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Confiant, le gouvernement repasse cette année à l’offensive. Et comme d'habitude, il ne fait rien dans la dentelle. Il se prépare cette fois-ci à démanteler de manière organisée notre modèle éducatif, de l’enseignement primaire jusqu’à l’Université. Cette destruction commence dès la maternelle et l'élémentaire, par la suppression des RASED (Réseaux d’aide spécialisée aux enfants en diffi- culté). Les RASED s'emploient à agir en faveur des enfants en grande difficulté scolaire qui ont besoin d'un encadrement spécifique. Pourtant indispensables, ces réseaux vont être totalement rasés : 3000 par an sur trois ans, pour arriver à la fin à la suppression de la totalité des 11 000 postes. Mais Xavier Darcos s’en moque, ils ne sont selon lui bon qu’à « changer les couches culottes ». La boucherie continue au lycée, la réforme s’or- ganisant autour de deux axes. Premièrement par la diminution des heures de cours de 32 heures à 27 heures hebdomadaires. Tout ça sans alléger le programme. Les alchimistes du ministère sem- blent être à court de trompe-l'oeil crédible: soyons clairs, ils n’ont qu’un seul but, cacher les 72 000 suppressions de poste prévues d'ici 2012 dans l'éducation nationale. Dans un deuxième temps, la réforme prévoit de calquer les lycées sur le modèle de la semestrialisation en vigueur dans les universités. «Un bac à la carte », ce sont les termes du ministère, avec un tronc commun à partir de la première sans Histoire-Géographie et sans Mathématiques. Les Sciences écono- miques et Sociales (SES) deviennent quant à elles une simple option et perdent leur rang de filière… sûrement qu'associer économie et social chatouillait la doxa libéralo-suicidaire de notre gouvernement. Au final : options dans tous les sens, filières S, ES et L en voie de suppression ; on casse tout, on ne remplace par rien, et c'est la citoyenneté, avec la destruction d'un véritable tronc commun, qui devient une option. Bienvenue dans le lycée du XXIè siècle! A notre tour maintenant, chers étu- diants ! Eh oui, quand on com- mence quelque chose, on le finit, n'est ce pas Madame la Ministre? Celle-ci nous pro- pose la «mastérisation» des concours de l'enseignement. La tribune d’Annliese Nef en page 3 vous détaille le contenu de cette réforme. Le plus malheureux dans tout cela, c'est que ce ne sont que des réformes de suiveur. Tous ces pro- jets s'inscrivent dans le cadre du tristement célè- bre Processus de Bologne (1999), qui prévoit à terme d'harmoniser le monde de l'enseignement à l'échelle européenne (pourquoi pas?) en met- tant en concurrence tous les établissements les uns contre les autres dans une adaptation vassa- lique aux lois du marché. Un mouvement social se déroule en ce moment même en Italie et en Allemagne. En France c'est plus de 200 000 manifestants, composés des étudiants, des enseignants, des chercheurs, des parents d'élèves, qui ont défilé jeudi 20 novem- bre dans toute les villes de France. Ceci ne prouve qu'une chose: nous voulons le retrait sans condi- tion de ces reformes « scélérates » et l'ouverture d'Etats Généraux de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, associant réellement tous les acteurs. Actuellement, les Assemblée Générales se multiplient dans le pays. Une chose reste à dire, pourvu que ça dure! Julien KIEN Éditorial L’École de la République est en jeu La période n’est pas des meil- leures. Aujourd’hui, sous les coups de boutoir du gouvernement de Sarkozy, alors que l’éducation est la dernière de ses priorités, c’est l’école de la République qui est en jeu. « Archaïsme » que cette référence à l’Ecole de la République, diront certains. Elle ne ferait plus son travail depuis long- temps, ne servirait plus d’ascen- seur social, et surtout ne serait plus assez ouverte sur le monde qui l’entoure. Jules Ferry est mort, et il nous faudrait évoluer. C’est bien ce raisonnement par l’absurde qu’il faut déconstruire. Prenons déjà un peu de recul : c’est aujourd’hui toute la République que le gouvernement actuel attaque, sous tous ses aspects. Evidemment, dans ce contexte, l’Ecole n’est pas épar- gnée. A quoi faisait donc référence cette école fondée en 1881 ? Donner au plus grand nombre la chance de recevoir une éducation digne de ce nom ; remplacer le curé, renvoyé dans la sphère pri- vée, par l’instituteur chargé de transmettre les valeurs de la République ; permettre peu à peu à chacun de s’émanciper des pesanteurs sociales. Et le résultat fut net : tout au long du XXè siè- cle, le nombre de bacheliers a augmenté, le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur a explosé, la mixité sociale s’est accrue. Même si cela n’est jamais suffisant, des progrès ont été faits. Or, depuis quelques années, la marche s’est inversée. Cette Ecole, qui longtemps a donné un socle commun à chacun, a été détournée de sa vocation. Sa nou- velle mission : former à la vie professionnelle, s’adapter au mar- ché de l’emploi et fournir à l’entre- prise ce dont elle a besoin. Au risque d’en oublier tout le reste. Je ne dis surement pas que l’Ecole doit se couper du monde qui l’entoure : cela paraît aussi absurde que la position inverse. Nous devons cependant assumer qu’elle ne s’y soumette pas. D’un côté, elle doit transmettre les valeurs essentielles à notre société et à nos consciences politiques, et d’un autre, le socle et les compé- tences nécessaires à notre inté- gration dans la vie active. Est-ce vraiment être archaïque que de vouloir un juste milieu ? Maxime LONLAS Vous avez peut-être remarqué, ces der- nières semaines, quelques assemblées générales, quelques tracts donnant l'alerte, une banderole dans la cour de la Sorbonne, peut-être même que cer- tains de vos enseignants vous en ont touché deux mots. Peut-être n'avez- vous rien vu. Que se passe-t-il chez les étudiants ? Pas assez de choses mal- heureusement. Pourtant, au ministère de l'Education nationale et au ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, on s'active. Les profs vont changer ! Ils seront plus pédagogues, plus compétents, plus reconnus…si c'était vrai. Ils seront surtout moins nombreux (13500 postes seront encore supprimés cette année), ils coû- teront moins cher (moins d'épreuves au concours de recrutement de l'enseigne- ment ; l'année de stage, pendant laquelle le stagiaire rémunéré enseigne véritablement, sera remplacée par des stages d'observation - bénévoles - durant les années d'études…) et leur formation n'est pour l'instant que très floue. Le ministère de l'Education a défini les épreuves que passeront les candidats au métier d'enseignant : elles se résu- ment par moins de connaissances scientifiques - beaucoup moins - et plus de pédagogie « théorique ». Le minis- tère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche a réclamé aux universités un plan des maquettes qui prévoiraient la formation des étudiants souhaitant passer les concours. Ils étaient censés être rendus au mois de décembre. Dans ce cursus, étalé sur les deux années de Master, l'étudiant doit se préparer aux concours, recevoir un enseignement solide de la matière choi- sie, faire de la recherche, et effectuer des stages. Rien que ça ! Les enseignants et le personnel admi- nistratif de notre université n'auront pas fait ces maquettes à temps. Tout d'abord parce que nombre d'entre eux ne sont pas d'accord avec cette réforme. Cela est rare, mais il semble que l'opinion soit assez unanime sur ce sujet. Ensuite, sur la proposition de l'AGEPS, le Conseil d'Etudes et de la Vie Universitaire de Paris IV a été le premier à voter un moratoire et à se positionner contre cette réforme. Notre Président, Georges Molinié, a même écrit une let- tre ouverte renforçant cette position, lettre qui a ensuite été signée par de nombreux autres présidents d'univer- sité. Une grande partie de nos UFR ont aussi décidé de ne pas rendre de maquettes, considérant que la réforme des concours et de la formation des enseignants n'était pas bonne. Et les étudiants ? Que font les étudiants ? Malgré les réunions d'informations, les tracts, les assemblées générales, ils sont malheureusement peu au courant. Nous savons tous qu'il y a en ce moment des grèves, des manifesta- tions, mais leur raison précise est peu connue. Peut-être qu'il y en a peu parmi nous qui se sentent concernés par cette réforme. Tous les étudiants ne veulent pas devenir professeurs, certes. Mais si nous sommes tous dans cette univer- sité, c'est bien grâce à eux, ces ensei- gnants qui nous beaucoup appris, qui nous ont fait grandir et qui nous ont permis de décider de notre avenir. Bien sûr, il y aurait beaucoup à changer dans l'Education nationale. Mais ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas le changement, c'est le rationnement. L'AGEPS et bon nombre d'étudiants continueront à refuser cette réforme, voteront contre la constitution des maquettes, et appelleront à rejoindre les manifestations. Il ne tient qu'à vous de participer et de soutenir ce mouve- ment ! Claire AMIOT La phrase du mois Un proche de Xavier Darcos, dans le JDD , 5/10/2008 : " La réforme se veut au service des élèves, elle n'est pas motivée par des questions bud- gétaires. Cela dit, si l'on peut en même temps réformer et réduire les coûts... ". Xavier Darcos, dans le Canard Enchaîné du 22/10/2008 : « La plupart des mesures que je prend servent surtout d'habillage aux sup- pressions de poste ». Cela se passe de commentaire. POUR NOEL, XAVIER DARCOS A TROUVE UN ROLE A SA MESURE LE PERE FOUETTARD DE L EDUCATION NATIONALE Le bulletin sans concession de l’AGEPS, première organisation étudiante de l’université Paris IV, Décembre / Janvier 2009, numéro 21 RÉFORMES DE L’ENSEIGNEMENT SUPPRESSION DE L’ANNÉE DE STAGE : DES PROFS MOINS BIEN ARMÉS RETOUR SUR LES REFORMES PARIS IV MOBILISEE ! Association Générale des Étudiants de Paris-Sorbonne 01 40 46 32 27 www.ageps.org [email protected]

