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Le MOX et l'argent du MOX

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Page 1: Le MOX et l'argent du MOX

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-mox-et-l-argent-du-mox-90916

par Electric Tof mercredi 23 mars 2011 - 130 réactions

Le MOX et l’argent du MOX

L'industrie nucléaire civile japonaise est née d'une proposition américaine de diversification del'approvisionnement énergétique de l'archipel dans les années 50. Les USA ont envoyé leursmeilleures sociétés, à savoir, Edison et Westinghouse, vendre leur technologie (1). L'exploitationdu site de Fukushima a débuté en 1971, pour cumuler actuellement 6 tranches réparties entreFukushima 1 et 2 de 460 à 1100 MW (2), toutes mises en service avant 1980.

Les installations n'ont visiblement pas été dimensionnées pour des évènements sismiquesmajeurs pourtant déjà observés et programmés au Japon. Les experts crient au fou depuis aumoins 10 ans quant à la probabilité de la survenue d'une catastrophe nucléaire majeure, au regarddes technologies employées et des dangers liés aux phénomènes sismiques dévastateurs. Pourparler plus simplement, cette technologie n'aurait jamais dû être déployée dans cette région de laplanète (3) & (4).

Actuellement, les 6 réacteurs de Fukushima 1 et 2 ont des avaries à des degrés divers (5), (6), (7)& (8). L'annonce du rétablissement de l'électricité n'est avérée que pour les réacteurs 5 et 6,également en surchauffe, en aucun cas les autres, et surtout pas les réacteurs 1, 3 et 4 par tropendommagés pour espérer rétablir quelque situation que ce soit (9) & (10). Aux dires desingénieurs atomistes, nous sommes confrontés au pire cauchemar nucléaire. Les réacteurs sontperdus, hors de contrôle, et seul un confinement définitif type "sarcophage Tchernobyl" pourraremédier à la dispersion des rayonnements et particules radioactifs. Les apparences sonttrompeuses, et le réacteur 2, qui semble le moins endommagé pourrait, avec le réacteur 3, êtrecelui qui va poser le plus de problèmes, l'enceinte de confinement et le réacteur lui mêmeauraient cédé (11).

Les USA qui possèdent un satellite capable de détecter le moindre radio-élément sur la planètedepuis l'espace recommandent une zone d'exclusion de 80km autour de la centrale, ce qui revientà envisager le déménagement de 7 millions de personnes. Pour compléter les articles déjà publiéssur Agoravox, il apparaît sur la photo du réacteur N°4, que l'on peut voir un espèce de magmadégouliner de l'ouverture béante. S'agit-il du combustible stocké dans la piscine maintenantéventrée, et déjà fondu (12) ? Le Manager général de Tepco, Mr Akio Komiri, n'a pu s'empêcherde fondre en larmes au terme de sa dernière conférence de presse, ce qui illustre la gravité de lasituation (13).

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Les réacteurs de Fukushima sont les BWR de type Mark 1 de la société Edison, dont 23 sontégalement encore en service aux USA. Cette technologie vieille de 40 ans, est considérée commedangereuse, en cause le type de réacteur (1 seul circuit de refroidissement) et la proximité dustockage du combustible irradié usagé, immergé dans des piscines construites dans les hauteursde la centrale. C'est en tout cas l'avis du Professeur A Makhijani (14). Nous avons aujourd'huiconnaissance de la quantité estimée de combustible dans les 4 réacteurs de Fukushima 1, soit 90000 barres de combustible chargées dans les réacteurs 1 à 3, dont 32 880 de MOX dans leréacteur 3 et pas moins de 490 tonnes de combustible irradié usagé dans les piscines (15).

La responsabilité française ? La société AREVA n'a rien trouvé de mieux que vendre àl'exploitant Tepco du MOX pour charger le réacteur N°3 de Fukushima 1 qui fête ce mois ci son35ème anniversaire de fonctionnement (16). Cela ne revient-il pas à faire fonctionner un moteurde 2CV avec de l'éther ? on peut légitimement se poser la question. Ce combustible n'était pasdestiné à être chargé dans ce type de réacteur. Le MOX est produit en France par AREVA, apartir des déchets des centrales françaises qui produisent des quantités astronomiques deplutonium dans le cadre de leur fonctionnement normal, et dont personne ne sait finalement quefaire. Le surgénérateur Superphenix aurait du brûler ce combustible surnuméraire. Sa fermeture(salutaire) a détruit la chaîne de traitement du plutonium imaginé par les ingénieurs du Corps desMines.

