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AuxiliAire Bion°3 mai 2017 1
Le trimestriel technique du réseau FRAB Nouvelle-aquitaine
N°3mai 2017
www.penser-bio.frwww.bio-aquitaine.com
Dossier - P.15
élevage - P.28
arboriculture - P.10
les couverts végétaux
pâturage en caprins bio
drosophila suzukii
En collaboration avec
AuxiliAire Bio n°3 mai 20172
Edito sommairEActualités techniques
Revue de presse
Grandes culturesfertilisation azotée en maïs grain
arboriculturedrosophila suzuki
viticulture - Maraîchagedernières avancées techniquessur les alternatives au cuivre
Dossier couverts végétauxen grandes culturesen maraîchageen plantes aromatiques et médicinalesen viticultureen élevage
élevagepâturage en caprins bio
Rechercheafterres 2050 : le scenario pour produire et nourrir la population de façon durable
Agenda
Formations
p.3
p.4
p.5p.5
p.10p.10
p.13
p.13
p.15p.15p.18p.25p.27p.39
p.40 p.40
p.42
p.42
P.45
P.46
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e
Les couverts végétaux représentent un enjeu important pour toutes les exploitations agricoles.Dans une perspective agronomique, les cou-verts végétaux sont un moyen efficace et natu-rel de préserver le sol et sa fertilité tout en li-mitant le travail en profondeur. Une couverture importante permet parfois de gérer certaines plantes concurrentes. Dans une optique éco-nomique, les couverts permettent d’augmen-ter l’auto-fertilité du terrain notamment grâce à l’humus, mais aussi par la vie que cela va apporter. Étant le plus souvent à base de légu-mineuses, ils enrichissent le sol en azote. Les couverts végétaux peuvent, en outre, consti-tuer un fourrage complémentaire pour les trou-peaux. Enfin, d’un point de vue environnemen-tal, leur système racinaire permet une bonne structuration du sol et aide à réduire l’érosion.
Mais leur conduite est aussi complexe que celle des cultures principales. Dans notre dossier spécial, nous abordons le sujet des couverts végétaux en grandes cultures, maraîchage, vi-ticulture, PAM, fourragère... Ce dossier spécial issu de références bibliogra-phiques, de l’expertise des conseillers techni-ques du réseau FRAB Nouvelle-Aquitaine et de ses partenaires, vous permettra d’enrichir vos réflexions.Nous vous rappelons que nos techniciens sont à votre disposition pour développer les ques-tions techniques abordées sur l’Auxiliaire Bio.
Bonne lecture !
l’équipe de rédaction
• AGROBIO 87 •
AuxiliAire Bion°3 mai 2017 3
actualitEstechniques
présentation résultats projet modcharmodélisation intégrée de scénarios d’évolution de l’agriculture
Le projet MODCHAR propose d’apporter, en région Nouvelle-Aquitaine, des avancées sur les méthodes d’évaluation de scénarios d’évolution de l’agriculture, en lien avec les gestionnaires locaux et les agriculteurs conventionnels et bio. Les résultats de ce projet (sous maîtrise d’ouvrage de l’IRSTEA4 et en partenariat avec la FRAB Nouvelle-Aquitaine) ont été présentés le 9 mars dernier à Saintes. L’objectif est d’obtenir des scénarios agricoles décortiqués allant de systèmes conventionnels innovants jusqu’à l’agriculture biologique. Les coûts pour les agriculteurs, leurs impacts pour réduire l’usage de produits phytosanitaires-azote et/ou les concentrations dans les cours d’eau, sont modélisés et discutés pour chaque scénario, dans une logique de coût/efficacité et dans une optique d’amélioration de la qualité de l’eau.
la nouvelle aquitaine lance son «giec1 biodiversité» régionalA travers une action dévoilée le 27 janvier, la région Nouvelle-Aquitaine va financer et animer une communauté de scientifiques chargés d’évaluer les impacts de l’érosion de la biodiversité sur tous les secteurs économiques de son territoire. Piloté par le CNRS de Chizé (Deux-Sèvres), ce groupement s’appuiera sur un comité scientifique (6 à 8 scientifiques de renommée nationale) et un vivier d’une vingtaine de scientifiques régionaux qui suivront de près le fonctionnement du projet. Les sciences humaines y auront également leur place.L’objectif n’est pas seulement d’aboutir à des diagnostics, mais de dégager des pistes d’action possibles pour préserver la diversité du vivant.
rencontre technique fruits bio CTIFL2-ITAB3 en dordogneLa production de fruits biologiques connaît un fort développement en France ces dernières années ; ainsi en 2015, le verger bio a atteint 16% de la surface totale du verger français. L’objectif de cette rencontre technique AB fruits le 9 mars dernier, était de faire le point sur les dernières connaissances scientifiques et techniques qui permettront demain de lever certains verrous au développement de la production de fruits biologiques.
100 objectifs de recherche pour la bio
Lors de l’AG de l’Itab du 6 avril dernier, l’Itab et l’Inra ont présenté FROG, une plateforme collaborative qui rassemble pour la 1ère fois en France, 100 objectifs de recherche nécessaires au développement des systèmes alimentaires biologiques. Ce projet recouvre plusieurs dimensions : productives, alimentaires, sanitaires, environnementales, sociales, économiques, politiques et institutionnelles. Le programme a pour objectif d’inspirer les financeurs français et européens et de stimuler les équipes de recherche.
Pour en savoir Plus :www.itab.asso.fr/downloads/frog_web.pdf
1 | GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat2 | CTIFL : Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes3 | ITAB : Institut technique de l’agriculture biologique4 | IRSTEA : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture
auxiliaire Bio n°3 MAI 20164
rEvuEde presse
quelles variétés de pommeen agriculture biologique ?Sur la période 2000-2012, Invenio (Centre de recherche et d’expérimentation de la filière fruits et légumes en Nouvelle-Aquitaine) a testé une dizaine de variétés de pommes en agriculture biologique dans les conditions pédo-climatiques du Limousin. Trois groupes ont été étudiés : variétés sensibles à la tavelure, variétés peu sensibles et/ou anciennes et variétés résistantes aux souches communes de tavelure. Cécile Bellevaux, responsable du pôle Pomme chez Invenio, présente les résultats de ces tests. Deux variétés ressortent au terme de cet essai : PINOVA® et GOLDRUSH®. Elles semblent peu sensibles à la tavelure, mais pas seulement !
Plus de détails sur :http://cdr.labioenlimousin.info/?p=642 | TECH INNOV N° 22 (p. 5-6)
des références sur le pâturage tournant dynamiqueLancé depuis plus de 2 ans, le projet «LIFE+ Pâturage Tournant Dynamique» porté par la CAVEB, se poursuit avec plus de 70 éleveurs qui testent cette méthode de pâturage. Ces éleveurs sont le support d’études économiques, techniques et environnementales jusqu’en 2019 qui permettront de fournir des références sur la méthode.
Plus de détails sur :www.itab.asso.fr/activites/2017-aa-elevage-life.php
CULTIVAR N° 69 (p. 16-18)
limacesleurs préférences alimentaires
Au printemps 2016, un colloque organisé par Arvalis s’est penché sur le sujet des limaces, et notamment de leurs préférences en termes de cultures et d’intercultures. Si certaines cultures sont plus sensibles (colza, blé...), le précédent de culture joue aussi un rôle, et les limaces semblent plus présentes après cultures d’hiver. Concernant les intercultures, les limaces préfèreront le colza ou la féverole commune au sarrasin, à l’avoine rude, ou encore au lin. Par ailleurs, les associations d’espèces semblent permettre de limiter les dégâts. Afin de lutter au mieux contre les limaces, une stratégie de lutte globale doit être mise en place, prenant en compte la rotation, et mobilisant des associations d’espèces ou encore le travail du sol.
«une cellule sécheuse pour mes cultures bio»
Installé depuis 2011 sur une ferme préalablement convertie à l’agriculture biologique, Aurélien Rousseau, dans la Vienne, a investi dans une cellule sécheuse pour ses cultures dérobées de maïs et de sarrasin. Ce choix s’est imposé à lui, ce type d’infrastructure étant inexistante à proximité de sa ferme. Son système lui permet de sécher 250 à 300 tonnes de sa propre production et un volume équivalent en tant que prestataire certifié pour des voisins et pour une coopérative.
Pour en savoir Plus :REUSSIR GRANDES CULTURES N° 305 (p. 32-33)
les vivaces en agriculture biologiquedes plantes à connaître et à comprendrePour lutter efficacement contre les différentes plantes vivaces indésirables dans les cultures, il faut d’abord bien connaître les biologies, les modes de reproduction et les caractères indicateurs de celles-ci. A partir de ces connaissances, il sera possible de mettre en place des stratégies de lutte par différents moyens à combiner. Quatre exemples sont proposés : chardon des champs, rumex à feuilles obtuses, chiendent rampant et liseron des champs.
Plus de détails sur :http://cdr.labioenlimousin.info/?p=642TECH INNOV N° 22 (p. 1-4)
auxiliaire Bion°3 mai 2017 5
CULTIVAR N° 69 (p. 16-18)
Démarrage d’essais « maïs » en ex-Poitou-Charentes avec l’arrivée de nouveaux profils d’agriculteurs biologiques.
GrandEs culturesfertilisation azotée en maïs grain résultats de l’expérimentation 2016
Aucun essai sur la fertilisation du maïs bio n’a été mené en ex-Poitou-Charentes jusqu’à aujourd’hui. Ceci s’explique par une sole maïs faible chez les agriculteurs bio de l’ancienne région. L’arrivée d’un nouveau profil de producteurs en conversion avec une part plus conséquente de maïs dans leurs assolements fait ressortir des interrogations sur l’optimisation de l’azote sur cette culture.
En culture de printemps, bien que l’efficience des apports organiques soit connue au niveau national, l’expérimentation in situ doit permettre d’affiner la courbe de réponse.
Un des freins techniques à la réussite de la culture de maïs est la concurrence au démarrage entre les adventices et la culture. La vigueur de départ du maïs est un élément clé qui dépend de la variété mais certainement aussi des pratiques de fertilisation (choix de produits, localisation sur le rang, date d’apport…)
Un essai a été réalisé à Bernac (16), sur une parcelle de limon sableux, sur un précédent colza, par la Chambre d’Agriculture de Charente et la FRAB Nouvelle -Aquitaine.
contExtE CLIMATIque
Cette saison 2016 a été marquée par des températures fraîches et une pluviométrie importante entre le 1er mai et le 30 juin (187 mm). Le semis des essais a été réalisé le 17 mai sur un sol un peu motteux. Le début de cycle a donc été laborieux, avec une croissance ralentie des maïs. Jusqu’au stade 6-8 feuilles, les maïs semblaient souffrir (maïs de couleur jaune citron, feuilles violacées) et l’épi s’est formé dans ces conditions difficiles. Toutefois, la parcelle a été maintenue propre grâce à des interventions en désherbage mécanique bien positionnées : un passage de herse étrille le 23 mai, et deux passages de bineuse les 4 et 21 juin.
A l’issue de cette période difficile, le retour à des températures plus élevées a permis aux maïs de se développer plus correctement et un passage d’irrigation le 13 juillet, au stade 8-10 feuilles, leur a donné un second souffle. Au total, entre le 13 juillet et le 14 septembre, 9 tours d’eau ont été effectués apportant 252 mm au total. La floraison s’est déroulée assez tardivement (entre le 3 et le 15 août). On notera une programmation de l’épi plus faible avec parfois un nombre de grains par rang très faible.La parcelle a été récoltée le 8 novembre ; le rendement moyen de la parcelle se situe autour de 89 qx/ha à 35% d’humidité.
auxiliaire Bio n°3 mai 20176
Le produit choisi pour travailler la courbe de réponse à l’azote est le Viofertil, puisqu’il s’agit d’un des produits couramment utilisé chez les céréaliers bio. Il s’agit de fientes pures vendues en vrac avec une valeur fertilisante N-P-K: 35-20-10.
L’itinéraire agriculteur a aussi été testé : apport de 18t/ha de fumier avant semis puis apport de 500 kg/ha d’Orgavio en juin. L’Orgavio (12-5-0) est composé de farine de sang et de poudre de viande et d’os et se commercialise sous la forme de bouchons de 4,5 mm.
Modalités d’essais
GrandEs cultures
N° de la modalité 1 2 3 4 5 6 7
nom de la modalité fumier t x-40 u x x+40 u x+80 u x+120 u
produit apporté fumier / viofertil viofertil viofertil viofertil viofertil
tonnes de produit apporté 18 0 2,6 4,2 5,9 7,5 9,1
dose n efficace correspondante 34.2 0 64 104 144 184 224
La dose d’azote prévisionnelle X a été calculée selon la méthode du bilan azoté validée par le COMIFER. Elle correspond ici à une dose de 104N d’azote efficace pour un objectif de rendement à 80 qx/ha.
Les 500 kg/ha d’Orgavio amenés en juin ont été épandus accidentellement sur l’ensemble de la parcelle. Il faut donc compter 18 N d’azote supplémentaire sur chacune des modalités. Cet apport a été pris en compte dans les résultats présentés ci-dessous.
100
m
résultats
date 10 juin
10 juin
20 juil 21 juin 4 JUIL 20
juil8 et 17 août 31 août 9 nov
stade 3-4 f 3-4 f 8-10 f 4-5 f 6-8 f 8-10 f florai-
son grains laiteux maturité
nom
densité à la
levée (pied/
ha)
vigueur nombre adventice /m²
date de floraison
nombre épis/ha
nombre de
rang/épi
nombre de
grains/rang
humidité récolte
(%)
rende-ment aux normes (qx/ha)
marge brute (€/ha)départ stade
10 f
avant désher-
bage
après 1er binage
après 2e binage
fumier 80 000 6 5 32 11.0 9.3 15 août 78 200 16.8 24.0 37.1 75.5 865.04
témoin 91 111 5 6 8.0 3.0 2.0 14 août 66 700 17.3 24.3 37.7 78.8 1 261.74
X-40 u 88 889 4 6 8.7 2.7 1.7 14 août 52 900 17.8 20.3 36 78.6 1 074.49
X 84 444 6 7 10.3 0.7 1.7 13 août 48 300 16.9 14.9 36.5 74.0 825.71
x+40 u 93 333 7 7 9.7 1.0 0.0 10 août 71 300 16.4 19.7 37.5 88.2 992.19
x+80 u 86 667 6 7 7.3 1.3 0.7 10 août 78 200 16.7 23.5 37.5 104.4 1 219.69
x+120 u 97 778 6 6 13.0 7.3 5.0 9 août 82 800 17.0 27.8 36.9 110.3 1 241.58
moyenne 88 888.9 12.7 3.9 2.9 12 août 68 342.9 17.0 22.1 37.0 87.1 1 068.63
auxiliaire Bion°3 mai 2017 7
GrandEs cultures
azote et Productivité
re
nd
em
en
t a
ux
no
rm
es
(qa
x/h
a)
courbe de réPonse à l’azote
75
80
85
90
95
100
105
110
115
Le rendement net moyen de l’essai est de 87,1 qx/ha avec une humidité à la récolte de 37%. Le rendement s’étale de 74 qx/ha pour la modalité X (dose d’azote du bilan), jusqu’à 110 qx/ha pour la modalité X+120 u, la plus fertilisée. Les modalités témoin, fumier, X-40 u et X peuvent être considérées comme similaires en terme de rendement au vu des incertitudes sur les données. L’essai permet bien de voir une courbe de réponse du maïs à l’azote, avec une augmentation significative du rendement passé une certaine dose d’azote apportée.
nomproduit pour
un maïs à 280€/t (€/ha)
coût de semences
(€/ha)
quantité apportée(t/ha)
quantité orgavio
(t/ha)
coût engrais (€/ha)
coût épandage
(€/ha)
coût de séchage
(€/ha)
marge brute
fumier 2113 300 fumier 18,0 0.5 456 74 418 865
témoin 2206 300 0.5 186 11 447 1262
X-40 u 2201 300 Viofertil 2.6 0.5 374 37 415 1075
X 2071 300 Viofertil 4.2 0.5 492 53 400 826
x+40 u 2471 300 Viofertil 5.9 0.5 609 70 499 993
x+80 u 2924 300 Viofertil 7.5 0.5 727 86 591 1220
x+120 u 3089 300 Viofertil 9.1 0.5 844 102 600 1243
Pour rappel : l’essai étant réalisé en grandes bandes, les interprétations ci-dessous sont à prendre avec précautions.
70
0 40 80 120 160 200 240
unité d’azote (kgn/ha)
témoin
fumier
x-40 u
x
x+40 u
x+80 u
x+120 u
re
nd
em
en
t a
ux
no
rm
es
(qa
x/h
a)
3.5
4.5
5.5
6.5
7.5
8.5
9.5
10.5
11.5
auxiliaire Bio n°3 mai 20178
rendeMent et ses coMPosantes selon l’aPPort d’azote
témoinfumier x-40 u x x+40 u x+80 u x+120 u
no
mb
re
de
ra
ng
s pa
r é
pin
om
br
e d
e g
ra
ins
par
ra
ng
3.5
4.5
5.5
6.5
7.5
8.5
9.5
10.5
11.5
7.5 7.9 7.9 7.4 8.8 10.4 11.0
rendement aux normes (t/ha)
nombre de rangs/épi
nombre d’épis en dizaine de milliers/ha
nombre de grains/rang
Passé la dose X, la fertilisation azotée impacte le nombre de grains par rang et le nombre d’épis ha de façon positive. En revanche, le nombre de rangs par épi reste stable peu importe la quantité d’azote apportée.
