16
reportage, à lire en p. 4 Toute problématique comporte ses dimensions spatio-temporelles. Les Systèmes d’information géographique permettent de simuler et d’analyser l’ensemble de ces critères et de rationaliser les solutions. Description du processus à travers un exemple. p.2/3 repères L’actualité en bref et en images p.11 portrait Yves Lacoste, géographe, directeur d’Hérodote p.12/13 partenariat IGN-Orodia : le ski en SIG 3D p.14/15 solutions Cartes anciennes, la cartothèque de l’IGN MAGAZINE IGN IGN Le monde de l’Institut Géographique National MAGAZINE Le monde de l’Institut Géographique National La géomatique appliquée L’ABC du SIG 27 janv./fév. 05 27 janv./fév. 05

Le monde de l’Institut Géographique National

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le monde de l’Institut Géographique National

reportage, à lire en p. 4

Toute problématique comporte ses dimensions spatio-temporelles. Les Systèmesd’information géographique permettent de simuler et d’analyser l’ensemble de cescritères et de rationaliser les solutions. Description du processus à travers un exemple.

p.2/3repères

L’actualitéen bref et enimages

p.11portrait

Yves Lacoste,géographe,directeurd’Hérodote

p.12/13partenariat

IGN-Orodia :le ski en SIG 3D

p.14/15solutions

Cartesanciennes, lacartothèquede l’IGN

MAGAZINEIGNIGN

Le monde de l’Institut Géographique National

MAGAZINELe monde de l’Institut Géographique National

La géomatique appliquéeL’ABC du SIG

n° 27 janv./fév. 05n° 27 janv./fév. 05

IGN 27 couv. 16/12/2004 15:41 Page 1

Page 2: Le monde de l’Institut Géographique National

Du 19 octobre 2004 au 28 février 2005, l’IGN, en partenariat avec la Cité des sciences et de l’industriede la Villette, vous propose de découvrir « L’Île-de-France vue du ciel ». Il s’agit d’une orthophoto couleurau 1 : 10 000 de 10 m sur 10 m, représentant Paris et sa région dans un rayon de 50 km autour de lacapitale. Cet assemblage géant a été inauguré le 21 octobre par Bertrand Lévy, directeur général de l’IGNet Thomas Grenon, directeur général de la Cité des sciences et de l’industrie (photo centrale). ■

Cet ouvrage, en deux volumes, présente une vision orientée-objet desdonnées géographiques. Il montre comment un outil de modélisationinformatique (UML UnifiedModeling Language) et unlangage de programmation(Java) permettent dedévelopper efficacement desapplications destinées àtraiter, à visualiser et àtransmettre des donnéesgéographiques via le réseauinformatique mondial. Ilconstitue également un courssur le langage Java et sesdivers paquetages. DenisPriou est ingénieur en chefdes Ponts et Chaussées,Jean-Marc Le Gallic,Stéphane Pelle et DidierRichard sont ingénieurs destravaux géographiques etdiplômés de l’ENSG. ÉditionsHermès-Lavoisier, 80 €. ■

UML, Java et les données géographiques

@repères

IGN FI survole l’Afrique

L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique età Madagascar (Asecna), chargée de la conception, de la réalisa-tion et de la gestion des installations et services aéroportuaires, a confié à IGN FI les travaux de positionnement des équipementsde 35 aéroports répartis dans 11 pays africains.De juin à septembre 2004, deux équipes de l’IGN ont relevé tousles équipements à l’aide de théodolites et de récepteurs GPS bi-fréquence. Les résultats définitifs ont été livrés en décembre 2004sous forme de fiches signalétiques comprenant leur descriptif etleurs coordonnées précises dans le système mondial WGS84. ■

Pour touteinformation à caractère

professionnel :www.ign.fr

2/IGN MAGAZINE - janvier/février 2005

« L’Île-de-France vue du ciel »

AGENDA

JANVIER 2005■ Le 6 Forum cartographieSuivi d’un « Cafécartographique ». À l’Écolenationale des sciencesgéographiques (ENSG), cité Descartes, 6-8 avenueBlaise Pascal, Champs-sur-Marne.www.ensg.ign.fr

FÉVRIER■ Le 3Forum photogrammétrieÀ l’ENSG.

■ Les 11 et 12 Forum des 3e cyclesÀ la porte Champerret, à Paris.

MARS■ Les 9 et 10Journées rechercheIGN à l’ENSG

■ Le 17Forum topographieÀ l’ENSG.

■ Du 18 au 23 Salon du livreÀ Paris, au Parc desexpositions de la porte de Versailles.

IGN 26 p. 2_3 16/12/2004 15:47 Page 2

Page 3: Le monde de l’Institut Géographique National

PRESSE

TV GRANDES CHAÎNES

« Deux ans de repérage,84 jours de vol,35 000 km parcourus, unhélicoptère, une camérahaute définition, 25 payssurvolés et 60 sitessélectionnés ! PanoramaEurope, l’imposant projetproduit par SylvainAugier, est un jeuinteractif d’une minutetrente consacré aux plusbeaux sites d’Europe.Vendu à 12 chaînes de laCommunauté, il vise unpublic de 100 millions depersonnes. Chaque jour, àpartir d’une image, l’animateur propose dedeviner le site survolé et d’envoyer lasolution par SMS avant que l’imagen’apparaisse en entier. À la clé, unvoyage aux Seychelles. Et unecarrière de producteur pour SylvainAugier, qui rêve déjà d’une émissionplus longue, sur les mêmes principesque ce programme court. » ■

Sylvain Augier :son public, c’estl’Europe

Oui, je souhaite m’abonner gratuitement à I G N M a g a z i n e

Mes coordonnées : Mme ❏ Mlle ❏ M. ❏

Nom : Prénom :

Fonction : Organisme :

Adresse :

Code postal Ville

Tél. :

Contactspresse IGN

Emmanuelle Dormond0143988305Bernard [email protected]

@ Pour vous abonner en ligne : www.ign.fr

(Merci de préciser si cette adresse est professionnelle ❏ ou personnelle ❏ )

Coupon à retourner, sous enveloppe affranchie, à IGN Dircom, 136 bis, rue de Grenelle, 75700 Paris 07 SP.

NOUVEAUTÉS

Plusieurs accords commerciaux ont été récemment signés par l’IGN et divers acteurs du secteuragricole (ministère de l’Agriculture, Apca, Cnasea, Fnasfer, Onic). Ils prévoient un large déploiementau sein de ces organismes de la BD ORTHO ®, du SCAN 25 ® et de la BD CARTO ® toponymie. La composante orthophotographique du RGE devient ainsi le référentiel du monde agricole et serale support, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), des déclarations parcellaires graphiques des exploitants agricoles. ■

Minicartes des îles du littoral

ÎLE DE RÉAu 1 : 35 000.

ÎLE D’OLÉRONAu 1 : 40 000.

ÎLE D’YEUAu 1 : 15 000.

ÎLE D’OUESSANTAu 1 : 20 000.

