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IGN Le monde de l’Institut Géographique National MAGAZINE IGN Le monde de l’Institut Géographique National MAGAZINE dossier, à lire en p. 4 p.2/3 repères L’actualité en bref et en images p.14/15 solutions Diffusion de données, droits et licences Le Référentiel à grande échelle : l’avenir géoréférencé 24 juillet/août 04 24 juillet/août 04 Le RGE est le référentiel géographique national de précision métrique. Il permet déjà, non seulement de satisfaire les nouveaux besoins, mais de les anticiper et d’harmoniser les projets et les usages à l’échelle européenne.

Le monde de l’Institut Géographique National · et de la gestion du territoire. À ce titre, la convention que l’Institut a signée le 14 mai 2004 avec la régie départementale

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Page 1: Le monde de l’Institut Géographique National · et de la gestion du territoire. À ce titre, la convention que l’Institut a signée le 14 mai 2004 avec la régie départementale

IGNLe monde de l’Institut Géographique National

MAGAZINEIGN

Le monde de l’Institut Géographique National

MAGAZINE

dossier, à lire en p. 4

p.2/3repères

L’actualitéen bref et enimages

p.14/15solutions

Diffusion de données,droits etlicences

Le Référentiel à grande échelle :l’avenir géoréférencé

n° 24 ju i l let/août 04n° 24 ju i l let/août 04

Le RGE est le référentiel géographique national de précision métrique. Il permet déjà, non seulement de satisfaire les nouveaux besoins, mais deles anticiper et d’harmoniser les projets et les usages à l’échelle européenne.

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Plusieurs milliers de bénévoles, issusdes 2 700 associations et des 120 comitésde la Fédération française de la randonnéepédestre, se sont mobilisés pendant plusd’un an pour réaliser ce grand guide derandonnées. Sous forme de classeur, pourune utilisation plus pratique, il réunit500 promenades de 5 à 25 km. Chaquefeuille de route est enrichie d’un extrait de carte IGN ainsi que d’une liste de curiosités à voir en chemin et dans larégion. C’est la première fois qu’une tellequantité d’itinéraires est publiée en unseul volume. ■

500 randonnées en FranceFrance Loisirs – FFRP – IGN

@Pour toute information

à caractèreprofessionnel :www.ign.fr

AGENDA

Pour marquer la couverturecomplète du territoire national

(DOM compris) par la BD ORTHO®‚ l’IGN a installé,

du 22 juin au 1er juillet 2004, au solde l’Assemblée nationale, un

assemblage photo au 1 : 100 000 (10 m sur 10 m)

de la France entière. Les députés ont ainsi pu se

pencher sur leur commune ou leurcirconscription, d’une manière

originale et détaillée. ■

Assemblage BD ORTHO®

au sol à l’Assemblée nationale

Service à la carte pour tous

Repartir le jour même avecsa photo aérienne issue de laBD ORTHO ® ou son CDRom‚c’est désormais possible, à lademande, au comptoir devente de l’agence IGN de Lille.Testé à titre expérimentald’avril à septembre 2004, cenouveau système est appelé àse généraliser à l’ensembledes points de vente IGN et às’ouvrir plus largement augrand public dans d’autresespaces et, pourquoi pas, surwww.ign.fr. Avec ce dispositifl’IGN fait un pas de plus dansle service qu’il compte apporter à ses clients. ■

repères

ÉTÉ 2004

JUILLET-AOÛTDiffusion du dépliant de la DSCR(DSCR : Direction de la sécurité etde la circulation routière).

■ Du 14 juillet au 15 août Paris quartiers d’étéAnimations autour des abeilles enville, sur fond BD ORTHO®.www.quartierdete.com

■ 30-31 juillet et 1er août ÉquirandoÀ Chalon-sur-Saône.

AOÛT■ Du 1er au 8 Semaine fédéraleFFCTÀ Cernay (68).

■ Du 30 août au 3 septembreUniversité d’été À l’ENSG de Forcalquier.

ÉDITO

De gauche à droite : Bertrand Lévy(directeur général de l’IGN), JacquesCossalter (directeur général de laRGD 74) et Dominique Caillaud (députéde la Vendée, président de l’Afigéo).

2/IGN MAGAZINE - juillet/août 2004

Avec un objectif de 50 conventionsd’intégration signées avec les

collectivités territoriales d’icià 2006, l’IGN a clairement mis,dans son contrat d’objectifset de moyens 2003-2006, lespartenaires régionauxau cœur du d ispos i t i fd’élaboration et d’entretiendu Référentiel à grandeéchelle. Cette politique

partenariale répond à des besoinsparfaitement définis en termesde qualité, et garantit la réalisationdu RGE en totale synergie avectous les acteurs de l’aménagementet de la gestion du territoire. À ce titre, la convention que l’Instituta signée le 14 mai 2004 avec larégie départementale de données(RGD 74) est emblématiquepuisque le renouvellement de lacouverture orthophotographiquede la Haute-Savoie sera le fruitde la collaboration entre les deuxorganismes et intégrera le RGE.C’est dans ce contexte que nousavons souhaité vous offrir unnuméro spécial d’IGN Magazinesur le RGE entièrement tournévers vos préoccupations, desbesoins aux applications.

Bertrand Lévy,Directeur général

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Magazine de l’Institut

Géographique National,

136 bis, rue de Grenelle, 75700

Paris 07 SP. Tél. : 01 43 98 80 00.

Publication bimestrielle. ISSN : 1624-

9305. Directeur de la publication : Bertrand Lévy.

Directrice de la rédaction : Anne-Catherine Ferrari.

Rédacteur en chef : Patrick Lebœuf, assisté de

Jean-Marc Bornarel. Comité de rédaction:

É. Aracheloff, M. Bacchus, B. Bèzes, A. Bonnaud,

O. Bouiri, C. Cecconi, J.-P. Darteyre, F. Gallois,

Ph. Gerbe, J.Giralt, Ph. Guhur, M. Jeannot,

F. Lecordix, P. Laulier, R. Serre, F. Vivier. A participé

à ce numéro : Danielle Van Santen. Conception

éditoriale et graphique : Éditions Taitbout

Communication. Photos : Adauhr, Géo-Vision-Avenir

(GVA). IGN, Daniel Menet. Couverture : Assemblée

nationale.

