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LE CORPS DANS L’ART

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Page 1: LE CORPS DANS L’ART

LE CORPS DANS L’ART

Page 2: LE CORPS DANS L’ART

« Dans l’art,le corps humain est une notion incontournable;

en effet, il n’y a pas d’art sans corps »(Sailly O’Reilly)

« Le corps est, pour le meilleur et pour le pire, l’image du monde »

(Nicolas Bouvier)

Page 3: LE CORPS DANS L’ART

• Le corps est une notion fondamentale dans l’art.

Il est au coeur des arts plastiques; sans cesse

étudié, représenté, questionné, remis en cause,

maltraité, exposé, utilisé, déformé… par les

artistes

• Il est aussi bien sujet de représentations,

qu’objet, support, outil

• Il y a le corps du modèle (cf modèles vivants), le

corps sujet de l’oeuvre, le corps de l’artiste et le

corps du spectateur qui s’enchevêtrent

Page 4: LE CORPS DANS L’ART

• Corps réel / corps figuré / corps

suggéré

• Corps nu / corps vêtu

• Corps jeune / corps vieux

• Corps masculin / corps féminin

• Corps charnu / corps décharné

• Corps de face / corps de profil / corps

de dos / corps de 3/4

• Corps fixe / corps en mouvement

• Corps objet / corps sujet

• Corps décor

• Corps intime / corps public

• Corps sexualisé / corps artistique

• Corps entier / corps morcelé / corps fragmenté

• Corps mort / corps vivant

• Corps support / corps outil / corps matériau

• Corps réaliste / corps idéalisé / corps

monstrueux

• Corps présent / corps absent

• Corps debout / corps plié / corps allongé /

corps agenouillé / corps prosterné

• Corps montré / corps caché / corps révélé

La liste des corps est longue (et encore elle n’est pas complète…)

Page 5: LE CORPS DANS L’ART

Petit lexique

CORPS : Ensemble des parties matérielles constituant l’organisme, siège des fonctions

physiologiques…

CANON (Beaux-Arts) : Norme de proportionnalité appliquée à la figure et au corps de

l'homme et déterminant le type idéal de la perfection physique. Chaque époque, chaque

communauté, a défini des canons

PERFORMANCE : Mode d'expression artistique contemporain où l'événement ou l'action et

son déroulement dans le temps constituent l'oeuvre. Pour en garder le souvenir et conserver

des traces matérielles, les performances sont souvent filmées ou photographiées.

BODY ART : En francais, art corporel (peu usité) ; ensemble de pratiques artistiques issues

des performances. Dérangeantes et subversives dans les années 1970 avec des gestes

violents comme l’automutilation (Michel Journiac, Gina Pane, Chris Burden), elles évoluent

ensuite vers l’expression de Mythologies personnelles (Rebecca Horn).

ACTION PAINTING : Désigne une attitude artistique qui privilégie l'acte physique de peindre,

souvent la rapidité d’exécution, l'engagement physique du peintre, la gestualité, éliminant

toute suggestion figurative

Page 6: LE CORPS DANS L’ART

1

4

3

2

Page 7: LE CORPS DANS L’ART

Associe le bon terme à la bonne image

pour voir si tu as bien compris les définitions

1 ……………

2

3

4 ……………

……………

……………

Page 8: LE CORPS DANS L’ART

Maintenant une petite histoire du

corps dans l’art

(j’ai sauté la période du Moyen Age pour

aller un peu plus vite)