ÎLE DE NOIRMOUTIERAu 1 : 30 000.

BELLE-ÎLE, HOUAT, HOËDICAu 1 : 30 000.

PRESQU’ÎLE DE GIENS, ÎLE DE PORQUEROLLES(au recto).

ÎLE DE PORT-CROS ET DU LEVANT(Au verso). Au 1 : 20 000.

Du 12 juillet au 21 août 2004, Le Figaro,en partenariat avec l’IGN, a publié une série de cartes des plus beaux endroits du littoral français.Grâce à la réactivité des services de production de l’IGN, la direction de la communication a pu fournir quotidiennementles extraits de cartes ou de photos aériennesdemandés par Le Figaro pour illustrer cetterubrique consacrée à la découverte des sitesremarquables du bord de mer.Tous les jours, les conseils des experts IGNaidaient le lecteur à saisir toute la richessedes documents cartographiques reproduits.Un accroissement des ventes en ligne des cartes sur www.ign.fr est venu confirmer l’engouement du public pour cette opération. ■

Un partenariat réussi

Magazine de l’Institut

Géographique National,

136 bis, rue de Grenelle, 75700

Paris 07 SP. Tél. : 01 43 98 80 00.

Publication bimestrielle. ISSN : 1624-

9305. Directeur de la publication : Bertrand Lévy.

Directrice de la rédaction : Anne-Catherine Ferrari.

Rédacteur en chef : Patrick Lebœuf, assisté

de Jean-Marc Bornarel. Comité de rédaction:

É. Aracheloff, M. Bacchus, B. Bèzes, A. Bonnaud,

C. Cecconi, R. Chaumaz, F. Chirié, M. Cotte,

J.-P. Darteyre, E. Dormond, F. Gallois, J.Giralt,

Ph. Guhur, M. Jeannot, F. Lecordix, P. Laulier.

A participé à ce numéro : Michel Bacchus.

Conception éditoriale et graphique : Sequoia-ETC.

Direction artistique : Michelle Gaydu.

Iconographie : Orodia, IGN, Daniel Menet.

Bernard Delbey, Ulf Andersen/Sipa Presse.

Couverture : Daniel Menet/IGN.

Le RGE devient le référentieldu monde agricole

L’IGN met à jour les 20 cartesau 1 : 25 000 du littoral guya-nais. D’octobre à décembre2004, les topographes ontaffronté le milieu naturel, forêtprimaire et marais, jouxtant leszones habitées de la bandecôtière pour renseigner les évolutions et lever les nouvelles réalisations. La zoneconcernée comprend l’essen-tiel de la population et des activités guyanaises, notam-ment de Cayenne à Kourou. ■

Les cartes de la Guyane mises à jour

L’IGN édite 8 minicartes des îles au large du littoral français. Elles comportent la couche touristique des TOP25 ® avec des informations cyclotouristiques : itinéraires cyclo, itinéraires VTT et points de location de vélos.

De gauche à droite : Jean-Louis Le Tiec, Dominique Foubert et Thierry Saffroy.

Prix : 5,75 € TTC

IGN 26 p. 2_3 16/12/2004 15:47 Page 3

Page 4: Le monde de l’Institut Géographique National

4/IGN MAGAZINE - janvier/février 2005

Carte d’intervisibilité entre deux points, à partir de la BD ALTI ®. Au pas de 50 m,couplée avec des données du sol de laBD CARTO ®, la BD ALTI ® est particu-lièrement utile à l’implantation et à lagestion de réseaux de télécommunicationsur la France entière.En-bas, à droite : étude d’impact pourrelais hertzien, en Corse, tenant comptede la hauteur d’émission et de réception.Fond : estompage de la BD ALTI ® etlimites administratives de la BD CARTO ®.

reportagereportage

Reportage SIG/tél 16/12/2004 15:49 Page 4

Page 5: Le monde de l’Institut Géographique National

Qu’elle soit technique, socio-économique ou environnementale,

toute problématique comporte une dimension spatiale. Les

Systèmes d’information géographique (SIG) sont les outils d’ana-

lyse thématique multicritères qui permettent d’en rationaliser la

solution au bénéfice de tous. Principes de base et fonctionne-

ment à travers un exemple : nos téléphones mobiles.

En 1990, dans une étude réalisée à la demande duConseil national de l’information géographique, l’éco-nomiste Michel Didier définissait un Système d’in-formation géographique comme « un ensemble dedonnées repérées dans l’espace, structuré de façon àpouvoir en extraire commodément des synthèses utilesà la décision ». Aujourd’hui, leur usage s’étend à tousles domaines de l’équipement et de l’aménagementdu territoire : du développement de l’infrastructureroutière à la gestion des flux de population en passantpar celle des réseaux… toutes ces données pouvantêtre croisées. La première étape consiste à définir etidentifier un besoin.

Le téléphone mobile : lagéographie dans nos pochesEn France, au tout début des années 90, un nouveaubesoin fut clairement identifié : celui de pouvoir com-

muniquer en permanence à l’aided’un téléphone portable. Trois opé-rateurs prirent rapidement positionsur ce marché et France Télécom futle premier. À sa demande, l’IGN éla-bora des fichiers de sursol urbain dansle cadre d’études de radiocommuni-cation nécessitant la connaissancedes «masques » représentés par lesbâtiments, ainsi que celle des absorp-tions d’ondes résultant de la végéta-tion et des phénomènes de réflexiondus à la présence de plans d’eau.

Ces fichiers, appelés alors « fichiers villes » ou« fichiers Cnet* », furent créés afin de calculer desstatistiques à l’intérieur de mailles au pas de 100 mètres,portant sur l’occupation du sol et les hauteurs du sur-sol, par croisement avec des modèles numériques

« On peut acheterun logiciel de SIG, mais pas unSIG. Derrière, il y aune organisation àmettre en place. »

janvier/février 2005 - IGN MAGAZINE/5

>>

La géomatique appliquée

L’ABCdu SIG

* Centre national d’études des télécommunications.