PRESSE

LIBÉRATION, 1ER AVRIL

« Croire ici à un poisson d’avril serait sous-estimer les sacrifices qu’implique lerayonnement de l’État français sur tous lessols et par tous les temps. Les Sept Bornesdu désert vert, ce sont celles, paumées enpleine forêt amazonienne, qui marquent lafrontière entre la France (via la Guyane) etle Brésil. Plantées en 1956 par de valeureuxmembres de l’IGN (Institut géographiquenational), elles sont régulièrement visitéespar les forces françaises […]. La camérasuit la progression de légionnaires du3e régiment étranger, basé à Kourou. Leurmission ? Une reconnaissance de la borne 7.Bestioles en tout genre, bivouac humide,pieds douloureux, tel est le lot des troupes.[…] Tout ça, “c’est petit bras” à côté de cequ’on a vécu avec l’ami Jean Hurault,semble dire l’ingénieur Pierre Fresnay, à latête de la première mission de l’IGN. Àl’époque, pas de GPS. Dans les paquetages,pour construire les bornes, il y avait leciment en plus. […] Le contrepoint offertpar notre géographe d’élite fait toute lasaveur de ce documentaire, riche enhistoire et en archives. » Extrait de larubrique Télévision à propos de la diffusion,sur France 5, du film Les Sept bornes dudésert vert, de Roland Cros (CNDP). ■

Sur lafrontièreentre Franceet Brésil

Oui, je souhaite m’abonner gratuitement à I G N M a g a z i n e

Mes coordonnées : Mme ❏ Mlle ❏ M. ❏

Nom : Prénom :

Fonction : Organisme :

Adresse :

Code Postal Ville

Tél. :

Contactspresse IGN

François Vivier0143988305Bernard [email protected]

@ Pour vous abonner en ligne : www.ign.fr

(Merci de préciser si cette adresse est professionnelle ❏ ou personnelle ❏ )

Coupon à retourner, sous enveloppe affranchie, à IGN Dircom, 136 bis, rue de Grenelle, 75700 Paris 07 SP.

NOUVEAUTÉS

Les départements d’outre-mer sontdésormais disponibles !La famille CARTOExploreur 3 s’agrandit etaccueille huit nouvelles références :

– Guyane (5 CD Rom) ;– Réunion (1 CD Rom)– Antilles (2 CD Rom)

Avec CARTOExploreur 3 (Version 3.01),vous naviguez sur la cartographie desdépartements d’outre-mer en choisissantla cartographie détaillée (au 1 : 25 000) oula cartographie régionale (au 1 : 100 000).D’un simple clic, passez de d’une carte à l’autre.

CARTOExploreur 3 vous facilite larecherche d’une commune ou d’un lieu-dit et vous connaîtrez, en permanence,les coordonnées géographiques et l’altitude de chaque point de la carte.Bien entendu, CARTOExploreur 3 restecompatible avec les anciennes versionsCARTOExploreur 1 et 2. Vous pourrezdonc compléter votre cartothèque avec les CD Rom couvrant la France métropolitai-ne et les DOM.

CARTOExploreur 3Thaïlande : le projet Gecoh

Projet « Ouragan » dans le métro parisien

Mis en œuvre par l’IGN et Registers ofScotland, en collaboration avec deuxdépartements du ministère del’Intérieur thaïlandais, le projet Gecoh(Geographic and Cadastral DataOrganization and Harmonization)porte sur la fusion et l’harmonisationde deux bases de données géogra-phiques à grande échelle. Pour per-mettre l’accès public aux résultats decette collaboration, l’application car-tographique Web a été développéesur la nouvelle base de donnéesconstituée au cours du projet. ■

L’IGN réalise actuellement des levés pour la RATP. Ces travaux sont effectués dans le cadredu projet OURAGAN qui doit aboutir à une gestion améliorée de l’ensemble des lignes de Paris.L’IGN recueille l’ensemble des éléments utiles à lamise en place du système de contrôle dela ligne 5 : signalisation,joints électriques, profils de rails, longueurs vraies, etc.Quelques chiffres :15,5 km de levé,14 points GPS, 20 kmde nivellement, lamajeure partie du travail étant réalisée de nuit entre 1 heure 30 et 5 heures. ■

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4/IGN MAGAZINE - juillet/août 2004

Cartes d’aléas : inondations à Paris.Utilisation de la BD TOPO® pour la constitution de cartes d’aléas, dans le cadre de l’élaboration du Plan de préventions des risques d’inondations de la ville de Paris.1 : carte d’assemblage du PPRI de Paris (crue de 1910) ;2 : vue en 3D du centre de Paris ;3 : simulation en 3D d’une crue au centre de Paris.

redossier

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Document à valeur informative

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Du ministre de l’Environnement au maire d’une commune rurale,

du commissaire européen au producteur de céréales, de l’opé-

rateur de réseau au chauffeur livreur… tous les utilisateurs de

l’information géographique demandent – ou demanderont bien-

tôt – des documents à grande échelle, de précision métrique,

voire décimétrique en zone urbaine. L’anticipation de nouveaux

usages et de nouveaux besoins a, dès le départ, constitué les

idées-forces sur lesquelles le RGE est fondé.

Que ce soit au niveau de l’État, d’une collec-tivité ou d’une entreprise, la numérisation de l’infor-mation géographique a profondément modifié les

usages de la carte. La possi-bilité d’adapter la représenta-tion de l’information à chaquebesoin particulier, de l’enri-chir de données statistiquesou réglementaires, d’y asso-cier des modèles d’analyse oude prévision… multiplie lesutilisateurs et les usages. Lacartographie devenue outil degestion, d’aide à la décisionet interface de concertation est

d’autant plus efficace qu’elle s’appuie sur un réfé-rentiel commun à des utilisateurs qui sont aussi desproducteurs d’informations. Le RGE est une infra-structure sur laquelle chacun peut superposer sespropres données.

