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Le Collectif Extra Muros présente Une idée de Jean Phillipe Davodeau Mise en scène Antoine Orhon avec Jean Philippe Davodeau

Le Collectif Extra Muros présente

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Page 1: Le Collectif Extra Muros présente

Le Collectif Extra Muros présente

Une idée de Jean Phillipe DavodeauMise en scèneAntoine OrhonavecJean Philippe Davodeau

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« La Nature est un temple où de vivants piliersLaissent parfois sortir de confuses paroles ;

L’homme y passe à travers des forêts de symbolesQui l’observent avec des regards familiers . »

CorrespondancesCharlesBaudelaire

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PrésentationRaconter l’ailleurs n’a rien d’évident, se raconter n’a rien

d’évident. Pourtant nous le faisons comme une inexorable nécessité à être au monde, à l’Autre.

Le contexte

D’un côté un voyage : neuf mois d’absence et d’inconnu. De l’autre, le monde moderne : des modes de communication qui permettent de rester au contact d’un quotidien d’ailleurs.

Loin des voyages de Poncelet et Janichon, des démarches d’Aldo Léopold ou de David Thoreau, les facilités que nous offrent le tout à la communication aujourd’hui encouragent et contribuent au contact régulier. Où en est l’introspection ? «Correspondances» est né de l’envie de travailler sur un matériau brut : neuf mois d’échanges de mails, neuf mois de carnets d’écritures. Rapidement le caractère intime du projet s’est imposé. Sous le prisme de la correspondance notre quotidien, sensationnel, excitant, banal ou carrément chiant prend un caractère sacré ou du moins respectable. Support affectif, la correspondance alimente un va et vient entre ceux qui la produisent et ceux qui la reçoivent. Elle sous- entend, souvent, une relation privilégiée.

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Correspondances:textes pour un comédien

Au sol, un gaffeur : c’est la frontière entre l’ici et l’ailleurs.

Un comédien, seul sur scène reçoit ou illustre alors plusieurs scènes (autant qu’il y a de textes) : familiales, amicales, personnelles. Le choix des textes, arbitraire, parle de nous et de l’absence de nous.

Sur le plateau, de l’Argentine au Mexique, de New-york à Paris se succèdent évènements et non-évènements, pas d’autre fil conducteur que le maintien du contact.

L’annonce de l’arrivée d’un enfant, la perte d’une carte bancaire, l’envoi d’un poème, l’inquiétude familiale face à la grippe porcine, le récit d’une ascension…des univers qui s’articulent et se construisent par le franchissement de cette frontière symbolique.

Pour parler de l’autre un renfort de choix : les voix off.Une dimension importante du spectacle : la collecte des récits sonores. Les voix off illustrent le privilège de l’intime : les écrivains de l’ailleurs sont les vrais locu-teurs. Qui, mieux qu’eux, pour se raconter ?

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Notes d’intentions

Se dire à l’autre

Les correspondances se sont « démocratisées » avec le développement des transports et des services (imprimerie, poste).

A travers des éloignements forcés (guerres, travail) ou à travers le développement des congés les correspondances sont devenues des supports habituels pour maintenir le contact, pour se sentir au monde.

Durant la guerre 14/18 le rôle des marraines de guerre était un palliatif à l’absence de famille, la possibilité de se raconter depuis le front, de se projeter aussi. Le développement des nouvelles technologies, la banalisa-tion des voyages questionnent aujourd’hui notre rapport à l’autre et à nous même.

Aujourd’hui, internet a pris le pas sur le papier (en créant son propre métalangage) permettant de communiquer avec un nombre exponentiel de correspondants.

Pourtant on sent parfois le besoin privilégié de s’écrire non pas aux autres mais bien à l’autre. Et cette relation privilégiée entre deux correspondants est un classique dans nos sociétés de tradition écrite. Elle est imprimée dans l’inconscient collectif.

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La collecte des récits sonore

«Correspondances» regroupe à ce jour dix voix originales incluses dans le champ sonore du spectacle. Aucune consigne n’a été donnée aux « co-auteurs » de correspondances. Ils ont lus leurs productions telles quelles.

Parfois brutes, d’autres fois « habillées » d’une chanson ou d’une mélodie elles articulent le récit.Les collectes se sont faites sur Nantes lors de visites, en Bretagne, à Montpellier. Elles restent possibles à chaque retrouvaille avec les co-auteurs.

L’Impossible restitution des voyages

Photos, sensations, souvenirs. Photos souvenirs, souvenirs de sensations, photos sensationnelles, sensation d’un souvenir… Le voyage, qui vit dans la projection d’un éventuel retour, devient immatériel une fois accompli. Les supports (photos, mails) que l’on garde matérialisent-ils notre peur de l’immatériel ?

Vouloir amener quelqu’un dans l’univers de ses souvenirs est une démarche singulière. Dans la traduction et l’analyse subjective de nos voyages il y a quelque chose de séducteur. Cette « séduction » se fait dans la confrontation avec l’altérité. Dans nos sociétés où « l’exceptionnel » à la part belle, un voyage de neuf mois est, à priori, connoté positivement. L’acte même de monter sur les planches l’est aussi. Hors champ et sur scène la correspondance est une « co-construction ». Une parade contre Narcisse ?

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ScénographieScéniquement nous avons travaillé sur l’idée de frontières et de repères, deux notions indissociables de l’idée de voyage.

