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Le péril animalier service technique de l’Aviation civile direction générale de l’Aviation civile Mars 2007

Le péril animalier - STAC...Depuis juillet 1989, la lutte contre le risque aviaire est réglementée en France. Tous les aérodromes d'inté-rêt national ont fait l'objet d'études

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Le péril animalier

service techniquede l’Aviation civile

direction généralede l’Aviation civile

Mars 2007

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Deux typesde domma-ges sontobservés :- les dom-mages à l'ex-p l o i t a t i o n((retard suiteà une accélé-ration-arrêt,

demi-tour, boroscopie des moteurs, réparation)- les dommages matériels allant d'une simple défor-mation sur un bord d'attaque de l'aile à la destruc-tion partielle ou totale du réacteur.Ces dommages peuvent être graves et engendrer desdépenses énormes (plusieurs millions d'Euros).Depuis 1912, 90 avions civils ont été perdus dans lemonde occasionnant 242 victimes.En cas d'ingestion d'oiseaux, les causes les plus fré-quentes d'accidents sont :- une accélération-arrêt suivie d'une sortie de piste- une explosion non contenue du compresseur pourles anciens moteurs non certifiés à l'impact d'oiseaux.La plupart des collisions (55 %) ont lieu pendant les

phases d'atterrissage et de décollage, à une hauteurinférieure à 50 pieds. Les incidents sérieux sont deuxfois plus nombreux au décollage qu'à l'atterrissage.Les parties de l'aéronef les plus touchées sont, dansl'ordre décroissant : les moteurs, la partie avant etles ailes.Aujourd'hui, le plus grand nombre de collisions seproduisent avec des rapaces.

Aujourd’hui 800 rencontres d’oiseaux sont enregis-trées en France chaque année dans l’aviation civile.À peu près 15 % d’entre elles sont classées“sérieuses” c’est-à-dire qu’elles donnent lieu à desretards de trafic, à des dommages plus ou moinsimportants concernant la cellule et les réacteurs.

Les mesures deprévention et delutte contre le risqueaviaire ont démon-tré leur efficacité.Par exemple, pour la compagnie Air France, en 10 ans, lenombre d’incidents sérieux a été divisé par 3 et le nom-bre de réacteurs endommagés, malgré leur grande taille,a diminué de moitié.

INFORMATION TECHNIQUE STACLe péril animalier

Hir/Mart19%

Corvides5% Limicoles

7%

Pigeons8%

Passereaux7%

Autres3%

Larides15%

Rapaces35%

Hérons1%

Att

3000

Déc Des App Mon

2500

2000

1500

1000

500

0

Incidents sérieux

Nb incidents

� Les incidents et accidents

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Depuis juillet 1989, la lutte contre le risque aviaire estréglementée en France. Tous les aérodromes d'inté-rêt national ont fait l'objet d'études spécifiques et ontété dotés d'un service de prévention du péril aviairechargé de mettre en œuvre les moyens et les métho-des d'effarouchement.

Les risques de rencontre d'oiseaux ne sont pas conti-nus tout au long d'une année. Ils dépendent de l'ac-tivité des oiseaux et de l'intensité du trafic aérien.Les saisons les plus dangereuses sont les périodesmigratoires (mars et octobre) et la période de l'envoldes jeunes non habitués aux avions (juin et juillet).De même, l'aube et le crépuscule sont les momentsde la journée les plus dangereux.

L'ingestion ou l'impact d'oiseaux est un événementtrès sérieux que les règlements de certificationimposent de prendre en compte dès la conception dumoteur ou de l'aéronef.Les règlements de certification sont de plus en plussévères. Les essais de certification montrent unebonne tenue des cellules et des moteurs à l'impact età l'ingestion d'oiseaux.Ainsi, la structure de l'avion doit résister à desimpacts d'oiseaux de 1,850 kg à la vitesse de croi-sière de l'aéronef.Pour les moteurs deux catégories d'oiseaux sont dis-tinguées :- Les oiseaux moyens définissant les espèces quivolent en groupes importants et qui peuvent affecterplus d'un moteur au cours d'une rencontre,- Les oiseaux lourds définissant les espèces isoléesqui n'affectent qu'un seul moteur.Pour les oiseaux moyens, il est demandé aujourd'huiau moteur de continuer à produire au moins 75 % dela poussée de décollage pendant 20 minutes.Pour l'oiseau lourd, il est demandé que le comporte-ment du moteur ne mette pas en danger l'intégritéde l'avion (pas de feu, pas d'éclatement…). L'arrêt dumoteur est par contre acceptable.

La lutte écologiqueLa présence d'oiseaux sur les aérodromes est souventdue à l'existence d'un attrait particulier qu'il faut com-prendre.On s'attache donc à réduire cet attrait au moyen detechniques, dites passives, appropriées:- Ainsi, les mares temporaires ou permanentes doiventêtre asséchées ou recouvertes de filets.

� La prévention dès la conception

� La période de danger

� La lutte aviaire en exploitation

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- Les cultures trop attractives pour les oiseaux sontinterdites dans les emprises aéroportuaires.- La gestion des surfaces en herbe est adaptée auxpopulations d'oiseaux fréquentant l'aérodrome.- L'ouverture de décharges publiques est réglementéedans le voisinage des aérodromes.