D'ores et déjà, si recherches de responsabilités il y a un jour, on peut s'interroger sur l'implicationdirecte de la société exploitante Tepco, l'AIEA, le gouvernement japonais, les autorités de sûreténucléaires civiles japonaises, la Préfecture de Fukushima et la société AREVA. On nous assureque les dirigeants des grandes sociétés méritent leurs émoluments astronomiques eu égard à leurscompétences et responsabilités. Dans la même semaine, Mr Carlos Ghosn fait figure de clowntriste, embringué dans une histoire abracadabrantesque d'espionnage bidon sur fond de paranoïaaiguë, pendant que dans le même temps, la société AREVA va rapidement faire l'objet des plusvives critiques pour avoir convaincu les managers de Tepco de charger le réacteur N°3 deFukushima 1 vieux de 35 ans avec un combustible non approprié et d'une dangerosité absolue encas de défaillance majeure. Madame Anne Lauvergeon n'était pas sans ignorer le dangerpotentiel que présentait la mise en oeuvre d'un tel combustible, qui plus est, sous laresponsabilité d'une société prise à plusieurs reprises la main dans le sac de falsification derapports d'incidents, d'accidents et d'études sismiques (17).

L'occident a beaucoup moqué les soviétiques en 1986 pour leur incompétence lors de la gestionde la catastrophe de Tchernobyl. Mais dans la semaine qui a suivi, plus de 80 hélicoptères ont étésacrifiés avec leurs équipages pour déverser 5000 tonnes de sable sur le réacteur éventré, et parla suite 600 000 réservistes ont été appelés, tous sacrifiés pour éviter une catastrophe plus grandeencore. De même, il n'a finalement fallu que 3 jours aux autorités soviétiques pour déciderl'évacuation définitive de la ville de Pripiat, là où les populations civiles japonaises sont encoreconfinées dans leurs logis depuis une semaine. Nous voyons clairement les limites de ladémocratie pour gérer ce type de catastrophe majeure. L'Empire soviétique a mobilisé de façonmartiale les unités humaines indispensables à l'évitement de l'explosion totale du réacteur, quiselon les dires des ingénieurs atomistes soviétiques aurait rayé de la carte une zone de 300 km derayon autour de la centrale, et rendue toute l'Europe inhabitable pour des millénaires.

Que voyons-nous au Japon, où menacent non pas un, mais six Tchernobyl potentiels, encomptant les 3 réacteurs endommagés et les 3 piscines attenantes ? Une lance à incendie et moins

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de 30 personnes au contact direct des réacteurs. Je laisse le lecteur effectuer lui même lecomparatif quant aux moyens mis en oeuvre.

Cela ne trompe pas la population japonaise, qui commence, quoi qu'en disent les médias sur lestoïcisme nippon, à paniquer (18). Le phénomène touche également la Chine, la Corée du sud etla population américaine. Les autorités européennes ont mobilisé en urgence pas moins de 500centres de greffes de moelle osseuse en prévision des soins à apporter à la population nipponeirradiée, et prochainement transportée vers l'Europe pour y subir des soins vitaux (19).

Force est de constater que nos centrales ont été dimensionnées pour faire face à des risquescentenaires, probabilistes, mais pas à l'échelle des catastrophes millénaires. Exemple de scénariocauchemardesque possible en France : rupture d'un barrage dans les Alpes, suite à untremblement de terre de magnitude 7, suivi du déferlement d'une vague sur le Rhône qui emportetout sur son passage, démoli au moins un des barrages de la CNR, et détruit toutes lesinstallations périphériques des centrales nucléaires, coupe l'alimentation en électricité et boucheles prises d'eau de refroidissement des réacteurs. Seront potentiellement concernées, les centralesdu Bugey, Saint Alban du Rhône, Cruas, Tricastin, et les installations de conditionnement ducombustible nucléaire de Tricastin et Marcoule. Un simple tremblement de terre provoquerait lacondamnation définitive de tout le quart sud-est de la France, si ce n'est de la totalité du territoire,voire de toute l'Europe, en fonction de la roulette russe aérologique. Ces risques sont connus etréférencés (20). Impensable il y a encore une semaine, ce scénario doit maintenant être pris encompte avec sérieux par les ingénieurs du Corps des Mines, qui gèrent en roue libre, et hors detout contrôle réel, la filière nucléaire civile française depuis 40 ans.

