Chaudière-Appalaches a très bien figuré
La régie d'ensilage en silo horizontal
Construction d'un silo horizontal
Soirée « Hommage à la relève agricole », sous le signe de la
nouveauté
La situation de la production apicole
La voie d’eau engazonnée, une solution à l'érosion
Démonstration de silos horizontaux
Des nouvelles de la relève Comment augmenter votre revenu de 45
%
Une nouvelle industrie La rareté de la main-d'œuvre L'hybridation,
un choix payant
Saison 2002 : après le déluge, la sécheresse...
Que faites-vous de vos mèches?
vos commentaires
Le Québec rend hommage aux producteurs et productrices
agricoles
C’est lors du gala national, qui s’est tenu le mercredi 9 octobre
dernier au Centre des congrès de Québec, que le ministre de
l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. Maxime
Arseneau, a dévoilé les noms des entreprises gagnantes pour
l’édition 2002 du concours de l’Ordre national du mérite agricole,
qui se déroulait cette année dans les régions de
Québec−Capitale-Nationale et de la Chaudière- Appalaches.
« Ce concours vise à récompenser le savoir-faire et la passion des
productrices et producteurs agricoles québécois, et met à l’honneur
quelques-unes des entreprises agricoles ayant su se distinguer
parmi des candidates déjà fort méritantes. Ce faisant, il invite
les productrices et producteurs à donner le meilleur d’eux-mêmes »,
a déclaré le ministre. « La participation exceptionnelle de cette
année a de quoi me rendre fier, a renchéri M. Arseneau, car elle
témoigne non seulement du dynamisme du secteur, mais aussi de la
qualité et de la diversité des entreprises agricoles en lice.
»
La tenue de ce prestigieux événement national permet de reconnaître
l’excellence des agriculteurs et agricultrices de ces régions
devant leurs pairs, tout en soulignant l’importance de
l’agriculture dans le développement des régions du Québec. Au
total, 101 inscriptions ont été déposées, dont 82 pour la région de
la Chaudière-Appalaches et 19 pour la région de Québec−
Capitale-Nationale.
Récipiendaire de la médaille d’or
Ferme Sainte-Croix senc de Sainte-Croix-de-Lotbinière
La Ferme Sainte-Croix senc mérite cette année la prestigieuse
médaille d’or. Cette ferme laitière de Sainte-Croix-de-Lotbinière,
dans la région de la Chaudière-Appalaches, est la propriété de M.
Marc-André Paquet, de sa conjointe, Mme Cécile Perkins, de leur
fils, Denis, et de sa compagne, Mme Denise Dumont.
Au deuxième rang, on trouve la Ferme Saint-Hilaire de
Saint-Odilon-de-Cranbourne, une entreprise laitière
Récipiendaire de la première médaille d’argent
Ferme Christian Lacasse inc. de Saint-Vallier-de-Bellechasse
Dans la catégorie argent, ce sont M. Christian Lacasse et sa
conjointe, Mme Sylvie Gendron, de Saint- Vallier-de-Bellechasse,
qui méritent la première médaille d’argent. Ils sont à la tête de
cette ferme laitière depuis 1984.
La deuxième médaille d’argent a été remise à la Ferme M. B.
Marronniers inc. de Honfleur, propriété de M. Marcel Blais, secondé
par sa femme, Mme Monique Bélanger, et plus récemment par ses fils,
Dominic et Guillaume. Cette entreprise est spécialisée dans la
production laitière. Quant à la troisième médaille d’argent, elle a
été décernée à la Ferme PCM Delisle inc. de Pont-Rouge (Québec−
Capitale-Nationale), une entreprise laitière gérée par deux frères,
MM. Mario et Michel Delisle.
Récipiendaire de la première médaille de bronze
Sanipor ltée de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud
Enfin, dans la catégorie bronze, la première médaille a été remise
à la ferme Sanipor ltée de Saint- François-de-la-Rivière-du-Sud.
Cette entreprise, spécialisée dans la production de porcelets, est
exploitée par M. Pierre Roy, son fils Rénald et sa conjointe, Mme
Anny Marois.
La ferme Lorka enr. de Sainte-Croix a remporté la deuxième médaille
de bronze. Cette entreprise, propriété de M. Carl Marquis et de Mme
Lorraine Lemay, est spécialisée, entre autres, en production
laitière. Finalement, la troisième médaille de bronze est allée à
la Ferme Faucher & fils inc. de Saint- Éphrem-de-Beauce. Cette
ferme laitière est exploitée par Camil et Sylvie Faucher, aidés à
l’occasion de leurs deux fils, Éric et Karl, et par un employé, M.
Mario Fortier.
Les gens qui désirent connaître les noms et voir les photographies
des personnes honorées lors du gala peuvent consulter le site
Internet du ministère à l’adresse suivante :
http://www.agr.gouv.qc.ca/onma
Rappelons que le concours de l’Ordre national du mérite agricole
existe depuis 1889. Il vise à reconnaître l’excellence des
productrices et producteurs agricoles et à leur rendre hommage par
des honneurs et des récompenses.
vos commentaires
La régie d'ensilage en silo horizontal Jean-Noël Couture, agronome,
conseiller en grandes cultures et fertilisation
Les silos horizontaux sont de plus en plus présents dans le paysage
de la Chaudière-Appalaches. Ce type de silo présente certains
avantages comparativement aux silos verticaux, notamment la
rapidité du chantier de récolte et de distribution aux animaux. La
réussite de la conservation de l'ensilage nécessite cependant
certaines précautions particulières.
Rappelons d'abord que l'ensilage est un procédé de conservation des
fourrages basé essentiellement sur l'exclusion rapide de l'air et
l'acidification de la masse. L'acidification se fait naturellement
par l'action des bactéries lactiques et doit être suffisante pour
atteindre un pH permettant la stabilité du produit en absence
d'oxygène. Comme l'ensilage est un procédé de conservation, il
n'améliore pas la valeur du produit, et par conséquent, la récolte
doit se faire à des stades repères représentant un compromis entre
la quantité et la qualité.
Le fait d'utiliser un silo horizontal plutôt qu'un silo tour change
plusieurs paramètres dont il faut comprendre la portée si on veut
atteindre et maintenir une bonne qualité d'ensilage. Voici les
principaux éléments de réussite de l'ensilage en silo horizontal,
communément appelé bunker ou silo couloir.
Récolter à la bonne teneur en matière sèche La teneur en matière
sèche recommandée pour l'ensilage en silo horizontal se situe entre
30 et 40 % (60- 70 % d'humidité) dans le cas des plantes
fourragères et entre 30 et 35 % (65-70 % d'humidité) pour
l'ensilage de maïs (ligne d’amidon du tiers à la moitié du
grain).
Un ensilage trop humide, de moins de 30 % de matière sèche,
augmente les possibilités de fermentation butyrique (odeur de
beurre ranci) et d'écoulement des jus d'ensilage. À l'opposé, un
ensilage trop sec, de plus de 40 % de matière sèche, augmente les
difficultés à éliminer l’air, ce qui a pour conséquence de
favoriser une fermentation acétique (odeur vinaigrée) et le
développement de moisissures.
Ajuster la longueur de hachage Il faut trouver un compromis de
longueur de hachage pour favoriser à la fois une bonne fermentation
et une bonne utilisation par les animaux. La longueur théorique
d'ajustement des couteaux de la fourragère est de 3/8 pouce pour
l'ensilage d'herbe. Pour l'ensilage de maïs, elle est aussi de 3/8
pouce avec une fourragère conventionnelle, mais se situe entre 1/2
et 3/4 pouce lorsque la fourragère est équipée de rouleaux
éclateurs.
Remplir rapidement le silo La vitesse de remplissage d'un silo,
quel qu'il soit, est un facteur très important pour la qualité de
fermentation. Un remplissage rapide limite la durée de la phase
aérobique (présence d’air) du processus de fermentation et permet
de limiter la durée de fermentation acétique (indésirable mais
inévitable), de réduire les pertes de matière sèche et d'assurer
une acidification rapide par les bactéries lactiques (bonnes
fermentations), donc d'obtenir un pH de stabilité plus
rapidement.
Dans un silo horizontal, la surface d'ensilage exposée à l'air
libre est beaucoup plus importante qu'en silo tour, d'où
l'importance accrue de remplir rapidement. Le dimensionnement
(longueur) du ou des silos devrait donc se faire en tenant compte
de la capacité du chantier de récolte, afin d’effectuer le
remplissage en 3 ou 4 jours. De plus, le chantier de récolte
devrait être optimisé pour que chacune des opérations ne retarde
pas la suivante.
Compacter adéquatement l’ensilage Une bonne compaction de
l'ensilage est un élément essentiel à la réussite du processus de
fermentation, puisque c'est le premier facteur d'exclusion de l'air
de la masse. En silo vertical, la simple pression exercée par la
colonne d'ensilage contribue à compacter suffisamment. En silo
horizontal, ce n'est pas le cas. Il faut absolument compacter au
tracteur. Les études nous indiquent qu'il faut atteindre une
densité minimale de 40 livres au pied cube d'ensilage tel que servi
(16 livres de matière sèche) pour bien maîtriser les pertes (v.
figure 1).
