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asdf NATIONS UNIES L’eau, source de vie [2005-2015 ]

L'eau, source de vie

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Page 1: L'eau, source de vie

asdfNATIONS UNIES

L’eau, source de vie[2005-2015]

Page 2: L'eau, source de vie

Le Comité des Nations Unies sur les ressources en eau (CNURE) est le mécanisme interorganisations chargé de renforcer la cohérence des actions du système desNations Unies visant à mettre en œuvre l’ordre dujour établi par la Déclaration du Millénaire et leSommet mondial pour le développement durabledans les domaines de l’eau et de l’assainissement,et d’assurer leur coordination.

Secrétariat du CNURE Département des affaires économiques et socialesDivision du développement durable2 UN Plaza, DC2, bureau 2024New York, NY 10017, Etats-Unis d’AmériqueTélécopie : 1 212 963 4340Courriel : [email protected]

Questions des médiasDépartement de l’information de l’ONUTél. : 1 212 963 6877Courriel : [email protected]

Crédits photographiques :Couverture : UNICEF/HQ99-0460/Giacomo PirozziInterior : UNEP/MazanskyP. 2 : UNICEF/HQ96-1166/Giacomo PirozziP. 6 : PNUE/Hlainng Thntint P. 10 : PNUE/Jinda Uthaipanumas P. 14 : PNUE/Ritter Dernière page : Frans Lemmens/Peter Arnold, Inc.

Publié par le Département de l’information de l’ONU.

03972—DPI/2378—septembre 2005—5M

Table des matières3 Message du Secrétaire général4 L’eau et les objectifs du Millénaire pour le développement6 De l’eau pour les femmes8 De l’eau pour l’assainissement et la santé

10 De l’eau pour l’alimentation, l’agriculture et les moyens d’existence en milieu rural12 L’eau et la réduction des risques de catastrophe14 De l’eau pour la biodiversité et l’environnement16 De l’eau pour l’énergie

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UNE DÉCENNIE INTERNATIONALE D’ACTIONLa Décennie « L’eau, source de vie » vise à encourager les efforts pourassurer le respect des engagements internationaux pris dans ledomaine de l’eau et sur les questions relatives à l’eau, d’ici à 2015, enmettant un accent spécial sur la participation des femmes à ces efforts.

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L’eau est essentielle pour la vie. Pourtant, des millions et des millions d’habitants dans lemonde entier connaissent des pénuries d’eau et luttent quotidiennement pour trouver de l’eau potable couvrant leurs besoins de base. Desmillions d’enfants meurent encore chaque année de maladies évitables transmises par l’eau. Les catastrophes naturelles liées à l’eau, telles queles inondations, les tempêtes tropicales et les raz-de-marée, provoquent de lourdes pertes en vies humaines et de grandes souffrances. Tropsouvent, la sécheresse frappe des pays parmi les plus pauvres du monde, aggravant la faim et la malnutrition.

Au cours de la décennie écoulée, des progrès importants ont été réalisés pour ce qui est de fournir aux populations une eau de boisson salubreet des services adéquats d’assainissement. Mais il reste beaucoup à faire durant la décennie à venir pour fournir ces services essentiels à ceuxqui en sont encore dépourvus, dont la grande majorité vit dans la pauvreté.

Atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale pour 2015 dans le domaine de l’eau et de l’assainissement constitue une étapeessentielle vers la réalisation du but qu’est la fourniture à toutes les populations d’une eau de boisson salubre et de services adéquatsd’assainissement. Assurer l’accès à l’eau et à l'assainissement est aussi fondamental pour atteindre les autres objectifs de développement énoncésdans la Déclaration du Millénaire, tels que : la réduction de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition; la réduction de la mortalité infantile;le progrès vers l’égalité entre les sexes; l’accroissement des possibilités d’acquérir une éducation; et la réalisation d’un environnement viable.Dans le monde, ce sont dans la plupart des cas les femmes et les filles qui vont chercher l’eau, tâche qui prend une grande partie de leur précieuxtemps et de l’énergie que les filles pourraient autrement consacrer à leur instruction.

Non seulement l’eau satisfait des besoins essentiels de l’être humain, mais elle contribue aussi au développement durable d’autres façons quiont leur importance. C’est une source d’énergie majeure dans certaines parties du monde, tandis que, dans d’autres, elle offre un potentielencore largement inexploité. L’eau est aussi nécessaire pour l’agriculture et de nombreux procédés industriels. Dans un nombre nonnégligeable de pays, elle fait partie intégrante des systèmes de transport. La compréhension scientifique s’améliorant, la communautéinternationale a apprécié plus pleinement les précieux services assurés par les écosystèmes liés à l’eau, depuis la maîtrise des crues jusqu’à laprotection contre les tempêtes et l’épuration de l’eau. Certains analystes ont prédit qu’il y aurait des conflits liés à l’eau, mais de nombreuxpays sont parvenus à partager des bassins fluviaux, des mers intérieures et d’autres ressources en eau, montrant ce faisant que ce problèmeépineux peut aussi jouer un rôle de puissant catalyseur en faveur de la coopération internationale.

La Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie » est une excellente occasion pour la communauté internationale de faire desprogrès vers l’adoption d’une approche vraiment intégrée pour la gestion des ressources en eau dans le monde, qui assure une utilisationdurable des ressources en eau pour les générations à venir. Je vous exhorte tous à apporter votre soutien entier à la Décennie.

kofi annanSecrétaire général de l’Organisation des Nations Unies22 mars 2005

message du secrétaire général

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4

l’eau et les objectifsdu millénaire pour le développement

Les objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire et adoptés par les191 Etats Membres de l’ONU lors du Sommet du Millénaire, en 2000, comprennent des

cibles précises à atteindre en vue de réduire la pauvreté, la faim, les maladies, l’analphabétisme, ladégradation de l’environnement et la discrimination contre les femmes d’ici à 2015. Lesgouvernements se sont engagés notamment à réduire de moitié, d’ici à 2015 (l’année qui marquela fin de la Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie »), le pourcentage de lapopulation qui n’a pas accès à un approvisionnement en eau de boisson salubre.

La Déclaration du Millénaire a souligné qu’il était nécessaire que tous les pays mettent fin àl’exploitation non viable des ressources en eau. Les gouvernements ont traité de cette question auSommet de Johannesburg en 2002 et sont convenus d’élaborer des plans intégrés de gestion etd’utilisation rationnelle des ressources en eau pour 2005. Ils ont aussi ajouté une ciblecomplémentaire consistant dans la réduction de moitié, d’ici à 2015, du pourcentage de lapopulation n’ayant pas accès à un assainissement amélioré.

