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EPI-CLIN 2014 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S133–S164 S163 Introduction.– Plusieurs échelles génériques de qualité de vie liée à la santé sont disponibles chez l’enfant. Deux d’entre elles, Kidscreen et PedsQL, ont bénéficié d’une adaptation transculturelle dans plusieurs langues dont le franc ¸ais. Le Kidscreen a fait l’objet d’une validation psychométrique complète alors que pour le PedsQL, qui comporte quatre versions selon l’âge (2–4, 5–7, 8–12, 13–18 ans), seule la version 8–12 ans a été validée sur une population d’enfants scolarisés sans pathologie identifiée. L’objectif de ce travail est d’étudier et de confronter la validité convergente et discriminante des versions enfants et parents du PedsQL et du Kidscreen pour les tranches d’âge 8–12 et 13–18 ans chez des enfants porteurs de cardiopathies congénitales et des enfants scolarisés. Méthodes.– Dans le cadre d’une étude cas-témoin bicentrique, 282 enfants por- teurs de cardiopathies congénitales sont inclus en France et en Belgique et 180 témoins scolarisés âgés de 8 à 18 ans. Le Kidscreen-52 et le module géné- rique PedsQL 4.0 (23 items) version 8–12 et 13–18 sont administrés aux enfants tandis que les parents complètent le Kidscreen-27 et le module générique Ped- sQL 4.0. La validité convergente est étudiée sur la population globale. La correspondance entre les dimensions du PedsQL et celles du Kidscreen est éta- blie afin d’analyser les corrélations attendues. La validité discriminante est basée sur la comparaison des scores de qualité de vie entre cas et témoins et parmi les cas, en fonction de la sévérité de la cardiopathie. Résultats.– Pour la version enfant, 247 PedsQL et 244 Kidscreen sont analysables pour les « 8–12 ans », 203 PedsQL et 205 Kidscreen pour les « 13–18 ans ». Pour la version parent, 251 PedsQL et 248 Kidscreen sont dis- ponibles pour les « 8–12 ans », et 207 PedsQL et 210 Kidscreen pour les « 13–18 ans ». Chez l’enfant, les corrélations significatives les plus élevées pour les relations attendues entre les scores des dimensions PedsQL et Kidscreen sont : – « Capacité physique » versus « Bien être physique » : r8–12 = 0,59 ; r13–18 = 0,65 ; – « État émotionnel » versus « Caprices et émotions » : r8–12 = 0,48 ; r13–18 = 0,61 ; – « Relations sociales » versus « Acceptation sociale » : r = 0,49 pour les deux tranches d’âge ; – « École » versus « École » : r8–12 = 0,41 ; r13–18 = 0,53. Pour la version parent, les corrélations significatives les plus élevées se situent entre 0,43 et 0,55 pour les « 8–12 ans » et entre 0,46 et 0,57 pour les « 13–18 ans ». En revanche, pour la version parent « 8–12 ans », le score « Relations sociales » du PedsQL semble plus corrélé avec le score « Bien être physique » (r = 0,35) qu’avec le score « Acceptation sociale » (r = 0,31) du Kid- screen. Pour la version enfant, on observe plus de différences significatives entre les cas et les témoins ou, entre classes de sévérité chez les cas, avec le PedsQL qu’avec le Kidscreen-52. En revanche pour la version parent, les résul- tats sont proches, le Kidscreen-27 apparaît légèrement plus discriminant pour les 8–12 ans et le PedsQL pour les 13–18 ans. Conclusion.– Le PedsQL et le Kidscreen sont parmi les questionnaires géné- riques de qualité de vie les plus utilisés chez l’enfant au niveau international. La confrontation de leurs propriétés psychométriques, et plus particulièrement la validité externe, devrait permettre d’optimiser leur utilisation selon des critères de choix plus spécifiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.118 P8-27 Place de la recherche clinique dans les pratiques des chirurgiens oncologiques européens S. Hoppe a , A. Tsaranazy a , G. Poston b , R. Audisio c , D. Collet d , S. Mathoulin-Pélissier a,e , S. Evrard f a Unité de recherche et d’épidémiologie cliniques, Institut Bergonié, Bordeaux, France b Department of Hepatobiliary Surgery, North Western Hepatobiliary Centre, Aintree University Hospitals, Foundation Trust, Liverpool L9 7AL, Liverpool, United Kingdom c University of Liverpool, Saint-Helens Teaching Hospital, Liverpool, United Kingdom d Centre Hospitalo-universitaire, Bordeaux, université de Bordeaux, Association fran¸ caise de chirurgie, Bordeaux, France e Inserm CIC-EC7, axe cancer, Bordeaux f Département de chirurgie et GRoupe digestif, Institut Bergonié Bordeaux, université de Bordeaux, Bordeaux, France Mots clés : Enquête de pratiques ; Recherche clinique ; Chirurgie oncologique Introduction.