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Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de France N° 02 Été 2016 Julien Hervouët, LE DUT, PREMIÈRE ÉTAPE D’UN PARCOURS D’EXCEPTION Enquête 50 ans d’IUT : la réussite confirmée des diplômés 1

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Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de France

N° 02Été

2016

Julien Hervouët,LE DUT, PREMIÈRE ÉTAPE D’UN PARCOURS D’EXCEPTION

Enquête50 ans d’IUT :la réussite confirmée des diplômés

1

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LES IUT : UN CONCENTRÉ DE JEUNESSE

au Sommaire

34₀₄ De la formation à l’emploi 04 • Michelin, une voie royale pour l’insertion

professionnelle 06 • Un semestre décalé pour des études relancées 08 • L’IUT, pépinière des créateurs d’entreprise 10 • À Chambéry, l’IUT connaît la musique

₁₂ l’IUT partenaire de l’entreprise 12 • IUT et entreprises : les noces d’or d’un

mariage réussi 14 • Une Fondation Nationale pour les IUT 16 • En 2016, une offre qualifiante inédite à l’IUT 17 • L’IUT de demain… L’Alsace l’imagine

aujourd’hui

₂₄ International 24 • L’IUT : 16 ans d’avancées à travers le monde 26 • IUTenLigne, une bibliothèque virtuelle en

plein essor 27 • 15 ans du programme Mexprotec : réussites

et perspectives 28 • Quand le “modèle IUT” inspire l’Algérie 29 • EURASHE : l’enseignement technologique

supérieur comme modèle international 30 • Programme ADIUT Maroc : la réussite

des étudiants avant tout

₃₂ Recherche, transfert de technologie 32 • Recherche en IUT : un duo gagnant 34 • Les IUT, incubateurs de recherches appliquées 36 • Les composites en fibres naturelles,

nouveaux débouchés pour le lin normand 37 • Lutte contre le Sida : la recherche en prise

avec l’enseignement

₁₈ le réseau des IUT Comprendre l’IUT et son fonctionnement 18 • En 50 ans, la remarquable expansion

du réseau des IUT 20 • La carte de France des IUT 22 • IUT et entreprise : le pacte gagnant

₄₃ la vie des IUT 43 • Le jubilé des IUT 44 • Brèves et actualités du réseau des IUT

Les IUT ont 50 ans. Maturité, sérénité, mais aussi liberté, enthousiasme et dyna-misme sont sans aucun doute les qualités qui caractérisent aujourd’hui nos établis-sements. Car depuis 1967, ils ont su évoluer et s’adapter remarquablement à leur environnement, portés avec élan par les équipes et par la jeunesse qui emplit ses murs.

Une évolution en nombre : 13 instituts sont créés en 1966, ils sont actuellement 112 implantés sur plus de 200 sites… Où que vous soyez en France vous trou-verez toujours un IUT près de chez vous.

Une évolution des enseignements : avec une remise en question permanente de la pédagogie, du contenu de nos for-mations pour s’adapter aux évolutions de nos publics, à la mutation technologique et numérique.

Une évolution structurelle et sociale : une adaptation toujours renouvelée à notre environnement universitaire et au contexte socio-économique. Dès leur créa-tion, ils accompagnent le développement

économique en formant des techniciens supérieurs et cadres intermédiaires. Dans les années 80, ils s’inscrivent dans la logique de maillage territorial en offrant un service public de proximité. À la fin des années 90, les IUT développent une offre variée de professionnalisation à bac +3 avec la Licence professionnelle. Ces dernières années les IUT répondent présents en proposant un débouché naturel aux baccalauréats techno-logiques. Pendant toutes ces années, l’IUT est devenu un acteur incontournable et fort de la démocratisation de l’Enseignement Supérieur.Mais notre évolution doit se poursuivre et nos projets sont nombreux : développer la formation continue, l’alternance, les relations internationales, de nouveaux parcours de formation sur 3 ans… Sur ce chemin, continuons à valoriser nos démarches pédagogiques qui font référence et à cultiver la diversité : publics, équipes pédagogiques, parcours et devenir des diplômés.

Pour tout ce chemin parcouru et pour celui qu’il nous reste à parcourir, je tenais à remercier tous les acteurs engagés dans nos instituts et particulièrement nos étudiants, toutes ces forces vives qui reviennent chaque année étudier dans nos murs et donner vie et dynamisme à nos IUT. C’est grâce à eux que nous gardons toute notre jeunesse…

Les IUT ont 50 ans, certes, mais tous nos étudiants, eux, n’ont pas pris une ride !

l’édito

par Bernard Lickel,Président de l’ADIUT (Assemblée des Directeurs d’IUT)

₃₈ Enquête 38 • 50 ans d’IUT : la réussite confirmée des

diplômés 40 • Le DUT, première étape d’un parcours

d’exeption

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38 40

2 AMBITION IUT 3

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De la formation à l’emploi

MICHELIN, UNE VOIE ROYALE POUR L’INSERTION PROFESSIONNELLE

Michelin a noué des partenariats avec une vingtaine d’IUT répartis aux quatre coins de la France.

Au-delà des filières techniques, les disciplines commerciales sont également en vedette.

L es besoins de Michelin sont importants : cette année, le géant du pneumatique propose en tout 300 stages et 300 contrats en alternance. Il prévoit aussi 200 embauches, et plus d’un tiers d’entre elles seront adaptées à des profils bac +2 ou +3, essentiellement des diplômés d’IUT. Les recrutements concernent surtout quatre filières : la chimie, les mesures physiques, le génie mécanique et électrique (GMP, GE2I) mais aussi le commerce. Au-delà des profils plébiscités dans les domaines techniques et technologiques, la connaissance des techniques de vente est une expertise également recherchée : chaque année, une cinquantaine de commerciaux terrain et une vingtaine de commerciaux “sédentaires” (téléconseillers) sont embauchés, la plupart en CDI ; environ la moitié sont issus d’IUT.

Commerce : les diplômés d’IUT, rapidement opérationnelsComment attirer les jeunes commerciaux, et quels sont les atouts des diplômés d’IUT par rapport aux autres candidats ? Les explications d’Amaury Paty, responsable relations écoles chez Michelin.« Régulièrement, nous allons présenter nos métiers dans les IUT et nous organisons des job dating. Nous invitons aussi une sélection d’étudiants ou des promotions entières à Clermont-Ferrand pour leur faire découvrir l’entreprise de l’intérieur. Avec des anciens élèves d’IUT, ils visitent nos locaux, les pistes d’essais, le musée interactif du groupe… mais aussi la ville de Clermont qui ne manque pas d’atouts : nous essayons de leur donner envie de venir.Les postes de commerciaux que nous proposons sont intéressants, car il y a beaucoup de négociation et des enjeux importants qui peuvent se chiffrer en millions d’euros. Les diplômés d’IUT se démarquent par la qualité de leur formation en techniques de vente. Ils ont une aptitude à être de bons vendeurs, très rapidement opérationnels sur le terrain. Beaucoup arrivent chez Michelin pour réaliser une licence en alternance, et dans un grand nombre de cas, ils reçoivent à la fin une proposition d’embauche en CDI. »

4 AMBITION IUT

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De la formation à l’emploiDe la formation à l’emploi

UN SEMESTRE DÉCALÉ POUR DES ÉTUDES RELANCÉES

Au départ, ils visaient médecine, sport, gestion… Avant de s’apercevoir que ce n’était pas leur voie. Heureusement, en janvier 2015, l’IUT de Tourcoing a ouvert

son DUT Gestion Logistique et Transport en “semestre décalé”, offrant ainsi une 2e rentrée – et une 2e chance ! – aux étudiants de la région.

DUT GESTION LOGISTIQUE ET TRANSPORT EN 18 MOIS

D UT 18 mois, semestre dé-calé… Qu’importe le nom pourvu qu’on ait le diplôme. C’est en janvier 2015 que

l’IUT B de Tourcoing, à l’Université de Lille 3, a lancé cette initiative hors du commun. « Chaque rentrée, des jeunes nous contactent en retard pour

intégrer le DUT Gestion Logistique et Transport parce qu’ils se rendent compte que les études qu’ils ont choisies initiale-ment ne leur conviennent pas », raconte Corinna Wernitz, directrice d’études du département GLT. « Plutôt que de les voir abandonner et perdre une année, nous avons alors décidé de leur proposer

une rentrée dès janvier »… Sous réserve de suivre les deux semestres de la 1re année le temps d’un seul ! « C’est compliqué à mettre en place. Mais nous y sommes parvenus en ne retirant que très peu d’heures par modules, et en préservant les vacances scolaires des étudiants ». En contrepartie, ceux-ci se retrouvent

« C’EST INTENSE… MAIS JE SUIS SÛRE D’AVOIR FAIT LE BON

CHOIX ! »PORTRAIT SARA LEFRARIH, 20 ANS,

2e ANNÉE DUT GLT

«Une fois mon bac Économique et Social en poche en 2014, je me

suis inscrite à l’Institut du Marketing et du Management de la Distribution en vue d’une licence de Sciences de Gestion. Mais je n’ai pas accroché. J’ai alors découvert le DUT GLT en semestre décalé et décidé de me réorienter dès janvier. Avec que des avantages à la clé : on n’attend pas la rentrée suivante pour changer de voie, ou redoubler ; on intègre une petite promo d’une vingtaine d’étudiants qui viennent d’horizons différents ; et surtout on rattrape les

cours du 1er semestre entre janvier et fin juin, avant de partir en stage durant l’été. Autrement dit, on valide les mêmes unités d’enseignement que ceux qui sont rentrés en septembre, avant de les rejoindre pour une 2e année “normale”. OK, c’est intense avec des journées qui vont de 8h45 à 17h45… mais le temps passe vite. Au final, on a même abordé des sujets que les autres n’avaient pas vus ! Cette année, je suis assistante logistique en apprentissage à la Française des Mécaniques, filiale de PSA qui fabrique des moteurs. Et j’ai des perspectives pour poursuivre en licence pro afin de devenir responsable d’entrepôt ou supply chain. Le DUT 18 mois m’a offert une 2e chance et je sais que j’ai fait le bon choix ! » —

avec des emplois du temps plutôt chargés, tout comme les professeurs permanents qui sont chargés d’ac-cueillir cette classe à mi-parcours. « Là aussi, nous avons trouvé des compromis en jonglant avec les périodes de creux de la formation initiale. Une chose est sûre, la clé du succès tient également au fait que le corps enseignant est très mobilisé, d’autant qu’il s’agit d’accompagner des petits groupes. »

Une meilleure sélectionLors de la 1re rentrée du “DUT 18 mois”, ce sont 19 jeunes qui se sont lancés dans l’aventure, dont 13 sont passés en 2e année en rejoignant leurs camarades qui avaient commencé en septembre. « Pour favoriser ces “retrouvailles”, nous avions mis en place des cours communs, que nous avons abandonnés depuis car difficiles à gérer. De même, pour la rentrée de janvier dernier, nous nous sommes laissés plus de temps pour sélectionner nos candidats, via un entretien de 30 minutes pour sentir leurs motivations et leurs connaissances de la formation. Manquant de motivation, une partie de la première promotion n’aura en effet pas son diplôme cette année », regrette Corinna Wernitz.La seconde s’avère quant à elle plus prometteuse avec 12 étudiants toujours dans la course, sur les 17 inscrits au dé-part. « Il s’agit d’un groupe formidable, avec d’excellents résultats, preuve que nous commençons à trouver nos marques ». Point très positif, 6 d’entre eux vont poursuivre leur 2e année en apprentis-sage, renforçant ainsi les liens entre l’IUT et le tissu économique local. « Surtout ils permettent d’étoffer le groupe des étudiants de 2e année, dont les candidats sont un peu moins nombreux en formation initiale, en raison d’une concurrence de plus en plus rude ». Preuve que même en étant décalé, le DUT GLT permet de repartir du bon pied ! —

76 AMBITION IUT

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De la formation à l’emploi

L’IUT PÉPINIÈRE DE CRÉATEURS D’ENTREPRISE

Et pourquoi ne pas monter sa propre entreprise ? Beaucoup d’étudiants en font le rêve, les IUT les aident à le concrétiser. Ils peuvent désormais bénéficier

de nombreux dispositifs d’accompagnement, dont le statut d’étudiant entrepreneur.

