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Enfance Le test d'un dessin d'un bonhomme comme contrôle périodique simple et rapide de la croissance mentale Pierre-Gilles Weil Citer ce document / Cite this document : Weil Pierre-Gilles. Le test d'un dessin d'un bonhomme comme contrôle périodique simple et rapide de la croissance mentale. In: Enfance, tome 3, n°1, 1950. pp. 227-243; doi : https://doi.org/10.3406/enfan.1950.2188 https://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1950_num_3_1_2188 Fichier pdf généré le 13/02/2019

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  • Enfance

    Le test d'un dessin d'un bonhomme comme contrôle périodiquesimple et rapide de la croissance mentalePierre-Gilles Weil

    Citer ce document / Cite this document :

    Weil Pierre-Gilles. Le test d'un dessin d'un bonhomme comme contrôle périodique simple et rapide de la croissance mentale.

    In: Enfance, tome 3, n°1, 1950. pp. 227-243;

    doi : https://doi.org/10.3406/enfan.1950.2188

    https://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1950_num_3_1_2188

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  • LE TEST DE DESSIN

    D'UN BONHOMME

    COMME CONTROLE PÉRIODIQUE

    SIMPLE ET RAPIDE

    DE LA CROISSANCE MENTALE

    par Pierre-Gilles Weil

    Chapitre. Premier

    Les Problèmes

    § 1. — - Un problème pratique de dépistage intéressant les éducateurs et les médecins.

    Les éducateurs de l'enfance normale ou irrégulière (professeurs, instituteurs, moniteurs) ainsi que les médecins sont trop surchargés pour pouvoir, en plus de leur travail, pédagogique ou clinique, faire le point de l'évolution mentale de leurs élèves, pupilles ou patients. Cet examen dépasse d'ailleurs le .plus souvent leur compétence. D'autre part, les psychologues ne sont pas encore assez nombreux et n'exercent actuellement leurs fonctions que dans de grands centres pédagogiques . ou médicaux. Même lorsque le nombre des psychologues praticiens aura suffisamment augmenté pour pourvoir les différents postes actuellement vacants ou en création, les centres ruraux, ou d'importance moindre, ne pourront de toutes façons, pas avoir leur psychologue. Aussi, avons- nous pensé qu'il serait utile et intéressant de mettre entre les mains des éducateurs et médecins un instrument et une méthode permettant d'effectuer rapidement et facilement des sondages périodiques sur le développement mental de leurs enfants.

    Ceci ne permettra évidemment pas de remplacer un examen spécialisé.

    § 2. — ■ Les problèmes intéressant le psyohologue.

    Si cette méthode est intéressante pour le pédagogue d'enfants normaux et surtout d'anormaux, elle ne l'est pas moins pour le psychologue

  • 228 PIERRE-GILLES- WEIL

    par l'importance du problème posé. Trois conditions essentielles doivent être réunies dans le même test :

    1° Celui-ci doit pouvoir être appliqué de nombreuses fois et à intervalles rapprochés, sans avoir à être modifié et sans que sa valeur en soit amoindrie.

    2° -II doit être l'interprète fidèle du développement mental. Il doit pouvoir donner un âge mental. Sa corrélation avec d'autres

    tests d'intelligence doit donc être élevée, donnant ainsi une probabilité faible d'erreur.

    3° L'élément verbal doit en être exclu. Examinons de plus près ces trois conditions. Sauf dans des cas très rares, il est impossible d'appliquer à des

    intervalles rapprochés le même test aux mêmes sujets. La rétention constitue à elle seule un facteur important qui fausserait les résultats d'une deuxième répétition du test. Pour le réduire et l'annihiler il faudrait attendre plusieurs mois et même plus. C'est ce qu'on fait généralement pour les tests classiques de niveau. Ceux-ci ne peuvent d'ailleurs être appliqués avec sécurité que par des spécialistes, même le B. S. (Binet- Simon-Terman, échelle de Grace Arthur, Meili, etc.). Mais même en prenant cette précaution, est-on réellement certain que des sujets ayant des aptitudes mnésiques très marquées ne sauront pas construire certains schémas sensori-moteurs dont les traces seront restées malgré le temps. Rien que le sentiment du déjà-vu peut fausser l'épreuve, par des anticipations erronées ou des fausses, reconnaissances. D'autre part, des répétitions de réponses fausses peuvent s'automatiser, ce qui n'est pas sans danger étant donné que l'expérimentateur ne peut em- ployerle-test comme-instrument-pédagogique^JSon^oucLde^ ne^ pas troubler l'enfant lui interdit dans la plupart des cas de relever les erreurs ou de les lui faire corriger.

