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Conduire un véhicule fait partie des activités banales de la vie courante… Et c’est une activité professionnelle à part entière pour beaucoup. Prendre le volant fait partie du travail au quotidien dans des secteurs très variés, avec parfois plus de 5 heures de conduite par jour (comme par exemple les livreurs) ou près de 100 000 kilomètres par an (comme pour les commerciaux).
Première cause de décès au travail, les accidents de la route sont à l'origine de plus de 20 % des accidents mortels du travail. La prévention du risque routier est donc un enjeu majeur pour tout CHSCT et ses membres. Elle consiste à agir sur les déplacements, l’organisation du travail, les véhicules, les communications et les compétences des conducteurs.
Définition
Le risque routier est souvent mal identifié, mal évalué et donc
insuffisamment pris en compte par les entreprises. Ils
concernent deux types d’accident :
Accident de mission : Tout accident lié à la conduite d’un véhicule durant l’activité de travail est à priori considéré comme un accident de travail selon l'article L 411.1 du code de la sécurité sociale : « est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail, qu'il se passe sur le lieu du travail habituel ou non, ou pendant le déplacement nécessaire à l'exécution de ce travail ».
Accident de trajet : Selon l'article L 411.2 du code de la sécurité sociale, est considéré comme accident du travail l'accident survenu sur le trajet d'aller et de retour entre le domicile et le lieu de travail (cf. fiche N° 14 de Travail et Facteur
Humain).
Conséquences
Conduire pour le travail expose donc à des risques
spécifiques que l’entreprise et le CHSCT doivent prendre en
compte, notamment lors de l’évaluation préalable des
risques professionnels.
Comme tous les accidents du travail graves, ceux dus à la
route peuvent avoir des conséquences humaines
dramatiques et un impact social et économique lourd pour
l’entreprise. Ces accidents ont de plus la particularité d’être
visibles pour avoir lieu sur le domaine public, et impliquent
souvent des tiers. Ils peuvent faire l’objet d’une couverture
médiatique importante et ainsi porter atteinte à l’image de
marque de l’entreprise et affecté physiquement ou
psychiquement le salarié.
Conséquences risque routier pour le salarié :
Des blessures graves et des traumatismes qui entrainent des arrêts de travail, voire la perte de l’emploi,
Une invalidité et incapacité permanente professionnelle (IPP),
Le décès, chaque année 600 personnes ont perdu la vie alors qu'ils travaillaient.
Au-delà des risques de dommages corporels en cas d’accident
de la route, le conducteur est exposé, souvent sans en être
conscient, à d’autres risques parallèles en sus de l’acte de
conduite : physiques, posturaux, chimiques ou
psychosociaux.
Comme dans beaucoup de secteurs où l’activité de conduite
occupe une place importante, leurs effets sur la
santé peuvent être aggravés par des expositions
professionnelles importantes ou de longue durée, et par
certains comportements individuels : tabagisme,
LE RISQUE ROUTIER
LE RISQUE ROUTIER
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alimentation non équilibrée, consommation de médicaments
ou de drogues.
Conséquence du risque routier pour l’entreprise
Même si le code du travail n'est pas précis sur le cas du
travailleur mobile, ni sur le véhicule qui n'est pas considéré
comme un outil de travail au sens juridique, la responsabilité
de l'employeur est engagée dans les accidents routiers
impliquant son personnel. C’est un accident du travail comme
un autre. Le CHSCT est aussi impliqué. Il doit être informé, il
peut analyser les causes, et déclencher une expertise,
notamment lors d’un accident mortel.
La responsabilité pénale du chef d’entreprise pourra être
engagée s’il est établi qu’un défaut de mesures de prévention
de sa part est à l’origine d’un accident de la route. On peut
citer notamment le cas où l’accident serait dû au défaut
d’entretien du véhicule, ou à la charge de travail du
conducteur (longs trajets, absence de pause), ou un tonnage
transporté qui dépasse régulièrement le PTC autorisé.
