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1 Masters en Information & Communication Le champ médiatique Comprendre et analyser les actes médiatiques B. Lafon, 2015-2016 Avant de commencer… Des distinctions : Médias de télécommunication / de diffusion Espaces de production / de consommation Échelle individuelle / sociale Des mises en garde, attention : Au médiacentrisme Au déterminisme technique (effets, technique) Médias : Institutions, normes, marchés, techniques, pratiques, représentations des acteurs… Approches comparatives, synchroniques / diachroniques Espace de production : Approches institutionnelles, socio- économiques, juridiques, micro- sociologiques, etc. Espace de lecture : Approches sciologiques, ethno- méthodologiques, ethnographiques, anthropologiques Discours médiatique : Approches Socio-discursives Sémio-discursives Intégrant les approches relatives aux espaces de production et de lecture

Le champ médiatique - Freebenoit.lafon.free.fr/m1/m1doc/ChampMediatique.pdfl’histoire des médias en 17 diapos) Extrême fin du 19ème et 20ème siècle : accélération du développement

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  • 1

    Masters en Information & Communication

    Le champ médiatique

    Comprendre et analyser les actes

    médiatiques

    B. Lafon, 2015-2016

    Avant de commencer…

    Des distinctions :

    – Médias de télécommunication / de diffusion– Espaces de production / de consommation– Échelle individuelle / sociale

    Des mises en garde, attention :

    – Au médiacentrisme– Au déterminisme technique (effets, technique)

    Médias : Institutions, normes, marchés, techniques, pratiques, représentations des acteurs…

    Approches comparatives, synchroniques / diachroniqu es

    Espace de production :

    Approches institutionnelles, socio-économiques, juridiques, micro-sociologiques, etc.

    Espace de lecture :

    Approches sciologiques, ethno-méthodologiques, ethnographiques, anthropologiques…

    Discours médiatique :

    ApprochesSocio-discursivesSémio-discursives

    Intégrant les approches relatives aux espaces de production et de lecture

  • 2

    I. Les médias : contexte historique

    II. Une vieille question : médias et culture

    III. Une vieille question, le retour : les effets des médias

    IV. Comprendre les médias : (non) communication et expériences médiatiques

    I. Les médias : contexte historique

    (une gageure :

    l’histoire des médias en 17 diapos)

    Extrême fin du 19ème et 20ème siècle : accélération du développement des médias, fondé sur :

    – Essor de la technique : transports et voies de communication, électricité, transmissions, électronique…

    – Evolutions socio-politiques (démocratie et élections, naissance d’une opinion, éducation de masse, culture de masse…)

  • 3

    http://tbugir.wordpress.com/2009/06/25/technology-creates-media-businesses/

    Cf. synthèses générales, nombreuses ces dernières années

  • 4

    Croissance de la presse :

    Dès 1480 : «occasionnels », opuscules de quelques pages.années 1520 : « canards », bulletins illustrés consacrés à des récits spectaculaires…

    Mai 1631 : Hebdomadaire La Gazette par Théophraste Renaudot

    1777 : Le Journal de Paris, premier quotidien, puis 1789-1792 : prolifération de journaux d’opinion (plus de 500 créations)

    Action centrale de Emile de Girardin (1802-1881) : La Presse, quotidien parisien (1836) -> Multiplication des inserts publicitaires.

    1832: fondation de l’agence de presse Havas (aujourd’hui AFP) par Charles-Louis Havas (1783-1858)

    1863 : Le Petit Journal, quotidien populaire à un sou (5 cts), faits divers et feuilletons centraux.

    Loi du 29 Juillet 1881Art. 1 : « l'imprimerie et la librairie sont libres ».

    2 juin 1896 : Brevet sur la TSF, télégraphie sans fil, déposé par Guglielmo Marconi (1874-1937)

    1922 : premières stations de radio en France = Poste de la Tour Eiffel (public) et Radiola (privé).1933 : création par la loi du 31 mai 1933 de la redevance.

  • 5

    => 1933-1945 : la « guerre des ondes »

    1949 : création de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française) qui succède à la RDF

    Puis, statuts de 1959, 1964, 1974 et loi du 29 juillet 1982 : suppression du monopole sur l’audiovisuel.

    Cf. diapos suivantes

    Logo et horloge (écran diffusé en interlude) de l’ORTF

  • 6

    Equipement TV :

    A. Peyrefitte (1925-1999) et l’installation de la TV en France (projet politique lié à la régionalisation dans les années 60) = la télévision régionale

    • seconde chaîne (1964), puis couleur (1967).

