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Sandra Grégoire
Thèse professionnelle Mastère management QSE
Promotion 2011-2012 -
Le QSE est dans le pré
Les systèmes de management QSE sont-ils applicables, pérennes et utiles aux petites et moyennes exploitations
agricoles ?
Remerciements
Je tiens à remercier :
Philippe Puydarrieux, ancien responsable de formation au lycée agricole de L’Oisellerie à La
Couronne pour ses conseils,
Le personnel des chambres agricoles d’Angoulême et Segonzac, et particulièrement Hervé
Delmas et Laurent Duquesne, conseillers agricoles, pour leur disponibilité et les documents
qui ont mis à ma disposition.
Mes nombreux correspondants et interlocuteurs durant la réalisation de cette thèse :
Mme Corine Daulnay, conseillère agricole dans l’Eure et Loire pour son attention et
sa gentillesse.
MM Éric Delsne et Philippe Massonet, responsables environnement et président
d’ISOnis.
Mme Florence Aimon-Marié, Département Économie et territoires – Charente-
Maritime
M. Denis. Bezine, animateur agricole en Picardie
Mme. Charline Weigert, interface privilégiée avec l’association Terr’Avenir
M. Jean-Christian Wautel, gestionnaire d’exploitation en Bourgogne
M. Luc Tugiras, éleveur bovin en Charente
M et Mme Jacques et Anne Bazin, exploitants agricoles en Isère.
M et Mme Yvan et Marie Grégoire, éleveurs laitiers en Ille et Vilaine.
Pour leur accessibilité, leur aide et leur amabilité.
Ma tutrice Déborah Bernard pour son soutien et ses conseils malgré une problématique de
thèse loin de notre quotidien industriel.
Et un merci tout particulier à mon compagnon Laurent Goethals pour son inconditionnel
soutien.
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management QSE sont-ils applicables, pérennes et utiles aux petites et moyennes exploitations agricoles ?
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Table des matières
GLOSSAIRE 9
INTRODUCTION 11
PARTIE I : LA DEMARCHE QUALITE SECURITE ENVIRONNEMENT (QSE) 13
I. POURQUOI ALLER VERS UNE DEMARCHE QSE ? 13
II. LA DEMARCHE QSE 14
II - 1. UN SYSTEME DE MANAGEMENT QSE 14
II - 1.1. Une démarche volontaire… 14
II - 1.2. … basée sur le principe de l’amélioration continue 15
II - 2. Les référentiels de management existants en QSE 16
III. BILAN DES SYSTEMES DE MANAGEMENT 18
PARTIE II : LE MONDE AGRICOLE 19
I. LE SECTEUR AGRICOLE FRANÇAIS 19
I - 1. EN TERMES ECONOMIQUE : 19
I - 1.1. A l’international : dans les premières places 19
I - 1.2. Une balance commerciale excédentaire… 20
I - 1.3. … mais une part nationale en diminution 20
I - 2. EN TERMES D’EMPLOI : 21
I - 3. LA POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE (PAC) 22
II. DU PRODUCTEUR AU CONSOMMATEUR 23
II - 1. Les filières agroalimentaires 23
II - 2. Les modes de productions 24
II - 3. Les signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité 26
III. STRUCTURE ET ORGANISATION DU MONDE AGRICOLE EN FRANCE EN 2010 26
III - 1. ORGANISATION DE LA PROFESSION 27
III - 2. LES EXPLOITATIONS AGRICOLES FRANÇAISES 28
III - 2.1. Définition et présentation 28
III - 2.2. Statuts des exploitations agricoles françaises 28
IV. TENDANCES ET EVOLUTIONS DU MONDE AGRICOLE 29
IV - 1. AGRICULTEUR : UN CHEF D’ENTREPRISE COMME LES AUTRES 30
IV - 2. LA TAILLE ET LE STATUT DES EXPLOITATIONS CHANGENT 30
IV - 3. LA PROFESSIONNALISATION ET LA MAIN D’ŒUVRE SALARIEE ET EXTERIEURE. 32
IV - 4. L’IMAGE DES AGRICULTEURS 33
V. PANORAMA DES LES PETITES ET MOYENNES EXPLOITATIONS AGRICOLES 35
V - 1. LA PRODUCTION BRUTE STANDARD 36
V - 2. NOMBRE D’UNITE DE TRAVAIL ANNUEL (U.T.A.) 37
PARTIE III : LES DEMARCHES QSE ET LE MONDE AGRICOLE 39
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I. DEFINITIONS -VOCABULAIRE 39
II. ÉTAT DES LIEUX 44
II - 1. LES SYSTEMES DE MANAGEMENT ‘CLASSIQUES’ QSE : 44
II - 2. DEMARCHES QSE EXISTANTES POUR LES EXPLOITATIONS AGRICOLES 45
II - 2.1. Panorama des démarches QSE applicables aux exploitations agricoles 45
II - 2.2. Systèmes de management propres au monde agricole 48
II - 3. CONSTATS ET HYPOTHESES 55
III. SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA QUALITE ET/OU DE L’ENVIRONNEMENT AU SEIN DES PETITES ET MOYENNES
EXPLOITATIONS FRANÇAISES : MISE EN PLACE 56
III - 1. MODELES DE MISE EN PLACE DES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA QUALITE ET/OU DE L’ENVIRONNEMENT 56
III - 1.1. État des lieux 56
III - 1.2. Mise en place au niveau de l’exploitation 57
III - 2. LES MISES EN PLACE EFFECTIVES DE SYSTEMES DE MANAGEMENT QSE AU SEIN DE PETITES ET MOYENNES
EXPLOITATIONS FRANÇAISES 61
III - 2.1. Trois modes de mise en place du SM QSE : 62
III - 2.2. Un accompagnement adapté 65
IV. PERENNITE ET UTILITE DES SYSTEMES DE MANAGEMENT APPLIQUEES AUX PETITES ET MOYENNES EXPLOITATIONS
AGRICOLES 65
IV - 1. LES SYSTEMES DE MANAGEMENT CERTIFIES ISO 14001 ET /OU 9001 66
IV - 1.1. Mise en place individuelle 66
IV - 1.2. Mise en place collective 67
IV - 2. AGRI-CONFIANCE 71
IV - 3. QUALI’TERRE 73
IV - 4. CERTI’TERRE : MISE EN PLACE COLLECTIVE SANS RECONNAISSANCE 73
IV - 5. CONCLUSION 74
PARTIE IV : SPECIFICITES ET PROPOSITION D’UN GUIDE D’AIDE A LA MISE EN PLACE DE SM QSE 77
I. LES SPECIFICITES DU MONDE AGRICOLE 77
I - 1. UNE FORCE TENDANCE A SE REGROUPER…. 77
I - 2. … MAIS UN TRES FORT ESPRIT D’INDEPENDANCE 77
I - 3. UNE COMMUNICATION QUI FAIT DEFAUT 78
II. GUIDE D’AIDE POUR LA MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE MANAGEMENT DANS UNE EXPLOITATION AGRICOLE 78
PREMIERE ETAPE : IDENTIFIER MES BESOINS ET MES RESSOURCES. 79
DEUXIEME ETAPE : CHOISIR LE REFERENTIEL 81
TROISIEME ETAPE : COMMENCER LA MISE EN PLACE 82
QUATRIEME ETAPE : FAIRE VIVRE LE SYSTEME DE MANAGEMENT 82
CONCLUSIONS. 85
BIBLIOGRAPHIE 87
ANNEXES 89
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ANNEXE A : PAC : BUTS ET NOUVEAUX DEFIS 91
ANNEXE B: MODES DE PRODUCTION ET SIQO 93
Les signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité 93
ANNEXE C : O.P.A - PRESENTATION PLUS DETAILLEES 95
I. Les O.P.A. socio-économiques : 95
II. Les O.P.A. d’aide technique et au développement 96
III. La mise en œuvre de la politique agricole 97
IV. Les autres O.P.A. 97
ANNEXE D : DESCRIPTION DE CERTAINES DEMARCHES QSE DANS LE MONDE AGRICOLE 99
ANNEXE E : TABLEAU DE CONCORDANCE ENTRE LA NORME NF V01-007 :2004 ET LES NORMES ISO 9001 :2008 ET
ISO 14001 :2004 105
ANNEXE F : CERTIFICAT ISO 14001 POUR UNE ASSOCIATION TERR’AVENIR 109
ANNEXE G: GUIDE D’AIDE POUR LA MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE MANAGEMENT DANS UNE EXPLOITATION
AGRICOLE 110
NOTES DU LECTEUR : 112
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Liste des figures et tableaux
Figure 1 : La roue de Deming et sa cale, les symboles de l'amélioration continue .............................. 16
Figure 2: Principales productions par région en 2010 - Source APCA : Références et études
économiques - Mars 2012 ..................................................................................................................... 20
Figure 3: La population agricole active en 2010 .................................................................................... 21
Figure 4: Répartition des travailleurs dans les exploitations agricoles en 2010 – données recensement
agricole 2002. ........................................................................................................................................ 22
Figure 5 : Les grandes familles O.P.A. structurant le monde agricole ................................................... 27
Figure 6:Évolution de la S.A.U moyenne au cours du temps (sources INSEE et Agreste) ..................... 31
Figure 7: Répartition des exploitations suivant leur statut (Nombre en milliers) ................................. 31
Figure 8: Les 6 profils d'agriculteurs - Le monde en tendances ............................................................ 33
Figure 9: Baromètre IFOP 2011 ............................................................................................................. 34
Figure 10: Nombre d'UTA ...................................................................................................................... 37
Figure 11: Schéma simplifié des démarches applicables sur une exploitation. .................................... 43
Figure 12: Panorama de démarches applicables à une exploitation agricole française. ...................... 45
Figure 13: Exploitations agricoles certifiées ou qualifiées en 2007(démarche orientée système : vert ;
orienté produit : violet). ........................................................................................................................ 48
Figure 14: Principales étapes de la norme NF V01-007 ........................................................................ 51
Figure 15: Le corps de la norme NF V01-007 ........................................................................................ 52
Figure 16: Une démarche en 2 temps – (Source: FASAD 2003- n° 20) .................................................. 53
Figure 17: Les 3 niveaux de Certi'Terre ................................................................................................. 54
Figure 18: Mise en place d’ISO 9001 et/ou 14001 pour une petite ou moyenne exploitation agricole.
............................................................................................................................................................... 57
Figure 19: Mise en place d’Agri-Confiance pour une petite ou moyenne exploitation agricole .......... 58
Figure 20: Mise en place de Quali’Terre pour une petite ou moyenne exploitation agricole .............. 59
Figure 21: Mise en place de Certi’Terre pour une petite ou moyenne exploitation agricole ............... 60
Figure 22: Mode de mise en place et reconnaissance pyramidale. ...................................................... 63
Figure 23: Présence de Terr'Avenir en France - 2012- Source Terr'Avenir ........................................... 64
Figure 24: Exemples d'actions réalisées ................................................................................................ 67
Figure 25: Les associés et salarié du GAEC Saillard reçoivent leur certificat ISO14001 des mains de Mr
Pascal Corte directeur ADEME Basse Normandie ................................................................................. 70
Figure 26: Logo d'identification des produits et organismes certifiées Agri-Confiance ....................... 72
Tableau 1: Les référentiels classiques des SM QSE ............................................................................... 17
Tableau 2: les principales filières agroalimentaires .............................................................................. 24
Tableau 3: Les 5 SIQO ............................................................................................................................ 26
Tableau 4: Statuts des exploitations agricoles françaises ..................................................................... 29
Tableau 5: Présentation des profils d'agriculteurs ................................................................................ 34
Tableau 6 : Composantes de la qualité dans le domaine agricole ........................................................ 40
Tableau 7 : 3 types de démarches qualité, sécurité, environnement ................................................... 42
Tableau 8: Démarches QSE dans le monde agricole ............................................................................. 46
Tableau 9: Coûts estimés pour la mise en place individuelle d'un SM QSE .......................................... 62
Tableau 10: Coûts estimés pour la mise en place et la reconnaissance collective ............................... 64
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Glossaire
AB : L'agriculture biologique - fait partie des 5 signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité.
ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie.
Aides familiaux : enfants, parents, frères et sœurs du chef d’exploitation.
AGPB : Association générale des producteurs de blé et autres céréales.
AGPM : Association générale des producteurs de maïs.
Agreste : Site du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt pour La statistique, l'évaluation et la prospective agricole.
AOC/ AOP: Appellation d'Origine Contrôlée/ Appellation d'Origine Protégée - font partie des 5 signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité.
APCA : Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture.
BPA : Bonnes Pratiques Agricoles.
CCP : Cahier des Charges « Produits ».
Chef d'exploitation : la personne physique assurant la gestion courante de l'exploitation. Dans le cas d'une forme sociétaire, plusieurs personnes peuvent remplir cette fonction, on retient celle qui assure la plus grande part de responsabilité, les autres étant définies comme coexploitants.
Coexploitant : associé du chef d’exploitation.
CUMA : Coopérative d'Utilisation du Matériel Agricole.
DIAGE : Diagnostic Agri-Environnemental Géographique. Cet outil permettant d’identifier et d’évaluer les impacts environnementaux des pratiques en fonction des milieux, pour le management environnemental.
EARL : Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée. C’est une forme de société civile à objet agricole. Créée par la loi du 11 juillet 1985, elle est régie par le Code rural et de la pêche maritime et le Code civil.
ESB : Encéphalopathie Spongiforme Bovine - également appelée « maladie de la vache folle » est une infection dégénérative du système nerveux central des bovins. C'est une maladie mortelle, analogue à la tremblante des ovins et des caprins, causée par un agent infectieux moléculaire d'un type particulier (ni virus, ni microbe), appelé protéine prion.
Exploitation agricole : D’après l’INSEE, c’est une unité de production remplissant les 3 critères suivants : produire des produits agricoles ; avoir une gestion courante indépendante ; atteindre un certain seuil en superficie, en production ou en nombre d'animaux. Ce seuil a été défini de la façon suivante : une superficie agricole utilisée au moins égale à un hectare; ou une superficie en cultures spécialisées au moins égale à 20 ares ; ou une activité suffisante de production agricole, estimée en cheptel, surface cultivée ou volume de production.
Exploitation professionnelle : Pour être retenue comme professionnelle, sa dimension économique doit atteindre au minimum 12 ha en équivalent blé et utiliser au minimum l'équivalent d'une personne employée à trois quarts de temps.
GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun. Forme de société spécifique à l’agriculture, régie par le code rural.
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GMS : Grandes et moyennes surfaces.
HACCP : Hazard Analysis Critical Control Point : Analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise : système qui identifie, évalue et maîtrise les dangers significatifs au regard de la sécurité des aliments.
IGP : Indication géographique protégée - fait partie des 5 signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité.
Intrant : sont considérés comme intrants les différents produits apportés aux terres et aux cultures. Ce terme comprend : les engrais ; les amendements (éléments améliorants les propriétés physiques et chimiques du sol, tels que le sable, la tourbe, la chaux…) ; les produits phytosanitaires ; les activateurs ou retardateurs de croissance ; les semences (et plants).
Label Rouge : une marque collective contrôlée par le ministère de l’agriculture et réservée à des produits agricoles - fait partie des 5 signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité.
MBS : marge brute standard. Cette notion, proche de celle de valeur ajoutée, est à la base du classement des exploitations, selon leur production dominante et selon leur taille. Cette notion a été remplacée par la PBS en 2010.
O.P.A. : Organisations Professionnelles Agricoles.
OREDAP : Organisation régionale d'études et de développement agricole du Plateau picard : association loi 1901 créée en 1982 par les agriculteurs du Plateau picard. Elle rassemble les adhérents des 3 groupes de développement cultures.
Parties intéressés : Personne ou groupe de personnes ayant un intérêt dans le fonctionnement ou le succès d'un organisme. (ISO 9000) Par exemple pour une exploitation agricole : clients, voisins, collectivités, services publiques, concitoyens.
P.B.S : production brute standard - Description du potentiel de production des exploitations. Nouvelle classification s'applique pour la première fois pour la diffusion des résultats du recensement agricole de 2010 (puis aux enquêtes structure suivantes) ainsi qu'au réseau d'information comptable agricole.
S.A.U : superficie agricole utilisée : notion normalisée dans la statistique agricole européenne, comprenant les terres arables (y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins familiaux...), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes (vignes, vergers...). Elle permet d’évaluer le territoire consacré à la production agricole. Elle n'inclut pas les bois et forêts.
SM ‘Classiques’ : système de management basé sur les référentiels ISO 9001, ISO 14001 ou OHSAS 18001.
S.O.P.A : Structure Organisée de Production Agricole - Un groupe de producteurs organisé juridiquement et responsable du système de management au sens de la norme NF V01-007.
STG : spécialité traditionnelle garantie- fait partie des 5 signes officiels d'identification de l'origine et de la
qualité.
U.T.A : unité de travail annuel.
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Introduction
Ces dernières décennies, le monde agricole français a été secoué par les crises
successives : sanitaires (l’ESB, la grippe aviaire, listeria, ..) ; environnementales (la pollution
aux nitrates des cours d’eau), mais aussi économiques (effondrements des revenus
agricoles entre 2006 et 2009). Ces crises ont conduit à une crise de confiance entre les
agriculteurs et leurs concitoyens.
Aujourd’hui, les agriculteurs sont de plus en plus sollicités pour apporter la preuve de la
compatibilité de leurs pratiques avec les préoccupations sociétales qu’elles concernent la
qualité des produits ou leurs impacts environnementaux.
Issue du monde agricole, j’ai eu, au cours de mon alternance dans le Mastère de
Management de la Qualité, de la Sécurité et de l’Environnement, de nombreuses occasions
de me demander si les outils de management QSE ne pouvaient pas être transférés au
domaine de la production agricole pour répondre à une problématique semblable à celle
rencontrée par l’industrie : survivre dans un monde en constante mutation où la concurrence,
les réglementations et les clients sont de plus en plus exigeants.
Dans le présent document, nous allons tenter de répondre à la problématique
suivante : les systèmes de management de la Qualité, Sécurité Environnement sont-ils
applicables, pérennes et utiles aux petites et moyennes exploitations agricoles
françaises ?
Nous avons décidé de cibler notre problématique sur les petites et moyennes exploitations
agricoles, car ce sont, nous le verrons par la suite, ces organismes qui représentent
l’essentiel des exploitations françaises et qui ont le plus évolué cette dernière décennie.
Pour répondre à notre problématique, nous commencerons par nous interroger sur
l’intérêt d’une démarche QSE, ce que cela représente ainsi que certains des outils d’une
démarche QSE : les systèmes de management de l’environnement, de la qualité et de la
sécurité.
Le monde agricole n’étant pas un champ d’application commun en QSE, nous présenterons
le secteur agricole français, sa structure, l’organisation des exploitations agricoles puis les
petites et moyennes exploitations françaises.
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Après avoir situé le contexte de notre problématique, nous verrons si les systèmes de
management QSE peuvent être appliqués dans les petites et moyennes exploitations
françaises.
Pour vérifier la pérennité et l’utilité de tels systèmes au sein de petites et moyennes
exploitations, nous analyserons la mise en place, au sein de ces exploitations, de système
de management de la qualité, de la sécurité et/ou de l’environnement. Nous examinerons les
obstacles qu’elles ont rencontrés et les solutions qu’elles ont adoptées.
Enfin nous nous efforcerons de mettre en lumière des axes de progrès, puis nous conclurons
sur notre problématique.
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Partie I : La démarche qualité sécurité
environnement (QSE)
I. Pourquoi aller vers une démarche QSE ?
Aujourd’hui tous les organismes, quels qu’ils soient, doivent faire face à de nombreuses
pressions :
la satisfaction de leurs clients ;
les obligations règlementaires liées à la santé, la sécurité au travail, et
l’environnement ;
la préoccupation des différentes parties intéressées1 vis-à-vis de leur santé et
l’environnement (salariés, riverains, clients, …),
la confiance de leurs investisseurs, actionnaires, assureurs.
…
Dans le contexte socio-économique actuel, la rentabilité immédiate d’un organisme n’est pas
l’assurance d’un futur pérenne. Les entreprises et organismes sont donc incités à améliorer
constamment leurs résultats pour pouvoir survivre, s’accroitre et garder la préférence de
leurs clients. Il en va de même pour les exploitations agricoles.
Les différentes crises (sanitaires, économiques et environnementales) ont marqué les esprits
et les exploitations agricoles, comme les autres organismes, doivent aujourd’hui apporter la
preuve de leur capacité à exister demain ainsi que celle de la maitrise de leurs risques.
Aujourd’hui, les chefs d’exploitations sont soumis à de nouvelles normes et exigences : bien-
être animal, sureté alimentaire, qualité environnementale, consommation durable,
conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle, préoccupations et demandes
des consommateurs.
Les attentes des consommateurs et concitoyens vis-à-vis du monde agricole sont de plus en
plus importantes, comme l’illustre ce sondage IPSOS pour Agri-Confiance réalisé en 2009 :
L’origine (51%), la traçabilité (36%) et le respect de l’environnement par
l’agriculteur (34%) sont devenus les critères du choix les plus importants pour
les consommateurs, après le prix du produit (54%).
1 Personne ou groupe de personnes ayant un intérêt dans le fonctionnement ou le succès d'un organisme. (ISO 9000) Cf.
Glossaire.
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95% des consommateurs considéraient que les produits alimentaires qu’ils
consomment, devaient être issus de démarches globales de qualité et de
respect de l’environnement.
78% à 89% des consommateurs se déclarent intéressés par l’achat de
produits issus d’un système de production respectant les engagements du
développement durable.
Enfin, quand on leur demande quels sont les acteurs légitimes pour s’assurer
que les agriculteurs mettent en place ces démarches, 70% considèrent que
c’est le rôle des agriculteurs eux-mêmes.
Les agriculteurs sont de plus en plus incités à mettre en place des démarches QSE
permettant d’intégrer les préoccupations de la société au niveau de leur exploitation.
II. La démarche QSE
Une démarche QSE est un acte volontaire, s’inscrivant dans une démarche de progrès
commune à tous les niveaux de l’organisme.
Une fois la démarche QSE mise en place et certifiée, elle permet d’établir un climat de
confiance entre l’entreprise et les parties intéressées : clients, actionnaires, partenaires,
personnels, riverains, législateur, assureurs, ...
Elle met en valeur un engagement en matière de qualité, de sécurité et d’environnement ce
qui permet une amélioration en continue. C’est aussi un excellent outil de management
interne qui harmonise les moyens et les procédures internes. Cela structure l’organisme et
facilite la recherche de solutions efficaces en matière de prévention.
Pour guider les organismes et entreprises lors de la mise en œuvre d’une démarche QSE,
de nombreux référentiels existent. Avant de les présenter, nous expliciterons certains
éléments d’une démarche QSE.
II - 1. Un système de management QSE
II - 1.1. Une démarche volontaire…
Un système de management de la qualité, sécurité, environnement est un système ou un
ensemble de systèmes permettant d’établir et de déployer des objectifs en matière de
qualité, d’environnement et/ ou de sécurité et santé du travail.
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Il convient de rappeler qu’il s’agit de démarches volontaires dont le premier principe
de réussite est l’engagement de la direction.
Mettre en place un système de management est un projet de changement plus ou moins
important selon la culture, la politique et les us et coutumes de l’organisme qui s’y engage,
sans l’engagement réel et continu de la direction, un tel projet ne pourra être pérenne.
Cet engagement de la direction se traduit notamment par :
la définition d’objectifs clairs et communiqués ;
la mise à disposition des moyens nécessaires à leur atteinte.
