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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // MERCREDI 9 NOVEMBRE 2016 // LESECHOS.FR ISSN0153.4831 108 e ANNÉE NUMÉRO 22315 36 PAGES Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin 4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €. Grande-Bretagne 2£80. Grèce 3,20 €. Italie 3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse 4,80 FS. Tunisie 3,40 TND. Zone CFA 2.500 CFA. LEADER EN SOLUTIONS DE MOBILITÉ AUTOMOBILE D’ENTREPRISE eric-bompard.com DOMINIQUE SEUX DANS « L’ÉDITO ÉCO » À 7H45 DU LUNDI AU VENDREDI SUR L’ESSENTIEL Brexit Toblerone, victime collatérale de la chute de la livre // P. 31 LES INDUSTRIELS RESTENT PRUDENTS POUR 2017 Si les chefs d’entreprise de l’industrie ont augmenté leurs investissements de 5 % cette année, ils n’envisagent pas de les accroître l’an prochain. // P. 3 LES PV DE STATIONNEMENT PRIVATISÉS À PARIS EN 2018 Le Conseil de Paris a voté mardi le remplacement des pervenches par des sociétés privées. Une hausse des amendes à terme doit diviser par deux la fraude. // P. 4 MARKS & SPENCER SE RECENTRE SUR L’ALIMENTAIRE L’enseigne britannique va fermer 7 magasins en France, dont les plus grands. Partout, même outre-Manche, les rayons textile sont à la peine. // P. 16 ET « CRIBLE » P. 35 LES CINQ QUESTIONS QUE POSE LA GRÈVE À ITÉLÉ Alors que le conflit est entré dans sa quatrième semaine, retour sur les raisons du bras de fer et ses possibles conséquences. // P. 23 ENTREPRISES & MARCHÉS ADECCO : INTERVIEW D’ALAIN DEHAZE, LE PDG DU GROUPE Le groupe suisse, numéro un mondial de l’intérim et dans le Top 10 des employeurs privés mondiaux, met le digital au ser- vice du marché de l’emploi. // P. 20 Flotte auto Les clefs du marché 2017 // SUPPLÉMENT DE 12 PAGES BPIFRANCE ACCÉLÈRE DANS LE TOURISME Un an après le lancement de son fonds d’investissement dédié au tourisme, la banque publique est entrée au capital de 15 exploitants traditionnels ou dotés de modè- les en rupture. // P. 29 Ecologie : les aides fiscales dans le viseur de la Cour des comptes FISCALITÉ La Cour des comp- tes critique l'empilement des dispositifs fiscaux en faveur du développement durable. « Accumulation de dispositifs sans cohérence », « outils inadaptés », « coûts mal estimés », « résultats modestes »... C’est un constat particulièrement sévère qu’a dressé la Cour des comptes, dans un rap- port sur les dépenses fiscales en faveur du dévelop- pement durable. A la demande du Sénat, les magis- trats ont passé au peigne fin l’ensemble des dispositifs fiscaux susceptibles d’avoir un impact – positif ou négatif –sur l’environnement. Un champ relativement large qui va du crédit d'impôt pour la rénovation énergétique, aux taux réduits de TVA en passant par l’éco-prêt à taux zéro ou les diverses exo- nérations (TICFE, TICPE, droits d’enregistrement, etc.). La Cour critique la multiplication des disposi- tifs, au nombre de 94, et certaines incohérences, en particulier le fait de consacrer plus d’argent aux aides défavorables à l'environnement qu’à celles qui lui sont favorables. Le manque d’évaluations est éga- lement mis en cause, sachant que les niches fiscales échappent plus facilement au contrôle budgétaire que les dépenses publiques. Dernier grief – et pas des moindres –, la Cour des comptes doute fortement de l’efficacité de ces aides, comme le montre la consom- mation énergétique globale des logements, seule- ment en légère baisse. // PAGE 4 ET L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 8 Les taux bas ne sont pas une fatalité Le point de vue de Benoît Cœuré LapolitiquemonétairemenéeparlaBCE n’estniinefficacenidangereuse,estimeBenoît Cœuré,membredudirectoiredelaBanque centrale.Noséconomiessubissentleseffets del’érosiondelacroissancedelongterme. Cecinécessiteunepolitiquemonétaireplus accommodantequ’autrefois.Unepolitique dontleseffetssecondairessontpourlemoment limitésetneremettentpasencausesaperti- nence.Maisnousavonsbesoindepolitiques économiquesplusambitieuses. // PAGE 10 Electricité : le plan d’urgence de la France pour cet hiver Le nombre de réacteurs nucléaires à l’arrêt met le pays sous pression. ÉNERGIE Le niveau exceptionnel des arrêts de réacteurs nucléaires (20 sur 58) place cet hiver « sous forte vigilance », a indiqué mardi le gestionnaire du réseau d’électricité, RTE. Si les températures des- cendent de quelques degrés sous les normales saisonnières, des mécanismes exceptionnels pourraient être mobilisés, parmi les- quels une baisse de tension sur tout le pays, voire, en « ultime solu- tion », des délestages tournants. // PAGE 18 L a transition de quinze ans prévue par le protocole d’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du com- merce touche à sa fin. Ce mercredi, la Com- mission européenne va présenter une pro- position pour sortir de cette période d’exception et normaliser les relations com- merciales entre l’Union européenne et la Chine. Si elle est acceptée par les Etats mem- bres et le Parlement, cela passera par la défi- nition d’un nouveau régime. La méthodolo- gie envisagée implique que l’Union européenne devra, à l’avenir, démontrer qu'il y a dumping de la part de la Chine avant d’imposer de nouveaux droits de douane. Jusqu’à présent, elle pouvait se fonder sur le fait que le marché chinois était biaisé par des interventions d’Etat. C’était aux entre- prises chinoises de faire, le cas échéant, la preuve du contraire. Dans ce nouveau cadre, la Commission européenne publiera et actualisera régulièrement des rapports sur les pratiques en vigueur dans différents pays, secteur par secteur. // PAGE 5 Dumping chinois : l’Europe riposte l La Commission présente sa proposition sur le statut d’économie de marché. l La charge de la preuve incombera à l’Europe. Banques françaises : l’embellie malgré les taux bas FINANCE Les résultats des ban- ques françaises au troisième tri- mestre 2016 ont surpris les mar- chés, qui avaient pris le pli de broyerdunoirenraisondel’envi- ronnement de taux très bas et des exigences des régulateurs. Or, entre juillet et septembre, les groupes bancaires français ont dégagé des profits solides et supérieurs aux prévisions. Comme la plupart de leurs con- currents européens et améri- cains, ils ont été portés par leurs activités de marché, mais aussi par un coût du risque au plus bas et par un strict contrôle de leurs dépenses. Natixis a ainsi annoncé un plan de transforma- tion de ses métiers afin d’écono- miser250millionsd’eurosparan dès la fin 2019. // PAGES 28-29 ET « CRIBLE » PAGE 35 H LA CARTE INTERACTIVE du scrutin Etat par Etat H REPORTAGE L’analyse de nos correspondantes sur place H VIDÉOS L’ambiance dans les QG, le portrait du vainqueur H ET DANS NOS PAGES Barack Obama, la vie d’après et l’éditorial de Jean-Francis Pécresse Shutterstock/huyangshu ÉLECTIONS AMÉRICAINES SUIVEZ NOS INFORMATIONS EN DIRECT SUR NOS SITES INTERNET ET MOBILE Anthony Behar/dpa Picture-Alliance/AFP

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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // MERCREDI 9 NOVEMBRE 2016 // LESECHOS.FR

ISSN0153.4831 108e ANNÉENUMÉRO 22315 36 PAGES

Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €.Grande-Bretagne 2£80. Grèce 3,20 €. Italie3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse4 ,80 FS . Tunis ie 3 ,40 TND. Zone CFA2.500 CFA.

LE ADER EN SOLUT IONS DEMOBILITÉ AUTOMOBILE D’ENTREPRISE

eric-bompard.com

DOMINIQUE SEUXDANS « L’ÉDITO ÉCO »À 7H45DU LUNDI AU VENDREDI

SUR

L’ESSENTIEL

BrexitToblerone, victimecollatérale de lachute de la livre// P. 31

LES INDUSTRIELS RESTENTPRUDENTS POUR 2017S i l e s c h e f s d ’e n t r e p r i s e d el’industrie ont augmenté leursinvestissements de 5 % cetteannée, ils n’envisagent pas de lesaccroître l’an prochain. // P. 3

LES PV DE STATIONNEMENTPRIVATISÉS À PARIS EN 2018Le Conseil de Paris a voté mardi leremplacement des pervenchespar des sociétés privées. Unehausse des amendes à terme doitdiviser par deux la fraude. // P. 4

MARKS & SPENCER SERECENTRE SUR L’ALIMENTAIREL’enseigne britannique va fermer7 magasins en France, dont lesplus grands. Partout, mêmeoutre-Manche, les rayons textilesont à la peine. // P. 16ET « CRIBLE » P. 35

LES CINQ QUESTIONS QUEPOSE LA GRÈVE À ITÉLÉAlors que le conflit est entré danssa quatrième semaine, retour surles raisons du bras de fer et sespossibles conséquences. // P. 23

ENTREPRISES& MARCHÉS

ADECCO : INTERVIEW D’ALAINDEHAZE, LE PDG DU GROUPELe groupe suisse, numéro unmondial de l’intérim et dans leTop 10 des employeurs privésmondiaux, met le digital au ser-vicedumarchédel’emploi.// P. 20

Flotte autoLes clefsdu marché 2017// SUPPLÉMENT DE 12 PAGES

BPIFRANCE ACCÉLÈREDANS LE TOURISMEUn an après le lancement de sonfonds d’investissement dédié autourisme, la banque publique estentrée au capital de 15 exploitantstraditionnels ou dotés de modè-les en rupture. // P. 29

Ecologie :lesaidesfiscalesdansleviseurdelaCourdescomptesFISCALITÉ La Cour des comp-tes critique l'empilement desdispositifs fiscaux en faveurdu développement durable.

« Accumulation de dispositifs sans cohérence »,« outils inadaptés », « coûts mal estimés », « résultatsmodestes »... C’est un constat particulièrementsévère qu’a dressé la Cour des comptes, dans un rap-port sur les dépenses fiscales en faveur du dévelop-pement durable. A la demande du Sénat, les magis-trats ont passé au peigne fin l’ensemble desdispositifs fiscaux susceptibles d’avoir un impact– positifounégatif –surl’environnement.Unchamprelativement large qui va du crédit d'impôt pour la

rénovation énergétique, aux taux réduits de TVA enpassantparl’éco-prêtà tauxzérooulesdiversesexo-nérations (TICFE, TICPE, droits d’enregistrement,etc.). La Cour critique la multiplication des disposi-tifs, au nombre de 94, et certaines incohérences, enparticulier le fait de consacrer plus d’argent auxaides défavorables à l'environnement qu’à celles quiluisontfavorables.Lemanqued’évaluationsestéga-lement mis en cause, sachant que les niches fiscaleséchappent plus facilement au contrôle budgétairequelesdépensespubliques.Derniergrief– etpasdesmoindres –, laCourdescomptesdoutefortementdel’efficacitédecesaides,commelemontrelaconsom-mation énergétique globale des logements, seule-ment en légère baisse. // PAGE 4 ET L’ÉDITORIALD’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 8

Lestauxbasnesontpasunefatalité

Le point de vue deBenoît Cœuré

LapolitiquemonétairemenéeparlaBCEn’estniinefficacenidangereuse,estimeBenoîtCœuré,membredudirectoiredelaBanquecentrale.Noséconomiessubissentleseffetsdel’érosiondelacroissancedelongterme.Cecinécessiteunepolitiquemonétaireplusaccommodantequ’autrefois.Unepolitiquedontleseffetssecondairessontpourlemomentlimitésetneremettentpasencausesaperti-nence.Maisnousavonsbesoindepolitiqueséconomiquesplusambitieuses.// PAGE 10

Electricité : lepland’urgencedelaFrancepourcethiverLe nombre de réacteurs nucléairesà l’arrêt met le pays sous pression.

ÉNERGIE Le niveau exceptionnel des arrêts de réacteurs nucléaires(20 sur 58) place cet hiver « sous forte vigilance », a indiqué mardi legestionnaire du réseau d’électricité, RTE. Si les températures des-cendent de quelques degrés sous les normales saisonnières, desmécanismes exceptionnels pourraient être mobilisés, parmi les-quels une baisse de tension sur tout le pays, voire, en « ultime solu-tion », des délestages tournants. // PAGE 18

L atransitiondequinzeansprévueparle protocole d’adhésion de la Chine àl’Organisation mondiale du com-

merce touche à sa fin. Ce mercredi, la Com-mission européenne va présenter une pro-position pour sortir de cette périoded’exceptionetnormaliserlesrelationscom-merciales entre l’Union européenne et laChine.SielleestacceptéeparlesEtatsmem-bresetleParlement,celapasseraparladéfi-nitiond’unnouveaurégime.Laméthodolo-gie envisagée implique que l’Union

européenne devra, à l’avenir, démontrerqu'ilyadumpingdelapartdelaChineavantd’imposer de nouveaux droits de douane.Jusqu’àprésent,ellepouvaitsefondersurlefait que le marché chinois était biaisé pardes interventions d’Etat. C’était aux entre-prises chinoises de faire, le cas échéant, lapreuve du contraire. Dans ce nouveaucadre, la Commission européenne publieraet actualisera régulièrement des rapportssur les pratiques en vigueur dans différentspays, secteur par secteur. // PAGE 5

Dumpingchinois:l’Europeripostel La Commission présente sa propositionsur le statut d’économie de marché.l La charge de la preuve incombera à l’Europe.

Banquesfrançaises :l’embelliemalgrélestauxbas

FINANCE Les résultats des ban-ques françaises au troisième tri-mestre 2016 ont surpris les mar-chés, qui avaient pris le pli debroyerdunoirenraisondel’envi-ronnement de taux très bas etdes exigences des régulateurs.Or, entre juillet et septembre, lesgroupes bancaires français ontdégagé des profits solides etsupérieurs aux prévisions.Comme la plupart de leurs con-currents européens et améri-cains, ils ont été portés par leursactivités de marché, mais aussiparuncoûtdurisqueauplusbaset par un strict contrôle de leursdépenses. Natixis a ainsiannoncé un plan de transforma-tion de ses métiers afin d’écono-miser250millionsd’eurosparandès la fin 2019. // PAGES 28-29ET « CRIBLE » PAGE 35

H LA CARTE INTERACTIVE du scrutin Etat par EtatH REPORTAGE L’analyse de nos correspondantes sur placeH VIDÉOS L’ambiance dans les QG, le portrait du vainqueurH ET DANS NOS PAGES Barack Obama, la vie d’après

et l’éditorial de Jean-Francis Pécresse

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RETROUVEZLEDIRECTEURDELARÉDACTIONDESECHOS,NICOLASBARRÉ,DANSLAMATINALEDETHOMASSOTTO

LAMATINALE6H30-9H

À7H35,LESÉDITORIALISTES

Lesquatrecavaliersdel'empêchement

LE FAITDU JOURPOLITIQUE

CécileCornudet

O n appellerait cela uneconjuration s’ilsœuvraient ensemble.

C’est loin d’être le cas. PourFrançois Hollande enrevanche, il s’agit d’unemalédiction. Impossible dereprendre de l’air. ManuelValls, le duo Sapin-Le Drian,et maintenant EmmanuelMacron : il ne se passe pas unjour depuis la publication dulivre « Un président ne devraitpas dire ça » sans que l'un deses plus proches n’avance sespions ou ne le pousse, mine derien, à l’empêchement.Manuel Valls marque sadésapprobation, se tient prêt,le dit..., et cela lui réussit. Ilfait un bond de 10 points dansle baromètre Ifop-« ParisMatch », à 50 % de bonnesopinions. L’explication ?« Il a pris le levier de l’anti-hollandisme en sedifférenciant fortement depuisla sortie du livre », analyseGérard Le Gall, spécialistede l'opinion. Michel Sapin etJean-Yves Le Drianembrayent à leur manière,défendent l'option Valls siFrançois Hollande devaitrenoncer. Or, dans l’état defragilité politique dans lequelse trouve le chef de l’Etat, ledire suffit à l’affaiblir encore.

Même les plus prochesconcourent à l’empêchement.Dans l’Apocalypse, lescavaliers sont au nombre dequatre. L’heure est venuepour le dernier d’entrer enscène. Emmanuel Macron,qui suit de très près la cote deManuel Valls, ne veut plusattendre. Il a, le premier, faitle constat que la gaucheagonisait : il ne va laisser àd’autres le soin d’en ramasserles décombres. Dans uneinterview à « L’Obs », ce jeudi,il dévoile une partie de sespropositions pour 2017, sur lesocial et l'éducation. Objectif :parler à sa gauche. Dans unesemaine, il mettra la droitedans son viseur. Ne se fixe-t-ilpas de « recomposer » un« système » politique en fin decourse, à gauche comme àdroite ? L’ancien ministrede l’Economie a décidéd’accélérer son entrée encampagne. Il devraitannoncer sa candidaturepour la présidence de laRépublique le mercredi16 novembre prochain, à laveille du troisième débat et àquatre jours du premier tourde la primaire de la droiteet du centre. Objectif :déstabiliser le favori AlainJuppé en dissuadant certainsde ses électeurs d’aller voter.Passer par le PS pour Valls,recomposer pour Macron.Deux stratégies différentes,une même conséquence.François Hollande respireencore, mais ses dauphins sedisputent déjà sa futuredépouille. ccornudet

Emmanuel Macron surfe lui aussi sur la fragilité deFrançois Hollande en accélérant le pas. Il devrait sedéclarer candidat pour 2017 le 16 novembre prochain

Juppé promet une loi « sécuritéet justice » dès le début du quinquennatPOLITIQUE — Le candidat à la primaire de la droite, AlainJuppé, a écrit mardi aux policiers leur promettant « une loi deprogrammation pour la sécurité et la justice » en début de man-dat s’il est élu président. « Le renforcement de vos moyens et, pluslargement, de toute la chaîne pénale, prendra la forme d’une loi deprogrammation pour la sécurité et la justice dont je proposerail’adoption en début de mandat », a-t-il annoncé, un mois aprèsl’agression de policiers à Viry-Chatillon (Essonne).

en bref

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L’éventailsalarialatendanceàseresserrerdanslafonctionpublique

Leïla de Comarmond@leiladeco

C’est une photographie un peudatée des salaires dans la fonctionpubliquequelivrelerapportannexéau budget sur l’état de la fonctionpublique et les rémunérations quevient de mettre en ligne Bercy : elledate de 2014. Mais elle n’en est pasmoins riche d’enseignements sur lastructure des rémunérations desquelque 5,3 millions de fonctionnai-res.

La comparaison menée entrepublic et privé est particulièrementintéressante sur cette année où lepouvoir d’achat est globalementreparti à la hausse dans la fonctionpubliquegrâceauralentissementdel ’ inflation (« Les Echos » du22 juillet).

Le ministère des Finances aregardé l’éventail des salaires prati-qués dans les trois fonctions publi-ques et le secteur privé. Il montrequ’un salarié peu qualifié a financiè-rement intérêt à travailler plutôtdans le public que dans le privé. Les10 %desalariéslesmoinsbienpayés

du public gagnent, en salaire netmensuel,14 %deplusqueles10 %desalariés les moins bien payés dans leprivé. La situation est inversée pourles 20 % de salariés les mieux payés,qui sont mieux rémunérés dans leprivé que dans le public.

Le document montre par ailleursla diversité des situations salarialesdes fonctionnaires qui a résulté ducumul d’une nouvelle année sansaugmentation générale avec lesmesures éventuelles de promotionou d’ancienneté et d’éventuellesmesures catégorielles. Le rapport adécortiqué pour cela la rémunéra-tion moyenne des personnes enplace(RMPP)en2013eten2014,afind’éliminer l’impact négatif du rem-placement des agents partant à la

retraite par de nouveaux venusmoinsbienpayés.Ilmontreuneten-dance de l’éventail salarial à se res-serrerdanslafonctionpublique.Lesagents les mieux rémunérés ontmoins bénéficié que les autres derevalorisations de salaire et ceux lesmoinsbienrémunérésontétéacon-trario mieux servis.

Bercy note par ailleurs que les« perdants » en pouvoir d’achatparmi les fonctionnaires ont été glo-balement beaucoup moins nom-breux qu’en 2013, mais ont repré-senté tout de même 31 % des agents(37 % dans l’Etat, 24 % dans les col-lectivités locales et 33 % dans leshôpitaux). Des proportions aug-mentant avec l’âge. Toutes les caté-gories de fonctionnaires n’ont pas

été également concernées. Lesemployésetouvriers,quiontbénéfi-ciédemesuressalarialesciblées,ontété les moins nombreux à perdre dupouvoir d’achat. Les cadres, a con-trario, ont été particulièrementimpactésdansl’Etat (39,9 %)etdansles hôpitaux (41,4 %), contre 37,7 %

et40,1 %parmilesprofessionsinter-médiaires. Dans les collectivitéslocales, ce sont ces dernières profes-sions qui ont été le plus perdantes(24,8 %).

Par ailleurs, le document évalue à22,8 % de leur rémunération enmoyenne le montant des primes etindemnités des fonctionnaires, soitenmoyenne618eurosbrutparmoiss’ajoutant à une rémunération debase de 2.716 euros. Avec peu de dif-férences entre la fonction publiqued’Etat, des collectivités locales et deshôpitaux. Enfin, Bercy confirme lapoursuite de la rupture intervenueen 2012 avec l’arrivée de FrançoisHollande à l’Elysée sur les mesurescatégorielles. Après un quinquen-nat Sarkozy marqué par des dépen-sesdecetypedépassantledemi-mil-liard d’euros, elles sont descenduesen dessous des 300 millions d’euros.

(Lire l’éditoriald’Etienne LefebvrePage 8

SALAIRES

Selon Bercy, les cadresles mieux rémunérésont subi plus que lesautres fonctionnairesl’impact du coupde frein salarialde la première partiedu quinquennat.

« Accumulation de dispositifs sanscohérence », « outils inadaptés »,« coûts mal estimés », « résultatsmodestes »… C’est un constat parti-culièrement sévère qu’a dressé laCour des comptes, dans un rapportsurlesdépensesfiscalesenfaveurdudéveloppement durable, publiémardi soir. A la demande du Sénat,les magistrats ont passé au peignefin l’ensemble des dispositifs fiscauxsusceptibles d’avoir un impact– positif ou négatif – sur l’environne-ment.Unchamprelativementlarge,qui va du crédit d’impôt pour la

rénovation énergétique aux tauxréduits deTVA, en passantpar l’éco-prêt à taux zéro ou les diverses exo-nérations (TICFE, TICPE, droitsd’enregistrement, etc.)

Là se situe la première critique dela Cour : les dispositifs fiscaux sonttropnombreux.Ilenexiste94etleurnombre a doublé en quinze ans ! LaCour note que ces mesures sont leplus souvent introduites par amen-dement parlementaire, alors qu’uneminorité d’entre elles sont à l’initia-tive du gouvernement. Motif desatisfaction, le nombre de dépensesfiscales s’est stabilisé au cours descinq dernières années. Mais la Courregrette que les dépenses défavora-bles à l’environnement aient pris ledessus sur celles qui ont un impactpositif. Les premières ont vu leurcoût augmenter de 6 à 6,9 milliardsentre 2010 et 2015, tandis qu’il estpassé de 6,9 à 5 milliards pour lessecondes.« Lemontantconsacréauxincitations défavorables est supérieurà celui des dispositifs favorables, aurisquedevoir,danslemeilleurdescas,leurs impacts respectifs sur l’environ-

nement s’annuler, malgré l’effort col-lectif consenti », regrette la Cour.

Quant aux incitations elles-mê-mes, la Cour des comptes pointe lemanque d’évaluations. « Les docu-ments budgétaires sont souvent par-cellaires, le coût d’une dépense fiscaleest approximatif et les écarts entreprévision et exécution sont parfoisconsidérables », juge-t-elle. A la diffé-rence des dépenses budgétaires, lesdépenses fiscales échappent àl’encadrement européen sur lesaides d’Etat. Leur coût est difficile àmaîtriser, comme le montre le faitque le plafonnement global desniches ne soit plus respecté.

Avantages indus au dieselDerniergrief,etpasdesmoindres, laCour des comptes doute fortementde l’efficacité des aides fiscales enfaveur de l’environnement. A titred’exemple, la consommation éner-gétique globale des logements abaissé de seulement 1 % depuis2009, loin de l’objectif d’une baissede 38 % à horizon 2020 fixé lors duGrenelle de l’environnement. C’est

que les efforts réalisés sur le chauf-fage ont été compensés par des con-sommations plus importantes enélectricité liées à l’utilisation d’appa-reils électroniques. Quant aux effetsd’aubaine, ils sont difficiles à quanti-fier,maisl’Ademeavaitbienconstatéun ajustement à la hausse desdépenses entre 2006 et 2008, lors-quelecréditd’impôtavaitétéadopté.

Danslesautresdomaines, laCourdes comptes n’est pas moins clé-mente. Pour ce qui est de la fiscalitédes carburants, elle juge toujoursinjustifiés les avantages accordés audiesel,mêmesiellesalueunchange-ment de position du gouvernement.Sur la protection des espaces natu-rels, elle critique le « saupoudragedes interventions » et juge le « bilanincertain » concernant les agrocar-burants et le photovoltaïque. Face àce constat, la Cour des comptesappelle l’Ademe et le Commissariatgénéral au développement durableà lancer une évaluation globale despolitiques en faveur du développe-ment durable et à en assurer unmeilleur suivi. — In.F.

FISCALITÉLa Cour des comptescritique l’empilementdes dispositifs fiscauxen faveur du dévelop-pement durable.Les magistrats doutentde l’efficacité de cesaides fiscales, rare-ment évaluées.

Environnement :lesaidesfiscalesjugéesinefficaces

Mieux vaut êtrecadre dans le privéet employé dansla fonction publique.

Le Roux et Rebsamen volentau secours de HollandePOLITIQUE — Le chef de file des députés socialistes, BrunoLe Roux, et le maire PS de Dijon, François Rebsamen, tous deuxproches de François Hollande, sont montés au créneau pourdéfendre le chef de l’Etat. Le premier a célébré sur son blog unhomme « tenace », « décidé », « attentif » et « intègre », et sonbilan « au service de l’intérêt général et des intérêts supérieurs dupays ». « Il n’y a pas à mettre en place un plan B, je suis pour unplan H, H comme Hollande », a renchéri le second sur FranceInfo, louant le « quinquennat du redressement économique ».

02 // Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

FRANCE

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 FRANCE // 03

VIDEZ-VOUS LA TÊTE AVECUNMAGAZINE QUI LA REMPLIT.

JeudiavecLes Echos

d’intérêtsontauplusbasaveclapolitique ultra-accommodantede la Banque centrale euro-péenne et le taux d’autofinance-ment est désormais très élevé.L’autre raison avancée par lesindustrielsest l’orientationdelademande. « Elle est le principaldéterminant de l’investissementà court terme et les entrepre-neurs nous signalent que ce fac-teur est aussi plus stimulant queparlepassé,qu’ellesoitintérieureou extérieure », explique l’éco-nomiste de l’Insee.

En revanche, les chosespourraient bien se gâter l’anprochain. C’est le moins boncôté de l’enquête de l’Insee. Lesindustriels n’ont en effet pasl’intention d’augmenter leursinvestissementsen2017.Certes,cetteestimationestfragilealorsque cet exercice n’a pas encorecommencé. Mais elle indiqueclairement un ralentissementet une prudence de la part desindustriels.

« Ce ralentissement pourraitêtre lié à la mesure de suramor-tissement accéléré. Ce dispositifqui devait se terminer mi-avril 2016 a été prolongé à la der-nière minute. Les entreprises ontpu anticiper en début d’annéel’arrêtdecettemesure,cequiapulespousseràréaliserdès2016desinvestissements prévus pourplus tard », explique VladimirPasseron.

Quoi qu’il en soit, une stagna-tion des investissements des industrielsen2017seraitunvraiproblème. Car c’est une des c o m p o s a n t e s d u P I B s u r laquelle le gouvernementcomptait pour assurer à laFrance une croissance de 1,5 % l’an prochain. Le budget 2017 a été bâti sur une hypothèse de hausse de 3,5 % de l’investisse-ment des entreprises, presque autant qu’en 2016. L’enquête de l’Insee fragilise donc encore un peuplusleprojetdeloidefinan-ces actuellement débattu à l’Assemblée nationale.

L’autre facteur qui doit soute-nir la croissance l’an prochain, c’est la consommation. Or, l’inflation amorce un redresse-menttimideenFranceetdanslazoneeuro,cequivamécanique-ment peser sur le pouvoird’achat et donc, in fine, sur les dépensesdesménages.Cepilierde la croissance de 2017 ne sem-ble donc pas aussi solidequ’espéré. Voilà qui n’est pas detrès bon augure. n

Guillaume de Calignon@gcalignon

Il y a du bon et du moins bon dans l’enquête que l’Insee a publiée mardi sur les intentionsd’investissement des chefsd’entreprise de l’industriemanufacturière. Le bon, c’est pourcetteannée :lesindustrielsanticipent une hausse de 5 % envaleurdeleurinvestissementen2016 par rapport à 2015. Ce qui confirmecequelesprécédentesenquêtes anticipaient et ce que l’Insee attend cette année.

Si l’investissement des entre-prises françaises dans sa globa-lité a calé aux deuxième et troi-sième trimestres 2016, il devraittoutefois croître de 3,6 % cette année grâce à une très forte hausseaupremiertrimestre.Cechiffre prend en compte toutes les entreprises françaises et passeulement celles de l’industrie.

Ce secteur revêt toutefois une importance primordiale dans l’économie du pays : l’industrie représente à elle seule 25 % desinvestissements de toutes les entreprises et elle reste moteur pourd’autressecteursd’activité.

Pour expliquer les raisonspour lesquelles ils ont aug-menté leurs investissementscette année, les chefs d’entre-prise mettent d’abord en avantles facteurs financiers. « Lesconditions de financement sontplus favorables qu’en moyenneet, dans ce domaine, les chefsd’entreprise nous indiquent quetous les indicateurs sont auvert », indique Vladimir Passe-ron, chef du département de laconjoncture à l’Insee. Les taux

CONJONCTURE

Ils ne prévoient pasd’accroître leursinvestissementsl’an prochain, aprèsles avoir augmentésde 5 % cette année.

Lesindustrielstrèsprudentspour2017

Les industriels ontnotamment profitédes conditionsde créditexceptionnellespour booster leursinvestissements.

Ingrid Feuerstein@In_Feuerstein

Après des mois de débats parle-mentaires, la loi « Sapin II » sur latransparence, la lutte contre la cor-ruptionetlamodernisationdelavieéconomique a été adoptée hier enlecture définitive par l’Assembléenationale. Dernier grand texte duquinquennat, elle touche à de nom-breux sujets de la vie des entrepri-ses. Tour d’horizon des principauxchangements induits par ce texte.

• CRÉATION D’UNE« CONVENTION JUDICIAIRED’INTÉRÊT PUBLIC »C’est la principale avancée du texte.LaloiSapinIIcréeune« conventionjudiciaire d’intérêt public » sur lemodèle du « deferred prosecutionagreement » (DPA) américain. Cemécanisme, inhabituel en droitfrançais, permettra à une entre-prise de signer une transactionfinancière avec la justice lorsqu’elleest reconnue coupable de faits decorruption ou de blanchiment defraudefiscale.Enéchange,lespour-suites seront abandonnées et lasociété ne sera pas contrainte dereconnaître l’infraction pénale, cequiestsouventlourddeconséquen-ces (exclusion des marchés publics,des financements de la Banquemondiale ou de la BEI, etc.). Unmoyen de renforcer l’arsenal juridi-que français en matière de lutteanticorruption, considéré commepeu efficace : les enquêtes traînentsouvent en longueur, jusqu’à ce queles entreprises françaises soientcondamnées – parfois lourde-ment – par d’autres juridictions,notamment aux Etats-Unis. Lacon-vention sera contrôlée par un juged’instruction et fera l’objet d’uneaudience publique.

• UNE NOUVELLE AGENCEANTI-CORRUPTIONLe texte crée une « Agence fran-çaise anticorruption » qui viendraremplacer l’actuel Service centralde prévention de la corruption. Sesmissions seront renforcées :l’agence pourra élaborer desrecommandations à l’attention desadministrations et des entreprises,etsuivreleursprogrammesdemiseen conformité. Placée sous l’auto-rité des ministères de la Justice etdes Finances, cette agence devraitcompter près de 70 personnes.

• UN REPORTING« PAYS PAR PAYS » PUBLICC’est une disposition particulière-mentcontroverséedelaloi.Lespar-lementaires ont fait passer paramendement l’obligation pour lesgrandes entreprises de publierleurs données fiscales « pays parpays ». Ce reporting existe déjàauprès des administrations fisca-les,conformémentauxrecomman-dations de l’OCDE. Il est désormaisquestion de rendre publiques cesinformations, dans l’optique d’uncontrôle citoyen sur l’optimisationfiscale. Une directive sur le sujet esten négociation à Bruxelles, mais lereporting prévu par la loi Sapin IIdiffère sur plusieurs critères.D’abord la taille des entreprises,puisque le texte de Sapin II prévoitd’étendre progressivement cetteobligation aux entreprises de plusde 250 millions de chiffre d’affaires.(contre 750 millions d’euros dans leprojet de directive). Le champ géo-graphique n’est pas non plus lemême : hors UE, les entreprisesfrançaises ne devront détaillerleursactivitésquesiellespossèdentun certain nombre de filiales, cenombre étant fixé par décret. L’arti-cle prévoit que cette obligation

entre en vigueur en même tempsque la directive européenne, ou auplus tard au 1er janvier 2018.

• ENCADREMENTDE LA RÉMUNÉRATIONDES DIRIGEANTSA l’origine, la rémunération n’étaitpasaumenudelaloiSapinII.Elles’yest invitée à la suite de la polémiquesur le salaire de Carlos Ghosn. Unamendement introduit durant ledébat parlementaire donne àl’Assemblée générale des actionnai-

res le pouvoir de voter les élémentsde rémunération des dirigeantsavant son versement, associé à uneprocéduredevérification« expost ».Le patronat s’est montré hostile àcette disposition qui pose en prati-quedesdifficultésdemiseenœuvre.

• PROTECTIONDES LANCEURS D’ALERTEIrène Frachon dans l ’affaire« Mediator », Antoine Deltour pourle LuxLeaks… Comment protégerceux qui, dans les grands scandales

sanitaires ou financiers, ont lancél’alerte, tout en évitant les signale-mentsabusifs ?Lesujetestdélicatàtrancher, comme l’ont montré lesdissensions entre l’Assemblée et leSénat sur le sujet. Alors que lessénateurs avaient considérable-ment affaibli le mécanisme de pro-tection des lanceurs d’alerte endeuxième lecture, l’Assemblée l’arétabli en lecture définitive.

• L’ASSURANCE-VIESOUS CONTRÔLEParmiunesériedemesuresvisantàaccroître la régulation financièrefigure la possibilité pour le HautConseil de stabilité financière(HCSF) de restreindre les possibili-tés de rachat par les épargnants encas de menace majeure sur le sys-tème financier. Ce dispositif, dansl’esprit de Bercy, vise à mieux proté-ger l’épargne des assurés en cas deremontée brutale des taux, mais il asuscité une levée de boucliers chezles assureurs, qui y voient un mau-vais coup porté à l’assurance-vie.

• L’IMMUNITÉ DES BIENSDIPLOMATIQUES RENFORCÉEC’est l’une des mesures qui a suscitéles plus vifs débats. La loi Sapin IIprévoit de limiter les possibilitéspour les créanciers impayés de sai-sir des biens d’Etats étrangers sur lesol français. Dans le contexte del’affaire Ioukos, cet article, défendupar le Quai d’Orsay, a pu être perçucomme un cadeau à la Russie. Lacommissiondesloisdel’Assembléeavait voté sa suppression, mais legouvernement l’a rétabli. n

ENTREPRISES

L’Assemblée a adoptédéfinitivement mardile projet de loi.

Transparence :laloiSapinIIàbonportmalgré lescritiques

La loi portée par le ministre de l’Economie et des Finances, MichelSapin, prévoit la création d’une agence de lutte contre la corrup-tion qui comptera 70 personnes. Photo Jacques Demarthon/AFP

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04 // FRANCE Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

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taux plein à 62 ans lorsque l’ondispose de ses 43 années coti-sées, alors qu’en Allemagne il yaura toujours une décote à63 ans. Un Allemand pourrapartir à 65 ans que s’il a accu-mulé 45 années de cotisation.

L’âge moyen effectif de départpourraitêtrelejugedepaix.Ilestlégèrement supérieur à 62 ansen France (régime général plusRSI) contre un peu plus de64 ans en Allemagne au régimede base. Toutefois, même cetindicateur est trompeur, souli-gne le COR, car chaque pays amis en place des dispositifs quifaussent les comparaisons :départsanticipéspourlesinvali-des en France, Allemagne ouEspagne ; régimes profession-nels par capitalisation grâceauxquels les assurés peuventavancer leur âge de liquidationau Royaume-Uni et aux Pays-Bas ; départs anticipés pour car-rière longue en Italie, qui repré-sentent la moitié des départsavec un âge moyen de 59,9 anscontre 65,6 ans pour l’ensembledelapopulationdelaPéninsule.

Des voisins audacieuxPour faire face à l’augmentationde l’espérance de vie et du nom-bre de pensionnés, la plupartdes pays ont relevé l’âge légal. Ilsl’ontfaitdefaçonprogressive,aurythmed’unàdeuxmoisdepluspar an, et avec une mise enœuvre à retardement. Mais lacrise a précipité le mouvement :laréformeaétémenéetambourbattant en France, en Espagne,aux Pays-Bas, et « même dans lespays qui avaient commencé àrelever les âges légaux avant lacrise (Royaume-Uni, Italie) ».Certainsdenosvoisinsréforma-teursontétéplusaudacieuxquenous. Prenons l’exemple d’unecarrièrecomplètecommencéeà22ans.Aquelâgesesitueletauxplein ? Pour les Britanniques, ilest à 65 ans mais va passer à68 ans (l’âge minimum et celuidu taux plein ne font qu’un).Pour les Allemands il reculerad’un peu plus de 65 ans à 67 ans,et pour les Français d’un peuplus de 63 ans à 65 ans. n

Solveig Godeluck@Solwii

Comparer les systèmes deretraite d’un pays à l’autre,l’exercice est toujours délicat.Le Conseil d’orientation desretraites (COR) s’y essaie pour-tant dans un panorama inter-national rendu public mardi.L’occasion de constater qu’enmatière d’âge de départ, con-trairement à une idée répan-due, la France n’est pas telle-ment plus généreuse que lesautres grands pays industriali-sés suivis par le COR. Il est inté-ressant de le relever alors que ladroite promet de faire passerl’âgelégalde62à64voire65anssi elle arrive au pouvoir.

« Lorsque l’on compare lesmêmescritèresd’âge(d’ouverturedesdroitsd’unepartetdepensionà taux plein d’autre part), lesécarts entre la France et l’Allema-gne se réduisent au terme desréformesencours »,noteleCOR.Dès l’année prochaine, l’âgelégal minimal pour toucher unepension passera à 62 ans dansl’Hexagone,contre63ansoutre-Rhin. L’ âge permettant de tou-cher le taux plein même si ladurée d’assurance est insuffi-sante sera dans les deux paysfixé à 67 ans.

Mais alors, pourquoi les Alle-mandssont-ilsréputéstravaillerbeaucoup plus longtemps quenous ? Parce que dans ce pays,comme chez les Anglo-Saxons,l’âge de référence est celui dutaux plein, alors qu’en France etdans les pays latins c’est l’âgeminimumquicompte.Cettedif-férence d’approche s’expliqueaussi par des nuances dans lamise en œuvre. Ainsi, en Franceil est possible de bénéficier du

SOCIAL

En matière d’âge dedépart en retraite,l’écart entre laFrance et l’Allema-gne s’est réduit cesdernières années.

Retraite : lafindel’exceptionfrançaise

Matthieu Quiret@MQuiret

C’est sur le fil qu’Anne Hidalgo adécroché mardi l’autorisation delancer la privatisation de la verbali-sation du stationnement en surfacedanslacapitale.Par74voixpour,68contre et 13 abstentions, le Conseilde Paris a voté la négociation detrois marchés de sous-traitance ducontrôle des 140.000 places de sta-tionnement payant. Au 1er janvier2018, les tickets de stationnementne seront plus contrôlés par les

« pervenches » mais par deux àtrois sociétés sur trois zones géo-graphiques.

LaMairiedeParisréfléchitdepuisunanàcescénario,quidécouledelaloi sur les métropoles de 2014. Cetexteconfieauxéluslocauxlamuni-cipalisation des politiques de sta-tionnement via ladépénalisation duparking payant, fixée après plu-

sieursretardsàjanvier2018.Enclair,l’Etat a consenti à laisser à cetteéchéancelesmairesfixerlestarifsdestationnement et les amendes. Enparallèle, la réforme du statut deParis doit aboutir au transfert, l’anprochain, à la mairie la tutelle des1.600 « pervenches » gérées actuel-lement par la préfecture de Paris.L’exécutif municipal a décidé de lesréorienter vers des missions anti-in-civilité plus larges.

Fraude au parcmètreLa verbalisation sera assurée pardes sociétés, sur le modèle d’autrescapitales européennes. L’objectifest de rendre la fraude au parcmè-tre dissuasive : seuls 10 % (!) desautomobilistes règlent leur place,contre 30 % en moyenne en France,soit un manque à gagner annuel de

300 millions d’euros. « Nous visonsau minimum 50 % de taux de recou-vrement », indique Bruno Julliard,le premier adjoint. La Mairie avaitenvisagé à l’origine de confier lemarché en délégation de servicepublic. Dans ce cas de figure, leprestataire aurait directementperçu une partie des recettesd’amendes collectées, explique unavocat spécialiste des contratspublic-privé. « On réinventerait lesfermiers généraux », sourit l’expert,qui juge cette perspective délicatepolitiquement pour un exécutif degauche. Anne Hidalgo s’est effecti-vement retrouvée face à une levéede boucliers de ses alliés commu-nistes et écologistes.

L’adjoint EELV aux transports,ChristopheNajdovski,ad’abordpro-posé de découper le marché en plu-

sieurssecteurspouréventuellementl’ouvrir à un acteur public (SEM,régie). Le mode de contractualisa-tion a également été adapté au con-textepolitique :« Danslemarchéparallotissement, on peut imposer desclauses d’intéressement au presta-taire, mais la collectivité garde le con-trôle des recettes, c’est une privatisa-tion « soft », mais qui exige d’être trèssurveillée », prévient l’avocat.

Ces concessions n’ont pas suffi àconvaincre les écologistes mais ontconduit de nombreux centristes àvoter le projet. La droite s’est enrevanche exprimée contre. BrunoJulliard promet que la mairie neprofitera pas de cette réforme pouraugmenter les tarifs de stationne-ment, mais renvoie à plus tard lacommunication des hausses duprix des contraventions. n

COLLECTIVITÉSLOCALES

Les centristes ontpallié la défectiondes écologisteset des communistes.

Des sociétés contrôle-ront le paiementdes 140.000 placesparisiennes en 2018.

Paris :laprivatisationdesPVdestationnementvotéesurlefil

LarégionIle-de-Francevapouvoirdivisersesloyerspardeux

Dominique Malécot@DMalecot

C’est un feu vert déterminant quevient d’obtenir la région Ile-de-France pour transférer l’ensembledesesservicesdeParisàSaint-Ouen,en Seine-Saint-Denis. Dans un avisdu3novembre misenligne leweek-end dernier sur le site Internet de larégion réservé aux élus, FranceDomainevalidel’équationéconomi-que du projet. Plus rien, sauf un pro-blème de permis de construire, nesemble donc pouvoir s’opposer au

déménagementquidevraitêtrevotépar le conseil régional la semaineprochaine.

Cet avis, que « Les Echos » ont puconsulter, montre que la région varéduire de moitié le poste immobi-lier de ses services. Elle louera lesdeux immeubles dans lesquels elleles regroupera à partir de jan-vier2018–àcommencerparlaprési-dente Valérie Pécresse et son cabi-net – pour un total de 12,8 millionsd’eurosparan,horstaxesetcharges,contre 30 millions d’euros budgétéspour cela en 2015.

Des options d’achatL a r é g i o n d i s p o s e r a d e55.472 mètres carrés, contre64.786 mètres carrés (dont la moitiéen propriété) disséminés actuelle-ment sur 16 sites. Et ce, avec ce quecela suppose pour chaque immeu-ble comme services support. Enoutre, contrairement à maintenant,des surfaces sont prévues dans lesnouveaux bâtiments pour les orga-nismesassociés.Résultat,« larégionlouera ses locaux au tarif moyen des

237 euros le mètre carré quand elleloue aujourd’hui les immeubles abri-tant son siège au tarif moyen de504 euros », lit-on dans le projet dedélibération transmis aux élus.

Lesbaux,de10ansetdemipourlepremier bâtiment et de 10 ans pour

le deuxième, s’accompagnentd’optionsd’achat,respectivementde257,6millionsd’euros(en2022)etde146,5 millions d’euros. L’avis montreque la région aura intérêt à devenirpropriétaire.L’opérationluipermet-trait de se constituer un patrimoinede l’ordre de 250 millions d’euros.

Voté le 21 janvier, dès la premièreséance du conseil régional de la

mandature, le déménagement estplus qu’un symbole d’intégration dela banlieue dans les projets de déve-loppement économique et social dela région. En mettant tous les servi-ces sous le même toit, il doit aussipermettre de gagner en efficacité.Unelistede16critèresétablieaveclespécialiste de l’immobilier ColliersInternational pour départager les37sitesenvisagésaétévalidéeparlesreprésentants des agents qui ontvotéparlasuiteleprojetdedéména-gement à Saint-Ouen. Tous les élusont été associés au processus, selonl’exposé des motifs.

Le Front de gauche juge dans uncommuniqué que la présidente LesRépublicains du conseil régional« passe en force » et qu’elle reste« sourdeà l’inquiétudedespersonnels[…]enparticuliersurlanouvelleorga-nisation du travail induite par ledéménagement ». Comme le groupesocialiste, qui ne se prononçait paslundi soir sur le texte, il réitère sademande de mission d’informationet d’évaluation du projet qui seradéfinitif la semaine prochaine. n

COLLECTIVITÉSLOCALES

France Domaine estfavorable au déména-gement des services dela région à Saint-Ouen.

Valérie Pécresse et soncabinet s’y installeronten janvier 2018.

La verbalisation relèvera désormais des municipalités, qui pourront fixer les tarifs de stationnementet les amendes. Photo Ludovic/RÉA

Le siège de Saint-Ouencoûtera 12,8 millionsd’euros par an.

Le loyer moyentombera à 237 eurosle mètre carré.

Seuls 10 %des automobilistesrèglent leurs placesde stationnement.

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L’EXCÉDENT COMMERCIALALLEMAND RECULE UN PEUL’excédent commercialde l’Allemagne a légèrementreculé à 21,3 milliards d’eurosen septembre par rapport àaoût (21,6 milliards d’euros),sous l’effet d’une baissesimultanée des importations(– 0,5 %) à 79,2 milliardsd’euros et des exportations(– 0,7 % à 100,5 milliardsd’euros en chiffres corrigésdes variations saisonnières.

BAISSE DE LAPRODUCTION EN TURQUIELa production industrielleen Turquie a enregistré uneforte baisse en septembre(–3,1 %) par rapport à un anplus tôt, un nouveau signedu ralentissement de lacroissance au deuxièmetrimestre dans la foulée duputsch avorté. La productionindustrielle marque aussiun ralentissement de 3,8 %par rapport au mois d’août.

–7,3 %LE RECUL EN OCTOBRE DESEXPORTATIONS CHINOISESLes exportations chinoisesont plongé en octobre (–7,3 %sur un an à 178,2 milliards dedollars) pour le septième moisd’affilée, pénalisées parla conjoncture internationaleet par la détériorationde la compétitivité du pays.

enchiffres

EUROPE

Gabriel Grésillon@GGresillon

— Bureau de Bruxelles

Mieux vaut tard que jamais. A peineplus d’un mois avant la date fatidi-que, la Commission européennes’apprête à présenter, mercredi, uneproposition visant à redéfinir lecadre qui permettra de faire face audumping chinois à partir du11 décembre prochain. Alors que lapériodedes15anssuivantl’adhésionde la deuxième économie mondialeà l’OMC touche à sa fin, il est extrê-mement urgent pour les Européensde résoudre le casse-tête qui se poseà eux, souvent résumé par la ques-tion d’une éventuelle attribution à laChine du « statut d’économie demarché ». De fait, depuis 15 ans,l’Union européenne pouvait facile-ment imposer des droits de douaneaux importations en provenance de

Chine, au motif que les interven-tions de l’Etat dans l’économie chi-noise biaisaient les prix. Mais lapériode de transition prévue par leprotocole d’adhésion à l’OMC tou-che à sa fin.

Le dossier est explosif : d’un côté,Bruxelles redoute les foudres éven-tuelles de Pékin si rien ne change.Mais de l’autre, les menaces surl’emploi seraient réelles en cas dedéferlante de produits chinois.Contrairement aux analystes quimilitaientpourlestatuquo,aumotifque la Chine n’est toujours pas deve-nue une économie de marché,Bruxelles s’est finalement laisséeconvaincre, emmenée notammentpar son puissant service juridique,qu’il était, au contraire, impératif dedéfinir un nouveau régime.

En juillet dernier, la Commissioneuropéenne avait annoncé les gran-deslignesdesonprojet.Ils’agissaitdetrouver un entre-deux : d’un côté,normaliser le statut de la Chine afinde ne plus stigmatiser Pékin, et de

l’autre, se doter d’une nouvelleméthodologie générale permettantde ne pas faire diminuer le niveau deprotection. D’après nos informa-tions, les grandes lignes du texte quel’exécutif européen s’apprête à dévoi-lerconcrétisentunpeuplusceprojet,toutenentérinantunreculpourl’UE.

Si la proposition de la Commis-sion était validée par le Parlement etles Etats-membres, ce serait en effetà l’Unioneuropéennedefairedésor-mais la preuve qu’il y a dumping,alorsquedepuis2001, ilrevenaitauxentreprises chinoises de démontrerle contraire. Ce renversement de lacharge de la preuve reposerait surune méthode nouvelle, par laquellela Commission europ éenne

publiera et actualisera régulière-ment des rapports sur les pratiquesen vigueur dans certains pays, sec-teur par secteur. De cette manière,Bruxelles disposerait, en perma-nence,d’unétatdeslieuxpermettantpar exemple à une entreprise euro-péennedefonderuneplaintecontrelesimportationsd’acierchinois.Etsirien ne cible Pékin dans le texte quisera dévoilé mercredi, « il ne fait pasdedoutequelepremierrapportrédigéconcernerait laChine»,décrypteunesource à la Commission.

Ce mercredi, Bruxelles va, enoutre, présenter une étude d’impactqui reconnaît la violence qu’auraitun effondrement des protectionsdouanières sur certains secteursd’activité, en particulier la sidérur-gie, le textile ou la céramique.Si la France figure sur la liste despays menacés par une éventuelleinvasion d’importations chinoises,on y apprend que c’est, de loin,l’Italiequialeplusàcraindred’untelscénario. n

l La Commission présente sa proposition sur le statut d’économie de marché.l L’Europe aurait désormais à démontrer qu’il y a dumping.

Faceaudumpingchinois,Bruxellesprêtàaccepterd’inverserlachargedelapreuve

Richard Hiault@RHIAULT

Cecilia Malmström, la commis-saire européenne au Commerce,recevra dans les prochains joursun courrier du secrétaire auCommerce extérieur français. Unemissive destinée à avancer quel-ques propositions de réforme de lapolitique commerciale de l’Unioneuropéenne vouée aux gémoniesdepuisplusieursmoisparlasociétécivile.Larécentecrisequiaprécédéla signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenneet le Canada, en raison des réticen-ces wallonnes est passée par là.« Sans transparence, sans légitimité,sans s’appuyer sur la défense d’inté-rêts européens précis, et sans démo-cratie du début à la fin du processus,

il n’y aura pas d’avenir pour la politi-que commerciale européenne », aprévenu Matthias Fekl. A ses yeux,les négociations doivent être plustransparentes. Le mandat de négo-ciation doit être public dès le départet amendable au fil des années.« Les négociations de la Commissionavec le Mercosur se basent sur unmandatdatantde1999 ! »,arelevé lesecrétaire d’Etat. « Rendre public lemandat de négociation au départ estlouable,maislesdeuxpartiesdoiventle faire, sinon l’Union européenne seretrouvera en position de faiblesse »,avertit cependant Franck Proust,membre de la commission com-merce du Parlement européen(PPE). Pour Elvire Fabry, cher-cheuse senior à l’Institut Jacques-Delors, « plus de transparence, oui,mais il faut se méfier de la transpa-rence totale et d’une consultationlarge à toutes les étapes de négocia-tionquirisquentaussibiend’aboutirà un blocage total du processus denégociation d’un accord ». En outre,Matthias Fekl oublie de dire, selon

elle, que certains gouvernementseuropéens, et non la Commissioneuropéenne, se sont opposés à ren-dre public ce mandat de négocia-tion.« Cen’estpasfairehonneurauxefforts de la Commission », dit-elle.

Pour Matthias Fekl, les équipesde négociation doivent s’enrichir dela présence de parlementaires à latable. « C’est le cas aux Etats-Unis,pourquoi pas en Europe », s’est-ilinterrogé. « Emanant de la France,c’est une demande paradoxale, alors

que, pendant plusieurs mois, cemême gouvernement n’a pas donnéaccès aux parlementaires françaisaux documents de négociation duTTIP », relève Elvire Fabry, dubita-tive sur cette proposition. « Il existedéjà un encadrement étroit effectuépardesresponsablesnationauxàdif-férents niveaux. Il serait plus judi-cieux d’accroître les efforts de péda-gogie et de délibération sur cesaccords commerciaux au sein desparlements nationaux. C’est ce quimanque en France ». De son côté,Franck Proust, qui avait défendul’idée, sans qu’elle soit retenue,d’une présence de parlementaireseuropéens et nationaux en tantqu’observateurs s’interroge :« La proposition est assez floue. Dequels parlementaires parle-t-on ? Vula technicité des documents, il leursera difficile de participer auxnégociations. ».