Page 9: LE CORPS DANS L’ART

Le corps dans la

Préhistoire

La Vénus de Willendorf

Fais-en un petit dessin dans ton carnet

Page 10: LE CORPS DANS L’ART

• Statuettes féminines en ivoire, en pierre tendre ou en

terre cuite

• On en a découvert plus de 200

• Dimensions modestes de ces sculptures

• Caractéristiques plastiques :- Stylisation

- Exagération des formes

- Tête dépourvue de

détails anatomiques

- Bras et pieds ébauchés

ou absents

- Corps entre érotisme et

maternité

Page 11: LE CORPS DANS L’ART

L’Antiquité ou le

corps comme idéal

de Beauté

Le Discobole, attribué au

sculpteur athénien Myron,

copie romaine en marbre

La Vénus de Milo,

marbre présent au

Louvre

Une paire de fesses antique

Page 12: LE CORPS DANS L’ART

Représentation de l’Idéal

Corps qui n’est pas naturel

Beauté des dieux ou des héros grecs

Oeuvre dont la beauté dépasse la

nature

Muscles

exceptionnels

Position

impossible

Page 13: LE CORPS DANS L’ART

https://www.arretetonchar.fr/

corpus-la-beaute-du-corps-dans-lantiquite-grecque/

La beauté du corps dans l’Antiquité grecque

4 minutes d’écoute sur Le Discobole

Clique sur le

lien

Page 14: LE CORPS DANS L’ART

• L’Antiquité va développer l’idée d’un corps

robuste et athlétique pour les hommes à l’image

des héros tels que Hercule ou bien des dieux

• Les corps féminins sont harmonieux, signes de

bonne santé. La forme du squelette, et en

particulier de larges hanches, donnent

l'assurance d'avoir des capacités reproductives.

• La représentation des corps est soumise à des

règles strictes de proportions.

• Idée platonicienne qu’un beau corps renvoie à

une belle âme

Page 15: LE CORPS DANS L’ART

Les sculpteurs établissent

des canons de

proportions

Polyclète

7 fois la tête dans le corps

Page 16: LE CORPS DANS L’ART

Lysippe

8 fois la tête dans le corps : les corps sont alors plus

sveltes et élancés

Page 17: LE CORPS DANS L’ART

https://www.youtube.com/watch?v=Ehvt7JPt1F4&t=115s

Pour en savoir davantage sur l’évolution des canons

esthétiques

Clique sur le

lien

Regarde les vidéos 19, 20, 21, 22 et 23

Page 18: LE CORPS DANS L’ART

Le corps à la Renaissance :

entre connaissances

médicales et idéalisation

Page 19: LE CORPS DANS L’ART

• À la Renaissance, l’Humanisme place

l’Homme au centre de toutes les

préoccupations philosophiques, religieuses

et artistiques

• Les artistes de la Renaissance rejettent les

normes médiévales et réintègrent les canons

de la sculpture grecque

• Parallèlement, les sciences et la médecine se

développent. Elles s’intéressent à l’anatomie

et au fonctionnement du corps humain

Page 20: LE CORPS DANS L’ART

« J’ai imaginé toutes ces machines parce que j'étais possédé, commetous les hommes de mon temps, par une volonté de puissance. J'ai vouludompter le monde. Mais j'ai voulu aussi passionnément connaître etcomprendre la nature humaine, savoir ce qu'il y avait à l'intérieur de noscorps. Pour cela, des nuits entières, j'ai disséqué des cadavres, bravantainsi l'interdiction du pape. Rien ne me rebutait. Tout, pour moi, étaitsujet d'étude. La lumière, par exemple, pour le peintre que j'étais, que derecherches passionnantes ! (...) Ce que j'ai cherché finalement, à traverstous mes travaux, et particulièrement à travers ma peinture, ce que j'aicherché toute ma vie, c'est à comprendre le mystère de lanature humaine. »

Léonard de Vinci, Carnets, XVIe S.

Page 21: LE CORPS DANS L’ART
Page 22: LE CORPS DANS L’ART

Léonard de Vinci (1452-1519)

Léonard de Vinci pose les bases de

l’anatomie scientifique. Il dissèque, dans

la plus grande discrétion, les cadavres de

criminels (plus d’une trentaine). Il nous

reste environ 200 planches anatomiques

de sa main. Il collabore, entre 1510 et

1511, avec un médecin (Marcantonio della

Torre). Ensemble, ils compilent un

ensemble de travaux théoriques sur

l’anatomie avec plus de 200 dessins de

Léonard.

