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Mensuel

N° 86s e p t e m b r e

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   -MagLe magazine du Club fédéraldes nseignants professionnels

N°    -Mag sommaire n n n

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technique et pédagogieLa prise en compte de la latéralité dans l’enseignement du tennispar Odile de Roubin

tactique et pédagogiecomment développer les intentions de jeu chez les jeunes ?par Jean-François Blanco

coMMunicationLe rôle de l’entraîneur dans la formation initialepar Cyril Genevois

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   -MagLe magazine du Club fédéraldes nseignants professionnels

éditorial n n n

LE CLUB FÉDÉRAL JOUE COLLECTIF

Vous savez que, cette année, le comité de direction de la Fédération propose à votre club d’inscrire le président ainsi que l’ensemble des enseignants (Be, de, aMt, initiateurs).

Désormais, tous pourront bénéficier de l’ensemble des documents du Club fédéral : l’e-Mag, l’intranet et sa chaîne vidéo.La journée des enseignants, le 1er mardi des Internationaux, restera réservée aux moniteurs et professeurs du Club fédéral.

Si vous souhaitez renforcer les compétences de votre équipe pédagogique et favoriser le développement de nouveaux projets, incitez votre président à adhérer au plus vite.Si votre club n’a pas encore fait la démarche, téléchargez le bulletin d’inscription et parlez-en à votre président…Bien entendu, si cette proposition ne l’intéresse pas, vous pourrez vous inscrire individuellement dans les mêmes conditions que l’an dernier (vous recevrez alors un e-mail début octobre).

le département Formation et enseignement

Bulletin d’inscription Club Courrier d’information aux présidents des clubs

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La prise en compte de la latéralité dans l’enseignement du tennis

par Odile de Roubin, Conseiller Technique National, en charge du Programme Avenir National à la DTN

En quoi la latéralisation d’un joueur de tennis influence-t-elle sa technique ? Y a-t-il des relations entre sa typologie de latéralisation et ses points forts ou ses difficultés ? Cette donnée trop souvent méconnue est riche en applications pratiques et mérite qu’on s’y arrête ; l’objet de cet article est de montrer que la prise en compte de quelques notions simples sur la latéralité de leurs élèves peut aider largement les enseignants dans leur pratique de terrain.

O n définit la latéralité comme « la dominance fonctionnelle d’un segment sur son homo-logue symétrique (Solin) ». Conséquence :

le segment latéralisé est utilisé de préférence à son homologue symétrique, ce qui contribue à le rendre plus habile et plus performant.Généralement, on distingue les gauchers des droi-tiers en prenant en compte la latéralité manuelle, qui est connue de tous et abondamment étudiée, mais il existe d’autres parties du corps qui sont laté-ralisées à droite ou à gauche et qui ont des inci-dences plus ou moins fortes sur les caractéristiques gestuelles du joueur de tennis. Cette constatation a été prouvée par une enquête menée en 1997 auprès de 600 joueurs et joueuses français dont plus de la moitié classée au-dessus de 0 et qui a établi de nombreuses liaisons entre la latéralité d’un joueur de tennis et ses coups forts et faibles1.

1 Étude statistique menée par Marion WOLF, maître de confé-rences àParis V. Ex-enseignant chercheur au département des sciences du sport INSEP et Catherine GARIPUY, psycho-logue clinicienne, ex-entraîneur à la Ligue des Yvelines de tennis.

Nous nous contenterons ici de traiter de la latéralité de la main, de l’œil et du bassin qui nous semblent jouer un rôle prépondérant dans l’organisation ges-tuelle du joueur de tennis.

1 LES TESTSLes tests proposés ici sont ceux retenus dans l’en-quête citée ci-dessus. Ils nous semblent les plus pertinents et faciles à utiliser :

n la mainQuelle main… D G… écrit ?

… dessine ?

… lance une balle ?

… attrape une balle ?

… tient la raquette ?

À noter que certains joueurs ont au tennis une main conductrice qui n’est pas la main d’écriture. Pour les joueurs qui jouent de la main gauche, une pro-portion non négligeable écrit (11%) et lance (20%) de la main droite (Nadal, gaucher au tennis, écrit

techniqueet pédagogie

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de la main droite), la proportion est beaucoup plus faible chez les joueurs droitiers. Pour ces joueurs à la latéralité manuelle « non homogène », ce peut être l’élément qui conduit l’enseignant à orienter son élève vers le revers à 2 mains.

n l’œil D G

Tenez bras tendus une feuille percée en son milieu par un trou, visez à travers le trou un objet, rapprochez la feuille tout en visant l’objet, quel œil vise ?

