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Le goût sucré de l'enfance... à la dépendance ? Sophie Nicklaus, Camille Divert Centre des Sciences du Goût et de l’Alimenta<on Dijon, France JFN 2012 – Symposium Sucre et Addic<on – Lyon 12/12/2012 1

Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

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Page 1: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Le goût sucré de l'enfance... à la dépendance ? Sophie Nicklaus, Camille Divert Centre des Sciences du Goût et de l’Alimenta<on Dijon, France  JFN 2012 – Symposium Sucre et Addic<on – Lyon 12/12/2012 

Page 2: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

 Déclara<on d’intérêts, Sophie Nicklaus   Liens avec des personnes ayant des intérêts financiers ou impliquées dans la gouvernance   

  Sociétés : Nestlé Research Center ; Blédina ; Danone Baby Nutri<on ; Cedus ; 

Fonda<on Valrhona pour le goût: sou<en financier à l’étude OPALINE  

Page 3: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Les fonctions de l’alimentation 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

Plaisir Nutrition 

Convivialité Symbolique 

Alimentation 

Olfaction  

Gustation  

Page 4: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  Addic<on: pharmacologie, compulsion à consommer qui est guidée par une envie (dépendance physique)  •  Tolérance: pour obtenir la même réponse, il faut augmenter la dose •  Dépendance: effet de manque en absence de consomma<on, ce qui rend l’arrêt difficile 

•  Dépendance: psychiatrie, diagnos<c  (Diagnos<c and Sta<s<cal Manual of Mental Disorders DSM‐IV): •  U<lisa<on récurrente d’une substance résultant dans une incapacité à remplir les obliga<ons majeures au travail, à l’école, à la maison 

•  U<lisa<on récurrente d’une substance dans des situa<ons dans lesquelles elle est physiquement dangereuse 

•  Problèmes juridiques récurrents liées à la substance •  Poursuite de l’u<lisa<on de la substance en dépit de problème sociaux ou interpersonnels persistants ou récurrents causés ou exacerbés par les effets de la substance 

   

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

Sucre et addiction 

Page 5: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

Berridge et al., Brain Research, 2010 

Le plaisir alimentaire •  Deux composantes de la fonc<on physiologique du plaisir: •  Une composante purement hédonique (« liking ») 

•  Opiacés endogènes (endorphine, enképhaline) •  Noyau accumbens, pallidum ventral 

•  Une composante d’incita<on à manger (« wan<ng ») •  Dopamine •  Circuit dopaminergique:  Noyau accumbens, striatum,  amygdale 

Aire Tegmentale Ventrale 

Page 6: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  Sucre  •  Goût sucré? •  Calories? •  Spécificité par rapport aux autres nutriments?  

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

Sucre et addiction 

Page 7: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Activation cérébrale : sucre vs. édulcorants (1) •  Etude d’IRM fonc<onnelle, 12 femmes 

•  Solu<on de saccharose 10% •  Ac<va<on: operculum frontal, insula antérieure, striatum ventral G, cortex cingulaire antérieur, aire tegmentale ventrale, thalamus droit 

•  Solu<on de sucralose iso‐intense •  Ac<va<on: operculum frontal, insula antérieure 

•  Contraste saccharose vs. sucralose:  •  Plus forte ac<va<on au niveau operculum frontal et insula antérieure 

•  Conclusion: un sucre calorique ac<ve plus fortement les régions cérébrales gusta<ves et les régions dopaminergiques qu’un édulcorant 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

Frank et al., NeuroImage, 2008  

Page 8: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Activation cérébrale : sucre vs. édulcorants (2) •  Etude d’IRM fonc<onnelle, 7 sujets 

•  Solu<on de glucose 9% •  Ac<va<on: operculum frontal, insula antérieure, striatum (noyau caudé droit), cortex cingulaire antérieur, cortex préfrontal dorso‐latéral 

•  Solu<on de saccharine •  Ac<va<on: operculum frontal, insula antérieure, cortex préfrontal dorso‐latéral gauche 