Léonard dessine de nombreux squelettes humains, des os,

ainsi que les muscles et les tendons, le coeur et le système

vasculaire, l’action de l’oeil, les organes sexuels et d’autres

organes internes. Il fait l’un des premiers dessins

scientifiques d’un foetus dans l’utérus

Page 23: LE CORPS DANS L’ART

L’Homme de Vitruve

Les performances graphiques de

Tony ORRICO

Quels rapprochements

peux-tu faire entre le dessin

de Léonard de Vinci et la

pratique de Tony Orrico ?

Page 24: LE CORPS DANS L’ART

« Le centre du corps humain est en outre par nature le nombril, defait si l’on couche un homme sur le dos, mains et jambes e carte es,et qu’on pointe un compas sur son nombril, on toucheratangiblement, en de crivant un cercle l’extre mite des doigts de sesmains et de ses orteils. Mais, ce n’est pas tout : de me me on ydecouvrira le sche ma d’un carre . Si en effet mesure est prise d’unhomme depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la te te etqu’on reporte cette mesure sur la ligne definie par ses mainstendues, la largeur se trouvera e tre e gale a la hauteur, comme lesaires carre es a l’e querre. »

Léonard de Vinci

Page 25: LE CORPS DANS L’ART

Les écorchés

L’écorché est une

illustration anatomique

ou une sculpture

représentant le corps

d’un être vivant, entier

ou une partie, dépouillé

de sa peau et des tissus

graisseux, pour en faire

apparaître les parties

internes

Les investigations anatomiques de

Léonard de Vinci ont permis l’essor de

l’anatomie humaine et de sa

connaissance. L’écorché est celui

« dont on a retiré la peau ».

Michel-Ange, pratiqua lui aussi la

dissection et l’étude des corps. Il réalise

de nombreux dessins anatomiques et on

lui attribue un écorché sculpté qui sera

très largement reproduit en plâtre au

XIXe siècle et répandue dans les ateliers

d’artistes. L’écorché deviendra un

exercice d’étude classique

Page 26: LE CORPS DANS L’ART

Pour les artistes, l'écorché dans le cadre de l'anatomie artistique

s'impose comme un exercice académique au XIXe siècle, pratiqué dans

les écoles des Beaux-Arts, généralement sous la direction de médecins,

en complément de la pratique du dessin d'après le modèle vivant.

L'utilisation de l'anatomie et de la connaissance des écorchés peut se

lire dans les études d'hommes pour le tableau Le Radeau de La

Méduse par Géricault

Page 27: LE CORPS DANS L’ART

L’écorché au bras levé

de Jean-Antoine

HOUDON, 1767

ORLAN, La Liberté

en écorchée, 2013Les artistes puisent

constamment leur

inspiration dans l’histoire

de l’art : « un art qui a de la

vie ne reproduit pas le

passé; il le continue »

(Rodin)

Page 28: LE CORPS DANS L’ART

Le corps chez

INGRES - période

néo-classique*

*Le néo-classicisme est un mouvement artistique qui s'est développé dans la peinture, la sculpture, et

l'architecture, entre 1750 et 1830 environ. Contrairement au romantisme, il sacrifie les couleurs pour la

perfection de la ligne.

Jean-Auguste-Dominique INGRES (1780-

1867) : peintre français dont le génie

attire, au début du XX° siècle,

l’admiration des “modernes” : Degas,

Renoir, Matisse et Picasso, fascinés par

ses déformations et la pureté de sa ligne

graphique... Sa virtuosité et sa maîtrise

du détail, du rendu d’une étoffe ou d’un

bijou enchantent toujours autant ceux

qui regardent et apprécient ses tableaux.

Page 29: LE CORPS DANS L’ART

La Grande Odalisque,

1814, Huile sur toile, 91 × 162 cm, musée du Louvre, Paris

Page 30: LE CORPS DANS L’ART

Déformer le corps pour atteindre la beauté

L’objectif du peintre est la représentation de la beauté féminine. Il veut

reconstituer sur la toile une image composite et intemporelle de l’attractivité

du corps féminin pour l’homme occidental. Pour atteindre ce but, il ne doit

surtout pas choisir un modèle et le restituer fidèlement. Bien au contraire, il

s’agit de s’inspirer de modèles multiples pour composer une figure idéale.