> 70% des joueurs testés visent de l’œil droit, 30% de l’œil gauche

n le pied D G

Quel pied shoote dans un ballon ?

> 80 % shootent du pied droit, 16 % du pied gauche

n le bassin Rotation à DRoite

Rotation à Gauche

Debout, pieds légèrement écartés, tournez en sautant. Notez le sens de rotation.

> 55% tournent à droite, 45% à gauche

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2 LES INCIDENCESDans le cadre de cet article, nous nous focaliserons sur la latéralité oculaire, car elle n’est pas suscep-tible de se modifier sous l’effet de l’apprentissage et de l’entraînement et nous verrons comment, à partir de la latéralité oculaire, les autres segments peuvent s’organiser pour optimiser l’efficacité d’un coup.

Nous prendrons aussi en compte, dans les exemples, le centre de rotation préférentiel du bassin.

Rotation DRoite Rotation Gauche

On se tourne alors plus naturellement en

coup droit, service, volée de coup droit, smash.

La rotation droite du bassin

peut favoriser un coup droit fort.

On se tourne alors plus naturellement

en revers, volée de revers.

La rotation gauche du bassin favorise

un revers fort, notamment le revers à 2 mains.

> L’œil directeur fixe la balle et vise la zone à atteindre

L'enseignant devra tenir compte de ces facteurs pour peaufiner la technique de ses joueurs.

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…n Pour les coups joués côté droit (coup droit, volée de coup droit, service)

ophéline depoilly (dSa, à 10 ans) Marie Mattel (Vdo, à 11 ans)

n Pour les coups joués côté gauche (revers, volée de revers)

Si l’œil droit est directeur (photo ci-dessous) :la tête doit être peu tournée pour ne pas entraîner un plan de frappe en arrière.

Si l’œil gauche est directeur (photo ci-dessous) : la tête doit être plus tournée, entraînant la rotation du cou et des épaules.

Si l’œil droit est directeur (photo ci-dessous) : la tête doit être plus tournée, entraînant la rotation du cou et des épaules.

Si l’œil gauche est directeur (photo ci-dessous) : la tête doit être peu tournée pour ne pas entraîner un plan de frappe en arrière.

Lilian Marmousez (pic, à 10 ans) théo Miclot (noR, à 10 ans)

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exemple 1 : le coup droitKeVin est DRoitieR,

œil DiRecteuR DRoit, Rotation DRoite

thÉo est DRoitieR, œil DiRecteuR Gauche, Rota-

tion DRoite

Du fait de leur sens de rotation, les deux joueurs auront tendance à s’orienter facilement à droite.

n Cependant Kevin risque de tourner sa tête en même temps que le reste de son corps et, dans ce cas, son plan de frappe risque d’être trop en arrière.

n On fera travailler à Kevin sa dissociation tête, épaules, bassin, afin de garder sa tête de face pour obtenir un plan de frappe suffisamment en avant.

n On pourra aussi favoriser chez lui des appuis ouverts et semi-ouverts.

n Théo a toutes les chances d’avoir un coup droit fort, car son sens de rotation favorise son orientation en coup droit et l’orientation de sa tête ; sens de rotation et œil directeur sont concordants.

n On n’hésitera pas à favoriser pour Théo des appuis en ligne qui conviendront parfaitement à sa latéralité.

exemple 2 : le reverslÉa est DRoitièRe,

œil DiRecteuR DRoit, Rotation DRoite

inès est DRoitièRe, œil DiRecteuR DRoit,

Rotation Gauche

Du fait de leur œil directeur, les deux joueuses devront bien orienter leur tête pour être précises en visant la zone choisie.

n Cependant Léa le fera moins facilement qu’Inès puisqu’elle se tourne plus naturellement du côté droit, son enseignant devra veiller à lui faire travailler une bonne orientation de profil et à accentuer le vissage épaules/bassin pour avoir une amplitude de préparation suffisante.

n Le revers d’Inès devrait être un coup fort, sens de rotation et œil directeur sont concordants, d’autant plus que, bien que droitière pour le tennis, Inès écrit de la main gauche. Sa main gauche forte vient donc renforcer son revers à 2 mains.

exemple 3 : le serviceC’est l'un des cas connus de tous les ensei-gnants, le joueur qui lance sa balle systémati-quement trop à gauche, avec pour conséquence une cambrure excessive ou un manque d’équi-libre. La plupart du temps, ce problème est dû à un œil directeur gauche (pour un joueur droitier).