Il peut voir augmenter le taux de cotisation du risque «
accidents du travail » et les rentes à payer aux victimes, être
condamné par la justice pour « faute inexcusable » et mise en
danger d'autrui si le véhicule d’entreprise était par exemple
mal entretenu.
Les accidents routiers génèrent des coûts professionnels
directs et aussi indirects avec :
L’absence du collaborateur, ou son départ avec la
perte d’une compétence et de l'expérience
associées,
Le décès, lequel affecte aussi l’ensemble du collectif
de travail,
La perturbation organisationnelle,
Le coût du matériel accidenté ou détruit, et celui de
la marchandise appartenant au client,
L’insatisfaction du client, l'image de l'entreprise
altérée,
La réduction des objectifs commerciaux par le non
respect des délais,
La condamnation juridique du chef d’entreprise,
L’augmentation des primes d’assurance…
Les facteurs de risque
De nombreux salariés conduisent un véhicule dans le cadre
de leur travail, que cela soit de façon occasionnelle ou
régulière (commerciaux, ouvriers, conducteurs routiers,
professions de la maintenance, coursiers, maintenance à
domicile, salariés du BTP…).
La dispersion géographique croissante du monde du travail
entre clients, fournisseurs, sous-traitants augmente les
distances parcourues chaque jour par certaines professions.
De plus, satisfaire aux exigences professionnelles tout en
respectant le Code de la route impose parfois de fortes
contraintes aux conducteurs : ponctualité / respect des
limites de vitesses, réactivité / interdiction de téléphoner au
volant...
Les facteurs de risques sont très divers. Ils concernent la
mission et son contenu, l’état du réseau routier, le
conducteur et ses caractéristiques, l’état du véhicule et son
entretien, la météo, la circulation routière et les autres
automobilistes. On peut citer comme facteur de risques :
La vigilance altérée du conducteur,
La fatigue, le stress,
Les conditions atmosphériques,
Contraintes horaires,
L'environnement routier,
Les contraintes clientèle ou de temps inadaptées,
Un arrimage non performant, sur plateau ou dans le
véhicule,
Un déplacement mal programmé, ou avec des
changements imprévus,
Un circuit inhabituel.
Dans son analyse d’accident de mission ou de trajet, le
membre du CHSCT doit prioritairement observer un
ensemble de facteurs de risque. Un seul en lui-même ne
suffit généralement pas. Une analyse globale s’impose.
Les moyens de prévention à privilégier par le CHSCT
Les actions entreprises, mesures de prévention, information
et formation, doivent résulter d’une évaluation préalable des
risques professionnels qui est une des obligations de
l’employeur. Le chef d’entreprise est tenu à une obligation
de sécurité vis-à-vis du salarié (article L. 4121-1 à 3 du Code
du travail), y compris quand celui-ci est en mission.
Il doit dans ce cas prendre toutes les mesures de prévention
pour que le salarié puisse se déplacer et travailler en toute
sécurité.
LE RISQUE ROUTIER
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La priorité est de diminuer l’exposition aux risques en
réduisant la fréquence et le nombre de déplacements, et
s’attacher à des mesures de prévention générales. Pour cela,
il est suggéré de :
Préparer les déplacements :
- Gérer et planifier les déplacements par la préparation de l’itinéraire en incluant des temps de pause et favoriser l’autoroute pour les longs trajets,
- Anticiper les éventuelles difficultés de circulation, respecter les temps de pause,
- Eviter la gestion des urgences et des retards,
- Limiter le nombre de rendez-vous en répartissant les missions aux personnes qualifiées,
- Prendre en compte l’état des routes et les conditions météorologiques.
Privilégier l’utilisation de solutions techniques
- Audioconférence,
- Visioconférence, Donner la priorité aux transports en commun
lorsque c’est possible,
Aménager les accès de l’entreprise et faciliter le
stationnement des véhicules des salariés,
Inciter les salariés à veiller au bon état de leur
véhicule : campagne éclairage, pneumatiques,
sensibilisation aux organes essentiels de sécurité,
ports de la ceinture de sécurité,
Apporter une aide aux salariés pour qu’ils roulent en
toute sécurité : aménagement d’horaires, accès aux
conditions de circulation, GPS, préparation au trajet.