L’objectif principal de la Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie » de 2005 à2015 est d’atteindre ces objectifs de développement ayant trait à l’eau, qui ont été convenus au planinternational, au moyen de la coopération sur les questions relatives à l’eau et de la participationdes femmes à ces efforts de développement.

Couverture effective et prévue en matière d’approvisionnement en eauCompte tenu de la croissance projetée de la population mondiale, pour atteindre les objectifs du Millénaire, il faudra que 1,5 milliard de personnes de plus aient accès à une forme ou une autre d'approvisionnement en eau amélioré d'ici à 2015, ce qui représente 100 millions de personnes par an (ou 274 000 personnes par jour).

*chiffre estimatif.

Source : Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l'eau et de l'assainissement, 2002. Mis à jour en septembre 2002.

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Couverture mondiale en matière d’approvisionnement en eau

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Couverture urbaine en matière d’approvisionnement en eau

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Couverture des zones rurales en matière d’approvisionnement en eau

Non desservisDesservis

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Tous les objectifs du Millénaire pour le développementsont interdépendants. Sans un accès amélioré à l’eaudouce et à l'assainissement, l’objectif primordial queconstitue la réduction de la pauvreté ne pourra êtreatteint. Les conséquences économiques d’un accèsinsuffisant à l’eau potable et à un assainissementamélioré sont souvent sous-estimées. Les maladiesliées au manque d’hygiène entravent la croissanceéconomique et coûtent des milliards de journées detravail chaque année. Le temps consacré à allerchercher de l’eau à des sources très éloignées,empêche les femmes de se livrer à des tâches plusproductives et aux filles d’aller à l’école.

Il est essentiel d’améliorer l’accès à l’eau potable et àl'assainissement non seulement pour réduire la pauvreté, mais aussi pour atteindre les objectifs du Millénaire relatifs à la santé, y compris la réduction dela mortalité maternelle et infantile et la lutte contre le

VIH/sida, le paludisme et les autres grandes maladies.Plus de deux millions de personnes vivant dans lespays en développement, des enfants pour la plupart,meurent chaque année de maladies liées à l’eau deboisson insalubre, à un assainissement inadéquat et àun manque d’hygiène.

La Déclaration du Millénaire comprend l’engagementd’instaurer l’égalité entre les sexes et l’autonomisationdes femmes. Les progrès réalisés dans le domaine del’eau et de l'assainissement sont essentiels pour l’autonomisation des femmes. Ce sont les femmes et lesfilles qui pâtissent le plus du manque d’eau douce etd’installations sanitaires privées. Les femmes et les fillesdoivent aller chercher l’eau et la gérer pour la famille et

les autres usages, et ce sont elles qui, la plupart dutemps, dispensent des soins aux membres de la famillequi tombent malades. En moyenne, elles marchent sixkilomètres chaque jour en transportant 20 litres d’eau. Si les écoles ne sont pas équipées d’installationssanitaires adéquates, les filles n’y vont pas, dansbeaucoup de cas.

Compte tenu du caractère limité des ressources eneau douce, d’une part, et de l’accroissement de lademande, d’autre part, il est crucial de protéger et debien gérer les ressources en eau. En adoptant lesobjectifs énoncés dans la Déclaration du Millénaire,les gouvernements se sont engagés à assurer unenvironnement durable et à inverser la tendanceactuelle à la déperdition des ressourcesenvironnementales. Il est essentiel de réduire lapauvreté et de modifier les modes de consommationnon viables pour mettre un terme à la dégradation del’environnement et assurer la durabilité du point devue de l’environnement.

Amérique latine et Caraïbes

6 %

Europe2 %

Asie65 %

Afrique27 %

Approvisionnement en eau

Amérique latine et Caraïbes

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Europe2 %

Assainissement

Afrique13 %

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Approvisionnement en eau et assainissement— Distribution de la population non desservie

La grande majorité de la population mondiale qui n’a pas accès à l’approvisionnement en eau ou à l’assainissement vit en Asie. Toutefois, il est important de noter qu’en Afrique la proportion de personnes vivant sans accès à ces services est plus élevée qu’en Asie.

Source : OMS/UNICEF Joint Monitoring Programme, 2002.

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Disponibilités en eau et population (pourcentage de l’approvisionnement en eau dans le monde comparé au pourcentage de la population mondiale)Cette vue d’ensemble des disponibilités en eau fait ressortir les disparités entre les continents et, en particulier, les pressions qui s’exercent sur l’Asie, qui doit satisfaire les besoins de plus de la moitié de la population mondiale avec seulement 36 % des ressources mondiales en eau.

Source : Site Web du bureau régional UNESCO/PHI pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

* Selon les informations communiquées dans : Jal Swaraj Abhiyan (Campaign for Water Liberation), NAVDANYA/Research Foundation for Science, Technology & Ecology—1 dollar des E.U. = 48,1 roupies.

en inde, on estime que les femmes quivont chercher de l’eau coûtent au pays150 millions de jours-femmes de travailpar an, l’équivalent d’une perte derevenu national de 10 milliards deroupies (soit environ 208 millions dedollars des états-unis)*.

l’organisation mondiale de la santé aestimé que, pour atteindre les objectifsfixés au niveau international en matièred’approvisionnement en eau etd’assainissement, il était nécessaired’investir environ 11,3 milliards dedollars des états-unis par an de plus queles niveaux injectés en 2004.

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de l’eau pour les femmes

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le défiDans la plupart des sociétés, c’est aux femmes qu’il incombe au premier chef de s’occuper del’approvisionnement en eau, de l'assainissement et des soins de santé au niveau du ménage. L’eau estnécessaire non seulement comme boisson mais aussipour la préparation des aliments, les soins des animauxdomestiques, l’irrigation des cultures, l’hygiènecorporelle, les soins aux malades, le nettoyage, lelavage et l’élimination des déchets — activités quiincombent toutes, le plus souvent, aux femmes. Lesfemmes et les filles ont le plus besoin d’installationssanitaires privées salubres.

Les femmes pâtissent aussi, de façon disproportionnée,des conséquences des catastrophes liées à l’eau, tellesque les inondations, car elles ne reçoivent souvent pasles alertes ou les autres informations sur les dangers etles risques.

