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[LE TIERS MONDE – L’AFRIQUE] 01 décembre 2013
SANGO MATHIAS AMOS | http://georepere.e-monsite.com
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LECON 4
LE CAMEROUN : LES CONDITIONS GENERALES DE L’ECONOMIE
- Présenter les bases de l’économie camerounaise ;
- Relever les entraves à l’expansion de cette économie.
INTRODUCTION
Une économie (celle d'un pays par exemple) est un ensemble d'activités humaines et sociales
liées à la production, la distribution, l'échange et la consommation de produits et services. Au
début des années 1980, le Cameroun était parmi les pays africains les plus prospères du point
de vue économique. En effet, jusqu’en 1985 et pendant deux décennies de croissance
régulière, l’économie camerounaise a enregistré des taux de croissance réels de l’ordre de
7 %. Les années suivantes furent marquées par une forte récession. Cette crise ouvre une
période de récession de huit années (1986-1994) pendant lesquelles le produit intérieur brut a
été divisé par deux. Elle a eu pour conséquence une chute spectaculaire du revenu par habitant
que traduit en particulier la réduction de moitié de la consommation en dix ans. La
dévaluation du franc CFA, en 1994, est venue, dans un premier temps, redoubler les effets de
cette contraction. Le changement de parité a toutefois jeté les bases d'un retour à la croissance
même si celle-ci demeure encore insuffisante pour faire sentir ses effets dans la population.
I- LES BASES DE L’ECONOMIE CAMEROUNAISE
Les bases de l’économie sont ses assises, c’est-à-dire les éléments qui donnent de la solidité à
l’économie ; ce sont les moteurs de l’économie.
A- Dans le secteur primaire
C’est l’ensemble des activités liées à la production brute des richesses du sol, du sous-sol et
de la mer (agriculture, forestation, mines, pêches).
Production du Cameroun (Source BEAC)
Production 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Pétrole brut
(en millions de tonnes) 5,7 6 6 5,8 5,5 5,2 4,9 4,5
Cacao
(en milliers de tonnes) 126,7 138,3 133,9 124,4 130,4 170 175,3 187,8
Café
(en milliers de tonnes) 88,7 84 95 82,4 67,3 54 63 65
Coton - graine
(en milliers de tonnes) 208,2 194 195,9 214,1 238,5 246,1 233,8 273
Bois - grumes
(en milliers de m³) 3269 3130 2700 2950 2070 1931,3 1738,2 1998,9
Caoutchouc naturel
(en milliers de tonnes) 56,8 55,4 55,8 56,9 55,2 50 54,6 56,7
Banane
(en milliers de tonnes) 98,9 212,7 221 235,9 248,7 230,8 313,7 294,9
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Statistiques
Produit intérieur brut (parité
nominale)
Produit intérieur brut en
PPA
50,32 milliards $
(2012)
Rang pour le PIB en PPA 86e (2008)
Croissance du PIB 5,2 % (2012)
PIB par habitant en PPA 2 300 $ (2012)
PIB par secteur
agriculture : 19,8 %
(2012)
industrie : 30,9 %
(2012)
services : 49,3 %
(2012 est.)
1- Agriculture
L'agriculture peut être considérée à juste titre comme le pilier de l'économie au Cameroun.
Avec une occupation de 70 % de la population active, elle contribue environ à 42 % du PIB.
Le chômage aidant, un grand nombre de personnes se rabattent dans les métiers de la terre
afin de trouver de quoi vivre voire survivre. Elle se décline en plusieurs éléments, notamment
les cultures de rente et vivrière, le coton, les palmeraies, la filière cacao-café, la filière
caoutchouc, la filière du sucre, la banane et même le secteur aval.
En outre, le Cameroun bénéficie de richesses naturelles dont la commercialisation constitue
une source importante de recettes à l'exportation. La production de bois (de l'ordre de 3
millions de mètres cubes sur la période 1996-1997, même si 2 millions seulement se prêtent à
l'exploitation) place le Cameroun au second rang des pays africains derrière l'ancien Zaïre et
représente 16 % des recettes d'exportations. Le café (100 000 tonnes, 7 % des recettes
d'exportation), le coton (230 000 tonnes, 6,6 % des recettes d'exportation), le cacao (126 000
tonnes, 6,4 % des recettes d'exportation) représentent aussi des sources appréciables de
devises.
2- Le pétrole, un moteur en recul mais encore important
En ce qui concerne le secteur pétrolier, le Cameroun est un producteur de pétrole assez
modeste, dont la production est en déclin (5 millions de tonnes en 1995 contre 10 millions en
1989). Il faut dire que le pétrole a pris une place prépondérante dans l'économie
camerounaise depuis le début des années 80. Ce tableau s’explique par l’épuisement des
réserves, le vieillissement des infrastructures et – plus récemment – le report de certains
investissements et projets de développement à cause de la crise financière. Néanmoins, il
assure aujourd'hui 41,5 % des recettes d'exportations du pays et le commerce du pétrole
pèse aujourd'hui à lui seul plus de 7% du PIB. L'industrie pétrolière a été le moteur de la
croissance du pays durant les années 1965-1985.
