Le peuple citoyen n°48

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  • 7/24/2019 Le peuple citoyen n48

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    Journal du Parti de Gauche de la Vienne : cologie/ socialisme/ rpublique N48, Fvrier 2016

    La Primaire en politique, c'est pour les pour les enfants. Soyons des adultes !

    En prambule, nous disons que sur le prin-

    cipe, nous refusons ces primaires l'amri-caine, qui consistent privatiser les lec-

    tions, parfois en demandant une contribu-

    tion financire ceux qui votent (primaire

    du PS de 2011), au contraire d'un droit de

    vote que nous revendiquons pour tous. Les

    lections primaires posent un autre pro-

    blme, celui que le peuple serait irrmdia-

    blement divis en deux : un peuple de

    gauche et un autre de droite, votant chacun

    une lection spare, au lieu de participer

    la mme dlibration dmocratique. Vou-

    loir des primaires, c'est partir du fait que

    l'ouvrire ou la chmeuse qui vote gauche,

    doit se sentir plus proche d'un banquier de

    gauche comme Macron, que de l'ouvrier

    ou le chmeur qui se trompe et vote

    droite.

    Mais oublions ces principes et penchonsnous sur LE fameux appel pour une pri-

    maire de la gchunie. Esprer d'une pri-

    maire largie au PS (donc aussi au Parti Radi-

    cal de Gauche, qui soutenait la rforme des

    retraites de Sarkozy en 2011), qu'elle mne

    une politique radicalement diffrente de

    celle d'Hollande est d'une grande navet.

    Mais passons.

    Non Thomas Piketty !

    Il reste tout de mme que cet appel la

    primaire pose problme, et ce mme si le PS

    n'y participait pas. Car parmi ses initiateurs

    ou ses soutiens, on trouve des types qui ne

    sont ni au PS, ni des soutiens d'Hollande,mais qui posent quand mme problme.

    Daniel Cohn-Bendit, dont plus personne ne

    doute de son attachement au libralisme

    conomique, dtracteur des services publics

    devant l'ternel. Romain Goupil, ex-

    gauchiste devenu soutien des guerres de

    l'OTAN. En surtout pour ne citer que le chef

    de file de cette initiative : l'conomiste Tho-

    mas Piketty. Mme s'il ne dit pas que des

    conneries, la principale de ses thories en

    est une grosse : fusionner les impts et les

    cotisations sociales sur les salaires. Pour dire

    cela en franais, cela signifie qu'il veut sup-

    primer la scurit sociale :

    1 en instaurant l'ide que les prestations

    dpendant du niveau d'imposition, et

    qu'elles ne sont plus universelles, ni dfinies

    la hauteur des besoins ;

    2 en finanant la scu par l'impt, elle estmlange avec le budget de ltat, donc on

    peut trs bien diminuer les allocs familiales

    si on a envie de squiper d'un nouveau

    sous marin nuclaire. Ce nest pas encore le

    cas : la scu a un budget distinct de celui de

    l'tat.

    3 l'heure actuelle, la scu a uniquement

    de la production de valeur conomique

    (c'est dire des salaires). Elle n'a pas besoin

    du capitalisme, ni besoin de lafinance, ni d'assurances, pour

    fonctionner. Avec la proposition

    de Piketty, on devient dpendant

    d'eux pour pouvoir continuer

    financer des prestations sociales.

    Comprenez donc que les anti-libraux que

    nous sommes ne peuvent envisager d'avoir

    un tel penseur comme alli politique et

    responsable de notre programme cono-

    mique. On est en droit d'attendre du PCF,

    qui a contribu il y a 70 ans la cration de

    cette scu, laquelle nous tenons, qu'il re-

    jette toute collaboration politique avec un

    tel conomiste libral visage humain , et

    se range plutt derrire les thories cono-

    miques de Bernard Friot, un vrai commu-

    niste (par ailleurs membre du PCF, mais

    ignor par la direction du Colonel Fabien),

    qui propose au contraire de poursuivre les

    conqutes de la scurit sociale. D'aprs lui,

    il y a un dj-l : grce la scu, 45 % de

    la valeur conomique des travailleurs est

    dj socialise par la cotisation sociale.

