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THEATRE - ARTS PLASTIQUE LE VOYAGE IMMOBILE DE PENELOPE cie la main d'oeuvres Conception Katerini Antonakaki DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT

LE VOYAGE IMMOBILE DE PENELOPE - Théâtre Massalia

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THEATRE - ARTS PLASTIQUE

 

LE VOYAGE IMMOBILE DE PENELOPE cie la main d'oeuvres Conception Katerini Antonakaki

DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT

 

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AUTOUR DU SPECTACLE Dans la maison de Pénélope, le spectateur redécouvre chaque meuble comme s’il devenait une île d’aventure. Quand une installation étonnante nous apprend le mouvement au cœur de l’immobilité… Dans cette Odyssée là, le voyage initiatique se déroule à l’intérieur d’une maison ordinaire. Pénélope pourrait vivre comme nous, s’asseoir sur une chaise, s’allonger sur son lit, sans rien attendre de spécial, si elle ne s’appelait Pénélope... Car elle est justement l’Immobile, la Fidèle, celle qui est capable d’arpenter la carte imaginaire de son espace intérieur. Alors c’est fou comme ça bouge ! Avec cette Pénélope, chaque meuble, chaque objet devient une île d’aventures. De l’installation à la performance… Le spectateur est d’abord invité à déambuler dans une exposition de maquettes qui questionne ce qui dans nos maisons invite au mouvement ou au contraire incite à l’immobilité. Prenez les meubles et la disposition que nous avons choisie pour eux. Chacun impose une circulation dans l’espace de la maison, porte la trace de nos actions, définit un terrain d’activités : cuisine, chambre, salon… Et quand les meubles deviennent immeubles, par un jeu de maquettes surdimensionnées, c’est une nouvelle géographie qui se dessine. Surgit alors une maison sans murs, tracée au sol, peuplée d’objets mobiles qui donnent à rêver, à voyager... Ainsi Pénélope nous entraîne dans un petit théâtre qui questionne ce qui se tisse entre les objets de notre quotidien et nous-même. Le rêve imprègne peu à peu l’espace. Alors tout peut arriver…    

DISTRIBUTION Scénographie, maquettes et jeu Katerini Antonakaki Complicité artistique Sébastien Dault Piano enregistré Ilias Sauloup Vidéo Mickaël Titrent

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NOTES D’INTENTIONS Le thème tourne autour de l’attente, du mouvement et de l’immobilité Là, où les meubles de nos intérieurs deviennent les témoins de nos allers venus et de nos arrêts distraits dans la maison. Ici la figure de Pénélope est re-visitée sous les traits d’un personnage joueur et inventif. Immergée dans l’attente d’un autre Ulysse, elle invente un jeu. En lançant un dé, elle voyage dans chaque pièce de sa maison, où elle fait correspondre des bribes de l’Odyssée - échos d’un voyage initiatique mouvementé. De là surgissent des portraits de solitude intime où l’attente se transforme en un temps d’invention et de réflexion sur soi et les autres. La maison accueille les pensées de cette figure intemporelle et guide ses pas d’un meuble à un autre - d’une question à une autre. Le spectateur suit ces fils qui se déroulent pour tisser une fiction qui tombe en miettes, mais qui aiguise notre regard aux intuitions d’un quotidien réinventé. Pénélope de l’Odyssée tisse et défait sans cesse le linceul de son beau père. Elle travaille jour et nuit sur la question de la mort et de la vie. Sur ce fil, qui ne finit pas l’ouvrage, se déposent les questions les plus profondes sur le temps et l’humanité. En inventant cette ruse, Pénélope arrête le temps, arrive à vivre avec l’attente et réussit à garder sa place et celle d’Ulysse intactes. Comme un meuble vivant immuable, elle rayonne tel un phare signalant l’endroit fixe-le cap du retour. Notre Pénélope se tient en équilibre entre ce qui a été et ce qui est. Tous ses meubles, complices de ses interminables heures d’attente, deviennent des tremplins à l’imaginaire - des métaphores de projets de départ ou des constats d’enracinement obsessionnel. Elle prêche pour le grand voyage tout en restant sur place. Elle défend le mouvement par son immobilité. Elle tisse ses pensées - bobines d’une mythologie intime - sur une toile où figure le plan de sa maison – carte géographique des ses émotions.

