Document à diffusion restreinte Rapport technique RP/l986-1987/X.4.4 MAROC

Renforcement des infrastructures et des programmes de recherche nationaux et régionaux en sciences et technologies marines

L’enseignement et la recherche dans le domaine des sciences de la mer à la faculté des sciences de Rabat

M.I. El-Sabh et H.J. Minas

No de série : FMWSC/OCU88/103

Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

Paris, 1988

M A R O C

L'ENSEIGNEMENT ET LA RECHERCHE DANS LE DOMAINE DES SCIENCES DE LA MER A LA PACULTE DES SCIENCES DE RABAT

Par M.I. EL-SABH et H.J. MINAS

Rapport établi à l'intention du du Gouvernement du Royaume du Maroc par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)

U N E S C O

Rapport technique

FMR/sC/OCE/88/103/El-Sabh et Minas le 7 mars 1988

RP/1986-1987/X.4.4

0 Unesco 1988 Printed in France

TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE - PREAMBULE CONSIDERATIONS SUR ACCOMPAGNANT ET JUSTIFIANT LA ENSEIGNEMENT UNIVERSITAIRE.DE

A - Les "UDwellings"

B - Le détroit de Gibraltar

LE CONTEXTE SCIENTIFIQUE MISE EN PLACE D'UN L'OCEANOGRAPHIE AU MAROC

DEUXIEME PARTIE - DONNEES DE BASE SUR LA SITUATION AVANT-PROJET

A - La Faculté des Sciences de Rabat - Généralités

- Organisation des études (3ème cycle)

- Etat actuel du noyau de recherche existant dans le domaine des Sciences de la Mer à la Faculté des Sciences de Rabat

i) Géologie marine et sédimentologie ii) Biologie et écologie marines

B - Les autres institutions concernées

- Département de télédétection, Institut scientifique à Rabat

- Institut d'Agronomie et Vétérinaire Hassan II à Rabat (IAV H2)

- Centre national de Coordination et de Planification de la Recherche scientifique et technique (CNCPRST), Rabat

- Institut scientifique des Pêches maritimes

- Ministère des Pêches maritimes et de la Marine marchande (MPMMM) .

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TROISIEME PARTIE - PROJET PROPOSE, EVALUATION ET ANALYSE

A - Introduction 13

B - Réflexions, commentaires et recommandations ___ 14 - concernant l'introduction "progressive" 7

d'un enseignement d'océanographie dans le cadre de la création d'un CEA- 3ème cycle

C - Certificat d'Etudes approfondies 17 (CEA) Océanographie

- Objectifs 17

- Organisation des études 18

- Normes d'admission 18

ia - Contrôle des connaissances . t

- Suite des études après le CEA ia

- Justification des options A, B, C du 19 programme d'enseignement proposé

- Programme des cours 19

i) Tronc commun 19 ii) Cours spécialisés 20

QUATRIEME PARTIE - RECOMMANDATIONS ET BUDGET A - Recommandations

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23

B - Coopération internationale 24

C - Financement du programme 25

- Projet PNUD (Programme des Nations Unies 25 pour le D6veloppement)

D - Financements complémentaires 26

ANNEXES - ANNEXE 1 -

- Personnes contactées

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ANNEXE II

- Projet de la Faculté des Sciences de Rabat sur la création d’un Laboratoire des Sciences de la Mer pour la mise en place d’un 3ème cycle et la réalisation d’un programme de recherche.

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INTRODUCTION - 1. Le présent rapport couvre la mission que M. H.J. Minas a effectuée au Maroc, comme consultant de l'Unesco et la mission de M. M.I. El-Sabh, au titre du Centre international d'exploitation des océans (CIEO).

2. La mission a été financée conjointement au titre du Programme ordinaire de l'Unesco pour l'année 1986-1987, et par le Centre interna- tional d'exploitation des Océans (CIEO). Elle avait pour objet, princi- palement, de :

a) Se rendre à la Faculté des Sciences de l'université Mohammed V à Rabat, pour conseiller les responsables de l'Uni- versité sur la structuration et le développement d'un labo- ratoire des Sciences de la Mer, par la mise en place d'un programme de 3ème cycle en océanographie,

b) Se rendre à l'Institut scientifique des Pêches maritimes à Casablanca, pour conseiller la direction de cet Institut sur la planification d'un programme en océanographie physique et biologique, en rapport avec leurs activités dans le domaine des pêches maritimes.

PREMIERE PARTIE : PREAMBULE. CONSIDERATTONS S1JR IF CONTFXTF

(Création d'un DEA d'océanographie généra des Sciences de Rabat).

3. Le Maroc occupe une place privilégiée face au milieu océanique. Deux faits majeurs sous-tendent cette affirmation et seront, dans une future recherche océanographique, les deux lignes de force principales :

- l'existence d"'upwe1lings" côtiers sur l'ensemble du littoral atlantique marocain,

- l'importance du détroit de Gibraltar qui, au même titre que dans le domaine géopolitique, occupe une position straté- gique dans le régime océanographique d'échanges entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique.

A. LES "UPWELLINGS"

4. Les côtes de la faqade atlantique du Maroc s'étendent sur une distance nord-sud considérable : l 5 O de latitude sont couverts d'une zone à régime intertropical (21' N, Cap Blanc), jusqu'à 36" N (détroit de Gibraltar), latitude à hydroclimat tempéré avec incidence saisonnière marquée.

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5. L'importance réelle de la position du Maroc vis-à-vis de la mer provient du fait que l'ensemble du système côtier. est le siège de remontées d'eau d'origine subsuperficielle sous l'action des vents (alizés). Ce phénomène hydrologique de mouvement ascendant , appelé "upwelling" , est à l'origine de ressources halieutiques considérables. L'apport presque continu, tout au long de l'année, d'éléments nutritifs de la profondeur vers la surface, entretient des poussées permanentes phyto et zooplanc- toniques. Ces biomasses planctoniques constituent la nourriture de base pour les prédateurs supérieurs (poissons, céphalopodes, crustacés, etc. ) , Ce sont ces phénomènes d' "upwelling" avec 1 eurs conséquences biologiques qui expliquent la grande fertilité, depuis longtemps connue, du courant des Canaries. Afin de mieux comprendre cette grande richesse du courant des Canaries, un programme international de grande envergure (Programme CINECA : Cooperative Investigations in the North-Eastern Central Atlantic) s'est intéressé durant une dizaine d'années (année 70) à l'étude des mécanismes de circulation ascendante et des processus de transfert d'énergie à travers les échelons trophiques de la chaîne alimentaire, depuis le producteur autotrophe (phytoplancton) jusqu'aux poissons. Toute une série de congrès internationaux ont présenté les résultats des études sur les "upwellings'' : Barcelone 1970, Marseille 1973, Kiel 1975, Las Palmas 1978, Los Angeles 1980. Une littérature scientifique considérable existe sur les problèmes d"'upwellings", notamment ceux des côtes nord-ouest africaines (zone CINECA).

6. Dans le domaine de l'océanographie fondamentale, ces recherches ont soulevé une problématique qui continue à susciter un intérêt majeur, pour la simple raison que l'étude globale des "upwellings" est éminemment interdisciplinaire et se situe à l'interface des 3 principales disci- plines : physique, chimie et biologie.

7. Par ailleurs, l'intervention de la télédétection satellitaire, qui sera de plus en plus performante dans les années à venir, est en train de modifier la perception des phénomènes océaniques à toutes les échelles de temps et d'espace, toutes disciplines confondues. L'exploitation de la pêche nécessite tous les jours davantage la connaissance fondamentale des mécanismes de fonctionnement des écosystèmes, et de la façon dont s'intègrent ces mécanismes dans la circulation des masses d'eau.

8. La productivité accrue dans les systèmes frontaux (frontière à fort gradient entre des masses d'eau) est dans certaines conditions associée à de fortes concentrations en poissons. Or l'imagerie satelli- taire (infra-rouge et couleur de la mer, c'est-à-dire chlorophylle) révèle qu'un "upwelling'' se présente comme un ensemble complexe de structures frontales en circonvolutions, engendrées par des intrusions d'eau froide dans les eaux du large, avec formation de "filaments'', "méandres", et notamment de tourbillons cycloniques et anticycloniques. Certains essais de téléguidage de flottilles de pêche et des examens statistiques "pêche-structure frontale" ont été fort encourageants, notamment dans le Pacifique. Les satellites des années 90 seront plus performants ; en effet, en plus de l'OC1 (Ocean Color Imager, remplaçant

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le CZCS de Nimbus 7) qui doit voler sur un satellite éventuellement français (SPOT-3), un nouvel instrument est en construction à la NASA, le MODIS (Moderate Resolution Spectroradiometer). Cette avance techno- logique s'opère simultanément avec le progrès de la science océanologiyue fondamentale et, à l'évidence, tout concourt à une exploitation rationnelle performante ; la pêche actuelle, encore empirique et plus ou moins à l'aveuglette, est destinée à disparaître à plus ou moins brève échéance.

B. LE DETROIT DE GIBRALTAR

9. En-dehors de sa position géopolitique et stratégique militaire de premier ordre, le détroit de Gibraltar joue un rôle-clef d'un point de vue océanographique. La Méditerranée, bassin d'évaporation, s'articule ici avec l'océan Atlantique. Le contrôle des échanges de masses d'eau au niveau du seuil, la détermination des propriétés chimiques de ces eaux permettent d'établir de grands bilans annuels de différents ordres : hydrique, thermique et chimique en ce qui concerne les éléments nutritifs et la pollution.

