Manet, dont elle deviendra un modèle privilégié. Les deux autres personnages sont des intimes du peintre : la violoniste Fanny Claus (à droite) et le peintre Antoine Guillemet (debout). Ils semblent perdus dans leurs pensées, indifférents les uns aux autres autant qu’au monde qui les entoure. Une attitude inhabituelle qui déconcerte alors le public.

3 LES couLEuRS. Le contraste entre le blanc

des robes des femmes, le noir dense de l’intérieur de la pièce, le vert affirmé du balcon et des volets, le bleu pétant de la cravate de l’homme, donne une tension dramatique à cette scène de la vie bourgeoise. Pur exercice de style ? La présentation du tableau, au Salon de 1869, déclenche la furie de la critique, qui rejette l’œuvre en bloc : « Fermez les volets ! » ironise le caricaturiste Cham, tandis qu’un autre critique taxe Manet de peintre en bâtiment.

4 LES détaILS. Manet bouscule la hiérarchie

classique. Il attire le regard sur les accessoires tels que les gants et l’ombrelle, ou la cravate de l’homme, ou l’éventail et le bijou de Berthe Morisot. De même qu’il magnifie sa robe vaporeuse. On lui a beaucoup reproché de travailler davantage certains détails que, par exemple, le visage de Fanny Claus ou les mains d’Antoine Guillemet. Veut-il nous dire que l’apparence compte énormément dans l’avènement du monde moderne ?

LE BALCON. Huile sur toile (1868-1869) d’Édouard Manet conservée au musée d’Orsay (170 cm × 124 cm).

4

2

3

1

Pat

rice

Sch

mid

t/M

usé

e d’

Ors

ay, D

ist.

RM

N

Page 6: Le 36 quai des orfèvres

26 historia janvier 2013

Ce joUr-LÀ

12 janvier – 49 César franChit Le rUbiCon

Illu

stra

tion

: Gré

gory

Pro

ch

Page 7: Le 36 quai des orfèvres

Dossier

Une petite cour, l’escalier A et son lino noir d’un autre temps, des bureaux aux peintures défraîchies… c’est là qu’a officié le plus

célèbre des commissaires parisiens : Jules Maigret. Voilà pour la légende ! Dans la vraie vie, c’est dans ces murs que sont installées la

prestigieuse brigade criminelle depuis 1912 et la direction de la police judiciaire depuis 1913. Un double centenaire dont nous rappelons les

grandes heures dans ce dossier passionnant.

32Une adresse devenue mythiqueDans cette partie du Palais de Justice, l’élite de la police parisienne lutte contre la criminalité.Par Charles Diaz

41Une affaire au cœur de la CrimEn juillet 1976, les hommes de la brigade enquêtent sur cinq assassinats. Un seul auteur : Pesquet.Par Claude Cancès

44Stavisky : police et poli tiqueSa mort met en lumière la guerre qui oppose la Sûreté à la préfecture de police de Paris.Par Jean-Marc Berlière

50La Mondaine au temps des maisons closesDans les bordels, on recueille surtout des infos sur le Tout-Paris.Par Claude Bienvenu

55Un enlève­ment en plein flagEn 1977, les hommes du commissaire Broussard prennent sur le fait les auteur du rapt du banquier Mallet.Par Matthieu Frachon

36, quai des

Orfèvres

Page 8: Le 36 quai des orfèvres

34 historia janvier 2013

en un clin d’œil le 36, logé au cœur de parisL’actuel Palais de Justice de Paris, qui abrite également dans son périmètre les services de la police judiciaire, au 36, quai des Orfèvres, représente une emprise au sol de 4 hectares et se développe sur 200 000 mètres carrés. Quotidiennement 15 000 visiteurs, touristes, mais surtout justiciables, avocats, magistrats, policiers,

gendarmes et autres fonctionnaires de justice s’y croisent le long de ses 24 kilomètres de couloirs. Sous l’Ancien Régime, le site abrite essentiellement le Parlement de Paris, première cour suprême de justice du royaume. Du Xe au XIVe siècle, le palais de l’île de la Cité est également le siège du pouvoir des rois de France. Il est l’objet

d’un profond remaniement sous la Restauration, au XIXe siècle. Les travaux sont quasi achevés quand survient la Commune… Les grands monuments de Paris sont la proie des flammes. Y compris le Palais de Justice. Y compris la préfecture de police, située en face. En ce début de XXIe siècle, après y avoir été accueilli pendant