•  Réponse aux deux s<mula<ons : Insula et operculum frontal droit et cortex préfrontal dorso‐latéral  

•  Conclusion: un sucre calorique ac<ve plus fortement les régions associées au circuit de la récompense (striatum et cortex cingulaire antérieur) qu’un édulcorant 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

Chambers et al., J Physiology, 2009  

Page 9: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Activation cérébrale : sucre vs. glucide non sucré 

•  Etude d’IRM fonc<onnelle, 7 sujets 

•  Solu<on de glucose 18% •  Ac<va<on: operculum frontal, insula antérieure, striatum (noyau caudé), cortex 

cingulaire antérieur et CCA dorsal, cortex préfrontal dorso‐latéral, cortex orbito‐frontal médian 

•  Solu<on de maltodextrine 18% •  Ac<va<on: operculum frontal, insula antérieure, striatum (noyau caudé droit), cortex 

cingulaire antérieur rostral, cortex préfrontal dorso‐latéral, cortex orbito‐frontal médian 

•  Réponse aux 2 s<mula<ons : operculum frontal, insula antérieure, operculum frontal gauche, cortex orbito‐frontal médian, cortex préfrontal dorso‐latéral, noyau caudé droit, CCA rostral  

•  Conclusion: un glucide non sucré produit environ les mêmes schémas d’ac<va<on au niveau du circuit de la récompense qu’un glucide sucré, bien qu’il soit perçu moins plaisant 

 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

Chambers et al., J Physiology, 2009  

Page 10: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Activation cérébrale : sucre vs. gras •  Etude d’IRM fonc<onnelle, 20 sujets 

•  Huile de colza •  Ac<va<on: insula gauche (antérieur, moyenne), similar à l’ac<va<on par un s<mums 

visqueux ; hypothalamus, cortext cingulaire antérieur  

•  Solu<on de saccharose 1M (35%) 

•  Réponse aux 2 s<mula<ons : par<e rostrale du cortex cingulaire antérieur et transi<on avec la par<e médiane du cortex orbito‐frontal 

•  Conclusion: certaines structures du réseau dopaminergique sont ac<vées de manière similaire par des s<mula<ons grasses ou sucrées 

•  Réponse subjec<ve au gras: mid‐cortex orbitofrontal et striatum ventral; l’hypothalamus latéral et l’amygdale sont plus ac<vés par les s<mula<ons plus riches en gras 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

10 De Araujo & Rolls, J Neuroscience, 2004  

Grabenhorst et al., Cerebral Cortex, 2009 

Page 11: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  Si l’addic<on physique jouait un rôle dans la consomma<on de  sucre, plusieurs phénomènes associés à l’addic<on devraient être observés chez l’homme: •  L’envie compulsive (‘craving’) •  La tolérance •  Le manque en absence de consomma<on 

 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

11 

Sucre et addiction 

Benton, Clinical Nutri<on, 2009 

Page 12: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  Si l’addic<on physique jouait un rôle dans la consomma<on de  sucre, plusieurs phénomènes associés à l’addic<on devraient être observés chez l’homme: •  L’envie compulsive (‘craving’) •  La tolérance •  Le manque en absence de consomma<on 

 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

12 

Sucre et addiction 

Benton, Clinical Nutri<on, 2009 

Page 13: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  Types d’envies alimentaires  •  Très communes, 87% des femmes, 68% des hommes (Weingarten et Elston, 1991) 

•  Concernent des aliments salés ou sucrés/gras, avec une composante texturale; pas d’envie pour le « sucré », p. ex. boissons sucrées (Hill, 2007) 

•  Etude de Pelchat et al., 2004, NeuroImage  •  IRMf •  Les sujets devaient imaginer les propriétés sensorielles de leurs aliments préférés (‘craved ’) vs. un régime monotone non désiré  

•  Les envies étaient associées à une ac<va<on de l’hippocampe, de l’insula et du noyau caudé ; 3 aires associées à l’envie de drogue 

•  La plupart des aliments imaginés étaient gras, seulement 11/192 n’étaient pas gras 

  

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

13 

Sucre et envie compulsive (craving) 

