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La presse au service du développement local Aquitaine La Maison Pyrénéenne du Pastoralisme Midi-Pyrénées Un partenariat inédit entre acteurs de l'insertion Un partenariat inédit entre acteurs de l'insertion Languedoc-Roussillon “La grande force des Pyrénées, ce sont ses habitants” Entretien avec Martin Malvy Le magazine de l'Association de Développement des Pyrénées par la Formation www.adepfo.asso.fr Objectif Pyrénées N°49 - 1 er semestre 2010

Le magazine de l'Association de Développement des … · Roger Barrau, Président de l'ADEPFO Rédaction : Michel Muro, Sébastien Vaissière Secrétariat de rédaction - Création

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La presse au service du développement local

Aquitaine

La MaisonPyrénéenne du

Pastoralisme

Midi-Pyrénées

Un partenariat inéditentre acteurs de l'insertion

Un partenariat inéditentre acteurs de l'insertion

Languedoc-Roussillon

“La grande force des Pyrénées,ce sont ses habitants”

Entretien avec Martin Malvy

Le magazine de l'Association de Développement des Pyrénées par la Formation

www.adepfo.asso.frObjectif Pyrénées N°49 - 1er semestre 2010

14Visite à Azet de la Maison Pyrénéenne du

Pastoralisme, outil touristique etatout patrimonial.

18Le Pays PyrénéesMéditerranée en quêtede structuration de lapolitique culturelle.

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La presse au service du développement local

Aquitaine

La MaisonPyrénéenne du

Pastoralisme

Midi-Pyrénées

Un partenariat inéditentre acteurs de l'insertion

Un partenariat inéditentre acteurs de l'insertion

Languedoc-Roussillon

“La grande force des Pyrénées,ce sont ses habitants”

Entretien avec Martin Malvy

Le magazine de l'Association de Développement des Pyrénées par la Formation

www.adepfo.asso.frObjectif Pyrénées N°49 - 1er semestre 2010

sommaire/ N°49

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16Découverte de « signé d’Artagnan » :une marque qui amé-liore la visibilité desproduits gersois.

Rencontre avec Ali Ghomrani, qui

prouve tous les joursque loisirs adaptés etviabilité économiquepeuvent aller de pair.

Reportage auprès de larédaction de Kazeta Info,

quotidien électroniquebascophone qui s’est

donné pour mission devaloriser le Pays Basque

intérieur.

Quand 12 éleveurs basques etbéarnais s’unissent pour faire

valoir la qualité de leur pro-duction, le territoire tout

entier en bénéficie.

Martin Malvy est l’invité de larédaction d’Objectif Pyrénées.

Quelques semaines après avoirpris la présidence de la CTP, il

détaille ses ambitions pour sesdeux ans de mandat.

19Retour sur le formidable succèsdu Pyrenoust, le santon ariégeois.

17Zoom sur l’expérimentation enPays Haute Vallee de l’Aude, d’une

nouvelle forme de partenariatentre acteurs de l’insertion et de

l’emploi.

8Perspective. Dix ans après leurcréation, retour sur le dispositifdes Maisons Communes EmploiFormation et sur les collabora-

tions menées avec l’Adepfo.

Couverture :© sudindigo - Fotolia.com

Magazine édité par l’ADEPFOAssociation de Développement des Pyrénéespar la Formation Toulouse 20002, Esplanade Compans Caffarelli - BP 58012 -31080 Toulouse cedex 6Tél 05 61 11 03 11 - Fax 05 61 11 03 10 E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Roger Barrau, Président de l'ADEPFORédaction :Michel Muro, Sébastien VaissièreSecrétariat de rédaction - Création - Éxécution : JeanPuchaux - Poulpe Extra communicationImpression : Imprimerie Lahournère - ToulouseDépôt légal à parution

L’ADEPFO, éditeur d’«Objectif Pyrénées»contribue au développement localet applique la politique de sesfinanceurs : la République française,les Régions Aquitaine, Midi-Pyrénées,Languedoc Roussillonet l’Union Européenne.

Pyrénées-Atlantiques

Gers

Haute-Garonne

Hautes-PyrénéesAriège

Aude

Pyrénées-Orientales

3

Depuis sa création, l’ADEPFO s’est toujours placée

au cœur des territoires, pour le développement des

activités, pour le maintien et la promotion de l’em-

ploi et de la vie des espaces ruraux et de montagne, sou-

vent défavorisés.

Au service des porteurs de projets, elle a toujours intégré

la notion de développement local et veillé à la cohérence

de ce développement au travers d’une approche à la fois

économique, sociale et culturelle, celle d’un développe-

ment durable…

C’est ainsi que progressivement s’est construite une méthode de formation privilégiant la re-

lation entre espaces et porteurs de projets. Progressivement s’est mise en place une pratique

du développement sur la base de la transparence et de la capitalisation des expériences, au

service de l’intelligence des hommes et des territoires. Cette approche se révèle particulière-

ment pertinente pour favoriser les atouts et la compétitivité du Massif en ces temps de réces-

sion, de mondialisation et de délocalisation des emplois.

Le présent quarante-neuvième numéro d’Objectif Pyrénées prolonge notre démarche pro-

gressive par la création d’une nouvelle rubrique “Que sont-ils devenus ?”, consacrée au par-

cours de divers porteurs de projets. Notre revue fait également la part belle à l’actualité en

donnant la parole à un invité. C’est ainsi que Martin Malvy, nouveau Président de la COMMU-

NAUTÉ DE TRAVAIL DES PYRÉNÉES, précise ses ambitions pour le MASSIF et annonce les

enjeux et les modalités de l’initiative 2011, ANNÉE DES PYRÉNÉES.

Cette perspective arrive d’ailleurs à point nommé pour le prochain trentième anniversaire de la

création de l’ADEPFO !

Notre tâche est donc loin d’être terminée…

C’est dans cet espoir et avec notre volonté renouvelée, que le Conseil d’Administration et

toute l’équipe de l’ADEPFO présentent à tous les lecteurs d’Objectif, à tous les acteurs du dé-

veloppement durable du Massif, aux femmes et aux hommes qui peuplent nos territoires, nos

meilleurs vœux pour une bonne et heureuse année 2010.

ROGER BARRAUPrésident de l’ADEPFO

Pour les Pyrénées

éditorial

s

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L’invité

MARTIN MALVY :

“2011sera l’année des Pyrén

la géographie ou le climat viennent compli-quer les conditions d’exploitation ou les systè-mes de communication.Je crois que les points forts des Pyrénées, cesont d’abord les hommes et les femmes qui yvivent et qui font vivre ce massif, et tout un ré-seau d’acteurs locaux, régionaux, qui partici-pent à son développement.Je compte, bien entendu, m’appuyer sur unevolonté politique partagée de part et d’autrede la frontière, et avec nos amis d’Andorre ausein de la CTP qui traduit notre ambition com-mune pour les Pyrénées.

