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LE MUCEM, ESPACES EXTÉRIEURS ENTRE ARCHITECTURE ET TERRITOIRE Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM - S6 - 2015

Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

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Rapport d'études de Licence à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille

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LE MUCEM,

ESPACES EXTÉRIEURS

ENTRE

ARCHITECTURE ET TERRITOIRE Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM - S6 - 2015

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LE MUCEM,

ESPACES EXTÉRIEURS

ENTRE

ARCHITECTURE ET TERRITOIRE

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 20154

LE MUCEM,ESPACES EXTÉRIEURS ENTREARCHITECTURE ET TERRITOIRE

AUGUSTIN GRAVE ÉTUDIANT

GILLES SENSINI DIRECTEUR DE MÉMOIRE

RAPPORT D’ÉTUDES S6

ENSAMÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE MARSEILLE LUMINY

3ÈME ANNÉE - SEMESTRE 6 - MAI 2015

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. . . entre Architecture et Territoire

INTRODUCTION

où il s’implante. Le choix se porte sur le MuCEM, Musée

des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée,

situé à l’entrée Nord du Vieux-Port de Marseille. Inscrit

dans un contexte urbain fort, le MuCEM nous offre un

cas d’étude unique ainsi que des réponses uniques

de dispositifs et d’espaces extérieurs associés au

tissu urbain Marseillais. Le MuCEM s’appuie sur une

spécificité qui le distingue, c’est qu’il englobe le Fort

Saint-Jean. Un édifice incontournable de l’histoire de la

ville et du tissu urbain ancien.

Il faut savoir que le MuCEM est un des éléments de

composition d’une grande opération de rénovation

urbaine à Marseille sous le nom d’Euroméditerranée.

Le projet tend à revaloriser 480 hectares de la ville.

Le MuCEM n’est donc pas centré sur lui-même, il érige

ses bases sur un travail urbain à plus grande échelle.

Avant de comprendre, comment le MuCEM se rattache

au contexte urbain Marseillais par l’intermédiaire de

ses espaces extérieurs? Il faut orienter l’étude de

la grande à la plus petite échelle. Saisir les grands

fonctionnements d’Euroméditerranée, puis porter une

attention plus particulière sur la phase de la Cité de

la Méditerranée, dans laquelle se positionne le MuCEM.

Nous pourrons ensuite nous intéresser à l’analyse en

détails du MuCEM.

L’architecture tente à réanimer nos cœurs de villes

sous perfusion automobile. A remettre la question

de l’usager piéton dans les débats architecturo-

urbanistique. Freiner la société à grande vitesse,

redynamiser les villes et centres, renouer avec une

attractivité rayonnante, le tout permit par le regain de

la place piétonne dans la ville qui désire s’offrir un

nouveau visage.

Le but est de réaffirmer une architecture ancrée à

l’échelle du contexte qu’elle embrasse, du quartier à

la ville. Renouer avec un urbanisme intélligemment

dessiné support de nombreuses œuvres

architecturales. En développant des espaces publics et

bâtiments soucieux des usages, de la perméabilité de

leurs limites, de la qualification des sols, des parcours,

des ambiances urbaines mises en place et des

matériaux utlisés. Des fonctions qu’ils accueillent et

offrent au public, des connexions spatiales physiques

et visuelles, des séquençages des dispositifs urbains

et architecturaux. Lier ces éléments, effectuer des

passerelles entre les programmes de la ville, permet

d’arriver à l’émergence de projets architecturaux en

lien avec leur contexte, servis et au service de la ville.

Ce rapport d’études a pour but de s’intéresser à la

manière dont un projet se connecte, à l’environnement

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 20156

REMERCIEMENTS

J’adresse mes remerciements aux personnes qui

m’ont aidé dans la réalisation de ce mémoire.

En premier lieu, je remercie monsieur Gilles Sensini,

Professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture

de Marseille Luminy. En tant que Directeur de mémoire,

il m’a guidé dans mon travail et m’a aidé à trouver des

solutions pour avancer.

Je remercie aussi monsieur Franck Geiling, Directeur

de l’Architecture, de l’Urbanisme et du Développement

Durable d’Euroméditerranée, ainsi que Madame

Vanessa Hen, Responsable Département Bâtiments

Exploitation au MuCEM, pour m’avoir accordé de leur

temps pour répondre à mes questions et m’apporter

des informations précises sur le sujet du rapport

d’étude.

De même pour monsieur Reichert, Architecte et Chef

de Projet au sein du Cabinet Rudy Ricciotti, qui a pu me

fournir des documents nécessaires à mes recherches.

Mes derniers remerciements vont à ma famille et

Romane pour leur soutient de chaque instant et la

relecture du rapport.

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. . . entre Architecture et Territoire

REMERCIEMENTS SOMMAIRE

1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2. Avant-Propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

3. Les origines du MuCEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

3.1. Présentation Euroméditerranée 11

3.2. Le projet urbain et ses objectifs 15

3.3. La cité de la Méditerranée 19

4. Introduction à la problématique

et analyse des espaces extérieurs du MuCEM . . 23

4.1. Qu’est-ce que le MuCEM? 23

4.2. Les espaces extérieurs du MuCEM 26

4.3. Historique du Fort Saint-Jean 40

4.4. Les espaces extérieurs, une volonté de qui? 56

4.5. Le tissu urbain Marseillais 66

5. Le MuCEM sous la sensibilité subjective:

les cartes mentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

6. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

7. Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

8. Iconographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

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. . . entre Architecture et Territoire

AVANT-PROPOS

Ce rapport d’études va s’intéresser à la manière dont

l’architecture développée par le MuCEM permet à

celui-ci de se rattacher à la ville. Et notamment par

ses espaces extérieurs, qui nous le verrons, sont le

support d’un parcours urbain lié à celui de l’espace

public que propose le Boulevard du Littoral. Toutes ces

notions vont nous être présentées dans ce rapport

sous la forme d’un parcours.

Une balade architecturale au départ de la tour CMA-

CGM au Nord du Port maritime pour le redescendre et

profiter des nouvelles places publiques afin d’expliquer

l’opération Euroméditerranée, dont fait parti le MuCEM,

devenu l’emblème du renouveau urbain Marseillais.

Puis arrivé au Sud du Boulevard, nous entamerons dans

le prolongement du chemin déjà réalisé, le parcours

des espaces extérieurs du Musée des Civilisations de

l’Europe et de la Méditerranée.

Bonne promenade

et bonne lecture.

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201510

Fig 01

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. . . entre Architecture et Territoire

soutenable aussi bien dans sa construction que dans

son utilisation à long terme. Propulsant ainsi Marseille

dans la sphère des grandes métropoles Européennes.

Euroméditerranée s’inscrit dans une lignée historique

d’opérations urbaines dont Marseille en est le support.

Au XIXe siècle, L’Empereur Napoléon III, décide de faire

de Marseille la ville phare de son Empire. De grands

chantiers voient le jour, Notre-Dame de la Garde, la

Bourse de Commerce, la Préfecture, la Cathédrale

de la Major, l’Eglise des Réformés et bien d’autres.

Marseille sort de ses murs, à la conquête de son

territoire et de son littoral avec la création du Port

industriel et qui avec celle de la Gare Saint-Charles en

sont les grands points nodaux. La côte Marseillaise au

Nord du Fort Saint-Jean se dote de grands entrepôts

et docks constamment agrandis pour répondre à la

croissance exigée par la révolution industrielle. En plus

de ces édifices, Marseille suit l’exemple de Paris et des

aménagements Haussmannien. De larges voies sont

tracées à l’exemple de la Rue de la République.

Avec la première et deuxième Guerre Mondiale,

l’indépendance des colonies, le Port de Marseille va

s’amenuir, entrainant avec lui le déclin de la ville et

la dégradation des quartiers environnants. En parallèle

l’activité portuaire va se déplacer au Nord vers les

sites de Fos et l’Etang de Berre autour des secteurs

pétrochimiques et sidérurgiques accentuant de ce fait

le déclin de la ville.

C’est dans ce contexte qu’intervient l’opération

de rénovation urbaine d’Euroméditerranée, pour

redynamiser les zones jouxtant le littoral portuaire et

amener une dynamique métropolitaine.

La Place Henri Verneuil (fig.01) est le premier espace

public à destination des piétons que l’on rencontre

depuis le début du parcours après avoir passé la Tour

CMA-CGM et le Parc Habité. Profitons de cet espace

pour présenter ce qu’est Euroméditerranée. Car

pour comprendre le projet du MuCEM dans toutes

ses caractéristiques (dispositifs architecturaux,

implantation, formes, parcours, etc.) et ses espaces

extérieurs. Il faut s’intéresser à une échelle territoriale

plus grande. A savoir l’opération de rénovation urbaine

d’Euroméditerranée.

Il s’agit d’un projet lancé en novembre 1995, sous

le nom de «Partenariat Euromed» dit «Processus

de Barcelone». «C’est dans ce contexte que naît à

Marseille Euroméditerranée, opération d’aménagement

et de développement économique. La plus grande

opération de rénovation urbaine d’Europe du Sud,

engage la réhabilitation d’un périmètre de 480

hectares au cœur de la métropole marseillaise, entre

le Port de commerce, le Vieux-Port et la Gare TGV.»

Extrait du site internet Euroméditerranée

Ce projet est porté par la ville de Marseille, la

Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole,

le Conseil Général des Bouches du Rhône, la Région

Provence-Alpes-Côte d’Azur et par l’Etat (Ministère

de la Culture). Le financement se fait par des

investissements publics et privés et dispose de l’aide

de fonds Européens.

Euroméditerranée projette de rénover 480 hectares

sous exploités du tissu industriel urbain Marseillais et

d’y apporter un nouveau souffle économique, social

dans le respect des grands principes du développement

durable. Il s’agit d’édifier un nouveau bout de ville

LES ORIGINES DU MUCEM

PRÉSENTATION EUROMÉDITERRANÉE

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

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FIG 02

PLAN D’AMENAGEMENT

D’EUROMEDITERRANÉE

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. . . entre Architecture et Territoire

l’opération qui transforme marseille

Créateur d’avenirs

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

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Fig 03

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. . . entre Architecture et Territoire

La ZAC de la Cité de la Méditerranée.Celle-ci nous intéresse plus particulièrement dans ce

rapport d’étude. Rendez-vous à la place de la Major

(page 20) pour sa présentation en détails.

La ZAC de la Joliette: 22 hectares supports d’un

quartier d’affaires.

Commencée en 1995 et finie en 2012, axée sur le

secteur tertiaire, elle regroupe aussi une diversité

de fonctions (logements, commerces de proximité,

écoles, hôtels).

La ZAC Saint Charles Porte d’Aix: 15 hectares

dédiés aux échanges multimodaux.

Le projet ajoute une gare routière et la restructuration

du réseau des bus urbains et automobile, l’implantation

de logements neufs, commerces, équipements publics

et la poursuite du maillage végétal.

La Rue de la République: 1,1 km encadré par des

logements et commerces.

Inspirée du style Haussmannien, cette voie de

circulation est tracée en 1894, et met en relation

immédiate le centre-ville, le Vieux-Port et le quartier

d’affaires de la Joliette, grâce à une requalification de

l’espace urbain et la desserte du quartier par la ligne

de tramway.

La Belle de Mai: 120 000 m² au service de la culture.

En limite de la Gare Saint-Charles, dans les anciennes

manufactures de tabac, un pôle culturel a été créé

et s’articule autour de trois entités «Patrimoine»,

«Média» et la «Friche de la Belle de Mai» aménagée

par ARM architecture.

Nous sommes sur la Place de la Joliette (fig.03)

cœur d’Euroméditerranée. Desservie par de multiples

transports, la place est irriguée par des flux piétons

ininterrompus. Profitons de cette place pour saisir

les objectifs mis en œuvre, pour faire correspondre

au mieux les interventions urbaines à leurs

environnements et respecter une cohérence du projet

à toutes les échelles. Ils sont les suivants:

- Etendre le centre-ville vers le nord en liaison avec les quartiers périphériques1. Les entrées de la ville,

les grands axes et la bande de littoral sont requalifiés

pour assurer une continuité urbaine et qualitative.

- Promouvoir le rayonnement métropolitain2. Les

polarités urbaines existantes sont consolidées et

d’autres sont créées autour des Docks de la Joliette,

la Gare Saint-Charles, la Belle de Mai, le MuCEM.

- Assurer la mutation de ce secteur dégradé en créant un quartier attractif assurant la mixité fonctionnelle, sociale, générationnelle et en diversifiant les modes de transports3 notamment

le transport collectif. Les flux de circulation sont

reconfigurés.

- Traiter l’interface entre la ville et le port4. La

disposition des espaces publics et leurs liaisons sont

renforcées. De même pour le trame végétale.

Une richesse programmatique est la clé de la réussite

du projet, qui est divisé en cinq parties dont trois ZAC

pour en assurer sa finalité.

LES ORIGINES DU MUCEM

LE PROJET URBAIN ET SES OBJECTIFS

1,2,3,4 - SOURCES EUROMÉDITERRANÉE.FR

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201516

EUROMÉDITERRANÉEZAC CITÉ DE LAMÉDITERRANÉE

ATELIER LION ATELIER KERN

ILEX

ESPLANADE J4

BOULEVARDDU LITTORAL

PARC HABITÉSTOA

ZAC DE LA JOLIETTE

VOUQUETTEP.CELESTE

ZAC SAINT-CHARLES

PORTE D’AIXB.FORTIER

J-M.SAVIGNAT

RUE DE LA RÉPUBLIQUE

LA BELLE DE MAI

ORGANIGRAMME DE PRÉSENTATION DU PROJET EUROMÉDITERRANÉE ET DU MUCEM -

IMBRICATION DES ECHELLES DE RÉALISATION

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. . . entre Architecture et Territoire

MUCEMR.RICCIOTTI

R.CARTA

BÂTIMENT DU J4R.RICCIOTTI

FORT SAINT-JEANR.RICCIOTTI

R.CARTAAPS

VILLAMÉDITERRANÉE

S.BOERI

RAMPES DU J4

LA GALERIEDES OFFICIERS

TOIT TERRASSEDU J4

PASSERELLE DU J4

LA PLACE DE LA COMMANDE

JARDIN DES SALADES

SAUVAGES

LA PLACE D’ARMES

TERRASSE DU ROI RENÉ

CHEMIN DE RONDE

PASSERELLESAINT-LAURENT

LE JARDIN ETHNOBOTANIQUE

ENTRÉEESPLANADE

DU J4

LE TOIT DE L’I2MP

L’ENTRÉE QUAIDU VIEUX-PORT

LE CAVALIERDE LA RONDE

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

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. . . entre Architecture et Territoire

mérite qu’on lui accorde un soin tout particulier.

Une division en trois pôles est nécessaire pour mener

à bien l’achèvement de la ZAC.