Le gouvernement français sou-haite également renforcer lesmoyens alloués à la défense com-merciale, alors que Bruxellesdévoile justement ce mercredi sonplan concernant les relations avecla Chine (voir ci-dessus). Avant decommencer à négocier un nouvelaccord, il faut s’assurer de la bonnemiseenœuvredesaccordsconclus.« Aux Etats-Unis, 400 agents fédé-raux sont en charge de cette défensecommerciale pour détecter notam-ment les cas de dumping. Nous enavons moins de 200 pour l’Union »,regrette le secrétaire d’Etat. D’autrepart,avantd’entreprendreunenou-velle négociation avec un pays tiers,il importedesavoirquelenserasonimpact,filièreparfilière,etparzonegéographique. Il serait donc sou-haitable, selon lui, que la Commis-sion publie pour chaque négocia-tion au moins trois études, selontrois écoles de pensée différentes etnon plus seulement d’inspirationnéolibérale. n

Commerce : laFranceposelesjalonsd’uneréformeParis va proposer à laCommission européenneune adaptation du proces-sus de négociation desaccords commerciaux.

L’acier chinois est vendu à des prix artificiellement bas.

L’effondrementdes protectionsdouanières aurait degraves conséquences.

res de défense commerciale aussiefficaces quecellesdontdisposentles Etats-Unis », martèlent lesresponsables d’Aegis Europe.« La Commission essaie de plaireà tout le monde et finit par laissertrop d’incertitudes juridiques »,estiment les porte-parole deces secteurs.

Sur le fond, ces entreprisesne sont pas opposées à un chan-gement de méthode de compta-bilisation des distorsionscommerciales, mais « le faitd’utiliser d’autres points decomparaison complique les dos-siers », indique Aegis Europe.« Nousavonsl’impressiondesau-ter dans l’inconnu », résume,pour sa part, Renaud Batier, sonvice-président.

Des enjeuxLes enjeux sont considérables.Rien que pour l’aluminium parexemple, les surcapacités chi-noises sont cinq fois supérieu-resà laproductioneuropéenne.Etcen’estpasterminé.Selonlescalculsdelaprofession,cessur-capacités devraient fortementaugmenter en 2016, à 8,5 mil-lions de tonnes pour une pro-duction de 32,5 millions de ton-nes alors qu’un an plus tôt lerapport était de 2,2 millionspour 31,20 millions de tonnes.En 2020, ces mêmes surcapaci-t é s d e v r a i e n t a t t e i n d r e14,20 millions de tonnes pourune production de 37,67 mil-lions de tonnes. Quant aux dis-torsions dans ce secteur, ellessont patentes : en Europe, leposte électricité entre pourenviron 45 % dans le coût deproduction primaire d’alumi-nium, en Chine, ce courant estpayé par l’Etat et son réseau... n

Michel De [email protected]

Le scénario avait de quoi fairefrémir : en octroyant le statutd’économie de marché à laChine, l’Union européenne ris-quait de mettre en danger jus-qu’à 3,5 millions d’emplois chezelle et à faire entrer jusqu’à142 milliards d’euros d’importa-tions supplémentaires. Ceschéma n’est plus d’actualité.

Et pourtant, pour AegisEurope, le compte n’y est tou-jours pas. Cette structure quiregroupe une trentaine d’indus-tries européennes au chiffred’affaires cumulé de 500 mil-liards d’euros tire la sonnetted’alarme depuis plusieurs mois.Ces secteurs industriels ont unpoint commun, celui d’être tousdirectement concernés par lesdroits antidumping. Figurentsur cette liste des secteursmenacés: l’acier, l’aluminium,lacéramique, les panneaux solai-res, les textiles ou encore lesvélos. Et cette liste devrait entoute logique s’allonger : AegisEurope s’est récemment ouvertaux secteurs susceptibles d’être,àleurtour,touchésparcemêmedumping chinois. L’aéronauti-que et l’industrie spatiale, la chi-mie ou encore la mécaniqueseront ainsi un jour ou l’autreconcurrencées par des produitsà bas prix venus de Chine.

Qu’importe la formule rete-nue par la Commission, pourvuque« noussoyonsdotésdemesu-

Aegis Europe, quiregroupe les secteursclefs de l’industrie,craint l’arrivée massivede produits chinois.

« L’impressiondesauterdansl’inconnu »

François Hollande, accompagné de Matthias Fekl, secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur,et Manuel Valls (à gauche) à la sortie du Conseil des ministres, au palais de l’Elysée, à Paris,le mercredi 19 octobre. Photo Alain Jocard/AFP

« Les Parlementsnationaux doivent

être associéstout au long duprocessus des

négociations. »MATTHIAS FEKLSecrétaire d’Etat

au Commerce extérieur français

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MONDE

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06 // MONDE Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

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LA TRAHISON DES IMAGESJUSQU’AU 23 JANVIER 2017NOCTURNES LE LUNDI ET LE JEUDI JUSQU’À 23 H

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Grand mécène

Marjorie Cessac— Correspondante à New Delhi

Dimanche soir, la Premièreministre britannique a atterri àNew Delhi, sous une brumedignedu« smog » londonien,ennettement plus toxique, dansune ville en proie à un grave épi-sode de pollution. Theresa Mayeffectue sa première visite bila-térale hors de l’Union euro-péenne depuis son arrivée au10 Downing Street en juillet. Undéplacement dont l’objectif,sans équivoque, est pour laGrande-Bretagne de poser depremiers jalons en vue del’après-Brexit. « Identifier lespoints de convergence entre Lon-dresetNewDelhinenécessitepasd’attendre que nous ayons quittél’Union européenne », a-t-elleindiqué lundi, devant un par-terre d’industriels indiens.« Nous voulons que le Royaume-Uni devienne le champion le plusimpliqué et le plus passionné dulibre-échange dans le monde »,a-t-elle insisté. Londres espère

sepositionnerenpartenairepri-vilégié du sous-continent,d’autant que les négociationsentre l’Inde et l’Europe sur unaccord de libre-échange s’enli-sentdepuisprèsdedixans. Ilestcependant d’ores et déjà actéqu’aucun accord commercialbilatéral ne pourra être signépar la Grande-Bretagne avantque celle-ci n’ait officiellementquitté l’Union européenne.

La réponse indienne a deschances d’être très pragmati-que.« L’Indevachercheràaccroî-tre ses relations commercialesaussi bien avec le Royaume-Unique l’Union européenne, estimeShishir Bajoria, homme politi-que (BJP) et directeur d’EuropeIndia Chamber of Commerce :« LeBrexitn’estpasencoreeffectifet ce n’est que lorsqu’il le sera quel’Inde établira les différentes éta-pes à suivre, et ce, dans les deuxdirections », poursuit-il.

DurcissementSelonlapresseindienne,laGran-de-Bretagne n’apparaît pas enposition de force. Avec sondépart programmé de l’UE, « leRoyaume-Uni a plus que jamaisbesoindel’Inde »,écritl’« Hindus-tanTimes ».LePremierministreindien, Narendra Modi, n’ad’ailleurspashésitéàfairepartdeses inquiétudes quant au durcis-sement des conditions d’obten-tion des visas pour les business-men indiens mais aussi lesétudiantsamenésà travaillersurle sol anglais. En réponse, The-resa May s’est dite prête à assou-plir l’obtention de ce sésamepour les premiers, mais s’estmontrée plus réticente quantaux seconds. Selon les chiffresofficiels anglais, le nombre devisas accordés aux étudiants achuté de 68.238, en 2010, à...11.864 cette année. Les deux paysont, en revanche, tenu un dis-cours conjoint très ferme sur laluttecontreleterrorismeetmon-tré leurintentionmutuelleàfaci-liter les demandes d’extraditiondechacun despays. n

Mayviseunaccordcommercialavecl’Inde

ASIE

La Premièreministrebritannique préparel’après Brexit.

Mais l’Inde sera unpartenaire difficile.

La Grande-Bretagnen’apparaît pas enposition de force.

BarackObama,lavied’après

ÉTATS-UNIS

Lucie Robequain@robequain

— Bureau de New York

Barack Obama ne sait pas ce qu’ilfera dans dix ans. « Mais je sais ceque je ferai en janvier : je boirai unenoix de coco sur la plage », lançait-ilil y a quelques mois. Alors que lesélecteurs se prononçaient mardipour désigner le 45e président desEtats-Unis, le 44e rêve de retour àl’anonymat et de vacances à Hawaï.

A seulement cinquante-cinq ans,il n’a toutefois pas l’intention dejouer les retraités. Certains de sesprédécesseurss’ysontbienrésolu,àl’instar de Gerald Ford qui s’est misau golf et George W. Bush à la pein-ture. Mais Barack Obama est plutôtdans la veine d’un Bill Clinton oud’un Jimmy Carter – des anciensprésidents convaincus qu’ils ontencore un rôle à jouer dans lemonde. Le président des Etats-Unis, qui quittera la Maison-Blan-che le 20 janvier prochain, maniesouvent l’ironie pour évoquer l’ave-nir. « Dans quelques mois, je serai auchômage. Je vais surfer sur LinkedInet voir ce qui se présente. » Il rêvede posséder une équipe de basket– idéalement les Chicago Bulls – oude diriger la Fédération de footballaméricain – « Le président actuel sefait 44 millions de dollars par an ! »

Il ne sera évidemment pas dansle besoin. Les anciens présidentsaméricainsreçoiventuntraitementà vie de 200.000 dollars annuels,auquel s’ajoutent du personnel et leremboursement de dépenses quo-tidiennes. Tout confondu, GeorgeW. Bush a ainsi reçu l’équivalentde 1 million de dollars l’an dernier.

Barack Obama est le premierprés ident à vouloir rester àWashington après son départ de laMaison-Blanche. Il compte y vivreau moins deux ans, le temps que safille cadette Sacha termine sonlycée. C’est un bon moyen de restersous le feu des projecteurs et de

conserver son influence politique.Et p ourtant , Barack Obamal’assure : il ne fera jamais plusde politique. « C’est mon derniermeeting », a-t-il lâché, lundi soir,avec une certaine émotion.

Très bonne plumeQue faire alors ? Hillary Clinton aglisséqu’ilferaitun« brillant » jugeàla Cour suprême – étant avocat deformation – et envisageait de sou-mettre sa candidature. Ce ne seraitpaslepremierprésidentaméricainàs’engager dans cette voie – WilliamHoward Taft l’ayant précédé. MaisBarack Obama n’est pas intéressé.« C’est un peu trop monastique pourmoi.Jenesuispasdugenreàm’enfer-mer dans une pièce. Après huit anspassés dans la bulle de la Maison-Blanche, j’ai besoin de prendre l’air. »Il n’exclut pas de redevenir profes-seur de droit. « J’adore ce job. Ça memanque. » Entre Harvard où il adécroché son diplôme d’avocat,Columbia où il a terminé ses étudeset Chicago où il a enseigné, il n’auraque l’embarras du choix.

Il n’échappera pas non plus à latraditionquiveutquechaqueprési-dent bâtisse une bibliothèque à son

nom. Il espère lever 1 milliard dedollars pour construire un bâti-ment ultra high-tech dans la ban-lieue de Chicago, et établir une fon-dation de portée mondiale, àl’instardecellescréées parBill Clin-ton (climat, développement etsanté) et Jimmy Carter (paix etsanté). Premier Noir à la Maison-Blanche, Barack Obama veut seconsacrer principalement à laréduction des discriminationsraciales : il veut convaincre lesAméricains de réformer le systèmepénal – terriblement injuste pourles Noirs –, réglementer les armes àfeuetréhabiliterlesbanlieues.« Lesanciens présidents peuvent exercerune grande influence : ils n’ont plusdepouvoir formelmaisconservent leprestige de leurs anciennes fonc-tions », explique Mark Updegrove,auteur d’un ouvrage sur la secondevie des présidents américains. « Etils ne sont plus dérangés par les tra-cas du quotidien. Ils peuvent se con-centrer sur leurs objectifs. »

Très bonne plume, BarackObama se dégagera aussi certaine-ment du temps pour écrire. La mai-son d’édition Random House lui adéjà passé commande d’un nouvel

ouvrage. Le « business » est extrê-mement lucratif pour les anciensprésidents : Bill Clinton a gagné plusde 15 millions de dollars avec sesmémoires (2004). Barack Obama a,lui-même, déjà perçu 16 millionspour ses trois premiers ouvrages(une biographie, un programmepolitique et un livre pour enfants).Comme Tony Blair, il sera peut-êtreégalementtentédefairedesdiscoursauxquatrecoinsdumonde.LesClin-ton y ont gagné plus de 100 millionsde dollars… avant que le destin neles renvoie à la Maison-Blanche. n

réseaux sociaux et fait quelquesapparitionsdanslestalk-showstélé-visés dont les Américains raffolent.Une vidéo la montrant chantant destubes façon karaoké dans une voi-ture, avec un présentateur de télévi-sion, a été vue plus de 46 millions defois sur YouTube.

Un pouvoir de convictionCettepopularité,HillaryClintonasul’utiliser dans les dernières semai-nesdelacampagne,enfaisantinter-venir la première dame dans desEtats clef, comme la Caroline duNord, ou juste après la diffusiond’une vidéo dans laquelle Trumptient des propos obscènes sur lesfemmes. Chaque fois, ses discoursémouvants, prononcés sans notes,ontfaitmoucheetimposé lesilence.Son célèbre refrain « Quand ilss’abaissent,nousnousélevons »,aétéreprisdesdizainesdefoisparlacan-didate. Faute de pouvoir l’attaquerfrontalement, Donald Trump atenté de rappeler les divisions entreles Clinton et les Obama lors de laprimaire démocrate en 2008, sansgrandsuccès.MichelleObamaafaitcampagne sans réserve pour son« amie », devenue aussi la meilleureavocate du bilan de Barack Obama.« Hillary a plus d’expériencequ’aucun autre candidat, plus queBarack, plus que Bill […]. Et oui, il setrouve que c’est une femme », a-t-ellemartelé mi-octobre.

Le pouvoir de conviction deMichelle Obama n’est pas nouveau.En 2008, les conseillers du présidentaméricain avaient remarquéqu’aprèssesinterventions, lesappelsde bénévoles désirant s’impliquerdans la campagne explosaient. Pasétonnant que la presse américainespécule sur son éventuel avenir poli-tique, évoquant une candidature auSénatoumêmeàlaMaison-Blanche.Ce que l’intéressée exclut catégori-quement,affirmantvouloirseconsa-crer à ses filles. « Je ne me présenteraipas à la présidence, a-t-elle coupécourt il y a quelques mois. Non, non,pas moyen. » n

Elsa Conesa@ElsaConesa

— Bureau de New York

Les démocrates l’adulent, les répu-blicains la redoutent. Et les Améri-cains se plaisent à l’imaginer, unjour, faire de la politique. MichelleObama est incontestablement lavedette des élections 2016. Tout aulong de la campagne, la First Lady,qui n’a fait qu’une poignée d’inter-ventions, a affiché une popularité àfaire pâlir d’envie les deux préten-dants : 64 % d’opinions favorables,soit 10 points de plus que son mari.

Huit ans après avoir été dépeintecomme une femme noire en colère,« Michelle » s’est fait un prénom, etfait désormais l’unanimité. Unepopularité qu’elle doit, en partie, aufaitden’avoirpasvoulujouerunrôle

partisan à la Maison-Blanche, à ladifférence d’Hillary Clinton dans lesannées 1990. Elle s’est pliée avecenthousiasme aux contraintes pro-tocolaires de la fonction, faisantcampagne sur des sujets consen-suelscommelaluttecontrel’obésité,l’éducation,ouenfaveurdesancienscombattants. Avec sa façon de pren-dre les gens dans ses bras plutôt quede leur serrer la main, ou de retirerses chaussures pour danser avec lesenfantsenvoyageofficiel,elleacons-truit une image de simplicité et despontanéité qui lui vaut aujourd’huiunvraicapitalsympathieauprèsdesélecteurs des deux camps. Elle aaussi naturellement adopté les

La popularité de la premièredame a grimpé pendantla campagne. Les médiasse plaisent à l’imaginerfaire de la politique.

Michelle Obama superstar

Le 7 novembre, Hillary Clinton avec Bill Clinton se sont offert un meeting géant à Philadelphie.La candidate a de nouveau reçu le soutien de Barack et Michelle Obama. Photo Andrew Harnik/AP/SIPA

Hillary Clintona su utilisersa popularité dansles dernières semainesde campagne.

Les « canardsboiteux »Le nouveau Congrès ne sié-gera pas avant le 3 janvier.Hillary Clinton, quant à el-le, devra attendre jusqu’au20 janvier pour entrer à laMaison-Blanche. La pério-de transitoire est appelée« lame-duck session ». Ceconcept de « canard boi-teux » désigne tous ces par-lementaires qui conser-vent le pouvoir malgrél’élection de leur succes-seur. La période n’est évi-demment pas propice à ladiplomatie internationale,le président américainétant considéré commeun interlocuteur en sursis.Mais celui-ci profite sou-vent de ce moment pourfaire passer des mesuresimpopulaires ou litigieu-ses – ne craignant plus decompromettre sa réélec-tion ou la victoire de sonsuccesseur. Bill Clinton,par exemple, avait profitéde son dernier jour au pou-voir pour gracier 150 per-sonnes... parmi lesquellesdes donateurs du Parti dé-mocrate, des amis et... sondemi-frère ! Barack Oba-ma profitera peut-être desdeux mois qui lui restentpour fermer la prison deGuantanamo – une pro-messe qu’il n’a toujours pashonorée et qu’il peut impo-ser par ordonnance.

l Le président américain quittera la Maison-Blanche le 20 janvier prochain.l Il va abandonner la politique mais veut poursuivre son combat contre les discriminations.

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 MONDE // 07

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Derek Perrotte@DerekPerrotte

— Bureau de Bruxelles

La volonté est fermement affichée parlesEtatsmembresdepuisletolléprovoqué au printemps par les « Panama Papers » : l’Europe doit enfin lutter plus activement contre les paradis fiscaux. Mais encore faut-il s’entendre sur la définition d’un paradis fiscal, un point qui a par le passé entravé nombred’efforts de Bruxelles pour contrer l’évasion fiscale des entreprises. Ce blocage est désormais partielle-ment dépassé. Mardi, au terme d’âpresdiscussions, les28ministresdes Finances de l’UE, réunis en Eco-fin à Bruxelles, se sont entendus surles critères d’identification des payssuspects, fondés en partie sur les recommandations émises mi-sep-tembre par la Commission euro-péenne. « C’est une étape cruciale defranchie », s’est félicité Peter Kazi-mir, le ministre slovaque des Finan-ces, qui assure la présidence tour-nantedel’Ecofin.Mêmesatisfecitdela France, qui se veut moteur sur lesujet et où Michel Sapin souligne que la future liste noire constituera« un outil qui maintiendra l’Europe en pointe […] dans la lutte contre lesparadis fiscaux et l’évasion fiscale ».

Le chemin reste longLe chemin à parcourir reste toute-foisencorebienlong.Surlabasedescritèresarrêtés, leConseilet laCom-mission doivent désormais définir d’ici à fin janvier une liste de pays « suspects », qui feront l’objet d’une enquête approfondie de six mois avant l’établissement, prévu pour fin 2017, de la liste finale officielle des« juridictionsnoncoopérativesenmatière fiscale ». Elle a vocation à sesubstituer aux listes actuelles défi-nies par les Etats membres, très dis-parates, pour mieux décider com-munément d’éventuelles mesures

coercitives. Difficile, à ce stade, d’anticiper le contenu de la liste finale. Mi-septembre, la Commis-sion européenne avait désigné 81 pays ou juridictions à même de faciliter l’évasion fiscale et méritant,à ce titre, un contrôle approfondi. Maisiln’estpassûrquetouslesEtatsprésents sur cette liste seront bien

ciblésparl’enquêteen2017,envertudes pressions exercées par certainsmembres. De fait, la Commission s’était appuyée sur trois critères pour établir sa préliste : le manque de transparence et d’échange

d’informations fiscales ; l’existence de régimes fiscaux préférentiels et l’absence d’impôt sur les sociétés (ou à un taux très bas). Mais le Con-seil, poussé par les Etats baltes, Malte et les Britanniques, a renoncéà adopter stricto sensu ce troisièmecritère. Un compromis bancal a ététrouvé en renvoyant l’étude de cettequestion à un comité d’experts… Lamanœuvre des Britanniques vise, selon des proches des négociations,à préserver Jersey, Guernesey et lesCaïmans, qui ne disposent pasd’impôts sur les sociétés (toutcomme, entre autres, les Bermu-des). Cette manœuvre rappelle les tensions liées au dossier et laisse craindre aux observateurs que la listefinalen’excluedespaysauxpra-tiques fiscales contestables. L’ONG Oxfam souligne ainsi qu’« en adop-tant[…]descritèressubjectifsetinsuf-fisants, l’UE a manqué une opportu-nité de marquer une réelle avancée ».Elle déplore aussi l’annonce par l’Unioneuropéennequ’aucundeces

paysmembresneseraconcernéparl’enquêteetlalistefinale,autitredesdispositifs de coopération fiscale déjà en place. Ce qui revient à pré-server la Belgique, les Pays-Bas, l’Irlande et le Luxembourg, pour-tant pointés du doigt ces dernières années pour leurs largesses fiscalesenvers les multinationales. n

FINANCE

Le processus doitaboutir d’ici à fin 2017,les Britanniquessont réticents.

L’Europepréparesalistenoiredeparadisfiscaux

LestensionsentreRomeetBruxellesinstrumentalisées

Olivier Tosseri— Correspondant à Rome

C’estdevenupresqueunclassiqueàl’approche d’une consultation élec-torale italienne : les tensions entreJean-Claude Juncker et MatteoRenzi.LeprésidentduConseil,àunmois d’un référendum constitu-tionnel incertain, flatte une fois deplus les penchants eurosceptiquesde l’électorat transalpin. A cristalli-ser une fois de plus la tension entreRome et Bruxelles, la disciplinebudgétaire un peu trop rigide auregard de l’exécutif italien. Dansune lettre adressée à la fin du moisdernier au ministre de l’Economie,la Commission critiquait la hausse

prévue du déficit dans le prochainbudget qu’elle doit encore valider.Undéficitde2,4 %duPIB,alorsquel’Italieavaitpromisd’arriverà1,7 %.En cause, les circonstances excep-tionnellesqu’ontreprésenté lacrisemigratoire et trois violents séismesces deux derniers mois.

Regain de tensions utileaux deux hommes« Toutes les dépenses liées à lareconstruction seront faites endehors du pacte de stabilité, c’est nonnégociable, a tonné Matteo Renzi,jugeant impossible que nos écoless’effondrent à cause de la stabilitéeuropéenne. » Une stigmatisationrécurrente de la « bande desbureaucrates bruxellois obsédés parles pourcentages et les virgules » quia irrité Jean-Claude Juncker.

« Les attaques venant de l’Italie, jem’en fous », a-t-il rétorqué, obser-vant qu’elle ne « cesse d’attaquer àtort l’Europe. Et c’est contre-produc-tif. » La patience du président de laCommission européenne commede l’Institution qu’il dirige a doncdes limites. Quand Rome revendi-que plus de flexibilité pour sescomptes publics, Bruxelles estimeque c’est trop demander.

La Commission évalue en effet à1,6 milliard d’euros les dépenses

liées aux séismes et aux réfugiés, etnon aux 6,4 milliards avancés parl’Italie.

Jean-Claude Juncker et MatteoRenzi ont pris l’habitude d’userentreeuxde« proposvirils »ou« devestiaire » comme ils l’ont reconnupar le passé. Les graves difficultéstraversées par l’Europe et un réfé-rendum italien qui pourrait allu-mer un nouveau foyer de criseavaient permis de siffler la fin de larécréation au moins jusqu’au4 décembre prochain.

Mais ce regain de tensions estutile aux deux hommes. Jean-Claude Juncker pour rassurer lespays rigoureux de l’UE inquietsd’une Commission trop laxiste,Matteo Renzi pour se présentercomme le défenseur des intérêtsnationaux et jeter une pierre dansle jardin de son opposition profon-dément eurosceptique. « Cooldown, a commenté Pierre Mosco-vici, commissaire européen auxAffaires économiques. Jean-Claude Juncker n’agresse pas l’Italie,mais l’écoute, et l’Italie devrait écou-ter à son tour les règles qui doiventêtre respectées par tous, même avectoute la flexibilité du monde. ». Ilaura l’occasion de les lui rappeleren rendant son avis sur son budget2017 la semaine prochaine. n

ZONE EURO

Echanges de nouveautendus entre l’exécutifcommunautaireet le gouvernementitalien.

En cause : la flexibilitébudgétaire, jugéenormale par Romeet excessive parBruxelles.

Pour Peter Kazimir, ministre slovaque des Finances, qui assure la présidence tournante de l’Ecofin,une étape cruciale a été franchie. Photo Alexandro Michailidis/SOOC/AFP

Allemagne : l’économie robuste malgréun troisième trimestre en dents de scieCROISSANCE — Les chiffres décevants de l’excédent commer-cial (en léger recul à 21,3 milliards d’euros) et de la productionindustrielle en Allemagne au mois de septembre (–1,8 % sur unmois) confirment le yo-yo de l’économie allemande pendantl’été, mais celle-ci reste sur la bonne voie. La première estima-tion de la croissance allemande au troisième trimestre est atten-due le 15 novembre. Les économistes tablent sur une hausse duPIB de 0,3 %, un léger coup de mou après +0,4 % au deuxièmetrimestre et un début d’année sur les chapeaux de roues(+0,7 %).

en bref

OMC : un panel pour un conflit Chine –Etats-Unis sur les matières premières

DIFFÉREND — Un panel(tribunal d’arbitrage) a étédécidé mercredi à Genèvepour trancher un différendcommercial concernant lesrestrictions imposées parPékin à l’exportation decertaines matières premiè-res vers les Etats-Unis,a-t-on appris auprès del’Organisation mondialedu commerce. Les matiè-res premières concernéessont le cobalt, le cuivre, leg r a p h i t e , l e p l o m b , l amagnésie, le talc, et l’étain.A

FP

Brexit : l’appel devant la Cour suprêmeexaminé du 5 au 8 décembreJUSTICE — La Cour suprême britannique a annoncé mardiqu’elle examinerait du 5 au 8 décembre prochain l’appel du gou-vernement contre la décision prise la semaine dernière par laHaute Cour de Londres, décision qui l’oblige à consulter le Par-lement avant de lancer le divorce avec l’Union européenne. Ladurée finale de l’examen pourrait varier en fonction des témoi-gnages produits par les parties intéressées. Sa décision seraconnue « probablement » en début d’année prochaine, a préciséla Cour.

Sur la base des critèresarrêtés, le Conseilet la Commissiondoivent désormaisdéfinir d’ici à finjanvier une listede pays « suspects ».

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Le meilleur du Cercledes Echos

Innovation : Apple s’essouffle, Microsoftrenaît

La Chronique Il est vital de changer notre systèmefinancier

Le Point de vue Les taux d’intérêt bas ne sont pas unefatalité

Cinéma La Cinémathèque fait son cinéma

SOMMAIRE

LES ÉDITORIAUXDES « ÉCHOS »

C’estl’avenirdel’Occidentquis’écrit

Danslecaniveau,parfois,brillelesoleil.Lacampagneprésidentielleaméricaine2016acertesvocationàfinirdanslespoubellesdel’Histoire,maissonvainqueurhérited’uneimmenseresponsabilité.Uneresponsabilitéquin’estpasseulementcelled’unenation.LenouveaulocatairedelaMaison-Blancheaujourd’huicomme,dansunemoindremesure,leprochainprésidentfrançaiset,dansquelquesmoisencore,lachancelièreallemandeousonsuccesseur,tousaurontlaconsidérablemissionderedonnerconfianceà l’Occident,derétablirleleadershipmoral,intellectuel,économiqueetpolitiquedesociétésapeuréesourévoltéesquoiqu’ellesreprésententlesdémocratieslespluscivilisées.C’estbienplusquel’avenirdegrandesnationsquis’écritsousnosyeux,c’estceluid’unecivilisationtoutentière.Ledéfiquiattendnosnouveauxdirigeantsestniplusnimoinsdereleverl’Occidentdeson

déclassementdansl’ordredumonde.UnOccidentdontlemodèlepolitiqueestcontestéparlemondearabo-musulman,oùunislamthéocratiquevientaffirmerquelegouvernementdupeupleparlepeuplenevautrien.UnOccidentdontleséconomiessontbousculées,désorganisées,appauvries,parfoisrachetéesparlesnouveauxgéantsasiatiques.Commentnepasvoir,eneffet,quesurlesdeuxrivagesdel’Atlantiquecesontdeuxvisagesdecettemêmemenacequis’expriment ?Etquipousseàchoisirentredeuxfigures.Celleduvieuxsage,technocrateennuyeuxmaiscompétent,qu’incarnent,avectoutesleursdifférences,HillaryClintonouAlainJuppé.Etcelledurévoltétransgressif,à lamanièred’unDonaldTrumpoud’uneMarineLePen.Dansnospaysrespectifs,cesélectionssontbiencellesdelapeuretdelacolère.Lapeurdupérilidentitaire,etlacolèrefaceaudéclinéconomique.Nousaurionsbientort,ici,denevoirdansle« succès »deTrumpqu’unavilissementexotiquedumatérialismeaméricain.L’angoissedupetithommeblanc,vouéàêtreminoritaireauxEtats-Unisaumitandusiècle,faitéchoà l’anxiétédu« grandremplacement »enEurope,qu’exploitentlesformationspopulistesduVieuxContinent.Etdemêmequelà-bas,DonaldTrumparamenéverslesurnesunpeuplequinevotaitplus,MarineLePenn’apasfinideréveilleruneFrancesilencieuse.Etilnefautpass’ytromper :enAmériquecommeenFranceetenAllemagne,ilfaudraauxnouveauxélusunevolontéetunelégitimitéhors-normepoursedéfairedecesfermentsdedésintégrationdésormaisbienancrésaucœurdenossociétésquesontlemulticulturalismeoulecommunautarisme.Enfin,ceneserapasunmoinsgranddéfipourl’Occidentquedecorrigerlemouvementmondialdedéplacementdesrichessesquilaisseà l’écartunepartdeplusenplusimportantedelapopulation.Lorsque,commelesoulignel’économistedeBerkeleyGabrielZucman,lamoitiédesAméricainsn’ontpasvuleursrevenusprogresserentermesréelsdepuisdesdécennies,ildonnelamesuredelarancœurquenourrissentlespeuplesoccidentauxenversleursdirigeants.

(Lire nos informationsPage 6

Aux Etats-Unis commeen France,ces électionssont cellesde la peur etde la colère.

ParJean-FrancisPécresse

LegisementvertPar Etienne Lefebvre

Lataxationducarboneauniveaumondialresteundeschaînonsmanquantsdesgrandsaccordssurleclimat.LaFrance,quis’étaitengagéeàjouerlesbonsélèveseninstaurantunprixplancherduCO2

émisdès2017pourlesseulescentralesàcharbon,afinalementreculéauderniermoment.Unévénementdeplusquimontreladifficultéàmeneràbienlesréformesfiscalesrelativesaudéveloppementdurable,aprèslefiascodel’écotaxedanslapremièrepartieduquinquennat.UnrapportdelaCourdescomptesréaliséàlademandeduSénat,etdévoilémardi,démontreainsique,contrairementauxidéesreçues,lapartdanslePIBdelafiscalitéenvironnementale(taxesurlescarburants,surlesactivitéspolluantes,etc.)anettementreculédepuisvingtansenFrance,demêmequ’enEurope.Autreenseignement :entre2010et2015,lesnichesfiscalesvertes(créditd’impôtdéveloppementdurable,éco-PTZ,TVAréduitesurlarénovationdeslogements,etc.)ontdiminué,devenantmêmeinférieuresàcellesconsidéréescommedéfavorablesàl’environnement(moindretaxationducarburantdanscertainssecteurs).Uncomble!Danslapériodeplusrécente,lepoidsdelafiscalitéverteacertesregagnéduterrain,aveclamontéeenchargedelataxecarbone.Etlerapprochementdesfiscalitésdugazoleetdel’essenceestencours.Maisunefoisn’estpascoutumeenmatièredefiscalité,laFrancegardeunpotentieldehaussesurlestaxesenvironnementales,quipèsentmoinsde2 %duPIBcontre2,4 %enmoyennedansl’Unioneuropéenne.Demanièreplusgénérale,ilestrecommandédepuisdesannéesàl’Hexagonedereleversestaxationsindirectes(TVA,taxesvertes)afinderéduireleschargessurletravail,quisontplusélevéesquecheznosvoisins.Ungisementquirestelargementinexploité.

(Lire nos informationsPage 2

Larevanchedesdinosauresfaceà lavaguenumériquePar Jean-Marc Vittori—Editorialiste aux « Echos »

Une pluie numérique devait lesfairedisparaître.Lesgrandesentre-prises passaient pour des dinosau-res condamnés à brève échéance.LesgrandsPDGredoutaientquelesstart-ups’emparentdeleurs clients,leurs marges, leurs projets. Desc o n s u l t a n t s b r o s s a i e n t d e stableaux qui faisaient penser à Gul-liver ligoté par des foules de Lillipu-tiens, ou un gros poisson attaquépar de féroces piranhas. De vieillesindustries semblaient sur le pointd’être englouties. Des exemples leprouvaient : les taxis en voie d’êtresupplantés par Uber, l’hôtellerieattaquée par la redoutable concur-rence de AirBnB et la ponction surles marges via Booking.

En quelques mois, tout a changé.D’abord, les nouveaux venus ontdécouvert qu’ils doivent respecterdes règles. Si certaines masquentdes barrières à l’entrée, d’autresrelèvent de l’équité. Quand uneentreprise, fût-ce une jeune pousse,recourt à des « travailleurs indé-pendants » dont elle exige l’exclusi-vité, on n’est plus très loin dufameux « lien de subordination »qui caractérise le salariat et ses exi-gences. Le statut des employés delivreurs de repas à domicile ou deschauffeurs Uber est mis en causedans plusieurs pays. AirBnB subitu n e o f f e n s i ve d e l a v i l l e d eNew York, qui entend interdire leslocationsdelogementsdemoinsde30 jours. Dans la finance, des fin-techdoiventremplirdesdossiersdemilliers de pages pour obtenir unagrément délivré par les autoritéspubliques.Laplongéeauxenfersdel’américain Lending Club ne va pasinciter les régulateurs à relâcher lapression. Et partout, le fisc va vou-loir sa part.

Ensuite, de nombreux géants ontmis la main sur ceux qui sem-blaient les mettre en péril. Dansl’intérim, le bon vieux néerlandaisRandstad a avalé tout cru le mena-çant Monster.com américain. Danslecommerce,Carrefouraracheté lesite Rueducommerce.com. Dans la

lunetterie, le fabricant français deverres Essilor s’est emparé du pion-nier britannique MyOptiqueGroup. etc.

Mais ce n’est que la partie visiblede l’iceberg. Au-dessous des règleset des rachats, il y a une formidableeffervescence. Car si les grandesentreprises ont d’immenses forcescomme des moyens humains etfinancierscolossaux,unecapacitéàagir à grande échelle et des mar-ques réputées, elles sont conscien-tes de leurs faiblesses : du mal àinventer l’avenir, à aller vite, à trou-ver des gisements de croissance endétectantdenouvellesdemandesetde nouveaux moyens d’y répondre.Autant de domaines où les jeunespousses excellent en mobilisantnotamment le gigantesque poten-tiel du numérique. « Ironiquement,les start-up et les entreprises établiesamélioreraient les unes et les autresleur taux de succès si elles coopé-raient au lieu de rivaliser », écri-vaientleconsultantEddieYoonetlepatrond’unefirmedeprivateequitySteveHughesdanslacélèbre« Har-vard Business Review » en févrierdernier. C’est exactement ce qui esten train de se passer.

Pour des dinosaures, travailleravec des fourmis ou des cigales estunerévolution.Leurréflexenaturelest de les ignorer, à la rigueur de lesgober avant de les digérer. Ils doi-vent faire l’inverse pour profiter deseffets régénérateurs des start-up.D’abord apprendre à connaître cesentitéssipetitesqueleursyeuxsontsouvent incapables de les voir, etrencontrer leurs dirigeants quisemblent tombés d’une autre pla-nète. Ensuite éviter de dissoudrel’énergie des jeunes pousses dansles sucs digestifs de leur bureaucra-tie, leurs hiérarchies, leurs procé-dures.Lesstart-up,elles,ontunmalfou à se plier au formalisme desgrands groupes, aux décisions quiprennent vingt-quatre semaines etnon vingt-quatre heures, aux paie-ments étirés sur une éternité de50 jours.

La coopération entre ces deuxunivers est aussi difficile... que fruc-tueuse.Considéréscommetrèseffi-

caces, les grands distributeursdécouvrent ainsi qu’ils peuventdévelopper une foule de nouvellesprestations : organiser la livraisonde manière collaborative entre par-ticuliers, afficher une collection dechemises sur un seul mannequinen magasin, transformer les smart-phones de leurs clients en indica-teur de qualité desproduitsalimen-taires, organiser facilement destestsdeproduits,géolocaliserletra-fic en magasin, signaler aux pas-sants les promotions de produitsproches de leur date de péremp-tion… Carrefour travaille avec unequarantainedestart-up,Auchanena rencontré une centaine depuis ledébut de l’année pour en sélection-ner trente.

Les grandes entreprises ont dûpromouvoir des profils capables dese frotter à l’univers des start-up, enrecruter, renforcer leur « chief digi-tal officer ». Elles ont aussi dû serésoudreà l’échec.« Depuisdix-huitmois, presque toutes les grandesentreprises françaises ont vécu deuxtypes d’expérience : l’acquisitiondouloureuse d’une start-up par unprocessus inadapté, et la stratégie del’édredon appliquée en interne pardes équipes ne comprenant pas ceque la start-up peut apporter, témoi-gne le consultant Guillaume Sarlat,basé à Londres. Mais depuis, beau-coup de grands groupes suivent unecourbe d’apprentissage très rapide. »Incubateur, accélérateur, mécénat,fonds de capital-investissement ouentrée directe dans le capital,bureau de recherche, partenariat…Chaque firme ajuste son cocktail aufil du temps. Des géants commeMicrosoft, General Electric ouAmazon proposent dans leur offredes solutions fabriquées par desstart-upàcôté deleurs proprespro-ductions. Les dinosaures ontencore bien des défis à relever, àcommencer par l’ouverture deleurs systèmes d’information et lacapacité à donner du pouvoir à desjeunes talents différents de ceuxqu’ilsontl’habitudedepromouvoir.Mais rien n’est impossible pour quisait que le futur des dinosaurespasse par les jeunes pousses. n

L’ANALYSEDE LARÉDACTIONTrès rigides, lesgrandes entreprisesparaissaient mena-cées par des start-upultra-agiles.Mais elles changenten profondeur pourtravailler avec lesjeunes pousseset ainsi se régénérer.C’est une véritablerévolution.

Pascal Garnier pour « Les Echos »

DLes points à retenir

• Il y a peu, les grandesentreprises redoutaientque les start-up s’emparentde leurs clients, leurs marges,leurs projets.•En quelques mois,tout a changé. D’abord,les nouveaux venus ontdécouvert qu’ils doiventrespecter des règles.•Ensuite, de nombreuxgéants ont mis la mainsur ceux qui semblaientles mettre en péril, ou apprisà travailler avec eux.

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idées&débats

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 IDEES & DEBATS // 09

opinions

Il est vital de changernotre système financier

Autant dire que les ménages, investis-seursfinaux,sontàpeuprèsabsents.Lesystème bancaire français s’est toujourssatisfait de cette situation qui lui donneun rôle incontournable dans le finance-ment de l’économie : les banques uni-verselles, à partir des dépôts de leursclients et des fonds qu’elles gèrent pourlecomptedeceux-ci,développentetuti-lisent tous les instruments de finance-ment, du plus court au plus long et surtous les marchés.

Une autre tradition française, elleaussi bien établie, a longtemps permisde pallier l’absence d’actionnaires pri-vés : la puissance idéologique et entre-preneuriale de l’Etat actionnaire. Lecapital public, propriété collective de la

nation,estmieuxvuquelecapitalprivé,aux mains d’intérêts particuliers. L’Etata donc longtemps contrôlé des pansentiers de l’économie : le système ban-caire (ce qui faisait que le financementde l’économie était pour ainsi dire dou-blement institutionnalisé), les grandesinfrastructures, les transports, l’éner-gie, les télécommunications. En outre,pour compenser les faiblesses suppo-sées de l’actionnariat privé (faiblessesen fait provoquées, il n’y a pas d’effetsanscause), touslesgouvernements,degauche comme de droite, se sont ingé-niés à construire une Banque publiqued’investissement dont la présence, parailleurs utile, leur sert d’alibi et permetde ne pas traiter les problèmes de fond.

Les recettes d’hier sont devenuesobsolètes. L’Etat impécunieux n’a plusles moyens d’alimenter en fonds pro-pres un secteur nationalisé dont la ges-tion a, en outre, souvent laissé grave-

ment à désirer. Des vagues successivesde privatisation ont réduit l’importancede sa fonction d’actionnaire et lesbesoins des quelques entreprises publi-quesquidemeurentsouscontrôle(EDF,Areva, SNCF) suffiront à absorber sestrès maigres capacités d’investisse-ment. Les compagnies d’assurancessont obligées, pour des raisons régle-mentaires,defaireénormémentdécroî-tre la part de leur portefeuille de place-ment affectée aux actions : le risquecorrespondant est considéré commetrop élevé par le régulateur pour êtreportéparunintermédiairefinancier.Lemême raisonnement s’applique auxbanques, avec le facteur aggravant quel’horizon des ressources dont elles dis-posent est beaucoup plus court.

Synthétisons : l’Etat est hors-jeu, lesbanques et compagnies d’assurancespeuventyparticiperdemoinsenmoinspuisque leur sécurité même, et donccelle de l’ensemble du système, impli-que leur retrait. Mais, du côté bancaire,la situation est encore plus grave. Eneffet, les nouvelles contraintes de solva-bilité et de liquidité apparues après lafaillitedeLehmanBrothersetlacrisede2008 font que pour atteindre lesniveaux de fonds propres fortementaccrus qu’elles doivent constituer, ellesvont nécessairement prêter plus courtet prêter plus cher.

La conclusion s’impose. Il est vital,pour la bonne santé de notre appareilproductif, que l’on donne une formebeaucoup plus désintermédiée àl’ensemble de notre système financier.Or la réflexion n’a même pas com-mencé. Comment faire pour que lesFrançais soient plus souvent prêteursdirects de nos entreprises ? Commentfairesurtoutqu’ilsendeviennentmassi-vement actionnaires et contribuent aurenforcement de leurs fonds propres ?

A cet égard, il n’est pas de réformeéconomique plus urgente pour le vain-queur de la prochaine élection prési-dentielle que celle de la fiscalité sur lesrevenus du capital investi dans l’appa-reil productif. J’en ai déjà parlé, j’yreviendrai encore.

Jean Peyrelevade est économiste.

La part des fondspropres ne représenteen moyenne que 30 % dubilan de nos entreprises.

Les nouvellescontraintes de solvabilitévont obliger les banquesà prêter plus cher.

Notre économie repose sur de la dette publique et privée. L’Etat, les banqueset les assurances jouent un rôle prépondérant mais qui va régresser. Il fautréduire la fiscalité du capital pour que les Français prêtent aux entreprises.

DANS LA PRESSEÉTRANGÈRE

• En Chine, il y a une certitude : le diri-geantsuprêmeesttriésurlevoletetdoitpasser à travers toutes les mailles dufilet du Parti communiste chinois. Enrevanche, si l’on en croit le « ChinaDaily », Pékin a beaucoup plus de mal àfaire le tri de ses poubelles. « La Com-mission municipale du management dela ville de Pékin », raconte le quotidienchinois en langue anglaise, vient ainsid’affirmer que des expériences pilotesde tri vont être lancées dans certainsquartiers de la capitale. Sans ironieaucune, « Le Journal de la jeunesse dePékin » (communiste) rappelle que,depuis seize ans maintenant, Pékin estdéjà considérée comme l’une des huitvilles pionnières en matière de ramas-sage des déchets ménagers en Chine.

« Jusqu’à présent, il n’y a eu que trèspeu de progrès réalisés », affirme ce der-nier quotidien. La réponse pour le« China Daily » est simple : les résidentsdes quartiers sont très mal informés enmatière de tri des ordures. « Ce qui estaffligeant. » Mais le quotidien chinoisdéfend le gouvernement local. « Celaserait injuste de l’accuser de n’avoir rienfait. Bien au contraire. Les autorités deshuit villes pionnières ont lourdementinvesti pour améliorer le matériel deramassage des ordures ménagères. » Despoubelles spécialisées sont visiblesainsi à Pékin, Shanghai et Nankin.

Le problème : les habitants mettentleurs ordures dans n’importe quel réci-pientsansfaireletri.Etle« ChinaDaily »plaidepourunemeilleureéducationdescitoyens en matière de tri des ordures.Un avertissement sévère en tout cas dujournalcommuniste.Il fautaussiserap-pelerquedanslalittératuremarxisteonparle beaucoup des dirigeants tombésdans les poubelles de l’Histoire. Le tria-t-il été bien fait ? —J. H.-R.

Pékin et les orduresménagères

LE LIVREDU JOUR

Plaidoyer pourles langues anciennes

LE PROPOS Dans la querelletoujours vivace sur l’enseignementdu latin et du grec, le plus fameuxde nos lexicographes et un éminentuniversitaire apportent un précieuxéclairage. La polémique, rappellent-ils, n’est pas nouvelle : dès la fin duXIX° siècle, les langues anciennesont été soupçonnées d’êtrel’apanage d’une « éliteconservatrice » soucieusede préserver son statut. Maisaujourd’hui, elles font « de moins enmoins partie des codes des classessupérieures » : l’accusationd’élitisme est largement périmée.

L’INTÉRÊT Si l’étude du grec a été,même au temps de la Renaissance,« un luxe », le latin est longtempsresté une langue vivante, subissantmaintes métamorphoses et servantde véhicule, jusqu’au XVIIIe siècle,aux échanges scientifiques etphilosophiques dans l’espaceeuropéen, et même au-delà.Pourquoi est-il encore aujourd’huiune « nécessité », comme l’affirmele titre de l’ouvrage ? D’abord parcequ’il oblige à comprendre enprofondeur les mécanismes d’une

langue, à assimiler un cadre logiquequi peut offrir aux élèves, nonseulement, une meilleure maîtrisedu français, mais aussi unmarchepied pour l’apprentissagedes autres langues. Ensuiteet surtout, parce qu’une langue,écrivent les auteurs, « est une visiondu monde ». Bref, un plaidoyeréloquent, qui intéressera même lesréfractaires.—Gérard Moatti

De la nécessité du grecet du latinDe Gilles Siouffi et Alain Rey,Flammarion, 190 pages, 15 euros.

Comment faire pourque les Français soientplus souvent les prêteurs directsde nos entreprises ?Photo Shutterstock/Joyfull

LE MEILLEUR DUCERCLE DES ÉCHOS

Apple-Microsoft, matchretour dans l’innovation

Après quinze ans de règne sur le marchéde l’innovation, Apple semble en pertede vitesse. Pendant ce temps, Microsoft faitsensation, explique Loïc Plé, professeurassocié en stratégie et organisationà l’IESEG School of Management.

DÉCEPTION « L’image d’Apple en tantqu’entreprise innovante commence àse ternir. Habituée à dicter l’évolutiondes technologies et de leurs usages, la firmede Cupertino vient ainsi de révélerses nouveaux MacBook Pro, qui sontsimplement des machines plus puissantesque les précédentes [...]. »

SANS VISION « Ces nouveaux ordinateurssont dépourvus de tous les ports habituels[...]. Les utilisateurs doivent donc multiplierles adaptateurs pour continuer à utiliserleurs périphériques [...] La valeur d’usagedes MacBook semble amoindrie par cesévolutions qui ne traduisent pas de réellevision, en l’absence de nouveauté radicalequi mettrait à nouveau Apple au premierplan des entreprises innovantes. »

ATTAQUE « Dans le même temps, Microsofta fait sensation en présentant un nouvelordinateur tout-en-un (Surface Studio),ainsi qu’une nouvelle mise à jourde Windows 10. Ces mouvements vont dansle sens d’une attaque frontale d’un marchésur lequel Apple a historiquement bénéficiéd’une aura certaine : celui de la création. »

RÉVOLUTION « Microsoft donne, avec cesinnovations, le sentiment d’avoir identifiéune tendance de fond qui pourrait bienreprésenter la prochaine révolution dans lesusages. La firme entend bien se positionnerdès maintenant sur ce marché, ainsi qu’enfaciliter le développement. »

aA lire en intégralité sur Le Cercle,le site participatif des Echoslesechos.fr/idees-debats/cercle

LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR1. Les jeunes Espagnols séduits par la mode du vin bleu2. Tesla : les futurs propriétaires devront payer pour faire le plein3. Brexit : Paris renforce son offensive envers les entreprises et les banques4. SFR : la concurrence inflige une sanction de 80 millions d’euros à Altice5. Marks & Spencer ferme plusieurs magasins en France

E n France, nous nous méfions ducapital et encore plus des capita-listes. Dès lors, on se demande

comment, pendant les Trente Glorieu-ses, nous sommes parvenus à financerla forte croissance de notre appareilproductif.

La réponse est simple : si nousn’aimons pas les actionnaires, nousapprécions davantage les prêteurs, dumoins tant qu’ils n’exigent pas le rem-boursement de leurs créances. Notreéconomie est à tous égards une écono-mie d’endettement, aussi bien publicque privé. La part des fonds propres nereprésente en moyenne que 30 % dutotaldesbilansdenosentreprisesetcelledes intermédiaires financiers, banqueset assurances, dans leur endettementexterne est de l’ordre de 80 %, contre20%auxEtats-Unis.Enbref,nousavonsdes entreprises avec peu de fonds pro-pres et beaucoup de dettes bancaires.

Qui sont les actionnaires, puisquenousfaisonstoutpourlesdécouragerdel’être ? D’abord des étrangers : plus de45 % de la capitalisation boursière de laplace de Paris sont aujourd’hui entre lesmains de non-résidents, et ce pourcen-tage ne cesse d’augmenter. Les fondsd’investissement, lesbanques,etcompa-gnies d’assurances détiennent 12 % ducapitaldesgroupesfrançaiscotés.Enfin,l’Etat en contrôle encore 7 %, même si sapart a fortement diminué depuis unedizained’années. Mais ce reflux n’est pascomparable à celui du nombre de petitsporteurs,dontletauxglobaldedétentionestpasséde25 à10%envingtans,etdontle nombre a été divisé par plus de deux.

Lefinancementdubilandenosentre-prises, fonds propres plus endettement,est donc fortement intermédié : des ins-titutions financières portent plus desdeux tiers des actions, obligations, etdettes détenues par des résidents.

LACHRONIQUEde JeanPeyrelevade

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opinions

LE POINTDE VUE

de Benoît Cœuré

Lestauxd’intérêtbasnesontpasunefatalité

A près presque une décennie decrise, lacroissanceestderetourdans la zone euro. Le PIB en

volume a dépassé son niveau de 2008 etle taux de chômage diminue régulière-ment. Ce rebond est bienvenu, et la poli-tiquemonétaireyafortementcontribué.Mais la reprise est trop poussive pourque l’on puisse s’en réjouir. Et certainss’inquiètent des conséquences des tauxd’intérêt bas pour la stabilité financièreet la rentabilité du secteur financier.

La politique monétaire serait-elledevenue inefficace, voire dangereuse ?

Ma réponse est clairement non ! Rap-pelons-nous, d’abord, d’où nous venons.La zone euro a subi une crise des dettessouveraines et une crise bancaire, quiont brisé la confiance et provoqué unedouble récession sur le continent aumomentmêmeoùd’autresgrandeséco-nomies retrouvaient le chemin de lacroissance. Aujourd’hui, l’endettementélevé continue de peser sur la reprise etles créances douteuses encombrent lebilan de nombreuses banques.

Des vents contraires se sont aussilevés – d’origine extérieure cette fois –avec l’affaiblissement de l’activité écono-miquemondiale.Depuis2014,lesexpor-tations nettes ne contribuent quasimentpas à la croissance de la zone euro. Celasignifie que nous ne pouvons compterquesurnospropresforcespoursoutenirla croissance.

Enfin, et c’est le plus important, noséconomies subissent les effets de l’éro-siondelacroissancedelongtermeetdela hausse relative de l’offre mondialed’épargne. Le taux de croissance delong terme de l’économie de la zoneeuro a été divisé par deux depuis la

crise, à moins de 1 % par an. Ces fac-teurs – dont les origines sont en partietechnologiques et démographiques –contribuent à réduire le niveau de tauxd’intérêt dit « naturel », compatibleavec une croissance équilibrée et desprix stables à long terme. Ce constat estcrucial : pour soutenir une trajectoiredonnée de croissance, la politiquemonétaire doit être plus accommo-dante qu’autrefois.

Sans nos mesures exceptionnelles, lacroissance serait plus faible, le taux dechômage plus élevé et l’inflation nulle,voire négative. La BCE continuera à sou-tenir la reprise de la zone euro dans unenvironnement international incertain.Unepolitiquemonétairetrèsaccommo-danteresteraappropriéetantquel’infla-tion ne sera pas fermement établie surune trajectoire la ramenant vers 2 %.

Leseffetssecondairesdenosmesuressontpourlemomentlimitésetneremet-tentpasencauseleurpertinence.Certes,les taux d’intérêt bas pèsent sur la renta-bilité des banques, mais la politiquemonétairestimule levolume etrenforcela qualité des prêts bancaires si bien queson impact global sur les banques est,

pour le moment, positif. Pour que lacroissance connaisse une inflexionsignificative et que les taux d’intérêtretrouvent progressivement desniveaux plus favorables à l’épargne, unecontribution plus active des politiqueséconomiques est indispensable.

Que cela signifie-t-il concrètement ?Les marges de manœuvre budgétairespeuvent être utilisées là où elles existentmais elles sont limitées, voire inexistan-tes, dans la plupart des pays de la zoneeuro. En France, par exemple, alors quela dette publique frôle 100 % du PIB,repousser une nouvelle fois l’effort deréduction des déficits serait prendre unrisque inconsidéré avec la confiance desentreprises et des ménages. Mais par-tout, la composition des recettes et desdépenses peut mieux soutenir l’investis-sement, et la comparaison des rythmesde croissance actuels dans la zone eurodonne un avantage clair aux pays quiont mené les réformes structurelles lesplus ambitieuses, notamment sur leursmarchés du travail.

