ÉLEMENTS DE CONCLUSION

DENYS, LA CITE ET L’EMPIRE

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ÉLEMENTS DE CONCLUSION

DENYS, LA CITE ET L’EMPIRE

ONCLURE ? L’EXERCICE S’AVERE PERILLEUX : QUEL POINT FINAL N’ETOUFFERAIT LA

VITALITE ET L’ORIGINALITE que nous avons vues à l’œuvre dans les Antiquités

romaines ? Et comment ramasser dans le cadre étroit de ces quelques pages les

parcours mouvants et multiples de Denys d’Halicarnasse, condamné à un perpétuel exil entre

histoire et rhétorique, passé et présent, Hellade et Vrbs ? La chose est impossible. Nous nous

sommes efforcée, tout au long de cette recherche, de pénétrer au travers des interstices de

l’œuvre pour en saisir l’esprit et tenter, peut-être, d’en démonter les ressorts. Au moment de

refermer l’enquête, ses faiblesses et son incomplétude empêchent l’énumération satisfaite des

savoirs : « qui revendique la Vérité, cette Vérité l’abandonne »…

Néanmoins, parmi tant de questions qui mériteraient quelque approfondissement, il en

est une qui nous retiendra tout particulièrement ici : celle du pouvoir. La notion de pouvoir

traverse les Antiquités romaines et en sous-tend toute l’analyse. Aussi n’est-il pas inutile d’y

revenir un instant pour prolonger les réflexions menées au fil de l’étude. Pour les Grecs, le

centre du pouvoir se confond souvent avec la πóλις. C’est elle en effet qui structure, dès

haute époque, toute vie politique et sociale. Plus encore, la πóλις constitue le cadre

conceptuel de toute activité intellectuelle. Les penseurs grecs des Ve et IVe siècles a.C.n. l’ont

dès lors placée au cœur de leurs préoccupations et, de Thucydide à Aristote, de Platon à

Isocrate, ont inlassablement tenté de définir les conditions de la vie dans des πóλεις réelles ou

idéales. Révélant l’essence de la cité, la πολιτεíα est elle aussi au centre de leur réflexion.

Au-delà de ses composantes individuelles – dès sa première attestation, chez Hérodote, le

terme évoque en effet la qualité de citoyen et les privilèges qui y sont liés1 –, au-delà des

connotations renfermées dans sa traduction courante par ‘régime’ ou ‘constitution’, la

πολιτεíα apparaît comme la ψυχ, πóλεως2 – son souffle, son âme. En elle trouvent place

tous les aspects de la vie d’une communauté : les relations politiques, économiques et

sociales, mais aussi les systèmes de valeur, l’éthique, la culture. Il n’est rien de l’existence

humaine qui lui échappe.

1 HDT., IX, 34-35. Sur cette valeur individuelle de la πολιτεíα, l’étude fondamentale reste celle de J. BORDES,Politeia, 1982, p. 37-123 ; voir aussi E. LEVY, Politeia, 1993, p. 75-77.2 ISOCR., Areop., 14 et Panath., 138.

C

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Denys, héritier de la pensée politique grecque d’époque classique, mais né en un temps

où l’identité impériale se superpose aux entités limitées des cités, continue néanmoins à

penser la politique au travers de la notion de πóλις. Erreur de perspective ? Non : car la cité

qui est au centre de ses recherches magnifie dans un devenir universel sa nature de parfaite

πóλις .Ελληνíς. De la Ville-Empire, Denys souhaite retrouver la πολιτεíα originelle, dans

toute sa complexité, et s’en explique : 2φηγο5µαι δè τοúς τε 7θνεíους πολéµους τ9ς

πóλεως :παντας ο;ς <ν <κεíνοις το>ς χρóνοις <πολéµησε καì τàς <µφυλíους στáσεις

Aπóσας <στασíασεν […]? πολιτειBν τ ε C δ é α ς διéξειµι πáσας Eσαις <χρFσατο

βασιλευοµéνη τε καì µετà τ,ν κατáλυσιν τBν µονáρχων, καì τíς Hν αIτBν Jκáστης A

κóσµοςK? Lθη τ ε τ à κρáτιστα κα ì νóµους τοùς <πιφανεστáτους διηγο5µαι καì

συλλFβδην Eλον <πιδεíκνυµι τòν 2ρχα>ον βíον τ9ς πóλεως3. Denys en est convaincu :

dans l’exemplarité de ce βíος se cache la raison de l’Mγεµονíα universelle romaine4. C’est

dans cet aller-retour permanent qu’opère Denys entre pouvoir à Rome et pouvoir de Rome que

s’inscrivent les pages qui vont suivre. Nous tenterons d’y observer le positionnement de

l’historien d’Halicarnasse vis-à-vis de la politique intérieure romaine et vis-à-vis de cet

Empire universel que la Rome de son temps est devenue.

3 DION. HAL., AR, I, 8, 2 : « je raconte en détail aussi bien toutes les guerres étrangères qu’a menées la citépendant cette période que toutes les dissensions internes qui l’ont agitée […]. Je passe en revue tous les types derégime politique qu’a connus cette cité, sous la monarchie et après la chute des rois, et quelle était l’organisationrespective de chacun d’eux. J’en décris les coutumes les meilleures et les lois les plus remarquables : en un mot,je montre dans son ensemble la vie de la Rome archaïque » (trad. V. FROMENTIN, C.U.F., 1998).4 DION. HAL., AR, I, 5, 2.

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I. Le pouvoir à Rome

L’originalité majeure de la représentation dionysienne du pouvoir romain réside dans

l’importance accordée à la constitution mixte. Certes, Denys n’est pas le premier penseur à

présenter l’organisation politique de l’Vrbs sous l’angle de la µικτ, πολιτεíα : depuis les

analyses de Polybe, il n’est plus personne qui songerait à mettre en cause pareil schéma

interprétatif. Le Mégalopolitain, on le sait, a consacré le sixième livre de son Histoire à la

description de la constitution des Romains. Après y avoir passé en revue le cycle des

µεταβολαí qui assurent la transformation d’un type de régime en un autre5, il applique ce

schéma au passé romain et retrace, de Romulus aux décemvirs, l’évolution de la πολιτεíα de

l’Vrbs6. Enfin vient le temps pour Polybe d’une description du fonctionnement des

institutions romaines au temps d’Hannibal, c’est-à-dire en une époque où est atteint, estime

l’historien, le plus haut degré de perfection (κáλλιστος καì τéλειος)7. La constitution de

Rome que dépeint Polybe lui paraît un heureux exemple de mélange : οNτως δè πáντα κατà

µéρος Oσως καì πρεπóντως συνετéτακτο καì διPκε>το […] Qστε µηδéνα ποτ´Rν εCπε>ν

δúνασθαι βεβαíως, µηδè τBν <γχωρíων, πóτερ´2ριστοκρατικòν τò πολíτευµα σúµπαν

S δηµοκρατικòν S µοναρχικóν. [12] Καì το5τ´εCκòς Hν πáσχεινK? Eτε µèν γàρ εCς τ,ν

τBν Uπáτων 2τενíσαιµεν <ξουσíαν, τελεíως µοναρχικòν <φαíνετ´εVναι καì βασιλικóν,

Eτε δ´εCς τ,ν τ9ς συγκλFτου, πáλιν 2ριστοκρατικóνK? καì µ,ν εC τ,ν τBν πολλBν

<ξουσíαν θεωροíη τις, <δóκει σαφBς εVναι δηµοκρατικóν8. Polybe prend soin d’indiquer

l’étendue des pouvoirs des consuls, du Sénat et du peuple romain et de montrer comment se

met en place un système de régulation, qui empêche la domination d’un élément

constitutionnel sur les autres9. La profondeur et la pénétration de l’analyse qui se déploie dans

