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conserver toute sa valeur en le séchant progressive- ment », nous explique Sé- bastien PAGEOT. « De plus, les consommateurs qui achètent nos fromage à la ferme, sur les marchés ou dans les 3 AMAP, ont sou- « Quel prix mettons-nous pour un travail de qualité ? Il est préférable de rentrer un fourrage de qualité qu’un foin de faible valeur alimen- taire. Si le temps est mena- çant, on va pouvoir rentrer du foin encore humide et haités avoir un produit de qualité sans ensilage; L’odeur de foin et le goût du lait don- ne une meilleure image à nos produits ». Pourquoi mettre en place un séchoir? « Pour améliorer la qualité des fourrages, sécuriser le système et améliorer la qualité de nos produits dans de bonnes conditions de travail » La luzerne un aliment riche et fibreux, facile à sécher tion facilitée des légumineu- ses, la luzerne a été réim- plantée dans les marais : « En 2010, nous avons com- mencé les 1 ère coupes de luzerne le 20 avril pour ob- tenir un foin riche et pour optimiser la repousse. Cinq à six semaines plus tard, une seconde coupe a été réali- sée, permettant d’obtenir un fourrage fibreux, tout en ayant une bonne valeur ali- mentaire. » Le séchage en grange per- met de ramasser un fourra- ge humide (60% de MS) avec toutes ses feuilles qui n’ont pas eu le temps d’ê- tre altérées par la lune et la rosée. Grâce à cette ges- Composition du mélange (en kg) : RGA (5) – Fléole (5) – RGH (2) – Fétuque des prés (3)- Fétuque élevée (3) Luzerne (5) – TB (3) – TV (3) – TH (2) 40 000 d’investissement pour le bâtiment. 36 000 KWh. Il faut y ajou- ter 5 000 pour les ren- forts de la charpente de l’ancien bâtiment qui sup- porte la griffe à fourrage. Le coût total du projet s’élève à 200 000 . Cela comprend le réaménage- ment du bâtiment, le coût du salarié pendant la cons- truction et le matériel spécifique (griffe, ventila- teurs et autochargeuse). Les aides : 34 000 dans le cadre du Plan de Performance Energétique attribué par l’Etat. 10 000 cofinancé par l’ADEME et la région pour le capteur et les études. Nous avons limité le coût d’investissement du sé- choir en aménageant un ancien bâtiment. En tout la charpente nous a coûté 34 000 . Elle couvre la nouvelle aire paillée non bétonnée et supporte 220 de panneaux photovol- taïques qui produiront Mise en service en mai 2009 3 cellules enterrées avec des parois de 6 m de hauteur. 1 cellule de 150 m² avec un ventila- teur de 20 CV pour les premières coupes . 2 cellules de 125 m² avec un venti- lateur mobile de 15 CV. Construire un séchoir peut faire peur au vu des investissements à réaliser. Mais si l’on regarde de plus près, les avantages sont multiples. « Il faut regarder combien ça va nous coûter à l’année et à combien s’élèverait la note si on continuait avec l’ancien système! ». De plus en plus d’éleveurs recherchent l’autonomie alimentaire et une meilleure qualité de travail. Le séchage en grange peut répondre à ces attentes. Le témoignage de Sébastien PA- GEOT, du GAEC Marais champs, à Bourgneuf-en-Retz (44), nous présente les intérêts de cette technique ancien- ne, qui nous vient de Suisse et d’Autriche et qui est utilisée surtout dans les régions fromagères en France. L’ensi- lage est interdit par le cahier des charges des AOC car les produits fermentés apporte des butyriques qui nuisent à la confection des fromages. Le séchage en grange: un investissement rentable Cette technique apporte beaucoup d’avantages dans les élevages: une appétence et une meilleure valeur alimentaire des fourrages grâce à des prairies multi espèces ainsi qu’une bonne conservation; des conditions de travail agréables en hiver, en intérieur; plus de sécurité au niveau des récoltes car il faut moins de jours de séchage au sol; un lait de meilleure qualité avec un rapport oméga 3 / oméga 6 très intéressant pour la santé humaine, plus de matière utile pour la transformation fro- magère et des animaux en meilleure santé. Il y a 2 sites d’exploitation distants de 9 km: une zone de marais en prairie, 90% de prairies naturelles et10 % de polders en luzerne et une zone dans le bocage, avec un sol limono-sableux, battant. Les céréales entrent dans la rotation tous les 6 ou 7 ans. « Ce sont des terres herbagères sur schistes alté- rés, humides mais cultiva- bles. La pousse de l’herbe va de mi- avril à fin juin et re- prend mi septembre, car le climat est séchant avec un déficit hydrique estival. » Environnement de la ferme