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HISTORIQUE DU PROJET Le spectacle a été créé à partir de l’installation dans la nuit du meuble présentée à la Maison d’Architecture de Picardie dans le cadre de la Nuit Blanche 2014 à Amiens. L’installation met en place un parcours sur le plan d’une maison tracé au sol. Sur ce plan sont placées 21 maquettes de meubles en miniature et devant chaque meuble est posée la figure d’une femme minuscule. Ainsi se créent 21 situations suspendues dans le temps, où le meuble devient immeuble et le personnage visite ses complices du quotidien comme des espaces oniriques peuplés d’aventures. Le spectateur se promène dans cette maison sans murs en traversant les pièces - îlots d’un voyage initiatique surprenant. C’est sur ce plan - carte géographique du quotidien - que nous avons construit le voyage immobile de Pénélope. Une fois que les spectateurs ont vu de près les maquettes, ils s’installent autour du plan et assistent au spectacle. L’espace parcouru de l’intérieur se tient face à eux et, en étant assis de part et d’autre de la scène, ils se voient regarder ce qui va suivre. Pénélope arrive dans la maison, devant et entre eux, à échelle 1:1. Le jeu commence.

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EQUIPE DE CRÉATION cie la main d’oeuvres Association de recherche et de création - boîte à outils défiant les lois de l’équilibre. Centrés sur les obsessions d’espace et de temps, nous créons des objets scéniques - spectacles hors norme - où les arts plastiques, le mouvement et/ou l’acrobatie, le théâtre d’objets et la musique se rencontrent dans une sorte de cirque poétique d’objets. Katerini Antonakaki Scénographie, maquettes et jeu Sept ans d’études de danse, voix et mouvement (Ecole Nationale de Danse à Athènes, Académie Internationale de Danse à Lyon, formation continue avec le Roy Hart Théâtre et le Théâtre du Mouvement), Diplôme d’Esthétique de l’Art au Conservatoire de Lyon, Diplôme avec félicitations du jury, suivi d’un Post Diplôme de Scénographie à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette à Charleville. Premier prix de composition en Musique Electroacoustique au CNR d’Amiens. Co-responsable artistique de La main d’oeuvres depuis 2008, et ex codirectrice de Eclats d’Etats (1998-2007, www.lamaindoeuvres.com/archives), elle axe sa recherche sur la musicalité de la scénographie à travers le théâtre d’objets, d’espaces et de mouvement. Ses spectacles – inventions scénographiques chorégraphiées – ont été présentés en de nombreux théâtres et festivals dans 13 pays d’Europe, en Tunisie et à New York. Sébastien Dault Complicité artistique Est issu de la 13eme promotion du Centre National des Arts du Cirque de Châlons en Champagne. Il est équilibriste, manipulateur d’objets, percussionniste, acteur gestuel. Après avoir tourné Cyrk 13 (mise en piste P.Decouflé), il crée Bougez pas bouger avec K.Kanai (mise en scène S.Lalanne) – tournée AFAA en 35 pays d’Afrique et d’Europe – et le Concert spectaculaire du Quntet de Boeufs. Il participe à de nombreuses expériences acrobatiques, théâtrales et musicales dans le cadre des cartes blanches du Cheptel Aleikoum et dans les créations : Voyage à Sapporo, Oshikuzuno Voyage à Tokyo, Talvi circus nauru à Helsinki, Encore une heure si courte du Théâtre du Mouvement (textes de G.Aperghis), La colère et Sommeil en si-bémol de Katerini Antonakaki avec qui il fonde La main d’oeuvres en 2008. Il axe son travail d’auteur-interprète sur la musicalité et la théâtralité du mouvement dans un espace chorégraphié.