Le Sorbonnard Déchaîné n°21 (dec/jan 2008-2009)

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Page 1: Le Sorbonnard Déchaîné n°21 (dec/jan 2008-2009)

Confiant, legouvernementrepassecetteannéeàl’offensive. Et comme d'habitude, il ne fait riendans la dentelle. Il se prépare cette fois-ci àdémanteler de manière organisée notre modèleéducatif, de l’enseignement primaire jusqu’àl’Université.Cettedestructioncommencedès lamaternelleetl'élémentaire, par la suppression des RASED(Réseaux d’aide spécialisée aux enfants en diffi-culté). Les RASED s'emploient à agir en faveurdes enfants en grande difficulté scolaire qui ontbesoin d'un encadrement spécifique. Pourtantindispensables, ces réseaux vont être totalementrasés : 3000 par an sur trois ans, pour arriver àla fin à la suppression de la totalité des 11 000postes. Mais Xavier Darcos s’en moque, ils nesont selon lui bon qu’à « changer les couchesculottes ».La boucherie continue au lycée, la réforme s’or-ganisantautourdedeuxaxes.Premièrementparla diminution des heures de cours de 32 heuresà27heureshebdomadaires. Tout çasansallégerleprogramme.Lesalchimistesduministèresem-blent être à court de trompe-l'oeil crédible:soyons clairs, ils n’ont qu’un seul but, cacher les72 000 suppressions de poste prévues d'ici 2012dans l'éducation nationale. Dans un deuxièmetemps, la réforme prévoit de calquer les lycées

sur le modèle de la semestrialisation en vigueurdans lesuniversités.«Unbacà la carte», cesontles termes du ministère, avec un tronc communà partir de la première sans Histoire-Géographieet sans Mathématiques. Les Sciences écono-miques et Sociales (SES) deviennent quant àelles une simple option et perdent leur rang defilière… sûrement qu'associer économie et socialchatouillait la doxa libéralo-suicidaire de notregouvernement.Au final : optionsdans tous les sens, filièresS,ESetLenvoiedesuppression;oncassetout,onneremplace par rien, et c'est la citoyenneté, avec ladestruction d'un véritable tronc commun, quidevient une option. Bienvenue dans le lycée duXXIè siècle!A notre tour maintenant, chers étu-diants ! Eh oui, quand on com-mence quelque chose, on le finit,n'est ce pas Madame laMinistre? Celle-ci nous pro-pose la «mastérisation»desconcoursdel'enseignement.La tribune d’Annliese Nef enpage 3 vous détaille lecontenu de cette réforme.Le plus malheureux danstout cela, c'est que ce ne

sont que des réformes de suiveur. Tous ces pro-jets s'inscrivent dans le cadre du tristement célè-bre Processus de Bologne (1999), qui prévoit àterme d'harmoniser lemondede l'enseignementà l'échelle européenne (pourquoi pas?) en met-tant en concurrence tous les établissements lesunscontre lesautresdansuneadaptationvassa-lique aux lois du marché.Un mouvement social se déroule en ce momentmême en Italie et en Allemagne. En France c'estplus de 200 000 manifestants, composés desétudiants, des enseignants, des chercheurs, desparents d'élèves, qui ont défilé jeudi 20 novem-bredanstoute lesvillesdeFrance.Cecineprouvequ'une chose: nous voulons le retrait sans condi-tion de ces reformes « scélérates » et l'ouvertured'EtatsGénérauxde l'EnseignementSupérieuretde la Recherche, associant réellement tous lesacteurs. Actuellement, les Assemblée Généralesse multiplient dans le pays. Une chose reste àdire, pourvu que ça dure! JulienKIEN

ÉditorialL’École de laRépublique est en jeu

La période n’est pas desmeil-leures. Aujourd’hui, sous les coupsde boutoir du gouvernement deSarkozy, alors que l’éducation estla dernière de ses priorités, c’estl’école de la République qui est enjeu. « Archaïsme » que cetteréférence à l’Ecole de laRépublique, diront certains. Elle neferait plus son travail depuis long-temps, ne servirait plus d’ascen-seur social, et surtout ne seraitplus assez ouverte sur le mondequi l’entoure. Jules Ferry est mort,et il nous faudrait évoluer.C’est bien ce raisonnement par

l’absurde qu’il faut déconstruire.Prenons déjà un peu de recul :c’est aujourd’hui toute laRépublique que le gouvernementactuel attaque, sous tous sesaspects. Evidemment, dans cecontexte, l’Ecole n’est pas épar-gnée. A quoi faisait donc référencecette école fondée en 1881 ?Donner au plus grand nombre lachance de recevoir une éducationdigne de ce nom ; remplacer lecuré, renvoyé dans la sphère pri-vée, par l’instituteur chargé detransmettre les valeurs de laRépublique ; permettre peu à peuà chacun de s’émanciper despesanteurs sociales. Et le résultatfut net : tout au long du XXè siè-cle, le nombre de bacheliers aaugmenté, le nombre d’étudiantsdans l’enseignement supérieur aexplosé, la mixité sociale s’estaccrue. Même si cela n’est jamaissuffisant, des progrès ont été faits.Or, depuis quelques années, la

marche s’est inversée. CetteEcole, qui longtemps a donné unsocle commun à chacun, a étédétournée de sa vocation. Sa nou-velle mission : former à la vieprofessionnelle, s’adapter aumar-ché de l’emploi et fournir à l’entre-prise ce dont elle a besoin. Aurisque d’en oublier tout le reste.Je ne dis surement pas que

l’Ecole doit se couper dumondequi l’entoure : cela paraît aussiabsurde que la position inverse.Nous devons cependant assumerqu’elle ne s’y soumette pas. D’uncôté, elle doit transmettre lesvaleurs essentielles à notre sociétéet à nos consciences politiques, etd’un autre, le socle et les compé-tences nécessaires à notre inté-gration dans la vie active. Est-cevraiment être archaïque que devouloir un justemilieu ?

