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Université Mohammed 1 OUJDA

Faculté des Sciences Juridiques Economiques

Et Sociales

Réalisé par   : • IMRAN BOULJOUB• SAFAE MOUSSAMIH• DAHMANI MEHDI • NAIJI LAMYAE• BEN SAID KHALID• BOUTOUIL SIHAM

Présenté à Mr. MEJDOUBI

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Plan :Introduction

CHAPITRE I : Concept d’efficience informationnelle

I – DÉFINITION DE L’EFFICIENCE INFORMATIONNELLE

II - LES FORMES D’EFFICIENCE INFORMATIONNELLE 

III - LES HYPOTHÈSES INHÉRENTES À L’EFFICIENCE INFORMATIONNELLE :

IV - LES CONDITIONS EMPIRIQUES LIÉES A L’EFFICIENCE INFORMATIONNELLE:

V - L’ANALYSE FONDAMENTALES ET TECHNIQUES :

VI - LE COMPORTEMENT DES INTERVENANTS SUR LES MARCHÉS FINANCIERS :

VII - LES CONSEQUENCES DE L’EFFICIENCE INFORMATRIONNELLE :

VIII - LES TESTS EMPIRIQUES DE L’EFFICIENCE DES MARCHÉS FINANCIERS :

1. Les tests de la forme faible : tests de prévisibilité de rendements :

2. Les tests de la forme semi-forte : tests d’études événementielles :

3. Les tests de la forme forte : tests de l’information privée

4- Le Paradoxe de Grossman et Stiglitz :

CHAPITRE II : Les canaux de transmission des chocs informationnels et le risque systémique

I - LES CANAUX DE TRANSMISSION DES CHOCS INFORMATIONNELS :

II - LE RISQUE SYSTÉMIQUE ET L’INTER RELATIONS ENTRE LES MARCHÉS :

Conclusion

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Introduction :

Avant d’introduire notre sujet, nous tenons à remercier

notre respectable enseignant Mr Mejdoubi qui nous a donné cette chance précieuse d’effectuer cette recherche très pertinente qui s’accentue sur un thème très important à savoir l’efficience informationnel ainsi que les différents canaux de transmission des chocs informationnels à travers les différents marchés financiers.

Actuellement, l’efficience des marchés financiers est une composante primordiale de la littérature financière, suite à ces implications profondes dans la dimension macroéconomique ainsi qu’au niveau de la gestion de portefeuille.

Le concept de l’efficience des marchés financiers repose sur quatre volets principaux, à savoir l’efficience fonctionnelle, l’approche comportementale ou le comportement rationnel des intervenants sur les marchés financiers, ainsi que l’efficience informationnelle. Ces deux derniers volets feront l’objet de notre travail.

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CHAPITRE I :

Concept d’efficience informationnelle

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I - DÉFINITION DE L’EFFICIENCE INFORMATIONNELLE :

Sur le plan informationnel, un marché est considéré efficient si les informations disponibles concernant chaque actif financier sont intégrées d’une manière immédiate dans les prix de ces actifs.

Sur le plan théorique et même sur le plan pratique, L’hypothèse d’efficience informationnelle est contestable.

Au niveau théorique, la définition de l’efficience informationnelle n’a jamais fait l’objet d’un accord ou d’une approbation complète.

Au niveau du plan pratique, de nombreuses expériences et recherches ont démontré que l’efficience informationnelle est irréalisable sur les marchés financiers.

A ce propos, plusieurs études d’ordre empirique ont été élaborées en réaction à cette controverse et qui ont fourni des résultats divergents.

II - LES FORMES D’EFFICIENCE INFORMATIONNELLE :

Pour faire une distinction entre les ensembles d’information que le prix d’un titre doit incorporer ; l’économiste américain FAMA a proposé trois versions de l’hypothèse de l’efficience des marchés financiers :

La forme faible : c’est le reflètement dans le cours des titres à partir des informations basées sur l’historique des cours et des rendements (prix et rendement passés) ; ce qui ne permet pas de réaliser des profits anormaux dans la mesure où les cours suivent un marché aléatoire.