Tandis que le chantier du RGE monte en puissance, l’IGN envisagedéjà les prochaines générations du Référentiel.

juillet/août 2004 - IGN MAGAZINE/5

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Le Référentiel à grande échelle

RGEL’avenirgéoréférencé

Besoins, tendances, perspectives…

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près. Les Italiens, en revanche, dont l’IGM*est plus centré sur l’information militaire, en ontlaissé l’initiative aux collectivités territoriales,avec pour conséquence de grandes disparitésentre régions et l’absence de vraies normescommunes dans les grandes échelles. LeDanemark, la Suède, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne sont, grâce à une organisation cen-tralisée, les plus avancés… »

Harmoniser des données de niveau RGE, définir descontenus de référence minimaux ainsi que des conte-nus optionnels, à la carte et par pays, c’est le défi duprojet EuroSpec. Un défi à relever rapidement souspeine de voir le privé assumer le rôle du public etconstater, pour les référentiels de la gamme RGE, lemême type d’évolution que ce qui s’est produit pourl’information routière. ■

L’Europe, moteur de l’information géographiqueIl n’est plus possible de penser l’aménagement du ter-ritoire national sans visualiser les zones protégées, lespérimètres de sécurité, les servitudes diverses… De soncôté, l’Europe a, elle aussi, fortement favorisé le déve-loppement des Systèmes d’information géographique(SIG). Dans le secteur agricole, l’attribution des sub-ventions de la PAC est soumise à déclaration sur un fondorthophotographique aérien ou spatial compatible avecles données de référence au 1 : 10 000. L’orthophoto,d’une précision métrique, est choisie dans de nombreuxpays, dont la France. Il en va de même en ce qui concernel’environnement où le RGE joue un rôle fondamental.À commencer par les zones Natura 2000. Ce qui impose d’anticiper les questions, prévient Jean-Philippe Lagrange, directeur pour les activités inter-nationales et européennes de l’IGN :

« Les indicateurs sur le biotope, les zonages enfonction d’objets visés par la réglementationsont des informations qui vont être gérées “par-dessus” le RGE. Il faut penser à leur structura-tion en amont. Une directive cadre sur l’information environnementale de référence(INSPIRE) est prévue pour la mi-2006, compre-nant la définition d’informations essentiellesdont il serait demandé qu’elles puissent êtreconsultées gratuitement par le public. Sansoublier des directives sectorielles : eau, forêt,réserves naturelles… De plus, de nombreuxacteurs anticipent un développement de service grand public sur terminaux mobilesreposant sur l’information de niveau RGE. Toutcela exige d’harmoniser les différents RGE. »

Une anticipation nécessaireTandis que le chantier du RGE monte en puissance,l’IGN envisage déjà les prochaines générations duréférentiel. Pour satisfaire les exigences réglemen-taires, pour développer de nouveaux services etrépondre aux besoins du marché, précise AlainChaumet, chef de marché au service marketing :

« Le RGE 2e génération, qui sera lancé dès 2006-2007, sera enrichi de ce qui sera jugé straté-gique et d’intérêt national. Dans le secteur destransports, les services de navigation vont sedévelopper mais on s’oriente aussi vers l’inter-modalité. Il faudra intégrer au RGE des donnéessur les trajets des transports publics, les par-cours piétonniers, cyclables ; les connexionsentre les modes routiers, ferroviaires, fluviaux… »

Une harmonisation encorebalbutianteCe sont les infrastructures routières (routes, adresses,indications de navigation) qui préfigurent une normali-sation européenne. Pour le reste, les RGE s’élaborentencore sur des fondements purement nationaux, constateJean-Philippe Lagrange :

« Les Allemands ont développé, dans le cadrefédéral, un Référentiel à grande échelle qui estcomparable au nôtre, à la dimension verticale

reportagedossier

6/IGN MAGAZINE - juillet/août 2004

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Chambre d’agriculture de laLozère : saisie sur fond de BD

ORTHO® des surfaces encéréales.

Diagnostic sur une zoned’habitat à partir de la

BD TOPO® : réseaux routiers,hydro, bâtiments…

Ajout de renseignements àpartir de la BD ORTHO®.

Utilisation du MNT et des données Z des objets de laBD TOPO® (route et bâti) pour représenter une vue3D du paysage.

François Salgé, secrétaire général du CNIG :« Au CNIG, nous avons pour objectif de déclen-cher chez tous les acteurs publics le réflexe degéolocalisation, avec un référencement qui sefasse au plus proche de la source d’information.L’analyse interministérielle des problèmes et larecherche de solutions concertées sont un faitnouveau. Chaque ministère géoréférence ses données. Puis, il partage ses informations avec les autres autorités pour prendre les décisionsoptimales (environnement, agriculture, tourisme…par exemple). À partir du RGE, chacun peutcontrôler que les éléments sont vraiment superposables. Ensuite, l’État et les collectivitésterritoriales doivent rendre visibles leurs décisionsen sélectionnant une couche d’informations d’intérêt général pour la diffuser le plus largement possible. »

« Le RGE : une infrastructureessentielle »

* IGM : Institut géographique militaire.©

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Au rythme des parutions des lois et décrets enmatière d’urbanisme et d’aménagement du territoire,le nombre des acteurs à utiliser l’orthophoto s’est mul-tiplié. Cette référence simple à prendre en main estdésormais familière à tous les élus. Mais ce n’est qu’enpassant au stade du SIG que la complémentarité desdonnées orthophotographiques et topographiques s’im-pose. Un croisement de données qui permet de pas-ser de l’inventaire à l’analyse du territoire. Une ana-lyse en 2D, en 3D, éclairée par la modélisation et lasimulation d’aménagements ou d’aléas. La troisième composante du RGE, la composante par-cellaire, qui touche à la propriété, facilite le travail degestion mais aussi de communication des pouvoirspublics. L’adresse vient apporter les points de repèrecommuns à tous, particuliers, professionnels commeagents de l’État. Mais la dynamique des données duRGE ne s’arrête pas là, explique Jean-PhilippeLagrange :

« Galileo, programme phare de la politique euro-péenne, sera en complémentarité parfaite avec

la composante topographique du RGE. Cetteconstellation de satellites apportera des ser-vices comparables à l’actuel GPS mais en plusdense et en plus précis, puisque la localisationsera de l’ordre du mètre. Ceci va améliorer l’in-formation embarquée dans le sens d’une aideà la conduite (“Mettez-vous à gauche, vous alleztourner à gauche”). Ces avancées seront par-ticulièrement utiles au piéton : pour le guider,pour l’orienter vers des commerces ou descuriosités touristiques grâce à des plans enperspective. C’est à travers ce type d’applica-tions 3D que Galileo sera complémentaire dela composante topographique. Mais ces services, qui vont se généraliser surles ordinateurs et les téléphones portables, exi-gent une harmonisation des RGE des différentspays… »

La composanteorthophotographiqueEngagée en 1998, la réalisation de la composanteorthophoto est aujourd’hui achevée et les premiersdépartements mis à jour commencent à être dispo-nibles. Les orthophotographies couleur de précisionmétrique et de résolution 50 cm ont été établies pardépartement.