La densité moyenne dans une boîte d'ensilage est d'environ 11
livres de matière humide au pied cube. On doit donc compacter par
un facteur de quatre environ, ce qui représente une tâche
importante. Le foulage doit se faire de façon très méthodique en
utilisant la méthode de la rampe. Cette méthode consiste à disposer
l'ensilage en forme de rampe avec une pente de ratio 3:1,
c'est-à-dire 3 fois plus longue que haute. L’ensilage doit être
épandu en couches minces, de moins de 6 pouces avant compactage.
Chaque couche est compactée sur toute la surface avec un tracteur
lourd, lesté au besoin. Le temps de compactage nécessaire pour
obtenir la densité visée varie selon le poids du tracteur et peut
être estimé sommairement à partir des données du tableau 1. Pour
des chantiers d'ensilage rapides, il faut un gros tracteur et
parfois deux pour ne pas ralentir le chantier de récolte.
Tableau 1 : Temps de compactage requis (minutes par voyage) selon
le poids du tracteur
Dimensions boîte ensilage (Longueur x largeur x hauteur, en
pieds)
16 x 7,3 x 7,6 (boîte Dion)
18 x 8 x 7 (boîte dompeuse)
19 x 7,3 x 76 (boîte Dion)
3000 28 32 34
4000 21 24 25
5000 17 19 20
6000 14 16 17
7000 12 14 14
8000 11 12 13
9000 9 11 11
10 000 9 10 10
En cas de mauvaise conservation de l'ensilage, il faut rechercher
les causes d'échec. La vérification de la densité dans le silo peut
se faire de différentes façons. L'une d'elles est de calculer le
nombre de kilogrammes d'ensilage servi pendant une période donnée
et de mesurer le volume qu'occupait cette masse dans le silo. Si le
résultat indique une densité moindre que 40 livres au pied cube, on
peut mettre en doute l'efficacité de la compaction du silo.
Couvrir rapidement le silo au fur et à mesure du remplissage Dans
tout système, il faut minimiser la durée de contact de l'air avec
l'ensilage. De plus, nos conditions climatiques, pluie et neige,
sont de nature à accroître les pertes par lixiviation d'éléments
solubles (jus d'ensilage). En silo horizontal, la surface exposée à
l'air et aux intempéries est beaucoup plus importante qu'en silo
vertical. Le recouvrement rapide, au fur et à mesure du
remplissage, est donc nécessaire pour minimiser les pertes de
matière sèche et maintenir un haut niveau de qualité. Les
producteurs ont souvent tendance à minimiser les pertes en silo
horizontal en se fiant aux pertes visibles seulement; or, une forte
proportion des pertes sont invisibles parce que sous forme
gazeuse.
Le recouvrement par un plastique chargé de pneus sur toute la
surface constitue la meilleure protection sous notre climat: la
réduction des pertes visibles et invisibles est ainsi de l'ordre de
10 à 20 %.
Laisser fermenter l’ensilage 21 jours avant d’ouvrir le silo La
période de fermentation d'un ensilage haché à la fourragère est
d'environ 21 jours. Pendant cette période, l'ensilage est instable
et un apport d'oxygène risque d'entraîner une dégradation plus
rapide et une variation de la qualité qui influence la consommation
par les animaux. En cas de nécessité d'utilisation, il faudra
s'assurer de prélever des quantités d'ensilage supérieures aux
normes usuelles.
Précautions à la reprise La stabilité de l'ensilage ne prévaut
qu'en absence d'oxygène. Dès que le produit est exposé à l'air,
l'action des moisissures et de certaines bactéries entraîne du
chauffage, une perte de matière sèche et d'énergie, une dégradation
de la qualité et une réduction de consommation par les
animaux.
Il faut donc découvrir seulement la quantité d’ensilage qui sera
servie dans une courte période, généralement un jour. Il faut
prélever une tranche d'un minimum de 6 pouces par jour,
particulièrement en été lorsque la température est chaude. Des
prélèvements supérieurs réduisent encore plus les pertes. Le
dimensionnement du ou des silos (largeur et hauteur) doit avoir été
planifié de façon à tenir compte des quantités quotidiennes
consommées par le troupeau.
La méthode de reprise est très importante. Le but est de laisser,
après chaque reprise, une façade verticale d’ensilage, nette, ferme
et sans fissure permettant l'entrée d'air dans la masse. Il faut
d'abord trancher l’ensilage de haut en bas, avec une pelle munie de
griffes courtes (sans pic), sur une profondeur d'au moins 6 pouces,
de façon à le faire tomber au sol avant de le reprendre. C'est plus
facile d'y parvenir lorsque l'on crée une crevasse au pied de la
face d'ensilage et que l'on procède par tranches successives en
remontant vers le haut du silo. Il faut éviter de piquer dans la
masse d’ensilage et de lever la pelle, car cette méthode crée des
fissures responsables de l'infiltration d'air et possiblement de
chauffage et de détérioration. Il existe aussi des désileuses sur
pelle avant permettant de laisser une façade bien nette.
L'utilisation des silos horizontaux est une méthode qui gagne en
popularité avec l'augmentation de la taille des fermes. Il faut
cependant être bien conscient que, malgré ses nombreux avantages,
cette méthode nécessite une attention spéciale, particulièrement
lors du remplissage et de la reprise. Une bonne régie ne sera
possible que si l'utilisateur a pris grand soin de bien planifier
le nombre de silos et leurs dimensions selon les particularités de
la ferme.
vos commentaires
Relève agricole
Soirée « Hommage à la relève agricole », sous le signe de la
nouveauté Sarah Lepage, technicienne agricole
Pour la 7e année consécutive, la Beauce rendra un vibrant hommage à
sa relève. La Financière agricole du Québec s’est jointe au
ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et à
Jagribec afin de souligner les efforts d’une vingtaine de jeunes
durant la soirée « Hommage à la relève agricole ».
Les habitués connaissent la formule. Mais attention, cette année il
y a du nouveau. Première des choses, la soirée se déplace vers le
Georgesville de Saint-Georges. Elle aura lieu le samedi 9 novembre
et le spectacle de cette année sera celui d’un conteur. Mais ce
n’est pas tout! Dans le passé, les représentants du MAPAQ allaient
chez les jeunes prendre des clichés de leur entreprise et
produisaient les textes. Cette fois-ci, il a été décidé, avec le
souci d’intégrer d’autres intervenants du milieu agricole, de
laisser l’opportunité aux jeunes de choisir une personne les ayant
marqués susceptible d’accepter de composer leur hommage et de
prendre les photos. Proposition qui a tout de suite charmé les gens
honorés et les collaborateurs, puisque plusieurs de ces derniers
ont été sollicités et ont accepté de relever le défi.
Ce sera donc une soirée pleine d’innovation, animée par madame
Caroline Dumont, où les moins de 40 ans ayant l’agriculture comme
principale occupation et possédant au moins 20 % des parts de
l’entreprise depuis 2001 seront félicités. Par la même occasion, le
public, les parents et les amis pourront connaître les nouveaux
établis de leur région ainsi que leur domaine d’activités. Il y
aura des entreprises laitières, porcines, bovines, en passant par
la chèvre laitière et la pisciculture. Encore une fois, nous
verrons que le métier d’agriculteur en est un de vaillance, de
ténacité et que la formation agricole en est un atout majeur.
Mentionnons qu’il y aura un hommage spécial rendu a une personne
qui a charmé, au cours des 28 dernières années, le cœur de bien des
jeunes de la région. Pour en savoir plus, vous devrez assister à
l’événement.
Soulignons, en terminant, que Jagribec et tous les groupes de
relève de la Beauce on été mis à contribution dans l’élaboration de
la soirée. À cet effet, je vous invite à vous procurer des billets
auprès du
vos commentaires
ressources
La voie d’eau engazonnée, une solution à l'érosion Donald Lemelin,
ingénieur, conseiller régional en conservation des ressources
Dans un champ, l’action de l’eau peut provoquer la formation de
sites d’érosion sous forme de rigoles plus ou moins profondes.
Cette situation peut être corrigée par une structure permanente et
stable réservée à l’eau. C’est ce qu’on appelle une voie d’eau
engazonnée.
L’eau de pluie, lorsqu’elle arrive au sol, prend deux chemins: elle
peut s’infiltrer dans le sol ou ruisseler sur ce dernier. L’eau de
ruissellement suit la pente naturelle du terrain et arrive à un
point où elle se concentre. Il arrive, dépendamment de la surface
drainée, de l’intensité de la pluie et de sa durée, que l’énergie
de l’eau arrache et entraîne les particules de sol et gruge la
surface du terrain. On est alors en présence de petites rigoles qui
peuvent aller jusqu’à empêcher le passage de la machinerie.
La rigole est la manifestation la plus marquée de tout un phénomène
d’érosion que l'on appelle érosion en nappe. Cette érosion est
l’arrachage de particules de sol à la grandeur du champ. Elle est
très difficile à observer si ce n’est par les zones de dépôt des
sédiments ou par la formation de rigoles. Les champs mis à nu par
le travail de préparation de sol sont très susceptibles à
l’érosion, ce qui explique que les cultures annuelles favorisent le
phénomène et que les cultures fourragères assurent une stabilité au
sol.