La forme semi-forte : c’est toute information publique qu’elle concerne le titre. L’information qu’elle se caractérise par un caractère sectoriel ou macroéconomique est prise en compte par les prix des actifs. La réalisation des dans cette forme ne résulte que d’une information privilégiée.

La forme forte : c’est l’information privée ou privilégiée. Aucun investisseur ne peut réaliser des profits anormaux. Cette hypothèse est souvent rejetée pour les spécialistes du marché.

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III - LES HYPOTHÈSES INHÉRENTES À L’EFFICIENCE INFORMATIONNELLE :

Un marché efficient ne peut permettre une prévision du cours futur, car les cours reflètent correctement la valeur d'un actif évalué à son juste prix et son prix futur dépend des informations à venir. Toute nouvelle information mène à un ajustement instantané du cours du titre dont il reflète sa vraie valeur.

Eugéne Fama propose trois hypothèses de l'efficience des marchés financiers :

La diffusion rapide à faible coût de l'information :

L’information se répand instantanément, à la disponibilité de tout le monde et à un coût raisonnable comme elle à une rapidité de propagation

Les investisseurs réagissent immédiatement à l'information reçue :

Les opérateurs réagissent correctement et quasi immédiatement après la diffusion de l’information.

Le cours d'un titre suit un cheminement aléatoire :

Le cours du titre connait une certaine fluctuation permanente et indéterminée sur le marché financier.

IV - LES CONDITIONS EMPIRIQUES LIÉES A L’EFFICIENCE INFORMATIONNELLE:

Les hypothèses citées ci-haut impliquent la vérification de ces conditions empiriques :

La rationalité des investisseurs : Un marché efficient demande des agents économiques rationnels.

L'information est disponible gratuitement et tous les agents pourront en bénéficier. L'absence de coûts de transactions et d'impôt de bourse: En cas d’absence des coûts de

transactions ou les taxes boursières le gain potentiel réalisable. L'atomicité des investisseurs et la liquidité : les agents économiques ne peuvent pas

effectuer des transactions sur les titres si ces transactions elles-mêmes sont susceptibles.

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V - L’ANALYSE FONDAMENTALES ET TECHNIQUES :

1. L'analyse fondamentale

Définition :

C'est une méthode qui se base sur l'analyse des comptes de l'entreprise et de son

environnement économique.

Son but est de déterminer la valeur théorique et réelle de l'entreprise pour pouvoir

ensuite la comparer à sa valeur en bourse.

Elle s'obtient par la valorisation des actifs et passifs de l'entreprise c'est à dire une

estimation de leur valeur de marché et une analyse des différents facteurs économiques:

- une analyse économique (de l'environnement global)

- une analyse sectorielle (d'un secteur économique)

- une analyse financière (de la situation comptable)

- une analyse boursière (de la valeur boursière)

Cette méthode est une longue et rigoureuse.

Au final elle peut montrer que l'entreprise est sur ou sous valorisée. Une entreprise est sous

valorisée lorsque sa valeur propre est supérieure au cours de bourse. Pour les partisans de

l'analyse fondamentale, c'est une opportunité d'achat. Ils considèrent que le cours de la bourse

finira par rejoindre la valeur intrinsèque sur le moyen ou long terme.

2. L'analyse Technique :

• Définition :

Ensemble des méthodes servant à étudier le passé, à travers des graphiques et des statistiques, pour en déduire le futur, cette analyse prend comme base les trois principes suivants :

(a) Les prix évoluent au sein de tendances.(b) L’histoire se répète.(c) L’évolution du marché prend tout en compte.

L’analyse technique et la notion d’efficience sont proches mais aboutissent à des conclusions différentes. Il semble plus prudent de fournir une prévision sous forme de fourchette plutôt qu’un prix exact. Le but est d’identifier le plus finement possible la tendance.

Une des faiblesses de l’analyse technique et qu’elle a du mal à prévoir les retournement de tendances car elle évolue à travers les tendances et estime que la tendance se poursuive est plus forte que celle de se retourner.

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Rôle de l’analyse technique et relations avec l’analyse fondamentale

Il existe une complémentarité entre les 2 techniques :

L’analyse fondamentale donne le sens (baisse ou hausse) ; c’est la tendance : elle domine à LT

L’analyse technique dit jusqu’où cela va baisser ou monter : elle domine à CT.