À l’inverse, quels points faibles comptez-vous

améliorer ?

Les Pyrénées sont à cheval sur deux Etats etl’Andorre. Il y a donc encore, malgré laconstruction européenne, des différences ins-titutionnelles, administratives et juridiques. Atravers la CTP et la coopération transfronta-lière, nous contribuons à atténuer ces diffé-rences et à travailler plus efficacement ensem-ble.

A titre d’exemple dans le domaine des trans-ports, enjeu prioritaire et stratégique sur le-quel la CTP s’est engagée dès sa création en1985 en faveur de la perméabilité du massifpyrénéen, l’Etat espagnol a entièrement as-sumé le financement du projet européen rela-tif à l’axe ferroviaire à grande vitesse du Sud-Ouest de l'Europe aux côtés de l’Unioneuropéenne. A l’inverse, l’Etat français exigedes collectivités territoriales, et en premierlieu des Régions, qu’elles apportent la plusgrande part du financement pour ces infra-structures de dimension européenne. Ce dés-équilibre entre la France et l’Espagne dans lesmodalités de financement de ce type d’infra-structures porte préjudice à l’avancée harmo-nieuse de ce projet de part et d’autre de lafrontière.Ainsi, la CTP doit également agir en faveurd’une meilleure coordination et d’une gouver-nance renouvelée pour le développementéquilibré et harmonieux de son territoire.

Quels sont les enjeux principaux de vos deux

années de présidence de la CTP?

La CTP est composée des Régions françaiseset des Communautés Autonomes espagnolesbordant la chaîne des Pyrénées, et de l’An-dorre. C’est le massif des Pyrénées qui nousunit, aussi, je souhaite réaffirmer la vocation «montagne » de la Communauté de Travail desPyrénées. Tout l’enjeu de notre présidencesera de conforter l’identité, l’attractivité et lavisibilité du Massif des Pyrénées, tout en ac-compagnant son développement durable,grâce à l’émergence de projets partagés. Nous nous sommes mis d’accord, avec meshomologues français, espagnols et andorranspour que la CTP se lance dans deux chantiersd’envergure. Le joyau naturel que constitue lachaîne des Pyrénées est aujourd’hui particu-lièrement en danger. En 150 ans, plus de 65%des glaciers ont disparu, l’évolution de la floreest elle aussi impactée. Notre premier chantiertiendra compte de ces impératifs environne-mentaux et climatiques, avec la création d’unObservatoire du changement climatique.Deuxième chantier, la promotion des Pyré-nées. Je veux engager unevaste démarche de promo-tion du massif, qui permettela valorisation de chacundes territoires composant laCTP dans toute leur diver-sité. Le potentiel de déve-loppement des Pyrénées estfort, mais la compétition en-tre les territoires est de plus en plus rude. Ellese joue désormais au niveau national, maisaussi européen et parfois mondial. Il faut donc se donner les moyens d’être visibleà ces échelles, et là encore, la CTP doit jouerun rôle clé. La CTP conduira donc une vastecampagne pour promouvoir les Pyrénées entermes de tourisme et de communication, no-tamment dans le but de faire de « 2011, l’An-née des Pyrénées ».

Sur quels points forts du Massif comptez-vous

vous appuyer?

J’en citais quelques-uns en évoquant lesatouts pyrénéens : un patrimoine naturel etculturel hors du commun, une identité mar-quée, des traditions et des savoir-faire, maiségalement des compétences fortes et un po-tentiel d’innovation important. En effet, plusencore qu’ailleurs, il faut être y être innovantpour rester compétitif, et se démarquer quand

À L’OCCASION DU CONSEIL PLÉNIER DE LA COMMUNAUTÉ DE TRAVAIL

DES PYRÉNÉES, RÉUNI EN OCTOBRE DERNIER À MONTPELLIER, LE PRÉSI-

DENT DU CONSEIL RÉGIONAL MIDI-PYRÉNÉES, MARTIN MALVY, A SUC-

CÉDÉ POUR DEUX ANS À SON HOMOLOGUE DE LANGUEDOC-ROUSSILLON

À LA PRÉSIDENCE DE CET ORGANISME DE COOPÉRATION TRANSFRONTA-

LIÈRE. POUR OBJECTIF PYRÉNÉES, IL DÉVOILE LES GRANDES LIGNES ET

LES AMBITIONS DE SES DEUX ANNÉES DE MANDAT.

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“Nous ne pouvons que nous féliciter des actions menées

par l’Adepfo et l’Adefpat”

énées”

© Olivier Schwartz

munauté de Travail des Pyrénées, et spéciale-ment ses vastes espaces de montagne, ren-force l’idée d’une plus grande cohérence terri-toriale à l’échelle européenne dans cedomaine.

Les réformes des collectivités et de la fiscalité lo-

cale voulues par le gouvernement peuvent-elles

avoir des conséquences néfastes sur la capacité

d’action des Régions et des Départements dans

les Pyrénées ?

Bien sûr, et pas seulement dans les Pyrénées.Le problème n’est pas de faire des réformesmais c’est la manière dont le Gouvernementfrançais les fait et envisage ce que seront àl’avenir les rôles et les moyens dont dispose-ront les collectivités locales. En l'état actuel, les Régions, mais aussi les Dé-partements, se verraient en gros, attribuer unbudget dont le montant serait établi par leGouvernement. Perte d'autonomie, moyensréduits, ce sont les actions que les collectivitéslocales conduisent qui seraient remises encause, qu'il s'agisse de l'éducation, de la for-mation, du développement économique, dudéveloppement durable, de l'aménagementdu territoire, du soutien au monde associatif... Recentralisation et asphyxie des collectivitéslocales ! Ce serait un retour trente ans en ar-rière alors que partout en Europe - et en parti-culier chez nos voisins espagnols - le pouvoirlocal s'est développé et se développe, avecnotamment l'extension des politiques des Ré-gions, de leurs champs d'action et de leursmoyens. Ces projets portent atteinte à la dé-mocratie locale. C'est en ce sens qu'ils peuventavoir des conséquences néfastes sur nos capa-cités d'action.

Le salut du versant français de la chaîne passe-t-

il par des politiques transfrontalières?