Pour corriger ce lancer rotatif :• modifier légèrement la position de départ du

joueur qui devra s’orienter un peu plus qu’un droitier de l’œil, pour que son lancer se fasse bien en direction de son œil gauche ;

• travailler l’axe avant avec un alignement bras, lancer, œil gauche.

CONCLUSIONCet article, loin de traiter tous les cas possibles (le pied a également un rôle très important), n’a eu d’autre but qu’une familiarisation avec la latéralité, donnée trop souvent abstraite, ainsi qu’une prise de conscience du champ étendu de ses applications pratiques. J’espère ouvrir ainsi quelques pistes qui permettront de mieux comprendre les caractéristiques techniques des joueurs et joueuses dont vous avez la charge (points forts et faibles par exemple), d’adap-ter les consignes de façon plus personnalisée, voire de renforcer les segments non dominants responsables de difficultés spécifiques (par exemple, en coup droit, pour un droitier, un pied gauche directeur entraîne souvent un manque de poussée et d’équilibre, il faudra alors renfor-cer le pied non dominant). L’enseignant qui souhaite aller plus loin saura trouver lui-même les réponses aux questions qu’il se pose, pourvu qu’il ait compris les grands principes de ce paramètre.

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Pour en savoir plus : vous trouverez une étude très fouillée dans le livre « Tennis et latéralité »

de Catherine GARIPUY. Bon de commande à garipuy@yahoo.fr Prix : 10 e

3 QUELQUES APPLICATIONS PRATIQUESLes combinaisons proposées ici sont loin d’être exhaustives, j’ai choisi quelques exemples concrets et relative-ment courants pour illustrer les applications pratiques possibles pour un enseignant…

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Comment développer les intentions de jeu chez les jeunes ?

par Jean-François Blanco, Département Formation et Enseignement de la DTN

Avec l’avènement de la puissance dans le tennis de haut niveau, une majorité des joueurs comme des joueuses cherchent à réduire les réponses possibles de leur adversaire afin d’anticiper et gagner du temps sur le prochain coup.Il s’agit le plus souvent de mettre en place des schémas de jeu où la qualité du 1er coup est prépondérante pour la réussite de l’enchaînement.C’est généralement à partir du service et du retour que ces schémas débutent, mais une situation particulière dans l’échange peut permettre leur mise en place.Il ne faut cependant pas généraliser car en fonction de leurs qualités et de leurs styles de jeu, d’autres joueurs adoptent des stratégies différentes, en prenant davantage en compte leur adversaire pour adapter leurs plans.

tactiqueet pédagogie

L a répétition en match et à l’entraînement de situations de jeu récurrentes permet la mise en place d’automatismes tactiques qui donnent

plus de temps au joueur pour s’organiser. Dans des conditions d’urgence, les joueurs restent alors capables de mettre en œuvre les coordinations les plus fines.

Cette relation tactico-technique est effective dès les premières années d’apprentissage. Les intentions de jeu vont favoriser l’attention des plus jeunes et permettre une meilleure organisation technique.Elles sont sources de plaisir en abor-dant le jeu très rapidement.Au regard de ces constats, on com-prend mieux l’intérêt d’aborder très tôt les aspects décisionnels dans la formation tactique des enfants.

Cela est rendu possible par l’utilisation du tennis évolutif et notamment par l’adaptation des formats de jeu et les aménagements pédagogiques (zones, règles, consignes).

Journée des enseignants des internationaux de France 2013

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Nes ? Comme pour la formation technique, l’apprentis-

sage tactique se construit chronologiquement dans chaque secteur de jeu.

CONSTATS ET OBJECTIFS GÉNÉRAUXLors des premières séances d’apprentissage, l’en-fant est majoritairement centré sur lui, sur sa réa-lisation, sans intention précise quant au coup qu’il veut produire. Le simple fait d’avoir une intention de jeu précise sur chaque frappe (zone, vitesse, moment de prise de balle,…) est une compétence tactique essentielle.Le jeune joueur rencontre des difficultés pour s’adapter aux différentes trajectoires et prendre en compte la position de son adversaire pour décider de sa réponse.

Cette prise d’information, souvent très tardive, l’oblige à réaliser ses coups dans l’urgence ; ce qui entraîne fréquemment des déséquilibres lors de la frappe, des problèmes de rythme et de maîtrise des plans de frappe (photo ci-dessus).C’est pourquoi l’enseignant devra s’attacher à faire en sorte que l’enfant décide le plus tôt possible.