GrandEs cultures
auxiliaire Bio 9
rentabilité éconoMique
auxiliaire Bion°3 mai 2017 9
RÉDIGÉ PAR :clara khambvongsa
technicienne grandes [email protected]
Les deux modalités fertilisées à la dose du bilan x+80 u et x+120 u ressortent le mieux économiquement, ceci est dû par un gain en produit compensant largement l’investissement dans le prix de l’engrais et l’épandage. Cependant, la modalité Témoin s’en sort aussi bien que les modalités x+80 u et x+120 u puisque la perte en rendement (d’environ 28 qx par rapport aux 2 modalités) est compensée par un moindre investissement sur l’engrais. La modalité X-40 u, de même, tire son épingle du jeu et apparaît comme intéressante. Au contraire, dans notre essai, les modalités Fumier et X, sont les moins performantes économiquement au vue de leur plus faible rendement.
Le graphique ci-dessous resitue le poids de chacune des charges calculées et la part que représente la marge par rapport au produit.
charges et Marge brute (Pour un Maïs à 280 €/t)ESSAI 2016 MENÉE PAR LA CA16 SUR LIMON SABLEUX
ch
ar
ge
s e
t m
ar
ge
s (e
n €
)
0
500
1 000
1 500
2 500
3 000
3 500
témoinfumier x-40 u x x+40 u x+80 u x+120 u
2 000
865
418
74
456
300
2 113
1 262
447
11186
300
2 206
826
400
53
492
300
2 201
826
400
53
492
300
2 071
992
499
70
609
300
2 471
1 220
591
86
727
300
2 924
1 242
600
102
844
300
3 088.8
Marge brute (%)
coût de séchage (%)
coût d’épandage (%)
GrandEs cultures
coût engrais (%)
coût de semences (%)
Produit (€/ha)
ecart de 20€ de marge en faveur du témoin
drosophila suzukii une petite mouche qui cause de grands dégâts
Depuis son apparition en France, la problématique de D.suzukii a amené l’ensemble de la filière de recherche et développement à se mobiliser pour la création d’un projet CASDAR (compte d’affectation spéciale développement agricole et rural) de 2013 à 2016. Même si le projet n’a pas permis de dégager de stratégies de lutte en agriculture biologique 100% efficaces, il a dégagé certaines pistes de lutte intéressantes.
La mouche Drosophila suzukii ou «mouche à ailes tâchetées» est un ravageur émergent à potentiel de nuisibilité élevée, contre lequel il n’y a aujourd’hui que peu de moyens de protection efficace, notamment en agriculture biologique. Cette mouche est originaire d’Asie et a été signalée dans le sud-est de la France en 2009 et dans le sud-ouest en 2010, puis dans le nord de la France en 2011. Elle est désormais présente sur tout le territoire français métropolitain (et dans tous les pays limitrophes). Son potentiel de nuisibilité est extrêmement élevé, en lien avec sa polyphagie (palette de plantes hôtes très large), sa rapidité de développement et de reproduction. De plus, grâce à son puissant ovipositeur, D.suzukii est capable de percer l’épiderme des fruits pour pondre dans des fruits encore en phase de maturation (contrairement à la plupart des autres mouches qui sont
opportunistes et viennent pondre dans des fruits déjà mûrs ou pourris). Ainsi, les blessures provoquées par la ponte et lors de l’alimentation de la jeune larve deviennent des portes d’entrée pour d’autres attaques de ravageurs ou pathogènes (pourriture).
D.suzukii est un ravageur extrêmement polyphage. En effet, celle-ci est capable de se nourrir et se reproduire dans de nombreuses plantes hôtes. Les dégâts les plus importants sont constatés sur cerise, fraise et petits fruits (framboise, myrtille, mûre) ainsi que sur figuier. Dans une moindre mesure, ce ravageur est également capable de s’attaquer à la vigne, aux abricots, pêches, prunes et kiwis. En plus des espèces cultivées, D.suzukii est capable de réaliser son cycle dans plusieurs espèces sauvages, notamment le sureau, les ronces ou l’arbousier.
arboriculture
Le cycle de D.suzukii peut être très court (7 jours) et atteindre jusqu’à 13 générations par an en fonction des conditions climatiques. En moyenne, il faut environ 15 jours pour réaliser un cycle complet à 20°C. Les femelles adultes déjà fécondées semblent passer l’hiver dans des abris protégés. Les conditions climatiques de l’hiver semblent liées aux populations de sorties d’hiver : un hiver rude fera baisser les niveaux de populations par destruction de certains individus, contrairement à un hiver doux. Le niveau global des populations augmente de la fin d’hiver jusqu’à l’automne, avec de fortes variations en fonction des conditions climatiques. La mouche à ailes tâchetées semble défavorisée par une sécheresse ou une chaleur trop importante, ainsi que des conditions venteuses. Globalement la mouche semble plus active en condition ombragée et humide en saison (optimum à 25°, activité entre 10 et 30°). Les dynamiques de vols observées peuvent être très variables d’une région ou d’une année sur l’autre. La nuisibilité est également dûe à l’important potentiel de reproduction des femelles : chaque femelle peut pondre jusqu’à 300 oeufs au cours de sa vie (7 à 16 oeufs par jour, possibilité de plusieurs larves dans 1 fruit). Ceux-ci incubent entre 1 et 3 jours puis 3 stades larvaires se succèdent sur une période allant de 3 à 13 jours. A la fin du troisième stade, la pupaison s’effectue pendant 3 à 13 jours à l’intérieur ou à l’extérieur du fruit. L’adulte déchire ensuite la pupe pour émerger. Ce cycle qui peut être très court, lui procure un fort potentiel de dispersion. Les adultes sont assez mobiles et pourraient parcourir plusieurs kilomètres. L’espérance de vie d’un adulte varie de 3 à 9 semaines, pouvant durer plus longtemps en hiver.
cycle
auxiliaire Bio n°3 mai 201710
reconnaissance
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Plusieurs structures (notamment le GRAB et Invenio) ont évalué des combinaisons pièges/attractifs afin de détecter la présence et éventuellement mettre au point, une stratégie de lutte par piégeage massif (pas encore au point). Les conclusions principales démontrent que les pièges du commerce Droso-Trap (Biobest) et Maxitrap (Koppert) sont plus efficaces dans les captures que d’autres pièges comparés, avec cependant une sélectivité moins importante. Le piège «maison» type «badoit» de 20 trous de 4 mm était la référence et a également une efficacité correcte. Concernant les attractifs, sur les nombreux essais réalisés, il ressort que l’attractif le plus efficace est le mélange de levure de bière, de sucre et d’eau (pour 1 L d’eau, 15 g de levure de boulanger et 180 g de sucre), supérieur au mélange «VVE» (vinaige de cidre-vin rouge-eau), lui-même équivalent aux attractifs du commerce. Il faut garder à l’esprit que ces mélanges sont des matières vivantes, il faut donc les renouveler toutes les semaines pour conserver le pouvoir d’attraction. ces outils sont efficaces pour le monitoring et le piégeage massif avant la récolte. cependant, une fois que les fruits sont réceptifs, les efficacités constatées pour le moment sont faibles ou nulles.
PRo
TeC
TIo
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MÉC
An
Iqu
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En arboriculture sur cerise, des filets mono-rang (maille <1 mm²) ont montré une efficacité de 100% de protection quand le témoin était attaqué à 70%. Ce moyen de lutte semble donc très prometteur ; cependant, cette piste est encore à affiner pour pouvoir chiffrer le coût de ce type de protection. Le travail va continuer dans cette direction. A titre d’exemple, le Fibl (centre de recherche agronomique suisse pour l’AB) préconise l’utilisation de cet outil pour les productions de petits fruits.
LuT
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T PA
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sITo
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Certains parasitoïdes indigènes intéressants ont été identifiés par un travail du CNRS. Parmi 5 espèces étudiées, le parasite de pupe Trichopria drosophilae semble le plus prometteur avec 60% de taux de parasitisme. Des lâchers ont ensuite été testés en condition de production (serres). Les résultats ont été prometteurs mais insuffisants et seraient donc à combiner avec d’autres éléments de lutte. Cette piste de lutte biologique est actuellement étudiée par plusieurs structures et les recherches continuent sur cette thématique.
arboriculture
auxiliaire Bio 11auxiliaire Bion°3 mai 2017 11
Il existe plusieurs caractéristiques permettant de reconnaître précisément D.suzukii. Ces critères d’identification sont bien documentés et disponibles sur le site internet du CTIFL. L’identification des adultes en France peut se faire grâce à l’observation de tâches noires caractéristiques chez les mâles et par l’observation de l’ovipositeur de la femelle (caractéristiques propres à D.suzukii, cf photos). En revanche, pour les autres stades de développement, il n’est pas possible de différencier de façon certaine l’espèce. Ainsi, il faudra isoler les fruits infestés pour attendre l’émergence des adultes et procéder à l’identification. La confusion est facilement possible avec d’autres mouches, il convient donc d’être vigilant lors de la détermination.
Depuis son apparition en France, la problématique de D.suzukii a amené de nombreux organismes de recherche nationaux et européens à se pencher sur le sujet. L’ensemble de la filière de recherche et développement s’est rapidement mobilisée pour la création d’un projet CASDAR de 2013 à 2016. Ce projet collaboratif impliquant de nombreux partenaires scientifiques et techniques (INRA, CTIFL, GRAB – Groupe de Recherche en Agriculture Biologique, Stations régionales (Invenio pour l’Aquitaine...)) a permis de dégager l’ensemble des éléments présentés dans cette note technique (biologie et cycle). Une partie des résultats de ce projet est disponible sur internet via le site du GRAB et résumé ci-dessous.
STRATÉGIES DE LUTTEPlusieurs pistes de travail ont été évoquées et analysées dans le cadre de ce projet CASDAR. Même si le projet n’a pas permis de dégager de stratégies de lutte en agriculture biologique 100% efficace et fiable, il a néanmoins été possible de dégager certaines conclusions intéressantes :
arboriculture
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Des essais d’évaluation de stratégie de lutte directe ont été mis en place ces dernières années, notamment au GRAB. Les efficacités relevées pour les différents produits testés (pyrevert et success 4, naturalis (Beauveria Bassiana), solbac (Bt Israelensis), Protecta (barrière physique)) sont très variables d’une année sur l’autre en lien avec la pression, les conditions d’applications... et souvent, insuffisants. Ces produits ne sont pas homologués contre D.suzukii et ne sont donc que des pistes de recherches, bien que des autorisations provisoires de mise sur le marché soient délivrées chaque année en avril-mai pour certains d’entre eux. Il est important de garder en tête les effets délétères de ces produits sur la faune auxiliaire (Succes 4 ou Pyrevert) et sont donc à réserver pour un dernier recours, sous réserve de l’homologation dérogatoire chaque année de production. Ces pistes continuent d’être travaillées pour les années suivantes.
a Lutte biologique parasitoïdes naturels – projet en cours INRA, résultats en 2018-2019, essais de caractérisation de parasitoïdes indigènes et essais d’introduction d’un parasitoïde exotique très prometteur, en lien avec la réglementation liée à l’introduction des espèces exotiques sur le territoire : vérification de la spécifité et évaluation des risques non intentionnels, étude des interactions hôte/parasite en laboratoire.
a Répulsif à base d’huiles essentielles : seulement une ébauche car test via piégeage (méthodologie = témoin piégeage sans répulsif, dizaine d’huiles essentielles ajoutée à l’attractif, efficacité quantifiée en
comparant le nombre de D.suzukii dans le témoin au nombre de D.suzukii dans la substance testée). Parmi les huiles testées, l’HE d’ail semble avoir des propriétés répulsives intéressantes, qui reste à valider avec d’autres expérimentations.
a Essais sur lutte autocide (mâle stérile) en cours.
a Continuité des essais sur la problématique au niveau des centres de recherche (INRA, CTIFL, GRAB, stations régionales), en arbo et maraîchage, essentiellement cerise et fraise : piégeage et stratégies de lutte avec produits de biocontrôle.
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RÉDIGÉ PAR :cédric hervouettechnicien maraîchage landes et [email protected]
Malgré les importants moyens engagés au niveau de la recherche, il n’a pas été possible de dégager des stratégies de protection peu onéreuses et fiables. Cependant, plusieurs conclusions importantes ont émergé :
a Importance des mesures prophylactiques : sortir les fruits non récoltés, détruire rapidement les fruits contaminés (avec solarisation en petit contenant, attendre plusieurs jours pour réouvrir et si possible, en condition, froide pour éviter la sortie des adultes), bien gérer l’aération des cultures pour éviter les excès d’humidité, rapprocher les récoltes, maintenir un enherbement bas. Mettre la récolte au frais le plus rapidement possible et raccourcir au maximum les délais de stockage.
a Piégeage massif encore en cours d’évaluation ; à minima : mettre en place des pièges pour évaluer l’arrivée du ravageur sur l’exploitation, surveiller la pression via les BSV locaux... Le mélange levure + sucre + eau reste le plus attractif.
a Protection mécanique : fort potentiel mais difficulté de mise en place et coûts importants.
a Surveiller les AMM provisoires délivrées par culture, notamment le spinosad en cas de forte pression (parution fin avril/début mai les années précédentes). Attention aux effets sur la faune auxiliaire.
L’objectif global étant de maintenir les niveaux de populations au plus bas possible par la combinaison de ces moyens de lutte.
conclusion
Hors Série CTIFL Décembre 2016 : Bilan du projet CASDAR, mis en ligne par le GRAB - www.grab.fr/wp-content/uploads/2016/11/Hors-s%C3%A9rie-D.-suzukii.pdf
Fiche technique CRA-NA - www.aquitainagri.fr/agronomie-et-environnement/ecophyto/journees-techniques-ecophyto/fiches-techniques.html
Fiches techniques Agroscope (Suisse, attention réglementation différente) - www.agroscope.admin.ch/agroscope/fr/home/themes/production-vegetale/protection-
vegetaux/drosophila-suzukii/fiches_techniques_drosophila_suzukii.htmlauxiliaire Bio n°3 mai 201712
maraichage
dernières avancées techniquessur les alternatives au cuivre en agriculture biologique
Si la réglementation européenne est stable jusqu’en 2018, date de révision de l’homologation du cuivre, il est tout de même important d’anticiper la logique de réduction entamée depuis plusieurs années, voire d’engager son remplacement par d’autres produits ou méthodes.
4 catégoriesPour le cas du biocontrôle
a Les macro-organismes (qui ne concerne pas les usages du cuivre)
aLes micro-organismes (exemple des champignons compétiteurs et/ou parasites, documenté pour certains pathogènes mais peu pour le mildiou)
a Les médiateurs chimiques (exemple phytohormones/phéromones)
a Les substances naturelles (exemple extraits de plantes, minéraux...)
Les mécanismes d’actions sont variés et multiples et propres à chaque substance.
viticulture &
Le cuivre, par son efficacité, son faible coût et sa facilité d’utilisation est un produit de protection des plantes très utilisé dans la lutte contre les maladies ; cela pour de nombreuses filières de productions végétales, autant plus en agriculture biologique puisqu’il n’y a que peu ou pas d’alternatives pour la gestion des pathogènes concernés. Si la réglementation européenne est stable jusqu’en 2018, date de révision de l’homologation du cuivre, il est tout de même important d’anticiper la logique de réduction entamée depuis plusieurs années. Les raisons qui expliquent cette démarche sont diverses ; la principale étant l’accumulation dans les sols et les conséquences sur la vie biologique des sols. Certains pays européens militent pour son interdiction totale à moyen terme. Dans ce contexte, il apparaît urgent de trouver des alternatives à son utilisation.
Depuis 2000, l’ITAB a mis en place une commission «réduction doses de cuivre et alternatives au cuivre», qui a permis d’avancer sur plusieurs points : le cuivre reste le produit fongicide avec le meilleur rapport efficacité/prix, des réductions de doses sont réalisables en gagnant en technicité, les préparations à base de plantes utilisées seules sont souvent d’une efficacité insuffisante au champ, en revanche, en association avec le cuivre, cela permet d’accroître les réductions de doses sans perdre en efficacité.
À propos du cas des pathogènes concernés par le cuivre, les pistes prometteuses d’alternatives sont essentiellement les substances naturelles et médiateurs chimiques, ayant des effets directs (anti-germinatif, anti-sporulant...) et/ou indirect (exemple : stimulateurs de défenses naturelles). On peut aussi mentionner l’effet protecteur de certains micro-organismes du sol sur les maladies de l’appareil végétatif, via la stimulation des défenses immunitaires ; cependant, ce mécanisme est encore mal connu.
