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LE THÈME DU MOIS LE RISQUE LEGIONELLES N° 288 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 21 L a maladie du légionnaire a été décrite pour la première fois en juillet 1976, lors d’une contagion multiple qui frappa les 220 participants du 58 ème congrès de la Légion américaine à l'Hôtel Bellevue- Stradford de Philadelphie et provoqua le décès de 34 d’entre-eux. legionella était alors inconnue et c'est seulement au bout d’un an de recherches que fut identifié par un anatomo-pathologiste l’agent causal de cette maladie dénommé “legionella pneu- mophila” ainsi que la source de contamina- tion, le système humide de climatisation de l’hôtel abritant le congrès. Au cours des années suivantes, legionella fût divisée en 49 espèces différentes dont 3 constituent les espèces pathogènes princi- pales : legionella pneumophila, cause de 85 % des légionelloses diagnostiquées en France, legionella jordanis, à l’origine de 10 % des cas et legionella bozemani, à l’ori- gine de 4 % des cas. ABSTRACT Cooling towers and sanitary hot water networks: how can we manage the Legionella risk? The investigations performed during the recent outbreaks of Legionnaires disease have provi- ded new knowledge and raised a number of new questions concerning the proliferation of Legio- nellae in cooling towers and sanitary hot water networks: role of biofilm, of amoebae, environ- mental dissemination, etc. At the same time, the detection methods have made significant progress and regulations have been reinforced, now requiring facility maintenance procedures to be listed. Tours aéroréfrigérantes et réseaux d’eau chaude sanitaire : comment maîtriser le risque légionelles ? Les investigations menées lors des récentes épidémies de légionellose ont per- mis de faire progresser certaines connaissances et de soulever de nouvelles questions sur la prolifération des légionelles dans les tours aéroréfrigérantes et les réseaux d’eau chaude sanitaire: rôle du biofilm, des amibes, dispersion dans l’environnement… etc. Dans le même temps, les méthodes de détection ont considérablement progressé et la réglementation s’est renforcée, imposant un recensement et des procédures d’entretien des installations. Réalisé par Marc Mauduit D.R.

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L E T H È M E D U M O I SLE RISQUE LEGIONELLES

N° 288 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 21

L a maladie du légionnaire a été décritepour la première fois en juillet 1976,lors d’une contagion multiple qui

frappa les 220 participants du 58ème congrèsde la Légion américaine à l'Hôtel Bellevue-Stradford de Philadelphie et provoqua ledécès de 34 d’entre-eux. legionella étaitalors inconnue et c'est seulement au boutd’un an de recherches que fut identifié parun anatomo-pathologiste l’agent causal decette maladie dénommé “legionella pneu-

mophila” ainsi que la source de contamina-tion, le système humide de climatisation del’hôtel abritant le congrès.Au cours des années suivantes, legionella

fût divisée en 49 espèces différentes dont 3constituent les espèces pathogènes princi-pales : legionella pneumophila, cause de85 % des légionelloses diagnostiquées enFrance, legionella jordanis, à l’origine de10 % des cas et legionella bozemani, à l’ori-gine de 4 % des cas.

ABSTRACTCooling towers andsanitary hot water networks:how can we manage the Legionella risk?The investigations performed during the recent

outbreaks of Legionnaires disease have provi-

ded new knowledge and raised a number of new

questions concerning the proliferation of Legio-

nellae in cooling towers and sanitary hot water

networks: role of biofilm, of amoebae, environ-

mental dissemination, etc. At the same time,

the detection methods have made significant

progress and regulations have been reinforced,

now requiring facility maintenance procedures

to be listed.

Tours aéroréfrigérantes etréseaux d’eau chaudesanitaire : comment maîtriserle risque légionelles?

Les investigations menées lors des récentes épidémies de légionellose ont per-mis de faire progresser certaines connaissances et de soulever de nouvellesquestions sur la prolifération des légionelles dans les tours aéroréfrigérantes etles réseaux d’eau chaude sanitaire : rôle du biofilm, des amibes, dispersiondans l’environnement… etc. Dans le même temps, les méthodes de détectionont considérablement progressé et la réglementation s’est renforcée, imposantun recensement et des procédures d’entretien des installations.

Réalisé par Marc Mauduit

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22 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 288

Depuis sa découverte, des milliers de cas delégionellose ou maladie des légionnaires ontété observés dans le monde entier. AuxÉtats-Unis, on les estime à 20.000 par an. EnFrance même, plusieurs centaines demalades ont été diagnostiqués depuis 1979avec, depuis 1997, une augmentation dunombre de cas déclarés, sans doute due àune amélioration des méthodes de diagnos-tic et à une meilleure connaissance de lamaladie. De quelques dizaines de cas décla-rés en 1996, on est passés à 1.202 cas en2004.La bactérie legionella est présente dans lemilieu naturel, notamment les eaux doucesde surface : cours d'eau, lacs, étangs… etpeut proliférer dans les sites hydriques artifi-ciels tels que les réseaux d'eau chaude sani-taire, les réseaux de refroidissement utilisésen climatisation lorsque les conditions deson développement sont réunies. On connaîtles facteurs qui favorisent son développe-ment : une température de l'eau compriseentre 20 et 45 °C, une stagnation de l'eaudans les réseaux d'eau chaude sanitaire, laprésence de bras morts, de faibles débits oud'arrêt prolongé des installations, une corro-sion et un entartrage importants fournissentun milieu nutritif favorable au développe-ment des légionelles.Sont donc particulièrement sensibles leséquipements tels que les réseaux d’eauchaude sanitaire (ECS), les tours aéroréfri-gérantes (TAR) ainsi que d’autres installa-tions telles que les bains à remous, les bal-néothérapies, les humidificateurs, les fon-taines décoratives ou encore les aérosolshumides.Les épidémies successives et plus particuliè-rement les dernières survenues à Harnesdans la région du Pas-de-Calais ou encore àMontpellier, ont bien montré les risques liésà ce type d’équipements. Elles ont égale-

ment montré la nécessité d’identifier plusprécocement les cas et de mettre en place leplus rapidement possible les mesures deprévention adaptées. Cette nécessité s’esttraduite par un renforcement de la régle-mentation et l’apparition de méthodes dedétections rapides.

Une réglementation renforcéeJusqu’au 1er décembre 2004, seules les toursaéroréfrigérantes situées sur des installa-tions classées étaient recensées et soumisesà réglementation. Le décret N° 2004-131 du1er décembre 2004 soumet désormais l’en-semble des tours aéroréfrigérantes à la légis-lation des installations classées sous larubrique 2921 “Installation de refroidisse-ment par dispersion d’eau dans un fluxd’air”. Du coup, ce sont aujourd’hui 13.700installations dans 5.721 établissements quisont soumises à cette nouvelle réglementa-tion. Ce décret distingue deux types d’instal-

lations:- Les TAR soumises à déclaration sous larubrique 2921 : il s’agit des installations derefroidissement par dispersion d’eau dansun flux d’air qui ne sont pas du type “circuitprimaire fermé” (tout contact direct entrel’eau dispersée dans la tour et le fluide tra-versant le ou les échangeurs thermiques estimpossible) et dont la puissance thermiqueévacuée maximale est inférieure à 2.000 kWou lorsque l'installation est du type “circuitprimaire fermé”.- Les TAR soumises à autorisation au titre dela rubrique 2921 : il s’agit dans ce cas desinstallations qui ne sont pas de type “circuitprimaire fermé” mais dont la puissance ther-mique évacuée maximale est supérieure ouégale à 2.000 kW.Que faut-il entendre par “installations” ?Deux arrêtés ministériels datés du 13décembre 2004, dont l’un concerne les ins-tallations soumises à autorisation, et l’autreles installations soumises à déclaration pré-cisent que font partie de l’installation, nonseulement la tour de refroidissement et sesparties internes, mais aussi le ou les échan-geurs du circuit, ainsi que l’ensemble des cir-cuits, c’est-à-dire les circuits d’eau encontact avec l’air, mais aussi les circuitsd’appoint et de purge. Cette précision per-met de déterminer le régime applicable,sachant que celui-ci s’attache à l’installationet non au site dans sa globalité. Un site quicompte plusieurs TAR peut donc relever à lafois du régime de la déclaration pour cer-

Le décret N° 2004-131 du 1er décembre 2004 soumet désormais l’ensemble des toursaéroréfrigérantes à la législation des installations classées sous la rubrique 2921

“Installation de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air”.