Il faut donc fixer un plan d’actions et rendre disponible les moyens adéquats.
Un système de management QSE permettra de s’assurer que l’organisation interne de
l’exploitation agricole est en mesure de respecter un cahier des charges spécifique ou de
mettre en œuvre une politique environnementale. Un système de management permettra
ainsi d’établir une relation de confiance avec ses clients et les parties intéressées.
II - 1.2. … basée sur le principe de l’amélioration continue
Les systèmes de management de la qualité, de la sécurité et de l’environnement actuels
sont bâtis sur un principe dit d’amélioration continue, dont le processus est représenté
par la roue de Deming, voir la figure 1.
Cette roue est découpée en 4 phases:
P : to Plan (planifier) : la planification de ce que l’on veut réaliser en commençant par
identifier le problème à résoudre, puis rechercher ses causes racines et les solutions
à mettre en œuvre ;
D : to Do (réaliser) : la construction, la réalisation de la ou les solutions planifiées ;
C : to Check (contrôler) : le contrôle de l’aptitude de la ou les solutions mises en
œuvre à résoudre le problème identifié ;
A : to Act (agir) : la correction, l’amélioration et la standardisation de la solution mise
en œuvre. Cette phase clos le cycle et amène un nouveau projet.
Chacune de ces phases est une étape dans le processus d’amélioration. Chaque étape
permet d’avancer d’un quart de roue, ainsi l’amélioration se fait progressivement, petit à
petit.
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Figure 1 : La roue de Deming et sa cale, les symboles de l'amélioration continue
La roue de Deming est classiquement représentée sur un plan incliné représentant la
difficulté grandissante dans le processus d'amélioration et la quantité d'effort nécessaire que
cela implique.
Une cale est souvent représentée sous la roue, l'empêchant de redescendre. Elle symbolise
à la fois, la capitalisation de l'expérience et l'acceptation du système dans une phase de
standardisation. Elle sera un point de départ à un nouveau cycle d'amélioration.
L'amélioration est progressive. Il ne faut pas chercher à atteindre la "perfection" au premier
tour de roue. Au contraire, il faut se contenter de petites étapes et ne jamais arrêter de faire
tourner la roue. Il faut se définir des objectifs concrets, réalistes et mesurables
II - 2. Les référentiels de management existants en QSE
Comme évoquer précédemment, afin d’accompagner et de guider les organismes dans leur
démarche QSE, différents outils existent. Les plus utilisés sont les systèmes de
management QSE reposant sur les normes reconnues au niveau international que sont :
- l’ISO 9001 : 2008 pour la qualité
- l’ISO 14001:2004 pour l’environnement,
- et l’OHSAS 18001 : 2007 pour la sécurité et santé au travail.
Nous proposons ici d’utiliser ces 3 normes comme référentiels pour manager des systèmes
de la qualité, de la sécurité et/ou de l’environnement. Le tableau suivant nous résume les
principaux éléments des systèmes de management QSE guidés par ces normes.
A P
D C
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Tableau 1: Les référentiels classiques des SM QSE
Qualité Environnement Sécurité
ISO 9001 : 2008 ISO 14001 : 2004 OHSAS 18001 : 2007
Objectifs Satisfaire aux
exigences clients identifiées
Satisfaire aux exigences des parties intéressées
Maîtriser les risques pour la Santé et la Sécurité au Travail
Bases Cahiers des Charges /
Contrats Clients
Exigences légales et autres exigences provenant notamment des parties intéressées
Données de Planification
Besoins clients identifiés
Résultats de l'Analyse Environnementale : AES
2 + NC
3
règlementaires
Évaluation des Risques + NC règlementaires
Document d'orientation
Politique QSE ou Politique Développement Durable
Document de planification
Programme de Management QSE
Manuel Manuel de Management QSE
Documentation Commune
1 procédure de maîtrise de la documentation 1 procédure de maîtrise des enregistrements
1 procédure de gestion d'audit interne 1 procédure de gestion des actions correctives 1 procédure de gestion des actions préventives
Documentation propre
Procédure de maîtrise du produit non conforme
Des procédures demandées mais pas documentées :
Identification des Aspects Environnementaux
Identification des exigences légales et autres
Communication interne et externe
Sensibilisation
Formation
Maîtrise opérationnelle
Identification des situations d'urgence
Surveillance et mesure
Procédures demandées :
Planification, identification des dangers et maîtrise des
risques
Exigences légales et autres
Formation, sensibilisation
Consultation et communication
Maîtrise opérationnelle
État d'alerte et réponse aux situations d'urgence
Mesure et surveillance des performances
Actions incidents et NC
Coût
Le coût d’une certification varie en fonction de l’organisme certificateur mais la moyenne se situe de 5 000 à 22 000 € selon la taille de l’entreprise influençant le nombre de jours d’audit. Pour un audit annuel de suivi, le coût se situe environ à 1000 €par jour. Une norme quant à elle coûte entre 70 et 110 €.
Note : il est possible de mettre en place un système intégré QSE, un SMI QSE, mais cela
n’étant pas notre sujet, nous ne le détaillerons pas ici.
2 Aspects environnementaux significatifs.
3 Non conformités.
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D’autres référentiels existent tels que l’ILO-OSH 2001 et le Manuel d’Amélioration Sécurité
pour les Entreprises (MASE) pour la sécurité, ou encore le règlement Eco-Management and
Audit Scheme (EMAS) pour l’environnement.
On peut aller plus loin dans la démarche QSE en se basant sur la norme ISO 26000 faisant
appel aux notions de responsabilité sociétale et la norme SD 21000 pour le développement
durable.
III. Bilan des systèmes de management
Après cette présentation des systèmes de managements, on peut se rendre compte qu’en
plus de s’appuyer sur une démarche volontaire, la mise en place de ces systèmes
nécessite :
- des compétences et connaissances techniques et juridiques ;
- des ressources financières ;
- du temps.
Les exploitations agricoles possèdent-elles les capacités pour mettre en place de tels
systèmes, une telle démarche a-t-elle du sens pour un organisme tel qu’une petite ou une
moyenne exploitation agricole ?
Actuellement, même si les agriculteurs français ne possèdent pas ces capacités, voire n’ont
pas le désir de mettre en place des démarches QSE au sein de leurs exploitation, ils doivent
faire face à la nécessité d’évoluer, de s’inscrire dans les dynamiques actuelles orientées
QSE et répondre aux préoccupations de leurs clients et de leurs partenaires.
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Partie II : Le monde agricole
Le monde agricole français étant rarement l’objet d’un sujet de thèse professionnelle d’un
mastère QSE, nous le présenteront dans cette partie. Nous évoquerons son importance
économique, son organisation et les nouveaux défis à relever. Nous finirons cette partie de
présentation par la définition de notre périmètre: les petites et moyennes exploitations
agricoles.
L’agriculture est un secteur en pleine mutation devant remplir à sa fonction première : nourrir
la population et répondre à des nouveaux enjeux environnementaux et économiques :
alternatives aux énergies fossiles ; biocarburants, préoccupations environnementales ;….
Ainsi, on observe depuis une dizaine d’année une nouvelle dynamique dans ce secteur :
professionnalisation, modernisation, agrandissement, spécialisation, ouverture sur les
marchés internationaux.
Cette présentation, essentiellement descriptive, est néanmoins nécessaire pour nous
permettre de situer notre problématique dans son contexte. Cela nous permettra de poser
les premiers liens entre agriculteurs et démarches QSE.
I. Le secteur agricole français
I - 1. En termes économique :
I - 1.1. A l’international : dans les premières places
La France est le premier producteur et exportateur agricole de l’Union Européenne avec
18% de la production européenne et une production agricole estimée à 66 milliards d’euros
hors subvention en 2012.
Nos principales productions sont :
la céréaliculture et les cultures assimilées (blé tendre, orge, maïs, colza,..)
avec 70 millions de tonnes produites en 2004 ;
l’élevage (20 millions de bovins, 16 millions de porcins et 9 millions d’ovins.
Ce secteur fournit près d’1/4 de la viande consommé en Europe ;
la filière bois réunissant les métiers du bois, l’industrie et la production
d’énergie ;
les cultures spécialisées : viticulture, castanéiculture, floriculture.
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Figure 2: Principales productions par région en 2010 - Source APCA : Références et études économiques - Mars 2012
Cette carte localise les principales productions, la Charente se caractérise par ses cultures
permanentes, c'est-à-dire les plantes dont la durée de vie est supérieure à deux saisons de
croissance, comme les vignes
I - 1.2. Une balance commerciale excédentaire…
La balance commerciale agroalimentaire française, déficitaire jusqu'en 1970, a dégagé un
excédent de 5,5 milliards d'euros en 20094. Notre pays est le 2e exportateur mondial de
produits agricoles et alimentaires après les États-Unis. Les boissons, les céréales, les
produits laitiers et les animaux vivants sont les produits pour lesquels le solde de la balance
commerciale est le plus excédentaire.
I - 1.3. … mais une part nationale en diminution
L’agriculture contribue à hauteur de 1.4 % du PIB national, en 2008. Même si, à elles seules,
les grandes cultures dégagent une valeur ajoutée de près de 13 milliards d'euros, proche de
celle de l'industrie automobile française (15 milliards d'euros), la part de la valeur ajoutée de
l’agriculture ne cesse de décroitre dans l’économie française : 37.3 milliards d’euros en 2007
contre 238 milliards pour l’industrie ou 110 milliards pour la construction. Ce repli de
4 Sources : Douanes
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l’agriculture dans le PIB est dû aux fortes baisses des prix des produits agricoles de ces 30
dernières années.
Pourtant, elle constitue le socle d’une des premières industries nationales, l’agro-alimentaire
et des nouvelles industries alternatives à la pétrochimie.
I - 2. En termes d’emploi :
En termes d'emploi, l'agriculture représente 4 % de la population active. En y joignant les
secteurs d’activité directement dépendant de l’agriculture ; la restauration, le travail du bois
ou la transformation des denrées alimentaires : 9.1 % de la population active, soit 2,4
millions de personnes sont liés au monde agricole
français.
La population agricole compte actuellement 970 000
personnes travaillant en permanence sur les
exploitations professionnelles5.
Le schéma suivant nous présente cette population
agricole active telle que recensée en 2010.
Figure 3: La population agricole active en 2010
5 Voir glossaire ou encadré
Population agricole active
Permanents : 970 000
Actifs familliaux: 811 000
Aides familliaux
70 000
Conjoints
137 000
Chefs d'exploitations et coexploitants
604 000
Salariés permanents
155 000
Non permanents: Salariés saisonniers
et occasionnels
Exploitation professionnelle :
Pour être retenue comme professionnelle, la dimension économique de l’exploitation doit atteindre au minimum 12 ha en équivalent blé et utiliser au minimum l'équivalent d'une personne employée à trois quarts de temps.
Définitions de « Agreste : statistique agricole »
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En France, l'agriculture est d'abord une affaire de famille : 80 % des actifs agricoles sont les
chefs d'exploitation et les membres de leur famille (conjoints et aides familiaux). Le reste de
la main-d’œuvre présente sur les exploitations est constituée de 155 000 salariés.
Figure 4: Répartition des travailleurs dans les exploitations agricoles en 2010 – données recensement agricole 2002.
Les chefs d'exploitation et coexploitants (ceux qui exploitent dans le cadre de sociétés
agricoles) sont aidés dans leur tâche par une main-d'œuvre principalement familiale. On
dénombre 137 000 conjoints d'exploitants (non coexploitants6) et 70 000 aides familiaux
(enfants, parents, frères et sœurs du chef d'exploitation).
De moins en moins présente sur l'exploitation, cette main-d’œuvre familiale est
progressivement remplacée par des salarié. On compte aujourd'hui 155 000 salariés
agricoles permanents et plus de 80 000 saisonniers, ce qui représente 220 000 équivalents
temps plein.
I - 3. La Politique Agricole Commune (PAC)
On ne peut présenter le monde agricole français sans parler de la politique agricole
commune : Première politique élaborée par la Communauté économique européenne (CEE),
la Politique Agricole Commune (PAC) a été un instrument puissant de l'unification
européenne. Elle reste la principale politique commune et absorbe en 2008, 43 % du budget
communautaire.
6 Voir glossaire
Chefs d'exploitations
et co-exploitants 58%
Conjoints d'exploitants
(non coexploitants)
13%
Aides familliaux 7%
Salariés agricoles
permanents 15%
Salariés saisonniers
7%
Travail sur les exploitations agricoles en 2010
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La Politique agricole commune (PAC) est une politique mise en place à l'échelle de l'Union
européenne, fondée principalement sur des mesures de contrôle des prix et de
subventionnement, visant à moderniser et développer l'agriculture. Créée en 1957 et mise en
place à partir de 1962, la PAC consiste en deux piliers : le premier pilier, le soutien des
marchés et des prix agricoles; et le second pilier, le développement rural.
En trois réformes (1962, 1992, 2003), l'Union européenne est passée d'un soutien par les
prix à un soutien par les primes à l'hectare et à l'animal et, aujourd'hui, à un soutien découplé
de l'acte de production. De plus amples informations sur les buts et modifications de la PAC
sont disponibles en annexe.
II. Du producteur au consommateur
Entre les produits agricoles qui sortent de la ferme et ceux que l’on retrouve chez le
consommateur, de nombreux opérateurs sont susceptibles d'intervenir. Les circuits que ces
produits empruntent sont plus ou moins longs selon leur degré de transformation, le type de
production ou les voies de commercialisation choisies.
Pour commercialiser ses produits, un agriculteur dispose de nombreuses solutions : il peut
s'en remettre à sa coopérative, à un négociant privé, à tout autre intermédiaire... Il peut aussi
préférer le circuit court et vendre lui-même sa production, à la ferme, sur un marché local ou
un point de vente collective... Les produits peuvent être commercialisés sous forme de
matières premières (animaux vivants, grains, lait, fruits et légumes). Ils peuvent être
transformés en produits alimentaires intermédiaires (carcasses, farine...) puis en produits
alimentaires transformés et conditionnés. Nous allons balayer différentes possibilités.
II - 1. Les filières agroalimentaires
Les agriculteurs sont les premiers fournisseurs de la chaîne agroalimentaire. Ils sont intégrés
à des filières constituées par type de production (lait, viande, céréales, fruits et légumes...).
Chaque filière réunit les agriculteurs (ou leurs groupements ou associations), qui fournissent
les produits agricoles, les industriels (privés ou coopératives), qui les transforment, et les
commerçants et distributeurs, qui les mettent à la disposition des consommateurs.
Le tableau 2 illustre certaines de ces filières tripartites.
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Tableau 2: les principales filières agroalimentaires
Filière Production Transformation Distribution
laitière
Des éleveurs laitiers7 :
90000 exploitations => 22 millions de litres de lait par an. .
Les laiteries (privées ou coopératives) qui collectent le lait pour le transformer soit en PGC (produits de grande consommation – lait, yaourts, fromages, crème, beurre...), soit en produits industriels pour les excédents (poudre de lait, beurre industriel...).
Des grandes surfaces pour
90 % des produits.
Des détaillants fromagers se partagent le reste.
viande bovine
Des éleveurs de bovins : 200 000 exploitations 19 millions de têtes de bétails
3 niveaux : produits de 1
ière transformation : carcasses ou
quartiers provenant des abattoirs et vendus aux industriels de la découpe, aux bouchers, aux ateliers des grandes surfaces ou de la restauration collective ;
produits de 2ème
transformation : muscles sous vide issus de la découpe vendus par catégorie (ex-faux filet) ou sous forme reconstituée (steaks hachés).
produits de 3ème
transformation : unités de vente consommateur industrielles. Il s'agit de produits frais ou surgelés, pièces ou hachés, voire préparés (brochettes, saucisses) et présentés en barquettes spécialement pour la clientèle de la grande distribution
La distribution de la viande passe à près de 80 % par les GMS
8
(hypermarchés, supermarchés, hard-discounts).
céréalière Plus de 175 000 céréaliers ont cultivé 5 millions d'hectares de blé et produit 37 millions de tonnes.
Un quart de la production de blé est traité par l'industrie meunière. Le blé est principalement destiné à l'alimentation animale, à la meunerie et à l'amidonnerie. Une partie est exportée ou transformée en éthanol. Les grains doivent nécessairement être livrés à des OS (organismes stockeurs) coopératifs ou privés
Plus de la moitié des farines sont vendues aux boulangers (artisans, industriels et grandes surfaces) et aux biscotteries et biscuiteries.
fruits et légumes
En 2008: 7 000 maraichers et producteurs de fruits assurent une production de plus de 7 millions de tonnes
Détaillants, centrales d'achat ou sur les marchés pour 10 % de la production. Les 90 % restants sont écoulés, en circuit long, par les coopératives ou Sica et les négociants qui revendent les produits à des grossistes, des centrales d'achat ou à l'exportation. La vente au détail de ces produits frais est assurée à 75 % par la grande distribution (GMS, superettes...) à 15 % sur les marchés et à 10 % par des magasins spécialisés (commerçants de produits frais)
II - 2. Les modes de productions
Un agriculteur peut s'orienter vers l'agriculture conventionnelle, raisonnée, biologique ou
durable. En outre, il peut aussi s'engager dans des démarches de qualité « produits » : les
plus connues du grand public étant sans doute les signes officiels de l’origine et de la qualité
(AOC/AOP, AB ; Label Rouge,…).
Par souci de lisibilité, nous ne présentons ici que les modes d’agriculture raisonnée et
durable, ces modes de production étant au cœur de démarches QSE particulières.
La présentation des modes : conventionnelle et biologique , ainsi qu’une présentation plus
détaillée des Signes officiels d’Identification de la Qualité et de l’Origine (SIQO) est
disponible en annexe B
7 La production est encadrée par des quotas qui sont appelés à disparaître à l'horizon de 2015.
8 GMS : Grandes et moyennes surfaces
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II - 2.1. L'agriculture raisonnée
L’agriculture raisonnée correspond à des démarches globales de gestion d’exploitation qui
visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques
agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la
rentabilité économique des exploitations.
À l'origine sans garanties officielles ni contrôles, Ce mode de production s'est doté depuis
mai 2002 d'un cadre officiel9, pour le moment, moins rigoureux que celui de l'agriculture
biologique.
D'après le décret nº2002-631 du 25 avril 2002, « les modes de production raisonnés en
agriculture consistent en la mise en œuvre, par l‟exploitant agricole sur l‟ensemble de son
exploitation dans une approche globale de celle-ci, de moyens techniques et de pratiques
agricoles conformes aux exigences du référentiel de l‟agriculture raisonnée »
Le référentiel porte sur le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la
santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux. Une certification est attribuée aux
exploitants agricoles respectant les principes de l'agriculture raisonnée.
II - 2.2. L'agriculture durable
Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie la définit comme : « un
mode de production agricole économiquement viable, socialement équitable, et qui ne nuit ni
à l’environnement ni à la santé. »
L’agriculture durable tient plus de la démarche d’amélioration continue que d’un mode
classique de production agricole.
Le principe est pour l’agriculteur d’être en recherche permanente du « mieux » au niveau
social, économique et environnementale.
L’agriculture durable n’est pas basée sur un modèle global, mais sur le principe de trouver
des solutions et méthodes locales à partir d’un cahier des charges de l’agriculture durable
qui proposent des points d’ancrage de cette démarche.
Pour pouvoir affirmer suivre ce mode de production, une exploitation agricole :
doit être économiquement rentable,
9 Arrêté du 30 avril 2002 relatif au référentiel de l’agriculture raisonnée.
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les exploitants et salariés agricoles doivent pouvoir bénéficier de bonnes
conditions de travail et d’une bonne qualité de vie,
l’exploitation doit pouvoir continuer à faire de l’agriculture durable même si
elle change d’exploitant
et le modèle d’exploitation ne doit pas nuire à l’environnement même s’il est
reproduit à grande échelle.
C’est un mode d’agriculture qui s’inscrit dans le développement durable.
II - 3. Les signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité
L'Institut national des appellations d'origine (Inao), désormais appelé Institut national de
l'origine et de la qualité, gère les signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité
(SIQO) et accompagne les producteurs qui s’engagent dans les démarches de qualité. On
distingue cinq SIQO :
Tableau 3: Les 5 SIQO
AOC/AOP : IGP : STG : AB : Le Label Rouge
10
Appellation d'Origine Contrôlée/ Appellation d'Origine Protégée
Indication Géographique Protégée
Spécialité Traditionnelle Garantie
Agriculture Biologique
III. Structure et organisation du monde agricole en France en 201011
L’agriculteur ou l’exploitant agricole n’est pas un professionnel isolé sur son exploitation, le
monde agricole est un secteur riche en organisations diverses et variées, structurant le
monde agricole, De nombreuses structures orbitent autour des exploitations.
De même, il n’existe pas un modèle unique de statut d’exploitation agricole, un exploitant
peut opter pour un modèle individuel ou collectif et pour différentes formes au sein de ces
modèles.
Nous allons présenter un panorama de l’organisation actuelle de la profession agricole puis
revenir sur les différentes exploitations agricoles.
10
Plus d’information sur « Label Rouge » sont disponibles en annexe. 11
Date du dernier recensement agricole
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III - 1. Organisation de la profession
Les agriculteurs sont rarement seuls pour la mise sur le marché de leur production ; des
structures leur viennent en aide et leur permettent de se regrouper pour mieux maîtriser leur
marché et peser face à leurs clients : ce sont les Organisations Professionnelles Agricoles
(O.P.A.).
Ces O.P.A. structurent et représentent le monde agricole. Elles regroupent des agriculteurs
sur la base du volontariat et sont gérées par leurs représentants élus sur des bases
démocratiques. Ces structures peuvent être scindées en plusieurs grandes familles, comme
on peut le voir dans la figure suivante :
Cette présentation des O.P.A nous permet de resituer le contexte de certaines démarches
du monde agricole qui seront présentées plus tard. Cela nous donne une vision des
interactions et groupes existant et cohabitant dans le monde agricole actuel. Une
présentation plus détaillée de ces différentes O.P.A. est disponible en annexe. C
Figure 5 : Les grandes familles O.P.A. structurant le monde agricole
Socio-économiques :
Les syndicats Les interprofessions : Les associations spécialisées : Les coopératives Les banques Les assurances …
Aides techniques et au développement :
Les groupements de producteurs, Les centres de contrôles des
performances, Les coopératives d'insémination
artificielle, Les centres de comptabilité et de gestion Vivea (fonds de formation pour les
entreprises du vivant) Les centres de ressources de
développement agricole Les centres d'études techniques agricoles Les groupes techniques …
Mise en œuvre de politique agricole (consultation et pouvoirs publics): Chambres régionales et
départementales de l’agriculture MSA Association départementale pour
l'aménagement des structures des exploitations agricoles
Société d'aménagement foncier et d'établissement rural
…
Autres O.P.A. :
Les Offices agricoles L’Office National des Forêts (ONF) Le Centre National pour l’Aménagement des
Structures des Exploitations Agricoles (CNASEA)
…
Exploitant agricole
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De telles structures, les O.P.A., sont préconisées par les pouvoirs publics qui y voient un
moyen d'organiser les marchés de produits agricoles. Cette politique d'incitation publique
conduit, par exemple, à réserver certaines aides aux producteurs organisés.
Comme nous avons pu les constater avec la figure 5 et l’annexe C, il existe dans le
monde agricole, presqu’une O.P.A. par thématique. Cet état de fait est une spécificité
du monde agricole que nous devons prendre en compte dans le cadre de la mise en
place de démarches QSE.
III - 2. Les exploitations agricoles françaises
III - 2.1. Définition et présentation
En 2010, la France métropolitaine compte près de 500 000 exploitations agricoles dont 326
000 sont considérées professionnelles (voir encadré ou glossaire).