L’avantage de l’analyse technique est qu’elle est opérationnelle. Elle permet d’avoir une méthode de prévision indépendamment de toute nouvelle information.

Si le marché est efficient, seule l’analyse fondamentale est valable car toute l’information est parfaitement traitée au présent, et aucune information n’est contenue dans les flux passés.

Inversement, et paradoxalement, si le marché est inefficient, l’utilisation de l’analyse technique peut ramener vers un marché efficient.

VI - LE COMPORTEMENT DES INTERVENANTS SUR LES MARCHÉS FINANCIERS :

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L’approche comportementale est devenue une composante déterminante dans les marchés financiers, suite à la multiplicité des acteurs qui exercent une certaine influence profonde sur le déroulement des opérations, les cours des actifs, aussi bien que sur les informations divulguées sur ces marchés. d’où la nécessité de l’élaboration d’une étude globale de leurs comportements en se basant sur les apports des différents sciences sociales, telles que la sociologie humaine et la psychologie, ainsi que les expériences faites sur les comportements de ces acteurs , afin de mettre en place un encadrement rationnel des comportements des principaux intervenants sur les différents marchés financiers, qui servira davantage afin de limiter les bulles ainsi que les krachs et les crises financières par lesquels il se caractérise le marché financier international.

VII - LES CONSEQUENCES DE L’EFFICIENCE INFORMATRIONNELLE :

a) Il est impossible de tirer profit des informations passées pour prévoir

l'évolution future du prix, vu que tous les agents disposent du même stock

desdites informations. Il faut donc chercher des informations nouvelles.

b) Les détenteurs des informations privées sont les seuls qui peuvent réaliser un

gain sur un marché, car en se basant seulement sur l'information publique, que

tout le monde détient, les agents vont réaliser des profits égaux.

c) Il est impossible de tirer profit même des informations privées lorsqu'il s'agit

d'un actif financier pour prévoir l'évolution future de son prix, car elles sont

déjà intégrées dans les prix. Sous cette forme, la rationalité des investisseurs

affirme que l'analyse de l'information disponible n'enrichit personne. Tous les

agents (spéculateurs) sont égaux en matière d'information privée et

d’anticipation.

VIII - LES TESTS EMPIRIQUES DE L’EFFICIENCE DES MARCHÉS FINANCIERS :

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Depuis la fin des années 60, la théorie financière s’est dès lors enrichie d’une série de tests empiriques (modifiés ou améliorés éventuellement par la suite) qui tentent d’étudier, sur les plus importantes places financières mondiales, les trois formes d’efficiences qui viennent d’être définies.

Ces nombreux tests amènent Fama (1991) à adapter sa classification initiale de l’efficience informationnelle des marchés financiers. Les modifications portent surtout sur la forme faible et en particulier sur la nature de l’information considérée. La forme faible intègre dorénavant l’historique de toutes les variables économiques ou financières utiles à la prévision et non plus seulement celui relatif aux cours des titres.

Le second changement porte sur la dénomination des tests d’efficience :

- Les tests de la forme faible deviennent les tests sur la prévisibilité des rentabilités ;

- Les tests de la forme semi-forte deviennent les tests d’études d’événements ;

- Et ceux de la forme forte sont appelés désormais les tests sur l’information privée.

Avant de traiter ces tests, il convient tout d'abord de souligner l'existence d'une caractéristique commune à tous les tests d'efficience : tout test d'efficience est un test joint de l'hypothèse d'efficience et d'un modèle d'évaluation des actifs. Ce problème est selon Fama (1991) le plus sérieux dans la mesure où il a pour conséquence que l'efficience n'est pas directement testable : elle doit nécessairement être testée conjointement avec un certain modèle de formation des prix