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PISTES PEDAGOGIQUES   Du classique au contemporain L’abandon de la trame narrative (la fin des histoires ?) Si nous avons du mal à comprendre les œuvres d’art contemporain c’est que nous ne sommes pas certains qu’elles aient même un sens. En peinture, la naissance de l’art abstrait ouvre la possibilité pour les peintres de peindre quelque chose qui n’est pas la figuration d’un objet réel copié ou imité. Mais si la peinture ne figure plus, que représente-t-elle ? Pour donner un sens à une peinture, nous y cherchons un réseau de ressemblances et de similitudes avec le réel. S’il n’y a plus de ressemblance, si cela ne ressemble à rien, cela n’a pas de sens. Dans les arts comme le théâtre, on assiste aussi non pas tant à un abandon de la figuration mais plutôt un refus de la narration. Certaines pièces de théâtre ou opéras contemporains ne racontent plus une histoire (ex. : Philip Glass et Robert Wilson, Einstein on the Beach). Une redéfinition de l’émotion esthétique Face à une œuvre d’art classique, nous cherchons aussi à reconnaître sa valeur à partir de l’émotion subjective que nous ressentons face à elle. Nous pouvons nous dire qu’une œuvre est belle et qu’elle nous touche. Nous reconnaissons sa beauté. L’émotion esthétique classique est liée à l’expérience subjective de la beauté. Force est de constater que l’art contemporain ne se donne plus la beauté comme étant un des buts essentiels de la production artistique. L’artiste n’a pas comme première tâche de faire quelque chose de beau. Il n’a pas non plus à faire quelque chose d’agréable à regarder ou à contempler (la contemplation est un rapport à l’objet qui tend à le rendre sacré, cf. étymologie de contempler : templum). Il n’est pas rare que certaines œuvres d’art contemporain cherchent plutôt à provoquer une réaction, à déranger le regard et les codes habituels que nous employons pour apprécier une œuvre d’art, se donnant parfois même comme objectif délibéré de ne surtout pas faire quelque chose de beau. Le décloisonnement des genres Les arts classiques semblent avoir des limites de genre bien définies. On peut facilement dire face à une œuvre s’il s’agit d’une peinture, d’une pièce de théâtre, d’un chant, etc. L’histoire de l’art semble reposer sur un cloisonnement rigoureux et rigide entre les arts. L’histoire de l’art est l’histoire des arts. L’art contemporain, au contraire, semble remettre en question un tel cloisonnement. Les œuvres d’art contemporain mélangent les genres et troublent les limites entre les différents arts. Certaines peintures semblent être des photos et inversement (cf. Richter). Certains concerts de musique expérimentale sont, en même temps, un spectacle de danse, une pièce de théâtre, un opéra. Pareillement, la ligne de démarcation entre peinture et sculpture devient souvent floue. L’art contemporain cherche à faire une œuvre qui soit tout à la fois peinture, sculpture, photos, danse, etc.

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« La chambre, lieu de l’intime dans la géographie de l’architecture domestique, dispositif grâce auquel se configure la visibilité depuis la Renaissance Italienne, dont la caverne de Platon avait servi de modèle et dont les salles obscures de cinéma seront l’aboutissement moderne et le paradigme régressif en même temps. La chambre est remise en jeu, en doute, testée à nouveau dans les dispositifs vidéo post-modernes. L’impression de réalité que les spectacles des chambres obscures produisent s’appuie sur la perception d’une «représentation-(images)- se donnant comme perception ». Le dispositif : approches méta psychologiques de l’impression de réalité, Jean-Louis Baudry, dans Communications n°23, Seuil, 1975

L’installation Définition : L’installation est un genre de l’art contemporain qui se développe à partir des années 60. Une installation est une œuvre d’art hybride mise en scène dans un espace qui n’est pas spécifiquement destiné à l’Art pendant un temps qui va de l’éphémère au pérenne. Les techniques et les matériaux utilisés sont d’une très grande diversité et empruntent à différents domaines artistiques (peinture, sculpture, photographie, vidéo, sons, éclairages…). L’installation ne sollicite pas seulement le regard, elle est souvent immersive : elle enveloppe le spectateur dans un espace imaginaire et lui propose des expériences sensorielles nouvelles. L’installation comme nouveau genre artistique : • Joue de la transversalité entre les différents domaines artistiques, établit des ponts entre les différents langages et cherche l’abolition des frontières (sculpture, musique, danse…) • Elabore de nouvelles stratégies expérimentales pour repousser les limites du traditionnel domaine des arts plastiques en nouant le dialogue avec d’autres disciplines : sciences, technique… • Ouvre le cadre de la création artistique à l’espace réel et refuse de se cantonner dans l’espace traditionnel du musée en investissant des lieux autres que ceux traditionnellement réservés à l’art • A la volonté affirmée de se situer résolument dans la vie et de promouvoir l’interactivité avec le public • Refuse la concentration sur un objet exclusif pour mieux considérer les relations entre les divers éléments ou leurs interactions avec le contexte La question du spectateur L’artiste propose au spectateur une expérience sensorielle inédite en l’immergeant au cœur de l’œuvre ou du processus artistique L’œuvre n’est plus conçue comme objet matériel immuable mais comme un espace plus ou moins clos au sein duquel le spectateur pénètre pour faire une expérience esthétique originale, une expérience sensorielle inédite et souvent éphémère L’installation sollicite une participation active du spectateur Physiquement impliqué dans l’œuvre conçue comme lieu à investir non plus seulement par la vue mais par une prise en compte de la totalité du corps, des sens.