Les femmes ont une connaissance approfondie desressources en eau, y compris l’emplacement, la qualité et les méthodes de stockage, et elles sontsouvent les personnes les plus désireuses de faire ensorte que les installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement fonctionnent. Les femmesautochtones, en particulier, détiennent souvent desconnaissances traditionnelles approfondies concernantles sources d’eau ainsi que la conservation et la gestiondes ressources en eau.

Ce rôle central des femmes est souvent négligé dansles efforts visant à améliorer la gestion des ressourcesen eau et à étendre l’accès à un assainissementadéquat. Les femmes n’ont souvent pas la possibilitéde participer à la prise de décisions concernant lestypes de services qu’elles reçoivent.

que faut-il faire ?En abordant les questions relatives àl’approvisionnement en eau et à l'assainissement dansl’optique de l’égalité des sexes, les avantages et les coûts

de l’utilisation de l’eau peuvent être répartiséquitablement entre tous les groupes, et la créativité,l’énergie et les connaissances des femmes et deshommes peuvent contribuer à améliorer lefonctionnement des installations relatives à l’eau.

Fait important, les améliorations enregistrées enmatière d’accès à l’eau salubre et à l'assainissement,qui concernent à la fois les femmes et les hommes,conduiront à de multiples avantages dans d’autresdomaines tels que la réduction de la pauvreté,l’augmentation du nombre de filles pouvant recevoirune éducation et la réduction de la mortalitématernelle et infantile.

Les recommandations relatives aux mesures à prendre :

Permettre aux femmes et aux hommes de participer surun pied d’égalité à la prise de décisions. Les projetsdonnent de meilleurs résultats lorsque les femmes

participent pleinement au choix de l’emplacement,de la conception et de la technologie des installationsd’approvisionnement en eau et d'assainissement;

Prendre en considération les besoins des femmes et des filles en matière d’intimité et de sécurité, s’agissant de l’emplacement et de la conception des installationssanitaires. L’absence de toilettes dans les écoles peutempêcher les filles de recevoir une éducation, et lesfemmes qui doivent parcourir de longues distances outraverser des zones peu sûres pour faire leurs besoinsrisquent de subir des violences;

Améliorer l’accès de tous à l’eau. Améliorer cet accèspermet aux femmes et aux filles de tirer parti dutemps consacré jusque-là à aller chercher de l’eaupour d’autres activités, par exemple aller à l’école,apporter des soins aux enfants, gagner un revenu ouproduire des cultures vivrières pour la famille;

Accorder aux femmes un accès équitable à la terre et auxautres ressources. Dans de nombreux pays, les lois et lescoutumes relatives aux titres fonciers et le contrôle desressources sont discriminatoires à l’encontre desfemmes. Un accès équitable à l’eau et à la terre à desfins productives, telles que l’élevage d’animauxdomestiques, la production de cultures vivrières etleur préparation en vue de les commercialiser, permetaux femmes de gagner un revenu pour leur famille;

Cibler également les femmes et les hommes dans lesprogrammes d’éducation et de formation sur l’eau et del'assainissement. Les programmes d’éducation enmatière d’hygiène devraient cibler avant tout les mèreset les filles, car les femmes sont les personnes servantde modèles au sein du ménage. De même, inclure lesfemmes avec les hommes dans les programmes deformation relatifs au fonctionnement et à l’entretiendes installations d’approvisionnement en eau etd’assainissement peut contribuer à assurer la viabilitéet la durabilité des technologies et des infrastructures.

Décès dus à des maladies liées à l’eau, données estimatives pour 2001Le présent tableau indique les décès dus aux maladies liées à l’eau ventilés par maladie, la majorité desquels sont dus à des maladies transmissibles, aux maladies maternelles et périnatales et aux carences nutritionnelles. Les autres causes sont les maladies infectieuses et parasitaires, les maladies diarrhéiques et le paludisme.Source : OMS, 2002.

Maladies infectieuses et

parasitaires 30 %

Paludisme3 %Autres

11 %

Maladies transmissibles,

conditions maternelle

et périnatale et carences

nutritionnelles51 %

Maladies diarrhéiques

5 %

La vie des femmes dans le monde entier est étroitement liée à l’eau. La Décennie « L’eau, source de vie » reconnaît le rôle central que les femmesjouent en fournissant, gérant et préservant l’eau et en étant les personnes servant de modèles au sein de la famille lorsqu’il est question

d’assainissement et d’hygiène. Durant la Décennie, il est crucial de veiller à ce que les femmes participent pleinement et sur un pied d’égalité aux effortsde développement liés à l’eau, et d’aborder les questions relatives à l’eau et à l'assainissement dans l’optique de l’égalité des sexes.

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Une eau salubre et un assainissementapproprié sont deux facteurs

indispensables pour assurer la santé des êtreshumains et les protéger contre un largeéventail de maladies. La Décennieinternationale d’action « L’eau, source devie » (2005-2015) exhorte la communautéinternationale à redoubler d’efforts pouraccroître l’accès de tous à l’eau et àl'assainissement d’ici à 2015 afin de luttercontre les maladies et d’améliorer la santé etle bien-être de la population mondiale.

le défiL’accès insuffisant à une eau salubre et à unassainissement approprié constitue la principalecause de maladies dans le monde. Deux millions depersonnes, des enfants pour la plupart, meurentchaque année de maladies d'origine hydrique tellesque la diarrhée, et des millions d’autres sontgravement affaiblies par ces maladies.

L’approvisionnement insuffisant en eau salubre et lamauvaise gestion des déchets humains peuventfavoriser la propagation de maladies telles que ladiarrhée, le choléra, la dysenterie, la typhoïde,l’hépatite, la polio, le trachome et la téniase — dont ungrand nombre peuvent être mortelles pour leshabitants du tiers monde. D’autres maladies liées àl’eau, telles que le paludisme et la filariose, touchent untrès grand nombre de personnes dans le monde entier.Ainsi, le paludisme à lui seul fait plus d’un million demorts par an.

L’eau insalubre et l’assainissement insuffisant sont lesprincipaux facteurs à l’origine du décès de dizaines demillions d’enfants chaque année. Des épisodes demaladies d'origine hydrique telles que la diarrhée

Couverture effective et projetée en matière d’assainissement Le Sommet mondial pour le développement durable de 2002 a fixé comme objectif la réduction de moitié, d’ici à 2015, de la proportion de personnes qui n’ont pas accès à l’assainissement de base. Compte tenu de l’accroissement projeté de la population mondiale, il faudra que 1,9 milliard de personnes en plus aient accès à un assainissement amélioré d’ici à 2015 (soit 125 millions de personnes par an ou 342 000 par jour).