La réduction des doses de cuivre est une thématique qui a été travaillée à travers de nombreux projets. Le CASDAR 4P « protéger les plantes par le plantes », a dirigé son travail sur les préparations à base de plantes. Ce travail a ensuite été poursuivi à travers le CASDAR HE (huiles essentielles). Plusieurs autres structures ont mené des essais ponctuels afin de caractériser l’efficacité
auxiliaire Bion°3 mai 2017 13
maraichage
viticulture &
de substances alternatives au cuivre. Ces travaux ont permis l’approbation réglementaire de plusieurs substances de bases, qui ont ensuite été validées pour une utilisation en agriculture biologique. Une liste exhaustive et remise à jour tous les ans est accessible sur le site de l’ITAB (lien ci-dessous), quelques substances sont concernées par les usages associés au cuivre (notamment la prêle pour plasmopara viticola).
A travers les nombreuses substances testées en laboratoire, plusieurs d’entre elles ont été identifiées comme intéressantes dans la lutte contre les pathogènes. Par exemple, en 2015, des essais en laboratoire sur disque foliaire de vigne ont montré que l’application d’HE d’Origan et de Thym 6h avant inoculation était aussi efficace en protection que la référence cuivre. En revanche, si le traitement avait lieu 24 h avant inoculation, aucune efficacité n’était constatée. Cela illustre bien les problèmes de dégradation et/ou de rémanence des HE. Si des effets sont constatés en boite de Pétri, le passage au champ s’avère beaucoup plus compliqué. En effet, de nombreux paramètres semblent jouer sur l’efficacité : nature de la préparation, conditions d’applications, positionnement, dégradation des substances actives... D’autres paramètres sont également à approfondir tels que : l’évaluation d’une éventuelle phytotoxicité ou les effets non intentionnels sur les auxiliaires de culture et la santé humaine... Beaucoup d’essais terrain ont révélé une inefficacité des préparations à base de plantes utilisées seules (avec tout de même des cas de tendances intéressantes). Cependant, d’autres essais sont très
encourageants pour la suite (exemple de l’essai 2015 sur vigne du GRAB : un mélange de Bourdaine à 0,1 g/l macéré 30 min et de cuivre à 100 g/ha offre la même protection qu’un cuivre seul à 600 g/ha). Cependant, cet essai n’a pas été réalisé en condition de production (vigne en pot, sans grappe) et est donc à prendre avec précaution mais illustre bien le potentiel des substances naturelles. Un essai de 2011 a également donné des résultats intéressants pour les préparations à base de bourdaine, prêle ou fructose en association avec du cuivre 100 g/ha.Concrètement, malgré ces difficultés à caractériser les effets à travers les expérimentations, le réseau ResAqVitiBio a réalisé une enquête sur les pratiques des vignerons bio en Aquitaine. Ainsi, 1/3 des vignerons bio enquêtés utilisent des préparations à base de plantes, dont près de 90% sont préparées sur la ferme. Ces pratiques sont également existantes dans d’autres filières (maraîchage, arboriculture...), mais ne concernent pas uniquement la substitution du cuivre.
source
http://www.itab.asso.fr/activites/substances-de-base.php (liste substance de bases)
http://www.gironde.chambagri.fr/fileadmin/documents_CA33/Internet/Service_Vigne_et_Vin/Point-alternatives.pdf (docu-ment très complet édité par la CA33)
http://www.grab.fr/wp-content/uploads/2016/09/CR-alternative-mildiou-2015.pdf Exemple de CR d’essai mené au GRAB
conc
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Il n’y a pour l’instant, pas de réelle alternative stable, malgré un effet relatif de certaines préparations légalement reconnues (prêle) mais il y aura probablement une arrivée de nouveaux produits de biocontrôle d’ici quelques années. Le savoir-faire paysan est également une source d’information importante pour l’identification d’alternative. En l’absence d’alternative fiable, il est tout de même possible de réduire fortement les doses avec une réflexion globale autour des mesures prophylactiques, l’optimisation des formes, de la dose et du positionnement du cuivre, l’analyse du risque... En attendant les conclusions prochaines en lien avec les alternatives pour une éventuelle substitution.
RÉDIGÉ PAR :cédric hervouet
technicien maraîchage landes et gironde
auxiliaire Bio n°3 mai 201714
dossiErles couvertsvégétaux
CoUveRTs véGéTAUx eN GRANDes CULTURes nourrir lE sol pour nourrir lEs plantEs
Un principe fondamental de l’agriculture biologique consiste à nourrir le sol pour nourrir les plantes. On peut le comprendre au vu des nombreux essais de fertilisation des céréales en sortie d’hiver qui montrent une efficacité faible à moyenne ; d’où la question « ne vaudrait-il pas mieux augmenter la capacité du sol à libérer de l’azote ? ». Des essais longue durée de mise en place de couverts ont montré une augmentation de cette capacité du sol à libérer de l’azote : jusqu’à 30 kg/ha et par an avec mise en place de
couverts sans légumineuses. Cette pratique est économique et écologique, dans le sens où ces couverts végétaux récupèrent 60 à 100 kg d’azote/ha qui sinon risquent de rejoindre les nappes ou les rivières. On répond aussi aux exigences réglementaires de la «directive nitrates». Les couverts végétaux ou CIPAN doivent être considérés comme des engrais verts, donc des cultures à part entière dont il faut anticiper la mise en place et donc l’approvisionnement en semences.
caPter un MaxiMuM d’azote Pour augMenter la caPacité du sol à libérer de l’azote au PrinteMPs
les leviersa Préférer les mélanges d’espèces, dont une bonne part de légumineuses (30 à 50 % des graines). D’une part, les mélanges comprenant des légumineuses captent plus d’azote que les couverts sans légumineuses. D’autre part, ces couverts permettent de récupérer de 40 à 50 % de l’azote capté pour la culture suivante – contrairement aux couverts sans légumineuses qui permettent de restituer seulement 20 à 35 % de l’azote capté pour la culture suivante.
a Assurer une complémentarité entre les types de port du feuillage : érigé (type radis, féverole), retombant (type avoines, phacélie), cela permet de couvrir efficacement le sol et de limiter les levées d’adventices.
a Combiner des systèmes racinaires complémentaire : fasciculé (graminées, phacélie), pivotant (crucifères).
Pourquoi ne Pas fertiliser les couverts sur les sols à faible Minéralisaton ?L’expérience montre que la réussite des levées de couverts est meilleure sur des sols à fort potentiel de minéralisation (limons ou argilo-calcaires avec apports de matières fertilisantes, notamment en azote). Il est probable qu’une aide au démarrage des couverts avec un produit résiduaire organique garantisse une meilleure levée des couverts. Cette pratique pourrait paraître risquée du point de vue
du transfert de nitrates vers les ressources en eau. Au contraire, on peut penser qu’un couvert bien implanté au mois de septembre sera plus en capacité de prélever les nitrates issus de la minéralisation de la matière organique du sol pendant le mois d’octobre (souvent doux et humide) et de limiter les pertes pendant les mois de novembre et décembre. Cette pratique est autorisée dans le cadre de la «directive nitrates» dans la mesure où, le total de l’azote disponible (c’est-à-dire la part nitrique, ammoniacale et uréique) provenant du produit organique est inférieur à 70 kg/ha. D’autre part, épandre des produits organiques en fin d’été - début d’automne, sur des couverts en place plutôt qu’en sortie d’hiver avant l’implantation des cultures de printemps, permet d’intervenir en conditions sèches avec les matériels d’épandage et de mieux respecter la structure des sols.
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des cultures
auxiliaire Bion°3 mai 2017 15
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dossiErles couverts végétauxen grandes cultures
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des cultures
techniquesde semis
soigner l’iMPlantation des couverts coMMe si c’était des cultures
Une bonne partie des graines de couverts sont de petite taille, de plus, le sol est sec en profondeur pour des semis de fin d’été ; il est donc conseillé de semer dans les 2 premiers cm, suivi d’un roulage pour assurer un bon contact sol/graine. La date de semis est essentielle ; mieux vaut semer le plus tôt possible, pour au moins 3 raisons :
a plus le semis est proche de la récolte de la culture précédente, plus on bénéficiera de l’humidité restant au sol pour assurer une levée,
a plus le semis est précoce, plus on aura de chance de bénéficier de pluies qui autoriseront les levées,
a pouvoir bénéficier de la lumière et des températures des mois d’août et septembre pour capter le maximum d’azote et de carbone.
techniques de destruction
choisir des Plantes qui seront détruites facileMent
La moutarde est la plante la plus facile à réaliser en couvert, mais nécessite un broyage. D’autres espèces apparues plus récemment dans les pratiques sont intéressantes : le trèfle d’Alexandrie a une bonne capacité à piéger de l’azote, couvre bien le sol tout en étant plutôt sensible au gel (sensibilité au gel variable selon les variétés), le radis chinois, bien que paraissant volumineux, est détruit assez facilement par le froid de l’hiver.
mélange à la ferme ou mélange tout fait ?
Les deux solutions sont proposées par les distributeurs de la région.
Réaliser soi-même son mélange permet de valoriser des restes de graines non consommées. Attention à limiter la quantité de certaines espèces dans les mélanges : la moutarde doit être introduite dans de faibles proportions (1 à 2 kg/ha maxi) pour éviter qu’elle n’étouffe les autres espèces.
Les mélanges prêts à l’emploi proposés sont maintenant des valeurs sûres. Ils peuvent aussi servir de base à des compositions plus complexes. Pour éviter un tri des graines dans la trémie, l’idéal est d’avoir au moins 3 tailles de graines différentes.
Il s’agit de combiner retour sur investissement pour la culture suivante et retour sur le moyen terme. Les semences de légumineuses étant plus coûteuses, leur proportion dans le mélange influera directement sur le coût final. Quelques recommandations en fonction des types de cultures suivantes.
SI LA CULTURE SUIVANTE EST UN MAïS : C’est dans ce cas que les gains sont potentiellement les plus importants : la présence d’un couvert à base de légumineuses permet de déplafonner les rendements du maïs. Dans ce cas, un investissement élevé dans les coûts de semences est justifié. On peut espérer gagner jusqu’à 40 q/ha pour un maïs. On peut donc investir jusqu’à 80-100 €/ha de semences.
famille de couverts
Crucifères graminées légumi-neuses
composées autres
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Céréales semées à
l’automne
Moutarde, radis,
navette, cameline
éviter si rotation courte
avec colza
à proscrire
développe-ment faible
tournesol, nyger
éviter si rotation courte
avec tournesol
phacélie, sarrasin,
lincéréales semées au printemps
en mélange
Tournesol
moutarde, radis,
navette, cameline
avoine, orge,
seigle, moha
en mélange à proscrire
maïs, sorgho,
phacélie, sarrasin,
lin
maïs / sorgho
moutarde, radis,
navette, cameline
viserunedes-
truction précoce
(décembre)
avoine, orge,
seigle, moha
en mélangetournesol,
nyger
phacélie, sarrasin,
lin
protéagieux
moutarde, radis,
navette, cameline
avoine, orge,
seigle, moha
à proscriretournesol,
nyger
Maïs, sorgho,
phacélie, sarrasin,
lin
quel tyPe d’investisseMent en fonction du résultat recherché ?
auxiliaire Bio n°3 mai 201716
RÉDIGÉ PAR :olivier guerin
technicien grandes [email protected]
les fiches techniques de l’itab sur les couverts végétaux
www.itab.asso.fr/downloads/Fiches-techniques_culture/fiches-expeces-engraisverts-vsept2013-web.pdf
www.itab.asso.fr/downloads/Fiches-techniques_culture/cahier-engrais-verts.pdf
pour en savoir +
l’outil merci pour estimer les restitutions d’azote à la culture
suivante
www.poitou-charentes.chambagri.fr/inno-vation/agronomie/techniques-agronomi-
ques-innovantes.html?access=vwlgrixwbll-%253Faccess%253Dvwlgrixwbll
un outil en ligne d’arvalis qui propose des espèces ou des
compositions de couverts adaptés à votre situation en prenant en
compte de nombreux critères
www.choix-des-couverts.arvalis-infos.fr/
dossiEr
espèce implantée
Type de destruction
gel roulage broyage labour déchaumage
moutarde blanche -7°C
navette, radis -8°C
cameline -10°C sur gel
phacélie -8°C sur gel
avoine d’hiver non efficace
avoine de printemps -3°C
avoine rude (strigosa ou brésilienne) -3°C
seigle -13°C sur gel
Trèfle d’alexandrie -5°C
vesce d’hiver non efficace
vesce de printemps 0°C
Niger, moha, sorgho 0°C
sarrasin 0°C
Lentille -6°C sur gel
SI LA CULTURE SUIVANTE EST UN TOURNESOL : Le gain de rendement potentiel est moins élevé qu’avec un maïs. Il peut être intéressant d’intégrer une part de légumineuses, sans dépasser un coût final du couvert de 40 à 50 €/ha.
SI LA CULTURE SUIVANTE EST UNE CÉRÉALE : La durée entre les deux cultures est assez réduite. Le couvert aura moins de temps pour développer une biomasse importante et capter de l’azote. Il faut aussi se garantir de pouvoir semer la céréale soit dans des débris végétaux (semoir à dents avec dégagement important), soit en direct dans un couvert vivant qu’on aura choisi gélif. Les retours sur investissement sont plus aléatoires que pour un maïs en culture suivante et la céréale aura peu de capacité à capter les nitrates provenant de légumineuses. Préférer des mélanges simples et gélifs, par exemple : trèfle d’Alexandrie/sarrasin/moutarde. La cameline est très performante dans une succession protéagineux/céréale et peut être utilisée en pure ou en mélange.
SI LA CULTURE SUIVANTE EST UNE LÉGUMINEUSE : Choisir un couvert à base de graminées exempt de légumineuses pour éviter une accumulation de sclérotinia. Si votre système de culture comprend un grand nombre de légumineuses et que vos sols sont susceptibles à l’aphanomyces, évitez d’intégrer du pois ou de la lentille dans les couverts.
efficace efficacité moyenne non efficace
auxiliaire Bion°3 mai 2017 17
les couverts végétauxen grandes cultures
gr
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des cultures
dossiEr
Les CoUveRTs véGéTAUx En maraîchagE biologiquE
Les couverts végétaux sont des outils disponibles au sein des exploitations maraîchères pour gérer le sol, l’eau, les intrants, les adventices. Cette technique, est-elle une réponse aux pratiques intensives de travail du sol et d’apports de fertilisants organiques rapidement dégradés souvent liés aux itinéraires culturaux de maraîchage biologique diversifié ?
intérêt des couverts
Qu’ils soient implantés en hiver, en été ou en automne, les différents couverts sont choisis pour des propriétés bien spécifiques :
a le couvert par son activité racinaire permet une bonne structuration du sol, sans travail en profondeur, il améliore ainsi la portance et limite les phénomènes de tassement. Il permet de limiter de façon mécanique l’érosion des sols en hiver et au printemps (lors des fortes pluies) ;
a les couverts, le plus souvent à base de légumineuses, (Fabacées) permettent d’enrichir le sol en azote. De plus, les couverts, lorsqu’ils sont enfouis, augmentent l’activité biologique du sol car la biomasse fraîche est fortement fermentescible. L’activation de certains processus biologiques liés à ces matières contribue à relancer et à faire évoluer des matières organiques parfois trop stables et devenues «inertes» pour un sol ;
a les couverts permettent de gérer certaines plantes concurrentes. Selon les espèces utilisées, les modes d’actions sont différents (concurrence et «étouffoir», inhibition de la germination...). Les couverts estivaux jouent un rôle protecteur en évitant que le rayonnement solaire et la chaleur induite n’aseptisent le sol ;
a les couverts peuvent jouer un rôle dans la lutte contre les maladies et les ravageurs. En effet, certaines plantes sont connues pour leurs intérêts allélopathiques.
Mais la pratique des engrais verts présente aussi des contraintes et des limites :
a le choix de l’espèce à implanter est à définir en fonction de critères spécifiques : la période de disponibilité du terrain dans les systèmes maraîchers (date de semis et de destruction), l’amélioration visée (structuration du sol, engrais, maîtrise des adventices, lutte contre les maladies…)
a le risque d’un effet dépressif sur la culture suivante, lors d’une mauvaise gestion de la biomasse à enfouir ;
a la disponibilité des outils pour assurer leur implantation et leur destruction ;
a la disponibilité en eau : il est parfois nécessaire de disposer d’eau pour assurer une levée rapide et régulière des couverts (cela peut entrer en concurrence avec les besoins en eau des autres cultures de l’exploitation, sans parler des aspects éthiques).
Face aux freins et questionnements qui ralentissent l’acquisition de cette technique pourtant intéressante, il est nécessaire de disposer de références directement transposables dans le contexte pédoclimatique et cultural de la région.
auxiliaire Bio n°3 mai 201718
les couverts végétauxen maraîchage
dossiEr
ESSAI ACPEL 2014-2017
Depuis 2014, l’ACPEL mène un essai sur l’intérêt des couverts végétaux en hiver dans une exploitation en maraîchage biologique. Les objectifs de cet essai sont :
a d’améliorer les références sur le choix des engrais verts/couverts végétaux (avec une base légumineuses), compatibles avec les productions légumières, c’est-à-dire avec des contraintes de semis et de destruction (date de semis, pas avant septembre et date de destruction, au minimum un mois avant l’accueil de cultures maraîchères d’été) ;
ade définir le type de semis approprié pour une réussite de l’engrais vert en fonction des moyens matériels disponibles sur la majorité des exploitations maraîchères en AB ;
ad’évaluer l’impact de ces engrais verts sur les cultures de légumes suivantes, en particulier sur les fournitures d’azote, la structuration du sol, le salissement, le rendement et la qualité de la production.