Une croissance faible, un chômageélevé, des taux bas ne sont pas une fata-lité. Ils reflètent l’héritage de la crise,mais ils sont aussi la sanction de politi-ques économiques insuffisammentambitieuses. La BCE continuera de pro-téger la zone euro des chocs financiers,mais le contexte monétaire ne sera pastoujours aussi favorable. Quant à l’éco-nomie mondiale, elle peut faire apparaî-tredenouveauxrisques.Ilesttempsd’entirer les conséquences.

Benoît Cœuré est membredu directoire de la Banque centraleeuropéenne.

La BCE continueraà soutenir la reprisede la zone euro.

Les effets secondaires denos mesures sont limitéset ne remettent pas encause leur pertinence.

LACHRONIQUEDUCERCLEDESÉCONOMISTES

par Christian de Boissieu,Jean-Hervé Lorenziet Olivier Pastré

NelaissonspastomberlaTunisie

L e Premier ministre tunisien,Youssef Chahed, est actuelle-ment en visite officielle en

France. Au-delà des discours quivont, une fois de plus, saluer l’« indé-fectible amitié » qui lie nos deux pays,M. Chahed va essayer de sauver sonpays au bord de l’implosion économi-que et sociale. La Tunisie, qui compte11 millions d’habitants, a accueilli etaccueille plus de 1 million de réfugiésen provenance de Libye, dont tousn’ont peut-être pas les meilleuresintentions. Le tourisme, un des pou-mons de l’économie tunisienne, paysqui ne dispose, hors phosphate,d’aucune matière première, s’esteffondré : de 900.000, le flux annuelde touristes est tombé à 200.000… Lacroissance est trop faible, loin de sonpotentiel. L’objectif prioritaire de lanouvelle équipe doit être de sortird’un tel piège en combinant les condi-tions d’une reprise durable. La crois-sance ne pourra pas redémarrer sansreprise de l’investissement, aussibien étranger que domestique, doncsans retour préalable de la confiance.Le taux de chômage des jeunes atteintle seuil insupportable de 35 %, avecdes chiffres encore plus désastreuxdans certaines régions de l’intérieur.

Face à cette situation, que fait lacommunauté internationale ? Pres-que rien. Alors que l’Europe a déversé74 milliards d’euros en Grèce, sa con-tribution financière à l’économiet u n i s i e n n e a é t é p l a f o n n é e à …300 millions d’euros. Quant à la Ban-que mondiale, elle n’a libéré que 12 %des fonds promis à la Tunisie. Oncroit rêver !

La Tunisie est pourtant le seul paysdu monde arabe à avoir connu un vrai « printemps ». Malgré les menaces quipèsent sur lui, c’est le seul pays encorecomplètement démocratique. Mais lesinstitutions européennes, de plus enplus obsédées par la crise des migrantset influencées par l’Allemagne obnubi-lée par ses frontières à l’est, se désinté-ressent de plus en plus de l’aide écono-mique apportée aux pays du sud de laMéditerranée.Decefait, laFranceauneplace historique à assumer vis-à-vis dela Tunisie, ne serait-ce qu’au titre del’importance de la communauté tuni-sienne dans notre pays.

La Tunisie a besoin de capitaux exté-rieurs : 20 milliards d’euros étalés surquatre ans, ce qui, à l’échelle internatio-nale, est une somme ridicule au regarddes enjeux économiques et sécuritaires.Une somme susceptible d’enclencher,grâceàuneffetdelevier,d’autresentréesde capitaux et – enfin ! – un cercle ver-tueux. Dans le même temps, la commu-nauté internationale attend du nouveaugouvernement tunisien des actes fortsdans au moins deux domaines :

1- le renforcement de la sécuritédes personnes et des biens ;

2- la définition d’une stratégieéconomique pour les cinq ans à venir,avec des objectifs volontaristes pour lacroissance et l’emploi.

La Tunisie attend de la France biend’autres choses, à un coût budgétairequasi nul pour notre pays. Plusieurspriorités : le financement des PME,en particulier en fonds propres ;l’accueil des étudiants tunisiens ausein de formations professionnali-santes ; le développement de l’arriè-re-pays, longtemps délaissé, au tra-vers de partenariats avec les régionsfrançaises ; la restructuration del’industrie du tourisme, qui nécessiteau moins autant de formation qued’investissement. Dans tous cesdomaines, le gouvernement françaiss’honorerait en donnant une vérita-ble impulsion au partenariat franco-tunisien, au-delà des incantationstant de fois entendues et restées sanssuite. Il contribuerait aussi à donnerde l’espoir à la jeunesse tunisienne,principal ferment de la croissance àvenir mais aussi, si rien n’est fait, vec-teur des pires frustrations et donc despires colères. Ne rien faire, c’est serendre complice de ceux qui, à l’inté-rieur ou à l’extérieur de ce pays,voient un intérêt à sa déstabilisation.

Christian de Boissieuest professeur à Paris-Iet membre du collège de l’AMF.Jean-Hervé Lorenzi est présidentdu Cercle des économistes.Olivier Pastré est professeurà l’université Paris-VIII.

La Tunisie est au bordde l’implosionéconomique et sociale.

L’Europe verse74 milliards d’eurosen Grèceet à peine 300 millionsà l’économie tunisienne.

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MégafichierdesFrançais :lafautedel’Etat

W olfgang Schmidt, ancien diri-geant de la Stasi, avait déclarédansunentretienretentissanten

Allemagne à propos du programme de sur-veillance américain de la NSA : « Pour nous,cela aurait été un rêve devenu réalité. » Acette aune, la France doit aujourd’hui luisemblerunparadissurTerre.Déjà, laloisurle renseignement votée l’année dernièreautorise le filtrage de l’ensemble de nosmétadonnées par des algorithmes classés« secret défense ». Et depuis la semaine der-nière, un décret surprise du ministère del’Intérieur prévoit la création d’un fichierTES (« titres électroniques sécurisés »)regroupant les données d’état civil de tousles citoyens français, y compris la filiation,l’adressee-mail,et lesparamètresbiométri-ques tels que les empreintes digitales ou lestraits du visage. Fichier auquel pourrontavoir accès, en application du Code dela sécurité intérieure, les services de police,les militaires et les agents des services derenseignement.

La combinaison des deux dispositifs,aggravée par l’efficacité administrative ducentralismefrançais,ouvreunchampabso-lument sans limites à la surveillance d’Etat.Techniquement, rien ne sera plus facile quede retrouver, à partir d’une simple photo, lavie entière d’un individu : son nom bien sûr,mais aussi son adresse, sa correspondancenumérique, ses amis, son agenda, ses don-néesdegéolocalisation,etc.LeBigDataper-mettradedécomposerdemanièreextrême-ment fine la population, suivant les besoinsde l’administration. On pourra ainsi déter-miner en quelques clics la liste des Françaisd’origine alsacienne, aux yeux marron,déambulant dans la capitale et contestantl’action du gouvernement… La nationalitéfrançaiseouvriraautomatiquementledroitau fichage. Pour se cacher, il ne restera quela vie dans les bois ou le recours aux techni-ques de chiffrement : on comprend que leministre de l’Intérieur fasse aujourd’huide leur éradication une priorité. MichelFoucault redoutait dans « Surveiller etPunir » l’avènement d’un « réseau de dispo-sitifs qui seraient partout et toujours eneveil, parcourant la societe sans lacune niinterruption ». Nous y sommes.

Bien entendu, les derniers vestiges del’Etat de droit ont imposé une retenue defaçade au ministère de l’Intérieur, échaudépar la censure en 2012 par le Conseil consti-

tutionnel d’une tentative similaire. Lefichier TES, discrètement introduit sousforme de décret, est ainsi présenté commeune mesure de simplification administra-tive, étendant à la carte d’identité un sys-tème déjà en vigueur pour le passeport. Deplus,safinalitéseraitrestreinteà« l’authen-tification » des citoyens (pour vérifier leuridentité), non à leur « identification » (pourla déduire à partir d’indices biométriques).Sauf que des exceptions sont d’ores et déjàprévues, sans contrôle du juge judiciaire.Sauf que les bonnes intentions du gouver-nement auraient dû le conduire, commeune loi de 2012 le prévoyait déjà, à préférerau fichage généralisé l’installation d’unepuce dans les cartes d’identité, une solutionpermettant, selon la CNIL ,« de conserver lesdonnées biométriques sur un support indivi-duel exclusivement détenu par la personneconcernée, qui conserverait donc la maîtrisedesesdonnées ».Saufqu’ilfautêtrebiennaïf,comme le disait Wolfgang Schmidt dans lemême entretien, pour penser que les Etats

n’utilisent pas les informations mises à leurdisposition : « La seule manière de protégerla vie privée des citoyens, concluait l’ancienmaître-espion, est de ne pas autoriser legouvernement à collecter leurs données. »

Les réactions outrées de la secrétaired’Etat au numérique, Axelle Lemaire, ainsiqueduConseilnationaldunumérique, lais-sent espérer que citoyens et politiques ne selaisseront pas faire. Car le fichier ETS posedes questions fondamentales : le gouverne-ment est-il l’émanation d’hommes libres,cequiimpliqueraitqu’à toutlemoinslePar-lement se prononce sur de telles foliesbureaucratiques, ou une pointeuse géante,enregistrant et administrant une popula-tion captive ? A l’heure où notre anonymatest si difficile à préserver, où il faut égrénerson identité dix fois par jour pour accéder àdes services basiques, le rôle de l’Etat doitêtre de protéger becs et ongles nos libertésindividuelles et notre droit à la vie privée.Pas de contribuer, avec tous les moyens dela puissance publique, à leur obsolescence.

Gaspard Koenig est philosophe etprésident du think tank GenerationLibre.

Le regroupementdans un seul fichierde tout l’état civildes citoyens ouvreun champ sans limitesà la surveillance d’Etat.

Son rôle doit êtrede protéger becs et onglesnos libertés individuelles.

Le Big Data permettra de décomposer de manière extrêmement fine la population,suivant les besoins de l’administration. Photo Matthieu Rondel/Hans Lucas

LIBRE PROPOS

Par Gaspard Koenig

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 IDEES & DEBATS // 11

art&culture

Pendant des années, Hélène Nicolas n’apas pu communiquer avec son entou-rage, fuyant même les contacts physi-ques. Et puis, il y a dix ans, miracle !Grâce à l’obstination et à l’amour de samère, Véronique, qui arrête alors sonmétier de cavalière, Hélène se met àcommuniquerà l’aidedelettresenplas-tique qu’elle pose sur la table formantdes mots et des phrases.

Au début, on se pince pour y croire.Les textes qu’elle produit sont d’un

humour, d’une poésie...incroyables. Elle lessigne de son nom deplume, Babouillec.Voici un extrait de« Babouillec par elle-même » : « Je suis née un jour de neige,d’une mère qui se marre tout le temps. Jemesuisdit :çacaille,maisçaal’aircool lavie. Et j’ai enchaîné les galères. » Et plusloin : « Penser dans le silence est-ce unacte raisonnable ? J’ai traversé de lon-gues années coupée du monde du dire.Impossible pour moi d’entrer dans unerelation avec les codes établis. Unmutismes’estemparédemoncorps.Monintelligence mentale est enfermée dans ce

corps du silence. » Par-fois les textes produitssont d’une complexitérare, en particulierdanssonrecueil« Algo-rithme éponyme », qui

abouleverséAvignonsousletitre« For-bidden di sporgersi ».

Proche du fantastiquePlus tard, Hélène échange avec un phy-sicien spécialiste du cosmos. Ce n’estpas toujours compréhensible pour lecommun des mortels, mais il se dégagede cet échange un sentiment proche dufantastique. Babouillec en saurait-elleplus sur le big bang que le CNRS ? En

tout cas, elle nous offre une plongéedans un monde où l’intime tutoie l’uni-versel. « eN libre racoNteuse D’histoiresle cosmos Nourrit mes voyages », écrit-elle. On peut prendre son billet pour cevoyage intersidérant.

Quepense-t-elleenfindufilmdeJulieBertuccelli ? :« Avecplaisir, jem’observedans ton œil goguenard habité parl’amour de la lumière directe, fluide,embellissant les contours poétiques duréel. Abracadabra et saperlipopette,j’adore ce magique instant de l’éternitédans lequel le regard, l’émotion, le corpstout entier s’immobilisent. […] Avec maTVA (Tout Vivre Amour). »— T. G.

DOCUMENTAIREDernières nouvellesdu cosmosde Julie Bertuccelli, 1 h 25

Levoyage« intersidérant »deBabouillecAutiste, Hélène Nicolas s’estmise à communiquer il y a dixans grâce à un alphabet que luia fabriqué sa mère. Stupéfiant.

Adrien Gombeaud

C ’est un son familier : un claque-ment vif, un souffle chaleureux.L’étirement de la pellicule dans

la lumière, le ronronnement de la« machine cinéma ». La nouvelle expo-sition de la Cinémathèque françaiseexplore cent vingt ans de technologiescinématographiques : du « Voyagedans la Lune » de Méliès au « Gravity »d’Alfonso Cuarón.

Dès l’entrée, une affiche rappellequ’une exposition similaire s’est déjàtenue en… 1922 : « Vous serez vivementintéressés par les perfectionnements ducinématographe… » Et nous le sommestoujours. « Le premier film en couleursnaturelles », « le premier film en Cine-maScope »… les avancés technologi-ques attisent autant la curiosité que levisage des stars.

Dans les vitrines s’empilent des cen-taines de machines : caméras, projec-teurs, matériel sonore, etc. Un ensem-ble spectaculaire un peu à l’étroit aucinquième étage de la Cinémathèque.

L’e x p o s i t i o n e s tponctuée d’extraits, de« A bout de souffle » au« Mépris » en passantpar les « 400 Coups »ou « Holy Motors ». Leschoix accordent uneimportancedémesuréeà la France et à la Nou-velle Vague. Il est sur-tout dommage de nepas avoir consacré plusde place aux hommes cachés derrièreces machines.

Lethèmeoffraituneoccasionuniquede mettre en valeur des personnalitésaussi exceptionnelles que StefanKudelski (l’inventeur du Nagra), Vladi-mir Zvorykine (créateur du tube catho-dique) entre autres innovateurs, dontles noms ne figurent jamais aux généri-ques des films.

La visite n’en est pas moins fasci-nante. Tout d’abord, elle permet demesurer la vitesse des mutations.L’image ne cesse de changer de format,le son se fait de plus en plus précis… du

parlant au digital, duscope à la 3D, le cinémane s’essouffle jamais.

L a c a r r i è r e d ’u ncinéaste sera aussi unecourse de relais aveccette « machine » insai-sissable. Au-delà duseptième art, l’exposi-tion ouvre des pistes deréflexion stimulantessurl’évolutiondetoutes

les technologies et sur notre rapport auprogrès. Elle esquisse le tableau d’unmonde envahi par l’image et pourtantde plus en plus opaque.

Double croix de MalteIl est par exemple assez simple de saisirle mécanisme du projecteur à film35 mm Theatograph à double croix deMalte Robert-William Paul de 1896. Cetobjet merveilleux ne paraît pas telle-ment plus complexe qu’une machine àcoudre.

Al’autreboutdel’histoireducinéma,seuls quelques experts pourront com-

prendre le fonctionnement d’unecaméra Arri Alexa XT. Le nom mêmede la machine est un code : XT pour« Xtended technology ». Alors que lesengrenages des premiers instrumentsdu cinématographe étaient visibles,l’objet du XXIe siècle se présente à l’abrid’une carapace. En l’ouvrant, on nedécouvrirait aucune information sursonfonctionnement, justeuninextrica-ble labyrinthe électronique.

Or c’est en bricolant un Theatographà double croix de Malte que Mélièsinventa sa caméra. Démonter uneAlexa XT pour la modifier sembleautrement plus compliqué… Il fautcependant s’attarder au stand consacréà la réalité virtuelle proposé par lessociétés Ex Nihilo et Novelab/Audioga-ming. Un smartphone glissé dans unsupport en carton (le Google Card-board) ouvre les portes d’un nouveaucinéma. Le cadre s’évapore, l’imageenveloppe le spectateur à 360°. Soudainle cinématographe paraît renaître dansune bo îte, comme au temps desgéniaux bidouilleurs. n

EXPOSITIONDe Méliès à la 3D :la machine cinémaJusqu’au 29 janvier 2017à la Cinémathèquefrançaise,51 rue de Bercy, Paris (12e).Rens. :www.cinematheque.fr.Tel. : 01 71 19 32 00

LaCinémathèquefaitsoncinémaCINÉMA // Caméra-ci, caméra-là… L’exposition de la Cinémathèque française fait la part belleà la technique. On s’y retrouve… Ou pas…

L’exposition accorde une large place au cinéma français et à la Nouvelle Vague. Ici, le tournage de « A bout de souffle », de Jean-Luc Godard.

• Les années de la Seconde guerre mondiale,quelque part dans l’Amérique profonde. Des-mond Thomas Doss, un jeune homme pieux etnaïf, souhaite défendre sa patrie et s’engagerdans l’armée, mais… il refuse de porter lesarmes. Après un long combat mené au sein del’institution militaire, il obtient satisfaction ets’illustre en tant qu’infirmier pendant la san-glante bataille d’Okinawa en sauvant nombre deses compatriotes. Histoire vraie et film douteux.Sous prétexte de rendre hommage à son hérospatriote et dévot, Mel Gibson, catholique tradi-tionaliste revendiqué, signe un interminablebiopic pompier où l’hémoglobine et les clichéscoulent également à flots. Le pacifisme etl’humanisme du personnage principal ne sontpas ceux du cinéaste de ce bien mal nommé « Tune tueras point », qui filme l’horreur de laguerre avec une rare complaisance (tripes à l’air,cadavres en putréfaction) et « l’ennemi » japo-nais avec une cruauté morbide de chaque scène.Problématique.— O. D. B.

Tu ne tueras pointDe Mel Gibson,avec Andrew Garfield,Vince Vaugh… 2 h 11.

Film en bref

E mad, professeur de littérature, et Rana,son épouse, vivent à Téhéran. Ils seretrouvent le soir pour jouer dans une

troupe de comédiens amateurs « Mort d’uncommis voyageur », d’Arthur Miller. A la suitedes menaces d’effondrement qui pèsent surl’immeuble qu’ils habitent, le coupleemménage temporairement dans un nouveaulogement. Le propriétaire omet de leur direqu’il avait été occupé auparavant par « unefemme aux mœurs dissolues », qui y recevait« beaucoup d’hommes ».Un jour, Rana est surprise sous sa douche parun homme, qui, étonné lui-même de seretrouver en face de la jeune femme et nonde l’ancienne occupante des lieux, s’enfuitprécipitamment. Dans son affolement, il laissederrière lui des indices qui permettront àEmad de l’identifier. Alors que Rana demandesurtout à son mari de l’aider à surmonter cetraumatisme et d’annuler les représentationsde la pièce, Emad est obsédé par l’idéede retrouver l’intrus et de lui faire payer cetteviolation d’intimité.Cette obsession fait passer au second rang ladouleur de Rana. L’acharnement d’Emad à sevenger au nom de sa femme distille un certainmalaise, d’autant que Rana n’approuve pas sonattitude, laquelle va provoquer des tensionsqui laisseront des traces au sein du couple.Avec « Le Client », Ashgar Farhadi, leréalisateur de l’excellent « Une séparation »– ours d’or à Berlin, Golden Globe, oscaret césar du meilleur film étranger en 2011 –,poursuit son décryptage de la sociétéiranienne et de la complexité des relations ausein des couples. Mais le propos est beaucoupmoins fort et le regard d’une bien moindreacuité. Si la mise en scène est intéressante,le film l’est moins. Et pourtant, il a reçu le prixdu scénario à Cannes, celui du meilleur acteurallant à Shahab Hosseini. On se demandeencore pourquoi.

Le Client d’Ashgar Farhadi,avec Shahab Hosseini, Taraneh Alidoosti.2 h 05.

aNos autres critiques surlesechos.fr

Onn’estpastrop« Client »…

LACHRONIQUEde Thierry Gandillot

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TÉLÉCOMS // C’est la plus grande coopérativeouvrière de France. Et aussi la plus ancienne. Logée

au fin fond de la Normandie, dans la petite ville deMortain, Acome s’est fait une spécialité dans une

technologie du futur : la fibre. D’ici à 2022, toute laFrance doit en être recouverte.

Acome,laPMEquifabriquela

fibrededemain

Fabienne Schmitt@FabienneSchmitt

U ne fois n’est pas coutume, le soleilbrille, en cette journée d’octobre,sur la ville de Mortain, en Norman-

die.Exquiselumièred’arrière-saisonquifil-tre à travers les haies des bocages. Mortain,ses rochers, ses cascades, ses églises et seschapelles... C’est ici, dans cette petite ville dela Manche de moins de 2.000 habitants,qu’est venue s’implanter Acome, la plusgrande, mais aussi la plus ancienne coopé-rative ouvrière de France par son nombred’associés (1.400). Née en 1932, cette vénéra-ble entreprise s’est fait une spécialité d’unetechnologiedufutur :elleproduitdelafibreoptiquedepuisplusdetrenteans.Etlesopé-rateurs télécoms (Orange, SFR...), sesclients, la déploient aujourd’hui sur tout leterritoire. Les foyers français connaissentcettetechnologiedemieuxenmieux :grâceà elle, ils peuvent accéder de manière ultra-rapide à Internet : c’est ce que l’on appelle le« très haut débit ». Avec la fibre, on télé-charge un film en quelques secondes, alorsqu’il faut plusieurs minutes avec une con-nexion ADSL, considérée comme du « hautdébit ».

Autrefois, Acome avait son siège à Paris,jusqu’àcequ’éclate laSecondeGuerremon-diale. Alors spécialisée dans la conceptionde câbles électriques, la firme est en contratavec la Défense nationale et doit se confor-mer aux instructions du ministère del’Armement, qui impose à ses fournisseursdes positions de repli, loin de la capitale.Acome déménage donc dans l’Ouest. Et nele regrettera pas : quelques mois plus tard,son usine d’Argenteuil, dans la banlieueparisienne, est bombardée par les Améri-cains, qui auraient raté leur cible : le dépôtde munitions allemand qui se trouvait justeà côté...

L’un des trois principauxfabricants de fibre en EuropeLa PME, qui pèse aujourd’hui 428 millionsde chiffre d’affaires, est devenue, au fil desans, l’un des trois principaux fabricants defibre en Europe et, surtout, le seul et uniquefrançais, fournissant à lui seul 20% de cettetechnologie dans l’Hexagone. Acome n’estpas une entreprise comme les autres. C’estuneSCOP,unecoopérativeouvrière :toutesles décisions y sont prises de manière col-lective. 100 % des salariés sont associés del’entreprise et y ont placé des économies. Lamoitié des bénéfices leur est redistribuée,l’autre moitié, réserve impartageable, con-solide les fonds propres. Ici, il est questiond’éthique, de solidarité , de « projethumain », de « développement social etdurable »... On est bien loin du monde derequins des télécoms. « On passe plus detemps que dans une entreprise ordinaire, àéchanger, à convaincre, à obtenir l’engage-ment de chacun, explique Jacques de Heere,PDG d’Acome. L’indicateur qui prime, cen’est pas l’Ebitda, le sens humain est trèsimportant. » Sur son bureau trône un suri-cate, le type même d’animal qui ne sait pasvivreendehorsd’ungroupe,d’unecolonie...

Chaquejour,cesontplusde1.000salariésqui investissent les cinq usines normandesd’Acome, sur un total de 1.561 collabora-teurs. Outre l’Europe, l’entreprise est aussiimplantéeenAsieetenAmériqueduSud.Al’entrée du site industriel de Mortain, desdizaines de tourets de câbles, sorte d’énor-mes bobines de fil, attendent d’être livrés.Ceux-là, ce sont des fils de cuivre. CarAcome est aussi le premier fabricant euro-péen de solutions de câblage de réseauxtélécoms de cuivre, ces courroies de trans-missiondessignaux,parlesquelstransitentle téléphone, l’Internet, les vidéos... Uneactivité en plein ralentissement, la fibreayant vocation à remplacer le réseau cuivreet la technologie ADSL. Vingt-cinq semi-re-morques entrent et sortent tous les jours dece site d’un peu moins de 50 hectares. Lesfils et les câbles, Acome les produit aussipour l’automobile, avec une certaine réus-site puisqu’il est le champion européendans ce secteur à haut potentiel. « En 2020,90% des véhicules vendus dans le mondeseront connectés, confie Jacques de Heere,qui rentre tout juste d’Asie, où se tenait uneconférence de la Fédération internationaledes fabricants de câble, sur la convergencede plus en plus forte des mondes de l’indus-trie et des télécoms. Dans une voiture

aujourd’hui, vous avez plus de 1 kilomètre defibrepourmaîtriser laperformancedetrans-mission des signaux. »

Mais, ce qui retient d’emblée l’attentiondu visiteur sur le territoire normandd’Acome, c’est l’immense tour de 30 mètresdehautquidominelesiteindustriel.C’esticique, littéralement, on « coule » la fibre quin’est rien d’autre qu’un fil de verre, aussi finqu’un cheveu, avec une propriété magique :il est capable de conduire la lumière. Lese-mails que l’on s’envoie, les vidéos que l’onvisionne sur YouTube... Si toutes ces don-nées parviennent à circuler en grandequantité sur plusieurs milliers de kilomè-tres,c’estgrâceàunsignal lumineuxinjectédans la fibre.

On peine à imaginer que ces minusculesfils multicolores de 125 micromètres de dia-mètre (0,125 millimètre), qui forment lafibre, proviennent, à l’origine, d’un grandbarreau de verre, en forme d’énorme bou-teille de 35 kilos, 1,20 mètre de long et15 centimètres de diamètre. Chacune de ces« préformes » (c’est leur nom) est capablede produire plus de 1.000 kilomètres defibre. Le barreau conçu par Prysmian, leconcurrent italien d’Acome, est rempli deverre. Il va se transformer petit à petit dansla tour de fibrage. Tout en haut, un chariotcharge la préforme sur le mât, uneimmense colonne qui descend les neuf éta-ges de la tour, tous ouverts. Sols et plafondssont en caillebotis, pour que les ouvrierspuissent jeter un coup d’œil rapide sur toutce qui se passe à chaque niveau. « Le plan-cher plein amplifie l’effet vibratoire et c’estnéfaste pour la fabrication de la fibre, qui esttrès fine et risque de casser à la moindre pres-sion », explique Jean-Claude Da Rocha, res-

ponsable marketing produits et servicesd’Acome.

Au neuvième et dernier étage de la tour,c’est le sauna : il fait 35 degrés, peut-êtremême plus. La chaleur provient d’un four, àl’étageendessous,danslequelestintroduitela pointe de la préforme à une températurede 2.000 degrés. Le verre fond comme unepâte à modeler et on obtient une goutte,comme un cristal, qui va s’étirer d’étage enétage, jusqu’à constituer un fil. Le moindregrain de poussière et c’est la catastrophe.Extra pur, le verre de la fibre doit le resterjusqu’au bout du processus. L’air est doncminutieusement filtré. « Quand on arrivedans la zone de fibrage, on monte en pressionpour élever la qualité de l’air, car la poussièrese déplace des zones de haute pression verscelles de basse pression, explique Jean-Claude Da Rocha. Ici, on est à 1.000 particu-les par million, contre 10.000 en dehors. »

Asasortiedufour,lagouttesubitunchocthermique, à 60 degrés. Cela génère dustress et des contraintes internes qui sontlibérées au septième étage grâce à un fourde réchauffe. « C’est comme un être humainqui a des nœuds dans les muscles. Comme ona cristallisé la matière de manière non natu-relle le four de réchauffe va la détendre pourqu’elle récupère ses propriétés mécaniques »,poursuit-il.

Une nouille chinoise translucideAux étages en dessous commence le pro-cessus de refroidissement de la fibre. Elleprend alors la forme d’une nouille chinoisetranslucide. On l’étire à la main avec desgants jusqu’à ce qu’elle atteigne 125 micro-mètres . La fibre, c’est du verre, c’est fragile.Onluimetdoncdeuxcouchesdeprotectionpour la protéger. La première est une sortede mousse molle et incolore, la seconde estdureetcolorée.Aurez-de-chaussée,c’estunpeu l’usine à tissage. La fibre est condition-née sur des bobines qui vont jusqu’à 50 kilo-mètres.Avantsamisesurlemarché, lafibresubit toutes sortes de « stress tests » pourprévenir le moindre risque de microfissurequi pourrait altérer la qualité de la trans-mission des données. Parfois, le fil casse ettout part à la poubelle.

Puis, direction l’usine de câbles optiques,juste en face de la Tour, pour « mettre lafibre en câble ». Chacun d’eux contient auminimum une fibre (il en faut deux pourapporter le très haut débit dans un foyer) etjusqu’à 864 fibres optiques. Celles-ci, on lestrouve plutôt au pied d’une tour du quartierde la Défense, à Paris, par exemple. Dansc e t t e u s i n e , o n f a b r i q u e e n v i r o n100.000 kilomètres de câble par an. Lesbobines sont énormes. L’une d’elles trônenon loin de la porte de sortie : elle pèse

400 kilos de câble et est prête à être envoyéeen Eure-et-Loir, pour le fibrage du départe-ment. Elles sont surtout multicolores :bleues, rouges, vertes, jaunes... Cela permetà l’installateur, plus tard, de savoir com-ment raccorder les fibres entre elles.

Les réseaux installés le sont pour desdizaines et des dizaines d’années. L’Internetultrarapide, la télé ultra-haute définition, lavidéosurveillanceetbeaucoupd’autresusa-ges encore, comme la télémédecine ou letélétravail, tout passe ou va passer par lafibre. Le lancement par le gouvernement,début2013,duplantrèshautdébit,quiviseàfibrer tout le territoire d’ici à 2022, est unevéritable aubaine pour Acome. Déjà,4,5millionsdefoyersfrançaisontoptépourun abonnement très haut débit (plus de30 Mbits/s en téléchargement), capabled’acheminer des débits 100 fois plus élevésque le réseau actuel de cuivre.

Grâce à ce « plan fibre » qui, à 20 mil-liards d’euros, est le plus gros chantierd’infrastructure dans l’Hexagone pour lesannéesàvenir, lesusinesd’Acometournent

àpleinrégime.Cinqéquipesserelaient jouret nuit pour produire près de 5.000 kilomè-tresdefibreparjour.Celanes’arrête jamais,sauf à Noël pendant quinze jours. « La fibre,c’est 25 % à 30 % de croissance depuis 2012 »,pointe le patron de la SCOP. Et après ?Orange étant aujourd’hui l’un des plus grosacheteurs de fibre optique en Europe, il vafalloirgérerlejouroùl’opérateurhistoriqueva réduire la voilure. Par ail leurs,« aujourd’hui, on voit que les fabricants asia-tiquesdefibre,dontlemarchélocalestdevenusaturé, se positionnent en Europe. C’est uneconcurrence déloyale, regrette Jacques deHeere. Ils bénéficient d’aides à l’exportationdélivrées par leur gouvernement et peuventvendre à perte, ce que l’on ne fait pas, nous. »Poursondernierplantriennalquicourtjus-qu’à la fin 2016, Acome a investi au total73 millions d’euros pour adapter son outilindustriel. Demain, Acome espère faireplus que ses 4 % de croissance par an grâceaux voitures connectées. Voilà de quoinourrirpourlongtempssoncarnetdecom-mandes. n

DLes points à retenir

•Depuis plus de trente ans,la société Acome produit dela fibre optique, que lesopérateurs télécoms(Orange, SFR...), ses clients,déploient aujourd’hui surtout le territoire.•Grâce au « plan fibre », leplus gros chantier françaisd’infrastructure pour lesannées à venir, ses usinestournent à plein régime.•A terme, l’entrepriseespère s’assurer de nouveauxdébouchés avec l’essor desvoitures connectées,également équipées en fibre.

Le lancement par legouvernement, début 2013,du plan très haut débit,qui vise à fibrer tout leterritoire d’ici à 2022,est une véritable aubainepour Acome.

Acome, basé en Basse-Normandie et présidé par Jacques De Heere (photo dubas), produit de la fibre optique depuis plus de trente ans. La PME est devenuel’un des trois principaux fabricants de fibre en Europe et, surtout, le seul etunique français. Chaque jour, ce sont plus de 1.000 salariés qui investissent lescinq usines normandes d’Acome, sur un total de 1.561 collaborateurs.Photos Jean Claude Moschetti/RÉA et Stefan Meyer

12 // Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

enquête

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Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos // 13

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ON EN PARLE À NEW DELHI

NewDelhiplongéedansl’extrêmepollution

Marjorie Cessac— Correspondante à New Delhi

C herchevoitureàpartagerpour partir en week-enddans les montagnes, non

loin de Delhi. » Avec la pollutionà des niveaux record dans lacapitale indienne, les sitesdédiés aux expatriés regorgentd’annonces«champêtres»decegenre. Depuis mardi, le vent apermis la dispersion de certainspolluants. Mais les indicesmesurant la présence de parti-cules fines restent dans deszones qualifiées de « sévères ».Ce week-end, pour la premièrefois, ils ont dépassé la barrerecord des 1.000 microgram-mes par mètre cube d’air, soit20 fois plus que les niveaux

limite préconisés par l’OMS. Aqui la faute ? Le gouvernementcentral (parti BJP) rejette la res-ponsabilité de ce désastre sani-taire sur l’Etat de Delhi, dirigépar Arvind Kejriwal, de l’AAP(Parti de l’homme ordinaire).« Delhi est à 80 % responsable dela pollution », a estimé hier AnilMadhav Dave, le ministre del’Environnement. « L’utilisationde générateurs Diesel, le fait debrûler du charbon, du bois, desordures a causé cette pollution.Tout comme le fait d’allumer despétards », a-t-il ajouté, faisantréférence aux festivités deDiwali fin octobre. Une visioncontestée par le gouverneur deDelhiquin’apasmanquédesou-ligner le rôle joué par les Etatsagricoles voisins, l’Haryana et le

Pendjab. « Nous ne pointons dudoigtpersonnemaislefaitdebrû-ler les résidus des récoltes de rizest un des principaux contribu-teurs à cette pollution », a souli-gné Arvind Kejriwal. Ces chau-mes ont cette fois été brûlés dansune très large proportion, de 16 à20 millions de tonnes. » Pour yremédier,ilplaidepourl’attribu-tion de subventions aux agricul-teurs en vue de les dissuader depoursuivre ces pratiques illéga-les,moinscoûteusesmaisnéfas-tes. Dès lundi, d’autres mesuresd’urgence sont, par ailleurs,entrées en vigueur. La grandecentrale à charbon de Badarpurest temporairement fermée, lesactivités de construction et dedémolition, levant beaucoup depoussières,ontétéstoppéestan-

dis que les employés munici-paux aspergent les routes et lesarbres d’eau. La réintroductionde la circulation alternée, déjàexpérimentée en janvier et avrildernier, est également à l’étude.Du côté des citoyens, des mani-festations ont lieu pour dénon-cer l’insuffisance de ces mesu-res. Contrairement à l’hiverdernier, les masques antipollu-tion sont un peu plus visiblesdans la capitale, même s’ils res-tent encore très marginaux.Nombre de pharmacies sontcependant en rupture de stocks.Les ventes de purificateurs d’airont également explosé. Sur lessept derniers jours, il s’en estdéjà vendu autant que surl’ensemble de l’année der-nière. n

Gouvernement et autorités de la capitale de l’Inde se rejettent la responsabilité.

Plusieurs milliers d’infirmiers et d’aide-soignants ont défilé ce mardi partout en France à l’appel d’un mouvement unitaire,inédit depuis 1988, afin de dénoncer des cadences infernales et demander une meilleure reconnaissance de leur travail. Letaux de mobilisation de l’ensemble des personnels hospitaliers appelés à la grève a été de 9,6 % sur la journée (y compris lespersonnels assignés) et de 14,6 % chez les infirmiers, selon le ministère des Affaires sociales.

Photo Frederick Florin/AFP

VIOLENCES ERICKA BAREIGTSÀ NOUMÉA EN DÉCEMBRELa ministre des Outre-mer, ErickaBareigts, a annoncé mardi qu’elle serendrait du 6 au 10 décembre en Nou-velle-Calédonie, un déplacement ini-tialement prévu pour février, maisavancé, notamment pour y évoquerla prévention de la délinquance. Deviolents affrontements se sont dérou-lés fin octobre sur la commune duMont-Dore, près de Nouméa, liés à lamort d’un jeune homme tué par ungendarme lors d’un contrôle routier.

EN FRANCE

TURQUIE BRUXELLES APPELLEANKARA À RENOUER LEDIALOGUE AVEC L’OPPOSITIONQuatre jours après l’arrestation defigures de l’opposition turque, Fede-rica Mogherini, haute représentantede l’UE pour les Affaires étrangères, afermement appelé, mardi, le pouvoirturc à renouer le dialogue avecl’opposition et à sauvegarder ladémocratie, qualifiant d’« extrême-ment préoccupants » les derniers évé-nements survenus dans le pays. Sonhomologue turc a jugé « inaccepta-ble » le communiqué.

À L’ÉTRANGER

TERRORISME UN COORDINATEURDES ATTENTATS DE PARISET DE BRUXELLES IDENTIFIÉ

Undjihadiste belgo-marocainde32ans,Oussama Atar, est considéré par lesenquêteurs comme l’un des « coordina-teurs » depuis la Syrie des attentats deParis en novembre 2015 et de Bruxellesenmarsdernier.Lesenquêteurspensentque ce vétéran du djihad se cache der-rière le nom de guerre « Abou Ahmad ».C’est un cousin éloigné des frères El-Bakraoui, morts en kamikazes lors desattentats de Bruxelles.

LIBRE INSTALLATION LE SITEINTERNET POUR LES NOUVEAUXNOTAIRES LANCÉLe site Internet organisant la libre ins-tallation des notaires, composante dela loi Macron, a été lancé mardi, maisne recueillera les demandes de nomi-nation qu’à partir du 16 novembre, aannoncé le ministère de la Justice.L’arrêté fixant cette date à laquelle lesnotaires, en particulier les jeunesdiplômés, pourront demander leurnomination sur l’un des 1.002 offices àcréer, est paru au « Journal Officiel ».

ALLEMAGNE CINQ RECRUTEURSPRÉSUMÉS DE DAECH ARRÊTÉSLa justice allemande a annoncél’arrestation, mardi, de cinq person-nes soupçonnées d’avoir monté un« réseau salafiste-djihadiste » dans lepays et recruté pour le compte deDaech au moins une famille, depuispartie en Syrie. Selon un bilan pré-senté en mai par le renseignementintérieur, 820 djihadistes ont quittél’Allemagne pour la Syrie et l’Irak.Près d’un tiers sont revenus, environ140 ont été tués. Quelque 420 seraientainsi encore en Syrie ou en Irak.

LITTÉRATURE LE PRIX DE FLOREÀ NINA YARGEKOVLa romancière Nina Yargekov, âgéede 36 ans et d’origine hongroise, areçu ce mardi le prix de Flore pour« Double Nationalité » (POL) unroman jubilatoire sur la perte de lamémoire et l’identité. Le thème del’identité est constant chez la roman-cière. Le prix consiste en un chèquede 6.100 euros ainsi qu’un verre dePouilly gravé au nom du lauréat, « àconsommer sans modération » durantune année au Café de Flore, à Paris.

ROYAUME-UNI LE PRINCE HARRYDÉNONCE LE HARCÈLEMENTDE SA PETITE AMIE

Le prince Harry a officialisé mardi lenom de sa nouvelle petite amie,l’actrice métisse américaine MeghanMarkle, connue pour son rôle dans lasérie télévisée « Suits : avocats surmesure ». Dans un communiqué depresse inhabituel, le chargé de com-munication du prince dénonce « leharcèlement » et les propos racistesdont elle est victime. « Ce n’est pas unjeu, c’est sa vie à elle. »

AFP

NICARAGUA DANIEL ORTEGAREMPORTE LA PRÉSIDENTIELLELe président sortant du Nicaragua,Daniel Ortega, est arrivé largementen tête d’élections générales quali-fiées de « farce » par l’opposition,obtenant un quatrième mandat aveccette fois sa femme comme vice-pré-sidente. Selon les résultats définitifs,« El Comandante » a remporté 72,5 %des suffrages, loin devant les 15 % deson rival Maximino Rodriguez.

IRAK LES BOUCLIERS HUMAINSDE L’ÉTAT ISLAMIQUEDes djihadistes du groupe Etat isla-mique (EI) ont forcé des milliers decivils à fuir avec eux la ville de Ham-mam al-Alil, reprise lundi par les for-ces irakiennes, et les ont regroupésautour de l’aéroport de Mossoul, aindiqué mardi l’ONU. L’ONU répètedepuis des semaines que les djihadis-tes ramènent de force des civils àl’intérieur de Mossoul, la deuxièmeville irakienne, afin de s’en servir deboucliers humains en prévision del’offensive finale.

AFP

RÉFUGIÉS DES DÉPUTÉS DEGAUCHE VERSENT 80.000 EUROSSeize députés de gauche, emmenéspar la socialiste Sandrine Mazetier,vont allouer 80.000 euros de leursréserves parlementaires à l’associa-tion SOS Méditerranée, soit l’équiva-lent d’une semaine de sauvetage pourdes embarcations de réfugiés en per-dition. Parmi les donateurs figurentle groupe socialiste, les députés PSChristophe Borgel, Marie-ArletteCarlotti, Marie-Françoise Clergeau,Jean-Marc Germain ou le chef de filedes élus radicaux de gauche, Roger-Gérard Schwartzenberg.

Budget de l’Etat 2015 : 366,3 milliards d’euros // PIB 2015 : 2.181,1 milliards d’euros courants //Plafond Sécurité sociale : 3.218 euros/mois à partir du 01-01-2016 // SMIC horaire : 9,67 eurosà partir du 01-01-2016 // Capitalisation boursière de Paris : 1.213,63 milliards d’euros (au 21-07-2016)// Indice des prix (base 100 en 2015) : 100,63 en juin 2016 // Taux de chômage (BIT) : 9,9 %au 1er trimestre 2016 // Dette publique : 2.137,6 milliards d’euros (1er trimestre 2016)

,Les chiffresde l’économie

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Mercredi 9 novembre 2016www.lesechos.fr

LE ADER EN SOLUT IONS DEMOBILITÉ AUTOMOBILE D’ENTREPRISE

DANS« LA CHRONIQUEBOURSE »À 12H ET 17H35DU LUNDI AUVENDREDI

SUR

DEVISES EUR/GBP 0,8909 EUR/JPY 1,1588 EUR/CHF 1,0761 GBP/USD 1,2372 USD/JPY 1,0515 USD/CHF 0,9764 TAUX EONIA -0,343 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,312 OAT 10 ANS 0,3539 T-BONDS 10 ANS 1,8134

INDUSTRIE & SERVICESMARKS & SPENCER

Le groupe britannique renonceà ses ambitions internationales.// P. 16 ET « CRIBLE » P. 35

ÉNERGIELe plan d’urgence de la Francepour éviter les coupuresde courant cet hiver. // P. 18

AUTOMOBILEToyota et Nissan cherchentà se doter d’un esprit start-up.// P. 19

ADECCOAlain Dehaze, PDG : « Pour décrypterle marché de l’emploi nous nousappuyions sur des algorythmes ».// P. 20

CHIMIELa chimie française maintientle cap et gagne en compétitivité.// P. 21

MARCHÉ DE L’ARTParis Photo n’a rien perdu de sonattractivité. // P. 22

HIGH-TECH & MÉDIASITÉLÉ

Les questions que pose la pluslongue grève dans l’audiovisuelprivé. // P. 23

ALTICELe holding de Patrick Drahisanctionné pour avoir pris trop tôtle contrôle de SFR.// P. 24

START-UPPOLITIQUELes Français veulent des candidatsà la présidentielle prochesdes jeunes pousses. // P. 25

PME & RÉGIONSAMÉNAGEMENTTrop nombreux, obsolètes,les parcs d’activités doivent fairele ménage. // P. 26

FINANCE & MARCHÉSBANQUELes banques françaises s’adaptentà l’univers de taux bas.// PP. 28-29 ET « CRIBLE » P. 35

CHANGESDevises : les sociétés prisesde court par le Brexit. // P. 31

LES ÉCHOS BUSINESSCARNET// P. 34

DERNIÈRE HEURE

SFRpourraitseséparerd’unepartiedesestitresdepresseFabienne Schmitt,Nicolas Madelaineet Marina Alcaraz

Aprèsavoirmultipliélesrachatsdejour-naux, Patrick Drahi estime que l’heurede la réorganisation a sonné. SFR, sonopérateur télécoms, pourrait en effet seséparer d’une partie des titres de pressequ’il a récupérés en avril auprès d’Altice,sa maison mère. « Nous pouvons êtreamenésàréorganisernotreportefeuilledejournaux tant par des acquisitions quedes cessions », a confié Michel Combes,directeur général d’Alt ice, aux« Echos », en marge de la conférence depresse de lancement de la chaîne localeBFM Paris, lundi soir. SFR entend doncbien rester éditeur de presse mais enrationalisant son portefeuille.

Concrètement, l’opérateur télécomspossède plus de vingt-cinq journaux,dontunequinzainedetitresprofession-nels.Deuxsontdespiliersdontiln’apasl’intention de se séparer : « L’Express »et « Libération ». Pour le reste, tout estouvert. SFR détient des titres aussidivers que « L’Etudiant » ou « Point devue », deux magazines qui gagnent del’argent, susceptibles d’intéresser« Le Figaro ». Marc Feuillée, patron dugroupeFigaro,avaiteneffettentéautre-fois de racheter ces titres auprès de leuréditeur d’alors, Roularta, qui lui avaitpréféré Altice. Marc Feuillée connaîtbien ces titres pour les avoir dirigéslorsqu’il était le patron de L’Express-Roularta.

SFR possède par ailleurs « Cosmé-tiquemag », « Stratégies », « Pneuma-tique » ou encore « Coiffure de Paris »,« L e J o u r n a l d e s t é l é c o m s » ,« Rechange&réparation »,« LeJournaldes flottes »... Ceux-là appartenaient àMarcLauferetsongroupeNewsCoqu’ilarevendu,en2015,àPatrickDrahi.Maiscomme il a récemment quitté Altice,SFR lui a proposé de partir en rachetantses titres, assure le patron d’un groupeconcurrent. Selon un banquier d’affai-res, certains journaux comme « L’Etu-diant » et « Point de vue » pourraientsusciterbeaucoupd’intérêtet lesenchè-res pourraient monter rapidement.

Intégration verticaleSous la bannière SFR Presse, le groupeavait affiché de grandes ambitions.Cette possible cession de titres signifie-t-elle que SFR renonce à cette stratégiede kiosque presse numérique ? Pasforcément. « Il n’est pas nécessaire deposséder les titres pour les distribuer »,dit un connaisseur du secteur.

Même si SFR reste plutôt, pour tousses métiers, dans une logique de conver-genceetd’intégrationverticaleavecd’uncôté les tuyaux et de l’autre les contenus,il peut vouloir passer en revue ses actifspour se concentrer sur ses points forts.« Les équipes doivent garder leur énergiepourlestitresquiontdupotentieletprocé-der à des arbitrages sur les autres », pour-suitlamêmesource.Surtoutque,auseind’Altice Média, Alain Weill, son patron,serait plutôt enclin à focaliser son atten-tion sur l’audiovisuel... n

Parapétrolier : bérézina boursièrepour le français CGG

Anne Feitz@afeitz

La descente aux enfers n’est toujours pasterminée pour le parapétrolier françaisCGG.Aprèsquelespécialistedelasismique(échographie sous-marine) a annoncémardi, lors de ses résultats trimestriels,qu’une nouvelle augmentation de capitalpourrait être envisagée, son titre a littérale-ment plongé en Bourse, avec une baisse de28,5 % à la clôture, à 16,55 euros.

La société pâtit toujours de la chute desprix du pétrole, qui a conduit les compa-gnies pétrolières à réduire leurs investisse-ments. Après avoir déjà levé 350 millions

d’euros au début de l’année, les dirigeantsdeCGGcomptaientsurunereprisedel’acti-vité en 2017 pour faire face à de lourdeséchéances bancaires. Or ils ont annoncé,mardi, que le redémarrage risquait de nepas être au rendez-vous.

« Tandis que nos clients sont encore enphasedeplanificationbudgétaire,nosderniè-res discussions nous laissent à penser quenotremarchédevraitrester,en2017,trèssimi-laire à 2016 », a indiqué le directeur général,Jean-Georges Malcor. Dans ce contexte, lesdirigeants évalueront « les options existan-tesàcourtetà longterme,afinderépondreaumieux aux contraintes de notre structurefinancière », a-t-il poursuivi, évoquant uneaugmentation de capital et un allongementde la maturité de la dette.

Un mur de dette« Ces annonces ont douché les marchés, quicraignent une nouvelle augmentation decapital », juge Baptiste Lebacq, analystechez Natixis. « La société devra faire face àun mur de dette de 800 millions de dollarsen 2020 et ne pourra pas y faire face si lemarché ne repart pas. » Ayant généré une

perte nette de près de 300 millions dedollars sur les neuf premiers mois del’année, CGG affiche un endettement netde 2,3 milliards de dollars.

La société a déjà entrepris de lourdesrestructurations depuis deux ans, qui l’ontconduite à réduire ses effectifs de 38 % (àmoins de 6.000 personnes), et à céder unepartie de sa flotte de navires. En 2015, lesdépréciations d’actifs et les charges derestructuration avaient forcé la société àenregistrer une perte nette de 1,45 milliardde dollars, pour 2,1 milliards de chiffred’affaires. Jean-Georges Malcor espéraitque la recapitalisation engagée en janvier,plus lourde qu’attendu, lui permettrait depasser le creux de cycle.

Il avait repoussé, fin 2014, une offre dereprise par Technip, alors que le cours étaithuit fois plus élevé. L’hypothèse d’unenouvelle tentative, par un autre acteur dusecteur, semble aujourd’hui peu probable.« Lesegmentdelasismique,surcapacitaireetpeu générateur de cash-flow en ce moment,n’est pas celui qui fait le plus rêver », estimeBaptisteLebacq.Lesrésultatsduquatrièmetrimestre seront déterminants. n

L’« Oceanic Sirius », navire de recherche sismique à étrave inversée, fait partie de la flotte CGG dont le groupeparapétrolier envisage de céder plusieurs unités. Photo CGG

Le spécialiste de la sismique(échographie sous-marine)a évoqué une nouvelleaugmentation de capital.

Son cours de Boursea perdu 28,5 %dans la journée de mardi.

Maxime Amiot@Maxamiot

Nuldoutequelespouvoirspublicset leséluslocaux se pencheront sur le sujet. Lors d’unentretien téléphonique mardi avec des jour-nalistes européens, Elon Musk, le patron deTesla, a discrètement précisé son projetd’ouverture d’une usine automobile enEurope. « Nous souhaitons pouvoir établir lalocalisation en 2017 », a indiqué le dirigeant,quiévoqueuneusinede« trèsgrandetaille »,intégrantà la fois l’assemblagedesvéhiculeset la fabrication des batteries. Maître du« teasing »,ElonMuskparled’une« Gigafac-tory 2 », sur le modèle de l’usine géante debatteries que le groupe américain a inau-

guré en juillet dans le Nevada. Aujourd’hui,Tesla dispose déjà d’une implantation auxPays-Bas, à Tilburg.

500.000 véhicules en 2018Mais le processus industriel y est ultraléger :les voitures arrivent des Etats-Unis avecleurs batteries dans des conteneurs séparés,etlesouvriersdeTilburgsecontententd’ins-taller lesbatteriesdanslesvéhicules. Insuffi-sant pour tenir les objectifs futurs de Tesla,qui veut, grâce à la sortie de sa futureModel 3, vendre 500.000 voitures en 2018,contre50.000l’anpassé,etserenforcersurleVieux Continent. Pour préparer son offen-siveeuropéenne, lamarqueaaussiannoncélerachatdelasociétéallemandeGrohmann

Engineering. Cette société d’ingénierie de700salariés,quiagénéréunchiffred’affairesde 123 millions d’euros en 2015, est spéciali-sée dans les systèmes d’automatisation deslignes de production.

Reste à connaître la localisation du futursite de Tesla. Les élus locaux des différentspays se sont déjà mobilisés. Cet été, le mairede Châteauroux (Indre) avait ainsi mis enligne une vidéo en anglais vantant les méri-tes de sa ville. De même, la région Alsace amanifesté son intérêt. Nul doute qu’ElonMuskregarderacesinitiativesd’unœil inté-réssé :avantdechoisirleNevadapourdesti-nation de sa « Gigafactory », le dirigeantavait faitmonterlesenchèresentrelesEtatsaméricains pendant de longs mois… n

Tesla choisira le site de sa future usineeuropéenne en 2017

AFP

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DOW JONES*18.332,43 points

+ 0,40 %

(*) à la clôture

SFR possède plusde 25 journaux.

« L’Etudiant » et « Pointde vue » pourraientintéresser « Le Figaro ».

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à suivre

Smith & Wesson va changer de nomARMES — Né voilà 164 ans, le fabricant de revolvers Smith &Wesson a décidé de changer de nom. Le 13 décembre, la sociétéfondée par Horace Smith et Daniel B. Wesson demandera à sesactionnaires de se prononcer sur une nouvelle appellation :American Outdoor Corp. Si les armes à feu représentent 90 %du chiffre d’affaires du groupe, Smith & Wesson veut profiter dece changement pour développer d’autres produits comme seslampes de poche et ses scies. Les armes à feu conserveront lamême marque, devenue célèbre depuis son succès dans l’Ouest.

L’action Hertz plonge à Wall StreetTRANSPORT — Le cours de l’action du loueur de voitures Hertza dégringolé à Wall Street mardi, le groupe ayant réduit forte-ment ses prévisions de résultats 2016 pour tenir compte dedépréciations de véhicules. A mi-séance, la baisse dépassait30 %. Le groupe américain, propriétaire des marques Hertz,Dollar et Thrifty, anticipe désormais un bénéfice par actionajusté compris entre 0,51 dollar et 0,88 dollar, contre une four-chette précédente comprise entre 2,75 et 3,50 dollars. Le chiffred’affaires a, lui, reculé de 1,3 %, à 2,54 milliards de dollars.