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La croissance du biofilm varie selon les matériauxet la température

Les biofilms sont connus pour être responsables decontaminations bactériennes de l’eau par libérationdes bactéries adhérentes. Parmi celles-ci les légio-nelles ou Pseudomonas aeruginosa peuvent porteratteinte à la santé des consommateurs d’eau. Il estdonc essentiel de mieux connaître les facteurs favo-risant l’installation de biofilms sur les canalisationsau contact de l’eau destinée à la consommationhumaine. L’objectif de l’étude menée par le Crecepconsistait donc à évaluer la promotion de la crois-sance microbienne pour 6 matériaux utilisés dansles installations de distribution d’eau: cuivre, C-PVC,inox 304 et 316, polybutène et polypropylène. Lesrésultats obtenus montrent que les 6 matériaux tes-tés génèrent une production de biomasse modéréeallant de 0 à 1263 pgATP/cm2. Autre enseigne-ment, si l’aptitude à favoriser la croissance bacté-rienne dépend de la nature du matériau, elledépend aussi de la température. Le cuivre et le CPVC sont très peu promoteurs aux deux tempéra-tures testées (30° et 50 °C) alors que le polypropy-

lène induit la plus importante concentration en bio-masse active (= 1263 pgATP/cm2). L'élévation de latempérature produit un effet stimulant sur la crois-sance microbienne sauf pour l'inox 304. Cette plusgrande formation de biomasse active peut être expli-quée par une biodégradabilité accélérée du maté-riau ou une libération accrue par le matériau de sub-stances assimilables par les microorganismes. Ellepeut aussi entraîner des modifications des proprié-tés du biofilm, une sélection d'espèces micro-biennes différentes ou un changement dans l'étatphysiologique des microorganismes présents. Resteque ces études ont porté sur des matériaux neufs.Elles ne tiennent donc pas compte de l'état devieillissement du matériau, des phénomènes d'en-tartrage, de corrosion, des conditions hydrauliqueset des procédures de désinfection, donc des réellesconditions d'utilisation du matériau. Or, c’est biende l'ensemble de ces paramètres que dépend lechoix définitif d'un matériau pour les installationsd'eau.

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taines installations et de l’autorisation pourd’autres. Mais lorsqu’un site compte plu-sieurs installations du même type, les puis-sances de ces installations seront addition-nées pour déterminer leur situation vis-à-visdes seuils fixés par la nomenclature.Indépendamment du fait que les tours aéro-réfrigérantes soient soumises à déclarationou à autorisation, les arrêtés du 13décembre 2004 définissent un objectif clair :la concentration en legionella specie dansl’eau du circuit doit en permanence êtreinférieure à 1.000 UFC/L (Unités FormantColonies) selon la norme NF-T-90-431. Cetobjectif est défini selon la méthode de réfé-rence normalisée NF-T-90-431 de novembre1993, dont la dernière version date du moisde septembre 2003. À ce jour, c’est la seulequi soit normalisée et reconnue par lesDRIRE qui réalisent les contrôles. Elle pré-sente cependant l’inconvénient d’être relati-vement longue, puisqu’il faut attendre de 10à 13 jours pour obtenir un résultat. Un délaidifficilement compatible avec un suivi régu-lier des installations. D’où l’apparition deméthodes complémentaires de détectionrapides.

Des méthodes de détectioncomplémentaires pour agir viteLa méthode NF-T-90431 est la méthode de

référence normalisée de détection et dedénombrement de legionella. Les bactériessont placées sur un milieu de culture spéci-fique, à 37 °C au sein duquel elles se repro-duisent jusqu’à former des colonies dans undélai de 3 à 10 jours. Ces colonies doiventêtre examinées sur trois milieux de culture

différents pours’assurer qu’ils’agit bien de bac-téries type legio-

nella. À l’issue deces étapes, il estprocédé à unsérotypage pourd’indiquer s’ils’agit de legio-

nella pneumo-

phila. Avec cetteméthode, lesrésultats sontobtenus au boutde 10 à 13 jours,délai incompres-sible puisqu’ilcorrespond autemps nécessaireaux bactériespour cultiver.Pour mieuxrépondre auxbesoins des

exploitants, d’autres méthodes de détection,prédictives des résultats réglementaires, ontété développées. La méthode PCR (Polyme-rase Chain Reaction), en cours de normali-sation Afnor, met en œuvre un procédétechnologique reconnu dans des domainesaussi différents que le médical, l’agroalimen-taire ou encore le vétérinaire. C’est un pro-cédé innovant où le processus de divisiondes cellules de la méthode normalisée, estremplacé par un processus de duplicationbiochimique de l’ADN de legionella. Avec laPCR, les résultats sont disponibles en48 heures maximum, ce qui permet d’agirrapidement. GeneSystems a développé laseule méthode PCR Temps Réel semi-auto-matisée accessible à tout un chacun (del’échantillon au résultat en 3 heures). Lesautres méthodes qui sont également encours de normalisation et commercialiséesaujourd’hui ont été développées par Biorad,Applied Biosystems, AES ou Genolife etc…De nombreux laboratoires proposentaujourd’hui la prestation en utilisant soit deskits “maisons” soit des kits commerciaux.Les laboratoires Alpa, Alcontrol Cervac,Ascal, Bouisson Bertrand, Eurofins, Hygi-diag, Marcel-Merieux, Silliker, SGS Multilabou encore IRH Environnement proposent laprestation. Hygidiag a de son côté développésa propre grille de lecture et d’interprétationdes résultats d’analyse legionella par PCR.

Pour mieux répondre aux besoins des exploitants, d’autres méthodes de détection, prédictives des résultats réglementaires, ont été

développées. La méthode PCR, met en œuvre un procédé technologiquereconnu dans des domaines aussi différents que le médical,

l’agroalimentaire ou encore le vétérinaire.

Risque légionelles : aller au-delà des contrôles réglementaires

Matthieu Bernier est Directeur Médical chez Hygidiag. Ilexplique « legionella est une bactérie et pas un para-mètre inerte comme l'amiante ou le plomb. Elle évoluedans le temps. II faut donc apprendre à vivre avec lesLégionelles mais se donner les moyens de maîtriserleur prolifération. Un industriel comme Saint-Gobain,qui met au premier plan la protection de l'environne-ment, la santé humaine et la sécurité de ses salariés,a parfaitement intégré l'enjeu du monitoring du risqueLégionelles ». Au printemps 2005, Saint Gobain Embal-lage a fait appel au tandem IRH Environnement/Hygi-diag pour maîtriser tout risque lié aux légionelles surses sites de production comprenant des circuits derefroidissement avec des tours aéroréfrigérantes.« Pour prétendre maîtriser le risque, il faut commencerpar le mesurer et le comprendre » explique PhilippeAuroy, Directeur Technique Adjoint de Saint GobainEmballage. « C'est pourquoi nous avons choisi d'allerau-delà des contrôles réglementaires et de la détectionpar culture bactérienne et de bénéficier d'un diagnosticpar PCR, la seule technologie qui permette de suivreen continu l'évolution du taux de Légionelles dans lescircuits de refroidissement de nos installations ».Saint-Gobain emballage exploite en France 43 circuitsaéroréfrigérants répartis sur 6 sites de production. Lecontrat prévoit un suivi hebdomadaire PCR pour lemonitoring du risque legionella, un suivi mensuel enmicrobiologie pour le contrôle réglementaire, et uneprestation conjointe, du prélèvement des échantillonsà l’interprétation des résultats.« Faire appel à IRH Environnement, société agréée par

le MEDD pour le contrôle des TAR, c'est bénéficier del'expertise environnementale mais aussi s'appuyer surdes recommandations pragmatiques et réalistes »explique Antoine Pascal, Chef de Projet à la DirectionTechnologie R&D de Saint Gobain Emballage, « ChoisirHygidiag pour le suivi PCR legionella, c'est opter pourune réponse adaptée aux enjeux d'un groupe commele nôtre : des objectifs environnementaux globaux etpartagés et des réalités de terrain bien entendu diver-sifiées. Depuis déjà plusieurs mois, les données demonitoring issues de la PCR nous ont permis de réelle-ment piloter nos installations, tant du point de vue dela maintenance que du traitement. Le délai d'obtentiondes résultats (de 48 heures après prélèvement) per-met une grande réactivité ». Jean François Louyot, estExpert chez IRH Environnement. Il ajoute « Pour SaintGobain Emballage, il ne s'agit pas simplement deprendre en charge le contrôle des Légionelles maissurtout de participer à une démarche commune demaîtrise des risques et de leur proposer des interlocu-teurs experts, capable de travailler de concert avecleurs responsables R&D et leurs équipes de produc-tion. IRH environnement a en effet développé la solu-tion Légiorisque, solution globale allant du suivi men-suel analytique à l'analyse de risque suivant laméthode HACCP, en passant par la formation desacteurs et le développement de solutions spécifiquesà travers certains programmes de recherche: dévelop-pement de capteurs en continu pour suivre le dévelop-pement du biofilm, développement de nouvellesméthodes analytiques… »