Le premier est le «parc habité», prenant place entre

le Boulevard de Paris et l’Avenue Roger Salengro, il

s’appuie sur la trame Mirès dessinée par deux frères

investisseurs du XIXe siècle (à qui ont doit également

la percée de la Rue de la République) et se compose

d’immeubles résidentiels de grandes hauteurs (1500

logements) qui s’inscrivent dans une zone largement

végétalisée. La construction de l’hôpitale Desbief/

Ambroise Paré complète le parc.

Le second pôle est le Boulevard du Littoral. Large

de 45m, celui-ci mêle deux secteurs d’activités, le

commerce et la culture, qui s’appuient sur plusieurs

bâtiments rénovés ou nouveaux. A savoir la tour

CMA-CGM, le Silo, Euromed Center, les Docks, la Gare

maritime, les terrasses du vieux-port, la Cathédrale

de la Major et son esplanade. Ce qui permet de

faire la transition entre la zone résidentielle, et

celle totalement culturelle qui occupera le 3ème

pôle. Quant à ce second pôle en contact direct avec

l’emprise portuaire tente de créer des relations avec

lui comme par exemple le Silo, ancienne propriété

du port. Aujourd’hui, ce Bâtiment abrite une salle de

spectacle, surélevé du sol par pilotis, le port conserve

l’usage de ce sol. Ce sont plusieurs imbrications que

tente d’initier Euroméditerranée pour redonner au

public l’usage du littoral et de ses activités. Dans

l’espoir qu’un jour les grilles du port s’effacent pour

permettre la réappropriation du bord de mer par le

piéton grâce à des espaces urbains fluides.

Le MuCEM s’inscrit dans la rénovation urbaine

Euroméditerranée, et plus précisément dans le

projet de la Cité de la Méditerranée. Il a pour but de

réaménager la façade maritime pour intensifier les

relations entre ville et port, en créant de nouvelles

connections entre ces deux sites. Ce réaménagement

permet «la réouverture de la Métropole sur la mer»,

réouverture qui se fait par la revalorisation du Fort

Saint-Jean avec le J4. Le Fort Saint-Jean étant le seul

composant de l’opération Euroméditerranée visible

depuis le Vieux-Port, il est donc primordial de l’inclure

dans la rénovation urbaine. Il va jouer le rôle de trait

d’union et d’appel entre la ville et le renouveau de la

façade maritime. Mais la ZAC (Zone d’Aménagement

Concerté) de la Cité de Méditerranée ne se résume

pas au Fort Saint-Jean et au J4.

En effet elle se développe sur 3 kms de littoral, à

l’entrée du Vieux-Port dans sa partie Nord. C’est

une opération à grand intérêt suivie et attendue par

beaucoup de Marseillais. Il s’agit d’apporter une réelle

valeur ajoutée à ce morceau de ville. L’opération

de la Cité de la Méditerranée est à l’avant-poste

d’Euroméditerranée de par sa situation, les ambitions

qu’elle porte et la réussite actuelle du projet.

La ZAC est issue du travail de l’Atelier Lion, (lauréat

en 2001 devant les Architectes Vasconi et Tschumi)

Architecte mandataire à la maitrise d’œuvre ainsi que

l’Atelier Kern & Associés, Ilex et Ingérop. Elle s’étend

sur 60 hectares majoritairement en façade maritime,

située entre le Vieux-Port et Arenc. De part ce

positionnement, le but est de (re)créer de nouvelles

relations entre ville et port. Trop longtemps délaissée

et malmenée par son usage portuaire, cette zone

LES ORIGINES DU MUCEM

LA CITÉ DE LA MÉDITERRANÉE

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201520

1 - La Tour CMA-CGM Fig 04 2 - Le Parc Habité (projet îlot 3B) Fig 05

laquelle, il disposera trois emplacements possibles

d’implantation de bâtiments. Nombre qui se réduira

à deux pour laisser respirer la vue que l’on peut avoir

depuis l’esplanade sur le Fort Saint-Jean, en évitant

un front bâti trop serré. Yves Lion fixe également le

vélum général des deux bâtiments.

De la Tour CMA-CGM, des quais d’Arenc, à l’Esplanade

du J4 en passant par le Boulevard du Littoral, Yves

Lion transcende la question du réaménagement urbain

du projet de la Cité de la Méditerranée. La création

d’un dispositif spatial séquencé à plusieurs échelles et

fonctions permet de réorienter le 2ème arrondissement

de Marseille sur l’étendu Méditerranéen jusqu’ici mis à

distance par la frange portuaire.

La ZAC de la Cité de la Méditerranée en quelques

chiffres1:

- surface: 60 ha

- surface constructible: 487 000 m²

- commerces et services: 36 000 m²

- bureaux: 132 000 m²

- équipements publics: 98 000 m²

- logements: 220 000 m²

- travaux: 2006 à 2014

- coût: 2,1 milliards d’euros

Comme l’indique son nom, le Boulevard du Littoral

s’attache à réaménager le bord de mer et à redonner

un accès piéton à cette zone. La ZAC y préfère le

développement des transports en commun, des

circulations piétonnes, le tout en enfouissant les flux

rapides (tunnel autoroutier). Cette nouvelle organisation

des flux de circulation permet de créer de larges

bandes et espaces piétons qui vont en s’intensifiant du

Nord au Sud, de la Tour CMA-CGM à l’Esplanade du J4,

du MuCEM et du Vieux-Port. Cet ensemble s’organise

autour d’un séquençage spatial mis en place pour

accompagner le piéton sur ces 3 kms.

L’Esplanade du J4 dénomme le 3ème pôle. C’est un

espace récupéré sur l’emprise portuaire qui tire son

nom de l’ancien hangar maritime J4. Cette esplanade

nous renvoit au passé industrialo-portuaire du site.

L’aménagement de l’Espalanade J4 ouvre la ville sur

le large et amène les citadins au plus près de ces

nouveaux points d’attractions urbains qui sont la Villa

Méditerranée et le MuCEM de par le J4 (bâtiment

dessiné par Rudy Ricciotti). Cette esplanade s’axe sur

l’escalier dessiné par Bruno Fortier pour l’esplanade

de la Major. Il est le point d’appui dont se sert Yves

Lion pour donner naissance à l’Esplanade du J4. Il

vient étirer les traits de l’escalier pour former une

grande surface plane rectangulaire de 20 000m² sur

1 - SOURCES EUROMÉDITERRANÉE.FR

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. . . entre Architecture et Territoire

3- Le Silo Fig 06 4 - Euromed Center Fig 07

5 - Les Terrasses du Port Fig 08 6 - Les Docks Fig 09

7 - La Gare Maritime Fig 10 8 - les halles de la Major Fig 11

10 - Esplanade du J4 Fig 139 - Cathédrale de La Major et son Escalier Fig 12

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Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

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. . . entre Architecture et Territoire

Le bâtiment du J4 ...... conçu par l’Architecte Rudy Ricciotti, il répond à un

concours lancé par le Ministère de la Culture en 2002

et en est le lauréat. Il se base sur les éléments que

préfigure Yves Lion dans le programme du concours

comme par exemple relier le J4, le Fort Saint-Jean et

l’Eglise Saint-Laurent par des passerelles.

Les travaux débutent en 2008 pour s’achever 5 ans

plus tard. R.Ricciotti dessine un carré de 72m de côté

pour 25m de hauteur (répond aux règles d’épanelage

imposées pour respecter le monument historique du

fort) , dans lequel s’inscrit un second carré de 52m de

côté qui accueillera la fonction propre au musée, les

salles d’expositions.

Soutenu par une structure vernaculaire externe au

bâtiment placée en périphérie, elle permet d’obtenir de

grands plateaux libres de toutes descentes de charges

(poteaux) ce qui est un atout pour la muséographie. Ce

choix de structure libère également la façade de tout rôle

structurel, ce qui permet de la vitrer entièrement. Les

salles d’expositions profitent d’une large lumière, mais

protégées du soleil par la peau principale du bâtiment qui

est cette résille en béton noir.

Le J4 développe une surface de 15 500 m² pour 3 600

m² d’exposition répartie sur deux plateaux. Le premier

de 1 600 m² pour la galerie de la Méditerranée dédiée

aux «singularités du monde méditerranéen dans sa

diversité et sa complexité avec un renouvellement

tous les 3 à 5 ans». Le second de 2000 m² profite

d’expositions temporaires modulable allant de 300 à

2000 m² selon la taille de l’exposition.

Nous arrivons au bout de ces 3kms de promenade

qui nous déposent au pied du J4. Nous sommes

prêts à poursuivre ce parcours au travers du MuCEM

et de l’expérience urbaine que vont nous offrir ses

espaces extérieurs. Cette deuxième partie du rapport

va présenter le MuCEM comme catalyseur des

dispositifs de parcours et cristallise de fait, la réussite

de la promenade urbaine du Boulevard du Littoral.

Mais avant de pénétrer dans le Musée, posons-nous

la question face à cet impressionnant édifice noir,

à la fois mat et brillant, rude et doux, opaque et

transparent. Qu’est-ce que le MuCEM?

Musée des Civilisations de l’Europe et de la

Méditerranée pour son acronyme. Le MuCEM est

le premier grand musée national hors des murs

Parisiens. Dédié à la représentation de la culture

Méditerranéenne, et hérite des pièces du Musée

National des Arts et Traditions Populaires et du musée

de l’Homme situés à Paris. Inauguré le 7 juin 2013, il

participe à l’évènement Marseille Provence Métropole

Capitale Européenne de la culture de cette même année.

Nombreuses sont les personnes à se tromper au

sujet du MuCEM, en pensant qu’il s’agit uniquement

du bâtiment en résille de béton noir dessiné par Rudy

Ricciotti. Le MuCEM est en réalité composé de trois

entités: le bâtiment du J4 (fig.14), le Fort Saint-Jean

(fig.15) et le Centre de Conservation et de Ressources

(fig.16). Les deux premiers sont visibles depuis la mer,

le Vieux-Port, le Boulevard du Littoral, de Notre-Dame

de la Garde, d’à peu près partout. C’est pourquoi ils

sont les plus connus et identifiés par les visiteurs

comme étant le MuCEM.

INTRODUCTION À LA PROBLÉMATIQUE

QU’EST-CE QUE LE MUCEM?

Page 24: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201524

1

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3

Le Centre de Conservation et de Ressources (CCR) ...... est le lieu méconnu du MuCEM. Situé dans le

quartier de la Belle de Mai, le bâtiment est le fruit du

travail de l’Architecte Corinne Vezzoni inauguré le 30

août 2012. Difficile à percevoir, le CCR développe son

plan sur les mêmes dimensions que celui du J4. Un

écho se fait entre les deux bâtiments contemporains.

Corinne Vezzoni fait le choix d’un monolithe aux traits

masculins, à la peau ocre rugueuse, percée d’ouvertures

blanches et lisses qui laissent transparaître l’intérieur

du projet. Alors que Rudy Ricciotti pose sur l’Esplanade

du J4 un monolithe à l’allure féminine avec sa peau

en résille et les colonnes aux formes arborescentes.

Le CCR héberge les réserves du MuCEM sur 8 000 m²

de stockage. 2 000 m² supplémentaires assurent le

fonctionnement du bâtiment et permettent l’accueil

du public qui jouit d’un accès de consultation des

collections en réserves.

Le bâtiment du J4, c’est aussi un auditorium, une librairie,

des ateliers, des bureaux, un restaurant panoramique en

toit-terrasse, etc. Enfin, il bénéficie d’un éclairage nocturne

conçu par Yann Kersalé qui joue avec la résille en béton

vêtu de bleus Méditerranéens.

Le Fort Saint-Jean ...... apporte au MuCEM un édifice historique de grande valeur,

indissociable du tissu urbain Marseillais, il est un poids

supplémentaire à l’ancrage du MuCEM dans son contexte.

Œuvre de l’Architecte Vauban, une page ultérieure (p38)

lui est consacrée pour expliquer sa singularité et son rôle

dans l’histoire de la ville.

Aujourd’hui, le Fort s’anime sur 15 000 m² dont 1900 m²

consacrés à des expositions temporaires. L’aménagement

des espaces intérieurs du Fort et ses accès sont l’oeuvre

de l’Architecte Roland Carta associé à R.Ricciotti. Quant

aux espaces extérieurs (près de 13 000 m²) ils sont la

réalisation de l’Agence Valencienne Espagnol APS. On

peut commencer à percevoir l’importance donnée aux

espaces extérieurs du Fort, au parcours architectural et

urbain offert par le MuCEM.

PLAN SITUATION MUCEM - MARSEILLE

Page 25: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

25

. . . entre Architecture et Territoire

1

2

3

FIG 14 - LE BÂTIMENT DU J4

FIG 15 - LE FORT SAINT-JEAN

FIG 16 - LE CCR

Page 26: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201526

ANALYSE DES ESPACES EXTÉRIEURS DU MUCEM

PRÉSENTATION

Euroméditerranée rattache le MuCEM au parcours

urbain du Boulevard du Littoral et donc à la ville.

A la différence des éléments architecturaux qui

bordent la promenade, le MuCEM est le point d’orgue

du dispositif. Il permet au piéton de s’élever pour

contempler la ville et lui montrer le rôle qu’il a à jouer

dans ce renouveau urbain.

De ce parcours et ses trois bâtiments, le musée

se veut être moteur de polarité et d’attractivité

culturelle dans les quartiers où il s’implante mais

aussi pour la ville. Ce ne sont pas moins de 44 000

m² dédiés à la culture mis à la disposition du public

marseillais. Les bases sont posées pour nous amener

à comprendre la réussite du projet. Notamment dû au

parcours urbain offert aux visiteurs qui l’emmène à

l’expérimentation des espaces extérieurs du musée.

Alors portons attention à ces espaces et à la manière

dont ils se connectent au tissu urbain.

Avant d’entamer le chemin au travers du MuCEM,

quatre catégories ont été mises en place pour

regrouper, et identifier les espaces afin de mieux les

comprendre. Avec pour définition commune:

Espace: n.m, (spatium), propriété particulière d’un

objet qui fait que celui-ci occupe une certaine

étendue, un certain volume au sein d’une étendue,

d’un volume nécessairement plus grand que lui et qui

peut être mesuré.

Page 27: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

27

. . . entre Architecture et Territoire

Connexion: n.f, (connexio), Action de lier par des

rapports étroits.

Cet espace est une inferface, une zone de contact,

un point d’entrée et de sortir entre le MuCEM et le

contexte urbain Marseillais. C’est par ces espaces qu’il

vient toucher physiquement la ville et ainsi permettre

aux visiteurs d’accéder au musée.

I. Entrée Esplanade du J4

II. La Passerelle Saint-Laurent

III. Entrée Quai du Vieux-Port

L’ESPACE DE CONNEXION AU TERRITOIRE

Liaison: n.f, (ligatio), lien, contact établi entre

différents secteurs, entre diverses pesonnes, pour la

communication des ordres, des informations, etc.