STX : l’Etatévoque uneparticipationde DCNS

CONSTRUCTION MARITIME — Legouvernementpréféreraitunrepre-neur industriel pour racheter leschantiers navals STX de Saint-Na-zaire, et verrait d’un bon œil uneparticipation du français DCNS, adéclaré le secrétaire d’Etat à l’Indus-trie Christophe Sirugue (photo)mardi soir.« Je ne trouverais pasanormal que DCNS participe » à unéventuelconsortiumpourlareprisede STX, « cela me paraîtrait assezcohérent », a-t-il ajouté lors d’uneaudition devant la commission desaffaires économiques du Sénat. A

FP

ArcelorMittal enregistre des résultatstrimestriels décevantsSIDÉRURGIE — Le cours d’ArcelorMittal a chuté mardi de 4,3 %en Bourse, suite à des résultats trimestriels en deçà des attentes.Son bénéfice opérationnel a pourtant bondi de 20 millionsd’euros à 1,204 milliard, mais la performance d’ensemble resteinférieure aux projections des marchés. Surtout, le groupe indi-que que la baisse des prix de l’acier aux Etats-Unis et la hausserapide des prix du charbon métallurgique devraient entraînerune baisse de la rentabilité au quatrième trimestre 2016.

EDF : l’activitérecule de 4,7 %sur neuf mois

ÉNERGIE — EDF a publié un chif-fre d’affaires de 52 milliardsd’euros, en repli de 4,7 % sur lesneuf premiers mois de l’année. Legroupe, qui a bénéficié d’un rat-trapage tarifaire de 1 milliardd’euros, est pénalisé par la baissedes prix de l’électricité sur le mar-ché de gro s , notamm ent auRoyaume-Uni. En France, la pro-duction nucléaire a baissé de6,3 % par rapport à 2015 (lirepage 18). Le groupe, qui a révisésa prévision d’Ebitda pour 2016,maintient ses objectifs pour 2018. D

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DISTRIBUTION

Vincent Collen@VincentCollen

— Correspondant à Londres

Pourladeuxièmefoisenquinzeans,Marks & Spencer dit « bye bye » à laFrance. Le distributeur britanniqueavaitquitté l’Hexagoneen2001,puisopéré un retour en force en 2011. Mardi, le nouveau patron dugroupe, Steve Rowe, a sonné un départ qui s’annonce définitif. Marks & Spencer va fermer les septmagasins qu’il détient en propre enIle-de-France, dont l’emblématique établissement des Champs-Elysées,inauguré en fanfare par le précé-dent directeur général il y a moins de cinq ans. Les magasins de Beau-grenelle (Paris), Aeroville (Roissy), So Ouest (Levallois) et Villeneuve-la-Garenne vont aussi fermer leurs portes d’ici à la fin 2017.

La filiale française de M & S adégagé une perte de 26 millions d’euros l’an dernier. Ces magasins commercialisent l’ensemble de la gamme de Marks & Spencer, à la fois dans l’alimentaire, l’habille-ment et l’équipement de la maison.Deux autres établissements pari-siens, plus petits et concentrés sur l’alimentaire, sont concernés. Le groupe a démarré mardi les consul-tations avec les représentants des 517 salariés français dont lesemplois sont menacés. Le Seci-Unsa, syndicat majoritaire, a appeléà la « recherche active » d’un repre-neur. L’enseigne ne va pas pour autant disparaître de l’Hexagone. Onze magasins M & S Food, plus petits et qui n’appartiennent pas augroupe, sont maintenus. Ils sont

gérés en franchise par Lagardère Travel Retail et SFH Invest, qui pré-voient quatre nouveaux emplace-ments d’ici au printemps prochain,dont un premier en dehors de la région parisienne, à Lille.

Restructuration drastiqueoutre-MancheArrivé à la tête de Marks & Spenceren avril, Steve Rowe a dévoilé mardiun plan de restructuration qui se traduit par un recentrage sur le Royaume-Uni et sur l’alimentaire. Outre la France, le groupe se retire de Chine, de Belgique, des Pays-Baset de plusieurs pays d’Europe cen-traleetorientale,oùilestdéficitaire.Bien que le distributeur reste pré-sentenIrlande,enRépubliquetchè-que et à Hong Kong, Steve Rowe signe la fin des ambitions de son prédécesseur à l’international, qui compte aujourd’hui pour 11 % du chiffre d’affaires.

Au Royaume-Uni, la restructura-tion est également drastique. Le

nouveau directeur général a décidéde frapper fort pour contrer le déclin régulier de Marks & Spencerdans l’habillement et l’équipement de la maison, qui représententmoins de la moitié de l’activité aujourd’hui. Soixante magasinsserontfermésaucoursdescinqpro-chaines années. La moitié d’entre eux seront reconvertis dans l’ali-mentaire uniquement. M & S vise ainsi une réduction de sa surface consacrée à l’habillement de 10 %, soit100.000mètrescarrésdemoins.Le groupe continuera parallèle-ment l’expansion de son réseau de petites surfaces alimentaires, plus rentables. Le nombre de points de vente sera plus élevé à l’issue des cinq ans outre-Manche (même si leursurfaceseramoinsimportante)et l’effectif total devrait rester stable,a expliqué Steve Rowe. Cette res-tructuration, en Grande-Bretagne et à l’étranger, coûtera 350 millionsde livres, en particulier en indemni-tés de licenciement et en frais de

résiliation anticipée des baux com-merciaux. Elle a été accueillie avec prudence par la communauté financière. « Le redressement sera difficile et coûteux », notent les ana-lystes de Jefferies. Le plan de SteweRowe « souligne l’énorme travail queM & S doit opérer pour améliorer saprofitabilité ». La réduction des sur-faces de vente ne suffira pas pour redresser la division habillement. « M & S doit apprendre à être plus concurrentiel sur un marché moyen de gamme structurellement en déclin », commente Liberum.Marks&Spencernecessedeperdredu terrain dans l’habillement. Il est toujoursnumérounoutre-Manche,mais sa part de marché est tombéeen dessous de 6 %.

(Lire également « Crible »Page 35

l Le groupe britannique ferme sept magasins français employant 517 salariés.l Il reste présent en France uniquement en franchise dans l’alimentaire.

Marks&Spencerrenonceàsesambitionsinternationales

Philippe [email protected]

C ’est au Fouquet’s que MarcB o l l a n d c é l é b r a e nmars 2011 le retour de

Marks & Spencer à Paris, avec unepremière unité située juste en face,au 100 de l’avenue des Champs-Ely-sées. Petit défilé de mode à l’appui,il expliquait alors que, depuis 2001et le premier retrait de France del’enseigne britannique, « le style descollections Marks & Spencer s’étaitbeaucoup modernisé et était désor-mais au goût du jour ». Mais la lin-gerie rose et les déshabillés nacre

arborés par les modèles évo-quaient encore plus les romans deBarbara Cartland que la dernièreFashion Week. Cinq ans plus tard,le successeur de Marc Bolland entire les conséquences : les ventesde textile de la chaîne baissantrégulièrement, elle concentreraitdésormais sa croissance dans lesîles britanniques, comme « over-seas » sur l’alimentation. « SimplyFood »,ditsamarquedesupermar-chés.

Le recul de l’icône anglaise souli-gne la difficulté croissante qu’ontles distributeurs occidentaux à res-ter de vrais multispécialistes, voire

des généralistes. En matière deprêt-à-porter, la « fast fashion » deZara, H&M et autres Primark aremporté la partie. Leurs prix sontbas, leur offre large et actuelle, carrafraîchis tous les quinze jours parde nouveaux modèles devenusimbattables. Difficile de fairemieuxquandondoitaussigérerlesrayons alimentaire et d’équipe-ment de la maison.

C’est le même phénomène quitouche les hypermarchés qui pré-tendent toujours vouloir offrir« tout sous le même toit ». Face auxspécialistes, les rayons textile et deproduitstechniquessontà lapeine.

Et, petit à petit, les grandes ensei-gnes réduisent leur surface. Lesderniers hypers qui naissent sontplus petits que les anciens et fontla part belle à l’alimentation.

Les généralistes doivent aussifaire face au e-commerce, qui offreen ligne des catalogues quasi infi-nis qu’un alignement de réfrigéra-teurs n’égalera jamais. Amazonpropose 150 millions de référenceset apparaît donc comme le com-merçant ayant l’offre la plus largede l’Histoire. Mais plus de la moitiéde son activité provient de sa placede marché qui, sous son label,accueille de purs… spécialistes. n

DÉCRYPTAGE // Marks & Spencer ne peut pas lutter contre les géants de la « fast fashion »

Deladifficultéd’êtreunmultispécialiste

A peine cinq ans après son inauguration en fanfare, l’emblématique magasin des Champs-Elysées va fermer ses portes.

DProfits en berne

•Marks & Spencer a publiéun chiffre d’affaires en haussede 0,9 % au premier semestreclos le 1er octobre, à 5 milliardsde livres. Le bénéfice couranta plongé de 19 %.•L’international (11 %du chiffre d’affaires) a vuses revenus progresser de 8 %grâce à la chute de la livre,qui gonfle les ventesenregistrées dans d’autresdevises. Le bénéficed’exploitation a reculé de 26 %.•La marge des activitésinternationales est inférieureà celle du Royaume-Uni.

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16 // Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

INDUSTRIE&SERVICES

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Lepland’urgencedelaFrancepouréviterlescoupuresdecourantcethiver

Véronique Le Billon@VLeBillon

L’hiver 2016-2017 sera-t-il le pre-mier, en France, à connaître desdélestages pour passer la pointequotidienne de consommationélectrique,lesoirvers19heures ?Lescénario est loin d’être exclu, selonle gestionnaire du réseau d’électri-citéRTE,quiaplacé lesmoisàvenir« sous forte vigilance », à l’occasionde la présentation de sa prévisionannuelle du passage de l’hiver,mardi. Une vigilance liée à l’arrêt deréacteurs nucléaires à un niveauexceptionnelpourundébutd’hiver.

Une situation qui se double deniveaux d’eau au plus bas depuisdix ans pour approvisionner lesbarrages hydroélectriques, et de lafermeture de quelques tranchesthermiques depuis l’hiver dernier,sans que cela ait été compensé parle développement solaire et éolien.Au total, la disponibilité moyennede la production sera ainsi infé-rieure de 11.300 MW en moyennepar rapport à l’an dernier.

L’essentiel dépendra d’ « un para-mètre sur lequel nous n’avonsaucune prise : la météo », a rappeléFrançois Brottes, président dudirectoire de RTE. Certaines semai-nes de l’hiver, un déséquilibre entreoffre et demande pourrait se pro-duire en cas de températures infé-rieures de 3 degrés aux normalessaisonnières (voir graphique). Si lesconditions climatiques de 2012 sereproduisaient, il faudrait mêmemobiliser des moyens exception-nels pendant plusieurs semaines.

Les voisins européens sur les-

quels la France pourrait s’appuyergrâce aux lignes d’interconnexionélectriques auront en outre leurspropres contraintes. Et la situationest déjà relativement tendue en Bel-gique,enSuisseetenGrande-Breta-gne.Surles12.000MWdecapacitésd’importation théoriques, RTEespère pouvoir compter sur 7 à9.000 MW, un peu plus que l’anpassé. En revanche, le réseau nedevrait pas mobiliser davantage decapacités d’effacement, ces indus-triels – pour l’essentiel –, qui accep-tent de reporter leur consomma-tion.Chezlesparticuliers,lemodèleéconomiquen’estpasmûret legou-vernement a renoncé à relancer leseffacements tarifaires de type EJPou Tempo, pour lesquels les con-sommateurs sont incités à réduireleur consommation les jours degrand froid.

Favoriser les bons gestesPour se redonner des marges demanœuvre, l’enjeu cet hiver sera deréduire les pointes de consomma-tion, particulièrement fortes enFrance le matin et le soir du fait dufort équipement en chauffage élec-trique. La ministre de l’Energieplanchesurunecampagnedecom-munication, qu’elle pourrait lancer

dès cette semaine, pour favoriserles bons gestes, ce dont RTE feraaussi la promotion via « un disposi-tif d’alerte citoyen » sur son applica-tion mobile Eco2Mix, qui donne entemps réel consommation et pro-duction. « On peut ainsi gagner plu-

sieurs milliers de mégawatts »,estime Clotilde Levillain, directricegénérale adjointe de RTE.

En cas de grand froid, RTE acti-vera ensuite des moyens exception-nels : en priorité, le réseau stopperaavec un préavis de quelques secon-

des la consommation de 21 sitesindustriels, contre une rémunéra-tion qui a été fixée par contrat (jus-qu’à 70.000 euros par MW). Ce sontdes sites qui produisent en continu(aluminium, chlorochimie, électro-métallurgie...), à l’instar de RioTintoAlcanàDunkerque(Nord)oud’Arkéma à Jarrie (Isère). Ce gise-ment pourrait représenter l’équiva-lent d’un gros réacteur nucléairemanquant (1.500 MW).

Centrales thermiquesSi cela ne suffisait pas, RTE rédui-rait de 5 % la tension sur le réseauélectrique, ce qui permettrait d’éco-nomiser quelque 4.000 MW, soitla consommation de Paris intra-muros et de Marseille. Enfin, RTE

procéderait à du délestage tour-nant, toutes les deux heures (lire ci-contre).

Lessyndicatsdel’énergieontdéjàplaidé pour que cet hiver à risquealerte EDF sur la nécessité de con-server des centrales thermiques,qui peuvent aider à passer les picsde consommation, alors que plu-sieurs tranches au fioul doivent fer-mer après l’hiver. Bruxelles ad’ailleursdonnésonfeuvertofficiel,mardi, au mécanisme de capacitéfrançais,quiviseàsoutenirlarenta-bilité des moyens de production.Alors qu’une enchère doit se dérou-ler mi-décembre pour fixer un prixd’équilibre, RTE espère que celaincitera quelques acteurs à valori-ser leurs outils dès cet hiver. n

l Le déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité est inédit en raison des arrêts de réacteurs nucléaires.l Des moyens exceptionnels seront déployés en cas de forte chute des températures sous les normales saisonnières.

ÉNERGIE

Propos recueillis parV. L. B.

Une quinzaine de réacteursnucléaires sont ou vont êtreà l’arrêt pour des contrôles tech-niques ou parce que des dossiersde fabrication ont été falsifiés.Est-ce inédit ?Nous n’avons jamais connu un telcumul. Dans les années 1990, nousavions eu un problème génériqueavec des cas de corrosion sur descouverclesdecuve.Lasituationétaitdéjà tendue. Mais là, nous avonsdeux anomalies génériques. L’uneest technique et concerne 12 réac-teurs ; l’autre renvoie à une chosefondamentale qui est un manquede culturequalité,avecdesirrégula-rités qui s’apparentent à des falsifi-cat ions – une p eti te dizaineaujourd’hui sur le parc français et,à ce stade, un réacteur à l’arrêt(Fessenheim 2).Celachangeladonne.C’estpourcelaque nous avons fait un signalementau procureur de la République deChalon-sur-Saône.

EDF juge que les réacteursconcernés par des excèsde carbone « peuvent êtreopérationnels » mais que « l’ASNn’est pas du même avis ».Pourquoi ?EDFnousaremisson dossierd’ana-lyse le 7 octobre, mais c’est un dos-sier auquel il manque des résultatsessentiels.EDFdoitd’abordcomplé-ter les contrôles sur ses générateursde vapeur, puis évaluer la résistancemécanique d’une pièce ayant uneteneur en carbone de 0,4 %, comme

celaaététrouvésurcertainscompo-sants, soit le double de la normefixée. Quand nous aurons les résul-tats, il nous faudra un mois pournous prononcer. Donc, si EDF nousprésente ses résultats mi-novem-bre, nous rendrons un avis généralmi-décembre.

Le risque en matière de sûretéest-il proportionné au coûtde ces arrêts pour EDF ?EDF dit qu’il a lui-même proposél’arrêtdesescinqderniersréacteurs

à contrôler. Nous devons agir avecdétermination et sérénité. Plus onsera serein, mieux ce sera. Quandnous avons qualifié le problème surla cuve de Flamanville d’« anomaliesérieuse », on nous a fait un procèsen incompétence et en bureaucra-tie, lettres et pétition à l’appui. Cettefois, je n’ai rien reçu.

Votre prédécesseur avaitidentifié dès 2006 des problèmesde culture qualité au Creusot.Pourquoi l’ASN a-t-elle contrôléles procès-verbaux mais jamaisles pièces, ce qui aurait purévéler les falsifications ?Une chose est de constater que lecontrôle qualité n’est pas terrible,une autre est de déceler des prati-ques irrégulières. Personne nel’aurait imaginé. Nos inspections nesont pas des perquisitions. Nous nepartonspasduprincipequelesdon-nées transmises sont frauduleuses.

Allez-vous changer vos modesde contrôle ?Dans certains domaines, nous réali-

sons déjà des contrôles par prélève-ment, par exemple les rejets dansl’environnement. Nous allons lan-cer un groupe de travail pour ren-forcer nos pratiques de contrôle.

C’est un travail qui va durer quel-ques mois et nous en discuteronsavec l’ensemble des parties prenan-tes. Nous pourrions par exempleimposer la réalisation de contrôlespar des laboratoires extérieurs.

A l’étranger, les composantsnucléaires sont-ils concernéspar le même problème techniqued’excès de carbone ?Potentiellement, de nombreux for-

gerons peuvent être concernés parce type d’anomalie. Outre CreusotForge, le japonais JCFC, qui a forgéles pièces présentant les plus fortstaux de carbone, a produit pourbeaucoup de monde. Nous avons lacapacité de contrôler les fournis-seurs étrangers du parc françaiset nousnousrendonscette semaineauJaponchezJCFC,pourexaminerleurs dossiers de fabrication.L’une des difficultés est que nous necomprenons pas comment leurprocédé a pu conduire aux valeursobservées.

Beaucoup d’irrégularitéstrouvées au Creusot concernentdes pièces vendues à l’étranger.Mais les autorités de sûretén’ont pas l’air de réagir…Sur l’ensemble des irrégularitésdétectées chez Areva, un dossier afinalement posé un problème desûreté (Fessenheim 2, NDLR).Aucuneautoritéétrangèren’estvisi-blement tombée sur un cas à pro-blème. Mais c’est peut-être unequestion de temps. n

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INTERVIEWPIERRE-FRANCKCHEVETPrésident de l’Autoritéde sûreté nucléaire

« Nousn’avonsjamaisconnuuntelcumuldeproblèmes »

Les raisons desarrêts de réacteurs

Mardi, 20 des 58 réacteursnucléaires d’EDF étaientà l’arrêt pour une série deraisons très diverses :l Des arrêts de maintenanceclassiques pour 7 réacteurs duparc.l Des arrêts pour contrôlerle niveau de carbone sur descomposants nucléaires sur8 réacteurs.l Deux tranches (Fessenheim 2et Gravelines 5) sont à l’arrêtsuite à des falsificationsde dossiers chez Areva.l Paluel 2 est arrêté du faitd’une avarie (chute degénérateur).l Un arrêt pour manqued’étanchéité (Bugey 5)l Un arrêt fortuit(Saint-Laurent-des-Eaux 1).

Le délestage, mode d’emploi

En cas de déséquilibre « extrême » entre laconsommation et la production, ce seraitl’« ultime solution » : organiser des délestages« programmés, momentanés et tournants »pour « maintenir l’électricité du plus grandnombre de clients possibles ». Concrètement,l’électricité pourrait être coupée pendantdeux heures, avec un préavis, sur une zone

définie à l’avance. Les malades à « haut risquevital » doivent être recensés par leur préfectu-re pour bénéficier d’informations en amont.Selon RTE, le délestage n’a jamais été activéen France pour équilibrer l’offre et la deman-de d’électricité. Il permet d’éviter une chute defréquence et l’effondrement de la tension surle réseau, qui conduiraient à un « black-out ».

« Nos inspectionsne sont pas desperquisitions.Nous ne partons pasdu principe que lesdonnées transmisessont frauduleuses. »

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 19

Internal Audit, Risk, Business & Technology Consulting

ENVISAGER L’AVENIRAVEC CONFIANCEDans un environnement secoué par les révolutions des business modelsengendrées par la digitalisation, par des forces macro-économiques etrèglementaires qui s’exercent massivement ainsi que par des enjeux écologiqueset géopolitiques majeurs, tout bon manager doit être aussi un risk manager.

A travers le monde, les 3500 consultants en management, gestion des risques,conformité et audit interne de Protiviti sont engagés au service de leurs clientspour les aider à maîtriser leur périmètre, à garder le cap tout en s’adaptant à cesnouvelles donnes et ainsi leur permettre d’envisager l’avenir avec confiance.

© 2016 Protiviti Inc. PRO-1016

protiviti.fr

ser que les bons chiffres actuelss’expliquent aussi par un effetd’anticipation des acheteurs.Ainsi,surleseulmoisd’octobre,lesventesdepetitesvoituresontbondi de 26 %, contre 16 % pourles modèles de plus forte puis-sance. Il faudra attendre pourvoir si le mouvement perdureen 2017.

Contre-performances degroupes internationauxEnattendant,ladonneachangésur le marché. Portés par uneoffre nouvelle de SUV à bascoûts, les constructeurs chinoisgrignotentdespartsdemarché.Le mois dernier, Guangzhou avu ses livraisons bondir de 33 %et Changan de 20 %, tandis queGeely a doublé ses ventes. Lepropriétaire de Volvo souhaiteau passage accéder au Top 10mondial d’ici à 2020, avec 2 mil-lions de véhicules.

Sur les neuf premiers moisde l’année, les marques chinoi-ses captent 42,2 % des ventesdans le segment voitures parti-culières, et 56 % dans les SUV.Bien davantage que les annéespassées. « La croissance auto-mobile se développe dans des vil-les plus rurales, où les acheteurshésitent moins à acheter chinoiset sont moins sensibles à ladimensionsocialedelavoiture »,juge le patron d’un grandgroupe industriel français.

A contrario, plusieurs grou-pes internationaux affichent devraies contre-performances.dont les français : sur neufmois, les ventes de PSA ontplongé de 19 %, tandis queRenault, près d’un an après sonimplantation dans l’Empire dumilieu, affiche toujours desvolumesmodestes–15.000uni-tés entre mars et septembre,selon Deutsche Bank. n

Maxime Amiot@Maxamiot

Onledisaitfatigué,ennetralen-tissement. Mais le marchéautomobile chinois est loin des’épuiser. Au mois d’octobre, lesventes de voitures neuves y ontgrimpé de 20 %, selon l’associa-tion chinoise des voitures parti-culières (CPCA). S’il faudraattendre les chiffres de celle desconstructeurs automobiles(CAAM) pour affiner les choses(elle fait référence), la tendanceest clairement au rebond :d’après la CPCA, les ventes devoitures neuves devraient croî-tre de 13 % sur 2016.

SelonlecabinetIHS,lesventesde véhicules légers – y compriscamionnettes – devraient grim-perde6,4 %àplusde26millionsd’unités, soit tout de même1,5milliondevéhiculesenplus…Alorsmêmequelemarchéamé-ricain se stabilise après desannées de croissance, la Chinefait figure d’exception.

Clairement, le marché conti-nue de profiter de la politiquede soutien gouvernementale.En octobre 2015, les autoritésavaient réduit de moitié la taxesurlesachatsdepetitesvoituresparticulières – cylindrée infé-rieure à 1,6 litre –, qui représen-tent les deux tiers des volumes.La mesure sera maintenue jus-qu’à fin 2016, ce qui laisse pen-

AUTOMOBILE

Les ventesde voitures neuvesaccélèrent.

Les marqueslocales ont le venten poupe.

Le marchéchinois déjoueles pronostics

AUTOMOBILE

Yann [email protected]— Correspondant à Tokyoet David [email protected]— à Lisbonne

En plus des Salons auto, lesdirigeants des grands construc-teurs doivent désormais s’afficherdans les principales conférenceshigh-tech, où se dessine le futurde leur industrie. Mardi, CarlosGhosn,lePDGdeNissanetRenault,avait choisi le Web Summit deLisbonne pour dévoiler son nou-veau projet de plate-forme digitaled’auto-partage.

Dèsavril,desacheteurspourront,après une étude fine par algorithmede leurs habitudes d’utilisation,s’associer à Paris à d’autres conduc-teurs, ayant des besoins complé-mentaires, pour devenir propriétai-res ensemble d’une Micra. « Nousallons vers un futur où l’utilisation

des autos sera plus flexible, sociale etpartagée », explique Carlos Ghosn,quipoussesongroupeàseréorgani-ser en profondeur pour intégrercetterévolutiondescomportementssur lesquels planchent aussi Appleou Google, déjà maîtres des appa-reils mobiles avec iOS et Android.

Enjanvier,l’AllianceRenault-Nis-san avait débauché, chez Nokia, OgiRedzic, un ingénieur aussi passépar Motorola pour mettre sur piedla division qui doit créer les futursservices connectés des marques duconstructeur. « Toute l’industrie vadevoirproposercesnouvelles techno-logiespourvendredesvoitures »,pré-vient le cadre qui recrute actuelle-ment des talents, en dehors dusecteur auto, pour pousser la créa-tion d’un système d’exploitationcommun à toutes les voitures dugroupeainsiquedefuturesapplica-tions. Ogi Redzic évoque l’analyse àdistance d’une panne sur un véhi-cule, le contrôle depuis un smart-phoneduniveaudechargedelabat-terie d’une berline électrique ou lerepérage d’une auto volée.

Après avoir réuni 600 personnesvenues de Nissan et Renault, OgiRedzic devrait engager, dansles pro chains mois , p lus de400 codeurs ou autres program-meurs et les installer dans un cadrepropiceà l’innovation.Desbureauxdédiés à sa division vont êtreouvertsprèsdesquartiersbranchésde Paris et de Tokyo, où les nouvel-les recrues pourront retrouverun environnement de travail plusproche de celui des start-up.

Nouveaux logicielsDes partenariats avec des déve-loppeurs indépendants ou desacquisitions sont aussi envisagés.« Nous allons assembler des briquestechnologiques, mais nous ne pou-vons pas faire toutes les briques toutseul. Nous allons acheter des compé-tences. C’est une question d’alloca-tion de ressources », justifie CarlosGhosn qui veut se rapprocher desstart-up du secteur. « Nous allonscréer un guichet pour qu’ellessachent àquis’adresser lorsquenousavons identifié un besoin précis. »

Habituellement plus réticentà ces formes de collaboration,Toyota a dû aussi engager, ces der-niers mois, de nouveaux partena-riats pour ne pas rater le virage desvoituresautonomesetconnectées.Iladirectementinvestienmaidernierdans Uber. Un mois plus tôt, lenuméro un japonais avait créé unenouvelle société dédiée au dévelop-pement de services connectés.« Nous restons constructeurs, maisnous devons aussi devenir des four-nisseurs de service mobile », indiqueShigeki Tomoyama, le président deToyota Connected, qui redoute devoirlesacteursvenusdelahigh-techimposerleurssolutionsàl’industrie.

Promettant de nouveaux logicielssur presque toutes ses nouvelles voi-tures vendues aux Etats-Unis et auJaponà l’horizon2020,Toyotaapré-senté, la semaine dernière, à Tokyoses premières applications origina-les. Le service Pocket PHV va, parexemple, permettre aux conduc-teurs de la nouvelle Prius de pro-grammer,àdistanceetà l’avanceparsmartphone, la température dansl’habitacle. Le programme e-Careleur permettra d’anticiper des pan-nes ou d’identifier en direct un pro-blèmesurleurvéhiculeetderéserveruncréneaudansungaragesuscepti-ble de réparer dans l’heure. n

l Les deux géants veulent développer des services pour voiture connectée.l Ils espèrent ainsi résister à l’offensive de Google et Apple.

Toyota et Nissan cherchentà se doter d’un esprit start-up

L’an dernier, Toyota avait vu sesventesdevoituresreculerà l’échellemondiale. Mais ses profits opéra-tionnels avaient bondi. Sur lapériode, le yen avait reculé face auxautres grandes devises et automati-quement gonflé dans sa comptabi-lité japonaise la taille des bénéficesréalisés à l’étranger. Sur les six pre-miers mois de l’année fiscale qui adébuté en avril, Toyota a réussi àvendre 4,36 millions de véhiculesdans le monde, ce qui marque uneprogression de 85.000 unités parrapport au premier semestre del’exercice précédent. Pourtant, leconstructeur nippon a indiquémardi qu’il avait enregistré sur lesemestre, un plongeon brutal de29,5 % de son profit opérationnel.

Tout comme Nissan, Honda ouMitsubishi, le groupe voit ses per-formances réelles brouillées par lesfortesvariationsdechange.Sespro-gressions commerciales sur plu-sieurs marchés, en Asie et en

Europe,sontdissimuléesparleren-chérissement du yen. En six mois,Toyota a généré un profit de1.117 milliards de yens (9,6 milliardsd’euros). S’il calculait ses revenus,en appliquant un taux de changestable, le groupe aurait atteint unprofit opérationnel proche des1.700 milliards de yens.

Les effets dévastateursdu yen fortSouffrant des mêmes distorsions,Nissan avait expliqué lundi que sonprofit opérationnel sur le premiersemestre aurait, à taux de changefixe, atteint 520 milliards de yens(4,5 milliards d’euros), soit un bondde 31,5 %. Mais les traders ontretenu, en incluant eux les varia-tions de change, une baisse de 14 %à 340 milliards de yens.

Danslesprochainsmois,lesdirec-tionsdesdeuxgroupesosentespérerque la séquence d’appréciation duyenfaceaudollaretà l’eurovas’apai-ser. Toyota a légèrement revu à lahausse sa prévision de profit opéra-tionnel sur l’ensemble de l’exercicequi s’achèvera en mars 2017. Leconstructeur se prédit désormais1.700 milliards de yens de bénéfices

(au lieu de 1.600), ce qui marqueraittoutefois un recul de 40 % sur un an.Nissan anticipe un profit annuel de710 milliards de yens.

Si les taux de change continuentde parasiter leurs comptabilités auJapon, les deux groupes se propo-sent de produire au plus près deleurs clients, afin d’au moins annu-ler les risques de change sur leursexportations de véhicules ou leursimportations de composants.Mardi, Takahiko Ijichi, l’un desvice-présidents de Toyota, a expli-qué que cet effort d’identificationd’équipementiers locaux allaits’accélérerpourréduirelescoûtsdeproduction et compenser les effetsdévastateurs du yen fort.— Y. R.

Les géants japonais malmenéspar le chaos des taux de changeToyota a vu ses ventesaugmenter au premiersemestre. Mais son profitopérationnel a plongéde près de 30 %.

Carlos Ghosn, le patron de Nissan, au Web Summit de Lisbonne, mardi. Photo Bloomberg

Les ventes de voitures neuves en Chine devraient croîtrede 13 % sur 2016. Photo Sim Chi Yin/NYT-Redux-RÉA

1.700MILLIARDS DE YENSLa prévision de profitopérationnel de Toyota (revueà la hausse) sur l’exercicequi s’achèvera en mars 2017.

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20 // INDUSTRIE & SERVICES Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

EXPLORATEURS DE SYSTÈMES ALIMENTAIRES D’AVENIR

Créée en 2010, sous l’égide de la Fondation deFrance, la Fondation Daniel et Nina Carasso – tota-lement indépendante de groupes agroalimentaires -promeut de nouvelles façons de penser de la fourcheà la fourchette les “nourritures” utiles à l’épanouisse-ment de l’être humain et à la création de conditionsde vie plus harmonieuses.La Fondation pilote et soutient des programmes de

financement pour développer des alternatives et toustypes d’organisations qui innovent pour une alimen-tation durable, équitable, solidaire et respectueusede l’environnement. Au-delà des financements, ellemobilise ses ressources pour susciter et structurer larencontre et la mise en réseaux des acteurs ; pourfaciliter l’ingénierie d’une démarche multi-acteursqui travaillent en faveur de nouvelles approches denotre alimentation pensée comme bien commun.Avec de près de 200 projets soutenus, dont 130en France, 9,5 M€ alloués entre 2010 et 2015, la

Fondation Daniel et Nina Carasso est une référencesur les questions de l’alimentation durable.La Fondation a un ancrage dans la communautéinternationale via IPES Food et remet tous les 2 ansun prix scientifique - le Premio Daniel Carasso.Elle a organisé le 8 novembre à l’InstitutPasteur les premières Rencontres de l’AlimentationDurable, réunissant plus de 400 acteurs clés(associations, chercheurs, collectivités, institutions,acteurs économiques, décideurs…) et divwersespersonnalités influentes dont : Stéphane Le Foll,

Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et dela forêt, Olivier de Schutter, ancien rapporteur desNations Unies sur le droit à l’alimentation, et NicolasHulot... Une occasion de cerner les enjeux etaccélérer l’émergence d’alternatives en faveur del’Alimentation Durable.

http://rencontres-ad.fondationcarasso.orghttp:// www.fondationcarasso.org/

INTERVIEW // ALAIN DEHAZE PDG monde d’Adecco

« Pour décrypter le marché del’emploi, nous nous appuyonssur des algorithmes »

Propos recueillis parMartine Robert

@martiRD

A près avoir présidé AdeccoFrancependantquatreans,Alain Dehaze a pris en

août2015latêtededugroupesuisse,l’un des dix premiers employeurs mondiaux privés, avec chaque jour plus de 1,3 million de personnes sous contrat dans 60 pays. Adecco apublié mardi ses résultats au troi-sième trimestre 2016, marqués par un retour aux bénéfices, à 173 mil-lions d’euros, contre une perte de 513 millions un an plus tôt, pour unchiffre d’affaires à 5,8 milliards, en hausse de 2 %.

Quel bilan dressez-vousde vos 365 premiers joursà la tête du groupe Adecco ?Le Groupe Adecco est un leadermondial, sur un sujet au cœur detouslesagendas,del’Europeà l’Asieen passant par les Etats-Unis :l’emploi, et en particulier le chô-mage des jeunes. Dans un mondeen constante évolution, j’ai fait évo-luer nos priorités stratégiques pour2016-2020. La première est la seg-mentation du marché : des agenceshébergées chez les grands comptesà une offre spécifiquement dédiéeauxPME,etcedanstouslespays.Ladeuxième est le recrutement per-manent pour le compte de nosclients. La troisième priorité est

l’outplacement : nous avons le lea-dership dans la transition de car-rière de 200.000 personnes par andans le monde, cadres et noncadres.Laquatrième,c’est ledigital.

En quoi consiste le digitaldans des métierstrès relationnelscomme les vôtres ?Il s’agit surtout de pénétrer de nou-veaux secteurs, comme l’intermé-diation de missions courtes entreparticuliers. Nous surfons sur lavagued’unmondedevenudeplusenplus flexible. Le travail temporairen’est qu’une partie de la flexibilité.Aujourd’hui, il y a l’auto-entrepre-neuriat, l’externalisation, l’approcheprojet pour une mission…

Une tendance que vousobservez en France ?Comme toujours, cela a commencéaux Etats-Unis, où déjà 30 à 40 %des travailleurs sont des autoentre-preneurs ou des free-lances, puiscela touche l’Angleterre et ensuitele continent européen. Il faut nousadapteràcetteréalité.Lesnouvellesgénérations ne veulent plus se lier àlongtermeà l’entreprise.Lesjeunes

bienforméssontdes« serialprojectmanagers ». Ils veulent travaillerplutôt dans de petites structures, etavoir de la mobilité internationale.

Vous venez d’y lancer AdeccoAnalytics. Pourquoi ?Certains métiers sont en tension,d’autres rares en opportunités.Pour mieux décrypter le marché del’emploi, nous nous appuyons surun traitement algorithmique desdonnées. Il s’agit de combiner desstatistiques générées par le groupeAdecco qui place 130.000 person-nes chaque semaine en France,avec des informations issues desources publiques comme l’Inseeou Pôle emploi, et de partenairestels que les organismes de forma-tion professionnelle. Cela permetde mieux comprendre et anticiperles dynamiques sur les territoires,d’élaborer des stratégies de gestionprévisionnelle des compétences, dedéployer des plans de recrutementpertinents. La France est notre payspilote pour développer ces techno-logies disruptives dans nos propresagences, dans les entreprises etdans des institutions telles que lesconseils régionaux. Tous bénéfi-

cient avec ces outils d’une vue ins-tantanée de leur bassin d’emploi.

C’est la révolutiondu Big Data ?Tout à fait. Avec la société califor-nienne Talentoday, nous analysonsgrâceauBigDataleprofildel’entre-prise, celui du candidat, et si celapeut coïncider ou pas. C’est impres-sionnant de sophistication. Ces étu-des de profil, via des questionnairesnumériques, sont plus fiablesqu’une évaluation par un psycholo-gue ou un membre de la famille.

La France est votre premiermarché. Commentla voyez-vous évoluer ?La France a besoin de renforcersa compétitivité et son attractivité,et de simplifier son Code du travail.Il a encore pris des centaines depages avec la réforme de la forma-tion et la loi El Khomri, même sicette réforme va dans le bon sens.Le code, en Suisse, fait 36 pages, enFrance 3.600. La différence vientdu fait qu’en Suisse la majorité desdécisions sont prises au niveaude l’entreprise, ce qui favorise ledialogue social. n

Alain Dehaze : « Nous surfons sur la vague d’un monde devenude plus en plus flexible. Le travail temporaire n’est qu’une partiede la flexibilité. » Photo Tim Dirven/Reporter-RÉA

l Parmi les dix premiers employeurs mondiaux privés,le groupe suisse fait sa révolution digitale.l En France, son premier marché, il exhorte à l’apprentissage.

Antoine Boudet@ABoudet

L’encre de la signature del’accord est à peine sèche, et lenom du nouveau cabinet d’avo-cats partenaire d’In Extensoencoretenusecret :mais,baséàToulon, on sait qu’il permet auréseau d’experts-comptablesmembre de Deloitte France delancer, à travers de In ExtensoAvocats, société de participa-tion financière de professionlibérale créée en septem-bre 2015, sa conquête de l’Hexa-gone. « Nous avons douzerégions au sein d’In Extenso etnous pensons compléter notrecouverture territoriale dans laprofession d’avocats dans les3 ans, mais ça pourrait aller plusvite », commente aux « Echos »Antoine de Riedmatten, direc-teur général d’In Extenso.

Aller plus vite, comme ledéploiement de la plate-formecollaborative Inexweb, lancéedébut 2016, avec pour objectifd’atteindre les 10.000 clientsconnectés ce Noël. Ce sera enfait dès la fin de cette semaine.Quant à In Extenso InnovationCroissance, une offre destinée àoptimiser les moyens dévolusaux entreprises pour financerla recherche, elle a enregistréune croissance de 40 % de sonchiffre d’affaires sur l’exercice2015-2016, clos le 31 mai.

Ressources humainesAu total, le chiffre d’affaires d’InExtenso sur la période a pro-gressé de 2,7 %, à 370 millionsd’euros, englobant une crois-sance de 2,4 % dans l’expertisecomptable et de 11 % pour lesoffres complémentaires de con-seil qui représentent désormais26 millions d’euros. « Au fur et àmesure de la déréglementationdes métiers du chiffre et du droit,voulueparcegouvernementetquiserapoursuiviequelquesoitlesui-vant, nous avons un rôle à jouerdansl’organisationdecesdifféren-tes professions à destination desTPE-PME », affirme Antoine deRiedmatten, en soulignant ladimension ressources humai-nes, qui doit compléter l’évolu-tion des outils et de l’offre. n

In Extensopousse sespions chezles avocatsSERVICES

L’entité du réseauDeloitte développesa couvertureterritoriale dans laprofession d’avocat.

Son activité deconseil a crû de 11 %au cours de sonexercice 2015-2016.

Paul Molga@paulmolga

—Correspondant à Marseille

D’ici à quelques mois, les passagersau départ et à l’arrivée de l’aéroportMarseille Provence pourront jouerà la pétanque entre deux vols, faire la sieste au chant des cigales,apprendre à cuisiner une tapenade,visiter l’expo d’un artiste local ou

mêmefaireleurscoursesgourman-des sur un marché provençal. Cesprojets d’aménagement, dévoilésmardi, figurent parmi la trentained’idéesretenuesentrecellespostéespar les usagers sur la plate-formecollaborative « #et si vous transfor-miez l’aéroport avec nous ».

Lancé il y a quelques mois, cetappel à contribution de modernisa-tion a fait le plein en recueillant pasmoins de 100.000 votes et près d’unmillier de suggestions concernantle réaménagement des espaces etl’offre de nouveaux services. « Ladémarche nous a permis de mieuxappréhender et de prioriser les atten-tes de nos clients », a expliqué JulienBoullay, directeur marketing etcommunication de l’aéroport, enprésentant la nouvelle identité

visuelle et graphique qui servira defil rouge au projet de transforma-tion du site aéroportuaire.

« Supplément d’âme »L’essentiel des propositions (53 %)concerne les infrastructures : accèsroutier,parking,gareroutière,signa-létique… Mais une demande impor-tante de « supplément d’âme » (17 %)et « d’ancrage régional » (9 %) lesaccompagne. « Les nouveaux aéro-ports vont devenir des lieux d’expé-rienceetplusseulementdesespacesdemobilité et de service », est persuadéJulien Boullay. La plate-forme va« mettre le paquet » pour parvenir àcetobjectif :d’icià2026,elleinvestira500 millions d’euros pour anticiperlacroissancedutraficde8,3à10mil-lions de passagers. Parmi les projets

figurent notamment un nouveaucœur d’aéroport de 15.000 m2, deuxsalles d’embarquement dans l’aéro-gare low cost MP2, et une nouvellejetéepourletraficinternationaldontl’activitéenregistreunehausserégu-lière (+4 % par an).

Pour financer ce programme, leplusimportantdesonhistoire,l’aéro-portcompteemprunterenplusieursphases de l’ordre de 200 millionsd’euros, dont80 serontprogrammésenfonctiondel’évolutiondutrafic.Lesolde sera fourni par sa trésorerie(60millions)etsescapacitésd’autofi-nancement (35 millions par an). « Ceprogramme d’emprunt devrait courirjusqu’en2041 »,projettePatriceEsco-rihuela, directeur administratif etfinancier, soit sept ans avantl’échéance de la concession. n

AÉRIEN

La transformationde l’aérogare anticipel’accueil de 10 millionsde passagers dansun cadre plus cosy.

L’aéroport Marseille Provence va faire peau neuve

Les projets d’aménagementont été dévoilés mardi.Photo AMP/Agence Saguez & Partners

« En France, l’apprentissage est encore considérécomme une voie de garage »Que dites-vous aux gouverne-ments que vous rencontrez ?Entantqueleadermondialdessolu-tions en ressources humaines,Adeccoalerôled’éclairersurlesévo-lutionsconstatées,pourfairebougerles législations et assouplir le mar-ché de l’emploi. Au cours des quatredernières semaines, j’ai rencontréquatreministresduTravailenItalie,enArgentine,auChilietà laMaison-

Blanche. J’alerte notamment sur unconstatalarmant :71millionsdejeu-nes sont sans emploi dans le mondeen2016 ;et621millionsnesontnisurle marché du travail, ni dans le sys-tème éducatif, ni en formation. Etpourtant 40 % des employeurs ontdes difficultés pour trouver les com-pétences nécessaires et, rien qu’enEurope et aux Etats-Unis, 8 millionsde fonctions ne sont pas pourvues.

En France c’est entre 300.000 et400.000.Ilyaà lafoisuneinadéqua-tion entre les profils et les besoins,mais aussi le fait que le manqued’expérience de ces jeunes constitueunebarrièreàl’entréesurlemarché.

Y a-t-il des solutions pourmettre fin à cet état de fait ?Ilfautdévelopperl’apprentissageetl’alternance. Partout en Europe le

taux de chômage des jeunes est ledouble de celui du pays, sauf là oùl’apprentissage est très utilisécomme en Suisse, en Allemagne,en Finlande, en Autriche… C’estpourquoi j’ai pris en janvier la pré-sidence d’un réseau mondial Glo-bal Apprenticeships Network,poursensibiliseret faireévoluerlesmentalités. En France, l’apprentis-sage est encore considéré comme

une voie de garage alors qu’ailleursilmènejusqu’à l’université.En2015,nous avons créé la Grande Ecole del’Alternance avec pour ambitiond’ouvrir 10.000 postes en alter-nance dans les trois ans ; une écolesans murs, avec une vision par bas-sin d’emploi, afin de rapprochercandidats, écoles, centres de for-mation et entreprises, au niveaulocal. n

370MILLIONS D’EUROSLe chiffre d’affairesd’In Extenso sur l’exercice2015-2016, clos le 31 mai.Une progression de 2,7 %.

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 21

beaucoup perdu en dynamiquecommerciale. »

Grâce à ce regroupement,Engie espère aussi asseoir lapérennité d’Elengy, qui a souf-fert ces dernières années demoindres arrivées de GNL enFrance : l’activité a été diviséepardeuxparrapportà2011,avec113 navires et 71 térawattheuresdéchargés en 2015. « Proposerdes offres combinées, au profitdes clients, permettrait de redon-ner une certaine attractivité à laFrance en matière de GNL, parrapportauxpaysvoisins »,expli-que ce même expert.

Ouverture du capitald’ElengyEnfin, l’opération aura unimpact financier non négligea-blepourEngie :commeGRTgazestdétenuàhauteurde25 %parla CDC et CNP Assurances, ellereviendradefaitàouvrir lecapi-tald’Elengydanslesmêmespro-portions. Or la valorisation de lasociété correspond à sa based’actifs régulés, expliquent plu-sieurs sources. Soit 1,2 milliardd’euros fin 2015. Ce sont doncenviron 300 millions d’euros detrésorerie qui pourraient entrerdans les caisses du groupe.

En attendant l’étape sui-vante, le regroupement avecStorengy, la filiale du groupespécialisée dans le stockage degaz ? L’opération serait logique,mais il ne saurait en être ques-tionpourl’instant,carStorengyn’est à ce jour pas régulé. Uneréforme en ce sens est toutefoisen cours, qui pourrait rendre cescénario possible. Comme lesactifs de Storengy qui pour-raient être régulés sont, eux,plutôt valorisés autour de5 milliards d’euros, l’enjeuserait alors autrement plusélevé pour le groupe. n

Anne Drif@ANNDRIF

et Anne Feitz@afeitz

L’heure est aux synergies dansles infrastructures gazièreschez Engie. Selon nos informa-tions, l’énergéticien souhaiteregrouper GRTgaz, sa filialespécialisée dans le transport degaz (les gazoducs), et Elengy,qui exploite trois terminauxméthaniers dans l’Hexagone, àMontoir-de-Bretagne, FosCavaouetFosTonkin.Contacté,Engie n’a pas souhaité com-menter ces informations.

L’opération,quipasseraitparunrachatd’ElengyparGRTgaz,permettrait aux clients de cesdeux filiales régulées de n’avoirplus qu’un interlocuteur uni-que. « Les vendeurs de gaz natu-relliquéfié(GNL),quiutilisentlesterminaux méthaniers et leurscapacités de regazéification, doi-vent ensuite transporter le gazjusqu’à leurs propres clients,explique un expert du secteur.Partout en Europe, ou presque,les opérateurs de terminauxméthaniers et les transporteurssont intégrés : c’est le cas de laSnam en Italie, de Fluxys en Bel-gique, d’Enagas en Espagne, oude National Grid au Royaume-Uni. Engie avait fait le choix deséparer GRTgaz et Elengy il y aquelques années, mais a alors

ÉNERGIE

Elengy pourrait êtreracheté par GRTgaz.

L’opérationpermettrait à Engiede gagner300 millions d’euros.

Engie envisagede regrouper deuxde ses filiales régulées

La chimie française se porte bien,malgré un contexte macroécono-mique compliqué. Selon l’UIC(Union des industries chimiques),lesecteurdevraitafficherunecrois-sance en volume de 1 % cette année.C’est un peu mieux que l’an dernier(+ 0,9 %), mais moins bien que 2013et 2014, qui avaient été des annéesde forte croissance. « Nous tenons lecap »,s’estfélicitémardileprésidentdel’UIC,PascalJuéry.« Afinaoût, lacroissances’élevaità1,2 %,malgréundeuxièmetrimestrefortementaffectépar les conflits sociaux. »

Tout l’amont de la filière a étébloqué par les grèves du prin-temps, notamment dans les raffi-neries : elles ont entraîné un reculde 9,1 % dans la chimie minérale(gaz industriels, produits miné-raux,colorants,pigments)etde7 %dans la chimie organique (produitsde base, matières plastiques) entreavril et juin. Plus en aval dans lachaîne de valeur, la chimie de spé-cialités (peintures, vernis, adhésifs,lubrifiants) a en revanche continuéde tirer le secteur (+10 % audeuxième trimestre).

La dégringolade des cours dubaril a entraîné une forte chute desprix (– 7 % sur huit mois, après– 4,8 % en 2015 et – 2,9 % en 2014),qui provoquera une baisse d’envi-ron 5 % du chiffre d’affaires du sec-teur cette année. Mais attention,insiste Pascal Juéry, ce reculn’augure pas d'une dégradationdes marges : les industriels ontsimplement répercuté le coût desmatières premières. Cette baisse

des prix leur a même permisd’améliorer leur compétitivité parrapportà leursgrandsconcurrentsdes Etats-Unis ou du Moyen-Orient. Le secteur est resté forte-ment exportateur, avec un excé-dent de 5,1 milliards d’euros entrejanvier et août, et un taux de cou-verture de 1,16 %.

« Inflation réglementaire »Les professionnels veulent aussiprofiter des élections prochainespour faire passer des messages.« Le potentiel de croissance du sec-teur est bien supérieur à celui quenous affichons aujourd’hui », a sou-ligné Pascal Juéry. Dans une étuderéalisée pour le compte de l’UIC etde la Direction générale des entre-prises du ministère de l’Industrie,lecabinetAvancyestimequelesec-teur pourrait afficher une crois-sancedesavaleurajoutéede2,55 %par an à horizon 2030 (de 17 à24 milliards d’euros) et créer60.000 emplois (en plus des

163.000 actuels), si certaines condi-tions étaient réunies. « La chimiefrançaise a de nombreux atouts,avec de vraies filières d’excellence etune forte dynamique de recherche etd’innovation », a expliqué PascalJuéry. « Mais elle a besoin d’uneénergie compétitive, d’une fiscalitéplus stable et d’une réglementationsimplifiée :noussommesconfrontésà une inflation réglementaire uni-que en Europe, et impossible àappréhender pour les PME. Il fautaussi promouvoir l’attractivité des17 plates-formeschimiques et favori-ser le développement des filièresinnovantes. »

Par exemple, les start-up quinaissent en France grâce au dispo-sitif du crédit d’impôt recherchedoivent implanter leurs usinesdansl’Hexagone,etnonà l’étrangerc o m m e c ’e s t p a r f o i s l e c a saujourd’hui, poursuit-il. Les indus-triels présenteront leurs proposi-tions concrètes aux candidats d’iciquelques mois. — A. F.

CHIMIE

La filière prévoitune croissance de 1 %cette année.

Elle pourrait créer60.000 emploisd’ici à 2030.

La chimie française maintientle cap et gagne en compétitivité

Le terminal de Fos- sur-mer. Photo Gérard Julien/AFP

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22 // INDUSTRIE & SERVICES Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

marketing

annonces judiciaires & légalesANNLEGALECH

LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot.

Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.

Les départements habilités sont 75, 77,78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

REPUBLIQUE FRANÇAISELIBERTE-EGALITE-FRATERNITE

DEPARTEMENT DES HAUTS-DE-SEINE

VALLEE SUD - GRAND PARIS

AVIS D’ENQUETE PUBLIQUE

RELATIVE A LA REVISION DU PLAN D’OCCUPATION DES SOLS (P.O.S.) VALANTELABORATION DU PLAN LOCAL D’URBANISME (P.L.U.) DE LA COMMUNE DE

FONTENAY-AUX-ROSES

Du Mardi 8 novembre 2016 au Mardi 13 décembre 2016

Par arrêté n° 87/2016 du 11 octobre 2016, le Président de l’établissement public territorial(EPT) Vallée Sud - Grand Paris a décidé de l’ouverture de l’enquête publique sur le projetde révision du Plan d’Occupation des Sols (P.O.S.) de la commune de Fontenay-aux-Roses valant élaboration du Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.) prescrit le 14 novembre 2014par le conseil municipal de la ville et arrêté le 12 juillet 2016 par le conseil de territoire deVallée Sud - Grand Paris.Le projet de PLU de Fontenay-aux-Roses a notamment pour objectifs de garantir undéveloppement maîtrisé et mesuré de la ville, à travers une logique de projets et derenouvellement urbain, tout en permettant de répondre aux objectifs règlementaires etlégaux imposés par l’Etat en matière de densification. Ces objectifs s’articulent autour detrois grands axes déclinés dans le Projet d’Aménagement et de Développement Durableset retranscrits comme suit :1. Un territoire équilibré, au service de ses habitants ;2. Une richesse paysagère constitutive d’une qualité de vie privilégiée ;3. Un projet porteur de modernité.

A l’issue de l’enquête publique, le PLU sera soumis à l’approbation du conseil de territoire,tel que présenté dans le dossier soumis à enquête, éventuellement modifié pour tenircompte des conclusions de l’enquête.

Les demandes d’information relatives à ce dossier peuvent être adressées auprèsde la personne responsable du projet Monsieur Jean-Didier BERGER, Président del’Etablissement Public Territorial Vallée Sud - Grand Paris par l’intermédiaire de la Directiondes Services Techniques Municipaux de la commune de Fontenay-aux-Roses, au 8 placedu Château Sainte-Barbe, 92260 Fontenay-aux-Roses.Monsieur Jean-Jacques LAFITTE, Ingénieur Général des ponts des eaux et des forêtsen retraite, a été désigné en qualité de commissaire enquêteur titulaire et Monsieur Jean-Louis PERROT, Directeur Général de collectivité locale en retraite, en qualité de suppléant,par Madame la Présidente du Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise.

L’enquête publique se déroulera à la Direction des Services Techniques Municipaux - 8, placedu Château Sainte-Barbe - du mardi 8 novembre au mardi 13 décembre 2016 inclus :6 >5 !5K>& D5 $<5>& >< %(=C / A?(CC <7 >< A=(=C / A'(=CG6 !< 3<K>9<>& >< %(=C / A?(CC <7 >< A=(=C /A)(=CG6 !< LD9>& A= >.@<LB9< >< %(=C / A?(CC <7 >< A=(=C / A'(Get pendant les permanences du commissaire enquêteur.Toute personne à mobilité réduite peut contacter le service urbanisme de la Direction desServices Techniques Municipaux au 01.41.13.52.17, aux horaires d’ouverture du serviceafin de lui garantir un accès optimal.