Toutes les critiques adressées à l’artiste en 1819 perdent alors de leur

pertinence. Ingres, grand dessinateur, attribue à son odalisque quelques

vertèbres supplémentaires afin d’obtenir une élongation du dos. Le bras lui-

même doit alors être très long pour conserver de justes proportions. Ce faisant,

le peintre s’accorde une liberté par rapport au réel sans pour autant le trahir

puisque cette odalisque appartient à l’univers masculin fantasmé, donc à une

réalité humaine.

Page 31: LE CORPS DANS L’ART

Un regard moderne sur les corps

ingresques

Pablo Picasso

Man Ray

Martial Raysse

L’esthétique ingresque détournée par les

artistes

Page 32: LE CORPS DANS L’ART

Le corps au XXe siècle - Le corps comme instrument de

mesure

- Défigurer le corps

- L’hybridation du corps

- Désacraliser le corps

- Le corps comme sensation

- Le corps comme objet de

consommation

- Le corps comme fragments

- Le corps comme absence

- Le corps comme

trace/empreinte

- Le corps de l’artiste moteur de

l’oeuvre

- Le corps du spectateur actif

http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressou

rces/ENS-corps-oeuvre/ENS-corps-oeuvre.htm

Un dossier très complet

en cliquant sur le lien

(à lire absolument)

Page 33: LE CORPS DANS L’ART

Représenter le corps

Défigurer

Fragmenter

Hybrider

Figurer Exagérer

1

23

45

Page 34: LE CORPS DANS L’ART

Pablo Picasso, Les Demoiselles

d’Avignon

Annette Messager, Mes Voeux

René Magritte, Les marches de l’été

Alberto Giacometti, L’homme qui

marche

Lucian Freud, Autoportrait

Mets la bonne légende sous la bonne image

Page 35: LE CORPS DANS L’ART

Annette Messager, Mes Voeux, 1989

Collection du Musée d'Art Moderne, Paris

263 épreuves gélatino-argentiques encadrées

sous verre maintenu par un papier adhésif noir et

suspendues au mur par de longues ficelles

Page 36: LE CORPS DANS L’ART

Le corps

fragmenté

Photographies en N&B

Corps désirable

Installation

Détail

Le corps comme

univers

Cadres noirs

Gros plans sur des parties du corps

Fragments d’anatomie

humaine : un genou, un orteil,

un sein, une bouche…

Des morceaux d’hommes et

de femmes mélangés

La forme circulaire de cette

oeuvre donne l’impression d’un

monde recomposé

La série « Mes Vœux »,

qu’elle développe à partir de

la fin des années 1980, met

en place une réflexion sur le

corps, la sexualité et

l’identité.

Les photos sont accrochées au mur par de

minces ficelles

Page 37: LE CORPS DANS L’ART

Défigurerquels rapprochements pouvez-vous faire entre

cette oeuvre de Picasso et ce « self-hybridation »

d’ORLAN ?

Page 38: LE CORPS DANS L’ART

https://www.youtube.com/watch?v=FV690oqXvlM&t=32s

Pour revoir l’interview d’ORLAN

Page 39: LE CORPS DANS L’ART

Kiki SMITH, Hard soft

bodies, 1992, papier-

mâché,

200x114x20cm

Kiki Smith est dans une

recherche qui tourne autour du

corps. Sa vision du corps est

très large : il peut être humain,

animal, végétal, charnel,

spirituel, enveloppe externe,

cellules de l’intérieur etc

Elle nous montre le corps dans

son entièreté

Page 40: LE CORPS DANS L’ART

Ghada AMER : passer d’images pornographiques du corps féminin à l’oeuvre d’art.

D'origine égyptienne, Ghada Amer brode sur de grandes toiles des images tirées de

magazines pornographiques. À travers son art, elle cherche à opposer un médium

traditionnel, la broderie, à une vision anticonformiste de la femme évoquant la sexualité, le

plaisir et l'amour.