LA VOIE D’EAU ENGAZONNÉE
Pour les cas de formation de rigoles importantes, bien localisées
et répétitives, il existe une solution permanente : la voie d’eau
engazonnée. La voie d’eau engazonnée est une structure
d’égouttement peu profonde et très évasée que la machinerie peut
traverser. Une fois établie, elle n’est plus jamais labourée,
hersée ou brûlée par des herbicides. Ainsi, elle garde son
caractère permanent et sa stabilité.
L'emplacement de la rigole est une bonne indication de la
localisation que doit avoir la voie d’eau dans le champ. La
profondeur de cette dernière est calculée en fonction de la
superficie du terrain à égoutter, des prévisions de pluie pour le
secteur et de la récurrence du phénomène pluviométrique. Une pente
minimale
ENTRETIEN DE LA VOIE D’EAU ENGAZONNÉE
Lors de l’implantation des végétaux dans la voie d’eau, un suivi
très serré est nécessaire pour corriger les moindres points
d’érosion. Il arrive même qu’il faille dévier l’eau dans une
structure temporaire. Une fois les plantes enracinées, deux ou
trois fauches par année permettent à la voie d’eau de garder toute
sa capacité d’égouttement. Évidemment, ces plantes peuvent être
récoltées comme tout autre fourrage.
AIDE FINANCIÈRE DU MAPAQ
La correction de sites d’érosion en champ est admissible à une aide
financière du MAPAQ dans le cadre du volet 10 « Réduction de la
pollution diffuse » du programme Prime-Vert. L’aide représente 70 %
des coûts admissibles. Les coûts de conception du projet sont aussi
admissibles. Les conseillers des centres de services du MAPAQ sont
en mesure de fournir toutes les informations relatives à ce
programme.
Photo 1
Photo 2
Voie d'eau engazonnée est une structure d’égouttement peu profonde
et très évasée que la machinerie peut traverser.
vos commentaires
JAGRINORD
Le 3 septembre dernier, le groupe de relève Jagrinord a élu un
nouveau conseil d’administration. Jimmy Breton, président, et ses
membres actuels ont comme objectif premier de relancer les jeunes
agriculteurs et agricultrices de la MRC La Nouvelle-Beauce qui ne
font pas encore partie du groupe, afin de leur offrir tous les
avantages d’appartenir à cette association. Rappelons qu’outre la
socialisation, les actions au programme des groupes de relève
agricole sont la formation et l’information dans le but de préparer
l’intégration au métier d’agriculteur. Qu’attendez-vous pour
devenir membre?
AGRI-RELÈVE
Le 1er septembre dernier se tenait la tire de tracteurs annuelle de
Saint-Joseph-de-Beauce. Plusieurs jeunes ont mis la main à la pâte
pour l’organisation de cet événement. En effet, pour ceux qui ne le
savent pas encore, le groupe Agri-Relève en est l’instigateur.
Saluons donc le travail monstre fait par ces jeunes agriculteurs.
Celui-ci a permis le succès de cette journée. Encore une fois, nous
avons la preuve que la solidarité, le sens de l’organisation et la
débrouillardise sont essentiels à la réussite de toute entreprise.
Ces jeunes acquièrent par ces activités des qualités indispensables
à leurs futures fonctions d’agriculteurs et d’agricultrices.
Une nouvelle industrie Denis Brouillard, agronome, conseiller
régional en production animale
Pour que vous sachiez en même temps que les Américains ce dont sera
fait l'avenir de l'industrie du bœuf, j'ai traduit un article de
Harlan Ritchie, professeur en sciences animales à l'Université de
l'État du Michigan. Notez que son article traite de l’état de
l’industrie du bœuf aux États-Unis seulement. Cependant, les
orientations que prendront les décideurs américains influenceront
évidemment notre industrie aussi.
Le bouton d'accélération de l'industrie du bœuf a été actionné.
Durant les six dernières années, nous avons vécu plus de
changements dans l'industrie du bœuf que durant les 60
précédentes.
- Nous avons constaté une consolidation croissante des secteurs
suivants: finition, abattage et transformation ainsi que détail.
Ceci a alimenté un débat considérable dans toute l'industrie. Des
systèmes de production coordonnés verticalement et horizontalement
(filières) ont émergé.
- Après en avoir parlé durant des années, la mise en marché selon
la valeur est arrivée. Plus de 300 nouveaux aliments de bœuf à la
fois pratiques et savoureux sont maintenant disponibles. Nous avons
appris que les marques sont importantes pour le consommateur. La
demande de bœuf est à nouveau en hausse pour la première fois en 20
ans.
- Du côté génétique, on met de plus en plus l'accent sur les
caractéristiques des carcasses. Des marqueurs sur l’ADN ont été
identifiés pour la tendreté, le persillage et la surface de l'œil
de longe. Des données obtenues par ultrasons sont incorporées aux
programmes d'évaluation génétique.
- Nous constatons l'usage croissant de taureaux hybrides ou
composites pour simplifier les systèmes de croisement tout en
obtenant un degré significatif de vigueur hybride.
- Les rappels de bœuf contaminé ont canalisé des ressources de
l'industrie vers la recherche de stratégies
- On a élaboré des instruments pour déterminer précisément le
rendement des carcasses à la vitesse de la chaîne d'abattage.
- Les événements du 11 septembre 2001 ont modifié de plusieurs
façons la vie des Américains; reste à voir comment ces événements
influenceront l'industrie à long terme.
Et maintenant?
Les bouleversements des six dernières années nous rendent perplexes
quant à ce qui nous attend. Que ça nous plaise ou pas,
l'organisation de l'industrie du bœuf prend le virage d'une plus
grande industrialisation. Ceci ne veut pas dire que l'industrie du
bœuf va s'intégrer verticalement autant que l'industrie de la
volaille, mais la coordination inter et intramaillons va augmenter.
Cela se produit dans tous les secteurs de l'industrie alimentaire,
parce que les consommateurs augmentent leur pouvoir. Leur pouvoir
d'achat les fait exiger des aliments uniques et de nouveaux modes
de livraison. Pour satisfaire à ces nouvelles exigences, il faut
plus de contrôle et de coordination entre les maillons de
l'industrie.
La globalisation aussi accentue le besoin de coordination. À la fin
de la décennie, 80 % des bouvillons d'abattage pourraient être mis
en marché selon des grilles de valeur ou dans des systèmes
coordonnés. En 1998, les aliments de marque représentaient 10 à 12
% des ventes de bœuf. Vers 2010, les aliments de marque pourraient
représenter 60 % des ventes de bœuf. Des analystes prédisent que
ceux-ci occuperont jusqu'à 80 % du marché.
La tendance du bœuf préparé d'avance (case-ready beef), dont le
transformateur a pratiquement enlevé tout le gras et les os,
influencera beaucoup l'industrie. La valeur des carcasses sera
davantage influencée par le rendement accru en viande maigre
(musculature plus prononcée). Les primes liées au rendement à
l’abattage seront de plus en plus importantes; les escomptes aussi.
Les carcasses trop grasses seront pénalisées. La demande de
carcasses maigres augmentera. La demande de boeuf AAA ou plus, pour
le marché domestique haut de gamme et l'exportation, restera au
niveau actuel.
Malgré la remise en question du système de classement en vigueur
présentement, on continuera à l'utiliser. Cependant, la venue
d'instruments de mesure de la tendreté permettra de préciser la
valeur des carcasses.
Un nouveau comité sur la génétique fera progresser cette dernière
davantage. Il élaborera des écarts prévus chez les descendants
(ÉPD) pour des caractères économiques tels la tendreté, l'entretien
des vaches, l'âge à l'abattage et certains paramètres liés à la
reproduction. L'information obtenue par l'ADN sera combinée aux
données phénotypiques pour accroître la précision des ÉPD. Un
indice économique pourra même être élaboré. De plus, une recherche
récente démontre qu'il sera possible de sexer économiquement la
semence d'ici 10 ans. Le clonage à grande échelle viendra plus
tard. On peut maintenant utiliser la technologie à l'ADN pour
vérifier la parenté, l'identification du père de veaux conçus dans
les pâturages à plusieurs taureaux et déterminer le génotype de la
couleur. À l'avenir, on pourra aussi vérifier la composition
raciale et caractériser les veaux selon leur potentiel en finition
et sous forme carcasse.
La préoccupation pour l'innocuité ne disparaîtra pas. Les
considérations pour le bien-être animal vont
augmenter comme c'est le cas pour la volaille et le porc. Les
chaînes d'alimentation rapide ont créé des précédents qui seront
adoptés par d'autres compagnies alimentaires. Il semble évident que
les consommateurs voudront en savoir de plus en plus sur la façon
dont leur nourriture est produite et transformée. La traçabilité
deviendra un élément essentiel de la production américaine de bœuf,
comme c'est le cas en Europe et dans certaines filières aux
États-Unis. Les mesures de biosécurité seront renforcées pour
minimiser le risque de propagation de maladies étrangères telles la
fièvre aphteuse et la vache folle.