MaximeLONLAS

Vousavezpeut-êtreremarqué,cesder-nières semaines, quelques assembléesgénérales, quelques tracts donnantl'alerte, une banderole dans la cour dela Sorbonne, peut-être même que cer-tains de vos enseignants vous en onttouché deux mots. Peut-être n'avez-vous rien vu. Que se passe-t-il chez lesétudiants ? Pas assez de choses mal-heureusement.Pourtant, au ministère de l'Educationnationale et au ministère del'Enseignement Supérieur et de laRecherche, on s'active. Les profs vontchanger ! Ils seront plus pédagogues,plus compétents, plus reconnus…sic'était vrai. Ils seront surtout moinsnombreux (13500 postes serontencore supprimés cette année), ils coû-terontmoinscher(moinsd'épreuvesauconcoursde recrutementde l'enseigne-ment ; l'année de stage, pendantlaquelle le stagiaire rémunéré enseignevéritablement, sera remplacée par desstages d'observation - bénévoles -durant les années d'études…) et leurformation n'est pour l'instant que trèsfloue.Le ministère de l'Education a défini lesépreuves que passeront les candidatsau métier d'enseignant : elles se résu-ment par moins de connaissances

scientifiques-beaucoupmoins- etplusde pédagogie « théorique ». Le minis-tère de l'Enseignement Supérieur et dela Recherche a réclamé aux universitésun plan des maquettes qui prévoiraientla formation des étudiants souhaitantpasser les concours. Ils étaient censésêtre rendus au mois de décembre.Dans ce cursus, étalé sur les deuxannées de Master, l'étudiant doit sepréparer aux concours, recevoir unenseignementsolidede lamatièrechoi-sie, faire de la recherche, et effectuerdes stages. Rien que ça !Les enseignants et le personnel admi-nistratif denotreuniversitén'aurontpasfait ces maquettes à temps. Toutd'abord parce que nombre d'entre euxne sont pas d'accord avec cetteréforme. Cela est rare, mais il sembleque l'opinion soit assez unanime sur cesujet. Ensuite, sur la proposition del'AGEPS, le Conseil d'Etudes et de la VieUniversitairedeParis IVaété lepremieràvoter unmoratoire et à sepositionnercontre cette réforme. Notre Président,Georges Molinié, a même écrit une let-tre ouverte renforçant cette position,lettre qui a ensuite été signée par denombreux autres présidents d'univer-sité. Une grande partie de nos UFR ontaussi décidé de ne pas rendre de

maquettes, considérant que la réformedes concours et de la formation desenseignants n'était pas bonne.Et les étudiants ? Que font les étudiants?Malgré les réunionsd'informations, lestracts, les assemblées générales, ilssontmalheureusementpeuaucourant.Nous savons tous qu'il y a en cemoment des grèves, des manifesta-tions, mais leur raison précise est peuconnue.Peut-êtrequ'il yenapeuparminousqui sesentent concernésparcetteréforme. Tous les étudiants ne veulentpas devenir professeurs, certes. Mais sinous sommes tous dans cette univer-

sité, c'est bien grâce à eux, ces ensei-gnants qui nous beaucoup appris, quinous ont fait grandir et qui nous ontpermis de décider de notre avenir. Biensûr, il y aurait beaucoupàchangerdansl'Education nationale. Mais ce qui sepasse en ce moment, ce n'est pas lechangement, c'est le rationnement.L'AGEPS et bon nombre d'étudiantscontinueront à refuser cette réforme,voteront contre la constitution desmaquettes, et appelleront à rejoindreles manifestations. Il ne tient qu'à vousde participer et de soutenir ce mouve-ment ! ClaireAMIOT

La phrase du moisUnproche de Xavier Darcos, dans le JDD, 5/10/2008 : "La réforme seveut au service des élèves, elle n'est pas motivée par des questions bud-gétaires. Cela dit, si l'on peut en même temps réformer et réduire lescoûts...". Xavier Darcos, dans leCanard Enchaîné du 22/10/2008 : « Laplupart des mesures que je prend servent surtout d'habillage aux sup-pressions de poste ». Cela se passe de commentaire.

POUR NOEL, XAVIER DARCOS A TROUVE UN ROLE A SA MESURE

LE PERE FOUETTARD DE L EDUCATION NATIONALE

Le bulletin sans concession de l’AGEPS, première organisation étudiante de l’université Paris IV, Décembre / Janvier 2009, numéro 21RÉFORMES DE L’ENSEIGNEMENT

SUPPRESSION DE L’ANNÉE DE STAGE :DES PROFS MOINS BIEN ARMÉS

RETOUR SUR LES REFORMES

PARIS IV MOBILISEE !

Association Générale desÉtudiants de Paris-Sorbonne

01 40 46 32 [email protected]

Page 2: Le Sorbonnard Déchaîné n°21 (dec/jan 2008-2009)

Au fond ducouloirSurveillanceLes ministères de l'Education natio-nale et de l’Enseignement Supérieurvont débourser 220 000 euros paran, pour surveiller l'opinion sur laToile. (SourceJO).Objectif ? : surveil-ler les "thèmes stratégiques demobilisations, les leaders d'opinion,les lanceursd'alerte, et àanalyser leurpotentiel d'influence et leur capacité àse constituer en réseau." Moins deprofs, plus de CRS (derrière leursordis)?

Pseudo-diplômesEn vente actuellement sur Internet,des diplômes « Ecole supérieureRobert de Sorbon » à 500 eurospièce. Concurrence pour la Sorbonnedans la course à la compétitivité ouarme fatale du Ministère ? Il s’agit enréalité d’une arnaque en pleine crois-sance. Garanti 100% sans étudiants,sans profs, et avec sélection. Jean-Robert Pitte se serait-il recyclé danswww.sorbon.fr ?

PromodeNoëlPécresse faitde la réclameetcasse lesprix ! Le plafond de revenu desparents vient d’être relevé de 26000€ à 32000€ pour obtenir unebourse échelon 0, soit l’exonérationdes frais d’inscription. Sauf que ledépôt des dossiers n’est possible quedu 1er au 15 décembre ! Surementpense-t-elle qu’en 15 jours, les étu-diants n’auront pas le temps d’allerdéposer des dossiers en masse…Il estdonc clair qu’elle se moque du mondeet nous prend pour des benêts ennous jetant des miettes histoired’acheter la paix sociale. Soyez cer-taine que cela ne suffira pas, Mme laministre, mais qu’en attendant, nousallons nous empresser de profiter del’aubaine.