Le renforcement de la coopération transfron-talière est en effet la réponse appropriée auxenjeux d’aménagement et de développementdu massif. Certaines politiques ne seront effi-caces pour les Pyrénées que si elles sontconçues et mises en œuvre à l’échelle trans-frontalière ; c’est le cas notamment des politi-ques en matière de transport et de communi-cation, d’accès aux services de santé, ouencore de développement durable, bien en-tendu. En ce sens, la future politique régionaleet de cohésion pour la période 2014-2020 doitêtre dotée d’un cadre financier ambitieux. Lesenjeux et les objectifs de cette politique doi-vent être traités sur des espaces interrégio-naux de coopération cohérents et intégrés,tels que le massif des Pyrénées.Forte de son expérience en matière de coopé-ration transfrontalière, la Communauté de Tra-vail des Pyrénées a d’ailleurs demandé à laCommission européenne à être pleinementassociée à la préparation comme à la mise enœuvre des futures politiques régionales post2013. La Communauté de Travail des Pyrénéesconstitue une référence européenne uniquede gestion partenariale d’un programme eu-ropéen, celui consacré à la frontière Espagne-

En tant que président de la Région Midi-Pyré-

nées, vous faites de la lutte contre le réchauffe-

ment climatique une priorité. Quels leviers

comptez-vous actionner en la matière, en tant

que président de la CTP?

Si nous devons valoriser les forces de ce terri-toire pour contribuer à son développement,nous avons également une responsabilité vis-à-vis de ses faiblesses. Les territoires de massifs du monde entierconstituent des espaces particulièrement fra-giles face au réchauffement climatique. LesPyrénées n’échappent pas à la règle.Pour y parvenir, il nous faut travailler en faveurde l’avenir des Pyrénées avec la mise en ré-seau de structures existantes pour créer un vé-ritable Observatoire Pyrénéen du change-ment climatique. A vocation scientifique, cetobservatoire sera un outil d’aide à la décisionpour la mise en œuvre de stratégies concrètesd’adaptation. Je souhaite donc que la CTPs’empare du sujet du changement climatique,comme d’autres structures au niveau euro-péen sur d’autres espaces de montagne. LesAlpes ont commencé à le faire. Nos territoiresdisposent chacun de structures de recherched’excellence, qu’il s’agisse de Midi-Pyrénéesqui accueille le siège de Météo France et unPôle mondial sur les technologies spatiales oude Languedoc-Roussillon qui bénéficie d’unpôle de compétitivité sur l’eau. Nous devonsregrouper les intelligences des Régions et

C o m m u -nautés Au-t o n o m e squi compo-sent la CTP,et prendrele meilleur

de chacun pour construire un véritable Obser-vatoire des changements climatiques du mas-sif pyrénéen capable de produire des donnéesd’une grande finesse.

Quel rôle les Régions doivent-elles jouer dans le

développement économique des Pyrénées?

Les Régions doivent jouer un rôle de premierplan dans le développement des Pyrénées ; el-les sont de plus en plus reconnues commel’échelon pertinent pour la mise en œuvre depolitiques de développement territorial dura-ble, en particulier au niveau européen. Ellesdoivent être davantage associées par les Etatsà une gouvernance renouvelée pour le massifdes Pyrénées permettant une stratégie de dé-veloppement partenariale garante de l’effica-cité des fonds publics. La Communauté de Tra-vail des Pyrénées revendique ainsi d’êtreassociée aux rencontres bilatérales à haut ni-veau entre la France et l’Espagne.Pour relever le défi commun du développe-ment des Pyrénées, les Régions se doivent derenforcer la coordination entre leurs politi-ques respectives en faveur de la montagne, etc’est là l’un des enjeux de la CTP. En ce sens, laCTP appelle d’ailleurs à la définition d’une po-litique européenne de la montagne. La parti-cularité géographique du territoire de la Com-6

“La grande force des Pyrénées,ce sont ses habitants”

L’invité

modernité pour le dé-veloppement écono-mique du massif, bienau contraire. Ce n’estqu’en renforçant sesatouts et en amélio-rant sa perméabilitéque nous garantironsson avenir.

La Région Midi-Pyré-

nées dispose de deux opérateurs de formation

développement : l’Adefpat, orientée vers le Mas-

sif Central, et l’Adepfo dans les Pyrénées. Com-

ment jugez-vous l’action de ces deux opérateurs

sur ces territoires ?

La politique de formation développementconcourt à la revitalisation des territoires ru-raux de la région Midi-Pyrénées depuis plusde 25 ans. Ce dispositif unique en France estporteur de valeurs fortes. L’ADEFPAT etl’ADEPFO permettent un accompagnement «à la carte » des initiatives locales avec commeobjectif de conforter la création et le maintiende l’emploi dans les zones rurales et dans lemassif des Pyrénées en particulier, l’émer-gence de projets culturels et sociaux, et ren-forcent les initiatives individuelles et collecti-ves. En 2008, 80 stages de formation ont été orga-nisés par l’ADEPFO, ce qui représente 700 bé-néficiaires pour un budget de plus de 1.3 M€.

Parce que toutes ces formations ont contribuéà soutenir ou impulser des projets économi-ques structurants pour le territoire, en cohé-rence avec les politiques prioritaires régiona-les, nous ne pouvons que nous féliciter desactions menées par ces deux opérateurs.

France-Andorre pour la période 2007-2013, etpeut à ce titre fournir une expérience pré-cieuse en matière de gouvernance de la coo-pération.

Le développement économique des Pyrénées

peut-il aller de pair avec la conservation de

l’identité montagnarde?

Il doit s’appuyer sur les atouts pyrénéens et enpremier lieu, bien sûr, sur l’identité pyré-néenne. Il s’agit d’une identité « multiple » quis’accroche au patrimoine, à l’histoire, à noslangues, à nos terroirs et au spectacle perma-nent de notre montagne, partagée, mais tou-jours obstacle aux échanges.Dans la compétition désormais mondiale, lesterritoires doivent se différencier pour existeret être visibles aux niveaux européen et inter-national. A titre d’exemple, j’ai proposé à mescollègues de la CTP que nous valorisionsconjointement les productions agro-alimen-taires de qualité des Pyrénées à travers la créa-tion d’un espace « Pyrénées » lors du Salon dela Qualité Alimentaire (SISQA), organisé cha-que année par la Région Midi-Pyrénées.Les logiques de préservation de l’identité,comme des espaces pyrénéens, ne doiventpas s’opposer à une ambition d’avenir et de 7

“Pour assurer l’avenir desPyrénées, il nous faut créer un Observatoire Pyrénéen du changement climatique.”