En résumé, la production de bœuf spécifique deviendra chose
courante dans la « nouvelle industrie du bœuf ». À moins que leurs
bovins satisfassent aux exigences particulières d'un client, il
deviendra difficile pour les producteurs de les mettre en marché,
sauf à rabais. Les producteurs à faible coût de production
exploiteront les fermes les plus rentables comme ce fut le cas dans
le passé. Cependant, il deviendra de plus en plus avantageux de
participer à une filière ou à une autre, qui récompensent pour la
production spécifique et la plus-value.
Il y aura place pour les petites et les grandes entreprises dans la
nouvelle industrie. Mais il faudra développer une attitude
d'interdépendance et une volonté de renoncer à une partie de
l’indépendance que nous avons chérie si longtemps.
Référence : RITCHIE, Harlan. « A New Industry », Beef, printemps
2002, page 6.
vos commentaires
L'hybridation, un choix payant Denis Brouillard, agronome,
conseiller régional en production animale
Les agroéconomistes qui évaluent les techniques de gestion semblent
arriver à la même conclusion : l'hybridation s'avère la technique
la plus payante.
L'hybridation implique que les parents de la première génération
(F1) soient pur-sang et de races différentes. Quand Stephen P.
Hammack, de l'Université Texas A&M, a évalué les erreurs de
gestion en production de veaux d'embouche, il a placé au premier
rang sur 17 l'erreur de ne pas pratiquer l'hybridation.
À son tour, Tom Hamilton du MAAARO1, a déterminé les 10 meilleures
techniques de gestion en production de veaux d'embouche. Ainsi, ses
deux techniques les plus payantes sont, premièrement, d'utiliser
des femelles hybrides et, deuxièmement, de produire des veaux
hybrides. Selon le calcul de Tom Hamilton en 1997, l’hybridation
rapporte net de 63 à 98 $ pour la vache et de 50 à 70 $ pour le
veau. La combinaison des vaches hybrides et des veaux hybrides
rapporte net de 100 à 170 $ par vache exposée.
L'hybridation fournit des avantages économiques de deux façons :
par la vigueur hybride des bêtes qui en sont issues et par la
complémentarité des races utilisées. Voici les principaux avantages
d'une vache hybride: amélioration de son taux de conception et de
survie de ses veaux, la vache reste productive plus longtemps, ses
veaux ont un poids au sevrage de 15 à 25 % supérieur par vache
exposée au taureau. Les femelles hybrides devraient être composées
de races maternelles et mixtes, excluant les races terminales à
cette première étape (F1).
C’est avec un taureau d’une race terminale qu’on produit des veaux
F2 (deuxième génération). Le choix de la race terminale dépend du
marché auquel vous destinez vos veaux, soit le bœuf conventionnel
ou le bœuf de marque. Dans chacun des cas, planifiez votre élevage
pour vendre au meilleur prix, mais en gérant pour produire le plus
efficacement possible. Il n'y a pas de péché à faire de l'argent
quand on gère
sainement. Alors, si l'argent vous intéresse, pratiquez
l'hybridation triple terminale.
Étant donné que c’est une technique de gestion des plus
avantageuses, je désire savoir quels éleveurs en
Chaudière-Appalaches produisent et offrent en vente des taures ou
vaches hybrides. Évidemment, toute race terminale doit être exclue
de la composition génétique de toute taure ou vache hybride.
Faites-vous connaître en m’appelant au 386-8121, poste 277. Merci
d’avance de votre collaboration.
Références : Hammack, Stephen P. Beef Herd Management Mistakes.
http://stephenville.tamu.edu/~shammack/failure.htm, Hamilton, Tom.
Top Ten Management Practices for Cow-Calf Production, MAAARO1,
octobre 1997.
1 MAAARO: ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des
Affaires rurales de l’Ontario
Représentation schématique de l'hybridation triple terminale
Référence : Hamilton, Tom. Top Ten Management Practices for
Cow-Calf Production, MAAARO, octobre 1997. Référence : Guide
Vache-veau, CPAQ–1998, page 4–25.
TABLEAU 1 : Pourcentage de vigueur hybride pour différents
caractères chez les vaches
Caractère Amélioration
Effet combiné poids de veau sevré/vache saillie 15
Avantages supplémentaires de la vache hybride par l'augmentation de
la longévité et la production à vie.
TABLEAU 2 : Pourcentage de vigueur hybride pour différents
caractères chez les veaux
Caractère Amélioration
Effet combiné poids de veau sevré/veau né 10
Avantages supplémentaires des veaux hybrides : plus vigoureux, plus
haut taux de survie jusqu’au sevrage et génisses plus précoces.
Référence : Guide Vache-veau, CPAQ–1998, page 4–22.
TABLEAU 3 : Pourcentage de vigueur hybride chez les veaux et les
vaches et valeur combinée pour différents types de croisement
Hybridation taureau X vache
Veau %
Vache %
Combinaison %
B X (¼ B ¾ A) 75 50 62,5
Rotation de 2 races 661
Rotation de 3 races 861
Rotation de 4 races 941
1 Pourcentage de vigueur hybride combiné après plusieurs
générations de croisement. Adapté de Hamilton et Wilton,
1987.
vos commentaires
Acériculteurs, que faites-vous de vos mèches? Donald Lemelin,
ingénieur, conseiller régional en conservation des ressources
Il y a quelque temps déjà, vous avez utilisé vos mèches pour
procéder à l’entaillage, une importante opération dans votre saison
des sucres. Vous vous êtes sans doute occupé du rangement de ces
outils de précision, mais peut-être pas de leur entretien.
N’attendez pas, voyez-y dès maintenant!
VOS MÈCHES VOUS SATISFONT?
Si vous êtes satisfait du travail de vos mèches, vous devez les
faire affûter par un professionnel de l’aiguisage. Ce dernier
redonnera à vos mèches leur tranchant et leurs caractéristiques
d’origine à l’angle de pointe et à l’angle de dégagement (voir
schéma). Vous savez que la mèche est un instrument de précision
qui, à l’image du scalpel du chirurgien, doit réaliser une coupe
franche. Une fois aiguisées, vos mèches doivent être placées dans
des gaines de protection individuelles, de façon à protéger leur
tranchant. Un endroit d’entreposage au sec est recommandé.
VOUS ÊTES INSATISFAIT DU TRAVAIL DE VOS MÈCHES?
Plusieurs problèmes peuvent survenir lors de l’utilisation des
mèches. Si vous devez vous reprendre à deux fois pour réussir le
trou d’entaillage, ce qui est à proscrire, ou que vos mèches ne
sortent pas les copeaux, c’est que le type de mèches que vous
utilisez ne correspond pas à vos besoins. Il faut penser au nombre
de vrilles par pouce. Le matériel de recouvrement, comme le nitrure
de titane, permet de réduire la corrosion et la friction entre la
mèche et les copeaux.
Si les trous ne semblent pas tout à fait ronds, ce qui rend
l’étanchéité très difficile et oblige plus de
martelage, vous pouvez avoir affaire à un mauvais affûtage. Lorsque
les copeaux s’apparentent à du bran de scie, c’est souvent que la
mèche a deux côtés différents à l’angle de pointe ou qu’elle est
décentrée. Aussi, le manque de stabilité de l’entailleur fait que
l’entailloir se déplace pendant le perçage. Pour éviter ces
problèmes, faites aiguiser vos mèches par des spécialistes de
l’affûtage. Lors de l’entaillage, il faut s’assurer d’être bien
placé et stable pour effectuer un bon travail.
Un autre problème possible est la grosseur du chalumeau qui ne
correspond pas à celle du trou. C’est important de choisir le
diamètre de la mèche qui répond à vos besoins. Si votre mèche ne
travaille pas de la même façon dans le bois gelé et dans le bois
dégelé, la solution passe par l’utilisation de mèches différentes,
chacune ayant des caractéristiques propres au bois gelé ou au bois
non gelé. Ces dernières peuvent s’obtenir par l’aiguisage ou par le
choix des mèches. Selon la période où vous entaillez, vous devez
changer de mèche.
RÈGLE GÉNÉRALE
En règle générale, il n’existe pas de mèche idéale sur le marché.
Il faut faire des essais sur du bois gelé et sur du bois dégelé.
Chaque entailleur a sa façon de travailler et exerce une pression
différente sur l’entailloir. Une fois le choix fait, gardez un
spécimen de chaque mèche avec ses caractéristiques, ce qui vous
permettra d’en commander d’autres identiques. L’aiguisage doit être
confié à un professionnel qui saura redonner aux mèches leurs
caractéristiques d’origine.
vos commentaires
Chaudière-Appalaches a très bien figuré Pierre Lemay, agronome,
conseiller régional en communication
Oui! Chaudière-Appalaches a bien figuré à la 113e édition du
concours de l'Ordre national du mérite agricole. La qualité des 82
entreprises qui se sont présentées au concours fut telle que toutes
les entreprises inscrites au bronze ou à l'argent ont obtenu le
minimum de points pour recevoir les médailles, titres et
certificats prévus dans ces catégories. Quant à la médaille d'or,
il n'y en a qu'une qui est attribuée à l'exploitation qui a cumulé
le plus grand nombre de points dans cette catégorie.