L'exploitation agricole est définie par le décret 2000-
60 et l'arrêté du 24 janvier 2000 prescrivant le
recensement, lui-même conforme aux textes
communautaires.
L'exploitation agricole est définie, au sens de la
statistique agricole, comme une unité économique
et de production répondant simultanément aux trois
conditions suivantes :
elle a une activité agricole ;
elle est soumise à une gestion courante indépendante ;
elle atteint ou dépasse une certaine dimension (superficie, nombre d'animaux,
production…) ;
Cette dimension minimale est définie ainsi :
une S. A.U 12supérieure ou égale à 1 hectare,
ou une superficie en cultures spécialisées au moins égale à 20 ares (ex : tabac,
plantes médicinales,…)
ou une activité suffisante de production agricole (estimée en cheptel, surface cultivée
ou volume de production).
III - 2.2. Statuts des exploitations agricoles françaises
Une exploitation agricole peut exister sous différents statuts, le tableau suivant nous les
présente ainsi que certaines de leurs caractéristiques.
12
S.A.U. : Surface Agricole Utile
Exploitation professionnelle :
Pour être retenue comme professionnelle, la
dimension économique de l’exploitation doit
atteindre au minimum 12 ha en équivalent blé et
utiliser au minimum l'équivalent d'une personne
employée à trois quarts de temps.
Définitions de « Agreste : statistique agricole »
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Tableau 4: Statuts des exploitations agricoles françaises
Nom Forme Nombre d’associés
Responsabilité Capital Gestion
Sta
tut
ind
ivid
uel
Exploitation individuelle
Civile / Biens personnels et biens professionnels ne sont pas distincts. responsable des dettes de son entreprise sur l’ensemble de son patrimoine.
Pas de minimum
Par un exploitant seul ou avec les membres de sa famille
Sta
tut
so
cié
tair
e
Société civile d’exploitant agricole (SCEA)
Civile Min : 2 Pas de max
Associés solidairement responsables des dettes de la société vis-à-vis des tiers sans aucune limite et proportionnellement à leur participation dans le capital social.
Pas de minimum
Gérant associé ou non, nommé par les statuts associés.
Groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC)
Civile De 2 à 10 Responsabilité limitée à deux fois le montant des apports.
1 500 € minimum.
Agrément obligatoire du GAEC par le CDA
13 .
Obligation de travail pour tous les associés
Entreprise Agricole à Responsabilité Limitée (EARL)
Civile
De 1 à 10
Responsabilité limitée au montant des apports.
Minimum 7 500 €
Le gérant doit être désigné parmi les associés exploitants.
société anonyme à responsabilité limitée (SARL)
Commerciale
De 2 à 50
Responsabilité limitée à leur apport dans le capital de la société
Minimum 7 500 €
Gérant associé ou non
Nous pouvons nous rendre compte que derrière le terme « exploitation agricole » nous
pouvons retrouver des organismes de tailles, de statuts et d’importance variés.
Nous verrons dans les chapitres qui suivent quelle est la situation de ces différents
exploitants et exploitations agricoles.
IV. Tendances et évolutions du monde agricole
Être agriculteur en France aujourd’hui ne représente plus exactement la même chose, les
mêmes compétences qu’il y à 30 ou 40 ans. Les « paysans » des années 1960 sont
devenus au fil du temps des « agriculteurs-producteurs », des « exploitants », des « chefs
d’exploitation ».
Leur image a changé, elle s’est parfois dégradée et des termes comme « agriculteurs-
pollueurs » sont apparus à la suite de certaines crises. Depuis le début des années 2000, le
monde agricole et les agriculteurs travaillent pour restaurer leur image.
13
CDA : comité départemental d'agrément GAEC
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Lors du dernier recensement agricole en 2010, l’un des constats fut l’émergence de
nouveaux agriculteurs dont les façons de travailler ont évolué : professionnalisation des
agriculteurs, féminisation, nouveaux usages technologiques et environnementaux,
diversification des modes de commercialisation et des débouchés, développement des
labels de qualité, les formations, les qualifications et jusqu’à l’origine sociale, ne sont plus
tout à fait les mêmes.
IV - 1. Agriculteur : un chef d’entreprise comme les autres
Le métier d’agriculteur a changé. Aujourd’hui l’activité agricole ne se cantonne pas à la
ferme, les terres et leur culture. En effet:
les agriculteurs modernes ont du développer des compétences d’organisation,
de gestion commerciale, financière, économique et humaine de leur
exploitation ;
ils ont du apprendre à utiliser des outils et moyens inaccessibles à leurs
prédécesseurs : machines, comptabilité, informatique, internet, instruments
financiers, …
Ils ont de plus en plus recours à la formation et aux conseils externes en matière juridique et
fiscale. Face à la volatilité des prix, certains reprennent la main sur la vente de leurs produits
ou bien se forment aux marchés.
Même si à l’heure actuelle, être agriculteur consiste toujours à travailler la terre et/ou
pratiquer l’élevage, les domaines de compétences nécessaires se sont élargis : il faut
aujourd’hui être en mesure de produire, transformer, vendre, manager, investir, s’informer,
négocier, gérer, innover,…
L’agriculteur moderne ressemble de plus en plus à un chef d’entreprise et il a besoin
de disposer des mêmes outils ou d’outils équivalents pour assurer la pérennité de son
exploitation.
IV - 2. La taille et le statut des exploitations changent
Parmi les tendances relevées lors du dernier recensement, l’augmentation de la taille
des exploitations s’est confirmée. Comme l’illustre le graphe suivant, les exploitations,
moins nombreuses, s'agrandissent en reprenant les terres libérées par celles qui
disparaissent.
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management QSE sont-ils applicables, pérennes et utiles aux petites et moyennes exploitations agricoles ?
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Figure 6:Évolution de la S.A.U moyenne au cours du temps (sources INSEE et Agreste)
La gestion de surface plus grande est aussi une donnée nouvelle.
Le statut des exploitations amorce lui aussi une évolution, même si le statut individuel
reste majoritaire pour les petites et moyennes exploitations, les exploitations en
forme sociétaire se développent, comme on peut le constater sur le graphe suivant.
Les formes sociétaires sont particulièrement appréciées par les jeunes générations:
elles offrent une plus grande flexibilité au niveau de la gestion de l’exploitation,
comme la possibilité de prendre plus facilement des vacances ou la possibilité de
mieux concilier vie professionnelle et privée.
Figure 7: Répartition des exploitations suivant leur statut (Nombre en milliers)
1114,1 844,8 462,9
299,3
114,1 128,3
122,1 97,4
34,5 43,7 78,7 93,2
1979 1988 2000 2010 (p)
No
mb
re d
'exp
loit
atio
ns
(en
mill
iers
)
Evolution des exploitations en fonction de la SAU
Moins de 50 ha De 50 à moins de 100 ha Plus de 100 ha
946,1 537,6
339,9
37,7
41,5
37,2
1,5 55,9
78,6
26,3 26,3 30,8
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
1988 2000 2010 (p)
Statut des exploitations au cours du temps
Autres statuts
Exploitations agricoles àresponsabilité limitée
Groupements agricoles àresponsabilité limitée
Exploitants individuels
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Les formes sociétaires, principalement celles de l'exploitation agricole à responsabilité
limitée (EARL)14 et du groupement
agricole d'exploitation en commun
(GAEC)15, permettent d'intégrer une
ferme existante (en tant qu'agriculteur
associé) de façon plus souple et
progressive que de créer ou
reprendre sa propre structure : deux
jeunes agriculteurs sur trois
s'installent en société.
En marge de ces sociétés agricoles d'exploitation, des sociétés foncières ont été
spécialement conçues pour le secteur agricole : les GFA (groupements fonciers agricoles).
Ils sont souvent utilisés dans le cadre familial pour préserver l'unité foncière de l'exploitation
en contrepartie d'avantages fiscaux sur les droits de succession et l'ISF.
Ces changements de taille d’exploitation à gérer et les statuts plus sociétaires induisent des façons
de travailler différentes : le formalisme et la standardisation deviennent de plus en plus répandus.
IV - 3. La professionnalisation et la main d’œuvre salariée
et extérieure.
Pour s’adapter aux demandes et évolutions de la société, les agriculteurs se sont
spécialisés et professionnalisés. En 2010, plus de 60% des entrants dans la
profession étaient titulaires du Brevet de Technicien Agricole, ils étaient 39% en
1996.
Du fait des nouvelles compétences requises pour l’exercice de la profession, de
nouvelles formations sont aussi plébiscitées. Les formations en : Informatique,
Techniques liées à la production agricole, Approche globale de l’entreprise,
Environnement, Gestion des RH, Gestion et analyse économique ; sont les plus
suivies par la population agricole active.
Les chefs d’exploitations font de plus en plus appel à de la main d’œuvre salariée ou
extérieure. Ce fait peut être attribué à 2 évolutions :
être agriculteur aujourd’hui est un projet personnel, une activité de plus
en plus distincte de la cellule familiale.
14
Cf. Glossaire 15
Cf. Glossaire
Le GAEC
Le Gaec a été spécialement conçu pour favoriser le travail en
commun d'agriculteurs, dans des conditions comparables à
celles d'agriculteurs individuels. Un régime fiscal plus favorable
avait été consenti en contrepartie de quelques restrictions : le
groupement doit comprendre deux associés au minimum et ne
pas être formé par deux époux seulement. Tous les associés
doivent travailler sur l'exploitation.
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L’agriculture actuelle étant plus professionnalisé et spécialisée, elle
nécessite des compétences spécifiques, difficilement disponible parmi
les actifs familiaux.
En fonction de leurs besoins les chefs d’exploitations font donc de plus en plus appel
à une main d’œuvre extérieure au cercle familial : les entreprises de travaux
agricoles, les groupements d’employeurs, des salariés.
Ces nouvelles tendances nécessitent des chefs d’exploitations sachant manager les ressources
humaines.
IV - 4. L’image des agriculteurs
Nous allons commencer par voir l’image que les agriculteurs ont d’eux-mêmes avant de voir
celle que la société a de ses agriculteurs
Le travail réalisé par Anne-Charlotte DOCKES en 200716 nous permet d’illustrer la
perception que les agriculteurs ont d’eux-mêmes. Six profils ont alors été identifiés :
Figure 8: Les 6 profils d'agriculteurs - Le monde en tendances
16
Transformation de l’agriculture et des métiers des agriculteurs : Quelles conséquences pour les organismes de développement ?
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Tableau 5: Présentation des profils d'agriculteurs
N° Profils Description Pourcentage de la population agricole
Tendances
1 Les agriculteurs modernistes
Un métier de producteur, en phase avec les valeurs de l’agriculture et qui intègre l’économie
30-50 En diminution
2 Les entrepreneurs agricoles
Un métier centré sur l’adaptation aux marchés, proche des standards de la vie non agricole. Se comparent au modèle précis du chef d’entreprise
10-20 En augmentation
3 Les agriculteurs en retrait
Un métier fondé sur la continuité, la référence à la tradition, aux méthodes de faire de leurs parents ou grands-parents
15-25 En nette diminution
4 Les agriculteurs idéalistes
Une activité agricole sur mesure, fortement maitrisée et en accord avec des aspirations personnelles
5-15 /
5 Les agriculteurs dépendants
Un métier sécurisé par un conseil personnalisé rapproché. Ils sont agriculteurs sans l’avoir forcement choisi. Préfère la sécurité au changement
10 /
6 Les créateurs entrepreneurs
Un métier qui permet d’exprimer une idée, de développer une activité dynamique
<10 En augmentation
On peut estimer que les agriculteurs des profils 1,2, 4 et 6 pourraient être intéressés et
volontaires pour la mise en place de démarches QSE, soit entre 50 et 80% des
exploitants.
Nous avons parlé, plus tôt, de l’apparition de termes comme « agriculteur-pollueur », nous
allons maintenant voir quel regard notre société porte sur ses agriculteurs. Selon le
baromètre IFOP de 2011, voici l’avis des Français sur les agriculteurs :
Figure 9: Baromètre IFOP 2011
Agriculteurs français
Compétitifs
61%
Digne de confiance
75%
Respectueux de l'environnement
55%
Profession moderne
77%
Ont un métier enviable
15%
Ont une juste rémunération
14%
Assités
52%
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À la question : quelle opinion avez-vous des agriculteurs et éleveurs français ? 24% des
personnes interrogées répondent « Très bonne », 67% « assez bonne », 8% « assez
mauvaise » et 1% « très mauvaise ».
Il ressort que la société a une assez bonne image des agriculteurs français malgré les crises
et les nouvelles exigences de la société.
Les tendances et évolutions présentées ici, nous illustrent le besoin pour les agriculteurs
d’être en mesure :
de manager des ressources humaines et financières ;
de standardiser des méthodes de travail ;
d’améliorer ou de conserver l’image ;
On peut voir émerger à plus ou moins long terme, l’intérêt d’avoir un système de
management au sein des exploitations agricoles.
V. Panorama des les petites et moyennes exploitations
agricoles
Comme nous avons pu le voir jusqu’à présent, le terme d’ « exploitation agricole » peut
désigner :
un organisme de taille variable
présentant une structure individuelle ou collective,
ayant une production végétale et /ou animale
pouvant avoir des salariées.
De plus, étant donné la variété des productions agricoles, nous nous trouvons dans le cas où
nous devons trouver des critères nous permettant de qualifier et comparer des organismes
très différents, par exemple, une exploitation céréalière de 500 ha comparée à une
exploitation viticole de 12 ha. La prise en compte d’éléments comme le type de production, le
mode de production ou la superficie exploitation ne nous permettent pas de définir une
classification.
Nous allons donc effectuer un panorama des petites et moyennes exploitations agricoles en
utilisant 2 critères communs: la production brute standard (P.B.S) et le nombre d’unité de
travail annuel (U.T.A).
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Nous ciblons les exploitations suffisamment importantes pour que la mise en place d’une
démarche QSE soit intéressante et suffisamment petites pour qu’une personne ne puisse être
exclusivement dédiée à la mise en place et le suivi de démarche QSE. Ce cas de figure nous
force à nous interroger sur le bien-fondé d’un système de management pour de telles
structures.
V - 1. La production brute standard
Le concept de production brute standard (PBS) est récent, il a été créé à la suite de la
réforme de la P.A.C. de 2003, instituant le découplage des aides liées à la production. Ce
concept de PBS remplace l'ancien concept de MBS17, désormais obsolète. Avec ce nouveau
concept, une nouvelle typologie européenne des exploitations agricoles a été définie18.
L’objectif du PBS est d’avoir un dénominateur commun à toutes les exploitations agricoles
afin de déterminer la dimension économique d’une exploitation et sa spécialisation.
Pour ce faire, des coefficients représentant le potentiel de production unitaire ont été
attribués pour chaque production agricole, ce sont les coefficients PBS.
Ces coefficients sont : « des coefficients standards à caractère volontairement structurel,
calculés en moyenne sur plusieurs années. [... ]Ces coefficients sont fixes pour une certaine
période afin de conserver la classification des exploitations qui en découle et ne pas la
rendre trop sensible aux variations conjoncturelles de la valeur des productions. […]
Les coefficients de PBS représentent la valeur de la production potentielle par hectare ou par
tête d'animal présent hors toute aide. Ils sont exprimés en euros. » Extrait du : Agreste -
Production brute standard et classification des exploitations.
Pour les productions végétales Pour les productions animales
Éléments considérés pour le calcul des coefficients PBS
valorisation des rendements par unité de surface
valeur des productions secondaires (ex : lait) prise de valeur au cours de l'année pour le cheptel (le croît).
Au final, on calcul la PBS totale de chaque exploitation, ce calcul est possible grâce aux
informations recueillies lors du recensement agricoles de 2010.
Les exploitations peuvent ensuite être classées selon leur taille économique. Sur la base des
coefficients de PBS, il a été décidé de classer les exploitations selon trois classes de taille
regroupées :
les petites exploitations, dont la PBS est inférieure à 25 000 euros
les moyennes exploitations, dont la PBS est comprise entre 25 000 et moins de
100 000 euros
17
MBS : marge brute standard 18
Le règlement (CE) N°1242 /2008 du 8 décembre 2008.
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les grandes exploitations, dont la PBS est supérieure à 100 000 euros.
V - 2. Nombre d’unité de travail annuel (U.T.A.)
Notre deuxième critère de classification est le nombre d’unité de travail annuel. Ces 10
dernières années, le nombre d'UTA par exploitation professionnelle a augmenté de 10%.
L'unité de travail annuel (UTA) est l'unité de mesure de la quantité de travail humain fourni
sur chaque exploitation agricole. Cette unité équivaut au travail d'une personne travaillant à
temps plein pendant une année.
Figure 10: Nombre d'UTA
D’après les données recueillies lors du dernier recensement agricole en 2010 : plus de 310
000 des 514 694 exploitations agricoles françaises peuvent être classées comme des petites
et moyennes exploitations suivant la PBS et le nombre d’UTA. Près de 60% des
exploitations françaises sont concernées.
0 50 000 100 000 150 000 200 000 250 000
Moins d'1 UTA
Entre 1 et 2 UTA
Entre 2 et 3 UTA
Entre 3 et 5 UTA
5 UTA et plus
UTA
Exploitations
Petites exploitations
Moyennes exploitations
Pourquoi inclure les petites exploitations dans notre périmètre malgré leur importance économique réduite ? Ces exploitations ont une importance sociale et humaine non négligeable : elles maintiennent un lien avec beaucoup de personnes dans des régions de montagne et des zones dévalorisées. Elles tiennent aussi un rôle de maintien de la diversité des paysages. Le maintien de ces exploitations s’inscrit dans les plans de développement durable ruraux pourtant le nombre de ces exploitations diminue et pour les zones de montagne elles ne sont pas remplacées par d’autres structures.
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Partie III : Les démarches QSE et le monde agricole
Maintenant que le décor est planté, nous pouvons revenir à notre problématique : les
systèmes de management QSE sont-ils applicables, pérennes et utiles aux petites et
moyennes exploitations agricoles?
Cette problématique se scinde en 2 parties :
1 - Voir si les systèmes de management de la qualité, sécurité et de
l’environnement sont applicables à des structures aussi réduites que les
petites et moyennes exploitations agricoles.
2 - Vérifier que les systèmes de management mis en place sont pérennes dans le
temps, et utiles aux exploitations.
Avant de répondre, nous commencerons par définir et présenter le vocabulaire utilisé, puis
nous effectuerons un état des lieux des démarches et systèmes de management QSE
existants dans les exploitations agricoles et plus précisément les petites exploitations. Nous
poursuivrons par une analyse des systèmes de management mis en place et leur pérennité
pour les petites et moyennes exploitations.
I. Définitions -Vocabulaire
Pour une meilleure compréhension, commençons par définir les termes que nous allons
employer.
La qualité, au sens large, recouvre plusieurs notions, parfois très diverses. La norme
ISO 9000 : 2005 « Systèmes de management de la qualité - Principes essentiels et
vocabulaire » en donne la définition générique suivante : « Aptitude d‟un ensemble de
caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences. »
Dans le secteur agro-alimentaire, la qualité peut être déclinée en plusieurs composantes,
présentées ci-dessous :
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Tableau 6 : Composantes de la qualité dans le domaine agricole
Composante de la qualité
Définition Exemples
Qualité liée au produit
Qualité sanitaire Assure qu’un produit est propre à la consommation humaine ou animale.
Respect d’un GBPH19
, principes HACCP ISO 22000:2005
Qualité organoleptique ou gustative
Atteste qu’un produit présente des caractéristiques distinctives sur le plan organoleptique ou gustatif qui lui garantissent un niveau de qualité le distinguant des produits courants similaires.
Label rouge (qualité supérieure), AOC, …
Qualité spécifique Atteste qu’une denrée alimentaire ou qu’un produit agricole est conforme à des caractéristiques spécifiques portant sur la production, la fabrication, la transformation ou le conditionnement.
CCP20
, …
Qualité liée à l’origine
Atteste de caractéristiques spécifiques d’un produit déterminées par l’origine géographique dont il est issu, incluant les facteurs naturels et humains.
AOC21
, AOP
22,
IGP23
,
Qualité liée à un savoir-faire
Atteste qu’un produit agricole est élaboré en vertu d’un mode de production spécifique (notion de savoir-faire ou de recette).
STG24
,…
Qualité nutritionnelle
Garantit que les caractéristiques nutritionnelles du produit consommé (englobant le cas échéant les notions de portion et d’étiquetage) concourent à une alimentation saine et équilibrée.
Bleu-Blanc-Cœur (riche en ω 3), …
Qualité liée aux modes de production
Qualité des pratiques « raisonnées »
Atteste que les moyens mis en œuvre au niveau de l’amont agricole satisfont aux exigences spécifiées.
Agriculture raisonnée, normes et chartes filières
Qualité des pratiques biologiques
Qualifie un mode de production qui trouve son originalité dans le recours à des pratiques culturales et d'élevages soucieuses du respect des équilibres naturels et qui exclut ainsi l'usage des produits chimiques de synthèse, des semences OGM et limite l'emploi d'intrants.
Agriculture biologique
Qualité liée à l’organisation de l’activité
Qualité « système »
Système de gestion permettant d’orienter et de maîtriser les activités agricoles concernées en matière de qualité (d’après la norme ISO 9000:2008).
NF V01-005 NF V01-007, ISO 9001-2008 ISO 22006-2009 …
19
Guide de Bonnes Pratiques d’Hygiène 20
Certification de Conformité Produit 21
Appellation d’Origine Contrôlée 22
Appellation d’Origine Protégée 23
Indication Géographique Protégée 24
Spécialité Traditionnelle Garantie
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La sécurité : nous distinguerons la sécurité alimentaire et la sécurité des personnes au
travail : santé et sécurité au travail.
La sécurité alimentaire, telle que définie lors de La Déclaration de Rome sur la
sécurité alimentaire mondiale en 1996 dépend de nombreux facteurs :
disponibilité (démographie, surfaces cultivables, production intérieure,
productivité, capacité d'importation, de stockage, aide alimentaire, etc.),
accès (pouvoir d'achat, fluctuation des prix, infrastructures disponibles, etc.),
stabilité (des infrastructures, climatique, politique, etc.)
salubrité et qualité (processus de transformation, transport, hygiène, accès à
l'eau, etc.).
Sante et sécurité au travail : « Conditions et facteurs ayant une influence sur le
bien-être des employés, des travailleurs temporaires, du personnel détaché par un
fournisseur, des visiteurs et de toute autre personne présente sur le lieu de travail ».
(OHSAS 18001)
La norme l’ISO 14001:2004 donne pour l’environnement, la définition suivante: « Milieu
dans lequel un organisme (société, firme, entreprise, institution, association, …)
fonctionne, incluant l‟air, l‟eau, la terre, les ressources naturelles, la flore, la faune, les
êtres humains et leurs interrelations. »
Note : pour certains, l’environnement peut également constituer une composante de la
qualité, compris dans son sens le plus large. On parle alors de qualité environnementale.
Référentiel : texte rassemblant les exigences et/ou les engagements relatifs à une
démarche qualité et/ou environnementale. Un référentiel peut se présenter sous la forme
d’une charte, d’une norme, d’un cahier des charges, d’un guide de bonnes pratiques
d’hygiène, d’une notice technique…
On peut ainsi classer les démarches, soit en fonction de la nature des exigences qu’elles
comportent (qualité sanitaire, organoleptique, nutritionnelle…), soit en fonction de la manière
dont ces dispositions sont structurées et requises. A ce titre, on distinguera 3 types de
démarches :
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Tableau 7 : 3 types de démarches qualité, sécurité, environnement
TYPE DEFINITION EXEMPLES
Bonnes pratiques
agricoles (BPA)
Ensemble de règles et critères à respecter qui définissent les moyens à mettre en œuvre au niveau de l’amont agricole pour satisfaire aux exigences spécifiées. Les bonnes pratiques agricoles peuvent servir de base aux cahiers des charges produits.