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26 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 288

Pour en faciliter l’appréhension, les pages derésultats PCR sont présentés en vis à vis desseuils normatifs, même si ceux si ne sontpas applicables à la technologie PCR. « La

PCR ne se substitue pas à l’analyse régle-

mentaire. Elle la complète et intervient

comme indicateur de dérive au service de

l’exploitant. Elle donne une vision photo-

graphique de la population des legionella

qui permet, mieux que toute autre

méthode, de suivre aisément son évolution

dans le temps » résume-t-on chez Hygidiag.Pour Bouisson Bertrand Laboratoires, lesrésultats positifs, contrairement aux résul-tats négatifs, ne sont pas prédictifs desrésultats obtenus par la méthode réglemen-taire. Plus récemment, Diffchamb a com-mercialisé une nouvelle méthode mise au

point par la société allemande Vermicon,baptisée Scan Vit Legionella, qui consiste àfiltrer 20 ml d'eau sur un filtre qui, après untraitement acide afin d'empêcher la prolifé-ration de la flore interférente, est mis encontact avec une gélose GVPC. La boîte estensuite mise en culture. À l’issue de cettephase, les colonies sont colorées grâce à dessondes d'hybridation ARN spécifiques delegionella ssp et pneumophila. Les coloniesvertes sont comptées comme des legionella

spp et les rouges comme des pneumophila.Cette méthode présente l’avantage d’êtreplus rapide que la NF-T-90-431. Elle permetd'identifier toutes les colonies dénombréesen terme de legionella spp et legionella

pneumophila. En revanche, elle ne permetpas d'isoler une souche en cas de recherche

épidémiologique. Scan-Vit Legionella per-met d’obtenir un résultat en 72 heures.De nombreux prestataires de services spé-cialisés dans la détection mettent en œuvrel’une ou l’autre ou combinent l’ensemble deces méthodes. Eurofins propose ainsi uneoffre complète incluant le prélèvement etl’analyse mise en œuvre par une équipe hau-tement qualifiée formée aux exigences régle-mentaires et aux protocoles de prélève-ments spécifiques à l’environnement pourinterpréter les résultats. À travers un parte-

Scan Vit Legionella consiste à filtrer 20 ml d'eau sur un filtre qui, après un traitement acide afind'empêcher la prolifération de la flore interférente, est mis en contact avec une gélose GVPC. La

boîte est ensuite mise en culture. À l’issue de cette phase, les colonies sont colorées grâce à dessondes d'hybridation ARN spécifiques de legionella ssp et pneumophila.

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mic

on

Eau chaude sanitaire Tours de refroidissement

Préventif Curatif Préventif Curatif

Chloration Chloration Chloration ChlorationBromation Bromation Bromation Bromation

Choc thermiqueCuivre-argent Cuivre-argentDioxyde de chlore Dioxyde de chlore Dioxyde de chlore Dioxyde de chloreOzone Ozone Ozone OzoneUV UV UV UV

Bactéricides BactéricidesBio-dispersants Bio-dispersants Bio-dispersants

Filtration Filtration Filtration Filtration

Traitement microbiologiques

Eurofins metla double analyse

à la portée de tousEurofins Environnement a mis en œuvre sur sessites d’Alfortville et Illkirch, la méthode PCR per-mettant une recherche spécifique et rapide delegionella :- pour les installations relevant de la rubrique 2921du décret du 13/12/2004 (ICPE 2921), la détec-tion de l’ADN du genre legionella spp est réaliséeen 24 à 48 heures;- pour les réseaux d’eau chaude sanitaire, larecherche est directement réalisée sur l’espècelegionella pneumophila dans le même délai de 24à 48 heures.« Une norme expérimentale XPT 90-471 est actuel-lement à l’étude et sa publication devrait se fairecourant du premier semestre 2006 » expliqueRégina Passarinho, Responsable de la BusinessUnit Eaux de Process chez Eurofins. « Les labora-toires Eurofins respectent cette norme expérimen-tale et participent à son élaboration. Elle ne com-prend pas moins de 12 témoins et une obligationde tester en double chaque échantillon. En effet,les risques de contamination des échantillonsconstituent la limite la plus importante de touteméthode PCR. La méthode PCR va permettre degagner en sensibilité : détection de bactéries intra-amibiennes, détection de bactéries “stressées”,ne poussant pas sur le milieu classique BCYE.Mais avant tout, il faut noter la spécificité de cetteméthode qui supprime définitivement des rapportsd’analyse le vocable “flore interférente”, bienconnu des exploitants et obligeant à reconduirel’analyse microbiologique, parfois plusieurs fois desuite. L’absence de corrélation évidente entre les 2méthodes rend l’interprétation délicate. Il est doncrecommandé dans un premier temps de réalisersimultanément sur une même installation à pro-blèmes (dépassement du seuil des 1.000 UFC/L)une analyse avec chacune des 2 méthodes. Dèslors que la norme pour la méthode PCR serapubliée, cette nécessité tombera car les seuilsseront définis en Unités Génomiques (UG). Actuel-lement, les seuils figurant dans les arrêtés ne sontdéfinis qu’en Unités Formant Colonies (UFC) ».Avec la possibilité de disposer de résultats toutesles 48 heures, la méthode PCR donne aux exploi-tants un outil de gestion de leur ICPE bien adaptéau suivi des populations microbiennes et à l’adap-tation des traitements de désinfection, mais aussià la base de toute organisation de gestion de crise.Afin de mettre à la portée économique de tous lesexploitants cette nouvelle méthode, Eurofins Envi-ronnement propose la PCR (XPT 90-471) et la cul-ture microbiologique (NFT90-431) à des conditionscommerciales intéressantes, liées au nombre et aujour de réception des échantillons.

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des installations favorisant les développe-ments microbiens : présence de brasmorts, phénomènes d’entartrage ou decorrosion, maintien d’une températuretrop basse dans les organes de produc-tion et les circuits d’eau chaude sanitaire.Si après analyse, la présence de legionella

est supérieure à 1.000 UFC, il faut procé-der à la désinfection du réseau. Seuls lestraitements de lutte en préventif suivantssont possibles selon la dernière circulairelégionelles : la chloration par ajout dechlore gazeux (Cl2) in situ, de Javelliquide (NaOCl) appelé aussi hypochloritede sodium ou d’hypochlorite de calciumCa(ClO)2) sous forme de granulés à dis-soudre au moment de l’emploi, l’injectionde dioxyde de chlore Cl02, le maintien entempérature à 55 °C. Tout autre traite-ment doit faire l’objet d’une demanded’autorisation auprès du ministère de lasanté.Plusieurs types de traitements existent, lesplus répandus étant les chocs thermiquesconsistant en une élévation temporaire de latempérature à 70 °C simultanément en touspoints du réseau pendant 30 minutes et leschocs chlorés consistant en une injection à15 ppm de chlore libre pendant 24 heures ou50 ppm de chlore libre pendant 12 heures entout point du réseau. Compte tenu du carac-tère oxydant des produits chlorés utilisés

dans les réseauxECS pour le traite-ment des légionellesqui génèrent des pro-blèmes de corrosionet favorisent ainsi ledéveloppement desmicro-organismes,Henkel Concorde adéveloppé le P3-Fer-rocid 5280, une com-binaison de dérivéschlorés actifs et d’in-hibiteurs de corro-sion, permettantainsi la passivationde l’installation etpar conséquent lecontrôle de la corro-sion secondaire.Cette formule per-met un traitementglobal pour la luttecontre la corrosion,

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nariat avec un bureau de contrôle, Eurofinspeut apporter des recommandations pour letraitement des circuits d’eau. IRH Environ-nement, Capsis, Laease et SGS Multilabinterviennent également sur l’ensemble de lachaîne de prévention de la légionellose :identification des sources potentielles decontamination, définition des stratégiesd’échantillonnage, prélèvements, rechercheet dénombrement de l’agent selon la normeAfnor T-90-431 et/ou PCR.Ces différentes méthodes permettent dequantifier la concentration de légionelles ausein d’un équipement. En cas de dépasse-ment des seuils autorisés, il faut agir.