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3- Exploitation forestière
La filière bois est l'un des piliers de l'économie nationale : elle contribue à hauteur de 5 % au
PIB, de 10 % au revenu hors pétrole de l'État, et elle génère environ 30 % des ressources
d'exportation hors pétrole du pays. Selon Jeune Afrique le Cameroun a le second massif
forestier d'Afrique, soit plus de 18 millions d'hectares de forêt dense exploitable, représentant
40 % de la surface du pays. Environ 80 essences différentes sont commercialisées ; l'ayous
(bois blanc léger) et le sapelli (bois rouge lourd) comptent pour un tiers des exportations, mais
on exploite aussi l'acajou, le moabi, l'azobé.
L'État tente de maximiser la valeur ajoutée locale de la filière, ce qui l'a conduit en 1999 à
prohiber l'exportation des grumes, encore faut-il qu'il y ait des investisseurs solvables, fiables
et professionnels pour prendre le relais. En collaboration avec les bailleurs de fonds et les
ONG, le Cameroun a fait des grands projets pour une gestion saine, appuyé en cela par la
nouvelle législation de 1994 qui a conduit à un inventaire des ressources, décomposées en
unités forestières d'aménagement (UFA) et à une allocation des concessions de droits de
coupe par vente aux enchères plutôt que par accord direct. Une plus grande sévérité dans
l'application de la loi est responsable de la baisse de production temporaire de 2005, mais elle
devrait avoir des effets positifs à moyen et long termes.
4- Pêche
Environ 64 000 tonnes de produits maritimes sont pêchés chaque année au large des côtes
camerounaises. La pêche artisanale maritime, pratiquée sur des pirogues le long des 400 km
de côtes, notamment dans les mangroves, est responsable de ce chiffre. 10 000 tonnes de
crevettes sont comprises dans ce nombre, à peu près autant que la pêche artisanale
continentale sur les lacs artificiels et les cours d'eau. La pêche artisanale procure environ
65 000 emplois directs et 135 000 indirects dans le mareyage1, la transformation et la
construction de matériel.
B- Dans le secteur secondaire
Ensemble des activités liées à la transformation des produits primaires (industries, artisanat).
Le secteur secondaire compte pour 31% du PIB et emploie 61.6% de la population active.
Les principales industries du pays sont la préparation industrielle des aliments, la scierie, la
fabrication de biens de consommation légers et le textile.
Produits manufacturés (en tonnes)
Produits 1994-1995 1995-1996 1996-1997 1997-1998
Aluminium (exportations) 63 402 52 104 27 483 N.D.
Huile de palme 105 000 120 000 111 000 114 000
Pétrole (prod. exp.) 5 380 212 3 219 604 N. D. N. D.
Sucre 45 000 53 000 53 000 58 000
1 Commerce du mareyeur : commerçant en gros vendant aux poissonniers et aux écaillers les produits frais de la
mer.
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1- Textiles
Le chiffre d'affaires pour l'exercice 96/97 en cours devrait permettre d'atteindre 24 milliards
de F CFA contre un peu plus de 20 milliards de F CFA à fin juin 1996. Soit une progression
de 18 % due pour une large part à la bonne tenue des ventes de pagne, et au maintien des parts
de marché sur les autres lignes de produits. On comptait en 1997 seulement 8 entreprises dans
ce sous-secteur employant un effectif global de 3 538 personnes.
La Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM) est la principale entreprise textile. Créée
en 1965, elle produit en moyenne 2 500 tonnes de filés de coton, 12 millions de mètres de
tissus écru2 et 17 millions de tissus imprimés (2010). La SOLICAM, filiale intégrée en 1995 à
la CICAM produit exclusivement des serviettes de bain. En dehors de l’utilisation artisanale,
la quasi-totalité du cuir est exportée.
2- Aluminium
Globalement, l'activité industrielle a été positive au cours de l'exercice 1995-1996. La
production à la fonderie (où l’aluminium est conditionné en lingots et plaques prêts à la vente)
s’est élevée à 86 131 tonnes contre 92 798 tonnes au budget, et 86 995 tonnes l’exercice
précédent : les ventes s’élevant à 80 275 tonnes, soit une progression de 2 % par rapport à
celles de 1994-1995 (78 693 t). En 2006, la société américaine Hydromine s'est vue confier
l'exploitation exclusive d'un gisement de 1,123 millions de tonnes à Minim-Martap, dans la
province de l'Adamaoua. Cette importante découverte permettra d'augmenter
considérablement l'offre en aluminium du pays, tandis que les découlés de cette exploitation
seront pour la plupart réservés à l'exportation.
À partir de 2008, la société Alucam, filiale d'Alcan, procèdera à une augmentation progressive
de sa production annuelle d'aluminium.