Reportage SIG/tél 16/12/2004 15:49 Page 5

Page 6: Le monde de l’Institut Géographique National

tution du réseau : en plaçant une antenne à uncertain endroit, quelle sera la zone couverte ?Comment les ondes émises seront-elles trans-mises, absorbées par la végétation, ou réfrac-tées par l’eau ou les diverses textures du bâti ? »

Mais une autre dimension d’analyse entrait en lignede compte. À l’époque, seuls l’ouest parisien,Deauville, Saint-Tropez et l’autoroute A13 étaientcouverts. Ces zones correspondaient aux lieux d’ha-bitation, de travail et de villégiature des populationsintéressées par cette nouvelle technologie et prêtes àen assumer le coût : les jeunes cadres « surfant » surles nouvelles technologies et sur la Bourse, alors sur-nommés « yuppies ». La géographie investissait lemonde des « départements expansion », et inverse-ment. Les premières antennes ont ainsi été posées làoù les gens du marketing ont décidé qu’elles devaientl’être. Christophe Charpentier poursuit :

« À partir du moment où on se demande oùsituer la première antenne, on entre dans unerequête spatiale. Si je détermine un cœur decible en un point A et un autre en un point B, jevais me demander si le territoire qui les sépareest une zone de transhumance et quelle peutêtre sa perméabilité. En tout état de cause, jevais rechercher la capillarité la plus efficace afind’optimiser le réseau et d’élargir ma cible. Toutest géographique dans ce métier-là ! »

L’analyse, partie d’une dimension statistique et séman-tique, s’est ensuite appuyée sur une dimension de géo-graphie physique et topologique.

de terrain extraits de la BD ALTI®. Ils étaient sai-sis par photogrammétrie à partir de clichés au 1 : 30 000ou au 1 : 20 000. Il s’agissait d’un produit numériquede type vecteur, sans topologie. Pascal Gélugne, direc-teur du développement d’Advanced TechnologyDiffusion and Image (ATDI), un des intervenantsmajeurs en terme de developpement des réseaux, tientà préciser :

« Au départ, ils n’ont pas pris le terrain en comptede façon précise. Ce qui primait alors, c’étaitplutôt les densités de population et les densi-tés d’appels. Les opérateurs télécom ont définides modèles statistiques et, éventuellement,ont intégré des modèles numériques de terrainpour améliorer les choses. »

Très vite, France Télécom monta ses propres chaînesde production. SFR Cégétel obtint, à son tour, desgammes de fréquence et fit effectuer une partie desétudes préalables par des entreprises spécialisées enpropagation d’ondes radio, parallèlement à ses propresrecherches. Le troisième opérateur, Bouygues Télécom,fit irruption en 1994 et sous-traita la totalité des tra-vaux de conception de son réseau, en particulier à Esri.À l’origine, seules certaines zones urbaines étaientconcernées. Christophe Charpentier, directeur géné-ral de Cartosphère, une filiale d’Esri qui travailla pourles trois opérateurs se souvient :

« L’information géographique a été une grandecontributrice à la capacité des opérateurs àmettre en place des infrastructures et du ser-vice. Un de ses premiers usages fut la consti-

Abstraction : revient à conce-voir un modèle qui organiseles données par composantsgéométriques et par attributsdescriptifs, ainsi qu’à établirdes relations entre les objets.Acquisition : revient à alimen-ter le SIG en données enentrant d’une part la formedes objets géographiques, et d’autre part leurs attributset relations.Archivage : consiste à stockernumériquement les données.Analyse : permet de répondreaux questions que l’on sepose.Affichage : production auto-matique de cartes, perceptiondes relations spatiales entreles objets, visualisation desdonnées sur écran.

Les 5 A :5 fonctionnalités d’un SIG

reportage

>>

6/IGN MAGAZINE - janvier/février 2005

Années 60 : les pionniers– Digitalisation de cartes ;– Quelques traitements

basiques.Années 70 : BD urbaines– Numérisation grandes

échelles dans les grandesvilles ;

– informatisation des donnéesurbaines ;

– entrée de la télédétectiondans le domaine civil ;

– fondations de sociétésspécialisées (Esri,Intergraph…).

Années 80 : transition– Enrichissement des BDU ;– constitution de nouvelles

bases ;– applications du type DAO ;– progrès informatiques.Années 1990-2000 :explosion technologique– Développement de la micro-

informatique : en 1990, letravail était effectué avecArcInfo, sur des stationsUnix. Il était inimaginable detraiter ces données sur unPC de bureau ;

– développement des basesde données numériques ;

– explosion de l’Internet et desnouvelles technologies.

Historique du processus

« Je vais rechercher la capillarité la plus efficace afin d’optimiser le réseau et d’élargir ma cible. Tout est géographique dans ce métier-là ! »

LES NIVEAUX D’INFORMATION DANS UN SIG

Le niveau géométriqueLes primitives géométriques sont des objetsmathématiques élémentaires. Pour la repré-sentation en 2D, on trouve :

Le niveau sémantiqueInformation textuelle, qualitative ou quanti-tative. Information ayant une valeur descrip-tive et se rattachant à une géométrie.

Le niveau topologiqueIl permet de gérer de façon allégée les relations de voisinage (inclusion/adjacence).

Primitives Exemples

Le point Une borne

La ligne Un axe routier

La surface Une commune

Le texte

Même topologie mais géométrie différente

Un toponyme Paris

AA

C CB

B

Arc 1 Arc 1

Arc 2Arc 2

Reportage SIG/tél 16/12/2004 15:49 Page 6

Page 7: Le monde de l’Institut Géographique National

La géomatique appliquée

Un jeu de questions-réponsespar couches thématiquesLorsqu’une problématique se pose, les questions debase sont simples : où se trouvent tel objet, tel phé-nomène ou telle population reliés à cette probléma-tique ? Quels sont-ils ? Quelles relations existe-t-ilentre eux ? Les réponses sont des données spatiales.Quels sont les évolutions et les changements interve-nus au cours d’une période donnée ? Les réponsessont des données temporelles. Quelles seraient les conséquences de tel ou tel scéna-rio d’évolution ? Les réponses sont les données pros-pectives qui aideront à optimiser les solutions.Un SIG est un outil de conception et de simulation(préparation, concertation et présentation d’un pro-jet), un outil d’analyse (aide à la gestion de projets) etun outil de communication et d’information (carto-graphie, production de plans). Les objets sont organisés en thèmes, souvent affichéspar couches d’information, chaque couche contenantdes objets de même type (bâti, voirie, éclairage public,routes, végétation, hydrographie…). Chaque objet est défini par un point (bornes, entre-prises…), un arc ou une ligne (routes, voies ferrées…)un polygone ou une surface (communes, occupationdu sol…). Il est systématiquement géoréférencé pardes coordonnées géographiques (latitude, longitude)ou par des coordonnées planes dans un système deprojection (X, Y) : c’est le niveau géométrique. Les relations de voisinage entre les objets constituentle niveau topologique, la topologie étant la branchedes mathématiques qui étudie, dans l’espace réel, lespropriétés liées au concept de voisinage. Enfin, chaque objet contient des informations de typealphanumérique (nom de la ville, numéro Insee,nombre de voies d’une route, type de bâtiment…), ce

qui constitue le niveau sémantique. Ces trois niveauxforment le socle d’un SIG. Sa mise en place est beau-coup plus complexe. Selon Christophe Lebot, res-ponsable SIG de Saint-Nazaire, « on peut acheter unlogiciel de SIG, mais pas un SIG. Derrière, il y a uneorganisation à mettre en place ». Patrick Stimpson,d’IGN Conseil, précise :

« L’opération implique des moyens matériels,des hommes et un savoir-faire. Il y a dix ans, unSIG permettait de faire des cartes et, aujour-d’hui encore, les gens n’ont qu’une vision assezrestreinte de ses potentialités réelles. Toutefois,une certaine maturité se fait jour et ces sys-tèmes commencent à être perçus comme lesoutils d’analyse, de conception et de simula-tion qu’ils sont. »