Cet espace à pour but de mettre en relation au

minimum deux zones, bâtiments du musée. Il permet

un chemin entre deux espaces du MuCEM. C’est un

espace servant d’autres espaces.

I. La Passerelle du J4 (1ère partie)

II. Le Toit de l’I2MP

III. La Place de la Commande

L’ESPACE DE LIAISONANALYSE DES ESPACES EXTÉRIEURS DU MUCEM

PRÉSENTATION

Page 28: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201528

L’ESPACE DE POLARITÉ

Polarité: n.f, qualité qui permet de distinguer les pôles

d’un générateur.

Cet espace né de part les espaces de liaison qui

l’alimente. Il s’agit du plus grand espace que compte

le MuCEM. Il permet de contenir un grand nombre de

personne et sert de point de référence, de raliement.

C’est un lieux fort du musée, emblématique, qui

dispose d’une fonction propre à lui même, la

restauration.

I. Le Toit Terrasse du J4

II. La Place d’Armes

Page 29: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

29

. . . entre Architecture et Territoire

Vue: n.f, ce qui se présente au regard, en particulier

espace qu’on peut voir d’un point déterminé.

Cet espace permet une relation visuelle avec la ville

de Marseille et non physique.Il permet un point de

vue à 360°, un cadrage sur la ville. Il entretient avec

le territoire Marseillais un vis-à-vis. Depuis cet espace

le visiteur regarde le territoire, comme le territoire se

met à regarder le visiteur.

L’ESPACE DE POINT DE VUE

I. Les Rampes du J4

II. La Passerelle du J4 (2ème partie)

III. Le Chemin de Ronde à Flanc de Rempart

IV. Le Jardin des Salades Sauvages

V. Le Cavalier de la Ronde

VI. La Passerelle Saint-Laurent (2ème partie)

VII. Le Jardin Ethnobotanique

VIII. Le Chemin de Ronde Est

IX. Le Toit Terrasse de la Tour du Roi René

X. La Galerie des Officiers

XI. Le Toit de l’I2MP

L’ESPACE DE POLARITÉ

Page 30: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201530

Fig 19

Fig 17

Fig 20 Fig 21

Fig 18

Page 31: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

31

. . . entre Architecture et Territoire

ESPACE DE CONNEXION AU TERRITOIRE

ENTRÉE ESPLANADE DU J4

volume infini, puis le bâtiment comprime l’espace

pour marquer l’entrée et se dilate ensuite pour offrir

un espace accueillant au visiteur.

Ici, les espaces d’administrations au-dessus

compriment l’espace d’entrée. Au fond, une percée

verticale se fait sur le volume permi par les rampes

du J4 (fig.18). Enfin à l’intérieur du bâtiment un

grand volume se développe en double hauteur pour

accueillir le public à l’image de la Place d’Armes et de

la Cour de la Commande que nous verrons plus tard

dans le Fort.

La structure participe également à la spatialité de

l’entrée. Les poteaux s’évasent en partie haute ce qui

renvoie au plafond vouté des deux seuils d’entrées

du Fort Saint-Jean (fig.19-20-21). Malgré l’utilisation

du béton les références pour organiser l’espace sont

historiques au Fort, ce qui créé une cohérence dans

les trois seuils d’entrées du MuCEM.

L’espace de connexion au territoire, se fait par des

appels visuels depuis l’esplanade et par un dispositif

spatial inspiré de procédés historiques.

L’entrée la plus utilisée du MuCEM, son fonctionnement

est d’une simplicité complexe. Tout d’abord le sol

de l’esplanade (matière) se prolonge dans l’espace

d’entrée du musée. Ce sol commun pour deux espaces

différents facilite l’entrée du visiteur qui est souvent

hésitant devant l’entrée d’une institution culturelle.

Une série de portes ajourées en bois marque l’entrée.

Le contraste de matière et de texture avec la façade

noire en verre renforce la visibilité de l’accès au musée.

Les portes s’ouvrent vers l’extérieur ce qui accroche

le regard du visiteur depuis l’esplanade car la façade

lisse laisse filer le regard qui vient buter sur les

portes en excroissance de la façade (fig.17). L’entrée

fonctionnerait moins bien si les portes tournaient vers

l’intérieur du bâtiment et que rien ne dépassait de la

façade. La résille en béton qui déborde de la façade et

vient se rabattre jusqu’au sol accentue le travail visuel

des portes en bois et contribue à identifier l’entrée

du bâtiment.

Une fois les portes passées, on trouve les mêmes

codes architecturaux présents dans les deux seuils

d’entrée du Fort. A savoir, on vient de l’extérieur, d’un

Page 32: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201532

Fig 25

Fig 23 - Rampes «E»

Fig 22 - Rampes «I»

Fig 24

Page 33: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

33

. . . entre Architecture et Territoire

les rampes et la résille en noire ajourée formant les

vitraux de la cathédrale (fig.24). Tenue par la rampe

du dessus le regard se balade horizontalement. Mais

grâce à la façade en verre qui reflète ce qui se passe

sur la rampe du dessus, on a ainsi conscience de

l’espace qui nous entoure même si on ne peut le voir

dans son ensemble(fig.25).

Les ambiances sur les rampes varient également au

cours de la journée et du climat, ce qui fait qu’on ne

parcours jamais le même lieu. «On entend les voix de

la mer, les différentes valeurs de la lumière, du matin

au soir, noir un jour de pluie, à midi il devient presque

clair, au coucher de soleil il est rose» Rudy Ricciotti.

Les rampes approchent le visiteur au plus près de

la structure du bâtiment rejetée à l’extérieur pour

libérer les plateaux d’expositions. Cela permet de

pouvoir toucher, admirer ces colonnes aux formes

d’ossements uniques à l’architecure de Rudy Ricciotti.

Dans un aspect constructif, les rampes ne reposent

pas horizontalement sur le bâtiment, mais sont

suspendues aux ossatures béton en toiture par des

câbles en acier chromé. Les rampes ne disposent

pas des mêmes garde-corps. Les rampes «E» ont un

garde-corps en verre pour maximiser l’expérience

visuelle. Alors que celui des rampes «I» sont en acier

chromé plein pour marquer un espace restreint qui

minimise les vues sur ce qu’il traverse.

Même si les rampes amènent par un mouvement

de ziggourat le visiteur du sol au toit terrasse, C’est

bien les vues qu’elles offrent et les relations avec les

espaces internes du bâtiment, qui font de ces rampes

des espaces de point de vue extraordinaire.

Deux rampes s’imbriquent tel l’escalier du château

de Chambord et s’enroulent autour des espaces

d’expositions sur 52m de côté. Ce système de

doubles rampes divise en deux le flux des visiteurs,

ce qui rend le parcours sur les rampes larges de 1m20

plus agréable.

Les rampes séparent les espaces muséographiques

de ceux de l’administration. Ce qui fait que deux côtés

des rampes traversent le bâtiment. Nous avons deux

ambiances proposées au public, celles par les rampes

qui traversent le bâtiments nous les appelleront

«Rampes I» pour interieur et celles ouvertes sur le

paysage côté Sud et Ouest seront les «Rampes E»

pour extérieur.

Sur les rampes «I», nous sommes dans un espace

sombre sur les deux premiers niveaux. Par un jeu de

reflets, on distingue la dentelle de béton qui couvre

le bâtiment (fig.22). Le regard parvient à s’échapper

de cet espace restreint au travers de l’épaisseur de

l’administration qui donne sur le port, aucune vue

n’est possible sur la ville. Au fur et à mesure que le

visiteur monte, l’espace des rampes «I» s’éclaircit et

établit un contact direct avec la résille en béton.

Pour les deux autres côtés, les rampes «E» sont prises

entre les espaces intérieurs d’expositions et la paroi

en béton percée . Nous sommes à la fois dans et

hors du bâtiment. Protégé du soleil par la résille,

elle offre une ambiance d’ombres et de lumières en

adéquation avec son environnement et l’ambiance

sonore qui sont la mer et le son des vagues (fig.23).

On peut apprécier le volume impressionnant tel celui

d’une cathédrale, de l’espace toute hauteur entre

ESPACE DE POINT DE VUE

LES RAMPES DU J4

Page 34: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201534

Fig 28

Fig 27

Fig 26

Fig 29

Page 35: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

35

. . . entre Architecture et Territoire

desservent (passerelle du J4, rampes, circulation

verticale interne du musée) et les fonctions qui

le composent (bistrot et brasserie). La terrasse

est un lieu où les gens se donnent rendez-vous

pour se retrouver, où se mélange tous types de

populations dans un écrin élégant de béton, bois,

verre et acier chromé.

Du mobilier mobile est proposé au public. Sièges et

chaises longues, le visiteur les déplace au gré de son

humeur. Les visiteurs organisent l’espace comme

ils le veulent, en fonction de la météo. Un temps

ensoleillé ils se placent sous l’ombrière (fig.28), alors

qu’un temps venteux, ils mettent les chaises au

centre de la terrasse permis par le peu de visiteurs,

pour se protéger du vent (fig.29).

Le toit terrasse est un espace avec un volume sonore

fort mais non bruyant. L’activité de restauration et

le bruit des visiteurs occupent le volume du lieu. Il

jouit d’une ambiance lumineuse unique et propose

avec le soleil passant au travers de la résille, un jeu

d’ombre portée extraordinaire qui se dessine sur le

sol de la terrasse.

En conclusion, c’est la variété des activités que

permet la terrasse ainsi que les services proposés

qui font de ce lieu un espace de polarité.

Désaxée sur le toit du J4, la terrasse se déporte

sur la partie Ouest (fig.26), pour s’ouvrir sur la

mer et la matérialité des remparts du Fort. Par ce

positionnement cet espace tourne le dos à la ville, se

met à distance d’elle. C’est un choix de l’Architecte

de ne jamais offrir la ville aux visiteurs depuis les

espaces extérieurs du J4. Le toit terrasse est donc à

l’abri de toutes les perturbations que peut entrainer

la ville (bruits, vues, etc.)

C’est un espace spatialement délimité en termes de

volume, par les parois en résille, qui viennent se replier

au-dessus du visiteur pour créer une ombrière en

périphérie Sud et Est de la terrasse. C’est un espace

volumétriquement fermé, mais aussi ouvert par deux

faces sur son contexte avec deux thèmes, l’étendue

méditerranéen et la matérialité du rempart (fig.27). La

paroi en résille agit comme un filtre qui propose des

cadres sur ces deux thèmes. La terrasse propose deux

relations au ciel également, une directe au centre de

la terrasse, une filtrée par la résille en périphérie.

Malgré les vues que la terrasse offre, c’est bien un

espace de polarité qui désigne la terrasse du J4. Et

ce pour plusieurs raisons: Les visiteurs y passent

beaucoup de temps et de manière variée (observer

la vue, manger, boire un verre, lire, se détendre,

discuter). Mais aussi pour les circulations qui le

ESPACE DE POLARITÉ

LE TOIT TERRASSE DU J4

Page 36: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201536

Fig 32

Fig 31

Fig 30

Fig 33

Page 37: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

37

. . . entre Architecture et Territoire

Cette passerelle fine et élégante est un des éléments

les plus connus du MuCEM et qui forge avec la résille

en béton fibré sa renommée. Elle permet de relier le

J4 et le Fort Saint-Jean dans un axe Nord-Ouest/Sud-

Est et assure la continuité du parcours urbain (fig.30).

Depuis le Boulevard du Littoral et l’Esplanade du J4, la

passerelle s’interprète comme le lien entre architecture

passée et actuelle (fig.31). Elle relie le Fort et le toit du

J4 avec une légère pente vers le toit terrasse.

La passerelle prend appuie sur le toit du J4 d’un côté

et de l’autre non pas sur le rempart qu’il effleure

mais plus loin sur la Place d’Armes et dépose ainsi le

visiteur au cœur du Fort. A l’inverse de cette dépose,

la passerelle se plie à 180° sur le toit du J4, qui a pour

effet de réduire les problèmes de fluidité du parcours

en déposant les visiteurs en périphérie de la terrasse

et non en son centre (fig.32). Cet espace de liaison

articule les deux espaces de polarité du MuCEM, le toit

terrasse du J4 et la Place d’Armes.

Le garde-corps de la passerelle n’a pas qu’un rôle

de sécurisation mais surtout assure la stabilité

de l’ouvrage. Composé d’une multitude de blocs

assemblés sur chantier et mis en compression permet

le maintien de la passerelle. Sa forme en I est due

à une réponse structurelle. La passerelle se compose

d’un matériau innovant, le Bfup, béton fibré à ultra

haute performance. C’est une matière qui ne laisse

pas indifférent les visiteurs qui n’hésitent pas à la

toucher à plusieurs reprises (fig.33).

La passerelle n’est pas qu’un espace de liaison mais

aussi de point de vue.

ESPACE DE LIAISON

LA PASSERELLE DU J4 (1ÈRE PARTIE)

Page 38: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201538

Fig 36

Fig 35

Fig 34

Fig 37

Page 39: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

39

. . . entre Architecture et Territoire

ESPACE DE POINT DE VUE

LA PASSERELLE DU J4 (2ÈME PARTIE)

découpe horizontale de la ville avec comme socle cette

dentelle de béton, que les visiteurs ne manquent pas

de photographier. Pour continuer avec les jeux de vues

en voici un que beaucoup de visiteurs ratent mais pas

les enfants qui s’amusent à regarder au travers des

trous ronds dans le garde-corps (fig.36).

Comme tout ouvrage de franchissement, la forme

étirée de la passerelle et sa finesse demande une

fluidité de la déambulation des visiteurs. Unique

point de passage pour traverser la darse, de ce fait

les temps de pauses pour admirer le paysage sont de

courtes durées.

Que ce soit du Fort ou du J4, en montant sur la

passerelle on est saisi par le son de la ville et de son

trafic. Sensation amplifiée d’autant plus qu’on vient de

deux espaces protégés de ces bruits. Au centre de la

passerelle (fig.37), on est mis à distance du Fort et

du J4 pour observer le dialogue qui se crée entre la

massivité du rempart en pierre et la résille en béton.

Nous l’avons vu la passerelle du J4 est un espace

de liaison mais aussi de point de vue. La partie au-

dessus de la darse cumule les deux types d’espaces,

pour nous offrir deux vues différentes. La première

le regard arrive à passer au-dessus du toit du J4 et a

pour horizon les grands ensembles au Nord, les reliefs

et l’Estaque (fig.34). Ce panorama s’efface au fur et à

mesure qu’on avance vers la terrasse du J4.

La seconde sur le contexte proche du MuCEM, avec le

quartier du Panier, la Cathédrale de la Major, l’amorce

du Boulevard du Littoral (fig.35). Les visiteurs s’arrêtent

et s’accoudent au garde-corps de la passerelle pour

admirer le paysage maritime et/ou urbain. Trait d’union

entre deux architectures mais aussi deux paysages, La

passerelle nous permet de sentir que la ville renoue

avec son littoral et la méditerranée. C’est toute une

symbolique que porte la passerelle du J4.