    Donc oui, nous traitons cette initiative de

    primaire avec mpris. L'enjeu n'est pas de

    rassembler la gauche , pour tre un peu

    plus gauche que Hollande . Nous revendi-

    quons une politique rellement alternative

    celle du PS : nous sommes un autre camp,

    celui de l'intrt gnral.

    Thomas SAHABI

    Certaines personnes, pensent qu'il faudrait participer des primaires ouvertes de la gauche unie allant du PSau Front de Gauche, en se basant sur un appel prtendu citoyen . EELV, la direction du PCF et ClmentineAutain soutiennent cela la condition que ni Valls, ni Macron, ni Hollande ne participent ce processus, etque les membres du PS qui soient de la partie mnent une politique alternative celle de Hollande. Et d'aprs La Vienne Dmocratique , journal du PCF 86, l'initiative des primaires ne doit pas tre traite avec mpris.Au contraire, nous pensons que si !

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    1200 manifestantscontre 1200 taurillons

    Non, il n'y a tout de mmepas eu un corps corpsentre de vaillants manifes-tants prenant par les cornes1200 taurillons ! La manifestation du 16janvier contre le projet de ferme-usine Coussay-les-Bois a cependant rassembl

    un bon millier de personnes venuesprincipalement des environs, mais ausside lieux emblmatiques en France o sedroulent des luttes contre des projets

    du mme type. Des per-sonnes engages contre la

    ferme des 1000 vaches dansla Somme taient ainsi pr-sentes, de mme que desmilitants opposs l'ayrault-

    port de Notre-Dame-des-Landes.Aprs le vote unanime du conseil muni-cipal de Coussay-les-Bois contre la ferme-usine, aprs l'avis favorable du sous-prfet, c'est maintenant le temps de l'en-qute d'utilit publique. Jusqu'au 05fvrier, des courriers peuvent tre adres-

    ss la mairie de Coussay-les-Bois des-tination du commissaire enquteur, parvoie postale ou par courrier lectronique( l'adresse [email protected] ou

    bien en se rendant sur le site de la mairiehttp://www.coussay-les-bois.fr/ , prciser

    l'attention du commissaire enqu-teur dans l'objet du message). Il estgalement possible de rencontrer sansrendez-vous le commissaire enquteur la mairie le jeudi 28 janvier 2016 de 14heures 17 heures et le vendredi 5 fvier2016 de 14 heures 17 heuresUne runion publique dirige par lecommissaire enquteur se tiendra lejeudi 28 janvier 20h00 la salle desftes de Coussay-les-bois. Nous devons y

    tre en nombre pour redire notre oppo-sition ce projet cologiquement dange-reux et conomiquement inepte.Cdric Mulet-Marquis

    mo ilisatiOns

    L a dcision en dlibr, un sursisdemand : tout est encore pos-sible. Le rapporteur public de-mande un sursis statuer (3mois) ce quisignifie que la Ville de Poitiers devraitrgulariser certains points pour voir vali-de sa dcision d'autoriser un promoteur saccager le thtre historique de Poi-tiers. On peut dire que c'est une premire

    victoire pour le collectif de dfense du

    thtre, dont on a retenu une partie desarguments. D'autant que, si le rapporteura rejet, de notre point de vue, avec beau-coup de lgret, des arguments primor-diaux, il a bross, dans son rapport, unportrait de nos adversaires (ville et pro-moteur confondus) peu flatteur. Danscette histoire, la volont de nos adver-saires de dissimuler, de brouiller le rels'est entendue seme ici ou l dans ladmonstration de l'homme de loi.On retiendra ainsi de cette audience,lavertissement moral sur les photos desti-nes montrer limpact environnementaldu projet et qui dissimulent intentionnel-lement le clocher de lglise Saint-Porchaire. "Il ne faudra pas recommen-

    cer", a dit le rapporteur ! On retiendra lavolont de passer sous silence la ncessi-t de crer les places de parking (auto et

    vlo) attaches la construction d'un habi-tat collectif ; on retiendra la mauvaise foide la dclaration d'habitat individuelquand il s'agit de crer un immeublecollectif ; on retiendra ce "manque derigueur" qui brouille les hauteurs deralisation pour permettre au promoteur