Page 14: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  Est‐ce que le jeûne augmente les envies? •  Les envies diminuent suite à un régime (Lappalainen et al., 1990; Harvey et al., 1993) 

•  Les envies sont rela<vement peu fréquentes (Mar<n et al., 2006) •  1 = jamais ; 2 = rarement ; 3 = parfois •  Chez des obèses 

•  Fréquence d’envies : 2,25 ; après un régime de 12 semaines : 1,25 

  

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

14 

Sucre et envie compulsive (craving) 

Page 15: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  Si l’addic<on physique jouait un rôle dans la consomma<on de  sucre, plusieurs phénomènes associés à l’addic<on devraient être observés chez l’homme: •  L’envie compulsive (‘craving’) •  La tolérance •  Le manque en absence de consomma<on 

 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

15 

Sucre et addiction 

Benton, Clinical Nutri<on, 2009 

Page 16: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  La consomma<on de sucre devrait être accompagnée du développement d’une tolérance (nécessité d’augmenter la dose pour obtenir un même effet) 

•  Quelles indica<ons chez l’homme? 

•  Le premier aliment consommé: le lait •  Saveur dominante: saveur sucrée (lactose) 

  

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

16 

Sucre et évolution des préférences 

Page 17: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

La saveur sucrée •  La saveur sucrée est appréciée dans différentes espèces •  Le « signal » de ceue apprécia<on est « le léchage des lèvres » 

•  C’est le seul « signal » alimentaire apprécié à la naissance: Expressions de plaisir observées suite à la présenta<on de saccharose 25% (Steiner, 1977, 1979; Rosenstein et Oster, 1988) 

Berridge, Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 2000  

17 

Page 18: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

L’effet analgésiant du sucre 

18 

•  L’applica<on de saccharose 2 minutes avant une interven<on provoquant une douleur modérée (piqûre…) réduit les manifesta<ons de douleurs du prématuré (24%) et du nouveau‐né (12 à 24%) (Blass et al, 1999; Abad & al., 1996; Stevens et al, 2004) 

•  Cet effet est spécifique au goût sucré : une infusion intragastrique de sucre est sans effet (Ramenghi et al., 1999), mais l’applica<on d’aspartame est équivalente à celle de saccharose (Barr & al, 1999) 

•  Il ne s’auénue pas si la procédure est répétée 3 fois: pas de tolérance (Eriksson & Finnstrom, 2004) 

•  Il est lié à la sécré<on d’opioides endogènes 

•  L’effet analgésiant du sucre persiste en par<e avec l’âge  •  Saccharose 12%: effet à 6, 9 mais pas à 12 semaines (Blass & Camp, 2003) •  Saccharose 24%+té<ne : effet à 2 et à 4 mois (Hazield & al., 2008) 

•  L’effet analgésiant (saccharose 25%) est observé chez les enfants (5‐10 ans) mais pas chez l’adulte; il est plus efficace si l’enfant apprécie plus le goût sucré, et plus prononcé chez les normopondéraux vs. obèses (Pepino & Mennella, 2004) 

Page 19: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Consommation de stimulations sucrées 

•  Allongement des trains de succions propor<onnel à la concentra<on en saccharose, avec un op<mum (Crook, 1978) 

•  La consomma<on de solu<ons sucrées augmente avec leur concentra<on (Desor et al., 1977 ; Ganchrow et al., 1983) 

•  Plus forte consomma<on de solu<ons préparées avec des sucres de pouvoir sucrant plus élevés (Desor et al., 1973, 1977) 

  

19 

Page 20: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

20 

Etude longitudinale des préférences gustatives 

Schwartz et al., BJN, 2009; Nicklaus et al., in prep N = 284

Page 21: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

1

2

3

4

5

8,24 10,71 13,93 18,10 23,53

Relative concentration (%w/v)

Sw

eetn

ess

inte

nsity

1

2

3

4

5

8,24 10,71 13,93 18,10 23,53

Relative concentration (%w/v)