10. Durant des années, le Maroc a assisté, sans participer, à l'ensemble des scénarios de recherche de navires étrangers dans ses propres eaux. Il est évident qu'un pays possédant autant de ressources marines, devra mettre en place sans tarder sa propre recherche fondamentale, afin de former des cadres qui puissent à l'avenir prendre des initiatives ou tout au moins, dans une première étape, être en mesure de comprendre et contrôler les activités étrangères dans la zone économique des 200 milles.

11. Si l'on excepte un certain effort en matière de géologie marine et de sédimentologie, l'état actuel des recherches au Maroc dans les trois grandes disciplines fondamentales (physique, chimie et biologie ) est pratiquement inexistant, surtout si l'on en juge selon le critère de publications dans les grands périodiques internationaux.

12. Ceci ne veut nullement dire que des potentialités intellectuelles n'existent pas, comme par exemple des ingénieurs de haut niveau, très compétents dans des domaines de base tels que mathématiques, théoriques et appliqués, mécanique des fluides, informatique, etc. Mais l'océano- graphie, en raison de son caractère interdisciplinaire, demande une formation composite à laquelle s'ajoute, pour la même raison, une expé- rience de type empirique qui s'acquiert à la longue.

13. L'Université, de par sa vocation à transmettre la culture générale, qu'elle soit scientifique, littéraire ou autre, a particuliè- rement un rôle à jouer dans la formation des jeunes, futurs cadres en contact avec le domaine marin ou maritime.

14. On peut pousser le raisonnement plus loin : l'enseignement de l'océanographie est généralement, dans les pays industrialisés d'Europe et d'Amérique, dispensé surtout en fin de cycle universitaire et ceci - comme en France, par exemple - seulement dans certaines universités

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à vocation maritime, et est absent des programmes de premier cycle. Il n'y a, compte tenu du développement rapide de l'océanographie, aucune raison de continuer à ignorer cette discipline alors que la géologi-e, la géographie et d'autres disciplines classiques traditionnelles sont enseignées même dans les lycées, et ceci depuis toujours.

15. Concevoir à plus long terme 1 ' introduction de 1 'enseignement de l'océanographie dans les premiers cycles, avec des notions élémentaires 1

dans les programmes du secondaire (lycées, collèges), n'est pas chose utopique dans un pays dans lequel la mer joue un rôle économique de premier plan. Le Maroc, dans ce sens, a de meilleurs atouts que bien des pays industrialisés pour tenter une expérience de ce type.

i

DEUXIEME PARTIE : DONNEES DE BASE SUR LA SITUATION AVANT-PROJET

A. LA FACULTE DES SCIENCES DE RABAT

Généralités

16. Plusieurs entretiens avec le Docteur A. Kerkour, Doyen de la Faculté des Sciences de l'université PWnïmned V à Rabat, ont apporté aux deux consultants des informations sur la situation de la recherche fondamentale et appliquée, ainsi que sur l'organisation des études supé- rieures de 3ème cycle et de doctorat ès-sciences (Doctorat d'Etat).

17. Le Mhinistre de 1'Education nationale est l'administration de tutelle de la Faculté. C'est à Rabat que réside l'Université-mère au Maroc, où toutes les disciplines scientifiques sont représentées au sein de plusieurs départements (physique, chimie, sciences biologiques, sciences de la terre, etc.). Chaque département est divisé en Laboratoires de Recherche possédant chacun une bibliothèque spécialisée. La direction des départements est collégiale et composée d'un président et de repré- sentants des différents laboratoires.

18, Le budget de fonctionnement de la Faculté, qui comprend pour 90% de fonds de 1'Etat est, hors salaires, de l'ordre de 1.430.000 DH.

19 * La Faculté des Sciences de Rabat, par son histoire et sa position géographique, s'est toujours préoccupée de l'étude de l'environnement marin, selon les moyens dont elle dispose et les compétences de ses enseignants-chercheurs. Cet intérêt a évolué avec le temps et a connu un développement qui a permis certaines collaborations avec des organismes extérieurs, aussi bien nationaux qu'étrangers.

Organisation des études (3ème cycle )

20. Après leur licence ès-sciences (équivalent du "Bachelor of Science'' au Royaume Uni, au Canada et aux Etats-Unis et de la maîtrise

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en France), les étudiants peuvent suivre un enseignement spécialisé conduisant à un Certificat d'Etudes approfondies (CEA) terminé par la présentation d'un mémoire de CEA. Ils peuvent ensuite continuer par un travail de recherche d'environ deux ans pour obtenir une thèse de 3ème cycle.

21. Le régime d'études et des examens en vue du Certificat d'Etudes approfondies (CEA) du doctorat de 3ème cycle, et du doctorat ès-sciences (Doctorat d'Etat), est fixé par le décret no 2-75-392 adopté le 24 mai 1976. Actuellement, ces diplômes d'études supérieures sont délivrés dans les disciplines suivantes :

Mathématiques P h y s i que Chimie Sciences biologiques Sciences de la terre.

22. Il existe à la Faculté de Rabat des études supérieures liées aux sciences de la mer, en particulier dans les départements des sciences biologiques et des sciences de la terre. Ces études, en vue de l'obtention du Certificat d'Etudes approfondies (CEA), durent une année, et la prépa- ration de ce certificat comprend un enseignement théorique et une activité de recherche. Les étudiants participent à des excursions sur ie littoral.

Etat actuel du noyau de recherche existant dans ce domaine à la Faculté des Sciences de Rabat

23. Les recherches actuelles dans le domaine des sciences de la mer à la Faculté se limitent à deux orientations :

i) Géologie marine et Sédimentologie (Département des Sciences de la Terre).

ii) Biologie et Ecologie marines, avec prédominance dans le domaine animal (Département des Sciences biologiques).

i) Géologie marine et Sédimentologie

24. Il existe au sein du Département des Sciences de la Terre un groupe d'enseignants-chercheurs dont les a.ctivités sont orientées vers la géologie marine et la sédimentologie. Ces enseignants-chercheurs sont :

Mme Mama SNOUSSI M. M'Fedal AHMAMOU M. Mustapha AKIL M. Mohamed BELMKADEM M. M'hmmed EL AZZOUZI

Maître-Assistante Assis tant Maître-Assistant Assis tant Maître-Assistant

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M. Miloud HAJFANI Maître-Assistant M. El Eachir JAAIDI Maî tre-As sis tan t M. Mustapha LABRAIMI Maître-Assistant M. Julien TEJERA DE LEON Maitre-Assistant

25. Parmi ces enseignants-chercheurs, Mme M. Snoussi est la seule titulaire d'un Doctorat d'Etat (Université de Bordeaux). Lcs autres ont un diplôme de 3ème cycle et poursuivront leurs recherches de Doctorat d'Etat dans les universités françaises.

26. L'activité de ce groupe comporte actuellement un prograinnie de recherches selon deux axes :

- Géodynamique sédimentaire au niveau du littoral, e avec l'analyse qualitative et quantitative des apports conti- nentaux (érosion et transport dans le bassin versant d'un fleuve majeur ) .

- Géologie et sédimentologie de la marge continentale des côtes atlantique et méditerranéenne.

27 - Par suite du manque de moyens navigants pour le travail en haute mer, l'activité autonome de l'équipe de la faculté se limite à la seule région littorale lagunaire ou estuarienne accessible par fonds peu importants. L'activité en haute mer (cartographie et dynamique sédi- mentaire) concernant la marge continentale est réalisée en coopération avec des équipes françaises (Universités de Bordeaux, Perpignan et Nice) et sur des navires français.

28. Les recherches visent le paléoenvironnement et la paléocéa- nographie de la marge africaine notamment au Néogène-Quaternaire.

29. Un thème de recherche à part, mais relevant également de la géologie marine, concerne l'étude pétrologique et géochimique de basaltes dans des sites géodynamiques variés (sites terrestres, mais aussi affleu- rements magmatiques sous-marins). Ces recherches sont menées par un des chercheurs de sites géodynamiques variés (sites terrestres, mais aussi affleurements magmatiques sous-marins). Ces recherches sont menées par un des chercheurs de l'équipe, en coopération avec des géologues français du COB-IFREMER (Centre océanologique de Bretagne - Institut français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) - Brest.

ii) Biologie et Ecologie marines

30. Parmi les activités de recherche des groupes des laboratoires de biologie, seules celles du Laboratoire de Biologie générale-Zoologie présentent des thèmes orientés véritablement vers la mer. Les équipes de botanique ont des intérêts portant sur des sujets de biologie végétale 1

essentiellement terrestre.

31. On peut toutefois mentionner que pour l'enseignement, le groupe de botanique "Tallophytes" (Prof. H. Lahlou) fait appel à quelques

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récoltes sporadiques en mer de phytoplancton (diatomées), qui constituent du matériel d'observation au microscope pour les étudiants (l'équipe de phytopathologie du Prof. Lahlou poursuit des travaux sur l'origine du pouvoir pathogène du Verticillium (champignon), s'exerçant sur certaines plantes 1.

32. L'équipe du laboratoire de "Cryptogamie" (Prof. L. Najim) , dont les travaux sur la systématique, ultrastructure cytologique et biologie générale des champignons sont connus, s'est intéressée plus récemment également aux algues marines. Ces travaux portent sur certains aspects biochimiques d'extraits d'agar-agar d'algues rouges (rhodophycées). Des résultats sur la composition (protéines, acides aminés et certains métaux) d'extraits de Gelidium sesquipedale sont en cours de publication ; on sait que ces algues sont très représentées sur la côte et que des projets de traitement industriel de certaines espèces (Gelidium spino- lusum) pour l'extraction d'agar-agar sont en cours sur la côte (El Jadida).