5 POL., VI, 3, 1-9, 11. Sur la théorie de l’anacyclose, voir F. W. WALBANK, Historical Commentary 1, 1970, p.643-649 ; ID., Idea of Decline, 1980, p. 48-51 ; D. MUSTI, Polibio, 1982, p. 625-627 ; J. M. ALONSO-NÚÑEZ,Anacyclosis, 1986, p. 17 et 21 ; ST. PODES, Anacyclosis, 1991, p. 577-587 ; ID., Anakyklosis, 1991, p. 382-390 ;A. W. LINTOTT, Mixed Constitution, 1997, p. 74, n. 18 ; W. BLÖSEL, Anakyklosis-Theorie, 1998, p. 31-57 ; F. W.WALBANK, Greek, 1998, p. 48-50.6 POL., VI, 11 a 1-13. Sur l’archéologie polybienne, on consultera, outre l’ouvrage classique de Fr. Taeger,(Archaeologie, 1922, passim), F. W. WALBANK, Historical Commentary 1, 1970, p. 663-673 ; ID., Past, 1993, p.20-21 ; É. FOULON, Histoire des origines, 2001, p. 271-275 et 277-282.7 POL., VI, 11, 1.8 POL., VI, 11, 11-12 : « toutes choses respectivement avaient été organisées et étaient menées d’une manière siéquitable et appropriée que personne, même parmi les gens du pays, n’aurait pu dire avec certitude si l’ensembledu régime était aristocratique, démocratique ou monarchique. [12] Et cet embarras était bien normal. Car,lorsqu’on regardait le pouvoir des consuls, le régime paraissait parfaitement monarchique et royal ; mais d’aprèsle pouvoir du Sénat, c’était cette fois une aristocratie ; et si maintenant on considérait le pouvoir du peuple, celasemblait être nettement une démocratie » (trad. R. WEIL et CL. NICOLET, C.U.F., 1977). On notera que Polyben’applique pas à Rome l’expression µικτ, πολιτεíα, mais préfère qualifier la constitution des Romains de <κπáντων τBν […] Cδιωµáτων συνεστBσα (VI, 3, 7 : « composée de tous les types caractéristiques » [trad. R.WEIL et CL. NICOLET, C.U.F., 1977]) ; sur la portée exacte de cette définition, voir CL. NICOLET, Constitution,1983, p.16 et 18-20.9 POL., VI, 15, 1-17, 9 ; sur la formulation du système des checks and balances chez Polybe, voir notamment CH.CARSANA, Costituzione mista, 1990, p. 19-21 ; J. M. ALONSO-NUÑEZ, Mixed Constitution, 1999, p. 14.

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le sixième livre des Histoires lui valent d’occuper une place de choix dans l’histoire de la

pensée politique. Elles lui confèrent également, chez les Anciens comme chez les Modernes,

une incontestable influence. Ainsi, lorsque dans sa République Cicéron retrace à son tour le

cadre institutionnel de l’Vrbs, il le fait en invoquant explicitement le patronage de Polybe10.

Quant à Denys, sa connaissance du sixième livre du Mégalopolitain ne fait pas de doute,

puisque grâce à lui en sont préservés deux fragments11.

Néanmoins, alors que Polybe et Cicéron considèrent l’un et l’autre que la µικτ,

πολιτεíα romaine se met en place quand tombent les décemvirs12, Denys adopte un point de

vue beaucoup plus radical : à ses yeux, la constitution mixte a de tout temps prévalu chez les

Romains. Sitôt la Ville fondée, Romulus, s’inspirant du modèle des œcistes-législateurs du

monde grec, la dote d’une πολιτεíα abordant tous les aspects de la vie en société, et régissant

notamment le fonctionnement des institutions13. Romulus y opère un partage très net entre les

attributions du roi, celles de son conseil, celles du peuple enfin, et prévoit entre elles un jeu

subtil d’interactions : au roi les fonctions politiques et religieuses de prestige, l’administration

de la justice, le pouvoir de convoquer βουλF et <κκλησíα ; le Sénat quant à lui tient le rôle

d’instance délibérative, et les décisions qui y sont prises à la majorité l’emportent sur l’avis

royal ; le peuple enfin a plein pouvoir pour désigner les magistrats, ratifier les lois et décider

de la paix ou de la guerre14. La création de Romulus s’avère d’emblée parfaite : Denys la

qualifie de πολιτεíα M κρατíστη15 ou encore de τBν πολιτικBν κóσµων αIταρκéστατος <ν

εCρFνW τε καì κατà πολéµους16. Nous avons déjà eu l’occasion de noter combien cette

représentation de la πολιτεíα romuléenne dans les Antiquités romaines obéit à une vision

idéalisante des origines de Rome : il s’agit clairement chez Denys de théorie, et non de

pratique, puisque tout au long de la narration qu’il consacre à la période royale βουλF et

<κκλησíα interviennent peu17.

Lorsqu’il décide de faire de l’Vrbs une cité d’emblée régie par une constitution mixte,

Denys cède en fait à un parti pris historiographique : à ses yeux, il n’est de bonne πολιτεíα

sans mélange. L’historien d’Halicarnasse rejette les formes constitutionnelles ‘pures’ : [A

.Ρωµúλος] δ´Lφη πολλàς πυνθáνεσθαι τàς κατασκευàς […] Uπαρχοúσας, τρε>ς δ´<ξ

YπασBν <παινουµéνας µáλιστα Uπò τBν χρωµéνων 2κοúειν, καì τοúτων οIδεµíαν 10 CIC., De Rep., II, 27.11 POL., VI, 11 a 1 (= DION. HAL., AR, I, 31, 4-32, 1) et 2 (= DION. HAL., AR, I, 74, 3).12 POL., VI, 11, 1 ; CIC., De Rep., II, 56 ; voir aussi STR., VI, 4, 2 (C 286), qui estime que la constitution mise enplace après la chute des Tarquins comporte déjà un mélange d’éléments monarchiques et aristocratiques.13 Pour une lecture de la ‘Constitution de Romulus’ qui occupe les chapitres 7 à 29 du second livre des Antiquitésromaines, on verra ci-dessus, p. 318-337.14 DION. HAL., AR, II, 14, 1-3.15 DION. HAL., AR, II, 7, 1 : « la constitution la meilleure ».16 DION. HAL., AR, II, 7, 2 : « la plus complète de toutes les organisations politiques, et cela en temps de paixcomme au cours des guerres » (trad. J. SCHNÄBELE, La Roue à Livres, 1990).17 Voir ci-dessus, p. 326-329.

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εVναι τBν πολιτειBν εCλικριν9, προσε>ναι δé τινας JκáστW κ9ρας συµφúτους, Qστε

χαλεπ,ν αIτBν εVναι τ,ν αZρεσιν18. Cette défiance vis-à-vis des régimes non mélangés

qu’exprime Romulus est sans doute aucun à mettre au compte des idées personnelles de

l’historien d’Halicarnasse. On la retrouve en d’autres passages des Antiquités. Dans un

discours important, prononcé au cours du procès de Cn. Marcius Coriolan, Manius Valérius

conseille à ses concitoyens d’accorder au peuple ce qu’il réclame : le droit de juger les

patriciens coupables à son égard. Pareille concession permettrait d’instaurer à Rome une

véritable constitution mixte (M µικτ, <ξ YπασBν τοúτων [πολιτειBν] κατáστασις), qui

s’avérerait profitable à la cité – et Manius d’ajouter : [\στα γàρ εCς Nβρεις 2ποσκFπτει καì

παρανοµíας τοúτων ]καστον τBν πολιτευµáτων αIτò καθ´Jαυτò γενóµενον19. À travers

les discours de Romulus et de Manius perce la voix de Denys : l’historien fait porter à deux

Romains pour qui sa sympathie est vive20 ses propres conceptions politiques. Il n’en va pas de

même dans l’extrait des Antiquités que nous allons maintenant aborder. Il s’agit d’un discours

prononcé par Cn. Marcius Coriolan, que ses concitoyens ont contraint au banissement, devant

les chefs des Volsques. Pour convaincre ceux-ci de porter avec lui la guerre à son ingrate

patrie, Coriolan entreprend d’en retracer l’histoire, et affirme : τò µèν <ξ 2ρχ9ς πολíτευµα

Hν µικτòν Lκ τε βασιλεíας καì 2ριστοκρατíας21K ; Tarquin le Superbe remplace ensuite ce

régime par une τυραννíς, avant d’être lui-même renversé par les leaders patriciens (οZ τ9ς

2ριστοκρατíας Mγεµóνες), qui instaurent l’2ρíστη καì σωφρονεστáτη […] πολιτεíα : une

aristocratie22. Le discours que Denys prête à Coriolan, comme on peut s’y attendre au vu des

circonstances et du caractère de l’orateur, s’avère profondément tendancieux : l’ami des

Claudii, d’une part, omet de signaler que la constitution originelle de l’Vrbs, celle de

Romulus, accorde une place au peuple romain23 ; il laisse entendre, d’autre part, qu’avec la

République c’est un régime ‘pur’, l’aristocratie, qui prend les commandes de la cité – or, dans

la vision qu’a Brutus de la constitution républicaine, le consulat tient lieu d’élément ‘royal’,