1. Les tests de la forme faible : tests de prévisibilité de rendements :

Les multiples tests concernant la prévisibilité des rentabilités font apparaître la nécessité d'effectuer une distinction entre horizon court et horizon long. Les études sur horizon court mettent majoritairement en évidence l'existence d'autocorrélations statistiquement significatives, témoignant ainsi de la possibilité de prévoir les rentabilités à partir des valeurs passées. Malgré leur significativité statistique, Fama (1970, 1991) juge ces autocorrélations non significatives d'un point de vue économique au sens où la présence d'autocorrélations à court terme ne permet pas l'élaboration de stratégie rémunératrice. On se trouve ici face à un problème inhérent à toute étude sur l'efficience : alors que les tests économétriques font apparaître une prévisibilité des rentabilités à partir des valeurs passées, les partisans de l'efficience affirment que la connaissance de ce phénomène ne remet nullement en cause l'efficience. Devant cet état de fait, divers auteurs se sont attachés à tester l'hypothèse d'efficience en travaillant sur des horizons plus longs.

Selon Summers (1986), on ne peut conclure en faveur de l'efficience uniquement en examinant les autocorrélations à horizon court. A travers un exemple simple, Summers montre que l'on peut ne pas observer d'autocorrélation à court terme alors même que le processus est auto corrélé. Pour appréhender cette autocorrélation, il est indispensable de travailler sur des horizons longs. Plus spécifiquement, Summers (1986) montre que si le modèle habituel de formation des cours, modèle d'actualisation des dividendes futurs, est vérifié, alors on doit observer des autocorrélations négatives à horizon long, ce qui témoigne du phénomène de retour à la moyenne des rentabilités (mean reversion) : après une période de hausse (respectivement de baisse), les rentabilités suivront une tendance décroissante

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(respectivement croissante) afin de retourner vers leur valeur moyennes. Cette présence du phénomène de mean reversion a été confirmée divers auteurs, dont Poterba et Summers (1988).

Quelle est alors l'implication du phénomène de retour à la moyenne des prix sur l'efficience? Tout d'abord, le fait que les prix retournent vers la valeur fondamentale indique que, durant la période où le phénomène de mean reversion prend place, les rentabilités sont prévisibles à partir des rentabilités passées. Les prix ne suivent donc pas une marche aléatoire et contiennent une composante stationnaire transitoire. Le rejet de la marche aléatoire n'implique pas cependant le rejet de l'hypothèse d'efficience des marchés financiers. Toutefois, la présence d'une composante mean reverting dans les prix induit nécessairement un écart (plus ou moins durable) du prix à la valeur fondamentale, ce qui remet en cause l'hypothèse de Samuelson concernant l'égalité à tout instant entre le prix et la valeur fondamentale. En outre, plus l'écart des prix par rapport à la valeur fondamentale est durable, plus les autocorrélations dans les rentabilités sont longuement négatives et plus il est possible d'établir des règles de spéculation permettant de générer des profits anormaux. Summers (1986) et Poterba et Summers (1988) voient ainsi dans le phénomène de mean reversion une source d'inefficience du marché. Mais, comme dans tout débat sur l'efficience, nous trouvons naturellement la position inverse, à savoir que le phénomène de mean reversion ne témoigne en rien d'une inefficience du marché, mais bien au contraire de l'efficience. Fama et French (1988a) suggèrent ainsi que la corrélation sérielle négative observée dans les rentabilités à horizon long peut résulter du fait que les rentabilités attendues sont variables au cours du temps. Or, le fait que ces rentabilités espérées varient au cours du temps reflète la possibilité d'un taux d'intérêt variable, ce qui n'est pas incompatible avec l'efficience.

Par ailleurs, alors que les « adversaires » de l'efficience insistent sur le fait que la présence d'une composante mean reverting dans le prix témoigne d'un écart, plus ou moins durable, entre le prix et la valeur fondamentale, les « partisans » de l'efficience voient dans cette composante le fait que le prix tend à retourner vers la valeur fondamentale, ce qui entraîne la vérification de l'hypothèse d'efficience à long terme.

En effet, si les prix retournent vers la valeur fondamentale, alors le modèle d'évaluation est vérifié à long terme. Ce modèle reposant sur l'hypothèse d'efficience, l'acceptation du modèle induit l'acceptation de l'efficience. Face au débat quelque peu stérile concernant la prévisibilité des rentabilités à partir des rentabilités passées, les auteurs se sont penchés sur l'étude de la prévisibilité des rentabilités à partir d'autres variables économiques ou financières.