33. L'activité du groupe "Laboratoire de Biologie générale-Zoologie" (Prof. Aguesse) est principalement orientée vers une thématique relevant de la biologie marine et écologie marine (selon la définition tradi- tionnelle), activités qui, toutefois, ne peuvent être à proprement parler qualifiées d'océanographie biologique.

34. En ce qui concerne les travaux sur l'environnement marin marocain (recherches locales), les études de l'équipe autonome se cantonnent (par manque de navire, comme pour la géologie marine)àla région peu profonde du 1ittora.l. Ainsi sont abordés des sujets de biologie sur des animaux benthiques de l'estuaire de Bou Regreg (Mollusques lamelli- branches, Annélides polychètes, Crustacés amphipodes). Il s'agit d'études sur la structure et la dynamique des populations en rapport notamment avec certains facteurs physiques et chimiques du milieu.

35. Des travaux de coopération avec des équipes françaises (Montpellier et Perpignan) se sont soldés par des thèses de 3ème cycle soutenues en France. Le travail de Mlle Berrada (Maître-Assistante), portant sur la parasitologie des poissons benthiques (poissons plats) trouve actuellement un prolongement par des applications sur des animaux du biotope marocain. De la même manière, les résultats du travail de M. Yahyaoui (Maître-Assistant) sur le recrutement en civelles d'anguilles des côtes marocaines ont pu être comparés à ceux obtenus sur des espèces en Méditerranée.

B. LES AUTRES INSTITUTIONS CONCERNEES

Département de Télédétection, Institut scientifique à Rabat

36. Dans le contexte de l'enquête sur la situation avant-projet, il est intéressant de signaler l'existence de travaux de télédétection qui, bien que portant pour l'instant exclusivement sur le milieu terrestre, pourraient s'orienter à l'avenir également vers la mer.

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37. De manière générale, la télédétection se cantonne encore, pour bien des travaux, à la technologie de mesure et d'acquisition. La véritable exploitation au niveau des champs d'application terrestres et marins ne fait que commencer. Le Prof. Alem, directeur du Département, travaille en liaison étroite avec des laboratoires français (Université Paris-VI). Des travaux sur la signature spectrale (visible et proche infrarouge) d'affleurements géologiques dans l'Atlas ont été publiés. Une future coopération avec des équipes françaises et/ou canadiennes travaillant sur des acquisitions d'imagerie satellitaire marine (Soiilfiuse, Lanion, Rimouski) possède donc déjà en puissance son infrastructure.

Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Rabat (IAV H2).

38. Jusqu'en 1982, plusieurs départements de l'Institut participaient à l'enseignement et à la recherche dans la section halieutique. En 1982, il a été décidé de créer un département spécifiquement halieutique, le Département de l'océanographie et des Ressources halieutiques, coiffant 5 laboratoires :

- Laboratoire d'océanographie. - Laboratoire de Biologie et Physiologie aquatiques. - Laboratoire d'Exploitation des Ressources halieutiques. - Laboratoire d'utilisation et Technologie des Produits. - Laboratoire d'Environnement et de Pathologie aquatiques.

Nous avons rencontré MM. A. ElHannach et M. S. Shafee, appartenant à ce département.

39. La recherche scientifique à l'Institut s'appuie essentiellement sur les travaux de thèse et les mémoires des étudiants en fin de formation, sur les travaux' de quelques enseignants-chercheurs et sur les projets de recherche sur contrat entre les départements intéressés et des organismes privés ou publics, nationaux ou étrangers. Il en est de même dans le domaine halieutique où les différents axes de recherche répondent à des demandes spécifiques de 1'ISPM (Institut scientifique des Pêches maritimes) de Casablanca, où s'inscrivent dans le cadre de programmes conduits par les enseignants-chercheurs de quelques départements.

40. Les programmes de recherche océanographique sont orientés sur la connaissance des pêcheries et leur gestion ainsi que sur les activités annexes, ce qui semble être prioritaire pour le Maroc. Les thèmes abordés sont les suivants :

- Biologie des pêches. - Biologie marine. - Ecosystèmes lagunaires. - Ichtyoplanctonologie. - Techniques de conservation et mise au point de produits

nouveaux.

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41. L'ensemble de ces axes de recherche, dont une bonne partie est conduite d'une manière permanente depuis quelques années, est mené essentiellement par2 plusieurs départements au sein de l'Institut. Chaque année, les enseignants-chercheurs responsables des recherches présentées ci-dessus, font participer les étudiants en fin de formation ; ceux- ci effectuent alors une partie bien déterminée du programme dans le cadre de leur thèse ou mémoire de fin d'études.

42. La mise en place de la spécialité halieutique au sein de l'Institut a été décidée en accord avec l'office national des Pêches (ONP), celui-ci venant en tête des établissements nationaux participant aux activités de la section halieutique ; sa collaboration s'effectue également par l'intermédiaire de son organisme technique de recherche, l'ISPM, et par ses différentes délégations portuaires. En effet, les cadres de l'office et de ses délégations, ainsi que les chercheurs de l'ISPM, assurent certains cours et participent à l'encadrement des stages et des travaux de mémoires de fin d'études.

43. D'autres organismes nationaux interviennent directement ou indirectement dans la formation halieutique, tels l'Institut scientifique à Rabat, les Facultés des Sciences et de Droit de Rabat, 1'Ecole Mohammedia d'Ingénieurs à Rabat, le Centre national de Documentation, etc. Il existe également deux coopérations avec les Universités étrangères qui participent à la formation dans le domaine halieutique :

- La coopération française (Montpellier, Rennes, Toulouse,

- La coopération américaine (Rhode Island, Minnesota, Oregon, Brest, Nantes et Paris).

Alabama, Texas A & M.).

44. Les types de formation conçus à 1'IAV H2 ne sont pas suffisamment souples pour s'adapter aux exigences conjoncturelles du secteur public (Ministère des Pêches maritimes et de la Marine marchande (MPMMM), ONP, etc.) et du secteur privé (armateurs, marayeurs, conserveurs). Une bonne partie des cadres formés a été affectée à 1'ONP et ses délégations portuaires et à 1'ISPM. Une autre partie a été absorbée par le MPMMM, 1'IAV H2, les sociétés de pêche et les conserveries.

45. Il existe un désir de travailler et de collaborer avec la Faculté des Sciences de Rabat dans le cadre de futurs programmes de recherche et d'enseignement de 3ème cycle en Océanographie.

Centre national de Coordination et de Planification de la Recherche scientifique et technique (CNCPRST), Rabat.

46. Nous avons été reçus par Monsieur Driss Ben Sari, Directeur du CNCPRST, qui a apporté des informations sur la situation de la recherche dans le domaine des sciences de la mer et sur les perspectives au sein de son organisation. Monsieur Ben Sari est conscient de l'importance de la -mer, qui représente un espace économique et stratégique vital pour le Maroc, pays à vocation maritime. D'où la nécessité impérieuse

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pour le Maroc de développer l'océanographie, science appliquée à même de fournir les bases de la connaissance du sous-sol marin et des potentia- lités de la mer, et d'oeuvrer pour l'exploitation rationnelle.

47. Une proposition a été soumise aux autorités di1 pays afin de mettre en place un Centre national d'Etudes et de Recherches océariolo- giques (CNERO) qui regroupe certaines "unités'' existantes et cTée des pôles régionaux. Le CNERO aura pour mission de "coordonner, développer et orienter les études et recherches tendant à la connaissance du milieu marin". Les domaines d'intervention du Centre seront les suivants :

a) Aquaculture et pêches maritimes b) Aménagement du littoral et protection de l'environnement c) Etudes géologiques et géophysiques d) Travaux de génie maritime e) Technologie marine.

48. Selon la proposition, le CNERO pourra compter sur la disponi- bilité des navires océanographiques pluridisciplinaires (polyvalents), des navires spécialisés dans la pêche, des matériels spécialisés pour les besoins de la recherche en océanographie physique, chimique, biologique, géologique et géophysique, ainsi que sur plusieurs laboratoires régionaux à Casablanca, Agadir, Nador et Tanger. Un budget d'investissement de 70 millions de DH est nécessaire pour réaliser ce projet d'envergure nationale.

49. De plus, Monsieur Ben Sari a informé les deux experts que, suite à la participation du Maroc au programme international sur le détroit de Gibraltar, un comité a été formé, chargé de mettre au point les détails d'un Programme d'océanographie national (ONR), plus particu- lièrement en océanographie physique. Ce comité est composé de Mlle Refk (ISPM), du Cdt Tanari (Marine royale), de M. Amrani Hanchi (Météore- logie nationale) , et du Professeur Ouazak (Ecole Mohammédia d'Ingénieurs). Les thèmes de recherche de ce programme sont les suivants :

i) "Upwelling" atlantique : Etude et suivi de l'évolution spatio-temporelle de 1"'upwelling'' atlantique en relation avec la circu- lation et la production biologique.

ii) Houles et marées (Atlantique et Méditerranée) : Définition des composantes de la marée sur les côtes marocaines, niveau moyen de la mer et distribution spectro-angulaire des ondes de vent et de la houle.

iii) Hydrodynamique du détroit de Gibraltar : Etude de la dynamique des écoulements à travers le détroit de Gibraltar et particu- lièrement de la distribution des vitesses au niveau de la mer au voisinage du seuil, en amont et en aval.

50. La commission ONR est composée de 29 membres, la majorité étant des ingénieurs. Les Etats-Unis ont accordé plusieurs bourses d'étude

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aux membres de la Commission afin de poursuivre leur formation au niveau du doctorat (Ph. D.) dans des laboratoires de recherche américains tels que le WH01 (Woods Hole Oceanographic Institution), le SI0 (Scripps Institution of Oceanography) et le MIT (Massachusetts Institute OÏ Technology).