*chiffre estimatif.

Source : Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l'eau et de l'assainissement, 2002. Mis à jour en septembre 2002.

Couverture mondiale en matière d’assainissement

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Couverture urbaine en matière d’assainissement

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Couverture des zones rurales en matière d’assainissement

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Non desservisDesservis

de l’eau pour l’assainissement et la santé

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peuvent affaiblir tellement les enfants que s’ilssurvivent, ils sont souvent trop faibles et sous-alimentéspour survivre aux maladies courantes chez les enfants.

La plupart de ces décès peuvent être évités. On estimeque presque la moitié des près de deux millions dedécès dus à la diarrhée chaque année pourrait êtreévitée si les populations comprenaient les règlesd'hygiène de base.

Les pénuries d’eau contraignent les gens à consommerde l’eau contaminée, à l’origine de maladies d’originehydrique. En 2005, 500 millions de personnes vivaientdans un pays considéré comme en état de stresshydrique ou affecté par une pénurie d’eau. En 2025,leur nombre devrait atteindre 2,4 milliards pour lespremiers pays et 3,4 milliards pour les seconds,l’Afrique du Nord et l’Asie occidentale étant toutparticulièrement touchés.

L’urbanisation croissante exerce des pressionsconsidérables sur les infrastructures existantesd’approvisionnement en eau et d’assainissement. Lescentres urbains dans les pays en développement ontenregistré une croissance rapide sans planificationadéquate des infrastructures, si bien que des millionsd’immigrants ont un accès limité à des conditionsd’assainissement sécuritaires et à une eau salubre. Celafait courir des risques à l’ensemble de la population etprovoque de graves dommages à l’environnement.

Des personnes infectées au VIH, de plus en plusnombreuses, et qui sont particulièrement vulnérablesaux maladies et aux infections, dépendent de l’accès àune eau salubre pour leur santé et leur survie.

que faut-il faire ?La Décennie internationale d’action « L’eau, sourcede vie » offre l’occasion de redoubler d’efforts pourassurer à tous l’accès à une eau salubre et àl’assainissement d’ici à 2015 et un cadre de vie sain.

Les recommandations relatives aux mesures à prendresont les suivantes :

Mener, à tous les niveaux, des activités de plaidoyer efficaceset soutenues concernant l’eau, l'assainissement et l’hygiène.De nombreux décideurs sous-estiment le rôle essentielque jouent l’eau, l’hygiène et l'assainissement en vue deréduire la pauvreté. Les avantages pour l’économie et lasanté qu’apporte la fourniture d’installationsd’approvisionnement en eau et d’assainissementl’emportent largement sur le coût des investissements;

Dispenser dans toutes les écoles des programmesd’éducation sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène, quiauront des incidences considérables sur la santé desenfants, sur l’apprentissage, sur le cadre scolaire et surl’éducation des filles;

Effectuer des investissements pour les infrastructuresd’assainissement, telles que latrines et toilettes dans lesmaisons et dans toutes les écoles, est indispensablepour assurer un environnement salubre et unepolitique sanitaire viable. Dans les zones touchées par

un chômage élevé, les villageois peuvent êtreembauchés comme constructeurs de latrines, maçonset gardiens chargés de surveiller le fonctionnement etla maintenance des pompes à eau;

Faire porter les efforts sur la fourniture de servicesdurables sur le long terme et pas seulement sur laconstruction d’installations;

Faire participer pleinement les femmes à la planificationet à la conception des installations d’approvisionnementen eau et d’assainissement et considérer les questionsrelatives à l’eau et à l’assainissement dans l’optique del’égalité des sexes. Assurer une bonne formation auxfemmes portant sur les pratiques en matière d’hygièneet d’assainissement améliorera la santé de l’ensemblede la population;

Assurer l’engagement communautaire pour apporter dessolutions à long terme. L’approbation et l’engagementcommunautaires concernant un assainissementsécuritaire se sont avérés primordiaux pour la réussiteau plan local des projets dans le domaine de l’eau etde l’assainissement, surtout dans les zones rurales. Lescommunautés dont les moyens d’action ont étérenforcés peuvent gérer les programmesd’approvisionnement en eau et d’assainissementgarantissant de bons résultats sur le long terme;

plus de la moitié des lits d’hôpitaux dansles pays en développement sont occupéspar des personnes souffrant de maladiesévitables causées par de l’eau insalubreet un assainissement déficient.

Proportion de ménages dans les grandes villes connectés à un réseau de distribution d’eau courante et à un réseau d’égoutsCe graphique est basé sur les données fournies par 116 villes. Aucune région ne comprenait un échantillon représentatif de grandes villes, mais les données chiffrées pour chaque région donnent probablement une indication des niveaux moyens d’approvisionnement pour les principales villes de cette région. Si l’on entend par fourniture adéquate de services d’assainissement dans les grandes villes l’existence de toilettes connectées à un réseau d’égouts, ces données chiffrées indiquent une insuffisance substantielle de la fourniture de ces services dans les villes de l’ensemble de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine, des Caraïbes et de l’Océanie.

Source : OMS/UNICEF, 2002.

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Amérique du Nord

EuropeOcéanieAmérique latine

et Caraïbes

AsieAfrique

Connectées à un réseau d’égouts

Maisons ou cours connectées au réseau de distribution d’eau

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de l’eau pour l’alimentation, l’agriculture les moyens d’existence en milieu rural&

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le défiLa production alimentaire mondiale devra augmenterde 60 % de 2000 à 2030 pour satisfaire les demandescroissantes résultant de l’accroissement de lapopulation. Cela nécessitera une augmentation de 14 % de l’eau utilisée pour l’irrigation agricole.

Les terres irriguées, qui ne représentent qu’environ 20 % des terres agricoles dans le monde, produisentenviron 40 % des denrées alimentaires et 60 % descéréales dans le monde. Bien que l’agriculture irriguéesoit plus productive que les cultures pluviales,l’irrigation fait à présent l’objet d’un examenminutieux en raison de ses rendements relativementmédiocres eu égard aux ressources utilisées. Lapénurie d’eau croissante dans de nombreuses régionsrequiert une utilisation beaucoup plus productive del’eau dans l’agriculture et des mécanismes plustransparents d’allocation de l’eau entre les diverssecteurs, en accordant une attention spéciale auxbesoins de l’environnement.