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Le temps Les installations jouent du paramètre temporel selon des modalités différentes. Les œuvre peuvent être pérennes, évolutives, provisoires, dégradables, éphémères… La vie L’installation recherche une fusion entre l’art et la vie. Elle veut éviter la mise à distance du spectateur et propose un art qui se veut opérant dans la vie quotidienne. Au-delà de l’espace qui lui sert de support, l’œuvre questionne l’espace social. Le lieu L’installation comme rupture • Transcender l’espace illusoire des œuvres d’art : le cadre, le socle • Etendre son champ d’intervention artistique de l’atelier jusqu’au lieu public • Intégrer l’art à l’environnement en général • Mettre en question les vérités culturelles des lieux institutionnels • Confronter une création artistique à un espace réel en un temps réel Source │http://www.ac-nice.fr/ia06/eac/file/PDFAV/installation.pdf

Quand on réfléchit sur l'habitation … […] il faut en voir l'élément très ancien, éternel peut-être : le reflet du séjour de l'être humain dans le sein maternel.2 Le chercheur qui s'intéresse à l'histoire de l'habitat ne doit pas étudier seulement la morphologie des maisons ou la typologie des meubles. Il doit plutôt essayer de découvrir quels sont les gestes de nos ancêtres qui se cachent derrière la forme de la maison et derrière les objets intérieurs. Pourquoi les hommes habitaient-ils ainsi et quels sont les phénomènes qui expliquent la diversité de l'habitat dans le temps et dans l'espace ? Nous sommes confrontés à ces questions en permanence. Excepté quelques études spécialisées d'ethnologues, d'anthropologues, d'architectes, de sociologues et d'historiens, l'habitat fait rarement l'objet d'une véritable « histoire de l'habitat ». Cette énumération prouve la richesse de ce sujet et l'intérêt d'élaborer une approche plus complexe, une approche interdisciplinaire. Rares sont les approches qui intègrent plusieurs types d'indicateurs (physiques, sociaux, culturels, économiques). Pourtant, plusieurs études, ces vingt dernières années, insistent sur la complexité de ce que recouvre l'habitat. Elles mettent de ce fait le doigt sur les lacunes des études précédentes qui n'ont analysé que la forme ou les caractéristiques physiques de la maison et son aménagement intérieur3. Les nouvelles approches anthropologiques, ethnologiques et historiques étudient l'habitat comme forme d'activité socioculturelle et essaient

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[…] de saisir l'habitat et l'habitation comme des objets totaux, comme le lieu d'intersection de multiples logiques, logique écologique, logique technique, logique économique ; logique sociale ou logique symbolique4. La réalisation – dans le cadre d'une étude historique – d'un tel objectif semble difficile. Tandis que l'ethnologue observe directement la vie dans la maison, le comportement des habitants, à l'écoute de leurs désirs, l'historien, lui, est plongé dans les archives… Et il existe peu de sources pour retrouver les gestes symboliques ou « les expériences psycho-subjectives des habitants » du passé5. On ne retrouve que la trace (matériaux, objets…) de l'existence de l'homme dans la maison : « celle-ci porte l'empreinte de celui qui l'occupe »6. Ces empreintes ont été conservées presque parfaitement par les inventaires après décès, par les plans des maisons, etc. Ainsi le point de départ de l'historien est de l'ordre des caractéristiques formelles ou physiques, donc de l'ordre de la culture matérielle. Cette dernière est l'indicateur premier de tous les phénomènes qui l'intéressent. A faire en classe Interroger l’espace : - Observer l’espace (matériaux, forme, sources de lumière, couleurs, disposition des meubles, etc) - Interroger l’espace et proposer des nouvelles possibilités - Possibilité de intégrer d’éléments plastiques dans le lieu, intégrant des signes qui se répètent : des figures dans les murs ou au sol (répétitions des figures géométriques, un chemin…), modification de l’espace par le changement des meubles de place ou par l’intégration de volumes qui modifient l’espace. Etablir une réflexion avec la classe autour de la modification de l’espace qu’on utilise quotidiennement et comment celui- ci a une incidence dans notre comportement. Traits et points - Tania Mouraud Exposition Transformations - Vincent Lamouroux 2Walter Benjamin,Paris, capitale du xixe siècle. Le livre des passages, Paris, Le Cerf, 1989, p. 2 (...) 3 H.-E. Bödeker, « Marchands et habitat : le nord-ouest de l'Allemagne vers 1800 », Revue d’histoire (...) 4 C. Bromberger,op. cit., p. 3. 5 H.-E. Bödeker,op. cit., p. 571. 6 W. Benjamin,op. cit., p. 239.