Charte de bonnes pratiques d’élevages.
Charte « Production Fruitière intégrée »
Cahier des charges
« produits » (CCP)
Ensemble d’exigences spécifiques, relatif aux procédés de production ou d’élaboration d’un produit agricole ou alimentaire impliquant un résultat concret et mesurable.
Agriculture Biologique
AOC/AOP
Système de management
Ensemble de l’organisation, des processus, des procédures, et des moyens nécessaires pour mettre en œuvre le management QSE. Le SMQSE est un cadre organisationnel pour l’établissement des BPA et la mise en œuvre ordonnée des CC « produits » afin de répondre aux attentes des clients et des parties intéressées. Tout système de management est donc conçu pour y intégrer des CC ou des BPA, la réciproque n’est pas toujours vraie : un cahier des charges produit ou des bonnes pratiques agricoles peuvent être appliqués sans l’intervention d’un système de management.
ISO 14001
ISO 9001
Quali’Terre
NF V01-005
NF V01-007
Certification (ISO) : « Délivrance d'une assurance écrite par un organisme25
indépendant et extérieur qui a audité un organisme et a vérifié qu'il est conforme aux
exigences spécifiées », par exemple la certification d’un produit « poulet label rouge ».
Qualification : Processus de vérification qui n'apporte pas toutes les garanties liées à
l’intervention d’un organisme certificateur, par exemple : qualification des élevages,
Terra Vitis.
25
L’organisme certificateur doit être accrédité (normes ISO 45011 et 45012).
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Pour finir sur ce sujet, voici une présentation simplifiée des types de démarches QSE
qu’on peut retrouver sur une exploitation agricole, pour l’exemple on choisi une
exploitation d’élevage de bovins et de production de blé.
Figure 11: Schéma simplifié des démarches applicables sur une exploitation.
Ce schéma illustre l’intérêt que peut présenter la mise en place d’un système de
management au sein d’une exploitation agricole quelque soit sa taille. De nombreuses
exploitations cumulent les démarches « Produits » sans avoir de système de management
pour optimiser l’ensemble, elles se retrouvent alors avec une superposition de contraintes
issues des différentes démarches.
REGLEMENTATION
Atelier de production
(ex : Culture de Blé)
Bonnes pratiques
agricoles au niveau de la
filière
(ex : Charte
céréales et
protéagineux)
Exigences
spécifiques
Bonnes pratiques
agricoles au niveau de la
filière
(ex : Chartes de Bonnes Pratiques
d’Élevage)
Atelier de production
(ex : Élevage de bovins)
Cahier des charges
« Produits » Ex : Label
Rouge
Bonnes pratiques agricoles au niveau de l’exploitation
(ex : Qualification Agriculture Raisonnée)
Exploitation agricole
Systèm
e d
e m
anagem
en
t
Po
ur to
utes o
u u
ne p
artie de ces d
émarch
es
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II. État des lieux
II - 1. Les systèmes de management ‘classiques’ QSE :
Pour savoir si les systèmes de management QSE (SM QSE) sont applicables aux petites et
moyennes exploitations agricoles, ma première action fut de rechercher si de telles
exploitations agricoles étaient ou avaient été certifiés pour les systèmes « classiques » 26de
management QSE : soit ISO 14001, soit ISO 9001, soit OHSAS 18001.
En effet, si des petites et moyennes exploitations agricoles sont ou ont été certifiés pour des
SM QSE ‘classique’, on peut estimer que les SM QSE sont applicables à ces exploitations.
Une deuxième phase sera de déterminer si ces SM sont utiles à des structures aussi
réduites et s’ils sont pérennes dans le temps.
En 2007, on recensait 27:
moins de 100 exploitations agricoles certifiées ISO 9001 dont 30 pouvaient
être considérées comme de petites ou moyennes exploitations ;
et moins de 50 exploitations agricoles certifiées ISO 14001 (12 petites ou
moyennes exploitations)
aucune donnée concernant d’éventuelles certifications ILOSH18001 n’ont pu
être trouvé.
À priori, les systèmes ‘classiques’ de management de la Qualité et de l’Environnement
semblent applicables aux petites et moyennes exploitations, pourtant sur plus de 310 000
exploitations agricoles ciblées, le nombre d’exploitations certifiées en qualité et
environnement est infime et même inexistant en santé et sécurité au travail.
On peut s’interroger sur cet état de fait et émettre les suppositions suivantes :
La majorité des exploitants agricoles n’a ni les ressources financières et
humaines, ni la volonté de mettre en place des démarches QSE assez lourdes ;
les SM QSE ‘classiques’ sont peu connus dans le monde agricole et donc peu
sollicités ;
le monde agricole a à sa disposition des SM QSE qui lui sont propres et
répondent à ses besoins.
Nous mettrons à l’épreuve ses suppositions par la suite.
26
Voir Glossaire 27
Informations issues des sites d’Agreste et des chambres d’agricultures régionales.
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II - 2. Démarches QSE existantes pour les exploitations
agricoles
Après avoir vérifié que les SM QSE ‘classiques’ étaient applicables aux petites et moyennes
exploitations agricoles ; observons les démarches QSE et les autres systèmes de
management présents dans les exploitations agricoles. Cette observation et cette analyse
nous servirons de base pour répondre à la deuxième partie de notre problématique : la
pérennité et l’utilité des systèmes de management
II - 2.1. Panorama des démarches QSE applicables aux exploitations
agricoles
Pour approfondir notre problématique, effectuons un panorama des démarches qualité,
sécurité et/ou environnement existantes pour les exploitations agricoles.
Figure 12: Panorama de démarches applicables à une exploitation agricole française.
Entre :
la réglementation établissant des règlements sanitaires et environnementaux ;
les normes obligatoires imposées par les pays importateurs ou exportateurs ;
les initiatives privées destinées à promouvoir des signes de qualités ;
les démarches d’ordre international, national, régional, à l’échelle de terroir ;
les démarches professionnelles privées, celles initiées par les services publics ;
les normes non obligatoires liées à des stratégies commerciales ;
les démarches par filière ou par produit ;
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On dénombre plus d’une centaine de démarches qualité, sécurité et/ou environnement
applicables à l’amont de la filière agricole ; les exploitations.
On peut distinguer 2 orientations principales parmi ces démarches : celles orientées
« systèmes » et démarches orientées « produits ». Voici un panel de ces démarches :
Tableau 8: Démarches QSE dans le monde agricole
Démarches orientées produits Démarches orientées système
Nom Cible Orientation Nom Cible Orientation
Terre Vitis viticulteurs caves coopératives
environnement, traçabilité, qualité, sécurité alimentaire et des personnes
Qualification Agriculture Raisonnée
agriculteurs (tous types de production)
Environnement, sécurité alimentaire et des personnes, bien-être animal, traçabilité
Charte des Bonnes Pratiques Élevage
exploitations d'élevage bovin lait et viande
sécurité sanitaire, hygiène, traçabilité, environnement
Quali’Terre agriculteurs (toutes productions)
Environnement, sécurité alimentaire et des personnes, traçabilité,
Qualification des Élevages
exploitations d’élevage bovin (veaux de boucherie exclus)
qualité, sécurité alimentaire, traçabilité, hygiène
ISO 14001 Tout organisme (tous secteurs) En agriculture : tous les professionnels de la filière agricole
environnement
Certification Conformité Produit (CCP)
agriculteurs, Industries agro-alimentaires.
qualité ISO 22000 pour tous les organismes de la filière agro-alimentaire.
sécurité alimentaire
Agriculture biologique
Agriculteurs Préparateurs, transformateurs ou importateurs (pays tiers hors UE) de produits biologiques
environnement Certi’Terre
Chartes de production de céréales
Groupe de producteurs de céréales (> 10 producteurs) Organismes Stockeurs Groupes de développement (CETA, GEDA, CA...)
qualité (sanitaire/technologique), traçabilité-transparence, environnement (lié à la parcelle), rentabilité.
ISO 900128
Tout organisme (tous secteurs) En agriculture : tous les professionnels de la filière agricole
qualité
Viticulture Raisonnée - AOC Champagne
les producteurs de raisins situés dans la zone d'AOC Champagne, et Maisons de Champagne (10%).
environnement (qualité : critères de l'AOC)
Agri-Confiance Toute SOPA:
Agriculteurs adhérents de ces coopératives
Qualité, traçabilité, sécurité alimentaire, hygiène, l'environnement, préventions des accidents
Label Rouge agriculteurs qualité Certification Haute Valeur Environnementale
agriculteurs (toutes productions)
Ecoculture en Champagne
céréaliers en région Champagne
qualité technologique du produit, environnement, sécurité alimentaire et des personnes, traçabilité
Note : Un tableau décrivant ces démarches est disponible en annexe (cible, portée description, …)
28
Une nouvelle norme ISO 22006 « Systèmes de management de la qualité – Lignes directrices pour l'application de l'ISO
9001:2008 pour la production des récoltes » est paru en 2009. Elle reprend chacune des exigences de la norme ISO 9001:2008 en expliquant concrètement, par étapes, l’application de la démarche à la gestion d’une exploitation agricole, avec des suggestions et des conseils spécifiques au domaine, et en utilisant la terminologie consacrée. Parmi les éléments distinctifs uniques figure un tableau répertoriant l'ensemble des activités d'une entreprise agricole. Il permet de déterminer comment les différentes activités s’articulent et où des améliorations sont nécessaires. Faute de données et retours sur cette norme, nous la citons sans l’approfondir.
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management QSE sont-ils applicables, pérennes et utiles aux petites et moyennes exploitations agricoles ?
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La majorité des démarches « qualité » datent de
la fin des années 1990 après des crises
sanitaires comme celle de l’ESB, les démarches
environnementales qu’en a-t- elles sont apparues
plus récemment, à partir des années 2000.
On note assez peu de démarches axées
« sécurité et santé des travailleurs » malgré un
besoin de démarches efficace dans le domaine
de la santé et sécurité au travail (voir encadré ci-
dessous).
Les différentes démarches citées ci-dessus (tableau 7) nécessitent un investissement
financier et humain conséquent. Pourtant, comme on peut le voir sur le graphe ci-dessous, le
nombre d’exploitations certifiées ou qualifiées est bien plus important que ce que nous avons
pu observer pour les SM QSE ‘classiques’.
Le monde agricole est prolifique en démarche Qualité et Environnement Ces dernières décennies ont été riches en nouvelles démarches. La dernière en date est la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) issue du Grenelle de l’Environnement. Cette certification est née du constat qu’il était difficile de valoriser la qualité environnementale des exploitations agricoles, la certification HVE valorise une démarche de progrès dans la gestion des exploitations.
Données santé et sécurité dans le monde agricole : Attention Danger !
En effet, le taux de fréquence des accidents du travail pour les actifs agricoles est de 35.6 en 2009. Il est de 23,9 pour les actifs du régime général sur la même période. Certains secteurs comme les exploitations de bois atteignaient des taux de fréquence de 98.1.
Selon l'Institut de veille sanitaire, l'INVS, le taux de suicide des agriculteurs est trois fois plus élevé que celui des cadres.
L’année 2008 avait enregistré une hausse de près de 10 % avec 1 721 maladies professionnelles reconnues, pour les populations agricoles.
La problématique « Santé et Sécurité au travail » n’est pas encore au cœur des préoccupations du monde agricole, même si une prise de conscience s’opère que ce soit au niveau des agriculteurs ou des services publics.
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Figure 13: Exploitations agricoles certifiées ou qualifiées en 2007(démarche orientée système : vert ; orienté produit : violet).
Pour chacune de ces démarches, des petites et moyennes exploitations agricoles ont été
certifiées ou qualifiées mais étant données qu’il n’existe pas de recensement globale des
exploitations certifiées, les données du graphique précédent sont des estimations formulées
à partir des données fournies par les organismes certificateurs et les chambres d’agriculture
régionales, ils sont fournis à titre indicatif pour donner un ordre d’idée des exploitations
concernées par les démarches QSE dans le cadre du présent travail.
Au vu du nombre de démarches QSE et du nombre d’exploitations agricoles certifiées ou
qualifiées, nous pouvons considérer qu’il existe au sein du monde agricole la volonté et les
ressources nécessaire à la mise en place de démarches QSE.
II - 2.2. Systèmes de management propres au monde agricole
Parmi les démarches proposées dans le tableau 7, nous allons nous intéresser aux
systèmes de management propres au monde agricole. Nous retiendrons les 3 suivants :
la certification Agri-Confiance® ;
la qualification Quali’Terre® ;
et la méthode Certi’Terre®.
20 000
111 000
11 400
105 220
45 700
30 400
31 400
2 017
100
50
2 400
61 050
6 840
47 349
14 624
13 984
14 130
847
30
12
0 20 000 40 000 60 000 80 000 100 000 120 000
Charte céréales et protéagineux
Chartes des BP d'élévages
AB
AOC/AOP
Label rouge
Certification de conformité du produit
NF V01-005/007 => Agriconfiance
Qualification Agriculture raisonnée
ISO 9001
ISO 14001
Exploitations certifiées ou qualifiées
Petites et moyennes exploitations Ensemble des exploitations
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Ces systèmes de management nous permettront d’avoir une vision globale des différents
types de systèmes de management que l’on peut retrouver dans les exploitations agricoles.
II - 2.2. i) Agri-Confiance : système collectif de
management
Agri-Confiance valorise la mise en place d’un système de management de la qualité et de
l’environnement. Elle est délivrée pour une durée de 3 ans et assortie d'audits de
surveillance annuels. La démarche Agri Confiance est unique : elle engage à la fois les
producteurs agricoles, l’entreprise coopérative de collecte et son entité industrielle.
Elle couvre l’ensemble de la chaîne de production et permet ainsi la traçabilité complète des
produits alimentaires, en identifiant parfaitement toutes les étapes de la production des
produits : de la parcelle ou du bâtiment d’élevage jusqu’à la transformation du produit.
Cette certification est basée, pour les activités de production, sur 2 normes françaises : NF
V01-005 : 200429 et NF V01-007 :200430, elles-mêmes inspirées de la norme ISO 9001,
pour la première et des normes ISO 14001 et ISO 9001, pour la seconde.
La certification Agri-Confiance se décline en Agri-Confiance Qualité qui est basée sur la
seule norme NF V01-005 : 2004 et Agri-Confiance Qualité et Environnement basée sur la
norme NF V01-007 : 2004
La particularité d’Agri-Confiance est d’être un système collectif de management, ainsi la
certification porte non pas sur l'exploitation agricole proprement dite, mais sur la relation
entre l'agriculteur et sa SOPA (Structure Organisée de Production Agricole) selon la
terminologie retenue dans la norme NF V01-005 et V01-007.
Pour mieux le comprendre, nous allons nous intéresser la norme NF V01-007.
29
NF V01-005 : Système de management de la qualité de la production agricole - Modèle pour la maîtrise des engagements réciproques entre les producteurs et une structure organisée de la production agricole pour répondre aux attentes clients 30
NF V01-007 : Systèmes de management de la qualité et de l'environnement de la production agricole- Modèle pour la maîtrise des engagements réciproques entre les producteurs et une structure organisée de production agricole pour répondre aux attentes des clients et parties intéressées.
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Le contrat d’engagements réciproques
Ce système de management collectif est bâti sur
un contrat d’engagements réciproques
définissant les obligations et les engagements
de chacune des parties prenantes.
Les parties prenantes concernées sont la
structure organisée de production agricole
(SOPA) (cf. encadré) et les producteurs
adhérents.
Les obligations respectives de chaque partie
sont définies dans le chapitre 6 de la norme NF
V01-007 :
Pour les producteurs :
o s’engager à fournir en quantité et en qualité les produits couverts par le
système de management de la qualité et de l’environnement ;
Pour la SOPA :
o S’engager à mettre à la disposition des producteurs les services définis dans
le système management de la qualité et de l’environnement ;
Pour les deux parties :
o S’engager à contribuer au bon fonctionnement du système de management
de la qualité et de l’environnement mis en place ;
o S’engager dans un processus d’amélioration continue en matière de
management de la qualité et de l’environnement.
Le contrat, en définissant les obligations de chacune des parties envers l’autre, s’assure que
les obligations respectives sont connues. Les limites de responsabilités et des engagements
des parties prenantes ainsi que les clauses de rupture doivent aussi être spécifiées.
Les engagements spécifiés dans le contrat s’établissent à partir des exigences des clients et
des parties intéressées.
Ce contrat d’engagements réciproques est la clé de voute du système de management Agri-
Confiance, c’est l’interface entre la SOPA, les producteurs, les clients et les parties
intéressées (illustration ci-dessous).
Structure Organisée de Production Agricole Un groupe de producteurs organisé juridiquement et responsable du système de management.
NOTE La notion de «groupe» doit être comprise au sens générique du terme. Le «groupe» doit être créé à l’initiative d’un opérateur identifié : producteurs, négociant, coopérative, industrie agroalimentaire… » Définition de la Norme NF V01-007
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Figure 14: Principales étapes de la norme NF V01-007
Le corps de la norme NF V01-007 :
La norme NF V01-007 reprend le contenu des normes ISO 14001 et ISO 9001 en l’adaptant
à la production agricole et en ajoutant le contrat d’engagement réciproque entre la SOPA et
les producteurs qui la composent.
Comme on peut le voir sur la figure 15, les principaux chapitres des normes ISO 9001 et
14001 se retrouvent dans la norme NF V 01-007. Un tableau de correspondance plus
détaillé entre la norme NF V 01-007 et les normes ISO 9001 et 14001 est disponible en
annexe.
Clients
et
Parties
intéressées
Structure organisée de production agricole
Producteur
adhérent
Producteur
adhérent
Producteur
adhérent
Contrat d’Engagements réciproques =
Relations de Confiance et progrès
Besoins et exigences
Apport de garanties
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Figure 15: Le corps de la norme NF V01-007
Nous verrons dans un second temps la mise en place de ce système de management, ces
limites et les retours d’expériences recueillis auprès des personnes impliquées.
II - 2.2. ii) Quali’Terre®
Quali'Terre est une démarche individuelle de management de la qualité et de
l'environnement, qui constitue un niveau d'exigences minimales sur lequel peuvent s'appuyer
des démarches « produit ». La qualification est valide 5 ans.
L’objectif de cette démarche est de revaloriser l’image que nos concitoyens se font du
métier d’agriculture et de favoriser l’initiative des démarches qualité / Environnement au
niveau des agriculteurs.
Le référentiel de bonnes pratiques Quali'Terre® se base actuellement31 sur le référentiel
Agriculture Raisonnée et les recommandations définies dans le décret n° 2002-631 du 25
avril 2002 (le référentiel AR et le décret n°2002-631 sont disponibles en annexe).
Quali’Terre correspond à une démarche de mise à niveau des exploitations avant de mettre
en place un système de management de la qualité et de l'environnement de type ISO 9001
ou 14 001.
Il est proposé aux agriculteurs d'atteindre un niveau commun de qualité défini par un guide
de bonnes pratiques agricoles.
31
Quali’Terre est une démarche initiée en 1999, pionnière de l’Agriculture Raisonnée. Le référentiel Quali’Terre s’est adapté dès la sortie des textes officiels en 2002.
•§ 6 Contrat d'engagement réciproque •§ 7.5 Formation et sensibilisation
•§7.4 responsabilité des producteurs
•§ 7.2.2: Veille réglementaire
•§ 8.2 Contrôles
•§ 8.3.3 Audit interne
•Évaluations réciproques : §7.4.3 et § 7.5.3
•§5: identification des exigences des clients et aspects environnementaux
•§7.3.1 et §7.3.2 Objectifs et planification
•§ 7.3.3 Engagement de la direction
•§ 7.3.4 Revue de direction
•§ 8.4 Amélioration
•§ 8.4.1 amélioration continue
Validation et amélioration
Planification et Politique
QE
Actions et engagements réciproques
Vérifications
ISO 9001 : § 5.2-5.5/ 7.2
ISO 14001 : § 4.3/4.4
ISO 9001 : §6.1/7.4-5
ISO 14001 : § 4.4.4/4.4.6/4.5 ISO 9001 : §7.5/7.6/8.2/8.4
ISO 14001 : § 4.5
ISO 9001 : §5.6/8.5
ISO 14001 : § 4.4.7/4.5.3/4.6
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Ce guide de bonnes pratiques innove sur plusieurs points par rapport aux guides de bonnes
pratiques classiques :
1 - Il se place à l’échelle de l’exploitation et non pas de la parcelle ou de la
production ;
2 - La méthode HACCP est utilisée pour l’identification, l’analyse des
risques et la mise en place de mesures préventives
3 - Quali’Terre introduit la notion de boucle d’amélioration continue, un
des piliers d’un système de management
La démarche Quali’Terre se passe en deux temps (figure ci-dessous) :
Dans un premier temps, permettre à l’exploitant d’atteindre le niveau minimum fixé
par le référentiel de bonnes pratiques agricoles,
Dans un deuxième temps, définir un rythme de progression individualisé pour chaque
exploitation
Figure 16: Une démarche en 2 temps – (Source: FASAD 2003- n° 20)
II - 2.2. iii) Certi’Terre® : une méthode à 3 niveaux
Certi'Terre est une démarche adaptée des normes ISO 9001 et ISO 14001, qui permet aux
agriculteurs de mettre en place un système de management qualité-environnement par
étape, via une méthode opérationnelle.
La démarche Certi’Terre a repris la proposition de l’Afnor de mise en place de système de
management en 3 niveaux :
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Figure 17: Les 3 niveaux de Certi'Terre
Cette démarche n’est pas certifiante ou qualifiante en elle-même, elle doit permettre, comme
on le voit au niveau 3, d’amener les agriculteurs jusqu’à un système de management
certifiable ISO 14001 ou 9001. Ensuite ce sont les agriculteurs qui demandent, s’ils le
souhaitent, la certification.
Certi’Terre, s’appuyant sur une méthode opérationnelle, des outils de diagnostics et des
supports documentaires sont disponibles pour la mise en place du système de
management. Selon le système de management désiré, 2 outils sont disponibles :
le Diagnostic des Dysfonctionnements qui a pour objectif d’identifier les points
forts et les points faibles de la gestion d’une exploitation et d’aider à définir les
priorités, pour le management de la qualité ;
le Diagnostic Agri-Environnemental Géographique qui permet d’identifier et
d’évaluer les impacts environnementaux des pratiques en fonction des
milieux, pour le management environnemental
Les supports documentaires sont rassemblés dans le classeur Certi’Terre et traitent les
thématiques suivantes :
Présentation de l’exploitation et de ses processus.
Engagement et planification.
L’évaluation et l’amélioration continue.
La conformité aux exigences réglementaires.
L’analyse environnementale.
Relations avec les clients et la société.
Niveau 3
Niveau 2
Niveau 1
Système de management « certifiable » avec des modèles de procédures exigées par la norme ISO
14001 ou 9001 pour accéder à la certification.
Mise en œuvre d’un Système de management
simplifié.
État des lieux et premiers programmes d’actions
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Management des ressources humaines.
La gestion des situations d’urgence.
La gestion du matériel et des installations.
La gestion des achats et les relations avec les fournisseurs.
La maîtrise de la production.
La gestion documentaire.
L’agriculteur choisit parmi ces thématiques, celles qu’il souhaite améliorer et progresse à son
rythme.