Le choix des données et leursmodes de stockageParmi les informations indispensables, certaines sontspécifiques aux objectifs poursuivis et au territoireconcerné, d’où le choix :– de la nature des données. Il s’agit de répondre auxquestions suivantes : quel est cet objet ? Quels sontses attributs ? Où se situe-t-il ? Quelle est sa forme etsa relation avec les autres objets ?– De la structure de la base. Elle est définie par leformat de données (modèle physique) et leur schémaconceptuel, qui les organise et décrit leurs relationsmutuelles.– Du géoréférencement. Les coordonnées des objetspeuvent être géographiques (latitude, longitude…) ouissues de représentations planes (projections Lambert,UTM…) souvent propres aux fournisseurs ou aux pays.– Du volume des données. Le type et le format desdonnées entraînent une grande variation du >>

janvier/février 2005 - IGN MAGAZINE/7

Référentiel Orodia à façon.– Altimétrie par photogrammétrie,

précision à partir de 10 cm ;– plate-forme de voirie par

photogrammétrie ;– végétation par photogrammétrie ;– relevés GPS et terrestres, précision

à partir de 5 cm ;– numérisation et relevés de réseaux ;– plans divers (ex : carte de localisation

probable des avalanches (CLPA).Données touristiques et attributaires.

u

En haut, un modèle numériquede terrain (MNT) sous sa formefilaire. Ci-contre, le même MNT,drapé à partir de la BD ALTI®.

©O

rodi

a

Reportage SIG/tél 16/12/2004 15:49 Page 7

Page 8: Le monde de l’Institut Géographique National

8/IGN MAGAZINE - janvier/février 2005

reportage

volume de la base. Le matériel utilisé en dépen-dra.– Du type de données. Vecteur ou raster, qui sont lesdeux modes de représentation du monde réel sousforme numérique. Il s’agit là des modes de stockagede la géométrie, que détaille Patrick Stimpson :

« Les données en mode “raster”, autrement ditphotographique, sont un excellent outil de com-munication. Tout le monde les comprend aupremier coup d’œil. Qu’il s’agisse d’orthopho-tos ou de scans, c’est une matrice où chaquepixel a une valeur radiométrique. Le raster estsouvent utilisé en tant qu’habillage pour établir

un fond cartographique sur lequel on peutsuperposer de la donnée vecteur. Il correspondégalement à une nécessité technique : l’ana-lyse par traitement d’images.En ce qui concerne la donnée “vecteur”, lesobjets sont représentés par des points, deslignes et des surfaces. Elle est beaucoup plusriche en informations, dès que l’on croise lescouches entre elles. »

Intégration des données dans un SIGUn Système d’information géographique ne peut fonc-tionner que s’il contient des données. L’acquisitionétant la phase la plus coûteuse, il est primordial dedéfinir les besoins avec un maximum de précision etde comparer l’ensemble des données disponibles. Deux cas de figure peuvent se présenter : si les don-nées existent, il faut les importer dans le système. Sielles n’existent pas, il faut créer une base de données.Dans le cas où elles existent, on peut importer unebase de données structurée dans un format interne àun SIG. Ce moyen convient entre les SIG d’un mêmetype, mais se révèle plus délicat entre des SIG de typesou de versions différents.On peut également importer un fichier « à plat »,simple fichier texte Excel ou Access, l’importation dedonnées sémantiques étant relativement simple à condi-tion quelles aient été préalablement structurées pourcoïncider avec la structure interne du SIG.Enfin, il est possible de passer par une des normesd’échange disponibles sur le marché, ce qui représente

>>

« Une certaine maturité se fait jour. Ces systèmes commencent à être perçus comme les outils d’analyse, de conception et de simulation qu’ils sont. »

AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES MODES RASTER ET VECTEUR

• Facile d’emploi• Déjà symbolisé• Très gros volume de données• Demande des machines plus puissantes• Ne permet que peu d’analyses• La symbolisation est figée

• Plus grande richesse d’informations• Volume de données plus léger• Permet toutes sortes d’analyses• Demande un habillage pour la visualisation• Demande une plus grande connaissance

pour l’utilisation

Mode raster

Mode de représentation du monde sous forme numérique.

Mode vecteurMode raster

Mode vecteur

Une donnéeraster secomposed’une suite depixels de taillerégulière.Mode raster =mode maillé,modematriciel.

Photoaériennescannée. En zoomant,on aperçoitles pixels del’image.

Les élémentsdu monde réelsontmodéliséssous forme de primitivesgéométriques.

Donnéesvectoriellesroutières.

Nœud/point

Ligne

Face

Origine des données d’un SIG

SIG

Base de données

SIG existant

Photogrammétrie

Donnéesalphanumériques

Table à digitaliser

Plan papier

Prise de vues aériennes

Scanner

Levés deterrain, GPS

X1,Y1

X1,Y1 P

X2,Y2

X3,Y3X4,Y4

X5,Y5

X6,Y6X7,Y7

Xp,Yp

Xa,Ya

Xb,Yb

Xc,Yc

Xd,Yd

Xe,Ye

Reportage SIG/tél 16/12/2004 15:49 Page 8

Page 9: Le monde de l’Institut Géographique National

janvier/février 2005 - IGN MAGAZINE/9

La géomatique appliquée

le moyen le plus économique à long terme. Au cours de la dernière décennie, les champs d’ap-plication des systèmes d’information géographique etleur interopérabilité ont atteint de nouvelles dimen-sions, ainsi que l’explique Patrick Stimpson :

« Il y a une dizaine d’années, chaque systèmeétait relativement fermé. Les choses ont consi-dérablement évolué : tous les SIG classiquessont capables de lire un nombre important deformats et de regénérer des données, ce quifacilite énormément la circulation de l’informa-tion. Nous sommes là, par excellence, à l’inté-rieur de principes multicouches et multi-critères. C’est ce qui fait la richesse et le potentiel d’utilisation d’un SIG, à la conditionque cela soit bien fait. C’est ici qu’apparaît l’as-pect structuration des données et, qu’à pluslong terme, il est indispensable d’identifier quiva être responsable de leur mise à jour. »

Cette multiplication des formats a conduit le Cnig àmettre au point la norme Edigeo, qui permet de trans-férer des données en mode vecteur, topologique oumaillé, et de décrire la qualité des informations géo-graphiques.