    de construire des duplex (il a besoin de80 cm supplmentaires par rapport larfrence admise, diffrence octroyegnreusement la faveur de ce manquede rigueur).Bref, nous sommes l devant des arrange-ments avec les rglements qui ne laissentpas de nous interroger : un simple parti-culier aurait-il obtenu, dans de tellesconditions, un permis de construire telque celui-ci ?Une interrogation que nous prolongeons

    jusqu' l'utilit-mme du Plan de Sauve-garde et de Mise en Valeur de la ville dePoitiers : le rapporteur retient, cette fois,

    juste sur la valeur de la bonne foi de lamairie, la volont de protger les "parties

    remarquables du btiment", accepte sesdclarations sur la protection du halld'accueil et du Verre Eglomis de Pansart,mais n'aborde aucun moment le fait quele projet passe par une destruction. Leprojet tout entier du promoteur contre-

    vient pourtant au rglement du PSMVmais le fait qu'il soit port par la munici-palit suffirait lgitimer le fait que lepatrimoine serait prserv. Un PSMV, ce

    serait donc uniquement destin con-traindre les particuliers et a laisserait lescoudes franches tous les projets muni-cipaux ?Pour conclure, si le tribunal se contentede statuer sur le sursis demand, fortsd'un rapport cependant extrmementcritique de la manire dont la mairie ainstruit ce permis de construire, le collec-tif est bien dtermin poursuivre jus-qu' l'annulation pure et simple de cepermis de construire. Et n'oublie pas quele tribunal de Bordeaux, doit encore seprononcer en appel sur l'annulation de la

    vente du thtre historique de Poitiers.

    Jacques Arfeuillre

    Theatre : tout est encore possibleLe dossier de l'ancien thtre municipal a t examin, jeudi 11 fvrier, par le Tribunal administratif dePoitiers. Dans ses conclusions, le rapporteur public a retenu principalement un argument donn par lesrequrants : le manque de places de stationnement ncessaires lorsqu'un immeuble renferme des logementscollectifs. La dcision est en dlibr.

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    V ous touchez un salaire enfonction de votre poste,votre grade, vos heures detravail ? Votre employeurvous donne une fiche de paye, un

    chque, et des cotisations finanant desdroits sociaux. Vous tes donc salari.Pour ma part, les hasards de la vie m'ontamen crer mon entreprise et je n'aipas de salari. Pas de fiche de paye : jeme paye aprs avoir pay les fournis-seurs, les frais gnraux, les impts et lascu. Je suis pay la tche en fonc-tion de tarifs que je dfinis, quelque soitle temps pass rellement. Pas de congs

    pays, mais des tarifs dfinis pour arrterl'activit quelques semaines quandmme. Je travaille parfois beaucoup,mais mais seuls donneurs d'ordre sontles clients. Si j'ai la fivre, je reste au litet j'vite paperasse et visite mdicalepour un si petit jour de repos. Je suismatre de mon outil de travail, je le pos-sde. Je ne suis donc pas un proltaire au sens marxiste, mais untravailleur libre. Et si tout le monde tait

    travailleur libre : nous possdons notreoutil de travail et notre contribution lasocit serait uniquement d'accomplirnotre part de travail ! Finalement Uberne permet-il pas d'aller vers cet idal etd'abolir le joug du salariat(revendication marxiste) ?

    ET BIEN NON !

    Illustrons avec des chiffres. Au sens mar-xiste, le salariat est le fait pour un pro-pritaire capitaliste (un patron ) de sermunrer sur la plus-value gnre parle travail d'un autre. Pour dire a en

    franais : si je suis salari pay 10 nets

    pour une heure, mon boss paye 10decotisations pour moi et provisionne 12euros pour les frais gnraux de l'entre-prise. Je lui fais dpenser 32 euros par

    heure. Sauf qu'il facture mon heure detravail 40 euros. Cela signifie donc qu'ilfait 8 euros de profit, qu'il peut se verser lui sans travailler ou des actionnaires.

    Quand je travaille en indpendant, je nefructifie le capital de personne. Si je

    facture 40 , retirons 10 pour les fraisgnraux de l'entreprise, il reste 30 eu-ros pour payer les cotisations sociales

    (10 ), dgager un revenu (15) pour le

    travail fait et tout le temps pass dusecrtariat notamment et ventuellement

    faire un bnfice rinvestir (5 ). Jepeux cotiser pour une retraite et desdroits proche d'un salari (en ralitc'est mal foutu mais thoriquement celaest possible).