18 DION. HAL., AR, II, 3, 7 : « [Romulus] avait appris qu’on rencontrait [...] une multitude de constitutions parmilesquelles, à ce qu’il avait entendu dire, trois recevaient les plus grands éloges de la part de ceux qui en avaientfait l’expérience. Mais aucun de ces trois régimes n’atteignait à la perfection ; chacun d’eux possédait par natureun certain nombre de défauts, si bien que le choix en était rendu difficile » (trad. J. SCHNÄBELE, La Roue àLivres, 1990). Les trois types de constitutions évoqués par Romulus dans cette allocution sont, selon latripartition traditionnelle, le gouvernement d’un seul, celui d’un petit nombre de citoyens et celui du peuple.19 DION. HAL., AR, VII, 55, 3 : « en effet, chacun de ces régimes considéré en lui-même aboutit très facilement àla démesure et à l’illégalité ». Les régimes auxquels fait allusion Manius sont la µοναρχíα, l’7λιγαρχíα et laδηµοκρατíα. On ne manquera pas de constater que les deux premiers correspondent à des formes déviées de laβασιλεíα et de l’2ριστοκρατíα (POL., VI, 4, 7 et 6, 8 [µοναρχíα] ; 4, 9 et 8, 4-5 [7λιγαρχíα]) : en désignantles formes ‘pures’ de substantifs connotés négativement, Manius leur ôte tout crédit et condamne toute πολιτεíα^κρατος (voir ci-dessus, p. 452-454).20 Romulus est défini comme πολιτεíαν <ξηγFσασθαι τ,ν κρατíστην φρονιµẃτατος (DION. HAL., AR, II, 7,1 : « le plus intelligent pour organiser la meilleure constitution ») et Manius comme 2ν,ρ Mλικíας τε καì2ρετ9ς 2ξιẃσει προ`χων (VII, 55, 1 : « un homme se distinguant par la dignité de son âge et de sa vertu »).21 DION. HAL., AR, VIII, 5, 4 : « depuis les origines le régime était un mélange de royauté et d’aristocratie ».22 DION. HAL., AR, VIII, 5, 4 : « la constitution la meilleure et la plus sage ».23 DION. HAL., AR, II, 14, 3, repris en IV, 20, 2 et VII, 56, 3.

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ce qui prouve qu’il s’agit bien d’un régime ‘mixte’24 ! Tout indique ici que Denys place dans

la bouche de Coriolan des propos qui ne reflètent pas sa propre façon de penser. Le contexte

de leur énonciation – une tentative de trahison pour détruire la δúναµις romaine25 – conforte

cette idée et vient utilement rappeler aux Modernes qu’il faut analyser avec prudence les

discours dionysiens, conçus pour être adaptés au caractère de celui qui les prononce26 et non

pour représenter les idées de l’auteur.

Outre la présentation de l’organisation romuléenne de la cité en constitution mixte et la

désapprobation des πολιτεíαι pures, il est un troisième élément qui distingue la conception

dionysienne de la constitution romaine de celles que l’on trouve chez ces prédécesseurs. Chez

Denys en effet, la µικτ, πολιτεíα et le système des checks and balances qu’elle génère sont

présentés comme un moteur particulièrement dynamique pour la vie de la cité. Rien de tel

chez Polybe. Le lecteur est frappé, en lisant les chapitres polybiens où sont décrits les

interactions entre consuls, Sénat et peuple, par l’impression d’immobilisme qui s’en dégage :

les consuls demeurent ^πρακτοι si le Sénat n’approuve pas leurs projets27, l’action des

tribuns de la plèbe peut paralyser celle des sénateurs et même leur interdire toute réunion28,

mais en contrepartie la βουλF a le pouvoir de freiner les activités économiques du peuple29 –

et Polybe de conclure, donnant tort à Héraclite : πáντα <µµéνει30… Chez Denys en revanche,

la recherche constante de l’équilibre que permet la constitution mixte tempère les excès

propres à chaque élément de la πολιτεíα mais ne paralyse pas l’action. Le système qu’évoque

Denys se caractérise par sa grande souplesse et sa capacité d’adaptation. Lorsque l’élément

monarchique devient tyrannique, les Romains instituent le consulat, de façon à diviser la

µονáρχου <ξουσíα entre deux personnes et à limiter son exercice dans le temps31 ; pour

contrer le courant sénatorial le plus conservateur, la plèbe obtient la nomination de tribuns aux

larges compétences32, puis l’autorisation d’intenter un procès contre ses plus violents

opposants33 ; enfin, quand c’est au tour de la plèbe d’être aux prises avec ses démons et de se

laisser emporter par des discours démagogiques, consuls et sénateurs décident de la

nomination d’un dictateur disposant pour six mois des pleins pouvoirs et chargé de guérir τò

24 DION. HAL., AR, IV, 73, 4 : les consuls disposent de la βασιλικ, 2ρχF.25 DION. HAL., AR, VIII, 5, 1.26 Sur la volonté dionysienne d’adéquation entre l’orateur et le contenu de son discours, voir notamment DION.HAL., De Thuc., 34, 4 ; 36, 1 ; 40, 3 et 5 ; 41, 4-6. Pour de plus amples références sur la notion de ‘convenance’(τò πρéπον), voir ci-dessus, p. 474, n. 403.27 POL., VI, 15, 5.28 POL., VI, 16, 4 : <àν εaς <νιστ9ται τBν δηµáρχων, οIχ οaον <πì τéλος ^γειν τι δúναται τBν διαβουλíωνM σúγκλητος, 2λλ´οIδè συνεδρεúειν S συµπορεúεσθαι τò παρáπαν (« l’opposition d’un seul des tribuns dupeuple suffit à empêcher le sénat de donner effet à aucune de ses décisions, et même de tenir séance et de seréunir du tout » [trad. R. WEIL et CL. NICOLET, C.U.F., 1977]).29 POL., VI, 17, 5-6.30 POL., VI, 18, 9 : « tout reste en l’état » (trad. R. WEIL et CL. NICOLET, C.U.F., 1977, légèrement modifiée).31 DION. HAL., AR, IV, 73, 4 ; 74, 2 et VII, 55, 5.32 DION. HAL., AR, VI, 89, 1-4.33 DION. HAL., AR, VII, 56, 1; 3-4 et 57, 1.

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νοσο5ν […] τ9ς πóλεως µéρος34. Denys nous présente donc une µικτ, πολιτεíα en devenir

permanent, ou plus exactement « una dinamica successione di sistemi misti »35.

L’extraordinaire dynamisme de la constitution romaine lui permet de répondre au

mieux à chaque situation de crise et de limiter les effets pervers de la στáσις, mal endémique

de l’Vrbs. Contrairement aux cités grecques qui se sont abîmées dans des luttes civiles sans

fin36, Rome a toujours su s’adapter aux revendications des uns et des autres. Lors de la

στáσις suscitée par Coriolan, par exemple, elle n’a pas attendu que les tribuns de la plèbe

s’emparent du pouvoir et bannissent l’élite de la cité pour concéder au peuple des droits

importants37. Denys admire les Romains pour avoir toujours préféré le pouvoir des discours à

celui des armes quand il s’agissait de modifier la constitution : la persuasion vaut mieux que

la violence38 ! Tandis que Corcyréens, Argiens ou Milésiens en sont venus à des actes

irréparables et impies (2νFκεστον δ´S 2νóσιον Lργον)39, dans l’Vrbs les parties en conflit se

sont toujours comportées Qσπερ 2δελφοúς 2δελφο>ς S πα>δας γονε5σιν <ν οCκíb

σẃφρονι40. Cette métaphore familiale pour évoquer la résolution pacifique des luttes civiles

n’est pas utilisée au hasard ; l’on se rappelle l’effet dévastateur des luttes civiles sur le cadre

familial, ainsi que Thucydide l’a montré pour Corcyre : τò ξυγγενèς τ ο 5 Jταιρικο5

2λλοτριẃτερον <γéνετο διà τò Jτοιµóτερον εVναι 2προφασíστως τολµcν41.

