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À la Recherche du Violon de Jos Bouchard © Guillaume Coulombe leviolondejos.tv À la recherche du violon de Jos Bouchard Projet de documentaire web Une idée originale de Guillaume Coulombe (mise à jour du 16 mars 2013) Équipe Coordination de production : Marjorie Deschamps Architecture d’information : Océane Chotard Conseil scénarisation : Marie-Pierre Chazel Montage : Thierry Francis Caméra : Stéphanie Lessard-Bérubé Graphisme : Martine Maskud Idée originale : Guillaume Coulombe Sommaire Le Violon de Jos est un projet web de valorisation des mémoires vivantes québécoises ainsi qu’une ressource facilitant l’apprentissage autodidacte du violon traditionnel québécois et de la musique en général. Dans sa chasse au trésor – le violon de Jos Bouchard - Guillaume Coulombe rencontrera divers violoneux amateurs et spécialistes de la musique et de l'apprentissage, cherchant à jouer une fois de cet instrument, tout en développant son art. La quête est donc multiple : rencontrer l'instrument de feu Jos Bouchard, cultiver son répertoire et son jeu, tout en partageant son expérience dans un format novateur, le documentaire web (webdoc).

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À la Recherche du Violon de Jos Bouchard © Guillaume Coulombe

leviolondejos.tv À la recherche du violon de Jos Bouchard

Projet de documentaire web Une idée originale de Guillaume Coulombe (mise à jour du 16 mars 2013)

Équipe Coordination de production : Marjorie Deschamps Architecture d’information : Océane Chotard Conseil scénarisation : Marie-Pierre Chazel Montage : Thierry Francis Caméra : Stéphanie Lessard-Bérubé Graphisme : Martine Maskud Idée originale : Guillaume Coulombe

Sommaire

Le Violon de Jos est un projet web de valorisation des mémoires vivantes québécoises ainsi qu’une ressource facilitant l’apprentissage autodidacte du violon traditionnel québécois et de la musique en général. Dans sa chasse au trésor – le violon de Jos Bouchard - Guillaume Coulombe rencontrera divers violoneux amateurs et spécialistes de la musique et de l'apprentissage, cherchant à jouer une fois de cet instrument, tout en développant son art. La quête est donc multiple : rencontrer l'instrument de feu Jos Bouchard, cultiver son répertoire et son jeu, tout en partageant son expérience dans un format novateur, le documentaire web (webdoc).

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Projet multimédia Le documentaire web - un assemblage d’images statiques, de sons et de vidéos accessibles par le web - permet de traiter un sujet dans une forme qui permet à l’auditoire d’accéder à ses contenus de façon non-linéaire. Modulable et plus flexible que le vidéo au sens traditionnel (film ou documentaire) et plus dynamique que le site web en général, cette formule de diffusion permet de traiter un sujet de sorte à ce que divers publics puissent s’y retrouver pour plus d’une raison. Le Violon de Jos sera donc un encapsulage non-linéaire de différentes visites dans la cuisine de violoneux expérimentés, additionné d’autres capsules spécialisées traitant des conceptions de l’apprentissage de la part de différents spécialistes. Une autre dimension d’interaction avec le public est aussi envisagée, via à la fois les réseaux sociaux et le site principal, permettant aux participants d’influencer le scénario et le contenu du projet. Il sera aussi important de respecter les règles d’accessibilité web pour permettre à des personnes ayant des handicaps de pouvoir profiter quand même du webdoc. Un dernier média envisagé est la performance vivante, où il est possible d’enrichir le projet de différentes façons, par la participation à des festivals ou l’organisation de spectacles dans le cadre du projet.

Thèmes abordés Techniques du violoneux ⇒ L’intégration posturale du corps favorisant la santé et le jeu du violoneux; ⇒ L’apprentissage d’instruments complémentaires dans des buts de transfert; ⇒ L’apprentissage de l’instrument dans une perspective d’interprétation d’un musicien

précis; ⇒ La mémorisation des pièces en en mode progressif inversé (débutant par les dernières

mesures); ⇒ La lecture à vue et le jeu improvisé (défi personnel d’apprentissage); ⇒ Le jeu lors des soirées dansées (défi personnel d’apprentissage); ⇒ Les sports combinés : violon et podorythmie (défi personnel d’apprentissage) Patrimoine culturel ⇒ Les violoneux amateurs et semi-professionnels ⇒ Les régions et différences patrimoniales folkloriques; ⇒ Feu Jos Bouchard : lui-même, ainsi que les mémoires vivantes l’ayant côtoyé soit

personnellement ou de loin; son jeu et celui de ses interprètes; ⇒ L’instrument de Jos : sa lutherie et ses propriétés, ainsi que les instruments utilisés au