    Si je travaille sous Uber, on va me pren-dre une commission sur chaque heure

    de travail (par exemple 5 ), il me reste

    25 euros pour constituer un salaire,payer les frais gnraux (ma voiture car

    je fais taxi) et ventuellement payer descotisations (mais avec un statut auto-entrepreneur, j'en paye moins, donc j'aiaussi quasiment aucun droits sociaux).Uber se fait donc une rente sur montravail. Cela reste donc du salariat, avectoutes ses contraintes, mais sans lesavantages (stabilit du revenu, congs

    pays, conventions collectives, scu) etavec les inconvnients du travail ind-pendant (prcarit).

    Enfin l'uberisation tue toute qualifica-tion. Oui, certains mtiers n'en sont pas

    vraiment (par exemple celui d' agentde communication maritime ), mais onne peut pas s'improviser plombier ou

    cuistot. Cela supprime les garanties descurit pour le travailleur comme pourla qualit du travail fourni (ex : construc-tion). L'uberisation pousse vendretout : louer sa maison pendant les va-cances au lieu de la prter des amis,donc mettre dans le monde marchanddes choses qui ne l'taient pas aupara-

    vant. Le cas extrme a t constat enAllemagne o une application de ce type

    permettait de faire appel une prosti-tue, ou de le devenir.

    Certains diront que le progrs tech-nique est inluctable et qu'il amneune conomie collaborative. D'autresque c'tait une bonne ide qui a dri-

    v , citant l'appui le site de covoitu-rage autrefois bnvole, devenu trslucratif. Dans tous les cas, ce modle collaboratif ne fonctionne qu' grand

    renfort de technologies fabriques pardes quasi-esclaves en Asie. George Or-

    well a dit : l'homme pourrait alorsutiliser avec discernement les produits

    de la science et de l'industrie en leur

    appli-quant tous le mme critre : cela

    me rend-il plus humain ou moins hu-

    main ? Cette phrase concerne pleine-ment les smartphones, qui nous am-nent, avec l'uberisation, au stade ultimedu capitalisme inhumain.

    Thomas SAHABI

    cOmprendrE

    Des applications mobiles comme UBER inspirent nos dirigeants pour gnraliser un

    modle promouvant l'ide de faire travailler des gens pour des tches ponctuelles(un mnage, louer son appartement, une course de taxi). Et d'abolir le salariat et

    devenir tous travailleurs indpendants. Mais derrire cette vision idalise pour-

    rait se cacher un vrai cauchemar : exploitation et marchandisation gnralise.

    Uberisation : tous patronsou tous esclaves ?

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    Qui protge qui ? Quand onprend un peu de recul, qu'onregarde d'un peu plus loin, de

    ltranger, la politique suivie aujour-d'hui en France, il est des questionssimples qui trouvent des rponsessimples. La Une de Courrier, cette se-

    maine, Poitiers et en France, de-vrait ouvrir les yeux de tous ceux

    qui clbrent encore cet tat d'ur-gence qui nous met pieds et poingslis entre les mains d'un pouvoirsans contrle et de sa police sansmesure. La vieille dame, symboledu citoyen qu'il faut protger, ducitoyen vulnrable, est, ici, enmme temps, le citoyen immobilispar un excutif omnipotent. KatiaLipovoi, protectrice des oiseaux,

    est en passe de devenir symbole decette drive qu'il faut tout prix en-rayer. Que ces images soient le rveildes consciences ! Mon petit garon de 9ans, qui connat La Fontaine, sait dj, son ge le prix de la libert ! Et choisit,sans hsiter la cause du loup. Rappelons

    -nous la fable :"Chemin faisant, il vit le col du Chien

    pel."Qu'est-ce l ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ?rien ? - Peu de chose.- Mais encor ? - Le collier dont je suisattachDe ce que vous voyez est peut-tre la cause.- Attach ? dit le Loup : vous ne courezdonc pasO vous voulez ? - Pas toujours ; maisqu'importe ?- Il importe si bien, que de tous vos repas

    Je ne veux en aucune sorte,Et ne voudrais pas mme ce prix untrsor. "Cela dit, matre Loup s'enfuit, et courtencor.

