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EHESS Le Phénomène religieux dans la Caraïbe by Laënnec Hurbon Review by: Françoise Champion Archives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 76 (Oct. - Dec., 1991), pp. 267-268 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30125876 . Accessed: 15/06/2014 09:05 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.109.54 on Sun, 15 Jun 2014 09:05:46 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Le Phénomène religieux dans la Caraïbeby Laënnec Hurbon

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Le Phénomène religieux dans la Caraïbe by Laënnec HurbonReview by: Françoise ChampionArchives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 76 (Oct. - Dec., 1991), pp. 267-268Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125876 .

Accessed: 15/06/2014 09:05

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BULLETIN DES OUVRAGES

Jacques Maritain et ses contemporains. Pa- ris, Desclie, 1991, 406 p. (Prdf. de Mgr Andrd Collini).

76.396 HUBERT (Bernard), FLOUCAT (Yves), 6ds.

Colloque tenu i l'Institut catholique de Tou- louse en novembre 1990 et enrichi de contri- butions externes. Les Grandes Amitids de Raissa Maritain (1949) n'avaient pas 6puis6 le sujet, ni Histoire de Dieu dans ma vie de Sta- nislas Fumet (1978). Le pr6sent ouvrage leur apporte beaucoup: c'6taient des souvenirs et un t6moignage; il a la distance et le travail sur pieces. Trois parties : les artistes, les phi- losophes, les politiques. Citons les 61us: Bloy, Mauriac, Bernanos, Green, Cocteau, Du Bos, Rouault, Severini; Bergson, Blondel, Marcel, Gilson; Paul VI, de Gaulle, Frei. On notera l'absence de P6guy: il fallait choisir. On re- grettera l'oubli d'Yves Simon, le disciple bien- aim6, devenu citoyen amdricain, si important pour la d6cennie 36-45: mais, en France, qui s'est jamais int6ress6 B lui ?

On relkvera ici l'int6rat des 6tudes sur Berg- son, Blondel et Gilson (H. Bars, r6cemment disparu, P. Gauthier, G. Prouvost), ainsi que celle sur les rapports de Maritain avec le g6- ndral de Gaulle (Ch. Blanchet). Celle-ci montre bien << l'inaltdrable fidl61it6 w du premier au se- cond, en mame temps que leur insurmontable d6saccord, dQ h l'id6alisme politique de Mari- tain; reste dans l'ombre le rapport du philo- sophe B la d6mocratie chr6tienne frangaise - le M.R.P. - qui partagea son d6saccord mais sans l'id6alisme et sans la fidl61it6. Ce noeud n'a pas encore livr6 tout son mystbre, et les rapports de Maritain avec la d6mocratie chrd- tienne sud-am6ricaine - ici en la personne d'Ed. Frei - ne l'6clairent en rien.

Ph. Chenaux suit les rapports de Maritain et de Mgr Montini devenu Paul VI, qui le consi- d6rait comme son maitre: un rapport d'amiti6 admiratif progressivement distendu. La raison donn6e ne me convainc pas. Le jeune Montini, <i< venant d'un milieu profond6ment marqu6 par la tradition d6mocratique et lib6rale du catho- licisme italien w, aurait 6t6 s6duit par le pre- mier Maritain, antimoderne avant sa rupture avec l'Action frangaise, alors que, dans le Ma- ritain d6mocrate, il ne trouva plus < l'attrait de la nouveaut6 w (p. 341-342). Liberal, mais en quel sens ? L'Italie blanche du Nord et sa d6- mocratie chr6tienne affichaient plut6t l'intran- sigeance de leur antilib6ralisme. Une intransigeance de doctrine, qui, avec Maritain, devenait une intransigeance de pensde, habill6e de culture et situde sur les hauteurs: en cela consistait la fraicheur de sa nouveaut6. Sauf

erreur, Primautd du spirituel (1927) et Huma- nisme intdgral (1936), juste cit6s ici, ont beau- coup compt6 pour Montini. En fait, c'est le troisibme Maritain - g partir de la guerre et de l'Amtrique - qui, en < se politisant (p. 329), fait problbme pour des raisons pro- pres a I'Italie et au Saint-Siege, qui exigent une analyse beaucoup plus pouss6e.