Ple

asan

tnes

s of

sw

eetn

ess

6-1213-1819-3465+

Zandstra & De Graaf, Food Quality and Preference, 1998 

21 

Evolution des préférences pour le sucre 

Page 22: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Teneur en sucre et consommation ad lib 

Bouhlal, et al., Bri<sh Journal of Nutri<on, 2010 

22 

•  Mesure de la consomma<on ad lib de chez des enfants de 2‐3 ans 

  

Page 23: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Etude longitudinale des préférences pour le sucre 

Desor & Beauchamp, Physiology & Behavior, 1987 

10 

20 

30 

40 

50 

60 

0,075  0.150  0.300  0.600 Sucrose concentra<on (M) 

Percen

t of sub

jects 

Adolescents (11‐15 y) Adults (19‐25 y) 

23 

Page 24: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

L’exposition aux différentes saveurs ‐ 1ère année 

sucré

mois

expo

sitio

n

5010

015

020

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1211

asalé

mois

expo

sitio

n

010

3050

70

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1211

b

acide

mois

expo

sitio

n

020

4060

80

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1211

camer

moisex

posi

tion

010

3050

70

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1211

d

umami

mois

expo

sitio

n

05

1015

20

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1211

e

mois

expo

sitio

n

020

4060

8010

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 1211

sucré salé acide amer umami

f exposition médiane aux saveurs

Schwartz & al, Arch Pediatr, 2010

Expo

sure (m

edian) 

sucré 

acide 

salé umami amer 

24 

Page 25: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

•  A 6 mois, main<en d’une préférence élevée pour le sucre si exposi<ons à de l’eau sucrée, mais pas de transfert d’apprécia<on à une autre boisson sucrée (Beauchamp et Moran, 1982) 

•  Cohorte OPALINE: pas d’impact de la consomma<on de sucre entre 6 et 12 mois sur l’apprécia<on d’une solu<on sucrée (Schwartz, 2009) 

•  Les enfants dont les mères ont l’habitude de sucrer les aliments apprécient des jus de pomme et des céréales plus sucrées (Liem & Mennella, 2002) 

  

Préférences pour le sucre et exposition Inges<on

 Propo

r<on

nelle 

6 mois Naissance 

  eau sucrée (n=36)   

 jamais d’eau sucrée (n=95)  

25 

Page 26: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

26 

Sucre, préférence et statut pondéral 

Deglaire et al., 2012 ; Schlich et al., comm. personnelle 

•  Sujets Nutrinet‐Santé    (H n=10974 ; Femmes n=35935)  •  A|rance  légèrement plus élevée pour des aliments sucrés chez les sujets en surpoids ou obèses 

•  A|rance  pour des ajouts de sucre : plus faible chez les hommes obèses, plus élevée chez les femmes obèses 

•  Moindre a|rance pour le sucre naturel (miel, fruits) chez les obèses 

Page 27: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

27 

•  Enfants obèses vs. normo‐pondéraux: moindre détec<on des saveurs salée, umami et amère ; percep<on de l’intensité de solu<ons sucrées moindre pour 3 solu<ons/4 (Overberg et al., Arch Dis Child, 2012)  

•  En général, seuil de percep<on moindre pour saveur salée et sucrée chez les enfants obèses (Donaldson et al., AJCN, 2009) 

•  Des femmes obèses ne diffèrent pas dans leur seuil de détec<on et leur apprécia<on de solu<ons sucrées ; mais elles détectent moins bien le MSG que des femmes normo‐pondérales (Pepino & al, Obesity, 2010) 

•  Dans une popula<on sujeue à l’obésité (Indiens Pima), l’apprécia<on de solu<on grasses et sucrées prédit la prise de poinds sur une période de 5 ans (Salbe et al., AJCN, 2004) 

•  Le lien entre préférence pour le sucre et statut pondéral à clarifier au travers d’études longitudinales 

Sucre, préférence et statut pondéral 

Page 28: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Consommation de glucides simples •  Données transversales •  Part des glucides simples dans les AET (ASPPC 1994 ; INCA 1999) 