2. Les tests de la forme semi-forte : tests d’études événementielles :

Dans cette deuxième catégorie, les prix intègrent non seulement toute l'information portant sur l'historique des prix et des variables fondamentales, mais également toute l'information publique concernant la santé des entreprises (annonces des résultats annuels, émission de nouvelles actions, distributions d'actions gratuites, etc.). L'objet des tests d'études événementielles est de déterminer si les prix intègrent rapidement ces diverses informations publiques. On teste ainsi la réaction du marché à une information rendue publique en analysant la vitesse avec laquelle le prix s'ajuste à cette information. Selon Fama (1991), la majorité des études événementielles menées sur données quotidiennes fait ressortir un ajustement rapide des cours des actions à toute information publique : en moyenne, les prix

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semblent s'ajuster en un jour à l'annonce d'un événement. Fama (1991) conclut alors que le marché est efficient au sens semi-fort.

Toutefois, les analyses de Charest (1978), Mitchell et Mulherin (1994) et Bernard et Thomas (1990) montrent que le marché ne réagit pas rapidement à l'annonce, ce qui semble contredire l'efficience au sens semi-fort. Dans ce cas d'ajustement lent des prix, Fama (1991) met en avant le problème de l'hypothèse jointe visant bien évidemment à tenter de réhabiliter l'hypothèse d'efficience. Face à ce constat et aux résultats quelques peu divergents des études, il paraît à nouveau bien difficile de conclure sans ambiguïté en termes d'efficience ou d'inefficience du marché au sens semi-fort.

3. Les tests de la forme forte : tests de l’information privée

Cette troisième et dernière catégorie de l'efficience informationnelle concerne le problème de l'information privée : existe-t-il des investisseurs détenant une information privée qui n'est pas reflétée dans les prix? Dans l'affirmative, ces investisseurs peuvent-ils espérer des rentabilités supérieures à celles des agents ne disposant pas de cette information? De façon générale, les études sur l’efficience au sens fort peuvent être classées en trois catégories. La première est constituée des études sur les délits d’initiés [2] dont l’objet est de déterminer si des investisseurs possédant une information privée réalisent un arbitrage. La deuxième catégorie repose sur l’analyse des performances des portefeuilles gérés par les professionnels ; l’objet étant de déterminer si ces derniers réalisent ou non des profits anormaux. Enfin, la troisième catégorie est constituée de divers tests, tels que les résultats d’expériences menées en laboratoire, l’analyse d’opérations d’initiés spécifiques ou les mesures de richesse (pseudo-initiés).

Ces études trouvent ses origines dans les articles de Neiderhoffer et Osborne (1966), Scholes (1972) et Jaffe (1974), Scholes (1972) montre que les insiders (ce sont principalement des dirigeants de l’entreprise spéculant sur leurs propres titres) disposent d’une information privée qui n’est pas reflétée dans le prix. La première étude sophistiquée consacrée à ce problème est due à Jaffe (1974), en utilisant la méthode des résidus, il a montré que le marché ne réagit que très lentement à l’annonce d’opérations d’insiders. Seyhum (1986) a repris l’étude de Jaffe (1974), il a montré que les achats d’insiders sont particulièrement importants pour les firmes de faible capitalisation, alors que ce sont les ventes qui dominent pour les grandes firmes. Il a considéré en conséquence que les résultats de Jaffe sont faussés par la non prise en compte de l’effet taille.

Généralement, les insiders disposent d’une information privée qui n’est pas reflétée dans les prix et selon la définition de Jensen (1978), pour tester si le marché est ou non efficient au sens fort il suffit d’établir si cette information permet de générer des profits anormaux. La première étude dans ce cadre semble avoir été celui de Jensen (1978) portant sur les investisseurs institutionnels. Cette analyse a pour objet de déterminer si les investisseurs institutionnels ont accès à une information spécifique qui leur permet de réaliser des excès de rendement. A partir cette étude Jensen a conclu qu’en moyenne, il est impossible de battre le marché et l’efficience au sens fort est vérifiée.

La grande partie de ces études met globalement en avant la détention d'informations, privées par les spécialistes, les insiders, et éventuellement les gestionnaires de fonds communs. De ce fait, les prix ne reflètent pas pleinement toute l'information disponible.