© jerome scalvini - Fotolia.com

Pic du Midi de Bigorre

toire. Le tout pour atteindre trois objec-tifs : la facilitation de l’accès à l’emploi, à laformation et à la création d’entreprise, lesoutien du développement local en ré-pondant aux besoins réels des entrepri-ses, et la constitution d’un réseau régionaloffrant une même qualité de service pourtous. Dix ans plus tard, l’efficacité desMCEF n’est plus à démontrer. Leur prin-

En 1999, l’apparition des premièresMaisons Communes Emploi-Forma-tion ouvrait la voie à une approche

territorialisée de la question de l’emploi. Ils’agissait de mettre en place un ensemblede services communs aux habitants de laRégion Midi-Pyrénées, tout en assurantun ancrage local susceptible d’adapter lesactions aux conjonctures de chaque terri-8

VOULU ET MIS EN ŒUVRE PAR LE CONSEIL RÉGIONAL MIDI-PYRÉNÉES, LE RÉSEAU DES MAISONS

COMMUNES EMPLOI-FORMATION, QUI ATTEINDRA 20 SITES EN 2010, OPTIMISE ET FACILITE LE TRA-

VAIL DES ACTEURS DE L’EMPLOI. CONFORMÉMENT À LA CONVENTION CADRE SIGNÉE AVEC LA RÉGION,

L’ADEPFO MOBILISE SES COMPÉTENCES EN FAVEUR DES ACTIONS MENÉES DANS L’ENSEMBLE DU

RÉSEAU.

Perspectives

MAISONS COMMUNES EMPLOI-FORMATION

Un seul et même toit pourles acteurs de l’emploi

© NL shop - Fotolia.com

cipe de fonctionnement est simple : ras-sembler sur le même site tous les acteursde l’emploi et de la formation : Mission lo-cale, Bureau territorial, Pôle Emploi etc.Chercheurs d’emploi et chefs d’entreprisey disposent d’un centre de ressourcesavec connexion internet, de conseils pro-digués par des professionnels, et peuventparticiper aux événements organisésdans chaque MCEF (forum, rencontres,journées découverte…). C’est dans ce même esprit d’optimisationdes opérations menées en faveur de l’em-ploi, qu’a été élaborée la Convention ca-dre 2008-2010 relative à la réalisation du

programme de formation développe-ment, entre la Région Midi-Pyrénées etl’Adepfo. Cette convention prévoit la mo-bilisation par l’Adepfo de ses compéten-ces, afin de contribuer à la réalisation desobjectifs des MCEF de son territoire d’in-tervention, dans le domaine du dévelop-pement local. Pour ce faire, elle participed’une part au diagnostic, en analysant lesproblématiques et les besoins des publicsaccompagnés, et d’autre part au pland’action des MCEF, en proposant et enanimant chaque année une action spécifi-que dans son champ de compétences.

9

À l'occasion du forum "Jeunes entreprises",organisé le 19 novembre dernier à la MCEF deBagnères-de-Bigorre, le directeur de l'Adepfo,

Michel Muro, (de face sur la photo) animait unatelier débat autour du thème

"Comment faire évoluer son entreprise?".

Dans quelles circonstances l’Adepfo et laMCEF des Vallées et du piémont des Hautes-Pyrénées sont elles amenées à collaborer ? L’impulsion de la Convention cadre 2008-2010 a fourni une réalité institutionnelle ànotre collaboration, qui concerne la plu-part du temps les projets de création etde transmission d’entreprises. HélèneGaulier et Michel Muro sont intervenusces dernières années à l’occasion d’ac-tions menées dans cet esprit.

Quels sont les effets bénéfiques de ces ac-tions communes ? Elles offrent un partenariat resserré et uncontact direct, qui permettent à l’ensem-ble des acteurs de mieux cerner les ac-tions de l’Adepfo. Cet élargissement duchamp partenarial améliore l’efficacité del’ensemble des acteurs de l’emploi et dela formation.

L’échelle locale est-elle pertinente pourtraiter l’emploi et la formation ? Dans une zone de montagne ruralecomme la nôtre, elle est même la plus lé-gitime et la plus efficace. Nous nousadressons à une population sédentaire,qui ne ferait sans doute pas la démarchede se rendre à Tarbes, à la rencontre desorganismes capables de faciliter leur re-tour à l’emploi. De plus, le fait de rassem-bler toutes ces entités sous le même toit apour conséquence un gain de temps etd’efficacité non négligeable.

3 QUESTIONS À

Rose-Anne Vincent,chargée de projet au bureau territorial de Tarbes,et coordinatrice à la MCEF des Vallées et du piémont des Hautes-Pyrénées.

m

Kazeta Infoou la presse basque au service du développement local

de Iparla Komunikazoa.Au-delà de la création d’emploi et de lapromotion de la langue basque induitespar ce projet (créé avec une aide du pro-gramme Leader +, et dans le cadre despolitiques linguistiques pilotées par l’Étatet la Région), Kazeta Info constitue un ou-til de maintien du lien social entre les ter-ritoires et les acteurs économiques : « No-tre ligne éditoriale entend lutter contre lesdifférences de traitement dans la presselocale, entre la côte et l’intérieur des ter-res. Nous privilégions les sujets intérieurspour porter à la connaissance de tous leformidable dynamisme de ces territoires »conclut Agus Hernan. Avec plus d’un millier d’abonnés et prèsde 600 connexions quotidiennes, KazetaInfo est désormais aussi incontournabledans le paysage médiatique du Pays Bas-que qu’indispensable au développementde ses territoires.

Constater la nécessité de publier unquotidien en langue basque au nordde la frontière franco-espagnole est

chose aisée. Mobiliser les énergies néces-saires à sa création dans un territoire auxréalités sociolinguistiques complexes estune autre paire de manches. Voilà sansdoute pourquoi l’association Iparla Komu-nikazoa a attendu huit années avant delancer Kazeta Info. Articulé autour d’une édition quotidienneexpédiée par email aux abonnés, et d’unsite internet réactualisé plusieurs fois parjour, Kazeta Info est animé par deux sala-riés et par un réseau de journalistes pro-fessionnels. En 2009, l’accompagnementde l’Adepfo a permis la structuration de ceréseau et la formation de ses membresaux nouvelles technologies : « L’encadre-ment pédagogique et financier de l’Adepfoa rendu possible le modèle que nous avionsimaginé. » assure Agus Hernan, président10

NÉE EN 2000 DU DÉSIR D’ÉMANCIPATION DE LA PRESSE INDÉPENDANTE BASQUE, L’ASSOCIATION

IPARLA KOMUNIKAZOA A INITIÉ EN 2008 LA CRÉATION DU QUOTIDIEN ÉLECTRONIQUE KAZETA INFO.