La capacité des Romains à gérer les situations de crise qu’ils traversent et à adapter

leur µικτ, πολιτεíα afin de la rendre conforme aux évolutions de leur société garantit la

pérennité de leur système politique. Il semble en effet que la conception dynamique qu’a

Denys de la constitution romaine place celle-ci au-dessus du cycle des µεταβολαí et la rende,

du même coup, aussi éternelle qu’elle est parfaite… 34 DION. HAL., AR, VII, 56, 2 : « la part malade de la cité » ; voir aussi V, 70, 1-5, et, parmi les Modernes, E.GABBA, Dittatura, 1983, p. 222-224.35 CH. CARSANA, Costituzione mista, 1990, p. 30. Voir aussi P.-M. MARTIN, Œcuménisme , 1998, p. 302-303 ; E.GABBA, Invenzione greca, 2000, p. 269.36 Le phénomène de la στáσις en Grèce est au centre de bien des recherches modernes ; pour un aperçu desinterprétations proposées, on se reportera notamment à N. LORAUX, Sédition dans les mots, 1986, p. 95-134 ; P.BOTTERI, Stasis, 1989, p. 87-100 ; L. SANCHO ROCHER, Stasis, 1990, p. 195-215 ; A. LOPEZ EIRE, Revolución 1,1990, p. 89-114 ; ID., Revolución 2, 1991, p. 87-110 ; A. W. LINTOTT, Civil Strife, 1993, p. 25-35 ; S. SWAIN,Thucydides, 1993, p. 33-45 ; A. PARADISO, Stasis a Sparta, 1994-1995, p. 151-170 ; N. LORAUX, Guerre civile,1995, p. 299-326 ; L. SPINA, Chiamare, 1999, p. 247-260 ; N. R. E. FISHER, Stasis, 2000, p. 83-123.37 DION. HAL., AR, VII, 66, 1.38 Sur le topos de l’opposition entre λóγοι et Eπλα, voir notamment DION. HAL., AR, VII, 66, 3 ; XV, 5, 1 = XVh PITTIA. Voir aussi PLUT., De fort. Alex., 1, 6 ; APP., BC, I, 1. Sur la résolution des στáσεις par les discours,voir DION. HAL., AR, I, 8, 2.39 Outre la célèbre στáσις de Corcyre, devenue emblématique par le traitement qu’en a donné Thucydide (THC.,III, 69, 1-85, 4), Denys évoque la révolte démocratique qui secoua Argos en 370 a.C.n. (DIOD. SIC., XV, 58, 1-4)et la στáσις permanente qui, selon Hérodote, règne à Milet (HDT., V, 28).40 DION. HAL., AR, VII, 66, 5 : « tels des frères vis-à-vis de leurs frères ou des enfants vis-à-vis de leurs parentsdans une famille sensée ».41 THC., III, 82, 6 : « la parenté même devint un lien moins étroit que le parti, où l’on était prêt davantage à osersans détour » (trad. R. WEIL et J. DE ROMILLY, C.U.F., 1969) ; sur les massacres commis entre parents à Corcyre,voir THC., III, 81, 4-5.

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II. Le pouvoir de Rome

Ainsi, chez Denys, la στáσις joue un rôle fondamental dans les évolutions

constitutionnelles qui mènent Rome à perfectionner inlassablement sa πολιτεíα. Elle n’est

pas sans effet non plus sur le processus de conquête d’un Empire. L’historien d’Halicarnasse

remarque en effet à plus d’une reprise que conflit civil et guerre extérieure entretiennent

d’étroites relations42 : tantôt c’est la situation de paix prolongée avec les ennemis de

l’extérieur qui pousse les passions politiques à s’exacerber et plonge Rome dans la στáσις43 ;

tantôt les voisins de l’Vrbs, la voyant déstabilisée par des luttes internes, pensent pouvoir

l’attaquer impunément44 ; tantôt encore ce sont les responsables romains qui décident de

conduire une guerre à l’extérieur pour calmer le conflit civil en cours45. Or lorsque Rome

prend les armes contre ses voisins, sa victoire lui est toujours assurée. Aussi peut-on percevoir

dans les Antiquités romaines un lien très net entre στáσις et conquête, entre situation

politique interne et développement d’un véritable Empire.

La thématique de la conquête occupe une place importante chez Denys, qui est le

premier Grec à s’intéresser aux mécanismes de l’expansion romaine avant que celle-ci ne se

fasse au détriment du monde hellénique. Polybe, on le sait, se penche sur l’histoire de Rome

pour tenter d’expliquer comment l’Vrbs a pu conquérir la Grèce, mais ne pose pas la question

du développement antérieur de la cité, qui transforme un bourg des bords du Tibre en cité-

maîtresse de l’Italie centrale46. Chez Denys en revanche, la domination par Rome de régions

toujours plus vastes commence dès l’âge de Romulus, pour atteindre son apogée sous

Auguste, lorsque M .Ρωµαíων πóλις Yπáσης µèν ^ρχει γ9ς Eση µ, 2νéµβατóς <στιν,

2λλ´Uπ´2νθρẃπων κατοικε>ται, πáσης δè κρατε> θαλáσσης οI µóνον τ9ς <ντòς

.Ηρακλεíων στηλBν 2λλα καì τ9ς eΩκεανíτιδος Eση πλε>σθαι µ, 2δúνατóς <στι47. On le

voit : aux yeux de Denys, seule la nature pose les bornes de l’Empire romain : non seulement

il n’est sur terre aucune puissance capable de rivaliser avec lui48, mais, plus

fondamentalement encore, nulle région habitée n’est tenue à l’écart de l’οCκουµéνη

42 Sur le caractère extrêmement mécanique de leur succession chez Denys, voir les remarques de D. KONSTAN,Narrative Ideology, 1986, p. 213.43 DION. HAL., AR, VIII, 83, 2.44 DION. HAL., AR, VI, 35, 1 ; X, 9, 1 et 14, 3 ; XI, 7, 1-3.45 DION. HAL., AR, VI, 23, 1 et IX, 43, 2.46 POL., I, 1, 5.47 DION. HAL., AR, I, 3, 3 : « la cité des Romains règne sur toute la terre, partout où elle n’est pas inaccessiblemais au contraire habitée par les hommes ; elle est maîtresse de toute la mer, non seulement de celle qui s’étenden deçà des colonnes d’Hercule, mais aussi de la mer Océane, partout où il n’est pas impossible d’y naviguer »(trad. V. FROMENTIN, C.U.F., 1998).48 Denys évite soigneusement ici de mentionner l’Empire parthe ; il n’ignore pas pourtant les déboires queconnaît l’Empire de Rome sur sa frontière orientale, puisqu’il évoque la débâcle de Crassus : DION. HAL., AR, II,6, 4.

540

romaine49. Par son extension à nulle autre pareille, la πóλις romaine mérite pleinement sa

place dans la succession des Empires mondiaux.

Aussi la liste canonique des Empires qui, à tour de rôle, se sont distingués par

l’étendue de leur hégémonie (τò µéγεθος τ9ς 2ρχ9ς) ouvre-t-elle les Antiquités romaines50.

Rome en occupe la cinquième place, après les Assyriens, les Mèdes, les Perses et les

Macédoniens ; contrairement à eux toutefois sa domination est bien plus vaste, dans l’espace

comme dans le temps. Par cette présentation de la succession des Empires, Denys reprend un

topos de la pensée politique ancienne, qui puise ses racines en Orient51. Ce modèle

d’interprétation de l’histoire universelle est tôt repris par les Grecs : dès le Ve siècle a.C.n., on

trouve mention chez Hérodote de la séquence Assyriens-Mèdes-Perses52, et Ctésias évoque lui

aussi cette théorie des Empires œcuméniques53. Le topos, utilisé un temps dans l’entourage

d’Alexandre, fait au IIe siècle a.C.n. sa réapparition dans un contexte nouveau : Rome

désormais est la première puissance méditerranéenne, et son accession dans le cercle des

Empires est au centre de toutes les préoccupations. La théorie des dominations successives

permet aux ennemis de l’Vrbs de se consoler de sa puissance : Rome n’est qu’un Empire

parmi les autres, et comme ses prédécesseurs connaîtra tôt au tard une disparition

inéluctable54. D’autres voix s’élèvent cependant, plus favorables à l’hégémonie romaine :

Polybe par exemple la place à un niveau différent des Empires précédents. Pour le

Mégalopolitain, l’Vrbs a atteint une extension incomparable, et il est improbable que dans

l’avenir on puisse faire mieux qu’elle55. Les Romains eux-mêmes s’approprient le motif :

dans la première moitié du IIe siècle a.C.n., un certain Aemilius Sura, dont le témoignage nous

est conservé par Velleius Paterculus, énumère l’enchaînement des dominations assyrienne,

mède, perse, macédonienne et romaine56.