La composante topographiqueLa BD TOPO® couvre déjà 52 départements à l’été2004. Elle traitera 80 % de la France en 2005 et latotalité en 2007. La base offre une description métrique3D du territoire et de ses infrastructures : voies decommunication, réseaux d’énergie, hydrographie, bâti-ments, équipements publics, limites administratives,toponymie, végétation, modèle numérique de terrain.

La composante parcellaireSur la base de la convention signée entre l’IGN et laDirection générale des impôts (DGI), la production acommencé en décembre 2002. Fin 2004, la DGI auraachevé le scannage des 500 000 planches cadastralesnon disponibles en mode vecteur. Le travail d’assem-blage de ces dalles par département couvrira, fin 2005,une quinzaine de départements pour s’achever en 2008.Les données vecteur réalisées par les collectivités dansle cadre de conventions avec la DGI sont progressi-vement intégrées à la base.

La composante adresseBasée sur la géométrie de la composante topogra-phique, elle fournira le fichier complet des adresseslocalisées sur le réseau routier et sur le parcellaire. ■

Le Référentiel à grande échelle

juillet/août 2004 - IGN MAGAZINE/7

Les quatre composantesOrthophotographique, topographique, parcellaire, adresse : les quatre composantes du RGE répon-

dent, par leur complémentarité et leur précision, aux besoins actuels. De plus, elles permettront d’ima-

giner d’autres usages auxquels personne n’a encore pensé. La politique d’intégration des données

et la réflexion sur leur mise à jour, engagées par l’IGN, visent à assurer cette dynamique dans un envi-

ronnement en évolution constante.

La composante orthophotographique.

La composante topographique.

Les composantes parcellaire et adresse.

Syndicat intercommunal d’assainissement et de restauration descours d’eau de l’Essonne (Siarce) : la BD ORTHO® est utilisée enassociation avec des éléments de cadastre (visualisés en jaune) etdes objets de la famille « bâti » issus de la BD TOPO® (visualisés en rouge), ainsi que la délimitation d’objets liés à l’hydrographie.

RGE 15/06/2004 12:08 Page 7

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dossier

8/IGN MAGAZINE - juillet/août 2004

Intégration, mise à jour

Olivier Breisch, Direction desdonnées géoréférencées, communauté urbaine de Bordeaux

« Le 20 février 2004, la communauté urbaine de Bordeaux a signé uneconvention avec l’IGN. Ilest prévu que la CUBlivre ses informations surle bâti, le MNT ainsi quesa base d’adresses et lesnouveaux noms de ruespour mettre à jour lacomposante Adresse du RGE. Ces donnéesseront facturées30 000 €HT à l’IGN. En

retour, il fournit le modèle numérique d’élévation,des données topographiques sur une grandecouronne autour de la communauté pour l’établissement du schéma directeur d’aménage-ment, notamment, et sur les 27 communes de lacommunauté pour lesquelles nous avons besoinde données plus fines. Coût pour la CUB :64 000 € HT pour une licence serveur 3 postes.Cet accord et l’acquisition de données au kilo-mètre carré représentent une solution écono-mique pour la CUB et pour les communes quien bénéficieront également. Cependant, on peutregretter que la licence serveur se limite à3 postes et que les 300 utilisateurs du SIG nepuissent pas avoir accès au moins à la consulta-tion des données… »

DominiqueCaillaud, député-maire deSaint-Florent-des-Bois(Vendée) etprésident de l’Afigeo« Diffusion aumoindre coût,intégration de l’existant,reconnaissancedu travail des partenaires dans l’élaborationde composantes du RGE, liberté pour cespartenaires de continuer à diffuser leursdonnées, telles sont les attentes des collectivités locales. Et, de fait, l’IGN a fait de gros efforts pourl’intégration par le biais des conventions. Sur la diffusion des données, c’est la notiond’exclusivité qui inquiète. Mais il faut reconnaître que c’est la seule solution pour pouvoir constituer le RGE dans undélai très court. Des réponses satisfaisantes ont été apportées mais les collectivités localesrestent très vigilantes, pour que l’IGN continue dans le sens de la transparence et d’une politique de prix claire et homogène. »

La politiqued’intégration de l’IGNTrès attendue par les collectivités locales, lapolitique d’intégration des données élaborées parles partenaires de l’IGN se concrétise par lasignature des premières conventions.

« Une solutionéconomique »

« Les collectivitésrestent vigilantes »

Signature du contrat d’intégration des données du cadastre avec cellesde l’IGN. De gauche à droite : Bertrand Lévy, directeur général del’Institut géographique national, et Bruno Parent, directeur général de la Direction générale des impôts.

Avec un réseau de collecteurs sur le terrain, la compo-sante topographique est mise à jour au quotidien pourune édition annuelle. La composante Parcellaire estactualisée au rythme où la DGI fournit les planches scan-nées ou vectorisées. L’IGN les intégrant commune parcommune, des éditions trimestrielles, semestrielles ouannuelles sont envisagées, de même que pour la compo-sante Adresse. Seule la composante orthophotogra-phique est mise à jour tous les cinq ans. Or, « L’actualitédes données est quelque chose d’essentiel, préciseChristian Faad, chargé de maîtrise d’ouvrage RGE à l’IGN.L’utitilisateur a besoin d’avoir très rapidement dans sabase les nouvelles infrastructures. C’est pourquoi plus de100 personnes ont déjà été réparties en province depuis2001 pour assurer ce travail de collecte. »Une autre solution pourrait être apportée par le projet« Pléiades » en 2008, précise Alain Chaumet : « AprèsSpot 5 qui produit des images de 1 pixel pour 2,50 m,cette constellation de satellites pourra fournir des photosallant de 0,80 à 1,20 m par pixel. Ce n’est pas encore laqualité de la BD ORTHO®, mais cela pourrait permettredes mises à jour plus régulières. »

UNE MISE À JOUR EN CONTINU

www.ign.frVous trouverez :