Analyse : interroger le SIGL’analyse des données a pour but de les interpréterafin d’élaborer de nouvelles informations sur la zonetraitée. Elle met en œuvre des méthodes quantitatives,souvent statistiques, d’interprétation des données.L’analyse thématique aboutit souvent à une cartogra-phie thématique. L’analyse des objets géométriquessert à mettre en évidence des propriétés liées à la géo-métrie des objets. On y retrouve une notion fonda-mentale : les requêtes topologiques qui ont trait auvoisinage des objets les uns par rapport aux autres.Patrick Stimpson ajoute :

« La topologie permet d’accélérer certains trai-tements. Les études de propagation d’incen-die en sont un exemple évident, mais il en estde même en ce qui concerne toute forme depropagation, en particulier celle des ondes radio-électriques. Dans ce cas, le phénomène est pluscomplexe : les notions d’intervisibilité vont inter-venir selon des modèles prédéfinis par des déve-loppeurs qui œuvrent en aval de l’IGN, afin derendre la donnée de base utilisable par les opé-rateurs de téléphonie. »

La réussite d’un SIG dépend, pour une bonne part, defacteurs non techniques tels que l’analyse des besoinset la méthodologie de mise en place.

Applications des SIG : les deux approches possiblesDeux approches peuvent être suivies. La première estun classement par type de territoire, du niveau com-munal au niveau mondial.– Les territoires urbains furent les premiers à se doterde SIG, en particulier dans un but de planification, deprojets et de simulations…– Les Conseils généraux y ont recours dans le cadre

de leurs compétences territoriales (gestion du patri-moine foncier, des transports départementaux…).– Les Régions ont, par vocation, une vision plus syn-thétique des territoires et utiliseront les SIG afin demettre en place des observatoires sur l’environnement,l’assainissement, l’eau…– Au niveau national ou européen, à de rares excep-tions près, peu de SIG ont été mis en place. Citons lagestion des forêts en Suède, certains fichiers théma-tiques pour l’Europe (des données dans le cadre deNatura 2000 pour l’environnement, EuroRegionalMap, EuroGlobal Map ou Sabe : SeamlessAdministrative Boundaries of Europe…). – Au niveau mondial, citons le programme desNations-Unies pour l’environnement (PNUE).Il existe une seconde approche, par domaine d’appli-cations : l’équipement et l’aménagement du territoire,l’agriculture, l’environnement, les risques naturels outechnologiques et la sécurité civile, la géologie et lesmatières premières, l’hydrographie et l’océanogra-phie, la démographie, la socio-économie et la santé,le géomarketing, la gestion des réseaux: transports depassagers, distribution d’eau, de gaz ou d’électricité,enfin, les télécommunications dont, en particulier, latéléphonie mobile.

Les fonctions s’étendent et continueront à le faireLorsque les marchés du téléphone portable ont com-mencé à se développer, il a fallu valoriser le réseau etaméliorer la qualité du service. Les premiers centresd’appel ont été mis en place. L’information était géo-référencée. Elle redescendait au niveau du servicetechnique qui confrontait les zones à problèmes avecune carte théorique de couverture : « Où et de quellenature est le masque qui fait obstacle ? » La géogra-phie a servi d’outil stratégique, mais ses applicationsn’ont cessé de s’étendre et continuent à le faire, ainsique conclut Christophe Charpentier :

« La fonction première du téléphone n’était plussuffisante. L’étape suivante consistait à se poserla question fondamentale : lorsque je suisquelque part, de quoi ai-je besoin ? D’un fleu-riste ? D’un taxi ? Des deux ? Les centres d’ap-pels se sont enrichis d’une nouvelle dimension :find the nearest ! Trouver le plus proche ! Uncentre d’appels comme le 222 de SFR a vitecompris que l’annuaire et le service de proxi-mité, c’était le même métier. On est passé d’uneépoque où, il y a dix ans, des acteurs commeBouygues Télécom ou SFR employaient unequinzaine d’utilisateurs d’information géogra-phique à ce qui se passe aujourd’hui où elle estdevenue, chez l’un comme chez l’autre, l’outilde base de plusieurs milliers de personnes. »

Le dernier prolongement, qui en est encore au stadeexpérimental, consiste à pouvoir afficher la cartogra-phie sur l’écran. Dans un proche avenir, nous seronsen mesure de réaliser des calculs d’itinéraires sur nostéléphones portables. La cartographie sera alors phy-siquement dans nos poches. Et c’est pour demain ! ■

Un SIG, et ensuite…L’influence de l’informationgéographique tend à s’étendre parcercles concentriques, ainsi quel’assure Christophe Charpentier :« La composante géographique agagné les sphères de la directiondes ressouces humaines. LorsqueSFR a transplanté une partie de sonsiège à Rennes, un mouvement dontles conséquences étaient énormes,l’information géographique a dû êtreutilisée pour en faire comprendre lanécessité en interne. Enl’occurrence, elle servit d’outil demanagement et de communication. »Toutefois, cette forme deperméabilité ne fonctionne pasencore de manière systématique.Une entreprise comme BouyguesConstruction utilisera prioritairementla CAO-DAO. Les Systèmesd’information géographique serontplutôt sollicités en aval de laréalisation des chantiers, lorsque lebesoin de présenter un projet à desélus se fera sentir. Les concepteursinjecteront la CAO-DAO dans unSIG afin de situer un ouvrage dansson environnement. Selon Christophe Charpentier, lasynergie se fera un jour, mais àtravers les hommes. « Lorsqu’un typede culture s’impose au sein d’unebranche d’une entreprise, elle a debonnes chances de s’étendre àd’autres sphères internes au mêmegroupe, lorsque les responsables deprojet viennent à occuper d’autresresponsabilités. Là encore, il s’agitde capillarité mais elle passe par leshommes. »À cela s’ajoute la dimensiongénérationnelle. La géomatique estune discipline récente, mais ellegagne d’autant plus de terrain que les nouveaux responsables y ont été formés.

Reportage SIG/tél 16/12/2004 15:49 Page 9

Page 10: Le monde de l’Institut Géographique National

10/IGN MAGAZINE - janvier/février 2005

La géomatique appliquéereportage

Contacts

Service IGN Conseil-Amé[email protected]

ENSGDépartement de la formation continue

[email protected] 64 15 31 20

MISE EN PLACE DU SIG : LES ÉTAPES FONDAMENTALES

MISSION DE L’IGN ET DÉVELOPPEMENTS APPLICATIFSL’IGN est producteur de bases de données et a pour mission la couverture globale du territoire, et non la création deslogiciels ou le développement des applicatifs métiers. Ce rôle est dévolu à des sociétés privées, qui se chargentd’apporter une valeur ajoutée aux bases de l’Institut. Ci-dessous, quelques exemples de partenariat :

CartosphereFiliale d’EsriCoédition et coproduction avec l’IGN

Création d’une nouvellebase de données à haute qualitégraphique, ainsi

que de la version raster de GEOROUTE ®.

GVA (Géo-Vision Avenir)

Orodia

Partenariat avec l’IGNCréation de maquettes numériques pour la gestion des paysages.

Partenariat* avec l’IGNÉditeur et distributeur exclusif de logiciels paysagers en 3D. Prix Géolink 2002 pour le meilleur SIG avec GeoStation.

Advanced Technology Diffusion & Image.Diffuseur de données de l’IGN

Éditeur de logiciels spécialisés dans la

propagation d’ondes et lastéréorestitution.

Magellan Ingénierie.

Partenaire de l’IGN, pour des outils au service d’études socio-économiques

Développement d’uneintégration

directe et rapide des bases de données de l’IGN.