II - 2.2. iv) Bilan sur les systèmes de management présentés
Ces systèmes de management ne sont pas les seuls disponibles dans le monde l’agricole,
mais ils présentaient les avantages :
de concerner le management de l’environnement et de la qualité ;
d’être applicables à de petites structures ;
de pouvoir faire l’objet de retours d’expérience de la part des acteurs ayant
participés à ces démarches.
Ce dernier point a fait partie des éléments déterminants dans le choix des démarches
présentées.
II - 3. Constats et hypothèses
Après cet état des lieux des différentes démarches QSE applicables et appliquées dans le
monde agricole, nous pouvons faire quelques constats :
1. Même si peu d’exploitations agricoles sont certifiées pour les SM QSE
‘classiques’, le principe de démarches QSE certifiantes ou qualifiantes n’est
pas un frein pour les exploitants agricoles, même pour les petites et
moyennes exploitations. L’intérêt des professionnels du monde agricole pour
les démarches QSE est réel et suivi.
2. Le monde agricole est très riche en démarches de la qualité et de
l’environnement mais les démarches orientées santé et sécurité au travail
semblent plus rares.
3. La majorité des systèmes de management de la qualité et/ ou de
l’environnement propres au monde agricole s’inspire des normes ISO 14001
et 9001, voir a pour objectif final une certification ISO.
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4. Les systèmes de management de la qualité et de l’environnement sont
applicables aux petites et moyennes exploitations agricoles.
Après avoir effectué ces constatations, il nous faut déterminer si ces systèmes de
management sont pérennes et utiles, pour ce faire nous allons commencer par voir la mise
en place de ces systèmes, comment ils ont été appliqués, par qui et quelle fut leur pérennité.
III. Systèmes de management de la qualité et/ou de
l’environnement au sein des petites et moyennes
exploitations françaises : Mise en place
Nous allons nous intéresser aux systèmes de managements que nous avons présentés en
amont :
les systèmes de management basés sur les normes ISO 9001 et 14001 ;
la démarche Agri-Confiance avec son référentiel normatif NF V01-007 ;
la démarche Quali’Terre et son référentiel de bonnes pratiques ;
et afin la démarche Certi’Terre.
Nous allons commencer par illustrer la mise en place ‘théorique’ des systèmes de
management ensuite nous ferrons comment ils ont réellement été construits.
III - 1. Modèles de mise en place des systèmes de
management de la Qualité et/ou de l’Environnement
III - 1.1. État des lieux
Pour toutes ces démarches : un état des lieux de la situation de l’exploitation engagée est
nécessaire.
▪ Pour les normes ISO 9001 et 14001, cet état des lieux est une exigence de la norme. Ces
normes ne proposant pas de méthode d’évaluation pour réaliser cet état des lieux, certaines
méthodes et outils existants en industrie ont été adaptées à l’agriculture :
Auto-diagnostic SEMSE de Br-COMM (qualité)
Auto-diagnostic AFAQ (qualité)
DIAGE. (qualité)
▪ La démarche Agri-Confiance exige aussi un état des lieux et demande aux SOPA
d’appliquées les méthodes d’évaluations convenant à leur cas.
▪ La démarche Quali’Terre propose sa propre méthode d’évaluation dans son guide d’audit.
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▪ Le premier niveau de la méthode Certi’Terre est un état des lieux pour lequel 2 outils sont
proposés : le Diagnostic des Disfonctionnements pour la qualité et le Diagnostic Agri-
Environnemental Géographique pour l’environnement.
III - 1.2. Mise en place au niveau de l’exploitation
III - 1.2. i) ISO 9001 et ISO 14001
Pour les systèmes de management issus des normes internationales ISO 9001 et 14001 : de
manière similaire à la mise en place d’un système de management de la QE pour une
entreprise ; on retrouve les étapes d’engagements de la direction dans la démarche, l’état
des lieux et la mise en place de la boucle d’amélioration continue accompagnée d’audits
internes pour finir par l’intervention d’un organisme certificateur accrédité EN 45012 qui
après audit du système de management de l’exploitation accorde ou non la certification.
La principale différence par rapport à une entreprise ou industrie est la présence d’une
structure d’accompagnement et de conseils de l’exploitation dans sa démarche (voir figure
ci-contre). Cette structure peut être une chambre d’agriculture locale, un cabinet de
consultant, un groupement agricole. Son rôle est de compléter les compétences absentes au
sein de l’exploitation : décryptage de la norme, connaissance des outils et méthodes
d’évaluations, …)
Figure 18: Mise en place d’ISO 9001 et/ou 14001 pour une petite ou moyenne exploitation agricole.
Structure de conseil et
d’accompagnement
Exploitation agricole
État des lieux
Politique Qualité et/ou Environnement
Mise en place d’une
boucle d’amélioration
continue
Audits internes
Planification
Mise en œuvre et
fonctionnement
Contrôles et
actions correctives
Revue de
direction
Organisme externe de certification
Audit Externe
Engagement de la direction
Certification
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III - 1.2. ii) Agri-Confiance
Avec la démarche Agri-Confiance, (figure ci-dessous), le système de management se
construit sur le contrat d’engagements réciproques entre la SOPA et les exploitants engagés
et l’état des lieux.
Ensuite, une boucle d’amélioration continue assez similaire à ce qui existe pour les
démarches ISO, est mise en place. Les différentes étapes de la boucle d’amélioration sont
réparties entre les partenaires : la SOPA à partir des états des lieux (environnements et / ou
qualité) réalisés (1) chez différents exploitants établie une politique QE (3) qu’elle planifie (3)
et dont la mise en œuvre et le fonctionnement (4) est effectif sur les différentes exploitations.
Les audits internes ont la particularité d’être double : un audit interne concernant les
engagements des producteurs (5 b) et un autre pour les engagements de la SOPA (5a).
Figure 19: Mise en place d’Agri-Confiance pour une petite ou moyenne exploitation agricole
Contrat d’engagements réciproques
5 b
État des lieux 1
5 a
Politique Qualité et/ou
Environnement Planification 2
4
3
Mise en œuvre
et
fonctionnement
Adhérents de la SOPA
Contrôles et actions correctives
5 a
5 b Audit des services de
la SOPA
Audit des engagements des producteurs
Audits Externes
SOPA
Revue de direction
Organisme externe de certification Certification
Audits Externes 6
Exploitation agricole engagée
Exploitation agricole engagée
Exploitation agricole engagée
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La démarche Agri-Confiance fait l’objet d’une certification de la part d’un organisme
certificateur accrédité EN 45012 qui après audit du système de management de
l’exploitation et de la SOPA accorde ou non la certification.
III - 1.2. iii) Quali’Terre
Comme nous l’avons vu précédemment (II - 2.2. ii), la démarche Quali’Terre est une
démarche en 2 temps :
Dans un premier temps, permettre à l’exploitant d’atteindre le niveau minimum fixé
par le référentiel de bonnes pratiques agricoles,
Dans un deuxième temps, définir un rythme de progression individualisé pour chaque
exploitation
La mise en place du système de management via la démarche Quali’Terre est une mise en
place accompagnée, figure suivante:
Figure 20: Mise en place de Quali’Terre pour une petite ou moyenne exploitation agricole
Un service Quali’Terre accompagne l’exploitant dans la démarche, ce service peut fournir
les auditeurs et certains conseillers techniques. Cette structure relais est elle-même auditée
par un organisme certificateur agrée par les services publics.
Commission
départementale de
qualification Organisme externe de contrôle (EN 45012)
Auditeur
Rapport d’audit
Rapport d’audit
Service Quali’Terre (Guichet régional de la démarche)
A P C D
Mise en place de la boucle d’amélioration
Objectifs : répondre aux 93 exigences du référentiel Agriculture Raisonnée
Progression individualisée => l’exploitant définit ses propres objectifs d’amélioration
Niveau2
A P C D
Exploitation
agricole État de lieux
Organisme de développement agricole (Chambre d’agriculture)
Conseils
Audit de qualification
Niveau 1
Informations
Qualification
Audit
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La qualification est accordée à l’exploitant par une commission départementale de
qualification. La mise en place d’un système de management via la qualification Quali’Terre
est une démarche assez lourde.
III - 1.2. iv) Certi’Terre
Comme évoqué lors de la présentation de cette démarche, Certi’Terre n’est ni une
qualification ni une certification. C’est une démarche en 3 niveaux dont la finalité est de
permettre une certification ISO 14001 ou 9001, si désirée.
La mise en place de la démarche Certi’Terre commence par la volonté d’un groupe
d’exploitants de mettre en place un système de management (voir figure ci-dessous). Tout
au long de la démarche, ils sont accompagnés par une structure de conseil et
d’accompagnement, souvent la chambre d’agriculture locale ou un groupe de
développement agricole.
Figure 21: Mise en place de Certi’Terre pour une petite ou moyenne exploitation agricole
Exploitant
agricole
État des lieux
Politique Qualité et/ou Environnement de l’exploitation
Mise en place d’une boucle d’amélioration
continue
Structure d’accompagnement
Groupe d’exploitants
Informations et sensibilisation
Définition des premiers objectifs à partir des thématiques du classeur Certi’Terre A P
C D
Mise en place de la boucle d’amélioration
L’ensemble des thématiques du Classeur Certi’Terre fait l’objet
d’objectifs et de cibles
A P C D
Niveau 1
Niveau 2 : Système de management simplifié
Classeur Certi’Terre
Manuel Qualité
Niveau 3: Système de management certifiable ISO
Exploitant
agricole
Exploitant
agricole
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management QSE sont-ils applicables, pérennes et utiles aux petites et moyennes exploitations agricoles ?
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Les 2 premiers niveaux de la démarche sont un travail fortement accompagné et reposant
sur une dynamique de groupe même l’exploitant dispose d’outils et de conseils pour mettre
en place un système de management simplifié.
L’objectif est d’atteindre un niveau 3 où l’exploitant :
est formé à la notion d’amélioration,
est habitué et maitrise les exigences de documentation et de maitrise des
enregistrements
apte à maintenir seul le système de management simplifié en place et à le
faire progresser.
Cette démarche est principalement basée sur l’échange entre les exploitants tout au long de
la mise en œuvre, les sessions de travail collectives et le classeur Certi’Terre. Ce classeur
est un file-conducteur listant les thématiques devant être intégrées dans un système de
management de la Qualité et/ou de l’Environnement certifiable ISO 14001 ou 9001. Les
fiches de ce classeur offrent à l’exploitant : une présentation de la thématique, les exigences
réglementaires et celle de la norme ISO, les pistes d’amélioration, des propositions
d’indicateurs, organisation et d’enregistrements. Ce classeur pleinement utilisé peut faire
office de manuel Qualité pour l’exploitation.
III - 2. Les mises en place effectives de systèmes de
management QSE au sein de petites et moyennes
exploitations françaises
Différentes exploitations ou groupes d’exploitations ont mis en place des systèmes de
management. En interrogeant les personnes impliquées dans ces mises en place
(agriculteur, responsable QSE collectif, conseiller agricole,..) j’ai pu identifier différents
éléments concernant la mise en place de SM QSE au sein de petites et moyennes
exploitations.
Tout d’abord, il ressort de mes recherches que pour une même démarche plusieurs modes
de mise en place peuvent être appliqués.
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III - 2.1. Trois modes de mise en place du SM QSE :
III - 2.1. i) Mise en place et reconnaissance individuelle du
système de management.
Un exploitant décide de s’engage sans aucun autre exploitant agricole dans la mise en
place d’un système de management QSE. Ce mode de mise en place est envisageable
pour les démarches ISO 9001/ 14001 et Quali’Terre, les autres démarches présentées sont
collectives ou basées sur une dynamique de groupe.
Ce mode de mise en place est principalement observé pour les grandes exploitations : par
exemple, le GIE de L’Ombrière, certifié ISO 14001 et 9001, un groupe employant 70
personnes et cultivant 1000 hectares de maïs et légumes.
C’est un choix rarement fait par les petites et moyennes exploitations mais des exemples
existent comme l’EARL KER, un élevage porcin, certifiée ISO 14001 en 2001.
Cette exploitation employant 4 personnes a pu être certifiée grâce au soutien de l’ADEME,
du Conseil Régional et le cabinet de consultants IDE.
L'une des difficultés rencontrée avec cette stratégie porte sur les coûts de réalisation de l’état
des lieux, de mise en place du système, mais aussi sur le maintien dans le temps de ces
systèmes.
À supporter seul, la mise en place et reconnaissance d’un système de management est non
négligeable, comme on peut le voir sur le tableau suivant :
Tableau 9: Coûts estimés pour la mise en place individuelle d'un SM QSE
ISO 9001 ISO 14001 Quali’Terre
Référentiel 78 € 70 € gratuit
Audit interne 1200 € 380-460€/ jour
Audit de certification ou
de qualification
5 à 6000 € 750-1050€/jour
(la médiane est à 3 jours
par exploitation)
150€
Accompagnement et conseils
20 à 30 000 € 25 à 40 000€ 800 à 16 000 € Avec une médiane à 6 000€
Total Entre 26 et 37 K€ Entre 27 et 43 K€ Entre 1 et 16 K€
Ces chiffres sont issus du recueil de données auprès des Chambres d’Agriculture et des
O.P.A, tout en étant indicatifs, ils illustrent bien la difficulté que peut éprouver une
exploitation dont la PBS est inférieure à 100 K€ à mettre en place seul un SM QSE.
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Le niveau des coûts de certification supportés à un niveau individuel par les agriculteurs est
un frein pour ce mode de mise en place.
III - 2.1. ii) Mise en place et reconnaissance collective
Le deuxième mode de mise en place identifié consiste en une mise en place et une
reconnaissance du système collective. On peut schématiser son fonctionnement de la
manière suivante :
Figure 22: Mode de mise en place et reconnaissance pyramidale.
La démarche Agri-Confiance en est l’illustration la plus flagrante : cette certification portant
sur la relation entre l’exploitant et sa SOPA et non pas sur l’exploitation seule. Son principal
intérêt tient à la mise en place d'audits internes et à la mutualisation des coûts de
certification. La contrepartie pour l'agriculteur est un engagement contractuel plus important
sur la (ou les) production(s) concernée(s).
Ce mode de mise en place existe aussi pour les normes ISO 14001 et
9001. Généralement, les exploitants se regroupent en associations,
comme l’Association ISONIS, en Charente-Maritime, qui était composée
au départ en 1999 de 6 exploitations majoritairement des GC et soutenue
par l’ADEME et par CA 17. Aujourd’hui ISONIS compte 18 exploitations
L’Association Terr’Avenir, en Picardie, était composée de 18 exploitations
lors de sa première démarche en 2002, majoritairement de GC.
Terr’Avenir est soutenue par l’ADEME, le Conseil Régional, la chambre régionale
d’agriculture ainsi que le cabinet de consultants PeriG.
Exploitation agricole engagée
Exploitation agricole engagée
Exploitation agricole engagée
Organisme relais : ex SOPA, Associations
Organisme externe de certification
Contrôle d’un échantillon d’exploitation agricole
Reconnaissance liée à l’organisme relais et aux exploitations engagée
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Actuellement, l’association Terr’Avenir s’est déclinée en associations régionales :
Terre de Picardie
Terre de Haute Normandie
Terre de Nord Pas de Calais
Terre de Languedoc Roussillon
Terre de Champagne Ardenne
Terre de Basse-Normandie
Terre de Réunion
asbl Duragriso vzw (FR)
Figure 23: Présence de Terr'Avenir en France - 2012- Source Terr'Avenir
Ces différentes associations sont certifiées au en cours de certification, la dernière en date
est Terre de Réunion le 13 septembre 2012 pour ISO 14001. Un exemple de certificat ISO
14001 pour une association Terr’Avenir est disponible en annexe.
Il existe également un groupe Midi-Pyrénées d’exploitations porcines composé de 6
exploitations porcines en cours de certification et soutenue par l’ADEME, le Conseil régional,
IDE environnement, et Midi Porc.
Suivant les filières, 15 à 30% des exploitations engagées dans ces démarches sont des
petites ou moyennes exploitations.
Le principal intérêt de ce mode de mise en place est la conservation de la fiabilité du
système tout en mutualisant des coûts : construction d’outils informatiques, formations,
audits internes, veille réglementaire.
Tableau 10: Coûts estimés pour la mise en place et la reconnaissance collective
ISO 9001 ISO 14001 Agri-Confiance Quali’Terre
Référentiel 78 € 70 € 65€ gratuit
Audit interne 1200 € 380-460€/ jour Non connu
Audit de certification ou de qualification
5 à 6000 € 750-1050€/jour (la médiane est à 3 jours par exploitation)
Non connu 150€
Accompagnement et conseils
20 à 30 000 € 25 à 40 000€ Non connu 800 à 16 000 € Avec une médiane à 6 000€
Total individuel Entre 26 et 37 K€ Entre 27 et 43 K€ / Entre 1 et 16 K€
Total pour association de 10 exploitants
Environ 37 k€ entre 10 exploitations
Environ 47 k€ entre 10 exploitations
SOPA 150 producteurs engagés : 16.77 K€ SOPA : 50 producteurs engagés: 21.34 K€
Environ 18 k€ entre 10 exploitations.
III - 2.1. iii) Mise en place d’un système sans
reconnaissance
Enfin, le troisième mode est plus progressif, il est adoptée dans le cadre de la démarche
Certi'Terre®. Le principe est le plus souvent de permettre à un groupe d’exploitants
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d’atteindre un niveau commun de système de management fonctionnel, qui ensuite peut
aboutir à intégrer une autre démarche valorisée : ISO 9001, ISO 14001, Quali’Terre, …
C’est ce modèle qu’a suivi en 2002 un groupe d’exploitants du réseau Oredap dans l’Oise.
Ce mode repose sur le plus souvent sur une dynamique de groupe, qui stimule des
participants à s’impliquer et poursuivre la démarche. Ces démarches comme se fut le cas
pour la démarche Certi’Terre sont fortement encadre par un organisme de développement
agricole qui assure l’information la sensibilisation, l’animation des réunions et leur
planification.
III - 2.2. Un accompagnement adapté
Après les entretiens avec les différents acteurs et les recherches effectuées, un second
élément m’est apparu comme indispensable à la mise en place de système de management
au sein d’exploitations agricoles: un accompagnement adapté aux exploitations et aux
exploitants.
Cet accompagnement doit informer et sensibiliser les exploitants aux différentes démarches,
mais aussi les aider par l’apport d’outils lors d’étapes primordiales du déroulement d’une
démarche : comme l’état des lieux, la définition de la première politique QSE, la planification.
Cet accompagnement joue aussi un rôle d’animateur et de stimulant en mettant en place des
jalons et en animant les groupes de travail.
Le plus souvent la structure d’accompagnement est issue de la Chambre d’Agriculture locale
ou d’une des OPA encadrant la profession.
L’ADEME est aussi un partenaire privilégié pour la mise en place d’un système de
management de l’environnement.
IV. Pérennité et utilité des systèmes de management
appliquées aux petites et moyennes exploitations agricoles
Pour savoir si les systèmes de management QSE peuvent être pérennes et utiles pour les
petites et moyennes exploitations, j’ai choisi de présenter des démarches appliquées par des
exploitants depuis plus de 5 ans.
Je suis partie du postulat que passé ce délai, l’attrait pour la nouveauté ayant disparu, les
exploitants et personnes impliquées lors de la mise en place de ces systèmes avaient le
recul nécessaire sur ces démarches pour estimer leur utilité et leur pérennité.
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Voyons maintenant pour les différentes démarches ce qu’il est advenu :
IV - 1. Les systèmes de management certifiés ISO 14001 et
/ou 9001
Pour ce type de système de management, 2 types de mise en place étaient possibles : une
mise en place individuelle et une mise en place collective.
IV - 1.1. Mise en place individuelle
Pérennité du système
Parmi les petites et moyennes exploitations ayant mis individuellement un système de
management de QSE, plus de la moitié n’ont pas renouvelé leur certificat au-delà de 6 ans.
J’ai interrogé 2 exploitants de ce cas de figure :
un exploitant de volaille en Bretagne, 2 coexploitants, certifié une première
fois en 2003 ISO 14001, puis en 2006 et perd sa certification en 2009
un céréalier de l’Oise, certifié ISO 14001 en 2007, non renouvelé en 2010.
Tous les 2 ont maintenu leur système de management de l’environnement, l’un désire
retenter la certification, l’autre considère que son système de management convient à ses
besoins tel qu’il est à l’heure actuelle et ne désire pas redemander une certification.
Tous les deux reconnaissent que mettre en place un système de management de manière
individuelle est une démarche lourde en temps, compétences, et moyens financiers et qui
nécessite des efforts importants pour pouvoir être maintenu.
Ayant maintenant connaissance d’associations d’exploitants permettant de mutualiser les
coûts, l’exploitant désirant redemandée la certification ISO 14001 étudie la possibilité de
rejoindre une de ces structures.
Utilité du système
Ces 2 exploitants considèrent que malgré la perte de leur certification, à l’heure actuelle,
cette démarche leur fut utile :
ils ont acquis une meilleure maitrise de leurs procédés et processus ;
ils intègrent désormais l’amélioration continue à la gestion de leur exploitation
ils ont le sentiment d’avoir repris l’initiative et de ne plus subir les nouvelles
exigences de certains de leurs cahiers de charges.
Leur principal conseil est, que ce mode de mise en place pour une démarche ISO est trop
intransigeant et lourd, un mode de mise en place collectif leur semble plus pérenne sur le
long terme.
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IV - 1.2. Mise en place collective
IV - 1.2. i) ISOnis
Pérennité du système
Cités précédemment, j’ai contacté le responsable environnement et le président de
l’association ISOnis, pour savoir ce qu’étaient devenus ces pionniers parmi les exploitants
certifiées ISO 14001.
ISOnis a été certifié une première fois en 2002 avec 6 exploitants, en 2005 elle était
recertifiée ISO 14001 avec 12 exploitants, mais en 2008 leur certification n’est pas
reconduite.
Voici les propos du président d’ISOnis après la perte de la certification ISO 14001 : « On
pensait avoir pris de l‟avance, mais si les marchés évoluent vite, la réglementation avance
aussi à un rythme élevé […] Avec la norme ISO 14001, reconnue dans le monde de
l‟entreprise, on a essayé de prendre une longueur d‟avance, mais malgré nos démarches
pour rester dans la norme, aujourd‟hui nous sommes rejoints, et même dépassés par la
nouvelle réglementation […]“Depuis la fin de notre certification, les contraintes ont évolué,
comme par exemple sur les Indices de Fréquences de Traitements (IFT) et on s‟est aperçu
que l‟on n‟est pas totalement au point” » extraits de l’article « La réglementation change
très vite » - Chambre agriculture 79-17
Figure 24: Exemples d'actions réalisées
Lors de notre entretien, le responsable environnement d’ISOnis confiait : « qu‟avec les crises
subies ces dernières années, l‟association « vivotait », certains membres ne s‟intéressant à
la certification et à l‟environnement que tant qu‟il existait une „carotte32‟. Or certaines aides
financières étaient limitées dans le temps. Des projets de système de management intégré
32
Des aides financières en faveur des organismes engagés dans des démarches de préservation de l’environnement ont pris fin entre 2007 et 2008 (elles pouvaient concernées la mise aux normes d’installations, les mesures de réductions des intrants pour les exploitations.
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sont dans les cartons mais un recentrage interne s‟impose avant de penser aller plus en
avant.
Un système de management collectif fonctionne avec l‟implication de tous ses membres. »
Cette association très impliquée dans la démarche ISO 14001 se trouve pour le moment
dans une impasse leur système de management crée il y a plus de 10 ans nécessite pour
être fonctionnel l’implication de tous ces membres et un engagement réel.