    • (31/12/1972) : lancement de la 3ème chaîne en couleur

    • 1974 : éclatement ORTF :– Programmes : TF1, A2, FR3, Radio

    France

    – Services : TDF, SFP, INA.

  • 7

    loi du 29 juillet 1982 (loi Fillioud) sur la liberté de la communication audiovisuelle (noter le parallèle avec la loi de 1881)• Régulation (HACA, CNCL puis CSA après 1981)• Libéralisation de la radio (bande FM, cf. NRJ)• Possibilité de lancer des TV privées : C+ en

    1984, puis la 5 et TV6 (future M6), TF1 privatisée en 1987.

    => Déconstruction du service public TV, reconstitué après 1990 dans le groupe France Télévisions

    Depuis les 1970’s, essor de l’informatique :• Cf. diapo suivante• Pour la TV : la TNT

    Après 1971 : micro-informatique, Tics et Internet

    1971 : microprocesseur par Intel1983 : protocole TCP/IP (élaboré en 1973) adopté pour l’Internet.

    1990 : Protocole HTTP (HyperText Transfer Protocol) et langage HTML : naissance du world wide web (www) Octobre 1994 : fondation du W3C, World Wide Web Consortium, par Tim Berners-Lee

  • 8

    En parallèle : croissance de la publicité, audiences

    • 1922 : Office de justification du tirage (OJT),• 1946 : Office de justification de la diffusion (OJD)• 1957 : CESP (Centre d’étude des supports de

    publicité), association loi 1901) réunissant des médias, des annonceurs et des publicitaires.

    • 1985 : Médiamétrie, institut de sondage, pour les audiences radio & TV

    • 1992 : la presse magazine confie son étude d’audience à l’AEPM (Audiences Études sur la Presse Magazine), GIE

    II.

    Une vieille question : médias et culture

    • Caractère central des médias dans la société contemporaine : principaux pourvoyeurs de la culture (affaiblissement des autres médiateurs sociaux)Cf. 2.

    • Mais : de manière différenciée selon les pays Cf. 1.

  • 9

    1. Le secteur économique de la communication : une spécificité des pays industriels

    • Pays occidentaux ayant une économie libérale ont un secteur de la communication institutionnalisé depuis la fin du 19e s. (médias, télécoms)

    • La communication accompagne la globalisation des échanges et du capitalisme (financiarisation = qui finance ?).

    Pour illustrer ces phénomènes, deux cartes :

    - Le pourcentage d’internautes par pays au niveau mondial : laisse bien apparaître les clivages géographiques dans l’usage des TIC.http://news.bbc.co.uk/2/hi/technology/8552410.stm

    - La présence de chaînes de télévision internationalesd’information en continu : indice de la visée stratégique d’Etats ou de groupes privés pour la diffusion d’informations au niveau mondial.

    World map of 24 hour relative average utilization of IPv4 addresses observed using ICMP ping requestsby Carna Botnet, June - October 2012http://en.wikipedia.org/wiki/Carna_Botnet

  • 10

    Ou encore…

    http://money.cnn.com/magazines/business2/storysupplement/worldinternet/index.htm

    2. Médias et culture : un terrain miné

    Le rôle culturel des médias : thème essentiel souvent présent en filigrane des questionnements.

    La diffusion à grande échelle des biens culturels n’engendre t-elle pas une uniformisation de la culture ? Des inégalités ? Un risque pour la cohésion sociale ?

    Attention… Terrain miné !

    Débat hautement idéologique et polémique.

  • 11

    2 points :

    � Apports et impasses de la dénonciation de la culture de masse

    � Quelles questions pertinentes sur les médias et la culture ?

    Apports et impasses de la dénonciation de la

    culture de masse

    Des auteurs « classiques », des philosophes :Theodor Adorno et Max Horkheimer, Herbert

    Marcuse, Hannah Arendt

    Des intellectuels français : Alain Finkielkraut, Marc Fumaroli, Jean Baudrillard, Régis Debray, Bernard Stiegler…

    Theodor Adorno et Max Horkheimer, La dialectique de la raison, 1947.

    Toute-puissance de la rationalité technique : production en série, standardisée de la culture.

    « L’industrie culturelle » (au singulier = essentiel) : reproduction en série des objets culturels qui met en péril la création artistique.