3- Industries chimiques et para-chimiques
Elles sont encore au premier stade de développement. De nombreux produits comme les
engrais sont importés tandis que certains sont simplement conditionnés sur place : vernis,
colles, peintures, détergents. Le secteur comprend 25 entreprises employant 1 748 personnes.
On peut noter, entre autres, les savonneries et fabriques de détergents, les parfumeries, la
peinture et un embryon d’industrie pharmaceutique. L’industrie des savons est la plus
dynamique. En dehors de la CCC qui domine le créneau, plus de dix savonneries se sont
installées ces dernières années à Yaoundé, Douala et Bafoussam9.
4- Industries mécaniques et métallurgiques
Les premières sont peu développées si on exclut quelques unités de fabrication ou montage de
cycles et accessoirement de camions. Il existe toutefois des entreprises qui produisent clous,
2 2. textile qui n'a pas été lavé, teint ou blanchi traiter le fil écru
3. industrie qui n'a subi aucune préparation et reste à l'état brut Exemple : un papier écru
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boulons ainsi que du petit matériel domestique et de chaudronnerie. L’industrie métallurgique
de base est représentée par la société Alucam qui transforme l’alumine importée de Guinée en
aluminium. La production d’aluminium est de 85 000 tonnes. Une partie sert à la fabrication
des tôles et ustensiles de cuisine. En 1997, le secteur des industries métallurgiques comptait
16 entreprises employant 1 427 personnes.
5- Industries électriques
En dehors de la production des piles et d’accumulateurs, cette sous-branche est surtout
représentée par des entreprises de montage de certains appareils électroménagers, de
rembobinage, etc. Il existe aussi des petites unités de montage de récepteurs radio et de
téléviseurs. Le secteur comptait 4 entreprises et 531 employés en 1997.
C- Dans le secteur tertiaire
C’est le secteur des activités autres qu'agricoles et industrielles. Il regroupe les services et le
commerce. Les services sont des activités consistant en des prestations pour les individus, les
entreprises et les collectivités publiques. Ils se distinguent des commerces en ce qu’ils ne
transfèrent pas une marchandise, mais un savoir et un travail : enseignement, banques, loisirs,
information, etc.
Le secteur tertiaire représente près de la moitié du PIB (49,5% en 2012) et emploie 28,7% de
la population active. Il profite de l'activité économique créée autour de grands projets
énergétiques. Le secteur des services est en pleine croissance, poussé en particulier par l'essor
des télécommunications et du trafic aérien.
1- Commerce extérieur
Le Cameroun est ouvert au commerce international. Il est membre du Commonwealth, de la
Zone Franc, de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale)
ainsi que de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC). La part
du commerce extérieur du Cameroun par rapport à son PIB est d'environ 50%.
En 2012, ses trois principaux clients auront été l'Espagne, avec plus de 14,7% des
exportations en direction de ce pays, les Pays-Bas (10,1%) et la Chine (9%). Les produits
principalement exportés sont les carburants minéraux, le pétrole, le bois, le charbon, le cacao,
le coton et l'aluminium. Ses trois principaux fournisseurs sont le Nigeria (22,6%), la France
(12,8% des importations) et la Chine (10,8%). Le Cameroun importe principalement des
carburants minéraux et du pétrole, des céréales, des véhicules, des machines et des
équipements électriques et électroniques.
L’Union Européenne est le premier partenaire commercial du Cameroun, représentant plus de
50% des échanges hors pétrole. Les deux entités ont signé un accord de partenariat
économique le 15 janvier 2009. Le Cameroun s'est ainsi engagé, sur une période de 15 ans, à
libéraliser à terme 80% des importations venant de cette zone. Depuis quelques années, l’Asie
orientale (notamment la Chine, le Japon, l’Inde et la Thaïlande) renforce ses liens
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commerciaux avec le Cameroun. La zone représente aujourd'hui plus de 20% du total des
échanges du pays.
Du fait des importations massives de produits alimentaires, la balance des paiements du pays
reste déficitaire. Comme en 2012, le Cameroun poursuit en 2013 son ouverture économique
afin d'améliorer ses performances sur le plan du commerce extérieur.
2- BTP
Les travaux de l'oléoduc Tchad-Cameroun ont redonné un coup de fouet au secteur du BTP au
début des années 2000. Ce projet, qui est à ce jour l'un des plus importants jamais réalisés en
Afrique sub-saharienne a mobilisé pas moins de 300 entreprises et donné du travail à plus de
1 000 personnes directement et à plus de 15 000 indirectement. L'entreprise française RAZEL
(Groupe FAYAT) reste le leader dans le domaine du BTP au Cameroun. Mais d'autres
entreprises étrangères, notamment chinoises, se sont vu attribuer d’importants projets. La
CMEC, entendez Chinese Machinery Entreprise for Export and Import a par exemple eu
l'exclusivité de la construction d'infrastructures sportives prônées par le chef de l'État, tandis
qu'elle est en cours de finalisation du palais des sports de Yaoundé.