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Néanmoins, pour apporter une conclusion plus tranchée en termes d'efficience, il convient de déterminer si ces investisseurs, agissant sur la base de cette information, sont aptes à battre le marché c'est-à-dire s'ils peuvent réaliser des profits anormaux. Or, on retrouve à nouveau le problème de l'hypothèse jointe : mesurer des rentabilités anormales nécessite la définition d'une « norme ». Il est alors impossible d’obtenir une conclusion tranchée en termes d'efficience

4- Le Paradoxe de Grossman et Stiglitz :

a – Généralités :

La gratuité de l’information est secondaire au fait que les prix reflètent toute l'information. Bien évidemment, ceci paraît fortement irréaliste or lorsqu’on admet qu’il existe des coûts d’acquisition et de traitement de l'information ceci a des conséquences très fortes sur l'efficience comme l'ont montré Grossman et Stiglitz.

Le paradoxe est né lorsqu’on a développé les idées suivantes :

Efficience au sens fort = le prix des actifs est révélateur de toute l’information publique et privée.

Problème : plus rien ne justifie l’acquisition d’information par la suite.

En analysant les constats d’observation de Grossman et Stiglitz on peut poser les questions de fonds qui cible la symétrie d’information :

• A quoi bon essayer de déterminer la valeur fondamentale des titres si le système de prix est parfaitement efficace ?

• A quoi bon engager des coûts dans la recherche d’information, s’il est impossible de « battre le marché » ?

=> L'hypothèse d'un marché parfaitement efficient s'avère incompatible avec l'existence d'agents informés lorsque la collecte d'information est coûteuse.

b- L´analyse de Stiglitz :

La démarche de Stiglitz est radicalement différente : l´existence d´imperfections et d´asymétries d´information est telle que les marchés et les contrats ne sont plus complets (Stiglitz, 2000, p. 1444): l´hypothèse d´ergodiques n´est plus vérifiée, et les agents ne peuvent plus exercer une rationalité substantive.

Stiglitz, généralement, ne différencie pas imperfection et asymétrie d´information.

L´imperfection de l´information est la condition nécessaire et suffisante à partir de laquelle se développent les comportements opportunistes: par voie de conséquence, apparaissent des asymétries d´information. Lorsqu´apparaissent des coûts d´information et des coûts de recherche (search costs), (Stigliz, 2000, p. 1455), les firmes peuvent exploiter cette situation et augmenter leur prix au-delà de leur coût marginal, comme je le montrerai dans la deuxième partie de ce travail.

Il y a asymétrie d´information lorsqu'´un agent, ou un groupe d´agents, détient des informations privées qui ne seront pas révélées aux autres agents qui interviennent sur le marché. Stiglitz (2003, p. 15) parle d´asymétrie d´information lorsque « des individus

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différents connaissent des choses différentes ». Il est ainsi possible de distinguer différents types d´asymétries :

Entre les producteurs et les consommateurs, quand le système de prix ne permet pasde divulguer l´information relative aux composantes qualitatives des biens et des services (Akerlof, 1970).

Entre les différents groupes de consommateurs, lorsque chaque groupe se caractérise par des niveaux d´expérience différenciés, dans le cas des biens d´expérience.

Entre les différents producteurs, lorsqu´il existe un différentiel de coûts entre les différentes firmes.

Quand, lors d´une relation contractuelle, le comportement de l´une des parties n´est pas totalement prévisible, ex ante dans le cas de la sélection adverse, ex post dans le cas du risque moral. Dans toutes ces situations, apparaissent des rentes informationnelles qui seront

exploitées par les agents qui en bénéficient, dans le but d´augmenter leur utilité ou leur profit. Ces rentes correspondent à une diminution du bien-être social, dans la mesure où elles se traduisent, obligatoirement, par l´augmentation de l´utilité de certains agents, et par la diminution de l´utilité d´autres agents (Stiglitz, 2003, p. 17) ; cela est incompatible avec l´optimum de Pareto, et la situation n´est plus concurrentielle.