Lorsque l’intention est établie très tôt, l’enfant aura plus de temps pour réaliser son coup et expé-rimenter ses choix face à un adversaire. Cette

expérimentation lui permettra d’ajuster son inten-tion pour la rendre « la plus juste possible » en fonction du placement de son adversaire, de la balle reçue (direction, vitesse, hauteur,…) et de la connaissance de ses propres possibilités.

Le développement de ces compétences tactiques nécessite donc la mise en place du jeu.Cependant, des situations régulièrement très (trop) ouvertes rendent difficile la compréhension du jeu car la variété des paramètres ne favorise pas la répétition du même contexte.Lorsque le jeu est simplifié et le contexte tactique répétitif, l’enfant peut expérimenter ses choix plu-sieurs fois à la suite afin d’en valider l’efficacité.

CONSEILS PÉDAGOGIQUESLes conseils présentés ci-dessous illustrent quelques moyens pédagogiques visant à favoriser l’apprentis-sage tactique des enfants de 5 à 7 ans.

• Proposer des situations très adaptées dans les-quelles l’enfant « maîtrise » les moyens techniques. Les formes jouées « ballon roulé au sol » consti-tuent une étape essentielle dans l’apprentissage tactique. Elles nécessitent des moyens tech-niques simples qui peuvent être acquis ou ren-forcés dans le jeu (être en attitude d’attention, frapper le ballon avec l’une et l’autre des faces de la raquette en avant du corps, se dégager).

échauffement : passes en coup droit et en revers avec ballon roulé

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Nes ?• Privilégier au départ les situations qui donnent

du temps à l’enfant. Les situations « tir au but », en faisant varier la position du gardien, donnent tout le temps nécessaire à l’enfant pour analyser et décider.

• Faire annoncer le plus tôt possible les paramètres de la balle reçue (les annonces associées à des couleurs sont souvent plus simples pour l’enfant) :

- droite/gauche,- court/long,- haut/bas,- lent/vite,- …

• Faire annoncer de plus en plus tôt (avant le rebond devant soi, avant que la balle ne passe la ligne, les plots, le fil, le filet,…) la couleur qui repré-sente la zone à jouer.

• Construire très progressivement la capacité à per-cevoir les situations en ne proposant dans un pre-mier temps que des situations dans lesquelles un seul paramètre varie (ex : la position de l’adver-saire latéralement ou avant/arrière).

• Consacrer un temps suffisant à la même situation et la répéter les séances suivantes.

• Guider l’enfant dans sa compréhension sans lui donner de « recettes », poser des questions, le faire réfléchir sur la balle reçue et la position de l’adversaire.

• Aborder très tôt la notion de schéma de jeu en faisant enchaîner 2 frappes.

• Observer des matchs avec les enfants et les commenter.

• « Jeu vidéo » : sur une vidéo de quelques séquences choisies, l’enseignant arrête l’image après la frappe d’un des 2 joueurs et propose aux enfants 3 choix possibles quant à la réponse de son adversaire. 1 point pour chaque bonne réponse… (par équipe ou individuellement).

CONCLUSIONL’apprentissage ne peut s’envisager que sur le plan tactico-technique. La précision des intentions favo-rise les acquisitions techniques et le développe-ment des moyens techniques permet de nouvelles intentions.La situation « ballon roulé » est une étape indispen-sable car le filet et le rebond compliquent grande-ment l’appréciation du joueur débutant et génèrent de la crispation. Le jeu doit donc être présent dès les premières séances, car c’est à travers le jeu que l’enfant découvre, comprend et invente…

Pour en savoir plus : intranet Club fédéral – Vidéo colloque

journée des enseignants 2013

LE BUT vIDE

LE BUT EN 2 COUPS

Je cherche à arrêter le ballon. Je ne bouge pas avant la frappe

de mon adversaire

Je cherche à arrêter les buts

J'envoie le 1er ballon en cherchant à marquer un but,

j'envoie le 2e ballon « dans un délai court »

trois buts pour remplacer le gardienJe cherche

à marquer un but

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LA QUALITÉ DE LA RELATION ENTRAÎNEUR/ENTRAÎNÉ

D’après Backer (2003), les comportements de l’en-traîneur ont une influence sur : le niveau de plaisir, l’implication dans l’objectif, la motivation pour réus-sir et l’estime de soi.Jackson (2010) a évalué l’incidence du modèle tripartite de Lent et Lopez (2002) concernant les croyances d’efficacité (les siennes, celles de l’autre, celles que l’on estime que l’autre a de nous) sur celui de Jowett (2007) qui, lui, a proposé un modèle décrivant trois constructions relationnelles caracté-risant les relations bénéfiques mutuelles dans le duo entraîneur/entraîné : l’affectivité, le dévouement et la complémentarité.Il en résulte qu’un haut degré de confiance dans les capacités de l’autre prédit une augmentation du dévouement pour les deux membres du duo. Cette confiance en l’autre serait plus fortement reliée à des résultats individuels pour le joueur que pour