– La littérature concernant la recherche clinique en chirurgie can- cérologique rapporte de nombreux obstacles au développement de celle-ci. L’objectif de ce projet était de faire une enquête auprès des chirurgiens oncolo- giques concernant leurs pratiques en recherche clinique en Europe. Méthode.– Un questionnaire a été diffusé via internet auprès d’associations franc ¸aises de chirurgie (Société franc ¸aise de chirurgie oncologique, Association franc ¸aise de chirurgie) et européenne « European Society of Surgical Onco- logy »). Des statistiques descriptives ont été utilisées pour analyser les réponses au questionnaire : caractéristiques des chirurgiens, activité clinique, activité en recherche clinique, difficultés rencontrées et attitude vis-à-vis de la recherche clinique. L’association entre ces données et, d’une part le fait d’avoir une acti- vité de recherche clinique, et d’autre part le fait d’avoir une attitude très positive vis-à-vis de la recherche clinique, a été étudiée à l’aide de modèles logistiques. Résultats.– Entre avril et octobre 2013, 280 chirurgiens ont répondu à l’enquête. Les répondants étaient majoritairement des hommes (80 %) et d’âge 50 ans (60 %). Ils exerc ¸aient leur activité dans une structure universitaire dans 58 % des cas. Les activités les plus fréquemment déclarées étaient : chirurgie diges- tive (61 %) et chirurgie du sein (47 %). Ils étaient 85 % à déclarer une activité de recherche clinique dans les dix dernières années, dont 83 % étaient spécifi- quement impliqués dans des essais cliniques. Les difficultés rencontrées pour développer une activité de recherche clinique étaient majoritairement : le manque d’appel d’offre (57 %), le manque de temps de personnel de recherche (57 %), le manque de soutien de l’institution (34 %) et le manque de formation (28 %). La moitié des répondants déclaraient avoir une attitude très positive vis-à-vis de la recherche (47 %). Les facteurs retrouvés liés en univarié à la pratique d’une activité de recherche clinique étaient les suivants : l’exercice dans une structure universitaire versus non universitaire (p < 0,0001), le lieu d’exercice en Europe versus en France (p = 0,001), la pratique d’une activité chirurgicale en sénologie (p = 0,16), un nombre d’interventions < 20 par mois (p = 0,03). Les répondants ayant déclaré avoir un manque de formation en recherche clinique avait une acti- vité de recherche moindre (p < 0,0001). En multivarié, la pratique d’une activité de recherche clinique était associée à l’exercice dans une structure universitaire (p < 0,0001) et à une meilleure formation en recherche clinique (p < 0,0001). En sus des facteurs retrouvés pour l’activité de recherche, l’attitude très positive vis-à-vis de la recherche est liée avec l’importance de l’activité de recherche, en particulier avec le nombre de protocoles (p = 0,0012), et le nombre de patients inclus (p < 0,001). En multivarié, l’attitude très positive vis-à-vis de la recherche était associée à un nombre d’interventions < 20 par mois (p = 0,01) et un nombre plus important de patients inclus dans des études (p < 0,0001). Conclusion.– Une grande majorité des chirurgiens interrogés déclarent avoir une activité de recherche. Ces premières analyses mettent en évidence des spé- cificités des chirurgiens impliqués dans la recherche clinique, en particulier en fonction de leurs activités. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.119 P8-28 Le projet vaccin méningite (MVP) : la réponse à un fléau de santé publique M.-F. Makadi , MVP et partenaires Program for Appropriate Technology in Health, Ferney-Voltaire, France Mots clés : Méningite ; Vaccin conjugué ; Afrique ; Partenariat Introduction.– Depuis plus d’un siècle, la ceinture africaine de la méningite est périodiquement frappée par des vagues épidémiques dévastatrices. Les années 1980 ont été marquées par l’observation de deux phénomènes : les intervalles entre les épidémies sont devenus plus courts et plus irréguliers d’une part, et la ceinture de la méningite a semblé s’étendre vers le sud et toucher de nou- velles régions, épargnées jusqu’à présent. Suite à l’épidémie dévastatrice de 1995–1996, plusieurs états africains ont lancé un appel auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin que soient produit des vaccins pour l’Afrique. Afin de répondre à cette demande, MVP (Meningitis Vaccine Project/Projet