E.E.E/i.g.o.

Partenaire de l’IGN, pour un outil d’aide à la décision

en 3D et en temps réelModélisation 3D de l’espaceurbain à partir des bases de

données de l’IGN.

BD TOPO BD ORTHO BD ALTI BBPARCELLAIRE

BDCARTO

GEOROUTEBDADRESSESCAN25

SCAN

100

ROUT

E50

0

SIG généralistes bureautiques : ils ont pour voca-tion essentielle l’import de données externes et leuranalyse pour réaliser des cartes à insérer dans lesrapports et les présentations. Ils permettent la modi-fication de données géométriques ou descriptives,mais ne peuvent saisir des bases de données com-plètes. (MapInfo, ArcView, GeoConcept.)SIG généralistes de gestion : même capacitéque les SIG bureautiques mais ils disposent d’ou-tils de modélisation beaucoup plus puissants. Ilspermettent le partage de données entre postesdistants. (MGE, ArcInfo, Apic.)SIG « métiers » : très spécialisés dès le départ,leur champ d’application est réduit mais ils sontsouvent les seuls ou les meilleurs dans leurdomaine.

Typologie des logiciels SIG

L’étude d’opportunité doit :– définir le besoin d’enjeux,

de risques, de rapports coût/avantages ;

– analyser l’existant (matériel,données, ressourceshumaines et compétences) ;

– définir les orientations stratégiques en termes fonctionnels, organisation-nels et techniques ;

– recommander une solution et l’évaluer.

Définitions

Choix d’unprestataire

Quelques conseilsMise en place de la solution

Étudesd’opportunitéUn SIG, c’est :

– une problématique, des besoins ;

– des données géographiques et alphanumériques ;

– des logiciels spécialisés ;– du matériel ;– et surtout, des hommes

et du savoir-faire…

L’étude d’opportunité va être initiée parune série d’entretiens afin d’obtenir lesréponses aux questions suivantes :– un SIG, pour quoi faire ?– Quelles applications précises, dans

quels services ? – Quelles données, à quelles échelles,

provenant de quelles origines, sousquelles formes ?

– Quelles améliorations attend-on ?– Quels moyens humains faut-il

mobiliser ?– Quels moyens matériels ?– Y a-t-il des données déjà numérisées

et récupérables ?– Quels sont les moyens financiers

dont on dipose ?

– Développement.– Déploiement.– Formations :

• initiation ;• formations complémentaires spécifiques.

– Recette du système :• VA (vérification d’aptitude) ;•VSR (Vérification de service régulier).

– TMA (Tierce maintenance applicative) :évolutions fonctionnelles et applica-tives du SIG.

– Ne surtout pas négliger les études préliminaires à la mise en place effective du SIG ;

– ne pas lancer plusieurs projets en même temps ;

– ne pas surdimensionner les besoins ;– ne pas employer qu’un seul

administrateur du système ;– ne pas oublier les utilisateurs finaux ;– communiquer autour du projet ;– laisser les utilisateurs s’approprier

le système mis en place ;– ne pas négliger les coûts de fonction-

nement lors du choix du scénario.

– Évolutions du SIG.Le système mis en place devra : • continuer à évoluer (mise à jour des

données, intégration des nouveauxthèmes, amélioration ou extensiondes traitements) ;

• disposer des moyens financierset humains suffisants pour assurerces évolutions, garantie de la pérennité des investissementsconsentis et de la permanence des compétences professionnellesacquises.

SIGBesoins Données

LogicielsMatériel

Savoir-faire

* Voir rubrique Partenariat, p. 12-13.

Reportage SIG/tél 16/12/2004 15:49 Page 10

Page 11: Le monde de l’Institut Géographique National

Fondamentalement, Yves Lacoste, né au Maroc en 1929, se définit comme géo-graphe. Mais, ajoute-il, « je fonctionne à deux mains ». L’HISTOIRE l’a toujoursfasciné, et les circonstances l’amènent très vite à prendre conscience de l’impor-tance politique de l’analyse géographique. Agrégé de géographie en 1952, il tentede faire comprendre à ses élèves du lycée Bugeaud d’Alger la différence entre lesformes de colonisation au Maroc et en Algérie, en particulier le phénomène depaupérisation d’une partie de la population algérienne d’origine européenne dufait de la crise viticole de la fin du XIXe siècle. Il est expulsé au début de la guerred’Algérie ! En 1959, il publie un « Que sais-je ? » : Les Pays sous-développés.« Je l’avais écrit déjà sans être spécialiste, mais son succès fut énorme. Il a faitl’objet d’une trentaine de traductions, toutes pirates, ce dont je suis très fier. »1968 le retrouve professeur à la nouvelle université de Vincennes, où il enseigne àses étudiants que l’aspect politique du raisonnement sur l’espace est fondamental.Ces derniers lui assènent que la géographie est « réactionnaire ». Yves Lacoste leurrétorque qu’ils ont quelque part raison, mais qu’ils ne savent pas pourquoi : « Ellel’était – justement – du fait que les géographes universitaires se refusaient à y inté-grer cette dimension politique en la qualifiant de “non-scientifique”. » C’est donccontre ce préjugé, qu’en 1976, avec l’appui de François Maspero, il fonde HÉRODOTE,revue de géographie et de géopolitique, laquelle va devenir très vite le porte-drapeau d’une nouvelle école et une sorte de mise en accusation des thèses offi-cielles. Autre scandale ! D’autant plus que ce sont alors les médias qui reprennentla notion de « géopolitique », proscrite après l’usage qu’en avait fait l’Allemagne.Il s’agit de l’étude des rivalités de pouvoir sur des territoires. C’est le rôle del’Institut français de géopolitique (université de Paris-VIII).

La Géographie, ça sert, d’abord, à faire la guerreC’est le titre du petit livre qu’il lance en 1976 et où il parle notamment de l’IGNsous sa forme originelle de Service géographique de l’armée (SGA) afin de sou-ligner la fonction militaire, puis politique, de la cartographie. L’école géographique prussienne de la seconde moitié du XIXe siècle avait fait des-cendre la carte, outil de pouvoir jusqu’alors réservé aux princes, vers les échelonsde la hiérarchie en contact avec le terrain. C’est ce que sont venus expliquer desofficiers français à l’Assemblée nationale, au lendemain de la défaite de 1870. Aujourd’hui, selon Yves Lacoste, l’école géographique universitaire française risquede disparaître, par excès d’abstraction. « Ils se sont laissé séduire par les théorieschorématiques et tentent souvent de réduire les phénomènes géographiques à desmodèles géométriques décrétés a priori. Ça leur donne l’illusion d’un savoir scien-tifique. » L’exemple le plus ancien de ce type de raisonnement avait déjà cours auXIXe siècle, lorsque l’on tentait d’expliquer la France par sa forme « hexagonale ».En revanche, Yves Lacoste ne cache pas son intérêt pour le travail de l’IGN, qu’ilsitue à l’opposé de cette géographie excessivement modélisatrice. « Les Systèmesd’information géographique et les bases de données, telles que l’IGN les conçoitsont d’extraordinaires outils d’analyse. Loin de partir d’un postulat abstrait, ils sontle résultat de séries d’informations collectées sur le terrain et traitées, à des échellesdifférentes, dans toute leur complexité. Ça, c’est de la vraie géographie ! » ■

janvier/février 2005 - IGN MAGAZINE/11

L’HISTOIRE« Au lycée, je désespérais

mes professeurs, car j’étaisdernier avec zéro en géographie, qui me

paraissait sans intérêt,mais j’étais premier

en histoire. »

