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Viavoice Paris. Études & conseil
9 rue Huysmans, 75 006 Paris. + 33 (0)1 40 54 13 90www.institut-viavoice.com
François Miquet-Marty, Maïder Beffa, Aurélien Preud’homme
Le baromètre politiqueViavoice - Libération
Vague 5. Septembre 2015
LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES ET DE CONSEIL
2
2 Sommaire et modalités de réalisation
3 Synthèse des enseignements
6 Question barométrique. Palmarès des présidentiables
7 Palmarès des présidentiables : meilleurs scores et variations
8 Évolutions des personnalités de gauche
9 Évolutions des personnalités de droite et du centre
10 Résultats détaillés
11 Questions d’actualité. Le droit du travail : perceptions et souhaits de réformes
12 Le droit du travail, la protection des salariés et l’emploi
13 La durée légale du travail
14 Les dérogations temporaires au contrat de travail
15 Droit du travail ou accords d’entreprise ?
16 Les allocations chômage
Sommaire et modalités de réalisation
Modalités de réalisation :
Sondage réalisé par Viavoice pour Libération.Interviews effectuées en ligne du 2 au 7 septembre 2015.Échantillon de 998 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans etplus.Représentativité par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge,profession de la personne de référence au sein du foyer, région et catégorie d’agglomération.
Les résultats détaillés selon la proximité partisane des personnes interrogées, présentés dans cerapport d’étude, sont issus de la question suivante : « De quel parti politique vous sentez-vous le plusproche ou disons le moins éloigné ? LO ou NPA, Front de gauche ou Parti communiste, Parti socialiste, EuropeÉcologie Les Verts, Mouvement Démocrate, UDI, Les Républicains (UMP), Front national, un autre parti,aucun parti, non réponse ». Les « sympathisants de gauche » regroupent les personnes se déclarantproches de LO ou du NPA, du Front de gauche ou du Parti communiste, du Parti socialiste et d’EELV.
3
Désirs d’action et de changementsValls-Hollande : un écart qui s’amplifie
Travail : réformer le chômage plutôt que l’emploi
Cette rentrée 2015 est paradoxale : dominée pour une large part par les bouleversementsconcernant l’actualité des migrants, elle est a contrario caractérisée par un sentimentd’immobilisme en matière d’emploi (un chômage qui ne baisse pas) et de croissance (nulleau deuxième trimestre).
En regard de cette atonie économique et sociale, cette nouvelle livraison du baromètreViavoice-Libération révèle de profonds désirs de changements au sein de la sociétéfrançaise :- Politiquement, à gauche, l’écart entre Manuel Valls et François Hollande s’amplifie ;- Économiquement et socialement, l’immense réflexion consacrée au droit du travail
nourrit surtout des attentes massives de réformes concernant la situation desdemandeurs d’emploi, plutôt que concernant les personnes en activité professionnelle.
Perspective 2017 : un écart Valls-Hollande qui s’amplifie nettement
Pour François Hollande, les périodes estivales et les rentrées politiques sont rarementpropices en termes d’opinion. Cette rentrée 2015 ne déroge pas véritablement à la règle.Pendant l’été, le Président a choisi cette année une attitude de sobriété et de proximité. Sicette démarche lui a permis de limiter le désamour de l’opinion et de gagner quelquespoints de popularité, elle n’en fait pas pour beaucoup un candidat crédible pour 2017,puisque seuls 15 % des Français voient en lui un « bon président de la République » pourl’avenir de la France, un chiffre en baisse de 3 points en deux mois.
Dans le même temps, Manuel Valls, qui définissait aux universités d’été du Parti socialisteson engagement par « le volontarisme et la constance », bénéficie d’un regain deconfiance : 38 % des Français voient dans le Premier ministre un présidentiable crédible, enhausse de 3 points et en deuxième position de notre palmarès.
Au total entre les deux hommes, ce qui bénéficie au Premier ministre est précisément uneimage d’implication, de détermination et de clarté, que François Hollande peine davantageà installer. En regard d’une situation qui s’améliore peu depuis trois ans, c’est à un retourdu politique auquel aspirent une large partie des Français.