Différents mélanges de légumineuses et de graminées et deux dates de destruction sont testés. Voici la composition des différents mélanges :
essai sur l’intérêt des couverts végétaux en hiver
Mélanges légumineuses graminées
Vesce commune (37.5 kg/ha) - avoine d’hiver (70 kg/ha)
Vesce commune (50 kg/ha)
trèfle d’alexandrie (22.5 kg/ha) - avoine rude (25 kg/ha)
Féverole (150 kg/ha) - avoine rude (25 kg/ha)
Féverole (150 kg/ha) - seigle forestier (25 kg/ha)
itinérairE cultural
année 2014-15 sept oct nov déc janv fév mars avril mai juin juil août sept
Destruction précoce Engrais vert d’hiver cultures d’été : courge
Destruction tardive Engrais vert d’hiver cultures d’été : courge
Année 2015-16 oct nov déc janv fév mars avril mai juin juil août sept oct
Destruction précoce Engrais vert d’hivercultures d’été : chou
brocolis
Destruction tardive Engrais vert d’hivercultures d’été : chou
brocolis
auxiliaire Bion°3 mai 2017 19
les couverts végétauxen maraîchage
dossiEr
L’objectif recherché est d’implanter les couverts le plus tôt possible après la culture d’été. En fonction des années et des précipitations, ils ont été semés le 10/09/14 et le 13/10/15. Dans le contexte d’une exploitation maraîchère diversifiée (sans semoir de précision), les différentes notations de pourcentage de recouvrement des couverts et des adventices ont permis de montrer que :
a le semis à la volée semble plus intéressant pour le trèfle d’Alexandrie, car le semoir a trop enfoui ces petites graines. Par contre, le semis au semoir semble plus intéressant pour les féveroles, car un nombre important de graines n’a pas été enfoui lors du semis à la volée. Le choix des espèces doit donc se faire en fonction du matériel disponible sur la ferme,
a le seigle forestier n’est pas adapté pour ce type de couvert végétal (% de recouvrement trop faible par rapport aux adventices pour une implantation en automne). Les autres mélanges Trèfle d’Alexandrie + Avoine d’hiver, Vesce + Avoine rude, Féverole + Avoine d’hiver sont suffisamment développés pour une destruction en avril et en mai. Mais pour une destruction très précoce, seul le mélange Trèfle d’Alexandrie + Avoine d’hiver semble avoir un développement suffisant.
Crédit photo : ACPEL
vesCe CoMMune+
AvoIne D’hIveR
TRèFLe D’ALexAnDRIe+
AvoIne RuDe
FÉveRoLe+
seIGLe FoResTIeR
destruction des couverts
Le volume de biomasse des couverts par rapport à la date d’implantation de la culture d’été, nous a conduit à évaluer deux gestions différentes du couvert. Ainsi, la destruction tardive, un mois avant la plantation, a pour but d’enfouir un maximum de matière fraîche. Alors que la destruction précoce, deux mois avant la plantation, a pour but d’assurer la bonne incorporation de l’engrais vert pour éviter la faim d’azote de la culture suivante. Les couverts ont donc été détruits précocement le 2/04/15 et le 7/04/16 ; tardivement le 28/04/15 et le 9/06/16.
Au printemps, trois semaines supplémentaires de développement des couverts végétaux permettent d’enfouir deux fois plus de matière fraîche.
a En effet, lors de la destruction précoce (2/04/15), les couverts végétaux représentaient moins de 15 t/ha de matière fraîche. Avant cette date, on note seulement 10 jours avec des températures maximales > 15° C. Les conditions de températures n’ont pas permis un large développement des couverts végétaux.
a Lors de la destruction tardive (27/04/15), les couverts végétaux ont doublé de volume. Plus de 30 t/ha de matière fraîche ont été enfouies dans le sol. Les conditions étaient propices au développement des cultures (entre le 2 et le 27, on note 23 jours avec des températures maximales > 15° C). Des résultats similaires ont été obtenus en 2016.
Résultats
iMPlantation des couverts
auxiliaire Bio n°3 mai 201720
les couverts végétauxen maraîchage
dossiEr
Cependant, la destruction tardive est significativement plus difficile à dégrader et à incorporer au sol que la destruction précoce, ceci, en raison d’un volume beaucoup plus important de matière fraîche. C’est pourquoi, après préparation et avant plantation, le sol présente un aspect pailleux qui est incompatible avec la plantation mécanique de la culture de courges suivante.
On observe aussi que le seigle forestier et la vesce quand ils sont fortement développés, sont difficiles à dégrader.
Dans le cas d’une situation sèche (pas d’irrigation possible), on observe qu’un mois de délai entre la destruction et la plantation des cultures de courges et de choux n’est pas suffisant pour permettre une bonne dégradation de l’engrais vert et ainsi éviter une faim d’azote de la culture suivante.
Pour gérer les adventices dans les cultures d’été, les maraîchers utilisent notamment la technique des faux-semis. Entre la destruction des couverts et l’implantation de la culture suivante, le laps de temps, lors d’une destruction tardive, est trop court pour permettre une levée d’adventices suffisante avant l’implantation de la culture suivante. C’est pourquoi, seule une destruction précoce des couverts permet de gérer les adventices par la technique des faux-semis.
t/h
a
5
10
20
25
30
35
IMPACT De LA DATe De DesTRuCTIon sur lA biomAssE EnfouiE (2015)
15
0
Matière fraîche t/ha (ths)
Matière sèche t/ha (ths)
destruction précoce
destructiontardive
destruction précoce
destructiontardive
Crédit photo : ACPEL
t/h
a
2
4
6
8
10
0
rendement net (dont proche maturité) (hs)
rendement brut (hs)
destruction précoce
destructiontardive
en
g
0
200
300
400
500
100
Poids moyen commercial d’une pomme en g (hs)
Poids moyen brut d’une pomme en g (s)
destruction précoce
destructiontardive
IMPACT De LA DATe De DesTRuCTIon sur la culturE dE courgE (2015)
IMPACT De LA DATe De DesTRuCTIon sur la culturE dE brocolis (2016)
auxiliaire Bion°3 mai 2017 21
les couverts végétauxen maraîchage
B
A
B A
A
AB
B
A
A
B
B
dossiEr
intérêt des engrais verts sur la culture suivante
IMPACT Des enGRAIs veRTs sur la culturE suiVantE dE choux
Des apports extérieurs en compost (proportion : 3/4 par rapport à une conduite normale sans engrais verts) ont été ajoutés sur l’ensemble de la parcelle avant les cultures d’été. Ainsi, les différents engrais testés n’ont pas eu d’impact positif sur le rendement. Le manque de précipitations et l’irrigation « non optimale » n’ont pas permis de connaître au mieux l’apport des engrais verts pour la fertilisation de la culture suivante.
En 2016, on note que les différents engrais verts testés permettent d’avoir des choux brocolis de meilleure qualité en comparaison avec un sol nu (sans flore spontanée).
La culture de pommes de terre en 2017 sera intéressante à suivre ; les mesures effectuées permettront d’évaluer le second effet des engrais verts enfouis en 2015 et en 2016. Un bilan «fertilité», des analyses de sol et des profils culturaux seront réalisés.
IMPACT Des enGRAIs veRTs sur la culturE suiVantE dE courgEs
t/h
a
2
4
6
8
10
0flore
spontanéevesce
cultivée + avoine d’hiver (volée)
trèfle + avoine rude
(volée)
trèfle + avoine rude
(semoir)
féverole + avoine
rude(semoir)
féverole + seigle
(semoir)
rendement net (dont proche maturité)
rendement brut
kg
/ p
om
me
de
ch
ou
2
4
6
8
10
0sol nu vesce
cultivée + avoine d’hiver
vesce trèfle+avoine
rude
féverole +avoine
rude
féverole +seigle
rendement net
rendement brut12
14
flore spontanée
RÉPARTITIon Des PoMMes De Choux (noMBRe) dans lEs catégoriEs commErcialEs Et lEs déchEts
kg
/ p
om
me
de
ch
ou
0 %
30 %
50 %
60 %
70 %
sol nu vesce cultivée + avoine d’hiver
vesce trèfle+avoine rude
féverole +avoine
rude
féverole +seigle
% classe 1
% classe 2 (hs)90 %
100 %
flore spontanée
80 %
40 %
10 %
20 %
% classe 3
% déchets
non récoltés au 18/10/16
auxiliaire Bio n°3 mai 201722
les couverts végétauxen maraîchage
AB
B abab
abab
dossiEr
Au GAEC Terres de Gogagnes, Vincent Favreau s’est installé en 1998, en maraîchage diversifié bio, sur des sols froids, argilo-calcaires (pH : 7.8, taux de MO : 2.5%), sous le climat doux et humide du Maine et Loire. Avec son associé, Denis Moreau, ils travaillent sur 3 ha dont 0,5 ha de vergers pommes-poires, 0,5 ha de multi-chapelles et 2 ha de plein-champ.
Depuis 10 ans, ils utilisent du sorgho fourrager en été contre les problèmes de tassement, pour limiter le lessivage, les pathogènes du sol en diversifiant les rotations. Puis un mélange céréales/légumineuses a été introduit dans la rotation plein-champ d’automne-hiver. Depuis 3 ans, il a pour objectif de « ne plus avoir de sol nu, à aucun moment et à aucun endroit ! ».
L’engrais vert d’hiver est riche en légumineuses (75% du mélange) et complété par du seigle pour l’effet structurant du sol. Il est semé à la volée, à une forte dose (280 Kg/Ha), pour un coût d’environ 410 €/Ha.
L’engrais vert d’été est le sorgho fourrager (variété Piper), semé à la volée, à raison de 40 kg/Ha (soit environ 80 €/Ha), broyé 2 à 3 fois afin d’obtenir un maximum de biomasse estimée à 10 T de matière sèche en plein champ et 15 T sous-abri.
Du trèfle incarnat est semé à la volée fin août lors du dernier binage des cultures d’hiver (choux, poireaux, chicorée, …) à raison de 20 Kg/Ha. Au printemps, son fort développement permet d’apporter 3 à 4 T de matière sèche.
Du sorgho est semé dans les allées des tomates, poivrons, aubergines et concombres, arrosé au démarrage de la culture, puis entretenu régulièrement à la tondeuse. Il supporte bien le piétinement, la sécheresse estivale et permet de conserver une bonne structure de sol dans les allées.
L’ensemble des engrais verts utilisés sur la ferme permettent d’apporter environ 40 T de matière sèche/Ha, de réduire fortement le recours à des engrais organiques. Les deux associés du GAEC donnent la priorité aux engrais verts (précocité des semis, irrigation, fertilisation si nécessaire) pour obtenir une biomasse maximale, et se sont engagés depuis deux ans dans une réflexion sur le non-travail du sol et les semis de cultures légumières dans des couverts (essais en cours).
téMoignage d’un ProducteurRESTEz COUVERTS
rotation sur 2 ha dE plEin champ diVisés En 3 parcEllEs
année N
janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc
Engrais vert d’hivercultures printemps/été
(semis de l’engrais vert au fur et à mesurede la libération des planches)
Engrais vert d’hiver
année N+1
janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc
Engrais vert d’hivercultures d’hiver
poireau, choux, chicorée...+ trèfle incarnat au dernier binage, dans les cultures
année N+2
janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc
culture d’hiversorgho fourrager
(2 à 3 broyages)
Engrais vert d’hiver(semis dans le sorgho broyé qui
gélera dans l’hiver)mélange féverole /
seigle
rotation sur lEs 2500 m² dE sErrE
année N
janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc
fin culture automne culture d’été + sorgho dans les alléesculture de printemps
année N+1janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc
culture de printemps sorgho culture d’automne
Crédit photo : Amandine Gatineau, CAB Pays de la Loire
auxiliaire Bion°3 mai 2017 23
les couverts végétauxen maraîchage
dossiEr
coût des seMences utilisées
engrais vertd’hiver
dose (kg/ha)
coût semences (€/ha)
féverole 150 120
trèfle incarnat 10 40
trèfle squarosum 10 40
Radis chinois 5 20
vesce commune 40 80
Phacélie 5 20
seigle forestier 60 90
nouveaux essais sur la conduite d’itinéraire cultural en Maraîchage bio sous couverts (ACPEL 2017-2020)
Apparue dans les années 60 au Brésil pour faire face aux problèmes d’érosion des sols, la conduite sous couvert végétal se répand de plus en plus dans le monde entier. En France, même si ce type de pratique attire encore peu d’agriculteurs, des réseaux très actifs en grandes cultures conventionnelles permettent des avancées techniques très intéressantes dans différentes conditions pédoclimatiques.
Aujourd’hui, de nombreux producteurs de la région mettent en place des couverts végétaux. Pour faire face notamment aux problématiques d’enherbement, les maraîchers bio veulent aller plus loin pour intégrer la technique de conduite sous couvert végétal dans leur itinéraire de culture. L’idée de ce projet est de se servir du couvert végétal comme paillage pour la culture suivante pour s’affranchir ainsi du désherbage. Le moyen de destruction testé sera le roulage par un rouleau faca suivi d’une plantation ou d’un semis par strip-till. En région, les maraîchers ont décidé de tester l’implantation de courges, de choux et de céleri dans le couvert sur deux sites : 1 en Charente et 1 en Deux-Sèvres.
Les objectifs de ces essais seront :
a de vérifier la faisabilité de la technique en maraîchage de plein champ,
a de maintenir le rendement et la qualité des légumes,
a de maîtriser l’enherbement,
a d’améliorer la fertilité du sol et de réduire la perturbation des sols (moins de travail du sol),
a de diminuer les coûts de production (réduire le temps de désherbage et la consommation d’énergie fossile).
bibliographie
Choisir et réussir son couvert végétal en interculture en AB (Adeline Cadillon – ITAB – www.itab.asso.fr).
Les engrais verts en maraîchage biolo-gique (Hélène Vedie et Catherine Mazollier – GRAB).
L’ENSEMBLE DES COMPTES-RENDUS DÉTAILLÉS SONT DISPONIBLES SUR
SIMPLE DEMANDE AUPRèS DE L’ACPEL OU SUR www.ACPEL.FR
rencontre techniqueau chaMP
Pour répondre à vos questionnements sur les difficultés d’implantation ou de développement et pour confronter nos idées, nos essais et les résultats d’expérimentations, une rencontre technique au champ sera organisée avec les animateurs AB de la région lors du bilan «fertilité» (réalisation de profils simplifiés de type «test bêche» et analyses qualitatives de la matière organique (soit BRDA Hérody/laboratoire Célesta).
Nous comptons sur votre participation !
RÉDIGÉ PAR :samuel menard - technicien maraîchage ACPEl
stéphanie gazeau - technicienne maraîchage mab16 [email protected]
auxiliaire Bio n°3 mai 201724
les couverts végétauxen maraîchage
auxiliaire Bion°3 mai 2017 25
dossiErPLA
nTe
s a
rom
atiques & médicin
ale
s
l’utilisation des couverts végétauxen cultures de plantes aromatiques et médicinales (PAM)
L’utilisation des couverts en PAM varie suivant le type de culture. Pour les cultures annuelles, les couverts vont être implantés entre deux cultures, sur la période automnale et hivernale, comme pour les cultures céréalières. Pour les cultures pérennes comme le thym ou la lavande, les couverts sont implantés entre les rangs de cultures. Ces dernières années, plusieurs expérimentations de couverts végétaux entre rang ont été menées en France dans le Sud-Est.
objectifs de la Mise en Place de couverts entre les rangs
aGérer l’enherbement.
aLimiter le lessivage et le ruissellement de l’eau dans les parcelles en pente.
aAttirer des auxiliaires de cultures.
aPerturber le développement et le déplacement de certains ravageurs.
Fiche ferme ressource Jean Marie GORET, CPPARM. Maitrise de l’enherbement spontané entre les rangs.
Jean-Marie GORET est producteur de PAM à St-Remy-de-Provence. Dans ces parcelles de PAM pérennes, l’inter-rang reste enherbé avec un couvert spontané, ce qui permet de diminuer le temps de désherbage et de conserver la vie microbienne. Même si la ferme est située dans une zone avec peu de pluviométrie, le producteur affirme qu’il n’y a pas de concurrence ni au niveau hydrique ni au niveau des éléments minéraux entre le couvert et la culture. Lorsqu’on laisse un couvert spontané se développer, les premières années sont difficiles car des adventices problématiques se déve-loppent, comme les chénopodes, les amarantes ou les morelles. Il est nécessaire de les broyer avant montée à graine sinon la récolte est plus délicate. Une fois les premières années passées, le producteur ne constate pas de développement important d’ad-ventices. De plus, il passe en tracteur sur l’inter-rang lorsqu’il bine ses cultures sur le rang : cela freine l’enherbement entre rang.