    Jacques Arfeuillre

    Qui protege qui ?

    Des images incroyables ! Regardons simplementcette septuagnaire terre immobilise violem-ment par 4 policiers. Les mobilisations ci-toyennes ainsi rprimes doivent poser ques-

    tion. Rien ne peutjustifier l'interven-tion policire surcette mre de fa-mille mue, surcette habitante pres-

    se sur le sol ; rienne peut justifier legeste de ce policierqui met la main surson arme : n'est-ilpas capable de com-prendre la nature decette manifestation ?Ne lui a-t-on apprisqu'un seul et mme rflexe ? Et toujours cette rponse m-prisante des lus responsables de la dcision : tout lemonde n'est pas mobilis, "ce ne sont pas tous les habitantsde Beaulieu", rpond l'adjointe aux espaces verts prpos decette manifestation pour dfendre des arbres.

    Oui, mais ceux-l le sont : c'est ce qu'on appelle une mobili-sation citoyenne, des gens qui s'engagent collectivementpour discuter des politiques publiques. Continuez ne pasles entendre et continuez regretter le dsengagement des

    autres : vous n'en tes aupremier oxymore poli-tique. "L'tat durgencepermanent" soutenue par

    vos amis en est un autre.Et continuez tout justifier

    par la scurit : ces arbressains, vivant depuis desdcennies en harmonieavec les habitants doiventtre abattus par principede prcaution. Un arbre, apeut tomber en cas detempte, nous rappellecette lue. Il ne faut mettre

    que des petits, des tout petits... Et remplacer l'herbe quipeut glisser en cas de pluie !Et interdire, pour notre scurit, d'aller manifester notreengagement citoyen dans la rue.

    Jacques Arfeuillre

    Chronique de l'etat d'urgence permanent

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    I l faut lire ce petit billet de Jean-Jacques Boissonneau lissue desvnements des arbres de Beau-lieu. Le journaliste de la Nouvelle Rpu-blique a raison : la municipalit commu-nique, communique encore, commu-nique toujours et a tendance croireaujourd'hui que c'est ainsi qu'on cre le

    lien avec la population. La technique ducontre-feu, la dernire trouvaille gnialede l'quipe Claeys, a dj t utilisdeux fois pour essayer de masquer lamise mort du Thtre historique dePoitiers plutt que de recevoir le collec-tif porteur de 8000 signatures de ci-toyens. L'an dernier, le jour de la dci-sion du TA sur la demande d'annulationde la vente, on sortait grand renfort de

    com, le projet du Miroir ; la semainedernire au moment de l'audience surle permis de construire, on faisait laprsentation du programme des expodu Miroir hors les murs. Message :"nous ne sommes pas de ceux qui tuent

    un thtre, nous sommes deceux qui font natre de la culture..."Hier, selon le mme procd, on a allu-m le contre feu d'un verger partagface des arbres massacrs : "Nous nesommes pas de ceux qui abattons desarbres, nous sommes de ceux qui lesplantons avec les habitants..."Sauf qu'on n'tablit pas le lien avec une

    population en cherchant matriser lesagendas, en calculant l'image et sonimpact... Il arrive que cette image, on sela prenne comme un boomerang quand,mal contrle elle nous chappe. C'estce qui s'est pass hier. La brutalit poli-cire sous le nez des camras et voilque la fracture ouverte entre ceux quidcident sans entendre et ceux qui netrouvent aucune oreille est visible pas

    des milliers de personnes grce auximages du quotidien rgionale et de latlvision.Communiquer n'est pas parler, commu-niquer n'est pas entendre, communi-quer n'est pas construire. A l'origine des

    brutalits d'hier, il y a cette brutalitquotidienne d'un pouvoir qui ne croitpas la participation citoyenne, qui seprotge derrire le paravent de la dmo-cratie reprsentative, et n'agite la dmo-cratie participative que quand il saitpouvoir la contrler. L, on s'appuie surune runion de conseil de quartier quirunit une trentaine de personnes mais

    on refuse de rencontrer des ptition-naires qui en ont rencontr 600 autres.Qui est lgitime ? Je ne rpondrai pasmais je pense qu'on ne doit fermer laporte ni l'un ni l'autre. Quand descitoyens se mobilisent, on s'en flicite,on les rencontre, on voit ce que l'onpeut construire avec eux. On ne tournepas le dos, comme hier matin, en comp-tant sur un travail de com pour provo-

    quer l'oubli. En prenant le risque demarquer les mmoires d'une femme terre qui a voulu sauver des arbres. Enprenant le risque d'aggraver la fracture...