À droite, Nicolas Sarkozy a bénéficié d’une forte visibilité médiatique cet été, notammentau sein de la presse magazine : avec 32 % des Français qui voient en lui un « bon Présidentde la République », l’ancien Président comble une partie de son retard sur son principalrival auprès de l’ensemble des Français, Alain Juppé (48 %). Surtout il conforte son avanceauprès des seuls sympathisants ‘’Les Républicains’’ : 83 % d’entre eux le considèrentcomme un « bon président de la République » potentiel, contre 65 % pour Alain Juppé.Face à la crise des migrants, Nicolas Sarkozy a affiché une fermeté (« fuite d’eau », centresde rétentions hors d’Europe) en résonnance avec une large part de ses sympathisants.
Synthèse des enseignements (1/3)
4
L’image de Marine Le Pen, quant à elle, ne souffre pas des divisions actuelles au sein de safamille et de son parti, enregistrant un score quasi-stable à 26 % (+1) des Français qui laconsidèrent comme une candidate crédible à la plus haute fonction. L’actualité médiatiqueparfois anxiogène autour des migrants pourrait ainsi lui avoir profité, même si elle neretrouve pas pour autant le niveau de crédibilité qui était le sien pendant la campagne desélections départementales (29 % en février).
Travail : réformer le chômage plutôt que l’emploi
Le droit du travail est aujourd’hui au cœur des débats politiques. Initiées par le livre co-signé par Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen (Le travail et la loi, Fayard, 2015),prolongées par l’intention présidentielle de réviser et simplifier le code du travail, puis parle rapport Combrexelle, les spéculations et les hypothèses de réformes fleurissent.
Fortes majorités : réformer le chômage
Pour l’opinion, les réformes prioritaires sont nettement hiérarchisées, et les plus attenduesportent surtout sur la situation des demandeurs d’emploi, et moins sur le travail en lui-même. Ces aspirations conjuguent à la fois désir de justice sociale et incitation au retour àl’emploi :- 70 % des Français se déclarent favorables à la réduction des allocations chômage aux
personnes les mieux rémunérées, telles que les cadres (74 % à gauche, 71 % à droite) ;- 81 % approuvent le fait de demander aux demandeurs d’emploi d’effectuer des heures
d’intérêt général (76 % à gauche, 91 % à droite) ;- 63 % approuvent le fait de rendre dégressif au cours du temps les allocations chômage
(56 % à gauche, 84 % à droite).
Courtes majorités : les accords d’entreprises
Globalement, les Français sont massivement ouverts à une réforme du droit du travail :63 % pensent que ce dernier constitue un frein à l’emploi. Et les idées très novatricesportées par Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen, puis par le rapport Combrexelle,trouvent un écho au sein de l’opinion : l’opportunité de négocier « entreprise parentreprise » (« plutôt que par la loi ») « davantage de règles protégeant les salariés » estsoutenue par 50 % des Français contre 43 %.
Cette idée s’inscrit dans le sillage de la loi sur la sécurisation de l’emploi (14 juin 2013), quiavait déjà ouvert la porte aux accords d’entreprises en difficultés économiques. Cette idéerecueille elle-même une courte majorité : 54 % des Français (contre 40 %) sont favorables àla « possibilité, pour une entreprise en difficulté, et avec l’accord des syndicats, de réduiretemporairement les rémunération et le temps de travail (sauf pour les bas salaires) ».
Synthèse des enseignements (2/3)
5
Synthèse des enseignements (3/3)
Autrement dit pour l’exécutif, avancer sur ces sujets est un véritable pari, d’autant que lagauche est clivée sur ces enjeux :- Un clivage au sein de la gauche apparaît sur la perception du droit du travail, puisque
50 % de ses sympathisants pensent que celui-ci a un « impact négatif sur l’emploi », et52 % qu’il est dans le même temps « insuffisamment protecteur pour les salariés ».
- En outre une courte majorité de sympathisants de gauche (54 %) est opposée à ce quedavantage de règles soient négociées dans les entreprises, et non plus définies par la loi(alors qu’une large majorité (67 %) se dégage à droite en faveur de cette idée).
Ainsi certes, en continuant à réformer le droit du travail, l’exécutif répond à des attentes deréforme importantes – mais qui risquent dans le même temps de le couper d’une part de samajorité. Un choix qui a déjà été fait par le passé, notamment avec la loi Macron. Mais quipourrait s’avérer de plus en plus risqué à l’approche des élections régionales etprésidentielle.