Source│Peter Granasztói, « Pour une problématique de la recherche historique sur l'habitat. La maison : espace social », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques [En ligne], 17 | 1996, mis en ligne le 27 février 2009 URL : http://ccrh.revues.org/2614 ; DOI : 10.4000/ccrh.2614

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L’architecture L'architecture est l'art majeur de concevoir des espaces et de bâtir des édifices, en respectant des règles de construction empiriques ou scientifiques, ainsi que des concepts esthétiques, classiques ou nouveaux, de forme et d'agencement d'espace, en y incluant les aspects sociaux et environnementaux liés à la fonction de l'édifice et à son intégration dans son environnement, quelle que soit cette fonction : habitable, sépulcrale, rituelle, institutionnelle, religieuse, défensive, artisanale, commerciale, scientifique, signalétique, muséale, industrielle, monumentale, décorative, paysagère, voire purement artistique. C'est pourquoi l'architecture est définie comme « une expression de la culture ». Elle est reconnue comme le premier des arts majeurs dans la classification des arts, communément admise, du xxe siècle, des 9 arts majeurs et fait partie des beaux-arts. L'Architecture désigne également l'ensemble des connaissances et des techniques de cet art de concevoir et de construire des structures complexes, englobant les édifices terrestres, les espaces et les paysages modifiés par l'homme répondant à des critères architecturaux, les artefacts habitables naviguant sur l'eau et sous l'eau (architecture navale) et dans l'espace (architecture spatiale), que l'humanité a pu imaginer et réaliser au fil des millénaires. Source│ Wikipédia

L’odyssée En grec ancien / Odússeia est une épopée grecque antique attribuée à l’aède Homèrenote 1, qui l'aurait composée après l’Iliade, vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C. Elle est considérée comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature et, avec l’Iliade, comme l'un des deux poèmes fondateurs de la civilisation européenne. L’Odyssée relate le retour chez lui du héros Ulysse, qui, après la guerre de Troie dans laquelle il a joué un rôle déterminant, met dix ans à revenir dans son île d'Ithaque, pour y retrouver son épouse Pénélope, qu'il délivre des prétendants, et son fils Télémaque. Au cours de son voyage sur mer, rendu périlleux par le courroux du dieu Poséidon, Ulysse rencontre de nombreux personnages mythologiques, comme la nymphe Calypso, la princesse Nausicaa, les Cyclopes, la magicienne Circé et les sirènes. L'épopée contient aussi un certain nombre d'épisodes qui complètent le récit de la guerre de Troie, par exemple la construction du cheval de Troie et la chute de la ville, qui ne sont pas évoquées dans l’Iliade. L’Odyssée compte douze mille cent neuf hexamètres dactyliques, répartis en vingt-quatre chants, et peut être divisée en trois grandes parties : la Télémachie (chants I-IV), les Récits d'Ulysse (chants V-XII) et la Vengeance d'Ulysse (chants XIII-XXIV)2,1. L’Odyssée a inspiré un grand nombre d'œuvres littéraires et artistiques au cours des siècles, et le terme « odyssée » est devenu par antonomase un nom commun désignant un « récit de voyage plus ou moins mouvementé et rempli d'aventures singulières »3.