Le projet vaccin méningite (MVP) : la réponse à un fléau de santé publique

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EPI-CLIN 2014 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S133–S164 S163

Introduction.– Plusieurs échelles génériques de qualité de vie liée à la santésont disponibles chez l’enfant. Deux d’entre elles, Kidscreen et PedsQL, ontbénéficié d’une adaptation transculturelle dans plusieurs langues dont le francais.Le Kidscreen a fait l’objet d’une validation psychométrique complète alors quepour le PedsQL, qui comporte quatre versions selon l’âge (2–4, 5–7, 8–12,13–18 ans), seule la version 8–12 ans a été validée sur une population d’enfantsscolarisés sans pathologie identifiée. L’objectif de ce travail est d’étudier et deconfronter la validité convergente et discriminante des versions enfants et parentsdu PedsQL et du Kidscreen pour les tranches d’âge 8–12 et 13–18 ans chez desenfants porteurs de cardiopathies congénitales et des enfants scolarisés.Méthodes.– Dans le cadre d’une étude cas-témoin bicentrique, 282 enfants por-teurs de cardiopathies congénitales sont inclus en France et en Belgique et180 témoins scolarisés âgés de 8 à 18 ans. Le Kidscreen-52 et le module géné-rique PedsQL 4.0 (23 items) version 8–12 et 13–18 sont administrés aux enfantstandis que les parents complètent le Kidscreen-27 et le module générique Ped-sQL 4.0. La validité convergente est étudiée sur la population globale. Lacorrespondance entre les dimensions du PedsQL et celles du Kidscreen est éta-blie afin d’analyser les corrélations attendues. La validité discriminante est baséesur la comparaison des scores de qualité de vie entre cas et témoins et parmi lescas, en fonction de la sévérité de la cardiopathie.Résultats.– Pour la version enfant, 247 PedsQL et 244 Kidscreen sontanalysables pour les « 8–12 ans », 203 PedsQL et 205 Kidscreen pour les« 13–18 ans ». Pour la version parent, 251 PedsQL et 248 Kidscreen sont dis-ponibles pour les « 8–12 ans », et 207 PedsQL et 210 Kidscreen pour les« 13–18 ans ». Chez l’enfant, les corrélations significatives les plus élevées pourles relations attendues entre les scores des dimensions PedsQL et Kidscreensont :– « Capacité physique » versus « Bien être physique » : r8–12 = 0,59 ;r13–18 = 0,65 ;– « État émotionnel » versus « Caprices et émotions » : r8–12 = 0,48 ;r13–18 = 0,61 ;– « Relations sociales » versus « Acceptation sociale » : r = 0,49 pour les deuxtranches d’âge ;– « École » versus « École » : r8–12 = 0,41 ; r13–18 = 0,53.Pour la version parent, les corrélations significatives les plus élevées sesituent entre 0,43 et 0,55 pour les « 8–12 ans » et entre 0,46 et 0,57 pour les« 13–18 ans ». En revanche, pour la version parent « 8–12 ans », le score« Relations sociales » du PedsQL semble plus corrélé avec le score « Bien êtrephysique » (r = 0,35) qu’avec le score « Acceptation sociale » (r = 0,31) du Kid-screen. Pour la version enfant, on observe plus de différences significativesentre les cas et les témoins ou, entre classes de sévérité chez les cas, avec lePedsQL qu’avec le Kidscreen-52. En revanche pour la version parent, les résul-tats sont proches, le Kidscreen-27 apparaît légèrement plus discriminant pourles 8–12 ans et le PedsQL pour les 13–18 ans.Conclusion.– Le PedsQL et le Kidscreen sont parmi les questionnaires géné-riques de qualité de vie les plus utilisés chez l’enfant au niveau international. Laconfrontation de leurs propriétés psychométriques, et plus particulièrement lavalidité externe, devrait permettre d’optimiser leur utilisation selon des critèresde choix plus spécifiques.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.118