Une France clivée, le totem de la gauche : le temps de travail
Pour les Français dans leur ensemble, le sujet le moins consensuel est celui de la duréelégale du travail : 52 % des personnes interrogées souhaitent maintenir la durée légalehebdomadaire à 35 heures.
Et cette fois, la réforme adoptée sous Lionel Jospin apparaît comme un référent à gauche,que le chef de l’Etat s’est gardé de mettre en question, au contraire : une large majorité(72 %) des sympathisants de gauche souhaitent rester aux 35 heures, contre à peine plusd’un sur quatre (28 %) à droite.
Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen ont envisagé une révolution culturelle pour laFrance, une inversion de la hiérarchie des normes. Cette ambition a obtenu un écho bienplus positif qu’attendu, en particulier en raison de la persistance de la crise et de la volontécroissante de la société d’assurer par elle-même des mutations et des adaptations que l’Etatparaît moins pertinent à conduire.
Désormais, quels que soient les choix qui seront effectués par l’exécutif, l’enjeu du travailet de ses réformes est appelé à prospérer au cours des mois qui viennent en vue de laprésidentielle. Parce qu’il est reconnu pour ses influences sur l’emploi, parce qu’il estfédérateur ou clivant (en fonction des registres et des publics considérés), il apparaît à lafois comme une solution et un levier de mobilisation. La plupart des protagonistes de 2017ont fait ou vont faire des propositions, et les partenaires sociaux ainsi que les organisationspatronales sont vigilants.
François Miquet-Marty et Aurélien Preud’homme, Viavoice
Question barométriquePalmarès des présidentiables
7
Ségolène Royal 22 % ( -2)
Sous-total « Un bon président de la République »
Alain Juppé 47 % ( -1)
Nicolas Sarkozy 32 % ( +3)
François Fillon 32 % ( +2)
Marine Le Pen 26 % ( +1)
François Bayrou 29 % ( +1)
Bruno Le Maire 20 % ( -2)
Nathalie Kosciusko-Morizet 15 % (=)
Xavier Bertrand 14 % (=)
Laurent Wauquiez 11 % ( -2)
Pour l’avenir de la France, chacune des personnalités suivantes serait-elle d’après vous…
Manuel Valls 38 % ( +3)
Martine Aubry 21 % (=)
Arnaud Montebourg 16 % ( +1)
François Hollande 15 % ( -3)
Palmarès des présidentiables (1/4) : meilleurs scores et variations
Laurent Fabius 21 % ( -1)
Emmanuel Macron 23 % ( +2)
Nicolas Hulot 15 % ( -3)
Jean-Luc Mélenchon 11 % ( -3)
Najat Vallaud-Belkacem 11 % ( -1)
Les variations indiquées s’entendent par rapport aux scores obtenus lors de la précédente vague d’enquête,réalisée du 23 au 26 juin derniers.
Marion Maréchal le Pen 16 % (=)
Nicolas Dupont Aignan 11 % ( -3)
8
Sous-total « Un bon président de la République »
Pour l’avenir de la France, chacune des personnalités suivantes serait-elle d’après vous…
Palmarès des présidentiables (2/4) : évolutions des personnalités de gauche
32
40
38
35
38
17
23
21 21
23
2022
22
24
2222
2424
21
25
2221
14
13
15 15 16
11
20
18 18
15
12
1414
11
5
10
15
20
25
30
35
40
Décembre Février Mai Juillet Septembre
Manuels Valls
Emmanuel Macron
Ségolène Royal
Martine Aubry
Laurent Fabius
Arnaud Montebourg
François Hollande
Jean-Luc Mélenchon
9
Sous-total « Un bon président de la République »
Pour l’avenir de la France, chacune des personnalités suivantes serait-elle d’après vous…
Palmarès des présidentiables (3/4) : évolutions des personnalitésde droite et du centre
47
48 48 48
47
31
37
33
29
32
26
33
3030
24
30
27 2829
27 29
25 25
26
21
22
19
22
20
12
17
141314
1415
15
11 1213
1411
0
10
20
30
40
50
60
Décembre Février Mai Juillet Septembre
Alain Juppé
Nicolas Sarkozy
François Fillon
François Bayrou
Marine Le Pen
Bruno Le Maire
Xavier Bertrand
N. Kosciusko-Morizet
Nicolas Dupont-Aignan
10
Pour l’avenir de la France, chacune des personnalités suivantes serait-elle d’après vous…
Palmarès des présidentiables (4/4) : résultats détaillés
Questions d’actualitéLe droit du travail :perceptions et souhaits de réformes
12
Le droit du travail, la protection des salariés et l’emploi
En France, diriez-vous que le droit du travail(contrats de travail, conditions de licenciements, aides sociales, etc.)… ?