3- Secteur financier
Il existe 13 banques commerciales ayant reçu l'agrément de la COBAC (Commission
Bancaire d'Afrique Centrale) : Afriland First Bank, BICEC, SGBC, SCB ATTIJARI WAFA
BANK, ECOBANK, CBC (Commercial Bank Cameroon), Standard Chartered Bank,
Citibank, UBA, UBC, NFC, BGFI, Banque Atlantique.
Les banques sont globalement en surliquidité. La restructuration du secteur bancaire a permis
d'assainir une situation rendue très difficile par les 10 années de crise, où les banques, à
l'époque nationalisée, ont été forcées de consentir des crédits de complaisance.
Aujourd'hui le taux d'épargne se situe entre 14 % et 15 % du PIB malgré la quasi-inexistence
du système financier (la Bourse de Douala vient d'être mise en place).
Les banques les plus importantes du pays sont la SGBC, filiale du groupe français Société
générale (791 millions de dollars en 2006), la Bicec (752 millions de dollars en 2006) et
Afriland First Bank (572 millions de dollars en 2006). Ce secteur connait une forte croissance
et une très forte concentration, puisque les trois premières banques énumérées plus haut
détiennent plus de 75 % des parts de marché national. En mai 2008, la Banque marocaine de
commerce extérieur, la BMCE Bank a émis le souhait de s'implanter au Cameroun afin
d'augmenter l'offre nationale. Elle est spécialisée dans les crédits, les travaux publics et
l'immobilier.
4- Infrastructures maritimes
Le Cameroun est doté de quatre ports autonomes: le port autonome de Douala; le port en eaux
profondes de Kribi, le port maritime de Limbé et le port fluvial de Garoua.
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Le port autonome de Douala représente à lui seul 95 % du trafic maritime de marchandises
camerounais. C'est le plus grand port de la zone CEMAC. Situé à l'embouchure du fleuve
Wouri, est le seul point d'entrée maritime pour le Cameroun et les pays enclavés de la zone.
Son trafic de 6 millions de tonnes en 2004 assure 95 % des échanges extérieurs du pays. Sa
capacité de 7,5 millions de tonnes (26 quais, 7 terminaux spécialisés et 15 entrepôts) est
extensible à 10 millions. Un programme d'équipement cofinancé par la Banque mondiale,
l'UE et la France a permis de ramener les délais de traitement des marchandises de 25 jours à
7 jours à l'importation et de 7 jours à 2 pour l'exportation.
Toutefois, Douala n'est pas un port en eau profonde: les navires (1 300 par an d'une jauge
brute de 15 000 t) y accèdent en empruntant un chenal de 24 km et de 6,5 m de profondeur
qu'il faut constamment entretenir. D'où la nécessité de la construction du port en eau profonde
de Kribi, dont la mise en service en deux tranches est prévue pour 2014. Le financement du
terminal industriel est pour l'essentiel pris en charge par la Chine11, l'État camerounais
assurant le financement de l'embarcadère minéralier.
Ce qu'il faudrait aussi souligner c'est le port autonome de Kribi qui est en cours de
construction devrait immédiatement avoir des terminaux spécialisés afin résoudre le problème
du port autonome de douala qui est doté d'un terminal polyvalent. Car l'avantage d'un terminal
spécialisé permet entre autres non seulement de réduire les délais de chargement et
déchargement des cargaisons, mais aussi le risque d'incendie. Prenons l'exemple de
chargement ou déchargement d'un cargaison d'un navire LNG (gaz naturel liquéfié). Cette
cargaison n'est pas appropriée pour un terminal polyvalent, mais au contraire pour un terminal
LNG qui demande toute une infrastructure à mettre en place afin d'éviter des dangers
inhérents à ce type de cargaison.
Comme autre avantage pour l'économie du Cameroun, la mise en place des terminaux
spécialisés permettra au port autonome de Kribi avec un tirant d'eau important permettra de
recevoir presque tout type de navire à savoir : un tanker (ou de grands porte-conteneurs vue
que le tirant d'eau est important) par exemple pour importer et exporter facilement des
produits liquides.
En plus, la construction d'un terminal spécialisé réduira l'impact environnemental
contrairement à un terminal polyvalent.{ www.afdb.org/.../LCT%20ESIA%20Exec}
Le port fluvial de Garoua est un port saisonnier exploitable d'août à septembre, mais son
mauvais entretien a permis au sable de remplir la Bénoué, qui est son principal cours d'eau
d’approvisionnement. Le tirant d'eau est presque inexistant.
5- Tourisme
Le tourisme est en grand essor au Cameroun (4,4 % du PIB). En 2011, l'OMT a relevé 500
000 visiteurs passant une nuit ou plus au Cameroun, la Délégation générale à la sûreté
nationale du Cameroun fait état quant à elle de 1 000 000 visiteurs étrangers au Cameroun en
2011.
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D- Le secteur informel : un moteur de l’économie camerounaise ?