Une personne sur cinq dans le monde dépend dupoisson comme principale source de protéines, et lapêche assure des moyens d’existence directs ouindirects à 400 millions de personnes. Plus de 70 %des stocks de poissons dans le monde sont pleinementexploités ou en voie d’épuisement, selon une étude del’Organisation des Nations Unies pour l’alimentationet l’agriculture, ce qui compromet gravement lessources d’approvisionnement alimentaire et d’emplois.

La surutilisation de l’eau pour l’irrigation etl’intensification de l’agriculture font peser unemenace sur la viabilité des systèmes agricoles dans denombreuses régions du monde. Depuis quelquesdizaines d’années, les nappes phréatiques peuprofondes sont devenues une source importanted’approvisionnement en eau pour l’irrigation, maiscela a aussi entraîné, dans la plupart des endroits, unpompage excessif des aquifères et une pollution

causée par les produits agrochimiques. L’utilisationinappropriée des engrais et des pesticides peutprovoquer une pollution de l’eau potable, des rivièreset des lacs.

Les eaux usées sont largement utilisées dans les paysen développement aux fins de l’irrigation et peuventêtre d’une très grande utilité lorsque l’eau est rare.Elles doivent toutefois être traitées de façonappropriée. Dans les pays pauvres, les eaux d’égoutsont souvent appliquées directement sur les sols,exposant les agriculteurs et les consommateursd’aliments à des parasites et contaminants organiqueset chimiques.

que faut-il faire ?Durant la Décennie internationale d’action « L’eau,source de vie » et au-delà, il faut redoubler d’effortspour aider les agriculteurs du monde entier àproduire des aliments en plus grande quantité et demeilleure qualité en utilisant moins d’eau et enréduisant les contraintes imposées à l’environnement.Ce n’est qu’alors que l’on pourra espérer atteindre ledouble objectif consistant à éliminer la pauvreté et àassurer la viabilité de l’environnement.

Les recommandations formulées pour assurer uneutilisation de l’eau plus durable, tout en satisfaisant lademande alimentaire croissante, sont les suivantes :

Mettre en place des politiques appropriées. Employer despolitiques offrant aux agriculteurs les incitationsvoulues pour leur permettre de contribuer àl’économie de leur région par des pratiques agricolesviables utilisant l’eau de façon productive, autant pourles cultures pluviales que pour l’agriculture irriguée;

Appuyer par des investissements publics les investissementseffectués par les agriculteurs au plan individuel, ainsique par le secteur privé, en vue de développer uneagriculture efficace;

Améliorer la gouvernance et changer catégoriquement lafaçon dont l’eau est gérée dans l’agriculture. Lesutilisateurs d’eau à tous les niveaux doivent participerà la planification et à la gestion de l’irrigation et êtreen mesure de prendre des décisions par l’intermédiairede mécanismes appropriés, tels que les associationsd’utilisateurs de l’eau. Les services relatifs à l’eaudoivent devenir beaucoup plus souples, fiables etéquitables, pour obtenir des gains de productivité dansl’utilisation de l’eau à des fins agricoles;

Faire en sorte que les femmes aient le même accès que leshommes aux ressources telles que la terre, latechnologie, l’eau et la recherche, et les faire participersur un pied d’égalité à la prise de décisions;

Poursuivre les recherches et le renforcement descapacités dans les domaines des techniques agricolesviables, des technologies modernes, de l’utilisationefficace de l’eau et d’une agriculture viable.

Rendements et besoins en eau de l’agriculture irriguée et de la culture pluvialeLe graphique montre la variation du rendement et les besoins en eau dans l’agriculture irriguée et la culture pluviale. Les cultures irriguées ont des rendements plus élevés que les cultures pluviales avec une consommation d’eau plus élevée, même si ces cultures pluviales reçoivent des intrants optimaux. Les graphiques relatifs à la culture pluviale s’arrêtent à un moment donné (5 500 m3/ha) car il est impossible que les cultures pluviales « typiques » consomment plus d’eau sans irrigation.Source : Smith et. al., 2001.

0

2 000

4 000

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Consommation d’eau (m3/ha)

Cultures irriguées, variétés à haut rendement, haut niveau d’intrants

Cultures pluviales, intrants optimaux

1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000

L’agriculture est la principale source d’approvisionnement alimentaire dans le monde et la principale source de revenus pour des milliards d’habitantsdans les zones rurales. L’irrigation agricole consomme de vastes quantités d’eau douce, ce qui provoque dans de nombreux endroits des pénuries

d’eau qui s’aggravent. La charge croissante que fait peser sur les ressources naturelles une population de plus en plus nombreuse entraîne une dégradationdes sols et de l’eau. La Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie » (2005-2015) offre une occasion d’encourager une gestion durable del’eau dans l’agriculture et de contribuer à la réalisation des objectifs que sont l’élimination de la pauvreté et la viabilité de l’environnement.

11«

Page 14: L'eau, source de vie

l’eau et la réduction des risques de catastrophe

le défi En 2004, plus des deux tiers des catastrophesnaturelles ont été le résultat de manifestationshydrométéorologiques telles que des tempêtes, desinondations, des typhons et des ouragans, indique lesecrétariat de la Stratégie internationale de préventiondes catastrophes. Et la catastrophe du tsunamisurvenue dans l’océan Indien en décembre 2004 a fait, à elle seule, plus de 300 000 morts.

Même s’il est vrai que tous les pays peuvent êtreconfrontés à des risques naturels etenvironnementaux, ceux-ci se transforment demanière disproportionnée en catastrophes auxconséquences dévastatrices dans les pays endéveloppement les plus pauvres. Parmi ces derniers,les petits Etats insulaires en développement sontparticulièrement vulnérables à l’intensité et à lafréquence des catastrophes, ainsi qu’à leur impact enraison de leur petite taille et de leur situationgéographique dans de grandes étendues océaniques.

La pauvreté est l’une des causes principales de lavulnérabilité d’un pays à ce type de dangers, et celapeut entraîner des communautés pauvres dans unepauvreté encore plus grande, les ménages pouvant seretrouver contraints à s’endetter davantage pourreconstruire leur maison et satisfaire à leurs besoinsde base jusqu’à ce qu’ils puissent reprendre desactivités génératrices de revenus. Les groupesvulnérables, notamment les femmes, les personnesâgées, les handicapés et les enfants, sont les plusgravement touchés.

Les catastrophes naturelles et autres liées à l’eaupeuvent ravager une économie nationale. Elles

peuvent avoir des incidences financières négatives àcourt terme, mais lorsqu’elles se reproduisentfréquemment, ces catastrophes semblent avoir desconséquences négatives à long terme sur lacroissance économique, le développement et laréduction de la pauvreté.