Sous-total « Oui » : 63 %
Sous-total « Oui » : 48 %
Sympathisantsde droite
(Sous-total « Oui »)
50 %80 %
52 %40 %
Sympathisantsde gauche
13
Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposéaux scénarios suivants ?
La durée légale du travail
Sous-total « Favorable » : 52 %
Sous-total « Favorable » : 43 %
Sous-total « Favorable » : 49 %
Sympathisantsde droite
(Sous-total « Favorable »)
72 %28 %
25 %70 %
Sympathisantsde gauche
41 %73 %
14
Les dérogations temporaires au contrat de travail
Êtes-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposé à la possibilité pour une entreprise en difficulté, et avec l’accord des syndicats, de réduire temporairement les rémunérations et le temps de travail (sauf pour les bas salaires) ?
Ensemble des Français
Sympathisants de gauche
Plutôt favorable
Tout à fait favorableNon réponse
Plutôt opposé
Tout à fait opposé
Sous-total « Favorable » : 54 % Sous-total « Opposé » : 40 %
Plutôtfavorable
Tout à faitfavorable
Nonréponse
Plutôt opposé
Tout à faitopposé
Sous-total « Favorable » : 52 %
Sous-total « Opposé » : 46 %
Sympathisants de droite
Plutôtfavorable
Tout à faitfavorable Non
réponse
Plutôt opposé
Tout à faitopposé
Sous-total « Favorable » : 69 %
Sous-total « Opposé » : 28 %
15
Droit du travail ou accords d’entreprise ?
Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposéà ce que davantage de règles protégeant les salariés soient négociées entreprise par
entreprise, et non plus garanties par la loi ?
Ensemble des Français
Sympathisants de gauche
Plutôt favorable
Tout à fait favorable
Non réponse
Plutôt opposé
Tout à fait opposé
Sous-total « Favorable » : 50 % Sous-total « Opposé » : 43 %
Plutôtfavorable
Tout à faitfavorable
Nonréponse
Plutôt opposé
Tout à faitopposé
Sympathisants de droite
Plutôtfavorable
Tout à faitfavorable
Nonréponse
Plutôt opposé
Tout à faitopposé
Sous-total « Favorable » : 42 %
Sous-total « Opposé » : 54 %
Sous-total « Favorable » : 67 %
Sous-total « Opposé » : 30 %
16
Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposéà chacune des évolutions suivantes concernant le chômage ?
Les allocations chômage
45%
37%
29%
36%
33%
34%
8%
18%
22%
7%
7%
9%
4%
5%
6%
Demander aux demandeurs d’emploi de longue durée
d’effectuer quelques heures de missions d’intérêt
général chaque semaine
Réduire les allocationschômage des personnes les
mieux payées (cadres auchômage par exemple)
Rendre dégressive dans le temps les allocations
chômage des demandeurs d’emploi
Tout à fait favorable Plutôt favorable Plutôt opposé Tout à fait opposé Non réponse
Sous-total « Favorable » : 81 %
Sous-total « « Favorable » » : 70 %
Sous-total « « Favorable » » : 63 %
Sympathisantsde droite
(Sous-total « Favorable »)
76 %91 %
74 %71 %
Sympathisantsde gauche
56 %84 %
17
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rew
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alli
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« La réalité ne pardonne pas qu’on la méprise. » Joris-Karl Huysmans
Les récentes études d’opinion Viavoice réalisées pourHEC, CCI France, BPCE, Libération, Le Monde, Le Figaro, Les Échos, France Inter et France Info
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