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Le pèlerinage de la Mecque au point de vue religieux, social et sanitaire by Le docteur Duguet Review by: George Sarton Isis, Vol. 20, No. 2 (Jan., 1934), pp. 499-503 Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science Society Stable URL: http://www.jstor.org/stable/225281 . Accessed: 09/05/2014 20:12 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . The University of Chicago Press and The History of Science Society are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Isis. http://www.jstor.org This content downloaded from 169.229.32.138 on Fri, 9 May 2014 20:12:36 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Le pèlerinage de la Mecque au point de vue religieux, social et sanitaireby Le docteur Duguet

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Le pèlerinage de la Mecque au point de vue religieux, social et sanitaire by Le docteur DuguetReview by: George SartonIsis, Vol. 20, No. 2 (Jan., 1934), pp. 499-503Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/225281 .

Accessed: 09/05/2014 20:12

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opinion that the Foraminifera have changed but little with the passage of geologic time. He admits that the simpler and more primitive types have longer geologic ranges than the specialized types, but finds that the latter have evolved and specialized in a multitude of ways.

The work opens with a historical survey of the contributions of D'ORBIGNY, DUJARDIN, M. S. SCHUJLTZE, WILLIAMSON, REUSS, CARPENTER, PARKER, JONES, SCHWAGER, BRADY, NEUMAYR, RHUMBLER, EIMER and

FICKERT, LISTER, DOUVILLE', SCHUBERT, and CUSHMAN, to the classifica- tion and especially to the varying bases of classification.

The author bases his taxonomy of this large group on phylogeny. Chronogenesis, or occurrence in geologic time, does not demonstrate phylogeny, since all ancestral forms may not be preserved, or as yet discovered, and primitive, specialized, and even degenerate stages, often occur in the same fauna. Prior to 1927 most systems of classification were largely based on comparative structure. The author uses the biogenetic law, or recapitulation, aided by the known geologic range of each group as guiding principles in his phylogenetic arrangement of the 542 genera, 6o subfamilies, and 35 families which he recognizes. The seriation of chambers in the linear or coiled shell enables the taxono- mist to trace the recapitulation of generic stages through which its ancestors have passed in their evolution. Recapitulation in the Foraminifera is palingenetic, not cenogenetic, with new larval characters as in insects. It is possible to trace in the Foraminifera the evolutionary phenomena of acceleration, retardation, atavism or reversion, abundant illustrations of orthogenesis, convergence, isomorphism, parallelism, adaptation, phyletic stages, extinction or extermination, and provincial and cos- mopolitan faunas. From the historical point of view this work represents current palaeontological utilization of the accumulated historical data of the actual evolution of this highlv diversified group.

March io, 1933. CHARLES A. KOFOID.

Le docteur D uguet. - Le pelerinage de la Mlecque au point de vue religieux, social et sanitaire. Preface de JUSTIN GODART. XII+357 p., 8 pl. Paris, RIEDER, 1932 (30 fr.).

La premiere partie (I15 p.) de cet ouvrage, consacree 'a la description du pelerinage, quoique bien faite, n'a guere d'importance, car il existe de6ja beaucoup de descriptions de ce genre - beaucoup plus detaillees -- et il devient difficile de dire du neuf 'a ce sujet. Plusieurs de ces descrip- tions ont ete enregistrees dans Isis, et deux ouvrages y ont ete discutes assez longuement, celui de MAURICE GAUDEFROY-DEMONBYNES (Paris, 1923; Isis, 8, 209-Io) et 1'excellent traite arabe d'IBRAHIM RIF'AT pacha Mir'dt al-hiaramain (2 vols,, Le Caire, 1925; Isis, 9, 130-33). Cette

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partie se termine par une description (plus breve encore que les prece- dentes) des pelerinages chiites aux quatre villes saintes de Mesopotamie: Nedjef, Kerbela, Kasimieh et Samarra. On sait que ceci concerne non seulement les vivants mais aussi les morts qui sont diriges en grand nombre vers ces villes saintes pour y etre enterres. Par exemple, 'a la seule station de Hanikine il est passe de I875 a I89I, 663.300 peerins avec 96.766 cadavres (p. iii).