– Les plaquettes produit

– Les spécifications techniques

– Les barèmes de prix 2004

– La disponibilité et l’étatd’avancement des quatrecomposantes du RGE

– Les échantillons des bases de données de l’IGN en téléchargement gratuit

@Pour e

n savoir plus

RGE 14/06/2004 17:19 Page 8

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Au sein des collectivités, des services de l’État,des agences d’urbanisme… les applications se mul-tiplient, démontrant la complémentarité des compo-santes du RGE comme de ses usages. Plans de pré-ventions des risques (PPR), secteurs sauvegardés, sitesremarquables, périmètres de protection, directivesSeveso… le rythme des réglementations s’est accé-léré ces dernières décennies. Aussi, François Salgéconstate-t-il :

« Avant même de penser aménagement et infra-structure, il faut connaître les contraintes quipèsent sur la gestion de l’espace. Les matéria-liser sur la carte est en fait le premier usage duRGE attendu par les pouvoirs publics. Ce n’estqu’après ce premier recensement que l’on peutplanifier et réaliser routes, chemins de fer, voiesnavigables ou urbanisation… »

La cartographie réglementaireLe « diagnostic de territoire » est la première exper-tise apportée aux collectivités par l’Adauhr (Associationpour le développement, l’aménagement, l’urbanismeet l’habitat dans le Haut-Rhin) comme par la plupartdes agences d’urbanisme. C’est le préalable à toutaménagement, explique Bruno Goupil, d’IGN Conseil :

« La superposition des composantes ortho-photographique et topographique – pour loca-liser les routes, le bâti, les toponymes, lescourbes de niveau… – constitue le socle du dia-gnostic. Sur la commune de Blotzheim par exemple,l’Adauhr a agrégé à cette base des donnéescadastrales, des informations collectées sur leterrain, pour établir le dernier zonage qui découlede contraintes nouvelles : servitudes aéronau-tiques autour de l’aéroport de Bâle-Mulhouse,zones naturelles à protéger, zones inondables,zones d’extension urbaine… Une synthèse gra-phique a été réalisée sur fond BD TOPO® sim-plifié pour présenter un projet d’aménagementet de développement durable. »

Le RGE, référentiel de l’urbanismeLes trois dimensions – sociale, économique et envi-ronnementale – du développement durable, la consti-tution de « pays », d’intercommunalités, de nou-veaux « territoires de projet »… exigent tôt ou tardde travailler sur le RGE, comme l’explique AlainChaumet : >>

Élaborer en concertation les grands projets d’infrastructureQu’il s’agisse de penser les grands projets d’aménagement, d’améliorer la qualité de la vie, de mettre

le patrimoine en valeur, ou même de contribuer à faire surgir des applications que personne n’a encore

imaginées, c’est le croisement des données image, vecteur, parcellaire et adresse qui inspire le créa-

tif, éclaire le décideur et rassure le citoyen.

Association pour ledéveloppement,l’aménagement, l’urbanisme et l’habitat dans le Haut-Rhin(Adauhr) : diagnostic sur les servitudes d’utilité publique(SUP) autour de l’aéroport de Bâle-Mulhouse.Ci-dessus à gauche : plan de servitude aéronautique ;ci-dessus à droite : zoom surun point haut (antenne).

Le Référentiel à grande échelle

juillet/août 2004 - IGN MAGAZINE/9

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« La loi relative à la solidarité et au renou-vellement urbain (SRU), l’obligation de définirles zones constructibles, l’exigence de cohé-rence entre les différentes approches nécessi-tent de travailler avec des données homogènes.Les agglomérations ont commencé avec lesSCOT (Schémas de cohérence territoriale). Pourles PLU (Plans locaux d’urbanisme), qui sup-posent une concertation et un volet paysager,on constate que les communes qui n’utilisentpas encore les SIG cherchent des solutions :via la constitution d’une structure intercom-munale, par exemple. »

De fait, les témoignages des agences d’urbanisme sonttrès favorables au RGE comme référentiel et commesupport de données locales. Un outil d’autant plusindispensable pour établir un PLU que les données Zde la composante topographique permettent de repré-senter des vues 3D du paysage et des bâtiments. Voirle démantèlement des usines Renault sur l’île Seguinà Boulogne-Billancourt, la réhabilitation de cités àMontereau, la démolition de tours HLM… La visua-lisation des lotissements, des espaces verts, du volumedes immeubles… est le meilleur support pour la concer-tation locale désormais obligatoire.

Du tracé à la gestiond’infrastructuresDe l’étude de l’impact paysager d’une zone d’activi-tés à la gestion quotidienne d’un réseau, tout projetd’infrastructure repose désormais sur une cartogra-phie dynamique. C’est ainsi que le Siarce (Syndicat intercommunald’assainissement et de restauration de cours d’eau)réalise, pour 29 communes du département del’Essonne, des schémas d’aménagement et de gestiondes eaux. Au réseau intercommunal des eaux usées et

à la gestion de la rivière Essonne, visualisés sur desdonnées orthophoto et topographiques, s’ajoute laprise en main du droit des sols grâce aux donnéescadastrales numérisées (vecteur, labellisées DGI). « Quel est le nombre de parcelles raccordées ?Lesquelles sont touchées par l’extension du réseaud’assainissement ? Quels sont les propriétaires concer-nés par de tels travaux ? » Il ne manque plus que lacomposante Adresse pour localiser les clients, aux-quels le gestionnaire pourra adresser automatique-ment des informations ciblées. Mêmes fonctionnalités pour les projets d’infrastruc-tures de transport, un secteur très sensible en matièrede concertation, prévient Philippe Gerbe, chef du ser-vice IGN Aménagement Environnement :

« Dans le cas de l’étude d’un tracé de ligne TGV,le RGE détermine le nombre et le type de bâti-ments (habitation, industriels, agricoles…) touchés par le projet dans chaque communetraversée. Ce qui permet de mesurer l’impactsur l’activité économique ou la qualité de vie etde produire des documents de visualisa-tion (cartographique et graphique) en vue d’uneconcertation. L’implantation du tramwayd’Angers, avec le programme autoroutier decontournement nord associé, a procédé de lamême façon : tracé sur fond BD TOPO®, repé-rage des parcelles touchées, localisation desvariantes avec stations et parkings… »