Le rôle de l’entraîneur dans la formation initialepar Cyril Genevois, Centre de Recherche et

d’Innovation sur le Sport, à Lyon I (CRIS)

Cyril, 45 ans, est membre de l’équipe technique régionale de la ligue du Lyonnais. Il est titulaire d’un DES et enseigne à Lyon. Il prépare une thèse de doctorat au laboratoire du CRIS à l’université Lyon I et intervient dans la formation pour le diplôme européen de préparation physique à l’UFRAPS de Lyon.Il est désormais admis que le « talent », à partir d’un potentiel de base, ne serait que le résultat d’une pratique intense réalisée pendant un minimum de dix ans, nommée « pratique délibérée » (Ericsson, 1993), et qui met en évidence trois types de contraintes (matérielles, motivationnelles et d’effort) dont la triade enfant/parents/entraîneur devra s’accommoder tout au long de la formation vers le haut niveau.

L a formation des jeunes vers le haut niveau est un processus par étapes modélisé par Côté (1999) comprenant une phase initiale (6/12

ans), une phase de spécialisation (13/15 ans) et une phase d’investissement (16 ans et +). La phase initiale de formation est essentielle pour développer chez l’enfant sa confiance en lui et l’es-time qu’il peut avoir de son niveau de compétence mais également dans l’acquisition des fondamen-taux pour qu’il puisse continuer de progresser tech-niquement, physiquement et mentalement tout au long des différentes étapes de son développement (Lubbers, 2003).Ainsi, l’entraîneur devra à la fois adopter un com-portement favorisant la qualité de la relation avec son élève afin de faciliter son apprentissage (Jowett et Poczwardowski, 2007) mais également proposer un contenu efficient car il est toujours plus facile de créer de bonnes empreintes dès le départ plutôt que de devoir envisager des corrections ultérieures tou-jours mal vécues et coûteuses en énergie.

Communication

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Lele coach, certainement en liaison avec la position occupée dans le duo. De plus, l’estimation des croyances de l’autre sur sa propre efficacité aurait une influence sur l’augmentation du dévouement chez les deux membres du duo, suggérant un poten-tiel d’évènements en chaîne (louanges, support émotionnel, plan à long terme… qui, lorsqu’ils sont détectés par le joueur, stimulent son dévouement).

L’objectif prioritaire de l’entraîneur sera donc de créer un climat de coopération optimal en se montrant capable :• d’exprimer des émotions verbales et non-verbales

(surtout pour les joueuses) et de faire preuve d’empathie (Haselwood, 2005),

• de donner plus de choix dans le cadre de la séance en expliquant les objectifs à atteindre, d'apporter du soutien et des encouragements afin de faire progresser l’estime que le joueur a de lui-même (Coatsworth, 2007).

UN CONTENU EFFICIENTMettre en place une technique évolutive permet-tant d’exploiter un maximum de situations tac-tiques peut être une source de conflit en raison du caractère non ludique de la méthode répétitive obli-gatoire pour parvenir à un objectif de stabilisation

et de perfectionnement des acquis. Pour Ericsson (1993), la précision et la vitesse des performances cognitives, perceptuelles et motrices seraient amé-liorées grâce à :• la motivation du joueur de faire la tâche et de

faire des efforts pour améliorer sa performance en répétant celle-ci. Unierzyski (2003) parle de « motivation de réussite » ;

• un feed-back immédiat adéquat (compétence de l’entraîneur) et une connaissance de ses résultats.

De plus, l’intégration pertinente du « self-talk » fait également partie des stratégies accentuant l’effica-cité du travail (Hardy, 2006).Afin de parvenir à combiner cet objectif obliga-toire d’apprentissage (la pratique délibérée) avec la recherche du plaisir nécessaire dans la formation initiale (plus souvent liée au jeu), la mise en place du concept de « Jouer à apprendre » (Genevois, 2011) apparaît comme pleinement adaptée à cette étape et à cette tranche d’âge.

