Fiche de lecture 2017

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L’Ecole de demain Propositions pour une Education nationale re nove e

Le livre :

De Jean-Michel Blanquer Editions Odile Jacob, 2016 152 pages

Après avoir été directeur général de l’Essec, directeur général de l’Enseignement scolaire et recteur des académies de Guyane et de Créteil, Jean-Michel Blanquer est aujourd’hui Ministre de l’Education nationale. L’Ecole de demain, Propositions pour une Education nationale rénovée recense des découvertes « scientifiques » en matière d’éducation. Jean-Michel Blanquer y détaille 6 grands axes : l’école maternelle, l’école élémentaire, le collège, le lycée, la carrière des professeurs et l’organisation du système éducatif. Chaque axe est décortiqué en fonction de l’expérience, de la comparaison avec l’international et de la science. Aujourd’hui Ministre, Jean-Michel Blanquer a déjà mis en application certains principes qui forment son ouvrage. Néanmoins, on y trouve nombre de pistes de réflexion qui permettront aux enseignants (tous degrés et ancienneté confondus) de se retrouver.

Résumé détaillé

L’auteur dresse le portrait détaillé d’une nouvelle Ecole libre, fondée sur la savoir et l’autonomie, dans laquelle les enfants deviennent des adultes libres. Cette école sera celle de la rigueur pédagogique, de l’épanouissement de l’enfant et de la modernité pédagogique. Le système éducatif reposera ainsi sur 3 piliers :

1. L’expérience, qui permet de tirer des conclusions des échecs, des forces et des faiblesses 2. La comparaison internationale, lorsqu’on sait que la France est le pays où l’origine sociale des élèves pèse le

plus sur leur scolarité et leur réussite scolaire 3. La science et notamment la révolution numérique et les sciences cognitives.

L’école maternelle De la naissance à 7 ans, les enfants vivent une période importante, au-delà de laquelle, les disparités apparues auront du mal à s’atténuer. L’immersion langagière est cruciale : « à 4 ans, un enfant issu d’un milieu social défavorisé a entendu 30 millions de mots de moins qu’un enfant issu d’un milieu favorisé ». L’auteur se base sur les travaux de Maria Montessori, qui place le jeu, l’exercice physique et l’apprentissage en autonomie au cœur de la maternelle. En sachant qu’une stimulation cognitive précoce (= entre 0 et 5 ans) a un impact sur la réussite scolaire et l’insertion professionnelle de l’élève. La mission de la maternelle est par ailleurs de préparer aux apprentissages fondamentaux en mettant le langage au cœur des apprentissages (cf. programmes scolaires de maternelle de 2008). Aujourd’hui, un PE ne peut pas (ou difficilement) se consacrer aux élèves qui en ont le plus besoin : sa dispersion est contre-productive.

• Jean-Michel Blanquer souhaite mettre en place un « certificat d’enseignement en maternelle » qui s’obtiendra en 3 mois de formation, au cours de laquelle un stage d’application en maternelle sera obligatoire.

• Il donne ensuite la priorité aux REP+, puis aux REP et enfin aux zones rurales.

• Il souhaite dédoubler les classes de maternelle avec un effectif maximum de 15 enfants par classe.

• Il veut mettre l’art en avant afin de favoriser la sensibilité et l’expression orale.

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L’école élémentaire La mission de l’école élémentaire est l’acquisition et la maîtrise des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter, respect et appartenance à notre pays. C’est la période au cours de laquelle l’élève connaîtra le plus fort développement de son potentiel. L’auteur estime que le nombre d’heures effectives d’enseignement devrait être de 26h hebdomadaires, dont 20h en français/mathématiques. Pour lui les apprentissages devraient être personnalisés en fonction des besoins de chaque enfant. Là encore, la priorité absolue sera donnée à l’étude de la langue : mémorisation, répétition, imagination, fréquentation des grands textes patrimoniaux. L’apprentissage doit être rigoureux, progressif, explicite ; les concepts doivent être expliqués et appliqués jusqu’à leur parfaite maîtrise (cf. méthode de Singapour en mathématiques). D’après lui, c’est le PE (ses compétences, ses pratiques pédagogiques) qui a le plus fort impact sur la réussite scolaire des élèves. Jean-Michel Blanquer s’appuie sur le travail de Stanislas Dehaene pour lister les 7 principes adaptés aux mécanismes cognitifs des élèves d’élémentaire :