  • 12

    Hannah Arendt, La crise de la culture, 1968

    « la société de masse... ne veut pas la culture, mais les loisirs (entertainment) et les articles offerts par l’industrie des loisirs sont bel et bien consommés par la société comme tous les autres objets de consommation. (…) Cela ne veut pas dire que la culture se répande dans les masses, mais que la culture se trouve détruite pour engendrer le loisir. »

    Jean Baudrillard (La société

    de consommation, Paris,

    Gallimard, 1970).

    Perte de repères : la « culture

    mass-médiatique »

    s’apparente à une

    combinaison d’éléments

    hétérogènes, juxtaposition

    sans distinction d’un JT, d’une

    publicité, d’un jeu, etc.

    Régis Debray critique le

    monde de l’image, la

    « vidéosphère »

    (« graphosphère » encensée).

    Bernard Stiegler récemment.

    Alain Finkielkraut, La défaite de la pensée, Paris , Gallimard, 1987.

    Marc Fumaroli, L’état culturel, Paris, Editions de Fallois, 1991

    dénonciation d’une « télécratie » contre la démocratie (Bernard Stiegler).

    Des intellectuels français :

  • 13

    3. Quelles questions pertinentes sur les médias et la culture ?

    Deux précurseurs :

    Richard Hoggart, université de Birmingham La Culture du pauvre, 1957

    Edgar Morin, L’Esprit du temps, 1962Double logique de la culture de masse :- la « concentration techno-bureaucratique »,- la « dynamique de l’invention-création ».

    Un fait acquis : l’industrialisation de la culture

    • Définir la culture de façon non normative : la culture ne peut pas être assimilée à l’art.

    • Prendre en compte le fait que la culture est devenue au XXe siècle une industrie obéissant, comme d’autres biens de consommation, aux lois du marché.

    D’où une nécessité…

    → étudier les pratiques culturelles pour comprendre le rôle des médias

    • approches statistiques sur la consommationde la culture =

    • approches qualitatives sur la réception de la culture (= cultural studies / Michel de Certeau)

  • 14

    • La consommation de la culture = approches statistiques

    étude régulière du Ministère de la Culture depuis 1973, http://www.pratiquesculturelles.culture.gouv.fr/

    Enseignements : • Déplacement des pratiques culturelles vers le pôle audiovisuel. • autonomie usagers : échapper à la culture de flot. • accès aux œuvres élargi

    • La réception de la culture = approche qualitative(cultural studies en GB/ Michel de Certeau en France)

    Michel de Certeau (La culture au pluriel, Christian Bourgois éditeur, 1980)

    2 types de pratiques culturelles : La stratégie est l’objet d’une légitimation discursive / La tactique est une ruse, un détour. Dans notre vie quotidienne, nous sommes tantôt des stratèges, tantôt des tacticiens.

    Pour conclure :

    Pour comprendre les médias dans leur rôle culturel, il faut considérer à la fois les

    pratiques individuelleset les

    cadres communs et partagésqui permettent de les relier.

  • 15

    III.

    Une vieille question, le retour : les effets des médias

    1. Paul Lazarsfeld (1901-1976) : la question de l’influence

    Sociologue américain.A l’origine de nombreuses analyses quantitatives : mesures d’audiences, analyse de contenus.Création du Bureau of AppliedSocial Research avec Robert Merton, Lazarsfeld s’éloigne de Lasswell (effets puissants).

    Dans The People's Choice (1944), Lazarsfeld avait démontré le premier que le vote n'est pas :

    • un choix individuel qui pourrait être aléatoire • le produit des campagnes électorales et des

    médias.

    Le vote peut être vu comme dépendant de trois variables sociales : la classe, l'appartenance géographique et la religion.

  • 16

    Lazarsfeld publie en 1955 « Personal Influence » :

    En étudiant les processus de décision individuels d'une population féminine de 800 personnes dans une ville de 60 000 habitants, Decatur, en Illinois, il montre l'importance du « groupe primaire ».

    → Impact des leaders d’opinion :

    théorie de l’influence interpersonnelle plus importante que l’influence

    médiatique.

    → théorie reprise par certains acteurs du web dans des tentatives de com. « virale »

    http://geeksonpop.blogspot.com/2010/02/two-step-flow-communication-theory-la.html

  • 17

    2. Une approche classique sur les effets de cadrage : l’agenda

    En 1972, Maxwell Mc Combs et Donald Shaw publient une étude sur les campagnes électorales pour comprendre l’influence des médias.