BÂTI AUTOUR DES TROIS PILIERS QUE SONT LA LANGUE BASQUE, LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET

LA PROFESSIONNALISATION, CE PROJET ACCOMPAGNÉ PAR L’ADEPFO RENCONTRE D’ORES ET DÉJÀ UN

GRAND SUCCÈS AUPRÈS DES BASCOPHONES DU MONDE ENTIER.

Aquitaine/Massif

© Olivier Schwartz

Le véritable coup d’envoi de la formationAdepfo : la rencontre à Urrugne avec les producteurs d’Euskadi et de Navarre.

vise à favoriser un agro-système adapté àun territoire. C’est cette vision de la bio queles 12 éleveurs engagés dans cette démar-che souhaitent défendre. » souligne Tho-mas Erguy, animateur technique de B.L.E.Intimement liée aux enjeux socioécono-miques des territoires de montagne, laformation menée dès avril 2009 a permisl’émergence d’un mouvement inédit, mo-bilisant des énergies jusqu’en Pays Basqueespagnol. Et Thomas Erguy de conclure : «Nous avons pu définir clairement notre pro-blématique, proposer des solutions et pas-ser à l’acte. Tout en nous inscrivant dans ladémarche européenne Alternative Bio 2009,qui traite le problème à l’échelle du conti-nent, nous nous engageons dans une véri-table démarche commerciale de proximité,fondée sur la pédagogie, le contact avec leclient et la promotion de pratiques adaptéesau territoire. Sans le concours de l’Adepfo,nous n’aurions jamais franchi cette marcheprimordiale. »

Si la nouvelle réglementation euro-péenne en matière d’agriculture bio apermis l’harmonisation des pratiques,

elle embarrasse, depuis sa mise en œuvreen janvier 2009, certains professionnelsdu secteur. C’est le cas d’un groupementd’éleveurs ovins laitiers bio du Pays Bas-que et du Béarn qui déplorent la permissi-vité relative du nouveau cahier des char-ges et les concessions faites à l’industrie.Un projet de concertation accompagnépar l’Adepfo a ainsi vu le jour, destiné à in-tégrer la nouvelle donne légale et à trou-ver le moyen de faire reconnaître l’excel-lence des éleveurs concernés.Les pistes dégagées par l’association B.L.E(Biharko Lurraren Elkartea), chargée demener les débats, abordent la créationd’un nouveau cahier des charges, la miseen lumière de l’agropastoralisme et l’ori-gine territoriale des produits : « Avantd’être un cahier des charges, l’agriculture bioest un état d’esprit, un comportement qui

11

Aquitaine/Massif

artz

ÉLEVAGES OVINS LAITIERS

Pour un agrosystèmeadapté au territoireCOMMENT VALORISER L’EXCELLENCE D’UN ÉLEVEUR BIO, QUAND SON DEGRÉ D’EXIGENCE EST SUPÉ-

RIEUR À CELUI DU LABEL QUI LE CERTIFIE? COMMENT MAINTENIR LA VIABILITÉ D’UNE AGRICULTURE

FONDÉE SUR UN AGROSYSTÈME ADAPTÉ AU TERRITOIRE ? DES QUESTIONS AU CŒUR DE LA PROBLÉ-

MATIQUE DE 12 ÉLEVEURS OVINS LAITIERS BIO DU BÉARN ET DU PAYS BASQUE, QUI ONT ENTAMÉ,

AVEC LE CONCOURS DE L’ADEPFO, UNE RÉFLEXION INDISPENSABLE À L’AVENIR DE LEUR FILIÈRE.

Thomas Erguy.Photo Sébastien Vaissière

©B.L.E.

Loisirs salutaires,économie solidaire

tion certes active, mais modeste. Il s’agis-sait d’exploiter le fort potentiel des Pyré-nées en matière de vacances adaptées,pour répondre à une clientèle souvent né-gligée par les professionnels du tourisme.Le succès grandissant des activités propo-sées et l’excellente réputation de la struc-ture ont bien vite changé la donne : « En2000, l’alternative était simple : continuerd’œuvrer à petite échelle ou franchir le capde la professionnalisation.» se souvient AliGhomrani. C’est à cette époque qu’inter-vient le premier stage Adepfo, destiné,par le biais de la création d’une activitééquestre, à pérenniser les emplois et àaugmenter les capacités d’accueil.

L’économie au service de tousNeuf ans plus tard, les efforts ont payé.L’activité d’Hanima a permis de créer sixéquivalents temps plein à l’année, et la re-nommée de l’établissement permet d’en-visager de nouvelles perspectives : « Ha-nima doit s’inscrire dans un mouvement

Parce que les problématiques socioé-conomiques et les caractéristiquesgéographiques y sont plus com-

plexes qu’ailleurs, les territoires de monta-gne ont appris, à l’image de certains indi-vidus, à transformer leurs handicaps enatouts décisifs. À Estaing, commune mon-tagnarde des Hautes-Pyrénées, l’analogiedépasse largement le cadre lexical, grâceà la création, entre les murs d’une an-cienne bergerie, de l’association Hanima. Depuis 1993, son fondateur Ali Ghomrani,lui-même marqué dans sa chair par un ac-cident de la route, propose aux personnesà mobilité réduite la pratique de nom-breuses activités (traineau à chiens, raf-ting, quad, cheval, ski, VTT), dont certai-nes ont nécessité l’invention de matérieladapté : « On réduit trop souvent les handi-capés au rôle de spectateur. Ma démarcheest inverse : ici tu n’es pas passager, mais ac-teur. » prévient-il. À l’origine, Hanima n’avait d’autre voca-tion que celle de demeurer une associa-12

DEPUIS SA CRÉATION DANS LE VAL D’AZUN EN 1993, L’ASSOCIATION HANIMA PROPOSE AUX PER-

SONNES À HANDICAPS MOTEURS, PHYSIQUES OU MENTAUX, LA PRATIQUE DE LOISIRS ADAPTÉS. DÉJÀ

ACCOMPAGNÉ PAR L’ADEPFO EN 2000, SON CRÉATEUR A FAIT À NOUVEAU APPEL À LA FORMATION

DÉVELOPPEMENT EN 2009, POUR SERVIR AU MIEUX LES TROIS CAUSES CHÈRES À SON CŒUR : LE

HANDICAP, LE TERRITOIRE ET L’EMPLOI.

Midi-Pyrénées/Massif

Lors d'une réunion du comité de pilotage, Francis Giora (au centre) et Ali Ghomrani, en compagnie de Mme le maire d'Estaing.