Dans le sud-est de la France, des expérimentations de couverts entre rangs de lavande sont mises en place avec comme objectif principal de lutter contre le dépérissement. L’agent de ce dépé-rissement est le phytoplasme du stolbur dont le principal vecteur est la cicadelle Hyalesthes obsoletus. Ces expérimentations sont conduites par plusieurs organismes : la Chambre d’Agriculture de la Drôme, le CRIEPPAM et l’ITEPMAI. Plusieurs espèces végétales sont testées dans les couverts. Pour les couverts permanents, les espèces suivantes sont semées : fétuque ovine, ray grass anglais, trèfle nain blanc, trèfle souterrain et lotier et pour les couverts temporaires : mise en place d’avoine de printemps, de trèfle incarnat, de seigle, d’avoine d’hiver et de vesce d’hiver.
Photos : Présentation Tech et bio 2015. Couverts végétaux entre rangs.
les couverts végétauxen plantes aromatiques & médicinales
dossiEr
Photo : You tube. Essai ITEPMAI couvert en lavande avec avoine + trèfle incarnat.
Les premiers résultats de lutte contre la cicadelle sont intéressants avec la mise en place de couverts : moins de cicadelles et de symptômes de cette maladie sont observés (Cédric Yvin, Chambre d’Agriculture de la Drôme). Pour ne pas pénaliser la culture de la lavande, le couvert doit être implanté sur un tiers de la surface maximum, soit 60 cm de large. Les expérimentations continuent pour acquérir des références sur plusieurs années.
Pour gérer l’enherbement sur les rangs, plusieurs outils ou techniques sont utilisables :
a bineuse intercep,
a enjambeurs avec bineuse super prefer et doigts kress,
a bineuse guidée Truchet,
a bineuse Optibine développée par le CRIEPPAM : bi-neuse qui désherbe sur le rang avec des ailes ba-thelier,
a pâturage des brebis pour les fermes mixtes PAM/ brebis : le couvert entre rang est tondu avant l’ar-rivée des brebis qui vont ainsi se concentrer sur les adventices développées sur le rang.
Pour plus de renseignements sur ces techniques de couverts végétaux implantées entre rangs, vous pouvez contacter Benoit VOELTzEL à la Chambre d’Agriculture de Charente-Maritime, ou directement les organismes qui expérimentent ces techniques : la Chambre d’Agricul-ture de la Drôme, le CRIEPPAM et l’ITEPMAI.
RÉDIGÉ PAR :benoit voeltzel
conseiller PAm chambre d’agriculture [email protected]
Photo : Herbabio n°34, CRIEPPAM. Couvert de graminées entre rang de lavande.
Photo : You tube. Essai ITEPMAI. Entretien du couvert par la tonte. Au dessus : avant tonte. En dessous : après tonte.
auxiliaire Bio n°3 mai 201726
PLAn
Tes
aro
matiques & médic
ina
les
les couverts végétauxen plantes aromatiques & médicinales
auxiliaire Bion°3 mai 2017 27
dossiErles couverts végétauxen viticulture
vit
iculture
CoUveRTs eT eNGRAIs veRTs eN vITICULTURe BIoLoGIqUe quEllE approchE ?
Les parcelles de vigne cultivées sont fréquemment soumises à l’érosion et aux phénomènes d’hydro-morphisme hivernal dû à une compaction du sol ne permettant pas l’infiltration de l’eau. Ces effets nécessiteront de la réflexion de la part du viticulteur quant à la bonne gestion des couverts végétaux en viticulture biologique.
rappel
sous le Mot couvert, on regrouPe souvent Plusieurs situations très différentes.
Dans un premier temps, il faut distinguer :
a Couverts : Plantes spontanées et/ou semées, restant en place plus d’1 an.
a Engrais Verts : Plantes semées et détruites en moins d’un an.
les couverts végétaux contribuent à
a la maîtrise des adventives ;
a la prévention des maladies ;
a la prévention contre les ravageurs ;
a la gestion optimisée de la fertilisation et de la lutte contre l’érosion ;
a ont un impact sur la quantité et la qualité des moûts.
L’ENHERBEMENT (ou couvert) consiste à maintenir et à entretenir un couvert végétal, naturel ou semé, entre les rangs (tous ou en alternance) et autour de la parcelle. Il permet de lutter contre l’érosion, d’améliorer la structure et la portance du sol et de favoriser le développement de l’activité des organismes du sol. Il peut aussi jouer un rôle important dans le maintien d’une biodiversité au sein des parcelles de vignes. L’entretien du sol sous le rang peut être réalisé à l’aide d’un outil inter ceps, en veillant à ne pas propulser de la terre, de satellites de tontes, etc.
Pour l’entretien des couverts (semés ou spontanés), il est important de se défaire du «syndrome gazon», l’idéal étant de relever la hauteur de coupe à 8-10 cm minimum, jusqu’15 cm sur des vignes hautes. De plus il faut jouer également sur les rythmes de tontes, c’est à dire laisser épier les plantes au moins une fois dans la saison : contrairement à des idées reçues, cela permet de limiter la concurrence (les plantes annuelles arrêtent leur cycle après la montée à graine et ne sont plus concurrentielles), cela permet d’augmenter/maintenir la biodiversité, ainsi que de diminuer l’effet Splash* (diminution des contaminations Mildiou et Botrytis, notamment).
Les techniques d’ENGRAIS VERT (ou couvert hivernal semé) en viticulture consistent à implanter un couvert végétal pendant la période de repos de la vigne, pour : augmenter la fertilité du sol, lutter contre l’érosion, augmenter la vigueur de la vigne, améliorer la vie du sol, etc. Ce couvert est retourné au printemps. Il s’agit donc d’un enherbement temporaire. Le choix des espèces dépendra des caractéristiques du sol et des objectifs recherchés. Les mélanges sont plus intéressants que les semis mono-espèces.
quel tyPe d’investisseMent en fonction du résultat recherché ?
les effets des couverts
dossiErles couverts végétauxen viticulture
vit
iculture
la Maîtrise des adventices
DANS LE CAS DES ENHERBEMENTS L’idéal serait de pouvoir utiliser des couverts spontanés, qui sont gratuits et théoriquement plus riches en diversité. cependant, il peut y avoir trois inconvénients majeurs :
a Portance insuffisante au printemps (faible nb de plantes/m2),
a risque d’une biomasse aérienne importante indépendamment de la densité, qui maintien une hygrométrie élevée (augmentation du risque de gel et de maladies)
a Présence d’une flore dominante concurrentielle pour la vigne [pauvre en biodiversité (Ex : Chiendent, potentille rampante, agrostis...)].
Dans ces cas, il peut être plus intéressant de s’orienter vers des enherbements semés, il faudrait éviter les engazonnements (introduction d’une monoculture de graminées dans une monoculture de vignes) et privilégier les mélanges.
Les plantes doivent s’installer rapidement, bien occuper le sol, avoir un développement ras et être peu onéreuses.
DANS LE CAS DES ENGRAIS VERTSLa maîtrise des adventices se fait essentiellement au printemps, par l’effet assommoir (concurrence pour la lumière : les plantes à croissance rapide étouffent les autres), éventuellement par allélopathie, mais dans ce cas il faut être vigilant en cas de mélange complexe. L’objectif est d’avoir un sol propre au moment de la destruction de l’engrais vert. Suivant le mode de conduite, on retravaillera les sols après destruction de l’E.V, ou on procédera à un mulchage de surface (broyage, fauchage, roulage). Attention, le roulage peut poser des problèmes de redressement des plantes suivant les stades et de montée à graines d’espèces potentiellement envahissantes comme les vesces.
quelques raPPels sur les enherbeMents
RAPPELS
Toutes les Fabacées fixent de l’azote, attention se sont bien les plantes qui sont riches en azote, la libération de ce dernier ne se fera qu’après la destruction de la plante.
Les Crucifères ont une rhizosphère particulière qui leur permet d’avoir accès à des stocks de Potasse (+) et de Phosphore (-) inaccessibles aux autres plantes, de les stocker sous formes organiques et de pouvoir, après destruction et dégradation par les micro-organismes du sol, les restituer sous des formes assimilables.
caractéristiques PrinciPales des différentes faMilles botaniques utilisables
effet sur la structure en
surface
effet sur la structure en profondeur
limitation du lessivage des
nutriments
enrichisse-ment du sol en
azote
effet dépressif (nettoyant sur les adventices)
Graminées +++ -- ++ - -
Légumineuses fourragères
-- +++ + +++ ++
Crucifères - +++ +++ ++ ++
ne Pas sous estiMer le rôle des racines
L’action mécanique des racines du couvert (permanent ou temporaire) permet le décompactage biologique et l’ameublissement du sol de l’inter-rang sur une certaine profondeur (jusqu’à 1,5 m de profondeur pour les engrais vert et plusieurs mètres sur certaines plantes pérennes en couverts permanents). La pénétration de l’eau et de l’air est améliorée. Les exsudats** racinaires ainsi que les micro-organismes de la rhizosphère contribuent à une stabilité plus importante des particules de terre. A noter aussi : les substances pré-humiques libérées lors de la croissance de la plante ont un pouvoir agrégeant (ex : Ray gras anglais, etc.).
auxiliaire Bio n°3 mai 201728
dossiErles couverts végétauxen viticulture
vit
iculture
la Prévention des Maladies
Lorsque le sol est complètement travaillé, les principaux problèmes rencontrés sont liés à la portance des sols. Les couverts ont un impact favorable (effet dépresseur) dans la lutte contre au moins deux maladies importantes : le mildiou et le botrytis.
L’effet dépresseur est dû à : a une meilleure circulation de l’eau, a une diminution des projections (effet splash), a la diminution de la vigueur de la vigne,a l’amélioration de la portance des sols.
Il est parfois décrit une action anti-nématode ou nématicide pour quelques engrais verts. Néanmoins, les engrais verts agissent sur peu de nématodes ravageurs de la vigne et peu sur ceux qui sont vecteurs de virus comme Xiphinema index (vecteur du court-noué). En effet, la profondeur d’exploration des racines du couvert est très souvent insuffisante dans la plupart des sols (1,5 m maximum) pour avoir une action efficace sur Xiphinema index.
Une baisse du potentiel de nématodes à galles (Meloïdogyne, Pratylenchus) peut être obtenue avec un engrais vert bien choisi comme avec la tagète des parfumeurs, l’avoine, et certaines crotalaires.
Des travaux récents (INRA, Vinnopôle***), qui demanderaient à être affinés sur plusieurs années, recommanderaient d’éviter le sarrasin et la phacélie sur des parcelles atteintes de court-noué. Ces espèces favoriseraient le développement des nématodes vecteurs.
la Prévention contre les ravageurs
Le contrôle des parasites se fait par la prévention et la protection de la biodiversité:a en supprimant les conditions favorables à leur développement, a en rompant leurs cycles reproductifs,a en favorisant les parasites auxiliaires par un biotope riche et un environnement diversifié.
Les couverts végétaux fournissent ainsi gîte et couvert aux auxiliaires. Les prédateurs généralistes semblent plus prometteurs que les auxiliaires spécialistes. Les couverts et les abords de la parcelle serviront également de «réservoir de recolonisation». La connectivité des différents éléments du paysage est également très importante (haies, couverts, tournières, point d’eau, etc.).
A de rares exceptions la larve et l’adulte sont des prédateurs, mais dans la majorité des cas ce sont les larves qui sont prédatrices, les auxiliaires se nourrissent de nectars et de pollen. Les Poacées, par exemple, sont intéressantes pour leurs effet sur le sol, l’érosion, la portance, etc. mais attirent et hébergent très peu d’insectes.
QUELQUES AUXILIAIRES Oiseaux insectivores, Chauve Souris, Coccinelles, Syrphe, Araignées, Punaises, Hyménoptères, Acariens,…
le couvert et le solLA GESTION DE LA FERTILITÉ ET LA LUTTE CONTRE L’ÉROSION
Les couverts limitent l’érosion, le ruissellement et améliorent l’activité biologique du sol ainsi que le potentiel du sol à fournir de l’humus. Comme les couverts vont concurrencer les vignes, il est important de bien choisir les espèces utilisées en fonction : du type de sol, de l’objectif du vigneron, de la destination du vin, de l’âge de la vigne, du porte greffe, etc. Il est préférable d’utiliser un mélange. Pour cela, fonctionner par parcelle et/ou par îlot similaire, éviter la généralisation d’un même mélange sur toutes vos parcelles.
effets sur la fertilitéfacilitation de la disPonibilité en éléMents nutritifs
LES LÉGUMINEUSES OU FABACÉES enrichissent le sol en azote (N) (après destruction) grâce à une symbiose avec les rhizobium qui fixent l’azote de l’air (il faut environ 50 jours pour former des nodules fixateurs).
LES GRAMINÉES OU POACÉES limitent les pertes de fertilité en absorbant des éléments solubles à un moment ou la vigne n’en consomme pas.
LES CRUCIFèRES OU BRASSICACÉES ont le même rôle que les Poacées, mais ont des gros besoins en potasse (K) et phosphore (P). Elles sont capables d’utiliser de la potasse non disponible et de la rendre disponible sous forme organique après dégradation par les micro-organismes.
Lors de la destruction de l’engrais vert, les éléments accumulés (N, P, K) dans les racines et organes aériens sont restitués à la vigne sous forme assimilable. Cela peut représenter des quantités non négligeables (Cf. tableau p.30). Les éléments stockés durant l’hiver ne sont pas lessivés par les pluies et seront restitués lorsque la vigne en végétation sera susceptible de les utiliser. Les quantités d’éléments minéraux mis en jeu varient selon les espèces implantées, le type de sol, la climatologie et le mode de destruction choisi. Comme pour les couverts il convient de bien sélectionner les mélanges et de les adapter à chaque situation.Pour des vignes à l’équilibre les engrais verts peuvent fournir les besoins de la vigne.
auxiliaire Bion°3 mai 2017 29
exeMPLe De ResTITuTIons MeRCI (méthodE d’éValuation dEs rEstitutions dEs culturEs intErmédiairEs)
dossiErles couverts végétauxen viticulture
vit
iculture
estiMation des restitutions n.P.K Par la Méthode M.e.r.c.i
MERCI donne des restitutions à l’hectare en plein champ. Il faut donc faire le calcul pour ramener à la surface réellement semée (voir ci-dessous). Ces données sont à ramener aux besoins de la vigne, qui est une culture peu exigeante (Tableau p.31).
calcul de conversion des valeurs en Plein raPPortées valeurs réelleMent aPPortées
(Superficiealternance (- [(Distance travaillé sous le rang x Nbre de Rg semés) x longueur d’un Rg]
(10 000 m2
2 (- [(0,5 m x 25) x 100] = 3 750 m2
Par calcul
Restitution à l’Hectare
N P K
Données M.e.R.C.I 95 40 195
Restitution à la parcelle 35.625 15 73.125
Par saisie direct surface
Restitution à l’Hectare
N P K
Données M.e.R.C.I 70 20 150
Restitution à la parcelle 29.4 8.4 63
saisie
superficie 10 000 m2
Alternance 2 1 rang sur...
travail sous le rang 0.5en cm : cumulés sur les 2 demi rang d’un inter rang
nbre rabg semés 25 nombre de rang
longueur de rang 100 en mètre
surface réelement semé 3 750 m2 saisie directe surface 4 200 m2
auxiliaire Bio n°3 mai 201730
dossiErles couverts végétauxen viticulture
vit
iculture
PRÉLLèveMenTs De LA vIGne en ÉLÉMenTs FeRTILIsAnTs d’après champagnol, 1984
besoins en éléMents fertilisants de la vigne (NON CARENCÉE EN HUMUS STABLE)
prélèvements totaux prélèvements par le raisin
n kg/ha/an 40-70 30%
P2os kg/ha/an 10-20 30-50%
K2o kg/ha/an 50-80 30-50%
Cao kg/ha/an 60-120 10%
Mgo kg/ha/an 10-25 10%
s kg/ha/an 6 -
Fe g/ha/an 600 -
B g/ha/an 100 -
Mn g/ha/an 80 -
effets sur l’activité biologique et la Matière organique
Pendant leur développement et surtout après enfouissement, les engrais verts stimulent l’activité biologique du sol. Cette stimulation est en général rapide et intense en raison de la fermentescibilité importante de ces végétaux. La formation de composés pré-humiques et humiques est faible mais dépend fortement de la composition de l’engrais vert et surtout du stade des plantes au moment de la destruction.
L’humus formé est jeune et très actif. Les quantités d’humus ainsi formées permettent d’entretenir le taux de matière organique du sol, mais sont souvent insuffisantes pour le faire remonter. Dans des sols carencés en humus stable, il faudra apporter des amendements organiques pour corriger cette carence.