Autant d’informations apportées ou structurées à par-tir du RGE pour affiner le projet, en étudier l’impact,identifier les riverains concernés, produire des sup-ports de concertation et de communication. En atten-dant d’utiliser ces mêmes supports pour repenser leplan de déplacement urbain dans sa globalité. Et, àplus long terme, le schéma de déplacement intermo-dal à l’échelle du département. ■

dossier

Agglomération d’Angers : projetde ligne de tramway. Carte

de communication et deprésentation du projet

à la population.Localisation sur la BD TOPO®

des voies routièresstructurantes sur l’ensemble

de l’agglomération, et sesvariantes, avec localisation des

stations, des parkings…

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10/IGN MAGAZINE - juillet/août 2004

Commune de Pleslin (22).En vue oblique, les composantes

du RGE permettent d’apprécier les éléments structurants

du paysage.Vue oblique (drapée sur MNT),

à partir de la BD ORTHO®, de la BD TOPO® et

de la BD PARCELLAIRE®.

dossier

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Améliorer la vie quotidienne des citoyens

La lutte contre le bruit est la première préoccupa-tion des Français, suivie de près par les pollutionsdiverses. Ce qui fait dire à Alain Chaumet que c’estdans ce domaine d’applications que les besoins duRGE se font le plus sentir :

« Si les collectivités locales sont déjà nom-breuses à travailler sur les deux couches lesplus familières aux municipalités – l’orthophotoet le cadastre –, elles ne disposent d’aucuneinformation sur les routes, sur les espaces natu-rels, sur les adresses… et, surtout, il leur manquela troisième dimension ! Elle est essentielle pourentreprendre les études de propagation de pol-lution et pour réaliser les études de risques. »

Des travaux qui font largement appel à la composantetopographique et à son modèle numérique de terrainpour modéliser les phénomènes et simuler les solutions.

Plans antibruit C’est ainsi que le moteur de calcul Mithra permet desimuler, en 2D ou en 3D, les mesures de bruit réali-sées sur les façades des bâtiments, les capteursrecueillant le niveau sonore produit par les routes, che-mins de fer, avions, industries… Relief, bâtiments,axes du réseau routier sont fournis par la BD TOPO®.Nature du sol, données météo, informations trafic…viennent compléter la base, précise Bruno Goupil :

« L’ensemble permet de modéliser la propaga-tion du bruit, son intensité au fur et à mesureque l’on s’éloigne de l’axe qui le génère. Il per-met aussi de simuler l’impact d’un aménage-ment antibruit, de visualiser différents scéna-rios, comme la construction d’un mur-écran oud’un tunnel, pour en mesurer l’impact. Quand on ajoute à ces données, comme on l’afait à Paris, le recensement de la population,l’évaluation des enjeux se précise jusqu’aunombre d’individus affectés par tel ou tel amé-nagement. »

Croisées avec les informations Parcellaire et Adresse,les données exploitées par le logiciel Hera, qui carto-graphie le bruit autour des grands aéroports, permet-tront de traiter les actions antibruit jusqu’au bénéfi-ciaire final : le riverain. À Toulouse-Blagnac, Hera estdéjà utilisé pour établir le Plan de gêne sonore (PGS)et le Plan d’exposition au bruit (PEB). Ces documentsréglementaires sont réalisés à partir des « habitations »de la BD TOPO®. Elle permet aussi d’en calculer lahauteur et le nombre d’étages. La densité de popula-tion peut ainsi amener à modifier les trajectoires d’ap-

proche ou de décollage, ou encore à programmer desaides à l’insonorisation. Ces informations peuvent êtretrès rapidement transmises aux riverains et aux pro-priétaires concernés dès que l’on peut croiser les zonestraitées avec les informations cadastrales.

Pollutions de l’air et de l’eauÀ partir des données topographiques, croisées avecdes informations météo, le logiciel Drag&Fly simulela propagation de la pollution atmosphérique ou d’unnuage polluant. Grâce au MNT, qui permet de visua-liser les volumes des bâtiments, on peut, à la fois,déterminer les zones touchées par la pollution et simu-ler l’impact d’une mesure préventive tel que le filtragedes rejets. L’exemple d’Air-Parif montre que le RGEpeut aussi être utilisé pour cartographier ce type demesures en zone urbaine, à l’échelle d’une communeou d’une ville.C’est encore à partir de la composante topographiquedu RGE que le Siaro (Syndicat intercommunal d’amé-nagement des rives de l’Oust) s’est engagé dans ladémarche « Bretagne Eau Pure » après avoir repéré,sur orthophoto, les espaces à traiter en priorité, pourleur faible densité bocagère et la proximité d’un ruis-seau, explique Bruno Goupil :

« Le diagnostic a été complété par des infor-mations fournies par les collectivités (utilisa-tion de désherbants, zones imperméables,points d’écoulement, avaloirs et fossés) pourdéfinir un niveau de risque, établir des plans dedésherbage communaux et d’informationauprès de la population sur l’interdiction despesticides. La lutte contre les pollutions d’ori-gine agricole a, pour sa part, nécessité un clas-sement de parcelles à risque, selon le sens despentes. L’identification des principales direc-tions d’écoulement sur chaque parcelle de l’eau,des insecticides, des engrais, a permis de pro-poser un plan d’actions – sur cartes – aux pro-priétaires : bandes enherbées et 3 200 mètresde haies à replanter. »

Pollutions des solsC’est sans doute pour le réaménagement de zones auxsols pollués que la composante parcellaire du RGEest la plus attendue, constate Philippe Gerbe :

Le Référentiel à grande échelle

Qu’il s’agisse de nuisances sonores, de pollutions atmosphériques, de

crues ou de ruptures de barrage, être en mesure de contenir et sur-

tout de prévenir les atteintes de toutes sortes à la qualité de la vie et à

l’environnement constitue désormais la préoccupation première des

citoyens. À cet effet, les modélisations en 3D sont incontournables.

Différents scénarios deréduction des nuisancessonores peuvent être testésgrâce à la réalisation d’unemaquette virtuelle. L’objectifest de diminuer, de manièresignificative, la gêne desriverains en optimisant lesinvestissements mais aussil’intégration des équipementsdans le paysage (mursantibruit, tunnels…).

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Modélisation du carrefour de Verdun, à Blois, grâce à la BD TOPO ® et la BD ORTHO ®.