Page 41: LE CORPS DANS L’ART

Christian BOLTANSKI,

Personnes, 2010 (Monumenta), Grand Palais, Paris.

Le spectateur arrive dans une

immense salle : par terre, 42

rectangles formés de ve tements

rangés à plat . Ils composent une

sorte de « plate-bande », avec des

passages sur lesquels on peut

déambuler. Auprès de chaque

carré, au sommet des poteaux

métalliques, est diffusé le son de

battements de cœurs de

personnes différentes : souvenirs

de ces gens.

En bout de cette installation, un

monticule gigantesque (une quin-

zaine de mètres) de ve tements.

Au-dessus, une grue, infatigable :

elle en prend une poignée, les

rejette... Avec des grincements

lancinants .Donner à voir l’absence de corps

Page 42: LE CORPS DANS L’ART

Pour voir l’oeuvre en mouvement et dans l’espace

Clique sur le

lien

https://www.youtube.com/watch?v=SXND1GZdBzM

Page 43: LE CORPS DANS L’ART

Ron MUECK : un traitement hyperréaliste du corps

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/

comment-ron-mueck-donne-vie-a-la-sculpture_299615.html

Pour connaître la démarche

de ce sculpteur, lis cet article

de Francetvinfo

Page 44: LE CORPS DANS L’ART

Maintenant que tu as lu l’article, tu dois

être capable de répondre aux questions

suivantes

• En 2013, à combien s’élève le nombre de sculptures réalisées par l’artiste ?

• De quelle nationalité est Ron Mueck ?

• Quel autre grand artiste est avec lui l’un des porte-drapeaux du courant

hyperréaliste ?

• Quelles sont les étapes de réalisation des sculptures ?

• En quoi sont faites les sculptures exposées ?

• Quelles sont les 2 types d’échelles travaillées par l’artiste ?

• Quels sont les éléments qui distinguent les sculptures de Ron Mueck des

sculptures antiques ?

Page 45: LE CORPS DANS L’ART

Si tu as réussi à répondre à toutes

les questions, passe à la suite.

Sinon je t’invite à relire l’article

Page 46: LE CORPS DANS L’ART

Utiliser le corps Corps outil

Corps support

Faire participer le spectateur

Yves

Klein

Marina

Abramo

vic

Wim

Delvoy

e

Page 47: LE CORPS DANS L’ART

Yves KLEIN et les

corps pinceaux

Avec sa série Anthropométrie (1960),

Yves Klein expérimente le corps comme

« pinceau vivant »

9 mars 1960 : Anthropométries del’Époque bleue, à la Galerie Internationaled’Art Contemporain, 253, rue Saint-Honoré àParis.

Sous la direction d’Yves Klein et pendantl’exécution de la Symphonie monoton, (de sacomposition), trois modèles nus s’enduisent depeinture bleue et apposent les empreintes de leurcorps sur des papiers blancs, disposés sur lesmurs et le sol de la galerie. Une gestuelle mise enscène par Klein, anime les figures d’un étrangeballet, dans lequel les actrices se roulent ou setraînent par les mains sur le sol, sous les yeux del’assistance. Le public, en habit de soirée, estnombreux, composé d’artistes, de collectionneurs,de critiques et après la performance, un débatgénéral s’ouvre avec la participation deGeorges Mathieu et du critique d’art PierreRestany ( il inventera le nom d’Anthropométriepour désigner ces œuvres.)

Corps outil

Page 48: LE CORPS DANS L’ART

Le savais-tu ?

Yves Klein est aussi connu à travers le

monde pour son bleu qu’on appelle

désormais le bleu Klein.

L’IKB (International Klein Blue) est un

procédé déposé le 19 mai 1960 à l’INPI. Il

associe le bleu outremer synthétique à un

liant qui ne dénature pas l’intensité de la

couleur. Il a été aidé, pour cela, par un

marchand de couleur nommé Edouard

Adam.