1. L’enseignement explicite du code alphabétique 2. La progression des apprentissages, allant du plus simple au plus compliqué 3. L’apprentissage actif de la lecture/écriture 4. L’autonomisation rapide de la lecture permettant d’aller de l’implicite à l’explicite 5. Le choix rationnel des exemples et exercices 6. L’engagement actif des élèves, leur attention, leur plaisir 7. L’adaptation au niveau de chaque enfant

L’auteur souhaite également la mise en place de ressources scolaires en ligne, avec un label de qualité. Pour lui, les inspections devraient cibler la pédagogie mise en place et l’inspecteur devrait conseiller et soutenir le PE. Le ministre est également pour l’instauration d’évaluations en début/fin de chaque année scolaire, adaptées aux pratiques des PE, pour accompagner l’élève et personnaliser son parcours, pour permettre les pilotages pédagogiques, les comparaisons et la responsabilisation. Ces évaluations devraient par ailleurs être publiées. Il souhaite aussi mettre en place des stages de remise à niveau en fin d’été, sur une durée de 3 semaines. L’usage du numérique devrait selon lui être plus fréquent, permettant ainsi d’individualiser les enseignements en fonction des élèves, d’améliorer les performances du système éducatif et de favoriser l’autonomie et la créativité des élèves. Jean-Michel Blanquer veut que chaque élève parte en congés d’été avec un livre à étudier, qui sera ensuite objet d’enseignement à la rentrée suivante. Il souhaite que les directeurs deviennent les supérieurs hiérarchiques des PE afin de faciliter leur affectation(/recrutement au profil) et puisse placer les PE les plus expérimentés sur les postes de GS/CP. Enfin, afin de faciliter la liaison école-collège, l’auteur aborde l’idée d’instaurer dès le CM1 un duo/trio de PE afin de mieux préparer la rentrée en 6e. La carrière des professeurs Les trois qualités d’un bon professeur :

- Il est spécialiste de sa/ses discipline(s), il maîtrise parfaitement le français, il a une bonne culture générale - Il sait apporter une attention particulière à chaque élève, c’est un pédagogue passionné de transmission et

avec le souci de faire progresser chaque élève - Il connaît parfaitement son environnement professionnel, son fonctionnement, ses enjeux et les acteurs de

l’Education Nationale ; il travaille en équipe Par ailleurs, afin de favoriser ce travail en équipe, l’auteur estime nécessaire de rester au minimum 5 ans dans le même établissement, la stabilité des équipes étant une condition essentielle de la réussite des élèves. Il souhaite que les directeurs gardent une charge d’enseignement. Il souhaite mettre en place une double inspection : d’établissement, et des enseignants (par le directeur et des spécialistes). Jean-Michel Blanquer souligne l’importance de la formation continue afin de suivre les évolutions scientifiques des disciplines et d’améliorer les pratiques pédagogiques.

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Il évoque la mise en place d’une reconnaissance au mérite avec une rémunération variable fondée sur l’atteinte d’objectifs individuels et collectifs, afin de reconnaître l’engagement professionnel et les réussites (sur la base des résultats et des progrès des élèves). Il souhaite la mise en place de dispositifs d’imprégnation et de compagnonnage pour les étudiants PE et l’ajout aux CAPES/CRPE d’une expérience en école obligatoire. Il voudrait que les PE puissent enseigner dans le secondaire et vice-versa. Il estime qu’une annualisation du temps de travail serait bénéfique (article à ce sujet ici). Enfin, il veut favoriser les secondes carrières afin de pouvoir sortir/entrer plus facilement dans l’Education nationale.