Les mélanges peuvent se classer selon leur aptitude à fournir du carbone (“lent” ou “rapide”) et de l’azote. Le carbone “lent” correspond aux matières riches en cellulose et lignine. Le carbone “rapide” est associé aux sucres facilement dégradables. Le fonctionnement microbien est stimulé lors de la restitution d’un engrais vert au sol. Les micro-organismes ont alors besoin d’un rapport équilibré entre l’azote et les deux types de carbone. Lorsqu’une céréale à paille est enfouie à un stade trop avancé, les micro-organismes ont parfois du mal à dégrader la cellulose et la lignine, ils prélèvent donc l’azote présent dans le sol pour y arriver. En privant ainsi la culture : c’est la “faim d’azote”, qui se traduit par un appauvrissement en cet élément. En viticulture, cela peut être préjudiciable principalement lorsque les réserves azotées du sol sont faibles. Il apparaît donc comme souhaitable de mélanger les familles d’engrais verts : les céréales fournissent le carbone lent (cellulose et lignine) ; les graminées prairiales et les crucifères apportent le carbone rapide (les sucres) et les Légumineuses amènent l’azote.
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principaux constituants dEs Engrais VErts
CÉRÉALES,CRUCIFèRES,ETC,
CÉRÉALES,CRUCIFèRES,LÉGUMINEUSESETC,
LÉGUMINEUSES,CRUCIFèRES,ETC,
D’après Joseph POUSSET, Engrais vert et fertilité des sols
note : Toutes les plantes apportent plus ou moins de chacun de ces éléments. Après l’épiaison / floraison : l’apport en cellulose sera plus important et les apports en sucres baisseront (F° stades).
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schéma d’un Engrais VErt équilibré
Un engrais vert équilibré se situe dans le patatoïde vert.a Si on souhaite plus de vigueur, on orientera le mélange vers l’azote.a Si on souhaite augmenter la vie du sol, on orientera le mélange vers les sucres.a Si on souhaite augmenter la M.O on orientera le mélange vers le carbone et on adaptera le stade de destruction pour adapter le C/N à l’objectif.
saisie directe surface 4 200 m2
auxiliaire Bion°3 mai 2017 31
dossiErles couverts végétauxen viticulture
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érosion et ruisselleMent
Outre leur rôle fertilisant, les couverts végétaux ont une action mécanique pour diminuer le ruissellement et lutter contre l’érosion. Ceci est particulièrement évident pour les inter-rangs en période hivernale, lorsque la vigne est au repos et pour les parcelles en attente de plantation.
En plus de limiter la perte de terre, vous limiterez également les pertes de fertilité (ce que vous évitez de perdre, vous n’avez pas à le racheter...).
influence sur la quantité et la qualité des Moûts
Les couverts végétaux ont également une influence sur les caractéristiques des moûts produits. Les modifications sont à la fois quantitatives et qualitatives. Globalement on constate : une augmentation du taux d’alcool volumique potentiel (TAVP), une diminution de l’acidité, et pour les vins rouges une augmentation des composants phénoliques. Cependant, les variations se feront en fonction du type de sol, de la composition du couvert, des contraintes hydriques, des itinéraires techniques, etc.
raisins rouges raisins blancs
plus intense
meilleure qualité
Meilleur potentiel Aromatique & Poly-phénolique
Pas de différence majeure,
Dans certains cas, augmentation du gras et du volume
Le principal risque est la diminution de la teneur en azote des moûts d’où l’importance de bien choisir ses mélanges et de bien les adapter.
Les carences en azote peuvent se gérer :
a Au chai,
a Au champs :
- par l’apport des engrais vert et un couvert adapté,
- par l’apport d’engrais foliaire azotés à la véraison.
Le rôle des engrais verts est différent de celui des couverts, au contraire comme ils sont cultivés lors du repos de la vigne, ils ne sont pas concurrentiels et peuvent aider à corriger des carences azotées dans les moûts. Ils auront un rôle également dans la disponibilité de la potasse. A noter qu’un engrais vert monté à pailles (augmentation de la cellulose, baisse de l’eau et des éléments simples solubles) peut créer une «faim d’azote» préjudiciable à la vigne. les micro-organismes présents dans le sol ont besoin d’azote pour dégrader la cellulose des pailles.
auxiliaire Bio n°3 mai 201732
dossiErles couverts végétauxen viticulture
vit
iculture
les couverts végétaux dans la pratique
choisir ses esPèces Pour coMPoser un enherbeMent ou un engrais vert
La végétation spontanée présente sur la parcelle peut jouer le rôle d’un engrais vert ou d’enherbement. Selon l’objectif recherché par le vigneron, elle peut être suffisante.
Des plantes comme la ravenelle (Raphanus raphanistrum) ou la fausse-roquette (Diplotaxis erucoides), de la famille des crucifères, pourront avoir le même effet qu’un semis de moutarde blanche. Un couvert assez homogène de graminées spontanées telles que le ray-grass (Lolium sp.) ou le pâturin (Poa annua) se comportera comme les espèces de cette famille. Cependant, certaines espèces sauvages peuvent être beaucoup plus concurrentielles que des espèces sélectionnées dans un objectif agronomique précis.
a La situation de la parcelle, a Le type de sol : réserve en eau et éléments
minéraux, a La diminution de vigueur souhaitée (ou
supportable), a L’objectif quantitatif (rendement), a L’objectif qualitatif (type de vin souhaité).
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a Quels Types de Couverts ? a Sur quelle Surface ?
reMarques le choix d’un couvert doit se faire à la parcelle ou au maximum par îlots homogènes. il n’existe pas de mélange universel adapté à tous les types de sols ou à différents objectifs tant qualitatifs que quantitatifs.
qUeLLes esPèCes UTILIsées PoUR Mes CouveRTs ?
LES BONNES QUESTIONS À SE POSER POUR LES ENHERBEMENTS
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Poacées ou Graminées Pourquoi ? Dose (kg/ha)
Fétuque rouge demi traçante
Graminée moyennement concurrentielle, Bonnes capacités de re-couvrement, tolérante au piétinement, pousse lente
10-50
Ray gras anglais
Graminée moyennement concurrentielle, bonne résistance aux pas-sages, système racinaire fasciculé très développé, implantation facile
6-30
Fétuque élevée Graminée concurrentielle, adapté aux zones humides, pousse esti-vale, système racinaire fasciculé très développé, installation lente
5-25
Ray gras italien Graminée concurrentielle, bonne faculté d’adaptation, système racinaire fasciculé très développé
8-30
PâturinGraminée moyennement concurrentielle, adapté aux zones sèches & partiellement humides, plante de petit gabarit, Implantation parfois
lente & difficile6-30
Fétuque ovine Graminée concurrentielle, adapté aux zones sèches, pousse esti-vale, système racinaire fasciculé très développé, installation lente
5-20
Fétuque des près
Graminée moyennement concurrentielle, adapté aux zones humides, pérennité intéressante, système racinaire fasciculé très développé
5-40
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auxiliaire Bion°3 mai 2017 33
dossiErles couverts végétauxen viticulture
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Fabacées ou légumineuses Pourquoi ? Dose
(kg/ha)
trèfle hybride ou violet
légumineuse, résiste bien aux conditions humides, stimulation de l’activité microbienne, , Enrichissement en M.O fraîche, systèmes racinaires profonds
5-25
sainfoinlégumineuse qui enrichi le sol en azote convient au sol calcaires, secs,
chauds et perméable. Bon recouvrement su sol et pousse rapide. Fixation Azote Atmosphérique importante.
10-45
trèfle d’alexandrie
Légumineuse, Bonne capacités de Recouvrement. Stimulation de l’activité microbienne, , Enrichissement en M.O fraîche, systèmes racinaires profonds, Implantation délicate. Résiste assez bien à la sécheresse. Supporte bien les
sols Acides. Développement végétatif moyen.
5-25
trèfle de perse
Légumineuse, Bonne capacités de Recouvrement. Stimulation de l’activité microbienne, , Enrichissement en M.O fraîche, systèmes racinaires profonds,
Implantation délicate. Résiste à la sécheresse. tout type de sol y compris les sols lourds et humides à ph>6. Développement végétatif moyen. Le trèfle
d’Alexandrie de type Egyptien s’arrête de pousser après une coupe.
3-15
minette, lotier corniculé
& trèfle souterrain
Légumineuses, Augmentation de , Plus adaptés aux zones de graves ou plus sèches du Domaine, Stimulation de l’activité microbienne, Enrichissement en
M.O fraîche, Bonnes capacités de recouvrement. Implantation Délicate5-15
trèfle blanc nain type huia
Légumineuse, Bonne capacités de Recouvrement. Stimulation de l’activité microbienne, , Enrichissement en M.O fraîche, systèmes racinaires profonds,
Implantation Facile mais sensible au stress hydrique, résiste à la sécheresse une fois installé. Faible développement végétatif
2-5
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coMMent choisir ses Plantes Pour ses engrais verts ?
Ce chapitre n’est pas celui des miracles, il n’existe pas de plante idéale, par contre chacune a ses qualités et ses défauts.
Chaque plante est adaptée à des conditions plus ou moins particulières.
DE FAçONS GÉNÉRALE ELLES DEVRONT :
a Avoir un développement rapide ; a Être peu coûteuses en semences ; a Avoir un système racinaire puissant ; a Peu exigeantes ; a Avoir une montée à graines tardive ; a surtout être facile à détruire ultérieurement.
Là aussi, on peut profiter des interactions entre les plantes en effectuant des mélanges et augmenter la biodiversité.
auxiliaire Bio n°3 mai 201734
dossiErles couverts végétauxen viticulture
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Poacées ou Graminées Pourquoi ? Dose
(kg/ha)
avoine Système Racinaire Fasciculée Puissant, Impact sur certains nématodes (Melodoïgyne & Pratylenchus); Robuste; Passe partout, Facile d’Implantation.
50-120
triticale Hybride Blé & Seigle, Résiste Bien aux Conditions Hydromorphes, Système racinaire Fasciculée. Robuste, Facile à Implanter.
50-120
orgeExsudats racinaires limitant l’activité du pourridié, préfère les sols
drainants; Très sensible à l’hydromorphie. Implantation plus délicate que l’avoine.
50-120
blé Système Racinaire Fasciculée Puissant, Exsudats racinaires précurseurs d’acides humique. Implantation plus délicate que l’avoine.
50-120
seigleSystème Racinaire Fasciculée Puissant, Adapté aux conditions Humides
& Acides. Attention exsudats racinaires anti-germinatifs pour d’autres plantes.
40-90
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Fabacées ou légumineuses Pourquoi ? Dose
(kg/ha)
vesceLégumineuse, Stimulation de l’activité microbienne, , Enrichissement en M.O
fraîche ,Action positive contre les adventices, Croissance Rapide, à Besoin d’une plante Tutrice, Attention aux Repousses.
10-30
féveroleLégumineuse, Stimulation de l’activité microbienne, Enrichissement en M.O
fraîche, systèmes racinaires profonds pivotant & fasciculé (-), Implantation Facile. disponible sur l’exploitation.
30-150
trèfle squarrosum
Plante annuelle à racine pivotante. Très bonne pousse dans les sols frais sans engorgement, mais aussi très adaptable en zone sèche. supportant bien
les sols argileux & les sols pauvres en M.O. 10-30
pois fourragerLégumineuse, Stimulation de l’activité microbienne, , Enrichissement en M.O
fraîche, systèmes racinaires profonds, Implantation Facile. , Croissance plus ou moins Rapide suivant l’implantation, à Besoin d’une plante Tutrice.
10-30
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brassicacées ou crucifères Pourquoi ? Dose
(kg/ha)
moutarde blanche
Système racinaire fasciculée & pivotant permettant une bonne restructuration du sol, plante acidifiante, capacité à utiliser des stock
de potasse & de phosphore non disponible pour les autres plantes. Implantation Facile et Rapide
2-10
moutarde brune
Système racinaire pivotant permettant une bonne restructuration du sol, plante acidifiante, capacité à utiliser des stock de potasse & de phosphore
non disponible pour les autres plantes. Implantation Facile et Rapide, plante étouffante. Croissance et Absorption d’Azote plus élevée que Moutarde
Blanche.
1-4
colza fourrager
Crucifères : Système Racinaire Pivotant, Stimulation de l’activité micro-bienne du sol, enrichissement du sol en Potasse (+) et phosphore (-), famille
peu présente dans un système vigne aidant à rompre les cycles, 3-8
radis fourrager ou radis chinois
Crucifères : Système Racinaire Pivotant, Stimulation de l’activité microbienne du sol, enrichissement du sol en Potasse (+) et phosphore (-), Germination
Rapide, Bonne restructuration du Sol. Très bonne capacité à piéger l’Azote minéralisé pendant l’hiver.
4-12
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Diverses associations sont possibles en fonction des objectifs, du sol et du climat : les dosages sont variables selon les utilisateurs et devront être choisis en fonction des caractéristiques recherchées.
qUeLLes esPèCes UTILIsées PoUR Mes enGRAIs veRTs ? listE non ExhaustiVE
auxiliaire Bion°3 mai 2017 35
dossiErles couverts végétauxen viticulture
vit
iculture
la Mise en Place d’un enherbeMent ou d’un engrais vert
la PréParation de sol
- réaliser une PréParation de sol fine et Motteuse, il s’agit en général de petites graines,
- seMer de Préférence avec un seMoir adaPté, pour éliminer l’effet « ligne ». Sur certains semoirs, ôter les sabots semeurs pour une répartition plus hétérogène des graines (meilleure occupation de l’espace).
- Profondeur : 1 à 2 cm pour les enherbements et 2 à 4 cm pour les engrais vert. Si les graines sont bien mélangées, on peut tout semer avec ce type de compromis, sans chercher la difficulté et avoir de très bon résultats.
- rouler le seMis : c’est un des Points PriMordial de la réussite de vos seMis !
il est préférable de réaliser les implantations à l’automne, sauf pour le cas des semis «biodiversité» (fleurs, mélanges Wolf, etc.).
eviter les outils animés (herse rotative) sur les sols ayant peu de structure (limons, sables). le recours à un entrepreneur peut être intéressant si vous n’êtes pas équipé ou non disponible.
intérêtd’utiliser des mélanges à faire soi-même
aUne meilleure assurance de couverture. aUne production de biomasse supérieure (aérienne et racinaire). aMeilleure gestion du salissement. aMeilleure exploration du potentiel nutritif du sol. aAmélioration de la structure du sol. aPossibilité de réduire les coûts de semences.
coMMent calculer la dose de seMis dans les Mélanges ?
Le calcul de la dose de semis doit être calculé en fonction :
a du sol, a du climat, a des périodes de semis et
de destruction, a de la connaissance de vos
parcelles.
En viticulture le surdosage est nécessaire pour avoir un résultat satisfaisant,
destruction des engrais vert
Il existe plusieurs méthodes, chacune a son intérêt. Il faut adapter la destruction en fonction de son objectif :
a lutte contre l’érosion Préférer laisser un Mulch en surface, broyage, (+) fauchage (+ mais compliqué) ou roulage (-),
a augMentation de la fertilité/vie du sol Broyage/Dégradation courte/Incorporation superficielle,
a Maîtrise des adventices Broyage avec déport sous le rang/avec ou sans travail de l’inter rang (nécessite matériel spécifique),
a augMentation du taux de Matière organique Dans ce cas, on peut laisser se lignifier le couvert afin d’ajuster le C/N à cet objectif,
Évitez la montée à graines d’espèces envahissantes ou pouvant devenir gênantes : vesce, sarrasin, navette, radis,...
La Floraison est le moment où les plantes sont au maximum de leurs activités biologiques, c’est donc le moment le plus intéressant. Jusqu’à la floraison la plante accumule les produits de la photosynthèse dans des réserves d’éléments simples. Après la floraison et à partir de la fécondation ces éléments migrent vers les graines pour faire des réserves d’éléments complexes (type amidon, etc). Cependant, il faudra savoir s’adapter et tenir compte de :
a des espèces présentes dans le mélange,
a du développement de l’engrais vert par rapport à la vigne (exemples : gêne pour les traitements, risque de gel, risque de minéralisation trop tardive ou sur la fleur accroissant la sensibilité aux maladies…),
a de la floraison, voir de la montée à graines d’une espèce envahissante, ou de l’espèce dominante du mélange.
«uN ENGRAIS vERT dOIT êTRE FACILE à déTRuITE »
auxiliaire Bio n°3 mai 201736
dossiErles couverts végétauxen viticulture
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règles à aPPliquer
a prévoir au minimum 1 mois de délai entre le broyage et l’enfouissement, au printemps il faut éviter les pics de minéralisation (excès N) à une période où l’on cherche à limiter la vigueur de la plante,
a il faut laisser le temps à la matière organique de se décomposer,
a surtout ne pas enfouir profondément de la M.O encore fraîche.
opération outils délais
Broyage Broyeur 7 à 15 jours
Incorporation superficielle
Cultivateur, vibroculteur, déchaumeur...
15 jours à 3 semaines
eventuellement un second
passage suivant M.o
Idem 7 à 15 jours
Incorporation & préparation de
sol
Charrue, déchaumeur, etc.
sources
Cahier Engrais vert & Fiches Espèces ITAB,
***VITINNOV (p.29) : Journées Techniques Couvert Végétaux en Viticulture, 23/01/2014/ ISVV,
Diaporamas et Formations MAILLE eric, AgroBio Périgord,
Vinopôle Sud Ouest : Essais Engrais Verts en viticulture
AB Campagne 2011- 2012, Association avoine et
légumineuse.