La liste des hégémonies que l’on trouve dans les Antiquités romaines est directement

héritée des réflexions sur les Empires œcuméniques, mais Denys se distingue des auteurs

49 Dans le même sens, voir POL., I, 2, 7. Aelius Aristide cependant, qu’on ne soupçonnera pourtant pas de tiédeurenvers l’Empire romain, est plus modeste : à ses yeux, Rome ne contrôle que les régions qui lui sont directementutiles : AEL. ARSTD., À Rome, 28.50 DION. HAL., AR, I, 2, 1-4.51 D. FLUSSER, Four Empires, 1972, p. 148-175 ; A. MOMIGLIANO, Teoria greca, 1980, p. 157-162 ; J. M.ALONSO-NÚÑEZ, Abfolge, 1983, p. 420 ; E. GABBA, Mondo ellenistico, 1992, p. 197.52 HDT., I, 95 et 130.53 CTES., FGrH 688 F 1 et 5 (= DIOD. SIC., II, 28, 8 et 32, 5).54 Sur l’utilisation en clé anti-romaine du topos des Empires, voir J. SWAIN, Opposition, 1940, p. 1-21 ; E.GABBA, Storici greci, 1959, p. 366-367 ; D. FLUSSER, Four Empires, 1972, p. 148 ; F. GASCO LA CALLE,Teoria, 1981, p. 189 ; D. MENDELS, Five Empires, 1981, p. 336 ; J. M. ALONSO-NUÑEZ, Trogue Pompée, 1990,p. 82-83 ; M. D. DOPICO CAINZOS, Aeternitas, 1999, p. 150-154.55 POL., I, 2, 1-8. Pour une analyse des particularités de la liste polybienne des Empires, on verra J.-L. FERRARY,Empire de Rome, 1976, p. 283-289 ; J. M. ALONSO-NUÑEZ, Abfolge, 1983, p. 411-413 et 417-419.56 VELL. PA T., I, 6, 6. Sur Aemilius Sura, dont l’œuvre a disparu, on verra notamment D. FLUSSER, FourEmpires, 1972, p. 159 ; D. MENDELS, Five Empires, 1981, p. 331-332 ; J. M. ALONSO-NÚÑEZ, Trogue Pompée,1990, p. 83-84.

541

antérieurs par le ton apologétique qui est le sien et par sa foi dans le caractère éternel de

l’imperium romanum57. Il y a chez l’historien d’Halicarnasse un enthousiasme véritable pour

la cause de Rome, parfaite πóλις .Ελληνíς qui doit à la conservation du plus pur bagage

hellénique son statut de Ville-Monde. Denys, moins flatteur qu’on ne l’a dit parfois, aime

cependant à rappeler que la domination s’accompagne de devoirs. Ses appels incessants à la

φιλανθρωπíα des Romains, ses suppliques pour une concession très large de la πολιτεíα

prouvent qu’à ses yeux l’Empire nécessite d’être géré comme une πóλις, fût-elle étendue

jusqu’aux confins de l’οCκουµéνη. La cité romaine doit sa perfection à l’équilibre

harmonieux existant entre les différents groupes politiques et sociaux, qui chacun détiennent

une part du pouvoir ; Denys exhorte l’élite romaine à faire semblablement place, dans la

gestion de l’Empire, aux hommes issus de la part orientale de celui-ci. Alors seulement,

l’Vrbs méritera de plein droit son titre d’Empire.

57 P.-M. MARTIN, De l’universel, 1993, p. 202-205.

542

III. Denys d’Halicarnasse, un historien ‘augustéen’ ?

Au moment même où Denys d’Halicarnasse s’installe à Rome et entreprend d’écrire

l’histoire de son passé le plus reculé en liant intimement au destin de cette πóλις .Ελληνíς

celui de l’οCκουµéνη tout entière, l’Vrbs vit un temps de profondes mutations. Pendant un

siècle, de violentes guerres civiles ont épuisé la République et révélé les limites de son

organisation. Octave y met un terme définitif à Actium : sa victoire sur Antoine et ses alliés

réconcilie Rome avec elle-même et lui restitue la part orientale de son Empire, qui un temps a

semblé perdue. Les défis qui attendent le fils adoptif de César sont à la mesure des

espérances – énormes. Octave les aborde avec autant de prudence que d’intelligence. Il

négocie habilement le passage à la monarchie tout en sauvegardant les apparences

républicaines et en ménageant les susceptibilités de la classe dirigeante. La fameuse formule

des Res Gestae – auctoritate omnibus praestiti, potestatis autem nihilo amplius habui quam

ceteri qui mihi quoque in magistratu conlegae fuerunt58 – témoigne on ne peut mieux de la

volonté d’Auguste de dissimuler la vraie nature de son pouvoir derrière la terminologie

républicaine. Si l’on devait interpréter en des termes dionysiens cette révolution qui n’ose

dévoiler son nom, on pourrait dire qu’Auguste modifie l’équilibre de la µικτ, πολιτεíα en

faveur de sa composante monarchique, sans pour autant supprimer les autres éléments du

mélange. Les changements radicaux apportés par la victoire d’Auguste ne concernent pas

seulement la sphère de l’Vrbs. Le Princeps en effet a à cœur de réorganiser durablement la

domination romaine59 et de fonder une paix universelle à laquelle il attache son cognomen60.

Denys d’Halicarnasse, qui séjourne à Rome et gagne rapidement une réputation dans

les cercles intellectuels de la Ville, ne peut ignorer les bouleversements qui caractérisent la

politique intérieure et extérieure des Romains. Il se montre pourtant discret envers Auguste.

On trouve dans son œuvre une seule allusion directe au Prince, de valeur strictement

chronologique : <γẁ καταπλεúσας εCς eΙταλíαν :µα τi καταλυθ9ναι τòν <µφúλιον

πóλεµον Uπò το5 Σεβαστο5 Καíσαρος61. La notice ne manque pas d’intérêt, puisque d’une

part elle souligne le retour de la paix et que d’autre part elle donne à lire ce qui est sans doute

la plus ancienne mention grecque du titre impérial Σεβαστóς Κα>σαρ62 ; néanmoins il faut 58 AUG., RG, 34, 3 : « je l’ai emporté sur tout le monde par mon auctoritas, mais jamais n’ai disposé d’unepotestas plus grande que celle de ceux qui furent mes collègues dans les magistratures ».59 Sur la constitution de 27 a.C.n. qui prévoit les cadres de la gestion de l’Empire, voir notamment CL. NICOLET,Inventaire du monde, 1988, p. 27-28 ; W. EDER, Binding Link, 1990, p. 104-106 ; M. SARTRE, Haut-Empireromain, 1997, p. 13-20.60 Sur les ambiguïtés de la Pax augusta, un thème décliné à l’envi par les chantres du régime mais correspondantmal à la réalité, on verra les remarques de E. S. GRUEN, Augustus, 1985, p. 51-72.61 DION. HAL., AR, I, 7, 2 : « j’ai pour ma part débarqué en Italie quand César Auguste mit fin à la guerre civile »(trad. V. FROMENTIN, C.U.F., 1998).62 Le livre premier des Antiquités romaines paraît en 7 a.C.n., ainsi que l’indique on ne peut plus clairementDenys lui-même (DION. HAL., AR, I, 3, 4). Il semble donc que, lorsqu’elle affirme que l’on trouve chez Strabon,

543

reconnaître que la figure d’Auguste se fait discrète dans l’œuvre de Denys… Il est dans les

Antiquités romaines d’autres passages où la famille impériale est mentionnée. Le premier

nous mène au moment de la conquête d’Albe. Pour châtier la trahison du dictateur albain

Mettius Fufétius, le roi Tullus Hostilius fait détruire la métropole latine et en déporte les

habitants vers l’Vrbs ; les familles albaines les plus nobles sont intégrées au sein du Sénat

romain, et au premier rang de celles-ci figure la gens Iulia63. Le second, plus intéressant,

évoque l’Zερà <ξουσíα καì τιµF qui est confiée à Iule, le fils d’Énée, lorsque son demi-frère

Silvius le dépouille du pouvoir royal ; il ne s’agit pas là seulement d’une simple mesure de

consolation : cette <ξουσíα est, affirme Denys, bien préférable à la µοναρχíα64. Le lecteur ne

peut manquer d’être frappé par l’écho augustéen de cette notice65. Or ce sentiment se trouve

renforcé si l’on se reporte à la suite du passage : Denys poursuit en effet son texte en

indiquant que le γéνος issu de Iule possède toujours l’Zερà <ξουσíα de son ancêtre – et

d’ajouter : <γéνετο δè µéγιστος :µα καì λαµπρóτατος οOκων οkτος, lν Mµε>ς Oσµεν,

^νδρας δè διαφορωτáτους Mγεµóνων mνεγκεν, οaς τò εIγενèς αZ 2ρεταì µ, 2πιστε>σθαι

παρéσχον66. L’éloge contenu en ces lignes semble sincère, mais n’est pas répété. Enfin, il

reste à signaler encore qu’outre l’évocation d’Auguste et ces deux mentions concernant la

gens Iulia, il faut sans doute reconnaître implicitement le Prince et son entourage dans les

δυναστεúοντες […] εIπαιδευτοι πáνυ καì γεννα>οι auxquels Denys reconnaît le mérite

d’avoir sauvé la Muse attique67.