Mais passons 'a la deuxieme partie (( Le pelerinage au point de vue sanitaire )) qui constitue le principal apport de cet ouvrage et que l'auteur etait admirablement equipe pour ecrire par ses fonctions d'Inspecteur gen6ral du Conseil sanitaire, maritime et quarantenaire d'1egypte.

Un grand mouvement social comme le Pelerinage musulman, qui cause annuellement la concentration en un seul lieu de foules immenses venues de beaucoup de pays differents (i) doit necessairement avoir des repercussions medicales. Cependant jusqu'au milieu du siecle passe ces repercussions etaient fort attenuees par la lenteur des communications et la longueur desivoyages.Il etait assez difficile de transmettre des maladies aigues de la Mecque 'a des lieux distants, car les pelerins qui avaient subi la contagion et y etaient sensibles avaient tout le loisir de mourir avant d'arriver 'a destination. Les caravanes etaient de veritables (( quaran- taines ambulantes )), dont la sage lenteur (4 km. par heure avec de longues haltes) permnettait aux epidemies de s'6teindre dans le desert (e,g., p. I39).

L'introduction de la locomotion 'a vapeur allait changer ces conditions radicalement. Jusqu'au debut du XIXe siecle, le cholera 6tait reste cantonne dans son berceau, l'Inde. I1 en sortit en I817, en I823, invada l'Europe pour la premiere fois en I830, et la Mecque en I83I. Apres cela il y eut de nombreuses epidemies, mais le danger augmenta con- siderablement en i858 quand la navigation 'a vapeur commenSa a amener les pelerins 'a Djeddah. Depuis lors la Mecque devint la station de relai du cholra entre le Bengale et l'tgypte (HART, cite p. Iz5).

On nous parle souvent des bienfaits de la rapidite des communi- cations. I1 serait sot de les nier, mais plus sot encore d'oublier leur caractere tout relatif. D'ailleurs qu'importe la rapidite du point de vue des idees eternelles? Et puis ce (( progres )) a ete paye par de vraies hecatombes humaines, et pas seulement humaines, car d'innom- brables plantes et d'innombrables animaux ont ete detruits et le sont encore par l'introduction soudaine d'ennemis nouveaux. A cet egard l'histoire du monde peut etre divis6e en deux periodes, qu'on pourrait

(i) Voir divers tableaux cites par l'auteur, par ex. celui de la p. z6 ( Mouvement compare des pelerins arrives par voie de mer au Hedjaz )). Total en I930, 84,82I

pelerins appartenant a plus de 48 nations, auxquels il faut ajouter ceux venant par voie de terre, et ceux qui vivent pres des lieux saints.

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appeler d'une part la periode (( moderne )) qui mesure moins d'un siecle et que nos souvenirs familiaux nous permettent d'embrasser tout entiere, et d'autre part, la periode (( ancienne )), c'est-a-dire, tout le reste du passe. Pendant la periode (( ancienne )) un equilibre biologique s'e'tait lentement etabli en chaque lieu; cet equilibre n'etait pas final, loin de la, mais il ne changeait pas souvent et pas beaucoup. Depuis que les machines 'a vapeur et electriques ont bouleverse la face de la terre, cet equilibre est constamment menace par la brusque mise en contact d'etres vivants qui n'auraient eu aucune chance de se rencontrer dans le passe.

Mais revenons a nos moutons, les braves hawajj- leurs migrations annuelles ont coute tant de vies, que le Pelerinage a toujours et indirecte- ment un immense sacrifice humain. On estime que (( jusqu'en I902,

en dehors de toute epidemie, 25 % des pelerins disparaissaient au cours de leur voyage, dont 2o ?0 mouraient. En periode d'epidemies, la pro- portion des pertes atteignait 40 ?O. En I89I, sur 46,ooo pelerins, 2I.000

ne sont pas revenus )) (p. 32). Et le Dr. DUGUET ajoute: ((Q'histoire des perinages musulmans n'a 'te le plus souvent qu'un long martyrologe )) (2).