En réseau ECS, préférerles procédés autorisés parles autorités sanitairesSi la réglementation n’impose pas de pres-criptions particulières pour le traitement destours aéroréfrigérantes, il n’en va pas demême pour les réseaux d’eau chaude sani-taire. Le traitement de ces derniers est eneffet plus complexe car cette eau est desti-née à la consommation humaine. Le traite-ment choisi nécessite donc le respect descontraintes de potabilité de l'eau.Avant la mise en œuvre de tout traitement,un diagnostic précis de l’installation s’im-pose. Il faut éliminer les risques inhérents àla configuration ou au manque d’entretien

l’entartrage, l’encrassement bactérien,notamment legionella. Le P3-Ferrocid 5280est formulé uniquement à partir de matièrespremières de grade alimentaire et a étéapprouvé par le ministère de la santé.Conformément à la réglementation françaiseen vigueur (DGS 98/771 et code de la santépublique), il peut être utilisé en traitementpréventif et en traitement curatif. Sa mise enœuvre est facile, l’injection se fait via unseul groupe de dosage. Après une utilisationde plus de 3 ans dans des installations d’eauchaude sanitaire, dans des établissementsrecevant du public, l’examen des man-chettes témoins permet de mettre en évi-dence l’absence de corrosion dans le circuitet l’effet filmogène de ce produit.Pour limi-ter le développement de bactéries dans leréseau, Thétis Environnement, Permo, Pro-Minent, Elchim ou Wallace et Tiernan ontpar exemple opté pour un traitement audioxyde de chlore (Cl02), jugé plus efficaceque les produits traditionnels car il élimineles biofilms présents dans les circuits d’eau,sièges du développement des bactéries. L’ef-ficacité du Cl02 est indépendante du pH, ilne produit pas de sous-produits chlorés etapporte une rémanence satisfaisante. LeSécurox mis au point par Thétis Environne-ment permet de produire du dioxyde dechlore par électrolyse de chlorite de sodium.Cette solution évite le stockage de dioxydede chlore puisque ce dernier est produit aufur et à mesure des besoins et élimine lesrisques de corrosion des équipements. Sécu-

ProMinent propose deux gammes de générateurde dioxyde de chlore, le Bello Zon® dédié à ladésinfection de grandes quantités d'eau et leLegio Zon®, développé tout spécialement pour

les réseaux d'eau potable de petite et moyennetaille et présentent une capacité de production

inférieur ou égal à 5 g/h.

Per

mo

Permo a présenté à Pollutec 2005 son nouveau générateur mural dedioxyde de chlore PermoBioX qui utilise le procédé “PureBioX” lequelpermet la production en continu de dioxyde de chlore selon le principe

de mélange acide chlorhydrique/chlorite de sodium.

Pro

Min

ent

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rox satisfait aux exigences de la circulaireDGS 98/771 relative à la gestion des risquesde prolifération de cette bactérie. Le pro-cédé a été mis au point avec l'aide du centrede recherche d'EDF à Moret-sur-Loing (77).Il est surtout destiné aux industries agro-ali-mentaires, aux exploitants de systèmes declimatisation et de production d'eau potable.Wallace et Tiernan propose également unesérie de générateurs de dioxyde de chlore depetites ou moyenne capacités capables defaire face à toutes les configurations. Sagamme de générateurs DIOX-A3 et A10 spé-cialement développée pour de petites capa-cités de production de dioxyde de chlore(jusqu’à 10 g/h) est particulièrement adaptéeaux applications de type hôpitaux ou mai-sons de retraite. Ces générateurs se distin-guent par leur système automatique de rin-çage à l’acide de la tour de réaction, quiempêche la formation de sous-produits. Pro-Minent propose deux gammes de générateurde dioxyde de chlore, le Bello Zon® dédié àla désinfection de grandes quantités d'eau etle Legio Zon®, développé tout spécialementpour les réseaux d'eau potable de petite etmoyenne taille et présentent une capacité deproduction inférieure ou égale à 5 g/h. L'undes points forts du Legio Zon® est sa grande

stabilité de la solu-tion de ClO2 pro-duite bien adaptée àun fonctionnementdiscontinu. À noterégalement que Pro-Minent complète lesinstallations dedioxyde de chlorepar une mesure encontinu du dioxydede chlore grâce àl’appareil Dulcome-ter D1C, ce qui per-met une régulationprécise du taux dedésinfectant.Quant à Permo, ilvient de présenter àPollutec 2005 sonnouveau générateurmural de dioxyde dechlore PermoBioXqui utilise le procédé“PureBioX” lequelpermet la productionen continu de

dioxyde de chlore selon le principe demélange acide chlorhydrique/chlorite desodium. Cette production est sécurisée parbatch. Le fonctionnement peut se faire enmode continu ou discontinu. Ce nouvel équi-pement est dimensionné pour satisfaire lesbesoins de la plupart des établissementspublics, hôpitaux, collectivités et industries.Le Duozon 100L d’Elchim, solution aqueusestable de dioxyde de chlore concentré à10 % prête à l'emploi, est utilisé dans ladésinfection des eaux potables et de pro-cess depuis plus de 16 ans. Il est déjàautorisé dans plus de 70 pays dont l’Alle-magne, les USA, l’Italie, l’Autriche, laSuisse… Sa mise en œuvre est simple etsûre : sa concentration stable et sonabsence de chlorite garantissent unerégularité de son dosage avec une simplepompe doseuse sans risque de dérive. Ilne nécessite aucune maintenance spécia-lisée. Prêt à l’emploi sans réactivation,non inflammable, non explosif, il estfacile à stocker et à manipuler. Sa forteconcentration réduit fortement les volu-mes de produit à utiliser. Le dioxyde dechlore obtenu avec Duozon 100L estconforme aux critères d’impuretés de lanorme EN 12671:2000 régissant le ClO2.

Son homologation pour l’eau potable est encours en France.Les ultraviolets trouvent également uneapplication en réseau d’eau chaude sanitaireet dans les tours aéroréfrigérantes. Ainsi,Bordas UVGERMI propose des stérilisateurspar ultraviolets adaptés au problème decontamination des réseaux par legionella

pneumophila. En appliquant une dose UVCde 45 MJ/cm2 minimum, les stérilisateursUVGERMI vont détruire 99.9 % des légio-nelles circulant dans les canalisations ainsique les amibes qui les hébergent. Pour assu-rer la rémanence du traitement dans leréseau, l’utilisation d’un biodispersant per-met d’éradiquer la formation du biofilm dansles canalisations. La société Bordas préco-nise aussi un traitement préventif du cal-caire et de la corrosion qui favorise le déve-loppement du biofilm en utilisant parexemple un système par électrolyse galva-nique. Apparaissent aussi des procédés cou-plant un appareil UV avec un filtre ou unetechnique rémanente utilisée de façon dis-continue: cuivre-argent, chlore, brome, bac-téricide de synthèse. Ainsi, le système Legio-Free® de Guldager consiste en une combi-naison de deux procédés: une désinfectionUV complétée d’une ionisation consistant àdissoudre des ions de cuivre et d’argentdans l’eau à traiter. De même, Grunbeckpropose avec Geno-Break® un appareil asso-ciant un traitement ultrasons et une désin-fection UV. Dans une première étape, lesamibes sont détruites par un champ de cavi-tation créé par les ultrasons. Dans une

Le Duozon 100L est une solution aqueuse de dioxyde de chlore liquidestable. Son originalité réside dans sa mise en œuvre: il est prêtà l’emploi, sans réactivation, non inflammable et non explosif.Il suffit de l’injecter à partir du bidon dans le circuit à traiter

à l’aide d’un groupe de dosage.