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Place de la recherche clinique dans lespratiques des chirurgiens oncologiqueseuropéensS. Hoppe a, A. Tsaranazy a, G. Poston b, R. Audisio c,D. Collet d, S. Mathoulin-Pélissier a,e, S. Evrard f

a Unité de recherche et d’épidémiologie cliniques, Institut Bergonié, Bordeaux,Franceb Department of Hepatobiliary Surgery, North Western Hepatobiliary Centre,Aintree University Hospitals, Foundation Trust, Liverpool L9 7AL, Liverpool,United Kingdomc University of Liverpool, Saint-Helens Teaching Hospital, Liverpool, UnitedKingdomd Centre Hospitalo-universitaire, Bordeaux, université de Bordeaux,Association francaise de chirurgie, Bordeaux, France

e Inserm CIC-EC7, axe cancer, Bordeauxf Département de chirurgie et GRoupe digestif, Institut Bergonié Bordeaux,université de Bordeaux, Bordeaux, France

Mots clés : Enquête de pratiques ; Recherche clinique ; Chirurgie oncologiqueIntroduction.– La littérature concernant la recherche clinique en chirurgie can-cérologique rapporte de nombreux obstacles au développement de celle-ci.L’objectif de ce projet était de faire une enquête auprès des chirurgiens oncolo-giques concernant leurs pratiques en recherche clinique en Europe.Méthode.– Un questionnaire a été diffusé via internet auprès d’associationsfrancaises de chirurgie (Société francaise de chirurgie oncologique, Associationfrancaise de chirurgie) et européenne « European Society of Surgical Onco-logy »). Des statistiques descriptives ont été utilisées pour analyser les réponsesau questionnaire : caractéristiques des chirurgiens, activité clinique, activité enrecherche clinique, difficultés rencontrées et attitude vis-à-vis de la rechercheclinique. L’association entre ces données et, d’une part le fait d’avoir une acti-vité de recherche clinique, et d’autre part le fait d’avoir une attitude très positivevis-à-vis de la recherche clinique, a été étudiée à l’aide de modèles logistiques.Résultats.– Entre avril et octobre 2013, 280 chirurgiens ont répondu à l’enquête.Les répondants étaient majoritairement des hommes (80 %) et d’âge ≤ 50 ans(60 %). Ils exercaient leur activité dans une structure universitaire dans 58 %des cas. Les activités les plus fréquemment déclarées étaient : chirurgie diges-tive (61 %) et chirurgie du sein (47 %). Ils étaient 85 % à déclarer une activitéde recherche clinique dans les dix dernières années, dont 83 % étaient spécifi-quement impliqués dans des essais cliniques. Les difficultés rencontrées pourdévelopper une activité de recherche clinique étaient majoritairement : le manqued’appel d’offre (57 %), le manque de temps de personnel de recherche (57 %),le manque de soutien de l’institution (34 %) et le manque de formation (28 %).La moitié des répondants déclaraient avoir une attitude très positive vis-à-vis dela recherche (47 %). Les facteurs retrouvés liés en univarié à la pratique d’uneactivité de recherche clinique étaient les suivants : l’exercice dans une structureuniversitaire versus non universitaire (p < 0,0001), le lieu d’exercice en Europeversus en France (p = 0,001), la pratique d’une activité chirurgicale en sénologie(p = 0,16), un nombre d’interventions < 20 par mois (p = 0,03). Les répondantsayant déclaré avoir un manque de formation en recherche clinique avait une acti-vité de recherche moindre (p < 0,0001). En multivarié, la pratique d’une activitéde recherche clinique était associée à l’exercice dans une structure universitaire(p < 0,0001) et à une meilleure formation en recherche clinique (p < 0,0001). Ensus des facteurs retrouvés pour l’activité de recherche, l’attitude très positivevis-à-vis de la recherche est liée avec l’importance de l’activité de recherche, enparticulier avec le nombre de protocoles (p = 0,0012), et le nombre de patientsinclus (p < 0,001). En multivarié, l’attitude très positive vis-à-vis de la rechercheétait associée à un nombre d’interventions < 20 par mois (p = 0,01) et un nombreplus important de patients inclus dans des études (p < 0,0001).Conclusion.– Une grande majorité des chirurgiens interrogés déclarent avoirune activité de recherche. Ces premières analyses mettent en évidence des spé-cificités des chirurgiens impliqués dans la recherche clinique, en particulier enfonction de leurs activités.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.119

