LE DESIR

Création d’un champ sémantique

LE DESIRSon champ sémantique

Un champ sémantique est l’ensemble des synonymes d’un terme, ses « voisins sémantiques »On peut le représenter spatialement sur un repère de coordonnées dont il faut soigneusement choisir des axes pertinents.

On prendra comme axes :

Horizontalement, des formes de vie qui s’investissent dans les biens se rapportant au VITAL (immanence) jusqu’aux formes de vie vouées aux IDEAUX (transcendance)

Verticalement, des formes de vie guidées par l’idéal de RAISON (maitrise de soi, construction dirigée) à celui de la PASSION (vie guidée par les événements reçus (patior en latin), émotions, aspirations, etc.)

LES FORMES DE VIE (1)

Aux coins des diagonales, nous pouvons indiquer des « formes de vie ». Ce sont des catégories qui fonctionnent comme des valeurs, des idéaux.

Ainsi, à droite, du côté de l’idéal :

IDEAL + PASSIONC’est le côté de l’idéal mystique, celui de la vie contemplative dans l’esprit. On trouve, comme idéal de vie dans cette direction, les grandes figures religieuses, et dans une moindre mesure les moralistes et les esthètes

IDEAL + RAISONC’est le côté de la philosophie, de la sagesse. La réflexion méthodique et la maitrise de soi en sont les valeurs cardinales

LES FORMES DE VIE (2)

Du côté gauche, celui du « vital » nous aurons :

VITAL + RAISONLà, l’idéal est celui de l’économie, entendons par là la bonne gestion des biens, et la recherche de l’optimisation des richesses matérielles et corporelles (production de biens, amélioration de la santé, etc.), conditions premières de la vie biologique.

VITAL + PASSIONOn trouve là l’idéal de la consommation, qui étymologiquement vise à « consumer », à brûler, à « flamber », qu’il s’agisse des biens matériels (société de consommation) ou même sa vie (guidée par les excès, les franchissements de limites, etc)

LE BONHEURSes synonymes

Etablissons maintenant une liste de synonymes courants de formes que peut prendre le bonheur :

-Envie-Besoin-Volonté-Velléité-Espérance-Espoir-Manque-Addiction-Avidité-Projet-Détermination-Résolution-Fantasme-Foi-Puissance-SouhaitIl nous faut maintenant répartir ces synonymes sur le champ…

Passion et spiritualité : LA MYSTIQUE

Quand un désir consiste en une attente qui nous vient, on parle de souhait, Il n’est pas vraiment choisi et ne met pas en mouvement pour le satisfaire. Tourné vers l’idéal, le souhait est une espérance dont la satisfaction ne dépend pas de nous. La fidélité à son espérance dans l’idéal, qui suppose une certaine constance du sujet, est la foi.Lorsque le désir échappe à toute maitrise rationnelle, et donc aussi au principe de réalité, il constitue le fantasme.

Raison et spiritualité : LA SAGESSE

La manière la plus faible de poser un idéal par décision rationnelle est la velléité, qui consiste en un simple « je voudrais bien », et qui souvent achoppe dès le premier obstacle qui se présente. La volonté est ce qui permet, par décision rationnelle, de précisément surmonter ces obstacles en se tenant à l’objectif fixé. Le fait de poser pour soi un idéal est l’espoir, son contraire étant le fait de n’avoir plus d’idéal, d’être désespéré. L’acte subjectif qui affirme sa volonté envers et contre tout ce que la vie peut amener de circonstances aléatoires est la résolution

Raison et Vie : ECONOMIE

La vie est d’abord un phénomène naturel, biologique, et toute vie est régie par des besoins pour assurer sa subsistance. On peut dire ainsi que le besoin est le premier des désirs, celui de survivre. La capacité à assouvir ce qu’exige de nous la vie est la puissance.Poursuivre son désir selon l’ordre de la raison est une capacité à se tenir à cette ligne de vie et se nomme détermination.La vie est, par suite, pour les être rationnels et conscients une histoire qui se temporalise. Elle consiste alors en projets d’existence, qui sont ce que nous désirons devenir.

Passion et matérialité : LA CONSOMMATION

L’envie est tournée vers une chose dont elle peut être satisfaite en la consommant. Cette satisfaction est complète, mais ephémère. Le manque revient, car la chose satisfaisante, consommée, a disparu. Le manque, quand il devient une dépendance nous faisant perdre la maitrise de notre existence, est addiction.

Ceci dit, et si le sujet n’est pas aspiré par le cercle plutôt mortifère de la passion addictive, le désir procure une force vitale, un appétit de vivre qu’on peut appeler avidité.

PHILOSOPHES

On peut placer sur ce tableau quelques philosophes représentatifs des formes principales que nous avons choisies