Mobilisez-vous, qu’ils disaient !Malgré le grand froid et la complexitéopaque des réformes en cours, que leprésidentdeParis IV,GeorgesMolinié,à lui-même qualifié de « farce », lesétudiants continuent à se mobiliseravec au moins une assemblée géné-rale par semaine en Sorbonne. Lesprochaines sont prévues jeudi 4décembre à 12h et mardi 9 à 12h enSorbonne. N’hésitez donc pas à vousy rendre en masse, car les ensei-gnants se mobilisent aussi de leurcôté et que cela n’est que tousensembles quenouspourrons obtenirle retrait de ces réformes du lycée etdesconcoursde l’enseignement.Vouspouvez aussi signer l’appel du 8novembre, qui rassembledéjàde trèsnombreuses associations, étudiants,enseignants, citoyens et élus de laRépublique :www.appeldu8novembre.fr.

Pourque laSorbonnene tombepasplusbasMichelet, lundi1erdécembre,8h30, lecâble de l'ascenseur lâche. Il y a huitpersonnes à l'intérieur. La cabine des-cend deux étages dans un fracasassourdissant, les lumières s'étei-gnent et la poussière se répand.Quelques instants après, un appari-teur réussit à ouvrir les portes et tousvont en cours, sous le choc. Les pom-piers n'arriveront qu'une heure plustard,sanschercheràretrouver lesvic-times. Plus que d'avoir risqué leur vie,c'est le manque d'assistance et desoutien qui choque encore les étu-diants…

Vous rêvez de vous expatrier tout enrestant dans votre université, mais ne savezpas où trouver des informations sur laSorbonne-Abu Dhabi ? Le LSD (LeSorbonnard Déchaîné) peut vous venir enaidegrâceàsesnombreuxcontactsétudiantsaux EAU !

Premier point à éclaircir : la questiondes femmes aux Emirats Arabes Unis. Cesont souvent les idées reçues qui en empê-chent certaines d'aller y vivre. Bien, sûr c'estun pays musulman aux règles strictes, maisaucune française n'est obligée de porter levoile ou de s'abstenir de fumer: elles peuventmême profiter de certaines plages en bikini !Les femmes sont aussi prioritaires pour lesplaces assises dans le bus. Enfin, en ce quiconcerne la totalité des étudiants : on peuttrès facilement boire de l'alcool, dans leshôtels surtout, mais aussi en acheter souscouvert d'avoir une « licence » délivrée par lapolice locale !

Pour la vie étudiante sur le campus,il convientdeclarifierplusieursdesesaspects,

car les informations qui la concernent sontsouvent contradictoires. Ne vous leurrez passur les belles photographies de la maquette :ce sont celles de la FUTURE université, enconstruction surune île…Espérons quenotrechère Sorbonne ne soit pas trop attirée par lavie en autarcie… En revanche, vous neconnaîtrez pas ce genre de désagrément(solitaires, s'abstenir !): il ya trèspeude«sin-gle room» , mais surtout des chambres pourdeux,voiredepetitsappartements«commu-nautaires». Vous ne pourrez cependant pas yinviter des amis extérieurs ou même votrefamille. La structure n'est pas magnifique etest presque glaciale, mais, comme dans laplupart des pays du sud, là-bas, le luxe, c'estd'avoir froid.

Vous aviez entendu dire que mêmeles bibliothèques étaient séparées entre filleset garçons? Encore une aberration… Le cam-pus est « à la française » avec mixité danstous lesdomaines. Les filles sontmêmeauto-risées à aller dans la résidence masculine oùun étage est prévu à cet effet ! Enfin, si le

campusest non fumeur, la plupart des cham-bres possède un balcon : étudiants stressés,détendez-vous, on peut tout autant sedétruire là-bas qu'ici.

Enfin, les études se font sur un toutautre rythme, les professeurs parisiens sedéplaçant pour quinze jours environ afin dedispenser la totalitéde leurcour«semestriel».Autant dire qu'il faut énormément travaillerafin d'ingurgiter les informations pour le par-tielde findequinzaine!Mais le travailestvrai-ment facilitépar lenombred'élèvesenclasse,ne dépassant généralement pas la barre descinq. En revanche, pour continuer à profiterde la bourse française d'étude, l'étudiantexpatrié se doit de ne pas voir sa moyennegénérale chuter en dessous de 12. On ditdans les couloirs que les professeurs ont lamain plus leste à Abu Dhabi… Mythe ou réa-lité?Nousvousen informeronsaprès lesexa-mens de janviers…

Mais si vous souhaitez partir, faitesattention, les bourses sont très peu nom-breuses(seulementdeuxboursessontaccor-dées en Histoire de l'Art par exemple) etréservéesauxmeilleurs : unepolitiqueélitistequi n'est pas sans nous déranger.

CharlotteCOSSONen remerciant Déborah COUETTE

pour son témoignage

On dirait un titre d'un roman narrantune histoire d'amour dramatique. Lorsquel'on regarde de plus près, cela s'apparenteplus à une farce, aux conséquencesfâcheuses…

En 2003, le monde universitaire esten plein émoi, tel un élève découvrant sesnotes du baccalauréat. L'université chinoisede Shanghai, pour évaluer les établissementschinois par rapport à l'ensemble des universi-tésdumonde,vientdepublierunclassementdes universités. Le choc est sans appel, unvéritablecoupdethéâtre.Lapremièreuniver-sité française est 63e. « Ô rage ! ô désespoir! » se disait-on alors. Cinq ans après, la posi-tion des universités françaises a évolué, maistrop peu pour nos dirigeants. La premièrefrançaise, Paris VI, est 42e, (reculant de 3places par rapport à l'année dernière, scan-dale national !) l'ENS de Paris est tout justedans les 100 premiers. Quant à Paris IV, c'estbien loin qu'elle se classe, hors des 500 pre-mières. Pourquoi donc ?

Après les pleurs et leslamentations, l'interpellation. Par un système

de pondération, le positionnement des uni-versités dépend des prix Nobel et autresmédailles Fields obtenus par les anciensélèves ou les actuels chercheurs, du nombrede citations de ces derniers dans leur disci-pline ou de leur publication dans les revuesSciences ou Nature, ou encore de la « perfor-mance académique au regard de la taille del'institution ». Autant dire que les chercheursnon anglophones sont désavantagés, parfoisvolés lorsqu'ils écrivent enanglais (demandezauProfesseurLucMontanier,actuelPrixNobelde Médecine, ce qui lui en coûta lors de ladécouverteduvirusduSida)d'autantqu'il estrare de voir publié dans ces revues un articleconcernant les sciences humaines, si elles nesont pas explicitement rattachées auxsciences (dites) dures. Et encore…Ce sont ces dernières qui sont à l'honneur,elles qui trouvent une application commer-ciale à court terme, et les universités figuranten tête du classement sont les plus riches etles plus inaccessibles pour le commun desétudiants. Celle d'Harvard aux Etats-Unis parexemple, la première, joue sur plusieurs ter-

rains et recrute des enseignants primés etdoncmonteau classement. Bénéficiant d'unenote de 100 points sur 100 possibles, elle estloin devant la seconde université, Stamford,américaineaussi,à73points,alorsque la15euniversité est déjà sous la barre des 50points, et ne comptez pas sur les génies de lastatistique pour vous révéler les notes desuniversités hors du top 100, c'est indécent.Bref, du chiffre pour faire du chiffre, qui neprendpasencompte lesréalitéssur le terrain,notamment les critères d'admissions de cer-tains établissements, scandaleux, tant par lesfrais d'inscription que par les discriminations.