CREA-IUT, STATUT D’ÉTUDIANT-ENTREPRENEUR

De la formation à l’emploi

D epuis plus de 30 ans, l’IUT de Quimper se met au service des futurs entrepreneurs. Il leur propose un accompagne-

ment de six mois avec une équipe d’étu-diants qui vont travailler autour de leur projet. Et tout le monde est gagnant : les étudiants bénéficient d’une expérience grandeur nature tandis que le créateur en herbe peut peaufiner son projet et mettre au point un business plan. « Ce dispositif, baptisé CREA-IUT a essaimé », souligne Hervé Le Goff, responsable du dispositif CREA et de la licence profes-sionnelle entrepreneuriat à l’IUT de Quimper et président national de CREA-IUT. « Il est désormais présent dans près de 80 établissements en France. »

CREA-IUT a essaimé« CREA-IUT concerne principalement les filières tertiaires comme Techniques de Commercialisation (TC) et Gestion des Entreprises et Administration (GEA). Mais l’objectif est de pouvoir le dupliquer auprès des DUT du secteur secondaire. Pendant six mois, les étudiants vont à la pêche aux consultants, prennent contact avec le tissu économique, qu’ils étudient en profondeur. Ils présentent régulièrement l’état d’avancement de leur travail à une assemblée d’experts afin d’étoffer et/ou vali-der le projet ». À Quimper, une quinzaine de porteurs de projet sont accompagnés chaque année. Les deux-tiers se lancent ensuite dans l’aventure de la création.

Étudiant et entrepreneurDans cette logique d’aide à la création d’entreprise, le ministère de l’Ensei-gnement supérieur et de la Recherche a créé le statut d’étudiant entrepreneur. « C’est une première mondiale, se réjouit Hervé Le Goff, elle offre la possibilité à des étudiants de suivre une formation d’une centaine d’heures pour accéder, en plus de son cursus universitaire, à un diplôme d’étudiant entrepreneur ». Cette formation est mise en œuvre par le réseau des PEPITE (Pôles Étudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat), souvent liés aux

LA GRANDE FAMILLE

« UNE BELLE AVENTURE HUMAINE »

Un grand cabinet d’avocats parraine chaque année une dizaine d’étudiants venus de trois IUT de Seine-Saint-Denis.

IUT. Ce nouveau statut peut aussi être proposé aux étudiants qui ont terminé leur cursus depuis moins de 3 ans. Cela leur permet de continuer à béné-ficier du statut (couverture sociale, transports, restauration…).

Autres avantages : l’étudiant entrepre-neur peut remplacer son stage de fin d’études par un travail sur son projet de création ou signer un contrat d’appui avec une structure type incubateur ou pépinière. Il est également accompa-gné par deux tuteurs, un enseignant et un professionnel de l’entreprise. —

«Nos confrères récompensent souvent les étudiants en fin de parcours, souligne Ségolène Dugué, directrice générale du cabinet d’avocats d’affaires Cohen Amir-Aslani.

Avec La Grande Famille, nous avons fait l’inverse. Nous nous sommes tournés vers les IUT de Bobigny, Saint-Denis et Villetaneuse pour proposer d’accom-pagner des jeunes dès le début de leur cursus ».Chaque année, les étudiants des filières Carrières Juridiques (CJ) ou GEA sont invités à faire acte de candidature par l’intermédiaire d’une vidéo de présentation. Cinq sont ensuite retenus par un jury composé de membres du cabinet et de partenaires de l’opération. Les lauréats bénéfi-cient alors d’une bourse de 3 000 euros, du parrainage d’un membre du cabinet et d’un stage rémunéré d’un mois au sein d’une entreprise partenaire. À l’issue des deux années, le plus méritant des cinq lauréats

se voit proposer un stage à l’étranger, l’intégralité des frais étant prise en charge par le cabinet. Chaque promotion bénéficie d’un parrain prestigieux. Après Jean-Louis Debré,

président du Conseil constitutionnel l’année dernière, c’est Nathalie Loiseau, directrice de l’ENA, qui parraine l’actuelle promotion. « Ils nous ont ouvert les portes de lieux tels que le Sénat, le Conseil constitutionnel ou encore l’ENA, poursuit Ségolène Dugué. La Grande Famille permet aux étudiants d’ouvrir le champ des possibles. Ils passent beaucoup de temps à échanger avec leur parrain au sein du cabinet. C’est très enrichissant pour eux, mais aussi pour nous. C’est une belle aventure humaine. Au départ, la plupart s’engagent pour terminer leur cursus sur deux ans. À la fin, ils

souhaitent tous poursuivre en Master, passer des concours… Leur ambition est décuplée ». —

Ségolène Dugué

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98 AMBITION IUT

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« LE DUT PERMET DE SE CRÉER UN RÉSEAU »« Les étudiants du DUT GACOM ont un profil différent de celui de nos élèves habituels, constate Marc Chalosse, directeur de l’école des musiques actuelles APEJS. Leur expérience de gestion de projets culturels leur donne une bonne connaissance de leur environnement socio-économique. Je pense par exemple au groupe fondé au sein du DUT et baptisé Goliath. Il commence à bien tourner. Ses membres ont une approche très professionnelle du métier. Ils savent ce qu’est un agent, une fiche de paie, ce qui n’est pas toujours le cas dans le monde de la culture ».Au même titre que le Conservatoire, l’APEJS est très impliquée dans le fonctionnement du DUT. Elle participe notamment à la sélection des étudiants et délivre des diplômes à la fin de leur cursus.« Parallèlement à leurs études, leur parcours débouche soit sur un Brevet d’études musicales (BEM-2e cycle), qu’ils peuvent passer chez nous, ou un Diplôme d’études musicales (DEM-3e cycle), délivré par le Conservatoire ». Élodie Robert a décroché son DEM, ainsi que son DUT en 2013. Cette jeune flûtiste originaire de Troyes avait opté pour l’IUT de Chambéry après son bac : « C’étaitle seul en France à proposer des horaires aménagés pour continuer à pratiquer mon instrument ».

À CHAMBÉRY, L’IUT CONNAÎT LA MUSIQUE

Depuis plus de 15 ans, l’IUT de Chambéry a mis en place un diplôme sur trois ans permettant aux musiciens, aux chanteurs et aux danseurs de continuer

à vivre leur passion tout en poursuivant leurs études.

De la formation à l’emploi

(APEJS), soit dans le studio d’enre-gistrement aménagé dans les locaux de l’IUT.« De nombreux étudiants qui avaient une pratique musicale intensive étaient souvent contraints de s’interrompre après le bac, constate François Pa-lumbo. Nous avons alors pris contact avec le conservatoire, départemental, à l’époque, ainsi qu’avec l’École des musiques actuelles (APEJS) pour mettre en place ce DUT. Les étudiants suivent des formations liées à la gestion de projets culturels, ou à la production d’une œuvre musicale. Ils échangent régulièrement avec des professionnels qui viennent à leur rencontre. Cette formule est unique en France ».Son succès a incité l’IUT à aller plus loin en créant, en 2007, une licence professionnelle Administration et gestion des entreprises culturelles.

L es sportifs ont bien la possibi-lité de suivre des cursus adaptés à leur pratique. Pourquoi les musiciens ne pourraient-ils pas

y avoir droit, eux-aussi ? C’est cette réflexion menée en 1999 par Claude Cavallero et François Pa-lumbo, alors respectivement chef du département et directeur des études GACO de l’IUT de Chambéry, qui a abouti à la création du DUT GA-COM (Gestion Administrative et Commerciale des Organisations – Musique). Chaque année, l’IUT ac-cueille environ 25 étudiants. Pendant trois ans, ceux-ci suivent des cours tous les matins et peuvent pratiquer chaque après-midi, soit à la Cité des arts de Chambéry, au Conservatoire à rayonnement régional (CRR) ou à l’École des musiques actuelles

De la formation à l’emploi

« C’ÉTAIT LE SEUL EN FRANCE À PROPOSER DES HORAIRES AMÉNAGÉSPOUR CONTINUER À PRATIQUER MON INSTRUMENT ». ÉLODIE ROBERT

1110 AMBITION IUT

Page 7: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

l’IUT partenaire de l’entreprise

L es premiers IUT ont été créés en 1966. « À l’époque, connecter l’université avec l’entreprise constituait un choc culturel ! »,

rappelle Guillaume Bordry, directeur de l’IUT Paris-Descartes et président de l’Assemblée des Directeurs d’IUT de 2013 à 2015. « Il s’agissait pourtant d’un enjeu de société : il fallait développer les formations du middle management et créer une relation directe avec le monde de l’entreprise. »50 ans plus tard, il apparaît que le mariage a été fructueux. Première-ment parce que les 150 000 étu-diants des 112 IUT de France font au moins un stage en entreprise et mènent, au cours de leur formation, des projets qui répondent à des commandes d’entreprises. « De la boulangerie d’à côté jusqu’à l’usine de mécanique ou la grande entreprise agroalimentaire, cela crée un lien fort entre l’IUT et son microcosme

économique. » Cet ADN se retrouve également dans l’enseignement, car de nombreux cours sont dispensés par des professionnels, mais aussi dans le pilotage : « Tous les conseils des instituts sont présidés par une person-nalité du monde de l’entreprise ».

Grandir ensembleÀ ces liens locaux s’ajoutent les partenariats mis en place par l’ADIUT et l’Union Nationale des Présidents d’IUT. « Des partenariats passés avec des organisations comme la CGPME ou les Chambres des Métiers et de l’Artisanat mettent en relation les IUT avec les acteurs économiques. Ils favorisent le développement de formations, en apprentissage ou pour les professionnels, qui répondent à un besoin régional. En Île de France par exemple, un tel partenariat a conduit à la création d’une formation sur la commercialisation à l’export ». Les IUT jouent à ce titre un rôle

important dans la formation tout au long de la vie. La démarche d’amélioration continue que portent les IUT se décline non seulement à travers la formation des salariés ou des personnes en reprise d’études mais aussi à travers la re-cherche, via le transfert de techno-logie et l’innovation que peuvent partager laboratoires de recherche et entreprises. L’IUT Paris-Descartes vient ainsi d’organiser une journée de travail collaboratif sur les objets connectés dans l’optique de créer une licence professionnelle dédiée à ce secteur d’avenir.

1966-2016

IUT ET ENTREPRISES : LES NOCES D’OR

D’UN MARIAGE RÉUSSIDepuis 50 ans, les IUT cultivent des liens étroits avec le monde

économique. Une richesse pour les étudiants comme les entreprises, qui se décline aussi bien localement qu’à l’échelle nationale,

avec des partenariats privilégiés.

1312 AMBITION IUT

Page 8: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

l’IUT partenaire de l’entreprise l’IUT partenaire de l’entreprise

POUR PÉRENNISER L’EXCELLENCE, UNE

FONDATION NATIONALE POUR LES IUT

En cinquante ans d’existence, les IUT se sont imposés comme un modèle à part dans le système universitaire français, en alliant savoirs théoriques et compétences

pratiques, en lien étroit avec les entreprises. Depuis le début de l’année 2016, ils bénéficient d’un outil sans précédent pour pérenniser leur excellence :

la Fondation Nationale IUT.

L e 14 janvier dernier était lancée, sous l’impulsion de l’Union Na-tionale des Présidents d’IUT, la Fondation Nationale IUT. Tout

un symbole, en cette année de 50e anniversaire de la création des IUT. L’objectif de cette fondation d’une envergure inédite (la première à opérer nationalement sur le champ de l’ensei-gnement supérieur) : « Donner de nou-veaux moyens pour promouvoir les IUT, qui restent de loin la meilleure forma-tion technologique de premier cycle », précise Jacques Singer, son président.Et c’est bien l’entrepreneur averti (expert-comptable, commissaire aux comptes) qui parle ici. En effet, les IUT jouissent

Patrick HetzelAllier permanence et changement pour rester proche des entreprises« On trouve ce qui constitue l’ADN des IUT dans leur appellation-même (Instituts Universitaires de Technologie) : la rencontre du savoir universitaire, théorique d’un côté et de la technologie, de l’opérationnel de l’autre. Ces formations correspondent aux besoins des entreprises, avec lesquelles elles ont des liens privilégiés, et favorisent une entrée réussie sur le marché du travail. À travers les actions de la Fondation, nous souhaitons que l’ADN des IUT se poursuive tout en se renouvelant. Allier permanence et changement pour rester proche de ce que recherchent les entreprises, c’est notre principal objectif. »

d’une image particulièrement positive dans les entreprises, en particulier locales qui, d’ailleurs, sont présentes à tous les niveaux dans les formations : à travers les stages, bien sûr, mais aussi dans les enseignements (professionnels inter-venants) ou encore dans les conseils d’administration.