La gestion des risques de catastrophe inclut desdimensions environnementales, sociales etéconomiques, comme le soulignent tant le Plan demise en œuvre de Johannesburg que les objectifs duMillénaire pour le développement. Elle nécessite laprise en compte des besoins des différents groupessociaux touchés par les catastrophes et l’engagementvolontariste de toutes les parties prenantes.

12

Répartition des catastrophes naturelles liées à l’eau, 1990-2001

Océanie 3 %

Asie 35 %

Afrique 29 %

Amériques 20 %

Europe13 %

Source : CRED, 2002.

Au cours de la dernière décennie, il y a eu une augmentation alarmante du nombre decatastrophes liées à l’eau enregistrées chaque année, touchant des millions de personnes,

compromettant la sécurité humaine et entravant les activités socioéconomiques. Entre 1991 et2000, plus de 665 000 personnes ont perdu la vie dans 2 557 catastrophes naturelles, dont 90 %étaient liées à l’eau — inondations, typhons et ouragans. La Décennie internationale d’action surle thème « L’eau, source de vie » (2005-2015) donne l’occasion de souligner le lien entre la gestiondes risques associés aux catastrophes et la gestion au quotidien des ressources en eau.

Page 15: L'eau, source de vie

que doit-on faire ?Au cours de la Décennie sur le thème « L’eau, source devie » et au-delà, l’on pourra réduire la vulnérabilitédes pays aux dangers en s’attaquant aux dimensionssociales, économiques et environnementales de lapréparation aux catastrophes. Comme lesconséquences des catastrophes naturelles etenvironnementales touchent surtout les pauvres, il estindispensable d’établir un lien entre la gestion descatastrophes et la réduction de la pauvreté.

La Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau, source de vie », (2005-2015) a la même duréeque le Cadre d’action de Hyogo : Pour des nations etdes collectivités résilientes face aux catastrophes, qui aété adopté à la Conférence mondiale sur la préventiondes catastrophes [Kobe (Japon) janvier 2005] et qui adonné un nouvel élan à une action concertée sur lagestion des risques associés aux catastrophes.

Quelques recommandations :

Intégrer la réduction des risques de catastrophe dans lesplans de développement et les programmes de réductionde la pauvreté à tous les niveaux, tout en stimulant lescapacités sociales et culturelles des communautéspauvres à renforcer leur résilience.

Reconnaître et stimuler les capacités des femmes en tantque force sociale et les engager dans les effortsdéployés pour assurer la sécurité de leurs familles,réduire la vulnérabilité des communautés et instituerla mise en place de politiques efficaces de réductiondes catastrophes.

Améliorer les systèmes de suivi, notamment la mesure,l’évaluation et la prévision de l’impact des catastrophespour comprendre les types de vulnérabilité auxquelsest exposée une économie, et les possibilitésd’atténuation et de prévention.

Mettre en place des programmes d’assurance dans lespays en développement au niveau des pays, descommunautés et des ménages afin de gérer les risquesde catastrophes et de minimiser les pertes.

Mettre au point tout un éventail de possibilitésgénératrices de revenus pour les ménages pauvres par lebiais, par exemple, d’instruments de

microfinancement, afin de les aider à faire face auxcatastrophes liées à l’eau.

Sensibiliser et faire participer les communautés auxprocessus de prise de décisions pour ce qui est de lagestion des risques de catastrophe et des programmesd’éducation.

Engager toutes les parties prenantes — les preneurs dedécisions, les responsables chargés de la gestion desrisques de catastrophe, la communauté scientifique,la société civile et les communautés locales — dansl’évaluation de la gestion des risques, le suivi et ladiffusion de l’information.

Mettre en œuvre et faire respecter les accordsinternationaux qui définissent les activités deréduction de la vulnérabilité, en mettant l’accent surla prévention des catastrophes liées à l’eau,l’évaluation des risques et les systèmes d’alerte rapidetels que le Cadre d’action de Hyogo.

13«

Exposition physique aux inondations (Moyenne annuelle, 1980-2000)

Inde

Chine

Bangladesh

Indonésie

Pakistan

Myanmar

Iran (République islamique d')

Afghanistan

Brésil

Népal

Pérou

Etats-Unis d'Amérique

Japon

Colombie

Viet Nam

0 20 40 60 80 100 120 140 160

Exposition physique aux cyclones tropicaux (Moyenne annuelle, 1980-2000)

Source : UNDP/BCPR; UNEP/GRID-Geneva

Chine

Inde

Philippines

Japon

Bangladesh

Etats-Unis d'Amérique

Viet Nam

Mexique

République de Corée

Cuba

République populaire démocratique de Corée

Thaïlande

Madagascar

Myanmar

Indonésie

0 100 200 300 400 500

Nombre de personnes (en millions) Nombre de personnes (en millions)

Revenus élevés 1 %

Revenus intermédiaires de la tranche

supérieure 23 %

Revenus intermédiaires de la tranche

inférieure 26 %

Revenus faibles 50 %

Nombre de personnes tuées par des inondations selon les catégories de revenus, 1975-2001

Source : ADRC et EM-DAT, CRED, Université de Louvain, Belgique

Page 16: L'eau, source de vie

&de l’eau pour la biodiversité

l’environnement

14

Page 17: L'eau, source de vie

le défiLa demande d’eau qui augmente exerce de fortespressions sur notre environnement. Les écosystèmesd’eau douce sont en crise à l’échelle mondiale. Denombreux lacs et rivières sont déjà pollués ou ont subiune grave dégradation du fait de la déperdition desécosystèmes naturels tels que les forêts et les bassinsversants. Des niveaux élevés de déversement demétaux lourds et de déchets dangereux d’originesindustrielle et agricole entraînent une contaminationaccrue et l’épuisement des eaux souterraines.

La diminution de la quantité et de la qualité desressources en eau provoque l’extinction d’espècesd’eau douce et des pertes graves de la biodiversité. Leszones côtières, les écosystèmes les plus productifs dumonde, sont particulièrement vulnérables du fait de ladégradation des fleuves au fur et à mesure qu’ilsapprochent de la mer, ce qui menace la vie humaineet animale et des écosystèmes entiers.