1- Tentatives de définition
Le concept de secteur informel revêt un contenu différent selon les régions du monde. En
Amérique Latine, il désigne des entreprises qui fonctionnent à la limite de la légalité dans le
but d’échapper aux impôts et à la règlementation (AFRISTAT, 1999 ; Henley et al, 2006 ;
Hussmans et al, 1990). Quand bien même elles ont peu de relations avec l’administration, il
ne s’agit pas nécessairement d’une volonté délibérée de fonctionner en marge de la
règlementation. Au Cameroun, le secteur informel désigne des entreprises individuelles ne
possédant pas de numéro d’identification fiscale et/ou n’élaborant pas de comptabilité
formelle (au sens du plan comptable OHADA) (INS, 2006b).
Le secteur informel: définition des experts à la 15ème Conférence Internationale des
Statisticiens du Travail (CIST) de 1993.
« Ensemble d’unités produisant des biens et des services en vue principalement de créer des
emplois et des revenus pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un faible niveau
d’organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division
entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail,
lorsqu’elles existent, sont surtout fondées sur l’emploi occasionnel, les relations de parenté ou
les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des
garanties en bonne et due forme»
Définition opérationnelle
Ensemble des unités de production dépourvues de numéro statistique (1993) ou de numéro de
contribuable (2005) et/ou ne tenant pas une comptabilité écrite formelle au sens du plan
comptable (OHADA ou OCAM)
2- Caractérisation du secteur informel
la facilité d’accès aux activités ;
l’utilisation de ressources locales ;
la propriété familiale des entreprises ;
l’échelle restreinte des opérations ;
l’utilisation de techniques simples et le nombre réduit de travailleurs ;
des qualifications qui s’acquièrent en dehors du système scolaire officiel ;
des marchés échappant à tout règlement et ouvert à la concurrence.
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3- Importance économique
Le secteur informel représente en moyenne annuelle 29% du PIB et occupe 37% des actifs
occupés (non compris le secteur agricole). En incluant le volet agricole, il représente plus de
la moitié (52%) du PIB et emploie 92% du total des effectifs.
4- Les principaux résultats des enquêtes 1-2-3 sur le secteur informel au Cameroun3
Répartition des emplois par secteur institutionnel (%)
Structure des unités de production informelles par secteur d’activité (%)
Contributions sectorielles
5- Contexte ou causes de l’explosion de l’informel au Cameroun
Une croissance démographique en désaccord avec la croissance économique;
Un effondrement des revenus d’exportation consécutif à une baisse des cours des
matières premières ayant favorisé l’exode vers les villes;
3 Première enquête en 1993, la deuxième en 2005
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Une baisse des salaires des agents publiques de près de 70% en terme réel ayant
entraîné le développement des activités secondaires
………..ont accru la population des ‘’sans emplois’’ et permis l’émergence et de l’essor du
secteur informel
Quoique l’on assiste aujourd’hui à une croissance exponentielle de l’activité économique
informelle au Cameroun, et ce depuis l’adoption, par le pays, des programmes d’ajustements
structurels dès 1991, suite à la crise économique de 1986 à 1994, on peut tout de même
affirmer, au travers de nombreuses données historiques, que ce phénomène économique date
de la période précoloniale. Devant l’ampleur de ce secteur économique qui, par ailleurs, freine
le développement économique du pays, on peut s’interroger sur son origine. Comment
expliquer l’explosion de l’informel au Cameroun4 ?
L’économie de marché, instituée par la colonisation, fut transposée sur des structures
essentiellement basées non pas sur les institutions du marché mais sur les rapports sociaux et
communautaires, dans lesquels le droit de propriété individuelle n’était pas répandu. Par
ailleurs, la colonisation, en raison de sa faible capacité à intégrer les populations locales aux
nouvelles structures économiques, et étant donné les limites des infrastructures de l’éducation
disponibles pour les populations (notamment la formation professionnelle), a favorisé
l’expansion de l’informel.
Plus tard, après les indépendances, suite à la crise économique, liée entre autres causes à la
mauvaise gestion de l’Etat et ayant conduit à l’adoption par le pays des programmes
d’ajustements structurels (PAS), l’informalisation de l’économie s’est accrue. Les PAS en
préconisant la réduction des effectifs de la fonction publique, et la rigueur budgétaire ont
conduit à décupler l’activité économique informelle du fait du chômage en augmentation et de
la baisse des salaires dès 1987. De même, du fait de la diminution des subventions agricoles et
des marchés noyés par les produits agricoles européens eux subventionnés, on a assisté à un
exode rural massif de paysans. Ces derniers ne pouvaient être intégrés à la fonction publique
principale source d’emploi, l’industrialisation étant très peu développée. Le secteur primaire
constituant 80% de l’économie du pays à cette période, cela a également conforté
l’exacerbation du secteur informel. Les populations, spontanément, se sont tournées vers
l’informel, d’accès facile et peu coûteux, en marge de toute régulation, pénale, et sociale,
contrairement à l’économie formelle.