Lorsque la passerelle arrive à la limite du bâtiment du

J4, le regard est à fleur de la résille du toit, offrant une

Page 40: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201540

Notamment virulente à Marseille, Louis XIV décide de

réaffirmer son pouvoir en renforçant les défenses du vieux-

port par la construction de la Citadelle Saint-Nicolas sur la

rive Sud et du Fort Saint-Jean au Nord. Ce dernier s’appuie

sur la Tour du Roi René et celle du Fanal. Un arsenal des

galères viendra compléter le dispositif.

Le Fort prend place sur une colline, ce qui base son

plan sur deux niveaux. Au Sud (côté Vieux-Port) une

partie basse est créée autour de la Tour du Roi René,

de la Commanderie et de l’Eglise des Hospitaliers. Au

Nord (côté Major) une partie haute comprend la Tour

du Fanal et la Caserne. Un tunnel permet de relier

les deux parties et le transfert des canons. En 1671,

Vauban estime que les fortifications du Fort ne sont

pas suffisantes et fait creuser un fossé entre le Fort

et l’Eglise Saint-Laurent, se servant d’une dépression

naturelle du terrain (aujourd’hui l’Avenue Vaudoyer).

Il installe un système supplémentaire dit de «demi-

lune» qui accroît la protection de la porte d’entrée du

Fort (fig.40).

Suite à la révolution de 1789, le Fort Saint-Jean se

transforme en 1793 en prison. il y accueillera le Duc

d’Orléans, des Princes, Duchesses et autres Comtes.

A la deuxième moitié du XIXe siècle, le fossé est

élargi et inondé pour former le canal de liaison entre

le bassin du vieux-port et le nouveau bassin de la

Avant d’accéder au Fort, intéressons-nous à son histoire

pour comprendre ce qui le constitue des origines à

aujourd’hui. En 600 ans avant Jésus Christ une colonnie

Grecque de Phocée est la première à investir la rive

nord de la calanque du Lacydon, aujourd’hui occupée

par le Vieux-Port. La ville prospère doucement, mais il

faut attendre 1300 ans plus tard, pour voir apparaître

les premiers évènements significatifs.

Cela commence réellement avec le Château Babon au

VIIIe et IXe siècle, la ville se trouve concentrée au nord

dans cette enceinte fortifiée englobant aujourd’hui le

Fort Saint-Jean, l’Eglise Saint-Laurent, jusqu’à la place

de Lenche. Au XIIe siècle, l’Ordre des Hospitaliers

installe leur commanderie sur l’actuel emplacement

du Fort Saint-Jean. Ils construisent au XIIIe siècle, une

église à nef, l’Eglise Saint-Jean à proximité de L’Eglise

Saint-Laurent. Elle sera englobée au XVIIe siècle au

moment de la construction des remparts du Fort. Dans

la même période de construction des Hospitaliers,

s’érige la Tour Maubert (fig.38) qui servira de socle à

la construction de la Tour du Roi René au milieu du

XVe siècle (fig.39). Quant à la Tour du Fanal, elle sera

construite un siècle plus tard (1644) à l’exigence des

armateurs Marseillais pour indiquer l’entrée du port

aux bateaux.

De 1655 à 1660, Marseille traverse une période de trouble

(période de la Fronde) sous le règne de Louis XIV.

INTRODUCTION À LA PROBLÉMATIQUE

HISTORIQUE DU FORT SAINT-JEAN

Page 41: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

41

. . . entre Architecture et Territoire

Joliette récemment créé pour désengorger le Vieux-

Port et répondre à la nouvelle demande des bateaux

à vapeur (fig.41). Le Fort devient une île, relié à la ville

par deux ponts tournants. Le premier connecte le Fort

au Vieux-Port, le second à la Major. (comment ne pas

associer ces deux ponts aux actuelles passerelles du

MuCEM. Une reliant le Fort au J4 puis à l’Esplanade et à

la Major. La seconde au parvis de l’Eglise Saint-Laurent

pour redescendre au Vieux-Port. Ces passerelles

sont une belle référence au passé insulaire du Fort).

En 1908, le Fort se dote d’une nouvelle caserne à

l’Ouest dans la partie haute. Aujourd’hui il s’agit du

bâtiment Georges-Henri Rivière dédié aux expositions

temporaires du musée.

De 1854 à 1929, d’autres bassins sont créés

successivement ou l’on voit l’orientation de quais et

des moles J1, J2, J3 et J4 (au pied du Fort) modifiés

ne répondant plus aux besoins maritimes. Le canal de

liaison est comblé en 1938 rattachant le Fort à la ville.

Arrive la seconde Guerre Mondiale. Pendant 2 ans

(1942-1944) le Fort est sous occupation allemande. Des

explosifs y sont entreposés et exploseront en août 1944

suite à un bombardement allié pour libérer Marseille. Des

bâtiments du XIIe et XIXe siècle seront détruits. Après

la guerre, l’armée Française récupère le Fort, nivelle la

partie basse, enterrant les restes de la commanderie

des Hospitaliers. En 1960, le Fort change de statut.

L’armée le cède au Ministère de la Culture, celui-ci le

fait classer monument historique le 16 juin 1964.

La France en pleine période des «Trente Glorieuses» où

la promotion de la culture tient une place importante.

Le Fort se dote alors de nouveaux bâtiments dans sa

partie basse, notamment un qui accueillera le DRASSM

(Direction des Recherches Archéologiques Sous-

Marines) sur les restes du Palais du Commandeur

jusqu’en 2009. C’est actuellement le bâtiment i2mp

(Institut Méditerranéen des Métiers du Patrimoine).

De 1975 aux années 2000, le Fort subit plusieurs

travaux. La restauration de la Tour du Roi René et de la

Tour du Fanal, du mur Sud d’enceinte détruit en 1944.

Des fouilles archéologiques de la Chapelle Saint-Jean

et l’aménagement de l’ancien bunker allemand à l’Est

du Fort en mémorial des camps de la mort.

INTRODUCTION À LA PROBLÉMATIQUE

HISTORIQUE DU FORT SAINT-JEAN

Page 42: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201542

FIG 40

FORT SAINT-JEAN 1671

FIG 38

ILLUSTRATION DE LA TOUR MAUBERT ET DE L’EGLISE ST-JEAN (DATE ESTIMÉE XIIIE SIECLE)

Page 43: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

43

. . . entre Architecture et Territoire

FIG 41

FORT SAINT-JEAN 1920

FIG 39

ILLUSTRATION DU FORT ST-JEAN ET DE LA TOUR DU ROI RENE VU DEPUIS LE QUAI NORD DU VIEUX-PORT

(DATE ESTIMÉE XVIIE SIECLE)

Page 44: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201544

Fig 44

Fig 43

Fig 42

Fig 45

banc

Page 45: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

45

. . . entre Architecture et Territoire

ESPACE DE POLARITÉ

LA PLACE D’ARMES

Espace extérieur le plus grand du MuCEM, la Place

d’Armes se compose en deux parties. Une première

partie plane sur laquelle se pose le bâtiment Georges

Henri Rivière, qui accueille une galerie d’exposition, un

restaurant ainsi qu’une école de cuisine (fig.42). De fait

à l’arrière du bâtiment se trouve un potager. Un sol en

pierre permet de résister à l’usure provoquée par la

forte fréquentation de la place.

La deuxième partie se compose de gradins à la fois

en pierre et bois. Les gradins soutiennent l’arrivée de

la passerelle du J4. Une rampe en pente douce logée

dans les gradins accueille le visiteur et permet un

parcours plus fluide que celui des escaliers (fig.43).

Ils font face au bâtiment d’exposition d’arts dont les

fenêtres munies d’un revêtement miroir reflètent la

ville et nous permettent de la voir alors qu’on lui

tourne le dos (fig.44).

La Place d’Armes est pensée dans une configuration

de salle de spectacle avec les gradins, la scène (la

place) et le fond de scène (bâtiment expo) (fig.42).

Elle se ferme au Sud et s’ouvre au Nord sur le J4 et la

Méditerranée. Une couleur monochrome beige plonge

le lieu dans une lumière intense mais chaleureuse.

Une expérience visuelle est agréable à faire (fig.45),

positionnez-vous sur le dernier banc (cf. plan) au

Nord de la place. Et profitez d’une vue cadrée par la

passerelle du J4, le haut des remparts et toits du Fort

d’où émergent des bâtiments conteurs de l’histoire

marseillaise. On commence au Nord avec la Tour CMA-

CGM symbole de la puissance portuaire de la ville,

la coupole de la Cathédrale de la Major, 3ème plus

grande au monde. Puis un immeuble de logement en

pierre et béton trace du passé constructif d’après-

guerre, le clocher de l’Eglise Saint-Laurent haut-lieu

religieux de Marseille, tout comme le campanile avec

la Vierge à l’Enfant de N.D de la Garde qui veille sur

la ville depuis 150 ans. La Tour du Fanal en pierre qui

se met en tension avec la modernité du béton d’une

tour de logement en arrière-plan, et enfin émergeant

des herbes hautes, le Palais du Pharo construit à la

demande de Napoléon III pour l’Impératrice Eugénie.

La Place d’Armes est un espace de polarité de par ses

dimensions, l’afflux important de visiteurs par la passerelle

Saint-Laurent et par les fonctions qui le composent.

Page 46: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201546

Fig 48

Fig 47

Fig 46

Page 47: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

47

. . . entre Architecture et Territoire

Situé sur le flanc du rempart Ouest, c’est un chemin

étroit (1m) qui laisse peu de marge pour se croiser.

Intégré à l’épaisseur du rempart, sa matérialité

est la pierre. Dénué de toute protection, à la merci

des évènements climatiques, parfois calme, parfois

venteux, etc. Le chemin de ronde est baigné d’une

lumière intense et crue. A contrario l’ambiance sonore

du lieu est douce, les sons de l’activité maritime

de plaisance du va et vient des bateaux sont les

seuls à perturber le calme de cet espace au matin.

Et relativement plus animé dans l’après-midi par la

présence accrue des visiteurs.

Accessible par trois points, le premier est le toit de l’i2MP

(Institut Méditerranéen des Métiers du Patrimoine) et le

second est au Sud-Ouest de la Place d’Armes (fig.48)

et le troisième au pied de la Tour du Fanal. C’est un

espace fermé au Fort mais largement ouvert sur son

environnement qui offre une vue sur le lointain. A savoir

l’Estaque, l’horizon de la méditerranée et la digue du

large (fig.46). Mais aussi sur le proche, avec une vue sur

l’entrée du Vieux-Port et une partie de sa rive Sud, la

promenade Louis Brauquier en contre-bas du rempart,

la Citadelle Saint-Nicolas, le palais du Pharo et l’Abbaye

Saint-Victor (fig.47). Le visiteur s’accoude pour admirer

la vue, et le va et vient des bateaux.

Tenu par le rempart d’un côté, le regard est donc

orienté, il ne peut choisir d’autres vues que celles qui

lui sont proposées par ce cadrage à 180°. Les visiteurs

prennent donc le temps de profiter des vues, du ballet

des bateaux et d’observer le fourmillement piéton sur

la promenade Louis Brauquier en contre-bas du Fort.

Ce qui n’est pas sans conséquences sur la fluidité de

circulation sur le chemin de ronde.

ESPACE DE POINT DE VUE

LE CHEMIN DE RONDE À FLANC DE REMPART

Page 48: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201548

Fig 51

Fig 50

Fig 49

Fig 52

Page 49: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

49

. . . entre Architecture et Territoire

Le jardin trouve une tonalité commune autour de la

pierre et graviers pour les sols, enduit sable, et acier

corten renvoyant aux tuiles de terre cuite. De forme

triangulaire, il s’articule autour du carré du moulin

d’où partent deux chemins. Un vers l’escalier menant

au toit de l’I2MP et le second à l’allée ramenant les

visiteurs de la Tour du Roi René vers la Place d’Armes.

C’est un lieu calme et agréable. Les odeurs des

salades (chicorée, porcelle, immortelle etc.) portées

par une légère brise. Mais cette tranquillité est relative,

l’ambiance sonore est très vite perturbée par le bruit

des machines techniques (climatisation) disposées

dans le toit de la caserne et la présence de toilettes à proximité.

Le jardin est un espace clair, baigné par une lumière

intense, crue, solaire, reflétée par les murs de la

caserne. Ce qui participe à l’unité de l’espace.

Conclusion : c’est un espace qui se lie au contexte

urbain marseillais par les cadrages de vues dues à

l’orientation des bâtis. Dont les paysagistes se sont

habilement servis pour les magnifier. L’historicité

conservée du moulin, la matérialité des sols et murs

faisant écho de la Citadelle Saint-Nicolas au premier

plan participent à cette connexion à la ville. De par la

forme entonnoir du bâti, les gens fréquentent peu le

jardin et ne s’offrent pas les vues.

Le jardin des salades sauvages prend place dans la

partie Ouest du Fort Saint-Jean (fig.49). Cet espace

jouxte l’allée qui relie la Place d’Arme, au toit de l’I2MP.

De proportions relativement petites, peu de gens

empruntent le chemin coupant par le jardin potager,

nombreux sont ceux qui l’observent de loin. Bordé

par la caserne, le promontoire, l’espace se tourne vers

l’entrée du Vieux-Port côté Sud. Le regard du visiteur

est forcé à contempler ce cadrage.

En légère surélévation (25cm) à l’allée, ce parcours au

travers des salades amène à un espace aménagé, de

forme carrée (fig.50). Il marque la présence passée

d’un moulin à vent datant de 1672, qui se trouvait

à cet endroit sur la colline avant le Fort, dont la

construction a intégré cet édifice. L’amorce des murs

sert de bancs informels au visiteur. Une fois assis, le

visiteur découvre une skyline du Palais du Pharo, du

Fort Saint-Nicolas, la ligne de crête menant à Notre-

Dame de la Garde (fig.51). Il suffit de se relever pour

percevoir les sous bassement fortifiés de la Citadelle

Saint-Nicolas, une partie du quartier Saint-Victor ainsi

que son abbaye (fig.52). Toutes ces vues sont rendues

possibles et sélectionnées par le mur d’enceinte du

Fort. Il cadre le regard du visiteur, effaçant à son regard

l’entrelacement routier du bassin du carénage. Toutes

ces observations ne peuvent se faire depuis l’allée qui

borde ce jardin.

ESPACE DE POINT DE VUE

LE JARDIN DES SALADES SAUVAGES

Page 50: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201550

Fig 55

Fig 54

Fig 53

Fig 56

Page 51: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

51

. . . entre Architecture et Territoire

En promontoire sur le Fort et la sortie du Vieux-Port.