Page 49: LE CORPS DANS L’ART

MARINA

ABRAMOVIC

Essaye de retrouver le titre de chacune de ces performances + date + lieu + temps

Corps de l’artiste outil-support-matériau

Page 50: LE CORPS DANS L’ART

1 - 2 -

3 -

4 - 5 -

Page 51: LE CORPS DANS L’ART

Marina ABRAMOVIC, Rythm 0, 1974,

Galerie Studio Morra à Naples

Instructions

Il y a sur la table 72 objets que l’on peut utiliser sur moi comme on veut.

Performance

Je suis l’objet

Durant cette période, j’assume l’entière responsabilité de ce qui peut se

passer.

Durée : six heures (20h-2h)

- Performance

- Le corps de l’artiste devient un corps objet

- Participation active du spectateur

- Parmi les objets de plaisir on trouvait des fleurs, une

rose, une plume, un savon … Par opposition, les

objets de la douleur comprenaient un marteau, des

ciseaux, un couteau, un fouet et un pistolet

- La question qui sous-tend cette performance : Que

fait le public dans une situation où il a une totale

liberté d’action ?

Page 52: LE CORPS DANS L’ART

Il faut lire tout le texte qui suit. Il est

palpitant ! Marina Abramovic

elle-même raconte tout le

déroulement de la performance

Page 53: LE CORPS DANS L’ART

« Si quelqu’un voulait charger le pistolet et s’en servir, j’étais prête à en assumer lesconséquences. Je me disais : Bon, on verra bien ce qui arrivera.Pendant les trois premières heures, il ne s’est pas passé grand chose - le public étaitintimidé. Je suis restée là, debout, les yeux perdus dans le vague, sans regarder quoi ouqui que ce soit ; de temps en temps, quelqu’un me tendait la rose ou me posait le châlesur les épaules, ou m’embrassait.Mais voilà que, lentement d’abord puis plus vite, les choses se sont animées. C’était trèsintéressant : la plupart du temps, les femmes qui étaient dans la galerie disaient auxhommes ce qu’il fallait faire au lieu de le faire elles-mêmes (mais plus tard, quandquelqu’un m’a piquée avec une épingle, une femme a essuyé les larmes de mes yeux). Lepublic était formé en majorité d’habitués de galeries, de membres de l’establishmentartistique italien et de leurs épouses. Au bout du compte, je pense que si je ne me suispas fait violer, c’est grâce à la présence des épouses.Alors que la soirée cédait à la nuit, une vague atmosphère de sexualité s’est répanduedans la pièce. Elle n’émanait pas de moi, mais du public. Nous étions en Italie du sud,une région où l’Eglise catholique était très puissante et où l’attitude à l’égard desfemmes était toujours dictée par une forte dichotomie vierge/putain. »

Page 54: LE CORPS DANS L’ART

« Trois heures s’étaient écoulées quand un homme a pris les ciseaux, a découpémon tee-shirt et me l’a retiré. Des gens me manipulaient pour me faire prendredifférentes poses. S’ils m’inclinaient la tête vers le bas, je la gardais en bas; s’ilsla tournaient vers le haut, je la maintenais dans cette position. J’étais unemarionnette - complètement passive. J’étais là, seins nus, et quelqu’un a posé lechapeau melon sur ma tête. À l’aide du bâton de rouge à lèvres, un autre a écrit :IO SONO LIBERO - « je suis libre » - sur le miroir et me l’a glissé dans lamain. Un troisième a pris le même tube de rouge à lèvres pour écrire : END surmon front. Un type a pris des Polaroïd de moi et me les a fourrés dans la main,comme les cartes à jouer.Les choses ont commencé à se corser. Deux spectateurs m’ont soulevée deterre et m’ont portée autour de la salle. Ils m’ont allongée sur la table, m’ontécarté les jambes et ont fiché le couteau dans la table, près de mon entrejambe.Quelqu’un m’a piquée avec des épingles. Quelqu’un d’autre m’a renversé unverre d’eau sur la tête. Quelqu’un m’a entaillé le cou avec le couteau et a sucémon sang. J’en ai encore la cicatrice…»