Utilité du système
Aux questions : Cette démarche est-elle utile à votre exploitation, quels sont vos
retours ? La réponse reprend certains des éléments cités par les exploitants de la mise en
œuvre individuelle
meilleure maitrise de leurs procédés ;
l’amélioration continue appliquée à la gestion de leur exploitation
le sentiment d’avoir repris l’initiative et de ne plus subir les nouvelles
exigences de certains de leurs cahiers de charges.
La revalorisation de leur image par rapport à leurs voisins, partenaires, élus,
se défaire de l’image « agriculteur=pollueur »
Les gains environnementaux (réduction voir suppression de certains
phytosanitaires)
Montrer que l’on fait bien son métier
Leurs retours concernent :
1. l’investissement nécessaire pour maintenir et faire fonctionner ce système est
très important
2. le temps nécessaire pour s’approprier la démarche et mettre en place son
système de management est conséquent
3. sur les petites structures les casquettes se cumulent.
4. La gestion des enregistrements doit vraiment être rigoureuse
5. La veille réglementaire évolue très vite, on a du mal à se tenir au courant et à
agir
6. Maintenir l’engagement des premières années nécessite d’adhérer vraiment à
la démarche
7. La valorisation de la démarche n’est pas aussi importante dans nos filières
que les efforts engagés
8. La taille de l’exploitation compte moins que l’engagement de l’exploitant
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9. Un accompagnement extérieur est nécessaire pour répondre à toutes les
exigences de la norme
IV - 1.2. ii) Terr’Avenir
Pérennité du système
Cette association est un symbole de réussite et de pérennité : créée il y a 11 ans avec 18
exploitants picards, Terr’Avenir se décline aujourd’hui en 8 associations régionales
regroupant de 40 à 65 exploitants ou entreprises agricoles, plus d’une quinzaine de
productions végétales et animales différentes sont maintenant engagées dans cette
démarche environnementale.
La certification ISO 14001 a été conservée par le groupe initial, et de nouvelles associations
régionales ont été certifiées ISO 14001.
Après les entretiens avec des membres d’associations, des animateurs : il semble que le
succès et la pérennité de Terr’Avenir tiennent en plusieurs points :
Un accompagnement de qualité et sur mesure : le cabinet PériG assure la
veille réglementaire, la construction d’outils informatiques et les formations
aux audits internes.
Un soutien des O.P.A. (chambre d’agriculture, CER,..), des services publics
(ADEME) et des collectivités locales (région Basse-Normandie, Conseil
départementaux,…)
Un désir d’amélioration et de formation qui dépassement le seul cadre d’un
système de management environnemental : formation de Sauveteur et
secouriste du travail ; mise en sécurité d’engins d’installation, problématiques
de SST, benchmarking chez d’autres exploitants …
Une communication efficace qui permet d’augmenter la valorisation d’ISO
14001 et de faire connaitre la démarche auprès des professionnels du monde
agricole. Comme par exemple l’organisation d’une remise des certificats
ISO14001 ouverte où, l’association Terre de Basse Normandie organisa une
porte ouverte avec des conférences-débat : « Être acteur du développement
durable, promouvoir l’agriculture et optimiser nos entreprises agricoles, c’est
possible! » mais aussi journées portes ouvertes sur les exploitations, une
bande-dessinée, un site internet, une newsletters,…
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Figure 25: Les associés et salarié du GAEC Saillard reçoivent leur certificat ISO14001 des mains de Mr Pascal Corte directeur ADEME Basse Normandie
Un système « Parrain-Filleul » est mis en place pour les exploitants
rejoignant la démarche ISO 14001 de Terr’Avenir. Ce parrainage privilégie
l’échange entre parrain et filleul, chaque filleul recevant son parrain sur son
exploitation afin de se rencontrer et de bénéficier d’un regard extérieur sur la
démarche (craintes, attentes…) et les actions à mettre en place sur son site.
Un dynamisme de groupe important mais qui laisse l’initiative aux
exploitants et aux associations régionales : ainsi durant les rassemblements
proposés des modules d’échanges et/ ou formation sont accessibles comme :
o mise à jour des outils du Système de Management environnemental
(analyse des sites et veille réglementaire),
o formation à l’audit interne et réalisation des 2èmes visites individuelles
sur les exploitations pour les nouveaux (finalisation du système
documentaire ISO 14001 et mise à jour du plan d’actions),
o Étude des techniques relationnelles et de l’intérêt de réaliser des
entretiens individuels avec ses salariés.
Cette association s’implique aussi dans des démarches européennes comme projet
DurAgr’ISO 14 001 est un programme européen de coopération transfrontalière qui vise à
renforcer les échanges économiques et sociaux entre les régions.
Utilité du système
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Un des points fréquemment évoqués par les adhérents de Terr’Avenir est la réglementation
environnementale : la vision plus claire que la mise en place de SME ISO 14001 leur a
permis d’acquérir. Beaucoup se sentaient perdus dans cette réglementation qui avançait
plus vite qu’ils n’arrivaient à la comprendre et à l’appréhender. La mise en place de la veille
réglementaire leur a redonné l’initiative, ils n’ont plus le sentiment de subir : ils revendiquent
le fait de pouvoir anticiper les nouvelles exigences et montrer leurs bonnes volonté.
Deux autres éléments fortement ressortis lors des entretiens concernent l’organisation de
l’exploitation et l’image qu’ils donnent : Beaucoup affirment bénéficier d’une organisation plus
clair et plus efficace qui leur donne des éléments d’échanges avec d’autres interlocuteurs.
Pour de nombreux exploitants, la certification ISO 14001 leur permet de revaloriser leur
métier, leur production, de prouver de manière crédible qu’ils désirent produire et manière
respectueuse de l’environnement et durable.
Un dernier point qui n’a pas forcement été cité par les principaux intéressés est l’ouverture et
l’espace de communication que ces exploitants semblent avoir acquis. Il ressort des
échanges leur désir d’amélioration continue dans les domaines environnementaux mais pas
uniquement aussi dans les domaines de la qualité, de la sécurité et du développement
durable. La certification ISO 14001 semble leur avoir ouvert des passerelles entre
professionnels du monde agricole mais aussi avec d’autres interlocuteurs : clients, voisins,
administration, assureurs,…
IV - 2. Agri-Confiance
Pérennité du système
La pérennité des systèmes de management Agri-Confiance peut se mesurer au nombre
d’exploitations concernées par une certification : plus de 30 000 et de plus en plus de SOPA
sont qualifiées.
Quand on s’intéresse aux plus anciennes structures certifiées on constate qu’elles sont
passées d’Agri Confiance Qualité à Agri Confiance Qualité et Environnement et qu’un certain
nombre sont certifiées depuis plus de 10 ans :
- comme la coopérative Sodiaal dont la première certification Agri-Confiance date de
2000 (NF V 01-005), qui a été renouvelée 3 fois depuis et qui a ajouté le management de
l’Environnement en 2008 (NF V01-007), c’est une coopérative laitière regroupant 12 600
producteurs, 96% sont engagés dans une démarche Agri-Confiance ;
- ou comme la coopérative Euralis, certifiée en 2002 sous l’intitulé « Élevage et
engraissement de canards à fois gras », elle regroupe 322 éleveurs ;
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- ou encore les Vignerons de Buzet, certifiés en 2004, utilisateurs de la signature
Agri-Confiance (voir encadré) depuis 2008.
Ce système de management semble pérenne et un certain nombre de SOPA l’utilisent avec
d’autres systèmes de management ou démarches QSE : les Vignerons de Buzet sont aussi
certifiés ISO 14001 et 26000 ; Sodiaal est intégrée dans la démarche « La route du Lait ».
Utilité du système
Pour les différentes coopératives contactées, la mise en place d’Agri-Confiance a permis :
La mise en place d’un outil permettant d’identifier les attentes et
exigences des parties intéressées ;
La formalisation des cahiers des charges que ce soit pour les contrats
filières ou les modes de production : agriculture raisonnée ; agriculture
biologique…
L’acquisition d’une connaissance précise de l’exploitation
L’échange entre le technicien de la SOPA et l’exploitant est un vrai
plus : cela permet de faire le point sur l’exploitation et de mettre en
évidence des axes de progrès
Beaucoup des SOPA contactées étant des coopératives dont l’existence est antérieure à la
démarche Agri-Confiance ; pour elles, Agri-Confiance a été et est :
un outil idéal pour structurer et encadrer la relation entre l’exploitant et sa
coopérative ;
une occasion de responsabiliser tous les opérateurs sur la qualité et
l’environnement.
Depuis la création de la signature Agri-Confiance : la démarche permet une valorisation
accrue de la certification et du SM. Cela devient un argument de vente, un outil de
L’association Agri Confiance ®
Figure 26: Logo d'identification des produits et organismes certifiées Agri-Confiance
Fort de leur succès, les entreprises coopératives souhaitent faire connaître leurs efforts entrepris depuis plus de 10 ans. Elles ont créé en 2002 l'association Agri Confiance® qui a pour objectif de faire connaître au consommateur la signature Agri Confiance®. En engageant tous les intervenants de la chaîne de production, de l'agriculteur à l'entreprise de transformation, la signature Agri Confiance® répond concrètement aux demandes de traçabilité, de transparence, de sécurité des aliments et de respect de l'environnement demandées par les consommateurs. Elle place l'organisation des agriculteurs en coopératives au centre de la communication.
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communication, l’affichage d’une fierté professionnelle, la reconnaissance d’un "savoir-faire
et d’un savoir-être.
Retours par rapport à la démarche :
Un accompagnement individuel est une des conditions de la réussite de ces démarches.
Beaucoup de temps pour fédérer les sociétaires.
L’engagement de l’exploitation prime sur la taille de l’entreprise.
IV - 3. Quali’Terre Pérennité du système
Cette démarche prometteuse semble s’être progressivement intégrer dans la démarche de
qualification Agriculture Raisonnée.
Les acteurs consultés voient la qualification Agriculture Raisonnée comme la continuité de la
qualification Quali’Terre basée sur un référentiel définit par les services publics et pour lequel
l’image « Agriculture Raisonnée » est plus porteuse que la qualification « Quali’Terre
IV - 4. Certi’Terre : mise en place collective sans
reconnaissance Pérennité du système
La démarche Certi’Terre, initiée par un groupe d’exploitant agricole est à l’heure actuelle au
point mort. Les acteurs principaux de cette démarche ont été contactés pour comprendre cet
état de fait.
Le groupe de travail, constitué d’exploitants agricoles et animé par une conseillère de la
chambre d’agriculture d’Eure et Loir, s’est penché sur les normes ISO 9001 et 14001 et ont
produit un classeur Certi’Terre, de même qu’une méthode de mise en place progressive d’un
système de management.
Après 5 années de travail, ce groupe voulait pérenniser leur démarche et lancer un
programme Certi’Terre, mais ils ont reçu une fin de non-recevoir de la part des
professionnels (Chambre d’agriculture, responsables locaux).
Leur travail a été perçu comme :
réservé à une « élite » d’exploitants
inutile car non reconnu (pas de certification, ni qualification)
trop lourd pour être pérenne
une contrainte supplémentaire à ajouter au fonctionnement normale d’une
exploitation
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n’étant pas en adéquation avec les tendances actuelles.
On peut regretter ce constat et, à la lumière du présent travail, remettre en question la
perception que ces instances dirigeantes ont eu de la démarche Certi’Terre.
Le classeur Certi’Terre est un outil performant fait par des exploitants à destination
d’exploitants ce qui en fait un élément précieux.
Ce classeur est disponible via Agro-Transfert 33 un site de partage de ressources, même si la
démarche Certi’Terre n’est plus d’actualité. Le classeur Certi’Terre peut être utiliser dans le
cadre d’une mise en place d’un système de management.
Sur la dizaine d’exploitants impliqués dans la démarche, actuellement un seul a conservé un
système de management basé sur la démarche Certi’Terre, 2 autres exploitants ont rejoint
d’autres démarches (filière production de Pommes de Terre) et ont toujours un système de
management.
Utilité du système
Cette démarche, même arrêtée, est considérée par les exploitants y ayant participé comme
utile ; elle leur a permis de faire le point sur leur exploitation, leur méthode de production,
leur processus, leur interaction avec les parties intéressées.
Pour la majorité, elle leur a permis d’intégrer la notion d’amélioration continue dans leur
gestion d’exploitation
IV - 5. Conclusion
Toutes les démarches ne sont pas pérennes, certaines sont plus dures à maintenir que
d’autres et le mode de mise en place influence la pérennité d’un système de management.
Au travers des différentes démarches suivies, j’ai pu constater que les systèmes de
management QSE peuvent être pérennes et utiles aux exploitations agricoles mais sous
certaines conditions :
Une mise en place collective : cette condition même si elle n’est pas indispensable,
certains exploitants ont réussi à mettre en place un SM individuel, augmente
considérablement les chances de pérennités du système de management. On parle de mise
en place collective, le maintien du système peut être individuel.
Un engagement réel et soutenu de la part de l’exploitant agricole : la mise en place
et le maintient d’un SM sont un investissement conséquent. Cette condition est valide quelle
que soit la structure (entreprise, industrie,..) mais dans le cas d’une exploitation agricole s’est
33
http://www.agro-transfert-rt.org/
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encore plus flagrant lorsque l’engagement de l’exploitant vis à vis de son système de
management diminue ou disparait, le système est voué à disparaitre.
Un accompagnement adapté est indispensable. Par accompagnement adapté,
j’entends un accompagnement qui s’adapte à l’exploitant qu’il accompagne et à la
dynamique de groupes : assurer l’animation, l’accompagnement individuel, la stimulation des
exploitants, complète les compétences et connaissance de l’exploitant (outils informatiques,
veille réglementaires)
Un des autres éléments fort est le soutien réel et continu des O.P.A. , des
collectivités et des pouvoirs publics . Comme nous avons pu le voir, les systèmes de
managements les plus pérennes, qui se sont le plus développé sont ceux qui ont été
soutenu par la profession, les collectivités et les services publics. Ce soutien assure une
visibilité et un dynamisme, cela entretien un challenge d’amélioration continu.
L’un des derniers points qui n’est pas indispensable mais qui semble opportun est la
communication interne et externe. On peut le voir avec Agri-Confiance et Terr’Avenir, la
communication, qu’elle soit via les médias ou via une signature sur les produits, renforce
l’intérêt sur les démarches, attire de nouveaux exploitants, parties intéressées, elle apporte
une valorisation supplémentaire au système de management mis en place.
Le dernier point que je citerais est la reconnaissance de la démarche. Ce dernier
point qui ne me semblait, de prime d’abord pas important, m’apparait comme primordial : un
système de management au sein d’une exploitation agricole n’est pas porté par le seul
exploitant, il doit être accompagné et soutenu or pour bénéficier de ces aides extérieures
une reconnaissance de la démarche est nécessaire. Une démarche aussi pertinente soit-elle
sans reconnaissance ne peut garantir son efficacité et sa validité aux organismes de soutien
et d’accompagnement, alors qu’une reconnaissance renouvelée périodiquement valide
l’effort consenti par les aides extérieures.
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Partie IV : Spécificités et proposition d’un guide d’aide à la mise en place de SM QSE
I. Les spécificités du monde agricole À partir du présent travail nous avons pu nous rendre compte le monde agricole a compris l’intérêt
des démarches QSE depuis plusieurs décennies. Des décennies au cours desquelles les acteurs
du monde agricole se sont approprié les démarches QSE, en ont aussi initiées un certain nombre.
Avant de proposer un guide d’aide à la mise en place, effectuons une synthèse afin d’identifier les
spécificités du monde agricole.
I - 1. Une force tendance à se regrouper…. Une des premières spécificités que j’ai pu identifier est la capacité des exploitants à se regrouper
pour mutualiser les coûts.
Dès qu’un élément semble trop lourd ou complexe à assumer par une seule exploitation ou qu’une
stratégie de regroupement devient plus bénéfique, des groupements d’exploitants se forment très
rapidement, que ce soit pour l’achat de matériel agricole (CUMA), l’accès à une formation ou
intégrer une démarche QSE ou la mise en commun de production pour influencer les prix de
vente. Cette spécificité est observable dans toutes les filières agricoles à tous les niveaux, la
multitude d’O.P.A. (Partie II Chap. III - 1) en est une illustration.
I - 2. … mais un très fort esprit d’indépendance Si les exploitants sont les premiers à se regrouper pour partager les coûts et mettre en commun
les ressources, ce sont aussi les premiers à quitter un groupe lorsque leur indépendance semble
menacée.
Cette spécificité s’est retrouvée parmi les exploitants rencontrés, quand l’avantage apporté par le
regroupement s’est plus ressenti comme plus intéressant qu’une perte même infime
d’indépendance, ils commencent à se retirer des démarches. Beaucoup ont rejoins une démarche
pour mutualiser les coûts, échanger avec leurs collègues, être soutenu mais dès qu’une démarche
devient trop contraignante, qu’ils ont le sentiment de ne plus être maître de la gestion de leur
exploitation, ils remettent en question le bien fondé de leur présence au sein du groupe.
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Ses spécificités sont un des challenges des systèmes de management collectif : trouver le juste
milieu entre se qui est du ressort du groupe et ce qui doit rester du ressort de l’exploitant si on veut
conserver son engagement.
I - 3. Une communication qui fait défaut
Un des points importants, que j’ai pu relever au travers de mon travail, concerne l’absence de
communication au sein même de la profession.
Ainsi il m’est fréquemment arrivé, au cours de mes recherches, d’échanger avec des conseillers
de chambres d’agriculture qui n’étaient pas informés que certains de leurs collègues travaillaient
sur la même problématique dans un autre département, développant des outils ou méthodes
équivalentes.
De même, lorsqu’au début de ma thèse, j’ai interrogé les différentes O.P.A. pour savoir si des
exploitations ou des groupes d’exploitations avaient mis en place des SM QSE ‘classique’, toutes
les personnes interrogées m’ont répondu qu’une telle mise en place était difficilement
envisageable voir impossible, pourtant à quelques kilomètres des groupes d’agriculteurs étaient
certifiés ISO 14001 depuis dix ans et avaient reçu des prix récompensant leur démarche.
Cette absence de circulation de l’information est l’un des points marquants de mon travail de
recherches, beaucoup de démarches, d’initiatives et d’outils sont noyés dans la masse.
II. Guide d’aide pour la mise en place d’un système de
management dans une exploitation agricole
Après avoir déterminé que les systèmes de management QSE peuvent être applicables, pérennes
et utiles aux exploitations françaises, voyons quels conseils nous pouvons proposer à un
exploitant désirant mettre en place un système de management de la qualité, de la sécurité et/ ou
de l’environnement.
Ce guide ne propose pas une solution « clé en main ». Étant donné la multitude de référentiels,
d’exploitants différents et d’aides locales disponibles ; cette option ne serait pas crédible.
L’objectif de ce guide est de permettre à toute personne désirant mettre en place ou accompagner
la mise en place d’un système de management au sein d’une exploitation de bénéficier d’un fil
rouge, une check-list d’aide.
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Première étape : Identifier mes besoins et mes ressources.
L’objet de cette première étape est de bien identifier:
mes besoins réels,
mes ressources individuelles,
la finalité,
les ressources extérieures.
Je pense qu’avant de se lancer dans une démarche de mise en place d’un système de
management QSE tout exploitant doit commencer par s’interroger et analyser ses besoins et
ressources. Les 5 questions suivantes donnent l’occasion de faire le point.
Pourquoi est-ce que je veux mettre en place un système de management ?
Obligation : Mes distributeurs/ partenaires me demandent d’avoir un système de
management, une certification.
Image: Je veux montrer que je fais bien mon métier.
Engagement ‘idéologique’ : J’adhère aux démarches QSE et je veux mettre en
place un SM QSE sur mon exploitation.
Amélioration : Je veux mettre en place un système de management pour améliorer
la gestion de mon exploitation.
Intérêt financier : Un SM reconnu me permettra de mieux vendre mes produits.
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Réglementation : je ne veux plus subir la réglementation, mais avoir un temps
d’avance.
…
La réponse sera sans doute un mélange de ces éléments, les faits qu’il est important de faire
ressortir sont les suivants :
Un système de management avec une reconnaissance est-il nécessaire ?
À quelle fin veux-t-on mettre en place ce système ? Pour qui et pour quoi ?
En fonction des réponses, le choix du SM et son mode de mise en place différent. Ainsi pour un
exploitant désirant améliorer son image auprès de ces clients : un système de reconnaissance est
plus indiqué à mettre en place, on peut même aller plus loin dans ce cas en recherchant à
identifier un système de management dans la reconnaissance est connue et appréciée des clients.
Quelles sont mes connaissances sur les systèmes de management ?
Inconnu : Je n’ai aucune idée de ce qu’est un SM
Ouï-dire : le terme « système de management » me dit vaguement quelque chose
Connaissance approximative : j’en ai entendu parler mais je ne sais pas
exactement ce que c’est.
Compréhension du principe : je connais différents systèmes de management
Cette deuxième question permet de faire le point sur les connaissances de l’exploitant sur les
systèmes de management et d’estimer si une information ou sensibilisation peuvent être
nécessaire.
Est-ce que je sais quel système de management je veux mettre en place? De quel
système de management ai-je besoin ?
Qualité
Sécurité
Environnement
Un combiné
Pour pouvoir répondre, un rapide état des lieux peut être nécessaire : ai-je des démarches QSE
(AB, AOC, …) en place sur mon exploitation ; quels sont mes besoins de gestion à court, moyens
et long terme ; quelles sont les demandes de mes partenaires ?
Quelles ressources (financières et humaines) sont mobilisables au sein de mon
exploitation pour mettre en place un système de management ?
J’ai les compétences et les moyens financiers
J’ai les compétences mais pas les moyens financiers
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Je n’ai ni les moyens ni les compétences
Je ne sais pas quelles sont les ressources dont j’aurais besoin
En fonction de la réponse à cette question, des formations, la recherche d’aides financières
extérieures, la possibilité de rejoindre un groupement agricole permettant de compléter les
ressources de l’exploitant peuvent être envisagée.
Est-ce que je me suis renseigné pour savoir quelles sont les ressources
extérieures disponibles : Accompagnement, Groupe de travail en cours, Aides
financières ?
La réponse à cette question doit être oui avant de vouloir passer à la deuxième étape.
Comme nous avons pu le voir dans le présent travail, pour un exploitant, mettre en place un
système de management de manière individuelle et sans aucune aide extérieure relève du
parcours du combattant.
Il est donc primordial de se renseigner auprès de sa filière, des différentes O.P.A., des
collectivités et des services publics pour connaitre les aides extérieures disponibles et
sous quelles conditions.
Deuxième étape : choisir le référentiel
Le pré-requis de cette étape est d‟avoir déjà défini et bien identifier quelles sont les ressources
internes et externes accessible à l‟exploitation, à quelle fin un système de management doit être
mis en place sur l‟exploitation agricole.
Cette étape consiste à choisir quel référentiel va être utilisé comme base pour mettre en place le
système de management. Cela sous-entend que l’exploitant peut choisir le référentiel qui lui
convient et non que celui-ci lui est imposé.
Beaucoup d’exploitants apprécient les systèmes qui dans un premier temps leur permet de
mettre en place un système collectivement et qui dans un second temps leur donne la
possibilité de le gérer et le diriger individuellement
Il semble pertinent de choisir le référentiel à partir des éléments identifiés lors de la première
étape : Domaine, ressources disponibles, besoins de l’exploitation.