© S.V.

social revêt une grande importance. Uneéconomie qui sert les intérêts de tous, c’estune économie qui va dans le bon sens. » as-sure-t-il. Aujourd’hui à l’étude sur le plan techni-que, le parcours accrobranche sera uni-que en son genre. Il permettra aux per-sonnes handicapées, aux enfants et auxséniors d’évoluer en totale autonomie àplusieurs dizaines de mètres du sol. Maisplus encore que la réalisation d’uneprouesse technique, Ali Ghomrani attenddu parcours qu’il fasse de ses rêves uneréalité : « Cette entreprise n’a de sens que sielle favorise la mixité, la rencontre entre desvalides et des handicapés. Ce projet accro-branche est une locomotive, une façon defaire reconnaître la viabilité économiquedes loisirs adaptés. Je rêve de parvenir unjour à pratiquer des prix identiques aux loi-sirs des valides. Je considèrerai que j’ai at-teint mon but le jour où Hanima servira effi-cacement ces trois causes : le handicap, leterritoire et l’emploi. »

plus large et valoriser sa dimension d’écono-mie solidaire. Nous devons mettre en œuvreaujourd’hui ce que nous n’avons pas su fairehier. » reconnaît Ali Ghomrani. « Pour nous,poursuit Hélène Gaulier, pilote éducatifAdepfo, le porteur de projet est au cœur du dispositif. En respectant son parcourspersonnel, en s’adaptant à la maturité deson projet, on multiplie ses chances de réussite. ». Comme en 2000, c’est la création d’uneactivité (un parcours accrobrancheadapté), accompagnée une nouvelle foispar l’Adepfo, qui fait aujourd’hui office derampe de lancement. Il s’agit de générerquatre emplois supplémentaires, deconsolider les emplois existants, et de po-sitionner efficacement Hanima sur le terri-toire (renforcement de l’attractivité touris-tique et de la réputation du Val d’Azun).Délégué au tourisme de la Région Midi-Pyrénées, Francis Giora ne s’y est d’ailleurspas trompé : « Au-delà de l’intérêt touristi-que incontestable de ce projet, son volet 13

©Hanima

Ali Ghomrani (ici au premier plan), conçoit sonassociation comme un lieu de rencontre entre

valides et handicapés.

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Le panorama dont on profite depuis la tourellede la Maison clôt magnifiquement la visite del’espace muséographique.

Midi-Pyrénées/Massif

Azet,capitale pyrénéenne du pastoralismeINSTALLÉE DANS L’ANCIENNE ÉCOLE COMMUNALE D’AZET (HAUTES-PYRÉNÉES) LA MAISON PYRÉ-

NÉENNE DU PASTORALISME REMPLIT LA DOUBLE FONCTION D’ATTRACTION POUR LES TOURISTES ET DE

CENTRE DE RESSOURCES POUR LES ÉLEVEURS. ACCOMPAGNÉS PAR L’ADEPFO EN 2008, DANS LE BUT

D’INSCRIRE LEUR PROJET DANS UNE DÉMARCHE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL ET DURABLE, SES INITIA-

TEURS ENTENDENT PROMOUVOIR LES ÉLEVEURS, LES BERGERS DU MONDE ENTIER, ET UNE CERTAINE

CONCEPTION DE L’ESPACE MONTAGNARD.

coulaient de source, son contenu et sonfonctionnement nécessitaient le concoursd’intervenants extérieurs. C’est dans ce contexte que l’Adepfo est in-tervenue de juin à décembre 2008. Ils’agissait d’une part de consolider et depérenniser l’emploi d’animateur de la Mai-son, et d’autre part de doter la structured’un positionnement clair et d’un projetde développement viable : « À cette épo-que, les murs étaient là, mais tout restait àfaire. L’Adepfo a encouragé la concertationdes forces en présence, et permis l’élabora-tion de plans ambitieux et réalisables. Noussommes sortis de la formation avec des ob-jectifs à atteindre et une méthode à appli-quer.» témoigne Vincent Grangé, l’anima-teur de la Maison.

Avec 17 éleveurs (parmi lesquels lemaire lui-même) pour 150 habitants,Azet compte parmi les communes

les plus à même d’endosser le rôle deporte-drapeau du pastoralisme. C’est ceconstat qui, en 2000, a poussé son Pre-mier magistrat Jean-Michel Carrot, à ima-giner l’installation d’une Maison pyré-néenne du pastoralisme derrière la portefraîchement close de l’école communale.Dès l’origine, l’idée consistait à proposerun lieu d’information destiné au public,un centre de ressources pour les profes-sionnels, un espace pédagogique pour lesétablissements scolaires et un établisse-ment de formation en lien avec les presta-taires habituels de la filière. Mais si la légi-timité et les objectifs d’une telle structure© S.V.

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Michel Muro, directeur de l’Adepfo (à gauche), Jean-Michel Carrot,maire d’Azet, et Vincent Grangé, animateur de la Maison (en chemise blanche), posent devant la Maison pyrénéenne du pas-toralisme et autour de trois étudiantes de l’ESC Toulouse œuvrantactuellement à l’élaboration d’un panier de biens et de services.

Des projets d’envergureAujourd’hui, l’espace muséographique agagné en cohérence. Il révèle aux visiteursles enjeux du pastoralisme, les différentesformes qu’il recouvre de par le monde, etson rôle dans l’entretien des zones de mon-tagne. La visite s’achève en apothéose dansune tourelle vitrée, ouverte sur un pano-rama époustouflant, qui dévoile la zoned’habitation avec les prés de fauche, puis lazone intermédiaire avec les granges forai-nes et enfin les zones d’estives avec leurspâturages d’altitude. Le stage Adepfo a affirmé le rôle de la Mai-son (lieu de médiation à vocation de ser-vice aux territoires, lien entre producteurset consommateurs et lieu de partenariats)et clarifié ses missions (développement,promotion et valorisation des métiers dupastoralisme, maison de la culture pasto-rale, outil favorisant l’accueil touristique etle commerce). Sur ces bases solides, ses animateurs l’ont engagée dans plu-sieurs projets d’envergure : un projet Interreg IV A, intitulé Patrim, destiné àconstituer un réseau transfrontalier de cen-tres du patrimoine avec huit partenairesfrançais et espagnols, et un projet en parte-nariat avec l’ARPE (Agence Régionale Pourl’Environnement de Midi-Pyrénées) menéen faveur de la valorisation des pratiquesdes éleveurs et la réduction de l’impact deleurs activités sur l’environnement. D’autrespartenariats sont actuellement à l’étude,notamment avec le Territoire de la HauteVallée d’Aure, dans le cadre d’un projetd’envergure axé sur la revalorisation deshaies collectives. Un symbole fort pour cesite en devenir qui, faisant écho aux axes dela Convention interrégionale de Massif, re-place bergers, bêtes et paysages, au cœurde la problématique montagnarde.