    Pour être un interprète fidèle du développement, mental, il faut que le test en- reproduise les traits essentiels. Le " développement men- tal'est caractérisé par une adaptation progressive de l'être à son milieu.- Cette adaptation nécessite, comme l'a fort bien montré Piaget', une assimilation des choses par l'enfant, et une accommodation de l'enfant aux choses. L'assimilation est traduite sur le plan pratique par l'imitation elle comprend surtout l'observation, et la mémoire... L'accommodation caractérisée par le jeu, englobe toute l'activité sensori-motrice.

    Le- développement mental se traduit alors par une tendance ininterrompue vers un équilibre final entre les deux formes d'adaptation, cognitive et sensu-actorielle. L'aboutissement à cet équilibre final," caractérisé par la réversibilité de la pensée, est conditionné, comme l'a montré en particulier Wallon, par la structuration progressive des tissus nerveux et par leur maturation.

  • LE TEST DE DESSIN D'UN BONHOMME 229

    § 3. — L'échelle de - Goodenough et ses avantages.

    Un bon test de développement consistera donc en une épreuve qui permettra de mettre en évidence les différents niveaux d'adaptation en les traduisant par l'assimilation progressive d'un schéma cognitif et son accommodation sur le plan sensori-moteur. Nous avons pensé que l'acquisition du schéma corporel et sa traduction par le dessin de bonhomme sur le plan sensu-actoriel permettraient le mieux de rendre compte du développement mental.

    Cette épreuve établie, étalonnée en niveaux d'âge et publiée en 1926 par Goodenough dans son livre Measurement of intelligence by drawings (1), remplit toutes les conditions énumérées plus haut.

    1° Elle peut être appliquée plusieurs fois de suite sans inconvénients." Son seul coefficient de fidélité à un jour d'intervalle est de 937 ± 006. Cet exposé montrera justement que, non seulement l'étude périodique du développement du dessin d'un bonhomme chez l'enfant est possible mais encore qu'elle constitue une source d'observations extrêmement intéressantes, tant en ce qui concerne les concomitances scolaires et affectives que les modulations de la courbe. Il convient néanmoins de ne pas oublier d'éliminer les cas où les résultats sont faussés par un dressage préalable (parents, instituteurs etc.).

    2° L'épreuve demande à la fois les deux caractères de l'adaptation : l'assimilation du schéma corporel par imitation ou identification ou reproduction, et son accommodation sensori-motrice dans le dessin.

    C'est donc a priori, une bonne épreuve génétique. Mais faisons appel à l'expérience. .

    Les recherches faites par Goodenough (cf. op. cit., p. 48-52) sur la validité du test, nous ont mis en évidence une corrélation de 741 ± 016 avec le Stanford-Binet, chiffre qui est assez éloquent.

    Gooc&enough» a également trouvé une - corrélation significative entre le dessin des bonshommes et le jugement des professeurs.

    D'autres auteurs ont également essayé d'établir un test de niveau à partir du dessin de Bonshommes. Fay, en particulier, dans l'Intelligence et le caractère, décembre 1924; demande à ses sujets de dessiner « une femme qui se promène et il pleut ». Cette même technique a été reprise récemment, développée et étalonnée en centiles par André Rey dans son étude sur « le Test de dessin, témoin du développement mental », Arch, de psychologie, décembre 1946, vol. xxxi, n° 124.