dont l’œuvre paraît quelques années plus tard, la première mention du titre Σεβαστóς, D. Dueck se trompe (D.DUECK, Strabo, 2000, p. 97). Quant au texte grec des Res Gestae, où Σεβαστóς apparaît également, il remonteaux derniers temps du règne d’Auguste (D. N. WIGTIL, Ideology, 1982, p. 624). M.-L. Freyburger-Galland noteavec raison que σεβαστóς est également utilisé par Denys en contexte religieux ; ainsi, à propos du culte de labonne foi instauré par le roi Numa Pompilius, τò πιστóν est défini comme σεβαστóν τι πρcγµα καì 2µíαντον(DION. HAL., AR, II, 75, 3 : « une valeur vénérable et inviolable » [trad. J. SCHNÄBELE, La Roue à Livres,1990]) : M.-L. FREYBURGER-GALLAND, Étymologie, 1992, p. 244.63 DION. HAL., AR, III, 29, 7. Tite-Live propose une liste de gentes légèrement différente de celle des Antiquitésromaines, mais mentionne lui aussi les Iulii à la première place (LIV., I, 30, 2).64 DION. HAL., AR, I, 70, 4. Certains Modernes ont tenté de donner un contenu précis à cette Zερà <ξουσíαattribuée par Denys à Iule et à ses descendants. Pour les uns, il s’agit d’une référence au pontificat maximequ’occupent tant César que son fils adoptif (V. FROMENTIN, Notes complémentaires, 1998, p. 268, n. 304).D’autres en revanche rejettent cette hypothèse : entre la mort de César et l’accession d’Auguste au titre depontifex maximus en 12 a.C.n. s’écoule un long intervalle, pendant lequel c’est Lépide qui occupe la fonction ;présent à Rome dès 30 a.C.n., Denys ne l’ignore pas et ne peut donc avoir évoqué la continuité de la gens Iuliaau pontificat maxime ; dès lors, il faut considérer que derrière l’expression Zερà <ξουσíα se cache laresponsabilité du culte de Véiovis à Bovillæ (TH. MOMMSEN, Römische Forschungen 1, 1864, p. 267-270 ; S.WEINSTOCK, Diuus Iulius, 1971, p. 7 et 29 ; F. CASSOLA, Origini di Roma, 1991, p. 293-294). Pour notre part, ilne nous semble pas indispensable de donner à l’Zερà <ξουσíα καì τιµF dont parle Denys une colorationinstitutionnelle : l’expression peut tout aussi bien évoquer une autorité sacrée révérée par les Romains en dehorsde tout contexte officiel.65 Voir AUG., RG, 34, 3, cité ci-dessus, p. 542.66 DION. HAL., AR, I, 70, 4 : « cette maison devint la plus grande en même temps que la plus brillante de toutescelles que nous connaissons, et donna des hommes qui furent les plus remarquables des chefs et dont les vertusne firent pas douter de leur noble origine » (trad. V. FROMENTIN, C.U.F., 1998).67 DION. HAL., DAO , 3, 1. Sur l’identification de ces δυναστεúοντες, voir les remarques de U. V O N

WILAMOWITZ-MOELLENDORFF, Asianismus, 1900, p. 45 ; S. F. BONNER, Literary Treatises, 1939, p. 10 ; G. A.KENNEDY, Art of Rhetoric, 1972, p. 352 ; S. CAGNAZZI, Politica e retorica, 1981, p. 52 (qui estiment qu’il s’agitd’une allusion directe au pouvoir augustéen) ; G. W. BOWERSOCK, Historical Problems, 1979, p. 69 ; CL. E.

544

Ces quelques passages, certes bien furtifs mais non dépourvus de signification, nous

amènent à poser une question qui a longtemps retenu les Modernes : Denys d’Halicarnasse

compte-t-il, ou non, au nombre des partisans d’Auguste ? Est-il, pour user d’une terminologie

en vogue, un historien ‘pro-augustéen’ ou ‘anti-augustéen’68 ? Sur le sujet tout a été dit, et les

hypothèses les plus contradictoires ont été formulées69 – preuve, pensons-nous, qu’il est vain

de focaliser le débat à ce niveau. Denys d’Halicarnasse ne se situe pas dans une tradition

polémique : il ne cherche pas, comme Timagène, à dénigrer le pouvoir romain70, ni non plus à

le flatter pour en obtenir quelque avantage matériel71 ; sa vision de l’histoire de Rome et de

l’Empire est radicalement autre – plus ample, davantage détachée des contingences et tournée

vers l’éternel et l’universel plutôt que vers le hic et nunc.

Néanmoins, si l’on ne peut affirmer que Denys offre un soutien inconditionnel au

régime augustéen, on ne manquera pas pour autant de ressentir de profondes convergences

entre l’œuvre du premier et les actions du second. Ainsi que nous l’avons régulièrement

souligné, l’intérêt même que l’historien d’Halicarnasse porte aux origines de la Ville ne

l’enferme pas dans une tour d’ivoire mais au contraire l’inscrit au cœur de l’actualité. Les

Romains de la fin de la République et des premières décennies de l’Empire se tournent en

effet avec passion vers le passé de l’V r b s : les recherches de Varron suscitent

l’enthousiasme72, la cabane de Romulus ou son lituus, au centre de bien des attentions73,

ramènent Rome devenue Empire à son identité profonde, et tous les talents sont convoqués

pour peindre le temps des origines. À travers le choix du sujet d’étude, c’est aussi tout un

projet de société qui se met en place. Denys l’avoue sans ambages : il espère donner aux

descendants des héros qui égrènent leur geste dans ses Antiquités le courage de choisir une

SCHULTZE, Audience, 1986, p. 123 ; E. GA B B A, Dionysius, 1991, p. 26-31 ; TH. HIDBER, KlassizistischeManifest, 1996, p. 120 (pour qui Denys fait plus largement référence à l’aristocratie romaine, et notamment à sesamis Q. Aelius Tubero et Metilius Rufus).68 Sur les dangers et les abus liés à l’usage d’un vocabulaire de ce type, on verra les remarques intéressantes deD. F. KENNEDY, Terms of Reference, 1992, p. 26-58.69 Parmi les tenants de la thèse ‘pro-augustéenne’, nous citerons, pour un aperçu rapide du débat, S. F. BONNER,Literary Treatises, 1939, p. 10-12 ; P.-M. MARTIN, Propagande augustéenne, 1971, p. 162-179 ; ID., Héraklès,1972, p. 266-271 ; ID., Éloge, 1987, p. 73 ; K. A. RAAFLAUB et L. J. SAMONS, Opposition, 1990, p. 773 et n.109 ; M. TOHER, Roman Historiography, 1990, p. 153 ; B. ROCHETTE, Augustus Latinus, 1996, p. 26 ; S.CROUZET, Excerpta, 2000, p. 159-171. Des opposants à cette thèse, on retiendra H. HILL, Origins of Rome, 1961,p. 88-93 ; A. HURST, Denys, 1975, p. 20-21 ; ID., Critique grec, 1982, p. 861-862 ; L. FASCIONE, Mondo nuovo,1988, p. 30 ; CH. CARSANA, Costituzione mista, 1990, p. 38 ; G. ZECCHINI, Pensiero politico, 1997, p. 79-80. Onverra aussi les jugements plus nuancés de E. GABBA, Storici greci, 1959, p. 365-368 ; ID., Storia di Romaarcaica, 1974, p. 219-220 ; D. MUSTI, Etruschi e Greci, 1981, p. 31, n. 8 ; E. GABBA, Storia, 1982, p. 800-802 ;F. ZEVI, Dionigi, 1999, p. 292-293 ; D. DUECK, Strabo, 2000, p. 133.70 Sur Timagène d’Alexandrie et ses rapports tourmentés avec Auguste, voir ci-dessus, p. 88.71 Sur la probable appartenance de Denys aux classes élevées de sa cité natale, voir ci-dessus, p. 16, n. 88. Il estmanifeste que l’historien d’Halicarnasse a toujours fait preuve de beaucoup de liberté par rapport à ses‘protecteurs’ romains : voir p. ex. DION. HAL., De Thuc., 25, 2 et 55, 4-5 où il moque les penchants thucydidéensde son ami Q. Aelius Tubero. Cette liberté s’explique sans doute par l’indépendance économique et matérielle deDenys.72 Sur ce triomphe de l’archéologie, voir J.-M. ANDRE, Idéologie et traditions, 1992, p. 10.73 A. MASTROCINQUE, Romolo, 1993, p. 8-9.