Sous l’égide de la Fondation de France

De fait, « il n’est pas rare que d’anciens étudiants veuillent donner un coup de pouce à l’IUT qui les a formé, auquel ils restent souvent très attachés. Mais, jusqu’ici, il n’y avait pas d’outil adéquat ». Cet outil, il existe dorénavant avec la Fondation Nationale IUT, créée sous l’égide de la Fondation de France, ce qui permet aux donateurs de bénéficier d’exonérations fiscales conséquentes (66 % pour les particuliers et 60 % pour les entreprises), et exclut cette structure des dotations publiques, à l’inverse des autres fondations universitaires.

« Relancer la machine IUT »De l’argent, mais pour quoi faire ? « Pour relancer la machine IUT ! », s’enthousiasme Jacques Singer. « Les IUT ont jusqu’ici toujours su s’adapter à l’évolution des entreprises, en faisant évoluer leurs programmes en fonction des nouveaux besoins et des innovations technologiques. Il est important que cela continue, mais il faut des moyens. » Selon leurs désirs, les donateurs pour-ront donc, par le biais de la Fondation, verser une somme à l’IUT de leur choix pour des projets particuliers ou plus globaux, du financement d’ac-tions innovantes à l’étranger à la mise en place de bourses au mérite. « Le bon fonctionnement de l’ascenseur social, c’est aussi un des principaux soucis de la Fondation », conclue Jacques Singer. Car, « on l’oublie souvent, mais les IUT se caractérisent par une mixité sociale sans équivalent dans l’enseignement supérieur, près de 50 % des IUTiens étant boursiers ».

Édith CressonLa qualité de l’enseignement, la préoccupation du concret« Quand j’ai été élue maire de Châtellerault, il n’y avait aucun enseignement supérieur dans la ville. L’une de mes premières actions a été d’y créer un IUT, lié à celui de Poitiers. Depuis, même si je ne suis plus maire, je suis toujours invitée à son conseil d’administration. C’est dire si je suis attaché aux IUT ! Ce que j’apprécie dans ce modèle, c’est la qualité de l’enseignement donné, avec un réel suivi des étudiants, et la préoccupation d’aller vers le concret pour déboucher sur un emploi. J’aimerais que notre travail à la Fondation permette aux IUT d’accueillir, à terme, un nombre plus important d’étudiants, sans sacrifier à la qualité des formations, bien entendu, qui n’est plus à démontrer. »

UN COMITÉ EXÉCUTIF “V.I.P.”La Fondation Nationale IUT, présidée par Jacques Singer, est dirigée par un comité exécutif composé de 12 personnalités du monde socio-économique et politique. Parmi elles, l’ancien Premier ministre Édith Cresson et le député du Bas-Rhin, ancien directeur général de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, Patrick Hetzel, tous deux particulièrement attachés au modèle IUT.

« DONNER DE NOUVEAUX MOYENS POURPROMOUVOIR LES IUT, QUI RESTENT DE LOINLA MEILLEURE FORMATION TECHNOLOGIQUE DE PREMIER CYCLE »

14 AMBITION IUT 1515

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EN 2016, UNE OFFRE QUALIFIANTE INÉDITE À L’IUT

On les appelle “blocs de compétences”. En 30 jours, ils forment à un métier pour accéder facilement à un secteur qui recrute. Déployée en septembre 2016 à l’IUT, cette offre de formation qualifiante est une grande première. Les explications de

Moulay-Driss Benchiboun, vice-président de l’ADIUT (Assemblée des Directeurs d’IUT) en charge de la formation continue et de l’alternance.

l’IUT partenaire de l’entreprise

« L’objectif est simple : aller à l’es-sentiel pour répondre aux besoins en compétences des entreprises, et en qualification des salariés. Suite à la réforme de la formation pro-fessionnelle en 2014, nous avons identifié dans les programmes des

DUT(1) 120 blocs de compétences, qui ont été regroupés par spécialité. Par exemple, les blocs Comptabilité, Fiscalité et Gestion de la paie ont vu le jour pour la spécialité “Gestion des Entreprises et des Adminis-trations”. Chaque bloc est devenu une formation qualifiante à part entière pour un métier : comptable, gestionnaire de paie… »

En quoi consiste cette

première offre

qualifiante à l’IUT ?

« Souvent pour se qualifier, les demandeurs d’emploi et salariés doivent suivre des modules piochés ici et là dans un programme qui s’étale sur un semestre ou un an.

C’est loin d’être évident ! Avec cette offre, un mois suffit. D’autant que chaque bloc répond systématiquement à des compétences professionnelles et à un besoin de recru-tement identifié sur le territoire. De plus pour une même spécialité, il est possible de capitaliser plusieurs blocs en fonction de son rythme, de son potentiel et de ses moyens grâce à un système de crédits, et les utiliser dans le cadre d’une VAE(2). »

En quoi cette démarche

est-elle innovante ?

« Cette offre est un vrai progrès pour les demandeurs d’emploi, qui vont pouvoir se former et trouver un poste rapidement. Ça l’est aussi pour les salariés qui pourront affiner

leurs compétences, monter en qualification, accéder à une reconversion ou même à un diplôme. Avec cette offre, les étudiants en situation de décrochage à l’Université pourront acquérir des compétences professionnelles et le cas échéant, se réorienter facilement. Et bien sûr, les entre-prises trouveront les compétences dont elles ont besoin. »

À qui cette formation va-t-elle

bénéficier ?

(1) Programmes pédagogiques nationaux (PPN) co-construits avec des professionnels et publiés en 2013. (2) Validation des acquis par l’expérience.

L’IUT DE DEMAIN… L’ALSACE L’IMAGINE

AUJOURD’HUIQuel IUT pour demain ? C’est ce qu’ont tenté d’imaginer ensemble les participants aux Assises de la Professionnalisation, organisées par l’ARIUT Alsace*, le 26 avril dernier.

L e principe en a été inauguré l’an passé par l’IUT de Grenoble : des assises régionales réunissant les IUT et leurs partenaires privés et publics pour réfléchir sur des thématiques communes. « Une initiative que nous avons

souhaité relayer, cette année, en Alsace, autour d’une vision prospective sur le devenir de nos établissements et l’employabilité des cadres intermédiaires de niveau bac +2 et bac +3 que nous formons », explique Bernard Fabre, Président de l’ARIUT Alsace et directeur de l’IUT de Colmar. Le 26 avril, des invités reflétant la diversité de l’écosystème régional – élus régionaux et locaux, acteurs du monde socio-économique (DRH d’entreprises partenaires, représentants du MEDEF, de la CGPME, de Pôle Emploi…) – ont donc rejoint les représentants des IUT : chefs de départements, responsables de licences professionnelles, vice-présidents et présidents… Au programme, une table ronde et quatre ate-liers aux ambitieuses perspectives : les besoins et compétences des futurs cadres intermédiaires, le rôle des IUT dans les “autres” formations (apprentissage, formation continue, FTLV, VAE…), l’adaptation aux évolutions du marché du travail (dans les secteurs industriel et tertiaire), les secteurs émergeants et les métiers de demain.

Au final, ces échanges d’une grande densité sont appelés à faire écho bien au-delà des frontières alsaciennes. « À travers notre analyse locale, c’est bien une réflexion nationale que nous sou-haitons alimenter, notamment lors de l’assemblée générale en mai, confirme Bernard Fabre. Car l’employabilité reste un thème récurrent dans toutes les régions ! »

Moulay-Driss Benchiboun, vice-président de l’ADIUT (Assemblée des Directeurs d’IUT) en charge de la formation continue et de l’alternance.

« CHAQUE BLOC RÉPOND À UN BESOIN

DE RECRUTEMENT IDENTIFIÉ SUR LE TERRITOIRE »

l’IUT partenaire de l’entreprise

* L’Association Régionale des Instituts Universitaires de Technologie d’Alsace réunit les trois IUT de l’Université de Strasbourg (Haguenau, Schiltigheim, Illkirsh) et les deux IUT de l’Université de Haute-Alsace (Colmar, Mulhouse).

1716 AMBITION IUT

Page 10: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

ÉVOLUTION DES INSCRITS DEPUIS 1975

140 000

120 000

100 000

80 000

60 000

40 000

20 000

1975

1980

1985

1990

1995

2000

2005

2010

2014

1966 Chimie, Génie biologique, Génie civil, Génie mécanique et productique,Génie électrique et Informatique industrielle, Gestiondes entreprises

et des administrations, Informatique

1967 Génie thermique et énergie, Mesures physiques, Information Communication,Carrières sociales, Technique de commercialisation

1968 Génie chimique – Génie des procédés, Statistique et traitement informatique des données

1970 Hygiène, Sécurité, Environnement

1971 Carrières juridiques

1973 Gestion logistique et transport

1978 Génie industriel et maintenance

1986 Organisation et génie de la production

1992 Génie des télécommunications et réseaux,Science et génie des matériaux

1993 Services et réseaux de communication

1994 Gestion administrative et commerciale

1996 Métrologie contrôle qualité

2000 Génie du conditionnement et de l’emballage

2005 DUT Qualité, Logistique Industrielle et Organisation > fusion des spécialités“Organisation et génie de la production” et “Métrologie contrôle qualité”

2008 Création, à titre expérimental, du DUT 2A2M “Aide et Assistance pourle Monitoring et le Maintien à domicile” à l’IUT de Blagnac

2009 Nouvel intitulé :Statistique et Traitement Informatique des Données > Statistique et Informatique Décisionnelle

2013 Nouveaux intitulés :Génie Civil > Génie Civil - Construction Durable

Gestion Administrative et Commerciale > Gestion Administrative et Commerciale des Organisations Services et réseaux de communication > Métiers du multimédia et de l’internet

Génie du Conditionnement et de l’Emballage > Packaging, Emballage et Conditionnement

QUELQUES REPÈRES

2005une évolution majeure

Par arrêté du 3 août, les programmes sont fixés par le ministre chargé de

l’enseignement supérieur, après avis de la Commission Pédagogique Nationale concernée ; dans toutes les spécialités

de DUT, le PPP (Projet Personnel et Professionnel) est intégré dans le cursus

et le programme pédagogique est “semestrialisé”. Ainsi, le DUT entre dans

le cadre de la réforme LMD, la délivrance du diplôme donnant lieu à l’obtention de

120 crédits européens.

2008une pétition de l’ADIUT

contre la loi LRUFace à la loi LRU*, l’ADIUT lance une

pétition le 20 novembre contre la réforme portant sur l’allocation des moyens des IUT. Une journée de mobilisation est organisée

dans tous les IUT de France le 25 novembre, afin de protester contre les nouvelles

modalités d’attribution des moyens aux IUT. Ces moyens jusque-là alloués directement par l’État et fléchés vers les IUT, seraient en vertu de la loi LRU remis aux universités et

non affectés directement aux IUT,ce qui risquerait, selon l’ADIUT, d’engendrer de graves disparités entre les différents IUT,

et de provoquer l’asphyxie financièred’un bon nombre d’IUT.

*loi relative aux Libertés et Responsabilitésdes Universités

16 mai 2013grève des IUT contre la loi ESRFace à la loi ESR (loi sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche), l’ADIUT et l’UNPIUT lancent une grève des IUT le

16 mai 2013. L’ADIUT et l’UNPIUT font trois propositions d’amendement aux

parlementaires :

intégration du Contrat d’Objectifs et de Moyens des IUT aux contrats

des établissements pour “instituer un indispensable dialogue de gestion

entre chaque IUT et son université de rattachement”

-fixation de garanties sur le respect de l’autonomie budgétaire de chaque IUT

-refus des quotas fixant un pourcentage

minimum de bacheliers technologiques à accueillir ; les IUT veulent garder la main

sur leurs recrutements, en bonne intelligence avec les acteurs acamédiques.