Il est à noter que la région de Québec−Capitale-Nationale fait
également partie de la région en concours cette année et que 19
exploitations de cette région étaient inscrites, pour un total de
101 entreprises participantes.
Plus de trois cent personnes ont assisté à la Fête régionale de
l'après-midi qui réunissait principalement les exploitations de la
région ainsi que des intervenants. C'est à cette occasion que les
récompenses prévues furent remises aux entreprises participantes et
que les finalistes provinciaux furent dévoilés. Fait à noter, 8 des
9 finalistes nationaux se sont retrouvés dans notre région: pour
l'obtention de la médaille d'or (3), de la médaille d'argent (2) et
de la médaille de bronze (3).
C'est lors du gala qui eut lieu en soirée, auquel ont assisté plus
de 640 personnes, que les grands gagnants de chacune des catégories
ont été dévoilés, incidemment, tous de la Chaudière-Appalaches. Que
d'émotions quand le fruit du labeur d'une partie de notre vie se
trouve récompensé. Que d'émotions quand resurgissent les sacrifices
faits ou les périodes difficiles passées dans l'entreprise. Le
champ du voisin peut sembler plus vert, mais rien n'est facile : il
faut du courage, de la persévérance, un bon sens de l'organisation,
de l'innovation et de la passion pour réussir. Agriculteurs et
agricultrices de la région, vous avez de quoi être fiers de ce que
vous êtes et de ce que vous faites. Félicitations aux participants
et participantes!
Construction d'un silo horizontal Luc Dubreuil, ingénieur,
conseiller en constructions rurales porcines
Voici l'essentiel de ce que vous devez connaître si vous envisagez
de construire un tel type de silo.
PRÉPARATION DE LA BASE
- Choisir un site où le sol, ferme, est bien drainé et a une
portance estimée à au moins 100 kPa (2000 lb/ pied carré) pour
supporter la dalle du plancher et les empattements des
contreforts;
- Construire le silo sur un terrain élevé, éloigné de la maison de
ferme, de la laiterie et des autres endroits où les odeurs
pourraient nuire;
- Construire le silo de manière à ce que l'extrémité ouverte soit
face au sud, si possible, pour réduire le gel au minimum. Elle doit
également être adjacente à une bonne voie d'accès de manière à
faciliter le remplissage et le déchargement;
- Excaver la terre végétale de surface, qui a généralement une
profondeur de 200 mm;
- Drainer la base projetée et la protéger des eaux de
surface;
- Remblayer avec du gravier 0-20 mm ou du sable par couches
successives de 150 mm, compactées à plus de 95 % « proctor modifié
», sur une épaisseur minimale de 300 mm. Plus le sol est gélif,
plus la base doit être épaisse. Le gel peut descendre jusqu'à 1,5
mètre (5 pieds) sous le niveau de la dalle;
- Il est primordial de bien préparer le fond pour tous les types de
plancher utilisés. Le plancher du silo doit avoir une pente vers le
sud, si possible, ou vers les sorties du silo, d’au moins 1
%;
- Mouiller le sable avant de placer le béton;
- Le coût de la préparation de la base est approximativement de 10
$ le mètre carré.
TYPES DE PLANCHER À UTILISER
Béton Le plancher de béton armé devrait avoir 125 mm d'épaisseur ou
plus, selon les équipements utilisés pour le transport et la
reprise des ensilages et le poids des tracteurs. Pour le béton
armé, il faut utiliser un treillis métallique de 4 pouces par 4
pouces, ou une armature 15 M aux 400 mm (16 pouces) centre à centre
dans les deux directions. La bordure de la dalle doit être épaissie
à 300 mm (12 pouces) et être armée de deux rangées de barres de 15
M à 300 mm centre à centre (v. figure 1). Faire des joints de
retrait dans le plancher à tous les 4500 mm (15 pieds) centre à
centre dans les deux sens et des joints dans les murs à tous les 12
000 mm (40 pieds) centre à centre (v. figure 2). Coût du plancher
de béton : environ 25 $ le mètre carré.
Asphalte L’asphalte devrait être moins dispendieuse que le béton
(environ 16 $ du mètre carré). Il est donc préférable d’obtenir des
soumissions pour comparer les prix et, surtout, de spécifier de
bons mélanges pour assurer la durabilité de l'asphalte. Il faut
avoir environ 60 mm de couche EB-20 (enrobement bitumineux de
matériel 0-20 mm) en plus d’une couche de finition EB-14 (matériel
0-14). Une bordure en béton armé de 300 mm (12 pouces) d'épaisseur
doit être construite obligatoirement à l'entrée du silo. Faites
attention lors de la reprise des ensilages en périodes chaudes,
l’asphalte s’attendrit. Il serait bon de voir des travaux déjà
exécutés par les constructeurs chez les utilisateurs et d'obtenir
leurs commentaires.
Béton compacté roulé (haute performance) Le béton compacté roulé
(BCR) est un béton spécialement préparé que l'on pose à l'aide
d’une asphalteuse. On utilise habituellement une couche minimale de
5 à 6 pouces de BCR. Il devrait être moins dispendieux que le béton
armé (25 à 30 $ du mètre carré ou 45 à 50 $ du mètre carré avec la
couche de base). Le BCR fissure très peu, mais un beau fini peut
être difficile à obtenir. Pour les prix, il faut aller chercher des
soumissions auprès des fournisseurs de béton ou des entrepreneurs
en asphalte.
Quel type de plancher de silo choisir? Pour tous les types de
plancher, obtenez des soumissions puisque les prix changent selon
le marché et les années. Chacun des planchers a ses qualités et ses
exigences pour une bonne durabilité.
Types de mur à utiliser Les murs du silo devront préférablement
être inclinés de 1:8 pour faciliter la compaction du matériel. La
conception des empattements et des murs diffère pour des murs
mitoyens ou extérieurs. Si l'on prévoit modifier les dimensions
d'un silo, on devra prendre en considération le choix du type de
mur.
Murs en bois Construits à l'aide de poteaux (créosotés)
partiellement enfouis dans le sol et de madriers placés à
l'horizontale ou à la verticale, les murs en bois ont une durée de
vie utile d’environ 15 ou 20 ans. Ils requièrent une enveloppe
intérieure à cause de leur manque d’étanchéité et présentent un
risque de bris lors de la reprise. Ils sont donc peu utilisés de
nos jours. De construction facile, les murs en bois se modifient
aisément.
Murs en blocs de béton préfabriqués D’une durée de vie utile de
plus de 25 ans, les murs en blocs de béton préfabriqués se
modifient à volonté, à l’aide d’une grue. Ils requièrent cependant
une enveloppe intérieure à cause de leur manque d'étanchéité. Un
bon alignement des blocs est essentiel et permet de réaliser des
murs inclinés. Les murs en blocs de béton préfabriqués s’installent
rapidement et sont très utilisés. Coût : environ 200 $ pour chaque
bloc de 1,2 mètre (4 pieds) de longueur par 3 mètres (10 pieds) de
hauteur, plus 25 $ de frais de transport.
Murs en béton armé Il y a deux types de mur en béton armé: les
panneaux en béton basculé et le mur coulé sur place. Le premier a
une durée de vie utile de plus de 25 ans et peut être construit par
le propriétaire. Il a été très utilisé par le passé et l’est encore
aujourd’hui. Le mur coulé sur place présente deux possibilités: un
plancher épaissi ou avec empattement seul. Il a une durée de vie
utile de plus de 25 ans, mais ne se modifie pas et permet
difficilement de réaliser des murs inclinés. Le mur coulé sur place
doit être fait par un entrepreneur et est passablement utilisé
aujourd’hui. Coût de production : 5 $ pour 300 mm (12 pouces) de
hauteur par 300 mm (12 pouces) de longueur.
Circulation de la machinerie Au bout des silos, il est préférable
d'avoir une section bétonnée additionnelle d'environ 9000 mm (30
pieds) de largeur pour la circulation de la machinerie. Une fois la
largeur et la hauteur des murs du silo déterminées, il est bon
d'avoir entre 10 et 15% de plus de longueur pour les surplus ou les
forts rendements à la récolte. Pour assurer la reprise d'une bonne
tranche d'ensilage en été (plus de 6 pouces), on peut prévoir un
mur mitoyen sur une longueur de 40 à 50 pieds dans les silos
lorsque la largeur le permet. La reprise se fait dans une section,
ce qui vient doubler la tranche d'ensilage reprise.
DIMENSIONNEMENT D'UN SILO HORIZONTAL
Plusieurs facteurs sont à considérer pour déterminer le
dimensionnement d’un silo horizontal: le type d'ensilage (maïs,
foin, légumes, graminées, etc.), le nombre de coupes de foin, les
besoins quotidiens de la régie alimentaire, la densité de
l'ensilage et le nombre de prélèvements par jour. Par exemple, pour
un troupeau de 100 vaches alimentées à raison de 60 livres
d'ensilage d'herbes par jour, par tête, et une densité de
l’ensilage de 40 lb/pied cube, quelles seront les dimensions à
donner aux silos?