En 1986, l'URSS du fait de son caractère totalitaire, a dû et pu sacrifier pas moins de 600 000personnes, essentiellement des réservistes et des mineurs, pour circonscrire une catastrophe quiaurait détruit l'Europe. Combien d'unités humaines le monde occidental démocratique est-ilaujourd'hui prêt à sacrifier de façon autoritaire et impérative pour éviter un "Tchernobyl sousstéroïdes" à toute la planète (21) ?

En d'autres termes, l'industrie nucléaire civile est-elle soluble dans la démocratie ?

Alors que le monde entier a les yeux braqués sur le réacteur N°3 de Fukushima chargé jusqu'à lagueule de MOX/AREVA, en partie détruit et le ventre à l'air, le Président Sarkozy lance lesaéronefs français pour briser les moyens aériens du colonel Kadhafi. Les coïncidences font bienles choses. Dans la même séquence de temps, la France se trouve en première ligne sur 2 frontsaux conséquences potentiellement catastrophiques, l'une comme l'autre.

N'est-ce pas le Président Chirac qui déclarait en Afrique du sud : "le monde brûle et nousregardons ailleurs" ?

Il me semble qu'il serait plus approprié de décréter l'urgence planétaire, l'embargo sur lesproduits de la pêche au large de l'archipel, sonner le tocsin et envoyer en urgence au Japon lesmeilleurs experts de la planète et toutes les ressource techniques ad-hoc. En attendant un miracle,chacun peut observer sur le site allemand cité en annexe, la progression quotidienne du nuageradioactif (22). Nous savons grâce à la CRIIRAD, que les pics de toxicité constatés étaient de241 Bq/m3 pour l'iode 131, et 60 Bq/m3 pour le césium 137, le 15 mars à Tokyo entre 11 et 12heures locales (23), ce qui laisse présager du pire aux alentours de la centrale, mais ne nousdonne aucune indication sur les autres radio-éléments, dont le plutonium du réacteur N°3.

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(1) http://www.rense.com/general93/naga.htm

(2) http://www.japannuclear.com/nuclearpower/program/location.html#

(3) http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/fl20040523x2.html

(4) http://www.express.co.uk/posts/view/234400/Japan-disaster-Professor-warned-Japan-it-risked-N-plant-disaster

(5) http://www.rense.com/general93/beforeafter.htm

(6) http://www.reuters.com/article/2011/03/15/japan-quake-russia-nuclear-idUSLDE72E1TJ20110315

(7) http://www.dailymail.co.uk/news/article-1365781/Japan-earthquake-tsunami-All-3-Fukushima-nuclear-plant-reactors-meltdown.html

(8) http://www.world-nuclear-news.org/RS_Fuel_pond_work_at_Fukushima_1903111.html

(9) http://www.latimes.com/news/nationworld/world/la-sci-japan-quake-nuclear-20110319,0,3085957.story?page=1

(10) http://www.latimes.com/news/nationworld/world/la-sci-japan-quake-nuclear-20110319%2C0%2C3085957.story?page=2

(11) http://www.rense.com/general93/fuku.htm

(12) http://www.dailymail.co.uk/news/article-1366670/Japan-earthquake-tsunami-Waterbombs-dropped-nuclear-reactors.html

(13) http://www.dailymail.co.uk/news/article-1367684/Nuclear-plant-chief-weeps-Japanese-finally-admit-radiation-leak-kill-people.html

(14) http://www.ieer.org/comments/Daiichi-Fukushima-reactors_IEERstatement.pdf

(15) http://allthingsnuclear.org/post/3927635973/fuel-amounts-at-fukushima#

(16) http://www.world-nuclear-news.org/newsarticle.aspx?id=28211

(17) http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE72G18120110317

(18) http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/asia/japan/8389478/Japan-nuclear-plant-Panic-buyers-seek-out-salt-seaweed-and-red-wine-as-rumour-fuels-fallout-fears.html

(19) http://www.bbc.co.uk/news/health-12744926

(20) http://www.irma-grenoble.com/04risques_rhone_alpes/01atlas_region.php?id_CRA=10&PHPSESSID=66f2def03bfb9b3096152f4014bc6b6c

(21) http://my.firedoglake.com/kirkmurphy/2011/03/14/nuke-engineer-fuel-rod-fire-at-stricken-reactor-would-be-like-chernobyl-on-steroids/

(22) http://derstandard.at/1297820491194/Animation---Aktualisiert-Moeglicher-Verlauf-der-Strahlungswolken

(23) http://www.criirad.org/