En outre, l’État camerounais au caractère paternaliste et centralisateur ne permet pas au « bas
» d’investir, et de développer la propriété privée et donc l’économie formelle. Les procédures
de création d’entreprise et le climat des affaires sont peu propices à l’investissement légal et
au développement économique5.
4 Une analyse d’Adolphine Dibangui in http://www.afrik.com/article19497.html
5 En 2009, le pays se situe à la 116ème place en termes de compétitivité. En 2009 toujours, on estime qu’il faut
compter au Cameroun environ 37 jours pour créer une entreprise contrairement au Rwanda par exemple, où le
délai est de 3 jours. Mais surtout, les coûts à l’investissement dans une activité formelle représentent 150% du
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Se situant à la 135ème place du rapport Doing Business pour ce qui concerne l’obtention des
prêts, le Cameroun ait récemment mis sur pied le programme intégré d’appui aux acteurs du
secteur informel (PIAASI), programme servant à financer les projets émanant de l’informel et
pouvant générer de revenus, il n’en demeure pas moins que l’efficience de ce programme se
heurte à la faiblesse des institutions judiciaires et pénales, incapables de sanctionner la fraude
et la mauvaise foi au moment de l’octroi de ces crédits. En 2009 on estimait à 68 % les crédits
à recouvrer au titre de ce programme de formalisation de l’économie. Il est donc primordial
de renforcer les institutions judiciaires et pénales, en même tant que les institutions du
marché, tout en assurant le rôle du titre de propriété, ce qui contribuerait à asseoir la confiance
nécessaire en affaires, et dans le même temps à garantir la responsabilité des acteurs
économiques.
Le pays, classé 171ème sur 181 pays concernés par le rapport Doing Business 2009, gangrené
par la corruption, en retard tant sur les institutions du marché que sur celles de l’état de droit,
et en manque d’infrastructures appropriées, doit encore faire des efforts colossaux pour
assainir son environnement économique, et permettre la reconversion des acteurs de
l’informel. 76% des chefs d’entreprises estiment en 2009 que la corruption nuit à leurs
activités, et 49% avouent avoir eu recours aux pots-de-vin dans leurs rapports avec les agents
des impôts. Pour inciter les acteurs de l’informel à s’intégrer dans l’activité économique
formelle, le pays pourrait également mettre l’accent sur l’allègement fiscal, en plus de la lutte
contre la corruption.
Au Cameroun, le taux de fiscalisation des petites et moyennes entreprises atteint plus de 40%
de leur revenu. Si cela grossit les caisses de l’État, sans par ailleurs qu’on en voie forcément
les retombées sur les populations, cela nuit considérablement à la formalisation de l’économie
du pays.
On entrevoit6 déjà là les entraves à l’expansion
7 de l’économie camerounaise.
II- LES ENTRAVES A L’EXPANSION DE L’ECONOMIE CAMEROUNAISE
1- Une forte dépendance vis-à-vis d’un un nombre limité de matières premières
Les exportations reposent principalement sur un nombre limité de matières premières et
placent ainsi la conjoncture camerounaise sous l'influence de facteurs non maîtrisables, qu'il
s'agisse des conditions climatiques ou de l'évolution du cours du dollar et des produits
concernés. En outre, le pétrole représente plus de 40 % des exportations tandis que le montant
des réserves connues ne dépasse pas, à ce jour, 10 ans. Ainsi, La crise financière
internationale des années 2008-2009 a durement frappé l'économie camerounaise avec de
fortes baisses des valeurs d’exportation de nombreuses productions.
revenu par habitant. Dans un pays où 50,6% de la population vit avec 2$ par jour, il est impossible d’investir
dans une activité économique formelle si celle-ci est si coûteuse « par décret ». 6 Apercevoir
7 Augmentation en importance (d'un secteur, d'une activité ou d'un phénomène) Synonyme: croissance
Synonyme: développement Exemple : un secteur en expansion • expansion démographique • taux d'expansion
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Encadré 1 : Effets de la crise mondiale sur l’économie camerounaise
La crise financière mondiale de 2008-2009 a été provoquée par l’éclatement d’une bulle
immobilière aux États-Unis. Elle s’est propagée aux institutions financières dans le monde
entier et a eu pour conséquence un resserrement des conditions de prêt. Par conséquent, le
commerce international a baissé et l’activité réelle s’est contractée au niveau mondial,
affectant plus particulièrement les secteurs fortement endettés comme l’immobilier.
La croissance du PIB réel mondial a reculé, passant d’un taux de croissance positive de 3 %
en 2008 à une baisse de 0,6 % en 2009. Les volumes des échanges ont fortement diminué, la
hausse observée en 2007 (7,3 %) laissant place à une chute en 2009 (10,7 %). Les
importations des économies avancées ont connu une contraction de 12 % pendant que celles
des économies émergentes ont baissé de 8,4 %. Le ralentissement de la demande mondiale a
également provoqué une baisse sensible des cours mondiaux des matières premières (36,3 %
pour le pétrole et 8,7 % pour les produits non pétroliers).