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Pénélope Dans la mythologie grecque, Pénélope (chez Homère π / Pênelopeia, chez les auteurs postérieurs π / Pênelópê), fille d'Icarios, est l'épouse fidèle d'Ulysse dont elle a un fils, Télémaque. Dans sa jeunesse, et à cause de sa grande beauté, Pénélope est demandée par plusieurs princes grecs. Son père, pour éviter les querelles qui auraient pu éclater entre les prétendants, les oblige à en disputer la possession dans des jeux qu'il fait célébrer. Ulysse sortant vainqueur, Pénélope lui est accordée. Le mythe Pendant les vingt années d'absence d'Ulysse, durant et après la guerre de Troie, Pénélope lui garda une fidélité à l'épreuve de toutes les sollicitations. Sa beauté et le trône d'Ulysse attirèrent à Ithaque cent quatorze prétendants. Elle sut toujours éluder leur poursuite et les déconcerter par de nouvelles ruses. La première fut de s'attacher à faire sur le métier un grand voile, en déclarant aux prétendants qu'elle ne pouvait contracter un nouveau mariage avant d'avoir achevé cette tapisserie destinée à envelopper le corps de son beau-père Laërte, quand il viendrait à mourir. Ainsi, pendant vingt ans, elle allégua cet ingénieux prétexte, sans que sa tapisserie s'achevât jamais ; car elle défaisait la nuit ce qu'elle avait fait le jour : de là est venue l'expression « la toile de Pénélope », désignant un ouvrage auquel on travaille sans cesse et que l'on ne termine jamais. Quand on vint dire à Pénélope que son époux était de retour, elle refusa de le croire, craignant qu'on ne voulût la surprendre par des apparences trompeuses ; mais, après qu'elle se fut assurée, par des preuves non équivoques, que c'était réellement Ulysse, elle se livra aux plus grands transports de joie et d'amour. Source │https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9n%C3%A9lope

Pénélope dans l’Odyssée La toile de Pénélope Odyssée, II Odyssée, XIX, v.51-99 Odyssée, XXIV, v.120-150 Pénélope et l'aède Odyssée, I, v.325-364 Athéna lui envoie un songe Odyssée, IV, v.787-841 Pénélope blâme les Prétendants Odyssée, XVI, v.409-451

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Télémaque raconte son voyage à Pénélope Odyssée, XVII, v.84-166 Pénélope intriguée par le mendiant Odyssée, XVII, v.492-590 Pénélope agit en reine Odyssée, XVIII, v.158-304 Pénélope interroge le mendiant Odyssée, XIX Pénélope appelle la mort Odyssée, XX, v.56-90 Pénélope propose aux Prétendants l'épreuve de l'arc Odyssée, XXI, v.1-79 Les retrouvailles Odyssée, XXIII   Source │http://www.mediterranees.net/mythes/ulysse/penelope/odyssee.html    

Dessin de Notor, d'après une amphore

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RESSOURCES PEDAGOGIQUES  

Edward Hopper  

  Qu’en est-il de celui qui répète, de tableau en tableau, les mêmes personnages quasi hallucinés si «pré-occupés» par ce qui les absorbe que rien ne vient montrer leur lien aux situations quotidiennes qui leur sert de décor ? A quoi peuvent bien penser ces hommes et ces femmes transis, figés dans une inquiétante et étrange immobilité ? Ils se présentent là devant nous comme si l’éruption soudaine d’un invisible Vésuve les avait à tout jamais fixés dans l’attitude qui était la leur, l’instant d’avant. Lorsqu’ils ne sont pas seuls, leur regard plongé en eux-mêmes, jamais ils ne croisent le regard de l’autre, tout occupés qu’ils sont par l’autre en eux, écho de celui que nous portons en nous. Et c’est là, à ce point de rencontre entre ce qui nous est présenté de prime abord comme un temps suspendu, que la provocation «opère»… Tout se passe comme si la mise en mouvement de notre psyché produisait alors du sens, tels les atomes qui au-delà de leur mouvement imperceptible à l’œil nu, n’en finissent pas d’agiter la matière qu’ils constituent. De Hopper, certains ont pu dire qu’il était fabuleux. Il l’est. Au sens où il invite, à l’insu du visible, à mettre en récit la fable de nos existences. Ce qui est convoqué ici, dans ce lieu en dehors du temps, est la fiction de l’humaine condition, cet essai toujours réitéré, à jamais accompli, depuis Montaigne (qui influença le peintre comme d’autres auteurs, Henrik Ibsen étant l’un d’eux) et bien avant, d’alimenter la recherche du sens comme la quête d’un Graal qui se dérobe dès que l’on croit l’atteindre. Tout cela fonctionne comme si cette fiction retenue en filigrane dans la banalité des scènes reproduites à l’envi, résultait de la fission du noyau dur qui contient en chacun de nous, aspirations, rêves et frustrations, et qui bombarde de

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son énergie récurrente celui qui regarde. Cette «fiction –fission» est création de récits qui nous parlent autant que nous nous les racontons.   