Calcul des besoins journaliers du troupeau
Nombre de vaches (100) x Consommation journalière (60 lb/j/tête) =
Quantité (6000 lb/j)
Volume = Quantité (6000 lb) ÷ Densité (40 lb/pied cube) = 150 pieds
cubes
Calcul des dimensions du silo
Supposons une hauteur de silo de 10 pieds et un prélèvement
journalier de 6 pouces (0,5 pied). Quelle sera la largeur à donner
au silo?
Largeur = Volume (150 pieds cubes) ÷ (Hauteur (10 pieds) x
Prélèvement (0,5 pied)) = 30 pieds
Longueur du silo = Durée de l'utilisation (365 jours) x Prélèvement
(0,5 pied) = 183 pieds
Un silo de plus de 150 pieds est peu pratique, parce que des
contraintes telles que la durée du chantier d'ensilage et la
reprise deviennent problématiques. Il serait préférable de
construire 4 silos de 16 pieds de largeur par 100 pieds de
longueur, donnant ainsi plus de flexibilité lors du chantier
d'ensilage et à la reprise. Par contre, la construction sera plus
dispendieuse. Pour obtenir des plans adaptés au modèle retenu,
veuillez vous référer au conseiller de votre centre de
services.
vos commentaires
La situation de la production apicole Pierre Ayotte, technicien
agricole
Les abeilles sur les fleurs et les ruches aux abords des champs
nous rappellent tous le miel. L’apiculture renferme en plus un
large éventail de produits et de services dont on ne réalise pas
l’importance dans notre région. Le travail au rucher et à la
miellerie ainsi que la mise en marché sont les principales
activités de l’apiculteur.
Portrait de la Chaudière-Appalaches
Dans notre région, 139 propriétaires de ruches possèdent 6149
ruches. Pour la catégorie des apiculteurs possédant 100 ruches et
plus, ils représentent 13 % des propriétaires et possèdent 80 % des
ruches. On peut classer les propriétaires de ruches en trois
catégories : les amateurs qui possèdent quelques ruches; les
apiculteurs ayant cette activité comme complément à une autre
production agricole ou un autre emploi et, finalement, les
entreprises agricoles dont la principale activité est
l’apiculture.
Au printemps, plusieurs centaines de ruches sortent de notre région
pour la pollinisation des bleuets nains au Lac-Saint-Jean et au
Nouveau-Brunswick. Pour la dernière catégorie d’apiculteurs, la
pollinisation des petits fruits ajoute un revenu substantiel à leur
entreprise. Des apiculteurs vont aussi établir leurs ruchers à
l’entrée de la région du Bas-Saint-Laurent.
Des produits de qualité
Les apiculteurs sont fiers des produits bruts et transformés qu’ils
tirent de la ruche, à savoir le miel liquide, crémeux, en rayon et
de différentes appellations florales, l’hydromel, le pollen séché
ou congelé, la propolis, la gelée royale et la cire. Les étiquettes
identifient les produits et reflètent leur origine. Les
consommateurs ont ainsi un accès facile à la traçabilité.
Si les produits de la ruche vous intéressent, vous pouvez contacter
un apiculteur près de chez vous grâce
Préjugé ou ignorance
En général, la population a tendance à confondre les abeilles avec
les guêpes. Si vous êtes à proximité d’un rucher, vous ne vous
tromperez pas au sujet de l’insecte, car l’abeille va défendre son
entourage immédiat. Éloignée de sa ruche, elle perd sa nature
agressive. En effet, les cueilleurs de concombres vous le diront,
ces butineuses ne les importunent pas, même dans un champ en
floraison. Les abeilles butinent les fleurs de concombre, mais ne
piquent pas lorsqu’elles sont loin de leur ruche.
En septembre dernier, le Journal de Québec mentionnait que
l’artiste Normand Brathwaite avait été victime d’une réaction
allergique à une piqûre d’abeille. Un entomologiste ou un
apiculteur vous dira que la piqûre d’une guêpe aurait été très
probable. La guêpe cherche les odeurs sucrées comme les boissons
gazeuses ou les gommes à mâcher. Si elle est coincée par mégarde,
elle se défend immédiatement.
Les contraintes
Au cours des dernières années, deux contraintes majeures ont freiné
la rentabilité et l’expansion de l’apiculture.
La première, c’est l’apparition d’un acarien appelé varroa, qui se
développe dans le couvain. Ce parasite se nourrit de l’hémolymphe
de l’abeille adulte et lui transmet des virus qui affectent à leur
tour la santé de l’abeille. Les apiculteurs emploient des
languettes d’acaricide à l’intérieur de la ruche avant ou après la
miellée afin de diminuer la population de cet acarien. Des plateaux
anti-varroas sont développés pour restreindre le nombre de ces
parasites. Cette contrainte a augmenté les coûts d’exploitation de
l’entreprise apicole.
La seconde, c’est l’augmentation des superficies de maïs-grain,
causée par le nombre grandissant d’élevages de monogastriques. Ces
derniers obligent à la culture des grains alors que l’élevage des
ruminants suppose la culture des plantes fourragères, donc des
espèces au potentiel mellifère, à l’exception du maïs-fourrage.
L’aire de butinage a donc considérablement diminué au cours des
trente dernières années.
Dans certains secteurs, le canola a permis une production
appréciable de miel. Par contre, il y a deux obstacles à
l’expansion de cette culture, soit l’apparition du charançon de la
silique, qui diminue le rendement à l’hectare, et l’emploi d’un
type de canola transgénique qui devient une plante spontanée
lorsque inséré dans une rotation avec des cultures comme le soya et
les céréales. Dans cette condition, le canola devient une mauvaise
herbe que certains agriculteurs ont de la difficulté à contrôler
avec des herbicides.
L’importance économique
Sans trop se tromper, on peut dire que l’apiculture rapporte près
d’un million de dollars à notre région en vente de produits et de
services. Cette valeur monétaire est extrapolée à partir des
données de l’Institut de
la statistique du Québec.
De plus, la pollinisation procure une augmentation des rendements
pour la culture des fruits, des petits fruits et de certains
légumes. L’impact majeur de l’apiculture est donc un apport
substantiel à la productivité des cultures et à la hausse des
ventes agricoles.
L’apiculture vous intéresse!
Le cégep de Lévis-Lauzon offre chaque printemps des cours en
apiculture, dans le cadre d’une formation continue. Si ce domaine
d’activité vous intéresse, vous pouvez recevoir de l’information
auprès de madame Lucie Goulet, au (418) 835-1421, poste 3360. Un
minimum d’inscription est requis pour que le cours ait lieu.
Pour en apprendre davantage au sujet de l’apiculture québécoise,
vous pouvez consulter le site Internet d’Agri-Réseau, à l’adresse
suivante: www.agrireseau.qc.ca.
vos commentaires
Démonstration de silos horizontaux Jeannot Rodrigue, technicien
agricole
C’est à Saint-Odilon, à la Ferme Garonne inc., propriété de Gaétan,
Louis et Frédéric Pouliot, qu’a eu lieu, le 6 septembre dernier,
une visite des installations fourragères. Quatre-vingts
producteurs, productrices, intervenants et intervenantes y ont
participé et ont pu profiter de l’accueil chaleureux de leurs
hôtes.
Tout au long de la démonstration, les propriétaires ont expliqué
leur façon de travailler avec leurs trois silos-fosses. Ces
derniers ont une hauteur de 12 pieds, une longueur de 150 pieds et
des largeurs différentes : 20, 30 et 40 pieds. La régie appliquée
pour la conservation des ensilages a également été abordée. La
présence de Luc Dubreuil, ingénieur, ainsi que de Jean-Noël
Couture, agronome, est venue enrichir cette rencontre. Le premier a
longuement discouru sur l’importance de bien dimensionner les
silos- fosses. Il a également traité des principes fondamentaux de
construction (v. texte p. 6-7). Jean-Noël Couture, quant à lui, a
rappelé les notions de conservation de l’ensilage dans ces
structures. Il a donc parlé de la compaction, de la vitesse de
fermeture du silo, de la reprise des ensilages, etc. (v. texte p.
4).
Les questions et commentaires nombreux de l’assistance ont démontré
que cette journée a porté fruit. La température superbe et
l’ambiance très agréable générée par les propriétaires de la ferme
ont, par surcroît, fait de cette journée d’information une
réussite.
vos commentaires
Acériculture
Comment augmenter votre revenu de 45 % Alain Boily, agronome,
conseiller régional en acériculture
Chaque mois, de nouveaux produits sont mis en marché et il est de
plus en plus difficile pour vous, producteurs, d’être à jour dans
vos connaissances. Il existe pourtant des services-conseils pour
vous aider à y voir clair. Ceux-ci peuvent soutenir les entreprises
en démarrage, produire des diagnostics et des avis comportant des
recommandations et vous aider à atteindre la rentabilité
financière.