Le séchage en grange: un investissement rentable · porte la griffe à fourrage. Le coût total du projet s’élève à 200 000 €. Cela comprend le réaménage- ... à la confection

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conserver toute sa valeur en le séchant progressive-ment », nous explique Sé-bastien PAGEOT. « De plus, les consommateurs qui achètent nos fromage à la ferme, sur les marchés ou dans les 3 AMAP, ont sou-

« Quel prix mettons-nous pour un travail de qualité ? Il est préférable de rentrer un fourrage de qualité qu’un foin de faible valeur alimen-taire. Si le temps est mena-çant, on va pouvoir rentrer du foin encore humide et

haités avoir un produit de qualité sans ensilage; L’odeur de foin et le goût du lait don-ne une meilleure image à nos

produits ».

Pourquoi mettre en place un séchoir? « Pour améliorer la qualité des fourrages, sécuriser le système et améliorer la qualité de nos produits dans de bonnes conditions de

travail »

La luzerne un aliment riche et fibreux, facile à sécher

tion facilitée des légumineu-ses, la luzerne a été réim-

plantée dans les marais :

« En 2010, nous avons com-mencé les 1ère coupes de luzerne le 20 avril pour ob-tenir un foin riche et pour

optimiser la repousse. Cinq à six semaines plus tard, une seconde coupe a été réali-sée, permettant d’obtenir un fourrage fibreux, tout en ayant une bonne valeur ali-

mentaire. »

Le séchage en grange per-met de ramasser un fourra-ge humide (60% de MS) avec toutes ses feuilles qui n’ont pas eu le temps d’ê-tre altérées par la lune et la rosée. Grâce à cette ges-

Composition du mélange (en kg) :

RGA (5) – Fléole (5) – RGH (2) – Fétuque des prés (3)- Fétuque élevée

(3)

Luzerne (5) – TB (3) – TV (3) – TH (2)

40 000 € d’investissement pour le bâtiment. 36 000 KWh. Il faut y ajou-ter 5 000 € pour les ren-forts de la charpente de l’ancien bâtiment qui sup-

porte la griffe à fourrage.

Le coût total du projet s’élève à 200 000 €. Cela comprend le réaménage-ment du bâtiment, le coût du salarié pendant la cons-

truction et le matériel spécifique (griffe, ventila-

teurs et autochargeuse).

Les aides :

34 000 € dans le cadre du Plan de Performance Energétique

attribué par l’Etat.

10 000 € cofinancé par l’ADEME et la région pour le capteur et

les études.

Nous avons limité le coût d’investissement du sé-choir en aménageant un ancien bâtiment. En tout la charpente nous a coûté 34 000 €. Elle couvre la nouvelle aire paillée non bétonnée et supporte 220 m² de panneaux photovol-taïques qui produiront

Mise en service en mai 2009

3 cellules enterrées avec des parois

de 6 m de hauteur.

1 cellule de 150 m² avec un ventila-teur de 20 CV pour les premières

coupes .

2 cellules de 125 m² avec un venti-

lateur mobile de 15 CV.

Construire un séchoir peut faire peur au vu des investissements à réaliser. Mais si l’on regarde de plus près, les avantages sont multiples. « Il faut regarder combien ça va nous coûter à l’année et à combien s’élèverait la note si on continuait avec l’ancien système! ». De plus en plus d’éleveurs recherchent l’autonomie alimentaire et une meilleure qualité de travail. Le séchage en grange peut répondre à ces attentes. Le témoignage de Sébastien PA-GEOT, du GAEC Marais champs, à Bourgneuf-en-Retz (44), nous présente les intérêts de cette technique ancien-ne, qui nous vient de Suisse et d’Autriche et qui est utilisée surtout dans les régions fromagères en France. L’ensi-lage est interdit par le cahier des charges des AOC car les produits fermentés apporte des butyriques qui nuisent

à la confection des fromages.

Le séchage en grange: un investissement rentable

Cette technique apporte beaucoup d’avantages dans les élevages: une appétence et une meilleure valeur alimentaire des fourrages grâce à des prairies multi espèces ainsi qu’une bonne conservation; des conditions de travail agréables en hiver, en intérieur; plus de sécurité au niveau des récoltes car il faut moins de jours de séchage au sol; un lait de meilleure qualité avec un rapport oméga 3 / oméga 6 très intéressant pour la santé humaine, plus de matière utile pour la transformation fro-

magère et des animaux en meilleure santé.

Il y a 2 sites d’exploitation distants de 9 km: une zone de marais en prairie, 90% de prairies naturelles et10 % de polders en luzerne et une zone dans le bocage, avec un sol limono-sableux, battant.