Joseph POUSSET, Engrais verts et fertilité des sols.
liens vidéos
ecophyto : Lycée de la Brie, destruction engrais vert,
avril 2016 www.youtube.com/
watch?v=PGzOuBzaWO8&t=10s
vigneron conversion bio, destruction engrais vert et
restitutions potentielles par MeRCI
www.youtube.com/watch?v=29D9ijBX-t8&t=29s
ecophyto : eARL BoIsseAUx, Destruction engrais vert
plate-forme essai GIAF, avril 2016
www.youtube.com/watch?v=xrUFjTOvprA&t=69s
ecophyto & GIee : Démonstration de semoir
auto adapté/auto construit, septembre 2016
www.youtube.com/watch?v=xaIOcbdS9cU&t=35s
auxiliaire Bion°3 mai 2017 37
définition* Splash (p.27), érosion provoquée par l’impact des gouttes d’eau sur un sol meuble et dénudé.
Par extension : Projection des spores de Mildiou présente dans le Sol vers la Vigne.
**exsudats (p.28) : Liquide excrété par les racines des végétaux. L’exsudat racinaire contient de l’eau, des sels minéraux (phosphore, potassium, etc.), des glucides, des acides organiques, des
acides aminés, des enzymes, des vitamines... Ces composés sont utilisés comme aliment par les micro-organismes du sol. Les excrétions racinaires varient en fonction de la nature de la plante,
de son stade de développement et des conditions de milieu. Dans certains cas, elles peuvent nuire à des végétaux situés à proximité ou même à la plante qui les a émis, participant ainsi du
phénomène d’allélopathie.
L’utilisation des couverts végétaux et des engrais verts apporte de nombreux bénéfices aux plantations de vigne, les majeurs inconvénients sont parfois liés à une mauvaise utilisation de cet outil très intéressant. Votre GAB peut organiser une formation sur ce sujet pour maîtriser la technique et l’adapter à vos besoins et aux conditions pédoclimatiques de votre vignoble ; n’hésitez pas à nous contacter ou à contacter votre GAB pour en savoir plus.
RÉDIGÉ PAR :eric maille
technicien en viticulture biologique agrobio pé[email protected]
dossiErles couverts végétauxen viticulture
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exeMPles réalisés en Périgord
a Sol limoneux argilo sableux, a Hydromorphie temporaire,
riche en eau, a Vigne vigoureuses (Trop)
enheRBeMenT
espèces dose Kg/ha
Ray gras d’Italie 8
Fétuque ovine 10
Fétuque élevée 15
ToTAL Poacées 33
a Sol argilo limoneux, a Conditions sèches, a Vigne n’ayant pas besoin
de concurrence
a Sol argilo calcaire, a Objectifs Vigueur & Décompactage
enGRAIs veRT a Sol sableux, a Sensible à l’érosion, a Vigne vigoureuse,
espèces dose Kg/ha
Trèfle blanc 4
Lotier Corniculé 4
Trèfle de perse 8
Minette 4
Total Fabacées 20
espèces dose Kg/ha
Ray gras anglais 5
Fétuque rouge 1/2 traçante
3
ToTAL Poacées 8
espèces dose Kg/ha
Trèfle blanc 5
Lotier Corniculé 6
Trèfle de perse 4
Minette 6
Total Fabacées 21
espèces dose Kg/ha
Trèfle squarrosum 15
vesce 25
Féverole 100
Moutarde blanche 5
Colza fourrager 6
Moutarde Brune 3
orge 80
Avoine noire 90
Total engrais verts 324
espèces dose Kg/ha
orge 100
Avoine noire 80
Féverole d’hiver 70
Pois fourrager 15
Moutarde blanche 4
Trèfle incarnat 15
Radis fourrager ou chinois
6
Total engrais verts 290
auxiliaire Bio n°3 mai 201738
dossiErali
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L’UTILIsATIoN Des INTeRCULTURes à utilisation FourragèrE
Afin de sécuriser les systèmes fourragers parfois tendus en années sèches ou carencés en foin, il est possible d’implanter des intercultures pour permettre un apport de fourrages complémentaires pour les animaux. Certains fourrages sont plus adaptés que d’autres au pâturage ou à la fauche et la réussite d’une récolte intéressante demande aussi de suivre quelques recommandations.
préparationdu semis
L’implantation de ces couverts doit se faire le plus précocement possible derrière la récolte du précédent afin de bénéficier de la fraîcheur encore présente dans le sol. Selon les espèces, la préparation du sol sera plus ou moins soignée, elle sera fonction de la taille de la graine et de la finesse de la terre derrière le déchaumage. Rouler 1 à 2 fois après le semis est très souvent judicieux pour favoriser la remontée de l’humidité par capillarité.
Le choix des espèces dépend du besoin de l’élevage : besoin en aliments énergétiques, en protéines, faire du stock ensilé ou enrubanné, faire pâturer…
Le tableau, ci-dessous, présente des exemples de mélanges qui ont l’intérêt de combiner une espèce riche en énergie et une autre plutôt orientée sur les protéines.
Les tarifs sont donnés à titre indicatif car ils peuvent varier selon les variétés. Certaines espèces peuvent aussi se récolter en semence fermière, c’est le cas des Ray Grass d’Italie et colza fourrager.
Ces cultures ont toutes l’avantage de demander peu d’entretien. Elles s’implantent rapidement et laissent peu de place aux herbes concurrentes.
De nombreuses autres espèces peuvent aussi servir d’intercultures fourragères telles que : le millet, le seigle, le sorgho fourrager ou le triticale. Ces graminées peuvent se cultiver en pure mais aussi s’associer avec des légumineuses courantes comme : la féverole, le pois fourrager ou les trèfles incarnat, de perce et squarosum.
La place des légumineuses est importante dans ces intercultures car elles répondent à la nécessité d’apporter de l’azote dans les rations, dans les sols et leur système racinaire est très favorable à la structure du sol.
choix des esPèces
RÉDIGÉ PAR :thierry mouchard
conseiller élevage biologique frab [email protected]
ray grass d’italie + colza fourrager
moha + trèfle d’alexan-drie
avoine brésilienne + vesce commune
Ray grass d’italie + trèfle d’Alexandrie
quantité de semence / ha
Colza F 5 kgRGI 15 kg
Moha 12 kgTrèfle A 12 kg
avoine B 20 kgVesce com 35 kg
RGI 20 kgTrèfle A 12 kg
Profondeur semis 1 cm 1 cm 2 cm 1 cm
Période Juil à sept Juillet Juil à sept Juil - Août
Rendement TMs / ha 2 à 3 2 à 3 3 à 4 2 à 3
uFL/kg Ms (1) 0.95 0.8 0.95 0.97
MAT g/kg Ms (1) 200 130 170 225
Coût euros/ha 40 à 45 50 70 à 80 80
Durée de végétation 80 à 100 j 70 à 100 j 90 à 100 j 90 à 100 j
exploitation Pâturage au filPâturage | Affouragement - Ensilage | Enrubannage
Affouragement - Pâ-turage au fil - Ensi-
lage
Pâturage - Affourage-ment - Ensilage - Enru-
bannage
Les + Très appétent | Econo-mique | riche en azote
Très appétent | Trèfle non |météorisant
Equilibré | bon rende-ment | polyvalent
Très appétent | Trèfle non météorisant
Les - Pâturage au fil unique-ment | à rationner
Les valeurs alimentaires Le coûtLe coût | sensible au sec et
au gel
Source dossier intercultures Chambre d’agriculture de la Marne (2011)(1) valeur approchée mais très variable selon les stades et conditions de récolte
les couverts végétauxen élevage
auxiliaire Bion°3 mai 2017 39
ElEvage
pâturage en caprins bio réglementation bio et pratiques d’élevage
Depuis 2 ans, avec le développement des conversion caprines, un constat est fait, notamment par les conseillers projet bio du réseau FNAB ; les pratiques d’élevage caprin engagé en bio sont très variables sur la question du pâturage et les critères de contrôles évoluent.
Dans l’optique de faire un point sur les différences de pratiques des éleveurs caprins bio, Agrobio Deux-Sèvres a organisé une rencontre en février dernier entre éleveurs et organismes de contrôle. Quelles sont les pratiques courantes ? Quelles dérogations existent ? Comment adapter ces pratiques d’élevage pour se mettre en conformité avec la réglementation bio et avec les directives européennes sur le bien-être animal ?
Les 2 points qui soulèvent question sont l’accès au pâturage et l’alimentation des chevrettes. Sur le premier sujet, dans certains cas, le pâturage est parfois totalement remplacé par de l’affouragement à l’auge. Certains pratiquent le pâturage de manière très ponctuelle tandis que d’autres sortent les animaux une grande partie de l’année.
Le guide de lecture précise qu’il faut avoir une disponibilité suffisante en surfaces de pâture pour s’engager à la conversion bio.
Les organismes de contrôle précisent que le pâturage est obligatoire dès que les conditions le permettent pour tous les herbivores. Donc, aucun système d’élevage herbivore basé uniquement sur de l’affouragement (frais ou sec) ne peut être certifié en bio.
Néanmoins, une période de moratoire pour mise en conformité des élevages bio est possible pour les éleveurs qui sont dans une situation de quasi absence de pâture. Qu’appelle-t-on « pâturage » ?
L’aire d’exercice extérieure (2,5 m²/chèvre minimum) ne répond pas, à elle seule, à l’obligation de pâturage. Le pâturage doit remplir une fonction alimentaire pour les chèvres. Les auditeurs doivent s’enquérir des circonstances qui justifieraient l’absence ponctuelle de pâturage, notamment lors de la visite de contrôle. Il est donc primordial que les éleveurs bio enregistrent leurs pratiques d’élevage et les rations-types distribuées en fonction de la présence/absence de pacage. Dans le respect de la réglementation
bio, l’alimentation de leur troupeau caprin doit être basée prioritairement sur le pâturage. Cependant, en fonction de la pousse de l’herbe, de la surface pâturable disponible et de la pression sanitaire, l’arrêt ponctuel de pâturage doit pouvoir se justifier.
Il est également primordial que les auditeurs connaissent les particularités de pacage liées à chaque espèce et prennent en compte la gestion du parasitisme au pâturage : hauteur d’herbe, retour sur parcelle,…
Plus tôt l’animal sort, mieux il s’habitue au pâturage. Il est donc conseillé d’habituer les jeunes à pâturer et à être dehors face aux différences de climat.
Comparés aux bovins, les caprins ont très peu d’immunité acquise. Il est donc recommandé de faire pâturer les chevrettes sur des parcelles saines en toute saison, indépendamment des chèvres. Lorsqu’elles pâturent ensemble, par exemple, dans le cas d’animaux sous la mère, il faut être très vigilant sur le parasitisme mais, cette situation se présente très rarement en Nouvelle-Aquitaine.
auxiliaire Bio n°3 mai 201740
accès au PâturageUN FOCUS SUR LA RÉGLEMENTATION BIO
QU’EN EST-IL DES CHèVRES TARIES ?Elles sont herbivores comme les autres chèvres et, à ce titre, doivent avoir accès au pâturage dès que les
conditions le permettent.
QU’EN EST-IL DES CHèVRES DÉSAISONNÉESPAR PHOTOPÉRIODISME ?
Elles sont considérées comme les autres chèvres et doivent avoir accès au pâturage dès que les conditions
le permettent. Cependant, les périodes de pâturage seront alors aménagées et de plus courte durée pendant
une certaine période.
LES BOUCS DOIVENT-ILS PâTURER ?Oui, ils doivent suivre la réglementation bio
appliquée aux herbivores.
le Pâturage dans la Pratique
auxiliaire Bion°3 mai 2017 41
ElEvage
voici un raPPel régleMentaire en élevages caPrins bio
aL’alimentation des chèvres bio doit être certifiée bio ou partiellement C2 (deuxième année de conversion).
aLa conversion non simultanée du troupeau caprin (d’abord les terres puis les chèvres) peut démarrer dès lors qu’il n’y a plus de stock alimentaire conventionnel et/ou C1. Il faut donc que l’alimentation soit bio ou C2 autoproduit pour démarrer la conversion du troupeau caprin (avec une tolérance de 20% maxi de C1 autoproduit)
aObligation d’autonomie alimentaire : au moins 60 % des aliments proviennent de l’exploitation (tous aliments compris).
aTous les animaux doivent avoir accès à l’extérieur.
aLe pâturage doit avoir une place optimale dans l’alimentation.
aLes animaux doivent pâturer dès que les conditions le permettent.
aQuand le pâturage n’est pas possible pour des raisons climatiques par exemple, les fourrages grossiers sont apportés à l’auge ou dans un parc extérieur.
aLes jeunes mammifères sont nourris au lait maternel, de préférence à d’autres laits naturels, pendant une période minimale de 45 jours pour les caprins.
aCe lait, entier ou non, sans aucun additif, liquide ou en poudre est BIO.
Sauf dérogation accordée, en cas de prophylaxie contre les maladies transmissibles par le lait maternel, et sous justification vétérinaire exclusivement, des jeunes peuvent être nourris avec du lait non BIO (mais lait naturel seulement), et doivent passer par une période de conversion ».
aAire exercice extérieure : minimum 2,5 m²/chèvre et 0,5 m²/ chevrette.
aSurface en bâtiment : minimum 1,5 m²/chèvre et 0,35 m²/ chevrette.
Attention à la présence récurrente d’animaux sur une parcelle donnée (aire d’exercice) : application de la «directive nitrate» en zones vulnérables (<170 uN/ha) conjoncturelles annuelles.
Avoir sur sa ferme des bovins ou des équins est un atout car ces espèces ne sont pas concernées par les mêmes strongles gastro-intestinaux. S’ils passent sur la parcelle après les chèvres, en ratissant la parcelle, ils ingèreront les larves et limiteront la pression parasitaire. Idéalement, il faut sortir les chèvres des paddocks à une hauteur de 8 cm maxi : descendre en-dessous de 8 cm augmente la pression parasitaire. Les chèvres doivent sortir une fois que la rosée a disparu car les larves descendent plus bas sur les tiges et les feuilles pour se mettre à l’abri du soleil.
Le retour sur la parcelle ne doit pas se faire avant environ 35 jours afin de laisser le temps aux parasites d’évoluer pour devenir moins gênants pour les animaux.
Le programme Patuchev conduit à l’INRA de Lusignan montre qu’une alternance pâture/fauche/pâture a un effet positif sur les animaux car cette pratique diminue la présence de parasites. Les chercheurs montrent aussi que d’intégrer les pâtures dans la rotation des cultures avec une durée d’exploitation de 3 ans maximum. En effet, cette rotation permet une bonne maîtrise des parasites.
Il est conseillé que les parcelles aient une période d’interruption hivernale de plusieurs mois ou un arrêt l’été (la sécheresse ayant un effet assainissant). Après deux mois sans pâturage, les prairies présentent une baisse sensible du parasitisme.Si les conditions pédoclimatiques le permettent, pendant la période estivale les éleveurs peuvent faire une rupture pendant laquelle les chèvres vont explorer des strates arborées où il n’y a pas de risque d’infestation. En revanche, faire un mix prairie/parcours/bois au même moment, maintient la pression parasitaire.
Le choix des espèces fourragères est important. Intégrer du plantin, de la chicorée ou du sainfoin dans les mélanges multi-espèces, plantes riches en tanin, aide les animaux pâturant à mieux gérer le parasitisme.
Quoi qu’il en soit, l’éleveur doit réfléchir à un système fourrager avec une approche de ruptures. Les principes d’élevage (race, conditions de logement, alimentation,…) doivent aussi permettre de limiter la pression sanitaire.
plus d’informations
référente réglementation
Anne Barbier 06 47 50 49 86
conseiller technique en élevages bio
Thierry Mouchard 06 24 04 01 58
RÉDIGÉ PAR :zaïda arnau
chargée de la promotion locale [email protected]
thierry mouchardconseiller élevage biologique
frab [email protected]
anne barbieranimatrice conseillère projets 79
AuxiliAire Bio n°3 mai 201742
lesrEchErchEs
afterres 2050le scenario pour produire et nourrir la population de façon durable
Nourrir une population croissante, respecter l’environnement, se développer sans réduire la surface agricole… tout est possible ou il faudra choisir d’ici 2050 ?