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« Car on est là à un niveau où l’identifiantde chaque parcelle devient essentiel : il permetd’accéder au nom du propriétaire et donc à sonactivité. Et de décider s’il y a une expertise, uneétude de risques, un aménagement à faire. Surl’agglomération de Rouen, par exemple, le croi-sement du RGE et de Basias, base de donnéesrelatives aux anciens sites industriels, met enévidence des constructions bâties sur d’an-ciens terrains de stockage de produits explo-sifs ou de substances radioactives… Le critèrede vulnérabilité de bâtiments comme les hôpi-taux, lycées ou crèches permet de déclencherune étude de réaménagement. »

Sécurité : de la prévention à la gestion Études de vulnérabilité et estimations de probabilitéd’aléa sont aujourd’hui des missions menées sur leRGE par les acteurs de la sécurité civile. Dans la phasede prévision du risque, le RGE facilite l’inventaire desenjeux : population, bâtiments, réseaux de transports,réseaux électriques… Ensuite, au cours de la phase deprévention, les données de la composante topogra-phique sont essentielles au diagnostic préalable à toutaménagement. C’est à partir des données « bâtiments »de la BD TOPO® qu’EDF a renforcé ses pylônes enfonction de la densité du bâti entre ses installations. Àpartir du MNT, la simulation de propagation de crues,de la Loire par exemple, ou d’une rupture de barrage,comme en Martinique, met en évidence les zones àtraiter, les populations à sensibiliser et à former. Enmatière de risques comme de pollutions, le RGE estun outil de communication, d’information et de concer-tation incontournable, souligne Philippe Gerbe :

« La modélisation en 2D et en 3D permet dedépassionner les débats parce que tous lesobjets sont en place géométriquement. Quandon calcule des vues 3D, la perspective s’appuiesur des objets géoréférencés et pas sur un“bidouillage” de traitement d’images. Ce sontdes visualisations “scientifiquement correctes”ou, au moins, géométriquement exactes. À par-tir de là, on peut discuter. »

On peut discuter et prévoir, en partenariat entre col-lectivités, entreprises, établissements publics…, lessystèmes d’alerte et d’évacuation. Aujourd’hui, unegrande majorité de Services départementaux d’in-cendie et de secours (SDIS) ont des outils qui s’ap-puient sur un SIG. De même qu’ils suivent des for-mations sur maquettes cartographiques. Avec pourobjectif une connaissance sans cesse plus fine du ter-rain, comme la localisation des moyens de lutte contrel’incendie, l’étude de l’accessibilité des secours, lacouverture des populations face aux risques courantsou l’aide au repérage des interventions. ■

dossier

Plan de gestionde l’espacerural etpériurbain(Gerplan). Unoutil au servicedu développementdurable qui établit,pour chacun des espaces d’intérêtcollectif recensés, des propositions de gestion à partir de la BD TOPO®, de la BD ORTHO® et du SCAN 25®.Ci-contre : carte de synthèse del’aménagement ;Ci-dessus : zoom sur la carte des risques de coulées de boue.

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Syndicat intercommunald’aménagement des rives de l’Oust : la BD ORTHO® permet ici de visualiserles points d’écoulement des eauxpluviales, dans le cadre de la luttecontre les pollutions d’origine nonagricole.

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Certaines applications n’en sont encore qu’à leursdébuts. Dans le domaine de l’archéologie notamment,nous sortons de la période archaïque, ainsi que l’ex-plique Alain Chaumet :

« Organisé dans le cadre des Drac*, l’inventairearchéologique était réalisé en posant des gom-mettes sur les planches cadastrales. L’obligationde fouilles avant tout aménagement orientedésormais les archéologues vers le référence-ment de leurs travaux dans des bases de don-nées géographiques : le SCAN 25®, pour l’ins-tant. Mais le RGE leur fournira des élémentsprécieux. Le parcellaire couplé à l’orthophotosera particulièrement utile pour situer les fouillesdans des terrains où l’on se repère difficilement. »

Les PDIPR : un couplage entre la BD ORTHO® et la BD TOPO®

Dans le secteur touristique, en revanche, l’exploita-tion des SIG et des données du RGE progresse defaçon spectaculaire. Pour la réalisation des Plans dépar-tementaux des itinéraires de promenade et de ran-donnée (PDIPR), d’abord. Ainsi, le Conseil généralde Loire-Atlantique a pu « récupérer » 90 % des sen-tiers du département à partir de la BD TOPO®, constateBruno Goupil :

« Il a suffi de saisir les 10 % manquants (nonentretenus ou non mis à jour) pour établir lePDIPR. Une économie de temps par rapport àla procédure qui aurait consisté à numériser lessentiers sur fond photographique ou à faire desrepérages terrain avec localisation GPS. C’est typiquement l’avantage du couplageBD ORTHO®-BD TOPO® : compléter une infor-mation lacunaire sans aller sur le terrain ou, dumoins, en limitant les déplacements. »

Autre avantage de ce croisement des données ortho ettopographiques dans les applications touristiques : laréalisation de vues en 3D. Un support marketing déve-loppé à l’échelle du département dans les Côtes-d’Armor, avec l’application Navigalis. Les internautessont invités à survoler paysages, villes et chemins derandonnées sur le site cotesdarmor.fr. Réalisée à par-tir du RGE, la navigation dynamique, sans saccades,met en valeur les bâtiments, ponts, châteaux, églises,projets routiers, monuments… pour les touristes commepour les habitants du département.

Rendre le patrimoine visible,rendre le territoire lisibleOffrir une bonne visibilité et une lisibilité efficace deleur territoire à ses habitants est un des objectifs de lapolitique de la ville. Selon Philippe Gerbe, la cartogra-phie est aussi un outil de concertation dans l’élabora-tion du PLU et un support de « redynamisation urbaine » :

« C’est à partir des données RGEassorties d’informations sur l’occu-pation du bâti que la DDE de l’Aubea pu établir un diagnostic très fin sur11 000 logements HLM de l’agglo-mération de Troyes. La localisationdes zones a été réalisée sur un fondBD TOPO®, avec les réseaux routieret hydrographique, les voies ferrées,les zones arborées, avec ses informationssémantiques complétées de celles fournies parles organismes HLM. Le référencement de l’étatdes logements, des nuisances, des problèmesde voisinage… a débouché sur un programmede réhabilitations, de démolitions et de pra-tiques nouvelles en matière de gardiennage,d’éclairage, d’entretien… »