545

existence toute de noblesse et d’exaltation (τBν β íων […] A εIγενéστατος καì

φιλοτιµóτατος), à la hauteur du modèle des ancêtres74. Or cette volonté de fonder dans le

passé la renaissance morale d’un peuple épuisé de trop de luttes, n’est-elle pas partagée par le

Prince et son entourage ? Un exemple viendra illustrer la coïncidence de l’entreprise de

revalorisation moralisante du passé qui est commune à l’historien d’Halicarnasse et aux

cercles du pouvoir. Denys en effet, qui assène plus d’une fois des critiques acerbes à ses

contemporains75, leur reproche notamment d’affranchir les esclaves avec une désinvolture

excessive et conseille que la politique en matière de manumission fasse l’objet d’une révision

approfondie76. La question est d’une brûlante actualité, puisque quelques années à peine après

la parution de l’œuvre de Denys deux leges de manumissione sont promulguées à Rome77 ;

l’une d’elles émane de la gens Aelia Tubero, que fréquente l’historien grec : sans doute Denys

a-t-il assisté aux débats sur l’affranchissement qui ont précédé l’élaboration de la nouvelle

législation.

Les convergences entre Denys d’Halicarnasse et le pouvoir impérial ne se limitent pas

à la mise en valeur, dans une finalité morale, du passé romain. L’historien en effet, rendu

sensible aux problématiques intérieures par son long séjour dans l’Vrbs, ne perd pour autant

jamais de vue l’horizon hellénique qui imprègne toute son œuvre. On a dit parfois que

l’hellénocentrisme dionysien empêchait l’intégration des Antiquités romaines dans la culture

augustéenne78. C’est oublier que le Prince et ses proches, malgré une politique aux

indéniables accents italiens, ont conscience du rôle fondamental de la pars Orientalis pour la

réussite de leur entreprise. Aussi lui accordent-ils, dès le lendemain d’Actium, une attention

de tous les instants, dont témoignent les nombreux séjours en Grèce d’Agrippa. Lorsqu’il

prône la revalorisation de l’héritage hellénique et appelle à faire une large part dans la gestion

de l’Empire aux élites issues du monde grec, Denys se pose moins en détracteur de la

politique romaine qu’en éclaireur, qui espère par son intime expérience des deux parts de

l’Empire aiguiller le pouvoir vers les décisions les plus bénéfiques.

Dira-t-on, dans ces conditions, que Denys est un historien ‘augustéen’ ? Oui, peut-être,

mais à sa manière, personnelle et indépendante, loin des mots d’ordre et des chemins trop bien

balisés. Ce qui fonde, en définitive, la résonance ‘augustéenne’ de l’œuvre de Denys, c’est le

souffle enthousiaste qui s’y déploie, la volonté de croire en une renaissance politique et

culturelle qui profiterait à l’οCκουµéνη toute entière et se confondrait dans l’éternité du

saeculum aureum – le vertige de l’Utopie…

74 DION. HAL., AR, I, 6, 4.75 Voir par exemple M. SORDI, Costituzione, 1993, p. 111-120.76 DION. HAL., AR, IV, 24, 6-8.77 Il s’agit de la lex Fufia Caninia de 2 a.C.n. et de la les Aelia Sentia de 4 p.C.n. : voir ci-dessus, p. 366 et n.743.78 Le principal exposant de cette thèse est H. HILL, Origins of Rome, 1961, p. 88-93.

546

ANNEXES

547

ANNEXE I :

LES TEXTES ANCIENS

ACC. = ACCIUS (170-86 a.C.n.)Œuvres (fragments), texte édité, traduit et commenté par J. DANGEL, Paris, 1995 (Collection desUniversités de France).

AEL. ARSTD. = AELIUS ARISTIDE (117-après 181 p.C.n.)P. Aelii Aristidis opera quae extant omnia, 1, 3 : Orationes III-VIII, texte édité par FR. W. LENZ et C. A.BEHR, Leyde, 1978 ; 1, 4 : Orationes IX-XVI, texte édité par FR. W. LENZ, Leyde, 1981.

Aelii Aristidis Smyrnaei quae supersunt omnia, 2 : Orationes XVII-LIII, texte édité par B. KEIL, Berlin, 2e

édition, 1958.

À Rome, texte traduit et commenté par L. PERNOT, Éloges grecs de Rome, Paris, 1997 (La Roue à Livres)

L’annalistique romaine, 1 : Les Annales des Pontifes et l’annalistique ancienne (fragments) ; 2 : L’annalistiquemoyenne, fragments édités, traduits et commentés par M. CHASSIGNET, Paris, 1996 et 1999 (Collection desUniversités de France).

ARSTT. = ARISTOTE (384-322 a.C.n.)La constitution d’Athènes, texte édité et traduit par G. MATHIEU et B. HAUSSOULLIER, Paris, 1967(Collection des Universités de France).

Politique, 1 : Livres I et II ; 2, 1 : Livres III et IV ; 2, 2 : Livres V et VI ; 3, 1 : Livre VII, 3, 2 : Livre VIII,texte édité, traduit et commenté par J. AUBONNET, Paris, 1960-1989 (Collection des Universités deFrance).

Fragmenta, texte édité par V. ROSE, Leipzig, 1886 (Bibliotheca Teubneriana).

ATHEN. = ATHENEE DE NAUCRARIS (IIe-IIIe siècles p.C.n.)Les Deipnosophistes, 1 : Livres I et II, texte édité et traduit par A.-M. DESROUSSEAUX et CH. ASTRUC,Paris, 1956 (Collection des Universités de France).

AUG. = C. IULIUS CAESAR OCTAVIANUS AUGUSTUS (63 a.C.n.-14 p.C.n.)Res Gestae Diui Augusti ex monumentis Ancyrano et Antiochano latinis Ancyrano et Apolloniensi graecis,texte édité et commenté par J. GAGE, Paris, 1977_ [1er tirage : 1935].

BACCHYL. = BACCHYLIDE (ca 515-450 a.C.n.)Carmina cum fragmentis, texte édité par H. MAEHLER, Leipzig, 1970 (Bibliotheca Teubneriana).

CASS. HEMIN. = L. CASSIUS HEMINA (IIe siècle a.C.n.)I frammenti di L. Cassio Emina. Introduzione, testo, traduzione e commento, par C. SANTINI, Pise, 1995(Testi e studi di cultura classica, 13).

548

L’annalistique romaine, 2 : L’annalistique moyenne, fragments édités, traduits et commentés par M.CHASSIGNET, Paris, 1999, p. 2-16 (Collection des Universités de France).

FRH = Die Frühen Römischen Historiker 1: Von Fabius Pictor bis Cn. Gellius, fragments présentés,traduits et commentés par H. BECK et U. WALTER, Darmstadt, 2001, p. 242-281 (Text zur Forschung, 76).

CAT. = M. PORCIUS CATO, dit CATON L’ANCIEN ou CATON LE CENSEUR (234-149 a.C.n.)Les Origines, fragments édités, traduits et commentés par M. CHASSIGNET, Paris, 1986 (Collection desUniversités de France).

CIC. = M. TULLIUS CICERO (106-43 a.C.n.)Correspondance, 1 : Lettres 1-55, texte édité et traduit par L.-A. CONSTANS, Paris, 19625 [1er tirage :1934] (Collection des Universités de France).

Brutus, texte édité et traduit par J. MARTHA, Paris, 1923 (Collection des Universités de France).

La République, 1 : Livre I et 2 : Livres II-VI, texte édité, traduit et commenté par E. BREGUET, Paris, 1980(Collection des Universités de France).

CIE = Corpus Inscriptionum Etruscarum, édité par O. A. DANIELSSON, G. HERBIG, C. PAULI et B. NOGARA, 2vol., Leipzig, 1893-1902 et 1907.

DIO CASS. = DION CASSIUS (ca 163-après 229 p.C.n.)Historia Romana, 3 : Libri LI-LX et IV : Libri LXI-LXXX, texte édité par L. DINDORF, Leipzig, 1854(Biblioteca Teubneriana)

DIOD. SIC. = DIODORE DE SICILE (ca 90-ca 20 a.C.n.)Bibliothèque historique, Livre XIV, texte édité et traduit par M. BONNET et E. R. BENNETT, Paris, 1997(Collection des Universités de France).

DION. HAL. = DENYS D’HALICARNASSE (ca 60-après 7 a.C.n.)Opuscules rhétoriques

Operae rhetoricae quae extant, texte édité par H. USENER et L. RADERMACHER, 2 volumes, Stuttgart,1899 et 1904, réimpression 1965 (Bibliotheca Teubneriana).

Saggio su Tucidide, texte édité, traduit et commenté par G. PAVANO, Palerme, 1958

Dinarco, texte traduit et commenté par G. MARENGHI, Milan, 1970.

On Thucydides, texte traduit et commenté par W. K. PRITCHETT, Berkeley-Los Angeles-Londres, 1975.

Opuscules rhétoriques, 1 : Les orateurs antiques ; 2 : Démosthène ; 3 : La composition stylistique* ; 4 :Thucydide ; Seconde lettre à Ammée ; 5 : L’imitation ; Première lettre à Ammée ; Lettre à PompéeGéminos ; Dinarque, texte édité, traduit et commenté par G. AUJAC (* avec la collaboration de M.LEBEL), Paris, 1978-1992 (Collection des Universités de France).