Environ quatre personnes sur 10 vivent à moins de 100 kilomètres d’une côte. Cependant, environ 30 % des terres des écosystèmes côtiers dans le monde ontété amplement dégradés par des demandes croissantesde sols aux fins de logement, d’implantationd’industries et d’activités de loisirs. Depuis quelquesdizaines d’années, l’accroissement de la pollution del’intérieur des terres, ainsi que la perte d’habitatscôtiers qui filtrent la pollution, ont conduit à des« zones mortes » étendues où les poissons ne sont pasen mesure de survivre, telles que le Golfe du Mexique.

Plus de la moitié de l’humanité dépend de l’eau douce qui s’accumule dans les régions montagneuses.Pourtant, ces régions subissent les pressions dudéboisement, de l’agriculture et du tourisme, quipeuvent constituer des demandes non viables deressources en eau.

que faut-il faire ?Dans les pays pauvres, la dégradation des ressources en eau est généralement causée par la pauvreté, car lasurvie sur le court terme y prévaut sur la protection des ressources sur le long terme. Dans les pays plusdéveloppés, la dégradation des écosystèmes aquatiquesest plus souvent le résultat de modes de consommationnon viables. Durant la Décennie internationale d’action« L’eau, source de vie » et au-delà, il faut s’attaquer auxdiverses causes de la dégradation de l’environnement,conserver et remettre en état les écosystèmes d’eaudouce en vue d’assurer des ressources en eau durablespour l’avenir.

Les recommandations relatives aux mesures à prendresont les suivantes :

Sensibiliser les communautés et assurer leur participationà la prise de décisions sur les questions de conservationet de gestion de l’eau;

Reconnaître la véritable valeur des ressourcesenvironnementales. L’application de mesuresquantitatives et qualitatives aux biens et services desécosystèmes atteste de leur valeur économique réelle.Les habitants peuvent alors vraiment apprécier lesavantages découlant de la protection des ressourcesnaturelles et des espèces menacées d’extinction;

Assurer une planification et une gestion intégrées del’utilisation des ressources en terre et en eau dans uncontexte écosystémique plus large;

Utiliser les études d’impact sur l’environnement pourmesurer les avantages de la conservation par rapportaux coûts d’autres types de développement;

Recourir à des mesures d’incitation et de dissuasionfinancières et autres (telles que le principe pollueur-payeur) peut encourager la conservation et découragerla dégradation de l’environnement;

Tirer parti de la coopération transfrontalière. Les coursd’eau internationaux peuvent devenir un moyend’encourager une coopération pacifique entre Etatset servir de catalyseurs en faveur de la paix et d’undéveloppement durable au plan régional;

Mettre en œuvre et appliquer de façon effective lesaccords internationaux qui visent à protéger lesécosystèmes, tels que la Convention sur la biodiversitéet la Convention relative aux zones humides, diteConvention de Ramsar.

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1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000

Extinction (cumulative) d’espèces connues de poissons d’eau douce durant le xxe siècle

Quatre-vingt-onze espèces de poissons d’eau douce sont classées comme étant disparues à l’état sauvage dans la Liste rouge 2000 de l’UICN. Parmi elles, on ne peut préciser en quelle année dix de ces espèces sont disparues. Ce graphique les incorpore donc selon un taux d’extinction d’une espèce par décennie, durant tout le xxe siècle.

Source : Centre mondial de surveillance pour la conservation, 1998, UICN, 2000.

15«

L’eau est cruciale pour la préservation de la biodiversité dans tous les environnements — depuis les écosystèmes d’eau douce que constituent leslacs et les fleuves jusqu’aux régions montagneuses, les terres humides, les estuaires, les zones côtières et les océans. La Décennie

internationale d’action « L’eau, source de vie » (2005-2015) offre l’occasion d’accroître la coopération en vue de protéger cette ressource vitalepour l’avenir des différents écosystèmes de la planète.

Page 18: L'eau, source de vie

16

Durant la Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie » (2005-2015), lesgouvernements, les organisations intergouvernementales et le secteur privé chercheront des

moyens d’accroître la qualité et la quantité des services énergétiques tout en veillant à ce quel’environnement soit protégé contre les effets néfastes liés à l’utilisation de l’énergie.

L’eau est vitale pour la production d’énergie; elle est utilisée pour la production d'énergiehydroélectrique et le refroidissement dans les centrales thermoélectriques, de même que pourl’énergie produite à partir des marées ou de la houle, et pour l’énergie géothermique. L’accès à desservices énergétiques abordables améliore sensiblement la vie des populations dans les pays endéveloppement et rend possible la croissance économique et le développement. Il est indispensable de gérerconjointement l’eau et l’énergie pour parvenir à un développement durable dans les zones rurales.

le défiLa croissance économique, l’accroissement de lapopulation et l’expansion urbaine dans le mondeentraînent tous des niveaux records deconsommation énergétique et d’utilisation de l’eau.La consommation énergétique dans le monde aconsidérablement augmenté depuis les années 1990et devrait augmenter de 2 % par an jusqu’en 2020, cequi signifie qu’elle devrait doubler d’ici 2035 ettripler d’ici 2055, par rapport à son niveau de 1998.

Les services énergétiques sont actuellement dominés par les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire, quireprésentaient environ 87 % de l’ensemble de l’énergieproduite dans le monde en 2001. Toutefois, l’énergieproduite à partir de combustibles fossiles cause unepollution atmosphérique et des émissions de gaz àeffet de serre, qui contribuent au réchauffement de laplanète et aux changements climatiques.

L’énergie produite par la force de l’eau — l’hydroélectricité — peut constituer une énergie de substitution non polluante plus durable que lescombustibles fossiles, de même que d’autres sourcesd’énergie renouvelables comme l’énergie solaire,l’énergie éolienne, l’énergie de la houle, labioénergie et l’énergie géothermique. Au planmondial, ces sources représentent à l’heure actuelleenviron 14 % de l’utilisation de l’énergie primairedans le monde. Les minicentrales hydroélectriques

sont bien adaptées aux applications « hors réseau »dans les zones rurales, alors que d’autres sourcesd’énergie renouvelables, telles que les éoliennes, lespanneaux solaires et la biomasse, peuvent êtreutilisées de façon bénéfique comme source d’énergiepour pomper l’eau potable souterraine ou procéderà l’irrigation à petite échelle dans les zones ruralesisolées ou les petits villages.

de l’eau pour l’énergie

Sources d’énergie dans le mondeL’hydroélectricité fournit au moins 50 % de la production d’électricité dans 66 pays et 19 % dans 24 pays. Le développement des petites centrales hydroélectriques devrait augmenter encore de 60 % dans le monde d’ici à 2010.