HÉRODOTE« Grand historien, il fut

aussi grand géographe :la description qu’il fait,

au IVe siècle av. J.-C., dela Méditerranée orientale

est géopolitique. »

1870« Les Prussiens avaientdécouvert l’importance

géopolitique de la géographie et l’ensei-

gnaient de l’école à l’université. Leurs

instituteurs, qui sontdevenus leurs sous-

officiers, avaient appris à lire une carte en

emmenant leurs élèvesen excursion. »

portrait

Bibliographie(non exhaustive)– Les Pays sous-développés,

PUF « Que sais-je ? », 1959.– Géographie du sous-

développement,PUF, 1975.

– La Géographie, ça sert,d’abord, à faire la guerre,François Maspero, 1976.

– Dictionnaire de géopolitique,Flammarion, 1995.

– Ibn Khaldoun, naissance del’histoire, passé du tiers-monde, La Découverte,1998.

– L’Eau dans le monde,Larousse, 2003.

– De la géopolitique auxpaysages, Armand Colin,2003.

– Maghreb, peuples etcivilisations, avec CamilleLacoste-Dujardin. La Découverte Poche, 2004.

Yves Lacoste : à sa droite, la planète bleue. À sa gauche, une maquette de B52. En 1972, il étudie les effets des bombardements américains sur les digues construitespour contenir les débordements naturels du fleuve Rouge, au Vietnam. « C’est à cetteoccasion, précise-t-il, que j’ai pu utiliser à plein ma formation de géomorphologue. »

Yves LacosteGéographeSpécialiste de géopolitique, fondateur d’Héro-

dote, revue de géographie et de géopolitique,

professeur émérite à Paris-VIII, Yves Lacoste

a souvent fait scandale en associant, selon la

pensée de Kant, le temps à l’espace et en

s’opposant aux géographes universitaires, qui

refusent d’intégrer la dimension politique dans

le raisonnement géographique.

©U

lf A

nder

sen/

Sip

a-P

ress

Aux éditions La Découverte.

Avec nos remerciements à Sipa Presse.

IGN 25 Portrait 4 16/12/2004 15:51 Page 11

Page 12: Le monde de l’Institut Géographique National

partenariat

12/IGN MAGAZINE - janvier/février 2005

La visualisation en 3D du territoire et son exploitation dans des domaines

aussi variés que les études de risques, de paysages ou d’urbanisme,

au-delà de sa capacité de communication, montre son intérêt lors-

qu’elle devient une aide à la décision dans la concertation de tout pro-

jet d’aménagement. Le partenariat IGN-Orodia résulte de cette volonté

d’apporter des solutions à l’ensemble des acteurs du territoire pour

l’amélioration de la gestion de leur espace.

ContactsOrodia

Fabrice CollinseMiniparc les Béalières, 17, avenue

du Granier, 38240 Meylan04 76 18 19 83

[email protected]

Le ski, en SIG 3D

Panorama des Saisies, en hiver.

IGN 26 Partenariat 16/12/2004 15:51 Page 12

Page 13: Le monde de l’Institut Géographique National

IGN-Orodia

utilisateurs. Elle permet une ges-tion en temps réel des domainesskiables : prévention des risques,visualisation de nouvelles pistesde ski, maintenance d’infra-structures…La mise en valeur de ces donnéespeut également devenir un atoutpour la communication sur lepatrimoine touristique.Dans le cadre de la réalisationd’une maquette virtuelle pourl’aide à l’aménagement en zonede montagne, l’IGN a fourni desextraits de ses bases.

Recueil des donnéesLes données, fournies ou créées,sont intégrées et structurées demanière cohérente dans le SIG.Elles sont aussi bien géogra-phiques (le terrain) qu’attribu-taires (les données techniques,démographiques, économiques…).Ainsi, la première étape consisteà enrichir les bases de donnéesIGN (BD TOPO®, BD ALTI®,BD ORTHO ®, BD PARCEL-LAIRE®) de données topogra-phiques complémentaires parphotogrammétrie, relevés GPSou terrestres.Puis, la deuxième étape passe parl’intégration de la « donnée-client »(cabinets de géomètres, DGI,EDF-GDF, France Télécom,bureaux d’études, d’urbanisme,d’aménagement) sous forme de

donnée attributaire (sous Excel,Access…), numérisation de planspapier, servitudes, voiries, réseauxdivers.L’intégration sous GeoConcept(SIG) et VirtualGeo (3D) permetla réalisation d’une cartographiedescriptive. L’élaboration de cartesd’isochrones, des calculs d’iti-néraires, passe par l’analyse spa-tiale des données. Le SIG devientun outil d’aide à la décision, desimulation de projet, de com-munication pour les touristes (étatdes pistes) ou simplement un outilde maintenance et d’optimisa-tion du territoire.

Les utilisateursL’exemple de la société d’amé-nagement de La Plagne illustrecette nécessité de disposer d’unoutil lui permettant de connaîtreet de visualiser en temps réel lescaractéristiques de son domaineskiable pour localiser les zones àrisques, prévoir les nouvelles pistesde ski, déterminer les secteurs àaméliorer, informer les touristes.À travers la mise en œuvre decette maquette virtuelle, Orodiapeut exprimer son savoir-faire etapporter à tout acteur une connais-sance de son territoire.La collaboration de l’IGN per-met de valoriser l’utilisation deses bases en matière d’étude envi-ronnementale. ■

janvier/février 2005 - IGN MAGAZINE/13

Orodia est un bureau d’étudestechniques, situé dans la régiongrenobloise. Il intervient sur toutela chaîne de l’information géo-graphique. Fournisseur de don-nées topographiques, de logiciels,d’assistance et de formation,Orodia répond aux attentes desgestionnaires de territoires pourvisualiser, analyser, gérer et pro-jeter leur espace. Composée de géomètres, de pho-togrammètres, d’informaticienset d’infographistes, cette entre-prise a mis à profit sa connais-sance des métiers de la montagneet des études en aménagementpour développer un modèle dedonnées spatiales et attributairesadapté aux problématiques descollectivités locales de montagneet des domaines skiables. Elleleur fournit une vision 2D ou 3Dde leur territoire pour en amé-liorer l’aménagement, la gestionet la communication.De la simple consultation à lasimulation de projets en 3D tempsréel, l’aménagement et l’évolu-tion de l’espace se gèrent à partir d’un seul outil.Orodia est partenaire de Geo-Concept et a reçu le prix Geolink2002 pour son applicationGeoStation, qui apporte uneréponse aux besoins d’unifica-tion de l’information géogra-phique exprimés par de nombreux

Le module 3D VirtualGeo permetde se déplacer facilement dansun univers virtuel. Il offreégalement le choix du point de vue, de l’ambiance(ensoleillement, précipitations,vent…) et de la visibilité. Il permet de visualiser demanière très réaliste etspectaculaire des descentesvirtuelles de pistes.