I1 nous decrit brievement tous les pelerinages du point de vue medical, et nous donne parfois assez de details pour que nous puissions apprecier toute l'horreur de ces grands mouvements de foi et d'abandon genereux transformes par l'implacable destin en calamites. Les pelerinages les plus terribles furent ceux de I865 et de I893. Celui de I865 (( est le modele type de la propagation et de la generalisation foudrovante du cholera ). I1 fut introduit 'a la Mecque par des Javanais et bientot il envahit toute l'Europe. Cette epidemie ne devrait s'eteindre qu'en I874. Elle causa la reunion de la Conf6rence Sanitaire de Constantinople en I866 - date capitale, car pour la premiere fois dans l'histoire du monde, une defense collective et raisonnee etait ainsi organisee. Le pelerinage de I893 (( fut le pelerinage de 1'epouvante )). L'histoire en est bien connue car beaucoup de temoins medicaux nous en ont laisse des souvenirs de'tailles. A ces horribles souvenirs se melent l'hommage 'a un homme de cceur, le general turc OSMAN pacha, commandant du Hedjaz; il fit preuve du plus grand courage ai Mouna qui fut pour lui le champ d'honneur (p. I59).

Les conditions sanitaires existant 'a Djeddah, 'a la Mecque et 'a Mouna - de memoire d'homme - etaient vraiment ignobles, indescriptibles (e. g., p. 2I5). Si l'on tient compte des conditions sociales et economiques - l'entassement soudain d'immenses populations dans des milieux pauvres et arrieres - certaines de ces horreurs etaient inevitables, mais

(2) (( Martyrologe)) est le mot juste, car du point de vue musulman ceux qui meurent pendant le pelerinage sont vraiment des martyrs (shuhada').

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rien ne saurait justifier les gouvernements turcs qui empecherent les etrangers d'etablir au Hedjaz leurs propres hopitaux et leurs propres services sanitaires 'a leur propres frais. Mais saura-t-on jamais evaluer tous les crimes dus au fanatisme religieux et 'a l'ignorance ?

A la triste histoire des epidemies se mele parallelement une histoire plus reconfortante, celle des efforts continuels faits par les medecins pour prevenir les dangers d'epide6mie, ou les localiser et les restreindre. Le Dr. DUGUET nous raconte simplement, mais avec une singuliere autorite, l'histoire des conferences et des organisations sanitaires inter- nationales: une des plus belles pages de l'histoire de l'humanite. Le contraste entre l'inactivite pretentieuse du Conseil superieur de sante de Constantinople et la belle activite du Conseil sanitaire d'lgypte est saisissant - mais il ne faut pas oublier que la vieille Turquie etait bien malade, et quant a l'EIgypte, c'etait en realite l'Europe.

I1 serait fort inte'ressant d'ajouter 'a ces deux histoires, une troisieme entrelacee aux deux autres, - c'est-'a-dire l'histoire du progres de nos connaissances sur le cholera et la peste. Le Dr. DUGUET n'a fait qu'effleurer ce troisieme cote de la question. Deux jalons fondamentaux sont la decou- verte du vibrion cholerique par ROBERT KOCH en I883 (publ. 1884), et du microbe de la peste bubonique par SHIBASABURO KITASA0o et ALEXANDRE YERSIN en 1894; un autre c'est la decouverte de l'existence de (( porteurs de germes )), mais je ne puis en preciser la date (s).