Avec un adhésif rouge vif nous avons tracé au sol une grande ligne qui va du lointain à la face dessinant une vraie sépara-tion du plateau entre le côté Jardin et le côté Cour. C’est la frontière entre ce que je vis ICI et ce que les proches nous font parvenir de LA-BAS. Une frontière que les correspondan-ces peuvent vite venir modifier le temps de la lecture d’une lettre. De part et d’autre de cette frontière des croix au sol comme autant de repères nécessaires lorsqu’on vit le dépayse-ment du voyage.

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Perpendiculairement au premier, se dessine un second axe. Il s’agit d’une corde rouge tendue entre deux grands escabeaux. C’est le lien qui dépasse cette frontière, la symbolique du contact maintenu, un fil qui relie l’Ici et l’Ailleurs. Au fil du spectacle, une multitude d’objets tous rattachés à des anec-dotes et des souvenirs vont venir s’accrocher à cette corde, comme autant de moments suspendus. A la fin du spectacle, la corde est devenue une parure ornées de toutes les richesses de ces expériences qui font que l’on n’est plus le même lorsqu’on revient de LA-BAS.

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Extraits de texte

Je larve à l’horizontal, engoncé dans mon hamac à mailles. Sur mon front beach caribéen j’attends, bovin, le prochain arrivage d’américains.Dix heures moins vingt, San Jose, le bus, arrive. Avec lui, bovins, les américains.Le climat influe-t-il sur la perception que l’on a de soi et des autres? A quel point peut-on devenir bovin, ruminant le temps comme les vaches l’herbe grasse ?

Texte 1

Texte 2Sinon, ça va pas mal à la maison, même si Audrey est fatiguée avec ta future nièce qui fait des loopings dans son bidon... Elle angoisse d’être arrêtée tôt et de s’ennuyer à la maison. Mais bon, on va lui trouver des occupations ! Ca, plus sans doute le stress de notre futur retour à Paris, faut que j’aie une offre ferme et qu’on trouve un toit, une nounou pour les enfants... Pas évident, horriblement cher. Enfin bon, on va finir par trouver ! Contexte un peu spécial en plus avec la crise de l’immobilier... Des fois on se dit qu’on ferait mieux de tout lâcher et de faire comme toi !

Texte 3

Ca fait plaisir d’avoir de tes nouvelles, je suis tes pérégrinations ainsi et je sais que tu tombes entre de bonnes mains de rugbyman ... de mon côté j’ai rangé les crampons au placard faute d’équipe mais je dé-couvre une Europe qui me plaît, un peu folle, un peu biscornue ... donc ça me laisse un peu de temps pour écrire entre deux préparations de cours. Pas de baleines de mon côté, plutôt les sirènes de la ville, Podgorica, sous la colline littéralement, entre un désir maladroit d’occident et une société traditionnelle.En pièce jointe ma petite pensée du jour de Niksic où je vais donner des cours à la fac une fois par semaine : au son d’une cloche orthodoxe, je suis passé dans un cimetière.

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L’Equipe

Scénographie : Lise AbbadieDe formation littéraire, Lise Abbadie conclut ses études universitaires par une Maîtrise sur la scénographie du théâtre expérimental. En 2003 elle intègre la formation de scénogra-phe à l’Ecole d’Architecture de Nantes puis travaille avec le Théâtre des Cerises. Elle multiplie les expériences : théâtre de rue (Cie La Spirale), théâtre de marionnettes (Cie Lisadine), conte (Théâtre de Chair), ou encore aménagement d’espaces de rencontre/débat dans des lieux publics (asso. Matières Prises). C’est dans la continuité de cette démarche d’ouverture sur des disciplines diverses qu’elle a aujourd’hui trouvé sa place au sein du collectif Extra Muros.

Comédien/création sonore: Jean Philippe Davodeau

Jean Philippe Davodeau, natif de Montroulez, est comé-dien. Il a travaillé sous la direction d’Hervé Guilloteau et de Thierry Pillon. Il a joué dans « Il faut qu’on parle » « Iphigénie(s) », « Le songe d’une nuit d’été ». Mélomane il aime les chants marins et découvre depuis peu les joies de l’écriture : slam, carnets de voyages. C’est un passionné de l’Amérique latine.

Mise en scène : Antoine OrhonAntoine Orhon est metteur en scène et comédien. Après une licence de lettres modernes, il se forme comme comédien et musicien au conservatoire (art-dramatique/hautbois/chant) et au théâtre universitaire de Nantes. Il complète sa formation avec Le cirque désaccordé, Au fol ordinaire théâtre, Claude Yersin et Maurice Taszman, Hervé Guilloteau, Guillaume Gatteau, Isabelle Ronayette... Au théâtre, il travaille avec des metteurs en scène comme Laurent Maindon, Michel Liard, Jean Boillot... sur des créations du répertoire contemporain et avec le théâtre des cerises sur des créations de théâtre musical. Au cinéma, il tourne dans plusieurs courts-métra-ges sous la direction de Franck Thoraval, Philippe Bernard, Guillaume Mainguet et Christel Delahaye.

Création sonore: Benjamin Thomas

Benjamin Thomas est comédien, musicien (piano, accordéon, chant) et créateur sonore. Il suit la formation du conserva-toire d’art dramatique de Nantes entre 1999 et 2000 et celle du conservatoire de musique en chant lyrique (2000-2008). Il s’est impliqué dans de nombreux spectacles de théâtre et de musique au sein de plusieurs compagnies nantaises (Bagamoyo, théâtre des cerises, Trio Lindaraja). Parallèlement il réalise des documentaires radiophoniques et des créations sonores notamment pour Radio France et Arte Radio.