    Jacques Arfeuillre

    cOmprendrE

    L'arrivedeE.Cosse(etdesdeuxautresex-

    cologistes)augouvernementestsalueparlechan-

    gementdenomduministredeSgolneRoyal(qui

    devientaussiprsidentedelaCOP21):leministre

    del'cologieredevientministredel'environne-

    ment!Unsacrbondenarrire,quinesurprend,

    pas,biensr, maisrvleceuxquin'enseraientpas

    encorepersuadsl'angled'attaquedecegouverne-

    mentsurlessujetscologiques.Oonfaitdelenvi-

    ronnementalisme,onnefaitpasd'cologiepolitique.

    Onparledequalitdevie,onditsonamourdela

    natureetonconfieaumarchlesoindeprendreen

    compte,selonseslois,cette"proccupation",cette

    "bucolicit".Ilesttempsderegarderplusfranche-

    mentversl'cosocialismeetderegarderenfacela

    crisecologique!J.A

    BrevesIlyales"interdits"prsentsdanslairquelonrespireenVienneetquifontquel'utilisationdespesticidespeutreleverd'unchoixcynique;maisilyaaussilesvolumesquidonnentletournis!Cesujetestunsujetmajeuretquinedpendpasde

    laresponsabilitdesseulsagriculteurs.Ilfautre-dfinirlapolitiqueagricole,larorienterverslebio,luiredonnersadimen-sionhumaine.Lalogiqueproductivisteadtruitlesemplois,empoisonnelaterreetl'eauetnourritessentiellementlesmultinationalesquiprodui-sentcessubstances.Quandfairepousserleblpeutconduirelamort,ilesttempsderepenserlesystme.Ettoutcelacommence,dansnoshabi-tudesalimentairesquidoiventdevenirconscientesmancipesdelapubli-cit,dansnosdcisionslocalespourlescantines(scolairesetautres),dansnotresoutienl'agricultureetaumaraichagebiologiques.AGrandPoitiers,danslafuturegrandeCommunauturbaineet"rurale",cechantierdoittreouvertetondoitfairedenotreterritoire,unterritoireagricoled'ave-nir:parledveloppementdelacommandepubliqueenproduitsbio,parl'organisationdvnementsdepromotionetd'changessurl'agriculturebiologiquedeproximit,parlaprservationdessurfacesdeterresagri-coles,parlesoutienlinstallationdenouveauxpaysans,parunepolitiquedeprservationdel'eauetdel'airrigoureuse.J.A

    La technique du contre-feu

    Dnonce par la NR, la technique du contre-feu est de plus en plusutilise par la mairie : quand un dossier brle, on joue sur lagenda

    pour attirer lattention ailleurs. On coupe des arbres ici, on invite

    les journalistes un joyeuse plantation lautre bout de la ville !

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    Une gauche majoritaire en

    voix

    La gauche (PSOE + IU + Pode-

    mos) obtient la majorit desvoix : 46,4% soit + 10,8%.Le PSOE (socialistes) sauve de peu sa placede second parti mais obtient un score m-diocre (22%, -6,7%). Il sest repli sur sesbastions dAndalousie et dAragon. Pode-mos ralise la perce attendue avec 20,7%,en particulier dans les rgions o il avaitfait de bons scores aux lections auto-nomes. Sa victoire se confirme Madrid etest particulirement nette Barcelone. Il a

    aspir une nouvelle fois une partie dellectorat de IU (gauche unie) qui est mar-ginalise.Le PP (droite populaire) seffondre passantde 44,6% 28,7%. Ses seules consolations ?Une place de numro 1 et une assise quireste nationale et peut permettre une re-conqute. Murcie et la Castille demeurentses fiefs. Par contre, la dgringolade consta-te Valence et aux Balares se confirme.