Les céréales entrent dans la rotation tous les 6 ou 7 ans. « Ce sont des terres herbagères sur schistes alté-rés, humides mais cultiva-bles. La pousse de l’herbe va de mi- avril à fin juin et re-

prend mi septembre, car le climat est séchant avec un

déficit hydrique estival. »

Environnement de la ferme

Un lait de meilleure qualité

tampon de la luzerne, il y a moins de risque d’acidose. « La ration du matin, se compose de 2 kg de MS de luzerne puis environ 16 kg de MS de foin ou d’un au-

tre fourrage ».

Avec de l’ensilage et les risques de butyriques, il y avait un risque accru de

mauvaise fermentation des tomes qui « explosaient »: Le fromage ne s’affine pas,

il fermente..

En apportant du foin toute l’année, même à la mise à l’herbe (3 kg de bon foin), le goût des fromages se

stabilise.

La valeur de la ration chan-ge totalement. Avec le foin séché en grange la produc-tion de lait a augmenté ainsi que la matière utile du lait. Les taux ont augmenté et surtout, la matière protéi-que est de meilleure quali-té : il y a plus de caséine. De plus avec le pouvoir

Maëlgwen ALEMANY - Segrafo Ouest - octobre 2010

« L’objectif n’est pas la perfor-mance de l’animal mais la quali-

té du lait produit ».

Cette année, sur les 350 000 L de lait produit, 160 000 L ont été transfor-

més.

Le troupeau est composé à 50% de Normandes et à 50% d’Holstein, soit 60 vaches laitières avec une produc-

tion moyenne de 5 500 L / VL.

« Avant, avec 500 L de lait, on faisait 24 tomes de 1.8 kg et aujourd’hui on en fait 29 ! Par ailleurs, la matière

utile est supérieure. »

Un élevage de 50 porcs permet aussi de valoriser le petit lait et de faire de la vente directe au magasin de la fer-

me.

« On gagne du temps libre » Avant, en ration mélangée, il fallait 1h30 pour alimenter le troupeau lai-tier (foin, enrubannage, maïs ensilage, betterave, bouchons de luzerne, cé-réales). Aujourd’hui, la distribution se fait en 30 minutes (foin, betterave et céréales). En plus, il n’y a pas de re-

fus !

« D’un point de vue zootechnique, avec cette ration riche et équilibrée, la fécondité et le taux de réussite en 1ère IA s’améliore. Les vaches sont

aussi en meilleur état. »

De part la simplification de la ration, l’assolement a aussi été simplifié avec une augmentation des surfaces en prairie ; culture moins gourmande en temps de travail avec moins d’heures de tracteur, donc moins gourmande

en fioul.

A la récolte

« En période de récolte, comme on a besoin de moins de temps pour faire du foin, on peut facilement program-mer les chantiers pour se libérer des week-ends. On prévoie de faucher le jeudi pour rentrer le foin au plus tard le samedi. Et on travaille uniquement quand il fait beau». D’autre part, le foin va être rentré et stocké dans la même journée. En système classique,

on retourne chercher les bottes au

champ !

Un travail de meilleure qualité

« Le temps passé pour rééquilibrer une ration avec un foin de moyenne qualité, je le passe maintenant à amé-liorer la flore de nos prairies. Cela est d’autant plus intéressant que je sais que je vais préserver au maxi-mum les valeurs alimentaires ces prai-ries. En foin classique, tout ce travail peut être perdu car il peut y avoir soit une perte au champ au niveau des légumineuses soit une mauvaise conservation au niveau des bottes. La garantie d’avoir un fourrage de quali-té pour ses animaux, apporte une

sécurité qui n’a pas de prix!»

Optimisation du temps de travail

Organisation du travail : 6 UTH dont 3

salariés

Le travail se fait en binôme : 2 sur l’élevage, 2 sur les cultures, les génisses et les

porcs et 2 pour la compta et la fromagerie.

5 semaines de vacances et 1 weekend end sur 2

Les intérêts pour l’environnement sont aussi nombreux. Le développement des systèmes her-bagers réduit la pollution des cours d’eau (moins d’intrants). La diminution des achats d’ali-ments azotés comme le soja limite la dégradation des sols dans les pays producteurs et les im-

portations coûteuses en énergie.

Certes, le séchage en grange demande un investissement important au départ mais tous ses intérêts économiques, sociaux et environnementaux séduisent de plus en plus d’éleveurs de

l’ouest qui misent sur l’avenir avec un outil durable dans le temps!

SEGRAFO OUEST

17, rue du bas village

CS 37725

35 577 Cesson Sévigné cedex

www.segrafo.com

02 99 41 57 35

Un plus pour l’environnement