Le Commissaire Enquêteur assurera des permanences à la Direction des ServicesTechniques Municipaux pour y recueillir les observations écrites ou orales et répondre auxdemandes d’information du public les jours suivants :6 !< LD9>& % KJ3<LB9< >< #( / A?(G6 !< 3<K>9<>& ?+ KJ3<LB9< >< A)( / ?C(G6 !< L<9@9<>& ' >.@<LB9< >< #( / A?(G6 !< LD9>& A= >.@<LB9< >< A,( / A'(EPendant la durée de l’enquête, chacun pourra prendre connaissance du dossier etconsigner ses observations sur le PLU arrêté :6 159 !< 9<*&879< >M<K:5-7< >&8;JK&B!< / !D 4&9<@7&JK ><8 1<93&@<8 0<@(K&:5<8 I5K&@&;D52 F8, place du Château Sainte-Barbe à Fontenay-aux-Roses (92260).

6 HD9 .@9&7 D5 @JLL&88D&9< <K:5-7<59G / !MD>9<88< 85&3DK7< " 4&9<@7&JK ><8 1<93&@<8Techniques Municipaux - 8, place du Château Sainte-Barbe à Fontenay-aux-Roses(92260).

6 HD9 3J&< .!<@79JK&:5< / !MD77<K7&JK >5 @JLL&88D&9< <K:5-7<59 859 !< 8&7< >< !D 3&!!< >.>&.au PLU www.fontenay-aux-roses.fr/plu par le biais d’un formulaire de contact mis àdisposition du mardi 8 novembre 2016 à 9h jusqu’au 13 décembre 2016 à12h.

Le dossier est consultable pendant la durée de l’enquête à Direction des ServicesTechniques Municipaux et sur le site de la ville dédié au PLU www.fontenay-aux-roses.fr/plu. Il comprend une note de présentation, le projet de PLU arrêté, le porter à connaissancetransmis par l’Etat, le bilan de la concertation, les avis des personnes publiques associéeset consultées, et la décision du préfet dispensant la ville de réaliser une évaluationenvironnementale.

Le rapport et les conclusions du Commissaire Enquêteur seront tenus à la dispositiondu public à la préfecture, au siège administratif de Vallée Sud - Grand Paris - 28 rue dela Redoute à Fontenay-aux-Roses (92260) - et à la Direction des Services TechniquesMunicipaux - 8, place du Château Sainte-Barbe à Fontenay-aux-Roses (92260) - auxjours et heures habituels d’ouverture, pendant le délai d’un an, à compter de la clôture del’enquête publique et sur le site internet de la ville de Fontenay-aux-Roses www.fontenay-aux-roses.fr.

Le PrésidentJean-Didier BERGER

Clotilde Briard@ClotildeBriard

AlaportedeVersailles,ausalonEquipHotel, se dessinent jus-qu’au 10 novembre les contoursdel’hébergementdedemain.Lamanifestation reconstitue un établissement sous le nom de Studio16. La chambre s’y fait modulable, avec un lavabo comme un îlot qui peut se cacher derrière deux portes f a ç o n c l a u s t r a , o u u n l i td’appoint niché au-dessus du bureau. Tandis que le dressing, masqué derrière un rideau, laisse de grandes surfaces pourposer plusieurs valises ouver-tes. Une attente croissante des voyageurs qui défont moins leurs malles.

Lehallélimine, lui, le« desk »d’accueil. Comprenant un bar, ilse compose de différents mobi-liers conviviaux incitant pour les uns au travail, avec une tablepermettant de poser l’ordina-teur,pourlesautresà ladétente,

avecfauteuilsbasougrospoufs.Dans son prolongement, la ter-rasse aménage des coins où s’isoler derrière un rideau.

1 S’OUVRIR PLUSSUR L’EXTÉRIEUR

Ce hall éphémère reflète leschangements de l’héberge-ment. « L’hôtellerie est dans unephase de mutation forte. Les éta-blissements deviennent de nou-veauxlieuxdevie.Cetteouverturesur l’extérieur est aujourd’huiplus effective à l’étranger qu’enFrance » , indique CorinneMenegaux, directrice d’Equi-pHotel chez Reed ExpositionsFrance. Dans sa propre ville, onboit plus facilement un verredans un hôtel ou on s’y donnerendez-vous. Autre manièred’attirer les Parisiens : l’établis-sement André Latin, situé dansla capitale, consacre un mini-concept store aux jeunes créa-teurs.Longtempscachéaufondde l’hôtel, le restaurant se situeplus facilement sur rue dans lesnouvelles réalisations. A l’instardu Nolinski, cinq-étoiles pari-sien du groupe Evok Hôtels Col-lection, dont le restaurant,Réjane, se situe avenue del’Opéra, occupant une bonnepartie de la façade.Dans cecadre, le hall se fait plus convi-vial. Les grands « desks » de

réception commencent à céderla place à un enregistrementavec de petits bureaux où leclient peut s’asseoir, comme à laPousada de Lisboa, au Portugal,ou de façon mobile via destablettes. Le bar a tendance àréinvestir le hall. L’hôtel LeGénéral, à Paris, vient d’êtrerevisité par l’architecte d’inté-rieur Jean-Philippe Nuel dansl’esprit d’un lieu d’échange sans« desk ». Les visiteurs peuvent ylaisser une trace en glissant unlivre dans la bibliothèque, eninscrivant une idée de baladesur un grand tableau…Autrepoint devenu clef : la terrasse.« Elle représente un vrai levier dechiffre d’affaires et un élémentd’attractivité », relève CorinneMenegaux.L’enviecroissantedenature en ville, associée aubesoin pour les fumeurs d’enfaire leur quartier général, lamet sous les feux des projec-teurs. Résultat : il s’opère unevraie montée en gamme dumobilier. Quant aux « roof-tops », ces terrasses en hauteurà la mode, ils fleurissent un peupartout.

2 PERSONNALISERLeshôtels sontdeplus en

plus nombreux à raconter une histoire. « Les clients donnent une prime à la cohérence »,estime la directrice d’EquipHo-

tel.Le10Bis,quiaouvertprèsdela porte Maillot, ne renie pas le p a s s é d u b â t i m e n t , u n e ancienne maison close tenue par Katia la Rouquine qu’évo-quent des détails de décoration comme les appliques. Un cabi-net de curiosités est rempli de souvenirs, du sac de Katia à sa correspondance avec des per-sonnalités.

3 RÉORCHESTRERLA CHAMBRE

Lachambredoitévoluer.« Elleachangé dans son utilisation, enparticulier durant les voyagesd’affaires. En quête de liens, lesgens ont de plus en plus tendanceà préférer travailler dans le“lobby” », observe CorinneMenegaux. Avec les smartpho-nes etles tablettes, le bureau n’aplus lieu d’être de la mêmefaçon. En revanche, le lit n’ajamais eu autant d’importance.On attend d’un établissementqu’il se préoccupe de la qualitédes nuits. Les pistes de demainpassent par la conception delieux polyvalents, avec, pour-quoi pas, des cloisons déplaça-bles. Il faut mieux prendre encompte les évolutions de lasociété comme les famillesrecomposées, qui ont tendanceà rechercher d’autres solutions,notamment chez Airbnb. n

Le Salon EquipHotel, à la porte de Versailles, dessinejusqu’au 10 novembre les contours de l’hébergementde demain. Photo Emmanuel Nguyen Ngoc

TENDANCE

Le Salon EquipHotel exploreles pistes que vont suivre lesétablissements pourrépondre à l’évolution desattentes des voyageurs.

Leshôtelsdessinentleurfuturvisage

MARCHÉ DE L’ART

Michele Warnet@michelewarnet

Jeune, mais majeur : Paris Photo,qui soufflera ses vingt bougies en2017, ouvre ses portes ce mercrediauxVIPsouslanefduGrandPalais,avant d’accueillir le grand publicjeudi.Laplusgrandefoiredephoto-graphie au monde, organisée parReed (comme la FIAC), fait de lacapitale française – où se tientparallèlement le Salon de la photo àla porte de Versailles – le centrenévralgiquedumarchédelaphoto-graphie d’art.

Après une édition 2015 marquéepar le cho c des attentats du13 novembre, et après un démar-rage prometteur avec une haussede 15 % des visiteurs, la participa-tion est au rendez-vous de cettenouvelle édition avec 153 galeries

exposantes, dont 21 pour la pre-mière fois. « La foire n’a rien perdude son attractivité et le marché paraîtvouloir retrouver les repères perdusen 2015 », note Antoine Romand,expert en photographie.

Photographes plasticiens et con-temporains voient le prix de leursœuvres tirés vers le haut. Alors que,globalement, les images du XIXe etdu début du XXe siècle voient leurvaleur rester stable, celles des Alle-mands Andreas Gurski ou ThomasStruth rentrent dans le Top 5 mon-dial du nombre d’enchères million-naires. Elles cohabitent dans ce pal-marès avec les œuvres de poidslourds du marché américain, dontl’ultra cotée Cindy Sherman.

Un art doublementaccessiblePour autant, pour la moitié desœuvres adjugées, le montantdemeure inférieur à 1.500 euros,selon le rapport annuel 2015 d’Art-price, La photographie est doncbien loin des sommets atteints sousle marteau par les autres œuvresmodernes et contemporaines. Lemarché représente, en salle desventes, 4 % seulement des lots adju-gésetnepèseque1 %duproduitdesventes de « fine art » (beaux-arts).Mais son dynamisme, à l’ère desimages et de la transformationnumérique, ne se dément pas.L’indicedesprixdelaphotographieaffiche à lui seul +48 % entre 2000et 2015, quand celui du « fine art »,qui l’englobe, est à +36 %. Le pro-duit mondial des ventes de photo-graphies a été multiplié par près dedix en vingt ans, passant de 14 mil-lions d’euros en 1996 à 136 millionsen 2015.

EncedébutdeXXIe siècle, lemar-ché de la photo est économique-ment, techniquement et sociologi-quement poussé sur le devant de lascène artistique. Pour FlorenceBourgeois, directrice de ParisPhoto, « notre société est gouvernéepar l’image ». Sans compter que « lenumérique permet aux artistes detravailler leursphotosdansdemulti-ples combinaisons qui élargissentencore leur public ». Un public plusjeune aussi.

Après les bons résultats de laFIAC en octobre, les signaux sontdonc plutôt au vert pour que cetteédition de Paris Photo confirme lerang de la France comme troisièmeplace sur le marché mondial de laphoto, avec une part de 14 %, der-rièrelesEtats-Unisetl’Angleterre. n

l L’édition 2015 avait été écourtée suite aux attentats du 13 novembre.l En 2016, la plus grande foire du genre témoigne du dynamisme du marché.

ParisPhoton’arienperdudesonattractivité

XIXe siècle d’une des premièresfemmes photographes, AnnaAtkins, estimé entre 120.000 et180.000 euros.

Le lendemain, Christie’s enchaî-nera avec la collection de ClaudeBerri, réalisateur et producteur decinéma, dont les graffitis de Brassaïdu début du XXe siècle sont évaluésà quelque 10.000 euros et lesHiroshi Sugimoto argentiquesd’avant 2000 jusqu’à 70.000 eurosDrouot proposera le 14 novembreles archives du sulfureux PierreMolinier, photographe plasticiendes années 1960. Cette vente pour-rait fixer un nouveau plancher duprix de ses œuvres et, fait rare, c’estla Maison européenne de la photo-graphie qui accueillera l’expositionde la vente tout le temps de la foire.Enfin, Artcurial présentera dans lemême temps l’exposition-événe-ment de la succession de WillyRonis, avec 160 œuvres visibles,pour une vente le 13 décembre. n

Si la France occupe la troisièmeplace sur le marché de la photogra-phie d’art en valeur (lire ci-dessus),elle est sur la plus haute marche dupodium si l’on considère les volu-mes. Plus de la moitié des photosd’art changent en effet de mainsdans les enchères hexagonales. Pasétonnant, donc, de voir les maisonsde vente profiter de Paris Photopour présenter leurs collections.

Millon a ouvert le bal mardi, enmettant aux enchères les archivesinédites du studio Séeberger, pion-nierdelaphotodemodedès1909etfleuron de l’élégance à la française,avec des tirages allant de 100 à8.000 euros. Chez Sotheby’s, le11 novembre, sera dispersée uneimportante collection, avec notam-ment un album rare du début du

Plus de la moitié des photosd’art changent de mainsdans les enchèreshexagonales.

Lesmaisonsdeventesontdelafoire

Au Grand Palais, la participation est au rendez-vous de cette nouvelle édition de Paris Photo, la plusgrande foire de photographie au monde, avec 153 galeries exposantes, dont 21 pour la première fois.Photo Marc Domage

En ce début deXXIe siècle, le marchéde la photo estéconomiquement,techniquement etsociologiquementpoussé sur le devantde la scène artistique.

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Samsung se confonden excuses dans lapresse américaine...Le groupe sud-coréen a publié,lundi, une pleine page d’excusesdans le « Wall Street Journal »,le « New York Times » et le« Washington Post » après lescandale du Galaxy Note 7. Leconstructeur, aussi touché par unproblème sur des machines à laver,tente de regagner la confiancedes consommateurs américains.D

R

enpixels

... et affronte unnouveau scandalepolitique en CoréeLes magistrats ont fait unedescente au siège de Samsungmardi. La justice sud-coréennecherche à savoir si le groupea fait des donations à la femmed’affaires Choi Soon-sil (photo),soupçonnée d’avoir une influenceconsidérable sur la présidentePark Geun-Hye. Les sommesatteindraient 2,8 millions d’euros.A

FP

–6 %DE PUB POUR NRJLes messages incitant lesauditeurs de Fun à mentiront conduit à fausser lesaudiences des autres radios,pesant sur les revenus tri-mestriels, explique NRJ.Le chiffre d’affaires de latélévision au 3e trimestre a,par ailleurs, souffert (–4,2 %).

iTélé : lapluslonguegrèvedel’audiovisuelprivéencinqquestions

Nicolas Madelaine,Marina Alcaraz,Nicolas Richaud

1 D’OÙ VIENT LE BLOCAGE ?La grève à iTélé est entrée dans saquatrième semaine : c’est la pluslongue jamais menée dans l’audio-visuel privé. Les salariés ont poséleurs caméras et leurs stylos depuisle 17 octobre, date de l’arrivée del’animateur très contesté Jean-Marc Morandini. Mais, dans ceconflit hors norme, le malaise estplus profond. Dès juin, les journa-listes avaient voté en masse unemotion de défiance envers leurdirection pour protester contre lenon-renouvellement d’une cin-quantaine de CDD, soit un quart dela rédaction, et contre le projet demise en place de publireportages.

Aujourd’hui, direction et jour-nalistes semblent être dans un dia-l o g u e d e s o u r d s . L e g r o u p eVivendi, auquel appartient iTélé,pensait que la promesse d’un enca-drement de l’émission de Jean-Marc Morandini par la rédactionen chef de la chaîne et, surtout,l’amélioration des conditionsfinancières pour les candidats audépart arrondiraient les angles.Mais les journalistes se sont sentisoffensés par cette dernière propo-sition, formulée lundi. Ce que larédaction veut avant tout, disentcertains de ses membres, c’est laséparation du rôle de directeur dela rédaction et de DG de la chaîne,deux positions actuellement occu-pées par Serge Nedjar, un fidèle dupatron de Vivendi, Vincent Bolloré.

2 OÙ EN EST-ONAUJOURD’HUI ?Vivendi devait formuler des propo-sitionsmardisoir.Mais,aprèslevoted'un23e jourdegrèveenmatinée,uncertain pessimisme restait de misequant à l’issue du conflit. D’autantque les journalistes ne seraient passûrs de la légalité de la clause deconscience et donc d’être payés s’ilschoisissaientdepartirenl’exerçant.Le fait de ne pas toucher de salaire pendant le conflit pourrait cepen-dant faire céder les grévistes.

3 QUE CHERCHEVINCENT BOLLORÉ ?La position dans ce conflit de Vin-cent Bolloré laisse beaucoupd’observateurs dubitatifs, mêmes’ils comprennent que l’hommefort deVivendiveuilleredresser lescomptes lourdement déficitaires(20 à 30 millions d'euros de perteannuelle) de sa chaîne. Au sein dugroupe Vivendi commenceraientmême à apparaître des dissen-sions. Il est possible que l’hommed’affairesbretonveuille fairepartirune grande partie d’une rédactionqu’il n'a jamais portée dans soncœur, estiment certains.

De fait, il se murmure que, dansle sillage du départ d’Alexandre Ifi,directeur adjoint de la rédaction,annoncée en octobre, toute larédaction en chef pourrait à termeêtre démissionnaire. « Mais il y ad’autres moyens créant moins dedégâts collatéraux, » dit un obser-vateur. D’autres pensent que Jean-Marc Morandini correspond aupositionnement un peu plus« entertainment » et populaire quele groupe veut donner à iTélé pourqu’elle retourne à l’équilibre. Mais

« cet animateur est-il encore crédi-ble pour parler de médias, le sujet deson émission, vu ses démêlés avec lajustice ? [Jean-Marc Morandini estactuellement mis en examen,NDLR]. L’imposer au prix de bra-quer la rédaction a-t-il un sens ? » sedemande un dirigeant. Dans lepassé, Vincent Bolloré a montréqu’il n’avait pas peur de faire desvagues pour imposer sa vision.Mais, cette fois-ci, il est possible,jugent certains, que le conflit aitéchappé à son contrôle et qu’ils’agisse seulement de ne pas per-dre la face.

4 OÙ VA LA CHAÎNE ?Depuis lagrève, l’audienceafondu.Malgréunpicaumomentdudébatde la primaire de la droite et ducentre, depuis le 17 octobre, iTéléaffiche une part d’audience de0,4 %, contre 0,8 % en septembre.Cette perte de vitesse a profité auxconcurrents, en particulier àBFMTV, leader des chaînes d’infoavec une audience de 2,5 % depuismi-octobre (contre 2,1 % en sep-tembre). LCI est à 0,5 % (0,4 % enseptembre). Ce recul aura des con-séquences directes sur la publicité,puisqu’il faudra apporter des com-pensations aux annonceurs dontles publicités passent en cettepériodeparticulièreoùdéfilentdesreportages et documentaires redif-fusés. « Pour l’heure, sur les deuxpremières semaines de grève, levolume de publicité n’a que peubaissé dans la mesure où les annon-ceurs achètent des packs d’audienceà l’avance, mais il y aura forcémentdes compensations, » explique Phi-lippe Nouchi, expert médias chez

Publicis Média. Selon Canal+, lachaîne engrange chaque jour, entemps normal , de 100.000 à120.000 euros de publicité, quiseront amputés des rembourse-ments. En outre, cette rentrée a vuaussi l’arrivée de franceinfo, lanouvelle chaîne du service public,et la relance de LCI. Dans un telcontexte, chaque point d’audienceperdu sera plus difficile à recon-quérir. « Même si le conflit s’arrêtevite, iTélé a perdu trop de téléspecta-teurs pour rebondir dans le court oumoyenterme.Sonavenirestcompli-qué », prédit Philippe Nouchi.

Difficile, dans ces conditions,d’envisager de céder iTélé. « Si Vin-cent Bolloré voulait indiquer qu’iln’est pas vendeur d’iTélé, il ne s’yprendraitpasautrement ;onnepeutpas dire qu’il embellisse la mariée »,dit un dirigeant.

5 QUE PEUT FAIRE LE CSA ?Pourl’heure,leConseilsupérieurdel’audiovisuel a prononcé deuxmises en demeure : l’une sur les« manquements aux exigencesd’honnêteté et de rigueur dans la pré-sentation et le traitement de l’infor-mation dans l’émission “Morandinilive”».L’autresur« l’absencedefonc-tionnementeffectif,depuisseptembre2015, du comité d’éthique prévu dansla convention de la chaîne ». « C’estun carton jaune », fait valoir SylviePierre-Brossolette, membre duCSA. Si les mêmes manquementssont constatés dans les prochainessemaines, un rapporteur indépen-dantdevraexaminers’il fautclasserl’affaire ou s’il y a matière à grief, cequi peut prendre plusieurs semai-nes, voire plusieurs mois. Celui-citransmettra ensuite ses conclu-sions au CSA. L’institution pourrait

l Le conflit est entré dans sa quatrième semaine.l Retour sur les points de blocage, les forces en présenceet les possibles conséquences de cette grève hors norme.

TÉLÉVISION

Nicolas Richaud@NicoRichaud

« C’est toujours beau une chaîne quidémarre,surtoutquelatélé24heuressur 24, il n’y a pas de plus grand, deplus beau mouvement perpétuel […]L’information c’est noble, […] c’est undes éléments dynamiques clefs de lavie démocratique. […] Notre réponsec’est i-Télévision. » Ce 4 novembre1999, quinze ans jour pour jouraprès les débuts de la chaîne cryp-tée, Pierre Lescure, alors présidentde Canal+, prononce un discoursvibrant. A l’époque, Canalsat (quiincluti-Télévision)etTPSjouentdescoudes dans la télé payante parsatellite et Canal+ dégaine sa pre-mière chaîne d’info en continu enréponse à LCI, qui a vu le jour cinqans plus tôt. Pour se démarquer, lanouvelle venue mise sur la proxi-mité et les régions. Ses équipes

sillonnentlaFrancedanssesvéhicu-lessatellitaires.« Onveutexposerdestranches de vie. Le but de i-Télévision,c’est faire “Le Parisien” », clame NoëlCouedel, directeur de la rédactionaux débuts de la chaîne. Mais cel-le-ci est rapidement raillée. « Oncroirait la version longue du JT régio-naliste de Jean-Pierre Pernaut surTF1 », ironise « Libération ».

L’audience ne suit pas et, un an etdemiplustard,lebilanestrude : iTé-lévision accuse une perte de 80 mil-lions de francs pour un budgetannuel de fonctionnement de200 millions. La chaîne est alorsreformatée et prend un virageencorelégerversl’infoendirect.Sontraitement des attentats du 11-Sep-tembre, qui mettent aussi en avantLCI, va lui donner un nouveau souf-fle, au point de susciter l’intérêt de

CNN… qui n’entrera finalement pasaucapitaldelachaîne.L’année2005fait office de big-bang dans le pay-sage des chaînes d’info en continuavec l’arrivée de la télévision numé-rique terrestre. Si LCI opte pour laTNTpayante,i-Téléchoisitd’êtredif-fusée sur la TNT gratuite, de mêmeque BFMTV, le nouveau challengerqui se revendique low cost et misetout sur le «hard news». Disposantd’un budget annuel de fonctionne-ment (20 millions d’euros) bienmoindre que la filiale de Canal+(37 millions), BFMTV va pourtantmettre moins de deux ans à dépas-sersarivaleenpartd’audiencesurlaTNT (i-Télé restait néanmoinsdevant avec le câble et le satellite).

Aux manettes depuis 2004, Valé-rie Lecasble tente alors de recentrerplus encore la chaîne sur l’informa-tion et supprime six magazines auprofit de deux nouvelles tranchesd’info quotidiennes pour compléterles deux existantes. Trop tard.« Canal+afaitunegrosseerreurennecomprenant pas que le modèle avaitchangé et que sa chaîne d’info en con-tinu ne se trouvait plus dans un uni-

vers payant. i-Télé est alors un mixd’une chaîne d’info et d’une chaînepremium quand BFMTV a déjà com-pris ce qu’attendaient les téléspecta-teurs, ce qui lui a permis de vites’imposer comme la chaîne de réfé-rence dans le “hard news” », expliquePhilippe Nouchi, expert chez Publi-cis Media. Entre 2010 et 2012, lachaîne de NextRadioTV double sapart d’audience annuelle (PDA) à1,8 %. Celle d’iTélé stagne à 0,8 %.

L’affaire DSK, les attentats com-mis par Merah, « Charlie Hebdo » :ces événements dopent les audien-ces des chaînes d’info qui sont capa-bles de se mettre en ordre de bataille(duplex, édition spéciale…) en unéclair et ne sont jamais aussi effica-ces que lorsqu’une actu est assezforte pour écraser toutes les autres.Sauf qu’une sorte de prime au leaderjoue, et c’est BFMTV qui tire les mar-rons du feu. Fin 2015, sa PDA estmontée à 2,2 % contre 1 % à iTélé.Avec le mouvement social, (lire ci-dessus),celle-ciesttombéeà0,6 %enoctobre.Maigreconsolation,lafilialede Canal+ fait toujours mieux queLCIetfranceinfo,mêmeengrève… n

Unechaîned’infoencontinuquiatroptardéà fairedu« hardnews »Lancée en 1999, iTélé s’estd’abord positionnée surla proximité et les régions.Avant de subir de plein fouetla concurrence avec BFMTV.

Les salariés de la chaîne d’info en continu du groupe Canal ont posé leurs caméras et leur stylosdepuis le 17 octobre, mais ils avaient déjà voté en juin nune motion de défiance contre la direction.o

Sur l’actu brûlante,la prime au leader joueet c’est BFMTV qui tireles marrons du feu.

alors prononcer des sanctions àl’égarddelachaîne,dontdespénali-tés financières qui « ne peuventexcéder 3 % du chiffre d’affaires horstaxes, réalisé au cours du dernierexercice clos calculé sur une périodede douze mois. Ce maximum estporté à 5 % en cas de nouvelle viola-tion de la même obligation », précisele CSA. Autres armes à sa main : lalecture d’un texte à l’antenne d’iTéléou la coupure, provisoire ou défini-tive, de l’antenne. « Il s’agit là d’unarsenal théorique », tempère SylviePierre-Brossolette. Mais un cartonrouge est bel est bien possible.

Certains appellent le CSA, etmêmel’Autoritédesmarchésfinan-ciers, à se montrer plus fermes. « Jesuis un libéral, mais Vincent Bollorénepeutpasfairecequ’ilveutavecseu-lement 20 % du capital de Vivendi »,dit un dirigeant de médias. n

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HIGH-TECH&MEDIAS

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premium. L’ambition a été unpeu revue à la baisse depuis.Mais le positionnement restecelui d’un fabricant « qui four-nit de très bonnes technologies àun prix abordable », estime Fré-dérick Gian.

En témoigne, selon le res-ponsable, le lancement de deuxnouveaux modèles pour cettefin d’année, le U10 (et sa versionXL, le U20) et le M3E (et sa ver-sion XL, le M3 Max). Ces pro-duits affichent un design léché,avec une finition verre et métal,etembarquent lesfonctionnali-tés classiques d’un smartphonede bonne facture (capteurphoto 13 mégapixels, proces-s e u r 8 c œ u r s , b a t t e r i e àrecharge rapide...). Pour desprix compris entre 199 euros(U10) et 299 euros (M3 Max).

Reste à savoir si cela suffitpour se distinguer face auxWiko, Honor et autres ZTE, surun segment de marché trèsencombré. La différenciationpourrait passer par la distribu-tion. Disponible sur Internet, lamarque sera pour la premièrefois présente physiquementdans la grande distribution, encette fin d’année, avec Auchan(140 magasins). Meizu pourraitaussiintégrerà l’avenirdanssessmartphones en France les ser-vices maison déjà présents surles modèles chinois (streamingmusical, films,cloud...).— R. G.

C’est l’une de ces nombreusesmarques de smartphones d’ori-gine chinoise présentes enFrance.Maisquipeineàsefaireun nom sur un marché dominépar les géants Apple, Samsung,ou encore Huawei. Pour Meizu,qui pèse moins de 0,5 % dumarché, ilest tempsdesortirdel’anonymat. Le fabricant va sedoter d’une équipe dédiée enFrance (6 personnes) pourassurer la promotion et le déve-loppement de la marque, arri-vée dans l’Hexagone en 2014.Jusqu’à présent, celle-ci étaitgérée par le distributeur fran-çais Modelabs. Les ponts neseront pas totalement coupésentre les deux sociétés, maisMeizu aura désormais davan-tage de moyens humains etfinanciers pour grandir.

« Cela fait longtemps qu’ondemande à la direction chinoised’investir plus en France. Lesproduits sont bons, c’était dom-magedenepaspouvoirallerplusvite et plus fort », raconte Frédé-rick Gian, le patron de Mode-labs. Une véritable stratégiemarketing va désormais êtremise en place, avec un budgetquipourraits’éleverà3millionsd’euros l’an prochain. De quoia t t e i n d r e l ’o b j e c t i f d e100.000 smartphones vendusen 2017. Soit le double des ven-tes réalisées depuis deux ansdans l’Hexagone.

A la conquêtede l'internationalCette offensive illustre lavolonté du groupe chinois,qui toque à la porte duTop10desvendeursmon-diaux, de partir à la con-quête de l’international.Meizu devrait vendre aumoins 2,5 millions desmartphones hors deChine cette année (contre1 million l’an dernier). Surune production totaled’environ 30 millions.Créé en 2003, le groupeétait à l’origine un fabri-cant de lecteurs MP3.C’est en 2008 qu’il se lanced a n s l ’ave n t u r e d e ssmartphones. Moqué àl’originepoursesproduitsclo-nes de l’iPhone, Meizu a tentédans un premier temps de sepositionner comme un acteur

MOBILES

La marque desmartphones estprésente depuis2014 en France.

LechinoisMeizuaccélèreenFrance

31,1MILLIONS D’EUROSM6 a enregistré un résultatopérationnel courant enhausse et supérieur auxattentes au 3e trimestre.Le chiffre d’affaires publici-taire des chaînes gratuites aprogressé de 0,7 %, mais lesrevenus totaux ont souffertdes activités hors télévision.

Cazeneuve proposeun débat parlementairesur le mégafichierFace à la montée de la polémiqueet au débat qui divise jusqu’au seindu gouvernement, le ministrede l’Intérieur propose la tenued’un débat parlementaire sur lemégafichier regroupant les donnéespersonnelles des Français. BernardCazeneuve sera auditionné dès cemercredi par la commission des loisde l’Assemblée nationale sur le sujet.A

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HiMedia devient AdUxLe groupe dirigé par CyrilZimmermann (photo), HiMedia,change de nom pour devenir AdUx.« Ce nom est à l’image de notre projet :réconcilier la pub et l’expérienceutilisateurs », dit le PDG de la régie,dont les nouvelles activités(Quantumpour la pub native, AdPulse pourles formats plein écran et AdMoovepour le géotargeting et le drive tostore) pèsent 55 % des revenusau troisième trimestre.cy

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Une future chaînede cuisine chez SFR ?Selon nos informations, Alain Weill,le patron des médias de SFR (BFM-TV, RMC, i24News...), envisage delancer une chaîne de cuisine. Enquelques mois, l’homme d’affaires adéjà lancé trois nouvelles chaînes :BFM Sport, SFR Sport et BFM Paris.Pour la prochaine, il vise une chaîneculinaire parce qu’il n’y en a plusbeaucoup en France et que certainesfont un succès aux Etats-Unis.Sh

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Fabienne Schmitt@FabienneSchmitt

Patrick Drahi a échappé au pire.L’homme d’affaires, que l’Autoritéde la concurrence accuse d’avoirpris le contrôle de SFR et VirginMobile avant l’heure, via son hol-ding Altice, n’écope finalement qued’une amende de 80 millionsd’euros. Les sages de la rue del’Echelle, à Paris, auraient pu êtrebien plus sévères, puisqu’ils pou-vaient aller jusqu’à 1 milliardd’amende. Mais pour l’Autorité dela concurrence, le montant est déjàsuffisamment élevé. « C’est la pre-mière décision de ce type qui con-duise à une sanction d’un tel mon-tant, dans le monde », affirmeIsabelle de Silva, la nouvelle prési-dente de l’institution, en postedepuis octobre.

Ce premier dossier qu’elle a eu àtraiter est un cas inédit. D’abord,par l’ampleur des faits qui sontreprochés à Altice et son « câblo »Numericable. Ensuite, parce quejamais une entreprise en France n’aété condamnée pour avoir réaliséun rachat avant même que l’Auto-rité de la concurrence ne lui endonne l’autorisation. Normale-

ment, toute acquisition doit êtrenotifiée à l’Autorité et l’acheteurdoit attendre son feu vert (ce quiprend plusieurs mois), avant deconcrétiser l’achat.

Aucune précautionL’Autorité de la concurrence arelevé moult indices démontrantqu’Altice a mis la charrue avant lesbœufs. Elle n’a pas eu à beaucoupchercher. Lorsqu’elle a procédé àdes saisies chez SFR il y a quelquesmois, elle a mis la main sur des

e-mails directement envoyés parPatrick Drahi aux managers de SFRavec des consignes, dès le lende-main de la notification de l’opéra-tion, en juin 2014. Or, l’Autorité n’adonnésonautorisationàl’opérationquefinoctobredelamêmeannée.Siincroyable que cela puisse paraître,Altice n’a donc pris aucune précau-tion et a délibérément réalisé lerachatdeSFRdemanièreanticipée.

Le fait le plus saillant concerne lelancement de la Box TV Fibre parSFR, une offre très haut débit, utili-

sant le réseau câblé de Numerica-ble. Cette boxe, dévoilée en septem-bre 2014, a fait l’objet de tout untravaildepréparationcommercialeettechniquedanslecourantdel’été,entre les équipes de SFR et Numeri-cable, alors qu’elles n’en avaient pasle droit. L’Autorité reproche aussi àAltice d’être intervenu dans la poli-tique tarifaire de SFR, en suppri-mant à l’été 2014 des offres promo-tionnelles sur des abonnementstrès haut débit. Ou encore d’avoirdonné son accord préalable à lasignature d’un avenant à un accordde partage de réseaux mobiles avecBouygues Telecom.

Au regard de l’importance del’opération de rachat de SFR parAltice, un deal à plus de 17 milliardsd’euros et la plus grosse opérationdeconcentrationenFranceen2014,le montant de la sanction paraîtmince. D’autant que ce n’est pas lapremière fois qu’Altice est con-damné par l’Autorité de la concur-rence. Mais comme Alt ice areconnu tous les faits, cela a contri-bué à alléger l’addition. n

TÉLÉCOMS

Le holding du tycoondes télécoms PatrickDrahi devra payer80 millions d’eurosd’amende.

AlticesanctionnépouravoirprislecontrôledeSFRtroptôt

L'enquête de l’Autorité de la concurrence a révélé de nombreuxindices d’une réalisation anticipée du rachat de l’opérateur.

Pour séduire,le fabricantcompte surle fini léchéde ses M3E.

Le fabricant,qui pèse moinsde 0,5 % du marché,va se doterd’une équipe dédiéedans l’Hexagone.

Atosveutdopersesrésultatsentroisansgrâceà lanumérisationdesentreprises

Sébastien Dumoulin@sebastiendmln

Le futur d’Atos est radieux. C'est ensubstance le message que la direc-tion a délivré aux analystes mardi àl’occasion de la présentation dunouveau plan 2017-2019 du groupetechnologique français. La crois-sance organique du chiffre d’affai-res doit atteindre de 2 à 3 % par an(contre 1,7 % sur les neuf premiersmois de 2016). La marge opération-nelle doit progresser de près de100 points de base, pour atteindre10,5 % à 11 %, et les flux de trésoreriedisponiblespasserde50%à65%durésultat opérationnel, soit autourde 900 millions d’euros (contre550 attendus en 2016).

Pour justifier cet optimisme,Thierry Breton assure que les troisprochaines années seront celles dela transformation numérique desentreprises, tous secteurs confon-dus. « Il n’y a plus un PDG qui n’enparle pas. C’est maintenant », mar-tèle le patron d’Atos. Pour en faireson beurre, le français distingue

quatre domaines où faire valoir sonexpertise.

Le premier est le passage desentreprises au cloud hybride, cesnouvelles infrastructures informa-tiques qui combinent des serveursdans l’entreprise, dans des « datacenters » privés et chez des géantsdu cloud comme Amazon, Micro-soft, Google ou IBM. Cette orches-tration de clouds hybrides génèreaujourd’hui700millionsd'eurosdechiffres d’affaires. Le groupe enattend 1,7 milliard dans trois ans.C’est le futur de l’activité historique

d’Atos, l’infogérance (encore 57 %des revenus), qui pourrait ainsilégèrement croître sur les trois pro-chaines années.

Ladeuxièmebriqueest lavirtua-lisation des espaces de travail, quirepose notamment sur les logicielsde la société Unify, achetée 366 mil-lions d’euros en janvier dernier.Cette offre, Digital Workplace, quirapporteactuellement200millionsd’euros, représenterait 1,3 milliardd’euros de chiffre d’affaires en 2019.

Le troisième pilier est le déploie-mentdelaplateformeHanadel’édi-

teur allemand SAP, dont Atos tiredéjà 100 millions d’euros de reve-nus, ce qu’il compte multiplier parsept en trois ans. Enfin, le françaismise sur Atos Codex, son offred’analyse prédictive de données,concurrente de la solution Watsond’IBM. Avec 150 clients, celle-ci rap-porte aujourd’hui 500 millionsd’euros au groupe, qui en attend unmilliard en 2019.

Quatre axes stratégiquesEnsemble, ces quatre axes stratégi-ques représenteront 40 % des reve-nus dans trois ans, contre 13 % cetteannée, selon Atos. Le groupe peutaussi compter sur sa filiale d’e-paie-ment Worldline, dont il attend unecroissance de 5 à 7 % par an. Et illaisse clairement la porte ouverte àde futurs rachats. « Le secteur vacontinuer à se concentrer », pronos-tique Thierry Breton.

Comme gage de crédibilité de sastratégie, le patron a eu beau jeu demettre en avant son bilan. Depuisbientôt huit ans qu'il est à sa tête, legroupe a plus que doublé de taille,tant en chiffre d’affaires (11,7 mil-liards d’euros attendus en 2016)qu’en nombre de salariés (100.000).Sa capitalisation a été multipliéepar près de dix (10 milliardsd’euros). « Et nous n’avons pas dedettes, sefélicite lePDG. Ilparaîtquec’est ma signature. » n

INFORMATIQUE

Le groupe compte surune croissance organi-que de 2 à 3 % par anentre 2017 et 2019.

17MILLIARDS D’EUROSle montant total du rachatde l’opérateur télécoms parle holding de Patrick Drahi.Le montant de l’amende auraitpu grimper jusqu’à 1 milliardd’euros.

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Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos // 25

START

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L’Europe muscle son écosystème avec deux fonds

Nicolas Rauline, à Lisbonne@nrauline

Trivago, Deepmind, PriceMinister,Withings… L’Europe veut en finiravec l’exode de ses jeunes pousses,rachetéespardesconcurrentsamé-ricains ou asiatiques ces dernières

années, fautedefinancements.Car-losMoedas,commissaireeuropéenpour la Recherche, la Science etl’Innovation, a annoncé au WebSummitlelancementd’unnouveaufonds doté de 400 millions d’eurospour aider les start-up du VieuxContinent. Ce fonds public co-in-vestira à hauteur de 25 % avec desfonds privés.

L’Union européenne espère ainsiqu’avec cette collaboration public-privé,ellepourradégagerunecapa-cité d’investissement de 1,6 milliardd’euros. Peu de précisions ont étéapportées sur les mécanismesd ’ i nve s t i s s e m e n t , m a i s d e sconditions seront soumises, pourque les jeunes pousses aidées con-servent leur siège en Europe. « Lesprojets de qualité ne manquent pasen Europe. Le problème est de lesaider à grandir et à rester enEurope »,asoulignéCarlosMoedas.

L’initiative est similaire à celle du

Portugal, qui a, de son côté, profitédu Web Summit pour lancer unfonds de 200 millions d’euros pourses jeunes pousses. Le pays ne veutpas de deuxième Farfetch. Ce ven-

deur en ligne de mode et de luxeaurait pu être la première licorneportugaise. La start-up a bien étécréée à Lisbonne, il y a près de dixans. Mais, faute d’un marché suffi-

sant et d’accès aux capitaux, elle arapidement décidé de déménagervers Londres, jugé plus accueillant.Aujourd’hui, la valorisation de lasociété a dépassé le milliard de dol-lars (1,5 milliard lors de sa dernièrelevée de fonds en mai). Et le Portu-galcraintdevoirsesnouvellespépi-tes s’exiler. Uniplaces, un Airbnbpour étudiants, a déjà transféré sonsiège fiscal au Royaume-Uni, aprèsavoir reçu un investissement dufonds Atomico…

Co-investissementavec des fonds privésLes pouvoirs publics semblentenfin prendre conscience du pro-blème. 200M, le nouveau fonds de200 millions, pourra co-investiravec des fonds privés, qui, eux, neseront pas nécessairement portu-gais. L’objectif ? « Attirer lesmeilleurs investisseurs privés de laplanète », selon le Premier ministre

portugais António Costa. Une seulecondition est requise : les start-upaidées devront implanter leur siègeau Portugal. L’initiative fait partied’un plan plus large visant à déve-lopper l’écosystème numériqueportugais et l’entrepreneuriat engénéral.

Un programme d’accompagne-ment, via du financement et del’incubation, Startup Portugal, aégalement été lancé récemment.Au total, l’Etat doit investir 400 mil-lions d’euros dans les deux ans. Dequoichangerladonnedansunpaysoù les start-up auraient levé, cesdouze derniers mois, quelque130 millions d’euros. Le plus grosfonds de capital-risque du pays,Portugal Ventures, lui aussi d’ori-gine publique, a 400 millionsd’euros sous gestion.

Parmi les fonds privés, on trouvenotamment Caixa Capital ou FaberVentures. n

FINANCEMENT

L’Union européennea présentéau Web Summitun nouveau fonds de400 millions d’euros.

La veille, le Portugala annoncé avoir misen place une structuredotée de 200 millionsd’euros.

Carlos Moedas, commissaire européen pour la Recherche,la Science et l’Innovation. Photo RGA/RÉA

Ils ont dit

« On sous-estimel’ampleur du conflitde génération et,dans un mondeidéal, il faudrait que-Nathalie Kosciusko-Morizet et Emma-nuel Macronse retrouventau second tourpour marquerle renouvellement. »OLIVIER MATHIOTPDG de PriceMinister

Photo Thomas Samson/AFP

« François Hollandea essayé de réconci-lier la gauche avecl’entreprise, maiscela ne ressort pasdans le sondage.Il arrive dernierparmi les candidatspotentiels lesplus éloignés desstart-up. »FRÉDÉRIC DABIdirecteur général adjointde l’IfopPhoto Bertrand Guay/AFP

UREBONDL’économie du partage et le nau-tisme se portent bien. La plate-forme de location de bateaux entre

particuliers Click & Boat rachète son concur-rent Sailsharing, pionnier du genre en Franceet créé en 2013. Grâce à cette opération, la jeunepousse fondée par Jérémy Bismuth proposedésormais 8.000 embarcations dans 22 pays.Elle va donc pouvoir s’attaquer au leadershipeuropéen, notamment à travers une nouvellelevée de fonds actuellement en préparation.

15MILLIONS D’EUROSUnibail-Rodamco s’associeau fonds d’investissement encapital-risque Partech Ventu-res à hauteur de 15 millionsd’euros. Objectif : devenir lea-der de la Tech Real Estate.

=EN DÉCALÉPour cel les et ceux qui hésitentvraiment beaucoup entre les diffé-rents candidats à la présidentielle,

Tinder propose de les aider. La start-up a créél’application « Swipe les primaires » afin de per-mettre à ses utilisateurs de voir quel est le candi-dat de droite le plus en affinité avec ses préoccupa-tions. Une seconde vague sera lancée lors desprimaires de gauche. L’opération a été lancée enpartenariat avec Voxe.org, pépite de la « civictech » qui informe les internautes sur les pro-grammes des aspirants à la fonction suprême.

Guillaume Bregeras@gbregeras

Etsien2017,laFranceseréinventaiten mode start-up ? Les futurs can-didats à l’élection présidentielledevraient en tous les cas s’intéres-ser davantage à ces jeunes créa-teurs d’entreprises disruptives queles Français plébiscitent de plus enplus.DansunsondageIfopFiducialpour France Digitale, les entrepre-neurs inspirent déjà la confiance à68 % des citoyens interrogés, justederrière les scientifiques, policiers-gendarmes et enseignants, maistrès loin devant les députés et séna-teurs (17 %). « C’est un résultat quiconfirmeunetendancelourdedepuisdix ans qui réhabilite l’entrepreneu-riat auprès des Français, mais quiillustreaussi ledésenchantementvis-à-vis des élites », analyse FrédéricDabi, directeur général adjoint del’Ifop.

Dans cette dynamique déjàenclenchée, les hommes et femmespolitiques semblent ne pas com-prendre ce changement de percep-tion chez ceux qui les élisent. Ce quiexplique en grande partie la trèsforte proportion d’électeurs, dedroite comme de gauche, qui pla-cent Bruno Le Maire, Nathalie Kos-ciusko-Morizet et EmmanuelMacron parmi ceux qu’ils estiment

au plus proche des start-up. « Il y aune décorrélation de ce que vivent lesgensdansleurvieautravail,brutalitéet dynamisme, et ce que représententles personnalités politiques, estimeOlivier Mathiot, PDG de PriceMi-nister et coprésident de FranceDigitale. Et les plus jeunes risquentdesedétournerencoreplusdelapoli-tique si cela ne s’inverse pas. Un peucomme les vieilles professions qui sesont faites “uberiser” sans compren-dre comment. »

Les politiques n’arriventpas à redresser l’économieAu-delà du ras-le-bol de voir lesmêmes visages se présenter auxmêmes élections, les Français exi-gent qu’un rôle plus important soit

accordé aux entrepreneurs en poli-tique.75 %d’entreeuxestiment,parexemple,que« lasortiedecrisevien-dra d’une plus grande confianceaccordée par les dirigeants politiquesaux entrepreneurs », comme le notele sondage. 68 % pensent mêmequ’un créateur d’entreprise pour-rait être « un bon président de laRépublique ».

Il est également intéressant denoter qu’à toutes les questionsposées par ce sondage, aucun cli-vage politique n’émerge, relève Fré-déric Dabi : « C’est un changementd’époque. Les politiques n’arriventpas à redresser l’économie et le socialde notre pays, les Français, qu’ilssoient de droite ou de gauche, se tour-nent donc vers les acteurs de l’écono-

mie », 68 % des sympathisants degauche et 84 % de droite pensentque les entrepreneurs seront ceuxqui les sortiront de la crise. Nous ne

sommes plus dans une tendance,mais sur une lame de fond.

SelonOlivierMathiot,« quandlespolitiques parlent du chômage à tra-vers la macroéconomie, cela ne fonc-tionneplus.C’esttropéloignédelaviedes citoyens, qui considèrent dans

leur très grande majorité que lesentrepreneurs ne sont pas assezécoutés ».

Quelquesoitlebordpolitique,unautre constat apparaît implacable.Les deux personnalités politiquesayant incarné la fonction présiden-tielle apparaissent comme les pluséloignées de la compréhension desstart-up et de la nouvelle économieplus largement. « Nicolas Sarkozycomme François Hollande pâtissentd’une image proche des grandspatrons plus que des petits. C’estinhérent à la fonction et parfoisdéconnecté d’une certaine réalité.François Hollande ayant été à l’ini-tiative de la French Tech avec FleurPellerin et d’autres », analyse Frédé-ric Dabi. n

POLITIQUE

Nathalie Kosciusko-Morizet et EmmanuelMacron apparaissentcomme les deuxcandidats les plusproches des start-up.

C’est l’un des enseigne-ments du sondageIfop Fiducial et FranceDigitale, dévoiléen exclusivité par« Les Echos ».

LesFrançaisveulentdescandidatsà laprésidentielleprochesdesstart-up

Les Français exigentqu’un rôle plusimportant soit accordéaux entrepreneursen politique.

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Cetteplate-forme,quiaété finan-cée à hauteur de 100.000 euros parla Région Aquitaine (50 % du coût)permetaux1.200salariésdelazoned’activités Pau Cité Multimédia(37 entreprises), d’accéder, via leursmartphone, tablette ou ordina-teur, à plusieurs services en ligne :petites annonces, repassage, cou-ture, kiosque numérique avec unaccès gratuit vers plus de 200 titresde presse, réservation des salles deréunion,module« Aprèsletravail »qui permet des loisirs à la sortie dubureau.— M. K.

tre est aussi en marche. La sociétéd’économie mixte de Pau Pyrénéesa conçu une application Week-MeUp, qui permet de mettre en lienles salariés d’une même zone.

Services en ligne« Nous étions dans l’ère de la zoned’activité mono-fonctionnelle. C’estfini. Les attentes des salariés ontchangé. Il faut apporter un meilleurcadre de vie en proposant davantagede services », affirme Romain Harlé,responsable du développementéconomique à la Fédération desentreprisespubliqueslocales(EPL).

zones d’activités économiques.Séduit par le concept présenté le6 octobre au Conseil régional d’Ile-de-France, qui finance des projetsd’expérimentation en ce sens,Thierry Lajoie, président de GrandParis Aménagement, a annoncéqueleLi-Fiallaitêtretestédansdeuxparcsd’activités.Leparcdéjàanciendes Ecouardes, à Taverny (Vald’Oise) sur 18 hectares et celuid’Aerolians (Seine-Saint-Denis) encoursderéalisationsur198hectaresau sud de l’aéroport Paris-CDG.

Lamiseenréseaudesentreprisestravaillant dans un même périmè-

Vers des zones d’activités 3.0 ? Cer-taines technologies devraient faireleur entrée dans ces vastes espacesqui pâtissent souvent d’un équipe-ment numérique déficient. Le Li-Fi,pour « Light Fidelity », la nouvelletechnologie qui permet d’échangerdes données informatiques grâce àune ampoule LED, sera expérimen-tée sur des lampadaires dans les

Une laiterie AgrialbloquéeNORMANDIE — Des producteursont bloqué l’accès à unelaiterie, à Condé-sur-Vire(Manche), pour protestercontre le prix qui, selon eux,est trop bas, auquel leurcoopérative achète le lait.Ils demandent 300 eurosles 1.000 litres contre 280 eurosproposés par Agrial, qui compte14.000 producteurs adhérents. A

FP

endirect

Trop nombreux, obsolètes, les parcsd’activités doivent faire le ménage

AMÉNAGEMENT

Marion Kindermans@MaKindermans

Zone industrielle, parc ou zoned’activités économiques, éco-parc,pôle d’activités, technopole. Lesnoms ne manquent pas pour quali-fier cet objet pas vraiment identifié,maisquirecouvreprèsde30 %delasurface urbanisée en Ile-de-France ! Il n’existe pas de définitionprécise de ces périmètres qui con-centrent les entreprises. Et pour-tant, ils reviennent sur le devant dela scène. Longtemps apanage descommunes, qui ont multiplié lescréations surtout dans les années1970 et 1980, ces zones vont bientôtchanger de main.

La loi NOTRe du 7 août 2015 pré-voit le transfert, à compter du1er janvier 2017, de l’ensemble deszones d’activités économiques(ZAE) aux communautés de com-munes et d’agglomération. La loiprécise qu’il s’agit aussi bien dezones industrielles, commerciales,tertiaires, artisanales, touristiques,portuaires ou aéroportuaires.« L’idée est d’en rationaliser l’organi-sation et d’appuyer la tendance à laspécialisation », explique RomainHarlé,enchargedudéveloppementéconomiqueàlaFédérationdeséta-blissements publics locaux (EPL).Engros,ils’agitdefaireunboncoupde ménage dans le « patchwork »existant.« C’est l’occasionhistoriquede faire un recensement précis de ceszonesquiontparfoisde40à50ansetd’en préciser les fonctions », estimeNicolas Portier, délégué général del’Assemblée des communautés deFrance(Adcf).Maisest-cevraimentun cadeau, compte tenu de l’étatvieillissantdeceszonesetdesinves-tissements urgents à réaliser ?

Selon une étude du Centre d’étu-des et d’expertise sur les risques,l’environnement, la mobilité etl’aménagement(Cerema)réaliséeen2014–quipublielesdernierschiffresdisponibles – on compte dansl ’ H ex a g o n e e n t r e 2 4 . 0 0 0 e t32.000 ZAE. Ces espaces sont répar-tis sur plus de 12.000 communes etcouvrent au total 450.000 hectares.Achaquecommunesazoned’activi-tés économiques, pourrait-on dire !Les élus y ont longtemps vu unmoyen de redorer l’image de la villeet d’attirer des ressources via la taxeprofessionnelle (supprimée en2010). Du coup, elles se sont multi-pliées en se faisant parfois rageuse-ment concurrence entre elles.

SpécialisationParcs d’activités en perte de vitesse,locaux vides, bâtiments dégradés,sous-équipemententermesd’infor-matique, sécurité défaillante, man-que de services, animation inexis-tante… leur état est préoccupant. Ils’agitdelesrequalifier avantqu’ellesne deviennent, pour certaines, des

friches. C’est ce qu’a révélé l’Atelierinternational francilien de maîtrised’œuvre urbaine, qui s’est penchésur le sujet fin septembre. La situa-tion en Ile-de-France est embléma-tique. Avec près de 1.350 zones sur28.000 hectares (dont 2.370 hecta-res disponibles) qui représententprès d’un million d’emplois en Ile-de-France,lesZAEnesontpasanec-dotiques. La moitié d’entre elles ont

des surfaces inférieures à 10 hecta-res et les deux tiers couvrent de 20 à50 hectares. Une centaine sontsupérieures à 100 hectares. Aprèsl’ère de la mixité des activités, unetendance à la spécialisation estobservée. Aujourd’hui, en raison depossibilités foncières, la majoritédes ZAE créées se situe en grandecouronne (91 % des projets en2010) : Aerolians près de Roissy-

CDG, d’autres près d’Orly, de Mar-ne-la-Vallée. Le réseau de métro duGrand Paris Express rebattra lescartes. Pour Thierry Lajoie, prési-dentdeGrandParisAménagement,« au même titre que les années 2000étaient consacrées au renouvelle-ment urbain des quartiers de grandsensembles, les années à venir serontles années consacrées au renouvelle-ment des zones d’activités ». n

l La France compte près de32.000 zones d’activités économiques.l Les intercommunalités prennentles commandes au 1er janvier 2017et devront assurer leur requalification.

Chantier de construction de l’Ecole supérieure d’ostéopathie, dans le parc d’activités Descartes Nobel, à Champs-sur-Marne. Photo RÉA

Un outil pour lespavillons dégradésÎLE-DE-FRANCE — Le nouveloutil voulu par Jean-FrançoisCarenco, préfet de la régionIle-de-France, pour éviter queles pavillons dégradés ne tom-bent dans les mains des mar-chands de sommeil, sera crééd’ici le 1er janvier 2017. Le préfetl’avait annoncé dans nos colon-nes le 19 septembre. Il l’aconfirmé lors d’une conférence

de presse mardi matin. BaptiséeSorepad (Société de réhabilita-tion pour les pavillons dégradés),cette filiale commune à ActionLogement (ex-1 % Logement) età l’Etablissement public foncierd’Ile-de-France (Epfif) permettrade racheter les pavillons fragili-sés repérés par les agencesimmobilières ou les maires.Ils seront ensuite revendus à unparticulier, une société HLM ouun promoteur. Le préfet visele rachat de 400 pavillons par an.