Référentiel IGN.BD TOPO® : données de basevectorielles pour gestion objet ;BD ORTHO® : données raster pourcommunication et visualisation ;BD PARCELLAIRE® : données publiquespour recherche de propriétaires ;BD ALTI® : pour profils, vues et films 3D.

IGN 26 Partenariat 16/12/2004 15:51 Page 13

Page 14: Le monde de l’Institut Géographique National

solutions

Contacts

La cartothèque de l’IGN

Gérard Chappart2-4, avenue Pasteur94165 Saint-Mandé

[email protected]

www.ign.fr

Cartes anciennes : la cartothèque de l’IGN

RéponseLa cartothèque de l’IGN archive toutes les éditions succes-sives des cartes topographiques de la France. Pour lesannées 1950, il existe une édition en courbes de niveau dechacune des quatre feuilles au 1 : 50 000 qui vous intéressent, et une au 1 : 25 000 ou au 1 : 20 000 pour les trois autresfeuilles.Nous pouvons réaliser des photocopies monochromes grandformat, ou des copies en couleurs de format A3, au barèmeconsultable sur notre site www.ign.fr > accueil > réseau IGN>cartothèque (8,99 € TC + port *). ■

CARTES DES ANNÉES 50 : question de M. Didier Huart, Condette (62)« Professeur agrégé de géographie à l’université, je souhaiterais acquérir des cartes anciennes au1 : 50 000 des années 50 sur Arras, Sète, Fréjus et Béthune, ainsi que des cartes au 1 : 25 000 de Lyon,Marseille et Bayonne. Où puis-je les trouver ? »@

Pour toute information à caractère professionnel :

www.ign.fr

14/IGN MAGAZINE - janvier/février 2005

La cartothèque de Saint-Mandé.

Carte de Fréjus au 1 : 50 000, édition de 1952.

IGN 23 p. 14-15 16/12/2004 15:52 Page 14

Page 15: Le monde de l’Institut Géographique National

« Je me suis procuré, via votre boutique, une carte de Cassini, plusprécisément celle de Mortagne, en Vendée. J’ai été très satisfait de lacarte (changements entre le XVIIIe siècleet aujourd’hui) et surtout du tempsqu’elle a mis pour me parvenir : troisjours ! Félicitations !Ma question serait de savoir s’il existeune légende à cette carte. Si oui,pourriez-vous m’indiquer commentl’obtenir ? »

Questions/Réponses

CARTE DE LA GUYANE : question de M. Pascal Studer, Kourou (973)« Existe-t-il, dans vos locaux de Saint-Mandé, une liste de toutes les cartes disponibles, récentes et anciennes, concernant ledépartement de la Guyane, du 1 : 25 000 au 1 : 100 000, quipuissent êre consultées, reproduites et vendues ? Ceci surtout pour l’intérieur et le sud du département. »

RéponseLa liste des cartes récentes, pliées, au 1 : 25 000 et au 1 : 100 000 est disponible sur notre site www.ign.fr (pour vos loisirs > cartes des DOM-TOM), avec le tableau d’assemblage des cartes au 1 : 100 000.Un tableau d’assemblage des cartes au 1 : 50 000 (avec leur date d’édition) et au 1 : 25 000 est porté sur la carte touristique au 1 : 500 000 Guyane (n° 84007). Les cartes au 1 : 50 000 sont pliées (série orange) de 1989 à 1995, et à plat de 1955 à1988. Elles peuvent être commandées à la cartothèque, qui dispose aussi desanciennes esquisses photogrammétriques au 1 : 100 000 (cartes périmées, reproduc-tion monochrome uniquement : feuilles remplacées dans le nord par des levés récents,et limitées dans le sud à quelques itinéraires le long de cours d’eau), des esquissesphotogrammétriques au 1 : 200 000 (tableau d’assemblage de la couverture photogra-phique), de spatiocartes radar à la même échelle et, en consultation, de quelquescartes plus anciennes à petite échelle ou très locales.La liste des feuilles des différentes séries peut vous être envoyée par la cartothèque. ■

Réponse Les 267 feuilles de la carte d’état-major imprimées en taille-douce à partir des cuivres dans l’état de la dernière édition au1 : 80 000 (fin du XIXe siècle) sont vendues au prix de 75 € TC (+ port *) dans les seuls points de vente Espace IGN et, par cor-respondance uniquement par IGN Sologne, 41200 Villefranche-sur-Cher. Par ailleurs, des tirages d’éditions successives de cettecarte peuvent être consultés à notre cartothèque, ou au départe-ment des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France.Les plans cadastraux dits « napoléoniens », établis au XIXe siècle,sont généralement conservés au service départemental desarchives. Des reproductions monochromes sont réalisées par leservice de la documentation nationale du cadastre, 82, rue duMaréchal-Lyautey, BP 45, 78103 Saint-Germain-en-Laye Cedex.Les plans cadastraux récents sont consultables en mairie ou aucentre départemental des impôts (fonciers), seul autorisé à enassurer la reproduction. ■

LES CARTES ET LAGÉNÉALOGIE : questionde M.Claude Rigaud, Cherbourg-Octeville (50)

CARTE DE CASSINI : questionde M. MickaëlGarnier, Les Herbiers (85)

janvier/février 2005 - IGN MAGAZINE/15

« Je désire acquérir, pour mes recherchesgénéalogiques, la carte d’état-major du début du siècle dernier et les plans cadastraux descommunes de Villeneuve-de-Berg, Lavilledieu,Mirabel, Lussas, Saint-Germain. Quels en sont les prix ? »

Réponse Notre cartothèque peut reproduire une légende** des signesconventionnels « Explication des caractères géographiquesemployés dans la Carte de France de l’Académie » au prix de2,30 € TC par photocopie monochrome de format A3, plus lesfrais de port (*), soit 3,70 € (paiement préalable par chèquelibellé à l’ordre de l’agent comptable de l’IGN). ■

* Soit 3,65 € + 2 % du montant TC des produits livrés.

** Cette légende figure sur les CD Roms édités par le CDIP et vendus sur www.ign.fr

L’atelier de taille-douce de l’IGN, à Villefranche-sur-Cher.

IGN 23 p. 14-15 16/12/2004 15:52 Page 15

Page 16: Le monde de l’Institut Géographique National

Modèle numérique de terrain

de la France, en teintes

hypsométriques.

IGN 27 4 de couv. 16/12/2004 15:52 Page 1