    L'étalonnage de Rey, qui, permet • également d'évaluer l'aptitude elle-même, confirme en tous points les recherches de Goodenough, - de Fay, dé Wintsch, à savioir que le nombre, d'éléments figurés augmente avec l'âge et que la différenciation n'est plus possible après 12. ans.

    (1) Edited by Lewis Terman World Book Company, Chicago, 1926.

    *",'

  • 230 PIERRE-GILLES WEIL

    Le dessin devient alors une aptitude spécifique. Ceci concorde avec les recherches des autres auteurs jje test de niveau, montrant que le développement mental s'arrête à la puberté, et qu'à partir de ce moment-là ne se développent que des aptitudes spécifiques.

    En plus de sa possibilité de répétition indéfinie et de sa qualité de ' témoin du développement mental le test du bonhomme présente l'avantage d'éliminer quasi totalement le facteur verbal.

    C'est un avantage parce que ce facteur vient perturber de nombreux tests d'intelligence en favorisant les enfants de classes sociales aisées où l'expression verbale permet de couvrir les lacunes mentales (1). D'autre pai\t ce test peut être appliqué aux bilingues, à toutes les nationalités et surtout aux anormaux, arriérés, sourds, muets, sourds- muets, alaliques, etc. C'est cette faculté du test qui a permis, par exemple, à Frangiska Baumgarten et au Dr. Tramer (Kinderzeichnungen in vergleichend psychologischer Beleuchtungen) d'effectuer. des recherches comparatives entre le niveau mental des enfants suisses et celui d'un groupe de 272 enfants serbes, venus en Suisse pour raisons de santé. En comparant les barèmes établis par Wintsch et l'étalonnage fait sur des enfants serbes, Baumgarten et Tramer ont- constaté que les normes établies sur les enfants serbes étaient supérieures à celles de Wintsch.

    L'épreuve présente également l'avantage d'être rapide ne dépassant pas dix minutes. De plus elle est simple, facile à appliquer, ne nécessite aucun matériel, si ce n'est du papier non ligné et du crayon. Elle peut être appliquée collectivement à condition d'éliminer la fraude. Cette simplicité permet justement de la faire appliquer par des non-psychologues; à condition que ceux-ci se conforment^aux_règles-élémentaires— d'objectivité que nécessite la mise en application d'un test. Elle permet non seulement un dépistage rapide de Poligophrénie d'autant plus sûre. que le sujet est plus âgé (Rey) mais encore, comme nous allons le voir plus loin, d'établir facilement un© courbe de développement . dont les fléchissements importants devront être interprétés comme signe inquiétant. Le pédagogue devra alors en référer au spécialiste.

    Nous avons longuement hésité entre l'échelle de Goodenough et celle de Fay, c'est-à-dire entre ïe dessin d'un bonhomme simple ou celle de l'intégration du bonhomme dans une scène imaginaire. Pour le point particulier qui nous intéresse ici, à savoir le contrôle périodique du développement mental, notre choix s'est arrêté à l'échelle de Goodenough, non seulement parce que le sujet est plus simple et fait, plus appel à

    (1) Une enquête de Saxzmann (« The influence of social and economic back ground on Stand, ford Binet performance. » Journal of social Psychology, XHi 1940, p. 71-81} révèle une supériorité des enfants de classes aisées dans les épreuves de Binet. '

    Dans l'analyse de détail cette supériorité portait surtout sur le facteur verbal, le vocabulaire, > la mémoire de phrases et de chiffres.-

    Or, l'enquête révèle également que cette supériorité diminue considérablement dans l'échelle de Goodenough dont nous donnons plus bas les caractéristiques.

  • LE TEST DE DESSIN D'UN BONHOMME • 231

    un automatisme, mais surtout parce que cette méthode permet de commencer la courbe de développement à partir de l'époque des premiers bonshommes de l'enfant lorsque ceux-ci ont été conservés par les parents et les éducateurs, donnant ainsi une indication précieuse sur le rythme du développement et sur sa régularité.