51. 21 existe également au sein du CNCPRST un laboratoire étudiant la pollution du point de vue chimique, Deux chercheurs (H. Mednaoui et J. El-Alami) sont responsables de ce laboratoire. Enfin, le Directeur du CNCPRST, Monsieur Ben Sari, a exprimé un avis favorable sur la création d'un laboratoire des sciences de la mer et la mise en place d'un 3ème cycle en Océanographie au sein de la Faculté des Sciences de Rabat.

Institut scientifique des Pêches maritimes (ISPM) , Casablanca

52. L'Institut scientifique des Pêches maritimes du Maroc (ISPM) dépend de l'office national des Pêches (Ministère des Pêches maritimes et de la Marine marchande). L'Institut est divisé en 11 laboratoires : Biochimie et analyse des polluants ; Biologie pélagique ; Biologie benthique; Hydrobiologie ; Océanographie physique ; Technologie et traitement du poisson ; Aquaculture ; Microbiologie ; Acoustique ; Etude des milieux ; Détermination de l'âge des poissons.

53 - L'Institut des Pêches maritimes du Maroc (ISPM) constitue l'organisme de loin le plus important pour les activités tournées vers la mer. L'Institut, depuis sa création, poursuit un travail de longue tradition qui a pour vocation le soutien, logistique, technique et scien- tifique, à l'effort de pêche s'exerçant sur les ressources halieutiques qui constituent un capital considérable pour l'économie du pays.

54. Les travaux de recherche sont de type technologique (amélioration des techniques et engins de pêche) et de type méthodologie de routine (biostatistique pour l'évaluation des stocks).

55. De nouvelles structures de recherche ont été mises en place avec création de nouveaux services dotés de moyens plus modernes que dans le passé. La transformation de l'ancien chalutier en navire de recherche équipé pour la pêche (Ibn Sina), capable d'exécuter des missions hauturières régulières dans les principales zones du tronçon littoral, a amélioré la situation, ainsi que la mise à disposition d'un second navire équipé de moyens acoustiques modernes et de certains moyens pour l'océanographie fondamentale classique (Charif El-Idrisi). Les équipements existant sur ces deux navires sont les suivants :

a) IBN SINA :

- bouteilles à renversement type Nansen - thermomètres à renversernent - thermomètres à seau - disque de Secchi - Bathythermographes.

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b) CHARIFEL-IDRISI :

- appareils de mesure de paramètres météorologjques - bathythermographes - courantomètres - bouteilles à renversement type Nansen - thermomètres à renversement - salinomètre de laboratoire r - échantillonneurs de fond - thermosalinomètres portables - doseur d'oxygène dissous portable - pH mètre portable. 4

56. De toute évidence, une grande part de l'activité de 1'ISPM s'apparente à de la recherche biologique dans le domaine des sciences de la mer et, depuis un certain nombre d'années, une volonté délibérée d'introduire aussi de l'océanographie se manifeste. Le recrutement de personnes ayant une formation en océanographie physique (Mlle Raja Refk) est un début dans cette nouvelle orientation. Longtemps dépourvue d'. appareils de mesure, l'activité dite "d'océanographie'' s'est limitée à des travaux bibliographiques. Puis, un stage de télédétection d'un an, en France, de Melle Refk, s'est soldé par d'intéressantes acquisitions d' imagerie thermique et "couleur de la mer-chlorophylle" des "upwellings" du Maroc. Avec la mise à disposition du nouveau navire équipé d'un minimum d'appareils, cette partie pourra désormais démarrer.

57. Comme l'a démontré M. H.J. Minas lors de sa conférence durant notre visite à l'ISPM, la liaison avec la recherche halieutique ne peut se faire sans l'intervention également de l'océanographie chimique et biologique, cette dernière surtout pour la mise en oeuvre de programmes de production primaire et secondaire.

58. En conclusion, on peut dire que la recherche en océanographie fondamentale n'est que très partiellement initialisée à 1'ISPM ; elle devrait en toute logique constituer une part beaucoup plus importante, si l'on se réfère aux pratiques dans les pays anglo-saxons dans lesquels les instituts de pêches maritimes ont toujours des services d'océano- graphie. La coopération de 1'ISPM avec la nouvelle équipe d'enseignement et de recherche océanographique de l'université de Rabat (voir paragraphe des recommandations) ouvrira d'intéressantes perspectives pour le dévelop- pement de la section "océanographie" proprement dite de cet Institut.

Ministère des Pêches maritimes et de la Marine marchande

59. Au cours de l'entretien, Monsieur Abdelkabir Rafiky, Chef de la Division des relations internationales, a exprimé que les axes de développement du secteur pêches maritimes et de la Marine marchande au Maroc s'articulent autour d'une quadruple préoccupation du Ministère: la refonte du code maritime en tant qu'outil de travail pour le monde maritime, l'aménagement rationnel du patrimoine halieutique, la consoli-

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dation et le renforcement de la flotte marchande nationale, le redéploiement de la formation professionnelle maritime.

60. Le développement du secteur des pêches maritimes est assuré par l'Office national des Pêches (ONP), avec son institution de recherche 1'ISPM. L'accroissement des besoins du secteur en cadres a dicté la création d'un établissement moderne de haut niveau destiné à la formation des cadres navigants : l'Institut supérieur des Etudes maritimes (ISEM), créé en 1978 à Casablanca. L'acquisition en 1980 d'un navire-école répondant aux exigences d'une formation pratique en mer de qualité a été le symbole d'un enseignement maritime adapté aux besoins d'un secteur en plein essor.

61. Il existe plusieurs coopérations internationales dans le domaine des pêches maritimes, notamment entre le Maroc et la France, les Etats- Unis et l'URSS. Une collaboration étroite existe aussi avec un projet PNUD/FAO sur le développement des pêcheries maritimes. Dans le cadre d'une coopération entre le Maroc et le Canada (CIEO), un spécialiste canadien en gestion des pêches devrait arriver bientôt à 1'ISPM de Casablanca. Des possibilités de bourses d'études supérieures pour des membres de 1'ISPM sont actuellement à l'étude par le CIEO, en vue d'une poursuite des études au Québec. De son côté, l'Office national des Pêches (ONP) offre des bourses d'étude aux étudiants marocains afin de poursuivre leur formation à l'étranger. L'un de ces étudiants, Monsieur Moustapha Chradi commencera ses études de doctorat en Océanographie biologique (orientation pêcheries) à l'université du Québec à Rimouski, Canada.

TROISIEMEI19nTIE: PFüJET PROPOSE - EVALUATION ET ANALYSE --

A. INTRODUCTION

62. Le projet vise à la création d'un laboratoire pluridisciplinaire en sciences de la mer, par la mise en place d'un programme de formation de 3ème cycle et de recherche en océanographie mené au sein de la Faculté des Sciences de Rabat (annexe II). Ce projet se justifie par l'intérêt de plus en plus grand suscité par la recherche océanologique et ses répercussions dans le domaine du développement économique, qui rendent nécessaires la structuration et le soutien de cette activité tant sur le plan pédagogique, par l'institution d'un 3ème cycle, que sur le plan de l'investigation scientifique fondamentale et appliquée, dans les domaines de l'océanographie physique, chimique et biologique.

63. En raison d'un ensemble de circonstances, on est en droit de penser que l'enseignement de l'océanographie doit être centralisé, enl'occurreme à la Faculté de Rabat, C'est à Rabat que réside l'Université- mère, où toutes les disciplines scientifiques sont représentées.

64. Une activité de recherche et d'enseignement 5 caractère pl-uri- disciplinaire, prendra mieux racine au contact des disciplines fondamentales. Décentraliser dans diverses Facultés du pays serait néîaste à la qualitii du travail à accomplir, surtout dans la phase de création. Cette Femarque générale n'implique pas qu'à plus long terme, certaines specialités ne puissent naître dans des Facultés de points côtiers où l'activité à la mer se trouve concentrée.

B. REFLEXIONS, COMMENTAIRES ET RECOMMANDATIONS CONCERNANT L ' INTRODUCTION "PROGRESSIVE" D 'UN ENSEIGNEMENT D ' OCEANOGRAPWIE DANS LE CADRE DE LA CREATION D'UN CEA 3ème CYCLE. JUSTJFICP,TION DES OPTIONS A, B, C DU PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT PROPOSE

65. Entre la situation actuelle "d'avant-projet" et le fonctionnement normal d'un enseignement d'océanographie, une période de transition (3-5 ans) sera obligatoirement nécessaire, ceci d'autant plus si l'on envisage un encadrement exclusivement marocain, solution la plus probable et vraisemblable à plus long terme.

66. Pour que l'on puisse aboutir au plus vite à une situation ''normale", un certain nombre de conditions devront être respectées. L'analyse de ces conditions est le but des présentes réflexions, qui doivent nous amener à des conclusions présentéés sous forme d'un sommaire de recommandations.

67. L'enseignement de l'océanographie est pratiquement inexistant et tout reste à faire. On pourrait concevoir une mise en place complète et rapide, ce qui serait possible avec un appui financier extrêmement important. Cette solution consisterait en la mise en place d'un corps enseignant étranger au grand complet, 100% opérationnel, une sorte de livraison en 'bloc matière grise et infrastructure matérielle "clés en mains '' .