Dramatique épilogue ? Le classe-mentdeShanghaidéchaîne lespassionschezcertains, au point de succomber à un syn-drome particulier : la solution trouvée parValérie Pécresse, c'est d'établir un classementdes universités européennes, avec ses pro-pres critères, afindemieux classer lesuniver-sités françaises. On n'est jamais mieux serviqueparsoi-même,surtoutpourcequinesertà rien et ne veut rien dire. La compétitivité del'enseignement supérieur, voilà l'objectif àévaluer du futur classement Européen, justi-fiant ainsi la marchandisation du savoir.L'objectif d'un autre scandale : le processusdeBologne.Mais ça, c'est uneautrehistoire…que nous sommes en train de vivre !

SimonVACHERON

En France, les étudiants ne semblentpas franchement prêts à prendre parti sur lesréformes de l'enseignement que ValériePécresseetsonamiXavierDarcosnousdévoi-lent à grand renfort de tambours et trom-pettes, en clamant la sauvegarde du systèmeéducatif national ; les Italiens au contrairesont mobilisés depuis un mois maintenantcontre la réforme Gelmini et les coupes bud-gétaires qui sont programmées à partir decette année 2009. Après avoir réuni plus dedeuxmillionsetdemidemanifestantsdanslesrues de Rome, les étudiants italiens se réunis-saient à nouveau dans la capitale de la pénin-sule le week-end du 15 novembre pour pro-tester contre ces réformes qui sont aussi dra-matiques pour le système éducatif italien quele sont celles du ministère de l'EnseignementSupérieur et de la Recherche en France, si cen'est plus.

Cette réforme, « kezako ? », vousdemandez-vous. Pour faire simple (car il n'estjamaisaiséd'expliquerunprojetdeloidecetteampleur dans son entier), la loi Gelmini suittroisgrandsaxes.Enpremier lieu, il estprévu,

à partir de 2009, de ne donner lieu qu'à unremplacement de poste sur 5 départs à laretraite, ce qui risque de réduire de manièrerapide le nombre de professeurs en exercicedans les universités. À cela se couple la baissede budget qui a été annoncée, à savoir 1,4milliards d'euros d'ici à 2013, ainsi que lacontractualisation des Partenariats Public-Privé, ce qui risque sur la longueur, sinon decompliquer, de réduire drastiquement lesopportunités de financement de l'universitédont l'État se désengage. Mais cette loi n'estpas la seule raison de la mobilisation massivedes enseignants et des élèves. En effet, noncontent de s'en prendre à l'enseignementsupérieur, le gouvernement de Berlusconiattaque de manière plus dramatique l'ensei-gnementprimaireet secondaire, puisquesontprévues pour les cinq prochaines années descoupes budgétaires à hauteur de 7 milliardsd'euros ainsi que la suppression de près de130 000 postes dans l'enseignement (87400postes d'enseignants et 45000 emplois admi-nistratifs). De plus, les horaires de cours sontici réduits de 15% (ils passent de 30h à 24h

de cours/semaine par élève), ce qui nemanque pas de révolter parents et profes-seurs.

Aujourd'hui, les professeurs, lesparentsd'élèves, les lycéenset lesétudiantssesoulèvent contre le gouvernement italien deBerlusconi qui fait la sourde oreille (90% deprofesseurs en grève dans le primaire et lesecondaire les jours de manifestation) et lagrogne continue encore de se répandre dansles grandes villes de la péninsule. Des étu-diants italiens en séjour à Paris ont monté uncollectif afin d'agir avec la France dans leurmobilisation, mais également pour rappelerque cette loi s'applique à tous les paysd'Europe (les étudiants allemands commen-cent à se réunir pour contrer le projet de loisimilairequiditêtreappliquéoutre-Rhin).Ilestnécessaire pour nous, aujourd'hui, de nousrappeler que ce qui se passe en ce momentdans le milieu de l'enseignement, à quelqueéchelle que ce soit, n'est pas le résultat d'unepolitique étatique, mais d'une politique euro-péenne, et que notre lutte doit, en consé-quence, dépasser nos frontières.

Pour plus de renseignements sur lamobilisationen Italie, rendezvoussur les siteshttp://italy.indymedia.org et surhttp://nogelminiparis.frpourentrerencontactavec les étudiants italiens mobilisés sur Paris.

Paul JALAT

ACTUALITE PARIS IV

LA VRAIE VIE A ABU-DHABI

ACTUALITE nationale

SHANGAI, MON AMOUR...

ACTUALITE internationale

en italie, la reforme gelmini

Page 3: Le Sorbonnard Déchaîné n°21 (dec/jan 2008-2009)

Les étudiants de notre Université le savent ou le sen-tent : l'ensemble des personnels universitaires ne respirentguère la joie de vivre depuis plus d'un an et les choses ne vontpas en s'améliorant. Trois motifs à cela : la réforme et la mas-térisation des concours de l'enseignement ; la réforme du sta-tut des enseignants, mais aussi plus largement la fragilisationde l'ensemble de la fonction publique ; la réforme du CNRS.Outre leurs répercussions sur ceux qui sont en poste, cesréformes détruisent toute perspective d'avenir pour une par-tie des étudiants qui souhaitent enseigner et/ou faire de larecherche dans des conditions dignes et décentes. Je ne m'ar-rêterai ici que sur le premier point.

Les ministres de l'Éducation Nationale (EN) et del'Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESER) portentensemble une double réforme. La première concerne lesépreuves des concours de recrutement des professeurs desécoles et du secondaire. La philosophie en est clairementénoncée dans une circulaire datant d'octobre. Il s'agit de faci-liter le recrutement par le Ministère de l'EN d'enseignants quicorrespondent « aux besoins de l'employeur », d'homogénéi-ser les différentes formations et d'« impliquer dans le recrute-ment des personnels de direction, des membres de l'adminis-tration et de la hiérarchie de l'EN ainsi que des membres dela société civile ». Outre que cela aura pour conséquence d'ac-croître la soumission de l'enseignant vis-à-vis de « sonemployeur », qui sont les « membres de la société civile »évoqués ici de manière fort vague et que seront-ils en mesured'évaluer à ce stade ?

La part des connaissances disciplinaires, dont la maî-trise est le véritable fondement de l'autorité de l'enseignant (àmoins de concevoir sa fonction comme celle d'un garde-chiourme), diminue drastiquement au sein d'un concours.Cette évolution a lieu au profit d'un apprentissage pédago-gique - certes indispensable, mais il s'agit ici de théorie sanslien avec une pratique en situation (cf. infra), d'autant que l'onpeut se demander si une pédagogie sans contenu est imagi-nable…- et de connaissances concernant le « système éduca-tif », évaluées au cours d'une épreuve orale (« entretien avecle jury ») afin de « vérifier les connaissances du candidat rela-tives aux valeurs et aux exigences du service public, au sys-tème éducatif et à ses institutions et de manière plus généraleà son aptitude à exercer le métier de professeur de collège etde lycée ». Quels seront les critères d'évaluation de cetteconformité ? Sans commentaire…

Deuxième point : la mastérisation de la formation desenseignants et, surtout, des concours. Il s'agit en théorie derevaloriser le métier des enseignants qui prépareraient à lafois les concours et un M2, afin d'avoir un M2 à l'issue de leurformation. Problème : la fonction publique française neconnaît aucun concours à bac+5, mais le problème est résolu! le concours est « au niveau licence »… Pourquoi ? Parce quecela permet de ne pas revaloriser le traitement des ensei-gnants du primaire et du secondaire, au-delà probablementd'un petit cadeau de début de carrière… Les étudiants quiauront lemaster et pas le concours qu'ils auront préparépour-ront aller enseigner comme contractuels ! Et ceux à qui il arri-vera le contraire ? Ces « reçus-collés » préoccupent les pré-parateurs de maquettes et ils ont la solution ! Elle s'appelle «gestion des flux » (ou sélection à l'entrée du M1). Dernierpoint, essentiel : on supprime l'année de stage avec serviceallégé qui était le premier contact de l'enseignant avec uneclasse et la formation en IUFM qui l'accompagnait. On envoieles nouvelles recrues à l'abattoir (18h au lieu de 6) et lesstages prévus dans lesmasters n'y feront rienpuisque les étu-diants ne peuvent être qu'en situation de simples observa-teurs de la vie de classe.