    Analyse de Terrain : opinions d'un échantillon de 100 électeurs de la petite ville de Chapel Hill en Caroline du Nord, Contexte : élection présidentielle de 1968, 9 Médias sélectionnés : 5 quotidiens (dont l'un d'audience nationale), 2 hebdos et 2 journaux télévisés.

    Résultats :

    • forte corrélation entre l'ordre d'importance accordé aux enjeux par les médias et celui attribué par les électeurs ayant utilisé ces médias.

    • les électeurs indécis seraient plus attentifs aux informations diffusées par les médias pendant la campagne, à l’opposé de la vision de Lazarsfeld.

    Idée centrale :

    les médias ne nous disent pas ce qu'il faut penser («what to think»), mais ce à quoi il faut penser(«what to think about»).

    Conséquences :

    • influence des médias sur le public• Mais opinion individuelle non déterminée par les médias.

  • 18

    Recherches sur l’agenda médiatique en lien étroit avec les questions d’ordre politique :

    → no[on d’ « Agenda building »

    Analyses portant sur :

    • Les stratégies d’accès du champ politique au champ médiatique

    • La question des sources et de la construction du débat public (cf. S. Hall, P. Schlesinger).

    3. Une Vraie problématique sur les effets :

    l’effet de croyance en la puissance des

    médias

    méconnaissance des médias de la part des

    acteurs politiques et sociaux : croyances et

    par conséquent pratiques constituant une

    réalité tangible.

    Les professionnels à l’œuvre dans le

    domaine de la communication agissent

    dans une axiomatique présupposant

    l’existence de ces effets.

    (qui pourrait dire : « mon métier est

    inutile, ma communication est vaine » ?)

  • 19

    En réalité, la question des effets est

    indécidable, elle ne peut être précisément

    analysée qu’ a posteriori.

    Cf. P Beaud :

    « de ses antécédents théoriques et des pratiques méthodologiques qui en découlent, la recherche sur les effets des media a hérité de la manie prolifique de la quête des faits concrets prouvant l’existence de ceux-ci ou l’infirmant par leur absence. On pourrait presque dire - sans ironie - que ce qui distingue fondamentalement les générations de chercheurs qui se sont consacrés à cette tâche est que certains affirment avoir trouvé de tels faits, d’autres le contraire, d’autres enfin que les faits eux-mêmes sont trop ambigus pour qu’ils puissent se prononcer. »

    BEAUD (Paul), La Société De Connivence. Media, Médiations Et Classes Sociales, Aubier, 1992, p. 71.

    Idée de la puissance des médias véhiculée notamment par M. Mac Luhan :

    « le verbe mac luhanien et ses multiples marcottages au sein du discours des médias auront contribué à véhiculer en profondeur l’idée de la puissance des médias ».

    NEVEU (Erik) et RIEFFEL (Rémy), “Les effets de réalité des sciences de la communication”, in Réseaux n° 50, “La communication :

    nouvelles approches”, novembre-décembre. 1991, pp. 18

  • 20

    Les effets des médias n’étant jamais

    considérés comme nuls, les chercheurs en

    communication contribuent à leur

    existence (notions d’influence, d’impact,

    de rôle social…)

    → acteurs impliqués dans la communication médiatique incités à s’y « préparer », à agir comme si leurs messages avaient un effet.

    Sociologie des acteurs sociaux laisse apparaître des rapports différenciés aux médias et à la TV en 1er lieu, en fonction :

    • de la génération• de la formation scolaire• de la position dans l’espace (ou le marché) social et politique (cf. capital politique)• de la conjoncture

    En ce qui concerne la vie politique :

    « ce ne sont pas tant les électeurs qui décident de l’essentiel que les partis dominants. Les nouveaux entrants ont réussi à faire croire aux véritables décideurs du bien-fondé de leurs ambitions, sur le fondement de la croyance unanime dans le pouvoir lié de la télévision et des sondages. Car ce n’est pas tant la télévision et les sondages qui font les rois, mais bien la croyance médiacratique (dans la toute-puissance de la télévision et la validité des sondages) qui s’avère ainsi opératoire dans le réel. »

    Eric Darras, La coproduction des grands hommes : Remarques sur les métamorphoses du regard politique, Le Temps des médias, n° 10 2008/1

  • 21

    Pour conclure :

    La question des effets doit être repensée

    comme la proposition d’un cadrage

    (expériences médiatiques partagées) et

    non comme un impact assuré (à part pour

    l’ego du « communiquant »).

    → Influences : oui→ Effet ou manipulation : non

    IV.