68. Il est évident qu'une telle solution, financièrement utopique, n'est pas adaptée aux réalités présentes. Le principal souci des respon- sables de l'avenir du pays devra être l'introduction progressive d'un système réaliste, qui tienne compte des données actuelles du problème. Le principe de base à adopter est de développer petit à petit autour d'un noyau initial, en mobilisant les forces disponibles, une entité enseignement-recherche qui, à long terme, conduise à un fonctionnement normal, autonome, c'est-à-dire avec des cadres marocains.

Quels sont les moyens disponibles ? 4

69. Il existe déjà un noyau en place, un groupe d'enseignants- chercheurs dans le domaine de la géologie marine et sédimentologie. Mais cette discipline ne constitue qu'une faible partie de l'éventail des disciplines constituant l'Océanologie en général, dont les trois principales entités sont l'océanographie physique, chimique et biologique.

70 * Si l'on fait abstraction d'une fraction peu développée d'océano- graphie biologique (enseignement actuel de la biologie animale marine

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et écologie marine), l'ensemble du programme général d'océanographie, élaboré par les consultants et décrit en détail plus loin, n'a pratiquement pas d'enseignants qualifiés. La seule façon d'y remédier est de faire appel à des spécialistes de l'étranger (en provenance de pays francophones : France, Canada, Belgique, par ex.). Ceci concerne les noyaux durs dans des programmes d'océanographie physique, chimique et biologique (tronc commun et options). Certains cours, plus en marge de ces noyaux, pourraient d'ores et déjà être pris en charge par des personnes actuellement dispo- nibles au Maroc, à la Faculté des Sciences ou ailleurs. Certaines parties du programme biologique relatives à la systématique et à l'écologie des populations planctoniques et benthiques pourraient être enseignées par des enseignants sur place (département de Biologie). Les compétences de base existent : Prof. Lahlou et Prof. Najim pour le domaine biologie végétale, et Prof. Aguesse et ses assistants pour le domaine animal. Cet enseignement demandera un important effort de reconversion, donc du travail et de la motivation.

71. Le cours de télédétection est réalisable avec une mise en commun des compétences, d'une part du Prof. Alem et, d'autre part de Mlle Refk (ISPM), physicienne de formation ayant fait un stage de télé- détection en France (Toulouse, Lanion).

72. Il est évident qu'un séjour en France ou au Canada du Prof. Alem prenant en charge cet enseignement serait fort utile, sinon inclis- pensable. Il s'agit en effet d'orienter son expérience et son champ d'application du milieu terrestre vers la mer. La formation d'un jeune chercheur à profil "télédétection/océanographie physique" devrait être envisagée sans trop tarder, car la télédétection appliquée à la pêche et aux processus physiques, prendra sans doute de l'importance avant la fin des années 90.

73. Une des caractéristiques de la période de transition, sera la mobilisation des diverses compétences disponibles. Un point fort se situe dans l'interaction entre, d'une part la section halieutique de l'Institut d'Agronomie et, d'autre part l'Institut scientifique des Pêches maritimes (ISPM).

74. La section halieutique de l'Institut agronomique et vétérinaire de Rabat a une expérience certaine en matière d'enseignement d'océano- graphie générale ; même si ce dernier n'atteint pas le niveau d'un enseignement universitaire de 3ème cycle, une contribution de la part des enseignants est certainement possible, d'une part, par un ajustement du niveau nécessaire, d'autre part, par l'intervention dans les travaux pratiques et travaux dirigés. L'utilisation d'un équipement de base déjà existant rendra possible d'ores et déjà des exercices pratiques (matériel pour dosages chimiques classiques : salinité, oxygène, éléments nutritifs, chlorophylle, etc. ; matériel pour des récoltes : filets à plancton, bouteilles de prélèvement, etc.).

75. Avec l'achat d'un matériel supplémentaire, des travaux pratiques pourraient être immédiatement réalisés, au laboratoire et aussi à bord de l'embarcation de la Faculté.

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76. réussite d'un enseignement d'océanographie. Une liaison ISPM-Université offre a priori un bénéfice réciproque, et représenterait un élément propice au développement de l'océanographie au Maroc (des liaisons bien établies entre les instituts des pêches et les organismes d'enseignement et de recherche existent dans tous les pays industrial-isés où la pêche joue un rôle important). C'est surtout au niveau de l'accueil des étudiamts pour le stage de CEA que les services de 1'ISPM pourront cnncrétjçer leur contribution. Des possibilités de stage existent dans les iabosa- toires de l'Institut ; le personnel chercheur encadrant le stagiaire pourra travailler sur des sujets d'intérêt commun et ceci en étroite collaboration avec un enseignant de la Faculté. Mais l'important est avant tout la possibilité d'embarquements sur les deux navires de recherche, en particulier sur le Charif El-Idrisi, car ce dernier a reçu un équipement de base pour l'océanographie. D'après les discussions menées m e c des dirigeants de 1'ISPM (Monsieur A. Berrahou) et des responsables du Minis- tère des Pêches maritimes et de la Marine marchande, le principe de l'accueil d'étudiants à bord (2, éventuellement 3 personnes) est conce- vable, à condition qu'il n'y ait pas d'exigence particulière pour le choix des zones de travail, et que la recherche s'intègre dans la mission de routine du navire. Ceci peut être considéré comme un acquis très valable ; des sujets de thèse de 3ème cycle portant sur des problèmes hauturiers pourraient être réalisés.

77 - A priori, l'accès aux différentes zones d"'upwel1ing'' comporte d'intéressantes perspectives de recherche, tout particulièrement parce qu'elles s'inscrivent dans des préoccupations scientifiques actuelles au niveau international. Dès à présent, pourrait se concevoir un sujet télédétection (programme vérité air-mer) entre responsables marocains (ISPM - Faculté de Rabat) et chercheurs métropolitains français ou américains. Il est d'ailleurs très à propos de signaler ici l'existence d'un important programme français de recherche océanographique fondamen- tale (programme EUMELI : _- Eu-Méso-Oligotrophie) qui doit être réalisé au large des côtes marocaines (parenviron 26' Nord) dans les années 1989-1990. Ce projet pourra s'exécuter en étroite concertation entre des instances scientifiques marocaines et françaises.

La collaboration avec 1'ISPM est un atout majeur pour la

78. Les discussions avec les personnes de 1'ISPM et du ministère concerné ont soulevé le problème du cadre légal dans lequel doit s'opérer cette collaboration ISPM-Université. La réglementation des collaborations relève évidemment des conventions à établir entre les ministères respectifs dont dépendent les établissements concernés.

79. La situation au Maroc veut qu'un effort de recyclage des enseignants s'oriente vers les thèmes classiques de l'océanographie. Un important rattrapage de connaissances doit avoir lieu. Le manque initial d'infrastructure matérielle et l'absence d'expérience dans le domaine pratique laisseront naturellement une plus grande place aux aspects théoriques dans l'activité de recherche. Ceci n'est à proprement parler pas un handicap majeur dans la phase de transition. Même dans

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des pays à haut niveau de recherche, on fait du "théorique" en travaillant sur les abondantes données de la littérature (rapports de données, grandes banques de données des centres océanographiques internationaux).

80. La littérature en matière d'océanographie concernant la façade atlantique est particulièrement riche. Toute une série de congrès inter- nationaux sur les "upwellings" (cf. texte du préambule) ont rapporté sur les phénomènes dans les eaux marocaines. Par ailleurs, l'océanographie relative au détroit de Gibraltar est spectaculaire et fournira un réservoir de connaissances qui doivent figurer dans les programmes d'enseignement.

C. CERTIFICAT D'ETUDES APPROFONDIES (CEA) OCEANOGRAPHIE

Objectifs

81. Le CEA Océanographie vise à former des chercheurs aptes à collaborer au développement des ressources de la mer, principalement par la recherche fondamentale et appliquée dans plusieurs domaines : océanographie physique, océanographie géochimique et géologique ainsi qu'océanographie biologique et halieutique. L'océanographie étant un domaine très vaste, elle fait appel à plusieurs disciplines de base biologie, chimie, physique, géologie, génie mathématique. Cependant, la spécificité du milieu marin impose à celles-ci des conditions spéciales, un type particulier de savoir-faire : c'est à ce besoin que veut répondre le programme du CEA.

82. Aussi, l'objectif premier de ce programme est-il d'acheminer le licencié en sciences vers un stade de connaissances bien défini : non seulement il doit approfondir sa discipline propre dans ses rapports avec le milieu marin, mais il doit aussi acquérir un savoir suffisant dans les disciplines connexes pour bien comprendre leur langage, saisir la nature de leurs problèmes et savoir poser les questions pertinentes à ses collègues, de manière à pouvoir participer pleinement, par sa propre discipline, à la solution de problèmes faisant forcément appel à plusieurs disciplines. Ainsi, non seulement le programme du CEA doit- il donner une solide initiation dans les secteurs classiques de l'océa- nographie, mais doit-il former également le chercheur dans des secteurs nouveaux.

83. Le second en océanographie un à s'intéresser aux s'intégrer dans une multidisciplinaire.

objectif du programme est de donner à l'étudiant état d'esprit, une "mentalité", qui le rende apte disciplines connexes en liaison avec la sienne, à équipe de travail et de recherche essentiellement

84. Le CEA Océanographie prépare l'accès aux organismes publics de recherche au Maroc (Universités, Ecoles d'Ingénieurs, ISPM, Direction des Ports, Météorologie nationale, Ministère des Pêches maritimes et de la Marine marchande, Institut scientifique, Ministère de 1'Energie et des Mines, Laboratoire public d'Etudes et d'Essais (LPEE), Société nationale des Etudes de Détroit (SNED), etc.).