Alors oui, les enseignants universitaires sont en colèrecar c'est l'avenir des étudiants et de l'ensemble de l'EN qui estmenacé. Ils réclament donc que tous les acteurs impliquésdans une telle réforme puissent négocier avec les ministèrescompétents : cette réforme imposée est néfaste !

Une vidéo explique les dangers de ces réformeshttp://www.youtube.com/watch?v=cnwdEqFbgms&fmt=18Et pour ceux qui sont convaincus, vous pouvez signer unappel à l'ouverture de négociations :http://appeldu8novembre.fr Annliese NEF

Maître de conférenceen histoire médiévale

A l'heure où priorité est donnéeaux longues études et où lejeune diplômé met parfois desmois avant de trouver un emploimédiocre et qui ne corresponden rien à ses compétences, cer-tains d'entre nous préfèrent faireune pause. Certains choisissentalors de partir à l'étranger, pourune période plus ou moinslongue et dans des conditionstrès variables. La coopérationinternationale peut alors êtreune solution, pour « agir autre-ment, très loin ».

On pourrait s'en tenir à cette for-mule si l'on voulait résumer lafinalité de cette « CoopérationInternationale ». Pourtant, nom-breuses sont les bavures quiaccompagnent ce modèle, etelles se font dans le silence et entoute impunité. Née sous l'admi-nistration De Gaulle, la coopéra-tion internationale a permis àtout un tas d'associations « loi1901 » de fleurir sur le territoirefrançais, sous l'impulsion et lecontrôle du MAE [Ministère desAffaires Etrangères]. Ces asso-ciations recrutent et formentsommairement des volontaires,puis elles leur trouvent des par-tenaires locaux qui leur fourni-ront un cadre plus ou moins pré-caire afin d'effectuer leur mis-sion. Ce cadre varie très aléatoi-rement : de 0 €/mois à l'équiva-lent du SMIC, tout repose sur lesnégociations engagées par l'as-sociation française entre le par-tenaire et le volontaire, évidem-ment plus vulnérable.

Pour ne rien arranger, le statutde ces coopérants a été redéfinirécemment. La loi stipule main-tenant que l'accord de volonta-riat « ne relève pas […] desrègles du code du travail » ; cequi signifie que si le moindrelitige advient entre un partenairelocal et un volontaire, le volon-taire est démuni et paie le plussouvent les pots cassés.

C'est dans ces conditions que jesuis parti au Soudan, pour unemission d'enseignement des dis-ciplines littéraires à des jeunesde 14 à 19 ans. Après deux pre-miers mois qui furent extrême-ment satisfaisants tant du pointde vue humain que profession-nel, les relations avec le parte-naire local se sont fortementdégradées, pour finalementaboutir à mon licenciement enmai 2008, dans des circons-tances plus que douteuses. Eneffet, si la population de l'école

était très hétérogène, les postesclefs de l'école étaient occupéspar les familiers de l'Ambassadede France : la présidente de l'as-sociation des parents d'élèves, ledirecteur détaché de l'Educationnationale, les représentants desparents d'élèves qui étaientaussi volontiers enseignantssalariés. Certaines personnescumulaient donc le statut deparent d'élèves, d'enseignant,de représentant de parents et,accessoirement, de relation dudirecteur qui donnait volontiersdes réceptions fortement alcooli-sées. Inutile de préciser qu'encas de coup dur, tout le mondes'épaulait gentiment, quitte àfaire fi de l'avis des parentsd'élèves lambda.C'est dans ce climat que monlicenciement a été orchestré,avec un vice de procédure abso-lument monumental : absencede convocation par courrier, nonrespect des délais, refus desreprésentants du personnel,faute prétendue jamais explici-tée, intimidations…

J'ai donc quitté le Soudan préci-pitamment, laissant mes élèvesà trois semaines des examensde fin d'année. Mais en rentranten France, j'ai commencé à met-tre le nez dans les contrats, lesstatuts associatifs et les textesde loi et certaines incohérencespréoccupantes ont pu être misesà nu. En effet, l'« Accord devolontariat de solidarité interna-tionale » (VSI) tripartite que j'aisigné avec l'association françaised'une part et le partenaire locald'autre part excluait formelle-ment la signature de tout accordad hoc… Or, au cours du premiermois passé au Soudan, l'écolem'a fait signer un contrat de tra-vail en bonne et due forme entreelle (« employeur ») et moi («employé »), ce qui me donnaitpleinement le statut de contratlocal. Pour comprendre ce quecela signifie, il faut s'intéresserau site internet de l'agence quifait le lien entre l'Educationnationale et le MAE français. Il yest fait mention de trois statutsde personnel autorisés : lesexpatriés, fonctionnaires fran-çais recrutés en France ; les rési-dents, fonctionnaires françaisrecrutés dans le pays d'accueil etles contrats locaux… Le statut devolontaire ne fait nullement par-tie des statuts prévus pour unétablissement agréé parl'agence. Par conséquent, on esten droit de se demander si lecontrat de travail ad hoc proposé

a posteriori par l'école n'est pasune manière détournée derecruter un volontaire bénévole(que l'on peut indemniser aulancepierre) pour un poste desalarié sans perdre l'agrémentde l'agence. Parallèlement àcette hypothèse, le contrat signéétait complètement bâclé : huitarticles en deux pages, mau-vaise adresse du siège de l'asso-ciation, changement d'intitulé deposte par rapport à l'accord devolontariat …

On pourrait croire que ces situa-tions sont exceptionnelles, quele monde de la coopération est «beau et bon » par définition,qu'a fortiori dans les structuresfrançaises on respecte le droit dutravail étant donné qu'on s'expa-trie pour apporter notre contri-bution à ce monde… Pourtant, iln'en est rien. Avec un minimumd'observation, on se rendcompte que les flux d'argentsont conséquents, que ce soitentre le MAE et les associationsagréées ou entre ces dernièreset le partenaire local : par exem-ple, sur une mission de trois ans,le partenaire peut être amené àpayer environ 3000 € pour «fraisde dossier» et «aide à la couver-ture sociale du volontaire». Enoutre, je doute que l'administra-tion De Gaulle ait mis en placecette coopération pour lesbeaux-yeux du Tiers Monde.Lors d'un forum sur le codéve-loppement, j'ai pris consciencede l'erreur du modèle proposé :depuis soixante ans, noussommes toujours dans le mêmesystème sans cesse réactivé ; lesoixante-huitard barbu et au t-shirt malien qui va sacrifier sonconfort coupable pour construireune école dans un village séné-galais… ce même soixante-hui-tard qui, à ce forum, sera capa-ble de poser une questioncomme : « Comment pouvons-nous obliger le partenaire local àutiliser l'argent alloué selon lestermes de l'accord préalable ? ».