Bien que le secteur financier camerounais n’ait pas été directement exposé à la crise
financière mondiale, le pays a néanmoins été indirectement touché de diverses manières par la
crise : i) détérioration des termes de l’échange (15 %) ; ii) ralentissement de la demande
mondiale de pétrole, de bois, de caoutchouc, de coton et d’aluminium, entraînant une
contraction de 4,8 % du volume des exportations ; iii) durcissement des conditions d’accès
aux financements internationaux qui a eu pour conséquence la diminution des entrées de
capitaux et le report de certains investissements ; et iv) baisse légère des envois de fonds (0,5
%).
En comparaison avec les autres économies subsahariennes, la crise financière mondiale a eu
un effet jugé modéré au niveau global sur l'économie camerounaise, la croissance du PIB réel
ne reculant que d’un point de pourcentage (de 3 % en 2008 à 2 % en 2009). Cette
performance relativement bonne dans la gestion des effets de la crise a été réussie grâce aux
mesures budgétaires anticycliques rendues possibles par le recours à une partie des recettes
qui avait été épargnée pendant les années précédant la crise et le renouvellement de l’aide
financière du FMI (décaissement de 144 millions de dollars au titre de l’accord sur la
composante à accès élevé de la Facilité de protection contre les chocs exogènes (FCE).
Excessivement dépendante à l'égard de quelques produits de base, l'économie camerounaise
doit rechercher une plus grande diversification. Dans cette perspective, le rôle des
investissements privés apparaît comme la clef du développement. Encore faut-il lever
auparavant deux hypothèques : l'insuffisance des infrastructures et, surtout peut-être, l'état
préoccupant de l'environnement des affaires.
2- La faible attractivité du pays pour les milieux d’affaires
Le Cameroun n'est pas encore capable d'attirer suffisamment d'investissements étrangers, en
raison notamment d'infrastructures insuffisantes et d’un des plus hauts niveaux de corruption
du monde.
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La situation des infrastructures n'apparaît pas, malgré quelques réussites (la route Yaoundé-
Douala, par exemple), satisfaisante. Douala, la capitale économique du pays, ne dispose pas
ainsi des infrastructures nécessaires à sa population (plus de 1,5 million d'habitants) ni à sa
vocation de métropole économique. Sur 4 000 km de voirie, 400 seulement sont bitumés,
alors même que le niveau de pluviométrie (4 000 mm d'eau) provoque pendant la saison des
pluies une saturation de la nappe phréatique sur 60 % du territoire de la ville.
Quant au port de Douala, véritable poumon économique pour l'ensemble de la région, il
souffre d'une gestion peu rigoureuse. A titre d'exemple, les délais de sortie de marchandises
s'élèvent à 25 jours en moyenne contre trois jours à Libreville. En outre, les responsables
n'organisent pas avec la régularité nécessaire les opérations de drague indispensables pour
lutter contre l'envasement d'un port situé en effet à l'embouchure d'un fleuve peu profond.
L'impéritie administrative a pour conséquence de limiter fortement la capacité du port.
D’un autre côté, la compression des dépenses publiques, si elle revêtait un caractère
indispensable après les excès des années 80, a pesé sur l'organisation et le fonctionnement des
services publics. La dégradation des revenus des fonctionnaires au début de la présente
décennie n'a pas eu pour conséquence une explosion sociale mais plutôt le développement de
l'absentéisme et de la corruption. Ces pratiques aujourd'hui très largement répandues nuisent
beaucoup à l'efficacité des services publics et, par contrecoup, à l'activité des entreprises.
Par ailleurs, l'essor corrélatif d'une économie parallèle qui échappe à tout contrôle a pour effet
de réduire la ressource imposable et de faire porter tout le poids de la fiscalité sur les sociétés
-en particulier les entreprises françaises- respectueuses de la légalité. Ainsi l'effort doit-il
porter en priorité sur la motivation des fonctionnaires grâce aux marges de manœuvre que
pourrait dégager la croissance si elle se confirmait ainsi que sur l'amélioration des conditions
de la collecte fiscale.
La réforme du secteur public, engagée en 2011, devrait se poursuivre avec la finalisation du
processus de privatisation de certaines entreprises publiques et la création d'un guichet unique
dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires.
3- Une dette publique extérieure lourde
La dette publique extérieure reste lourde8, ce qui oblige à consacrer une bonne partie des
recettes budgétaires au service de la dette. Cependant, dans le cadre du programme FASR et
après la conclusion du nouvel accord de rééchelonnement avec le Club de Paris, la part des
revenus budgétaires consacrés au service de la dette se réduira (de 32 % en 1996-1997 à 29 %
en 1997-1998 puis 27 % en 1998-1999 et enfin 24 % en 1999-2000). L'allégement relatif de la
contrainte extérieure permettra de dégager de nouvelles ressources pour l'investissement
public mais aussi un relèvement des traitements des fonctionnaires, aujourd'hui nécessaire
8 (9 milliards de dollars fin 1996, soit 90 % du PIB)
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pour remobiliser l'administration, après les inévitables ponctions subies depuis le début des
années 1990.