Cette étape se résume en 2 conseils :
Faites-vous accompagner dans le choix de votre référentiel ! Que ce soit par un
conseiller agricole, un groupement agricole, un conseiller de l’ADEME34 pour les
démarches environnementales, …. Surtout si vous n’êtes pas familier des
démarches QSE. Différents outils d’autodiagnostics sont disponibles pour estimer
les efforts à fournir (Chambre d’Agriculture, Agro-Transfert,…)
Aller voir des exploitants ayant mis en place les systèmes de management qui
vous intéresse. Vous pourrez vous faire votre propre idée de ce que donne
34
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie.
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concrètement le système de management, vous aurez un interlocuteur qui pourra
répondre à vos questions et vous donnez des conseils : Coûts, gains, aides,
méthodes de travail, outils, personnes à contacter,…
Troisième étape : commencer la mise en place
Une mise en place reposant sur 4 éléments :
Votre volonté est plus importante que la taille de votre exploitation ! Mettre en place
un système de management est une démarche lourde, votre engagement et votre volonté
sont les meilleurs moteurs pour la mise en place de votre système.
Intégrez un groupe d’exploitants : que ce soit un groupe de travail initié par une chambre
d’agriculture, ou sur l’initiale d’une filière, une association. Cela vous permettra de
mutualiser les coûts, de ne pas être seul face à certains problèmes, pour pouvoir
progresser ensemble.
Faites-vous accompagner de manière adaptée par une personne extérieure à votre
exploitation (conseiller agricole, cabinet de consultant, …) pendant la mise en place et si
possible de manière plus sporadique pendant le fonctionnement du système de
management. De manière adaptée c’est-à-dire adaptée à votre exploitation, à votre
situation, vos ressources. Cet accompagnement permet de créer un dynamisme dans la
mise en place de la démarche par la mise en place de jalons par exemple. Sur des
démarches qui peuvent demander des années pour être autonome, l’accompagnement est
vitale il permet de maintenir une certaine motivation.
Recherchez le soutien des instances qui vous entourent : votre filière, les O.P.A., les
collectivités, les services publics. Ce soutien extérieur sur votre démarche permet de
plus la valoriser, les organismes de soutien affichent souvent leur aide ou leur affiliation à
une structure certifiée ou qualifiée. Ce soutien peut être sous différente formes : aides
financières, les CTE : Contrat Territorial d’exploitation, une aide logistique avec mise à
disposition d’outils ou des compétences (audit, analyse environnemental, …)
Quatrième étape : faire vivre le système de management
Cette dernière étape ne doit pas être sous-estimée : maintenant que le système de management
est mis en place, il faut le maintenir fonctionnel, réussir à le faire évoluer en fonction des besoins
de l’exploitation.
3 points qui ont aidé différents systèmes de management à perdurer :
Accompagnement : de manière moins soutenue que pour la mise en place, cet œil
extérieur vous permettra d’avoir une nouvelle vision de votre système de management.
Allez voir ce que font les autres : visitez d’autres exploitants ou entreprises ayant des
systèmes de management équivalents au votre, cela vous permettra de continuer à faire
évoluer votre système, sans doute trouver des solutions à certains de vos problèmes ou
des pistes.
Communiquez un minimum sur votre système : cette communication peut-être sous
forme diverse et variée : portes ouvertes, accueil d’exploitants souhaitant mettre en place
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des démarches, relations avec les organismes qui vous ont soutenu et/ou accompagné…
la communication sur votre système incite à maintenir un système dynamique au quotidien.
Voici en quatre étapes une proposition de guide d’aide à la mise en place et au maintien d’un
système de management au sein d’une exploitation quelque soit son importance économique.
L’identification des ressources et l’accompagnement de l’exploitant sont à mon sens les éléments
centraux pour aider un exploitant à mettre en place un système de management.
La version communicable A4 du guide est disponible en annexe G.
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Conclusions.
Lors de la réalisation de cette thèse, j’ai découvert que, contrairement à mon postulat de départ, la
taille d’une exploitation agricole n’est pas un élément déterminant dans la mise en place et le
maintien d’un système de management. Les exploitations, quelque soit leur catégorie, sont des
structures restreintes où l’élément moteur indispensable est : la volonté de l’exploitant, son
engagement dans la démarche.
À travers ce travail, j’ai pu illustrer, dans un premier temps, que les systèmes de management de
la qualité, de la sécurité et de l’environnement sont applicables et appliqués aux petites et
moyennes exploitations agricoles.
Pour la deuxième partie de ma problématique : la pérennité et l’utilité des systèmes de
management au sein des exploitations agricoles ; la réponse peut être résumée en un « oui,
mais sous certaines conditions ».
En effet pour qu’un système soit pérenne et utile :
L’exploitant doit soutenir son système au-delà de sa mise en place.
L’exploitant doit bénéficier d’un accompagnement adapté ; un accompagnement qui
lui permettra de ne pas rester seul et isolé face aux problèmes qu’il peut rencontrer
que ce soit dans la mise en place ou dans le maintien de son système.
Parallèlement à ma problématique, j’ai pu mettre en évidence la spécificité des exploitants
agricoles à se regrouper pour mutualiser les coûts et paradoxalement leur tendance à quitter les
groupements lorsque leur indépendance semble menacée. Cette spécificité est intégrée dans le
guide d’aide proposé.
Pour conclure, nous avons vu que les systèmes de management de la qualité et de
l’Environnement étaient bien intégrés par le monde agricole mais il n’en est pas de même pour le
management de la santé et de la sécurité malgré une réelle nécessité.
Nous avons aussi pu constater la richesse du monde agricole en terme de démarches QSE, je
tiens à mettre en lumière que malgré cette richesse, la communication et le référencement des
différentes démarches et leurs outils sont très aléatoires.
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Bibliographie
Partie I : La démarche qualité sécurité environnement
[1] Cours CESI MSQSE 2011-2012 : Qualité/Sécurité/Environnement – P-J CARRERAS- N. RUCHAUD – H. HUCTEAU
[2] Bâtir un système intégré : Qualité/Sécurité/Environnement De la qualité au QSE - Florence Gillet-Goinard-
Éditions d'Organisation- 2006-224p
[3] Environmental Management Systems: An Implementation Guide for Small and Medium-Sized Organizations - Philip J. Stapleton - Margaret A. Glover - S. Petie Davis – Publié par NSF International- 2011
Normes:
[4] ISO 9001 : 2008 Systèmes de management de la qualité
[5] ISO 14001:2004 Systèmes de management de l’environnement
[6] OHSAS 18001 : 2007 Systèmes de management de la Santé & Sécurité au Travail
Partie II : Le monde agricole
[7] TRAITÉ SUR LE FONCTIONNEMENT DE L'UNION EUROPÉENNE version du 09. 05. 2008
[8] Décret n* 2000-60 du 24/01/2000 relatif à l’exécution d’un recensement général de l’agriculture en 2000- JOF 26/01/2012
[9] UN POINT SUR L’AGRICULTURE RAISONNÉE Guy Paillotin– Académie d’Agriculture de France – 2011.
[10] Les secteurs agricole et agro-alimentaire en France- Karine Breton, IGE Projet RAUDIN- Axe 4 du programme RAUDIN, février 2009
[11] Le monde agricole en tendances, un portrait social prospectif des agriculteurs – M. Gambino- C. Laisney, J. Vert – Centre d’études et de prospective, SSP, Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire- 2012
[12] La norme environnementale ISO 14001 est-elle applicable à l'exploitation agricole ? Gilles Grolleau- Ingenieries EAT n°14
[13] Transformation de l’agriculture et des métiers des agriculteurs : Quelles conséquences pour les organismes de développement ? Anne-Charlotte DOCKES - 2007
[14] Numéro 266 - septembre 2011- Agreste Primeur
[15] Numéro 272 – décembre 2011- Agreste Primeur
[16] Numéro 282 – mars 2012- Agreste Primeur
[17] Agriculture Française : Chiffres clés APCA-Mars 2012
Sites internet consultés entre Janvier et Novembre 2012 :
[18] http://www.preventica.com/actu-enbref-revision-services-sante-travail-agriculture-1110612.php
[19] http://agriculture.gouv.fr/l-agriculture-biologique
[20] http://www.lafranceagricole.fr
[21] http://www.charente.chambagri.fr
[22] http://ec.europa.eu/agriculture/envir/index_fr.htm
[23] http://economierurale.revues.org
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[24] http://www.insee.fr
[25] http://agriculture.gouv.fr
[26] http://agreste.agriculture.gouv.fr
Partie III : Les démarches QSE et le monde agricole
[27] Arrêté du 30 avril 2002 REFERENTIEL DE L’AGRICULTURE RAISONNEE – JORF 04/05/2002
[28] Production brute standard et nouvelle classification des exploitations agricoles- MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE,
DE L'ALIMENTATION, DE LA PÊCHE, DE LA RURALITÉ ET DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE- 2008
[29] Certification Environnementale des exploitations agricoles : des démarches reconnues - Communiqués de presse
Bruno Le Maire - 15/02/2012
[30] Démarches qualité et/ou environnement de l’amont agricole dans les exploitations françaises - AFNOR - 6 avril
2007
Normes
[31] NF V01-007 : 2004 Systèmes de management de la qualité et de l'environnement de la production agricole
Sites internet consultés entre Janvier et Novembre 2012
[32] http://www.farre.org
[33] http://www.cepral.com
[34] http://www.iso.org/iso/fr
[35] http://www.terre-finance.fr/Terr-avenir-des-agriculteurs-certifies-ISO-14001-vtptc-44.php
[36] http://www.charentemaritime.chambagri.fr
[37] http://www.ademe.fr/internet/objectif-10/ISONIS.pdf
[38] http://www.sie-rra.com/
[39] http://www.certiferme.com/eleveur/certiferme.php
[40] http://www.Agri-Confiance.coop/Agri-Confiance/Documents/Fiches_pedagogiques_NF_V01_007.pdf
[41] http://www.cooperation-
agricole.asso.fr/sites/saf/guide/fiches/demarches_systeme_collectives/agri_confiance.aspx
[42] http://www.terravitis.com/
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Annexes
Annexe A : PAC : Buts et nouveaux défis
Annexe B: Modes de production et SIQO
Annexe C : O.P.A - Présentation plus détaillées
Annexe D : description de certaines démarches QSE dans le monde agricole
Annexe E : Tableau de concordance entre la norme NF V01-007 :2004 et les
normes ISO 9001 :2008 et ISO 14001 :2004
Annexe F : Certificat ISO 14001 pour une association Terr’Avenir
Annexe G : Guide d’aide pour la mise en place d’un système de management
dans une exploitation agricole
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Annexe A : PAC : Buts et nouveaux défis La Politique agricole commune a pour but:
"d'accroître la productivité de l'agriculture en développant le progrès technique, en assurant le
développement rationnel de la production agricole ainsi qu'un emploi optimum des facteurs de
production, notamment de la main-d‟œuvre". La compétitivité de l'agriculture européenne à
l'international en est l'une des conséquences ;
"d'assurer ainsi un niveau de vie équitable à la population agricole, notamment par le
relèvement du revenu individuel de ceux qui travaillent dans l'agriculture". A ce titre,
l'élargissement du 1er mai 2004 a constitué un défi de taille pour l'agriculture européenne
puisqu'il a entraîné le doublement de la surface agricole et une hausse de 70% du nombre
d'agriculteurs ;
"de stabiliser les marchés", en évitant notamment la surproduction, mais aussi en luttant
contre une trop grande instabilité et volatilité des prix ;
"de garantir la sécurité des approvisionnements". L'alimentation des Européens mais aussi du
monde extérieur est l'un des enjeux importants de la PAC ;
"d'assurer des prix raisonnables dans les livraisons aux consommateurs".
Extraits de l’article 39 du TRAITÉ SUR LE FONCTIONNEMENT DE L'UNION EUROPÉENNE
version du 09. 05. 2008
La politique agricole commune est actuellement sujette à d'importantes négociations entre les États
membres, qui visent à définir ses règles et son budget pour la période 2014 - 2020.
Plusieurs défis sont apparus ou subsistent, que la réforme de la PAC doit s'attacher à relever comme :
garantir la sécurité alimentaire alors que la population mondiale augmente rapidement ;
augmenter la compétitivité de l'agriculture européenne face à la concurrence des pays
émergents ;
mieux protéger les agriculteurs des crises économiques (volatilité des prix), sanitaires
(épidémies notamment animales) et climatiques (sécheresses) ;
renforcer le pouvoir de négociation (et la part du revenu) des producteurs agricoles vis-à-vis
des secteurs de la transformation et de la distribution.
veiller à la bonne gestion des territoires de l'UE, couverts à 80% par l'agriculture et la
sylviculture ;
lutter contre le changement climatique à travers une réduction des émissions de l'agriculture,
une adaptation aux effets de ce changement et une contribution de l'agriculture à la transition
énergétique (chimie verte...) ;
soutenir le développement durable dans les zones rurales où vivent plus de la moitié de la
population de l'UE ;
Faire en sorte que les aides directes bénéficient aux agriculteurs actifs, et non aux
propriétaires terriens non agriculteurs ;
simplifier les règles de la PAC, qui exigent notamment des exploitants d'importantes
compétences en gestion.
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Annexe B: Modes de production et SIQO
L'agriculture conventionnelle
L’agriculture conventionnelle est une agriculture occidentale moderne qui a recours à une
mécanisation poussée ainsi qu'aux pesticides et engrais chimiques, elle est apparu après les guerres
mondiales. C'est l'agriculture qui est la plus répandue à travers le monde, se divisant en plusieurs
catégories :
agriculture productiviste ou intensive : système de production agricole qui cherche à
maximiser la production par rapport aux facteurs de production, en utilisant d'importantes
quantités d'intrants35
et des machines de plus en plus performantes qui demandent de moins
en moins de main d'œuvre.
Son objectif est d'augmenter les rendements par tous les moyens comme la transformation
des paysages ruraux.
agriculture extensive : système de production agricole faisant appel aux ressources
naturellement présentes sur place.
Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle se caractérise par des rendements à
l'hectare relativement faibles et par un plus grand nombre d'emploi par quantité produite, mais
avec des revenus parfois très bas.
L’agriculture conventionnelle est le mode de production le plus répandu en France.
L'agriculture biologique
L’agriculture biologique est une méthode de production agricole basée sur l'interdiction de la chimie de
synthèse, que ce soit pour les traitements de protection des plantes ou les engrais. Elle vise à gérer
de façon globale la production en favorisant l'agro-système mais aussi la biodiversité, les activités
biologiques des sols et les cycles biologiques.
L’agriculture biologique a recourt à des pratiques de culture et d’élevage soucieuses du respect des
écosystèmes et de leurs équilibres. Elle se définit par l’utilisation de pratiques spécifiques de
production (emploi d’engrais verts, lutte naturelle contre les parasites), l’utilisation d’une liste limitée de
produits de fertilisation, de traitement, de stockage et de conservation.
Définie depuis les années 1920, l'agriculture biologique est organisée à l'échelle
mondiale depuis 1972 (International Federation of Organic Agriculture Movements -
IFOAM) et reconnue dans le Codex alimentarius depuis 1999.
La conformité des productions agricoles biologiques à un cahier des charges
permet l’obtention du certificat pour commercialiser des produits avec la mention « agriculture
biologique ». Fin 2009, 16 446 exploitations étaient certifiées « biologiques ».
Les signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité
35
Voir Glossaire
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L'Institut national des appellations d'origine (Inao), désormais appelé Institut national de l'origine et de
la qualité, gère les signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité (SIQO) et accompagne
les producteurs qui s’engagent dans les démarches de qualité. On distingue cinq SIQO :
L'appellation d'origine contrôlée (AOC) est un signe français qui désigne un produit
qui tire son authenticité et sa typicité de son origine géographique. Elle est
l'expression d'un lien intime entre le produit et son terroir. L'AOC est déclinée au plan
européen dans plusieurs règlements. Ainsi, le règlement CE 1493/99 porte sur
l'organisation commune de marché vitivinicole et son règlement d'application
753/2002 réglemente les vins de qualité produits dans des régions délimitées
(VQPRD). Pour les autres produits, le règlement 510-2006 réglemente l'appellation
d'origine protégée (AOP). L'AOP est la transposition au niveau européen de l'AOC
française pour les produits laitiers et agroalimentaires (hors viticulture).
L'indication géographique protégée (IGP) distingue un produit dont
toutes les phases d'élaboration ne sont pas nécessairement issues de la zone
géographique éponyme mais qui bénéficie d'un lien à un territoire et d'une notoriété.
La relation entre le produit et son origine est moins forte que pour l'AOC mais
suffisante pour conférer une caractéristique ou une réputation à un produit et le faire
ainsi bénéficier de l'IGP.
La spécialité traditionnelle garantie (STG) ne fait pas référence à une
origine, mais a pour objet de protéger la composition traditionnelle d'un produit ou un
mode de production traditionnel. En France, quatre produits ont actuellement entamé
la rédaction d'un cahier des charges pour obtenir le signe STG
L'agriculture biologique (AB), comme vu précédemment, est un mode de
production agricole spécifique assurant qu'un ensemble de pratiques agricoles sont
respectueuses des équilibres écologiques et de l'autonomie des agriculteurs.
Il existe des aides à la conversion et au maintien bio.
Le Label Rouge36
garantit qu'un produit possède un ensemble de
caractéristiques lui conférant un niveau de qualité supérieure par rapport aux produits
qui lui sont similaires.
36
Plus d’information sur « Label Rouge » sont disponibles en annexe.
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Annexe C : O.P.A - Présentation plus détaillées I. Les O.P.A. socio-économiques :
I - 1. La défense catégorielle : les syndicats
Le secteur agricole se distingue par un fort taux de syndicalisation. On peut citer les
syndicats suivants :
La FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles)
Syndicat agricole majoritaire et omniprésent dans des instances décisionnaires (CESE, organismes publics paritaires, chambres d'agriculture, organismes para-agricoles...). 300 000 adhérents.
Jeunes Agriculteurs Organisation syndicale des jeunes agriculteurs, visant à favoriser l'accès au métier d'agriculteur
La Confédération paysanne
2ème
syndicat agricole, il remet en cause le modèle de développement agricole productiviste, auquel elle oppose un modèle alternatif : l'agriculture paysanne. Implantée dans 90 départements.
La Coordination rurale
3ème
syndicat agricole .Née en réaction à la réforme de la Pac de 1992, son slogan est « des prix, pas des primes ». Cette organisation lutte également pour la diminution des contraintes administratives et des charges. Présente dans 80 départements. A mis sur pied trois syndicats spécialisés par produit: organisation des producteurs de grains (OPG), de lait (OPL), de porcs (Onep).
Le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux)
Créé en 1959, le Modef lutte pour une agriculture fondée sur un réseau dense d'exploitations familiales.
I - 2. L'organisation économique pour l’exercice du métier
Les
interprofessions
associations qui regroupent les producteurs, les
distributeurs et les transformateurs d'un même
secteur.. Dans la plupart des interprofessions,
c'est la FNSEA qui représente les agriculteurs.
On dénombre une soixantaine d'interprofessions
couvrant la quasi-totalité des productions
agricoles tant en métropole que dans les
départements d'outre-mer.
Exemples : le Cniel (lait),
Sofiproteol (oléagineux), Interfel
(fruits et légumes).
Les associations
spécialisées
syndicats spécialisés pour la plupart adhérents à
la FNSEA au titre des productions.
Exemples : l'AGPB (Association
générale des producteurs de
blé et autres céréales), la FNB
(Fédération nationale bovine).
Il existe également une confédération
d'associations spécialisées (Confédération
nationale de l'élevage) et une union
d'associations spécialisées: Orama, qui fédère
l'AGPB, l'AGPM (maïs) et la Fop
(oléoprotéagineux).
Les
coopératives
catégorie spéciale de sociétés, créées par les
agriculteurs pour organiser leur
approvisionnement et la commercialisation de
leur production, sur une base mutualiste.
InVivo, Terrena et Tereos.
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I - 3. Les organismes de crédit et d'assurance mutualistes
Banques - Crédit agricole, premier partenaire financier des agriculteurs. Souvent appelé la
Banque verte du fait de son activité d'origine, le Crédit agricole est un réseau
français de banques mutualistes qui est devenu depuis 1990 un groupe bancaire
généraliste international,
- le Crédit mutuel,
- la Banque populaire
Assurances - Groupama, premier assureur agricole : contraction de Groupe des Assurances Mutuelles Agricoles, est une organisation professionnelle agricole fondée à la fin du XIXe siècle par les agriculteurs, qui recherchaient des solutions d'assurance adaptées à leurs besoins bien spécifiques,
- Pacifica (filiale du Crédit agricole),
- Axa, Aviva…
II. Les O.P.A. d’aide technique et au développement
II - 1. Les O.P.A d’appui technique
Les groupements de producteurs,
Les centres de contrôles des performances,
Les coopératives d'insémination artificielle,
Les centres de comptabilité et de gestion : CER-France (dominant), réseau AS.CLCP
(affilié à la FNSEA), Inter-Afocg, Cogedis, etc.
Vivea (fonds de formation pour les entreprises du vivant) : organisme de formation
professionnelle continue des agriculteurs créé en 2001 entre les syndicats agricoles
(FNSEA, JA, Confédération paysanne et Coordination rurale) et des organisations
agricoles (chambres d'agriculture, CNMCCA).
II - 2. Les O.P.A d’aide au développement agricole et rural
Trame (tête de réseaux pour l'appui méthodologique aux entreprises)
Centre de ressources de développement agricole mettant en commun les moyens et les compétences de l'Ancema, du BCMA, de la FNAsavpa, de la FNGeda.
FNCivam Fédération nationale des centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural170 groupes dans 15 régions.
Fnab Fédération nationale d'agriculture biologique
fédère 78 groupements d'agriculteurs biologiques en départements et 24 en régions
Cuma (coopérative d'utilisation du matériel agricole)
12 500 Cuma, 238 400 adhérents, 5 600 salariés et 471 millions d'euros de chiffre d'affaires total (chiffres de 2007).
Ceta (centre d'études techniques agricoles)
Groupes de développement regroupant une vingtaine agriculteurs qui travaillent sur tous les sujets touchant à l'exploitation agricole (gestion technico-économique, expérimentation, environnement, emploi, services...). Environ 1 000 groupes adhérents en majorité à la FNGeda
Les groupes techniques Associations de développement rural. Exemple : Confédération nationale des foyers ruraux et associations de développement et d'animation du milieu rural (FNFR).
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III. La mise en œuvre de la politique agricole
III - 1. La consultation par les pouvoirs publics
Les chambres d'agriculture : établissements publics dirigés par des élus représentant
l'ensemble des acteurs du monde agricole et rural. Les élus (entre 45 et 48 par chambre)
sont désignés au suffrage universel tous les six ans et représentent les exploitants, les
anciens exploitants, les propriétaires, les salariés de la production, les salariés d'organismes,
les groupements professionnels et le CRPF.
Les chambres d’agriculture ont un rôle consultatif, d'expertise professionnelle, de conseil, de
formation et d'information, et enfin un rôle dans le développement local.
L'assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) est l'échelon national du
réseau des chambres d'agriculture.
III - 2. La mise en œuvre de la politique publique
MSA (Mutualité sociale agricole) : organisme de protection sociale obligatoire des
salariés et exploitants du secteur agricole. Elle concerne aussi les secteurs connexes
(OPA) et les industries agroalimentaires. La MSA est qualifiée de « guichet unique », car
elle couvre l'ensemble des risques (maladie-maternité, retraite, accident du travail,
famille). La MSA couvre plus de 4 millions de personnes.
Adasea (association départementale pour l'aménagement des structures des
exploitations agricoles) : association au titre de la loi de 1901. Les Adasea
interviennent notamment pour faciliter l'installation des jeunes et la transmission. Elles
sont conventionnées car elles accomplissent une mission de service public.