Pour une meilleure gestion des biensSans aller jusqu’aux possibilités offertes par le ser-vice cadastral suédois, comme le suivi du marché, leRGE se révèle être un outil précieux pour les profes-sionnels de l’immobilier. Le croisement des donnéesortho, parcellaires et adresses permet de mettre envaleur les biens qu’ils ont àadministrer en les situant parrapport aux écoles, aux com-merces, aux espaces vertsenvironnants, par exemple.La cartographie des risques– inondation, effondrementde terrain… –, qui se déve-l o p p e d a n s l e s D i r e n(Directions régionales del’environnement) notam-ment, apporte également desinformations essentielles lorsde transactions immobilières.Pour mieux se préparer àfaire face aux crises, pourmieux gérer leurs porte-feuilles, pour sensibiliserleurs assurés et collaboreravec les pouvoirs publics àune politique de préventionqui prenne en compte toutesles vulnérabilités, les com-pagnies d’assurance et deréassurance commencent à travailler aux premiers élé-ments d’un atlas des aléas. Le RGE, qui est déjà un outil de travail interministé-riel, s’affirmera très rapidement comme un outil deréflexion commun aux pouvoirs publics et à leurs par-tenaires privés en matière de sécurité, de développe-ment économique ou d’environnement. ■

Valoriser le patrimoine

Le Référentiel à grande échelle

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Qu’il s’agisse de géoréférencement ou de marketing touristique, les multiples fonc-

tionnalités du RGE facilitent l’inventaire des richesses encore enfouies dans le sous-

sol, le survol virtuel des sites remarquables et la mise en valeur du patrimoine.

Conseil général de Loire-Atlantique : numérisation des sentiers de randonnée sur le département.Utilisation de la BD TOPO®

sous ArcView, pour établir le PDIPR. 90 % des 5 000 km de chemins sont fournisdirectement par la BD TOPO®.

Zone de redynamisationurbaine (ZRU) del’agglomération de Troyes, sur fond BD TOPO®.

* Drac : Direction régionale des affaires culturelles.

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solutions

Contacts

Département [email protected]

Votre interlocuteur diffusion :

Matthieu Le [email protected]

Votre interlocuteur licences :Hervé Deconihout

[email protected]

Diffusion de données,droits et licences…

Réponse Le SCAN 25 ® et toute la gamme des produits scannés de l’IGN, ainsi que les référentiels à petite et moyenne échelle sont des produits ouverts à la diffusion. Toute société du secteur de l’information géogra-phique peut contracter avec l’IGN un contrat

de revendeur (« diffuseur ») de licences SIG de ces produits. Le département Diffusion-Licences commer-ciales se tient à votre disposition pour mettre en placeces contrats et assurer la formation de vos proprescommerciaux aux données IGN et aux modalités commerciales liées à nos licences. ■

Le logo « DonnéesIGN » doit

obligatoirementfigurer en regard

des produits souslicence.

Département Licences commerciales.De gauche à droite : Régine Pierel,Matthieu Le Masson, VéroniqueLehideux (responsable dudépartement) et Hervé Deconihout.

DIFFUSION DES DONNÉES IGN« Puis-je être revendeur du SCAN 25 ® ? »

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@Pour toute information

à caractère professionnel :www.ign.fr

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RéponseLe dispositif de licences commerciales mis en place par l’IGN permet de devenir diffuseur de licences « applicatives ». Ces licences applicatives se distinguent des licences IGN standards par deux éléments principaux : – la donnée IGN (ici la BD ORTHO ®) doit être cryptée et indissociable du logiciel (format propriétaire sans export des données IGN) ; – le logiciel doit être « orienté métier » avec des fonctionnalités cartographiques limitées par rapport aux fonctionnalités offertes par un SIG.Si ces éléments sont vérifiés, un contrat commercial spécifique est mis enplace avec l’IGN, prévoyant notamment le paiement de redevances pour la revente des données IGN ainsi intégrées. Un agrément technique valide la solution métier avant sa commercialisation.Un logo spécifique « Données IGN » mis sur tous les packagings de cettesolution métier permet de faire savoir à l’utilisateur final que le produit s’appuie sur de la donnée IGN. ■

Questions/Réponses

LICENCECOMMERCIALECARTOGRAPHIQUE « En tant qu’éditeur, je souhaite

réaliser une carte touristique à

partir de la BD CARTO® de

l’IGN ; cette carte sera ensuite

commercialisée. Quels droits sont

à acquérir auprès de l’IGN ? »

RéponseUn contrat de licences commercialespeut être mis en place : il inclut unelicence d’intégration qui couvrira desdroits temporaires d’utilisation de laBD CARTO® le temps de concevoir etréaliser votre carte. Puis, une fois lacarte commercialisée, des redevances trimestrielles (basées sur le prix devente HT de la carte) payées à l’IGNsur les exemplaires réellement vendus.La carte ainsi réalisée devra se démarquer par sa charte graphiquedes produits papier équivalents éditéspar l’IGN. Un agrément est ici aussinécessaire pour valider ce point. Le logo « Données IGN » apparaît sur la couverture de la carte. ■

LICENCES COMMERCIALESAPPLICATIVES« Je souhaite éditer un applicatif métier destiné aux agriculteurs

pour les aider dans la gestion au quotidien de leurs parcelles ;

cet applicatif contiendrait de la BD ORTHO® comme référentiel

géographique, est-il possible de vendre cette solution clé en

main (logiciel et données IGN) ? »

« Fournisseur sur Internet de solutions de proximité, je veuxmettre en place un service de positionnement avec envoid’informations sur les téléphonesportables. Cette solution s’appuiera sur la base de donnéesGEOROUTE®. Quels droitssont à acquérir auprès de l’IGN ? »

DROITS

Réponse Une licence d’intégration àl’année sera à acquitter, puisdes redevances payéestrimestriellement seront duesà chaque exploitation de la base GEOROUTE® parce service. L’apport de la donnée IGN au sein du service est pris en compte pour fixer la base de calcul des redevances.Un contrat de licencescommerciales signé entrel’éditeur du service et l’IGN et unagrément technique formaliseront cet accord. ■

juillet/août 2004 - IGN MAGAZINE/15

Carte Libris n° 02 du mont Blanc réalisée à partir des données IGN (BD CARTO ®). L’éditeur positionne les informations touristiques(itinéraires et pictogrammes), et réalise l’habillage ainsi que la miseen page.

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La ville de Pau interprétée en trois dimensions àpartir de la BD TOPO®. Les objets représentés sont :– les réseaux routier, ferré, électrique et

hydrographique ;– les bâtiments ;– le relief.

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