C’est un espace qui bénéficie d’une large ouverture

sur ce territoire Marseillais, et offre une multitude de

vues orientées par les bâtiments du fort:

- 1er cadre (fig.54): Place d’Armes, Port maritime, Tour

d’Arenc, les grands ensembles des quartiers Nord, et

le relief.

- 2ème cadre (fig.56): la mer, le palais du Pharo, la

Citadelle Saint-Nicolas, l’Abbaye Saint-Victor, le bassin

de carénage etc. la rive Sud.

- 3ème cadre (fig.55): les toits de la caserne, ceux du

centre-ville et le clocher de l’Eglise Saint-Laurent.

On accède à cet espace soumis aux éléments

climatiques par un escalier en béton et acier cortène.

Il est divisé en deux parties, une minérale qui accueille

le public, l’autre végétale composée de figuier de

faible hauteur (1m) (fig.53). Le fait d’avoir planté et

rendu inaccessible cette partie du promontoire côté

fort, met le visiteur à distance des bâtiments du fort

et l’amène à porter au loin le regard plutôt que sur les

éléments proches qui l’entourent.

L’épaisseur importante du rempart permet d’installer

un garde-corps d’une hauteur de 45cm seulement, ce

qui permet de ne pas polluer la vue que le visiteur a sur

le paysage. On peut également observer des espaces

en niveaux décalés du Fort, ce qui est spatialement

très agréable à regarder.

ESPACE DE POINT DE VUE

LE CAVALIER DE LA RONDE

Page 52: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201552

Fig 59

Fig 58

Fig 57

Fig 60

Page 53: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

53

. . . entre Architecture et Territoire

En venant du quartier du Panier, la passerelle nous

confronte au Fort, à la rudesse de ses remparts. On

ressent l’architecture militaire hostile à l’accueil du

public. Mais rendue moins tranchante aujourd’hui, avec

un jardin verdoyant au-dessus des remparts, les toits

de la caserne et la Tour du Fanal qui émergent derrière

(fig.58). Et le percement dans le rempart qui accueille

la passerelle, crée une profondeur visuelle qui happe le

visiteur (fig.59).

Le Fort dans le dos, on fait face à la courbe du mur de

soutènement du Parvis Saint-Laurent qui guide notre

regard sur le panorama urbain en adéquation avec

l’ambiance sonore du trafic routier très présent juste en

dessous (fig.60).

De la Villa Méditerranée, en passant par les 3 kms

en perspective du Boulevard du Littoral, la Major, les

immeubles du Panier, le Vieux-Port jusqu’à N.D de la

Garde omniprésente depuis tous les espaces de point de

vue. Cette passerelle, nous offre à voir en comparaison

le cœur historique de la ville à droite et ses nouveaux

poumons à gauche avec le projet Euroméditerranée.

La passerelle située à l’Est du Fort, enjambe le réseau

autoroutier de l’Avenue Vaudoyer et permet de joindre

le MuCEM au quartier du Panier (quartier le plus connu

de Marseille), en particulier avec le parvis de l’Eglise

Saint-Laurent, qui est un des sites les plus anciens de

Marseille. C’est dans ce contexte fort et historique que

le MuCEM a choisi de s’ouvrir.

L’espace de connexion au territoire se fait dans les

premiers mètres de la passerelle depuis le parvis,

jusqu’à temps que l’on se retrouve au-dessus du

trafic. Par ailleurs la passerelle ne joint pas le parvis

directement, un dispositif dentrée permet de marquer

la transition entre l’espace urbain public et l’espace

urbain privé du MuCEM. Un changement de matérialité

marque l’espace de connexion, passant du bitume,

à un acier noir et des grilles en acier cortène, pour

ensuite marcher enfin sur la passerelle en béton noir

(fig.57).

Tout comme la passerelle du J4, celle-ci regroupe deux

espaces. Un espace de connexion au territoire et de

point de vue.

ESPACE DE CONNEXION AU TERRITOIREET DE POINT DE VUE

LA PASSERELLE ST-LAURENT

Page 54: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201554

Fig 63

Fig 62

Fig 61

Fig 64

Page 55: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

55

. . . entre Architecture et Territoire

ESPACE DE POINT DE VUE

LE JARDIN ETHNOBOTANIQUE

Le regard est cadré par un grand ensemble linéaire du

quartier du Panier qui empêche toute vue autre que

sur la cité de la Méditerranée (fig.64). Depuis le jardin

on remarque la grande place laissée au piéton et le

parcours urbain qui lui est créé par l’enfouissement

des flux autoroutiers.

Dans une ambiance sonore apaisante et un jeu de

senteurs, le visiteur déambule au travers des diverses

variétés de plantes écrasées par les rayons du soleil qui

ne lui laisse aucuns répits tout comme aux rongeurs

qui cherchent à s’abriter sous les plantes du jardin.

Des sons de la ville sont perceptibles depuis la partie

haute du jardin.

Le jardin ethnobotanique est un espace de point de

vue par les deux postures qu’il propose. La première se

tourne sur la passerelle du J4, la seconde sur la Cité

de la Méditerranée.

Le jardin se compose de deux espaces. Un espace

haut propice à la promenade et un espace bas en

creux protégé de la ville dans son écrin de verdure

(fig.61), au calme il dispose de tables qui offrent un

temps de pause pour contempler le lien en béton noir

qui lie le Fort et le J4 (fig.62).

Le jardin verdoyant propose un beau contraste avec

le gris minéral du sol. Un petit chemin étroit nous

emmène à travers cet espace. Contenu par une haie

plantée côté ville, le regard est filtré, bloqué ce qui

nous tourne à regarder la mer, le J4 et le Fort. C’est

un espace fermé sur la ville, ouvert sur le large mais

il à une exception. A la pointe Nord-Est du Fort, la haie

se perce, le jardin s’ouvre sur la ville et le Boulevard du

Littoral. Un banc, le seul du jardin haut, positionné à cet

endroit marque l’importance de la vue (fig.63). Nous

faisons face au nouveau visage de Marseille. C’est très

symbolique car depuis un bâtiment historique (position

passé, le fort), on regarde le renouveau de Marseille

(position futur, Euroméditerranée).

Page 56: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201556

Augustin.Grave: Qui a lancé l’idée que le MuCEM soit

support d’une continuité du parcours urbain?

Franck.Geiling: «Yves Lion a dessiné le mucem à

peu près comme il est dans sa position actuelle, il

faut des passerelles pour permettre d’aller de la Butte

Saint-Laurent au Fort Saint-Jean, du fort Saint-Jean au

MuCEM. Il n’avait à ce stade aucune idée de la manière

dont cela pouvait tenir structurellement. A un stade

préalable on indique une intention mais on n’est pas

sûr que la technologie le permette. [..] L’idée était

d’avoir des parcours, qui permettent d’aller d’un point

A à un point B, en passant par le fort, etc. De créer

d’autres manières de découvrir le littoral, une forme de

nouvelle expérience urbaine en lien avec la topographie

du site avec des effets de balcon sur la mer».

A.G: Pour quelles raisons le projet de Rudy Ricciotti a

été lauréat du concours?

F.G: «J’étais dans la commission technique du

concours, deux projets étaient intéressants celui de

Ricciotti et celui de Berger. Ils étaient sur le même

registre avec le principe de ziggourat, sauf qu’il y en

avait un très ouvert celui de Ricciotti qui laissait une

grande liberté d’agencement intérieur et l’autre plutôt

fermé d’une certaine manière qui confinait un peu trop

les espaces muséaux alors qu’on avait un vrai problème

qui était celui de l’inconnu programmatique sur la

qualité, nature des collections, le projet scientifique.

Ricciotti est apparu comme le projet le plus ouvert,

le plus souple, permettant la plus grande évolution de

l’utilité programmatique».

Profitons de l’ambiance calme du jardin pour réailser

deux interviews.

Nous avons remarqué lors de l’analyse des espaces

extérieurs du MuCEM, qu’ils sont multiples et se

distinguent par leur fonction. Il y a des espaces qui

mettent en relation le MuCEM et le territoire de manière

visuelle, d’autres qui connectent physiquement le

musée à l’espace public, etc. Tous ces espaces ne

fonctionnent pas séparément mais ensembles. Ils

créent un système, un parcours connecté à la ville

et donc un «parcours urbain». Cette notion démontre

bien malgré le statut privé du MuCEM, qu’il fonctionne

comme un parcours public libre d’accès en ville et

intègre les mêmes codes. A savoir, des points de

polarités comme des places, inter-connectés grâce à

des passages, espace de liaison, mimétique des rues.

Avec ce parcours urbain, le musée participe à la

ville, est un morceau de ville connecté aux autres, la

compose, l’articule, l’anime, et n’est pas un élément

discontinu, détaché du site.

Alors quels sont les éléments, qui peuvent expliquer

la mise en place d’un tel dispositif afin de rattacher

au mieux le MuCEM à son contexte? Pour comprendre

ces choix, nous allons faire appel au point de vu de

différents acteurs du projet, que se soit dans son

élaboration ou sa gestion actuelle.

Le premier entretien mené est avec le Directeur de

l’Architecture, de l’Urbanisme et du Développement

Durable d’Euroméditerranée, Monsieur Franck Geiling.

LES ESPACES EXTÉRIEURS,UNE VOLONTÉ DE QUI?

Page 57: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

57

. . . entre Architecture et Territoire

«Ce parcours c’est toute l’intelligence de

l’insertion urbaine du projet dans ce site»

A.G: Est-ce une volonté des pouvoirs publics à savoir

l’Etat, de développer un parcours urbain pour le

MuCEM?

F.G: «C’était la nôtre dans le cadre du programme

Euroméditerranée. Ensuite le Ministère de la Culture a

plutôt privilégié le fonctionnement du bâtiment et sa

maitrise en tant qu’équipement public. Et Ricciotti a fait

une proposition ambiguë, à la limite de l’exercice pour

préserver une capacité à faire. [..] Il y a des arbitrages

internes au ministère de la culture qui ne veulent pas

que le MuCEM soit traversé par de l’espace public non

payant, ça ne les interesse pas d’avoir cette passerelle

depuis Saint-Laurent. De multiplier les entrées et

sorties et de multiplier les accès non payants, etc. [..]

Des choix ont été faits dans un premier temps, ceux

de supprimer cette idée de parcours urbain pour se

concentrer sur un fonctionnement d’équipement

intégré classique: une entrée, une sortie, contrôlées,

payantes et c’est tout [..] Il y a eu des arbitrages

financiers qui font que la deuxième passerelle saute

(celle de Saint-Laurent), il n’y a plus que la première

passerelle qui est réalisée (J4 et Fort Saint-Jean). Ce

n’est que très tardivement que la deuxième passerelle

a été décidée en réalisation par le Ministre lui-même,

convaincu par Ricciotti. [..] A partir du moment où l’on

introduit la valeur ajoutée de Ricciotti sur ce bâtiment:

l’idée qu’une fois qu’on avait un parcours possible, il

devait être gratuit. La passerelle ziggourat en rampes

extérieures au bâtiment permettait de dissocier les

deux circuits : le circuit urbain (de Saint-Laurent au J4)

et le circuit interne au musée qui lui avait sa propre

logique de musée d’entrée/de sortie/billetterie sur

la partie moderne (pas sur le Fort Saint-Jean). Ce

parcours c’est toute l’intelligence de l’insertion urbaine

du projet dans ce site».

A.G: Quel rôle joue l’Architecte dans la mise en place

de ce dispositif de parcours urbain?

F.G: «C’est Ricciotti surtout qui a supporté la mise en

place du parcours urbain. Nous on donne des éléments

généraux d’organisation générale, le J4, l’Esplanade, le

Boulevard, etc. On crée la deuxième darse en retour

parce qu’elle n’existait pas à l’époque. On participe

à l’élaboration du programme, on est dans le jury

mais c’est le Ministère de la Culture qui organise le

concours, et qui décide. [..] C’est au fur et à mesure

de la réalisation de l’ouvrage et de la capacité de

l’Architecte que pour le coup, Ricciotti a défendu son

projet, défendu le principe, d’aller jusqu’au bout. On

est arrivé à voir ce qui se passe aujourd’hui. C’est-à-

dire un vrai parcours urbain avec des effets de balcon,

qui pose énormément de questions et de difficultés

de fonctionnement».

A.G: Le parcours urbain est-il la grande réussite du

MuCEM, plus que la muséographie qu’il propose?

F.G: «Indépendamment du contenu du bâtiment, la

qualité du parcours urbain, la sensibilité du parcours

avec ses points de vue. Cette fluidité dans les

cheminements, cette fragilité dans les passages, les

franchissements font qu’on est sur un projet sensible

avec une vraie expérience de pratique architecturale

et urbaine. [..] A ce stade, ce n’est pas la qualité des

expositions et collections qui sont indéniables mais

c’est surtout l’expérience urbaine qui fait toute la

qualité, tout l’intérêt du site et sa réussite».

LES ESPACES EXTÉRIEURS,UNE VOLONTÉ DE QUI?

Page 58: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201558

Culture) pour trouver la bonne matérialité».

A.G: Le MuCEM est un espace privé, la transition entre

ce statut et celui de l’espace public pose-t-il problème

dans le projet?

F.G: «Le parcours intérieur est privé ouvert au public,

juridiquement ça se ferme, ca se sécurise. Comme

un centre commercial, le soir c’est fermé, gardienné.

ça c’est une limite qui est vrai pour le MuCEM et tout

équipement qui s’ouvre à la ville, qui intègre une

certaine partie de fonctions urbaines y compris dans

leurs morphologies, [..] mais qui forme une continuité

et évite une rupture entre dedans et dehors».

----------

Tirés de plusieurs conférences et vidéos, voici quelques

extraits de la parole de Rudy Ricciotti qui illustre le

thème du parcours et du dispositif spatial du MuCEM.

«Le MuCEM est un territoire [..] c’est un voyage entre

terre et ciel [..] avec le mouvement ascensionnel

type ziggourat. [..] Circuler sur un territoire qui part

du Panier, franchi la première passerelle, puis arrive

sur le Fort Saint-Jean, puis franchi la passerelle, arrive

sur le toit et puis descend et arrive sur les quais. [..]

C’est une main tendue de la république au quartier,

aux Marseillais, au territoire. [..] Un projet doit servir

l’espace urbain».

Par ces différentes citations, on comprend l’envie qu’a

Riccioitti dans ses projets de questionner l’espace

A.G: Le MuCEM s’inscrit-il dans le dispositif spatial du

boulevard du littoral, et par quels moyens?

F.G: «Il est indissociable de tout le dispositif. C’est un

dispositif global pensé par Yves Lion notamment mais

aussi avec Euromed et l’ensemble des partenaires. [..]

Il y a un ensemble de choix, d’opportunités offertes

aux habitants, touristes, pratiquants de l’espace public

depuis le Vieux-Port jusqu’à la Joliette, on peut passer

partout, et à chaque fois il y a la garantie d’avoir des

effets surprises, de la qualité d’espaces, des temps de

repos, de l’intensité et tout cela au choix des usagers

qui parcourent l’espace. Ensuite, il faut réintégrer

l’ouvrage, qui a été considéré comme un ensemble

indépendant le temps de sa conception et réalisation.