•  20 à 26 % chez les enfants de 2‐6 ans •  17 à 23% chez les enfants de 2 à 17 ans •  14 à 19% chez les femmes adultes •  12 à 16% chez les hommes adultes 

•  Part des sucres ajoutés dans les AET (Guthrie & Morton, 2000) 

          

28 0

5

10

15

20

25

2-5 a 6-11 a 12-17 a 18-34 a 35-54 a 55-64 a 65 a et +Age

% d

e l'é

nerg

ie to

tale

Femmes Hommes

Page 29: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Pourquoi associer sucre et addiction? •  La neurobiologie de la prise alimentaire a évolué pour que la percep<on d’un nutriment mo<ve le comportement d’inges<on  en lien avec le circuit de la récompense. C’est par<culièrement vrai pour le goût sucré associé aux calories •  Préférence innée •  Circuit de la récompense 

•  OMS 2004 (Neuroscience of psychoac<ve substance use and dependance) •  Les aliments augmentent la teneur en dopamine dans le nucleus accumbens de 45%; l’amphétamine et la cocaine de 500% ; popula<ons de neurones différentes 

•  On ne peut assimiler dépendance à la drogue et aux aliments •  Probléma<que actuelle: forte disponibilité d’aliments sucrés & gras 

•  Neurobiologie de la prise alimentaire mal adapta<ve? •  Importance des suscep<bilités individuelles? 

•  Récepteurs dopaminergiques (Burger et S<ce, 2008) •  Troubles psychologiques préexistants (Benton, 2009) 

S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

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Sucre et addiction : en parler ou pas? •  Nécessité de conduire des études longitudinales chez l’homme pour mieux comprendre le rôle de l’exposi<on précoce au sucre dans le développement de la préférence 

•  Effet anxiogène dans un contexte alimentaire compliqué  •  Perte de repères quant à l’origine des aliments •  OGM, perturbateurs endocriniens, métaux lourds… 

•  Lecture psychosociale de la peur de l’addic<on au sucre •  « Stupéfiante volupté de la poudre blanche… » (I. As<er, 2010) •  Héritage judéo‐chré<en de méfiance envers le plaisir (Fischler, 1979) •  La gourmandise, l’un des péchés capitaux 

 S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

30 

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S. Nicklaus, Centre des Sciences du Goût et de l'Alimenta<on 

31 

Sylvie Issanchou Camille Schwartz Eloïse Rémy SoVia Bouhlal Emilie Szleper Caroline Laval Sandrine Jacob Christine Lange Claire Chabanet Pascal Schlich 

Vincent Boggio 

Financements 

Remerciements 

Page 32: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Intake(in g)

0

50

100

150

200

E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7 E8 E9 E10

REFFLFNL

Iden<que pour les 3 groupes (P=0.29) 

Résultats 

Effet d’exposi<on (+2,3 g, P=0.0007)  

Consomma<on 

(en g) 

 71 ± 7 Kcal 

 155 ± 7 Kcal 

 58 ± 7 Kcal  

*P=0.014 

AFF*: 140 ± 3 g 

AFN*: 107 ± 3 g 

RE*: 123 ± 2 g 

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Intake (in g)

0

2040

60

80100

120

140160

180

Pre Post FU2W FU3M FU6M

a  a  a  a 

a  a 

Résultats : Avant et après condi<onnement 

Liking (1 to 9)

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Pre Post FU2W FU3M FU6M

REFFLFNLAFF 

AFN 

Consomma<on  

(en g) MEMO 

Pre, Post et FU:  purée d’ar<chaut basique proposée aux 3 

groupes 

Moyenne ± S.E.M 

Pour chaque temps de mesure, si les leures diffèrent alors les moyennes sont significa<vement différentes. 

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Glucose

Saccharine

Chambers et al., 2009 

Page 35: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

35 

Maltodextrine

Glucose

Chambers et al., 2009 

Page 36: Le goût sucré de l'enfance à la dépendance

Préférences pour le sucre et contrôle parental 

Liem & al, 2004 

Conso de sucre non restreinte par parents 

Conso. de sucre restreinte par parents