    De plus nous avons remarqué que chez certains oligophrènes le bonhomme était/ négligé aux dépens de la scène figurée. Ceci se conçoit aisément lorsque l'on considère le fait que les oligophrènes sont incapables de voir plusieurs points de vue en même temps. II suffit que l'attention soit centrée sur la figuration d'un élément secondaire présentant plus d'importance pour l'enfant, pour que celui-ci fournisse un rendement moindre dans la figuration des éléments essentiels du bonhomme. Tels les dessins de ces deux oligophrènes dont nous trouverons les caractéristiques plus bas. Les bonhommes seuls, sont nettement différents de ceux intégrés dans une scène. Dans ce cas certains éléments essentiels sont' omis, comme la position respective des bras et des jambes, ou les yeux, ou les pieds, et même parfois le corps lorsque le bonhomme fait partie d'une scène dont la figuration dépasse en importance pour l'enfant les éléments de détail (cf. fig. 1 et 2, 3 et 4). Nous avons retrouvé ce phénomène de centration de l'intérêt chez plusieurs de nos oligophrènes. Il serait intéressant de voir si ceci se produit également chez des enfants normaux, notamment dans le test de Fay; a priori cette hypothèse est à retenir, si l'on considère les oligophrènes comme des êtres restés à un stade inférieur à celui d'enfants normaux du même âge. Mais là n'est pas l'objet de notre recherche : les observations, dont nous venons de donner certains exemples, nous incitent à une certaine prudence et à choisir de préférence le simple dessin d'un bonhomme. (1) II n'y a pas, à proprement parler, contradiction entre les deux épreuves; mais il peut arriver, que, dans certains cas, l'enfant dessine les détails du paysage, du parapluie, et omette des éléments essentiels du bonhomme qui lui donneraient plus de points que des détails quelconques.

    Chapitre II

    • .La Technique

    § 1. — L'application du test.

    a) Matériel. Un crayon. Du papier non ligné. b) Consigne pour la première séance. — « Sur ce papier vous allez

    dessiner un bonhomme. Faites le meilleur dessin que vous pouvez. Prenez votre temps et travaillez consciencieusement. »

    (1) On peut objecter que dans le test de Fay les conditions sont les mêmes pour tous les sujets. Ceci est exact. Mais rien ne prouve que la centr^tion de l'intérêt soit dirigée dans le même sens pour tous les sujets.

  • 232 PIERRE-GILLES WEIL

    On peut encourager l'enfant en- lui disant que c'est bien; mais en aucune façon le suggestionner. A toute question on répond : « Faites comme cela vous semblera le mieux. » Ce qu'il faut avant tout, c'est obtenir le maximum que l'enfant peut donner. Lorsque le test est appliqué collectivement il convient toujours de faire attention aux copieurs, surtout après 6-7 ans

    Lorsque le sujet a terminé, on lui retire son dessin.

    Dépouillement des dessins.

    Goodenough a établi une méthode très ingénieuse pour établir le barème que nous allons utiliser et dont nous avons traduit ici les éléments essentiels.

    On donne 1 point pour chaque élément du dessin. Maximum 52 points.

    Catégorie A :

    Le bonhomme n'est pas reconnaissable (gribouillages, lignes enchevêtrées) 0

    S'il y a un certain contrôle dans les lignes (triangles, cercles, etc.). ... 1 Lorsque les éléments sont reconnus comme parties du corps

    humain, intégrer le dépouillement dans la catégorie B.

    Catégorie B :

    II n'y a pas de demi-points; chaque élément de figure compte pour 1 point.

    lr Tête- présenter^ 2. Jambes présentes. Les deux de face ou une de profil. S'il n'y a qu'une

    jambe avec deux pieds le résultat est positif 1 3. Bras .présents. Les doigts seuls ne suffisent- pas, sauf au cas où un

    espace est laissé entre ceux-ci et le corps ' 1 . 4a. Tronc présent 1 4b. Longueur du tronc supérieure à la largeur. La mesure se fait à partir *

    des points les plus opposés en longueur et en largeur 1 4c. Épaules nettement indiquées 1 ' 5a. Bras et jambes attachés à un point quelconque*du tronc 1 5b. Bras et jambes attachés à des points corrects du tronc. Si 4c n'est pas

    réussi, les bras doivent se trouver à l'endroit exact où se trouveraient les épaules, si elles avaient été indiquées 1