Le réintégrer dans des pratiques urbaines beaucoup

plus larges qui considèrent: le Vieux-Port, le Panier,

la Rue de la République, le tramway, le littoral, le parc

habité, la Belle de Mai. [..] C’est tout l’ensemble qui fait

système, avec une grande diversité de réponses mais

une certaine continuité finalement dans la qualité des

parcours et des situations. [..] Le projet est intéressant

aussi dans l’insertion et là Ricciotti a été très fort,

c’est la discussion sur les matériaux. L’utilisation

du Bfup, ce béton qui rend possible la passerelle,

cette grande légèreté», qui est une belle manière de

«concevoir l’esprit méditerranéen entre sensibilité et

rudesse. Cette rudesse existe dans un rapport direct

entre des matériaux qui sont bruts et des éléments.

Il y a eu un gros travail avec lui et ses équipes sur

comment le sol va interagir avec le bâtiment. Il y a eu

des discussions vives entre Yves Lion, Rudy Ricciotti,

les maîtres d’ouvrages (Euromed et Ministère de la

«Un projet doit servir l’espace urbain»

Page 59: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

59

. . . entre Architecture et Territoire

public dans lequel s’implantera le futur bâtiment.

Il est soucieux de la place du «piéton», du visiteur,

de la manière dont il va arpenter le lieu, les vues et

cadrages, que va lui offrir le projet sur le contexte.

La manière dont va vivre le projet, qui va s’animer

grâce aux flux corporels qui vont le traverser. Par

conséquent on peut mettre en lumière, que le Musée

des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée est

un projet architectural qui en tenant compte de son

environnement, des relations créées avec lui, et d’une

large place laissée à un parcours piéton, fait de lui un

exemple d’insertion urbaine admirable.

----------

Le deuxième entretien mené est avec la Responsable

Département Bâtiments Exploitation au MuCEM,

Madame Vanessa Hen.

A.G: La gratuité des espaces extérieurs, participe-t-

elle à l’attractivité du MuCEM?

Vanessa.Hen: «Oui, un des gros sujets du

dispositif du MuCEM par rapport à son implantation

et l’aménagement de ses abords, c’est d’accepter de

se faire traverser de part en part. [..] Car le J4 et le

Fort Saint-Jean c’est la rotule de l’hyper-centre urbain.

Avant il n’y avait pas de pratiques piétonnes au-delà du

fort jusqu’à 2013. [..] Ne sont payant que les espaces

d’expositions, n’importe qui même si on est dans

une institution culturelle avec un contrôle Vigipirate,

on ne paye pas et on fait même parti d’un GR, d’un

chemin de grande randonnée public, qui ne fonctionne

qu’aux horaires d’ouverture du musée mais malgré

tout on est traversé de part en part gratuitement. Soit

par le quartier du Panier via la passerelle. Soit par le

quai du port dans le prolongement de la balade du

Vieux-Port et la porte au pied de la Tour du Roi René.

Soit directement depuis le J4 via le bâtiment et sa

passerelle. Tout ça est irrigué par des publics qui n’ont

pas besoin de s’acquitter d’un droit d’entrée pour se

balader».

A.G: On a vu avec Monsieur Geiling la difficulté de

mettre en place la passerelle Saint-Laurent. Comment

s’est fait son positionnement et son implantation à

cet endroit du monument historique?

V.H: «Les seules discussions que l’on a eu c’est sur

le type de percement à faire dans le rempart car on

n’a aucune preuve que cette porte ait réellement été

mise en service un jour. Il y a quelques gravures de

la porte avec des ornements de modénatures, sauf

que sur place on n’a aucun reste qui nous permet

de dire si elles ont existé un jour ou pas. Par contre

pour la porte on sait qu’à un moment elle a été

percée parce qu’elle a été rebouchée on l’a vu sur

place. Et donc s’est posé la question, est-ce que l’on

fait un truc ultra contemporain qui vient accueillir

la passerelle? Est-ce que l’on fait juste un trou sans

rien le plus sobre possible? Est-ce que l’on recrée les

modénatures telles qu’elles auraient pu exister sans

avoir la certitude qu’elles aient un jour exister? Et

donc ce fut acté avec la commission nationale des

monuments historiques, de faire juste un trou dans le

rempart le plus sobre possible».

«Le MuCEM est un espace privé, mais les gens

le perçoivent comme un espace public»

Page 60: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201560

entrée qui préexistait avant le MuCEM est la porte au

pied de la Tour du Roi René et donc les gens vont

entrer naturellement par là. En plus lorsqu’on a fait

nos prévisionnelles d’entrées au MuCEM, en se basant

sur l’année 2008, où il y avait eu de belles expos

dans les 12 musées Marseillais, ils ont fait que 350

000 visiteurs dans l’année. On s’est dit allez c’est le

MuCEM, Marseille 2013, on va faire 450 000 entrées

pas plus. Et en fait, on a réalisé quasiment 2 millions

d’entrées sur la première année. Donc, on était parti

avec ces chiffres là et l’idée qu’un musée pouvait être

intimident pour un public non habitué au musée. Et

que l’accès par cet espace la (bâtiment J4) ne serait

pas celui qui viendrait le plus facilement, que les gens

auraient tendance à arriver plus facilement par le Fort.

[..] Mais ça reste la derniere entrée fréquentée, la

première reste celle du bâtiment du J4».

A.G: Y-a-t-il une appropriation des espaces extérieurs

du musée par les habitants du quartier du Panier?

V.H: «Oui, aujourd’hui c’est devenu leur jardin, il y a

plein de gens qui viennent pique-niquer. Des gens qui

travaillent dans le quartier et viennent manger le midi,

d’autres qui viennent bouquiner ou faire leur sieste.

C’est un espace privé, mais les gens le perçoivent

comme un espace public. C’est un peu la limite de

l’exercice, un jardin public il n’y a pas de contrôle,

alors que nous, les skates sont interdits, les rollers, les

A.G: Comment se sont fait les choix pour

l’aménagement paysagé des extérieurs du Fort?

V.H: «Cinq équipes ont été retenues pour

l’aménagement paysagé du Fort. [..] Et c’est l’Agence

APS qui a été lauréate. [..] Sur le thème du jardin des

migrations, sur les essences plantées, sur l’adéquation

des essences avec le climat que l’on a et le thème du

jardin sec, ils ont 100% juste».

A.G: Le parcours urbain a-t-il permis de démystifier

le musée et de rapprocher le public d’une pratique

culturelle?

V.H: «c’était ça aussi le but du jeu! Le fait d’avoir pris

le parti de ne pas rendre payantes les circulations sur

le Fort ou sur le J4. Les gens viennent, passent une

fois, deux fois, trois fois ils voient qu’il y a des expos

et puis un jour ils prennent un ticket et y rentrent. On

a beaucoup de gens qui reviennent, on a un ancrage

locale, autre que les touristes».

A.G: Sur les trois points d’accès au musée, quel est

celui le plus utilisé?

V.H: «Pour les pratiques urbaines dans ce quartier,

le fait d’être hors douane partout pour les espaces

extérieurs dans nos prévisions de visites c’était très

difficile de se dire les gens vont arriver de manière

privilégiée par là, ou par là. [..] On s’est complétement

planté car assez naïvement on s’est dit que la seule

«Le MuCEM fait parti d’un tout, D’Euromed d’un coté

et des aménagements du Vieux-Port de l’autre»

Page 61: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

61

. . . entre Architecture et Territoire

vélos, les chiens, les couteaux sont interdits, parce que

malgré tout, on rentre dans une institution culturelle.

Et du coup on voit bien que des fois ça interpelle les

gens, qui n’ont pas le sentiment de rentrer dans un

musée quand ils pénètrent dans le site».

A.G: Et les salariés?

V.H: «Il y a une appropriation le mardi lorsque le musée

est fermé, les cents bonhommes qui travaillent sur le

site, profitent des jardins, pique-niquent».

A.G: Comment expliquer les rampes extérieures

(parcours urbain) qui viennent séparer le bâtiment du

J4 en deux éléments distincts?

V.H: «Ça, c’est une vrai volonté de Rudy Ricciotti de

séparer les fonctions administratives, de la fonction

musée. Je pense que pour lui c’est deux choses qui ne

se mélangent pas. C’est quand même problématique,

ça fonctionne pas superbement bien. Dans un musée

plus classique, la partie administration est encore plus

déconnectée du musée que ce qu’on est nous. Nous,

il y a pleins d’endroits où il y a interpénétration entre

des zones publiques et des zones administratives.

Sur toutes les rampes, il y a deux accès par niveau

d’administration. Et ça, c’est problématique, tu laisses

une porte ouverte, il y a le visiteur qui se balade dans

les espaces de l’administration. Donc pour éviter d’être

perméable au public, on communique essentiellement

par des ascenseurs. On utilise peu les rampes,

car pas pratique pour communiquer entre niveau

d’administration mais très agréable pour la balade».

En conclusion, les espaces extérieurs du MuCEM

proviennent d’une intention de continuité urbaine

de l’Architecte Yves Lion. Reprise par le lauréat

du concours Rudy Ricciotti a qui l’idée d’apporter

une réponse qualitative au profit de l’espace urbain

importe beaucoup. Il a su promouvoir l’intérêt d’un tel

aménagement, auprès de différents acteurs comme

le Ministère de la Culture. Ricciotti s’est saisi avec

d’autres Architectes (Roland Carta, APS) de la question

des extérieurs, de leurs fabrications. L’Architecte

a donc une place primordiale dans ce projet. Et

a été la clé de la mise en place de ces espaces, à

l’aboutissement d’un parcours urbain ouvert à tous,

qui entre dans une composition urbaine à plus grande

échelle. Le tout appuyé par le Ministre de la Culture

Frédéric Mittérrand lui-même, qui a apporté un poids

notable au bon déroulé des travaux et notamment des

aménagements extérieurs du Fort.

C’est donc une envie générale, partagée par un

ensemble de personnes, qui ont permis d’obtenir

une réalisation architecturale fine et juste dans son

dialogue avec la Cité Phocéenne.

Page 62: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201562

Fig 67

Fig 66

Fig 65

Fig 68

Page 63: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

63

. . . entre Architecture et Territoire

Situé sur le rempart Est du Fort, le chemin se déploie

sur toute sa longueur et sur deux niveaux (fig.65). A

l’opposé du chemin de ronde à flanc de rempart, il

est en contact direct avec le tissu urbain Marseillais

(fig.66). Comme tout chemin de ronde, le principe est

de voir loin pour devancer l’arrivée de l’ennemi. Depuis

cet espace une série de vues sont disponibles. Que ce

soit sur l’Esplanade du J4 avec ses deux bâtiments, le

Boulevard du Littoral, le quartier du Panier ou encore

le Vieux-Port. Le visiteur bénéficie d’un panorama très

varié (fig.68).

Le chemin de ronde Est, mélange la matérialité

minérale (pierres et galets) et végétale ce qui le

distingue du Chemin de ronde à flanc de rempart

(fig.67). Le fait que cet espace dispose d’une variété

de plantes méditerranéennes laisse échapper une

multitude de senteurs qui dénotent avec le brouhaha

et à l’ambiance urbaine en face de nous.

Comme tous les espaces du Fort partiquement, celui-

ci n’échappe pas aux rayons solaires. Mais la présence

végétale permet une ambiance lumineuse, douce et

chaleureuse à contrario du chemin opposé.

C’est un espace que les visiteurs arpentent avec

plaisir, pour vivre une expérience olfactive et visuelle

unique pour découvrir les différentes pièces urbaines

qui composent la ville.

ESPACE DE POINT DE VUE

LE CHEMIN DE RONDE EST

Page 64: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201564

Fig 71

Fig 70

Fig 69

Fig 72

Page 65: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

65

. . . entre Architecture et Territoire

Situé à la proue du Fort, à son extrémité Sud, 30m

au-dessus du Vieux-Port, c’est l’espace le plus haut du

MuCEM accessible au public.

Après avoir gravi 79 de marches, le visiteur arrive sur le

toit de la tour (fig.69) et se dévoile à lui un panorama

à 360° sur Marseille (fig.70-72). C’est un espace qui se

connecte au territoire bien évidement par la vue qu’il

propose. Aucun obstacle pour bloquer la vue et notre

compréhension des quartiers environnants. Depuis le

toit on fait face au renouveau de la ville. D’un côté le

Boulevard du Littoral avec Euroméditérranée, de l’autre

le Vieux-Port et son réaménagement en cours. On

constate que dans ces nouveaux projets urbains, le

piéton n’est pas oublié, que ce soit sur les quais du

Vieux-Port ou le Boulevard du Littoral.

C’est l’unique espace du MuCEM qui possède une vue

entière du Vieux-Port et de ses activités (fig.72). Espace

nettement ouvert, rien au-dessus, ni sur les côtés pour

protéger le visiteur du climat et du paysage qui s’offre à lui.

On contemple Marseille dans son ensemble et constate

qu’elle entretient une relation intime avec la mer.

le toit de forme carré peut accueillir 19 personnes, un

nombre qui n’est pas respecté mais cela n’empêche

pas le visiteur d’admirer la vue correctement. On

peut aussi observer la composition du MuCEM et

l’articulation de ses espaces extérieurs et remarquer

que le toit de la tour est le seul espace géométrique

carré du MuCEM, qui fait écho avec la forme carré de

la terrasse du J4 (fig.71).

ESPACE DE POINT DE VUE

LE TOIT TERRASSE DE LA TOUR DU ROI RENÉ

Page 66: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201566

idéal pour les résistants. Les allemands décident de

raser ce tissu historique de la ville. Seul un bâtiment

est épargné, l’Hôtel Echevin de Cabre pour sa valeur

historique, comme première demeure de Marseille

construite en 1535 (fig.75). A coup de dynamitage

les quais sont dénudés du bâti historique. De grands

immeubles sont construits à la place, par l’Architecte

Fernand Pouillon qui donne un nouveau visage à la

rive Nord du Vieux-Port, celui qu’on connait aujourd’hui

(fig.77). Ces bouleversements dus à la guerre

expliquent la différence de morphologie et typologie

urbaine entre la partie basse des quais et la partie

haute du quartier du Panier (fig.78).

Avec la présence de l’activité portuaire proche, le

Panier s’est vu habité par une population d’immigrés

aux origines Corses et Maghrébines. Ce qui en fait un

quartier à la réputation populaire. En 1995 le quartier

est englobé dans le projet Euroméditerranée. Suites

aux nombreux chantiers mis en place par Euroméd, le

Panier subit une gentrification. Ce processus amène

une population plus aisée dans le quartier.