Québec dans le violon traditionnel; ⇒ La mise en valeur du patrimoine culturel Québécois par la valorisation des personnes

ayant maintenu un intérêt artistique dans un contexte de travail à temps plein, voir même très plein;

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⇒ Les futures générations de bons vieux violoneux; Apprentissage autonome ⇒ En quoi consiste apprendre la musique et ce qu’est l’enseignement pour pouvoir

s’enseigner à soi-même; ⇒ Pour être motivé, comprendre ce qui peut nous empêcher de l’être; ⇒ La synchronicité dans l’apprentissage des arts, dans la vie;

Inspiration du projet Le violon de Jos Bouchard : son son, son souvenir… Ce violon, les rumeurs en parlent comme un instrument ordinaire. «Un instrument plutôt moche», m’aurait-on même dit lors d’une visite chez un violoneux qui avait accepté de me partager quelques trucs. L’ayant tant écouté, cet instrument, c’est difficile à croire que ce ne soit qu’une caisse de bois! Une telle profondeur – l’accordait-il un demi-ton plus bas? L’enregistrement était-il trop rapide? - et sa résonance qui me réchauffe, devaient bien émerger d’un instrument au moins un peu enchanté, ou bien en tous cas d’un homme passionné qui savait en jouer, de ce violon-là! La lecture de quelques notes biographiques sur le site Identit’airs de l’Université de Napierville,i amène rapidement à comprendre que le joueur de violon était lui-même très talentueux. On dit qu’il apprit jeune : « musicien compétent, dès 14 ans » (U canadienneii). Jos Bouchard a enregistré régulièrement tout au long de sa vie en plus de jouer dans soirées, concours, émissions radio, ensuite télé. Jos est un exemple de ces mordus de leur tradition ayant pratiqué leur art tout en entretenant une carrière de tout autre ordre. Ce dernier fût employé par le CN durant 32 années de sa vie active.

Le violon de Guillaume : son commencement Passionné du violon, des morceaux de nos aïeuls et de ceux des autres, depuis une quatorzaine d’années, je violonne dans la trace des Ti : Ti-Jean Carignan, Ti-Noir Joyal et… Ti-Jos Bouchard. L’éclair d’acheter mon premier violon m’est venu à 21 ans lors d’une soirée bien agréable, quand voir un violoneux s’amuser me fit penser que je pourrais peut-être bien moi aussi jouer ces airs tant appréciés dans mon passé. Deux semaines plus tard, après en avoir jasé avec deux collègues étudiants à la faculté d’Administration, j’avais mon instrument - refilé par une connaissance d’un des deux autres…et j’avais alors tant à apprendre! Durant quelques mois, j’usai des trucs du premier des deux collègues, ainsi que de la patience de mes co-chambreurs, à pratiquer mon oreille sur des ritournelles acquises à l’orgue dans mes lointaines années du primaire, puis à tenter de reproduire des airs du groupe de St-Jean-Port-Joli, Lustukru, sur une cassette que j’avais tant fait jouer. Si délicat était cet instrument, alors que les crins de mon archet avaient tendance à le faire hennir!

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Quelques mois plus tard, assistant comme spectateur à un jam de trad au Presse-Café rue Wellington à Sherbrooke, je fis une rencontre que j’apprécie encore. À la fin de la soirée, j’avais rencontré celui qui allait me tracer le chemin vers le violon de Jos-Bouchard, M. Lucien Beauchemin, violoneux du canton de Lennoxville. En effet, j’avais choisi d’apprendre cet instrument de façon autodidacte et M. Beauchemin, violoneux reconnu dans l’Estrie élargie m’a tout de suite invité chez lui pour échanger sur ma nouvelle passion. Lui-même autodidacte, il avait profité de la convalescence d’une quasi-noyade pour découvrir son instrument, m’a-t-il déjà raconté. Je traversai donc Lennoxville grâce à l’esprit de partage et la voiture d’une amie qui savait m’encourager, puis j’eus cette première révélation : celle que le violon deviendrait beaucoup plus facile, à condition que j’apprenne à apprendre, et à désapprendre.