    Ciudadanos que les sondages voyaientbeaucoup plus haut, formation anti auto-nomiste de droite moderne obtient13,9% des voix et talonne souvent lesautres listes. En cela, on peut dire que lepays est pass du bi au quadripartisme. Leparti, pendant de droite de Podemos rcu-pre les voix de droite en Castille, Aragonet Valence.

    mais pas en

    siges.

    Le mode de scrutin (proportionnelle laplus forte moyenne) avantage le parti arri-

    v en tte, tout particulirement dans les

    dpartements qui comptent peu de siges pourvoir. A ce jeu, le PP tire trs bien sonpingle du jeu. Cela dit, mme alli Ciu-dadanos, il ne parvient pas dgager unemajorit. Encore faudrait-il que ce dernierparti le veuille bien. Jadis, on serait allchercher la droite autonomiste catalane, laCiU, rpute se vendre au plus offrant.Mais elle nest plus frquentable en raisonde ses options indpendantistes et elle at balaye lors de ces lections.

    On pourrait ds lors imaginer une grandecoalition lallemande allant du PP auPSOE avec Ciudadanos pour pivot. Quedeviendrait dans ce cas le PSOE lors dlec-tions anticipes face Podemos non com-promis avec le PP ? Les socialistes semblentprt sallier Podemos, mais il est clairque P Iglesias, chef dune force montante,ne compte pas faire de la simple figuration.Bref, la situation parat inextricable ce qui

    signifie fort intressante politiquement.

    Pendant ce temps en Catalogne

    La question catalane sous-tend le dbatnational. Lors des lections de septembre2015 la CDC (ex CiU) avait conclu un ac-cord lectoral avec lERC (nationalistes degauche) prsentant une liste plbiscitaire,

    Junts per si, en faveur de lindpendance.Mais la gauche radicale indpendantiste dela CUP a fait une perce et sest retrouveen position cl pour assurer une majorit la Junts au sein du parlement catalan.

    Aprs des jours de ngociation, la CUPobtenait la tte du sortant Artur Mas et

    votait pour le maire de Grone, CarlesPuigdemont. La marche vers lindpen-dance reprenait.Entre temps, le PP abandonnait au PSOE laprsidence des corts nationales un so-cialiste, et pas nimporte lequel : Patxi Lo-pez, ancien prsident anti indpendantistedu Pays Basque. Bonne manuvre pourneutraliser les socialistes catalans sansdoute prts une combinaison avec lestroupes de Podemos favorables un rf-

    rendum. Or Podemos activement soutenupar la nouvelle maire de Barcelone, AdaColau constituent dsormais la principaleforce politique gauche en Catalogne.

    Ces manuvres agacent la troka qui faitpression en faveur dun gouvernementdunion nationale et que lexemple portu-gais dfrise. Mais quelle est son pouvoir ?LEspagne vit une mutation profonde de

    son systme politique qui sadapte lasocit ne de la crise. Rien ne sembledevoir arrter cette marche ne des indi-gns et qui enterrera ceux qui ont btisleur pouvoir avec ou contre Franco. LesEspagnols construisent une vraie dmocra-tie, souhaitons-leur le succs dans cettetche ardue.Laurent Chevrel

    Les lections de la fin 2015 ont confirm la redistri-

    bution des forces politique en Espagne. Elles ont misfin 40 ans de bipartisme PSOE/droite post fran-

    quiste ouvrant lre des combinazione complexes.

    Espagne : le vainqueur estrarement celui auquel on pensait

    Journal du parti de Gauche de la Vienne, fvrier 2016. Directeur de publication : Jean-Luc Morisset et Sverine Lenhard. Rdac-teurs : Jacques Arfeuillre, Cdric Mulet-Marquis, Thomas Sahabi, Laurent Chevrel. Maquette : Sverine Lenhard. Photos : SeverineLenhard. Imprim par nos soins 1000 exemplaires.ISSN : 2116-3456 Contact de la rdaction : [email protected],http://86.lepartidegauche.fr/ Abonnement de soutien : 15 en chque lordre du Parti de gauche 86, adresser Jacques Arfeuil-lre, 16 rue Maillochon, 86 000 POITIERS.