Applis, Li-Fi, qui permetl’accès à Internet vial’éclairage, la technologievient au secoursdes aménageurs.

Le numérique gagne les parcs d’activités

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3 QUESTIONS À...PHILIPPE ÉCRANPrésident de l’Associationpour le développement du parcd’activités du Val d’Argent

« Ilyaeuunmanqueflagrantd’intérêtdeséluspourceparcd’activités »

S ale, sous-équipé, vieillis-sant, le parc d’activités duVal d’Argent, créé en 1951,

a besoin d’un second souffle. Sur125 hectares, le site concentre143 entreprises qui emploient1.500 salariés.

1 Qu’en est-il des investissementssur ce parc ?Un plan de réhabilitation de 10 mil-lions d’euros sur six ans avait étéannoncé en 2009 par la commu-nauté d’agglomération Argenteuil-Bezons. A part la réfection de deuxou trois rues, nous n’avons rien vude concret. Il y a longtemps eu unmanque flagrant d’intérêt des élus.

2 Quel est l’état du parc ?Cela fait des années qu’il n’y a pas eude nouvelle implantation d’entre-prise. On nous avait promis le hautdébit pour fin 2018. Ce ne sera pas lecas. Le système de vidéo-sur-veillance est obsolète. Nous avonsdes problèmes de déchets sauvages,d’occupationpardesgensduvoyage.Il y a même au cœur du parc uneécole primaire qui n’a rien à faire là !

3 Qui le gère aujourd’hui ?La ville d’Argenteuil a récupéré lacompétence du développementéconomique. Elle vient de créer unconseil économique, et les chosesont l’air de bouger. Des opérationsd’évacuation des déchets sauvagesont été lancées.Propos recueillis par M. K.

Pour les salariés qui travaillent surune zone d’activité, il est courantd’enchaîner les derniers kilomètresà pied depuis la dernière station deRER ou de bus. « Le transport publicn’est pas très bon sur les zones d’acti-vité, souligne Alain Pittavino, direc-teur des métiers chez Transdev,même en cas de ligne régulière, le buspasseaumilieudelazonemaisnedes-sert par toutes les rues et le temps deparcours est très long. » L’opérateurde transport, détenu par Veolia et laCaisse des Dépôts, s’attaque au pro-blème. Il a lancé fin août un disposi-tif de navettes à la demande baptisé« Chronopro ». L’idée est que le sala-rié, via une appli, disponible surAndroidet Apple Store, puissecom-

mander en temps réel un moyen detransport qui le dépose et vient lechercher devant son bureau.

Une appli plus fonctionnelleLes navettes partent d’un pôled’échanges (gare routière et ferro-viaire). Sur son smartphone, lesalarié indique, depuis son bus,

tramway ou RER, l’heure à laquelleil souhaite partir et à quelledestina-tion. Cinq sites pilotes sont en traind’êtretestés,àBeauvais(Oise),surlazone commerciale de Ther, sur lazone industrielle de Pinçonlieu et àVitrolles (Bouches-du-Rhône), surles zones des Estroublans etd’Anjoly, à vocation tertiaire et sur

le Technoparc, où est implantéAirbus Helicopter soit, au total,700 entreprises et 15.000 employés.« Nous étions sur ces sites dans desphases où nous reconfigurions leréseau, nous en avons profité pourproposer cette offre aux collectivitéslocales », explique Alain Pittavino.Les lignes régulières de bus quiexistaient ont été remplacées àVitrolles par des minibus et àBeauvais par de petites navettes.

RentabilitéPourpermettreà touslesemployésd’utiliser le système, y comprisceux qui seraient moins connectés,le conducteur peut rentrer lui-même les données. C’est le casnotamment d’un centre d’aide parle travail (CAT) situé à Beauvais. Ledispositifestdésormaisproposédemanière systématique aux inter-communalités avec lesquelles tra-vaille Transdev. Pour l’opérateur,

Chronopro est sans conteste plusrentable. Avec une simple appli,moins chère qu’un centre d’appels,le dispositif évite les lignes réguliè-res à peine remplies qui sillonnentparfoisdeszonesd’activité trèsvas-tes. Et les navettes, qui coûtent lemême prix à l’usager, devraientenregistrer une hausse de fréquen-tation.« Pourlesentreprisesquidoi-vent payer le versement transport(VT) cela permet de mettre en placeune offre plus adaptée », renchéritAlain Pittavino.

Transdev, qui se félicite de comp-tabiliser « plus de 1.500 voyageseffectuésdèslepremiermoisdelance-ment », attend la fin de l’année pourtirer un bilan global. Mais il devraitsedéployerbientôtsurunezonedesUlis (Essonne). D’autres territoiressont visés : les sites aux amplitudeshoraires particulières ou les zonesd’habitat peu dense.— M. K.

Transdev conduit les salariés jusqu’à la porte de leur bureauLe dispositif Chronopro,qui fait du transport à lademande et en temps réel,est testé depuis septembreà Beauvais et à Vitrolles.

Les lignes régulières de bus qui existaient ont été remplacéespar des minibus ou de petites navettes. Photo DR

26 // Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

PME&REGIONS

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 PME & REGIONS // 27

innovateurs

Vincent Charbonnier@vcharbonnier

— Correspondant à Lyon

Lorsqu’il avait racheté en jan-vier 2015 la Compagnie Indus-trielle d’Applications Thermi-ques (CIAT), le conglomérataméricain United TechnologiesCorporation (UTC) était restérelativement discret sur sesi n t e n t i o n s . I l av a i t p r o m i sd’investir et de muscler la recher-che-développement de ce spécia-liste du traitement de l’air connupour ses installations dans lapyramide de Keops ou au muséedu Louvre-Lens. Un peu moins dedeux ans après cette reprise,CIAT a été reconfiguré. 33 mil-lions d’euros ont été investisdepuis janvier 2015 dans l’usine

de Culoz (Ain) qui a été mise auxstandards du groupe UTC pour serapprocher des performances decelle de Carrier, à Montluel, éga-lement dans l’Ain.

L’outil industriel de CIAT, satôlerie en particulier, a été moder-nisé avec des lignes de productionplus flexibles. Certaines activitéssous-traitées ont été réintégrées,notamment la fabrication de tubesde cuivre pour les échangeurs à

eau.Unelignedepeintureaété ins-tallée. Un laboratoire a été cons-truit. Ce nouveau bâtiment entredans la constitution d’un campusde recherche commun avec Car-rier, autre composante d’UTC.8 millions ont été investis dans cecentre qui emploie 232 personnes.Montluel a été doté d’un labora-toire dédié aux nouveaux fluidesfrigorigènes. « Le crédit impôtrecherche a permis de développer la

R&D », note Didier Da Costa, prési-dentdeHVACEuropequidirigelesdeux entreprises.

UTC profite du rapprochemententre Carrier et CIAT pour affirmerlaspécialitédechaqueentité : letrai-tementetlaqualitédel’airàCuloz,laproduction d’eau chaude et d’eaufroide à Montluel. « Le nombred’heures de production a été main-tenu sur chaque site », affirme DidierDaCosta,quipréciseêtre« aumilieude la transformation de la société ».Les prochains investissementsserontconsacrésaurenouvellementdelagammeetaudéploiementcom-mercialdelamarqueCIAT,présenteen France et en Espagne.

Acquisition en ItalieSur un marché stagnant, UTCentend tirer parti de la convergencedes métiers du chauffage et de l’airconditionné . Ce qui expliquel’acquisition fin mai du fabricant dechaudières et brûleurs italienRiello.Avec8usinesenFranceetenItalie sur ses 11 en Europe, HVACEurope veut être acteur de larecomposition du secteur. De nou-veaux investissements devraientêtreannoncésprochainementdansl’usine de Mortagne-au-Perche(Orne) dans le giron de CIAT depuisquelques années. n

AUVERGNERHÔNE-ALPES

Le spécialistedu traitement de l’aira investi 33 millionsdans l’Ain.

Un labo de recherchesur les fluides a été créé.

L’américain UTC souffle le chaudsur les investissements de CIAT

Le laboratoire pharmaceutique CiToxLabfait une acquisition au Canada

Dominique Aubin— Correspondant à Caen

Bis repetita pour CiToxLAB. En2011, ce laboratoire d’Evreux(Eure) spécialisé dans l’évaluationpréclinique des médicaments,notamment sur les animaux, avaitracheté son concurrent canadienLAB Recherche. Aujourd’hui, ilmet la main sur un autre cana-

dien, AccelLAB, également spé-cialisé dans l’évaluation préclini-que, mais, cette fois, il s’agit denouveaux dispositifs médicaux.Fondée en 2004 par un cardiolo-gue, cette entreprise de la banlieuede Montréal emploie une centainede personnes pour un chiffred’affaires de 10 millions d’euros.Elle teste des valves et des stimula-teurs cardiaques, des ressortsartériels, mais aussi des appareilsorthopédiques. Ce rachat permetà CiToxLAB de s’inscrire dans leprocessus de convergence entreles médicaments et les dispositifsmédicaux réclamé par les clients.« C’est une demande forte, notam-m e n t d a n s l e d o m a i n e d ucardiovaculaire, de la médecine

régénérative ou de l’orthopédie »,assure le Dr Jean-François LeBigot, président de CiToxLAB.

Numéro un européenUne endoprothèse utilisés dans letraitement des pathologies des artè-res peut ainsi être introduite dans lesystème circulatoire recouvert d’unmédicament. Mais, en dehors de ces« hybrides », les évaluations conti-nuent à s’opérer dans des conditionsdifférentes : les médicaments sonttestés sur de petits animaux commele rat ou la souris avec des dosesproportionnées à leur poids, tandisque les prototypes des dispositifsmédicaux doivent l’être sur desanimaux d’une taille voisine de cellede l’homme, comme le porc ou la

brebis.Danssonnouveaupérimètre,CiToxLAB emploie 1.000 salariés etconforte sa place de numéro uneuropéen et de sixième mondialparmileslaboratoiresindépendantstravaillant pour le compte de tiers àl’évaluation des solutions thérapeu-tiques.Sonchiffred’affaires,estiméà100 millions d’euros pour 2016, a tri-plédepuis2010.LegroupedessertlesEtats-Unis à travers son implanta-tioncanadienne,mais ilestaussià larecherche d’une implantation dansce pays, premier marché mondial.

CiToxLAB a été créé en 1969 pardes laboratoires qui voulaientmutualiser leurs essais. L’entrepriseest passée en 1983 dans le giron deRoussel-Uclaf, avant de prendre sonindépendance. n

NORMANDIE

Le laboratoire normandspécialisé dans larecherche précliniquerachète AccelLAB.

Jeangérard Polissage allie le luxe à l’industrie

Effectif : 11 salariésChiffre d’affaires : 0,85 millionActivité : métallurgie

Monique Clémens@mo_clemens

— Correspondante à Besançon

De la visserie industrielle au luxe età l’art. C’est le grand écart de Jean-gérard Polissage, à Lure (Haute-Saône), où la firme vient de s’offrirdes locaux plus vastes et fonction-nels. La diversification a été lancée

par David Jeangérard lorsqu’il aracheté l’entreprise en 2007. Elleavait été créée en 1963 par songrand-père, puis reprise par sonpère. « Lorsque je suis arrivé, nousavions trois clients, ce n’était pas bondu tout ! Nous avons alors décidé denous diversifier dans les niches »,explique David Jeangérard.

Jeangérard Polissage compteaujourd’hui unevingtainedeclients,et la visserie pour l’automobile etl’industrie, qui apportait 90 % del’activité en 2002, ne représente plusque la moitié d’un chiffre d’affaires2015 de 850.000 euros. La PME polittoujours les éléments de fermetured’un grand fabricant français deCocotte-Minute (5.000 à 10.000 piè-cesparjour),sonmarchéhistorique,

desélémentsdebaromètrepourunesociété danoise, des poignées de cas-serolepourCristelouencoredesélé-mentsd’amplificateurpourDevialet.

Des boutiques aux statuesParallèlement, elle s’est hissée dansdifférentes niches : celle des ouvra-gesd’artd’abord,aveclepolissagedeportes, présentoirs, poignées etautres agencements pour les bouti-ques parisiennes de Vuitton et Cha-nel, pour celle de Burberry sur laCroisette,pourlaCitédel’AiràParis.« Ensuite, nous avons poussé les por-tes de fondeurs pour les œuvres et lemobilier d’art. Il s’agit de petites sérieset même parfois de pièces uniques,mais qui ont plus de valeur ajoutéeque les pièces industrielles », poursuit

le patron. Et c’est ainsi que le croco-dile, la panthère et le gorille del’artiste Richard Orlinski – desœuvres monumentales – sont pas-sées par l’atelier de Lure.

L’entreprise a connu une baissed’activité entre 2011 et 2013 et en a« profité pour tout réorganiser ».Son équipe, passée de 14 à 11 sala-riés,estrépartiepourmoitiépourlaproduction en série, pour l’autrepour le polissage d’art. Jeangérardvient d’ailleurs de s’équiper d’unecabine de peinture microbillageafin d’élargirsagamme definitions.Prochaine étape : renouer avec desmaroquiniers. Son père avait polides pièces pour Hermès et la presti-gieuse maison comptera bientôttrois ateliers en Franche-Comté. n

Depuis janvier 2015, 33 millions d’euros ont été investisdans l’usine CIAT de Culoz (Ain). Photo CIAT

Pirou va détruire lelotissement fantômeNORMANDIE — La communelittorale de Pirou, dans la Man-che, lance les travaux de démoli-tion du lotissement d’une cen-taine de pavillons jamais achevédepuis plus de 25 ans suite à lafaillite du promoteur en 1992.L’arasement de la parcelle de7 hectares sera fini dans un an.Le maire prévoit à la placeun projet hôtelier et immobilier.Si

pa

20MILLIONS D’EUROS D’INVESTISSEMENTSsont prévus par la région Auvergne-Rhône-Alpes en faveur du therma-lisme.Objectif :permettrelarénova-tion de 24 stations d’ici à 2020 dont9sontsituéesenAuvergne.Unappelà projet va être lancé. Ces investis-sements devraient permettre la

création de 2.000 emplois au coursdes cinq prochaines années. Autotal, 130.000 curistes sont accueillisdans ces 24 stations. La région estla troisième de France derrièrel’Occitanie (180.000) et la Nouvelle-Aquitaine (138.000).

LA PME À SUIVREBOURGOGNEFRANCHE-COMTÉ

Date de création : 2014Dirigeants cofondateurs :Bertrand Bigay (à droite)et Patrick Siri (à gauche)Montant : 4,5 millions d’eurosEffectif : 7 personnesSecteur : incubation

Paul Molga@paulmolga

— Correspondant à Marseille

Le « business model » de l’accé-lérateur entrepreneurial P. Fac-tory, localisé à Marseille, séduitlesinvestisseurs.Aprèsunepre-mière levée de fonds de 1,15 mil-lion d’euros lors de sa créationen2014,ilvientdeprocéderàunnouveau tour de table de4,5 millions d’euros partagésentre plusieurs acteurs finan-ciers : la Caisse d’Epargne Pro-vence-Alpes-Corse (Cepac) quidétient à présent 30 % du capi-tal de l’accélérateur et la Caisse

des Dépôts (20 %). Ils sontaccompagnés par une quin-zaine d’entrepreneurs, qui vien-nent s’ajouter au pôle histori-que de 42 patrons locauxrassemblés au démarrage parles cofondateurs et « serialentrepreneurs », BertrandBigay (Cityvox) et Patrick Siri(Manille, LaChaineMarseille).

C o m m e l ’a c c é l é r a t e u rparisien The Family dont ils’inspire, P. Factory proposeaux jeunes entrepreneurs qu’ilsoutient du mentoring et del’expertise dans tous les domai-nes clefs de la gestion d’entre-prise : recrutement, finance,Web marketing… Ils peuventparticiper à des ateliers deformation collectifs , des« pitchs parties », des « mee-tup » ou des « angels parties » etbénéficient de privilèges négo-ciés :interlocuteursdédiésdansdes banques, avocats spéciali-sés,accèsàdessallesderéunionà Marseille, Aix, Nice et Paris…

« Nous créons une émulationféconde », résument les codiri-geants. Les start-up sontaccompagnées jusqu’à leurpremière levée de fonds. Lesprestations de P. Factory sontgratuites. En contrepartie,l’accélérateur bénéficie d’unepromesse de cession de 5 % ducapital des entreprises qu’il apropulsées. Depuis 2014, il aaccompagné 65 projets et réa-lisé 15 levées de fonds pour unmontant total de 9 millionsd’euros. n

DR

LA LEVÉE DE FONDSP. FACTORY

P. Factory se refinanceavec deux banqueset des entrepreneurs

Date de création : 2003Président : Didier BrédyMontant : 7,8 millions d’eurosEffectif : 80 personnesSecteur : télécoms

Stanislas du Guerny@Stanislas du Guerny

— Correspondant à Rennes

Les réseaux en fibre optiquesont de plus en plus sollicitése n r a i s o n d e l a p o u s s é econtinued’Internet,dontletra-fic augmente de 20 à 30 % paran. Concepteur de solutions detransmission à très haut débitsur fibre optique,Ekinops cibleles opérateurs télécoms enFrance et à l’international.« Pour décrocher des marchésauprès des majors, nous avonsbesoin de fonds propres impor-tants, d’où la levée de 7,85 mil-lions d’euros qui vient d’être

réalisée sur Euronext », expli-que Didier Brédy, le PD Gd’Ekinops dont l’équipe deR&D, qui mobilise 60 cher-cheurs et ingénieurs, est instal-l é e à L a n n i o n , d a n s l e sCôtes-d’Armor. Lors de sonintroduction en Bourse en2 0 1 3 , E k i n o p s ava i t l e vé6,7 millions d’euros.

Sa principale solution detransport optique est d’unepuissance de 100 gigabits parseconde. « Elle vient d’êtreretenue par Orange pour aug-menter la bande passante surson réseau long de 18.000 kilo-mètres », précise Didier Brédy.Son déploiement va démarreravant la fin de cette année.

A l’international, l’entre-prise bretonne est notammentprésente aux Etats-Unis, oùelle est en passe de décrocherdes contrats avec des opéra-teurs de premier rang. L’Afri-que et l’Europe intéressentégalement Ekinops. Après la100G, son équipe de R&D tra-vaillesurdessolutionsde200à400 gigabits par seconde. « Unproduit à 200G est sorti, destinéaux réseaux métropolitains »,ajouteledirigeant. Ildéveloppedes systèmes à prix serrés pourfaire face à ses concurrents quine sont autres que des géantscomme Nokia ou Cisco. Eki-nops, qui a réalisé 15 millionsd’euros de chiffre d’affaires l’andernier, table sur une crois-sance de 20 % en 2016. n

LE FINANCEMENTEKINOPS

Ekinopsrenforcesesfondsproprespourséduirelesopérateurs

DR

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lesindices

LE RÉVEIL DES COURSDU CUIVRELe contrat à terme sur le cuivre aenregistré mardi sa douzièmeséance de hausse d’affilée à laBourse de Londres : du jamais vudepuis 1988, selon Bloomberg. Aforce, les cours du métal rouge ontgrimpé à leur plus haut niveaudepuis plus d’un an. Longtempspessimistes sur le métal rouge, lesopérateurs sont plus nombreux àparier sur une amélioration de lademande, notamment chinoise.

Véronique Chocron@vechocron

Les résultats des banques françai-ses au troisième trimestre 2016 ont surprislesmarchés,quiavaientprisle pli de broyer du noir en raison del’environnement de taux très bas etdes exigences des régulateurs. Or, entre juillet et septembre, les grou-pes bancaires français ont dégagé desprofitssolides,etsupérieursauxprévisions.Mardi, leCréditAgricoleSA (Casa), la structure cotée de la Banque verte, a affiché un bénéfice netde1,86milliardd’euros.Ilprofitetoutefois, pour 1,25 milliard d’euros,de la finalisation de l’opération « Eurêka », cette transaction intra-groupe de 18 milliards par laquelle les 39 caisses régionales du groupe ont racheté la part de 25 % que Casadétenaitchezcelles-ci.Maisleprofitnet sous-jacent – de 1 milliard d’euros–progresseluiaussi,de27 %par rapport au troisième trimestre 2015.Danslafoulée, legroupeapré-cisé sa politique de dividende, à savoir un versement de 0,60 euro par action pour 2016, et son engage-ment à verser au moins la même somme en 2017. Les marchés ont saluécesannonces,letitreclôturanten hausse de 5,64 % à 10,28 euros.

BPCE a de son côté enregistré unléger repli, de 0,5 %, de son bénéficenet au troisième trimestre, à955 millions d’euros, tandis quesa filiale cotée Natixis a dégagé unprofit net de 298 millions (+2 %).

Accélérationde la diversificationComme la plupart des banqueseuropéennes et américaines,Natixis et Crédit Agricole ont vuleurs résultats portés par lesmétiers de banque de financementet d’investissement (BFI), et enparticulier par le dynamisme desactivitésdetauxetdechange« dansun contexte de marché post-Brexitfavorable ». Le résultat net du pôle« grandes clientèles » de Casa aainsi grimpé de 47 % au troisièmetrimestre, à 458 millions d’euros.

En revanche, l’activité de banquede détail dans la zone euro continuede souffrir des taux bas, qui met lamarge d’intérêt des établissementssous pression. Au Crédit Agricole,les caisses régionales ont ainsiréalisé un résultat net en baisse de17,2 %. Et les revenus de la banquecommerciale et assurance de BPCEont reculé de 4,8 % sur le trimestre,endépitd’unehaussedesencoursdecrédit de 5 % dans les réseaux desCaisses d’Epargne et des BanquesPopulaires. Les établissementsprofitentcependantd’unniveautrèsbas du coût du risque, puisque lestaux bas permettent de limiter lesimpayés sur les crédits. Dans cecontexte, les groupes bancairesaccélèrent leur diversification, afind’augmenter les revenus tirés descommissionspourcompenserlafai-blesse des marges sur les crédits.

Mais ils continuent égalementde surveiller leurs coûts de trèsprès. Natixis a ainsi dévoilé mardisoir un nouveau projet de transfor-mation, qui passera notammentpar la rationalisation de sesmoyens informatiques et par la« digitalisation de ses process ». Labanque va investir 220 millionsd’euros pour transformer sesm é t i e r s , a f i n d ’é c o n o m i s e r250 millions d’euros par an dès lafin 2019. Et au début de l’année pro-chaine, BPCE présentera à son tourun « plan d’action digital ». « Nousdironsquelseralemodèlederelationavec nos clients, y compris les évolu-tions en nombre de points de vente »,a prévenu François Pérol, le prési-dent du directoire de BPCE. n

l Les résultats trimestriels progressentnotamment grâce aux BFI.l Natixis va investir 220 millionspour sa transformation digitale.

Lesbanquesfrançaisess’adaptentà l’universdetauxbas

LE SECTEUR BANCAIRE AFFICHE SA RÉSISTANCE

Sharon Wajsbrot@Sharonwaj

En miroir des banques françaises,les banques européennes ont brillélors de leurs publications trimes-trielles. La première banque euro-péenne HSBC a ainsi vu ses revenusgrimper de 2,4 %, à 12,8 milliards dedollars,etsasoliditéserenforceraucours de l’été. En Espagne, Santan-der a aussi surpris positivement lesanalystes avec des bénéfices enlégère hausse (+0,9 %, à 1,695 mil-liard d’euros). BNP Paribas, exposé

au contexte de taux négatifs enFrance, en Italie ou encore en Belgi-que, a aussi vu ses bénéfices grim-per de 3,3 %, à 1,9 milliard d’euros.Même Deutsche Bank – toujourssous la menace d’une lourdeamende aux Etats-Unis et sujet à ladéfiance des investisseurs – afficheunprofitnetde278millionsd’eurosau troisième trimestre, contre uneperte de plus de 600 millionsd’euros attendue par les analystes.

A quoi doit-on cette embellie ?D’abord à l’activité sur les marchésde crédit, de changes et de taux.« Toutes les banques ont perçu lesbénéfices du rebond marqué sur lesmarchés, les banques américainescomme les banques européennes,explique Jérôme Legras, directeurde la recherche chez Axiom, les

inflexions de politique monétaire auJapon et les anticipations vis-à-vis decelle menée aux Etats-Unis ont aussisuscité des besoins de couverture etfavorisé l’activité des banques sur lesmarchés. »

Le pire serait passéPeut-onconsidérerpourautantqueles banques européennes se por-tent au mieux ? Pour les analystesdes signaux attestent en tout cas unchangement structurel. « Nouscommençons à voir les taux longslégèrementremonterdufaitdesanti-cipations des investisseurs, qui esti-ment que la BCE ne baissera pasdavantage ses taux. Le phénomèneest favorable aux banques : cela ren-force la pente des taux qui joue surleurs marges d’intérêt », indique

Jérôme Legras. Autrement dit, lepire serait passé pour les banqueseuropéennes, dont les margesd’intérêt souffrent trimestre aprèstrimestre de la politique de tauxnégatifs de la BCE, ce qui pèse surleurs niveaux de rentabilité.

En Italie, des incertitudes sur lasolidité des établissements subsis-tent toutefois. Banca Monte dei Pas-chidiSiena,quiconcentredepuisde

longs mois les inquiétudes autourdu système bancaire italien, doitfinaliser les conditions de son plande sauvetage. Suspendu à la BoursedeMilanmardi, letitredelabanqueitalienne reste extrêmement volatil,signe de la fébrilité du marché.Depuis le début de l’année, BMPS aperdu près de 80 % à la Bourse deMilan en raison des incertitudesentourant son avenir. n

LesétablissementseuropéenssedémarquentautroisièmetrimestreLes perspectives s’amélio-rent pour le secteurbancaire européen du faitde la stabilisation attenduede la politique monétaire.

crédit immobilier, toutes les banquesprennent chaque trimestre unequote-part de moins-values latentessur le stock de couverture de leursencours de crédit, explique un ana-lyste.LCLopèreunmouvementintel-ligent, en débouclant des swaps d’uncoup. Cela va lui permettre d’amélio-rer les résultats futurs de LCL. »

Dans le détail, cette opérationreprésente au troisième trimestre une charge de 300 millions d’euros enrevenus(–187millionsderésultatnet), mais la banque en attend des effets positifs dès le quatrième tri-mestre 2016. Elle estime les gains futurs issus de cette opération à 18 millions d'euros de produit net bancaireentreoctobreetdécembre,puis à 70 millions d’euros en 2017.

L’activité de LCL, entièrementtournée vers la banque de détail,continue toutefois de souffrir parti-culièrement de l’environnement detauxbas,quipince samarged’inté-rêtréaliséesurlescrédits.« Cetajus-tement du coût de refinancementn’est donc pas une garantie de résul-tats en hausse en 2017, poursuit cetanalyste bancaire. Mais comme lestaux longs commencent à se tendre,le flux de négociation va peut-être setarir, ce qui soulagerait LCL. »L’enseigne a en effet connu à nou-veau, au troisième trimestre, unvolume record de renégociationsde crédits immobiliers (4,4 mil-liards d’euros). — V. Ch.

(Lire « Crible »Page 35

« Nous continuons à être confiantsur le futur de LCL », ont indiqué lesdirigeantsdeCréditAgricoleSAà lapresse, en commentant les perfor-mances de leur enseigne de banquede détail en France. L’ex-CréditLyonnais a pourtant connu à nou-veau un trimestre difficile. La ban-que a affiché une perte de 30 mil-lions d’euros, contre un bénéfice de149 millions au troisième trimestre2015, en raison notamment d’uneopération d’ajustement du coût derefinancement de ses crédits.

Concrètement, le Crédit Agricolea réinvesti une partie de la plus-va-lue de la vente de sa part dans VisaEurope pour alléger le coût de refi-nancement de sa filiale, en rem-boursant des swaps qui couvraientdes encours de crédit. « En raisondes taux bas et des renégociations de

L’ex-Crédit Lyonnais afficheune perte de 30 millionsd’euros, en raison d’uneopération d’ajustementdu coût de refinancementde ses crédits.

LCLtoujoursdansl’œilducyclone

Les chiffres clefs

- 2,4 %BAISSE DU PRODUIT NETBANCAIREchez LCL au 3e trimestre 2016par rapport au 3e trimestre2015.

- 4,7 %BAISSE DES CHARGESD’EXPLOITATIONau 3e trimestre 2016.

Paiements :Natixis créeune ligne métier

Considérées comme trèsstratégiques, les activitésde paiement du groupeBPCE vont être regroupéesau sein de Natixis, quiva racheter S-Money à samaison mère. « Ce regrou-pement permettra de pour-suivre une politique decroissance externe ambi-tieuse, avec l’objectif dedevenir l’un des leaders enEurope des solutions depaiement », précise BPCE.Le groupe annonce desnégociations exclusivespour acquérir PayPlug,jeune pousse proposantun système de paiementpar carte bancaire pourles commerçants.

L’enseigne a connuà nouveau, au troisièmetrimestre, un volumerecord de renégociationsde crédits immobiliers.

28 // Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

FINANCE&MARCHES

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 29

Laurent Thévenin@laurentthevenin

Natixis attend du mieux du côtéde Coface. La banque, qui est lepremier actionnaire de l’assu-reur-crédit français avec 41,2 %du capital, table « dès 2017 » sur« des effets bénéfiques » du planstratégique que vient de présen-ter Coface, a déclaré mardi Lau-rent Mignon, le directeur géné-ral de Natixis (« Les Echos » du22 septembre). Celui-ci doit per-mettre à l’assureur-crédit deregagnerenefficacitéopération-nelle et en rentabilité. Mené parXavier Durand, le directeurgénéral appelé à la rescousse enfévrier, il prévoit 30 millionsd’économiesen2018.Cofacevise,à travers le cycle, un ratio com-biné (l’indicateur phare demesure de la rentabilité techni-quepourlesecteur)de83 %pourunrendementsurfondspropresnets des actifs incorporelsmoyens (RoATE) « d’environ 8 %avant optimisation de son capi-tal ». « La tâche est énorme. Tou-tes les mesures présentées lors dela journée investisseurs de sep-tembre ne peuvent pas produired’étincelles immédiatement. 2017sera une année de transition »,anticipepoursapartunanalyste.

Une sinistralité élevéeEn attendant, « l’année 2016 seradifficile jusqu’à la fin », souligneLaurent Mignon. La faute, enparticulier, à une sinistralité quidemeure élevée dans les mar-chés émergents, « auxquelsCoface est plus exposé que sespairs ». La semaine dernière,l’assureur-crédit a publié unrésultat net en forte baisse surneuf mois de 85,4 %, à 14,4 mil-lions d’euros. Natixis, pourlequelCofacen’estpasunmétierstratégique, a toujours vocationàcéderunjourlesoldedesapar-ticipation.« C’estunactifdequa-lité, dont nous avons une idéeassezclairedelavaleur »,affirmeLaurent Mignon. « Je ne pensepas que le cours de Bourse actuelde Coface reflète sa valeur »,déclare-t-il. A 5,17 euros à la clô-ture mardi, le titre Coface vautdeux fois moins que son prixd’introduction en Bourse de10,40 euros de fin juin 2014.

4À NOTEREuler Hermes a publiéun résultat net quasi stablesur neuf mois, à 226 mil-lions d’euros. Pour mainte-nir sa rentabilité, le premierassureur-crédit mondialveut supprimer en Europe300 postes à l’horizon 2019.

La banque, qui estle premier actionnairede Coface, escomptedes retombées rapidesdu plan stratégiqueenclenché parl’assureur-crédit.

Natixisprévoituneannée2016difficilepourCoface

Sharon Wajsbrot@Sharonwaj

C’est un champ peu exploré chezbpifrance qui prend de l’ampleur.Aubergesdejeunessenouvellegéné-ration, parc d’attractions ou autresconcepts de restauration ou d’hôtel-lerie innovants sont autant dedomaines où la banque publiquedéploie désormais ses fondsenentrantaucapitaldejeunessocié-tés à potentiel. Un an après le lance-mentduplanFabiusdestinéàmobi-liser 1 milliard d’euros pour letourisme français, la banque publi-que revendique quinze nouvellesprises de participation pour un totalde 29 millions mobilisés.

« On se rend compte que le secteurfourmille de nouvelles idées et de con-cepts innovants à financer. Le démar-rage du fonds a été plus rapide queprévu : nous avons quasiment engagéla totalité des 50 millions d’euros quinous avaient été confiés en 2015 »,explique Serge Mesguich, directeurdu fonds France InvestissementTourisme chez bpifrance. A ce jour,labanques’estengagéepour40mil-lions d’euros d’investissementsauprèsde21entreprises.Pourmain-tenir le rythme, un deuxième abon-dement du fonds à hauteur de50 millions doit donc être réaliséprochainement par bpifrance.

Des concepts innovantsEn ligne de mire pour la banquepublique, les concepts innovants,comme celui de Bustronome, déve-loppé par deux spécialistes des sys-tèmes d’information bancaires quiont lancé leur start-up de restaura-tion mobile en 2014 (voir ci-contre).Mais aussi les exploitants touristi-ques plus traditionnels. « Il n’y aaucun secteur à exclure a priori,nous finançons aussi bien des parcsde loisirs que des franchisés Accor.

Notreidéeestbiend’accompagnerlesexploitants dans leur ensemble pourfavoriser l’effet levier et faire évoluerleur offre », explique Serge Mes-guich. Au-delà de son rôle moteuraux premiers tours de table, la ban-que veut aussi consolider la filière.« Les campings indépendants ont dumal à subsister. Dans ce domaine, lefonds tourisme peut servir de pivotpour initier une consolidation entreplusieurs acteurs », indique le res-ponsable du fonds.

Changement de braquetL’initiative de bpifrance s’inscritdans un projet plus global de laCaisse des Dépôts. Un an aprèsl’annonce de la création d’une nou-velle foncière dédiée à l’héberge-mentetà laconstructiondenouvel-les capacités d’accueil, la CDC aboucléunepremièrelevéedefondsde 100 millions d’euros avec la Fon-cière des Régions. Le véhiculed’investissement a déjà engagé40 millions d’euros pour la cons-truction du futur village du ClubMéditerranée à Samoëns et « deuxou trois opérations de taille équiva-lente doivent suivre début 2017 »,indique l’institution. Le troisièmevolet du plan tourisme déployé parla Caisse des Dépôts, qui vise àinvestir en fonds propres dans denouvelles infrastructures, rencon-tre en revanche plus de difficultés.«Les modèles économiques des équi-pements de tourisme ou de loisirscomme les projets d’installationssportives ou de port de plaisancesont parfois plus difficiles à équili-brer, il faut faire germer des projetsviables », explique Franck Silvent,directeur du pôle finances, straté-gie et participations de la CDC.

Pour l’institution, qui vient decéder le solde de sa participation dans le spécialiste des clubs de vacances Belambra, ces initiatives attestententoutcasunchangementde braquet. « La survivance pour desraisons historiques de participationsminoritaires dans des opérateurs du secteur du tourisme, comme Belam-bra ne faisait plus beaucoup de sens.Nous voulons avoir un véritable impactsurlafilièreenfaisantgermerde nouveaux projets avec des moyensaugmentés et renouvelés », indique Franck Silvent. n

BANQUE

Un an après le lance-ment de son fondsdédié au tourisme,bpifrance revendique15 prises de participa-tion en fonds propres.

Bpifrance passe la vitessesupérieure dans le tourisme

Trois projets soutenus par la banque publique

Bustronome mise sur lesvoyages gastronomiquesFondée il y a deux ans, lajeune société propose desrepas gastronomiques à bordde l’un de ses bus à impérialequi sillonnent Paris. Les deuxfondateurs, Jean-ChristopheFournier et Bertrand Mathieuont reçu le soutien de bpi-france, qui a souscrit à leurpremière augmentationde capital. La banque, viason fonds dédié au tourisme,a investi 600.000 eurosdans la société qui compte13 salariés pour un chiffred’affaires de 1,5 million d’euros.

Le parc du Petit Princefinance de nouvellesattractionsOuvert en juillet 2014 àquelques kilomètres de la gareTGV de Mulhouse, le parcd'attractions dédié au volen ballon a accueilli la banquepublique à son capital en juillet2016. Bpifrance et AmundiPrivate Equity ont en effetsouscrit à sa deuxième levéede fonds de 3,5 millionsd’euros. Celle-ci vise à financerde nouveaux investissements,notamment de nouvellesattractions qui permettrontde lancer la saison 2017.

France Hostelsambitionne de rénoverles auberges de jeunesseLe projet de cette jeunepousse doit voir le jour fin2017. Il s’agit de créer unréseau d’auberges de jeunessede nouvelle génération quiassocient des offres d’héber-gement et des services con-nectés (réservation en ligne,ouverture de la chambre etpaiement des consommationssur son mobile...). Bpifrancea pris une participationde 25 % au capital de cettestart-up en novembre 2015.

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C’est une première dans l’écosys-tème du capital-investissementhabitué aux cooptations internes.L’ex-capitaine d’industrie, PatrickKron, a annoncé mardi prendre laprésidencedufondsTruffleCapital.Ilremplacel’undesescofondateursHenri Moulard, âgé de soixante-dix-huit ans. Cette décision estd’autantplussurprenantequ’elle liele pionnier le plus atypique du capi-tal-risque à l’homme qui a mené larestructuration du fleuron Alstomjusqu’à la cession très politisée àl’été 2014 de sa branche énergie àGeneral Electric.

A priori, Patrick Kron avait pourseul point commun avec le mondedu capital-risque que ses débuts àl’agence de l’innovation Anvar(devenue Oseo). Mais dans les faits,l’ex-industriel partage la stratégiede rupture qu’affectionne Truffle.

L’homme n’a pas hésité en effet àbriser un tabou en cédant la bran-che énergie d’Alstom, soit les troisquarts des activités du groupe àl’américain GE. Une décision con-testée à l’époque, mais pour lui, lestatu quo voulait dire « laisser uneentreprise qui se serait progressive-ment délitée ». « Je suis convaincuque mon rôle est d’anticiper », a-t-ilexpliqué. Quitte donc à prendre desdécisions drastiques.

Nouveau comitéstratégiqueLa stratégie de Truffle dans l’inno-vation n’estpasdifférente :« L’inno-vation à la marge n’existe pas. Il n’y apas d’aventure technologique dura-ble si l’innovation n’est pas radicale,explique Philippe Pouletty, cofon-dateur de Truffle en 2001. Un nou-veau produit doit changer radicale-ment la vie de ses utilisateurs. » Unprincipe vérifié puisque le fonds,

qui participe à la création mêmedes start-up qu’il soutient financiè-rement, réalise des multiplesmoyens de 3 à 4 sur des conceptstrès loin de simples applicationsmarketing. Truffle est par exempleà l’origine du projet de cœur artifi-ciel total le plus avancé dans lemondeavecCarmatetd’autresrup-tures technologiques, commePharnext, avec le professeur DanielCohen, qui a mené la réalisation dela première carte du génomehumaine en 1993.

L’arrivée de Patrick Kron va mar-quer un changement majeur. « Jevais faire franchir à Truffle Capitalune dimension internationale enaccélérant son développement »,explique le nouveau président. Unecarte utile alors que Truffle lèvedeux nouveaux fonds, dont la taillesera équivalente à la moitié de sesactifs actuels, soit 750 millionsd’euros(l’unde200millionsd’eurosdans les biotech et un autre de150 millions d’euros dans les fin-tech). Truffle travaille d’ailleurs à lacréation d’un comité stratégiqueformé de grands industriels etfinanciers pour en faire ses ambas-sadeurs à l’international.

Enfin, l’autre rôle de PatrickKron, qui conserve ses mandatsd’administrateur chez Sanofi et

Bouygues, sera d’établir des passe-relles entre les leaders innovants deTruffle et les grands groupes fran-çais, tout en préservant leur iden-tité.« Lesstart-upsevendentsouvent

trop tôt à des groupes étrangers. Enpréservant leur indépendance, nousparticipons au futur de l’économiefrançaise », explique Philippe Pou-letty. — A. D.

CAPITAL-INVESTISSEMENT

L’ex-dirigeant d’Alstomprend la présidencedu fonds françaisde capital-risquepour le porterà l’international.

PatrickKron,l’ex-hommefortd’Alstom,prendlatêtedufondsdecapital-risqueTruffle

Le nouveau président, Patrick Kron, explique : « Je vais faire fran-chir à Truffle Capital une dimension internationale en accélérantson développement ». Photo Kenzo Tribouillard/AFP350

MILLIONS D’EUROSTruffle Capital veut lever350 millions d’euros dansles biotech et les fintech.

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30 // FINANCE & MARCHES Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

ALAIN MARSCHALL & OLIVIER TRUCHOT@GG_RMC

LA RADIOPAS COMMELES AUTRES

LES GRANDES GUEULES 10H-13H

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Guillaume Benoit@gb_eco

De Mélenchon à Sarkozy, les candi-datsdéclarésà laprésidentielleouàune primaire ont tous reçu une let-tre de l’Amafi. L’Association fran-

çaise des marchés financiers s’estdonné une mission : les sensibiliseraux grands enjeux et aux réformesnécessaires pour renforcer le rôlede la place parisienne et de ses mar-chés, notamment dans le contexteparticulier créé par le Brexit.

Une sortie du Royaume-Uni del’Union européenne offrirait eneffet à Paris une chance de redeve-nir un acteur de premier plan surles marchés. « La France doit avoirun positionnement spécifique enEurope dans les négociations avec leRoyaume-Uni », exhorte StéphaneGiordano, président de l’associa-tion, qui souhaite que les discus-sions soient « énergiquesetsansnaï-veté ». L’Amafi met notamment engarde contre un futur accès desacteurs britanniques au marchéeuropéen dans le cadre du régimedes équivalences, ouvert aux pays

possédant des réglementationsproches de celle de l’Union. Or cemécanisme ne prévoit pas de révi-sion dans la durée. « Si le bénéficedes équivalences doit être accordé auRoyaume Uni, cela doit être de façonprovisoire, révisable et très enca-drée », avertit Pierre de Lauzun,délégué général de l’Amafi.

En parallèle la France doit sedoter d’un « dessein fort en matièrede marché » pour saisir pleinement

l’opportunité créée par le Brexit. Enabandonnant notamment son sou-tien à la taxe sur les transactionsfinancières européennes, qui pourStéphane Giordano« est incompati-ble avec la volonté de centraliser àParis un certain nombre d’activitésfinancières. » L’Amafi invite égale-ment les futurs gouvernants à sup-primer la taxe sur les salaires, quipèse fortement sur les banques. Ouau moins à en exonérer les nouvel-les embauches, tant pour les impa-triés rentrant de Londres que pourles autres.

Francfort à l’affûtSurtout, l’association insiste sur lanécessaire création d’un régimesocial particulier pour les hautssalaires en France, considérant queleurs bénéficiaires n’ont pas autantbesoin de la protection du code du

travail. Cette mesure toucheraittous les salariés percevant unerémunération importante, et passeulement lestraders.Unemanièrede répondre à Michel Sapin, leministre de l’Economie, qui avaitécarté toute idée de faire une excep-tion pour une catégorie en particu-lier. Un premier signal rapide en cesens serait le bienvenu, car Franc-fort risque de prendre Paris decourt en adoptant un dispositifsimilaire.

Au-delà du Brexit, l’Amafi plaideà nouveau pour une réforme de lafiscalité de l’épargne. Avec un butclair : favoriserl’orientationdecettemanne vers les besoins réels definancement des entreprises.L’association de marché souhaiteunrégimequiprivilégielesinvestis-sements en fonds propres plutôtqu’en dette. Et notamment la déten-tion directe d’actions, alors que lesrevenus de cette dernière sonencore beaucoup plus taxés queceux du livret A ou de l’assurance-vie. Elle préconise également un

effort en faveur des financementsde long terme, qui mobiliserait unacteur public comme le Fonds deréserve des retraites. Autre piste : lacréation d’un plan d’épargneretraite populaire en actions. n

PLACE FINANCIÈRE

L’Association françaisedes marchés financierspréconise plusieursmesures pour tirerparti du Brexit.

Elle invite les candidatsà se pencher surl’épargne longueet les fonds propresdes entreprises.

Brexit, fiscalité,épargne :lespropositionsdel’Amafiauxcandidatsà laprésidentielle

ment au Royaume-Uni… Le choixdu jury s’est porté sur EDF, qui« communique une informationf inancière part icul ièrementdétaillée et précise sur les sujets inté-ressant les investisseurs et les action-naires et accorde notamment uneplace prépondérante au digital etaux réseaux sociaux dans la relationactionnaires et la communicationfinancière ». EDF est candidat cha-que année depuis 2011. Il avait déjàobtenu un prix spécial du jury en2013, et c’est la première fois qu’ilobtient le grand prix, succédantainsi à BNP Paribas.

Les autres prixLe jury rassemblait autour d’HervéHélias, PDG de Mazars en France etco-CEO du groupe, et d’Henri Lach-mann,présidentd’honneurduprix,des associés de Mazars ainsi que lesreprésentants des lauréats 2015. Huit prix ont été décernés. Dans la catégorie Large Caps, Vinci etOrange ont été primés ex aequo pour leur document de référence etleur assemblée générale, la Société Générale pour le digital et Engie pour son club actionnaires. Dans lacatégorie Mid & Small Caps, le prixSpécial est revenu au groupe Val-neva, le jury relevant en particulier les innovations mises en place par ce jeune groupe spécialisé dans les vaccins et l’utilisation du digital pourcommuniqueravecsesaction-naires. Gecina a reçu le prix du document de référence et del’assemblée générale, Wavestone le prix du Digital et Edenred le prix duClub actionnaires.— G. M.

C’est sans doute en période de tur-bulences boursières que l’on jaugele mieux de la qualité des relations d’une entreprise cotée avec sesactionnaires. EDF a obtenu mardisoir le grand prix de la RelationActionnaires,remispourlasixièmeannée consécutive par « LesEchos », « Investir » et « Mazars ».Unprixquirécompenselessociétéscotéespourleurcapacitéàdévelop-per et pérenniser des relationsdurables et soutenues avec leursactionnaires, qu’ils soient indivi-duels, salariés ou institutionnels.

L’année a été particulièrementintensepourEDF,dansunenviron-nementchahutépourtousleséner-géticiens européens, avec les dou-tes sur l’avenir de l’atome civil, laqualité de certains équipements etl’incertitude permanente sur lesévolutions des tarifs. Elle aura étémarquéeparsasortieduCAC40endécembre dernier, après un par-cours boursier difficile, mais aussile renforcement des fonds proprespar l’Etat actionnaire, la reprised’Areva NP, la décision de lancer detrès gros investissements, notam-

PRIX

L’énergéticien a reçule grand prix de laRelation Actionnaires.

Huit prix ont étédécernés au total,dont le prix Spécialpour Valneva dansla catégorie Small Caps.

EDF récompensépour ses relationsactionnaires

Salle de marché Euronext. Photo Hamilton/RÉA

L’association insistesur la nécessairecréation d’un régimesocial particulierpour les hauts salairesen France.

L’Amafi, la voix desmarchés français

•L’Association françaisedes marchés financiersreprésente les acteursdes marchés implantésen France.•Elle compte 140 adhérents,représentant plusde 10.000 professionnelsde la Bourse et de la finance.•Ses membres représententtoutes les activités demarché, qu’il s’agisse parexemple de banques oud'infrastructuresboursières, mais égalementde cabinets d’avocatset de conseil.

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 31

tes en ligne de Tesco. La hausse deprix imposée par le fabricant de lacélèbre pâte à tartiner était jugéeinadmissible.

Autre difficulté pour l’industriedu chocolat : la hausse du prix desmatières premières. La tonne decacao échangée à Londres n’a cesséd’augmenterdepuislafin2012pouratteindre plus de 2.577 livres ster-ling en juillet avant de baisser légè-rement. De quoi craindre une aug-mentation du prix du Tobleronemême au sein de la zone euro ? n

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LA SÉANCE DU 08 NOVEMBRE 2016

LaBoursedeParishésitanteavantl’électionaméricaine

• Après son rebond de 1,91 %lundi, la Bourse de Paris est res-tée bien orientée alors que lesAméricains se rendaient auxurnes pour élire leur 45e prési-dent. Si l’incertitude reste forte,les investisseurs présents sur lemarché ont tout de même per-mis à l’indice CAC 40 de termi-ner en progression de 0,35 % à4.476,89 points. Mais les volu-mes de transactions sont restésune nouvelle fois très faibles,dans un contexte de volatilitésupérieure à la normale. Apeine 2,8 milliards d’euros ontété échangés. « Les investisseursont ajusté leurs positions hier etrestent un peu sur la toucheaujourd’hui », explique DanielLarrouturou, chez DiamantBleu Gestion.

Du côté des valeurs, les ban-ques sont restées bien orien-tées,soutenuesparlaremontéedestauxsurlesmarchésobliga-t a i r e s ( l e r e n d e m e n t d el’emprunt d’Etat à 10 ans fran-çais est proche de 0,5 %). Mais

ces titres ont aussi profité desrésultats du Crédit Agricole,qui a bondi de 5,64 %. SociétéGénérale a gagné 1,55 % etBNP Paribas 1,12 %. Amundis’est apprécié de 2,20 %. Legroupe va déposer une offre derachat de Pioneer Investments,filiale de gestion d’actifs de labanqueitalienneUniCredit.Parailleurs,LVMH agagné1,16%etLafargeHolcim 1,08 %.

Sur le CAC 40, ArcelorMit-tal a chuté de 4,34 % aprèsl’annonce de ses résultats tri-mestriels. Le sidérurgistes’attend surtout à une moindrerentabilité au quatrième tri-mestre. Solvay a perdu de soncôté 2,19 % après l’annonce deses résultats trimestriels.

Par ailleurs, Eiffage a pro-gressé de 0,41 %. Le groupe aconfirmé attendre une « légèrebaisse » de son activité en 2016,alors que son chiffre d’affairesest resté quasi stable au troi-sième trimestre. Le marché aaussi bien accueilli les prévi-sionsdecroissancebénéficiaired’Atos. La SSII a pris 0,91 %.

Enfin C G G a plongé de28,51 %. Le spécialiste des servi-ces et équipements géophysi-ques a dit envisager toutes lesoptions, y compris une aug-mentation de capital, si sastructure financière l’exigeait.

L’AVIS

Conséquencesd’uneinondationdeliquiditésLes banques centrales ont inondé le mondede liquidités, ce qui n’a pas été sans impactsur l’inflation, mais pas toujours dans le sens souhaité.

C’estunfacteurquelesautoritéspolitiquesn’avaientpasintégréavantdedéployerleursQE(programmesderachatd’actifs).UnecertainequantitédelaliquiditéendollarcrééeauxÉtats-Unisafuipourse

retrouverdansdifférentesrégions,notammentsurlesmarchésémergents,permettantauxentreprisesdedévelopperdavantageleurscapacités.Maislademandeaété insuffisantepourabsorbertoutecettecapacité,cequisetraduitparunepertedepouvoirdefixationdesprixauniveaudesentreprises.Ajoutéà larapiditédesévolutionstechnologiquesetaudurcissementdelaconcurrence,cephénomèneinciteàanticiperunenvironnementdéflationnisteplutôtqu’inflationniste.

Il sembleaujourd’hui queles investisseurs soientplusnombreuxà reconnaître les conséquences involontaires des politiques deQE.La rumeurcourt que la politiquemonétaire pourrait êtreremplacéepar un recoursaccruà des dépenses budgétaires(enparticuliersur des projets d’infrastructures)dans uneffortpour stimuler l’économie,etcemême si les freins aurecoursà denouvelles mesuresderelancesontparticulièrementimportants danscertainspayscommeaux Etats-Unis. Si lahaussedes dépensesbudgétaires est effectivementretenue commeoutilde relance, l’impact sur lesactifsrisqués seradifférent deceluides QE,qui avaientcontribué àabaisser lesrendementsobligataires, à soutenir les prix desactions et à apprécierles valorisations. Lesdépensesd’infrastructures devraient alorsaugmenter dans certains secteurs. Cela signifie quecertainssegmentspourraient tirer leur épingle du jeu sur lesmarchésd’actions, notamment la construction et les matériaux.

Aron Pataki est gérant chez Newton (filiale de BNY Mellon, IM).

Par AronPataki

CHANGES

Les trésoriers d’entreprise, quireprésentent autour de 7 % desvolumes mondiaux sur les devises,ont été totalement pris de court parle Brexit. « Peu d’entreprises avaientmis en place des couvertures sur lalivre sterling avant le résultat duBrexit. La devise anglaise contre dol-lar (“cable”) est une parité qui d’ordi-naire est peu volatile », constateValérie Perez, responsable Francedes activités de change chez Deut-sche Bank. « Depuis le résultat, on aassisté à des couvertures partielles,assez courtes (12 mois), d’actifs bri-tanniquesdétenusparlesentrepriseseuropéennes », poursuit-elle.

Les sociétés européennes et fran-çaisesquiexportentenGrande-Bre-tagne sont pénalisées par l’envoléede l’euro par rapport à la deviseanglaise depuis le Brexit. Habituéesdepuis 2015 à voir l’euro évoluerentre 0,70 et 0,80 livre sterling, ellesdoivent aujourd’hui composer avecunniveaude0,89livrepareuroet lapossibilité d’atteindre la parité en2017. « Avant le résultat du Brexit, lesentrepriseseuropéennesavaient inté-gré un cours budget de l’ordre de0,75 livre par euro pour leur exercicede 2016. Dans des secteurs comme leluxe et la distribution, des entreprisesont commencé à relever leur prixpour maintenir leur marge entaméepar le Brexit et la chute de la livre »,estime Eric Popelin, responsable dela vente sur les changes pour lagrande clientèle européenne à labanqueHSBC.Témoignagedel’effet

surprise du Brexit, la volatilité del’euro-sterling(3mois),quiétaitde8à10%en2015,aquasimentdoubléetgrimpé jusqu’à 18 % le jour del’annonce du résultat du référen-

dum. Cette volatilité est encore endeçà de son niveau atteint durant lacrise de 2008 (de 20 à 22 %). « Lessociétéseuropéennescouvrentàl’aided’options leurs revenus en livre ster-ling afin de bénéficier de l’éventuelrebond de la devise britannique »,estime Pascale Moreau, corespon-sable mondial sur produits dérivésde taux et change chez SG CIB.

« Effet Toblerone »Les sociétés anglaises n’ont pas étéépargnées par le plongeon de leurdevise. Un certain nombre d’entreelles, autour de 5 %, ont déjà effec-

tué des avertissements sur leursrésultats. Ainsi, BAT, Ryanair,Sports Direct, Shell et Rolls-Royceontavertiqueleursrevenusseraientaffectés par le Brexit. Selon Ernst &Young,lesentreprisescotéesbritan-niques ont émis 68 avertissementssur leurs résultats au troisièmetrimestre, dont une vingtaineétaient liés au Brexit. Les secteursjusqu’ici les plus affectés sont lesservices (6 avertissements), loisirs-voyages (5), articles ménagers (5).