La suite : un livre d’Alain Cousineau en mémoire Je suis depuis assez longtemps sans nouvelles de ce livre ni, je crois, de la personne à qui je l’avais prêté... La précision de Cousineau dans son étude du violon et l’ingéniosité de sa pédagogie ont transformé qui je suis dans ma pratique, tant violoneuse que professionnelle, comme agent de changement qui doit orchestrer des façons d’apprendre. Par l’explication claire de tous les concepts liés à cet instrumentiii, sa physionomie et de celle de son apprenant, la neuropsychologie de son apprentissage, je fondai formellement, grâce à la lecture attentive de ce livre, mes cadres conceptuel et procédural violonistiques. Cousineau décrit notamment, par rapport à la séquence des opérations mentales, nerveuses et musculaires s’enchainant dans l’exécution d’une interprétation musicale, ou le niveau procédural, l’importance d’utiliser ses sens dans l’ordre précis vue-toucher-ouïe afin d’arriver à d’abord permettre puis maximiser la création des circuits neuronaux inter-zones dédiées (par exemple les liens de la zone de la vue, à l’arrière du crâne vers la mémoire du toucher, située ailleurs dans le cortex). En effet, la vue peut se saisir de la séquence des notes à jouer sur la partition, repérer sur le manche l’endroit où le doigt devrait se poser pour produire la note grâce à un entrainement avec des marqueurs collés sur la touche. Ensuite, le toucher peut, notamment grâce à des exercices répétitifs à des vitesses d’exécution de mouvements des doigts et de la main visant à développer la préhension perceptuelle qui permet de positionner la main et le corps aisément, dans un forme favorisant la bonne note. Puis, lors de l’exécution du mouvement de l’archet, l’ouïe développée peut commander au corps les derniers agissements afin que la musique puisse produire disons, l’effet escompté.

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Et la synchronicité Encore très content d’avoir commencé le violon « sur le tard » et ma vie enrichie d’une grand-mère qui a choisi de jouer l’accordéon à 78 ans, le projet abordera aussi l’importance et l’entretien de la synchronicité dans l’apprentissage ainsi que dans la découverte et l’essor des passions.

Architecture de l’information Comme le projet prend la forme d’un documentaire web, l’information doit être gérée de sorte à respecter les standards du web, notamment les standards d’accessibilité web, visant à faciliter l’accès aux capsules par différentes façons (fil de temps principal, indexation des capsules, recherche, etc.) Une cartographie de la méta-information qui décrira chaque capsule a été faite par Océane Chotard et est ajustée lors du prototypage site web en cours, tentant d’être le plus exhaustif possible dans les informations à "recenser" pour ce type de projet. On liste un ensemble de métadonnées descriptives qui permettent l'interprétation en contexte des médias mis en ligne. Cela peut-être plus ou moins visible par l'internaute, mais doit rester accessible au besoin car c’est un enrichissement nécessaire pour supporter l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap de mieux saisir l'information véhiculée. Ceci facilitera aussi les recherches éventuelles de contenus spécifiques. On ne peut pas chercher dans une vidéo mais on peut le faire sur du texte, alors il est important de bien décrire les vidéos. À un niveau technique, ceci favorise aussi l’indexation du site par les moteurs de recherche web (google et cie). D'autre part, on étiquette les capsules par des données sémantiques (par l’utilisation de Semantic Mediawiki). Cela permet un niveau de repérage précis et évolutif dans la construction du projet. Utilisant à la fois des données sémantiques précises et d’autres plus générales, il est possible de faire évoluer l’utilisation de certains mots en des fils d’accès au contenu précis (par région, par temps, par exemple). Cette façon de procéder a l’avantage que l’architecture d’information n'a pas besoin d'être extrêmement structurée au départ, grâce à une malléabilité que de rares systèmes d’information spécialisés offrent. Étant donné qu'il s'agit d'un sujet très spécifique (des rencontres entre violoneux dans des cuisines), il n'existe pas de thésaurus établi qui soit vraiment utilisable. Comme le corpus n'est pas particulièrement grand (pour le moment 10 à 15 interlocuteurs - environs 40 capsules), il est envisageable de faire de l'étiquetage au fil de la production des capsules. Il s'agit principalement de bien recenser tous les termes utilisés au fur et à mesure et d'en fixer les règles d'utilisation à l'usage. Aussi, l’indexation sera faite dès le tournage et améliorée en pré-montage, ce qui fait en sorte que le travail d’indexation sémantique facilite le choix des scènes pour le montage.