Peut on imaginer un contraste plus profond que celui que nous offrent d'une part les foules musulmanes se dirigeant vers la Mecque poussees par un devoir religieux pareil dans son intensite et son in2onscience 'a une force biologique, et d'autre part une petite elite de savants qui se devoue 'a la defense medicale de l'humanite' mise en pe'ril par les mouve- ments de ces foules passionnees et inconscientes ? Quel contraste entre ces deux devoirs: le devoir religieux et le devoir scientifique, - et j'aime- rais 'a vous demander: lequel des deux est le plus religieux? mais cela nous menerait trop loin.

Esperons de tout cceur que IBN SJ'OUD et les Wahabites qui sont main- tenant les maltres des deux villes sacrees sauront joindre leur efforts

(3) (( Au cours de recherches systematiques entreprises en mars 1905 'a Tor, sur 55 cadavres morts pour une autre cause que le chol6ra, le Dr. RUFFER, president du Conseil Quarantenaire d'Egypte, trouve vingt-deux fois le vibrion chol6rique, dont deux cas agglutinants, c'est-'a-dire pr6sentant ' tous les caractetre3 biologiques de vraies cultures de cholera.' Une decouverte analogue avait et faite en I897. On se trouvait en presence de cette categorie de gens, 'a la fois bien portants et dangereux, que repr6sentent les ' porteurs de germe3,' et qui, 'a cette epoque, de'ja 6taient con-.id6r6s comme jouant un role important dans la propagation du cholera. )) (p. 2o6).

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ceux des autres pays du monde pour se defendre contre le cholra et la peste (4). Jusqu'ici la securite sanitaire du Hedjaz a ete due presque uniquement aux efforts etrangers, mais les progres de l'automobilisme et de l'aviation viennent d'introduire de nouvelles difficultes qui rendent de plus en plus indispensable la collaboration du Hedjaz 'a sa propre defense. Je sais qu'une reglementation sanitaire y a dej"a ete promulguee, mais en Orient encore plus qu'ailleurs, les reglements ne suffisent pas; ce qui importe, c'est leur application. Esperons que le Hedjaz prouvera sa propre civilisation au reste du monde en purifiant le Pelerinage au

point de vue medical comme il I'a dej"a fait aui point de vue moral. GEORGE SARTON.

Herbert Thoms.-Clhapters in American Obstetrics. x+9o pn., I0 illus., CHARLES C. THOMAS, Springfield, Ill., 1933. $ 2.00.

Obstetrics in a rational or scientific sense was impeded in its develop- ment in English-speaking lands by two ethico-religious factors, objection to male practice and to the relief of pain in childbirth. Dr. THoMs' brilliant and brief biographical survey of American obstetrics indicates the personal influences in this country which successfully removed these prejudices and permitted the development of the specialty. The transi- tion from midwives to male obstetricians was brought about by the public confidence in such physicians as JOHN MOULTRIE who practiced in 1733 in South Carolina, WILLIAM SHIPPEN (I736-I808) who first taught obstetrics in 1762 in Philadelphia, and JAMES LLOYD (I728-I8IO) of Boston. Credit for the introduction of anesthesia into obstetrical practice in America should go to WALTER CHANNING (I786-1876), the distinguished teacher of obstetrics at Harvard. In the face of strong objections, even from the profession, he succeeded in showing the value of anesthetic efforts in childbirth, as first advocated by him in 1848. He was also the first to described hemolytic anemia of pregnancy (Notes on Anhaemia, 1842).

Dr. THOMS offers several delightful biographical sketches of leaders in American obstetrics. The first text on the subject was written by SAMUEL BARD (1742-I821), one of New York's most influential medical teachers and practitioners. The work was a sound and helpful one. One of Dr. TtIOMs' most interesting chapters deals with JOHN STEARNS (I770-I848) of New York, who introduced ergot into obstetrical practice, on the basis of experimentation and critical clinical trial (N. Y. Med. Rep., I807; Med. Rec., 1822). A brief but lucid account is given of

(4) En effet la peste est aussi apparue en Arabie; et contrairement 'a l'opinion courante elle s'y est meme associec au chol6ra, notamment en 1908 (p. 211).

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