Cour du Mai

Vestibule de Harlay

Tour Bonbec

Tour d’Argent

Tour de l’Horloge

Tour Pointue

Entréedu public

Courdu 36, quaides Orfèvres

Escalier A

Porche

Sortie

Préf

abriq

ués

1re Chambrecour d’appel

1RE

CHAMBRE

CONCIERGERIE

20 m

N

TGI

COUR

Palais de JusticeÎle de la Cité

DE

COUR

PARQUETDU PROCUREUR

GÉNÉRAL

POLICE JUDICIAIRE

D’ASSISES

CASSATION

PARIS

1RE CHAMBRECOUR DE CASSATION

Entrée et sortiedes professionnels et du public

SALLE

DES

PAS

PERDUS

Galer

ie de

la p

rem

ière p

résid

ence

Galer

ie de

la S

ainte

-Cha

pelle

Esca

lier L

ouis-

XVI

Cour de laSainte-Chapelle

Sain

te-C

hape

lleVestibuleRené-Parodi

Cour

Galerie Duc

AVOC

ATS

POST

E

Galerie marchande

sreinnosirp sed eirelaG

Entréedes professionnels

Boulevard du Palais

PontSaint-Michel Pont au Change

Rue de Harlay

Quai

des O

rfèvre

s

Quai de l’Horloge

SEINESEIN

ELe 36, quai des OrfèvresLa brigade criminelle occupe les 3e et 4e étages, accès par l’escalier A. Elle comprend une centaine de commissaires, officiers, brigadiers et gardiens. Le bureau 315 est celuidu patron. Elle est divisée en trois sections traitant des affaires de droit commun et une section antiterroriste. La brigade antigang compte une cinquantaine de fonctionnaires qui occupe les étages supérieurs. Une partie de la brigade des stups,une centaine d’enquêteurs, est au 3e étage. Le 2e étageest occupé par le directeur de la PJ et l’état-major.

La cour d’appelInaugurée en 1891, la première chambre a été construite à l’emplacement de l’ancienne chambre des comptes, qui,sous sa nouvelle dénomination de Cour des comptes, a quittéle Palais en 1840.

7-9, quai de l’HorlogeY sont installés le service de l’identité judiciaire (empreintes digitales, photos, etc.) et le laboratoire de police scientifique (analyses ADN, etc.).

La salle des Pas-PerdusElle abrite une sculpture de Bartholomé, à la mémoire des personnels du Palais morts pendant les deux guerres mondiales.

La ConciergerieConstruite au XIVe siècle, sous Philippe le Bel, elle comprend deux salles des gardes, deux chapelles, une cour des femmes, un préau des hommes. La « rue de Paris » était traversée parles condamnés à mort se rendant sur le lieu de leur exécution.

Le 32, quai des OrfèvresArrivée des détenus qui vont être entendus par les juges.Ils accèdent directement des locaux de détention aux salles d’audience par un réseau de circulation indépendantdes galeries publiques : la Souricière.

Les chambres correctionnellesElles se situent dans l’immeuble construit au débutdu XXe siècle, entre l’ancienne rue de la Sainte-Chapelleet le quai des Orfèvres. Outre les salles d’audience,ce bâtiment abrite le greffe et le parquet.

La Sainte-ChapelleConstruite à la demande de Saint Louis entre 1245 et 1248,elle n’est plus affectée au culte qu’en de rares occasions, comme la Saint-Yves, patron des avocats. Elle sert plus souventde salle de concert.

Le tribunal de grande instanceLa première chambre siège dans l’ancienne chambre du Parlement. C’est là que Marie-Antoinette a comparu devantle tribunal révolutionnaire, en 1793. De la Révolutionà sa destruction en 1871, elle a été affectée à la Courde cassation.

La Cour de cassationLa première chambre est inaugurée en 1892. Elle occupela galerie Saint-Louis, construite à la fin du XIVe siècle,qui permettait d'accéder du logis du roi à la tour Bonbec.

Une entité historique : police et justice

Page 9: Le 36 quai des orfèvres

janvier 2013 historia 35

130 années, le tribunal de grande instance, les 20 tribunaux d’instance de Paris (un par arrondissement), ainsi que la police judiciaire devraient se retrouvrer, à l’horizon de 2017, dans le quartier des Batignolles (17e arrondissement), au sein d’une vaste Cité judiciaire, sur un site prévu initialement pour accueillir les Jeux olympiques. À

côté de l’édifice de 160 mètres de haut, signé par l’architecte italien Renzo Piano (Centre Pompidou, aéroport d’Osaka, immeuble du New York Times…) et destiné à accueillir le TGI – avec son procureur de la République et ses substituts qui ordonnent et supervisent les enquêtes de la PJ –, doit s’élever un immeuble de six étages (plus

deux niveaux en sous-sol), couvrant 30 000 m2, destiné aux policiers. Avec 5 000 m2 supplémentaires, les enquêteurs de la Crim, de l’Antigang, des Stups, etc., devraient être un peu plus à leur aise. Reste le problème de la facture : 575 millions d’euros pour le seul Palais de Justice, financé par un partenariat public-privé, actuellement remis en cause. P. M.