LES PRINCIPES DU « JOUER À APPRENDRE »•  Match entre l’entraîneur et l’élève ou entre plu-

sieurs élèves : victoire/défaite, classement…•  Le gain du point est basé sur la réussite de l’exer-

cice proposé. Par exemple enchaîner un coup de fond de court avec une montée au filet et une volée dans des zones prédéfinies : point pour le joueur s’il réussit l’enchaînement, sinon point pour l’entraîneur, et premier à 10.

• L’exercice est proposé avec plusieurs niveaux d’exigence, au choix de l’élève (niveau de préci-sion, nombre de coups…).

• Le choix de l’exercice est laissé à l’élève parmi plusieurs, qui répondent à l’objectif.

Ce concept a permis de développer plusieurs aspects :• capacité de concentration accrue (« sinon je

perds ») et motivation intrinsèque ;• sentiment de compétence, de contrôle de la situa-

tion et d’estime de soi développés par un chal-lenge constant ;

• qualité de la relation entraîneur/entraîné accrue (surtout quand l’entraîneur perd !).

cyril genevois et Jade Rafalowicz, 15 ans, 1/6

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En conclusion, toute la difficulté pour l’entraîneur intervenant dans la formation initiale sera d’être suf-fisamment exigeant avec lui-même pour mettre en place rapidement les fondamentaux techniques évo-lutifs, tout en créant un climat de plaisir dans la rela-tion au travers du concept du « Jouer à apprendre ».

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Jacqueline getten et Jade coupet (pdL) Jean-Louis naudo, avec camille cournaud et paul gustin

Cyril Genevois a déjà contribué à la rédaction de l’e-Mag dans les numéros suivants :

n E-Mag n°85 : le rôle des parents dans la formation initiale

n E-Mag n°81 : créer les conditions d’équi-libre à la frappe

n E-Mag n°78 : automatiser la variabilité technique pour exploiter la créativité

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un nouVeL ouVRage SuR Le MentaL

Comment optimiser son potentiel quand on en a le plus besoin ? Comment faire face aux obstacles qui peuvent nous en empêcher ? Comment développer compé-tences, ressources et stratégies pour devenir son propre « champion » ?

Cet ouvrage définit les composantes qui entrent en jeu dans la performance men-tale (peurs, croyances, valeurs, dialogue interne…) et donne les clés pour dévelop-per ce qui construit la réussite sur les terrains de sport comme dans l’entreprise.

n Pier GAUTHIER, coach de sportifs, n° 202 mondial en 95, ex entraîneur de Sébastien Grosjean n Jean-Marc SABATIER, formateur et coach de dirigeants d’entreprises.« La force du mental » aux éditions Dunod, sortie le 9 octobre.

En bref…

RéFoRMe deS RYthMeS ScoLaiReS

La réforme des rythmes scolaires s’applique à la ren-trée de septembre 2013 dans 3 995 communes, ce qui représente 6 878 écoles publiques, soit 22 % des élèves de l’enseignement public.Les autres communes l’appliqueront à la rentrée 2014.

Nous vous ferons part dans les mois qui viennent des solutions trouvées localement pour adapter l’orga-nisation des écoles de tennis aux nouveaux rythmes scolaires.

En bref…1 100 000 LicenceS

Pour la saison 2013, la Fédération vient à nouveau de dépasser le cap du 1,1 million de licenciés.

Depuis 2007, nous ne sommes plus retombés en dessous de ce chiffre. Bravo à tous les enseignants qui œuvrent pour le dévelop-pement de notre sport, du baby tennis au 3e âge.

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MeSSage auX tituLaiReS du Be1 tenniS

Nous souhaitons vous rappeler que vous pouvez obtenir l’attribution du DE tennis en vous adressant à votre Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale.

La demande doit être faite au plus tard le 31 décembre 2013 en joignant une copie du BE1 et une attestation d’exercice de 1 200 heures minimum dans les 5 dernières années.

L’intérêt principal d’une telle démarche est d’obtenir un diplôme de niveau III (bac +2), alors que le BE1 est de niveau IV (bac).

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2, avenue Gordon-Bennett • 75016 ParisTél. : 01 47 43 48 00 • Fax : 01 47 43 40 13

www.fft.fr

Coordination de la rédaction Jean-François Blanco

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Rédaction Département Formation et Enseignement

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Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Odile de Roubin et Cyril Genevois

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Édition FFT/direction de la Communication et du Marketing

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Photos Christophe Saïdi, Odile de Roubin et Cyril Genevois

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Maquette Agence TWAPIMOA

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