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Organisation des études

85. La préparation du CEA Océanographie se fait à temps p1ei.n pendant une année. La préparation de ce certificat comprend un ensei- gnement théorique et une activité de recherche :

- La première partie comprend en premier lieu des cours dans les principales disciplines de l'océanographie, formant un noyau central (tronc commun) par lequel tout étudiant doit passer (180 heures cours + 60 heures TP).

- La deuxième partie comprend des enseignements spécialisés , et des cours dans les trois options suivantes :

a) Géologie et Géochimie des Océans b) Océanographie biologique et halieutique c) Dynamique océanique et des Zones côtières (150 heures

cours .

- La troisième partie est consacrée à plein temps à un stage dans un laboratoire et 5 la rédaction d'un mémoire.

86. Ces enseignements sont complétés par des cycles de conférences et des séminaires portant sur des sujets d'actualité. Ces séminaires de recherche dirigés par les professeurs de l'université et par des professeurs invités des autres Universités et des centres de recherche (marocains et/ou étrangers) favorisent particulièrement l'acquisition des objectifs multidisciplinaires du programme. De surcroît, des sorties en mer et la participation à des missions océanographiques sont primor- diales en ce qu'elles donnent l'occasion de mettre en pratique les méthodes spécifiques et de connaître les conditions particulières du travail à la mer.

Normes d'admission

87. Les candidats doivent posséder un diplôme universitaire (licence ès-sciences) en biologie, chimie, géologie, physique, microbiologie, biochimie, mathématique, ou en génie, ou un diplôme jugé équivalent. Ils doivent de plus avoir obtenu une moyenne générale "très bien" ou "bien" durant leurs études universitaires.

Contrôle des connaissances *

88. Le contrôle des connaissances est établi selon le régime des études et des examens appliqué à la Faculté.

Suite des études après le CEA

89. Le CEA peut être suivi d'un travail de recherche original et de la préparation du diplôme d'études supérieures de 3ème cycle, selon les dispositions du Chapitre II du décret no 2-75-392.

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Justification des options A, B, C du programme d'enseignement proposé :

90. Dans tout CEA, les options offrent à l'étudiant la possibilité du choix d'une orientation pour laquelle il a davantage d'affinités. Les options reflètent par ailleurs des créneaux de recherche dont la finalité est particulièrement reconnue. Dans le cas du Maroc, il semble opportun de donner priorité à la géologie marine, discipline déjà existante à la Faculté.

91. L'option A, serait élargie vers la géochimie marine, celle- ci bénéficiant à l'heure actuelle d'un renouveau au niveau international (Programme GOFS : Global Ocean Flux Study).

92. L'option B, Océanographie biologique et halieutique, répond à une nécessité première au Maroc : combler la lacune en océanographie biologique fondamentale, et créer ainsi une base de soutien aux diverses études halieutiques. C'est ici que doivent s'investir les efforts de recherche en liaison avec 1'ISPM. Est concernée au premier chef l'écologie du plancton, à savoir sa dynamique en fonction du milieu (hydrochimie et circulation) et sa productivité effective, qui reste toujours une grande inconnue.

93. L'option C, Dynamique océanique et des Zones côtières, se justifie d'abord en tant qu'entité d'ocêanographie physique, qui a son propre champ d'intérêt dans la recherche. Elle peut être ensuite une base indispensable à la bonne réalisation des études d'océanographie biologique pour lesquelles la compréhension des problèmes de circulation des masses d'eau est fondamentale dans les "upwellings" notamment. C'est ici que doivent s'investir les efforts de coopération et de coordination avec le Laboratoire d'océanographie physique de 1'ISPM (Mlle Refk), ainsi qu'avec le Centre national d'Etudes et de Recherches océanologiques (CNERO). Cette option ne pourra fonctionner que plus tardivement et ne d.evrait être pleinement opérationnelle qu'à plus long terme (5 à 10 ans). Ceci ne signifie en aucune manière qu'il ne faut pas former des jeunes chercheurs marocains dans le domaine de l'océanographie physique. En effet, l'arrivée, immédiatement après la période de transition, d'un océanographe physicien marocain à la Faculté des Sciences de Rabat est essentielle, afin d'assurer l'enseignement de tous les cours de cette discipline dans les options A et B (océanographie synoptique et régionale, océanographie côtière, éléments d'océanographie dynamique).

Programmes des cours

i) Tronc commun

94. Le tronc commun donne les bases multidisciplinaires nécessaires à la compréhension des milieux océaniques.

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Programme :

(il Océanographie synoptique et régionale : exposé descriptif des connaissances de base en océanographie physique (30 heures + 30 heures 'TP) .

(ii) Océanographie biologique : introduction et développement des principaux concepts ecologiques en océanographie biol.ogiquc (30 heure:; + 10 heures TP).

(iii) Océanographie chimique et pollution : acquisition des connais- sances de base en océanographie chimique et sur les mécanismes de 1.a pollution (30 heures + 10 heures TP).

(iv) Océanographie géologique et géochimie : problèmes étudiks et méthodes utilisées par les océanographes géologues et géochimistes. Description des processus géologiques et géochimiques agissant dans le milieu océanique (30 heures + 10 heures TP).

(VI Océanographie côtière : exposé des processus physiques, chimiques, biologiques et géologiques propres aux zones côtières et aux estuaires (30 heures + 10 heures TP).

(vi) Télédétection en océanographie : initiation à la télédétection (principe théorique, connaissances pratiques, traitement des données et application en océanographie) (30 heures + 10 heures TP).

ii) Cours spécialisés

OPTION A : GEOLOGIE ET GEOCHIMIE DES OCEANS

95. Cette option s'adresse aux étudiants ayant une bonne formation en chimie et géologie. L'étudiant doit suivre 5 des 7 cours indiqués ci-dessous, le premier cours étant obligatoire.

Programme :

(i) Eléments d'océanographie dynamique (30 heures) : généralités sur l'hydrodynamique des océans et ses interactions avec les processus géologiques.

(ii) Cycles biogéochimiques des océans (30 heures) : description des processus biogéochimiques des océans et des interactions aux inter- faces atmosphère-océan, continent-océan, et océan-sédiment.

(iii ) Traceurs géochimiques (30 heures) : trace.urs isotopiques, cycle géochimique de l'oxygène, de l'hydrogène et du carbone, paléocé- anographie. Traceurs en régime transitoire, transferts et ventilation.

(iv) Morphologie et sédimentation des zones littorales et côtièr- (30 heures) : exposé des différents aspects de la sédimentation littorale

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et estuarienne et étude de ses relations avec l'hydrodynamique de ces différents milieux.

( V ) Sédimentologie des boues (30 heures) : état des connaissances actuelles concernant les modes de formation et la nature des dépôts de grains fins et les approches méthodologiques de cette étude.

(vi ) Influence sédimentologique d'organismes benthiques (30 heures) : examen du rôle des organismes benthiques dans la modification des dépôts sédimentaires.

(vii) Progrès récents en océanographie (30 heures) : exposé et discussion des divers sujets de pointe et des progrès récents en océano- graphie. Approfondissement de la compréhension des approches multidis- ciplinaires.

OPTION B : OCEANOCRAPHIE BIOLOGIQUE ET HALIEUTIQUE

96. Cette option s'adresse aux étudiants ayant une bonne formation en biologie. L'étudiant doit suivre 5 des 9 cours indiqués ci-dessous, le premier cours étant obligatoire.

Programme :

(il Eléments d'océanographie dynamique (30 heures) : généralités sur l'hydrodynamique des océans et ses interactions avec les processus biologiques.

(ii) Production primaire et fertilité océaniyue (30 heures) : assi- milation et teneur en éléments nutritifs, cycles biologiques des C, N, P, Si. Sels nutritifs et production primaire.

(iii Relation phytoplancton-zooplancton (30 heures) : description des relations phyto-zooplancton et ?lux d'énergie à travers les échelons trophiques.

(iv) Dynamique des populations benthiques (30 heures) : relation de la faune et de la flore avec le substrat, modes d'alimentation et de reproduction, notion de synécologie benthique et étagement des peuplements.

(VI Halieutique (30 heures) : initiation aux principes de la gestion rationnelle des ressources biologiques marines.

(Vil Engins et techniques de pêche (20 heures) : initiation aux moyens de capture des espèces marines.

(vii) Ecologie numérique et modélisation des écosystèmes (30 heures) : étude des diverses méthodes statistiques d'analyse des données biologiques. Identification et modélisation numérique et stochastique des processus régissant les écosystèmes marins.

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(viii) Analyse des séries chronologiques (30 heures) : étude des diverses méthodes d'analyse de données séquentielles réparties dans ,

le temps ou dans l'espace.

(ix) Progrès récents en océanographie (30 heures) : exposé ei, discussion des divers sujets de pointe et des progrès récents en océano- graphie. Approfondissement de la compréhension des approches multidiçci- plinaires. Y

OPTION C : DYNAMIQUE OCEANIQUE ET DES ZONES COTIERES

97. Cette option s'adresse aux étudiants ayant une bonne formation en physique et mathématique. L'étudiant doit suivre 5 des cours indiqués ci-dessous.

Programme :

(i) Océanographie dynamique (30 heures) : approfondissement des connaissances sur la dynamique des océans.

(ii) Interactions océan-atmosphère (30 heures) : mise en évidence des processus d'interaction dynamique ou thermique entre les deux milieux ainsi que des mécanismes ou des agents responsables de ces interactions.

(iii) Fronts océaniques et côtiers (30 heures) : exposé sur les mécanismes des fronts et leurs relations avec les processus biologiques et chimiques.

(iv) Ondes océaniques (30 heures) : application de la théorie des ondes aux mouvements océaniques.

(V 1 Turbulence (30 heures) : description des propriétés des écou- lements turbulents.