Sur le plan technique
Lorsqu’on démarre une entreprise acéricole dans le but d’en vivre
éventuellement, on doit miser sur des valeurs sûres. Il ne faut pas
faire trop d’investissements qui se révéleront des essais et
erreurs. La production de sirop se déroulant sur moins de deux
mois, avec souvent une dizaine de vraies belles journées de
production seulement, il faut être performant pour rentabiliser les
investissements rapidement. Même si le Québec est en tête dans la
production de sirop d’érable, cela ne garantit pas le succès de
toutes les érablières. Chaque acériculteur doit agir plutôt que
réagir aux bouleversements du marché (en hausse ou en baisse).
L’important, c’est que toutes les ressources soient utilisées de
façon optimale. L’efficacité prime sur la taille des entreprises
pour faciliter une croissance contrôlée. Les nouvelles technologies
peuvent vous être utiles; encore faut- il vous informer pour les
connaître et bien les maîtriser, afin de ne pas obtenir de
résultats négatifs. Les conseillers du MAPAQ et des clubs
acéricoles sont là pour vous aider.
Rentabilité des services-conseils
Les entreprises qui réussissent bien profitent des divers services
qui leur sont offerts. Certains services-conseils sont gratuits,
comme ceux du MAPAQ; d’autres sont subventionnés, c’est le cas des
clubs d’encadrement technique. De plus, tous ces services sont
complémentaires (v. tableau 1).
Tableau 1
1997 2000 Variation de 2000 vs 1997
Prix du sirop provincial ($) 1,86 1,56
Prix du sirop du CETAA* ($) 2,18 1,77
Variation du club vs la province (%) 17 14
Nombre d'entailles provincial (millions) 25 (FPAQ) 31,6 (GREPA)
26%
Nombre d'entailles du CETAA (milliers) 196,4 261,9 33%
Rendement par entaille provincial (livres) 2,32 2,60 12%
Rendement par entaille du CETAA (livres) 1,99 2,65 33%
Augmentation du revenu des non-membres de club -- 14% --
Augmentation du revenu des membres du CETAA -- 45%
* CETAA Club d'encadrement technique acéricole des Appalaches
À l’aide du tableau 1, on constate qu'un groupe qui s'informe et
pose des gestes concrets a de meilleurs résultats. Les producteurs
membres d’un club ont augmenté leur revenu brut de 1997 à 2000 de
45 % en ayant plus de sirop et, surtout, une meilleure qualité et
moins de défaut. Pour l'année 2002, ils obtiennent 86 %
d'augmentation du revenu brut par rapport à l'année 1997.
Des cas concrets
Voici quelques témoignages de producteurs qui utilisent abondamment
des services-conseils en acériculture.
Monsieur Pierre Boucher, de la Ferme Boutier inc. à Saint-Marcel,
est à la tête d’une ferme acéricole et forestière. Il a acquis des
connaissances générales en agriculture en décrochant un diplôme
d’études collégiales (DEC) à l’ITA de La Pocatière en 1985. À cette
époque, son érablière de 2200 entailles était exploitée selon les
techniques et les connaissances de l’époque. Il pouvait
enregistrer, les bonnes années, 2,5 livres de sirop par entaille.
Monsieur Boucher nous dit que dans cette production, tout est à
bâtir pour rejoindre l’ère industrielle. Son érablière était
sous-exploitée, mais en consultant un club d’encadrement technique
et en y adhérant, il a pu faire de meilleurs achats. Présentement,
il exploite 5000 entailles et a une productivité de 3,2 livres de
sirop par entaille. Quatre-vingt-quinze pour cent de son sirop est
mis en bouteille. Cette augmentation de productivité de 28 % est le
résultat d’une meilleure gestion. Le message important à retenir
est donc le suivant: une entreprise efficace peut se permettre
d’être plus petite.
Monsieur Jacques Savoie, de Saint-François de Montmagny, possède
une ferme acéricole et laitière. Au cours des années quatre-vingts,
il avait 3000 entailles et il considérait que 2,5 livres de sirop
par entaille était un bon rendement. Après quelques consultations,
il s’est aperçu que son manque de connaissances l’empêchait
d’obtenir de meilleurs résultats. Maintenant, il est membre d’un
syndicat
de gestion, participe aux réunions d’information du MAPAQ et des
différents clubs et une journée de formation acéricole a même eu
lieu chez lui. Il possède aujourd’hui 7000 entailles, qui
produisent chacune 3 livres de sirop. Il se sent appuyé et sait que
les décisions qu’il prend sont basées sur des informations solides.
Il a ainsi augmenté la productivité de son érablière de 20 %.
Monsieur René Mercier est propriétaire de la Ferme Merbière enr, à
Sainte-Sabine. C’est une ferme acéricole et bovine. À ses débuts,
il ne possédait que 1300 entailles et, même s’il était légal de les
utiliser à ce moment, il ne se servait pas des comprimés de
paraformaldéhide. Ses connaissances ne lui permettaient qu’une
productivité de 1,75 à 2,1 livres de sirop par entaille et la
densité de son sirop n’était pas souvent idéale. La soif
d’apprendre et le désir d’être sécurisé par rapport à ses décisions
l’ont amené à consulter régulièrement les conseillers techniques du
MAPAQ et des clubs acéricoles. Il a ainsi appris les techniques
adéquates pour faire un meilleur entretien de son appareil à osmose
inversée, lequel est devenu plus performant et aura une durée de
vie plus longue. Présentement, il évapore l’eau de 9000 entailles
et a un bagage de connaissances qui lui permet une productivité de
3,6 livres de sirop par entaille, ce qui représente une
augmentation de 87 %.
Où trouver des services-conseils neutres en acériculture?
MAPAQ
Armand Gagnon, technicien agricole Sainte-Marie Tél. : (418)
386-8121, poste 247
Donald Lemelin, ingénieur Sainte-Marie Tél.: (418) 386-8121, poste
251
Gilles Caron, technicien agricole L’Islet Tél. : (418)
247-3921
Normand Lemieux, agronome Lévis Tél. : (418) 837-7105
CLUBS D’ENCADREMENT TECHNIQUE
Alain Pelletier, Saint-Marcel, tél. : (418) 356-2723
Club de qualité acéricole de Thetford :
Raymond Nadeau, Frampton, tél. : (418) 479-5644
Club acéricole du Granit : François Gagnon, ingénieur,
Lac-Mégantic, tél. : (819) 583-0780
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La rareté de la main-d’œuvre agricole Mario Bouchard,
agro-économiste
La main-d’œuvre est maintenant un sujet de plus en plus à l’ordre
du jour : les entreprises se développent, grossissent. On achète le
voisin à gros prix, on s’endette encore davantage, on s’équipe, on
s’automatise, un petit robot avec ça? Mais le travail augmente et
les responsabilités aussi. À tout cela s’ajoute la difficulté
reliée à la rareté de la main-d’œuvre que nous vivons présentement
avec un taux de chômage en Chaudière-Appalaches gravitant autour de
6 à 7 %.
En mars 2002, une étude commandée par le Comité sectoriel en
production agricole et financée par Emploi-Québec portant sur la
rareté de la main-d’œuvre agricole a apporté un nouvel éclairage
d'un point de vue économique aux difficultés de recrutement de la
main-d’œuvre. Cette étude réalisée par GREPA Consultants en
agroalimentaire inc. cerne le décalage des conditions de travail en
agriculture par rapport à d’autres secteurs. Des consultants ont
donc passé en entrevue des travailleurs en production laitière, en
production porcine et en serriculture. À partir des commentaires
recueillis, le groupe de recherche a formulé plusieurs
recommandations dont voici les principales.
RECOMMANDATIONS
Oeuvrer à réduire la semaine de travail dans le secteur
agricole
Par exemple, en production laitière, il faudrait encourager les
producteurs à embaucher davantage d’employés afin de réduire la
durée de la semaine de travail.
Diminuer le nombre d’heures travaillées par semaine
Puisque la semaine normale de travail à 40 heures recommandée par
la Commission des normes du travail ne s’applique pas en
agriculture, il faudrait instaurer une semaine de travail de 50
heures, dans une première étape. À moyen terme, la semaine de
travail devrait se rapprocher de 40 heures et le temps
Améliorer les conditions de travail
Les avantages marginaux consentis dans des PME d’autres secteurs,
comme les régimes d’assurance collective ou la participation de
l’employeur au REER de l’employé, doivent être encouragés.
Améliorer les compétences des employeurs en gestion des ressources
humaines
Il serait important d’offrir du soutien aux
agriculteurs-employeurs, car plusieurs d’entre eux ne disposent pas
d’outils de base pour gérer du personnel.
Revoir la rémunération du travail
Plusieurs employés rencontrent des difficultés avec leurs
employeurs; certains employés, avec des formations et des
expériences enviables, en viennent à rechercher des emplois hors du
secteur agricole. L’expérience, la formation et l’ancienneté au
sein de l’entreprise devraient faire partie des facteurs à
considérer pour établir la rémunération.
Reconnaissance de la part de l’employeur
Les agriculteurs-employeurs doivent aussi comprendre et admettre
que les employés ont un statut différent du leur, au sein de
l’entreprise. Ils devraient donc cesser d’exiger de leur part une
implication et des sacrifices aussi importants que ce qu’ils
fournissent eux-mêmes, en tant que propriétaires de
l’entreprise.