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Patron de scénarisation des capsules Pour les rencontres de violoneux, nous avons un découpage de trois capsules par entrevue :

1. Portrait du violoneux 2. Entrevue 3. Jam

Les internautes peuvent se déplacer d'une capsule à une autre et dans une capsule, d'une séquence à une autre. On propose quand même un cheminement naturel dans l'ordre de production (les internautes suivent le parcours de la chasse au trésor : l’enchainement par défaut). Le travail sémantique permet un assemblage du documentaire web qui facilitera la navigation libre, permettant aux utilisateurs différents modes de navigation : seulement les capsules jam, recherches précises, histoire des violoneux, etc.

Perspective portfolio En vue d’une deuxième phase de projet, encore plus participative que l’animation communautaire dans la diffusion et l’implication dans le déroulement du projet de la première phase, le travail de la première phase sera réalisé dans une perspective de compatibilité vers la création d’un assemblage novateur de portfolios collectifs d’apprentissage de la musique traditionnelle québécoise. Ainsi, toute la structure d’assemblages et d’interrelations sémantiques entre les capsules pourra être utilisée par plusieurs, invitant chacun à y trouver son propre violon (ou tout autre instrument), dans sa démarche personnelle et non linéaire d’apprentissage autodidacte. Ce projet peut donc devenir un webdoc et portfolio collectif qui valorisera alors le patrimoine vivant de musique traditionnelle québécoise utilisant des technologies d’actualité, tout en devenant une ressource utile à la transmission et l’apprentissage de ce bien commun que représente notre patrimoine culturel, en dedans et en dehors de nos frontières territoriales.

Plan de projet Juin 2012 : Premier enregistrement chez M. Lucien Beauchemin Automne 2012 : Montage première version longue Architecture d’information préliminaire Hiver 2013 : Prototypage d’installation de l’outil de gestion de projet et de

sémantique Finalisation de 2 démo capsules

Demandes d’appui Printemps 2013 : 2 tournages pour démo documentaire web Été 2013 : Financement projet Automne 2013 Scénarisation et graphisme Hiver/printemps 2014 : Production et lancement phase 1 Suite : Phase 2 : portfolio…

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Annexe : références web

i - Joseph "Joe" Bouchard http://www.mustrad.udenap.org/bios/Bouchard_Joseph.htm - consulté en septembre 2011 Né à Pointe-au-Pic le 6 mai 1905 — Décédé à l'Île d'Orléans le 12 juin 1979 Grand maître du "vrai jeu du Québec" et enfant prodige (il débuta sa carrière à l'âge de 12 ans), il n'aurait eu qu'un seul maître, Elie Sioué, un amérindien de la réserve de l'Ancienne-Lorette. Comme la plupart de nos grands violoneux, il n'a pu gagner sa vie avec sa musique et a occupé un poste au Canadien National pendant 32 ans. Il demeure une référence pour son style et sa sensibilité. • Voir aussi sa biographie en ligne dans l'Encyclopédie de la musique au Canada (ici)(voir référence ii)

ii - Joseph "Joe" Bouchard http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000374 - consulté en septembre 2011 Joe ou Jos (Joseph) Bouchard. Violoneux, compositeur (Pointe-au-Pic, près La Malbaie, Québec, 6 mai 1905 - Île d'Orléans, Québec, 12 juin 1979). Il commença à jouer du violon à 8 ans et apprit le répertoire folklorique d'Élie Sioué; à 14 ans, il était déjà un violoneux compétent. Même si le violon demeura essentiellement pour lui un passe-temps durant les 32 années qu'il travailla au CN à Québec, Bouchard participa à des festivals locaux (gagnant un concours de violoneux tenu à la salle paroissiale de Limoilou en 1934, par exemple) et se produisit avec les Montagnards laurentiens de l'accordéoniste Théodore Duguay, à la station radiophonique CHRC en 1948. Il joua également dans la région du Lac-Saint-Jean. En 1938, Bouchard commença à enregistrer sur l'étiquette Bluebird de RCA Victor, pour laquelle il grava treize 78t. Ses titres les plus populaires furent, selon le folkloriste Gabriel Labbé, son Lancier 5ème partie, Reel Pointe-au-Pic, le Quadrille Bouchard en quatre parties et ses versions des Joyeuses Québécoises et du Reel de Rimouski du violoneux Fortunat Malouin, son aîné. Plusieurs enregistrements de Bouchard datant de cette époque ont servi plus tard de modèles à des instrumentistes folkloriques du Québec tels Philippe Bruneau et Jean Carignan. En 1946, Bouchard fit deux 78t. chez Columbia et, au cours des années suivantes, il enregistra chez Carnaval (le micr. Reel Carnaval, CS-530), Le Tamanoir (Portrait du vieux Kébec, vol. XIII, TAM-513) et Opus (Jos Bouchard Violoneux Île d'Orléans, OP-221). Il participa au Festival de folklore Mariposa en 1975.