Cour du Mai

Vestibule de Harlay

Tour Bonbec

Tour d’Argent

Tour de l’Horloge

Tour Pointue

Entréedu public

Courdu 36, quaides Orfèvres

Escalier A

Porche

Sortie

Préf

abriq

ués

1re Chambrecour d’appel

1RE

CHAMBRE

CONCIERGERIE

20 m

N

TGI

COUR

Palais de JusticeÎle de la Cité

DE

COUR

PARQUETDU PROCUREUR

GÉNÉRAL

POLICE JUDICIAIRE

D’ASSISES

CASSATION

PARIS

1RE CHAMBRECOUR DE CASSATION

Entrée et sortiedes professionnels et du public

SALLE

DES

PAS

PERDUS

Galer

ie de

la p

rem

ière p

résid

ence

Galer

ie de

la S

ainte

-Cha

pelle

Esca

lier L

ouis-

XVI

Cour de laSainte-Chapelle

Sain

te-C

hape

lleVestibuleRené-Parodi

Cour

Galerie Duc

AVOC

ATS

POST

E

Galerie marchande

sreinnosirp sed eirelaG

Entréedes professionnels

Boulevard du Palais

PontSaint-Michel Pont au Change

Rue de Harlay

Quai

des O

rfèvre

s

Quai de l’Horloge

SEINESEIN

ELe 36, quai des OrfèvresLa brigade criminelle occupe les 3e et 4e étages, accès par l’escalier A. Elle comprend une centaine de commissaires, officiers, brigadiers et gardiens. Le bureau 315 est celuidu patron. Elle est divisée en trois sections traitant des affaires de droit commun et une section antiterroriste. La brigade antigang compte une cinquantaine de fonctionnaires qui occupe les étages supérieurs. Une partie de la brigade des stups,une centaine d’enquêteurs, est au 3e étage. Le 2e étageest occupé par le directeur de la PJ et l’état-major.

La cour d’appelInaugurée en 1891, la première chambre a été construite à l’emplacement de l’ancienne chambre des comptes, qui,sous sa nouvelle dénomination de Cour des comptes, a quittéle Palais en 1840.

7-9, quai de l’HorlogeY sont installés le service de l’identité judiciaire (empreintes digitales, photos, etc.) et le laboratoire de police scientifique (analyses ADN, etc.).

La salle des Pas-PerdusElle abrite une sculpture de Bartholomé, à la mémoire des personnels du Palais morts pendant les deux guerres mondiales.

La ConciergerieConstruite au XIVe siècle, sous Philippe le Bel, elle comprend deux salles des gardes, deux chapelles, une cour des femmes, un préau des hommes. La « rue de Paris » était traversée parles condamnés à mort se rendant sur le lieu de leur exécution.

Le 32, quai des OrfèvresArrivée des détenus qui vont être entendus par les juges.Ils accèdent directement des locaux de détention aux salles d’audience par un réseau de circulation indépendantdes galeries publiques : la Souricière.

Les chambres correctionnellesElles se situent dans l’immeuble construit au débutdu XXe siècle, entre l’ancienne rue de la Sainte-Chapelleet le quai des Orfèvres. Outre les salles d’audience,ce bâtiment abrite le greffe et le parquet.

La Sainte-ChapelleConstruite à la demande de Saint Louis entre 1245 et 1248,elle n’est plus affectée au culte qu’en de rares occasions, comme la Saint-Yves, patron des avocats. Elle sert plus souventde salle de concert.

Le tribunal de grande instanceLa première chambre siège dans l’ancienne chambre du Parlement. C’est là que Marie-Antoinette a comparu devantle tribunal révolutionnaire, en 1793. De la Révolutionà sa destruction en 1871, elle a été affectée à la Courde cassation.

La Cour de cassationLa première chambre est inaugurée en 1892. Elle occupela galerie Saint-Louis, construite à la fin du XIVe siècle,qui permettait d'accéder du logis du roi à la tour Bonbec.

Une entité historique : police et justice

Car

togr

aph

ie : H

ugu

es P

iole

t

Page 10: Le 36 quai des orfèvres

92 historia JaNViEr 2013

PortraitB

nF

/Pix

Pal

ace

GEorGEs dE La trémoiLLE LE ViL FaVori dE CharLEs Vii

ortrai

Il n’existe aucun portrait de ce fils de chevalier. Mais son frère, Jean de La Trémoille, figure dans un manuscrit du XVe siècle.