Avec une capacité maximale de productionde dioxyde de chlore de 10g /h, le DIOX A-10

de Wallace & Tiernan permet de lutterefficacement contre le risque légionelles

notamment en milieu hospitalier, et ce sansformation de sous-produits.

Elc

him

Wallace

& T

iern

an

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N° 288 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 29

deuxième étape, les légionelles se retrou-vent à l’état libre et sont ainsi éliminées parune radiation UV-C. Les deux étapes sontintégrées dans un tube à pression en acierinoxydable. L’eau à traiter pénètre dans leréacteur d’ultrasons de l’installation danslequel est produit un champ d’ultrasons. Cechamp d’ultrasons a une puissante intensitésonore jusqu’à 20 W/cm2. Grâce à l’accéléra-tion des cavitations, des bulles de 100 µm dediamètre se forment sur la surface de lasonotrode à ultrasons. Ces cavitationsimplosent après une courte durée de viealors que des pointes de 5.500 °C et des pres-sions de 400 bar sont atteintes. Les parti-cules de corrosion, les cellules aggloméréeset les organismes d’accueil sont fragmentés.Tous les germes qui étaient dans cet envi-ronnement protégé deviennent accessiblesaux radiations UV. L’eau à traiter circuledans le sens axial du réacteur UV-C. Danscette partie, une ou trois lampes spécialessont protégées par un ou trois tubes de pro-tection en quartz. Ces lampes émettent desradiations ayant l’effet désinfectant de lalumière du soleil avec une puissance plusélevée. Ces lampes émettent des radiationsUV-C avec une longueur d’onde de 253,7 nm.Grâce à cette radiation UV-C hautementénergétique, les constituants biologiquesimportants seront détruits à l’intérieur del’acide ribonucléique (A.R.N.) et de l’acidedésoxyribonucléique (A.D.N.). Cela entraînel’élimination et l’incapacité de reproductiondes légionelles. Le niveau d’énergie donné(irradiation) est décisif pour le succès duprocédé de désinfection. Le système Geno-Break® fonctionne avec une irradiation de400 J/m2 en conformité avec l’irradiation exi-gée par le DVGW (Organisme de contrôle del’industrie du gaz et de l’eau) pour les appa-reils UV-C. La qualité de l’eau reste inchan-gée après le traitement. Ce procédé est auto-risé par la réglementation en vigueur.Bio-UV propose également un conceptmulti-barrières consistant en un traitementbiocide "de fond" en continu, dans le cadred'un traitement physico-chimique plus sûr.Avec l’Ion Scale Buster, ISB Water proposeune autre technologie basée sur un traite-ment de l’eau par électrolyse galvanique àanode de zinc. « Le risque légionelles est lié

à la corrosion, au calcaire et au développe-

ment du biofilm et des algues dans les

canalisations » explique Alexandre Profit,directeur commercial d’ISB Water. « De

nombreux traitements permettent de lutter

contre ces problématiques, le problème

étant que le traitement de l’un favorise sou-

vent le développement de l’autre: les inhibi-

teurs de calcaire contenant des phosphates

sont une source de nutriments et de déve-

loppement des algues. Le traitement bio-

cide favorise la corrosion. Quant aux chocs

thermiques, ils augmentent la vitesse de

corrosion et font s’écrouler l’efficacité des

inhibiteurs de corrosion. L’ISB a été conçu

pour répondre à cette interdépendance des

problématiques et constitue donc un moyen

efficace de prévention contre le risque

légionellose grâce à son action anticorro-

sion et anticalcaire et au phénomène de flo-

culation qui permet d’encapsuler les nutri-

ments vitaux aux bactéries ».L'ozone est également utilisable dans les cir-cuits de refroidissement ainsi que dans lesréseaux d'eau chaude sanitaire. Cette molé-cule est produite par oxydation de l'air oud'oxygène par des décharges électriquesdans un ozoneur. Les ozoneurs peuvent pro-

duire de quelques grammes à quelquesdizaines de kg à l'heure de ce gaz oxydant. Ilest efficace contre le biofilm et la pollutionorganique servant de nutriment à legionella.Les installations à l’ozone ProMinent Ozon-filt® et Bono Zon®, avec les techniques demesure et de régulation correspondantesDulcometer® et Dulcotest®, permettent parexemple de réaliser des systèmes de désin-fection combinés entre eux de façon opti-male pour les circuits de refroidissement.Reste le procédé basé sur l’ionisation cuivre-argent, utilisé depuis plus de 15 ans outreAtlantique mais toujours pas autorisé enFrance en réseau ECS. Ce procédé consisteà maintenir dans le réseau sous formeionique, une concentration de cuivre de0,4 mg/l et d’argent de 0,004 mg/l. Ces ionsse fixent aux bactéries et au biofilm et pénè-trent à l’intérieur pour provoquer la destruc-tion des bactéries. Il présente quelquescontraintes, notamment l’obligation de res-pecter les normes de concentration ducuivre et de l'argent pour l'eau potable et le

Le diagnostic technique : une étape préalable etindispensable à la gestion de legionella

La maîtrise du risque lié aux légionelles passe avanttout par une bonne connaissance de ses installa-tions. C’est pourquoi, Aquatycia, bureau d’étudessanitaire et thermique spécialisé en gestion durisque légionelles fixe un objectif clair dans le cadredes missions qui lui sont confiées : caractériserl’installation pour suivre et anticiper le développe-ment de la bactérie. Pour cela, notre équipe de spé-cialistes en sanitaire procède en trois étapes.Dans un premier temps et afin de caractériser l’ins-tallation, nous contrôlons son état général aumoyen d’analyse physico-chimique de corrosion,d’examens fibroscopiques ou d’analyses métallogra-phiques. Notre expertise de terrain nous permetd’analyser ses caractéristiques de fonctionnementhydraulique et thermique ainsi que son niveau d’en-tretien.Il est important de noter que les risques de dévelop-pement des légionelles ne se cantonnent pas à latour aéroréfrigérante en elle-même. Depuis l’eaud’appoint qui provient parfois d’un forage, jusqu’auxpulvérisateurs de la tour en passant par l’état despare-gouttelettes, les facteurs de développement dela bactérie sont multiples.Pour identifier ces risques, les points de contrôleset les procédures à respecter, nous assistons nosclients à la mise en place de la méthode H.A.C.C.P(Hazard Analysis Critical Control Point) adaptée àleurs installations et au système qualité interne.Rappelons que les arrêtés du 13/12/2004 impo-sent aux propriétaires de tours aéroréfrigérantesd’élaborer ce type d’analyse méthodique desrisques dans les conditions normales de fonctionne-ment (intervention pour entretien, mise à l’arrêt duprocess,…) mais également dans des conditionsexceptionnelles (modifications des réseaux,…). Ilest notamment indiqué que cette analyse derisques doit obligatoirement comporter :Les modalités de gestion des installations et notam-ment les procédures d'entretien et de maintenance;Les mesures particulières s'appliquant aux installa-tions qui ne font pas l'objet d'un arrêt annuel ;Les résultats des indicateurs de suivi et des ana-lyses en légionelles;Les actions à mener lorsque les résultats d’analysede Légionelles dépassent 1.000 UFC/L et 100.000UFC/L. Les situations d’exploitation ou d’entretien