Ce dernier est support de nombreux édifices

importants de l’histoire de Marseille. L’Hôtel Dieu, la

Vieille Charité, l’Eglise Notre-Dame des Accoules, la

Place Lenche (la Vieille Charité aujourd’hui), l’Hôtel

Echevin de Cabre, le Pavillon Daviel (ancien Palais de

justice) et l’Eglise Saint-Laurent auquel se connecte

directement le MuCEM.

Un passé riche, une composition urbaine hétéroclite,

constituent un contexte urbain remarquable avec

lequel, le Musée des Civilisations de l’Europe et de la

Méditerranée va pouvoir entrer en écho.

Bénéficions de la vue qui s’offre à nous depuis le toit

terrasse de la Tour du Roi René sur Marseille, pour

comprendre la composition et l’histoire du tissu urbain

dans lequel s’implante le MuCEM.

Situé dans le 2ème arrondissement de Marseille,

aux abords du quartier du Panier. Doté d’une charge

historique forte, c’est notamment à ce quartier que

va se connecter le musée. Arpenter ses rues, ses lieux

aide à comprendre l’histoire et la complexité de son

organisation. Ce travail permet de mettre en évidence

des informations pour comprendre davantage les choix

opérés pour rattacher le MuCEM à la ville.

Le quartier du Panier se trouve sur l’emplacement

historique de la fondation de la ville de Massalia en

600 ans avant Jésus Christ, par une colonie grecque

de Phocée. La cité s’installe sur trois collines (celle

de Saint-Laurent, la colline des Moulins et celle des

Carmes) au Nord de cette anse naturelle qu’occupe

aujourd’hui le Vieux-Port. La ville se développe enceinte

de ses murs jusqu’au XVIIe siècle, période où Louis

XIV décide l’extension de la ville. C’est ce qui explique

la densité du bâti et l’étroitesse des rues dans cette

zone (fig.76). La hauteur du bâti quant à lui provient du

besoin de se protéger du climat Méditerranéen. Ainsi

les rues sont à l’ombre et rend la déambulation plus

agréable. Pour la petite anecdote, le quartier tirerai son

nom de l’emblème d’une auberge.

Si l’on observe attentivement la rive Nord du Vieux-

Port on s’aperçoit au niveau des quais, que le tissu

est moins différent et les bâtiments ne sont pas les

mêmes. En 1943, sous l’occupation, l’armée allemande

estime que les ruelles sombres forment un refuge

INTRODUCTION À LA PROBLÉMATIQUE

LE TISSU URBAIN MARSEILLAIS

Page 67: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

67

. . . entre Architecture et Territoire

FIG 74 - VUE AÉRIENNE QUARTIER DU PANIER 2015

FIG 73 - PLAN ÉTAT MAJOR QUARTIER DU PANIER 1860

TISSU ANCIEN CONSERVÉ DU PANIER

TISSU RÉCENT DU PANIER APRÈS 2ÈME GUERRE MONDIALE

INTRODUCTION À LA PROBLÉMATIQUE

LE TISSU URBAIN MARSEILLAIS

Page 68: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201568

FIG 76 - RUELLE QUARTIER DU PANIER

FIGURE 75 - 1943, PHOTOGRAPHIE DE L’HÔTEL ECHEVIN DE CABRE

UNIQUE BÂTIMENT NON RASÉ SUR LA RIVE NORD PAR L’ARMÉE ALLEMANDE

Page 69: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

69

. . . entre Architecture et Territoire

FIGURE 78 - CONFRONTATION DES DEUX TYPES DE BÄTI DU QUARTIER DU PANIER

FIG 77 - BÂTIMENTS CONÇU PAR FERNAND POUILLON

Page 70: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201570

Fig 80

Fig 79

Fig 81

Page 71: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

71

. . . entre Architecture et Territoire

C’est un espace sur deux niveaux orienté sur le sud

de la ville. De forme rectangulaire, sa matérialité est

monochrome (pierre et enduit) (fig.79). Il se compose

d’espaces de muséographie et de sanitaires. On peut

voir la trace des anciens bâtiments détruits pendant

la seconde guerre mondiale sur le sol de la Cour de

la Commande (fig.80). On y découvre une partie de la

ville de Marseille avec en fond les reliefs.

C’est un espace à l’ombre, frais, qui permet de marquer

une pause afin d’apprécier ce panorama (fig.81). Ce

sont plusieurs centaines d’années d’histoire de la

construction de la ville, avec la Citadelle, l’Abbaye Saint-

Victor, Notre-Dame de la Garde qui sont racontées au

travers de cette vue. Mais aussi la modernité avec la

façade miroir du Sofitel, des grands ensembles de

logements.

La galerie des officiers se connecte au contexte par

la vue et la compréhension de la composition du Fort,

de son fonctionnement et du port qu’il permet. Avec

les deux Forts qui se font faces, écho (Saint-Nicolas /

Saint-Jean), ils marquent l’entrée du Vieux-Port. Une

tension qui a servi à sa défense, d’où l’importance

du port pour Marseille. Ce sont des faits que l’on

comprend depuis cet espace.

ESPACE DE POINT DE VUE

LA GALERIE DES OFFICIERS

Page 72: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201572

Fig 84

Fig 83

Fig 82

Fig 86Fig 85

Page 73: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

73

. . . entre Architecture et Territoire

ESPACE DE POINT DE VUEET DE LIAISON

LE TOIT DE L’I2MP

des meurtrières. Battu par les rayons du soleil toute

la journée, le toit dispose d’une ombrière en acier

cortène qui offre un jeu d’ombre agréable.Un autre jeu

cette fois-ci de percements dans les parois métalliques

agissent comme un filtre, ne laissant percevoir de la

ville qu’une masse floue lointaine (fig.84).

Dans ce deuxième espace un seul banc est à la

disposition du public ce qui démontre que c’est

un espace de passage et non d’arrêt. Situé au Sud

du Fort et de forme trapézoïdale, cela permet un

rétrécissement de l’espace en allant vers la caserne.

La forme (entonnoir) et les séquences spatiales

marquent la transition entre la partie basse de la

partie haute du Fort (fig.86).

Le toit de l’I2MP est un espace qui raconte beaucoup

de chose sur le parcours spatial au travers du Fort.

Son articulation et sa composition, expliquent qu’on

laisse derrière nous des espaces minéraux, du fait de

leurs proximités avec la rudesse des quais et de sa

pratique urbaine soutenue. Pour arriver en partie haute

du Fort, dans des espaces qui vont offrir au visiteur un

mélange de matières végétales et minérales, dû à une

distance physique entre le Fort et la ville.

Le toit de l’I2MP (Institut Méditerranéen des Métiers

du Patrimoine) est un seul espace qui est subdivisé

en deux sous espace, qui renvoient à deux fonctions

différentes. Le premier (bleu clair) ouvert sur le

patrimoine historique du Fort. Le second (bleu foncé)

clos sur lui-même.

Premier espace...

De point de vue à dominante végétale (fig.82). A

contrario du premier espace, il permet un temps

de pause, du fait qu’il se place en limite du flux de

circulation qui relie les deux parties du Fort. Le visiteur

assis sur l’un des deux bancs en bois, entouré d’arbustes

verdoyant est installé de manière à regarder le Fort et

son histoire (la Tour du Roi René, l’Eglise Saint-Jean,

le chemin de ronde, l’escalier du Gouverneur) (fig.83).

Il est amusant de voir ces espaces au loin investis par

les visiteurs. On comprend que ces espaces n’existent

pas s’il n’y a pas de public pour venir les irriguer et se

les approprier.

Deuxième espace...

De liaison minéral. Ouvert sur le ciel, il offre comme

vue le sommet de la Tour du Roi René, les toits de la

caserne, des cadrages sur le Fort (fig.85) et la ville par

Page 74: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201574

Fig 89

Fig 87

Fig 90

Fig 88

Page 75: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

75

. . . entre Architecture et Territoire

ESPACE DE LIAISON

LA COUR DE LA COMMANDE

La Cour de la Commande est un espace où le visiteur

ne fait que passer, avec comme objectif de rejoindre la

partie haute du Fort et ses espaces en balcon sur la

ville. Peu de visiteurs prennent vraiment le temps de

contempler le lieu, l’histoire de Marseille qu’il contient.

C’est un espace qui articule l’accès depuis le Vieux-Port

et la partie haute du Fort. La cour est un espace de liaison

plus que de polarité comme son dimensionnement et

que son histoire pourrait le laisser penser.

On n’a pas de son qui provienne de l’extérieur du fait

de l’épaisseur du bâti et de sa hauteur. Seules les

conversations des visiteurs animent le lieu.

L’ambiance lumineuse riche et abondante de l’espace

est due au rempart Sud détruit pendant la seconde

Guerre Mondiale et qui a perdu les 2/3 de sa hauteur

(fig.90). Les bâtiments au Nord de la cour très haut

accrochent la lumière solaire et nous offre un jeu

d’ombres agréable et intéressant qui révèle leurs

matérialités. Pour l’ambiance sonore, du fait de

l’importance des bâtiments périphériques à la cour,

cette dernière est isolée des sons de la ville. Seules les

conversations des visiteurs occupent le volume du lieu.

La cour dispose de plusieurs fonctions: l’I2mp (Institut

Méditerrannéen des Métiers du Patrimoine) d’un

accueil et d’une billetterie. Pour la petite anecdote,

il est amusant d’observer les mats des bateaux qui

émergent derrière le rempart, expression du trafic

portuaire de plaisance qui irrigue le Vieux-Port.

En conclusion, l’espace de la Cour de la Commande se

lie au contexte de manière très simple et quasiment

naturel. Puisque la partie basse du Fort est un élément

de composition majeure du tissu urbain de la ville

vieux de plusieurs siècles.

Tire son nom de l’ancienne Commanderie des

Hospitaliers construite à cet emplacement, C’est le

premier espace qu’on découvre lorsque l’on vient des

quais du Vieux-Port.

Confronté à la grande verticalité des bâtis qui clos

l’espace (fig.87), ils ne nous permettent pas de vue sur

l’extérieur hormis par des cadrages restreints que sont

les meurtrières. La cour est centrée sur elle-même.

De fait le regard se confronte à l’historicité des murs.

En témoigne les façades déstructurées par le temps

et la stratification du sous bassement de la partie

haute du fort (fig.88). Une vue sur une partie de la ville

(N.D de la Garde, Vieux-Port, rive Sud) est néanmoins

possible depuis le haut de l’escalier de l’I2mp adossé

au rempart (fig.89).

La cour nous permet de comprendre le fonctionnement

du Fort, à savoir qu’il se développe sur deux niveaux. On

s’avance dans celle-ci et on aperçoit d’autres espaces

en balcon sur elle. Ils sont un appel, une promesse

de nous offrir un panorama sur la ville, une fois

l’ascension terminée. Le sol légèrement en pente est

composé de galets et de pierres qui dessinent au sol

l’emprise des anciens bâtiments détruits pendant la

seconde Guerre Mondiale, mais peu de gens y prêtent

attention. Les murs se composent principalement de

pierres, mais aussi d’enduit et de métal acier cortène

pour le bâtiment de l’I2MP.

Seule présence végétale dans la cour, des orangers.

Ils renvoient au passé commercial du Vieux-Port: celui

des agrumes, telle que l’orange qui a connu un pic de

déchargement sur les quais au XIXe siècle.

Page 76: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201576

Fig 92

Fig 91

Fig 93

Page 77: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

77

. . . entre Architecture et Territoire

Il nous faut d’abord empreinter un passage au pied de

la tour du Roi René (fig.91), passer son épaisseur pour

arriver dans la cour. Cette sorte de tunnel sombre,

attire peu le visiteur qui préfère répondre à l’appel

visuel de la passerelle St-Laurent.

Cependant une fois au pied de la tour, le dispositif

d’entrée fonctionne bien. La vision d’un espace

lumineux, celui de la cour, en contraste avec ce

«tunnel» d’entrée, crée un appel lumineux qui intrigue

le visiteur et fait qu’il entre dans le MuCEM (fig.92).

Ce dispositif permet également une compression de

l’espace, ce qui procure une sensation d’étonnement

devant la spatialité généreuse de la cour.

Il est doté d’un petit espace qui se comprime sous la

tour du Roi René qui joue le rôle de point de connexion

à la ville (fig.93).

ESPACE DE CONNEXION AU TERRITOIRE

ENTRÉE QUAI DU VIEUX-PORT

Page 78: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201578

Afin de connaître l’impact du parcours proposé au

public, les pratiques qu’il en a, la place du MuCEM dans

la ville, l’étude se dote de l’outil de la carte mentale.

Une feuille blanche et des crayons à la disposition de

visiteurs hétéroclites, m’a permis de récolter 6 cartes.

Pour réaliser l’expérience, j’ai posé à chaque personne

la question suivante:

Pouvez-vous sur cette feuille dessiner le MuCEM?

Avec l’envie de comprendre ce que les visiteurs

ressentent du MuCEM, je me suis positionné à la

sortie du musée, côté Quai du Vieux-Port, pour

m’assurer de capter un maximum de public ayant

parcouru l’ensemble du MuCEM. Bon nombre de refus,

de personnes me disant «je ne sais pas dessiner», ou

qui m’ont accordées 5 minutes de leur temps pour me

faire un dessin sans vraiment comprendre l’enjeu de

l’exercice. Simplement pour me « faire plaisir », ce qui

fausse le dessin/le résultat.

Je tire de cette expérience, la nécessité d’instaurer un

cadre plus conventionnel (un stand dans le musée par

exemple), pour crédibiliser ma démarche et impliquer

davantage le visiteur. Je garde en tête ces erreurs et

j’adapterai ma méthode lors d’un prochain essai afin

de mettre à profit du mieux possible, cet outil très

intéressant à manipuler, qu’est la carte mentale.

La carte mentale est une technique graphique

reflétant une réalité subjective de l’espace, c’est-

à-dire la façon dont un individu se représente une

portion d’espace. Cet outil permet donc de recueillir

les représentations spatiales que les individus se font

de leur environnement.

Ces représentations spatiales, ou représentations

cognitives de l’espace, sont nourries de représentations

mentales, ou individuelles (faisant référence au vécu,

à l’expérience, à l’éducation, à la culture de l’individu)

mais aussi de représentations sociales, c’est-à-dire

partagées par un groupe social ou professionnel

(Paulet, 2002). [..] L’analyse des perceptions et des

représentations à travers lesquelles les individus et

les groupes d’individus «lisent les territoires», apparaît

comme nécessaire pour mieux comprendre leurs

pratiques (Bailly, Ferrier, 1986, in Paulet, 2002).

D’une manière générale, il existe deux façons de

recueillir des représentations spatiales par le biais des

cartes mentales : demander aux enquêtés de dessiner

une portion d’espace sur une feuille blanche, ou à

partir d’un fond de carte faisant figurer un minimum

d’informations.