    6a. Cou présent , 1' 6b*Xontour du cou formant une ligne continue avec ceux de la tête,' du .

    tronc où des deux réunis .* ■ 4- 7a. Yeux présents. L'un des deux yeux ou les deux sont nécessaires ... 1

    " 7b. Nez présent - " 1~ 7c. Bouche présente % * 1 ■ 7d. Nez et bouche représentés par deux traits; les deux lèvres indiquées . 1

  • LE TEST DE DESSIN D'UN BONHOMME 233

    7e. Narines représentées 1 8a. Cheveux présents • 1 8b. Cheveux bien placés sans que la tête soit vue en transparence. . . 1 9a. Présence de vêtements. Une des premières manifestations de vêtement

    est constituée par les boutons. Simples hachures et transparence admis 1

    9b. Deux parties de vêtements sans transparence (chapeau et pantalon par ex.). Des boutons seuls sans autres indications de la veste ne sont pas admis J-

    9c. Dessin complet du vêtement libre de toute transparence. Manches et pantalons doivent être représentés 1

    9d. Quatre articles vestimentaires sbien marqués 1 Par exemple : chapeau, souliers, veste, chemise, faux-col,

    cravate, ceinture ou bretelles, pantalons, etc. Ces articles doivent avoir leurs signes caractéristiques. Exemple :

    m des chaussures doivent avoir des lacets, un talon, etc. 9e. Costume complet sans défaut. Commerçant, soldat, etç 1

    Le chapeau, les manches, les pantalons et les souliers doivent obligatoirement être représentés.

    10a. Doigts présents 1 Ils doivent être présents sur les deux bras. Le nombre n'importe

    pas. 10b. Nombre correct de doigts 1

    Sur chaque main lorsque ce sont les deux mains qui sont représentées, sinon sur celle qui est apparente.

    10c. Détails corrects des doigts • 1 Deux dimensions, la longueur plus grande que la largeur. S'il

    n'y a qu'une main, tirer les conclusions sur celle-ci. lOd. Opposition du pouce ^1

    Nette différenciation entre le pouce et les doigts. La règle est stricte. Le point est accordé lorsque l'un des doigts lapereaux est nettement plus court que chacun des autres.

    10e. Mains distinctes des doigts et des bras 1 lia. Bras articulés aux épaules, aux coudes ou aux deux 1 lib. Articulation des jambes aux genoux, aux hanches ou aux deux ... 1 12a. Proportion de la tête.- 1

    Pas plus de la moitié du tronc, pas moins de 1/10 du tronc. 12b. Proportion des bras 1

    Égaux à la longueur du tronc ou un peu plus long, mais en aucun cas n'atteignant les genoux.

    12c. Proportion des jambes 1 Pas moins longues que le tronc et pas plus que deux fois le tronc.

    12d. Proportion des pieds • 1 Les pieds et les jambes doivent être vus en deux dimensions.

    Longueur du pied plus grande que la hauteur. Elle ne doit pas dépasser le tiers de la jambe ni' avoir moins d'un dixième de la hauteur totale de la jambe. ,

    12e. Deux dimensions 1 Les deux jambes et les deux bras ont deux dimensions.

  • 234 PIERRE-GILLES WEIL

    13. Présence du talon 1 14a.. Coordination motrice par le contour ' 1 14b., Coordination motrice par les articulations 1 14c. Coordination motrice par articulation de la tête 1 14d. Coordination motrice des articulations du tronc 1 14e. Coordination motrice des bras et des jambes 1 14f. Coordination motrice de la physionomie 1 15a. Présence des oreilles 1 15b. Présence des oreilles avec bonnes proportions et positions 1 16a. Détails des yeux, cils, sourcils ou les deux 1 16b. Détails des yeux. Présence des pupilles 1 16c. Détails des yeux. Proportions * 1

    La longueur plus grande que la hauteur si les yeux sont vus de face ' : 1

    16d. Détails des yeux. Brillance 1 17a, Menton et front présents 1 17b. Menton nettement distinct de la lèvre inférieure *1 18a. Tête, tronc et pieds de profil 1

    Une erreur peut être tolérée (transparence, position fausse de bras ou de jambes).