pour lesquelles le développement du biofilm seraitou aurait été favorisé;Les conditions d’implantation et de conception del’installationEn plus de l’analyse de risques, les arrêtés impo-sent à tous les intervenants susceptibles d’interve-nir sur ou à proximité de la tour, d’avoir suivi uneformation au risque légionellose. Les modules deformations que nous proposons correspondent auxexigences de la réglementation et surtout sont com-posés en trois parties. La première a été élaboréepour que le stagiaire connaisse et maîtrise la régle-mentation, la bactérie, les différents moyens deluttes et les équipements individuels de protection(E.P.I) adaptés aux interventions. La seconde estplus pratique car nous proposons une visite dessystèmes de refroidissement. La dernière se com-pose d’un test par questionnaire qui permettra àl’employeur d’habiliter le stagiaire en fonction desrésultats obtenus. Rappelons également qu’un car-net de suivi sanitaire des installations doit être misà jour régulièrement et tenu à la disposition de l’Ins-pection des installations classées lors de cas deLégionellose avérés. Le carnet sanitaire des toursde refroidissement permet au propriétaire de repor-ter toutes les informations liées aux installations etnotamment les différents intervenants (société detraitement des eaux, société de maintenance,…),les consommations d’eau, les interventions réali-sées, les procédés de traitement des eaux,... Nousavons donc développé une série de logicielsinternes permettant de gérer le plus simplementpossible le système documentaire comportant l’ana-lyse de risques et le carnet sanitaire des systèmesde refroidissement. Toutes les informations saisiessur la tour de refroidissement sont restituées sousformat numérique et papier afin d’être transmisedans les meilleurs délais aux autorités sanitaires etaux différents intervenants.Ces outils vont également être déployés dans lecadre du partenariat avec le laboratoire ALPA, ce quinous permettra d’apporter une solution complète demaîtrise du risque incluant le diagnostic technique,l’analyse de risques, la formation du personnel ainsique le suivi analytique des légionelles par PCR etméthode normée.Yann Charreyras, Consultant sanitaire et thermique

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30 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 288

nettoyage régulier des électrodes pourqu’elles restent efficaces. Commercialisé parSanichem, il s’applique aussi aux tours aéro-réfrigérantes, celles-ci ne nécessitant pas detraitements agréés par la DGS.

Tours aéroréfrigérantes: pasde contraintes réglementairesquant au choix du traitementContrairement aux dispositions régissant lesréseaux d’eau chaude sanitaire, la réglemen-tation n’impose pas de prescriptions particu-lières quant à la nature des traitements misen œuvre sur les tours aéroréfrigérantes.Certains traitements, par exemple ceux àbase de dioxyde de chlore, peuvent être uti-lisés aussi bien en réseau ECS qu’en touraéroréfrigérante. Ceux-ci devront permettrede lutter contre les désordres rencontrés ausein de ces tours qui créent des conditions

favorables à la prolifération de legionella. Letraitement choisi doit toutefois être perma-nent et inclure un biodispersant. Il faudradonc lutter contre le biofilm, l’entartrage, lacorrosion et la présence de salissures d’ori-gines biologiques regroupées sous le termede fouling.Certains dispositifs physiques tels le garnis-sage séparateur de gouttelettes Sanipacking,commercialisé en France par EWK, ont uneffet durable contre legionella et un grandnombre de bactéries gram-positives et gram-négatives. Il agit en stoppant le processusmétabolique des micro-organismes indési-rables au niveau de la paroi cellulaire, inter-rompant ainsi leur capacité de croissance etde reproduction. Il agit également sur le bio-film en inhibant Pseudomonas aeruginosa

qui constitue le composant majeur du bio-film dans les systèmes d’eaux industrielles.

Résistant aux lavages, son efficacité perdurede trois à cinq ans sous conditions normalesd’utilisation.La lutte contre les désordres pourra se fairepar un prétraitement de l’eau d’appoint (pré-filtration, adoucissement ou injectiond’acide, etc..), par la mise en place d’inhibi-teurs d’entartrage et de corrosion et par l’in-jection de biodispersants et de biocides per-mettant de lutter contre les proliférationsbiologiques notamment légionelles. Plu-sieurs sociétés, comme par exemple Permo,proposent une gamme complète de maté-riels capables de remédier à ces désordres.On distingue habituellement deux types debiocides : les biocides oxydants et les bio-cides non-oxydants. Les biocides oxydants(chlore, bioxyde de chlore et hypochloritede sodium) sont fréquemment utilisés encontinu, à faible concentration et contrôlés

Réseaux ECS et TAR : comment doser automatiquement les réactifs halogénés?

Dans le cadre de l’automatisation du traitement deseaux chaudes sanitaires ou des eaux des TAR, TMRfournit les équipements complets et optimisés enfonction des conditions de service en capteurs,transmetteurs-régulateurs, pompes doseuses etaccessoires à des sociétés comme Nalco, Culli-gan, Socomari, GE Betz, Aquaprox, Tresch,Cobra… intégrant ces matériels en plus de leursprestations globales avec vente des réactifs,contrat de maintenance…La gestion de la déconcentration par mesure deconductivité conductive ou inductive est essen-tielle pour maîtriser les phénomènes d’entartragefaisant le lit des bactéries ou de corrosion mais nesera pas évoquée dans cette note.Le bon fonctionnement d’une boucle de régulationest la résultante:- des choix en instrumentation, c’est-à-dire d’abordle choix du bon principe de mesure, du capteur lemieux adapté en fonction de la qualité des eaux etdu type de réactifs mis en œuvre, d’un bon modede régulation, (PID, TOR) ;- des organes réglants en fonction des boucleshydrauliques associées aux pompes doseuses cor-respondantes, choix des lieux d’injections et desprises d’échantillon.Globalement, nous proposons quatre grandesfamilles de mesure des halogènes selon les réactifset les conditions de service (pH, conductivité…).

Les mesures de Potentiel d’Oxydo-Réduction ouPotentiel RedoxLe Potentiel Redox est un paramètre fondamentalcouramment utilisé comme élément de sécurité,avec une valeur maximale à ne pas dépasser pourle contrôle des ECS et des eaux des TAR. Les quali-tés du capteur et de l’électronique sont essentiellespour pouvoir donner le crédit attendu à cette mesurecar la concentration en oxydants est telle qu’uneéventuelle dérive de la mesure in situ peuvent géné-rer des potentiels en mV supérieurs à ceux délivréspar une variation de la concentration en oxydants.Cette technique low-cost donne souvent d’excellentsrésultats en ECS et en TAR si les qualités d’eaud’appoint ne changent pas fondamentalement, siles conditions d’implantation sont respectées et siles capteurs et électroniques sont de bonne qualité.

Dans le cas des ECS, il faut bien adapter les para-mètres de régulation PID sur des boucles hydrau-liques avec des temps morts atteignant les20 minutes En effet, sauf environnements particu-

liers, les qualités de l’eau sont souvent relativementconstantes pour observer une bonne corrélation,non linéaire certes, entre le potentiel Redox et lerésiduel d’halogènes, ou du pouvoir désinfectantd’une eau.

Cellule ampéromètrique fermée pour mesures duchlore libre, actif ou bioxyde de chloreL’avantage de la mesure du chlore ampérométriquepar cellule fermée est sa simplicité de mesure etd’exploitation du signal directement exprimé enmg/l. La tension de polarisation entre la cathode enOr et l’anode en Argent, ainsi que la membranesemiperméable rend la migration sélective aux molé-cules d’acide hypochloreux HClO. Il suffit alors deprocéder après une prise d’échantillon à unemesure colorimétrique portable au DPD N° 1 toutesles 3 semaines pour réétalonner le transmetteur enlui faisant afficher la valeur mesurée en mg/l duchlore libre.Il existe 2 types de cellules fermées pour concentra-tion très faibles ou non en chlore et 2 autres pourconcentration très faibles ou non en bioxyde dechlore. Un changement de l’électrolyte participantchimiquement à la réaction électrochimique tous les

6 mois est suffisant. Le changement de membraneaura lieu tous les 6 à 12 mois selon la teneur en ferou manganèse présente dans l’eau. Contrairementaux cas des ECS, les mesures ampéromètriques de

chlore résiduel sont relativement peu usitées dufait d’une valeur de pH élevée créant une trèsfaible proportion de chlore actif (HClO) par rap-port au chlore potentiel ClO- si bien que lamesure devient délicate pour des pH supérieursà 8,5.