Le bilan n'est pas fameux : en undemi-siècle de coopération, leTiers-monde est toujours «tiers»et les grandes puissances seportent le mieux du monde…Modifier la façon de concevoir lesrapports humains en évitant lespièges tendus par le systèmeque nous alimentons chaquejour apparait comme uneurgence : chercher à vivre bienavec les autres, quelles quesoient leur culture et leur reli-gion, sans prétention, en un mot: « à notre mesure d'homme »,c'est militer pour un monde plusdigne et plus humain.

Loïc LESVIGNES

T R I B U N EPOURQUOI LES PERSONNELSUNIVERSITAIRES SONT ILS

EN COLERE ?

POUR ALLER PLUS LOIN

LA COOPERATION JETABLE

L e s t r i p

Page 4: Le Sorbonnard Déchaîné n°21 (dec/jan 2008-2009)

Agendaculturel

Chœur etOrchestre del'Université Paris-SorbonneMercredi 3 décembre à 20h30

Grand AmphithéâtreMusique

Séminaire InteruniversitaireParoles&musiques

Mercredi 3 décembre à 17hSalle des Actes

De l'astronomie à l'écologieJeudi 4 décembre à 20h30

Amphithéâtre RichelieuSpectacle audiovisuel

Midis sonoresTous les lundis de 12h à 13hHall B du Centre Malesherbes

Lectures

L'Iliade 24 chants pour24 semaines

Tous les mardis de 12h à 13hHall B du Centre Malesherbes

Lectures

Concert Lyre etMuse«Musique de chambre»Mardi 9 décembre à 20h30

Amphithéâtre RichelieuMusique

Chanson FrançaiseenSorbonne

Avec Lilicub, Maureen Dor, CélineCaussimon, Jérôme Attal et Julie

DurandJeudi 11 décembre à 21hAmphithéâtre Richelieu

Chanson

CaféHomérique13 décembre 2008 de 10h à 12h

Restaurant ConstanceLectures

Théâtremédiéval : EverymanMardi 16 décembre à 20h30

Amphithéâtre RichelieuThéâtre en anglais

Séminaire InteruniversitaireParoles&musiques

Mercredi 17 décembre à 17hSalle des Actes

L'interprétation jazz vocalePar Jerrold LEVINSON (Maryland).

En Sorbonne de 17h à 20h.

Récital de pianoPar Saida Zulfugarova

Jeudi 18 décembre à 20h45Amphithéâtre Richelieu

Musique

SOIRÉEÉTUDIANTE«CCTP» :les Rouges et les Blancs

Jeudi 18 décembre à partir de 20hLieu à définir

SoiréeOrganisé par le BDE de Paris-Sorbonne

Theoria-Praxis.Pré-ventes au BDE (salle F660, esc. i,

1er étage).

Séminaire InteruniversitaireParoles&musiques

Mercredi 11 février à 17hSalle des Actes

Musique et cinémaPar Michel CHION (Paris 3).En Sorbonne de 17h à 20h.

Séminaire InteruniversitaireParoles&musiques

Mercredi 11 mars à 17hSalle des ActesLe Jazz Poem

Par Enzo CORMAN (écrivain) & Jean-Marc PADOVANI (compositeur).

En Sorbonne de 17h à 20h.

Présentation de"TerezkaPlanetová"Jeudi 12 mars à 19h30

Centre TchèqueConférence

Vous aurez sans doute remarqué que ceSorbonnard Déchaîné est plus épais que les précé-dents. Et bien c'est grâce à vous! En effet, nousn'aurions pu augmenter la pagination du canard del'AGEPS sans une aide du Fond de Solidarité et deDéveloppement des Initiatives Etudiantes (FSDIE)« Aide Culturelle ». Ce fond est alimenté par cha-cun de nous lors de son inscription à hauteur d'unpeu plus d'une dizaine d'euros, et finance chaqueannée plusieurs dizaines d'initiatives d'étudiantsindividuels ou d'associations de Paris IV.

Il suffit dedéposerundossier composédequelquespièces essentielles (unbudget prévisionnel, une let-tre de motivation de l'étudiant ainsi que d'un ensei-

gnant, une présentation détaillée du projet...) auService Culturel de notre université. Ce service oudes associations comme l'AGEPS peuvent vousaider à le construire. S'il est accepté en commissionAide Culturelle, vous recevez alors le financementdemandé pour l'action que vous souhaitez entre-prendre. Cette commission est composée d'ensei-gnants, d'administratifs et d'étudiants (dont 3 sontde l'AGEPS).

Ce fond est plutôt bien alimenté et il serait dom-mage que ceux d'entre nous qui ont des projetsn'en profitent pas! N'hésitez donc pas à déposer undossier, car une initiative de qualité est générale-ment financée sans problème.

Première organisation étudiante deParis IV, l’AGEPS dispose de nombreuxélus dans les différents conseils d’UFRet, jusqu’à aujourd’hui, de 5 élus dansles conseils centraux de Paris IV. Entant qu’étudiants, nous travaillonschaque jour à ce que notre voix à toussoit prise en compte dans la gestion dela fac.Rejoignez-nous!Nos locaux:SORBONNE: salle E660bis, cour Cujas,à côté du service des boursesMALESHERBES: salle 113, premierétageCLIGNANCOURT: salle 303, RDC, àgauche en sortant des amphisLe Sorbonnard Déchaîné:Directeur de publication: Maxime LON-LAS, Rédactrice en chef: Claire AMIOT,Comité de rédaction de ce numéro:Claire ABRIEUX, Julien AUVERT,Charlotte COSSON, Paul JALAT, JulienKIEN, Loïc LESVIGNES, MathildeMÉREAU, Charles NICOLAS, ThomasTAQUET, Simon VACHERON Dessins:Julien AUVERT, Maquette: XavierHENRY

Galeries nationales du Grand Palais.Jusqu'au2février2009

« Les beautés du Panthéon, les Vénus, lesNymphes, les Narcisse sont autant de men-songes (…) ». Voilà ce que décrète Pablo RuizPicasso (1881-1973) le8octobre1908.Luiqui asuivi une formation artistique et classique dansson Espagne natale. Lui dont le père était pein-tre. Lui qui dira aussi « A 12 ans, je dessinaiscomme Raphaël, j'ai mis des années à savoirdessiner comme un enfant. ». Ce Picasso quidérangesouventceuxquiseretrouventconfron-tés à son œuvre déstructurée, à ses femmes

déformées, à sesvisagesexplosés, aimaitla beauté classique etplus encore la traditionpicturale.Les grands modèlesclassiques sont-ils donc

des mensonges ? Certes non, mais leur beauté,dictéepar lesAcadémiescomme idéale, canonàsuivre, incontestablement oui. Là est tout legéniedePicasso :avoir su réinterpréter cesmaî-tres qu'il admirait tant, depuis les statues de laGrèce antique jusqu'aux peintres français duXIXesiècle(Manet,Delacroix)enpassantpar lesCranachou lespeintresespagnols (Zururban, LeGreco, Goya). Dans la période dite « classique »des années 1920, l'influence d'Ingres est frap-pante… mais, les clins d'œil, les « déconstruc-tions-reconstructions » d'après les maîtres, lesmultiples variations autour d'une œuvre sont

légions dans sa production foisonnante.Les salles se suivent,y sont regroupés et mélan-gés autoportraits de tous siècles, modèles, cou-leurs, figures qui ont inspiré l'artiste. Puis, vien-nent les variations autour des Ménines, duMassacre des Innocents et de l'Enlèvement desSabines.Enfin,aprèsavoirvoyagédans lesdiffé-rentes époques, à travers toute l'Europe, aprèss'en être mis plein la vue de ces lignes colorées,de ces visages captivants, l'exposition se clôt surles Nus avec les belles Vénus, Maja et Olympia.Au cours de l'exposition, la démonstration estparfaite et la confrontationentre les classiquesetPicasso, qui nous semblait toujours possible etsans doute inéluctable, éclate au grand jour.Seul bémol comme toujours au Grand Palais, leprix toujours tropélevéet le succèsdecesexpo-sitions qui empêchent une visite silencieuse entête à tête avec les chefs d'œuvre…