©Maison Pyrénéenne du Pastoralisme

© S.V.

D’Artagnanau service de l’agroalimentaire gersois

décidé d’associer leur propre marque à ceprestigieux patronyme : « J’étais récem-ment en Inde sur un salon. Croyez-vous queles Indiens sachent ce que sont le Gers et laGascogne ? Ils n’en savent rien. D’Artagnan,en revanche, tout le mode connaît. » s’en-thousiasme Gérad Tête. La deuxième phase s’est déroulée de jan-vier à septembre 2008. Ses objectifs s’ins-crivaient dans la continuité de la créationde la marque : mise en place de la straté-gie de communication, élaboration del’identité visuelle, appropriation des outilsde communication etc. Aujourd’hui, une trentaine d’acteurs éco-nomiques agroalimentaires ont rejoint leClub. Ce succès n’étonne pas Jean-MarcDelachoux, directeur Adjoint de la Cham-bre de Métiers et de l’Artisanat du Gers :« C’est une initiative comme on en voit mal-heureusement peu. Elle émane directementde professionnels animés par des idées etdes projets ambitieux. C’est du pain bénipour nous ! ».

L’aventure de la marque Signé D’Arta-gnan a commencé en 2006, avec le re-groupement de quatre conserveurs

qui peinaient à se reconnaître dans les dé-nominations et labels existants : « À l’ori-gine, Michel Glozek et moi avons eu l’idée decréer une marque pour le Gers, comme il enexiste dans les autres grandes régions gas-tronomiques du pays. » rappelle GérardTête, conserveur à Valence-sur-Baïse. Au-delà de la simple opération commerciale,ce regroupement ambitionnait surtout des’affranchir des frontières parfois vides desens des labels, et de valoriser non pasl’origine des produits, mais le savoir-faireculinaire lui-même. Pour y parvenir, l’accompagnement del’Adepfo s’est déroulé en deux phases. Lapremière, en 2007, visait à définir les ob-jectifs, à fonder le Club des ArtisansConserveurs Gersois, et à créer la marque.Le nom Signé d’Artagnan, choisi à cetteoccasion, a donné depuis satisfaction àl’ensemble des chefs d’entreprises qui ont16

DE NOS JOURS, LA QUALITÉ DES PRODUITS ET LA COMPÉTENCE DE CEUX QUI LES ÉLABORENT NE SUF-

FISENT PAS TOUJOURS À CONVAINCRE LA CLIENTÈLE. GÉRARD TÊTE ET UNE POIGNÉE D’AUTRES PRO-

FESSIONNELS GERSOIS L’ONT COMPRIS DEPUIS LONGTEMPS, QUI POUR Y REMÉDIER ONT, AVEC LE

CONCOURS DE L’ADEPFO ET DE LA CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DU GERS, CRÉÉ UN

CLUB D’ARTISANS, ET DÉCIDÉ DE SE RASSEMBLER SOUS UNE BANNIÈRE COMMUNE À L’EFFIGIE DE

D’ARTAGNAN.

Gérard Tête (gauche),aux côtés de Jean-Marc Delachoux.

Réunis lors de l’inauguration de la nouvelle Chambre de Métiers le 8 juin 2008, de gaucheà droite : Christian Ollier, président de la CMA Gers, Philippe Martin, président du Conseilgénéral du Gers, les « mousquetaires » Gérard Tête, Michel Glozek, Pierre-Laurent Larrieu

et Laurent Pysz, Alain Griset, président de l’APCM et Denis Conus, préfet du Gers.

Midi-Pyrénées/Hors Massif

© S.V.

© Sébastien Vaissière

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"Les signataires de la convention autour de P. BARDIES (Conseiller Général) Marcel MARTINEZ (Président du Pays "Haute Valléede l'Aude) et Jean-Paul DUPRE (Député Maire de Limoux) en présence de Roger BARRAU, Michel MURO et André RAINIER

La formation réalisée d’avril à décembre2008 a débouché sur la signature d’uneconvention destinée à faciliter le parcours vers l’emploi, signée par leConseil régional Languedoc-Roussillon,le Conseil général de l’Aude, la DirectionDépartementale du Travail, le PaysHaute Vallée de l’Aude, la Chambre deCommerce, la Chambre de Métiers, laChambre d’Agriculture, le Club Entre-prendre, le Pôle Emploi, l'Union Profes-sionnelle Artisanale et la Mission Localed’Insertion.

Le dispositif s’affine quant à lui peu àpeu, et devrait sortir cette année de saphase expérimentale. Les stagiaires ontmanifesté le désir de poursuivre l’expé-rience, tout comme l’Adepfo, qui rem-plit avec ce projet ses missions essen-tielles : création d’activité, créationd’emplois et accompagnement d’unprojet à forte résonnance territoriale.

En période de crise, la problémati-que du marché du travail relèvesouvent du décalage existant entre

des chercheurs d’emploi en difficulté et des entreprises à la recherche de sala-riés qualifiés. À cela s’ajoute le manquede formation, d’outils ou de coordina-tion des travailleurs sociaux issus desassociations, des institutions et du Pôle Emploi. D’où l’idée de Pierre Bar-dies,vice-président du Conseil généralde l’Aude, de travailler à l’échelle duPays en décloisonnant les services « Dans ce contexte économique difficile, il faut tout faire pour faciliter le parcoursdes chercheurs d’emploi. » explique-t-il.C’est dans cet esprit d’initiation d’une dynamique d’insertion professionnellepérenne qu’a été sollicitée l’Adepfo : « Il s’agit d’une opération exemplaire, carelle découle de la volonté conjointe des élus et de l’ensemble des partenaires dusecteur. », rappelle André Rainier, piloteéducatif Adepfo.

Languedoc-Roussilon /Massif

Une direction des ressources humainesà l’échelle du PaysDANS UN TERRITOIRE – LE PAYS HAUTE VALLÉE DE L’AUDE – QUI COMPTE UN NOMBRE RELATIVEMENT

ÉLEVÉ DE PERSONNES EN DIFFICULTÉ, UNE RÉFLEXION RELATIVE À L’INSERTION PROFESSIONNELLE ET

INITIÉE PAR LE CONSEIL GÉNÉRAL DE L’AUDE AVEC LE CONCOURS DE L’ADEPFO, A

PERMIS L’ÉMERGENCE DE PERSPECTIVES ENCOURAGEANTES. L’OBJECTIF À MOYEN TERME : ÉLABORER

UNE DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES À L’ÉCHELLE DU PAYS.