EN 50 ANS, LA REMARQUABLE EXPANSION DU RÉSEAU DES IUTDepuis le 30 août 1966, quand paraît le décret entérinant la création

des premiers établissements, jusqu’à aujourd’hui, le réseau des IUT a largement grandi et s’est remarquablement diversifié.

LE RÉSEAUDES IUT

LE RÉSEAU DES IUT

Les originesOctobre 1965

4 départements expérimentaux sont créés à Rouen (chimie), Nancy (biologie

appliquée), Paris (électronique) et Toulouse (construction mécanique).

—7 janvier 1966

Parution au Journal Officiel du Décret N° 66-27 portant sur la création d’Instituts

Universitaires de Technologie.—

30 août 1966Le décret n°66-653 entérine les premières

créations d’IUT à Bordeaux, Grenoble, Lille, Montpellier, Nancy, Nantes (Angers),

Orléans, Paris (Orsay et Cachan), Poitiers, Reims, Rennes, Rouen et Toulouse.

—13 septembre 1966

Un arrêté fixe la liste des spécialités enseignées dans les IUT de Bordeaux, Grenoble, Lille, Montpellier, Nancy,

Nantes, Orléans, Paris, Poitiers, Reims, Rennes, Rouen et Toulouse.

Les créations d’IUT au fil des ans :spécialités créées par année

Des ouvertures continues,avec deux grandes périodes d’accélération

1966 > 1970 : 49 IUT sont créés, 15 des 24 spécialités sont créées,un tiers des départements sont ouverts

1971 > 1990 : évolution modérée

1991 > 1996 : sous l’impulsion du Plan Université 2000,5 nouvelles spécialités sont créées et un tiers des départements sont ouverts

pendant cette période

1997 > aujourd’hui : évolution modérée du fait que les IUT recouvrent la quasi-totalité du territoire français… et que les moyens humains et budgétaires

ne sont plus systématiquement attribués à la création d’un département

2000, l’arrivée de la licence professionnelle

La licence pro est créée par arrêté le 17 novembre 1999.Les premières promotions ont en place dès 2000-2001, les IUT se

positionnant d’emblée comme les opérateurs leaders de ces formations puisqu’à ce jour 60 % des LP sont opérées par les IUT. Les licences

professionnelles représentent aujourd’hui un cinquième des effectifs en IUT.

grandi et s’est remarquablement diversifié.

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OUVERTURES CUMULÉES D’IUT,DE SPÉCIALITÉS ET DE DÉPARTEMENTS (% PAR ANNÉE)

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

1966

1970

1974

1978

1982

1986

1991

1996

2001

2006

2013

............ IUT

............ Spécialités

............ Dépatements

Secondaire

Tertaire

Effectifs LP

50 465 48 182

68 21568 949

22 090

21 246

1918 AMBITION IUT

Page 11: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

Mont-de-Marsan

Bayonne

Carcassonne

Narbonne

Auch

Gap

SophiaAntipolis

CannesSt-Raphaël

Draguignan

La Ciotat

Aix- Marseille

SalonArles

Le Puy-en-Velay

Bourg-en-BresseMoulins

Issoudun

Vienne

Vichy

Niort

Cholet

Pontivy

Morlaix

Châtellerault

Auxerre

St-LôIfs

Vire

Lisieux Soissons

St-Quentin

CreilElbeuf

Châlons-en-Champagne Schitigheim

Forbach

IllkirchNancy Ch.Nancy Br.

IUT MOSELLE EST

Vesoul

LunévilleVandœuvre-lès-Nancy

St-Avold

Montbéliard

TulleBrive-la-Gaillarde

Égletons

Guéret

Aurillac

Castres

Blagnac

Cambrai

Dunkerque

Jussieu

Descartes

Bobigny

Rambouillet

Brétigny/Orge

Juvisy/Orge

St-Cloud

NanterreMantes-la-Jolie St-Denis

Argenteuil

Sarcelles

Marne-la-Vallée

Seine-et-Marne Sud

Vitry

Schoelcher

Cayenne

Sète

Charleville-Mézières

Boulogne/Mer

Maubeuge

MentonAgen

AMIENS

LILLE - ROUBAIX - TOURCOINGABC

LENS

CALAIS

TREMBLAY-EN-FR.

CHAMPS/MARNE

MEAUX

CRÉTEIL

ÉVRYLIEUSAINT-SÉNART FONTAINEBLEAU

VILLETANEUSE

PARIS

ORSAY

VÉLIZYSCEAUX

CACHAN

MONTREUILVILLE D’AVRAY

CERGY-PONTOISE

MANTES-EN-YVELINES

LAON

REIMS

BEAUVAISROUEN

LE HAVRELONGWY

THIONVILLE-YUTZ

Sarreguemines

NANCY

TROYES EPINALST-DIÉ

BESANÇONDIJON

CHALON/SAÔNE

LE CREUSOT

BELFORT

COLMAR

MULHOUSE

STRASBOURG

ORLÉANS

CHARTRES

ALENÇON

CHERBOURG

LANNION

LE MANS

BREST

TOURS

BOURGES

CAEN

LAVALRENNES

ST-MALO

QUIMPER

ST-NAZAIRE ANGERS

CHÂTEAUROUX

POITIERS

LIMOGES

MONTLUÇON

PÉRIGUEUX

FIGEAC

TARBES

TOULOUSE

PERPIGNAN

KOUROU

SAINT-PIERRE SAINT-CLAUDE

NIMES

VALENCE

DIGNE-LES-BAINS

NICE

CORTE

TOULON

AVIGNON

GRENOBLE12

CHAMBÉRY

CLERMONT-FERRAND

ST-ÉTIENNE

LYON1

LYON3BRON

ROANNEANNECY

LA ROCHE/YON

LA ROCHELLE

BORDEAUX Montaigne

ANGLET

PAU

RODEZ

BÉZIERS

BÉTHUNE

HAGUENAU

BLOIS

MONTPELLIER

ÉVREUX

METZ

ST-OMER

ANGOULÊME

LORIENT

VALENCIENNES

BORDEAUX Bastide

VANNES

BORDEAUX Gradignan

NOUMÉA

NANTES

ST-BRIEUC

RÉUNION MARTINIQUE GUYANE GUADELOUPE NELLE CALÉDONIE

UN RÉSEAU NATIONAL AU SERVICE D’UN ENSEIGNEMENT TECHNOLOGIQUE SUPÉRIEUR

LE RÉSEAU DES IUT

ADMINISTRATION, GESTION, COMMERCE

Carrières JuridiquesGestion Administrative etCommerciale des OrganisationsGestion des Entrepriseset des AdministrationsGestion Logistique et TransportTechniques de CommercialisationStatistique et InformatiqueDécisionnelle

MÉTIERS DE LA RELATION ET DE LA COMMUNICATION

Carrières socialesInformation CommunicationMétiers du Multimédia et de l’Internet

ÉLECTRICITÉ, AUTOMATIQUE, INFORMATIQUE

Génie Électrique et InformatiqueIndustrielleInformatiqueRéseaux et Télécommunications

SCIENCES INDUSTRIELLES,MATÉRIAUX, CONTRÔLE

Génie Industriel et MaintenanceGénie Mécanique et ProductiqueMesures PhysiquesPackaging, Emballageet ConditionnementQualité, Logistique Industrielleet OrganisationScience et Génie des Matériaux

CHIMIE, BIOLOGIEChimieGénie BiologiqueGénie Chimie, Génie des Procédés

TRAVAUX PUBLICS, ÉNERGIE, SÉCURITÉ

Génie Civil, Construction DurableGénie Thermique et ÉnergieHygiène, Sécurité, Environnement

2120 AMBITION IUT

Page 12: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

IUT ET ENTREPRISE

LE PACTE GAGNANTChaque année, les IUT forment environ 55 000 étudiants, futurs professionnels

plébiscités par les recruteurs. Reconnu par les dirigeants et les directeurs RH, le succès de l’IUT ne trouve pas sa raison ailleurs que dans ses fondamentaux.

En France, 112 Instituts Universitaire de Technologies forment les professionnels de demain. Une mission que 79 % des directeurs RH d’entreprises estiment adaptée aux besoins des entreprises… quand 96 % des dirigeants estiment que la formation IUT est une bonne formation. Pour quelles raisons ? La première réponse est manifeste-ment identitaire.

Un éventail multicartes« La souplesse de cursus est forte à l’IUT, avec 24 spécialités possibles dans tous les secteurs du secondaire au tertiaire », indique Brice Vincent, directeur adjoint de l’IUT Nancy-Brabois. « Le Diplôme Universitaire de Technologie et la Licence professionnelle y sont délivrés en formation initiale, ou continue. L’IUT s’ouvre aussi sur l’entreprise avec la for-mation par alternance, en contrat de professionnalisation ou en contrat d’apprentissage ». Un panel multicartes complété par des actions très concrètes au profit de l’aide au recru-tement ou à l’innovation : « Diffusion d’offres d’emploi, organisation de forums… L’IUT propose également aux entreprises des prestations sur mesure, comme l’étude d’une problématique industrielle par des étudiants, pour permettre aux professionnels de détecter leurs futurs talents. »

Un taux d’insertion recordC’est là un particularisme très recherché : « L’IUT ne dé-livre que des diplômes professionnalisants. De fait, il a une relation très forte avec le tissu socio-économique, poursuit Brice Vincent. Celle-ci se concrétise notamment par un stage d’études obligatoire de 10 à 16 semaines, ou par l’alternance. Ainsi la politique volontariste engagée par l’IUT Nancy-Brabois - en collaboration avec le CFA de l’Université de Lorraine - a permis d’augmenter le nombre d’apprentis de 36 % en quatre ans. Cette imprégnation permet un taux d’insertion professionnelle de 90 %, six mois après l’obtention du diplôme ! » Le “moteur de réussite” IUT sait conjuguer formation de terrain et flexibilité d’embauche : « L’IUT accueille plusieurs promotions d’étudiants en simultané, ce qui n’est pas le cas par exemple d’une école d’ingénieurs. Avec huit promotions à Nancy-Brabois, nous couvrons l’en-semble du spectre du secteur industriel. »

La stratégie de la réussitePlus que le fonctionnement, c’est la stratégie même de l’IUT qui repose sur le pacte entrepreneurial. L’illustration la plus simple est sans doute la taxe d’apprentissage, qui permet à l’entreprise d’investir directement pour des formations d’avenir. Mais l’entreprise peut aussi agir au cœur même de la formation : « Nos programmes de DUT sont co-construits avec des entreprises et 20 % de leurs contenus sont adaptés au tissu socio-économique local. Autres exemples, nos licences professionnelles sont dotées de “parrains” économiques locaux, nos équipes d’enseignants constituées de 30 % d’intervenants extérieurs et idem pour nos conseils d’institut (voir ci-contre)… Tout cela nous permet d’être en phase avec les technologies de demain et avec les futurs besoins en compétences. » Ces collaborations sont autant d’occasions d’affiner une stratégie gagnante : « L’IUT offre cette chance d’évaluer la cohérence entre la vision de l’entreprise avec celle de ses futurs acteurs. Pour nous, c’est un vrai coup d’avance au profit de l’insertion professionnelle. Et pour l’entreprise, c’est un vrai coup à jouer pour son avenir. »

L’ancrage territorial de l’IUT

ENTREPRISE ET IUT

« DEUX MAILLONS INDISPENSABLES L’UN À L’AUTRE »

Créateur de la société Noremat (260 salariés) à Ludres (54), Jacques Bachmann est aussi président de deux associations : Dynapôle, qui dynamise un territoire industriel

de 7 000 collaborateurs, et Alexis, qui accompagne de jeunes créateurs d’entreprises. Membre du conseil d’institut de l’IUT Nancy-Brabois depuis 2012, il témoigne.