Dirai-je que je reste trbs allergique aux cinq pages d'introduction de G6rard Cholvy sur cet SAge d'or de la pens6e et des lettres chr6-

tiennes w ? C'est une r66criture du pass6, oii la r6cupdration de l'histoire remplace l'histoire de la r6ception. Cet age d'or n'a sans doute 6t6 qu'un 6t6 de la Saint-Martin, et les gloires dont on le cr6dite ont souvent eu la vie difficile dans l'lglise et les milieux bien-pensants w (p. 19). Et il faudra bien expliquer un jour le paradoxe de cette thbse pour qui Vatican II a consacr6 une grande partie d'une r6flexion frangaise thdologique et intellectuelle ddjh af- fect6e par une profonde crise de la foi (p. 21). A ddfaut, on s'explique la suite. G. Cholvy en cherche la raison dans un glissement du reli- gieux au politique; contre Maritain, Ch. Blan- chet cr6dite le g6n6ral de Gaulle d'avoir su passer de la mystique g la politique. On peut aussi se demander si l'id6al historique d'une nouvelle chr6tient6 ne s'est pas perdu (Pietro Scoppola) quand, de ses hauteurs cl61estes, il est entr6 dans les couches atmosphdriques de la politique. Ce sont lb de graves questions, difficiles a 61luder.

Emile Poulat.

Le Ph~nombne religieux dans la Caraibe.

76.397 HURBON Lainnec (6d.).

Montr6al, Les Editions du CIDIHCA, 1989, 364 p.

L'ouvrage reprend certaines des communica- tions d'un colloque qui avait rassembl6 cher- cheurs, professionnels de l'6ducation et de la sant6, pratres et pasteurs. On a done affaire g des textes de nature varide, certains 6tant avant tout des t6moignages d'acteurs engag6s. L'ou- vrage est divis6 en deux parties : < Histoire des Eglises w (avec notamment des analyses de l'E- glise au XVIIe et XVIIIe sitcles), < sectes et systhmes magico-religieux w.

L.H. dans un trbs beau texte de presque cin- quante pages sur les nouveaux mouvements re- ligieux soutient la these que ceux-ci expriment de manibre diversifi6e une identit6 caraib6enne qui < n'a encore jamais trouv6 ses assises et qui continue de se construire w. Les nouveaux mouvements religieux fournissent toujours,

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

notamment aux classes populaires, << une culture transitionnelle face aux systhmes tradi- tionnel et moderne de valeurs. Les nouveaux convertis apparaitraient ainsi comme de v6ri- tables bricoleurs, faisant filche de tout bois, pour se recrder un nouveau milieu de vie, un nouveau langage. Que ce soit par exemple par la 16gitimation ou le rejet du noyau symbolique et imaginaire traditionnel, le converti entre dans un processus de construction d'un 6cart par rapport aux valeurs dominantes: m~me adopt6es, celles-ci sont r6interpr6t6es, de ma- nitre directe ou indirecte, sur la base de l'an- cien systhme culturel >: ta croyance aux esprits reste structurante. Au delh des interpr6- tations fonctionnaliste ou marxiste L.H. veut privildgier le symbolique comme tel, une << cr6ativit6 symbolique > dont le noyau cen- tral, qui se retrouve partout, est de < type afri- cain >>. Loin d'8tre en voie de disparition ce noyau se red6ploie dans les NMR, qu'ils soient autochtones (d6veloppements sur le rastafa- risme, la Mita et la Palma Sola) ou import6s (d6veloppements sur les Tdmoins de J6hovah, les Adventistes du 7bme jour, le Mahikari, les Ap6tres de l'Amour infini). C'est ainsi notam- ment que < les faveurs de la venue de l'Es- prit-Saint dans les corps (comme dans la Mita, les Pentec6tistes et les charismatismes mo- dernes), sont la reprise d6tournde, mais d6sor- mais 16gitimde des rapports avec l'h6ritage des << esprits > (< saints > ou < dons > ou << mys- thres >), devenu trop lourd h supporter tel quel. De leur c8t6, les Adventistes et les T6moins, dans leur fuite en avant par rapport B cet h&- ritage, le retrouvent jusque dans leurs modali- t6s de conversion >>. Dans ces conditions, une rdelle compr6hension des NMR dans les Ca- raibes ne peut s'effectuer que dans la compa- raison des uns avec les autres et, s'agissant des mouvements importds, non pas en s'appuyant sur les 6tudes du d6veloppement de ces mou- vements en Occident, mais toujours en r6fe- rence t la spdcificitd culturelle des Caraibes.