P8-28

Le projet vaccin méningite (MVP) : laréponse à un fléau de santé publiqueM.-F. Makadi , MVP et partenairesProgram for Appropriate Technology in Health, Ferney-Voltaire, France

Mots clés : Méningite ; Vaccin conjugué ; Afrique ; PartenariatIntroduction.– Depuis plus d’un siècle, la ceinture africaine de la méningite estpériodiquement frappée par des vagues épidémiques dévastatrices. Les années1980 ont été marquées par l’observation de deux phénomènes : les intervallesentre les épidémies sont devenus plus courts et plus irréguliers d’une part, etla ceinture de la méningite a semblé s’étendre vers le sud et toucher de nou-velles régions, épargnées jusqu’à présent. Suite à l’épidémie dévastatrice de1995–1996, plusieurs états africains ont lancé un appel auprès de l’Organisationmondiale de la santé (OMS) afin que soient produit des vaccins pour l’Afrique.Afin de répondre à cette demande, MVP (Meningitis Vaccine Project/Projet

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S164 EPI-CLIN 2014 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S133–S164

Vaccins Méningite) a été créé en juin 2001. La Fondation Bill & Melinda Gatesa initialement financé cette collaboration entre l’OMS et l’organisation non gou-vernementale internationale « Program for Appropriate Technology in Health »(PATH). L’objectif de MVP est d’éliminer les épidémies de méningite, fléau desanté publique en Afrique sub-saharienne, en développant et en introduisant àgrande échelle des vaccins conjugués à faible coût.Méthodes.– La structure du projet a été développée pour répondre aux demandeset besoins des pays de la ceinture de la méningite ; à savoir, la nécessité dedévelopper un vaccin sur mesure pour l’Afrique, à un faible coût et dans unlaps de temps minimum. Le projet s’est donc construit autour d’une stratégieambitieuse et novatrice, consistant à créer son propre consortium en rassemblantet coordonnant de nombreux experts et partenaires à travers le monde. Cettestratégie a fait appel à un haut niveau d’investissement, de responsabilité et decompétence de la part des partenaires, à une solide organisation des équipes àtous les niveaux ainsi qu’à une mobilisation sans relâche. Le partenariat privé-public s’est avéré être une combinaison efficace pour aboutir au développementrapide d’un vaccin à faible coût conforme aux bonnes pratiques de fabrication.Résultats.– Le partenariat MVP est parvenu à développer avec succès un vaccinconjugué contre le méningocoque du groupe A indiqué pour les personnes âgéesde 1 à 29 ans (MenAfriVac®). L’introduction du vaccin MenAfriVac® a débutéà l’automne 2010 dans les pays de la ceinture de la méningite. ¿ ce jour, plusde 152 millions de personnes ont déjà été vaccinées au cours de campagnesde masse dans 12 des 26 pays de la ceinture de la méningite. Des travaux derecherche pour une demande d’indication pédiatrique sont en cours.Conclusion.– Pendant les phases initiales du projet il est apparu clairement quele programme ne pourrait aboutir que s’il bénéficiait d’une forte participationdes gouvernements et structures de santé des pays africains concernés. Il étaitindispensable que les objectifs du projet soient définis en accord avec les paystouchés par les épidémies. À ce jour les premières données épidémiologiquessemblent confirmer que l’introduction du vaccin a eu un impact primordial surl’élimination des épidémies de méningite A dans les régions vaccinées. Tou-tefois, une surveillance continue de l’évolution épidémiologique est cruciale.La recherche de solutions contre les autres souches virulentes de la ménin-gite reste d’actualité. L’approche du MVP pourrait servir de modèle pour ledéveloppement futur de vaccins et de solutions thérapeutiques.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.120