« L’IUT POUSSE À INNOVER,

ET RASSURE LES PROFESSIONNELS

SUR L’AVENIR DE LEURS

ENTREPRISES »

« Entrer au conseil d’institut de l’IUT de Nancy-Brabois était pour moi une marque de confiance, et un moyen de témoigner ma reconnaissance à ce qu’il apporte aux profes-sionnels. Par exemple sur les 260 collabora-teurs de Noremat, 10 % sont titulaires d’un DUT. En tant que membre du conseil et représentant économique, j’entretiens le climat de confiance entre les acteurs de l’IUT et les membres de son réseau. J’ouvre des portes ! Je mets aussi en adéquation les orientations des formations avec les attentes du terrain, avec mon expérience et mes valeurs. Ce “co-cooning” me permet de montrer que formation

Sondages Ifop menés en 2003 et 2007

et entreprise sont deux maillons indispensables l’un à l’autre. J’étais moi-même loin d’ima-giner le potentiel de l’IUT en termes de capa-cités techniques ! Maintenant, je fais la pro-motion de l’IUT auprès des institutionnels, des dirigeants et des décisionnaires pour leur expliquer ce qui s’y passe. Des complicités se créent entre nos collaborateurs, les enseignants et les étudiants. Lors de la “Journée de l’en-trepreneuriat” à l’IUT, je vois des profession-nels bluffés par les scénarios que des étudiants peuvent produire en quelques heures. L’IUT pousse à innover. Et il rassure aussi les profes-sionnels sur l’avenir de leurs entreprises. »

LE RÉSEAU DES IUT

Le ré

seau

de l’IUT

Bran

ches

pro

fessio

nnelle

s

Fédérations professionnelles

Collectivités

Lycée

s …

Rectorats

Entreprises (majors et P M

E)

Groupements d’entreprises

Synd

ica

ts professionnels et patronaux

LE CONSEILD’INSTITUT DE L’IUT

1/3personnalitésextérieures

(représentants et décideursde collectivités, du milieu

socio-économique etde l’entreprise)

1/3personnel élu

de l’IUT(enseignants,

enseignants-chercheurs,personnels administratifs

et techniques)

1/3d’étudiants

élus parmileurs pairs

L’IUT

30 %d’intervenants

extérieursparmi les

enseignants

2322 AMBITION IUT

Page 13: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

International

L’IUT : 16 ANS D’AVANCÉES À TRAVERS

LE MONDEPrès de 2 000 étudiants de 40 pays sont accueillis chaque année par le réseau des IUT français, avec un taux de réussite de plus de

85 %. À l’origine de ce succès, une énergie déployée depuis 15 ans pour diffuser les fondamentaux des formations

technologiques des IUT à l’international. Bilan par étapes.

(1) Assemblée des Directeurs d’IUT(2) European Associations of Institutions in Higher Education

1990Premiers liens avec les pays émergents

Le Mexique, la Tunisie ou le Maroc sont en plein développement. Ils voient en l’IUT une formation effi-cace pour répondre à leurs besoins en personnels formés. Ce sont les prémices de l’ingénierie pédagogique “made in IUT”, avec la co-construc-tion de quelques programmes sur mesure. Les partenariats se créent entre IUT et établissements ou uni-versités autochtones, sous forme de mobilité de stages ou d’enseignants.

1995Une ingénierie IUT

qui "s’exporte"Le savoir-faire de l’IUT se structure et se répand à l’international. Au Mexique, des “Universidades Técno-logicas” voient le jour sur le modèle des IUT français. C’est le programme “Mexprotec”, qui sera plus tard étoffé d’une licence professionnelle. D’autres “cousins” de l’IUT émer-gent, comme les Écoles supérieures de technologie au Maroc, ou les

Instituts supérieurs d’études tech-nologiques en Tunisie.

2003Un accueil coordonné

des étudiants étrangers La pression des jeunes Chinois désirant se former en France va crescendo. 6 000 étudiants étrangers arrivent déjà individuellement en IUT, la plupart issus de Chine et de Thaïlande. Pour donner à ces jeunes les conditions de la réussite et réduire les coûts souvent pris en charge par les familles, l’ADIUT(1) crée le premier recrutement coor-donné, avec un accueil et un suivi spécifique.

2005Des centres de formation

pour les non-francophones Au fur et à mesure que le recrute-ment d’étudiants s’affine et prend de l’ampleur au Gabon, au Viet-nam, au Venezuela… l’ADIUT structure l’accueil des jeunes non francophones en créant, dans trois

IUT, des centres de diplômes uni-versitaires. De taille modeste pour éviter l’effet “ghettoïsant”, ces centres préparent en un an les étu-diants à la formation linguistique et à leur entrée en IUT. Au-jourd’hui au nombre de huit, ces centres accueillent près de 300 étudiants chaque année.

2007Un réseau européen

et une ingénierie dédiée aux majors

L’ADIUT rejoint “Eurashe(2)”, réseau européen regroupant les universités et instituts de formation techno-logique de 40 pays. Présidé par Stéphane Lauwick, vice-président de l’ADIUT, “Eurashe” participe à la création de l’espace européen de l’enseignement supérieur (accords de Bologne). En parallèle, l’ADIUT crée des programmes spécifiques aux grandes entreprises présentes à l’international (Total, EDF, Yé-men LPG, Schlumberger…) pour former leurs cadres intermédiaires partout sur la planète.

2016Une multitude de projets à suivre…

L’ADIUT est particulièrement active sur le continent africain : au Maroc, un programme d’accueil coordonné touchera 300 étudiants à la rentrée 2016 ; quatre IUT viennent d’ouvrir en Algérie. À la demande du gouvernement béninois, elle s’est engagée sur trois volets d’interventions : l’ingénierie pédagogique, le recrutement coordonné ainsi que la mise à disposition des ressources d’IUT en ligne. Enfin à Cuba, des pourparlers sont en cours pour la création du diplôme universitaire de technologie cubain.

24 AMBITION IUT

Page 14: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

International International

IUTenLigne, UNE BIBLIOTHÈQUE VIRTUELLE

EN PLEIN ESSOR Avec un catalogue de plus de 1 400 ressources pédagogiques, IUTenLigne est l’une des principales plateformes numériques de l’enseignement supérieur technologique

à distance. Une technologie de haut niveau, loin d’être ignorée à l’étranger.

C ours, travaux dirigés, quiz formatifs… Pour se former tout au long de la vie, le ré-seau des IUT a mis au point

un catalogue de ressources pédago-giques accessibles à tous, couvrant tout le spectre de la formation, initiale ou continue. Les enseignants inscrits sur le site IUTenLigne peuvent même y créer des “cartables virtuels”, dont le contenu est personnalisé et adapté à un groupe d’apprenants. Cette tech-nologie de haut niveau accompagne la mobilité des étudiants tous azimuts : depuis la fourniture de “cartables” d’apprentissage du français jusqu’à la mise à disposition de la totalité des ressources du site, IUTenLigne est présent dans les pays francophones des cinq continents.

Des chaînons clés dans les stratégies

d’internationalisationAujourd’hui responsable de la gestion de production et de la communication dans une filiale du groupe Safran à Mexico, Mario Cruz a su tirer le meilleur de sa Licence professionnelle en Produc-tion Industrielle, obtenue en 2014 à l’IUT Hubert Curien d’Épinal : « Cette Licence m’a ouvert les portes du monde de l’aéronautique. J’ai pu effectuer 3 mois de stage au sein du groupe Safran, aux côtés d’experts de la réparation des moteurs d’avions commerciaux, tout en perfection-nant mon français : cela m’a permis d’être embauché par une filiale du groupe à mon retour au Mexique, tout comme plusieurs de mes camarades, embauchés dans d’autres filiales du groupe à Querétaro. » En effet, pour de nombreuses entreprises aéronautiques, touristiques ou commer-ciales françaises possédant des filiales au Mexique, des jeunes professionnels mexicains formés en France peuvent représenter des chainons clés dans le cadre de transferts de compétences ou de technologies à l’international.

Un déficit de reconnaissance paradoxal

Pour accroître et approfondir cette dyna-mique, les responsables du programme prévoient d’ouvrir l’accès à des Licences professionnelles en alternance pour les

étudiants mexicains, notamment au sein d’entreprises membres du réseau de la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-mexicaine, tout en capitalisant sur 15 années de collaboration pédago-gique entre les IUT et les Universidades Tecnológicas pour résoudre un para-doxe pédagogique : Mario et ses cama-rades forment en effet une exception statistique parmi les 200 étudiants de leur promotion. À leur retour, la qualité

de leurs savoir-faire techniques leur ouvre les portes des formations d’ingé-nieurs. Mais peu de diplômes mexicains équivalents existent pour garantir aux étudiants une insertion professionnelle immédiate. Quelques Licences Profes-sionnelles ont pu y être créées avec l’aide de l’ADIUT, mais de nouveaux schémas pédagogiques restent à inventer, en France et au Mexique, pour faire face à ce paradoxe. —

Un développement de ressources en AfriqueChaque jour, le périmètre d’accès à ces ressources pédagogiques numériques gagne du terrain. « En francophonie, IUTenLigne déploie tout un réseau de ressources nommé Cocorel*, à destination des étudiants et enseignants des universités partenaires », décrit Pierre-François Descheerder, directeur d’IUTenLigne. « Ce catalogue commence déjà à être complété par nos partenaires africains et d’autres universités numériques thématiques. Nous leur offrons ainsi la possibilité d’avoir une visibilité inter-continentale pour leur propre production de ressources ». La diffusion d’IUTenLigne permet en outre de répondre à de nouvelles attentes : « Le ministère ivoirien de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique nous a sollicités pour expertiser la création de l’Université Virtuelle de Côte d’Ivoire. » Un projet destiné à tous les étudiants ivoiriens, basé essentiellement sur les ressources d’IUTenLigne. —

MEXPROTEC • Un programme coordonné par l’Assemblée des Directeurs d’IUT (ADIUT) en

France et la Coordination Générale des Universités Technologiques et Polytechniques (CGUTyP) au Mexique

• 200 étudiants sélectionnés chaque année parmi 2 000 postulants• Plus de 60 IUT français “hôtes” en 2016-2017• Plus de 150 Licences Professionnelles en 2016-2017 : chimie-biologie, commerce,

électronique, informatique, logistique, mécanique, tourisme, logistique et gestion.* Cocorel pour “co-construction de ressources éducatives libres”.

RÉUSSITES ET PERSPECTIVESChaque année depuis 2001, 200 étudiants mexicains intègrent des Licences

professionnelles en IUT dans le cadre du programme Mexprotec. Projets tutorés, intervenants professionnels, stages en entreprises : ce dispositif très prisé leur permet d’acquérir des savoir-faire techniques et des expériences professionnelles difficilement

accessibles au Mexique. Pour autant, faute d’équivalences suffisantes au sein du système universitaire mexicain, ce programme professionnalisant sert aussi

de tremplin vers des formations d’ingénieur : un paradoxe en cours de résolution.

15 ANS DE PROGRAMME MEXPROTEC

26 AMBITION IUT 27

Page 15: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

International International

EURASHE : L’ENSEIGNEMENT TECHNOLOGIQUE

SUPÉRIEUR COMME MODÈLE INTERNATIONAL

Valoriser les formations technologiques supérieures, plus que jamais plébiscitées par les entreprises, à l’échelle internationale, telle est la mission d’EURASHE, fédération

européenne présidée par un directeur d’IUT, Stéphane Lauwick.

C réée en 1990 et basée à Bruxelles, l’Association Européenne des Institu-tions d’Enseignement Supérieur (EURASHE) regroupe 1 200 instituts

d’enseignement technologique dans une qua-rantaine de pays d’Europe et au-delà. Depuis 2015, le directeur de l’IUT du Havre Stéphane Lauwick assure la présidence de cette fédération, qui valorise les formations de techniciens et cadres intermédiaires dans le monde par des acti-vités de lobbying, la mise en place de procédures qualité ou encore l’organisation de séminaires.« Si j’ai été nommé à cette fonction, c’est avant tout parce que les méthodes pédagogiques des IUT, asso-ciant professionnalisation et enseignement théo-rique de haut niveau, sont reconnues à l’échelle internationale. Nous sommes depuis longtemps considérés comme étant à la pointe de l’enseigne-ment technologique supérieur », précise Stéphane Lauwick. Or, dans un monde en perpétuelle mutation, les entreprises sont plus que jamais à la recherche de techniciens de haute qualification.