CHAPITRE II :

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Les canaux de transmission des chocs informationnels

et le risque systémique

I - LES CANAUX DE TRANSMISSION DES CHOCS INFORMATIONNELS :

Après avoir projeté la lumière sur la cadre conceptuel de l’efficience informationnel, maintenant on va s’accentuer sur les canaux de transmissions des chocs informationnels.

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Les nouvelles mutations monétaires et financières par lesquelles se caractérise l’économie mondiale ont augmenté la volatilité des paramètres financiers tout en affaiblissant le système monétaire et financier, ce qui a conduit à une instabilité et même à des crises. Ces crises et ces chocs deviennent de plus en plus graves quand ils se transmettent du fait de l’interdépendance des marchés financiers.

A ce propos, on distingue entre quatre principaux canaux, à savoir :

Les actions :

L’action représente un canal très important de transmission des chocs d’ordre informationnel qui se traduit essentiellement par les spéculations boursières à travers le monde à partir du marché financier international.

La banque :

La banque comme étant le moteur principal de l’économie, qui assure les échanges de devises avec d’autres fonctions importantes, et puisque les marchés bancaire locaux se réunissent dans un marché bancaire international unique, les chocs informationnels se transmettent facilement par le canal bancaire.

La politique monétaire américain :

Les Etats Unis comment étant la locomotive de l’économie mondiale sur le plan économique et financier, exerce une influence puissante sur les économies des autres pays à travers sa politique monétaire qui constitue un canal très important des chocs d’ordre informationnel.

Le secteur immobilier :

Le secteur immobilier qui est l’un des secteurs les plus importants dans la structure de l’économie mondiale représente un canal de transmission des chocs informationnels suite à ses apports et sa part très importante dans le marché financier international.

II - LE RISQUE SYSTÉMIQUE ET L’INTER RELATIONS ENTRE LES MARCHÉS :

Pour expliquer le risque systémique nous devons en premier lieu définir ce qu'est un évènement systémique.

Il en existe deux sortes:

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- Le premier peut être comparé à l'effet domino: c'est la répercussion en chaîne d'un

événement exogène néfaste.

- Le second peut être comparé à une catastrophe dans le sens où une tempête ou un

ouragan font partie de manière endogène des fluctuations du climat.

Nous pouvons ainsi dire que les événements systémiques sont des processus

macroéconomiques qui font partie du cycle financier.

Le risque systémique vient de l’interaction des individus, de la configuration du

système économique et pas d’événements exogènes. On le compare souvent à une contagion :

si un marché baisse brutalement, divers mécanismes économiques font que d’autres marchés

vont suivre. Prenons un exemple: imaginez un choc sur l’économie qui fasse baisser le

marché boursier de 1%, la réaction des différents agents peut faire que la baisse va être

augmentée à2% (on pourrait alors parler de risque endogène) mais il se peut aussi qu’il y ait

contagion vers d’autres marchés qui vont eux aussi baisser de 1%. Pour qu’il y ait risque

systémique au sens où nous l’exposons, il faut que la baisse de 2% entraîne des réactions des

agents qui amplifient la baisse, ce qui a pour résultat que la baisse totale est sans comparaison

possible avec le choc initial.

On peut définir le risque systémique comme étant la probabilité que l'économie passe

d'un état d'équilibre "normal" à un état "anormal " caractérisé par des pertes sociales sévères.

En résumé c'est le risque qu’un événement particulier entraine par réactions en chaîne

des effets négatifs considérables sur l’ensemble du système pouvant occasionner une crise

générale de son fonctionnement.

Le risque systémique peut être mesuré comme le résidu de la différence entre le risque

global et la somme des risques individuels, c’est-à-dire la partie du risque qui n’est pas

internalisée c'est-à-dire qui n'est pas incluse dans les charges d'une entreprise, dans le

comportement des intermédiaires financiers.

Les principales mesures du risque systémique peuvent être regroupées en fonction de

la dimension du risque étudiée à savoir mesure :

- d’une exposition à un choc systématique ;

- de la contribution à la fragilité du système ;

- des effets en chaine via la contagion à d’autres entités.

Le risque systémique est lié au système bancaire et financier, du fait des interrelations

existant dans ce secteur entre les différentes institutions et les différents marchés.