Impact économique des recommandations
Plusieurs des recommandations ont des conséquences financières pour
les entreprises. Le GREPA a fait des simulations et en voici
quelques exemples. En production laitière, la majoration des coûts
par employé s’élève à environ 14 000 $ pour l’entreprise. Pour la
production porcine, on parle d’environ 8000 $ et finalement pour
les serriculteurs, le coût supplémentaire est d’environ 7800 $. Ces
augmentations de coût représenteraient moins de 2 % du coût de
production pour une entreprise laitière et porcine moyenne. Dans le
porc à l’engrais, l’étude parle d’une augmentation inférieure à 0,5
%.
En conclusion, l'analyse du GREPA signale que les
agriculteurs-employeurs devraient accepter d’offrir de meilleures
conditions de travail à leurs employés s’ils souhaitent attirer une
main-d’œuvre plus importante en agriculture. À terme, la pénurie de
main-d’œuvre devrait conduire à une inflation du prix du travail
qui inciterait les agriculteurs à recourir à une utilisation plus
importante de capital. Dans certains cas, cette dernière situation
entraverait la croissance des entreprises du secteur.
Après la lecture des dernières lignes, êtes-vous encore prêt à
changer la taille de votre entreprise, à absorber la ferme voisine?
Si vous êtes du style à travailler en équipe et que vous aimez les
relations humaines, l’application des recommandations précédemment
listées, pour la partie qui vous concerne, devrait être réalisable;
sinon, pensez-y deux fois.
SOLUTIONS POSSIBLES
Il existe différentes solutions pour sécuriser et fiabiliser sa
main-d’œuvre si on est un employeur à temps plein ou temps partiel.
Voyons-en quelques-unes qui fonctionnent actuellement dans la
région de la Chaudière-Appalaches.
SERVICE RÉGIONALISÉ DE MAIN-D’ŒUVRE SPÉCIALISÉE EN
AGRICULTURE
Ce service offert par le regroupement des syndicats de base de
l’UPA de Lévis-Bellechasse et de Lotbinière-Mégantic offre de
partager de la main-d’œuvre entre plusieurs entreprises. Il permet
d'obtenir un employé de remplacement pour une fin de semaine, des
vacances, une convalescence, ou d'avoir de l’assistance pour les
travaux quotidiens, des travaux plus spécifiques ou pour un surplus
de travail. Le but premier de ces regroupements est de vous laisser
du temps disponible pour faire autre chose, vous redonner une
qualité de vie acceptable et pallier les imprévus.
CENTRES D’EMPLOI AGRICOLE (CEA)
Également, les CEA situés dans les bureaux de la plupart des
fédérations régionales de l’UPA offrent un service de placement
pour la main-d’œuvre spécialisée et non spécialisée en agriculture
permettant de diriger des employés vers des entreprises qui en ont
besoin. Les CEA travaillent en étroite collaboration avec les
Centres locaux d’emploi (CLE) des différentes régions.
LA COOPÉRATIVE D’UTILISATION DE MAIN-D’ŒUVRE AGRICOLE DE LA
CÔTE-DU-SUD
La coopérative offre son service aux municipalités de la
Côte-du-Sud et d’une partie du territoire de la
Chaudière-Appalaches avoisinant cette région. Cette formule dessert
seulement les membres de la coopérative et permet le partage de
main-d’œuvre. C'est une autre possibilité offerte aux producteurs
agricoles, pour leur permettre de solutionner leurs besoins de
main-d’œuvre et d’améliorer leur qualité de vie. Par contre, cette
coopérative n’offre pas de service de placement de main-d’œuvre
comme le fait présentement le centre d’emploi.
CLUB D’ENCADREMENT EN GESTION DES RESSOURCES HUMAINES (CEGRH)
Dans la Chaudière-Appalaches, il existe une formule intéressante,
le CEGRH qui est soutenu par la Fédération de l’UPA de la Beauce et
Emploi-Québec. Cet organisme fonctionne à la manière d’un club de
producteurs. Il fournit l’encadrement technique aux producteurs
agricoles en ce qui a trait à la gestion de personnel. Pour en
savoir plus sur cet initiative, vous pouvez contacter le CEA
(centre d’emploi agricole) de la Fédération de l’UPA de la
Beauce.
La main-d’œuvre sera votre outil de développement ou votre tendon
d’Achille, à vous de décider. L’agriculture, tout comme les autres
secteurs, est en compétition pour attirer les meilleurs
travailleurs et cela se complique quand le taux de chômage baisse
comme c’est le cas présentement. La gestion des ressources humaines
est un autre défi également à relever pour les
agriculteurs-employeurs s’ils veulent attirer et garder les
meilleurs employés. Également, vous devrez accepter de réviser les
conditions de travail et le salaire de vos employés pour diminuer
l’écart avec les autres secteurs. De gros défis en perspective,
mais il existe des solutions comme on l'a vu et il n’en tient qu’à
vous de les appliquer.
RÉFÉRENCES
AGÉCO consultants en agroalimentaires, GREPA 2002. La rareté de la
main-d’œuvre agricole, 128 pages;
Institut de la Statistique du Québec, 2002,
http://www.stat.gouv..qc.ca/donstat/remunération/
emplois/5082.htm
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Saison 2002: après le déluge, la sécheresse… Louis Robert,
agronome, conseiller régional en grandes cultures
La compilation des données provenant des 12 stations météo de la
région permet de mieux mesurer l’ampleur des extrêmes que nous
avons connus en 2002, particulièrement en ce qui concerne la
répartition des précipitations.
Bien sûr, mai et surtout juin furent bien arrosés : 138 % et 204 %
(donc le double) de la pluie normalement reçue à Beauceville pour
ces deux premiers mois de la saison (v. tableau 1). Le début des
semences a été retardé pour la plupart des producteurs jusqu’à la
troisième semaine de mai, et plusieurs champs n’ont été ensemencés
qu’au mois de juin. Ces précipitations ont aussi été très
localisées : les fortes pluies de la fin juin se sont concentrées
dans la région sud (70 mm le 30 juin à Beauceville) alors que les
stations du nord, près du Fleuve, n’ont enregistré aucune
précipitation cette semaine-là. Pour le total de la période
couvrant les mois de mai à septembre, les différences entre les
stations sont importantes: de 344,3 mm à Saint-Antoine-de-Tilly à
541,0 (57 % de plus) à Thetford Mines (v. tableau 2).
Mai a été plus chaud que la normale, mais comme on ne pouvait pas
semer, les UTM du début n’ont pas pu servir. Avec un mois de juin
très frais, les cultures, et le maïs surtout, se développaient
lentement, avec plus de 2 semaines de retard à la fin juin. L’orge,
sensible à l’humidité excessive dans le sol, a souffert dans
l’ensemble du territoire, avec une récolte tardive et faible en
rendement. Les croix du maïs n’ont sorti que vers le 5 ou le 8
août. On souhaitait tous une fin de saison exceptionnelle, pour au
moins « sauver les meubles », et c’est ce qu’on a eu, ou presque.
Un mois d’août chaud et sec et des températures exceptionnelles en
septembre (pour une deuxième année consécutive) ont presque fait
disparaître le retard. La sécheresse du mois d'août n’a
certainement pas aidé au rendement (pollinisation incomplète), mais
n’a pas nui autant au développement qu’on aurait cru. À beaucoup
d’endroits, il semble que le système racinaire profond du maïs
(jusqu’à 2 m) l’ait aidé à puiser l’eau nécessaire au remplissage
des grains. Par contre, les plantes fourragères ont pratiquement
arrêté leur croissance, et on n’a pas eu véritablement de troisième
coupe.
La majorité des stations ont connu leur premier gel (-0,5 à -2,0oC)
le 29 septembre et un deuxième le 4
octobre, de même amplitude. Cependant, aux 4 stations du bord du
Fleuve, ainsi qu’à Thetford Mines, on n’avait pas encore enregistré
de gel en date du 8 octobre.
Tableau 1 : Pluies et UTM à Beauceville en 2002 (zone de 2200
UTM)
PLUIES UTM UTM
Mai 138 157,6 127,1
Juin 204 488,0 570,0
Juillet 106 706,3 700,6
Août 16 687,2 644,8
Septembre 107 541,2 390,0
MAI JUIN JUILLET AOÛT SEPT Total
Beauceville 94,1 177,9 111,6 16,0 87,0 486,6
Breakeyville 98,8 98,7 91,0 31,1 115,5 435,1
Disraëli 127,6 101,3 79,8 26,6 82,9 418,2
Montmagny 121,6 73,8 71,8 28,2 111,0 406,4
N.-D.-du-Rosaire 97,8 88,4 118,9 20,3 64,2 389,6
St-Anselme 120,4 83,5 89,0 19,1 89,0 401,0
St-Antoine-de-Tilly 107,5 63,0 59,0 12,6 102,2 344,3
Ste-Croix 115,0 65,1 62,0 24,7 93,0 354,8
St-Éphrem 119,8 130,2 104,8 24,0 102,8 481,6
St-Flavien 116,4 79,1 64,5 20,7 101,5 382,2
St-Michel 102,7 66,2 82,9 36,9 129,2 417,9
Thetford Mines 146,0 121,6 109,4 28,0 136,0 541,0
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