Nourrir les hommes et les cheptels, produire de l’énergie, fournir des matériaux de construction, créer des logements, des routes, des parkings ou des réservoirs de biodiversité : l’espace agricole est convoité et le sera de plus en plus. En 2050, nous serons dans l’Hexagone 72 millions d’habitants. Disposerons-nous des surfaces nécessaires pour satisfaire, dans des conditions durables, nos besoins vitaux alors que l’artificialisation des sols réduit tous les ans de 60 000 à 70 000 hectares notre surface cultivable ?L’équipe de Solagro a étudié la question sur leur étude Afterres2050 ; ce rapport est disponible et ouvert à tous sur leur site. Afterres2050 est un scénario crédible et soutenable pour l’agriculture et l’utilisation des terres en France à l’horizon 2050. Comment faudra-t-il produire ? Comment faudra-t-il manger ?…Ce scénario offre des pistes d’action concrètes, de l’agriculteur au consommateur, de la fourche à la fourchette.
quelles sont les Pistes d’afterres2050 sur la Plan agricole ?
auxiliaire Bio n°3 mai 201742
L’agriculture dite aujourd’hui conventionnelle devrait être minoritaire en 2050. Le rythme de la transition proposé dans Afterres2050 définit un continuum au cours duquel l’agriculture conventionnelle laisse la place progressivement à l’agriculture raisonnée, pour disparaître vers 2030. En parallèle, la production intégrée ou l’agriculture biologique progressent pour représenter 90 % des surfaces cultivées en 2050 ; le modèle dominant rassemblerait les meilleures pratiques et systèmes agricoles sur le plan environnemental : agroforesterie, travail simplifié du sol, production intégrée, agriculture biologique….
iMaginer une Parcelle cultivée dans afterres2050
Dans Afterres2050 ; la culture principale est systématiquement accompagnée. Elle partagera l’espace soit avec des arbres, soit avec des cultures associées, soit avec des cultures intermédiaires. La terre ne devrait jamais être nue. Le mélange des variétés
serait généralisé et devrait occuper 20 % des terres arables ; elles sont basées sur des associations céréales/légumineuses. Au lieu des 2 productions du standard agricole actuel - une graine et de la paille - une parcelle Afterres délivrera une gamme élargie de productions :
agrain de la culture principale (par exemple le blé),
agrain de la culture associée (par exemple le pois),
aun résidu de culture qui sera partiellement recyclé ou retourné au sol,
adu fourrage ou de la biomasse énergie dérivés de la récolte des couverts végétaux,
adu bois d’œuvre, du bois énergie et/ou des fruits issus des alignements agroforestiers (noyers par exemple) ou des haies.
Effectivement, dans ce scénario l’agroforesterie se développe fortement mais à « basse densité ». A raison de 50 arbres par hectare, pour une emprise au sol de 12%, cette densité ne minore pas le rendement de la culture annuelle. L’agroforesterie couvre, en 2050, 10% de la surface agricole utile.
En plus, 5% de la SAU sont réservés aux infrastructures agroécologiques, aussi diverses que le sont les terroirs et les paysages : haies, bosquets, ripisylves, jachères ou prairies fleuries, bandes enherbées... Le linéaire de haies aura ainsi doublé en 2050 pour atteindre 1,5 million de km.Les changements climatiques impacteront le comportement des cultures qui seront, par ailleurs, confrontées à des aléas extrêmes de plus forte intensité. La scénarisation d’Afterres2050 tient compte de la prospective de changement climatique proposé par le projet CLIMATOR (Inra d’Avignon).
AuxiliAire Bion°3 mai 2017 43
lesrEchErchEs
l’élevage vu Par afterres2050, trois dileMMes : INTENSIF, EXTENSIF ? MONOGASTRIQUES, RUMINANTS ? HERBES OU GRAINS ?
Le bilan énergétique des monogastriques est meilleur que celui des ruminants car il faut globalement 3 fois moins d’aliments végétaux pour une même quantité de protéines, et par conséquent, également, moins d’espace. Il en est de même pour le bilan en gaz à effet de serre. La «viande blanche» n’offre cependant pas que des avantages. Les monogastriques sont aujourd’hui très majoritairement produits en élevage intensif avec une alimentation basée sur l’importation d’aliments, sans lien au sol avec des problèmes d’excédents d’azote et phosphore et une utilisation massive de substances pharmaceutiques (antibiotiques). A l’inverse, nos vaches sont encore, en grande partie, élevées à l’herbe. Or, les prairies offrent des fonctions essentielles : biodiversité, puits de carbone, protection contre l’érosion, paysage… Par ailleurs, les monogastriques consomment des grains et entrent ainsi directement en compétition avec l’alimentation humaine. Les ruminants, par contre, permettent d’exploiter les prairies naturelles, sans concurrence avec l’alimentation humaine. Quels arbitrages au regard des défis d’aujourd’hui ? Afterres2050 propose de désintensifier l’élevage laitier pour maintenir les prairies naturelles et de retrouver les races mixtes. En effet, l’évolution des différents systèmes d’élevage d’une part et des consommations de lait et viande d’autre part, laisse, au final, peu de place aux systèmes bovins viande.
Le scénario Afterres2050 envisage aussi de combiner les systèmes d’élevage bovin avec de la production d’énergie via la méthanisation.
Hypothèses clés dans Afterres2050 :
ale cheptel bovin devra être massivement réorienté vers un système à l’herbe, la consommation de concentrés doit ainsi diminuer fortement, la productivité en lait par vache, diminue en même temps que le changement d’alimentation,
ales effectifs des races mixtes doivent se maintienir, les races spécialisées lait ou viande, voient leur part diminuer fortement,
ale niveau «standard» en élevages monogastriques deviendrait résiduel (10 % des élevages) au profit des productions sous signe de qualité, qui se partageront, pour moitié, entre label Agriculture Biologique et autres labels,
ales principales caractéristiques d’aujourd’hui des systèmes ovins et caprins, ne sont pas modifiées dans le scénario Afterres ; les pistes de progrès doivent permettre : de compenser à la fois les conséquences du changement climatique et de réduire la consommation de concentrés.
Mais Pourrons-nous nourrir l’huManité avec un tel scénario ?
La France compte aujourd’hui parmi les 5 premiers exportateurs mondiaux de produits agroalimentaires. La «vocation» de l’agriculture française à «nourrir le monde» n’est pas une vision consensuelle. Les organisations de solidarité internationale dénoncent le rôle néfaste des exportations subventionnées des pays riches vers les pays les plus pauvres. La France doit, bien évidemment, prendre sa part dans la sécurité alimentaire mondiale, mais sans aveuglement. Le scénario Afterres2050 parvient à maintenir le solde exportateur à un niveau un peu inférieur à celui d’aujourd’hui. Néanmoins, le contenu du solde exportateur est différent :
ales exportations de céréales diminuent (diminution de la production), celles de sucre augmentent (diminution d’usage interne), tandis que les exportations des produits laitiers se maintiennent,
ale poste oléagineux passe en solde positif (diminution des importations de soja),
ale bilan viande reste globalement proche de l’équilibre,
ales importations de fruits et légumes diminuent (augmentation importante de la production).
AuxiliAire Bio n°3 mai 201744
lesrEchErchEs
La surface agricole utile ne cesse de reculer : de 34,5 millions d’hectares en 1960, elle ne couvre plus que 29,1 millions d’hectares en 2010. La surface agricole par habitant a ainsi diminué de 56 % en 50 ans. Chaque français dispose de l’équivalent de 46 ares pour se nourrir aujourd’hui, n’en disposera plus que de 36 en 2050 si cette tendance se poursuit. Ce recul des surfaces agricoles est d’autant plus inquiétant qu’il se couple depuis le début des années 2000 à une stagnation des rendements.
L’augmentation des surfaces artificialisées n’est pas corrélée à l’augmentation de la population. Des régions ayant accueilli une augmentation significative de leur population n’ont pas artificialisé plus de terres que celles où la population est constante.
Même si nous avons toujours besoin de construire des infrastructures, bâtiments et équipements, il est possible de ralentir cette artificialisation, 4 fois plus rapide que la croissance démographique. Afterres2050 prend pour hypothèse nécessaire une division par 2 de l’effet d’étalement.
utiliser les terres
Si l’alimentation a toujours passionné, on assiste, depuis plusieurs années, à une convergence des problématiques. Notre système alimentaire est devenu un point focal de première importance pour tout ce qui touche à des aspects aussi vitaux que la santé, l’environnement ou la culture.
Jusqu’à présent, dans bon nombre d’études de projection, la demande était considérée comme une donnée d’entrée, le système productif ayant pour objectif de la satisfaire. Afterres considère au contraire, qu’il est légitime de questionner nos besoins au regard des conséquences qu’ils induisent sur la capacité de la biosphère à fournir ces ressources et à supporter ces impacts. Ainsi, le régime alimentaire n’est pas une donnée d’entrée, une demande à satisfaire, mais un objet de politique publique qu’il est possible et nécessaire de questionner et remettre en cause.
Modifier notre régime alimentaire est nécessaire. D’ailleurs les comportements alimentaires évoluent en permanence. Mais comment faudrait-il orienter ces évolutions pour pouvoir alimenter la population grandissante ? Aujourd’hui nous consommons par exemple 45 % de protéines en trop, soit 90 grammes par jour et par personne au lieu des 52 grammes conseillés, et 25 % de sucre en excès. C’est bien à ces surconsommations qu’il convient de s’attaquer en priorité : manger moins, ce n’est pas se priver, c’est éliminer les excès. L’assiette Afterres2050 devra contenir plus de céréales, légumineuses, fruits, moins de sucre et jusqu’à deux fois mois de viande, se rapprochant du régime dit «méditerranéen».
Par ailleurs, le gaspillage alimentaire nécessitera de se réduire de plus de la moitié. Une part importante de la production agricole alimentaire consommable finit à la poubelle. En Europe, les pertes et gaspillages totalisent 39 % de la consommation. On pourrait éviter environ 58 % des pertes au niveau de la distribution et de la consommation avec des actions simples comme la sensibilisation, la reconnexion avec le cycle de production de l’agriculture (comprendre l’origine de notre alimentation), le réapprentissage de la cuisine et de «l’art d’accommoder les restes» ; la réduction des surconsommations ; la redistribution (les banques alimentaires ne mobilisent aujourd’hui que 0,3 % des quantités perdues) et le recyclage de ce qui n’a pu être évité pour l’alimentation animale lorsque c’est possible ou sinon par compostage ou méthanisation.
quels changeMents Pour nourrir la PoPulation
aStabilisation de la production avec 2 à 3 fois moins d’intrants,
aConsommation d’énergie globale de la production agricole réduite de 40%, grâce aux changements de systèmes et de pratiques,
ades émissions agricoles de gaz à effet serre en forte baisse,
areconquête de nos ressources en eau,
adivision par 2 de notre empreinte climatique.
Afterres2050 ouvre ainsi la discussion autour d’une rupture «à l’amiable». Puisse ce débat encourager les agriculteurs à poursuivre leurs efforts ; aider les citoyens à les reconnaître et à assumer leur part du changement et enfin, convaincre les décideurs de créer les conditions permettant d’accélérer les nécessaires transitions.
les iMPacts du scénario afterres2050
RÉDIGÉ PAR :zaïda arnau
chargée de la promotion locale [email protected]
en savoir +
rapport afterres2050 disponible sur http://afterres2050.solagro.org/a-
propos/le-projet-afterres-2050/
auxiliaire Bio n°3 mai 201744
AuxiliAire Bion°3 mai 2017 45
aGEnda
salon de l’agriculturenouvelle-aquitaine
Le Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine devient le 1er événement professionnel et grand public de la nouvelle région.
Organisé dans le cadre de la Foire Internationale de Bordeaux, le Salon est ouvert de 10h00 à 20h00 du samedi 20 au dimanche 28 mai 2017.
La FRAB Nouvelle-Aquitaine partagera un stand «Pôle bio» avec la Chambre Régionale d’Agriculture et INTERBIO Nouvelle-Aquitaine sur l’espace «gastronomie Nouvelle-Aquitaine» géré par l’AANA (Agence de l’Alimentation Nouvelle-Aquitaine).
Parc des exPositions de bordeaux
20 au 28 Mai 2017
journée technique élevage
RÉUSSIR DES IMPLANTATIONS DE PRAIRIES SOUS COUVERT DE MÉLANGES CÉRÉALES/ PROTÉAGINEUX
ferMe exPériMentale de thorigné d’anjour (49)
jeudi 18 Mai 2017
Plus d’informations : www.salon-agriculture.fr
du bio dans les tuyaux
Journées organisées dans le cadre du programme «Re-Sources» pour la reconquête de la qualité des captage d’eau potable.
LA LUzERNE : CONDUITE ET FILIèRE
tauché - sainte blandine (79)
1er juin 2017
Plus d’informations : Thierry Mouchard 06 24 04 01 58 | [email protected]
Plus d’informations : Pierre Thevenon06 16 68 11 61 - [email protected]
auxiliaire Bion°3 mai 2017 45
ATELIERS TECHNIQUES AU CHAMP
thairé d’aunis (17)
9 juin 2017
Plus d’informations : Karine Trouillard05 46 32 09 68 - [email protected]
DIVERSIFICATION EN AGRICULTURE BIOLOGIQUEANALYSES DES IMPACTS TECHNIQUES ET ÉCONOMIQUES
liMalonges (79)
30 Mai 2017
Plus d’informations : Pierre Thevenon06 16 68 11 61 - [email protected]
AuxiliAire Bio n°3 mai 201746
formationsa
gro
nomie
sélection et multiplicationen espèces potagères
inscriptions et renseignementsAgrobio Périgord05 53 35 88 18
toute l’annéeDORDOGNE
sélection et multiplicationen grandes cultures
inscriptions et renseignementsAgrobio Périgord05 53 35 88 18
toute l’annéeDORDOGNE
inscriptions et renseignementsAgrobio Deux-Sèvres05 49 63 23 92
juin à octobre 2017DEUX-SèVRES
maîtriser les techniques en maraîchage bio
inscriptions et renseignementsAgrobio Deux-Sèvres05 49 63 23 92
PrinteMPsDEUX-SèVRES
gérer son sol maraîcher pour être efficace et durable
inscriptions et renseignementsGAB 1706 75 83 17 22
juilletSECTEURS 17 ET RIBÉRAC (24)
créer les conditions d’une bonne récoltepour un grain biode qualité
inscriptions et renseignementsB.L.E.06 27 13 32 31
Mai 2017ST PALAIS (PAYS BASQUE)
désherber mécaniquementle maïs
inscriptions et renseignementsVienne Agrobio05 49 44 75 53
PrinteMPsMIGNALOUX-BEAUVOIR (86)
construire et pérenniserson nouveau système
gr
an
des cultures
inscriptions et renseignementsGAB 1705 46 32 09 68
MaiCHARENTE-MARITIME
quelles obligations réglementaires pour l’étiquetage des produits à base de plantes médicinales bio
PLAnTe
s a
rom
atiques & médicin
ale
s
inscriptions et renseignementsMAB 1606 75 12 58 98
15 Mai 2017CHARENTE
acquérir les outils de diagnostics dela fertilité des sols en maraîchage bio
inscriptions et renseignementsAgrobio 4705 53 41 75 03
début juinLOT ET GARONNE
augmenter l’autonomie des systèmescéréaliers bio
AuxiliAire Bion°3 mai 2017 47
inscriptions et renseignementsBLE06 27 13 32 36
début juilletPAYS BASQUE
soigner mes animauxgrâce à la phytoaromatherapie
formations
inscriptions et renseignementsFRAB Nouvelle-Aquitaine06 43 83 97 83
calculer mes coûts de productionen élevage laitier bio
inscriptions et renseignementsFRAB Nouvelle-Aquitaine06 43 83 97 83
calculer mes coûts de productionen élevage bovins viande bio
inscriptions et renseignementsB.L.E05 59 37 25 45
Mi-juilletPAYS BASQUE
optimiser la valorisation des surfaces pastorales par le troupeau
ges
tio
n économique
co
nv
ersio
n
inscriptions et renseignementsGAB 1705 46 32 09 68
PrinteMPsST JEAN D’ANGELY (17)
réussir ma conversionen grandes cultures
inscriptions et renseignementsGAB 1705 46 32 09 68
juilletCHARENTE-MARITIME
préparer une conversion de mon vignoble
inscriptions et renseignementsGAB 1705 46 32 09 68
sePteMbreCHARENTE-MARITIME
élaborer ma stratégie de conversionen polyculture-élevage bio
ali
me
nta
tion animale
juin à déceMbreDEUX-SèVRES / NORD VIENNE
juin à déceMbreSUD CHARENTE ET DORDOGNESUD VIENNE NORD CHARENTE
inscriptions et renseignementsGAB 1705 46 32 09 68
5 et 6 juinCHARENTE-MARITIME
créer mon atelier en volailles bio
tec
hn
iques en élevage
inscriptions et renseignementsMAB 1605 45 63 00 59
16 MaiCHARENTE
apprendre à produire soi-même des compléments adaptés à son troupeau
AuxiliAire Bio n°3 mai 201748
6 rue Château Trompette | 33000 BORDEAUX05 56 81 37 70
Mai 2017auxiliaire Bioest édité par la Fédération Régionale de l'Agriculture Biologique de Nouvelle-Aquitaine6 rue Château Trompette - 33000 BordeauxN° SIRET 531 163 939 00014www.bio-aquitaine.com / www.penser-bio.frTél. : 05 56 81 37 70 – info@bio-nouvelle-aquitaineDirecteur de la publication : Dominique MarionOnt contribué à ce numéro : Textes : zaïda Arnau, Clara Khambvongsa, Cédric Hervouet, Olivier Guerin, Samuel Menard, Stéphanie Gazeau, Benoît Voeltzel, Eric Maille, Thierry Mouchard, Anne BarbierIllustrations / Photos : ACPEL, CAB Pays de la Loire, CPPARM, Tech&bio 2015, ITEPMAI, Herbabio, FRAB N-A, Agrobio PérigordMise en page : Charlène Baraton
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