Servane Gueben-Venière - Extrait de l’étude «En quoi les cartes mentales, appliquées à l’environnement littoral, aident-elles au recueil et à l’analyse des représentations spatiales ?», EchoGéo, juin 2011 / août 2011

LE MUCEM,SOUS LA SENSIBILITÉ SUBJECTIVE

LES CARTES MENTALES

Page 79: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

79

. . . entre Architecture et Territoire

LE MUCEM,SOUS LA SENSIBILITÉ SUBJECTIVE

LES CARTES MENTALES

Page 80: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201580

CONCLUSION

et de comprendre leur composition. Quatre types

d’espaces, ont pu être identifiés comme facteurs

participants au rattachement du MuCEM, au contexte.

Le premier, « l’espace de connexion au territoire »

au nombre de trois, est l’interface physique entre la

ville et le musée. Il participe à l’ancrage du MuCEM,

alors que d’ordinaire, les musées ne disposent dans

leur conception que d’un point de connexion à la ville.

Le deuxième, « l’espace de point de vue », établi à

l’inverse du premier, des relations visuelles avec la

ville. De par sa composition variée et ses ambiances,

cet espace permet des cadrages, des vues, et des

mises en abymes qui connectent visuellement le

musée au contexte marseillais.

Enfin, il y a des espaces qui permettent de mettre en

tension les deux premiers et de faire en sorte que le

parcours fonctionne. Il s’agit de « l’espace de liaison »

et « l’espace de polarité ». De la même manière, la

passerelle reliant le bâtiment du J4 au Fort, est à la

fois lien physique pour le déroulement du parcours

mais aussi lien symbolique entre l’architecture

passée et actuelle. Les liaisons se complètent

d’espaces de polarités, lieux névralgiques du musée

et de rencontres des visiteurs.

La réussite actuelle du MuCEM est le fruit du

travail de dizaines d’acteurs qui en ont fait un lieu

reconnu au niveau national et international. Grâce à

plusieurs procédés, le musée s’intègre avec élégance

et intelligence à la ville de Marseille. Un travail à

de multiples échelles s’est opéré pour apporter les

meilleures réponses d’ancrage au site.

Tout commence en 1995 avec la mise en marche du

projet de rénovation urbaine d’Euroméditerranée, qui

avec la ZAC de la Cité de la Méditerranée, va offrir le

premier moyen au MuCEM de se rattacher au contexte.

Celui-ci représente la continuité du parcours urbain

au travers du MuCEM, déjà présent sur le Boulevard du

Littoral. Ce chemin circule au travers de différentes

échelles de conception et de technique qui sont

identiques à l’élaboration des espaces extérieurs du

musée. Nous avons compris que ces espaces ne sont

pas une somme d’éléments clairsemés dans le musée

mais bien un tout. Ils se mettent en relation les uns

avec les autres pour former un parcours lui-même en

lien avec la ville.

Une fois cette notion de parcours urbain établit, il a

été intéressant d’analyser les espaces du parcours

Page 81: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

81

. . . entre Architecture et Territoire

CONCLUSION

Le parcours s’articule autour de quatre types

d’espaces extérieurs qui permettent au MuCEM de se

rattacher au tissu urbain marseillais. Par ailleurs, le

Fort Saint-Jean qui est une des entités composant le

MuCEM, est également un constituant du tissu de la

ville. Le Fort est une pièce urbaine de la ville d’une

grande valeur historique. Le fait que le MuCEM intègre

le Fort, accentue davantage à le lier à Marseille.

Mené par divers acteurs comme l’Etat,

Euroméditerranée et Maîtres d’Ouvrages, le parcours

urbain proposé par le MuCEM a pu être réalisé dans

son intégralité et proposé gratuitement au public

avec le soutien de l’Architecte Rudy Ricciotti. C’est

sans aucun doute ce qui fait la force d’attraction du

MuCEM aujourd’hui, en dehors des Expositions. La

gratuité des espaces extérieurs, attire beaucoup de

gens qui viennent arpenter ces lieux, les habiter, les

faire exister. Sans public, il n’y a pas de parcours, et

sans parcours le MuCEM ne se rattache pas à la ville.

La position du MuCEM à la charnière entre le Vieux-

Port et le Boulevard du Littoral, permet de lier à

nouveau ces deux parties de Marseille car le musée

se laisse traverser par le parcours urbain, ce qui

l’attache d’autant plus à la ville.

Le MuCEM est perméable à son environnement et

poreux dans ses relations à la ville, qu’elles soient

physiques ou visuelles. C’est par conséquent un cas

d’étude qui m’a apporté de grandes connaissances

dans la compréhension de l’espace public et du

parcours urbain, dans leurs compositions, leurs mises

en oeuvre, leurs articulations, leurs enjeux sociétales

et le rôle des acteurs au bon déroulement du projet.

Un ensemble de savoirs que je pourrai mettre à

profit dans mes études en développant une réflexion

architecturale juste dans la réponse des projets

proposés à l’école.

En conclusion de ce rapport d’étude, le MuCEM utilise

pour se rattacher à la ville par ses espaces extérieurs

les mêmes codes que ceux de l’espace public. Il serait

intéressant de voir si d’autres projets d’architecture,

utilisent eux aussi ces codes pour se connecter à

leur contexte et voir comment ils les exploitent. Une

comparaison entre le MuCEM et la Friche de la Belle

de Mai qui n’a pas la même désignation, ni le même

environnement, ni le même budget, pourrait être un

cas d’étude envisageable car elle semble utiliser les

mêmes codes, tout comme l’a fait le MuCEM.

Page 82: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201582

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[en ligne], Marseille, [réf. du 3 avril 2015], Disponible

sur : <http://www.euromediterranee.fr/quartiers/

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- Euroméditerranée - Le projet urbain, [en ligne],

Marseille, [réf. du 6 avril 2015], Disponible sur : < http://

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- Euroméditerranée - Cité de la Méditerranée, [en

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- Euroméditerranée - Opération, Esplanade de la Major,

Livres :

- BONILLO Jean Lucien, BORRUEY René, Marseille, ville & port, Marseille : Editions Parenthèses, 1992, 221 pages

- Depaule Jean-Charles, Demorgon Marcelle, Panerai

Philippe, (dir.) Analyse urbaine, Marseille : Editions

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- Bertoncello Brigitte, Dubois Jérôme, Marseille Euroméditerranée, accélérateur de metropole, Marseille : Editions Parenthèses, 2010, 269 pages

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BIBLIOGRAPHIE

Page 83: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

83

. . . entre Architecture et Territoire

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- Pagnier Marc - Marseille-Provence 2013 : Le MuCEM, «LeMuCEM se dévoile», [Vidéo Youtube], Marseille :

Pagnier Marc, 15 janvier 2013. (7.31 mn). Disponible sur :

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- Falicon Pierre, Guey Nicole - Les 7 minutes de Rudy Ricciotti. L’architecture est un sport de combat : Le MuCEM, [Vidéo Youtube], Marseille : Journées

ECF, 6 juillet 2013. (7.37 mn). Disponible sur : < https://

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- Nec Plus Ultra - Rudy Ricciotti, l’architecture du Mucem, [Vidéo Youtube], Marseille : Nec Plus Ultra

TV5MONDE, 2 décembre 2014. (13.34 mn). Disponible sur

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- LafargeGroupe - Lafarge-Rudy Ricciotti : une voyage au coeur du béton, [Vidéo Youtube], Marseille

: LafargeGroupe, 7 mai 2013. (3.48 mn). Disponible sur :

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- ArchiExpoVidéos - ArchiExpo e-magazin Spécial : Rudy Ricciotti on the MuCEM, [Vidéo Youtube],

Marseille : ArchiExpo.com, 4 septembre 2013. (8.36

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- Giacometti Maxime - La Naissance d’un Musée,

[Vidéo Youtube], Marseille : MARS Production France 3,

29 janvier 2014. (24.38 mn). Disponible sur : < https://

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Page 84: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Le MuCEM, espaces extérieurs . . .

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM -S6 - 201584

Photos prises par Augustin Grave - 2015:

- Fig.01, p8 > Place Henri-Verneuil

- Fig.03, p12 > Place de la Joliette

- Fig.06, p19 > Le Silo

- Fig.09, p19 > Les Terrasses du Port

- Fig.11, p19 > Les Docks

- Fig.12, p19 > Cathédrale de la Major

- Fig.13, p19 > Esplanade du J4

- Fig.14, p23 > Bâtiment J4

- Fig.17,18,19, p28 > Entrée esplanade du J4

- Fig.20,21, p28 > Seuils entrée Fort Saint-Jean

- Fig.22,23,24, p30 > Les Rampes du J4

- Fig.29, p32 > Le Toit Terrasse du J4

- Fig.30,33, p34 > La Passerelle du J4

- Fig.34,35,36,37, p36 > La Passerelle du J4

- Fig.42,43,44,45, p42 > La Place d’Armes

- Fig.46,47,48, p44 > Chemin de ronde à flanc de rempart

- Fig.49,50,51,52, p46 > Le Jardin des salades sauvages

- Fig.53,54,55,56, p48 > La Cavalier de la ronde

- Fig.57,58,59,60, p50 > La Passerelle Saint-Laurent

- Fig.61,62,63,64, p52 > Le Jardin ethnobotanique

- Fig.65,66,67,68, p60 > Chemin de ronde Est

- Fig.69,70,71,72, p62 > Toit terrasse de la Tour du Roi René

- Fig.76, p66 > Ruelle quartier du Panier

- Fig.77, p67 > Bâtiment Fernand Pouillon

- Fig.78, p67 > Confrontation morphologique

- Fig.79,80,81, p68 > La Galerie des officiers

- Fig.82,83,84,85,86, p70 > Le toit de l’I2MP

- Fig.87,88,89,90, p72 > La Cour de la Commande

- Fig.91,92,93, p74 > Entrér qaui du Vieux-Port

ICONOGRAPHIE

Photos prises par une Tierce Personne:

- Fig.04, p18 > Tour CMA-CGM. Disponible sur : < https://lh3.googleusercontent.com/22SMYhc2kxFFdROuMYK-txBuhjrMueOWoa

34BQa0hASuSTwzCR9LiUdNuyHRaNUOz6axtdQ=s114 >

- Fig.10, p19 > Gare Maritme. Disponible sur : < https://lh3.googleusercontent.com/EF6o-k4PoPtKQbAKkCpxEgtD46O1x8j6_

uMf5W5fjQaeB8bcHCy10t02yLYYCY0HoVd1cQ=s155 >

- Fig.15, p23 > Fort Saint-Jean. Disponible sur : <https://lh3.googleusercontent.com/gtHyfil8HLNUVS6HVC2D7tNLLCG-DNDVCn3t5jf269RaczzeTM6YnnUSE3DeIsDQmRBG4Q=s135 >

- Fig.16, p23 > Centre de Conservation et de

Ressources. Disponible sur : <https://lh3.googleusercontent.com/

gtHyfil8HLNUVS6HVC2D7tNLLCG-DNDVCn3t5jf269RaczzeTM6YnnUSE3DeIsDQmRB

G4Q=s135 >

- Fig.26, p32 > Toit terrasse J4. Disponible sur : < https://

www.youtube.com/watch?v=PV5TX8SAppo>

- Fig.27, p32 > Toit terrasse J4. Disponible sur : < http://

www.frederic-poitou.com/blog/wp-content/marseille3-180x100.jpg >

- Fig.28, p32 > Toit terrasse J4. Disponible sur : < http://

www.blogarchiphoto.com/archives/2013/09/14/28014311.html >

- Fig.31, p34 > Passerelle J4. Disponible sur : < http://

www.blogarchiphoto.com/archives/2013/09/14/28014311.html >

- Fig.32, p34 > Passerelle J4. Disponible sur : < http://

www.frederic-poitou.com/blog/wp-content/marseille4-180x100.jpg >

Page 85: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

85

. . . entre Architecture et Territoire

ICONOGRAPHIE

- Fig.41, p41 > Fort Saint-Jean 1920. Disponible sur :

<http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/643688>

- Fig.75, p66 > Hôtel Echevin de Cabre 1943. Disponible

sur : < http://madeinmarseille.net/2080-archive-histoire-marseille-hotel-cabre/>

----------

Illustrations réalisées par Augustin Grave:

- p6 > Illustration parcours urbain

- p8, 12, 16, 20 > Illustration parcours Euroméditerranée

- p14 > Organigramme Euroméditerranée

- p22 > Plan de situation MuCEM

- p28, p30, p32, p34, p36, p42, p44, p46, p48, p50, p52,

p60, p62, p68, p70, p72, p74 > Illustration parcours

MuCEM

- Fig.74, p65 > Illustration tissu urbain quartier du Panier

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Illustrations réalisées par une Tierce Personne:

- Fig.02, p11 > Plan aménagement Euroméditerranée.

Disponible sur : < http://www.euromediterranee.fr/

quartiers/presentation/les-operations-deuromediterranee.

html >

- Fig.05, p18 > Image de synthèse projet ilôt 3B.

Disponible sur : < http://www.atelierslion.com/projets/ilot3b/ >

- Fig.07, p19 > Image de synthèse projet Euromed-Center.

Disponible sur : < http://projets-architecte-urbanisme.fr/images-archi/2012/03/euromed-center-marseille-luc-besson.jpg >

- Fig.38, p40 > Tour Maubert et Eglise Saint-

Jean. Disponible sur : <https://lh3.googleusercontent.

com/22SMYhc2kxFFdROuMYK-txBuhjrMueOWoa34BQa0hASuSTwzCR

9LiUdNuyHRaNUOz6ax >

- Fig.39, p41 > Tour du Roi René. Disponible sur : <https://lh3.googleusercontent.com/K6PE2J9MUrcBCVWj8xo_

grLU4EROu5ILotR5mzabpBDDGYDTu3RYbVyt2WKHpjFdPxKbDg=s15>

- Fig.40, p40 > Plan Fort Saint-Jean 1671. Disponible sur

: < https://lh3.googleusercontent.com/r91JVR8uxYhloEOG8XOYBq7SZo

RfYQtKzON1baogte-SuQxnG4bpW6V6x-4GGWp-obg=s12 >

- Fig.73, p65 > Plan Etat Major 1860. Disponible sur : <http://www.geoportail.gouv.fr/accueil>

- p77 > ensemble de dessins par des visiteurs du MuCEM.

Page 86: Le MuCEM, espaces extérieurs entre architecture et territoire

Comment le MuCEM se rattache au contexte urbain

Marseillais par l’intermédiaire de ses espaces extérieurs?

Presque deux ans après son ouverture au public,

c’est bien plus qu’un musée qui est offert à la ville de

Marseille. Largement apprécié des touristes et des

habitants, le MuCEM est avant tout une expérience

urbaine, qui manipule nos sens avec efficacité et

justesse au travers de ses espaces extérieurs. Ces

lieux d’Architecture, font du MuCEM un projet qui

répond à l’échelle du quartier et de la ville en jouant

avec les spécificités du tissu urbain environnant.

Rapport d’études - Augustin Grave - ENSAM - S6 - 2015