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iii Jean Cousineau ou le plaisir par la rigueur Par Lucie Renaud / 1 décembre 2001 http://www.scena.org/lsm/sm7-4/Cousineau.html - consulté en septembre 2011 Depuis ses premières années d’enseignement, il y a presque 40 ans, Jean Cousineau a l’enseignement dans la tête, dans le coeur, dans le sang. Pas une minute, sept jours par semaine et neuf mois par année, ne se passe sans qu’il ne pense à la piste de résolution de problème qu’il présentera lors de la prochaine leçon d’un de ses 40 élèves, à l’arrangement attrayant qu’il écrira pour le prochain concert de l’ensemble Les Petits Violons, aux ajustements à apporter à sa méthode pourtant éprouvée au fil des ans (on lancera une réédition du deuxième volume au début du mois) ou simplement aux rénovations à surveiller dans les nouveaux locaux de l’école du même nom, qui vient de déménager en plein centre géographique de Montréal, boulevard Saint-Laurent. Musicien passionné, pédagogue enthousiaste que les succès de ses élèves emplissent de fierté, communicateur né, vulgarisateur consommé semblent autant d’épithètes que le fringant sexagénaire porte avec la même aisance qu’il réserve à l’instrument qui l’a toujours hanté. « C’était clair, dans ma tête, que je serais violoniste, même avant d’avoir un violon ! J’avais découvert l’instrument grâce aux 78 tours qui traînaient à la maison. J’avais perdu connaissance tellement je trouvais ça beau, explique-t-il sur un ton sympathique. Je pensais qu’une fois grand, j’aurais de la barbe comme mon père et que je jouerais du violon ! » Il se met pourtant à l’instrument plutôt tardivement, à l’âge de neuf ans, mais y consacre immédiatement toute son énergie. Après quelques années dans l’enseignement, certaines interrogations le hantent déjà. Il reste persuadé de la nécessité de commencer l’apprentissage plus tôt et supplie, sans succès, les parents d’assister aux leçons de leur enfant. « Un enfant de cinq ans ne peut pas, seul, suivre un cheminement critique », leur dit-il. Il a déjà constaté l’ardeur des enfants au moment de jouer une nouvelle pièce et le manque d’entrain évident quand vient le temps de lire les notes. « En tant que violoniste, nous avons assez de problèmes de tenue, d’équilibre, de prise et de trajectoire d’archet, de changement de cordes, sans, en plus, nous mettre le nez devant un lutrin ! Sans jouer par oreille, on peut enseigner le solfège et les élèves trouveront les notes », ajoute-t-il. Une occasion en or de s’ouvrir à un autre type d’enseignement, pas si éloigné de ses propres convictions, se présente quand l’Université Laval l’envoie en mission officielle au Japon pour faire une analyse de l’enseignement de Shinichi Suzuki. « Suzuki était un homme extraordinaire, un sensei dans le vrai sens du terme : un maître qui choisit une discipline pour permettre à des individus d’améliorer leur personnalité, souligne-t-il. La discipline n’est pas un moyen, elle devient un but. L’observer m’a donné une certaine confiance en mes capacités. À mon retour, je n’ai pas cherché à reproduire ce qu’il faisait, parce qu’ici on n’a pas la patience, le sens de la continuité et l’humilité devant l’objet aussi poussés que les Japonais. Les Occidentaux veulent vaincre la difficulté, dominer l’instrument, maîtriser le violon, autant d’expressions qui m’horripilent. Je n’aime pas foncer dans les murs : j’aime mieux trouver la porte ! Les Japonais ont le respect de l’objet. Le violon est parfait : si quelque chose cloche, l’interprète doit s’adapter,