Page 55: LE CORPS DANS L’ART

«Et puis il y avait un type - un très petit type - qui se tenait simplement tout près de moi,en respirant très fort. Il me faisait peur. Rien ni personne ne m’effrayait. Mais lui, oui. Aubout d’un moment, il a introduit la balle dans le pistolet et a glissé celui-ci dans ma maindroite. Il a approché le pistolet de mon cou et a touché la détente. Un murmure a parcourula salle, et quelqu’un l’a empoigné. Une bagarre a éclaté.Certains spectateurs souhaitaient manifestement me protéger; d’autres voulaient que laperformance se poursuive. Comme nous étions en Italie du Sud, le ton a monté, lesesprits se sont échauffés. Le petit type a été expulsé de la galerie et la performance acontinué. Le public est devenu de plus en plus actif, comme s’il était en transe. Et puis, àdeux heures du matin, le directeur de la galerie est venu me dire que les six heures étaientécoulées. J’ai cessé de regarder dans le vide pour me tourner directement vers le public.« La performance est finie », a annoncé le galeriste. « Merci. »J’étais dans un état épouvantable : à moitié nue, en sang, les cheveux mouillés. Et il s’estpassé une chose étrange : à cet instant, les spectateurs encore présents ont soudain eupeur de moi. Quand je me suis avancée vers eux, ils sont sortis en courant.Le directeur de la galerie m’a raccompagnée à mon hôtel en voiture et je suis montée dansma chambre, seule - me sentant plus seule que je ne l’avais été depuis longtemps. »

Page 56: LE CORPS DANS L’ART

Es-tu capable de te rappeler les temps forts de cette performance ?

Note-les dans ton carnet

Page 57: LE CORPS DANS L’ART

Choisis une autre performance de Marina ABRAMOVIC, réalisée seule ou

avec ULAY; décris-la et expliques-en les enjeux rapidement dans ton carnet

pour t’en souvenir

Page 58: LE CORPS DANS L’ART

https://www.youtube.com/watch?v=902Ui0F6wBQ

Pour te donner envie de voir le film…

Page 59: LE CORPS DANS L’ART

Corps support

Tatoué par l’artiste belge Wim DELVOYE,

cet homme, au dos oeuvre d’art, a été

vendu aux enchères en 2008

Wim Delvoye a fait de Tim Steiner le

support de son oeuvre. Il a fait de son dos

une oeuvre d’art en le signant au-dessus

de la fesse droite. La vente s’élève à 150

000 euros partagés entre la galerie,

l’artiste et le porteur. L’oeuvre s’intitule

Tim, 2006 ce qui montre bien que le corps

est l’oeuvre. Tim peut être exposé

plusieurs fois par an. À sa mort, il sera

dépecé, tanné et encadré. Sa famille a dû

donner son accord.

« En Tasmanie, je suis resté assis surun socle pendant 500 heures, sansbouger. Ce n’était pas un spectacle carje ne suis pas un artiste. Je suis uneoeuvre à part entière. À ma mort, mapeau sera découpée, encadrée etdonnée à mon acheteur.

https://blog.redbubble.com/fr/2017/10/la-toile-humaine-tim-homme-tatouage/

Interview de Tim Steiner

Page 60: LE CORPS DANS L’ART

Comment traiter la question du corps

à travers la pratique artistique ?

Quelle vision personnelle peut-on donner du corps ?

Maintenant nous pouvons nous poser les

questions suivantes :

Page 61: LE CORPS DANS L’ART

« LE CORPS SOUS TOUTES LES COUTURES »

Page 62: LE CORPS DANS L’ART

Donnez à voir, dans une réalisation plastique, le corps sous

toutes les coutures selon votre interprétation littérale, formelle

et/ou métaphorique du sujet.

Recherches au préalable dans le carnet

Techniques, supports et dimensions au choix

« LE CORPS SOUS TOUTES LES COUTURES »