MathildeMÉREAU

L'apogéedurockprogressif,etplusencore…Mardi 11 novembre. Tandis qu'en France FIPrepasse pour la énième fois les nouvellesgalettes scatologiques d'Anaïs (un concentré devacuité- textuelle-etd'incompétence-musicale-),deMarianneFeder(découvrirGarageBanden11 leçons)oudeGrandCorpsMalade(vendresamusique en affichant son handicap), l'on oubliequ'ilexisteencorequelquesradiosétrangèressurInternet dont la programmation musicale resteplus qu'acceptable. Connecté à l'une de ces der-nières poches de résistance, j'entends tout àcoupunmorceauquimefaitsortirdematorpeurmatinale : « Moon in June », troisième piste du

mythique Third de SoftMachine, incontestablement lemeilleur album de ce groupeemblématique du tournantprogressif (fin 60 - début 70)de la musique rock.

Nappes de synthé, riffs de batterie simples,presque inutiles tant le feeling rythmique dechaquemusicien transparaît,et surtoutévolutionconstante d'une musique modeste, toujoursmaîtrisée et pourtant fabuleusement virtuose :avec Third, c'est tout le rock progressif qui s'ex-primedans laplusgrandepureté, tantdans l'ins-piration de multiples genres de musique (freejazz,rock,classique,blues,…),danslafoliedesesexpérimentations,oudanssonindescriptibleuni-vers fait d'opposés qui se croisent, s'entremêlent(réel-onirique, déshumanisation-sentimenta-lisme, sourire-tristesse). Combien le manque detechnique musicale affiché par Pink Floyd aumême moment semble loin, tant tout semble

couler naturellement ; tout comme la difficileconciliation entre esthétique et expérimentation,problème majeur de nombreux groupes del'époque (de Kraftwerk à Van der GraafGenerator). Alors oui, la guitare de Kevin Ayers,présente dans les deux premiers opus, manqueiciàl'appel- lemonsieuravaitdéjààl'époquedesambitions solo -, et l'arrivée de plusieurs musi-ciens issus de la sphère Mingus/Coltrane confèreà cet opus un fort accent de ce qui s'appelleraplus tard le jazz fusion ; il n'en reste pas moinsunalbumprofondémentrock,queseulsceuxquiaccepteront de se laisser porter quelquesminutes par les couleurs musicales saurontapprécier.A l'exempledesplusgrandesmusiques,Thirdnesedécrit pas, comme il nes'écoutepas.Third, ettout Soft Machine se vit, se déguste, se réfléchit,se pleure. Et sans doute est-ce cela qui,aujourd'hui, rend l'hommagesipressantet indis-pensable. ThomasTAQUET

culture

picasso et les maitres

culture

soft machine : third

Zone d’infoLa commission FSDIE

“aide aux projets étudiants”f 0145

8681

24

www.ageps.org

contact@ag

eps.org

Avec les conseils d'UFR, les conseils cen-traux sont les organes vitaux participantau fonctionnement de l'université, et encedébutd'annéeçan'apaschômépournos65élus !Ces conseils réunissent vosprofesseurs, le personnel administratif etvosélusétudiantspourdiscuterdetouteslesquestionsrelativesàlaviequotidienneet àvenir de l'UFRoude l'université.LasituationglobaledenosUFResttoutàfaitsymptomatiquedumanqued'homo-généité dans la gestion de notre grandeSorbonne. Soit nous, élus, sommes enface d'équipes d'enseignants qui nousécoutent et qui prennent en compte nosavis dans les décisions finales. Soit, onbafoue complètement nos droits en semoquant de nous! En Anglais, EtudesGermaniques et Géographie, les étu-diantsdoiventsebattrepourêtreassociéaux discussions des conseils d'UFR. Etencore, s'ils y sont convoqués… Nousosonsespérerqueladirectiondel'univer-sité relèvera ces dysfonctionnements etremédiera à ces situations illégales. Et

malgré l'indiffé-rence danslaquelle ils agis-sent parfois, vosélus ne baissent

pas les bras et continuent à tenter des'imposer pour vousdéfendre.Ailleurs,celaavancebien:findutirageausort des sujets d'examen en Histoire etHistoirede l'Art,pré-rentréedèsseptem-brepourlesétudiantshistoriensenprépaconcours, intégration du sport dans lesmaquettes pour les historiens d'art etarchéologues; et en philo, on salueral'instauration d'un système d'inscriptionspédagogiques par ordre alphabétique etle soutien réel pour le club de philo nais-sant. On remarque aussi le positionne-ment de certains UFR, comme l'UFR deGrec, contre la réforme des concours,leur volonté de discuter, d'informer etd'échangeravec leursétudiantsàcepro-pos.Au CEVU (Conseil d'Etudes et de la Vieuniversitaire) et au CA (Conseild'Administration),debellesvictoiresetdegrands chantiers ont été menés, ayanten toile de fond les sentiers rocailleux dela nouvelle législation ministérielle.Première bonne nouvelle, l'université a

adopté la compensation annuelle, quiavait disparu depuis l'application du LMD; c'était une revendication capitale, fruitd'unlongcombatdel'AGEPS,etc'estunebelle victoire pour tous les étudiants.Autre bonne nouvelle, l'intégration danslecalendrierdedeux«semainesderévi-sions », même si, à l'évidence, faire res-pecter ces dispositions par les UFR s'an-nonce commeunautre combat !Fruit des débats du CEVU et du CA, lesconseils se sont prononcés pour unmoratoire sur la réforme des concours.Puis votée au dernier CEVU, une com-mission fera l'état des lieux des DU(Diplômes d'Université). Les débats sontrichesauCEVU,oùrègneunvéritablecli-mat d'échange ; la discussion sur lesmodalités de contrôle des connaissancesest lancé.SaluonsMathiasDegoute, éluAGEPSauConseil Scientifique, souvent seul repré-sentantétudiantpourdéfendrelesdocto-rants et suivre les évolutions des ques-tions de recherche, notamment sur lefinancement ou les modalités de soute-nancesde thèse.Fiertéàmettreaucréditdenotreuniver-sité, nous sommes la seule faculté deFrance à avoir un Vice Président (VP) du

CEVU étudiant (Maxime Lonlas), un VPdu Conseil scientifique professeur(BarthelémyJobert)etunVPduCAmaî-trede conférence (Denis Labouret).Cependant, laviepolitiquedeParisIVestpriseaucolletparlapressionduministère:composeraveclasiproblématiqueLRU,improviser avec le plan-licence, ne pasbaisser la garde avec la réforme desconcours.Aumenudesprochainsconseils,danslesUFR ou les centraux : l'intégration à ungrand ensemble universitaire appeléParis-Universitas, la discussion sur lecalendrier universitaire, la rénovation deClignancourt…etlerespectdelasemainede révision,de la compensationannuelleet autres réjouissances !Retrouvez les coordonnées de vos élussur lesitedel'Agepsetn'hésitezpasàlescontacter !

Larédaction

La voix des Elus