© S.V.

La nouvelle donne culturelle du Pays Pyrénées Méditerranée

la définition de trois axes de développe-ment. Ces derniers ont clarifié l’identité duterritoire et dessiné plus précisément sescontours culturels : le repositionnementde l’Histoire culturelle du territoire, la défi-nition d’un authentique service public dela culture, et la question d’un secteurprivé de la culture. Le tout bâti sur les pi-liers de la professionnalisation, de la quali-fication et du réseau. Un an plus tard, le Pays Pyrénées Méditer-ranée a intégré des membres qualifiés dela culture, s’est doté d’un comité techni-que chargé d’analyser les projets, d’unegrille d’analyse et d’un guide du porteurde projet. « Grâce à l’Adepfo, le Pays a ga-gné en légitimité sur le sujet culturel.», ré-sume Aurélia Greiveldinger. Et André Rai-nier, pilote éducatif Adepfo, de conclure :« On est passé de l’idée selon laquelle la cul-ture coûte de l’argent, à la certitude qu’elleconstitue un formidable outil de développe-ment territorial créateur d’emploi et de ri-chesse. ».

L’idée d’élaborer une stratégie cultu-relle à l’échelle du Pays est née duconstat selon lequel un grand nom-

bre de projets rangés sous la coupe del’outil touristique du Pays relevait en réa-lité de la culture. « Il était devenu nécessairede supprimer le flou qui persistait autourdes notions de tourisme et de culture », pré-cise Cécile Gimenez, chargée de MissionEmploi et Formation. Après consultationdes acteurs du secteur et des communes,le diagnostic faisait apparaître l’absencede structure adéquate au niveau de ce ter-ritoire : « Pour y remédier, nous avions be-soin que le territoire s’approprie l’idée que laculture peut être un facteur de développe-ment économique. C’est alors que nousavons découvert l’Adepfo, qui offrait la pos-sibilité de mener une réflexion concertéeavec les acteurs culturels du territoire et lesdécideurs.» explique Aurélia Greiveldinger,chargée de Mission Culture et Patrimoine. Une formation-développement s’en estsuivie, qui a rendu possible la rencontre etla coordination des forces en présence, et18

CRÉÉ EN 1999, LE PAYS PYRÉNÉES MÉDITERRANÉE RECOUVRE UN TERRITOIRE DE 63 COMMUNES

SITUÉES AU SUD-EST DU DÉPARTEMENT DES PYRÉNÉES-ORIENTALES. LA CHARTE DE CETTE ENTITÉ

PENSÉE COMME UN OUTIL DE DÉVELOPPEMENT LOCAL, COMPTE LA CULTURE PARMI SES PRINCIPAUX

AXES STRATÉGIQUES. C’EST JUSTEMENT DANS LE CADRE DE L’ÉLABORATION D’UN SCHÉMA DE DÉVE-

LOPPEMENT CULTUREL QUE L’ADEPFO EST INTERVENUE EN 2008, DOTANT AINSI LE PAYS D’UNE VÉRI-

TABLE LÉGITIMITÉ EN LA MATIÈRE.

Languedoc-Roussillon /Massif

André Rainier, en compagnie d’Aurélia Greiveldinger(au premier plan) et de Céline Gimenez .

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Que sont-ils devenus ?

AFIN D’INSCRIRE L’ACTION DE L’ADEPFO DANS LA DURÉE, ET DE MESURER SON IMPACT À LONG TERME,

OBJECTIF PYRÉNÉES INAUGURE UNE RUBRIQUE CONSACRÉE À DES PROJETS EMBLÉMATIQUES MENÉS

PAR LE PASSÉ. LE PREMIER PORTEUR DE PROJET A S’EXPRIMER DANS CE CADRE EST JEAN-MARIE

MATHON, BRILLANT TOUCHE-À-TOUT INSTALLÉ À MOULIS, ET INVENTEUR DU PYRÉNOUST, OU SANTON

ARIÉGEOIS (VOIR OBJECTIF PYRÉNÉES N°16, AVRIL 1996), ACCOMPAGNÉ À PLUSIEURS REPRISES PAR

L’ADEPFO DANS LES ANNÉES 90.

JEAN-MARIE MATHON

« Le Pyrénoust doit beaucoup à l’Adepfo »

l’objectif que je souhaitais atteindre. Au dé-part, j’ai trop perdu de temps à essayer devendre mes santons dans les boutiques desautres, où ils subissaient la concurrence desantons à bas prix, fabriqués à l’étranger. Au-jourd’hui, je me concentre sur ma propre bou-tique, je diversifie mes créations, et j’en profitepour promouvoir l’Ariège en même temps quemes santons.

Diriez-vous que votre activité sert le territoire ?

Bien sûr ! Elle participe même largement à sapromotion. Depuis la création du Pyrénoust,j’ai reçu un nombre incalculable de journalis-tes de la télévision, de la radio, de la pressespécialisée et des grands journaux généralis-tes. Le Pyrénoust a même eu il y a quelquesannées les honneurs du journal de 13 heuresde TF1.

Quels sont vos projets ?

J’attends d’obtenir le statut de Maître artisan,afin de transmettre mon savoir-faire à unjeune apprenti. Je ne voudrais pas que le tra-vail accompli jusqu’ici ne serve à personne.

Quelles sont les particularités du Pyrénoust ?

Il reproduit fidèlement le folklore, les us etcoutumes, les vêtements, les grands person-nages et les personnalités anonymes del’Ariège. À travers ces santons, je raconte lapréhistoire, les porteurs de glace, les mon-treurs d’ours etc. Chaque personnage illustreun aspect de la vie locale.

Comment avez-vous croisé la route de l’Adepfo ?

La première fois, en 1996, l’Adepfo m’a aidé àmonter une activité commerciale pérenne, ens’appuyant sur le santon ariégeois. Il s’agissait,plus largement, de me permettre de vivre demes créations, de la peinture et de la sculp-ture. Deux ans plus tard, j’ai à nouveau bénéfi-cié de la formation-développement, avecpour objectif l’amélioration des ventes et ledéveloppement d’une meilleure communica-tion. J’ai beaucoup appris au cours de cettepériode, et j’ai apprécié qu’on s’adapte à monprojet et qu’on respecte ma façon de voir. Lesuccès du Pyrénoust doit dont donc beau-coup à l’Adepfo.

Comment votre activité se porte-t-elle au-

jourd’hui ?

J’arrive à vivre de mes créations, ce qui était

© S.V.

www.adepfo.asso.fr