    18b. Profil parfait sans les erreurs tolérées précédemment '1 •

    Pour plus de détails, il conviendra de se référer à l'ouvrage de Goo- denough.

    11 est bien entendu que la Videur artistique du dessin n'entre pas en ligne de compte dans cette évaluation et que seuls sont pris en considération le nombre d'éléments figurés et leur proportion avec toutes - les indications que nous venons de voir.

    § 3. — Le barème en niveaux d'âge.

    Age. . . . Points . .

    Le quotient intellectuel QI s'obtient en divisant l'âge mental AM par l'âge réel AR.

    01

    3 2

    4 6

    5 10

    6 14

    .7 18

    8 22

    9 26

    10*

    30 11 34

    12 38

    13 42

    § 4. — Le contrôle périodique.

    Nous avons choisi pour nos expériences un groupe d'oligophrènes. *■ L'étude des arriérés, comme le fait très bien remarquer Colin, permet

    de prendre une espèce de film au ralenti, du développement mental, si l'on considère ceux-là comme étant restés à un stade inférieur à celui correspondant à leur âge réel. On peut donc suivre en. détail l'apparition successive des différentes parties du bonhomme en corrélation avec le développement mental. Dans d'autres cas, comme le cas S. B. que nous

  • LE TEST DE DESSIN D'UN BONHOMME 235

    étudierons plus bas, l'enfant rattrape, sous l'effet de traitements éducatifs, plusieurs années en une seule.

    Nous tenons à remercier ici Mlles Delafontaine et Huguenin, directrices de la maison pour enfant nerveux « Clairmatin » à Vahdœuvres, . Genève, pour les précieux renseignements pédagogiques et médicaux qu'elles ont bien voulu nous communiquer. L'organisation scientifique de l'établissement qu'elles dirigent, nous a permis, grâce à des « cahiers de régimes pédagogiques » et des « fiches d'observation » tenues à jour, d'effectuer des comparaisons fructueuses.

    Nous avons demandé aux éducatrices de ne pas faire d'exercices particuliers concernant le dessin des bonshommes, ceci afin d'éliminer tout facteur d'apprentissage. En dehors de quelques dessins libres et des exercices scolaires habituellement employés pour les anormaux, rien n'a été fait dans ce domaine.

    D'autre part, les observations que nous avons tirées des « cahiers de régime pédagogique » ont été faites tout à fait indépendamment de nous et ont été recueillies par nous à la fin de notre recherche, ceci par souci de stricte objectivité.

    Chaque éducateur, psychologue ou médecin peut choisir la périodicité de prise du test suivant- les nécessités et le but poursuivi. S'agit-il simplement de dépistage d'arriération, de stagnation ou de régression éventuelle dans une classe de normaux? Dans ce cas nous pensons qu'un dessin par mois est suffisant. Il conviendra néanmoins de reprendre plusieurs dessins chez les sujets présentant une baisse de la courbe.

    Nous tenons, avant de passer à l'étude clinique des courbes de croissance, à attirer l'attention des personnes qui voudraient employer la méthode que nous préconisons, sur la prudence indisposable et nécessaire dans son interprétation.

    Elle ne permet qu'un simple dépistage; nous insistons sur le fait qu'elle ne devient un instrument de diagnostic que lorsqu'elle est combinée à d'autres méthodes et que les résultats auront été vérifiés et contrôlés par un spécialiste averti.

    Trop d'éducateurs et de médecins s'imaginent encore aujourd'hui que par un seul test on arrive à jeter toute la lumière sur un trouble mental. *

    Jamais un médecin ne se permettra de faire un diagnostic de tuberculose sur la vue des résultats d'une simple cutï-réaction! Il lui faudra faire une analyse de crachats, une radiographie, une sédimentation sanguine, un tubage, etc. La synthèse de tous ces examens lui permettra d'effectuer un diagnostic avec le maximum de sécurité.