Prévention des principaux risques (autres que l’accident) liés à la conduite de véhicule
Risque Sources d’exposition possibles Exemples de prévention
Vibrations Conduite sur chaussée déformée
Conduite sur chantiers
Suspension renforcée
Siège anti-vibratile
Siège ergonomique
Bruit Conduite fenêtre ouverte Climatisation
Chargement bruyant Cloison de séparation pleine
Calage et arrimage des charges
Risques chimiques Pollution urbaine
Gaz d’échappement
Filtre spécifique sur l’alimentation d’air
Emanations, vapeurs, fuites provenant du chargement Cloison de séparation pleine entre l’habitacle et le chargement
Ventilation de la zone de chargement
Conditionnement hermétique du chargement
Gestes répétitifs Embrayage/débrayage, changement de vitesse en circulation
urbaine
Boîte de vitesse automatique
Position statique
prolongée
Longs trajets
Attentes prolongées
Pauses dynamiques
Organisation des tournées et/ou déplacements
Stress Contraintes horaires de livraison ou de rendez-vous Organisation du travail
Optimisation de la répartition des tournées
Mise en place d’un filtre entre le client et le conducteur (dipatch,
hotline)
Densité du trafic ou conditions de conduite dégradées (pluie,
brouillard, chaussée glissante, véhicule en mauvais état…)
Préparation des déplacements, en prenant en compte l’état du
trafic et les conditions météorologiques
Choix de l’itinéraire
Chaleur Conduite au soleil l’été Climatisation
Mise à disposition de boissons fraîches
LE RISQUE ROUTIER
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Les moyens du CHSCT
Dans le cadre du risque routier, de par le Code du travail, le
CHSCT a plusieurs outils à sa disposition. Il s’agit de la
réunion trimestrielle, des visites et inspections régulières sur
les lieux de travail, de l’avis obligatoire qu’il doit à
transmettre à l’employeur sur :
le document unique,
le plan de prévention annuel,
le rapport annuel de l’employeur sur les questions
d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail,
le rapport annuel du médecin du travail …
Les avis du CHSCT sont argumentés, et l’employeur
doit apporter une réponse à ces avis du CHSCT.
L’expertise du CHSCT
Dans le cas de projet important, ou de risque grave révélé ou
non par un accident du travail de nombreux CHSCT font
régulièrement appel à des experts (psychologues et
ergonomes) agréés par le ministère du travail. Cette
possibilité est envisageable, dans le cas du risque routier, à la
vue des conséquences en termes de sécurité et du fait que la
vie des salariés est en jeu.
Les experts de Travail & Facteur Humain sont à la disposition
du CHSCT pour aider les représentants du personnel à
évaluer la situation.
L’expertise CHSCT, (art L. 4614-12 et 13) dont le coût est pris
en charge par l’entreprise, permet ainsi aux membres de
comprendre la situation et apporter à l’entreprise des
solutions efficaces. Les solutions sont à la fois d’ordre légales,
organisationnelles, humaines et techniques.
Le rapport d’expertise est adressé à tous les membres du
CHSCT, au médecin du travail et inspecteur du travail
compris. L’employeur doit se positionner et apporter une
réponse à l’ensemble des propositions du rapport
d’expertise.
La formation du membre du CHSCT
Dès son premier mandat, et ensuite tous les quatre ans, le
membre du CHSCT a droit à une formation (art L. 4614-14 à
16) dont le coût est pris en charge par l’entreprise. Le
représentant du personnel a le choix de l’organisme et du
programme. Travail &Facteur Humain propose des
formations CHSCT initiales et spécifiques où les questions du
risque routier sont largement abordées.
Travail & Facteur Humain
Expertise Conseil Formation
231, rue Saint-Honoré – 75001 Paris 6, rue du IV septembre – 47000 Agen 09 77 73 64 22 [email protected]
… des Hommes … des Compétences …