« Une formidable caisse de résonance pour les IUT »

« Tout le monde conçoit bien ce qu’est une université traditionnelle, axée sur la recherche, mais nos sociétés modernes ont aussi besoin d’autre chose : de gens de grande formation dans des matières appliquées comme le génie électrique, la mécanique, la comp-tabilité, etc. ». C’est cette vision d’une formation

d’excellence adaptée aux besoins des entreprises que défend au jour le jour EURASHE, et qui s’avère également être une « formidable caisse de résonance pour le travail des IUT à l’international ». « L’internationalisation des formations est un enjeu décisif aujourd’hui, précise Stéphane Lauwick. Pour progresser, il faut faire tomber les barrières. L’idéal, à terme, serait que chaque étudiant puisse bénéficier d’expériences à l’étranger ». Et de conclure, non sans une certaine ironie : « Pendant longtemps, l’internationalisation de l’enseignement supérieur en France se limitait aux institutions de prestige comme Sciences Po, la Sorbonne ou Poly-technique. Les choses changent dorénavant, même si, dans les IUT, nous sommes des gens humbles… Sans faire de la physique quantique, nous faisons avancer les technologies ! » —

QUAND LE “MODÈLE IUT” INSPIRE L’ALGÉRIE

Initier un réseau de formations technologiques dans un pays où l’enseignement supérieur est quasi-exclusivement théorique, c’est la mission à laquelle

l’ADIUT (Assemblée des Directeurs d’IUT) a pris part pendant deux ans et demi.

À l’origine de l’initiative, ce constat rappelé par Roland Pelurson, responsable du programme Algérie au sein

de l’ADIUT : « L’enseignement supérieur algérien est très théorique. Il n’apporte pas toujours les compétences requises pour entrer sur le marché du travail ». Pour changer les choses, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique algérien décidait, en 2013, de s’appuyer sur l’expertise du réseau des IUT pour créer ses propres Instituts de technologie.

Grâce à ce programme, l’Algérie comptera, à la rentrée 2016, sept Instituts de technologie ouvrant sur des licences professionnelles avec

différentes spécialités, de la gestion administrative à l’hygiène, la sécurité et l’environnement. Un challenge que l’ADIUT a pu relever grâce à « la coopération intelligente et fluide entre les ministères français et algérien et les différents porteurs de projet, tant du côté algérien que du côté français».

Au-delà des process qualitéCette coopération a par exemple pris la forme de “rencontres-bocal” : « Pendant plusieurs jours, des enseignants-chercheurs des IUT se sont entretenus avec des uni-versitaires et des responsables d’entreprises algériens pour élaborer les programmes et définir les équipements nécessaires aux futurs instituts». Une mission qui consti-tue évidemment une reconnaissance

du savoir-faire des IUT mais qui, tient à le préciser Roland Pelurson, n’en est « pas pour autant une livraison clé en main ».

Les formations dans les Instituts de technologie, riches en stages et travaux pratiques, sont à terme susceptibles d’évoluer selon les besoins des entre-prises algériennes. En attendant la pre-mière promotion de diplômés, Roland Pelurson se félicite déjà de la relation de confiance qui s’est instaurée des deux côtés de la Méditerranée pendant la phase de mise en place : « L’inter- relation personnelle, le côté humain, ne fait pas partie des process qualité… mais il est essentiel à la réussite d’un tel projet ».

2928 AMBITION IUT

Page 16: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

International International

PROGRAMME ADIUT MAROC : LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS AVANT TOUT

Le Programme ADIUT Maroc, c’est 500 étudiants marocains dûment sélectionnés et intégrés aux IUT à la rentrée 2016. Une opportunité créée par la mise

en place d’une méthode de recrutement innovante, rationalisée et centralisée, qui pourrait bien faire des petits…

L’ouverture des IUT vers l’étran-ger est, depuis de nombreuses années déjà, une préoccupa-tion majeure de l’Assemblée

des Directeurs d’IUT (ADIUT). Des programmes d’accueil d’étudiants ont ainsi été mis en place à des échelles variables avec la Chine, le Mexique, le Pérou, le Gabon…

Améliorer les taux de réussite

Une nouvelle étape est franchie à la rentrée 2016 avec le Programme ADIUT Maroc. « 500 étudiants maro-cains sont attendus, qui seront répartis dans les IUT en fonction des filières désirées », précise Jean-Marie Hornut, chargé de mission à l’ADIUT pour ce programme. Le Maroc, ce professeur de l’IUT Nancy-Brabois de l’Univer-sité de Lorraine le connaît bien. Il a, quatre ans durant, été Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle (COCAC) adjoint et, à ce titre, a eu la tutelle de l’espace Campus France de Rabat.

Bien assez pour comprendre la néces-sité d’une rationalisation du système de recrutement des étudiants maro-cains : « Les étudiants étrangers les plus

nombreux dans l’enseignement supérieur français sont les Marocains (32 000), devant les Chinois. Or, leur taux de réussite en IUT n’était, jusqu’ici, pas satisfaisant : autour de 43 % alors que dans les programmes internationaux élaborés par l’ADIUT, nous sommes autour de 90 % ».

Portail internet, et objectif qualité

De ce constat est née l’idée d’un programme novateur, centralisé par l’ADIUT. « Avant, les étudiants maro-cains postulaient directement dans l’IUT de leur choix. Avec le nouveau programme, le dispositif de recrutement est centralisé. Ils s’inscrivent sur le portail unique du Programme “ADIUT Maroc” de l’application “Études en France”, en passant par le site de Campus France Maroc, et effectuent leurs vœux de filières et d’IUT ».

Une simple évolution de la procédure d’inscription ? Pas seulement : « Un premier entretien est ensuite mené au Maroc par les équipes de Campus France, sur lequel l’ADIUT se base dans un second temps pour auditionner les étudiants ayant le niveau requis. Des 2 300 candi-datures reçues cette année, seulement

500 seront retenues. Notre objectif n’est pas de faire de la quantité, mais de la qualité, pour améliorer les taux de réussite ».

L’IUT, un modèle outre-Méditerranée

Cette qualité, elle est reconnue depuis bien longtemps de l’autre côté de la Méditerranée. À tel point que, dans les années 90, le réseau IUT a assisté le Maroc dans la construction de ses Écoles supérieures de technologie (EST). À l’image de cette initiative relevant de l’ingénierie pédagogique, « le Programme ADIUT Maroc parti-cipe au rayonnement de l’excellence fran-çaise en matière d’enseignement techno-logique supérieur. De plus, le Maroc est actuellement en plein développement économique. Il est donc très demandeur de cadres intermédiaires techniques, que nous pouvons en partie former ».

Au-delà du rayonnement du savoir-faire français, le Programme “ADIUT Maroc” a bien comme ambition d’assister un pays ami dans son développement. Des programmes analogues pourraient d’ailleurs naître de cette expérience pour des pays à flux importants, comme le Sénégal et d’autres encore…

30 AMBITION IUT 31

Page 17: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

Recherche, transfert de technologie

RECHERCHE EN IUT : UN DUO

GAGNANTLa recherche, en Sciences et Technologies

Industrielles (STI) comme en Sciences Humaines et Sociales (SHS), est ancrée dans l’ADN des

IUT depuis 50 ans. Elle a d’ailleurs été célébrée lors du Congrès National de la Recherche en IUT (CNRIUT) qui se tenait début juin

à Nantes, dans le cadre des manifestations du cinquantenaire.

es enseignants-chercheurs composent environ un tiers des personnels en IUT, qu’ils effectuent leurs travaux de recherche au sein de laboratoires relevant de leur établissement ou dans un laboratoire hébergé par d’autres composantes de l’Université ou encore dans les grands organismes nationaux de recherche. Les enseignants-cher-

cheurs font partager leur activité de recherche aux étudiants à travers les projets tutorés, les expérimentations de TP menées en laboratoires ou les stages de fin de cursus. Parallèlement, ils contribuent fortement au transfert de technologie grâce aux partenariats qu’ils développent localement et participent à la valorisation de la recherche dans les territoires.De toute évidence, la recherche participe pleinement à la voie de réussite que sont les IUT depuis 50 ans. Les enseignants-chercheurs sont le trait d’union entre le I et le T de nos IUT : ils incarnent la dimension universitaire de nos formations tout en favorisant une approche technologique des sciences aussi bien des domaines secondaires que tertiaires. Les enseignants-chercheurs des IUT effectuent leur recherche soit dans un laboratoire relevant de leur IUT (CNRS, etc.).

L

32 AMBITION IUT 3332 AMBITION IUT

Page 18: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

Recherche, transfert de technologie

LES IUT, INCUBATEURS

DE RECHERCHES APPLIQUÉES

Le parcours de Gérald Thouand, professeur des universités en microbiologie, en poste à l’IUT de La Roche-sur-Yon, prouve que les IUT peuvent représenter un creuset idéal pour les

recherches appliquées. En phase avec les attentes d’acteurs économiques locaux et nationaux,

ses travaux ont trouvé leurs débouchés et contribuent au rayonnement pédagogique de la formation.

D ès son arrivée à l’IUT de la Roche-sur-Yon (Vendée) en 1995, Gérald Thouand commence à construire sa

thématique de recherche avec Marie José Durand, Maître de conférences, en vue d’y établir un laboratoire : titu-laire d’un doctorat en microbiologie, il axe son travail sur la détection et la mesure par biocapteurs des pollutions chimiques et biologiques.

Transferts de compétences, collaborations industrielles

Rapidement, ses travaux et sa volonté de transferts de compétences et de technologies sur le marché lui valent le soutien de la ville et du ministère de la Recherche : le laboratoire voit le jour en 1999 et emploie aujourd’hui 15

personnes, dont 6 permanents, tous intégrés dans l’Unité Mixte de Re-cherche Génie des Procédés - Environ-nement et Agroalimentaire du CNRS (UMR CNRS 6144 GEPEA). En une quinzaine d’années, Gérald Thouand et son équipe ont participé à la forma-tion de 10 thésards, déposé 3 brevets, multiplié les publications scientifiques internationales et les collaborations industrielles : « Notre technologie et nos travaux de recherche permettent par exemple à L’Oréal de vérifier la biodégra-dabilité de certaines de ses molécules, au groupe Suez de mesurer les taux de matière organique en sortie de centrales d’épura-tion, ou à une société comme Eurofins, leader français des bioanalyses, d’obtenir de nouveaux marchés. Nos recherches trouvent des applications complémentaires

en matière d’environnement et d’industrie agroalimentaire. » Et apportent une vraie valeur ajoutée à l’IUT.

Un environnement favorable à la recherche

Si les IUT offrent aux enseignants-chercheurs une relative souplesse dans les emplois du temps par rapport aux Facultés, leur ancrage dans un écosys-tème professionnel facilite également les transferts de technologies et de savoir-faire : Gérald Thouand a ainsi pu créer la société Biolumine en par-tenariat avec des acteurs locaux de l’agroalimentaire intéressés par les applications concrètes de ses travaux. Et son laboratoire, désormais en com-

mun avec la société d’électronique Tronico, envisage la mise sur le marché de nouveaux concepts de biocapteurs grâce au soutien de l’Agence Nationale de la Recherche. Une démarche, en phase avec l’ADN des IUT, qui cor-respond aux attentes des étudiants. « Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer qu’un IUT décentralisé comme le nôtre ne développe pas des recherches propres », estime Gérald Thouand, citant égale-ment les travaux de recherche appliquées au secteur agroalimentaire développés au sein des IUT de Périgueux, Béziers ou Pontivy. « Cela contribue au rayon-nement de nos formations et apporte une vraie valeur-ajoutée à notre enseigne-ment par rapport à d’autres structures ! »

34 AMBITION IUT 35

Page 19: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

Recherche, transfert de technologie Recherche, transfert de technologie

L’équipe VIH du laboratoire de Dynamique des Interactions Hôte-Pathogènes (DHPI- Université de Strasbourg) étudie les interactions entre le virus VIH-1 et l’homme. Son directeur, Olivier Rohr,

partage son temps entre ses recherches et l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim où il est enseignant-chercheur. « Aujourd’hui, les trithérapies permettent de contrôler la charge virale chez les malades, explique-t-il. Mais les traitements doivent être pris à vie, sous peine de réactiver le virus. Certaines cellules se comportent comme des réservoirs viraux et abritent le VIH à l’état latent. C’est ce qui empêche les patients de guérir. En cas d’arrêt des trithérapies, le virus se réactive. Nous cherchons à comprendre pourquoi le virus est inactif dans quelques cellules alors qu’il est actif dans la plupart des autres ».Le laboratoire DHPI fait partie d’un consortium réunissant des chercheurs belges, irlandais, italiens et canadiens. Il vient d’obtenir un financement européen de 5 ans pour approfondir les recherches sur ce sujet. « Notre partie du travail est très académique, analyse Olivier Rohr. Elle consiste à fournir des cibles thérapeutiques et se situe en amont par rapport à celle de nos partenaires ».