(vi) Modélisation du milieu marin (30 heures) : identification et modélisation numérique et analytique des processus physiques, océa- niques et côtiers.

(vii) Analyse des séries chronologiques (30 heures) : étude des diverses méthodes d'analyse des données séquentielles réparties dans le temps ou dans l'espace.

(viii) Progrès récents en océanographie (30 heures) : exposé et discussion des divers sujets de pointe et des progrès récents en océa- nographie. Approfondissement de la compréhension des approches multi- disciplinaires.

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QUATRIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS ET BUDGET

A. RECOMMANDATIONS

98. Compte tenu de la situation "avant-projet" et des réflexions précédentes sur le bon démarrage et le développement progressif des unités d'enseignement et de recherche, on peut conclure en condensant sous forme d'un certain nombre de recommandations :

a) La création d'un enseignement de l'océanographie doit être réaliste, c'est-à-dire tenir compte des conditions de départ modestes et fragiles ; il faut une création progressive par étapes à partir d'un premier noyau (point de cristallisation). L'idée de principe est de commencer petit à petit et développer ensuite avec une accélération contrôlée. Dans ce contexte l'expérience vécue à l'université du Québec à Rimouski (Canada) ou dans d'autres institutions ayant eu des expériences similaires pour développer l'océanographie, pourrait être un exemple à suivre.

b) Une volonté et une motivation collectives sont primordiales pour la réalisation et la réussite d'un projet qui, en raison de son caractère pluri-disciplinaire, demande la mise en commun de moyens matériels et intellectuels. Il faudra s'habituer progressivement à travailler en équipe. Le consensus au sein d'une équipe implique des concessions de la part de tous les participants.

c) Un effort de recyclage sera nécessaire ; les actuels enseignants voulant participer au projet devront s'ouvrir aux thèmes de l'océanographie générale, en choisissant le secteur le plus proche de leur discipline de base.

d) Les débuts de l'enseignement doivent avoir un caractère plus théorique (manque d'infrastructure matérielle pendant la période de transition). Le développement de concepts théoriques et la modélisation seraient particulièrement compatibles avec ce type de démarrage.

e) Durant la période de transition seuls cinq à huit étudiants par an seront admis pour le CEA. Ils seront sélectionnés au sein de la Faculté ou bien parmi les jeunes scientifiques travaillant dans d'autres institutions.

f) Toutes les forces disponibles (personnes particulièrement qualifiées) devraient être mobilisées. Il faudra faciliter au maximum la formule de participation à l'enseignement du CEA de personnalités extérieures (chercheurs, ingénieurs).

g) Un statut de coopération entre l'université et d'autres établissements relevant de ministères diîférents devra s'élaborer afin de faciliter les relations avec :

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i) - 1'ISPM (Casablanca), pour l'utilisation de structures d'accueil, sur les navires en particulier,

ii) - la section "halieutique" de l'Institut d'Agronomie de Rabat (participation aux enseignements et mise en commun de matériel pour des travaux pratiques),

h) 11 faudrait prévoir en priorité l'acquisition sur les crédits d'équipement, d'une bibliothèque de base, comprenant le:; principaux manuels d'enseignement de 1 'océanographie et iin maximum cie publications relatives aux eaux marocaines.

i) Il serait utile de faire appel à des spécialistes étrangers (consultants) pour de courts séjours, afin de réaliser les premiers enseignements d'océanographie physique, chimique et biologique durant la période de transition. Il serait plus opportun que la Faculté puisse obtenir un poste pour un spécialiste étranger francophone résidant en permanence au Maroc durant les premières années du projet.

j) La formation à l'étranger (France, Canada) de jeunes étudiants, grâce à des bourses de stage, sera nécessaire afin de former les futurs cadres de l'enseignement dans les trois grandes disciplines océanographiques, physique, chimie et biologie.

k) Le démarrage immédiat des options A (Géologie) et B (Biologie-Halieutique) est envisageable.

1) Le contenu des programmes doit s'inspirer largement de l'océanographie locale : "upwellings atlantiques" et détroit de Gibraltar.

m) Une des principales caractéristiques de l'enseignement fondamental sera son orientation vers une application dans trois domaines :

- Ichtyologie-halieutique (océanographie biologique) - Aménagement du littoral (océanographie physique et

- Pollution (océanographie chimique), géologique)

n) Il convient d'inciter les chercheurs existant à constituer des groupes de recherche pluridisciplinaires.

B. COOPERATION INTERNATIONALE

99. Afin de bénéficier des connaissances et des techniques acquises par les laboratoires étrangers, l'invitation d'experts et l'attribution de bourses de formation doivent être favorisées. Il s'agit d'amplifier et de diversifier les coopérations internationales qui existent déjà au Maroc, et qui peuvent prendre trois formes :

i) des invitations d'experts pour des durées de trois mois à deux ans ;

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C.

ii) des attributions de bourses de formation aux étudiants ou à des chercheurs spécialisés en océanographie ;

iii) des visites de responsables de laboratoires marocains à des grands laboratoires étrangers ayant une réputation dans le domaine des sciences de la mer.

FINANCEMENT DU PROGRAMME

Pro j et PNUD

100. Une aide de 250.000 dollars EU a été proposée récemment dans le cadre du projet PNUD/Unesco pour la mise en place d'un 3ème cycle des Sciences de la Mer à la Faculté des Sciences de Rabat. Une proposition d'utilisation de ce budget est fournie dans le tableau suivant :

Fiche r&apitulative & projet PNUD et incidence finamière

1987 1988 1989 1990 f t t f t

I - Consultants mois m i s m i s mis

B. Dcéanographie physique 1 5000 2 10000 2 10000 5 25000

b. Océanographie biologique 1 5000 2 10000 2 10000 5 25000

F. Océanographie chimique 1 5000 2 10000 2 10000 5 25000

Total partiel 3 15000 6 30000 6 30000 15 75000

2 - Fomt;on, bourses (S : stages, recyclaQes ; E : bourses pour étudiants)

a. ûcéanographie physique, S 7000 S TOOO m i q u e 1 i ttorale, E TOOO E 7000 E ?O00 35000 télédétection.

s no0 I

E 7000 E 7000 E 7ooo 28000 .j b. Océanographie biologique

et productivité primire i

c. Océanogrnphie chimique, S tOo0 i pollution inarirœ. E 7000 E 7000 E TOOO 28000 1

d. ûcéanographie géologique, s mo s 7000 14000 j etnémgunent du littoral.

!

i Total partiel 28000 42000 28000 7DOO 105000 1 j3 - Equipmcnt et docunm- 50000 1 O000 10000 mooo j : tation spécialisée. !

l

Total général 93000 a2000 68000 ?DO0 250000

- 26 -

D. FINANCEMENTS COMPLEMENTAIRES

101. recommandé :

Afin de développer les Sciences de la Mer au Maroc, il est

a) de recourir à des aides spéciales propres au Ministère des Pêches maritimes et de la Marine marchande, etc.,

b)

c) de coopération avec les pays ayant des problèmes similaires.

de recourir à des aides de natcire internationale,

de rejoindre le groupe TEMA, de façon à trouver des modes 3

- 27 -

ANNEXE 1

PERSONNES CONTACTEES

A - RABAT . Faculté des Sciences, Université I,ahammed V

M. A. Karkour, Doyen M. P. Aguesse, Professeur (Zoologie) Mlle O. Berrada, Maître Assistante (Parasites des Poissons) M. M. El-Azzouzi, Maître-Assistant (Géochimie des basaltes) M. D. El-Khyari, Professeur (Chef du Laboratoire de Botanique) M, M. Hajfani, Maître-Assistant (Sédimentologie et Géologie marine), Chef

Mme H. Lahlou, Professeur (Phytopathologie) M. L. Najim, Professeur (Cryptogamie, Algologie, Mycologie) M. Roullet (France), Géologie appliquée Mme M. Snoussi, Maître-Assistante (Sédimentologie et Géologie marine) M. A. Yahyaoui, Maître-Assistant (Biologie marine)

du Département des Sciences de la Terre

2. Institut scientifique, Université Mohammed V

M. M. Alem, Maître de Conférences (Télédétection et photogéologie) M. M. Mennioui, Maître-Assistant (Mollusques) M. A. Bayed, Maître-Assistant (Annélides-Polychètes)

3. Institut agronomique et vétérinaire Hassan II

M. M. S. Shafee (Inde), (Aquaculture) M. ,A. El-Hanna,ch, Maître-Assistant, Chef du Département d'océanographie,

Section halieutique (Ichtyologie)

4. Centre national de Coordination et de Planification de la recherche scientifique et technique

M. D. Ben Sari, Directeur

5. Ministère des Pêches maritimes et de la Marine marchande

M. A. Rafiky, Chef de la Division des relations internationales

6. Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)

M. N. Lauzon, Adjoint du Représentant résident Mme M. Zniber, Chargée du programme Mme K. Bellfakir, Chargée de projet FAO/PNUD

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B - CASABLANCA Institut scientifique des Pêches maritimes (1SPM)

M. A. Berrahou, Directeur adjoint (Crustacés) M. T. Do Chi, Coordinateur du projet PNUD/FAO M. Ide1 Hag, pêcheries M. M. Idrissi, évaluation des stocks et aménagement des pêcheries M. A. Mesfioui Affaires maritimes Mlle Refk, Océanographie physique Mlle S. Sekkat, évaluation bioéconomique et économie des pêcheries.