Safer (société d'aménagement foncier et d'établissement rural) : opérateur foncier
rural visant notamment à améliorer les structures agricoles. Sociétés anonymes
chargées de la gestion d'un service public (27 en France). Dotées d'un droit de
préemption.
IV. Les autres O.P.A.
Les Offices Agricoles : leur rôle est notamment d'intervenir pour assurer la régulation
du marché dans leurs secteurs respectifs et de mettre en œuvre les décisions de la
Politique Agricole Commune.
L’Office National des Forêts (ONF) est un établissement public chargé de la gestion
des forêts publiques, placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et du Ministère de
l'Écologie et du Développement Durable.
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Le Centre National pour l’Aménagement des Structures des Exploitations
Agricoles (CNASEA) est un établissement public national sous la tutelle du Ministère de
l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales et du Ministère de
l’Emploi, du Travail et de la Cohésion Sociale.
Cette liste n'est pas exhaustive. Les exploitants peuvent ainsi adhérer à des organisations de
producteurs (groupements de producteurs et associations) dans le cadre de filières
organisées.
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Annexe D : description de certaines démarches QSE dans le monde agricole
I. Démarches orientées ‘Produits’
Nom Année de diffusion
Initiateurs Cibles Portée de la diffusion
Système de gestion
Orientation Description générale
Démarches orientées produits
Te
rra
Vit
is 1998 Comité de
Développement du Beaujolais
viticulteurs caves coopératives
Propre aux productions viticoles Diffusion nationale
individuel environnement, traçabilité, qualité, sécurité alimentaire et des personnes
Démarche volontaire de production viticole intégrée basée sur un système qualité dont le cœur est un cahier des charges. L'application de ce cahier des charges est contrôlée grâce à l'outil traçabilité " carnet de suivi viticole ", au moyen de contrôles internes et externes. L'aboutissement est le droit d'utiliser la marque " TERRA VITIS ".
Ch
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e 1999 Confédération
Nationale de l'Elevage (CNE)
exploitations d'élevage bovin lait et viande
Propre aux élevages bovins Diffusion nationale (50 000 éleveurs adhérents mi 2003)
individuel sécurité sanitaire, hygiène, traçabilité, environnement
Démarche volontaire professionnelle ayant pour finalité d’apporter des garanties sur le professionnalisme des éleveurs de bovins.
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1998 CNLC - INTERBEV
exploitations d’élevage bovin (veaux de boucherie exclus)
Propre aux élevages bovins Diffusion nationale (~30 000 éleveurs)
individuel qualité, sécurité alimentaire, traçabilité, hygiène
Démarche obligatoire pour les élevages de bovins s'engageant dans une démarche de certification de produits viande bovine(Label Rouge ou Certification de Conformité Produit). La qualification des élevages s'appuie sur des outils, de maîtrise et d'audit permettant de s'assurer du respect du cahier des charges du signe de qualité sous lequel il a choisi de produire, notamment par la tenue par les éleveurs de différents documents d'enregistrements.
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CP
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1990 : décret de mise en application
Ministère de l'Agriculture et de la Pêche
agriculteurs, Industries agro-alimentaires.
Propre à l'agriculture. Produits alimentaires, produits agricoles non alimentaires et non transformés. Nationale : 264 CCP.
individuel qualité Certification attestant qu’un produit agricole des qualités spécifiques (composition, caractéristiques organoleptiques ou physico-chimiques) ou suit des règles particulières de fabrication, de condition ou d'origine strictement contrôlées. C'est la garantie d'une qualité régulière et distincte du produit courant. Les caractéristiques spécifiques du produit reposent sur des critères objectifs, mesurables contrôlables et significatifs pour le consommateur, consignés dans un cahier des charges qui peut être élaboré par une structure collective ou un opérateur individuel.
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0
Nom Année de diffusion
Initiateurs Cibles Portée de la diffusion
Système de gestion
Orientation Description générale
Ag
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bio
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1972
Agriculteurs Préparateurs, transformateurs ou importateurs (pays tiers hors UE) de produits biologiques
Propre à l'agriculture. Nationale : ~11 300 exploitations agricoles (~520 000 ha) et ~5 500 opérateurs contrôlés (année 2002)
individuel environnement Mode de production naturel exempt de produits chimiques de synthèse, ayant recours à des pratiques culturales et d'élevage soucieux du respect des équilibres naturels. Il vise à protéger la nature, à assurer le bien-être des animaux, à rechercher la diversité dans les productions et à respecter l'équilibre des organismes vivants du sol.
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2001 IRTAC : maître d'œuvre, animation des groupes de travail inter-opérateurs
ARVALIS 37
–
Groupe de producteurs de céréales (> 10 producteurs) Organismes Stockeurs Groupes de développement (CETA, GEDA, CA...)
Propre à l'agriculture Nationale : 70 groupes pré-référencés en 2003 avec 22000 producteurs
collectif qualité (sanitaire/technologique), traçabilité-transparence, environnement (lié à la parcelle), rentabilité.
Démarche qualité produit mise en place par les filières céréalières à l'initiative des producteurs pour les cultures de blé tendre, blé dur, orge de brasserie, maïs grain/fourrage et maïs doux. L'objectif est de promouvoir le savoir-faire des producteurs de céréales auprès des acheteurs. L'adhésion à la démarche est annuelle et accessible aux groupes de producteurs via un dispositif de référencement géré par ARVALIS – Institut du végétal. Elle permet de reconnaître les cahiers des charges cohérents avec les chartes, sans surajouter les dispositifs de contrôle. Les instituts assurent la promotion de la démarche auprès des acheteurs de céréales. Pour les céréales à paille, les groupes engagés peuvent utiliser la marque " Céréales de France – Charte de production ARVALIS-IRTAC ".
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2001 Interprofession les producteurs de raisins situés dans la zone d'AOC Champagne, et Maisons de Champagne (10%).
100% des producteurs de la zone d'AOC Champagne (objectif : 100%) Exploitations les plus motivés : surtout grosses exploitations (5-7 ha) et jeunes exploitants (<35 ans)
collectif environnement (qualité : critères de l'AOC)
Démarche volontaire visant à sensibiliser et à accompagner progressivement tous les producteurs de raisins de la zone d'AOC Champagne (viticulteurs et Maisons de Champagne) vers une viticulture raisonnée respectueuse de l'environnement, en s'appuyant notamment sur des initiatives collectives. Les consignes du référentiel 'AOC Champagne – Viticulture Raisonnée' sont des aspects réglementaires, des obligations ou des recommandations. Les engagements portent sur deux volets : > les pratiques viticoles (aménagement-établissement du vignoble, nutrition du sol et de la vigne, entretien des sols, conduite de la vigne, protection raisonnée du vignoble, mise en œuvre des produits de protection de la vigne, gestion des déchets...) > la gestion de l'information (traçabilité, devoir de formation, d'information et d'auto diagnostic des viticulteurs).
37
Institut du végétal : rédaction des chartes, animation du référencement
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Nom Année de diffusion
Initiateurs Cibles Portée de la diffusion
Système de gestion
Orientation Description générale
La
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1960 Ministère de l'Agriculture et de la Pêche (propriétaire de la marque)
agriculteurs Propre à l'agriculture Nationale : 442 labels
collectif qualité Certification attestant qu'un produit agricole possède un ensemble de caractéristiques préalablement fixées qui établissent un niveau de qualité supérieure. A toutes les étapes de la production et de l'élaboration, le produit doit répondre à des contrôles et à des exigences sévères en matière de qualité et de goût. L'écart qualitatif par rapport aux produits courants similaires doit être directement perceptible par le consommateur final, tant sur le plan gustatif qu'au niveau de l'image qu'il véhicule
Eco
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1995 VALECO SARL, ADEME, ITCF, ITB, SRPV, CETIOM, Ministère de l'Agriculture et de la Pêche
céréaliers en région Champagne
Propre aux productions céréalières Diffusion privée (~50 agriculteurs),
collectif qualité technologique du produit, environnement, sécurité alimentaire et des personnes, traçabilité
Démarche privée collective de Certification de Conformité Produit basée sur un cahier des charges : ->Blé sélectionné de qualité meunière ->Blé conservé par ventilation refroidissante sans insecticide de stockage -> Blé tracé de la parcelle jusqu'au meunier
II. Démarches orientées ‘système’
Nom Année de diffusion
Initiateurs Cibles Portée de la diffusion Système de gestion
Orientation Description générale
Démarches orientées ‘système’
Qu
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Ag
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iso
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2002 groupe de travail " Agriculture Raisonnée " du CSO
agriculteurs (tous types de production)
Propre à l'agriculture
Nationale
individuel Environnement, sécurité alimentaire et des personnes, bien-être animal, traçabilité
Démarches globales et horizontales de gestion d'exploitation qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l'environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations La qualification permet d'attester qu'une exploitation agricole satisfait aux exigences contenues dans le référentiel de l'Agriculture Raisonnée.
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1999 Agro-Transfert
38(),
Chambre Régionale d'Agriculture de Picardie, INRA-SAD
agriculteurs (toutes productions)
Propre à l'agriculture
Nationale
individuel Environnement, sécurité alimentaire et des personnes, traçabilité,
Démarche individuelle de management de la qualité et de l'environnement, constituant un niveau d'exigences minimales sur lequel peuvent s'appuyer des démarches produit.
outil de communication au service de la profession agricole, crédible grâce au dispositif de qualification, qui a pour principal objectif de revaloriser le métier d'agriculteur.
38
Section d'ALTERNATECH
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Nom Année de diffusion
Initiateurs Cibles Portée de la diffusion Système de gestion
Orientation Description générale
Démarches orientées ‘système’
Paris
ISO
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00
1
1996 ISO (organisation internationale de normalisation)
Tout organisme (tous secteurs) En agriculture : tous les professionnels de la filière agricole
Diffusion internationale : ~28000 utilisateurs dans le monde.
En agriculture : quelques centaines d'exploitations certifiées
individuel environnement La norme internationale ISO 14001, d'adhésion individuelle et volontaire, propose aux entreprises un modèle générique de gestion attestant qu'un système de management environnemental (SME) documenté est mis en place.
ISO
22
00
0
2005 ISO (organisation internationale de normalisation)
pour tous les organismes de la filière agro-alimentaire.
Diffusion internationale individuel sécurité alimentaire
Cette norme vise à créer et maintenir un système de management de la sécurité des Aliments (SMDA).Elle met l'accent sur les compétences du personnel, sur la recherche continue d'informations concernant les produits alimentaires (nouvelles lois, normes, règlements, etc.) et sur un retour au système HACCP, tel qu'exposé par le Codex Alimentarius. Elle est compatible avec la norme ISO 9001 : Systèmes de management de la qualité - Exigences ainsi que la norme ISO 14001 : Systèmes de management environnemental - Exigences et lignes directrices pour son utilisation. Elle vise à faciliter la gestion de la sécurité
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01
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1990 ISO (organisation internationale de normalisation)
Tout organisme (tous secteurs) En agriculture : tous les professionnels de la filière agricole
Diffusion internationale (~150 pays, > 300 000 utilisateurs) En agriculture : essentiellement des exploitations spécialisées (porcs, viticulture, serres...).
individuel qualité Reconnaissance par un organisme certificateur indépendant (auditeur externe) que l'entreprise a mis en place les moyens de maîtrise et de mesure de la qualité par l'amélioration continue de la satisfaction du client.
39
Une nouvelle norme ISO 22006 « Systèmes de management de la qualité – Lignes directrices pour l'application de l'ISO 9001:2008 pour la production des récoltes » est paru en 2009. Elle reprend chacune des exigences de la norme ISO 9001:2008 en expliquant concrètement, par étapes, l’application de la démarche à la gestion d’une exploitation agricole, avec des suggestions et des conseils spécifiques au domaine, et en utilisant la terminologie consacrée. Parmi les éléments distinctifs uniques figure un tableau répertoriant l'ensemble des activités d'une entreprise agricole. Il permet de déterminer comment les différentes activités s’articulent et où des améliorations sont nécessaires. Faute de données et retours sur cette norme, nous la citons sans l’approfondir.
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Nom Année de diffusion
Initiateurs Cibles Portée de la diffusion Système de gestion
Orientation Description générale
Démarches orientées ‘système’
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1997, qualité 2001 Environnement
CFCA, FRCA, FNS, entreprises coopératives, SGS-ICS (organisme certificateur)
Toute SOPA:
Agriculteurs adhérents de ces coopératives
Propre à l'amont agricole
Diffusion nationale :
plus de 50 000 producteurs engagés par l'intermédiaire de leur coopérative
collectif Qualité, traçabilité, sécurité alimentaire, hygiène, l'environnement, préventions des accidents
Système collectif de management de la qualité de la production agricole, adapté à l'amont agricole. Application de la norme d'assurance qualité ISO 9001 à l'interface amont coopérative-agriculteur, Agri Confiance® organise, contractualise et garantit aux clients le respect des engagements réciproques entre une Structure Organisée de Production Agricole (SOPA)[ et ses producteurs adhérents volontaires. Depuis fin 2001, l'élaboration d'un référentiel commun qualité-environnement a élargi la démarche aux problématiques environnementales.
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2011 CNCE Ministère de l'Agriculture et de la Pêche
agriculteurs (toutes productions)
Propre à l'agriculture
Nationale
Individuel ou collectif
Issue du Grenelle de l’environnement, la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) permet de reconnaître « les bonnes pratiques environnementales et sanitaires des agriculteurs dans la gestion quotidienne de leurs exploitations ». Trois niveaux d’exigence en 3 étapes . Elle se déroule de manière progressive en trois étapes : • le premier niveau d’exigence correspond aux conditionnalités des aides PAC, • le deuxième niveau atteste du respect d’un référentiel des 16 exigences en matière d’environnement, • le troisième niveau est le plus exigeant. Il repose sur des indicateurs de performance. C’est le seul niveau permettant l'utilisation de la mention « Exploitation de haute valeur environnementale ».
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Annexe E : Tableau de concordance entre la norme NF V01-007 :2004
et les normes ISO 9001 :2008 et ISO 14001 :2004
NF V01-007 ISO 9001: 2008 ISO 14001:2004
N° Titre du chapitre N° Titre du chapitre N° Titre du chapitre
1 Domaine d'application 1 Domaine d'application 1 Domaine d'application
1.1 Généralités
1.2 Périmètre d'action
2 Références normatives 2 Références normatives 2 Références normatives
3 Termes et définitions 3 Termes et définitions 3 Termes et définitions
4 Système de management de la qualité et de l’environnement
5 Exigences des clients et aspects environnementaux (Titre seul) 4
Système de management de la qualité 4
Exigences du système de management environnemental
5.1 Écoute client 5.2 Écouté client
5.1.1 Revue contrat client 7.2.1 Exigences relatives au(x) produit(s) 4.3.2 Exigences légales et autres exigences
5.1.2 Communication avec les clients 7.2.3 Communication avec les clients 4.4.3 Communication
5.1.3 Satisfaction des clients 8.2.1 Satisfaction des clients
5.2 Aspects environnementaux (Titre seul)
5.2.1 Généralités 4.3.1 Aspects environnementaux
5.2.2 Analyse environnementale 4.3.1 Aspects environnementaux
5.2.3 Communication avec les parties intéressées
5.5.3 7.2.3
Communication interne Communication avec les clients 4.4.3 Communication
6 Le contrat d’engagements réciproques
6.1 Engagements du producteur Engagement de la direction
6.2 Engagements de la structure organisée de production agricole 5.1 Engagement de la direction
4.2 4.4.1 4.6
Politique environnementale Ressources, rôles responsabilité et autorité Revue de direction
6.3 Faisabilité du contrat
6.4 Règlement des écarts au contrat
7
Dispositions relatives au management de la qualité et de l’environnement (Titre seul)
7.1 Dispositions générales 6.1 7.1
Mise à disposition des ressources Planification de la réalisation du produit 4.4.6. Maitrise opérationnelle
7.2 Dispositions relatives à la documentation (Titre seul) 4.2
Exigences relatives à la documentation (Titre seul)
7.2.1 Manuel qualité-environnement 4.2.2 Manuel Qualité
7.2.2 Documentation réglementaire 4.4.4 Documentation
7.2.3 Maîtrise des documents et des enregistrements
4.2.3 4.2.4
Maitrise des documents Maitrise des enregistrements
4.4.5 4.5.4
Maitrise de la documentation Maitrise des enregistrements
7.3 Responsabilité de la direction (Titre seul) 5
Responsabilité de la direction (Titre seul)
7.3.1 Politique qualité-environnement et engagements 5.3 Politique Qualité 4.2 Politique environnementale
7.3.2 Planification (Titre seul) 5.4 Planification (Titre seul) 4.3 Planification (Titre seul)
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management de la QSE sont-ils pleinement applicables aux petites exploitations agricoles et pérennes?
Sandra Grégoire – Mastère de Management de la QSE 2011-2012 – CESI Angoulême
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NF V01-007 ISO 9001: 2008 ISO 14001:2004
N° Titre du chapitre N° Titre du chapitre N° Titre du chapitre
7.3.2.1 Objectifs qualité et environnement 5.4.1 Objectifs qualité 4.3.3 Objectifs, cibles, Programmes
7.3.2.2
Planification du système de management de la qualité et de l’environnement 5.4.2
Planification du système de management de la qualité 4.3.3 Objectifs, cibles, Programmes
7.3.3 Représentant de la direction 5.5.2 Représentant de la direction 4.4.1 Ressources, rôles responsabilité et autorité
7.3.4 Revue de direction (Titre seul) 5.6 Revue de direction (Titre seul)
7.3.4.1 Généralités 5.6.1 Généralités 4.6 Revue de direction
7.3.4.2 Éléments d’entrée de la revue 5.6.2 Éléments d’entrée de la revue 4.6 Revue de direction
7.3.4.3 Éléments de sortie de la revue 5.6.3 Éléments de sortie de la revue 4.6 Revue de direction
7.4 Responsabilités des producteurs (Titre seul)
7.4.1 Généralités
7.4.2 Maîtrise de la production 7.5.1 Maîtrise de la production 4.4.6. Maitrise opérationnelle
7.4.3 Évaluation de la structure organisée de production agricole
8.2.3 8.2.4
Surveillance et mesure des processus Surveillance et mesure du produit
4.5.1 4.5.2
Surveillance et mesurage Evaluation de la conformité
7.4.4 Compétences du producteur 6.2.2 Compétence, formation et sensibilisation 4.4.2
Compétence, formation et sensibilisation
7.5
Responsabilité de la structure organisée de production agricole (Titre seul)
7.5.1 Généralités
7.5.2 Maîtrise des intrants et services proposés au producteur
6.1 7.1 Mise à disposition des ressources 4.4.6. Maitrise opérationnelle
7.5.3 Évaluation des sous-traitants 7.4.1 Processus d'achat 4.4.6. Maitrise opérationnelle
7.5.4 Propriété du client 7.5.4 Propriété du client
7.5.5 Préservation du produit 7.5.5 Préservation du produit 4.4.6. Maitrise opérationnelle
7.5.6 Évaluation et formation des producteurs
6.1 6.2
Mise à disposition des ressources Ressources Humaines 4.4.1
Ressources, rôles responsabilité et autorité
7.5.7 Fonctions et compétences des personnes (Titre seul)
7.5.7.1 Fonctions 6.1 6.2
Mise à disposition des ressources Ressources Humaines
7.5.7.2 Formation 6.2.2 Compétence, formation et sensibilisation 4.4.2
Compétence, formation et sensibilisation
8 Surveillance, mesure et amélioration (Titre seul)
8.1 Généralités 8.1 Généralités 4.5.1. Surveillance et mesurage
8.2 Surveillance et mesure des intrants, produits et services 8.2.4 Surveillance et mesure du produit
4.5.1 4.5.2
Surveillance et mesurage Évaluation de la conformité
8.2.1 Identification et traçabilité 7.5.3 Identification et traçabilité
8.2.2 Traitement des intrants, produits et services non conformes 8.3 Maitrise du produit non conforme 4.5.3
Non-conformité, action préventive et action corrective
8.2.3 Maîtrise des équipements de contrôle et mesure 7.6
Maîtrise des équipements de contrôle et mesure 4.5.1. Surveillance et mesurage
8.3
Surveillance et mesure du système de management de la qualité et de l’environnement (Titre seul)
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management de la QSE sont-ils pleinement applicables aux petites exploitations agricoles et pérennes?
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NF V01-007 ISO 9001: 2008 ISO 14001:2004
N° Titre du chapitre N° Titre du chapitre N° Titre du chapitre
8.3.1 Surveillance et mesure des processus 8.2.3
Surveillance et mesure des processus
4.5.1 4.5.2
Surveillance et mesurage Évaluation de la conformité
8.3.2 Analyse des données 8.4 Analyse des données 4.5.1 4.5.3
Surveillance et mesurage Non-conformité, action préventive et action corrective
8.3.3 Audit interne 8.2.2 Audit interne 4.5.5. Audit interne
8.4 Amélioration (Titre seul) 8.5 Amélioration (Titre seul)
8.4.1 Amélioration continue 8.5.1 Amélioration continue 4.24.3.34.6
Politique environnementaleObjectifs, cible et programmeRevue de direction
8.4.2 Actions correctives 8.5.2 Actions correctives 4.5.3 Non-conformité, action préventive et action corrective
8.4.3 Actions préventives 8.5.3 Actions préventives 4.5.3 Non-conformité, action préventive et action corrective
8.4.4 Situations d’urgence et capacité à réagir 8.3 Maitrise du produit non conforme 4.4.7
Situations d’urgence et capacité à réagir
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management de la QSE sont-ils pleinement applicables aux petites exploitations agricoles et pérennes?
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Annexe F : Certificat ISO 14001 pour une association Terr’Avenir
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management de la QSE sont-ils pleinement applicables aux petites exploitations agricoles et pérennes?
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Annexe G: Guide d’aide pour la mise en place d’un système de
management dans une exploitation agricole
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management de la QSE sont-ils pleinement applicables aux petites exploitations agricoles et pérennes?
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Notes du lecteur :
Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management de la QSE sont-ils pleinement applicables aux petites exploitations agricoles et pérennes?
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Le QSE est dans le pré ou les systèmes de management de la QSE sont-ils pleinement applicables aux petites exploitations agricoles et pérennes?
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Résumé :
Suite aux différentes crises sanitaires et environnementales qui ont secouées le monde
agricole, la société demande à ces producteurs des gages de confiance et formules de
nouvelles exigences.
Les agriculteurs français, face à ces pressions et à un monde en mutation, s’impliquent
dans des démarches QSE dont la mise en place de systèmes de management de la qualité
et la sécurité et de l’environnement.
Nous allons voir ensemble si ces systèmes de management sont applicables à des
structures restreintes et surtout si ces systèmes sont pérennes et utiles à ces exploitations.
Après avoir identifié les avantages et limites des SM mis en place et les spécificités
agricoles, je proposerais un guide d‘aide à la mise en place d’un SM QSE à destination
d’exploitants agricoles.
Mots-clés : systèmes de management, QSE, exploitation agricole,
pérennité, utilité.
Abstract
Following the various health and environmental crises that have shaken the farming world,
society asks the producers evidence of trust and makes new demands.
French farmers cope with these pressures and a changing world; start to be engaged in QSE
implementation of management systems for quality and safety and the environment.
We will see if all these management systems are applicable to small structures and
especially if these systems are sustainable and useful to those farms.
After identifying the advantages and limitations of MS and implemented agricultural
specificities, I would suggest a guide to assist the establishment of an MS QSE destined for
farmers.
Keywords: management systems, QSE, farming, sustainability and
utility.