Frangoise Champion.

Structure and Form in the Babylonian Tal- mud. Cambridge. Cambridge University Press, 1991, 138 p.

76.398 JACOBS (Louis).

Etude technique qui s'int6resse i la consti- tution du Talmud. Comment les compilateurs du Talmud ont-ils proc6d6 pour fusionner des matdriaux anciens et contemporains, en vue de produire des unit6s construites et structur6es ?

Le Talmud est une composition largement pseud6pigraphique, dont la plupart des auteurs sont anonymes. A qui attribuer la paternit6 de telle ou telle opinion ? Par ailleurs, le Talmud r6pond plus a des exigences acad~miques que pratiques, son 6tude 6tant une fin qui se suffit h elle-m~me. Par exemple, en l'absence du Temple, le trait6 Kodashim (lois sur les sacri- fices) est purement sp6culatif, de m~me que les sections portant sur la terre d'Israel.

Sont propos~es, h titre d'illustration, des ap- plications de la m6thodologie pr6conis6e par l'auteur (dans d'autres travaux). Enfin, un cha- pitre s'intdresse a la comparaison du traitement op6r6 sur les matdriaux narratifs entre le Tal- mud de Babylone et celui de J6rusalem.

Rdgine Azria.

Montagne et symboles. Lyon, Presses Univer- sitaires de Lyon, 1988, 386 p.

76.399 JANTZEN (Ren6).

L'ouvrage s'attache successivement dans ses trois parties g < l'espace litt6raire monta- gnard >, aux << symboles projectifs et cultu- rels >, g la < symbolique de la montagne et de l'ascension >. Le fonds litturaire, po6tique et mystique qu'aborde l'auteur est riche; les ana- lyses sont souvent parlantes, mais elles mani- festent parfois aussi un caractbre syst6matique g~nant, dans la recherche des symboles, des < structures mythiques >>, du < fonds commun, issu des premiers temps de l'humanit6 > (cadre de rdfdrence inspird de M. Eliade et de G. Du- rand). Mais en g6ndral l'attention g ce qui tient au << hasard des cultures > est bien r6elle : l'ou- vrage a de la chair, de l'engagement aussi. Et si nous n'avons rien contre, encore devrait-on pouvoir clairement savoir ce que l'auteur nous livre : le fruit de ses analyses ou ses sentiments personnels ? Parfois l'engagement outrepasse certaines limites, notamment dans les toutes dernibres lignes de l'ouvrage: << Conoit-on que Nietzsche ait pu 6crire Zarathoustra dans la plaine ? (...) II resterait g 6tudier d'une ma- nitre pr6cise l'influence du cadre des Alpes suisses dans la r6alisation de la philosophie de la volont6 expos6e par ce vell6itaire

,qui, contrairement B cet auteur Fr6ddric de l'Edu- cation sentimentale, ne s'est pas embourb6 dans le marais citadin oh vit une humanit6 qui rampe, mais s'est hauss6e g un niveau de r&- flexion favoris6 par cette Montagne oh s'est r6v616e son inspiration >>.

Frangoise Champion.

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