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devenir la mécanique de l’instrument, contrairement au piano qui possède sa mécanique propre. Nous sommes des coureurs cyclistes et les pianistes sont des coureurs automobiles. L’entraînement, dans les deux cas, n’est aucunement semblable. Pour les violonistes, le problème ne consiste pas à jouer plusieurs notes, mais bien à en jouer une seule ! » Pour ce faire, il faut apprendre le bon geste. Jean Cousineau propose d’abord à ses élèves des repères en apposant des bouts de papier collés aux bons endroits sur le manche de l’instrument. On peut associer ces lignes aux frettes d’une guitare. Le geste sera ensuite reproduit parfaitement, dans la lenteur, puis, progressivement, plus rapidement. Le pédagogue y a longtemps réfléchi : « L’erreur aussi est programmée par le cerveau. On peut avancer un parallèle technologique : il faut un bon programmeur pour que l’ordinateur ne “plante” pas en cours de route. » La lecture de notes est une autre pierre angulaire de son enseignement, même s’il avoue que plusieurs élèves doués d’une oreille supérieure ont quand même réussi à tricher au fil des ans : « Les enfants sont réfractaires à l’apprentissage des notes, parce que le cerveau est un peu paresseux. Il doit analyser assez rapidement pour qu’au même moment le doigt soit déjà placé sur la corde. » Avec une ferveur toujours renouvelée, il se promet bien de coincer les mauvais joueurs dans le détour cette année. L’aspect physique de la tenue de l’instrument a rebuté plus d’un violoniste au fil des ans. Cousineau prétend pourtant que tel ne devrait pas être le cas. « Le violon est un objet standard, calibré. Si on y change quoi que ce soit, ce ne sera plus un violon. Le violon n’est pas antinaturel, au contraire. L’épaule est forte. Accepter la charge d’une livre d’un violon, ce n’est rien pour elle. Il faut simplement trouver un contrepoids. Une tête pèse plusieurs kilos : c’est bien assez ! Avec la dynamique des doigts, si on travaille intelligemment, on se rend compte qu’une partie de la charge est sur le manche de l’instrument. » y´es années de recherche lui ont permis de décortiquer le moindre geste, la plus sensible intonation. Il se vante avec raison qu’aucun de ses élèves n’a jamais souffert de tendinites ou d’autres maladies de musicien. Sa méthode est basée sur les souvenirs agréables de ses premières années et élimine ce qui lui avait paru inutile. Le rôle du parent accompagnateur, du « coach », est absolument primordial. Dans ses cahiers, on retrouve schémas explicatifs, images en abondance, notions de théorie intégrées dans l’apprentissage, règles de la pratique « payante » et détails sur la fabrication et l’histoire de l’instrument. Plus que tout, il veut que les élèves acquièrent la précieuse habitude d’arrêter avant l’erreur. Il insiste également sur l’importance de la discipline, lui qui, tous les matins à 6 heures, enseignait à ses trois enfants -- qui sont tous impliqués aujourd’hui dans l’école -- avant qu’ils ne partent en classe. « J’explique aux élèves que le plaisir ne vient pas sans effort. Pour avoir un plus grand plaisir, il faut faire plus d’effort. Il faut arriver au plaisir par la rigueur. » De là est née la maxime de l’école : « Transformer l’effort en plaisir et le devoir en désir y´, un discours qui peut sembler rétrograde, mais qui a permis à de nombreux anciens de l’école -- Angèle Dubeau, Chantal Juillet et Martin Chalifour, entre autres -- de se distinguer à l’échelle internationale ou de décrocher un poste dans un orchestre des plus prestigieux. « Je n’ai jamais ressenti le besoin d’être chef. Je l’ai été à mon corps défendant, affirme-t-il avec une simplicité rafraîchissante. Dans l’humanité, il y a deux catégories de gens : les explorateurs et les organisateurs. Je suis simplement très doué pour chercher et trouver. » Avec un tel maître pour l’inspirer, nul doute que le petit violon deviendra grand…

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Bibliographie i http://www.mustrad.udenap.org/bios/Bouchard_Joseph.htm ii http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000374 iii http://www.scena.org/lsm/sm7-4/Cousineau.html