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Le risque systémique du secteur financier est d’autant plus dangereux que le plus

souvent les effets négatifs se diffusent sur l’économie réelle.

Les réactions en chaîne à un événement provoquant l’insécurité générale ne viennent

pas d’un comportement irrationnel des agents économiques. Elles correspondent au contraire

à des réponses rationnelles de leur part aux risques qu’ils perçoivent.

Prenons comme exemple lorsque si un risque de faillite d’une banque se manifeste, il

est logique que tous ceux qui ont déposé de l’argent dans cette banque se précipitent pour

retirer leur argent. En effet si la faillite intervient, la banque ne pourra pas honorer toutes ses

dettes. Ce sera « premier demandeur » « premier servi » jusqu’à la cessation de paiement. La

réaction de panique est en quelque sorte rationnelle. Mais elle a pour effet de précipiter la

faillite. Dans de telles circonstances, le fonctionnement du marché ne tend pas vers l’équilibre

mais vers la catastrophe.

Nous pouvons aussi, pour illustrer l’interrelation entre les marchés, prendre l'exemple

de la crise des subprimes:

Les prêts hypothécaires américains ont été, à l'été 2007, l'élément déclencheur de la

crise financière qui a entraîné la crise économique de 2008-2010. L'origine en est marquée par

un communiqué émis le 9 août 2007 par BNP Paribas. Il indiquait que la banque suspendait la

cotation de trois de ses fonds du fait de "l'évaporation complète des liquidités" de certains

segments de marchés américains (Michele U. Fratianni et Francesco Marchionne 2009).

En 2008, la crise bancaire s’est transformée en crise financière d’ampleur mondiale :

entre juillet 2007 et mars 2009, les principales bourses mondiales perdent 50% à 60% de leur

valeur, et la révélation de fraudes massives et de maquillages comptables accroît l’incertitude

sur le bilan réel des institutions financières. La crise boursière, caractérisée par une sévère

baisse du prix des actifs immobiliers et boursiers, réduit drastiquement la valeur du

patrimoine des ménages, pousse à la remontée du taux d’épargne, freine la consommation,

réduit l’incitation des entreprises à investir en raison de l’érosion des profits, et conduit à la

chute de la production (comme dans le secteur de la construction), à la baisse des revenus

distribués et à une puissante vague de destruction d’emplois. Dans une économie désormais

globale, le recul de l’activité passe également par le canal de la contraction du volume du

commerce international :

L’intégration commerciale des économies se traduit par une forte chute des

exportations qui dégradent encore les perspectives de reprise et accroît les forces dépressives.

La crise des subprimes se caractérise ainsi par une réaction en chaîne au cours de

laquelle une crise immobilière déclenche une crise bancaire, puis une crise boursière avant

que le choc ne se transmette à l’économie réelle, principalement par le canal de la contraction

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du crédit et des effets de richesse négatifs liés à la sphère financière. La crise des subprimes

constitue pour de nombreux analystes la première grande crise d’une mondialisation marquée

par l’instabilité économique et financière.

C’est parce que les banques n’étaient pas freinées par une réglementation contra-

cyclique qu’elles ont prêté sans analyser la solidité des emprunteurs (ménages, fonds…) et

qu’il a pu y avoir excès de distribution de crédit. On voit ici que l'efficience informationnelle

est inexistante.

Les asymétries d’information altèrent donc chaque étape du processus et constituent

une puissante source de contagion. De surcroît, un tel système ne peut fonctionner que si

chaque intervenant de marché, impliqué dans ce processus, a en permanence accès à

l'information.

La vulnérabilité du système financier vient de sa complexité, de son opacité, de

l’interconnexion entre les institutions financières, et du fait que ces dernières créent et

emploient une grande variété d’instruments qui leur permettent d’augmenter l’effet de levier,

mais les rendent très fragiles face aux chocs.

Conclusion 

Suite aux différents changements radicaux par lesquels se caractérise le marché financier, et suite au problème de l’asymétrie informationnelle, la maitrise des différents canaux de transmissions des chocs informationnels constitue l’enjeu

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principal de l’économie mondial pour maintenir sa stabilité sur le plan monétaire et financier.