Source : Site Web de l’AIH (Association internationale de l'hydroélectricité). Section consacrée aux petites centrales hydroélectriques: http://europa.eu.int/comm/energy_transport/atlas/htmlu/hydint.html. Données obtenues en mai 2002.

Hydroélectricité 19 %

Energie thermique

(comprenant les combustibles

fossiles) 63,5 %

Energie nucléaire

17 %

Energie géothermique et autres sources

0,5 %

Page 19: L'eau, source de vie

17«

Le potentiel est considérable s’agissant dudéveloppement de la contribution des grandescentrales hydroélectriques dans les pays endéveloppement. Cependant, les projets relatifs auxgrands barrages peuvent avoir des effets fortpréjudiciables sur l’environnement, causant desdommages aux habitats de la faune et de la flore,provoquant une migration des poissons et affectantl’écoulement et la qualité de l’eau, en plus d’avoir degraves répercussions socioéconomiques liées à laréinstallation des communautés locales.

Le financement des infrastructures pour les servicesessentiels tels que l’eau et l’électricité dans les pays endéveloppement pose aussi un problème considérableauquel il faut faire face. Sans des infrastructuresénergétiques fiables et la fourniture d’électricité, lepotentiel de croissance économique est limité. Unegrande partie des quelque deux milliards depersonnes vivant sans avoir accès à l’électricité setrouve dans des zones rurales ou périurbaines, et n’apas non plus accès aux services d’approvisionnementen eau salubre et d’assainissement.

que faut-il faire ?Durant la Décennie internationale d’action « L’eau,source de vie » et au-delà, pour utiliser l’eau etl’énergie de façon à contribuer à un développementdurable, il faudra utiliser l’énergie de façon plusefficace, dépendre davantage des sources d’énergierenouvelables et accélérer la mise au point desnouvelles technologies énergétiques.

Les petits projets hydroélectriques autonomes ont, demanière générale, des incidences limitées surl’environnement et peuvent, en particulier, procurer desavantages importants aux zones rurales et éloignées.

Il est indispensable, pour tout projet hydroélectrique,quelle que soit sa taille, d’effectuer une évaluation détailléede ses incidences environnementales et socioéconomiques,dans le cadre de son processus de planification.

Les déclarations et accords internationaux, tels que laDéclaration de la Conférence internationale sur lesénergies renouvelables, qui s’est tenue à Bonn(Allemagne) en 2004, et la Déclaration de Beijing surl’hydroélectricité et le développement durable (2004),constituent un cadre pour la promotion des sourcesd’énergie renouvelables, la fourniture d’un accèséquitable à l’énergie et une amélioration del’utilisation rationnelle de l’énergie.

Des politiques énergétiques efficaces enverront dessignaux économiques appropriés au marché pourgarantir une utilisation responsable et viable del’énergie. Ces politiques comprendront notammentl’élimination des subventions néfastes dont bénéficientles gros consommateurs d’électricité et la restructurationdes codes des impôts en vue d’encourager uneutilisation viable et durable de l’énergie.

0 1 25 50 100

Proportion de l’hydroélectricité dans l’électricité totale produite, par paysDe vastes parties de l’Amérique latine, de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique du Nord dépendent fortement de l’hydroélectricité pour couvrir leurs besoins en électricité, beaucoup plus que les pays d’Europe et d’Asie. Le potentiel hydroélectrique inexploité demeure toutefois encore très important.

Source : Carte établie pour le Programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau par le Centre for Environmental Research, Université de Kassel, sur la base des données de l’Association internationale de l'hydroélectricité (AIH) et International Journal on Hydropower and Dams, 2002. Proportion de l’hydroélectricité

dans l’électricité totale produite

pas de données disponibles

Potentiel hydroélectrique L'énergie hydroélectrique productible dans le monde chaque année représente au total environ 14 400 milliards de kilowatts-heure (TWh), dont un peu plus de 8 000 TWh par an sont actuellement considérés comme économiquement réalisables aux fins du développement. La capacité de production hydroélectrique installée s'élève au total à environ 692 gigawatts, les centrales en construction représentant 110 gigawatts supplémentaires.

Source : Conseil mondial de l'énergie et International Journal on Hydropower and Dams.

TWh/

an

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

Energie produite en 1999

Capacité techniquement exploitable

OcéanieMoyen-Orient

EuropeAsieAmérique du Sud

Amérique du Nord

Afrique

Capacité totale de production hydroélectriqueen place à la fin de 1999 — distribution par région

Océanie 1,9 %Afrique 2,9 %

Moyen-Orient 0,6 %

Amérique du Nord

23,1 %

Amérique du Sud 15,4 %Asie

25,1 %

Europe31 %

Source : http://www.worldenergy.org/wec-geis/publications/reports/ser/hydro/hydro.asp

Page 20: L'eau, source de vie

18

Alimentation Il faut quelque 3 000 litres d’eau pour produire notre ration alimentaire quotidienne,soit environ 1000 fois la quantité qu’il nous faut boire.Environnement Les catastrophes liées à l’eau,telles que les raz-de-marée, les inondations et les périodes de sécheresse, constituent, après les vents de tempête, les catastrophes naturelles les plus fréquentes et les plus dévastatrices. EnergieL’hydroélectricité fournit au moins 50 % de la production d’électricité dans 66 pays et 19 % dans 24 pays.Le développement des petites centrales hydroélectriques devrait augmenter encore de 60 %dans le monde d’ici à 2010. Questions relatives aux eaux transfrontières 145 pays ont un territoiresitué sur un bassin transfrontières et 21 se trouvent entièrement sur l’un d’entre eux. Au cours dudernier demi-siècle, environ 200 traités ont été signés concernant des bassins hydrographiquestransfrontières. Pénurie D’ici à 2025, on estime que 3,4 milliards de personnes vivront dans un paysaffecté par une pénurie d’eau. Cultures Presque toutes les grandes religions dans le mondereconnaissent à l’eau d’importantes vertus symboliques et cérémoniales. Assainissement Un dollar

investi dans le domaine de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement peut avoir unrendement économique jusqu’à 34 fois supérieur, selon la région. Pollution Dans les

pays en développement, plus de 90 % des eaux d’égout et 70 % des eaux uséesindustrielles sont déversées dans les eaux de surface sans avoir été traitées.

Agriculture L’irrigation accroît de 100 à 400 % les rendements de laplupart des cultures agricoles. Au cours des 30 prochaines

années, 70 % des gains réalisés en matière de productioncéréalière le seront sur des terres irriguées. �

www.un.org/french/waterforlifedecade

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