Méthode d’effarouchementLes oiseaux sont particulièrement sensibles aux stimulivisuels et acoustiques. Des méthodes et des moyensd'effarouchement adaptés ont donc été développés. Ilscomprennent :Des moyens mobilesDiffusion de cris de détresse spécifiques à partir demoyens embarqués à bord d'un véhicule.Tirs sélectifs d'espèces autorisées par les préfets.Tirs de fusées crépitantes ou détonantes de courte oulongue portée.Effarouchements ponctuels par des torches laser por-tables.Ces moyens sont la plupart du temps mis en œuvre pardes équipes de lutte aviaire. Ils ont un excellent rapportcoût/efficacité.Testée dans les années 1980 sur les aérodromes civils,la fauconnerie a été abandonnée pour des raisons decoût et de responsabilité. Elle est encore utilisée surcertains aérodromes militaires.

Moyens fixesÉmission de cris de détresse télécommandés à partird'appareils démontables et autonomes disposés àproximité d'une piste.Utilisation de lasers fixes balayant la piste de manièreautomatique (provoque l’envol des oiseaux surtout denuit et par faibles luminosités)

Lutte contre les mammifèresLes incursions de chiens, chevreuils, sangliers etautres animaux sur les aérodromes, peuvent avoirdes conséquences graves. Une dizaine de collisionssont signalées chaque année en France. Les solu-tions passent par des clôtures adaptées, la suppres-sion du couvert, l’effarouchement avec la pyrotech-nie, la capture ou le prélèvement avec l’accord despréfets.

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RecherchesLe goût et l'odorat étant peu développés chez lesoiseaux, des répulsifs très puissants sont nécessairespour obtenir quelques résultats temporaires. Cesméthodes coûteuses, très difficiles d'emploi et peuefficaces dans le temps sont inutilisables sur lesaérodromes.L'ouïe de l'oiseau ne perçoit pas les ultrasons. Lesinfrasons (perçus par des récepteurs tactiles dans lespattes) pourraient être utilisables mais sont très dif-ficiles à générer.Seuls les sons dans la bande audible par l'hommesont utilisables, qu'ils soient biologiques (cris dedétresse) ou physiologiques (bruiteurs, pétards).La vision est le meilleur organe des sens chez lesoiseaux. C'est pourquoi les effaroucheurs utilisantune source laser sont utilisables.

Ils agissent sur toutes les espèces sans accoutu-mance.Des recherches sur la détection automatique d’objetssur les pistes y compris les animaux, sont à l’étude(radars, caméras thermiques, lasers).

Les équipages sont parties prenantes et coopèrent àla lutte contre le risque aviaire.Avant le volLes équipages prennent connaissance des informa-tions sur la situation ornithologique des terrains dedépart et d'arrivée (Notam, ATlS).Ils peuvent faire une demande d'effarouchement aumoment de la mise en route pour permettre uneintervention du service de prévention du péril ani-malier avant le décollage.

Demander un QFU inhabituel peut s'avérer être unemauvaise initiative car les oiseaux se posent sur lespistes peu utilisées.

Pendant le roulageLes équipages regardent autour de l'avion pourdétecter l'éventuelle présence d'animaux comme lesoiseaux. Ces derniers posés sur une piste sont faceau vent et ne voient donc pas un avion en phase dedécollage.

�Action des équipages

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Les équipages peuvent demander une interventiond'effarouchement sans hésiter à différer le décollagede quelques minutes en cas de présence d'animauxdangereux pour la navigation aérienne.Il ne faut jamais utiliser l'avion comme moyen d'ef-farouchement.Ainsi, l'utilisation du radar météo ne donne aucunrésultat. De même, qu'allumer les phares d'atterris-sage et les feux à éclats permet seulement un meil-leur repérage de l'aéronef par la tour ou un autreavion.

Après le décollage et l’atterrissageLes équipages infor-ment au plus tôt lecontrôle aérien de laprésence d'animauxafin de faire interve-nir le service de pré-vention pour lesavions suivants.

Après le volLes équipages doi-vent établir pour toutcas de collision uncompte rendu de

rencontre d'animaux (fiche de rencontre ou ASR).Il est important d'effectuer le tour de l'avion pourconstater les dégâts éventuels.L'ingestion dans le flux primaire d'un moteur conduità une boroscopie du compresseur.À chaque fois que cela est possible, les équipagesprocèdent à la récupération des plumes (même desduvets), pour permettre l'identification des oiseauxmis en cause dans le respect des procédures contrela grippe aviaire.La multiplication des données permet une meilleureconnaissance de la situation faunistique de l'aérodromeconcerné et la mise en œuvre d'actions correctives.

direction généralede l’Aviation civile

service techniquede l’Aviation civile

31, avenue du Maréchal Leclerc94381 Bonneuil-sur-Marne cedextéléphone : 01 49 56 80 00télécopie : 01 49 56 82 19www.stac.aviation-civile.gouv.fr

ministère

des Transports

de l'Équipement

du Tourisme

et de la Mer

DangerDanger

OOIISSEEAAUUXX

Conception et réalisation : STACCrédit photo : J-L. Briot,A. Paringaux, V. Paul,G. Voinot, photothèque STAC

ISBN 978-2-11-094297-5

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