« Ces dix dernières années, lavigueurexcessivedelalivreaentraînédavantage d’avertissements surrésultatquelafaiblessedelamonnaieanglaise,dufaitdupoidsdesexporta-tions britanniques », souligne le rap-port du consultant. Ainsi, le secteuranglais des mines, qui réalise près de70 %desesrevenusà l’étranger,aenregistré une des meilleures per-formances de la Bourse de londres.grâce à la chute de la livre depuis leréférendum. Les entreprises britan-niques réagissent de diverses manières pour dépasser ce choc : augmenter leurs prix, limiter leurs importations (matières premiè-res...) qui se sont renchéries et doncmodifier la composition et le poids de leurs produits, comme le Toble-rone...« Lesentreprisesdontlescoûtset revenus sont en livre sterling ont mis en place des couvertures flexiblesdepuis l’annonce du Brexit. Elles ont été particulièrement actives dans dessecteurs comme l’immobilier britan-nique, la construction, les services, notamment liés à la logistique et auxloisirs », explique Pascale Moreau.N. A.-K.

l Les exportateurs européens pénalisés par la hausse de l’euro contre la livre.l Les groupes anglais confrontés au renchérissement des matières premières.

Devises : les sociétés prisesde court par le Brexit

Etienne Goetz@etiennegoetz

Le Brexit s’invite là où on ne l’atten-dait pas : au rayon chocolaterie. Lacélèbre marque de confiserieToblerone a annoncé via sa pageFacebook qu’elle réduisait le poidsde deux barres en vente au Royau-me-Uni en maintenant leur prix àl’identique. « Comme beaucoupd’autres entreprises, nous devonsfaire face à des coûts plus élevés pourde nombreux ingrédients », justifieMondelez International. Le fabri-cant ne cite pas directement la déci-sion des Britanniques de sortir del’Union européenne. Mais l’effon-drement de la livre sterling qui en arésultéarenchérilescoûtsd’impor-tation de certains ingrédients.

Résultat : la barre de 400 grammesde Toblerone passe à 360 g, et cellede170gtombeà150g.Cequirevientà une hausse du prix au kilo de11,1 % ! De plus, l’espace entre deuxtriangles sera plus large. L’annoncea été faite mi-octobre, mais ce n’estqu’en ce début de semaine que lespremiers produits ont été proposés

à la vente. Depuis lundi, les Britan-niques manifestent leur méconten-tement sur les réseaux sociaux enpubliant de nombreuses photos.

Mondelez International n’est pasle seul à chercher des moyens de

compenser l’effet devise. LamarqueBirdEye,quidevraitaugmenter de12 % ses prixpour faire faceà la chute de lalivre, menace demettre moins debâtons de poissonpané dans ses boîtes. Idem pourle fabricant de chips Walkers, quiappartient à Pepsico : si les pom-mes de terre sont bien anglaises,l’assaisonnement est fait à based’ingrédients importés.

« Rapetiflation »Cette stratégie de maintien du prix,combinée à une réduction de laquantité,estqualifiéeauRoyaume-Uni de « shrinkflation » (« rapeti-flation »). Elle pourrait séduire deplus en plus de marques suite autollé « Marmite », un incontourna-ble de la gastronomie britannique,qui a été retiré brièvement des ven-

Quand le Toblerone rétrécit...La chute de la livre sterlingmet les industriels face à undilemme : augmenter leursprix ou diminuer la quantité.

Les Britanniquesmanifestentleur mécontentementsur les réseauxsociaux en publiant denombreuses photos.

Dexia se retirede la cotation à Pariset LuxembourgBANQUE — Opération rationali-sation chez Dexia. La banquefranco-belge en résolution aannoncé qu’elle allait se retirer dela cotation sur Euronext Paris etEuronext Luxembourg à partir du12 décembre. L’essentiel des tran-sactions sur le titre se concentrenten réalité à Bruxelles, où la ban-que restera cotée. Cette opéra-tion« n’affectera pas la liquiditédes actions », précise la banquedans un communiqué.

en brefABN Amro se doted’un nouveau patronBANQUE — La banque néerlan-daise ABN Amro a annoncé ,mardi, la nomination au poste dedirecteur général de son actueldirecteur financier Kees vanDijkhuizen. Il succédera effecti-vement à Gerrit Zalm mi-février.« M. van Dijkhuizen créera, enaccord avec l’agence publiqueNLFI, les conditions pour le gou-vernement néerlandais de céder lereste de sa participation » de 77 %au capital de ABN Amro, a préciséle groupe bancaire.

RBS va payer400 millions de livresà des clients lésésBANQUE — Royal Bank of Scot-land a annoncé mardi la créationd’un fonds de 400 millions delivres pour rembourser des clientsjugeant avoir été traités injuste-ment par sa filiale de restructura-tion de PM. Elle a reconnu deserreurs dans la manière dont cer-tains dossiers de PME en difficultéont été gérés, sans pour autantadmettre qu’elle en avait délibéré-ment poussées certaines au dépôtde bilan.A

ndre

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/AFP

La volatilitéde l’euro-sterling(3 mois) a quasimentdoublé le jour del’annonce du résultatdu référendum.

La barre de 400 grammesde Toblerone passe auRoyaume-Uni à 360 g,celle de 170 g tombe à 150 g.Photo Money/CNN

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32 // FINANCE & MARCHES Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

CAC 40

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

accor (ac) R a 33,36 33,405 + 0,17 - 16,5538261 33,68 - 0,55 41,25

fr0000120404 27/04/16 0,5 284.700.454 33,17 - 24,78 29,96 2,99air liQuiDe (ai) R a 92,48 92,82 + 0,36 - 8,1

613551 93,17 - 0,19 103,924fr0000120073 23/05/16 2,6 388.819.886 92,34 - 22,37 85,994 2,8airBus GrouP (air) R a 53,21 52,82 - 0,62 - 14,81

1936975 53,64 - 1,88 63,45nl0000235190 02/05/16 1,11 772.712.046 52,01 - 20,09 48,07 2,46arcelormittal (mtp) a 5,85 5,865 - 4,34 + 93,29 -0,6

41935539 5,945 + 3,75 6,359lu0323134006 08/05/15 0,17 3.065.710.869 5,7 + 50,65 2,017aXa (cs) R a 20,105 20,345 + 0,99 - 19,36

4899656 20,345 + 0,92 24,82fr0000120628 06/05/16 1,1 2.424.518.585 19,965 - 17,76 16,11 5,41BnP PariBas (bnp) R a 52,4 53,12 + 1,12 + 1,7

3607638 53,32 + 7,73 54fr0000131104 02/06/16 2,31 1.246.462.634 52,09 - 7,79 35,27 4,35BouYGues (en) R a 28,825 28,905 + 0,26 - 20,91

517744 28,96 - 1,82 38,595fr0000120503 26/04/16 1,6 347.118.790 28,66 - 17,63 24,745 5,54caP-Gemini (cap) R a 74,65 74,06 - 0,71 - 13,48

826746 75,18 -11,96 89,8fr0000125338 30/05/16 1,35 171.564.265 73,55 - 9,9 67,7 1,82carreFour (ca) R a 23,9 23,835 - 0,85 - 10,56

2912162 24,205 + 3,52 26,74fr0000120172 23/05/16 0,7 756.235.154 23,695 - 22,26 20,9 2,94creDit aGricole (aca) R a 10,19 10,28 + 5,64 - 5,51

17761719 10,36 +12,9 10,84fr0000045072 27/05/16 0,6 2.809.290.815 10,08 - 6,55 6,79 5,84Danone (bn) R a 61,38 61,26 - 0,37 - 1,64

1816572 61,89 - 5,1 70,53fr0000120644 05/05/16 1,6 655.892.000 61,19 - 4,71 57,49 2,61enGie (enGi) R a 12,985 13,005 + 0,27 - 20,34

4258077 13,085 - 0,54 16,19fr0010208488 12/10/16 0,5 2.435.285.011 12,97 - 19,7 12,34 3,85essilor international (ei) R a 102,65 101,9 - 0,92 - 11,43

425721 102,9 - 8,61 124,55fr0000121667 17/05/16 1,11 218.096.529 101,65 - 16,34 100,05 1,09KerinG (Ker) R a 197,6 198,7 + 0,43 + 25,8

185759 198,9 + 6,89 206,4fr0000121485 04/05/16 2,5 126.279.322 197 + 15,62 136,55 1,26KlePierre (li) R a 36,575 36,61 + 0,36 - 10,69

464178 36,735 - 4,28 43,37fr0000121964 22/04/16 1,7 314.356.063 36,365 - 13,17 35,605l.V.m.H. (mc) R a 164,15 166,15 + 1,16 + 14,67

506889 166,15 + 6,92 169,35fr0000121014 19/04/16 2,2 506.980.299 164,15 - 1,54 130,55 1,32laFarGeHolcim (lhn) a 49,8 50,37 + 1,08 + 7,81

346814 50,37 + 6,37 50,37ch0012214059 17/05/16 1,5 606.909.080 49,6 - 6,04 30,33 2,76leGranD (lr) R a 50,64 50,71 + 0,24 - 2,85

346937 50,87 + 0,22 54,62fr0010307819 31/05/16 1,15 267.075.298 50,39 - 5,41 41,54 2,27l'oréal (or) R a 165,2 166,7 + 0,76 + 7,34

442531 166,95 + 2,11 177,9fr0000120321 29/04/16 3,1 559.780.848 164,75 - 0,18 142,65 1,86micHelin (ml) R a 96,38 95,92 - 0,55 + 9,12

411322 96,7 - 2,04 100,3fr0000121261 17/05/16 2,85 182.274.289 95,56 + 2,6 77,4 2,97

noKia (noKia) a 3,991 3,99 - 0,4 - 39,451832885 4,042 -18,12 6,987

fi0009000681 17/06/16 0,18 3.992.863.716 3,943 - 42,09 3,82 6,52oranGe (ora) R a 13,915 13,97 - 0,07 - 9,78

3807445 14,02 + 2,72 16,67fr0000133308 21/06/16 0,4 2.660.056.599 13,855 - 14,97 12,375 2,86PernoD-ricarD (ri) R a 105,4 106,1 + 0,76 + 0,86

246813 106,25 + 2,66 111,65fr0000120693 06/07/16 0,9 265.421.592 105,25 - 1,3 90 0,85PeuGeot (uG) R a 13,5 13,52 - 0,11 - 16,57

2139054 13,625 - 1,06 15,98fr0000121501 02/06/11 1,1 809.726.607 13,335 - 18,06 10,08PuBlicis GrouPe (pub) R a 60,69 60,36 - 0,59 - 1,66

633839 60,97 - 6,75 69,54fr0000130577 03/06/16 1,6 225.759.169 60,26 + 0,95 49,945 2,65renault (rno) R a 77,4 77,03 - 0,26 - 16,84

763516 77,95 + 1,49 91,52fr0000131906 13/05/16 2,4 295.722.284 76,06 - 17,15 63,64 3,12saFran (saf) R a 61,42 61,52 + 0,18 - 2,92

778775 61,88 - 6,36 66,73fr0000073272 23/05/16 0,78 417.029.585 61,12 - 12,79 48,865 1,27saint-GoBain (sGo) R a 39,54 39,61 + 0,05 - 0,6

1000797 39,74 + 4,32 41,18fr0000125007 06/06/16 1,24 554.962.779 39,33 - 2,41 31,47 3,13sanoFi (san) R a 72,21 72,89 + 0,86 - 7,26

2487463 73,15 + 5,94 79,13fr0000120578 10/05/16 2,93 1.289.123.787 72,08 - 16,12 62,5 4,02scHneiDer electric (su) R a 60,62 60,66 - 0,07 + 15,41

1023927 60,84 - 2,38 63,59fr0000121972 05/05/16 2 591.724.108 60,26 + 4,32 45,315 3,3société Générale (Gle) R a 36,795 37,39 + 1,55 - 12,17

3895401 37,495 +13,75 42,04fr0000130809 25/05/16 2 807.650.827 36,425 - 17,65 25 5,35soDeXo (sW) R a 102,7 103,65 + 0,97 + 14,99

180139 104,05 + 1,47 108,2fr0000121220 08/02/16 2,2 153.741.139 102,65 + 32,58 81,75 2,12solVaY (solb) a 99,5 99,33 - 2,19 + 0,91

858381 99,55 - 2,76 105,7be0003470755 13/05/16 1,42 105.876.416 95,35 + 1,61 70,52tecHniP (tec) R a 60 60,54 + 0,68 + 32,37

633016 60,67 + 4,65 62,85fr0000131708 04/05/16 2 122.336.890 60 + 21,31 35,11 3,3total (fp) R a 42,98 43,205 + 0,75 + 4,7

3489966 43,315 + 0,64 45,225fr0000120271 27/09/16 0,61 2.528.459.212 42,715 - 6,55 35,21 1,41uniBail-roDamco (ul) 213,7 214,25 + 0,09 - 8,6

251309 215,7 - 2,35 252,95fr0000124711 04/07/16 4,85 99.317.069 213,2 - 13,08 210,35Valeo (fr) a 51,5 51,64 + 0,43 + 8,68DiV 3 06/06/16 769671 51,86 - 1,02 54,5fr0013176526 238.387.620 51,15 + 8,53 33,883 5,81Veolia enV. (vie) R a 17,65 17,55 - 0,71 - 19,73

2885714 17,69 -10,18 22,67fr0000124141 02/05/16 0,73 563.364.823 17,465 - 20,73 17,465 4,16Vinci (DG) R a 63,07 63,58 + 0,84 + 7,51

1088593 63,87 - 4,17 69,8fr0000125486 08/11/16 0,63 597.207.298 62,91 + 2,19 55,91 0,99ViVenDi (viv) R a 18,1 18,01 - 0,72 - 9,32

2767683 18,19 - 0,39 20,315fr0000127771 26/04/16 1 1.286.615.922 17,875 - 17,39 14,87 5,55

aB science (ab) g B 10,08 9,9 - 1,49 - 19,0584935 10,1 -11,37 19,9

fr0010557264 38.003.621 9,86 - 21,8 8,62aBc arBitraGe (abca) g B 7,4 7,43 + 0,54 + 44,83

94746 7,5 +12,92 7,65fr0004040608 01/07/16 0,2 58.051.067 7,35 + 46,55 4,61 2,69acantHe DeV. (acan) g c 0,81 0,81 + 2,53 + 84,09

182873 0,81 + 8 0,83fr0000064602 13/07/16 0,12 147.125.260 0,75 + 84,09 0,42aéroPorts De Paris (aDp) G a 89,75 90,4 - 0,33 - 15,67

58587 90,67 + 6,35 112,2fr0010340141 31/05/16 1,91 98.960.602 89,5 - 21,29 83,5 2,11aFFine re (iml) g c 14,7 14,61 - 0,07 - 10,64

4491 14,8 - 3,31 17,6fr0000036105 04/05/16 1 10.056.071 14,61 - 12,41 14,15air France-Klm (af) G a 5,472 5,45 - 0,58 - 22,36

3343725 5,531 +15,76 8,837fr0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 5,385 - 24,08 4,61aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 31 30,95 - 0,71 + 14,44

5442 31 - 6,64 33,85fr0004180537 30/06/16 0,5 20.277.690 30,68 + 32,47 21,6 1,62alPes (cie Des ) (cDa) g B 16,63 16,7 + 0,42 + 7,88

4960 16,7 + 0,91 19fr0000053324 15/03/16 0,4 24.317.726 16,5 - 3,13 13,01 2,4alstom (alo) LR a 24,11 23,735 - 1,56 - 15,73

1074835 24,385 + 3,6 28,375fr0010220475 04/07/13 0,84 219.131.975 23,69 - 18,44 19,04altamir (lta) g B 11,5 11,5 + 2,86

16895 11,6 + 0,97 11,84fr0000053837 25/05/16 0,56 36.512.301 11,45 + 10,58 8,86 4,87altarea (alta) g a 173,5 172,45 - 0,58 - 4,7

196 174 - 1,51 199,155fr0000033219 19/04/16 11 15.030.287 172,45 - 2,59 155,39alten (ate) G a 64,95 64,33 - 0,88 + 20,45

25302 65 + 6,72 67,3fr0000071946 27/05/16 1 33.686.325 64,18 + 35,43 43,725 1,55altran tecHnoloGies (alt) G a 12,55 12,595 + 0,4 + 2,07

125933 12,645 - 3,38 13,935fr0000034639 09/05/16 0,19 175.800.265 12,545 + 8,81 9,72 1,51amunDi (amun) G a 44,475 45,205 + 2,2 + 4,47

24616 45,215 + 0,59 47,59fr0004125920 17/05/16 2,05 167.925.469 44,4 + 0,46 33,65 4,54anF immoBilier (anf) g B 20,1 20,03 - 0,35 - 3,7

4502 20,25 - 2,63 24,49fr0000063091 06/06/16 1,24 19.009.271 20,03 - 5,52 18,9aPril GrouP (apr) B 12,48 12,5 + 0,4 + 5,04

11402 12,5 + 4,34 12,81fr0004037125 05/05/16 0,26 40.904.135 12,45 - 1,42 11,01 2,08arcHos (JXr) g c 1,31 1,3 - 1,52 - 27,78

128516 1,31 -20,25 2,16fr0000182479 35.636.574 1,29 - 22,16 1,03areVa (areva) a 4,58 4,4 - 4,04 - 18,88

28255 4,58 -28,46 6,99fr0011027143 383.204.852 4,4 - 39,41 3,05arKema (aKe) L a 84,47 84,15 - 0,53 + 30,28

285837 85,11 + 2,12 87,16fr0010313833 09/06/16 1,9 75.470.173 84,01 + 22,42 48,17 2,26artPrice.com (prc) g c 11,37 11,25 - 1,83 - 15,6

4295 11,45 - 4,82 13,56fr0000074783 6.651.515 11,23 - 18,83 8,34assYstem (asY) g B 27,01 26,9 - 0,41 + 11,94

2824 27,1 - 0,88 27,34fr0000074148 31/05/16 0,8 22.218.216 26,75 + 34,63 20,27 2,97atos oriGin (ato) LR a 94,73 94,7 + 0,91 + 22,27

444972 95,43 - 1,14 99,6fr0000051732 02/06/16 1,1 104.759.633 93 + 23,79 62,32 1,16aurea (aure) c 5,24 5,17 - 1,34 - 3,9

3990 5,3 - 3,72 5,64fr0000039232 27/06/16 0,1 11.691.987 5,11 - 9,93 4,48 1,93aVanQuest (avQ) g c 0,108 0,109 + 0,93 + 21,11

4347015 0,111 - 3,54 0,14fr0004026714 375.318.555 0,107 + 9 0,06aVenir telecom (avt) g c 0,06 0,05 - 16,67 - 44,44

57738 0,07 0,08fr0000066052 21/10/11 0,05 110.501.888 0,05 - 68,75 0,03aXwaY soFtware (aXW) g B 27,08 27,2 + 0,52 + 11,48

2626 27,22 29,1fr0011040500 05/07/16 0,4 20.798.431 27,08 + 16,24 18,6 1,47Bénéteau (ben) a 10,45 10,315 - 0,82 - 20,1

20192 10,45 +10,91 12,96fr0000035164 03/02/16 0,06 82.789.840 10,16 - 27 7,77 0,58Bic (bb) G a 123,75 123,35 - 0,12 - 18,66

38993 124,1 - 4,05 152fr0000120966 30/05/16 5,9 47.934.132 123,3 - 16,77 114,3 4,78BiomérieuX (bim) G a 132 131,3 - 0,64 + 19,47

25687 132,45 - 0,94 143,2fr0010096479 07/06/16 1 39.453.740 130,55 + 20,29 97,17 0,76Boiron (boi) g a 75,5 73,95 - 2,05 - 0,74

18850 75,5 -19,27 92,91fr0000061129 01/06/16 1,5 19.441.713 73,05 - 7,38 61,01 2,03Bolloré (bol) G a 2,874 2,85 - 0,77 - 33,67

1727297 2,877 - 6,25 4,344fr0000039299 12/09/16 0,02 2.906.326.357 2,837 - 37,03 2,835 0,7BonDuelle (bon) g B 22,35 22,62 + 0,98 - 1,82

19706 22,9 + 5,7 26,16fr0000063935 06/01/16 0,43 32.000.000 22,35 - 8,97 20 1,9Bureau Veritas (bvi) L a 17,275 17,27 + 0,55 - 6,09

715394 17,28 - 7,32 21,045fr0006174348 19/05/16 0,51 442.000.000 17,165 - 11,39 15,87 2,95casino (co) LR a 46,22 46,535 + 0,67 + 9,71

320301 46,73 +11,04 55,34fr0000125585 17/05/16 3,12 110.996.996 46,06 - 17,01 34,38 6,71catana GrouP (catG) g c 0,47 0,46 - 34,29

6323 0,47 - 6,12 0,72fr0010193052 26.442.454 0,45 - 36,99 0,39ceGeDim (cGm) g B 23,75 23,65 + 0,64 - 26,09

618 23,75 - 2,55 33,35fr0000053506 01/07/11 1 13.997.173 23,56 - 26,09 21,02cFao (cfao) G a 34,2 34,11 - 0,26 - 2,54

804 34,4 + 2,43 35,3fr0000060501 24/06/16 0,81 62.757.065 34,11 + 0,92 32 2,38

cHarGeurs (cri) g c 14,75 14,67 - 1,94 + 6339591 15 - 1,54 16,28

fr0000130692 19/09/16 0,2 22.966.144 14,6 + 88,8 7,33 1,36cHristian Dior (cDi) a 174,95 176 + 0,77 + 12,28

87365 176,05 +10,73 178,3fr0000130403 19/04/16 1,35 181.727.048 174,55 - 4,01 133,75 0,77cic (cc) a 158,1 157,35 - 0,13 - 12,83action a 883 158,25 + 0,41 183,75fr0005025004 31/05/16 8,5 38.027.493 157 - 12,87 145,7 5,4cie Du camBoDGe (cbDG) a /241016 - 9,21

- 4,23 9950fr0000079659 14/06/16 48 559.735 - 14,73 6301 0,69cnP assurances (cnp) GR a 15,715 16,08 + 1,68 + 29,26

562830 16,08 + 6,7 16,08fr0000120222 04/05/16 0,77 686.618.477 15,715 + 25,92 10,515 4,79colas (re) a 133 132 - 0,38 - 6,25

745 133 - 2,22 142,4fr0000121634 25/04/16 5,45 32.654.499 131,5 - 2,94 121,8 4,13Dassault aV. (am) G a 975,2 975 - 0,76 - 14,96

4634 987,15 - 1,48 1146,5fr0000121725 30/05/16 12,1 9.122.538 972,35 - 6,06 846,1 1,24Dassault sYstèmes (DsY) LR a 70,83 70,95 + 0,41 - 3,82

253329 71,45 - 5,44 79,5fr0000130650 02/06/16 0,47 257.244.714 70,72 - 3,69 63,5 0,66DBV tecHnoloGies (Dbv) G B 64,5 64,73 + 0,94 - 2,56

17584 64,84 - 4,1 69,58fr0010417345 24.103.749 64,25 - 3,95 38,69DericHeBourG (DbG) g B 2,73 2,72 - 0,37 - 17,97

59200 2,748 - 1,84 3,333fr0000053381 16/02/16 0,05 168.082.030 2,71 + 5,02 2,1 1,84DeVoteam (Dvt) g c 48,5 48,5 - 0,51 + 44,78

2436 49,19 - 2,49 50,76fr0000073793 30/06/16 0,5 8.196.149 48,5 + 55 29,6 1,03Dir. enerGie (Dir) 33,19 33,05 + 0,24 + 71,24

25261 33,19 - 4,48 37,03fr0004191674 13/06/16 0,2 41.220.566 32,95 + 82,09 16,1 0,61Dms (DGm) c 2,08 1,99 - 4,33 + 21,34

41849 2,08 - 3,4 2,72fr0012202497 15.581.200 1,94 - 98,27 0,16DnXcorP (DnX) g c 6,08 6,1 + 0,33 + 15,31

1172 6,1 - 1,61 6,84fr0010436584 12/10/16 0,48 2.834.575 6,04 + 0,83 4,25 9,18eDenreD (eDen) G a 20,32 20,255 - 0,42 + 16,07

896634 20,495 + 3,53 22,45fr0010908533 12/05/16 0,84 233.753.936 20,075 + 18,48 13,215 2,07eDF (eDf) LR a 9,869 10,045 + 1,62 - 26

2126581 10,045 + 0,64 13,46fr0010242511 05/10/16 0,5 2.109.136.683 9,856 - 36,96 9,13 4,98eiFFaGe (fGr) LR a 66,24 66,28 + 0,41 + 11,34

407242 67,68 - 0,47 72,77fr0000130452 17/05/16 1,5 98.082.265 65,83 + 14,71 55,65 2,26elis (elis) G a 14,825 14,75 - 3,22

96066 14,9 17,8fr0012435121 06/06/16 0,35 114.006.167 14,68 - 3,34 13,955 2,37esso (es) g B 35,8 35,8 - 27,21

1088 36,06 52,2fr0000120669 08/07/13 2 12.854.578 35,76 - 33,69 34,95euler Hermes GP (ele) G a 78,27 78,43 + 0,62 - 11,47

22777 78,67 + 3,72 91,22fr0004254035 27/05/16 4,68 42.641.635 77,93 - 5,08 70,01 5,97eurazeo (rf) G a 51,7 51,4 + 1 - 15,01

130595 52 + 0,08 60,429fr0000121121 17/05/16 2,4 71.900.542 51,04 - 16,55 46,643 4,67euro DisneY (eDl) g B 1,16 1,15 - 0,86 - 10,85

27069 1,17 - 1,71 1,31fr0010540740 783.364.900 1,14 - 8 1,11euro ressources (eur) c 3,91 3,83 + 1,86 + 41,33

7433 3,92 +10,69 4fr0000054678 14/06/16 0,2 62.491.281 3,81 + 34,39 2,65 5,22euroFins cereP (alecr) 100,11 100,11 - 5,56

6 100,11 - 0,7 104,95fr0012413771 252.237 100,11 + 6,5 95euroFins scientiFic (erf) G a 404 403,5 + 0,36 + 25,37

18447 404,25 - 1,84 431,75fr0000038259 29/06/16 1,23 16.861.765 399,5 + 20,45 271,25 0,36eurosic (ersc) a 37 36,2 - 2,16 - 5,48

1349 37,1 - 9,5 45,15fr0000038200 26/04/16 2,2 48.009.441 35,95 - 3,03 35,95eurotunnel (GrouPe) (Get) LR a 8,551 8,562 - 0,12 - 25,29

764221 8,63 + 0,47 11,815fr0010533075 24/05/16 0,22 550.000.000 8,5 - 33,42 7,7 2,57eutelsat com. (etl) LG a 18,385 18,375 - 0,14 - 33,42

381711 18,5 + 3,23 30,275fr0010221234 16/11/15 1,09 232.774.635 18,285 - 40,05 15,19 5,93FaiVeleY transPort (leY) g B 98,46 99,3 - 0,07 + 4

8049 99,39 + 0,71 99,75fr0000053142 05/10/16 1 14.614.152 98 + 5,66 85,77 1,01Faurecia (eo) G a 31,55 31,23 - 0,97 - 15,62

358803 31,6 -10,57 37,37fr0000121147 01/06/16 0,65 137.882.901 30,94 - 15,07 26,635 2,08FFP (ffp) g a 65,26 65 - 0,4 - 4,41

2316 65,5 - 5,8 71fr0000064784 11/05/16 1,6 25.072.589 64,2 - 3,06 47,5 2,46Fin. oDet (oDet) a 655 655 + 0,01 - 31,4

113 655 -11,49 960fr0000062234 14/06/16 1 6.585.990 650,05 - 33,27 550 0,15Foncière Des murs (fmu) a 25,77 25,81 + 0,16 - 2,6

849 25,96 - 1 29fr0000060303 21/04/16 1,55 74.103.963 25,77 - 2,6 24,26Foncière Des réGions (fDr) G a 77,7 77,46 + 0,03 - 6,11

90306 78,1 - 1,32 85,87fr0000064578 16/05/16 4,3 68.348.799 77,23 - 7,3 68,93Foncière DéV. loG. (fDl) B 7,44 7,44 - 4,37

1 7,44 - 1,33 8,02fr0000030181 18/05/16 0,65 67.873.454 7,44 - 1,46 7,1Foncière lYonnaise (flY) a 50,5 50,75 - 1,03 + 15,84

1241 51,78 - 2,74 53,27fr0000033409 28/04/16 1,05 46.528.974 50,5 + 22,29 41,955Fonciere Paris siic (fDpa) g B 136 132,51 - 2,76 + 19,62nom. eX D oP 14/09/16 33969 136,5 - 2,55 154,88fr0000034431 18/05/16 9 10.295.075 132,51 + 21,24 101,41

FromaGeries Bel (fbel) a 500 500 + 0,41 + 14,44180 500 + 0,2 577

fr0000121857 18/05/16 9 6.872.335 500 + 25 405 1,8Futuren (ftrn) c 0,84 0,82 - 2,38 + 38,98n/P reGr. 41161 0,84 + 1,23 0,9fr0011284991 222.903.366 0,82 + 41,38 0,48Geci international (Gecp) c 0,15 0,14 - 92,18

49440 0,15 -17,65 0,44fr0000079634 01/10/01 0,1 61.741.720 0,14 - 92,18 0,14Gecina (Gfc) G a 130,15 130,1 + 0,23 + 16,06

52873 131,05 - 1,36 142,6fr0010040865 04/07/16 2,5 63.416.811 129,55 + 12,64 104,6Gemalto (Gto) L 48,05 48,415 + 0,64 - 12,4

679473 48,9 -13,2 66,87nl0000400653 24/05/16 0,4 89.893.908 47,715 - 20,01 46,9GensiGHt (siGht) c 7,82 7,8 - 0,13

140 7,82 - 8,13 10,82fr0013183985 19.264.981 7,8 7,72GFi inFormatiQue (Gfi) g B 7,63 7,63 - 8,29

1346 7,81 - 4,51 8,79fr0004038099 01/07/16 0,15 66.570.771 7,63 + 20,16 7,61 1,97Gl eVents (Glo) g B 16,55 16,65 + 0,6

1312 16,69 - 6,62 18,08fr0000066672 30/05/16 0,6 23.402.711 16,49 - 5,24 14,08 3,6GrouPe crit (cen) g B 60,06 60,21 + 0,27 + 5,74

1353 60,7 +10,48 61,48fr0000036675 28/06/16 0,4 11.250.000 60,06 + 21,69 43,2 0,66GrouPe Flo (flo) g c 0,7 0,7 - 1,41 - 69,16

7193 0,71 - 7,89 2,29fr0004076891 08/07/14 0,06 40.271.427 0,7 - 72,44 0,67GrouPe PartoucHe (parp) 38,12 37,75 - 0,66 + 62,65reGr. 1409 38,12 - 3,82 47,9fr0012612646 9.681.560 37,5 +110,89 23,21Haulotte GrouP (piG) B 12,19 12,14 + 0,17 - 12,41

2659 12,19 - 4,78 16,01fr0000066755 30/05/16 0,22 31.371.274 12,14 - 9,61 12,12 1,81HaVas (hav) G a 7,16 7,171 + 0,7 - 7,55

82223 7,225 - 2,55 7,78fr0000121881 17/05/16 0,15 419.655.270 7,15 - 11,03 6,47 2,09Hermès international (rms) LRa 370,9 376,5 + 1,81 + 20,77

45903 376,5 + 4,96 399fr0000052292 02/06/16 1,85 105.569.412 370,85 + 7,11 281,2 0,49Hi-meDia (him) c 6,19 6,22 + 0,32 + 38,84

6475 6,43 +20,31 8,78fr0012821890 2.886.088 6,18 + 30,13 3,61HuBwoo (hbW) g c 0,14 0,14 - 17,65

29467 0,14 - 6,67 0,17fr0004052561 136.345.527 0,14 - 17,65 0,13icaDe (icaD) G a 65,23 65,26 + 0,32 + 5,43

53415 65,58 - 1 72fr0000035081 27/05/16 3,73 74.111.186 64,79 - 0,55 58,33iliaD (ilD) LR a 181 180,05 - 0,33 - 18,16

48610 181 - 0,52 238,1fr0004035913 21/06/16 0,41 58.730.538 178,9 - 7,62 167,5 0,23imerYs (nK) G a 63,5 63,47 + 0,41 - 1,47

58694 63,67 + 0,63 68,75fr0000120859 10/05/16 1,75 79.572.491 62,7 + 0,51 50,38 2,76inGenico GrouP (inG) LR a 72,1 71,65 - 0,61 - 38,5

176057 72,31 - 1,62 115,65fr0000125346 06/05/16 1,3 61.493.241 71,38 - 35,54 69,3 1,81innate PHarma (iph) g B 11,24 11,15 + 0,63 - 17,65

864872 11,5 + 1,27 14,83fr0010331421 53.916.154 10,5 - 22,89 8,26inter ParFums (itp) g B 25,17 24,94 - 0,91 + 20,85

4929 25,2 - 1,15 26,46fr0004024222 27/04/16 0,5 35.409.418 24,85 + 14,93 17,782 2,01iPsen (ipn) G a 61,2 61 - 0,38

48510 61,43 - 3,14 64,38fr0010259150 02/06/16 0,85 83.387.484 60,93 + 4,02 45,305 1,39JacQuet metal serVice (JcQ) g B 15,3 15,025 - 2,09 + 5,07

111627 15,3 - 3,38 16,8fr0000033904 05/07/16 0,4 24.028.438 14,85 + 7,32 10,02 2,66JcDecauX (Dec) G a 24,975 24,855 - 0,68 - 29,59

322383 25,15 -11,74 39,78fr0000077919 24/05/16 0,56 212.303.763 24,8 - 31,94 24,01 2,25KauFman & BroaD (Kof) B 33,48 33,1 + 0,15 + 19,06

11636 33,69 -10,05 39,95fr0004007813 20/04/16 2 20.837.039 33 + 16,96 27,1 6,04Korian (Kori) a 27,5 26,88 - 2,2 - 20,19

220700 27,5 - 3,55 33,6fr0010386334 29/06/16 0,6 80.178.042 26,825 - 21,03 22,84 2,23laGarDère (mmb) G a 22,985 22,775 - 0,55 - 17,21

292312 23 + 1,99 27,27fr0000130213 06/05/16 1,3 131.133.286 22,735 - 14,41 18,35 5,71latecoere (lat) g c 3,29 3,25 - 0,61 - 21,12

69454 3,33 - 9,97 4,1fr0000032278 29/06/07 0,75 94.043.676 3,25 - 21,69 3,06laurent-Perrier (lpe) B 70,01 70,5 + 0,7 - 15,06

270 70,5 - 2,35 83,2fr0006864484 18/07/16 1,05 5.945.861 70,01 - 11,43 65,91 1,49le Bélier (beli) g c 37,6 37,57 - 0,21 + 18,7

1555 37,9 - 6,73 41,99fr0000072399 07/06/16 0,8 6.582.120 37,51 + 20,42 27,24 2,13lectra (lss) B 14,97 15,27 + 1,13 + 26,2

16809 15,41 - 3,96 16,77fr0000065484 04/05/16 0,3 30.938.845 14,92 + 40,61 10,76 1,97lisi (fii) g a 27,51 27,815 + 2,19 + 11,48

34262 27,93 + 5 27,93fr0000050353 05/05/16 0,39 54.023.875 27,51 + 17,86 19,04 1,4m6-métroPole tV (mmt) G a 15,455 15,545 + 0,65 - 1,86

70056 15,575 - 0,86 16,955fr0000053225 18/05/16 0,85 126.414.248 15,415 - 12,18 13,375 5,47maisons France conF. (mfc) g B 46,58 46,9 - 1,26 + 17,25

8844 47,5 - 1,01 48,82fr0004159473 07/06/16 0,64 6.937.593 46,3 + 18,14 37,1 1,37manitou (mtu) g B 16,2 16,18 + 0,37 + 14,75

5855 16,27 + 6,8 16,6fr0000038606 10/06/16 0,36 39.551.949 15,9 + 15,16 13,02 2,23marie BrizarD w & s (mbWs) B 14,92 15,28 + 2,41 - 24,36

46153 15,45 - 4,74 20,44fr0000060873 27/09/07 0,5 28.318.182 14,8 - 23,98 14,76mauna Kea (mKea) c 3,06 3,07 + 1,32

92983 3,11 - 8,08 4,53fr0010609263 19.156.838 3,04 - 9,71 1,51mercialYs (merY) G a 18,9 18,99 + 0,69 + 1,91

116554 19,06 - 5,05 21,94fr0010241638 11/10/16 0,43 92.049.169 18,86 - 6,18 17,43mersen (mrn) g B 18,08 18,19 + 1,06 + 7

4917 18,19 - 3,65 19,19fr0000039620 04/07/16 0,5 20.636.854 17,96 + 7,7 11,09 2,75metaBolic eXPlorer (meteX) g c 2,49 2,57 + 1,98 - 2,28

322962 2,63 +10,78 3,2fr0004177046 23.261.500 2,48 - 42,89 1,42natiXis (Kn) LR a 4,52 4,622 + 2,62 - 11,41

8677263 4,631 + 4,1 5,255fr0000120685 27/05/16 0,35 3.137.074.580 4,489 - 22,15 2,99 7,57natureX (nrX) g B 84,05 85,14 + 0,5 + 19,24

2009 85,14 + 4,48 86,4fr0000054694 03/07/14 0,1 9.247.228 84 + 25,85 64,06netGem (ntG) g c 1,84 1,83 + 0,55 - 16,06

2627 1,84 - 7,11 2,35fr0004154060 14/06/16 0,15 41.212.222 1,82 - 22,13 1,8 8,2neXans (neX) G a 49,675 49,165 - 1,83 + 45,89

190051 49,94 - 6,71 54,92fr0000044448 17/05/13 0,5 43.235.435 48,54 + 33,84 28,8neXitY (nXi) G a 45,42 45,75 + 0,75 + 12,12

98262 45,91 - 1,8 50,15fr0010112524 03/06/16 2,2 54.783.017 45,3 + 13,68 37,27 4,81nicoX (coX) B 7,75 7,81 + 3,29 - 14,27

227995 7,95 - 6,25 13,68fr0013018124 22.869.669 7,61 - 88,55 6,32nrJ GrouP (nrG) g B 9,17 9,11 - 0,55 - 7,7

12880 9,2 - 0,44 10fr0000121691 15/05/12 0,3 78.417.846 9,11 + 7,81 8,67oeneo (sbt) g B 8,04 7,75 - 4,67 + 3,33

84664 8,04 - 7,07 8,9fr0000052680 02/08/16 0,13 62.738.766 7,37 + 14,48 6,2 1,68onXeo (onXeo) g B 2,34 2,29 - 1,72 - 38,93

213508 2,38 -11,24 4,1fr0010095596 46.905.643 2,26 - 42,89 2orPéa (orp) G a 75,44 75,48 + 0,23 + 2,3

67798 75,82 - 1,35 81,39fr0000184798 07/07/16 0,9 60.273.691 75,17 + 4,41 64,08 1,19Parrot (parro) g B 7,89 8,28 + 4,94 - 69,32

118505 8,36 -10,39 26,58fr0004038263 30.100.939 7,71 - 70,79 7,71PHarmaGest int. (pha) 29,25 29,65 + 1,89 + 39,07

1835 29,65 - 8,83 33,42fr0012882389 30/06/16 0,6 15.174.125 29,01 + 21,07 19,95 2,02Pierre & Vacances (vac) g B 35,37 35,1 - 1,27 + 19,19

6791 35,98 - 7,66 43,89fr0000073041 19/03/12 0,7 9.801.723 35,1 + 41,3 26,42Plastic omnium (pom) G a 28,77 28,765 - 0,16 - 1,93

191307 28,95 - 3,91 31,3fr0000124570 10/05/16 0,41 152.476.720 28,505 + 6,54 24,265 1,43recYleX sa (rX) c 2,15 2,1 - 0,94 - 37,13

36305 2,16 - 9,48 3,88fr0000120388 04/07/90 0,61 24.110.982 2,1 + 62,79 1,78rémY cointreau (rco) G a 72,5 72,83 + 0,86 + 10,33

106976 73,62 - 1,07 81,73fr0000130395 02/08/16 1,6 49.692.184 72,5 + 15 58,1 2,2reXel (rXl) G a 12,765 12,855 + 0,35 + 4,68

658976 12,855 + 2,23 14,91fr0010451203 01/07/16 0,4 302.274.727 12,68 - 1,12 8,31 3,11ruBis (rui) G a 80,5 81,15 + 0,78 + 16,04

40856 81,53 - 0,21 84,36fr0000121253 10/06/16 2,42 45.412.972 80,5 + 8,91 59 2,98

sartorius steD. Bio. (Dim) a 60,82 60,13 - 0,92 + 2,09DiV 6 10/05/16 46077 61,05 - 6,67 69,03fr0013154002 92.180.190 59,84 + 9,33 50,1

saVencia (bh) B 59,52 61,39 + 3,14 + 2,782135 61,49 +12,03 62,8

fr0000120107 16/05/16 1 14.032.930 59,52 + 6,4 53 1,63

scor (scr) LR a 28,74 28,96 + 0,45 - 16,08171545 29 + 5,62 34,06

fr0010411983 28/04/16 1,5 191.980.457 28,61 - 17,5 24,77 5,18

seB (sK) G a 132,5 133,85 + 1,29 + 41,4932606 134,15 + 2,57 135

fr0000121709 24/05/16 1,54 50.169.049 132,5 + 45,3 79,9 1,15

sécHé enV. (schp) g B 27,6 27,6 - 0,29 - 4,831009 27,8 - 8,34 34,05

fr0000039109 13/06/16 0,95 7.857.732 27,6 - 12,63 23,83 3,44

seQuana (seQ) c 1,48 1,42 - 4,05 - 65,11315488 1,49 -15,48 4,04

fr0011352590 65.183.351 1,42 - 61,62 1,42

sHowroomPriVé (srp) g B 17,2 17 - 0,47 - 14,9610249 17,28 -14,79 21,85

fr0013006558 32.804.103 16,96 - 11,92 16,15

siPH (siph) g B 36,96 37,02 + 0,6 + 42,331495 37,45 + 7,3 37,99

fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 36,63 + 39,75 24,52

soitec (soi) g B 0,91 0,89 - 2,2 + 73,27eX-Ds 13/05/16 928413 0,91 + 2,3 0,97fr0004025062 606.230.217 0,89 + 42,17 0,385

solocal GPe (local) g B 3,37 3,365 - 0,15 - 50,88reGr. 397154 3,43 + 5,82 6,995fr0012938884 38.876.564 3,264 - 57,94 2,001

soPra steria GP (sop) a 91,7 91,75 + 0,12 - 15,2826518 91,75 - 7,82 119,65

fr0000050809 05/07/16 1,7 20.485.911 90,8 - 17,19 83,59 1,85

sPie (spie) G a 17,015 17,185 + 1,09 + 1,4598357 17,185 - 1,04 18,18

fr0012757854 27/05/16 0,5 150.000.000 16,995 + 3,15 14,4 2,91

st DuPont (Dpt) g c 0,13 0,14 - 12,515605 0,14 0,17

fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,13 - 6,67 0,11

stentYs (stnt) g c 2,48 2,43 - 1,22 - 50,4224794 2,49 -14,74 5,162

fr0010949404 17.873.515 2,42 - 51,97 1,91

suez enVironnement (sev) LR a 13,49 13,515 + 0,3 - 21,71253562 13,63 - 1,21 17,465

fr0010613471 10/05/16 0,65 564.401.246 13,45 - 24,09 12,905 4,81

sworD GrouP (sWp) g B 26,8 27,2 + 1,49 + 11,934077 27,2 - 1,45 28,14

fr0004180578 04/05/16 1,02 9.426.965 26,67 + 17,49 21,8 4,41

sYnerGie (sDG) g B 29,21 29,2 + 9,824102 29,27 - 1,12 30,05

fr0000032658 28/06/16 0,6 24.362.000 29 + 24,79 20,17 2,06

tarKett (tKtt) g 31,19 31,2 + 0,11 + 8,3961815 31,28 - 9,57 36,875

fr0004188670 05/07/16 0,52 63.722.696 30,705 + 20,84 20,55 1,67

tecHnicolor (tch) G a 5,081 5,066 - 0,67 - 32,27464924 5,119 -10 7,541

fr0010918292 24/05/16 0,06 412.710.327 5,052 - 26,13 4,81 1,18

telePerFormance (rcf) G a 92,02 92,35 + 0,36 + 19,16120964 92,5 - 1,84 99,5

fr0000051807 16/05/16 1,2 57.780.000 91,98 + 28,23 66,65 1,3

tessi (tes) g B 140,9 139,84 + 2,03 + 9,931248 141 - 0,11 164,5

fr0004529147 30/06/16 2 2.797.678 138,15 + 18,01 124,36 1,43

tF1 (tfi) G a 8,448 8,61 + 2,05 - 16518511 8,615 + 9,39 11,985

fr0000054900 22/04/16 0,8 209.382.342 8,438 - 27,71 7,804 9,29

tHales (ho) LR a 85,36 85,28 - 0,05 + 23,42257630 85,79 + 4,39 86,1

fr0000121329 30/05/16 1,01 211.704.684 85,24 + 26,92 59,77 1,18

tHermaDor GrouPe (thep) g B 77,02 76,59 - 0,71 - 11,971264 77,27 - 4,26 91,85

fr0000061111 07/04/16 3,2 4.499.267 76,55 - 7,85 75,58 4,18

touaX (toup) g c 10,5 10,43 - 0,67 + 4,32118 10,55 + 1,26 11,81

fr0000033003 30/12/14 0,5 7.011.547 10,43 - 18,26 7,45

tour eiFFel (eiff) B 55,3 55,05 - 0,45 + 1,94307 55,31 + 1,36 57,55

fr0000036816 28/06/16 3 9.465.454 55,05 + 17,05 47,1

transGène (tnG) B 2,67 2,68 + 0,38 + 9,3837401 2,71 - 3,24 4,261

fr0005175080 38.545.397 2,65 - 9,27 2,198

triGano (tri) g B 62,29 61,68 - 0,52 + 9,5611576 62,4 - 3,63 65,22

fr0005691656 13/01/16 0,7 19.336.269 61,61 + 39,55 41,5 1,14

uBisoFt entertainment (ubi) G a 30,45 31,515 + 3,52 + 18,17542802 32 - 4,7 38,88

fr0000054470 113.525.599 30,36 + 12,39 18,6

Vallourec (vK) G a 4,21 4,118 - 2,09 - 19,948090853 4,219 - 7,46 5,199

fr0000120354 04/06/15 0,81 444.638.049 4,02 - 32,76 1,917

ValneVa (vla) g B 2,46 2,52 + 2,44 - 33,6869668 2,52 - 3,08 3,79

fr0004056851 74.698.099 2,45 - 31,71 1,96

Vicat (vct) G a 55,24 54,58 - 0,89 - 1,3721454 55,32 - 4,14 61,23

fr0000031775 10/05/16 1,5 44.900.000 54,12 - 4,5 45,42 2,75

Vilmorin & cie (rin) G a 53,72 53,36 - 0,28 - 19,44977 53,8 - 3,42 67,45

fr0000052516 15/12/15 1,57 20.833.902 53,26 - 17,91 52,68 2,94

VirBac (virp) g a 142 140 - 1,06 - 36,312779 143 - 6,23 223,8

fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 140 - 23,14 140

VranKen-PommerY m. (vrap) B 22,3 22,25 - 0,22 - 20,541708 22,45 + 0,18 27,99

fr0000062796 13/07/16 0,8 8.937.085 22,25 - 22,42 21,01 3,6

wenDel (mf) G a 102,85 103,95 + 1,02 - 5,1684734 103,95 - 0,19 109

fr0000121204 06/06/16 2,15 47.081.029 102,6 - 5,84 78,14 2,07

XPo loGistics (Xpo) g a /071116 - 4,79+ 1,63 209

fr0000052870 29/05/15 1,8 9.836.241 - 2,04 185

zoDiac aerosPace (Zc) LR a 21,42 21,395 - 0,12 - 2,64403435 21,6 - 1,2 24,135

fr0000125684 20/01/16 0,32 289.978.983 21,27 - 16,6 14,08 1,5

Autres Valeurs de la Zone euroGemalto (Gto) L 48,05 48,415 + 0,64 - 12,4

679473 48,9 -13,2 66,87nl0000400653 24/05/16 0,4 89.893.908 47,715 - 20,01 46,9

ses (sesG) LR 20,94 20,845 - 0,36 - 18,49643744 20,95 - 0,55 26,64

lu0088087324 25/04/16 1,11 351.105.589 20,805 - 21,99 18,09 6,24

stmicroelectronics (stm) LR a 8,5 8,462 + 0,23 + 36,91575438 8,5 +13,97 8,71

nl0000226223 usD 19/09/16 0,05 911.015.420 8,295 + 27,34 4,485

VAleurs Zone InternatIonaleGeneral electric (Gne) 26,19 26,47 + 1,19 - 7,42

2106 26,6 + 2,2 30us3696041033 usD 15/09/16 0,2 8.846.390.000 26,19 - 3,5 24,08

HsBc (hsb) 6,9 6,95 - 5,5727423 6,96 + 1,02 7,21

Gb0005405286 usD 20/10/16 0,1 19.873.826.480 6,87 - 6,08 4,92

laFarGeHolcim ltD (lhn) a 49,8 50,37 + 1,08 + 7,81346814 50,37 + 6,37 50,37

ch0012214059 chf 17/05/16 1,5 606.909.080 49,6 - 6,04 30,33

maroc telecom (iam) 12,5 12,52 + 0,16 + 21,081847 12,59 + 5,74 12,59

ma0000011488 maD 24/05/16 5,41 879.095.340 12,44 + 20,15 10,2

rusal Plc (rusal) /071116 + 32,33reG. s +18,82 7,98us9098832093 usD 27/10/15 0,02 1.636.363.646 + 5,08 4,58

scHlumBerGer (slb) a 71,8 72,45 + 0,93 + 11,46788 72,45 + 0,19 76,65

an8068571086 usD 02/09/16 0,5 1.434.212.164 71,79 - 0,43 54,95

stallerGenes Greer (staGr) a 28,73 28,54 - 0,66 - 10,67832 28,73 + 2,48 34,2

Gb00bZ21rf93 19.765.553 28,3 - 22,02 21,4

srD suite Valeurs françaIses srD suite Valeurs françaIses

aLa cote a changé.Vous pouvez retrouverles Bourses internationalessur http://investir.lesechos.fr

A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

euronext séAncE du 08 - 11 - 2016CaC 40 : 4476,89 (0,35 %) neXt 20 : 9412,56 (0,37 %)

CaC larGe 60 : 4941,52 (0,35 %)CaC all-tradaBle : 3477,97 (0,32 %)

Date De ProroGation : 25 noVemBre

srD Valeurs françaIses

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

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Les Echos Mercredi 9 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 33

changes : cours au comptantvar. var.

cours veille année1 euro en devise bce en % en %

cours de changes croiséseur usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad

08-11-2016

cours a TerMe de l’euro contre les principales devisesusd gbp chf sek dkk jpy (100) cad08-11-2016

Taux de référence bons du trésorbtf taux btan taux prix coupon

source euroMTs

Marché obligataire

euromts indice var % 31/12 var %

indices de référence des emprunts à taux variablesmoy. tmm euribor tme tmor.mens. 1 mois 3 mois pub. priv.

source cdc ixis

moy. eonia euribor tec the thor.hebdo 1 mois 3 mois 10 pub. priv.