Cellule ampéromètrique ouverte pour mesuresdes halogènes en TARDans le cadre du traitement en TAR, en milieuxtrès alcalin, là où une cellule fermée ne peutêtre placée, sauf par un traitement particulier del’eau, une alternative intéressante existe avecune cellule dite ouverte (Cellule 963) dont l’eaujoue le rôle d’électrolyte entre l’anode en Cuivreet la cathode en Or. Ce capteur n’est pas stricte-ment sélectif à la forme active mais égalementau chlore combiné ou total et aux autres halo-

gènes (réactif bromo-chloré, brome…). Cette nonspécificité, gênante habituellement en fait un atoutdans ce type d’application.

Contrôle des halogènes par mesure colorimétriquePour le traitement des eaux des TAR, et pour uneplus grande précision de la mesure et de la régula-tion, TMR propose une famille d’appareils assurantune mesure de type quasi-continue du chlore ouhalogène par colorimétrie au DPD N° 1 et/ou auDPD N° 3. Ceci permet de suivre les résiduels res-pectivement des halogènes libres et totaux, dansdes gammes de 0.01 à 9.99 mg/l, avec suivi en pHet Redox. Ces appareils sont originaux par rapport àceux existants sur le marché par la fiabilité de leursmesures (contrôle optique du zéro à chaquemesure) et surtout par la faible consommation desréactifs par des techniques brevetées de nettoyageet isolement hydraulique de la chambre de mesurede façon cyclique, programmation du cycle demesure… Ces électroniques intègrent lesensembles de régulation des pompes doseusesselon les modes usuels (PID par impulsions oudurées variables).

François Charrier

TM

R

Traitement de la déconcentration et analyseur colorimé-trique M302.

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en permanence pour maîtriser le niveau decorrosion causé par leur emploi. À l’inverse,les biocides non oxydants sont injectés demanière discontinue. Ce sont en général desmolécules complexes telles que des aldé-hydes, des sels d'ammonium, des thiocarba-mates et des sels métalliques qui attaquentles micro-organismes en perturbant leurmétabolisme. Leur mode d'action est sélectifsur les algues, les bactéries et les champi-gnons et indépendant du pH. L’avantage desbiocides non oxydants réside dans leurcaractère non corrosif aux doses préconi-sées et leur efficacité à faible concentration.Le principal inconvénient est leur coût.La combinaison de plusieurs biocides per-met souvent de créer des synergies amélio-rant l’efficacité du traitement. Protec Traite-ment des eaux propose par exemple deuxproduits biocides complets et complémen-taires, le Protec Bio Top 35 (formulationd’isothiazolones) et Protec Bio Top 20 (for-mulation de THPS). Ce sont des biocidesnon-oxydants, non-corrodants permettantune action plus longue dans le temps parrapport à la javel corrodante. Le dosage et letemps d’action sont définis en fonction de lacontamination et du type d’installationsconcernées. Ces produits sont injectés auto-matiquement, à périodicité et pendant unedurée définie, directement dans le réseau,par un coffret relié à deux pompesdoseuses. Le principe du traitement est basésur des injections chocs en alternance afind’éviter toute accoutumance des bactéries,

la période d’alternance est également définiepar l’utilisateur et automatisée par le coffretqui gère aussi les purges de déconcentra-tion, paramètre également très important

pour le contrôle de l'entartrageet donc la gestion du risquelegionellose.L’emploi de deux biocides chimi-quement distincts permet unspectre d’action plus étendu surles bactéries, ainsi que sur lesalgues, les levures et moisis-sures.Dehon Service propose quant àlui Duonett®, une gamme de pro-duits anti-légionelles pourréseaux d'eau chaude sanitaireet tours aéroréfrigérantes. Duo-nett® est un désinfectant puis-sant qui associe un effet biocideavec une inhibition de l'entar-trage et de la corrosion. Cettegamme permet d’effectuer destraitements de choc par hyper-chloration à très faibles doses et

sans apport extérieur de produit anticorro-sion. Cette solution est constituée de deuxcomposants mélangés en parts égales aumoment de leur introduction dans le réseau.Le dosage des quantités s’effectue automati-quement et le matériel associé gère lesapports de réactifs en fonction des consom-mations d’eau et/ou du volume à traiter,régulant ainsi la quantité de chlore incorpo-rée.De son côté, Kemira propose un systèmebreveté constitué de deux à trois produitsagissant également en synergie : un biodis-persant breveté, le Fennosurf 310, empêchela formation du biofilm. Ce produit est unbiopolymère modifié, facilement biodégra-dable et non dangereux pour l’utilisateur. Unbiocide concentré, le Fennocide PS 75. Nonoxydant, il est efficace à faible dose: 50 ppmde matière active avec un temps de contactde 3 heures permettent de réduire legionella

de 104 à 106 bactéries/ml. Un antitartre, leFennoscale 43F, exempt de phosphore, estutilisé ou non en fonction des capacitésd’entartrage des circuits (qualité de l’eau,

Le coffret Protec BI-Bio Eco permet en plus de réguler lapurge de déconcentration du circuit, paramètre important

pour le contrôle de l'entartrage et donc la gestion durisque légionellose.

Pro

tec

AéroréfrigérantsTours hybrides contre legionella

En 2001, la société Jacir, spécialiste de la touraéroréfrigérante industrielle, a rejoint la société AirTraitement, fabricant de tours destinées à la climati-sation, pour créer Jacir-Air Traitement. Après combi-naison du savoir-faire de chacune des entreprises,la société a racheté en mai 2003 la division dugroupe Hamon fabriquant des tours en polyester.« Lorsque l’on évoque le problème de la bactérielegionella, la conception de la tour et la question dumatériau se posent », indique Laurent Petiot, direc-teur marketing de Jacir-AirTraitement. L’inox parexemple est un matériauidéal : lisse, résistant auxnettoyages agressifs et à lacorrosion. La bactérie sedéveloppe en présence decalcaire et de rouille. Ainsi,si le circuit comporte desbras morts avec une accu-mulation de dépôts, le trai-tement d’eau est moins effi-cace. « La contaminationdépend de la taille de lagoutte, explique LaurentPetiot. Deux gouttes detailles différentes peuventêtre chargées en bactériesde la même façon. Maisseules les gouttes de petitetaille (entre 4 et 6 microns)peuvent atteindre les poumons ». Conclusion ?« Dès la conception de la tour, il faut être enmesure de “fabriquer” de grosses gouttes ».Logique. Jacir-Air Traitement a donc mis au pointune distribution de l’eau à très faible pression. « Iln’y a donc plus de pulvérisation ». De plus, desséparateurs de gouttes efficaces sont installés. Lavitesse d’air en sortie est faible, afin de réduire la

probabilité que la goutte ne sorte de la tour.Pour plus de sécurité vis-à-vis de la bactérie legio-nella, la tour hybride est “à suppression depanache”. Le but de la batterie est d’assécher l’airde sortie en le réchauffant, afin de décaler le pointde condensation. Cette batterie refroidit égalementl’eau avant dispersion. Elle a par ailleurs une fonc-tion de séparateur de gouttes complémentaire.Quand l’air ambiant est suffisamment froid, l’effica-cité de la batterie augmente; ainsi la tour peut fonc-

tionner sans évapora-tion, ce qui induit uneéconomie d’eau.La société préconised’utiliser une tour àcircuit fermé. L’eaupasse alors par unéchangeur et n’entrepas en contact avecl’air. Ainsi un circuitinfecté ne peut êtrecontaminant. Le cir-cuit secondaire encontact avec l’air, trèscourt, est parfaite-ment maîtrisable. Plusencore, Jacir-Air Traite-ment préconise uneautre technologie, oùl’eau passe dans unéchangeur à plaques

en inox, entièrement démontable et nettoyable. Letransfert thermique dans l’échangeur se fait sansévaporation génératrice d’un dépôt isolant. Les per-formances sont ainsi maintenues. Utilisant lesavoir-faire d’Air Traitement en acoustique, lasociété a développé des tours “silencieuses”, d’unniveau sonore de 35 dB(A) à 10 m pour 1 MW éva-cués.