Le mythe de Pénélope  

«Dans l'histoire de la civilisation, écrit Alain Peyrefitte, il n'est pas de livre, à l'exception des Livres saints, qui ait marqué autant l'humanité que l'Iliade et l'Odyssée.» Le mythe qu'analyse Alain Peyrefitte signifie, à ses yeux, que la confiance est la loi cachée de la condition humaine ; la structure intime de la matière sociale. Une confiance inébranlable est le secret des grandes actions : pour qui ne désespère pas, le destin peut se retourner. La confiance crée l'avenir qu'elle attend ; elle transforme les batailles perdues en guerres gagnées. L'attitude de Pénélope «jette d'avance sa lumière sur toutes les épopées de l'histoire». Alain Peyrefitte, Le Mythe de Pénélope, Gallimard, 1949.

L'art par 4 chemins

Apprendre aux enfants à regarder une œuvre d'art, tel est le projet à la fois simple et très ambitieux de ce livre. Le livre se présente comme une promenade à travers des œuvres extrêmement diverses (tableaux, sculptures, monuments, meubles, installations, photographies) que les auteurs ont regroupés autour de quatre grandes sensibilités artistiques, quatre grandes aires géographiques, quatre couleurs symboles L’ART PAR 4 CHEMINS, Sophie CURTIL (Auteur), Milos CVACH (Auteur). Editorial, MILAN

Toutes les maisons sont dans la nature

Un toit, des fenêtres, une porte... et bien d'autres inventions : voici dix maisons de grands architectes du XXe siècle racontées en dessins, qui ont modifié notre façon de construire et d'habiter. TOUTES LES MAISONS SONT DANS LA NATURE – Didier Cornille, ed. Hélium

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Mon cahier d'architecture pour jouer sans trainer dans les pattes de même

La MAV a réalisé un ouvrage destiné aux enfants (dès 6 ans) qui leur permet d’appréhender l’architecture à travers une série de jeux et d’histoires créés spécialement pour eux par une équipe pédagogique et artistique. Mélanie Viaene, architecte spécialisée dans la médiation de l’architecture assure un contenu scientifique adapté à l’enfant. Marieke Offroy, illustratrice et graphiste lilloise, a crée un tout nouvel univers afin de rendre la pédagogie aussi ludique que surprenante. MON CAHIER D'ARCHITECTURE POUR JOUER SANS TRAINER DANS LES PATTES DE MEME. Editeur, MAV

Kit maisons centre d'architecture arc en rêve

Approche culturelle, plutôt qu’artistique, le propos de cette publication n’est pas de transformer l’enfant en architecte en herbe mais de le préparer à être un amateur d’architecture, un futur habitant de la ville et du monde. Ce kit pédagogique n’est pas uniquement fonctionnel, il a aussi un côté « malle aux trésors », avec ce que cela suppose de surprises et de cadeaux, d’objets, d’images, de mots à explorer, à choisir, à se répartir entre les enfants de la classe, à envoyer à d’autres… Il est pensé pour être découpé, approprié : une grande partie de son contenu se disperse en fin du cycle d’utilisation. A partir de ces matériaux de base, l’enseignant peut, s’il le désire,

envisager la production de textes, de dessins, de collages… en direction ou non de l’extérieur (adressé à quelqu’un ou à quelques-uns…). Les inventaires, les collections proposées sont une invitation à en constituer d’autres, à chercher et à rapporter des images, des mots, des objets… de la maison vers la classe. Ce kit pédagogique présente trois maisons. De trois manières différentes, les architectes, confrontés à un problème précis et impérieux - un budget extrêmement limité pour la maison-serre, la menace des tremblements de terre pour la maison-meuble, le handicap d’une personne pour la maison-ascenseur, ont transcendé les contraintes et, par ce mouvement, inventé une véritable architecture. Kit maisons Centre d'architecture Arc en rêve. CANOPE