Des travaux reconnus, bénéficiant aux étudiants

Les recherches d’Olivier Rohr bénéficient directement aux étudiants du département Génie Biologique de l’IUT Louis Pasteur. « Nous avons mis en place une stratégie de “clusterisa-tion” des enseignants-chercheurs en lien avec leurs activités de recherche, explique-t-il. Nous essayons au maximum d’avoir des collègues dans le même laboratoire pour fonctionner en équipes resserrées. À l’IUT, nous sommes trois (un ATER (Atta-ché Temporaire d’Enseignement et de Recherche), un maître de conférences et moi-même) issus de mon laboratoire ». Les

LUTTE CONTRE LE SIDA : LA RECHERCHE EN PRISE AVEC L’ENSEIGNEMENT

Olivier Rohr, enseignant-chercheur à l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim, mène des travaux sur le virus du Sida. Son activité de recherche a des applications concrètes

sur l’enseignement dispensé aux étudiants en Génie biologique.

étudiants peuvent ainsi, en travaux pratiques, se familiariser avec l’observation de protéines virales et accéder à des technologies qu’ils rencontreront ensuite dans leur activité professionnelle. Ils peuvent ainsi appréhender concrète-ment les liens entre formation et recherche et la dimension universitaire du DUT. De plus, l’unité de recherche accueille régulièrement des stagiaires de 2e année de l’IUT. Un impact direct de la recherche sur l’enseignement… qu’Olivier Rohr ne manque pas d’enrichir de bons conseils de santé : « Le contact avec de jeunes étudiants nous permet aussi de faire pas-ser des messages de prévention sur le Sida ». —

IUT DE SCHILTIGHEIM

D epuis cinq ans, Décathlon commercialise une raquette de tennis dont le cadre contient des fibres de lin

normand. Un produit récompensé en 2010 au JEC Composites Show, le salon de référence de la filière, et issu des travaux du laboratoire Cimap (Centre de recherche sur les ions, les matériaux et la photonique). Le projet a été porté par deux enseignants-cher-cheurs de l’IUT d’Alençon, Alexandre Vivet et Christophe Poilâne. « Nos re-cherches visent à mieux comprendre la fibre de lin, dont le diamètre ne mesure qu’une vingtaine de microns. Elle possède des propriétés intéressantes, notamment une légèreté équivalente au carbone et une bonne capacité d’amortissement des vibrations. »

De nombreuses applicationsCes composites présentent un potentiel intéressant, et d’autres applications concrètes ont été testées comme des skis, le carénage d’un scooter ou la car-rosserie d’une voiture qui participera à l’Éco-marathon Shell. « Le lin est aussi en train de percer dans le domaine des transports. Pour l’industrie, c’est encore un

La fibre de la recherche fondamentale

Dans le cadre d’une licence profes-sionnelle sur les matériaux compo-sites, Alexandre Vivet et Christophe Poilâne ont l’occasion de faire travail-ler leurs étudiants de l’IUT d’Alençon sur la fibre de lin et de les sensibiliser à l’importance de la recherche fonda-mentale. D’autant que le thème inté-resse : pas moins de huit thèses sur la fibre de lin sont en cours ou terminées, et plusieurs étudiants ont réalisé un stage dans les laboratoires du Cimap. « Notre objectif est clair : parvenir à prendre en thèse l’un de nos étudiants. »

LES COMPOSITES EN FIBRES NATURELLES,

NOUVEAUX DÉBOUCHÉS POUR LE LIN NORMAND

Maîtres de conférences à l’IUT d’Alençon, Alexandre Vivet et Christophe Poilâne développent des composites à base de fibres naturelles. Ces matériaux innovants et

biosourcés représentent de nouveaux débouchés pour le lin produit localement.

IUT D’ALENÇON

peu tôt, car la pérennité de la technologie et la disponibilité des stocks doivent être garantis. » Avec la raréfaction des ma-tières premières, développer de nou-veaux matériaux à partir de ressources locales est devenu stratégique. Utiliser des fibres naturelles permet de plus de réduire l’impact environnemental, tout en créant un cercle vertueux au sein de l’écosystème économique. « La Normandie est la première région produc-trice de lin en Europe, mais pour l’instant 95 % sont utilisés dans la filière textile : cela permet au secteur de diversifier ses ventes. »

36 AMBITION IUT 37

Page 20: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

50 ANS D’IUT : LA RÉUSSITE

CONFIRMÉE DES DIPLÔMÉS

C’est une des spécificités des IUT depuis leur origine : le suivi attentif du devenir des diplômés. Ces données de grande qualité font référence dans l’univers de l’enseignement supérieur…

et démontrent que la réussite des diplômés d’IUT se confirme dans la durée.

Enquête

Enquête : chiffres clés

Chaque année depuis 2003 une grande enquête est réalisée auprès de plus de 45 000 diplômés, les questionnant sur leur trajectoire. L’ADIUT bénéficiant de la mobilisation de la quasi-totalité des IUT et des départements impliqués, c’est un réservoir unique de données qui est enrichi, au fil de près de 280 000 questionnaires recueillis en 10 ans. Les leçons à en tirer ne manquent pas.

un taux de réussite stable depuis 10 ans

DUT en ₂ ansBacheliers généraux

≈ 73 %Bacheliers

technologiques

≈ 54 %Bacheliers

professionnels

≈ 38 %DUT en ₃ ans

Bacheliers généraux

≈ 82 %Bacheliers

technologiques

≈ 67 %Bacheliers

professionnels

≈ 47 %

Alternance+13 %

En 8 ans, le pourcentage de poursuites d’études enalternance a progressé de 13 points : 15 % pour les

diplômés 2005, 28 % pour les diplômés 2012.

Licence pro30 %

des poursuites d’étudeDepuis 2005, le choix de la licence professionnelle représente

30 % des poursuites d’études post-DUT, et même plus de70 % lorsque la poursuite d’études n’est que d’une année.

Études post-DUT92 % de réussite

Le taux de réussite des études engagées après le DUT, quelque soit le parcours, est supérieur à 92 % pour l’ensemble

des diplômés de DUT, depuis 8 ans consécutifs.

Des salaires solidesLes salaires des diplômés ne fléchissent pas

malgré les difficultés économiques traverséesque connaissent les diplômés de 2005 par rapport à ceux de 2012. Le salaire net se

maintient à environ 1 400 euros(1 500 en comptant les primes).

À l’occasion des 50 ans des IUT, nous organisons une grande collecte des témoignages de nos alumni. Si vous en faites partie, envoyer nous votre texte avec une ou plusieurs photos à l’adresse

[email protected]

Des boursiers plus nombreuxLe pourcentage de boursiers diplômés a augmenté de

4 points en 8 ans (diplômés 2005 à 2012).

S D’IUT : E

3938 AMBITION IUT

Page 21: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

Julien Hervouët, à la tête d’iAdvize

LE DUT, PREMIÈRE ÉTAPE D’UN PARCOURS

D’EXCEPTION

À 33 ans, Julien Hervouët a déjà plusieurs vies d’entrepreneur derrière lui. À la tête de la start-up nantaise iAdvize, ce titulaire d’un DUT Services et Réseaux

de Communication* emploie 165 collaborateurs de 15 nationalités différentes qui se donnent pour mission d’humaniser l’expérience client en ligne. Management,

vision prospective, révolution du messaging : pour lui l’histoire d’iAdvize ne fait que commencer et il continue plus que jamais de voir grand… sans oublier

ses années d’étudiant.

Réincarner les expériences d’achat en

ligne

Sous l’impulsion de Julien Her-vouët et de Jonathan Gueron, la start-up développe des outils permettant de détecter les visi-teurs d’un site en quête d’assis-

tance et de les mettre en relation avec des experts qui les guideront en temps réel dans leur acte d’achat. Assurance, énergie, luxe, transport, les outils iAdvize équipent aujourd’hui plus de 500 entreprises dans une quarantaine de pays, notamment des leaders sur leur marché comme Cdiscount, la Fnac, Air France ou Total. Une véritable success story.

« L’EXPÉRIENCE D’ACHAT EN LIGNE EST EN TRAIN DE DEVENIRCONVERSATIONNELLE. LES INTERFACES ACTUELLES, PENSÉES PAR DESNGÉNIEURS ET BASÉES SUR DES ALGORITHMES, VONT DISPARAÎTRE AU PROFIT D’EXPÉRIENCES BEAUCOUP PLUS NATURELLES » estime Julien Hervouët.C’est sur la base de ce constat qu’est née iAdvize en 2010.

Le DUT SRC comme

révélateur

De père directeur commercial en SSII, Julien se familiarise très tôt avec les ordinateurs et crée son premier site internet en

1995, à 12 ans : « Cela m’a valu de redoubler ma cinquième… L’école ne m’intéressait pas tellement jusqu’au jour où, au lycée, une conseillère d’orientation qui m’interrogeait sur mes passions m’a dit : il existe une formation qui s’appelle le DUT SRC, à Laval, où tu vas pouvoir faire tout ce que tu aimes ! ».

La dynamique

d’une promotion

Développement web, design, vidéo, gestion de projets, cette formation pluridisciplinaire pragmatique agit comme un révélateur : « Ça a été comme un

choc thermique, je passais d’un coup d’une terminale S généraliste et abstraite à un univers ultra pragmatique : aujourd’hui encore cela me permet de bien percevoir les métiers de mes différents collaborateurs. Nous étions une promotion incroyable : 25 étudiants issus d’horizons très variés qui regroupions nos compétences plusieurs fois par an autour de projets concrets. J’y ai passé les deux meilleures années de ma vie étudiante ! »

Iadvize, chiffres et dates

2010CRÉATION D’IADVIZE PAR

JULIEN HERVOUËT ET JONATHAN GUERON

2012LEVÉE D’1 MILLION D’EUROS AUPRÈS D’ALVEN CAPITAL

20144,2 MILLIONS DE CHIFFRE D’AFFAIRES

2015ACQUISITION DE LA START-UP NANTAISE BRINGR ET LEVÉE DE

14 MILLIONS D’EUROS AUPRÈS D’ALVEN CAPITAL, IRIS CAPITAL ET BPI FRANCE

2016100 POSTES À POURVOIR À NANTES

ET À L’INTERNATIONAL

Taux de conversion : sur un site e-commerce, en moyenne, seuls 2 % des visiteurs sont

“convertis” en clients. Ce taux atteint jusqu’à 25 % grâce aux plateformes conversationnelles

développées par iAdvize. Au-delà d’une augmentation de leurs ventes, les marques

réduisent les coûts de leur relation client tout en améliorant la satisfaction des visiteurs.

Click to chat / community : En fonctionde sa valeur ajoutée potentielle déterminée par

un algorithme prédictif, le visiteur a la possibilité d’entrer en contact en temps réel par chat,

vidéo ou voix avec un conseiller client ou une communauté d’usagers experts.