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ANNEXE II

PROJET DE LA FACULTE DES SCIENCES DE RABAT (UNIVERSITE MOHAMMED V)

sur la création d'un Laboratoire des Sciences de la Mer pour la mise en place d'un 3ème cycle

et la réalisation d'un programme de recherche

PREAMBULE

La création d'une entité d'enseignement et de recherches dans le domaine des Sciences de la Mer se justifie pleinement par l'importance des côtes qui baignent le Royaume du Maroc.

Il s'agit là d'un potentiel de richesses dont la connaissance, la maîtrise et l'exploitation rationnelle sont loin d'avoir atteint un niveau optimal dans divers domaines : aménagements maritimes, trafics portuaires, pêches, développement touristique, exploitation des diverses richesses des fonds marins.. .

La Faculté des Sciences de Rabat (Université Mohammed V) doit, sans nul doute, prendre une place prépondérante dans la formation de cadres spécialisés en Océanologie. Elle dispense déjà, dans le cadre des formations classiques qu'elle assure, une culture fondamentale se rapportant à l'envi- ronnement marin comme elle permet, par le biais d'un programme de recherche soutenu, l'acquisition de connaissances inhérentes au domaine océanique marocain.

Le projet de développement de cet axe de recherches au sein de la Faculté des Sciences de Rabat, se justifie par l'intérêt de plus en plus important suscité par la recherche océanologique et ses répercussions dans le domaine du développement économique et rendent nécessaires la structuration et le soutien de cette activité aussi bien SUT le plan pédagogique que sur le plan de l'investigation scientifique fondamentale et appliquée.

L'élaboration de ce projet répond à cette nécessité et sa réalisation sera certainement le point de départ pour le Royaume du Maroc de se doter d'une infrastructure pluridisciplinaire en Sciences de la Mer.

PRINCIPAUX OBJECTIFS

La nécessité de développer et d'exploiter les différentes ressources de la mer, tout en préservant l'intégrité de l'environnement marin, fait apparaître le rôle de l'enseignement et de la recherche des sciences de la mer.

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Dans cet esprit, les principaux objectii's du présent projet ont été fixés comme suit :

1' ) Formation d'un personnel qualifié dans le domaine de l'Oc6anoiogiz 2') Diversification dans les formations assurées par la Faculté des

sciences 3') Inventaire des ressources non vivantes de la marge contin, an La1 e 4") Etude de la dynamique Littorale et des aménagements maritimes 5 O ) Etude de la pollution marine et de la protection de l'eiivironi-iement

6") Contribution à l'exploitation des ressources vivantes. marin

,,,

1' ) FORMATION D'UN PERSONNEL QUALIFIE DANS LE DOMAINE: DE L'OCEANOLOGIE

L'élaboration d'une stratégie visant B la meilleure exploitation des potentialités économiques de la mer, exige un personnel qualifié et autocho- tone pour assurer sa réalisation. Il s'avère donc nécessaire de répondre à cet objectif par la création d'un troisième cycle des Sciences de la Mer à la Faculté des Sciences de Rabat. Dans ce cadre, la nature de l'envi- ronnement marin nécessite une approche globale et pluridisciplinaire afin de satisfaire des besoins présentés dans les domaines où l'activité est régie par la mer. Les missions prioritaires de cet enseignement dépendront donc des besoins particuliers du pays afin d'éviter toute interférence négative entre la formation de cadres spécialisés nationaux et les contraintes du marché du travail.

2 O ) DIVERSIFICATION DANS LES FORMATIONS ASSUREES PAR LES FACULTES DES SCIENCES

Suite à la politique de décentralisation pouTsuivie par le Ministère de 1'Education nationale, un nombre important de Facultés des sciences assurent la formation de licenciés ès-sciences à travers le Royaume du Maroc. De par sa position géographique et son histoire, la Faculté des Sciences de Rabat est l'unique établissement universitaire où la recherche océanographique a pris un certa.in développement. La création au sein de cet établissement d'une formation spécifique aux sciences de la mer aboutira à diversifier les types de formation assiirés par la Faculté. Ce facteur enrichissant par lui-même, répond également à l'adaptation nécessaire aux contraintes du marché de l'emploi, La formation d'un personnel d'appui (techniciens par exemple), doit être prévue dans le même cadre.

L'introduction d'un enseignement spécialisé doit être nécessairement

Les lieux de dépendance et d'intéraction étroite entre l'acquisition

soutenue par une activité de recherche concernant le même domaine.

des connaissances fondamentales d'une part, et celle d'une expérience pra.tique sont très importants dans le domaine des Sciences de la Mer.

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Un programme de recherches est donc nécessaire afin de répondre à

- permettre 1 'acquisition d'une expérience pratique du milieu marin

deux besoins :

"in situ'' par le personnel en formation,

- développer la recherche scientifique dans le domaine océanique au sein de la Faculté des Sciences.

Ce programme s'articule autour des 4 objectifs suivants (3, 4, 5 et 6).

3') INVENTAIRE DES RESSOURCES NON VIVANTES DE LA MARGE CONTINENTALE MAROCAINE

Il s'agit d'accroître notre connaissance de la marge continentale marocaine en stimulant l'exploration scientifique déjà menée dans ce cadre par la Faculté des Sciences de Rabat ; notamment sur les problèmes et les processus de sédimentation au niveau de la marge continentale, l'étude des paléo-environnements et leur chronologie ainsi que les conditions ayant présidé à leur établissement. Ces études devront aboutir à une représen- tation cartographique de la répartition sédimentaire et de la configuration du socle. Ces données sont nécessaires dans toute approche concernant l'in- génierie océanique (ports, transits sédimentaires ... ) et les pêches (éva- luation des stocks, carte des fonds de pêche...).

4") ETUDE DE LA DYNAMIQUE LITTORALE ET AMENAGEMENTS MARITIMES

Le milieu marin local (la zone littorale) est un environnement fragile où les activités humaines sont parfois considérables. Le rassemblement et l'analyse de données scientifiques, techniques et pratiques (vents, houles, marées, morphologie, bionomie, installations portuaires, exploitation de carrière de sable, nappe phréatique estuaire, etc.) peut constituer une base solide à toute proposition d'aménagement et en conclusion à une saine gestion de l'environnement littoral.

5' ) ETUDE DE LA POLLUTION MARINE ET DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT MARIN

L'introduction dans l'environnement marin d'un certain nombre de polluants pose le problème de sa protection. Une connaissance des écosystèmes marins est préalable à toute action dans ce domaine, ainsi qu'un inventaire systématique des pollutions et de leur origine. L'observation de la qualité du milieu impliquera à plus ou moins long terme la compréhension des processus et la perturbation des écosystèmes induite en conséquence, l'éta- blissement d'une méthodologie adaptée au domaine marin régional permettra de rendre compte de l'impact de tout aménagement envisagé sur le littoral. Une étude d'impact où les sensibilités du milieu sont prises en considération ainsi que sont proposés les moyens pour mieux calibrer les modèles d'évo- lution.

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6" ) CONTRIBUTION A L' EXPLOITATION DES RESSOURCES VIVANTES

Le contenu biologique du domaine océanique est, soit exploité par l'homme, soit perturbé dans son écosystème par des agressions naturelles et (ou) anthropiques.

des ressources vivantes utiles à l'homme est fondamentale. L'étude approfondie des écosystèmes côtiers qui produisent l'essentiel

La connaissance des mécanismes de la productivité de ces écosystèmes, de l'impact des apports qui pourraient modifier leur fonctionnement (apport de nutriment, de matière organique et de polluants par les eaux usées, l'agriculture, les fleuves ; apports atmosphériques ... ) régit l'exploitation 4

des stocks et des peuplements.

EN CONCLUSION

Les objectifs définis précédemment sont solidaires et s'articulent les uns aux autres ; ils reflètent l'intégralité de l'environnement marin et l'interaction intime qui lie ses composants.

Leur réalisation est elle-même un élément décisif de leur évolution et de leur adaptation aux contraintes locales. Il va sans dire qu'elle nécessite en premier lieu une coopération multiple aussi bien à l'échelle nationale qu'au niveau international.

MOYENS SOLLICITES POUR LA REALISATION DU PROJET

L'élaboration de ce projet résulte d'un effort soutenu dans le domaine des Sciences de la Mer par la Faculté des Sciences de Rabat au sein des structures classiques d'enseignement et de recherche.

nécessitent la mise en place d'une structure nouvelle dont la promotion est li6e à l'affectation de fonds suffisants.

Un budget global de 345.000 dollars US est estimé nécessaire pour la mise en place du troisième cycle des Sciences de la Mer et le soutien d'un programme de recherches en parallèle.

L'utilisation de ces moyens est donnée par la fiche récapitulative du projet ci-après :

La coordination, l'intégration et le développement de cet effort

1' ) Consultants

Cette opération vise à faire venir au Maroc le personnel hautement qualifié et les experts nécessaires au déroulement du projet :

a) Océanographie Physique 9 mois b) Océanographie Chimique 9 mois c) Océanographie Biologie 9 mois

27 mois

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2') Formation-Bourse

Il s'agit par ce biais d'accorder des bourses d'étude à des ensei- gnants et à des étudiants marocains afin qu'ils puissent se perfec- tionner ou poursuivre des travaux de laboratoire ou compléter leur formation dans des institutions bien établies qui se consacrent aux Sciences de la Mer.

a) Océanographie physique, Dynamique littorale b) Océanographie chimique, Pollution marine c) Océanographie biologique et Productivité primaire

d) Aménagement du littoral. de l'Océan

3' ) Equipement

Il est nécessaire de renforcer les moyens pédagogiques et de recherches déjà existants. Il serait également souhaitable d'acquérir un équipement en relation avec les objectifs poursuivis.

4" ) Durée du projet

La durée du projet est évaluée à trois années à partir de juin 1987.