Jacir-Air Traitement, spécialisé dans la fabri-cation de tours aéroréfrigérantes, prône latechnologie des tours à circuit fermé hybridepour éviter le développement des bactérieslegionella dans ce type d’équipements.

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Page 13: LE RISQUE LEGIONELLES Tours aéroréfrigérantes et réseaux d ...optimum-water.com/wp-content/uploads/2015/12/Tours-aéroréfrigérantes.pdf · nella pneumo-phila. Avec cette méthode,

facteur de concentration). Ce traitementprésente plusieurs avantages. Le systèmeFennosurf L est flexible et s’adapte auxcaractéristiques du circuit. En effet, le Fen-noscale 43F n’est appliqué que dans les cir-cuits qui présentent des risques d’entartrage.D’autre part, les dosages respectifs du Fen-nosurf 310 (biodispersant) et du FennocidePS 75 (biocide) sont différents en fonctionde l’ouverture du circuit d’eau à traiter.Aquaprox propose également plusieursagents pour lutter contre les bactéries dansles circuits de refroidissement industriels. Ils'agit de molécules soit minérales soit orga-niques qui sont actives sur legionella pneu-

mophila et sur d'autres microorganismes.Deux traitements sont possibles: discontinuen choc avec l'Aquaprox TM 6000 ou l'Aqua-prox TM 8600, à base de molécules orga-niques et qui agissent par empoisonnement;continu avec l'Aquaprox TM 9012 qui, asso-cié à l'eau de javel, permet de réaliser unebromation. L'action se fait alors par brûlure.Pour renforcer l’efficacité du traitement, cesproduits peuvent être associés à des bio-dis-persants ou à des agents pénétrants, enfonction de la nature des dépôts et biofilmsrencontrés. Ils assurent alors la dislocationdu biofilm incluant les bactéries.À noter que cette société réalise depuis plusd'un an, sur des prélèvements d'eaux de cir-cuits de refroidissement industriel, à la foisune analyse de légionelles par la méthodePCR et une analyse de légionelles par laméthode Afnor. Une banque de données deplusieurs centaines d'analyses a déjà étéconstituée. Des corrélations ont ainsi étéfaites, des explications apportées au fait quedans certains cas, les résultats par laméthode PCR sont sensiblement supérieurs

à ceux obtenus par la méthode Afnor. Fortde l'expérience acquise, Aquaprox met enplace chez ses clients une garantie de résul-tat de maintien d'une concentration en légio-nelles inférieure en permanence à la valeurcible de 1.000 UFC/litre. Cette garantie s'ac-compagne en contrepartie de la prise encharge des excédents de traitements quiseraient imposés par un dépassement ponc-tuel ainsi que des nettoyages qui pourraientêtre imposés.Elchim propose de son côté le Duozon 100L,une solution aqueuse de dioxyde de chloreliquide stable. Le Duozon 100L possède tousles avantages du dioxyde de chlore fabriquéin situ à partir de chlorite de sodium etd’acide chlorhydrique ou de chlorite desodium et de chlore gazeux: oxydant puis-sant efficace à faible concentration, il estinsensible au pH, détruit les biofilms et negénère pas de THM. Son originalité résidedans sa mise en œuvre: il est prêt à l’emploi,sans réactivation, non inflammable et nonexplosif. Il suffit de l’injecter à partir dubidon dans le circuit à traiter à l’aide d’ungroupe de dosage. Cela le rend adapté auxcircuits de petits volumes, circuits pour les-quels un générateur de dioxyde de chlorepeut apparaître trop coûteux à mettre enœuvre.Pour les traitements de type tours aéroréfri-gérantes, Wallace & Tiernan propose égale-ment des générateurs de dioxyde de chlore“voie chlore” (par mélange de chlore gazeuxet de chlorite de sodium) ou “voie acide”(par mélange d’acide chlorhydrique et dechlorite de sodium concentrés) permettantd’atteindre des capacités de production deplusieurs kilos par heure.IP Cleaning France propose Activel, un viru-

cide, biocide, sporicide et algicide dédié auxtours aéroréfrigérantes comme aux réseauxECS. Ajoutée à de l’eau de javel, cettepoudre à dilution instantanée lui confère desqualités intéressantes tant par son activitébiocide que par ses qualités inhibitrices del’entartrage et de la corrosion. Une versionmousse permet d’augmenter le temps decontact sur des surfaces verticales ou hori-zontales et favoriser son effet virucide.Permo, Henkel Concorde, Solvay, Arch Che-micals et Arkema proposent parmi biend’autres une gamme complète de bactéri-cides. Comme il s'agit de produits synthé-tiques, il existe de nombreux composésactifs ayant un effet sur les bactéries maisaussi, pour certains d'entre eux, sur lesdépôts et le biofilm si le produit a un carac-tère détergeant ou moussant.Au-delà d’une large gamme de biocides pourlutter contre la prolifération de legionella,Henkel Concorde a mis également l’accentsur le plan de surveillance de legionella dansles installations de refroidissement selon larubrique 2921. Henkel Concorde a mis aupoint un système baptisé Hydrobio: il s’agitd’un kit de mesure quantitative rapide sursite du biofilm dans les installations derefroidissement. La détermination in situ etrapide de la présence du biofilm dans les cir-cuits permet d’adapter le traitement biocideaux conditions variables d’exploitation etainsi de mieux contrôler l’encrassementmicrobiologique et de maîtriser les risquessanitaires. Le kit Hydrobio est facile àmettre en œuvre et particulièrement adaptépour l’utilisation du personnel de terrain.De son côté, RER vient de présenter enexclusivité sur le marché français à Inter-clima 2006, le système AQUA HP qui est untraitement de l’eau par flux dynamique.AQUA HP permet la réduction, voire la sup-pression, de produits chimiques.Tout ceci permet de lutter efficacementcontre la prolifération de legionella. Resteque les traitements biocides qui ne sont enfait que les compléments de traitementsantitartre et anticorrosion ne seront effi-caces que s’ils sont rémanents et modifiéspériodiquement pour éviter l’accoutumancedes micro-organismes. Il est donc nécessaired’avoir une vision globale de l’installation etde son suivi pour maîtriser le risque légio-nelles et d’instaurer une coopération trèsétroite entre le traiteur d’eau et l’exploi-tant. ■

N° 288 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 33

Une première étude sur la contamination par legionellades eaux à l'échelle d'un bassin versant

Le laboratoire Bouisson Bertrand a mené la premièreétude de la contamination par legionella des eaux àl'échelle d'un bassin versant. Dans la vallée duVidourle, trois communes alimentées en eau souter-raines sous influence de cette rivière ont fait l'objetdes investigations. L'aquifère Karstique du HautVidourle a également été échantillonné. Utilisant leskits iQ-Check™ Legionella, l'appareil i-Cycler™ et lekit d'extraction d'ADN Aquadien™ de la société Bio-Rad, la concentration en legionella a été déterminéedans les eaux naturelles de ces aquifères, dansl'eau distribuée dans les communes ainsi que dansles eaux usées.Dans cette étude, la méthode PCR de Bio-Rad a per-mis de mettre en évidence la présence d'une florelegionella dans les eaux de ce bassin, cette contami-nation augmentant le long du fleuve avec le passageà travers les villes. D’autre part, l'efficacité de traite-ment de potabilisation des eaux a pu être mise en

évidence et comparée entre les différentes com-munes. Une très forte augmentation de la présencede legionella dans les eaux usées a été observée.Cette contamination est issue de l'utilisation domes-tique et industrielle de l’eau.Pour la première fois une telle étude au niveau detout un bassin versant a été menée, mettant en évi-dence les flux des populations microbiennes delegionella ainsi que les efficacités des traitementsde désinfection des eaux. Alors que la méthode clas-sique, employée en parallèle, n'a permis de faireaucune observation dans cette étude, la méthodePCR a contribué à émettre des recommandations etaméliorer les traitements des eaux effectués dansles stations de traitement d'eau potable étudiées.

Laurent Garrelly, Directeur R&D Bouisson Bertrand Laboratoires

Marc Raymond & Veliana Todorova, Division FSD, Bio-Rad