P8-29

Exploration des impacts respectifs del’exposition au virus et de la susceptibilité del’hôte dans l’infection par la grippepandémique H1N1 par un modèle causal.Résultats d’une cohorte de foyersY. Mansiaux , N. Lapidus , R. Delabre , F. CarratInserm UMR S 1136, Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santépublique, Paris, France

Mots clés : Grippe H1N1pdm ; Équations structurelles ; Susceptibilité ;ExpositionIntroduction.– L’exposition au virus de la grippe et la susceptibilité de l’hôte sontdeux conditions nécessaires pour contracter une infection. Nous avons explorécomment des facteurs biologiques, comportementaux, sociaux et environne-mentaux peuvent agir sur l’exposition et la susceptibilité et ainsi contribuer àexpliquer l’infection par la grippe pandémique H1N1 (H1N1pdm) durant lasaison 2010–2011.Méthodes.– Nous avons utilisé des données récoltées chez 601 foyers inclusdans une cohorte prospective sur les facteurs de risque de l’infection grip-pale. Un modèle causal d’équations structurelles a été utilisé pour étudier lesfacteurs impliqués dans l’infection par la grippe H1N1pdm et les relationséventuelles entre ces facteurs. L’exposition au virus a été modélisée par desvariables latentes décrivant la perception du risque d’infection et la percep-tion des mesures préventives, l’adoption de certains comportements préventifs,l’exposition potentielle au virus par les contacts sociaux, l’environnement géo-graphique et socioéconomique ainsi que l’environnement intérieur des foyers.La susceptibilité de l’hôte a été modélisée par le titre pré-saisonnier d’anticorpsinhibant l’hémagglutination (titre HAI). Les facteurs associés avec un titre HAIélevé, tels que l’âge et la vaccination anti-grippale ont également été étudiés.Les effets des variables latentes et observées sont représentés par des coefficientsstandardisés �std permettant de comparer leurs effets relatifs.Résultats.– La susceptibilité de l’hôte et l’adoption de certains comportementspréventifs ont été les deux seuls facteurs identifiés comme directement associésavec le risque d’infection par la grippe H1N1pdm, l’un positivement l’autrenégativement (�std = 0,31 et �std = –0,21). Cette dernière variable était influen-cée par la perception du risque d’infection et par la perception des mesurespréventives (�std = 0,14 et �std = 0,27). Les sujets les plus jeunes (< 15 ans)avaient les titres HAI les plus élevés et représentaient la population la moinssusceptible (�std = –0,17). Aucune relation n’a été observée entre le nombre etla durée de contacts sociaux et l’infection par la grippe H1N1pdm, quelle quesoit la classe d’âge des sujets.Conclusion.– Notre modèle causal a permis de confirmer des associations déjàrapportées comme l’importance du titre HAI et des comportements préventifs.L’absence a priori surprenante d’influence des contacts sur l’infection suggèreque, si tant est qu’une telle relation existe, elle est conditionnée par la sus-ceptibilité individuelle au virus, et que l’étude d’autres voies de transmission,notamment par les surfaces contaminées doit être approfondie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.121