Enquête : témoignage

4140 AMBITION IUT

Page 22: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

C’est en effet à Laval qu’il fera la rencontre de Wilfried Durand et de Julien Tartarin, les fondateurs

de MailJet, mais aussi de Florent Gosselin, son Directeur Produit chez iAdvize ou d’Emmanuel Boisliveau, en charge des séminaires de l’entreprise : « Cette formation “couteau suisse” nous a ouvert des horizons à tous. Elle a constitué un super socle sur lequel nous nous sommes appuyés pour approfondir chacun un domaine. »

Des horizons ouverts

Après un Master de Gestion à l’IAE de Toulouse en 2005, son ami Jérémy Berrebi fait appel à lui pour développer Zlio : « La

plateforme, qui permettait de recommander des produits à des amis en échange de commissions, ne décollait pas trop. J’ai repositionné l’offre en un service de création de mini-boutiques en ligne et ça a cartonné : 350 000 boutiques ont vu le jour en à peine trois ans. » Mais en 2008, Zlio est subitement désindexé par Google et

Une idée qui a fait son

chemin

Avec 200 % de croissance par an, plus de 100 recrutements prévus en 2016 et l’ouverture

de 5 agences à Londres, Düsseldorf, Madrid et Milan, Julien Hervouët estime que l’entreprise iAdvize n’est pourtant qu’à ses débuts : « La révolution du messaging est en cours, notre histoire commence à peine : dans 5 ans, iAdvize comptera plus de 1 000 collaborateurs et sera reconnue mondialement comme un acteur clé de l’humanisation de l’expérience client sur le web. »

Remarquables perspectives

*Ce DUT SRC est dorénavant intitulé “Métiers du Multimédia et de l’Internet”

perd 80 % de ses visiteurs. « C’est à ce moment-là que j’ai pensé qu’il fallait permettre aux créateurs de boutiques d’amener du conseil à leurs visiteurs pour augmenter leurs ventes. L’idée n’a pas vu le jour alors mais elle a fait son chemin… pour devenir iAdvize. »

LA VIEDES IUTLE JUBILÉ DES IUT

50 ans, ça se fête ! En 2016, les tout premiers IUT créés en France célèbrent en effet leur demi-siècle d’existence. L’occasion de revenir sur l’histoire de ces établissements aux quatre coins du pays, avec un programme riche et divers qui rappelle, quelle que soit la date d’ouverture de tel ou tel IU, l’appartenance de chacun au réseau et l’attachement à un modèle dont le succès ne s’est jamais démenti au cours de ces 50 ans. On peut y trouver, dans les semaines et mois à venir, un cycle “Ars&Technè” à Nancy-Brabois sur le thème de l’innovation, de l’art et de la technologie (exposition et festivités en septembre et octobre), mais aussi un Village Projets, une conférence sur les jeux, un flash mob, un concert et une soirée de gala à Poitiers. On peut également mettre en valeur une projection sur les 10 ans à venir à Lille (juin), le Gala de l’IUT’O à Orléans (octobre), un pique-nique, des tables rondes, une soirée culturelle, un festival des mondes imaginaires et un gala à Reims-Châlons-Charleville (fin 2016) ou encore un programme de concerts et animations, et un retour sur le parcours des étudiants, à Rennes… —

Le 5 décembre 2016, l’ADIUT organise la célébration des 50 ans des IUT à la cité des Sciences et de l’Industrie. Ce sera notamment l’occasion de sensibiliser les entreprises et institutions sur le rôle des IUT dans le milieu socio-économique local.Ce moment fort dans l’histoire des IUT sera l’occasion d’échanger avec tous nos partenaires et plus particulièrement sur les perspectives d’avenir du réseau.

Enquête : témoignage

42 AMBITION IUT 43

Page 23: Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de

LA VIE DES IUTLA VIE DES IUT

les sportifs des IUT ont pétillé à Reims

La Coupe de France des IUT, 14e édition, et le Championnat de France des IUT se sont déroulé les 23 et 24 mars derniers à Reims. Puissance invitante, l’IUT de Reims-Châlons-Charleville a eu le plaisir de recevoir plus de 2 000 étudiants sportifs, représentant 33 IUT. Ce sont au final près de 200 équipes qui ont disputé les tournois féminins et masculin de football, rugby, volley-ball, basket-ball et handball… sans oublier l’épreuve “mystère”, course au trésor permettant aux étudiants d’apporter des points supplémentaires à leur IUT, et plus encore de découvrir les beautés de la capitale champenoise.Car c’est évidemment l’esprit de camaraderie qui a marqué ces journées sportives et conviviales, menées de main de maître par les organisateurs de l’IUT de Reims-Châlons-Charleville, accompagnés par les nombreux partenaires locaux qu’ils ont su associer à l’événement.

la créativité en vedette aux journées Pédagogie et Professionnalisation

Trois jours d’embarquement sur le thème de la créativité. Du 30 mars au 1er avril, l’IUT de La Rochelle accueillait les journées “Pédagogie et Professionnalisation” des IUT.

Après Montluçon en 2010, Valenciennes en 2011, Montpellier en 2012, Lyon en 2013, Strasbourg en 2014 et Limoges l’année dernière, c’est l’IUT de La Rochelle qui organisait cette année les Journées Pédagogie et

Professionnalisation. Créé à l’initiative de l’Assemblée des Directeurs d’IUT (ADIUT), cet événement annuel propose à la fois des ateliers et des colloques, traitant notamment de la pédagogie et de la professionnalisation dans les formations en IUT. L’objectif est de rendre visible la grande richesse des pratiques des différents IUT, à la fois en interne et en direction des partenaires extérieurs (entreprises, parcours universitaires généraux, collectivités…).

La thématique 2016 – la créativité – s’est révélée très pertinente. Elle a mis en valeur l’effort permanent mené par les IUT pour s’adapter aux évolutions du contexte socio-économique et institutionnel, pour prendre en compte la diversité des publics ou encore pour réussir l’intégration des bacheliers technologiques. Les éclairages de la recherche mais aussi les partages d’expériences (en pédagogie ou en entreprise) ont permis de souligner les dynamiques à l’œuvre aux quatre coins du territoire mais aussi de partager des outils et méthodologies utiles.

Sur internet : jpp.iut.fr

ALTICIADES : LES COMMERCIAUX AU SOMMETDepuis 1988, les Alticiades réunissent chaque année en janvier les étudiants des départements TC (Techniques de Commercialisation) des IUT de France. Cet événement est organisé par le réseau TC France, l’assemblée des chefs de département TC. Pendant quatre jours en montagne, cette manifestation à l’esprit bon enfant propose aux différents établissements de s’affronter dans des épreuves diverses, allant du sport (compétitions de ski) jusqu’à la négociation commerciale, en passant par la présentation et la vente des produits locaux de chacune des régions des départements participants.

la robotique fait son festival à CachanEn juin dernier, la deuxième édition du Festival de

robotique de Cachan (94) a rencontré un vrai succès. Cheville-ouvrière de la manifestation,

l’IUT de Cachan y recevait notamment la Coupe de France de robotique des IUT.

Une belle réussite, saluée par les médias et validée par le nombre de participants et de spectateurs. Le Festival Robotique de Cachan – organisé du 6 au 11 juin par l’IUT de Cachan, en partenariat avec La Ménagerie Technologique* – a l’ambition de fédérer autour de la robotique, un secteur à fort potentiel qui rencontre certaines difficultés à intéresser et à mobiliser les jeunes, et plus largement le grand public. Outre les expositions et autres démonstrations spectaculaires, la Coupe des IUT dont les participants sont les étudiants du DUT GEII (Génie Électronique et Informatique industrielle) a été le point d’orgue de la manifestation.Alliant compétition ludique et technologie, il s’agit pour les étudiants d’IUT de construire un robot – à partir d’une base mécanique commune – capable d’effectuer le plus rapidement possible un parcours donné, sans tracé de piste de guidage et en contournant des plots d’obstacles. Près de 130 étudiants, venant de nombreux départements GEII répartis dans toute la France, y ont participé, en aboutissement d’une année de travail. Bravo donc aux étudiants de Toulon, vainqueurs avec “Bobbyrex”, et à leurs challengers de Cherbourg avec “C3PO” et “R2DUINO”, pour leurs performances lors de la compétition… et bravo également à l’IUT de Cachan, organisateur comblé d’un événement qui est bien parti pour devenir une référence pour la diffusion de la culture scientifique et technologique…

*Association qui veut faire le lien entre la technologie et le monde artistique.

Cette année à Valfréjus (73), une trentaine d’établissements avaient fait le déplacement, avec quelque 400 étudiants et une centaine d’enseignants. Sur le podium des vainqueurs : les IUT de Valence, Créteil et Vannes.

Sur internet : www.alticiades.eu

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LA VIE DES IUT

Journée de la communication institutionnelleJCI

À TOURS, LES FUTURS COMMUNICANTS FONT L’ÉVÉNEMENT

Opérationnel et prospectif : voilà les deux qualificatifs qui décrivent l’événement organisé chaque année par les élèves de la Licence professionnelle

Communication Institutionnelle de l’IUT de Tours.

Sur internet : http://journeedelacom37.fr

La “Journée de la communication institutionnelle” de l’IUT de Tours n’a pas tardé à prendre sa place dans le paysage de la com locale. « En 2014, nous avions un double objectif en proposant aux étudiants d’organiser un tel événement dont ne bénéficiaient pas les professionnels en Indre-et-Loire, explique Antoine Burbaud, lui-même intervenant à l’IUT. D’abord, c’est l’occasion pour les étudiants de s’exercer non plus dans un cadre scolaire ou universitaire, mais de se confronter à la réalité. Sur un semestre, ils doivent apprendre à tout prendre en charge : définition des thématiques, recherche et invitation d’intervenants, partenariats,

logistique… En même temps, c’est l’occasion de mettre en lumière leur Licence professionnelle, peu connue car assez récente ».Le 11 février dernier, pour la troisième édition de la Journée de la communication institutionnelle, le pari a encore une fois été remporté. Communicants de collectivités territoriales, journalistes, élus ou responsables de formation, quelques 250 personnes ont participé à cet événement traitant, à travers tables rondes et débats, des sujets parmi les plus actuels du secteur : la communication participative, l’événementiel, l’e-réputation et les réseaux sociaux. —

L’IUT DE LAVAL AU BOUT DE LA NUIT DE L’INFO Depuis trois ans, l’IUT de Laval participe à la Nuit de l’Info. Avec, cette année encore, de très bons résultats.

La Nuit de l’Info est une compétition nationale qui réunit étudiants, enseignants et entreprises pour travailler ensemble sur le développement d’une application web. Elle se déroule le premier jeudi du mois de décembre, du coucher du soleil au lever du soleil le lendemain matin. Au cours de la nuit, les équipes doivent proposer, implémenter et packager une application web 2.0. Cette année, le thème choisi était celui “Urgences et Réseaux Sociaux”.Dans la nuit du 3 au 4 décembre dernier, 2 847 participants répartis en 366 équipes, représentant 100 établissements ont investi 45 sites en France… dont le campus de la préfecture mayennaise. À Laval, plus de 150 étudiants étaient à pied d’œuvre, avec des équipes alliant des étudiants de l’IUT à d’autres de l’ENSIM (École nationale supérieure d’ingénieurs du Mans), de l’UFR Sciences de l’université du Maine, de l’ESIEA (École supérieure d’informatique, électronique, automatique) et d’Arts et Métiers Paris Tech. Ensemble, ils ont développé des applications web mettant en œuvre une ou plusieurs solutions de gestion de crise… et décroché pas moins de cinq prix à l’échelle nationale.

Sur internet : www.nuitdelinfo.com

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Responsable de la publication : Renaud Lallement et Gabriel Pied Conseil éditorial et rédaction : Rue Prémion, www.ruepremion.fr Conception et réalisation : www.ponctuation.fr Crédits photos : Jérôme Blin, Agence TL, IUT de Clermont-Ferrand, IUT de Lille A, Michelin France, IUT de Tourcoing, Cabinet Ngo Cohen Amir-Aslani & Associés, IUT de Nancy-Brabois, IUT de Reims, Ernesto Sustaita, IUT de Laval, IUT de Tours. Impression : Goubault Imprimeur. Tiré à 17 000 exemplairesMerci à tous les contributeurs et toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de ce numéro.Vous souhaitez nous poser une question, nous donner votre avis ou encore nous soumettre une idée ? Contactez-nous : [email protected]

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