    Le travail que nous proposons aujourd'hui à la même valeur interprétative qu'une cuti-réaction. Une baisse de la courbe doit inciter l'éducateur à ouvrir l'œil comme pour un virage de cuti-réaction. Si cette baisse persiste, il devra faire appel en même temps au médecin- pédagogue et au psychologue.

  • Fig. 1. —

    Fr. 15;2. Oligophrène. Bonhom

    me se prom

    enant en hiver. Fig. 2. —

    Fr. 15;2. Oligophrène. Bonhom

    me.

    On voit que les détails du bonhomm

    e de la figure 1 ont été négligés au profit de la scène représentant l'hiver. '

    Le contraste est ici frappant entre les deux figures.

  • TE5T DESSIN D'UN BONHOMME 237

    Fig. 3. — S. B. 11;3. Mongoloïde. Bonhomme sous un orage.

    Le nez, la bouche, le corps, les pieds ont été oubliés. Les bras sont fixés sur les jambes. Un bras est fait d'un trait, l'autre de deux.

    Fig. 4. — S. B. 11;3. Mongoloïde. Bonhomme.

    Comparer avec la figure 3.

    16

  • 238 PÎERRE-G1LLES WEIL

    Fig. 5. — 11 heures. Immédiatement après une marche de 3 kilomètres.

    l-2-7a-7b-8a. Total : 5 points.

    Fig. 6. ■— 11 heures 15. Après un repos d'un quart d'heure.

    I-2-3-4a-4b-5a-7a-7e-8a-9a-10a-12c. Total : 12 points.

  • LE TEST DE DESSIN D'UN BONHOMME 239

    Fig. 7 Cas S. B. Août.

    Fig. 8. Cas S. B. Novembre

    (sept, et oct. sont identiques).

    Fig. 9 Cas S. B. Décembre.

    Fig. 10 Cas S. B. Janvier.

  • 240 PIERRE-GILLES WEIL

    Fig. 11 Cas S. B. Février.

    Fie. 12 - Cas S. B. Mars.

  • Fig. 13 Cas S. B. Avr

    Fig. 14 Cas S. B. Mai.

  • 242 PIERRE-GILLES WEIL

    Fig. 15 Cas S. B. Juin.

    \J

    Fig. 16 Cas S. B. Juillet

  • Ç

    Fig. 17 Cas S. B. Août.

    Fig. 18

    InformationsInformations sur Pierre-Gilles WeilCet article est cité par :Guépin F. Hospitalisation et immobilisation prolongées chez de jeunes enfants.. In: Enfance. Tome 15 n°2, 1962. pp. 127-168.

    Pagination227228229230231232233234235236237238239240241242243

    PlanChapitre. Premier - Les Problèmes§ 1. — Un problème pratique de dépistage intéressant les éducateurs et les médecins§ 2. — Les problèmes intéressant le psyohologue§ 3. — L'échelle de - Goodenough et ses avantages

    Chapitre II - .La Technique§ 1. — L'application du test§ 2.— Dépouillement des dessins§ 3. — Le barème en niveaux d'âge§ 4. — Le contrôle périodique

    IllustrationsFig. 1. — Oligophrène. Bonhomme se promenant en hiverFig. 2 - Olizophrénie. BonhommeFig. 3. — Mongoloïde. Bonhomme sous un orageFig. 4. — Mongoloïde. BonhommeFig. 5. — 11 heuresFig. 6. — 11 heures 15Fig. 7 Cas S. B. AoûtFig. 8. Cas S. B. Novembre (sept, et oct. sont identiques)Fig. 9. Cas S. B. DécembreFig. 10. Cas S. B. JanvierFig. 11 Cas S. B. FévrierFie. 12. Cas S. B. MarsFig. 13. Cas S. B. AvrilFig. 14. Cas S. B. MaiFig. 15. Cas S. B. JuinFig. 16. Cas S. B. JuilletFig. 17. Cas S. B. AoûtFig. 18