    Comprendre les médias : (non) communication et expériences

    médiatiques

    Biais courant : penser la communication comme un processus linéaire (E → M → R)

    Solution :Penser la communication médiatique

    comme une non communication.

    → 2 moments différents dans 2 espaces sociaux différents, espaces corrélés mais non directement reliés.

  • 22

    Pourquoi ce biais ?

    • Héritage de la sociologie fonctionnaliste, héritage d’une conception technique de

    la communication

    • Assimilation de la communication interpersonnelle à la communication

    médiatée

    Originalité de la communication médiatique :

    • Transmission / consommation davantage que communication

    • 2 lieux sociaux distincts et corrélés : production consommation

    • Temps sociaux et enjeux distincts entre production et consommation

    Médias : Institutions, normes, marchés, techniques, pratiques, représentations des acteurs…

    Approches comparatives, synchroniques / diachroniqu es

    Espace de production :

    Approches institutionnelles, socio-économiques, juridiques, micro-sociologiques, etc.

    Espace de lecture :

    Approches sciologiques, ethno-méthodologiques, ethnographiques, anthropologiques…

    Discours médiatique :

    ApprochesSocio-discursivesSémio-discursives

    Intégrant les approches relatives aux espaces de production et de lecture

  • 23

    Des analyses variées focalisées sur les publics

    Un chercheur a distingué

    ces 2 lieux :

    Stuart Hall (né en 1932) :

    courant des cultural

    studies britanniques

    codage / décodage

    Deux temps qui ne se correspondent pas :

    • La notion de codage : analyse des conditions de production des messages.

    • La notion de décodage : les récepteurs ont des statuts sociaux, des cultures; voir ou entendre un

    même programme n’implique pas d’en tirer un

    sens ou un souvenir similaires.

    Cf. Réseaux 12, 1994 :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/res

    o_0751-7971_1994_num_12_68_2618

  • 24

    Face au codage proposé par les médias, Hall repère

    trois positions de réception ou de décodage

    hypothétiques (« Codage/décodage », 1973):

    1. Le mode hégémonique2. Le mode négocié3. Le mode oppositionnel

    Démarche de Roger Odin :

    Un modèle de non-communication :

    décision de construire la sémio-pragmatique comme un modèle de non-communication séparant radicalement deux espaces : réalisation et lecture.

    Intérêt : s’obliger à se demander comment les processus de production de sens mis en œuvre dans ces deux espaces peuvent se rapprocher au point que l'on ait l'impression que T est transporté d'un espace à l'autre :

  • 25

    http://www.info2tele.com/wp-content/uploads/2011/07/20110706_telespectateurs-devant-tele-info2tele.jpeg

    http://www.mediaunautreregard.com/wp-content/uploads/2011/04/Jean-Pierre-Pernaut-au-journal-de13h-de-TF1-coté-coulisses-régie.jpg

    La « communication » médiatique : deux types d’espaces

    sociaux bien différents

    Notion de Cadre permet de penser

    l’articulation entre construction des discours

    et réception (Erving Goffman, sociologue

    américain, 1974) :

    → Les médias opèrent des traductions qui correspondent à des schémas cognitifs habituels et ordinaires : cadres

    → Les individus consomment les médias de manière cadrée et vivent des expériences médiatiques (notions de feintise, de jeu)

    Application à l’information journalistique (Jean-Pierre Esquenazi) :

    cadrage cadrage

    Expérience → fait → nouvelle

    cadrage

    Événement

    Modèle d’événement

  • 26

    Pour conclure :

    Il faut essayer de définir quels sont les usages qui

    sont faits des médias, quels cadres sont mobilisés et

    quelles négociations sont opérées par les publics.

    → renvoie au concept de « marché » :

    Les médias sont des places de marché, les investisseurs s’y pressent.But : tenter de saisir et de mesurer les intérêts de ces investissements croisés.

    � Du côté des publics : actes médiatiques de réception.Les publics sont des acteurs, il utilisent les médias de multiples manières (cf. uses and gratifications).

    � Du côté des « communicants », ceux qui tentent de toucher des publics : intérêts divers à communiquer, bien souvent contradictoires (cf. notion de « champs » de P. Bourdieu)

    Ce faisant, les médias peuvent jouer le rôle de « catalyseurs » sur les problèmes publics ou d’ « activateurs de changements sociaux » (B. Miège).

    → Médias au cœur des processus sociaux :

    industrialisation (voire financiarisation via les Tics), publicisation, civilisation des mœurs (N. Elias).