Taux marchés monétaires et eurodevisesmarchés monétaires

jour 1 mois 3 mois 6 mois 1 an

pays taux de référence taux en %

principaux taux directeurs

08-11-201608-11-2016

ecarts de taux avec l’allemagne6 mois 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans08-11-2016

allemagne 100,34 -0,64 -0,47 -0,27 0,16portugal -0,34 1,02 2,34 3,04 3,09france -0,04 0,01 0,14 0,20 0,19espagne -0,20 0,54 0,75 0,95 1,08italie -0,21 0,68 0,66 1,39 1,54

parisOR (euros cPror/*cours hebdo)

08/11 07/11COURS PriMe Prec.

lingot 37580 0 3758010 florins 223,5 -1,7 2265 dollars* 312 10,4 31010 dollars 632 11,82 62520 dollars 1259 11,34 12555 roubles* 0 -100 050 pesos 1399,5 -0,69 1396latine 220 0,83 218napoleon 219,9 0,78 219,91/2 napoleon* 125 14,58 125souverain eli i* 288 4,69 290souverain 281 2,15 281,51/2 souverain* 143 3,97 143suisse 216,8 -0,64 219,7tunisienne* 217 -0,55 217mark* 270 0,34 270krugerrand 1243 6,34 1245lingotin 500grs 18990 1,06 18990lingotin 250grs 9690 3,14 9690lingotin 100grs 3870 2,98 3890

argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP)638,01 635,4

palladium (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 18 941 18 177Fix2 19 104 18 372

platine (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 29 329 28 763Fix2 29 209 28 924

Londres(eN dollars) 08/11 07/11

antimoine 99,65% (par tonne)7700 7700

bismuth 99,99% (par lb)4,5 4,5

cadmium 99,95% (par lb)0,56 0,56

cobalt (cathodes) 99,80% (par lb)12,88 12,88

eponge de titane 99,60% (par kg)7,5 7,5

ferro manganese (hc) (par tonne)775 775

ferro molybdene (par kg)17,25 17,25

germanium (par kg)925 925

selenium 99,50% (par lb)8,75 8,75

silicium (par tonne)1575 1575

MéTaux précieux MéTaux non Ferreux MéTaux sTraTégiQues produiTs péTroLiers sucre

London BuLLion MarKeT08/11 07/11

argent (eN ceNTs Par oz)Fixage 1 870 1 812

or (eN dollars Par oz)Fix 1 282 1 283

palladium (eN dollars Par oNce Troy)625 619

platine (eN dollars Par oNce Troy)989 995

neW YorKargent (eN ceNTs Par oNce)

seTTleMeNT seTTleMeNT08/11 07/11

déc. 16 18,36 18,18JaNv. 17 18,36 18,18Mars 17 18,48 18,31Mai 17 18,55 18,36Juil. 17 18,61 18,47

or (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

08/11 07/11déc. 16 1274,5 1281,9Fév. 17 1278,3 1285,6aouT 17 1278,3 1285,6ocT. 17 1291,1 1298,1déc. 17 1294,2 1302

platine (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

08/11 07/11ocT. 16 961,7 959,8JaNv. 17 1008,6 1001avr. 17 1012,5 1006Juil. 17 1015,6 1007,7ocT. 17 1019,5 954

London MeTaL exchange08/11 07/11

alliage d`alumin. (en $ par tonne)

cash 1555-1565 1555-1565

3 Mois 1570-1580 1570-1580

vol. 13680 13680

aluminium (en $ par tonne)

cash 1717,5-1718,5 1717,5-1718,5

3 Mois 1721-1722 1721-1722

vol. 2131075 2131075

cuivre (en $ par tonne)

cash 4942-4943 4942-4943

3 Mois 4956-4958 4956-4958

sTocks 305000 305000

etain (en $ par tonne)

cash 21400-21405 21400-21405

3 Mois 21225-21250 21225-21250

vol. 2955 2955

nickel (en $ par tonne)

cash 10375-10385 10375-10385

3 Mois 10420-10430 10420-10430

vol. 363708 363708

plomb (en $ par tonne)

cash 2070-2070,5 2070-2070,5

3 Mois 2085-2087 2085-2087

vol. 188350 188350

Zinc (en $ par tonne)

cash 2440,5-2441 2440,5-2441

3 Mois 2455-2456 2455-2456

vol. 449350 449350

london daily price: 21,76 cts/lblondres (eN dollars Par ToNNe)

clôTure clôTure vol08/11 07/11

déc. 16 576,7 578,2 3284Mars 17 574,2 577 3386Mai 17 566,9 571 606aouT 17 551,7 557,6 427déc. 17 521,8 525,1 161

new york (eN ceNTs Par lb)clôTure clôTure vol08/11 07/11

Mars 17 21,97 22,17 36543Mai 17 21,34 21,54 17623Juil. 17 20,58 20,83 15068ocT. 17 19,99 20,29 14634Mai 18 19,04 19,25 478

blé de meunerie n°2 à paris (eN euros Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

déc. 16 161,75 160,25 27637Mars 17 168,5 167 11647Mai 17 171,75 170,75 4434

blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau)seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

déc. 16 415,25 410 209Mars 17 432 427,75 18Mai 17 448 443,5

mais à paris (eN euros Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

Nov. 16 159,5 159JaNv. 17 163 162,25 801Mars 17 165,75 164,25 1020

mais à chicago (eN ceNTs Parboisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

déc. 16 354,25 346,5 317148Mars 17 362,75 355,5 172723Juil. 17 377,25 370,25 30348

riZ à chicago (eN ceNTs Par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

Nov. 16 9,52 9,61 28JaNv. 17 9,75 9,8 351Mars 17 10,01 10,06 57

avoine à chicago (eN ceNTs Par boisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

déc. 16 225,75 228 299Mars 17 225,25 226 153Mai 17 226,25 227,5 49

blé fourrager à londres (eN £ Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

Nov. 16 140,05 139 5JaNv. 17 141,1 140 10Mars 17 142,2 137

new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

08/11 07/11

Jou r 112,45 115,7 112.45

uranium nymex (en $ par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol

08/11 07/11Nov. 16 18,75 18,75déc. 16 18,75 18,75Mai 17 18,85 18,85

nymex ( eN $ Par MbTu)clôTure clôTure vol

08/11 07/11Nov. 16 0 2,78déc. 16 2,61 2,83JaNv. 17 2,78 2,99

powernext gas spotclôTure clôTure vol

08/11 07/11Nord da 19,03 19,03

powernext gas futuresseTTleMeNT seTTleMeNT vol

08/11 07/11dec 2016 17,98 17,98JaN 2017 18,23 18,23Feb 2017 18,25 18,25

Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 153.41Moyenne quinze derniers jours : 205.461

londres-robusta (en $ par tonne)clôTure clôTure vol08/11 07/11

Nov. 16 2142 2218 364JaNv. 17 2085 2194 14477Mars 17 2096 2201 7381Mai 17 2107 2210 1447Juil. 17 2114 2215 348

new york-arabica (en cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

déc. 16 167,5 174,1 45153Mai 17 173,45 179,85 12713Juil. 17 175,4 181,6 5282déc. 17 179,5 185,4 761

Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 03/11/Prix indicatif : 2589,08

londres (eN £ Par ToNNe)clôTure clôTure vol08/11 07/11

déc. 16 2064 2037 9936Mai 17 2047 2036 6769Juil. 17 2062 2051 4280sePT. 17 2072 2061 3233déc. 17 2066 2058 898

new york (eN $ Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

déc. 16 2485 2485 21027Mars 17 2467 2447 33660Juil. 17 2469 2469 3356déc. 17 2480 2485 426Mars 18 2480 2486 158

rotterdam

(barges - Fob) (eN $ Par ToNNe)

gas oil 0.1% sul. 402 402

fuel

Fuel oil (hs 180) 271,5 271,5Fuel oil (hs 380) 242 242

singapour

gasoliNe 97 59,07 59,65gas oil 55,54 55,11Fuel oil (180) 281,5 281,5Fuel oil (380) 269,5 269,5

neW YorKcuivre (en cents par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

déc. 16 2,38 2,31 151174JaNv. 17 2,38 2,32 583Fév. 17 2,38 2,32 583Mai 17 2,4 2,33 4772

nymex emissions (eN euros Par ToNNe)clôTure clôTure vol08/11 07/11

sPoT 5,76 5,76

ice (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol08/11 07/11

base 64,01 64,01 262193PoiNTe 74,23 74,23 135895

ice futures (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol08/11 07/11

base dec 16 72,19 75,3 20base Mar 17 50,32 50,48base Nov 16 105,72 105,72PoiNTe dec 16 118,09 125,29

balTic dry iNdex : 870 le 07/11//16balTic PaNaMax iNdex : 889 le 07/11//16balTic caPesize iNdex : 1636 le 07/11//16balTic suPraMax iNdex : 712 le 07/11//16balTic dirTy iNTerN. TaNker :659 le 07/11//16balTic cleaN iNTerN. TaNker :409 le 07/11//16

08/11 07/11

rJ crb 184,58 184,53

reuTers coM. 2518,28 2498,16

Moodys coM. 5240,32 5236,98

or iNdusTriel 37637 37652

lMex 2578,5 2535,5

KuaLa LuMpur

etain (en dollars par tonne)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

08/11 07/11

Jou r 21530 21530

cuivre (girm):

caThodes : 4742 a coMPTer du 08/11/

autres demi produits cuivreux :

base cuivre 549,15 dePuis le 08/11

base laMiNé laiToN 1 TiTre 476,22 dePuis le 08/11

base laMiNé laiToN 70/30 482,84 dePuis le 08/11

base laMiNé laiToN 85/15 515,99 dePuis le 08/11

base laMiNé broNze 94/6 660,96 dePuis le 08/11

base laMiNé broNze 94/4 623,69 dePuis le 08/11

iNdice coTlook a : 77, le 08/11//16

new york (cont. n°2 - cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

Mars 17 69,34 69,18 20842Juil. 17 70,45 70,23 1054Oct. 17 69,95 70,15 3

caFé

éLecTriciTé

éMission co2

uraniuM

cacao

céréaLes

indices

FreT MariTiMe

jus d’orange

gaz naTureL

coTon

chicago (eN $ Par 1000 bdFT)seTTleMeNT seTTleMeNT vol08/11 07/11

Nov. 16 297,6 299,3JaNv. 17 311,2 312,4Mars 17 319,7 320

Bois

produiTs péTroLiers

londres-brent (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol08/11 07/11

Jour 46,04 46,33JaNv. 17 46,04 46,33 307951Mars 17 48,06 48,19 103826

londres-gaZole (eN $ Par ToNNe)clôTure clôTure vol08/11 07/11

Nov. 16 419,25 422,75 30560Mars 17 432,5 433 17612Mai 17 439,5 440 3728Juil. 17 445,75 445,25 1170aouT 17 449,25 447,5 573

new york nymex wti (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol08/11 07/11

JaNv. 17 45,61 45,48 346JuiN 17 48,6 48,28 6sePT. 17 49,48 49,18 10JaNv. 18 50,28 50,03Fév. 18 50,43 50,2

25.2.17 0,00 102,18 1,21 25.7.17 -1,25 101,63 0,28

dollar us 1,1038 0,00 0,02livre sTerliNg 0,8909 -0,03 20,92FraNc suisse 1,0761 0,00 -1,05couroNNe daNoise 7,4418 0,00 -0,28couroNNe Norv. 9,0763 -0,23 -5,66kuNa croaTe 7,5097 -0,06 -1,71couroNNe suedoise 9,9326 -0,31 8,44dollar caNadieN 1,4697 -0,49 -2,64yeN JaPoNais 115,875 0,42 -11,29dollar ausTralieN 1,4238 -0,50 -4,67rouble russe 70,1743 -0,37 -11,96rouPie iNdieNNe 73,1794 -0,72 1,73dollar Neo-zelaNdais 1,4989 -0,30 -5,58couroNNe TcheQue 27,02 -0,01 0,00ForiNT hoNgrois 305,24 -0,06 -3,40zloTy PoloNais 4,3293 -0,01 1,54lev bulgare 1,95 -0,27 -0,31dollar hoNg-koNg 8,5463 -0,22 1,55WoN sud coreeN 1244,3909 -1,29 -2,55Peso MexicaiN 20,2803 -1,24 8,13real 3,4971 -1,14 -18,68dollar siNgaPour 1,5305 -0,26 -0,70raNd sud-aFricaiN 14,626 -0,96 -12,96livre TurQue 3,5085 -0,01 10,56reNMibi yuaN 7,4825 -0,04 6,11ruPiah 14435,3085 -0,14 -3,91Peso PhiliPPiN 53,5181 -0,25 5,18riNggiT Malais 4,6124 -0,90 -1,27baTh ThalaNdais 38,5387 -0,26 -1,50

eur 1 0,9074 1,1225 0,9293 0,1007 0,1344 0,863 0,6804usd 1,1021 1 1,2372 1,0241 0,111 0,1481 0,951 0,7498gbp 0,8909 0,8083 1 0,8277 0,0897 0,1197 0,7687 0,606chf 1,0761 0,9764 1,2082 1 0,1083 0,1446 0,9286 0,7322sek 9,9326 9,0127 11,1505 9,2297 1 1,3346 0,0857 6,7576dkk 7,4418 6,7527 8,3541 6,9152 0,7493 1 6,4216 5,0629jpy 1,1588 1,0515 130,0947 107,685 11,6672 0,1557 1 0,7881cad 1,4697 1,3337 1,6501 1,3658 0,148 19,7513 1,2689 1

bce taux pret marginal 0.25 %taux repO (refi) 0.00 %taux depOt -0.40 %

royaume uni taux jour le jour 0.18 %taux de base 0.25 %

usa taux jour le jour 0.45 %fOnds federaux 0.50 %2 ans 0.83 %10 ans 1.81 %

japon boj tokyo -0.04 %taux JOur le JOur -0.60 %taux repO (refi) 0.00 %10 ans -0.06 %

FraNce 244,62 -0.25 233,74 4.92

1-3 aNs 172,30 0.09 172,08 10.60

5-7 aNs 235,81 -0.10 230,64 2.34

10-15 aNs 287,81 0.08 270,44 6.34

Plus 15 aNs 340,83 -0.43 304,48 12.42

Plus 25 aNs 353,17 -0.60 307,00 15.73

eMTxi-be 235,12 -0.14 227,37 3.56

23.11.16 0,00

Zone euro -0,35/-0,45-0,34/-0,44-0,30/-0,40 -0,15/-0,30 0,03/-0,12

comptantachaT 1,1021 0,8908 1,0758 9,9297 7,4393 115,8500 1,4694veNTe 1,1021 0,8910 1,0763 9,9354 7,4442 115,9000 1,4700a 1 moisachaT -0,0041 -0,0008 -0,0006 -0,0054 -0,0017 0,1210 -0,0061veNTe -0,0044 -0,0009 -0,0006 -0,0035 0,0020 0,1062 -0,0061a 3 moisachaT -0,0075 -0,0006 0,0005 -0,0018 -0,0007 0,1389 -0,0096veNTe -0,0078 -0,0022 0,0004 0,0001 0,0023 0,1188 -0,0097a 6 moisachaT -0,0120 -0,0041 0,0021 0,0041 0,0021 0,1587 -0,0144veNTe -0,0123 -0,0043 0,0020 0,0043 0,0038 0,1234 -0,0146a 12 moisachaT -0,0217 -0,0083 0,0051 0,0123 0,0096 0,2180 -0,0247veNTe -0,0222 -0,0088 0,0048 0,0102 0,0091 0,1419 -0,0251

juil. 14 0,0425 0,096 0,205 1,59 1,79 1,79août 14 0,0222 0,085 0,191 1,41 1,61 1,61sept. 14 0,0032 0,016 0,095 1,36 1,56 1,56oct. 14 -0,0064 0,008 0,082 1,28 1,48 1,48nov. 14 0,0011 0,01 0,081 1,18 1,38 1,38déc. 14 -0,0387 0,023 0,081 0,98 1,18 1,18fév. 15 -0,0294 0,001 0,048 0,66 0,86 0,86mars 15 -0,0474 -0,01 0,027 0,56 0,76 0,76avr. 15 -0,0751 -0,01 0,027 0,46 0,66 0,66mai 15 -0,0977 -0,049 -0,01 0,92 1,12 1,12juil. 15 -0,1178 -0,071 -0,018 1,15 1,35 1,35août 15 -0,1206 -0,087 -0,028 1,02 1,22 1,22sept. 15 -0,136 -0,105 -0,037 1,04 1,24 1,24oct. 15 -0,1387 -0,116 -0,053 0,85 1,05 1,05nov. 15 -0,1346 -0,14 -0,088 0,90 1,10 1,10déc. 15 -0,2039 -0,19 -0,126 0,97 1,17 1,17janv. 16 -0,2271 -0,221 -0,146 0,90 1,10 1,10fév. 16 -0,2404 -0,247 -0,185 0,65 0,85 0,85mars 16 -0,293 -0,31 -0,23 0,56 0,76 0,76avr. 16 -0,3376 -0,341 -0,249 0,50 0,70 0,70mai 16 -0,3378 -0,348 -0,257 0,55 0,75 0,75juin 16 -0,3326 -0,356 -0,268 0,45 0,65 0,65juil. 16 -0,3279 -0,369 -0,294 0,23 0,43 0,43août 16 -0,3398 -0,37 -0,298 0,21 0,41 0,41sept. 16 -0,343 -0,371 -0,302 0,25 0,45 0,45oct. 16 -0,3462 -0,371 -0,309 0,36 0,56 0,56

29-09 -0,343 -0,371 -0,302 0,14 0,24 0,44 0,4430-09 -0,346 -0,371 -0,301 0,13 0,19 0,39 0,3903-10 -0,329 -0,371 -0,301 0,18 0,19 0,39 0,3904-10 -0,329 -0,371 -0,301 0,20 0,19 0,39 0,3905-10 -0,321 -0,372 -0,301 0,26 0,19 0,39 0,3906-10 -0,344 -0,371 -0,302 0,27 0,19 0,39 0,3907-10 -0,342 -0,371 -0,304 0,31 0,32 0,52 0,5210-10 -0,349 -0,371 -0,304 0,31 0,32 0,52 0,5211-10 -0,349 -0,371 -0,305 0,33 0,32 0,52 0,5212-10 -0,345 -0,371 -0,306 0,32 0,32 0,52 0,5213-10 -0,348 -0,371 -0,309 0,33 0,32 0,52 0,5214-10 -0,347 -0,372 -0,311 0,33 0,38 0,58 0,5817-10 -0,35 -0,371 -0,311 0,36 0,38 0,58 0,5818-10 -0,35 -0,371 -0,311 0,33 0,38 0,58 0,5819-10 -0,352 -0,371 -0,312 0,30 0,38 0,58 0,5820-10 -0,349 -0,371 -0,313 0,30 0,38 0,58 0,5821-10 -0,351 -0,372 -0,313 0,26 0,35 0,55 0,5524-10 -0,348 -0,372 -0,312 0,25 0,35 0,55 0,5525-10 -0,348 -0,371 -0,311 0,28 0,35 0,55 0,5526-10 -0,35 -0,371 -0,312 0,31 0,35 0,55 0,5527-10 -0,352 -0,372 -0,313 0,40 0,35 0,55 0,5528-10 -0,351 -0,372 -0,312 0,45 0,45 0,65 0,6531-10 -0,351 -0,373 -0,313 0,46 0,45 0,65 0,6501-11 -0,351 -0,372 -0,313 0,49 0,45 0,65 0,6502-11 -0,332 -0,374 -0,313 0,43 0,45 0,65 0,6503-11 -0,348 -0,373 -0,313 0,46 0,45 0,65 0,6504-11 -0,343 -0,373 -0,313 0,45 0,51 0,71 0,7107-11 -0,343 -0,373 -0,312 0,46 0,51 0,71 0,7108-11 -0,343 -0,373 -0,312 0,45 0,51 0,71 0,71

euronext//taux&changes//matières premières

Taux eT changes

MaTières preMières

fr0000076887 a.s.t. groupeg c 3,9 3,95 3,9 3,95 - 0,75 2086fr0013185857 abeo c 18,6 18,99 18,31 18,9 + 1,61 482fr0012333284 abivaxg b 7 7 6,79 6,79 - 2,44 5144fr0000076861 acteosg c 1 1 1 1 + 1,01 101fr0000076655 actia groupg c 7,81 7,81 7,69 7,69 - 1,54 14653be0974269012 ad capital 0,11 0,11 0,11 0,11 100fr0000062978 adl partnerg c 16 16 16 16 + 2,37 124fr0011184241 adociag b 47,5 47,61 47,05 47,4 - 0,48 8269fr0004152874 advenisg c 1,95 1,95 1,95 1,95 - 2,5 204fr0000053043 advini c 35,4 35,4 35,2 35,2 - 0,57 31fr0000044612 afone c 8,27 8,27 8,1 8,1 + 1,38 256fr0000130007 alcatel-lucentR a 3,5

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fr0000063323 artea c 0,76

fr0000076952 artois a 4048,73

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fr0000073827 aures tech.g c 83

fr0000072621 ausyg c 54,85 54,85 54,7 54,81 + 0,02 1799fr0011800218 awoxg 2,66 2,67 2,66 2,66 206fr0000064123 baccarat b 217

mc0000031187 bains monaco b 29,63

fr0000062788 barbara bui c 12,89

fr0000035370 bastide c 23,25 23,31 23,21 23,28 + 0,13 1200fr0000074072 bigben int.g c 6,17 6,25 6,17 6,22 + 0,81 22508fr0000062150 bleecker c 80

fr0011592104 blueg 11,12 11,4 10,91 10,97 - 2,23 11538fr0004548873 bourbonGg a 11,72 11,85 11,72 11,85 + 0,59 45923fr0000074254 bourse direct c 1,29 1,29 1,28 1,28 - 0,78 4400fr0000061137 burelle sa a 895 900 892,32 900 + 0,56 26fr0000078958 business et dec.g c 5,03 5,17 5,03 5,17 + 0,39 2636fr0010151589 cafom c 9,48 9,48 9,48 9,48 - 0,11 1fr0012969095 capelli 22,05 22,46 21,9 22,36 + 0,72 1550fr0000064156 carp.de partic. c 57,85

fr0010828137 carrefour prop. c 23,09 23,1 23,09 23,1 + 0,04 44fr0000072894 castg c 3,15 3,16 3,15 3,16 + 0,32 1930fr0000064446 catering inter.g b 13,77 13,8 13,77 13,77 + 0,07 611fr0010193979 cbo territoriag c 3,57 3,6 3,55 3,55 + 0,28 13867fr0000078339 cca intern. c 4,84

fr0010309096 cegerealg b 35,95 36,21 35,95 36,21 + 0,72 36fr0000124703 cegid groupg b 61,95 61,95 61,15 61,15 - 1,29 127fr0012633360 cellnovog c 5,48 5,52 5,37 5,45 - 0,73 13867fr0012616852 cerenisg b 7,4 7,5 7,25 7,39 + 1,23 11783fr0000037475 cfi c 2

fr0013181864 cgg b 20,4 20,92 15,81 16,55 - 28,51 2527977fr0000060907 chausseria sa c 9,51

fr0000054322 cibox inter.g c 0,08 0,08 0,07 0,08 281018fr0000060824 clayeuxg c 0,16 0,16 0,16 0,16 5500fr0000053399 cnimg b 101,58 101,6 100,91 101,43 + 0,43 214fr0010667147 cofaceg a 5,3 5,333 5,13 5,17 - 1,75 163201fr0004031763 coherisg c 2,48 2,48 2,42 2,42 - 2,42 2286nl0010489522 constellium 5,4 5,4 5,4 5,4 + 4,65 350fr0000065393 courtois c 95,5 95,5 95,5 95,5 + 0,53 4fr0000044323 cr alpes prov. c 73,81 73,86 73,81 73,85 + 0,05 116fr0000185506 cr atl. vendée c 93,5 93,5 93,01 93,4 - 0,11 304fr0010483768 cr brie picard. b 22,17 22,38 22,17 22,36 + 0,9 1420fr0000045213 cr ille vilaine c 68 68,24 67,25 67,47 - 0,78 81fr0010461053 cr languedoc c 49,48 50,7 49,48 50,7 + 3,77 2341fr0000045239 cr loire hte-loire c 64,9 64,9 64,81 64,81 - 0,14 23fr0000045551 cr morbihan c 56,24 56,4 55,72 56,4 + 0,28 357fr0000185514 cr nord france b 16,84 16,86 16,6 16,85 2607fr0000044364 cr norm. seine c 98,06 99,02 98,06 99 + 0,96 940fr0000045528 cr paris idf b 73,05 73,34 72,6 72,6 - 0,55 436fr0000045346 cr rhône-alpes c 151,35 152 150,33 150,33 - 0,67 656fr0000045544 cr toulouse c 88,5 88,9 88,3 88,33 - 0,19 397fr0000045304 cr tour. poitou c 76,49 76,49 76,49 76,49 - 0,01 1fr0000050395 crosswood c 3,43

fr0007317813 cs-com. et syst.g c 4,25 4,25 4,23 4,24 - 1,4 2322fr0011026749 dalet c 10,48 10,48 10,01 10,01 - 4,49 90fr0000036774 dane-elec memoryg c 0,21

fr0010879056 deinove 1,99 1,99 1,9 1,94 - 2,02 23846fr0012928612 delta plus group 50,04 50,79 47,4 49,5 - 3,51 7782fr0000035784 digigram c 0,86

fr0000065260 docks pétroles a c 379,99 379,99 379,9 379,9 - 0,02 67fr0000052839 dom security c 44 44,98 43,66 43,66 + 0,6 1350fr0000036287 duc c 0,79

fr0010099515 ecag c 19,3 19,3 18,76 19 - 1,55 1596fr0000072373 egideg c 3,06 3,06 2,99 3 - 0,99 2686fr0011466069 ekinopsg 6,94 7,01 6,84 6,87 - 1,01 41087fr0000035719 elect. eaux mad.g c 3,08 3,08 3,08 3,08 76fr0000031023 elect. strasbourg b 100,63 100,8 99,56 100,4 + 1,83 316fr0012650166 electro powerg c 5,91 5,91 5,62 5,8 995fr0011950732 eliorG a 19,65 19,9 19,65 19,735+ 0,18 115819fr0004030708 encres dubuitg c 4,12 4,12 4,11 4,11 - 0,24 4045fr0011191766 eos imaging c 3,85 3,9 3,72 3,75 - 1,83 60360fr0000131757 erametGg a 42,9 42,9 41,3 41,66 - 1,4 16687fr0011471135 erytech pharmag b 16,67 16,79 16,2 16,23 - 2,76 9538fr0004110310 esi groupg c 40 40,2 39,9 40 25362fr0000035743 etam dév.g b 28,8 30,6 28,8 30,6 + 2,03 610fr0000061475 eurasia fonc inv c 0,38

fr0000075343 euromedis groupeg c 5,98 5,98 5,98 5,98 + 0,17 11fr0010490920 europacorpg c 4,04 4,06 4 4 - 0,99 8165fr0012789949 europcar groupeG a 8,516 8,52 8,034 8,2 - 4,32 1083296fr0000064164 exacompta clairef. c 111,5 111,5 111,5 111,5 - 1,32 13fr0004527638 exel industriesg b 65,26 65,5 64,29 64,29 - 1,47 1180fr0000037343 expl. prod. chim. c 575

fr0000039026 expl. prod. chim. c 610

fr0000062341 f.i.e.b.m. c 5,99

fr0000062507 f.i.e.b.m. c 97

fr0000038184 f.i.p.p. c 0,15 0,16 0,15 0,15 210035fr0000063034 fauvet-girel g c 40,74

fr0011271600 fermentalgg 2,23 2,34 2,2 2,2 - 3,93 32195fr0000062101 fermière cannes b 1200,01

fr0000061418 fiducial office c 27,49 27,49 27,49 27,49 1fr0000060535 fiducial re b 125,02 125,02 125,02 125,02 + 0,01 1fr0000037947 fimalac a 99,02 99,16 98,86 98,86 - 0,15 1700fr0000076986 fin. moncey a 4700 4700 4700 4700 - 4,11 3fr0000035123 finatis b 50,05 50,05 50,05 50,05 1fr0000074759 fleury michon b 58,83 58,83 58,6 58,6 - 0,39 141fr0000065930 foncière 7 inv. c 1,14 1,14 1,14 1,14 - 22,97 100fr0000064362 foncière atland c 84,01 84,01 84,01 84,01 + 0,01 1fr0000038499 foncière euris b 38,15 38,15 38,15 38,15 1fr0010341032 foncière inea b 37,95 37,95 37,2 37,53 + 0,11 142fr0011277391 foncière paris nord c 0,04

fr0000063265 foncière r-paris c 34,97

fr0000053944 foncière volta c 3,9 3,9 3,9 3,9 4000fr0013030152 française energie c 10,5 10,56 10,11 10,33 - 0,1 1639fr0010588079 frey b 26,25 26,25 26,25 26,25 1fr0000031973 fsdv c 48

fr0000030611 galimmo c 18,1 18,1 18,1 18,1 + 1,06 20fr0000034894 gaumont b 53,7 54,7 53,41 54 + 0,56 170fr0000053035 gea c 85,91 85,91 85,8 85,83 - 0,11 305fr0000044471 générale santé b 13,17 13,5 13,17 13,5 + 0,82 39fr0010501692 generixg c 3 3,02 3 3 - 0,33 5013fr0004163111 genfitG 18,45 18,75 18,11 18,25 - 1,35 219466fr0011799907 genomic visiong 5,7 5,7 5,46 5,58 - 2,79 5332fr0011790542 genticelg 1,42 1,44 1,38 1,4 - 0,71 34867fr0000061459 gérard perrier c 36,7 36,7 36,6 36,6 - 0,27 2872fr0000065971 graines voltZ c 19,85

fr0000038036 grand marnier b 8750

fr0011476928 groupe fnac 60,63 61,8 60,62 61,58 + 1,77 11685fr0000062671 groupe gorgég b 19,1 19,18 18,91 18,94 - 0,84 5479fr0004010338 groupe jaj c 1,49 1,49 1,49 1,49 100fr0000075442 groupe ldlcg c 31,6 32,29 31,6 31,9 + 0,95 972fr0004050300 groupe openg c 24,14 24,16 23,87 24 - 0,7 12672fr0010214064 groupe piZZorno c 16,33 16,48 16,3 16,3 + 0,56 822fr0004155000 groupe sfpi c 2,89 2,89 2,89 2,89 1fr0010340406 groupe vial c 0,91

fr0011726835 gttGg 30 30,38 29,975 30,3 + 0,65 118485fr0000032526 guerbetg b 51,97 52,4 51,15 52,35 + 2,69 9875fr0000066722 guillemot corp.g c 1,3 1,31 1,3 1,31 + 0,77 2072fr0004035061 guy degrenne c 0,52 0,52 0,52 0,52 + 1,96 3761fr0000066540 herigeg c 24,93 25,25 24,93 25,25 + 1,32 146fr0000038531 hf companyg c 11,93 11,94 11,5 11,51 - 3,6 13191fr0000054231 high cog c 6,13 6,14 6,07 6,14 - 0,16 9201fr0012821916 hipay group c 10,75 11,11 10,5 10,54 - 1,5 11215fr0000065278 hopscotch groupegc 7,75 7,76 7,75 7,76 + 0,13 464fr0010929125 id logisticg b 134,4 134,6 134,13 134,5 1488fr0000051393 idi b 26,02 26,2 26 26,2 + 0,69 411fr0000030827 ige + xaog c 78,54 81,25 78,54 81,25 + 3,45 2899fr0000033243 immo. dassault b 44,99 44,99 44,01 44,01 - 2,2 143fr0000036980 immo. hôtelière c 1,29

fr0010458729 implanetg 0,9 0,9 0,85 0,88 29369fr0000066219 ind. fin. ent. c 66,5 66,5 66,5 66,5 - 0,75 12fr0000071797 infotelg c 36,25 36,3 36,2 36,3 + 0,14 1270fr0000064297 innelec mult.g c 4,73 4,73 4,69 4,69 - 0,85 1401fr0010291245 inside secure c 1,84 1,92 1,82 1,89 + 2,16 74085fr0000060451 installux sa c 331,51 335 331,51 335 - 1,47 142fr0000064958 intexa c 3,05

fr0000073298 ipsosG a 28,08 28,17 27,82 28,07 + 0,36 35679fr0000124232 ird nord pdc c 16 16 15,99 15,99 - 0,06 501fr0000072597 it linkg c 15,47 15,97 15,47 15,6 - 1,52 5567fr0004026151 itesoftg c 3,81 3,81 3,68 3,74 - 1,84 3618fr0000073843 its groupg c 6,15 6,25 6,15 6,17 - 1,91 986fr0012872141 jacques bogart c 13,35 13,35 13,08 13,08 - 2,1 201fr0004029411 keyrusg c 2,58 2,65 2,57 2,65 - 0,38 16111fr0000039638 la foncièreverte c 51,03

fr0000066607 lacroix sa c 16,8 17,1 16,8 17,1 + 1,79 146fr0000035263 lafuma c 19,35

fr0004027068 lanson-bcc b 33,98 33,98 33,49 33,89 + 0,36 1411fr0004170017 le noble ageg b 32,75 33,25 32,73 33,25 + 1,56 6059fr0000075673 le tanneurg c 2,1

fr0000121295 lebon c 157,02 157,5 157,02 157,02 356fr0004165801 les hôtels de paris c 1,72

fr0004023208 les nx constr. b 35 35,01 35 35 251864fr0000033599 lexibookg c 1,54

fr0004156297 linedata svicesg b 40,85 41,2 40,85 41,2 + 0,86 2222fr0000121352 locindus b 17,79 18,1 17,79 18,1 + 1,91 129fr0013153541 maisons du monde b 25,7 25,79 25,57 25,6 + 0,79 23014fr0000030074 malteries fr-b c 300 300 300 300 10fr0000032302 manutan inter.g b 59,4 59,4 57,21 58,4 - 1,85 730fr0000051070 maurel & promG a 4,1 4,11 4,09 4,11 880392fr0011742329 mcphy energyg 3,94 3,94 3,85 3,89 - 1,27 14882fr0000061244 mecelec c 1,96 1,97 1,69 1,71 - 18,18 43467fr0000052623 medasysg c 0,43 0,44 0,43 0,43 16282fr0000064404 média 6 c 8,37 8,37 8,37 8,37 - 0,12 1

fr0010298620 memscapg c 1,45 1,47 1,44 1,47 + 0,69 6384fr0000053027 mgi coutier g b 24,41 24,59 24,29 24,55 + 0,12 8982fr0000077570 micropoleg c 0,84 0,87 0,82 0,84 + 2,44 422989fr0011584549 mndg 1,69 1,69 1,65 1,67 - 1,18 12868fr0004048734 mont. fashion c 0,05

fr0000064180 moul. strasbourg c 782,01

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fr0011341205 nanobiotixg b 13,42 13,55 13,01 13,28 - 0,15 33213fr0000120560 neopostG a 26,6 26,79 26,38 26,79 + 0,68 61169fr0004050250 neuronesg b 22,02 22,02 21,3 21,55 - 1,6 902fr0000064529 nsc groupe c 76 76 76 76 - 3,8 4fr0000052680 oeneog b 8,04 8,04 7,37 7,75 - 4,67 84664fr0010298901 officiis propertiesg c 0,89 0,89 0,89 0,89 55fr0010428771 ol groupeg c 2,75 2,78 2,75 2,78 + 1,46 18492fr0000075392 orapig c 8,7 8,9 8,7 8,9 + 1,14 2015fr0013190410 orchestra-pre. c 17,2 17,2 17 17 3476fr0010609206 orege 4,85 4,85 4,55 4,55 - 6,19 4613fr0010263202 parefg c 58,81 58,9 58,81 58,9 + 0,17 101fr0000052896 paris. de chauf. b 88

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fr0000045619 robertet sa b 44

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actionseuronexT hors srd françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

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isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

aLTernexT (sélection)

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VaLeurs Zone internationaleus00287y1091 abbvie 51,15

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isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

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34 // FINANCE & MARCHÉS Mercredi 9 novembre 2016 Les Echos

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI),sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».

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LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD 113,71 08/11

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LU1308307815 MIR. - US SH. TERM CRD FD A USD 102,7 08/11

Pictet Asset Management34, avenue de Messine 75008 Paris

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LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR 50,71 08/11

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LU1048876350 RAM (L) SF GB SHLDR YLD EQ 102,06 07/11

LU0705072691 RAM (L) SF L/S EM MKT EQ 117,57 04/11

LU0705071701 RAM (L) SF L/S EUROPEAN EQ 143,62 04/11

LU0375630729 RAM (L) SF NORTH AM EQ 243,17 07/11

LU1074511459 RAM (L) TF CONV EUROPE 143,19 07/11

LU0419186167 RAM (L) TF GB BD TOT RET 143,5 07/11

LU0935723782 RAM (L) TF II ASIA BD TOT RET 136,07 07/11

comme directeur national des ven-tes CHD. Depuis 2010, il occupait leposte de directeur commercial foodservice France au sein de Lavazza.

KRONENBOURGThierry Caloina été nommé vice-présidentconsommation hors domiciledes Brasseries Kronenbourg.

Thierry Caloin, quarante-six ans,diplômé de la Burgundy School ofBusiness, a débuté sa carrière ausein de Kronenbourg en 1995. Il aoccupédifférentspostesenconsom-mation hors domicile (CHD), avantd’êtrenommédirecteurrégionaldesventes CHD en 2002. En 2004, il aintégré Bacardi Martini France

du médicament et des produitsde santé (ANSM).

Christelle Ratignier-Carbonneil,quarante-cinq ans, docteur enimmuno-hématologie, est direc-trice adjointe à la Caisse natio-nale d’assurance maladie des tra-vailleurs salariés (CNAMTS), oùelle pilote le département desproduits de santé. Chercheur deformation, elle a assumé, dès2002, plusieurs fonctions en lienavec l’évaluation clinique desmédicaments au sein de l’Agencefrançaise de sécurité sanitaire desproduits de santé (aujourd’huiANSM). En 2010, elle était deve-nue conseillère pour les produitset les industries de santé au cabi-net du ministre du Travail, del’Emploi et de la Santé.

ETABLISSEMENTPUBLIC

ANSMChristelleRatignier-Carbonneilest nommée directrice généraleadjointe chargée des opérationsde l’Agence nationale de sécurité

AUTORITÉ

AMFMatthieu Lucchesidirigera la division régulationde la gestion d’actifs au seinde la direction de la régulation etdes affaires d’internationales del’Autorité des marchés financiers.

Matthieu Lucchesi, trente et unans, titulaire d’un magistère dedroit des affaires de l’universitéde Paris Il et diplômé de la Har-vard Law School, est avocat aubarreau de New York. Après desdébuts en cabinets d’avocats àParis et New York, il a rejointl’AMF en 2012. Deux ans plustard, il a intégré la direction de larégulation et des affaires interna-tionales. En 2015, il était devenuadjoint au directeur de la divisionrégulation de la gestion d’actifs.

AGENCE POUR LA DIFFUSION DEL’INFORMATION TECHNOLOGIQUEEmmanuel Pitronest nommé senior vice-présidentdu groupe ADIT.

Emmanuel Pitron, trente-neufa n s , a n c i e n é l è ve d e l ’ E NA ,diplômé de l’IEP de Paris et del’Insead, a d’abord passé sept ansau service de l’Etat (ministère desAffaires étrangères, corps préfec-toral, ministère de l’Intérieur etInspection générale des finances.Il a ensuite passé neuf ans commemembre du comité exécutif de laRATP (il y a été directeur de cabi-net du PDG puis secrétaire géné-ral du groupe). En 2015, il avaitrejoint CMA-CGM comme vice-président de la stratégie et dudéveloppement du groupe.

supérieur de gestion, a débuté en1989 au sein du groupe Brandt oùil a occupé diverses fonctionscommerciales dont celle de direc-teur des ventes France. En 2001, ilrejoint Kingfisher en tant quedirecteur des ventes pour DartyIle-de-France. En 2004, il a pris ladirection générale d’Indesit Com-pany France avant d’être nommédirecteur Europe de l’Ouest, encharge du développement desactivités européennes du groupe.Il était directeur général d’IndesitCompany Russie. ,

Envoyez vos nominations à[email protected]

ENTREPRISES

TRUFFLE CAPITALPatrick Kronest nommé présidentde Truffle Capital aux côtés descofondateurs Philippe Poulettyet Bernard-Louis Roques.Il succède à Henri Moulard.

Patrick Kron, soixante-trois ans,ancien élève de l’Ecole polytech-nique et ingénieur au corps desMines, fut PDG d’Alstom de 2003à 2016. Il a débuté en 1979 au

ILS SONT NÉSUN 9 NOVEMBREBille August, réalisateur,68 ans.Sébastien Bazin, PDGd’AccorHotels, 55 ans.Marco Bellocchio, producteuret réalisateur, 77 ans.Juan Luis Buñuel, cinéaste,82 ans.Bruno Cercley, présidentdu groupe Rossignol, 57 ans.Raphaël Enthoven,philosophe, 41 ans.Bernard Lahire, sociologue,53 ans.Charles Philipponnat, PDGdes champagnes Philipponnat,53 ans.Dominique Schnapper,universitaire et écrivain, 82 ans.Jean-Pierre Soisson,ex-ministre du Travailet de l’Emploi, 82 ans.Marc Spielrein, ex-PDGde la Semmaris, 72 ans.Pierre Suard, ancien PDGd’Alcatel-Alsthom, 82 ans.

PORTRAIT

par Stanislas du Guerny— Correspondant à Rennes

MatthieuFuchs veutécrirel’avenirde« Ouest-France »

Le titre impressionne. Mais être, depuis quel-quesjours,vice-présidentdudirectoireetdirec-teur général du premier quotidien de l’Hexa-gone n’impressionne pas Matthieu Fuchs plusque cela. « C’est le résultat de mon parcours dansle groupe, j’ai gagné ma légitimité », lance-t-il.

Danslagalaxiede« Ouest-France »,cetanciende l’Ipag Business School, diplômé en économiede l’université de Nantes, a gravi les échelons.Même s’il est, par ailleurs, le gendre de FrançoisRégisHutin,véritablepatriarcherestéàlatêtedujournal pendant près d’un demi-siècle et quivient, à quatre-vingt-sept ans, de lâcher prisepourneplusseconsacrerqu’à lapartieéditorialedu quotidien.

De Sophie, la fille de François Régis Hutin,MatthieuFuchsaquatreenfants,dontlecadetadix ans. On n’en saura guère plus. A quarante-neuf ans, le jeune patron de presse, peu impli-qué dans les cercles de dirigeants, n’aime pas selivrer, et l’avoue, non sans esquisser un largesourire. S’il est discret, ce Nantais d’origine n’enest pas moins curieux de tout, notamment desnouvelles technologies.

Or Matthieu Fuchs prend les rênes à unmoment délicat pour la presse écrite. « A nousde savoir nous adapter aux changements etd’anticiper notamment dans le numérique »,

indique calmement le nouveau numéro deux,qui a rejoint le groupe de presse bretonSipa-Ouest-France en 1996.

Ses premières armes ? Il les fait, après avoireffectué sa coopération à la chambre de com-merce franco-suisse de Genève, chez l’éditeur dedonnéeséconomiquesDun&BradstreetàParis.Quatreansplustard,il intègreSpirCommunica-tion, société satellite d’Ouest-France avant dedémarrer une carrière d’éditeur de journauxd’annoncesgratuitsàSaint-LôpuisàRennes.Untemps, il sera chargé de la publicité et de la diffu-siondePublihebdos,filialedugroupedédiéeauxhebdomadaires locaux. « Mais je suis vraimententré dans la presse et l’édition par “DimancheOuest-France”, dont j’ai été le directeur pendantplusieurs années également en charge des hors-séries et des suppléments du journal », raconteMatthieu Fuchs.

De ses parents – son père était patron d’unePME de sous-traitance en mécanique de préci-sioninstalléeauPouliguen,prèsdeLaBaule–ilaappris le sens du travail. « Avec mes cinq frères etsœurs, nous avons tous conservé cette culture del’effort, du respect du travail et des personnes quil’accomplissent, affirme-t-il. Dans ma jeunesse, jefaisaissouventlesdevoirsdusoirdansleslocauxdel’entreprise familiale, dirigée par mon père et dont

mamèregéraitleservicecomptable.Jevoyaiscom-bien ils travaillaient dur », confie celui que cer-tains perçoivent comme le dauphin désigné deFrançois Régis Hutin.

Ce dernier a longtemps observé et testé sescompétences. En 2007, il lui a confié les clefs detrois quotidiens « Presse Océan », « Le Mainelibre » et « Le Courrier de l’Ouest », achetés parl’éditeurbretonviasafilialelesJournauxdeLoire,dontMatthieuFuchsresteprésident.Ilyaréorga-nisé et pérennisé les activités tout en revoyant leseffectifsà labaisse.Cequiluiavaitvaluà l’époqueunemotiondedéfiance.Surcesfonctionssesontgreffées celle de président d’Additi, le nouveauholding qui chapeaute les activités du groupeliées à la publicité. Mais il se dit organisé etsachant déléguer. Des compétences qui remon-tent pour partie au scoutisme, longtemps prati-qué par cet homme svelte et affable.

Un lourd paquebotAu fil des ans, Matthieu Fuchs a certes dû gérerdes bataillons de journalistes. Mais il n’a pas lafibre de l’écriture. A la différence de son beau-père aux idées humanistes et chrétiennes, il n’asigné ni papier ni éditorial. « Ma culture est celledu management d’entreprise », déclare-t-il.

Avec ses 712.000 exemplaires par jour et ses550 journalistes, le quotidien « Ouest-France »est le navire amiral de l’empire de presse. Unlourdpaquebot,quiajetél’ancreàChantepie,àlapériphérie de Rennes et dont Matthieu Fuchspoursuivra la transformation, notamment digi-tale, avec Louis Echelard, désormais présidentdu directoire à la place de François Régis Hutin.Le jeune directeur général rentre juste d’unvoyaged’unesemainedanslaSiliconValley,oùila, entre autres, rencontré les dirigeants de Goo-gle et de Facebook. « Il faut savoir regarder ce quise passe ailleurs, même si tout n’est pas applicabledansl’entreprise »,assure-t-il.Ailleurs,c’estaussil’océan, sa passion de toujours. D’ailleurs, il faitrégulièrement des régates et participe tous lesansauSpiOuest-Franceà laTrinité-sur-Mer,quiouvre la saison des compétitions à la voile. n

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WHIRLPOOLPhilippe Kaltenbachest nommé présidentde Whirlpool France.

Philippe Kaltenbach, cinquante-trois ans, diplômé de l’Institut

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carnet

MRetrouvez chaque lundiles personnalités businessde la semaine dans notre cahier« Les Echos Business »

ministère de l’Industrie avant derejoindre en 1984 Pechiney. De1998 à 2003, il était directeurgénéral d’Imerys. Administra-teur de Bouygues et de Sanofi, ilest, par ailleurs, membre du con-seil de surveillance de Segula.

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cribleMercredi 9 novembre 2016 Lecapetsajauge

« Lesbanquiersn’ontguèrel’habituded’apporterdesorangesà leursconcur-rentsendifficulté. Ilspréfèrentsortir leurdague. »Laremarquedel’ancienpa-trondelaSociétéGénérale ,MarcViénot,n’apasprisuneride,saufqu’ausiè-cledernierlesbonsclientsn’avaientpasautantd’outilsd’informationpourexacerberlaconcurrence,etqu’aujourd’huitouteslesbanquesfontfaceauxmêmesdéfismajeurs.Malgrésonrangdenuméroundelabanquedeproxi-mité,CréditAgricoleestimedoncnepasavoirde« pricingpower »particu-lierencrédit immobilier.Ceuxquisedemanderaientsi lebancassureurvertsemontretropsensibleà laconservationdesespartsdemarché, forçantlesautresàs’aligner,neleferaientdoncpaschangerdecap.Laremontéedestauxd’intérêt lui faitespéreruneaccalmiedesremboursementsanticipésetdesrenégociationsdeprêts,unefoispasséelatrèsgrossevagueactuelle,en-corenotableenoctobre.Etenplus,à l’instardeBNPParibasetSociétéGéné-rale, lafilialeCréditAgricoleSAapubliéunbénéficetrimestrielsupérieurauxattentesboursièrespoursapremièrepublicationdepuislasortiedescaissesrégionalesdesonpérimètre,malgré l’ajustementcoûteuxdurefi-nancementdeLCL.Ledividende,assortid’unplanchergarantipourdeuxans,donneunrendementprochede6 %.Comptetenudelaremontéedelajaugedelasolvabilité (de11,2à 12 %), lespronostiqueursn’ontpaseutropdemalàycroire(+5,6 %pourl’action).

Crédit Agricole SA, désormais sortides caisses régionales, bat les pronostics.

FeràdéfriserArcelorMittal devient plus prudentavec la remontée des prix de l’énergie.

Déjà le haut decycle ?Laprudence d’ArcelorMittal pourla findel’annéeapeut-être fait réaliser aux investisseurs l’incongruité qu’il yavaità placerentête du palmarèsduCAC40 l’unedes valeurs de l’indice lesplus sensibles àla conjoncture lorsqueles fondations de la croissance n’ont jamais sembléaussimolles. L’Europesetient,mais lademanded’acier devrait finalementprogresser moins viteque prévuaux Etats-Unis (entre 0 %et 1 %), tandisque l’amélioration de la situation chinoise ne fournitqu’unsoutien assez re-latif (entre 0 %et 0,5 %). Lesbarrièresdouanièresqui se sont levées ici et làont certes redressé un peulesprix, mais latransmission aux clients de laremontéedescours de l’énergie (charbon métallurgique)n’ira pasdesoidansuncontexte mondial de surproduction. Ce fer-là va au moinsdéfriserla rentabilité du derniertrimestredupremier sidérurgiste mondial parrapport à celle de juillet à septembre où elle était enfin revenue à un étiageplusrassurant(13 % de margebruted’exploitation). Lesprofitspris àchauden Bourse sur le titreArcelorMittal mardi (-4,34 %)le laisseencore avecune bonne avance (+94,08 %depuis le 1er janvier)sur son seconddans lacourse, un autre revenantd’un secteurparapétrolier dans l’outre-tombe,Technip. Des hauts-fourneauxdeLakshmi Mittal, renfloués par 3milliardsde dollars d’augmentation de capital en début d’année, estsorti en neufmois l’équivalentdel’objectifd’Ebitda de l’année2016 –fixé de façon trèsconservatrice. Les profits à la tonne d’aciersur le trimestre (83 dollars)ontfrôlé leur ciblevisée dansquatre ans, et le cash-flowlibre devrait redevenirpositifdans la dernière ligne droite de l’exercice.Lefer reste sur ses rails.

EN VUE

L e nom de jeune fille de la FirstLady (pour encore quelquessemaines) est Michelle Robin-

son. Celle-là ne risque pas de se retrou-vertouteseulesurson île, toutlemondel’adore. Aux primaires françaises, elleferait un malheur. Les bobos du mondeentier la vénèrent, l’idée de la quitter, ilsne peuvent pas la supporter. Dans unmois, dans un an, comment souffri-rons-nous Michelle ? Ah, ces sanglotslongs des violons : « Michelle ma belle/sont des mots qui vont très bien ensem-ble/très bien ensemble ». « Sigh ! »,comme dirait Snoopy ! Quelle tris-tesse… Nous serions Hillary, nousserions, limite, vexés. On pense aussi àce célèbre vers de « Hernani » : « Noussommes trois chez vous, c’est trop dedeux,madame ».Saufqu’ici,lesdeuxquisont de trop, sont les deux qui sont dansla course. Que les Français veuillentvoterMacronquines’estpasprésentéet

n’a pas de parti, à la rigueur, on les com-prend, la messe n’est pas dite, et, luiaussi, il est sexy. Mais que les Améri-cains souhaitent élire Michelle, il fau-draitqu’ilslecomprennent.C’estfini, lesgars ! Vous aurez soit Donald, soitHillary. Tant pis pour vous. Ainsi, l’Oba-mania s’est transformée en Michello-mania.IlesttrèsviteapparuqueBarackétait certes plein de charme mais sadémarche chaloupée de basketteur afait davantage rêver que sa politiqueétrangère.Michelle,afaitunsans-faute.Elle a une pêche énorme, s’attaque àl’obésité, l’ancienne avocate parle d’or.Son discours « Trop, c’est trop » a parti-cipé à sauver la mise de Clinton Hillary.Résultat Michelle termine avec 64 %d’opinions favorables. Devinez qui celafait rêver ? Yannick Jadot, bien sûr !

(Lire nos informationsPage 6

MichelleObama

Le« Frexit »duChristmaspuddingMarks & Spencer acte d’une destructionde valeur monumentale à l’international.

PourceuxquihésitaiententreFormignyetPatay, laplusgrandedéfaitean-glaisesurlesoldeJeanned’Arcvientdechangerdenom :c’estdésormaisin-contestablementMarks&Spencer.Ledeuxième« frenchleave »enquinzeansdel’enseignebritannique–quidemeureravisibledansl’Hexagoneàtraverssesfranchisés–et lasortied’unedizained’autrespaysétrangersren-voientnonseulementàuneinconstancequelessujetsdeSaMajesté jugenthabituellementtypiquementfrançaise,maisaussiàunedestructiondeva-leurdestinéeàentrerdanslesannalesdelaCity.Entrelescoûtsdirects(150à200millionsdelivres)et letrait tirésurlesinvestissementsréalisésà l’in-ternationaldepuishuitans(350millions), leBrexitdunouveaupatronSteveRowerevientàpasserparpertesetprofits l’équivalentd’environ10 %delacapitalisationboursièredupremiervendeurtextileduRoyaume-Unipouruneactivitédontil tiraitseulementundixièmedesonchiffred’affaires.LaBoursedeLondresnes’estpasrésolueàactertotalementsurletitre(–6,2 %mardi) lesconséquencesd’unedécision« soshocking »quicom-porteégalement350millionsdelivresdedépensessupplémentairespourrepositionnerunquartdessurfacesconsacréesoutre-Mancheà l’habille-mentetà l’équipementdelamaison.HorsduRoyaume-Uni, lespertesdeMarks&Spencerdépassaient lequartduchiffred’affairesdesmagasinsdétenusenpropre,à l’originede70 %desventesinternationales,alorsquelesfranchisés,pluspetits,gagnentdel’argent.Trancherétait inévitable,maisce« Christmaspudding »restesurl’estomacdesinvestisseurs.

LES ENTREPRISES CITÉES

AccelLAB 27Adecco France 20AMF 34Amundi 31ArcelorMittal 31Atos 24, 31BNP Paribas 31BPCE 28CGG 15, 31CiToxLAB 27Compagnie Industrielled’ApplicationsThermiques 27Crédit Agricole 28, 31Deutsche Bank 28EDF 18Eiffage 31

Ekinops 27Elengy 21Farfetch 25GRTgaz 21HSBC 28In Extenso Avocats 20iTélé 23JCFC 18Jeangérard Polissage27Kronenbourg 34LafargeHolcim 31LCL28LVMH 31M6 24Meizu 24Mitsubishi 19

Natixis 28Nissan 19P. Factory 27Renault 19RTE 18SFR 15Société Générale 31Solvay 31Storengy 21Tesla 15Toblerone 31Transdev 26Truffle Capital 29,34United TechnologiesCorporation 27Vivendi 23Whirlpool 34

` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR

+ L’INVITÉDES ÉCHOS

RÉGULATION Anciendirecteur général et directeur finan-cierdelaBanquemondiale, BertrandBadréconsidèrequ’ilfaut aller plus loinque la régulation financière (loiDodd-Frank aux Etats-Unis,créationduConseil destabilité finan-cièreen Europe, Bâle III...)qui asuivi lacrise. « Ondoitre-penser le système. La régulation étaitprobablement nécessai-reà cemoment-là, et il fallait le faire, [...] maisnous n’avonspas pensé la suite. [...] Nous n’avons pas pensé au systèmedanssatotalité. Lesrégulations,c’est une chose,mais ce n’estpas tout. »

MESURES Revenantsurl’économie sociale et solidaire, lesinvestissements et les obligations à impact solidaire,Ber-trand Badré estime que les particuliers peuvent égalementagir :«C’est nousqui déposonsnotreépargne dansles fondsde pension,dans les compagnies d’assurances, chez les ges-tionnaires d’actifs... Ils feront cequenous leurdemanderonsde faire. J’en appelle à une prise deconscience universellequiest de pousser les gens à faire (ce que) les Anglo-Saxons (appel-lent) “dogood,dowell”.»

ENVIRONNEMENT «L’économiedemarché fonctionne avecdes régulationsetdes incitations. Une fois que l’on donne lesbonssignaux, l’économie se met en ordredebatailleetdélivre.Le prix du carbone est essentiel : sivous donnezunprix,le système s’adaptera. »

Interview réalisée par Olivier Harmant

a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos

BertrandBadréAuteurde« Moneyhonnie:etsilafinancesauvaitlemonde»

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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis MorelEdité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 43716, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00www.lessechos.frÉDITRICE Bérénice LajouanieÉDITRICE DÉLÉGUÉE Capucine Marraud des GrottesDIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier

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Ce numéro comporte un 3e cahier de 12 pages « Spécial Flotte Auto »et un 4e cahier de 8 pages « Les Echos Entreprises & Collectivités »

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