Tableau : Situation de la dette extérieure au 15 novembre 1998
1996 1997 1998
Dette extérieure (millions USD) 8107,2 7610,9 6438,6
Service de la dette (millions USD) 18,3 1112,8 988
% dette / exports 367 311 276
% dette / PIB 89 83 73
% Service / exports 0,8 46,1 42,4
% Service / recettes budgétaires 43,5 33,1
Source: Caisse Autonomed’Amortissement
4- Une production énergétique déficitaire par rapport à la demande
En plus des problèmes ci-dessus mentionnés, le secteur industriel à l’instar du pays dans sa
globalité souffre du déficit énergétique. La privatisation de la Société Nationale d’Electricité
n’a pas encore réussi à combler les attentes. La Société repreneuse AES SONEL projetait de
réaliser 68.000 branchements par an ; soit 1.360.000 nouveaux branchements en 20 ans pour
faire passer la desserte de 31% en 1999 à 49% en 2019. Or la Société éprouve des difficultés à
satisfaire les anciens abonnés et cette situation se traduit par de nombreuses et incessantes
coupures et une hypothèque sur les plans stratégiques des entreprises qui élèvent
continuellement leur demande d’ électricité corrélativement à l’accroissement des capacités
de production en phase avec le redémarrage de la croissance économique du pays. Il en vient
que l’électricité coûte cher. Par exemple la seule usine de production d’aluminium
(ALUCAM) consomme 53% de la production totale de l’énergie électrique du Cameroun ;
son projet de porter sa capacité au seuil du standard mondial d’efficacité industrielle
(rentabilité) entraînerait un besoin en énergie de 3,3TWH supérieur à la production actuelle
d’AES-SONEL (2,80TWH).
La demande d’électricité du secteur public (clients basse tension et moyenne tension),
augmente en moyenne de 6 % par an et est estimée à 4 700 GWh (soit une puissance de
l’ordre de 842 MW) en 2015, puis à 7 600 GWh (soit une puissance de 1370 MW) en 2025.
La demande industrielle quant à elle, très fortement conditionnée par les besoins de l’industrie
d’aluminium (ALUCAM), s’établit autour de 1 315 GWh (soit une puissance de 150 MW).
Avec la mise en œuvre du projet d’extension de l’usine d’aluminium d’Edéa, cette demande
se situera autour de 500 MW à l’horizon 2015. Le développement de la filière Bauxite-
Aluminium, les perspectives de développement de la zone industrielle du futur port en eaux
profondes de Kribi, et l’exploitation du fer de Mbalam, entraîneront des besoins d’énergie
supplémentaires de plus 13 000 GWh (1500 MW) de l’horizon 2016 à l’horizon 2025.
En réponse à ces graves difficultés susceptibles de compromettre gravement la croissance
économique déjà enclenchée et face au déficit énergétique, l’Etat a mis au point deux projets
de construction de barrages hydroélectrique à NACHTIGAL et MEZESSE dont les
financements sont en cours de mobilisation. Le démarrage imminent des travaux mettra
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l’économie à l’abri de ces problèmes à moyen terme. La Société AES SONEL continue de
renforcer sa capacité de production par la construction de centrales thermiques.
5- Les entraves à l’expansion du secteur de la pêche
Cette activité souffre d'une surexploitation des ressources et d'une concurrence parfois
déloyale des asiatiques, notamment des Chinois. Les prix ont doublé en cinq ans, tandis que
les quantités vendues diminuaient presque de moitié. Faute d'une production suffisante (la
pisciculture n'en est qu'à ses balbutiements), le Cameroun importe annuellement plus de 135
000 tonnes de poissons congelés, et enregistre un déficit de plus de 150 000 tonnes.
Cependant plusieurs projets ont été lancés pour pallier sur le long terme à ce déficit.
Notamment un vaste projet démarré en 2005 à proximité de Kribi, avec des financements
japonais. Il est prévu d'y construire un complexe comprenant une halle aux poissons, un
marché, un bâtiment frigorifique, un entrepôt de stockage et un centre de formation. Aussi
commencera bientôt l'élevage des crevettes au Cameroun grâce à l'aide d'experts français7
6- Entraves à l’expansion du secteur textile
L’industrie du textile et du cuir connaît des difficultés. Les rares unités existantes sont
menacées en permanence par l’envahissement du marché par la friperie et les produits de
contrebande en provenance du Nigeria ou d’Asie.
CONCLUSION
Malgré la forte contribution des secteurs secondaire et tertiaire au PIB national, l’agriculture
reste l’activité qui emploie plus de population, qu’elle soit formelle ou informelle.