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Le cinema francais

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LE CINEMA FRANCAIS

Le cinéma en France est une véritable culture : il a ses

revues populaires (Première, Studio) et savantes (Les cahiers du cinéma), ses librairies, ses collectionneurs, un

réseau important de ciné-clubs et de ciné d’art et

d’essai, ses festivals (Cannes).

Les médias lui consacrent beaucoup de place. Et de même

qu’un livre, un film est un objet de débat et d’analyses et

les réalisateurs de film sont considérés comme des

auteurs.

Ce sont les frères Lumière qui, en 1895, ont offert au public

français la première séance de cinéma payante.

De l’histoire du cinéma français, on retiendra au temps du muet

- la créativité de Georges Méliès (Le Voyage dans la lune, 1902),

- le sens épique d’Abel Gance (Napoléon, 1926),

- le goût de la provocation de René Clair (Entracte, 1924).

Le réalisme social et poétique des années 30 donnera les chefs-

d’œuvre de Jean Renoir (La Grande Illusion, 1937) et surtout de Marcel

Carné - Jacques Prévert (Quai des Brumes, 1938, Le jour se lève, 1939, Les enfants du Paradis, 1945)

Un acteur domine l’époque : Jean Gabin.

A la fin des années 50 et au début des années 60, la Nouvelle

Vague va bousculer toute l’esthétique du cinéma mondial avec

- François Truffaut (Jules et Jim, 1961)

- Jean-Luc Godard (A bout de souffle, 1960)

- Eric Rohmer

- Claude Chabrol (Le Beau Serge, 1958)

- Agnès Varda (Cléo de 5 à 7, 1961)

- Jacques Demy (Les Parapluies de Cherbourg, 1964)

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- Claude Lelouch (Un Homme et une femme, 1966)

- Philippe de Broca (L’Homme de Rio, 1963)

- Alain Resnais (Hiroshima mon amour, 1959)

- Louis Malle (Ascenseur pour l’échafaud, 1957)

Et une nouvelle génération d’acteurs s’impose : Brigitte Bardot, Jeanne

Moreau, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve, Jean-Louis

Trintignant…

Le coup d'envoi de la Nouvelle Vague est donné par Le Coup du berger,

court métrage de Jacques Rivette en 1956, mais le rejet (rechazo) du

cinéma français officiel remonte en fait à la Libération et à la découverte

enthousiaste, au lendemain de la guerre, du cinéma américain. Les Cahiers du cinéma, servent d'école aux critiques qui vont bientôt s'emparer de la

caméra (c’est à dire que les critiques deviendront à leur tour réalisateurs).

Comme nous le verrons plus loin, la Nouvelle Vague se définit par ses

techniques cinématographiques révolutionnaires pour l'époque, mais aussi

par ceux qui la composent. Le mouvement n'est pas le fruit d'une longue

recherche sur le cinéma, mais le produit immédiat d'une époque et le fruit

de la rencontre de plusieurs jeunes cinéastes.

Il s'inscrit dans le contexte historique de l'époque

et traduit les mouvements de société : le début des

Trente Glorieuses, les révoltes étudiantes, la

guerre d'Algérie, le mouvement de libération des

femmes. Le cinéma se fait miroir de l'époque. Ainsi,

la saga Antoine Doinel suit de près l'évolution de la

société, des transformations du modèle familial

(Les Quatre Cents Coups), de la jeunesse avec la

modernisation des foyers (Antoine et Colette dans

L'Amour à vingt ans) jusqu'au divorce (L'Amour en fuite). La Nouvelle Vague ne se limite pas à un

nouveau genre cinématographique, mais se fait, par le vent de liberté qu'elle

apporte et tout ce qu'elle sait représenter, l'instantané d'une époque.

On voit apparaître une nouvelle façon de produire, de tourner, de fabriquer

des films qui s'oppose aux traditions et aux corporations. L'invention du

Nagra, magnétophone portable autonome, celle de la caméra 16 mm, légère

et silencieuse, le goût des tournages en extérieur, imposent une nouvelle

esthétique plus proche du réel (il ne s’agit cependant pas de reproduire la

réalité). Cette rupture entre cinéma de studio et cinéma extérieur est mise

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en scène notamment dans La Nuit américaine de François Truffaut (1973)

(tournage d'une scène d'hiver en plein été, tournage d'une scène de nuit en

plein jour, la fameuse « nuit américaine »)

Par ailleurs, les réalisateurs brisent (cassent) certaines

conventions, notamment les conventions de continuité. C'est

ainsi que dans À bout de souffle, Godard coupe les blancs

dans un dialogue.

Il ne s'agit pas uniquement de rompre avec une tradition par

provocation, mais bien de faire ressentir quelque chose de nouveau au

spectateur, ou encore de représenter une face de la « réalité » : les

souvenirs que l'on a d'un moment de sa vie sont partiels, tronqués, et

lorsque l'on regarde un album photo, les souvenirs viennent dans le désordre

avec des « sauts dans le temps ».

Le point de vue du spectateur est parfois pris en considération dans le film

par le biais de regards caméra et interpellation du spectateur,

Un effet de réalisme s’instaure : le réalisateur ne cherche plus à tromper le

spectateur avec du « faux vrai » mais à montrer la réalité du cinéma comme

elle est, notamment, avec ses plans qui ne sont pas continus dans le temps

comme pourrait le croire ou l’oublier le spectateur, avec ses acteurs qui

sont là seulement pour être acteur d’un film et non acteur d’une histoire ou

d’un scénario et avec ses décors qui existent seulement parce qu’ils ont un

pouvoir symbolique et non parce qu’ils ressemblent à la réalité. Ainsi, ce

mouvement ne cherche pas à reproduire la réalité comme elle devrait être

mais à montrer la réalité du cinéma comme elle est.

Après Mai 1968, les préoccupations politiques et sociales

dominent : Romy Schneider et Michel Piccoli, Yves Montand, Gérard

Depardieu, Isabelle Huppert incarnent les héros des films de

- Claude Sautet (Les Choses de la vie, 1970),

- Maurice Pialat (Loulou, 1980)

- Bertrand Tavernier (Coup de torchon, 1981)

- Costa Grava (Z, 1968)

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Les années de crise économique sont pour le cinéma français des

années de doute :

- Retour à une inspiration littéraire (Cyrano, Jean de Florette, Germinal, La Reine Margot),

- Recherche d’un cinéma spectaculaire (La Guerre du feu, Le Nom de la rose, Le Grand Bleu, Nikita, Le Cinquième élément, Le Pacte des loups)

- Nouvelles tendances de la comédie (Les Visiteurs, La Vie est un long fleuve tranquille, Trois Hommes et un couffin, La Vérité si je mens, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain),

- Films pour adolescents (La Boum), - Arrivée d’un cinéma féminin (Claire Denis, Laetitia Masson, Tonie

Marshall), - Recherche d’un cinéma très personnel ( Desplechin, Beauvois, Kahn).

Ces films regroupent souvent ancienne et nouvelle génération d’acteurs dont

Jean Réno, Vincent Perez, Samuel Le Bihan, Sophie Marceau, Isabelle

Adjani, Sandrine Bonnaire, Juliette Binoche…