Das klassizistische Manifest des Dionys von Halikarnass. Die Praefatio zu De oratoribus ueteribus, textetraduit et commenté par TH. HIDBER, Das klassizistische Manifest des Dionys von Halikarnass, Stuttgart-Leipzig, 1996 (Beitrage zur Altertumskunde, 70).

Sull’imitazione, texte édité, traduit et commenté par D. G. BATTISTI, Pise-Rome, 1997 (Testi e commenti,14).

549

Antiquités romaines

Antiquitatum Romanorum quae supersunt, texte édité par A. KIESSLING, 3 volumes, Leipzig, 1860-1870(Bibliotheca Teubneriana).

Antiquitates Romanae, texte édité par C. JACOBY, 4 volumes, Leipzig, 1885-1905 (BibliothecaTeubneriana).

Storia di Roma arcaica (le Antichità Romane), texte traduit par FL. CANTARELLI, Milan, 1984 (I classicidi storia. Sezione greco-romana, 9)

Les origines de Rome (livres 1 et 2), texte traduit et commenté par V. FROMENTIN et J. SCHNÄBELE, Paris,1990 (La Roue à Livres)

Antiquités romaines, 1 : Introduction générale et Livre I, texte établi, traduit et commenté par V.FROMENTIN, Paris, 1998 ; 3 : Livre III, texte édité, traduit et commenté par J.-H. SAUTEL, Paris, 1999(Collection des Universités de France)

Rome et la conquête de l’Italie aux IVe et IIIe siècles avant J.-C. (Antiquités romaines, livres XIV-XX),textes édités, traduits et commentés sous la direction de S. PITTIA, avec la collaboration de E. CAIRE, S.COLLIN BOUFFIER, P. CORBIER, S. CROUZET, X. LA F O N et R. ROBERT, Paris, 2002 (CollectionFragments).

ENN. = Q. ENNIUS (239-169 a.C.n.)Poesis reliquiae, fragments édités par J. VAHLEN, réimpression, Amsterdam, 1967.

The Annals of Q. Ennius, fragments édités et commentés par O. SKUTSCH, Oxford, 1985.

EUR. = EURIPIDE (480-406 a.C.n.)Tragédies, 6, 2 : Les Bacchantes, texte édité et traduit par H. GREGOIRE et J. MEUNIER, Paris, 1968_ [1er

tirage : 1961] (Collection des Universités de France).

FEST. = FESTUS (IVe siècle p.C.n.)De Verborum significatu quae supersunt, cum Pauli epitome, texte édité par W. M. LINDSAY, Leipzig,1913 (Bibliotheca Teubneriana).

FGrH = Die Fragmente der griechischen Historiker, fragments édités par F. JACOBY, Berlin-Leyde, 1923-1958

FRH = Die Frühen Römischen Historiker 1: Von Fabius Pictor bis Cn. Gellius, fragments présentés, traduits etcommentés par H. BECK et U. WALTER, Darmstadt, 2001 (Text zur Forschung, 76).

GRF = Grammaticae romanae fragmenta, fragments édités par H. FUNAIOLI, réimpression, Stuttgart, 1969(Bibliotheca Teubneriana).

HDT. = HERODOTE (484-ca 425 a.C.n.)Histoires, 1 : Livre I, Clio, texte édité et traduit par Ph.-E. LEGRAND, Paris, 19644 [1er tirage : 1932] ; 3 :Livre III, Thalie, texte édité et traduit par Ph.-E. LEGRAND, Paris, 1939 ; 7 : Livre VII, Polymnie, texteédité et traduit par Ph.-E. LEGRAND, Paris, 1963_ [1er tirage : 1951] ; 8 : Livre VIII, Uranie, texte édité ettraduit par PH.-E. LEGRAND, Paris, 1953 (Collection des Universités de France).

550

HELLANIC. = HELLANICOS DE LESBOS (Ve siècle a.C.n.)D. AMBAGLIO, L’opera storiografica di Ellanico di Lesbo. Introduzione, traduzione delle testimonianze edei frammenti, commento storico, dans Ricerche di storiografia antica 2, Pise, 1980, p. 9-192.

HER. PONT. = HERACLIDE DU PONT (IVe siècle a.C.n.)Herakleides Pontikos, fragments édités et commentés par FR. WEHRLI, Bâle, 1953 (Die Schule desAristoteles. Texte und Kommentar, 7).

HES. = HESIODE (VIIIe siècle-VIIe siècle a.C.n.)Œuvres, texte édité et traduit par P. MAZON, Paris, 19677 [1er tirage : 1928] (Collection des Universités deFrance).

Fragmenta Hesiodea, fragments édités par R. MERKELBACH et M. L. WEST, Oxford, 1967.

HOM. = HOMERE (IXe siècle a.C.n.)Iliade, 1 : Chants I à VI ; 2 : Chants VII à XII ; 3 : Chants XIII à XVIII et 4 : Chants XIX à XXIV, texteédité et traduit par P. MAZON, Paris, 19968 [1er tirage : 1937] ; 19927 [1er tirage : 1937] ; 19959 [1er tirage :1937] et 19949 [1er tirage : 1938] (Collection des Universités de France).

HOR. = Q. HORATIUS FLACCUS (65-8 a.C.n.)Épîtres, texte édité et traduit par FR. VILLENEUVE, Paris, 1955_ [1er tirage : 1934] (Collection des Universités

de France).

HRR = Historicorum Romanorum reliquiae, fragments édités par H. PETER, réimpression, Leipzig, 1967(Sammlung wissenschaftlicher Kommentare)

IG = Inscriptiones Graecae, 2_ : Inscriptiones Atticae Euclidis anno posteriore, édité par J. KIRCHNER, Berlin,1913 ; 4 : Inscriptiones Argolidis, édité par M. FRAENKEL, Berlin, 1902 ; 4_, 1 : Inscriptiones Epidauri, édité parF. HILLER DE GAERTRINGEN, Berlin, 1929.

I. It. = Inscriptiones Italicae, 13 : Fasti et Elogia, 1 : Fasti consulares et triumphales, et 3 : Elogia, édité par A.DEGRASSI, Rome, 1937-1947.

ISOCR. = ISOCRATE (436-338 a.C.n.)Discours, 2 : Panégyrique ; Plataïque ; À Nicoclès ; Nicoclès ; Évagoras ; Archidamos ; 4 : Philippe,Panathénaïque, Lettres et fragments, texte édité et traduit par G. MATHIEU et É. BREMOND, Paris,respectivement 19675 [1er tirage : 1938] et 1962 (Collection des Universités de France).

JOANN. MALAL. = JOHANNES MALALAS (VIe siècle p.C.n.)Chronographia, texte édité par L. DINDORF, Bonn, 1831 (Corpus scriptorum Byzantinae historiae).

JUST. = M. JUNIANUS JUSTINUS (IIIe ou IVe siècle p.C.n.)Epitoma Historiarum Philippicarum Pompei Trogi, texte édité par O. SEEL, Stuttgart, 1972 (BibliothecaTeubneriana).

LIC. MAC. = C. LICINIUS MACER (mort en 66 a.C.n.)S. WALT, Licinius Macer = Der Historiker C. Licinius Macer. Einleitung, Fragmente, Kommentar,Stuttgart-Leipzig, 1997 (Beiträge zur Altertumskunde, 103).

551

LIV. = T. LIVIUS (ca 64 a.C.n.-ca 10 p.C.n.)Histoire romaine, 1 : Livre I, texte édité par J. BAYET et traduit par G. BAILLET, Paris, 198513 [1er tirage :1940] ; 2 : Livre II, texte édité par J. BAYET et traduit par G. BAILLET, Paris, 1967_ [1er tirage : 1941] ; 3 :Livre III, texte édité par J. BAYET et traduit par G. BAILLET, Paris, 1962_ [1er tirage : 1942] ; 8 : LivreVIII, texte édité, traduit et commenté par R. BLOCH et CH. GUITTARD, Paris, 1987 (Collection desUniversités de France).

Ab Vrbe condita, 2 : Libri VII-XXIII, texte édité par W. WEISSENBORN, Leipzig, 1884 (BibliotecaTeubneriana).

NAEV. = CN. NAEVIUS (ca 270-ca 201 a.C.n.)Bellum Punicum, dans Fragmenta Poetarum Latinorum Epicorum et Lyricorum praeter Ennium etLucilium, fragments édités par W. MOREL, 2e edition, Leipzig, 1927 (Bibliotheca Teubneriana).

OGR = PSEUDO-AURELIUS VICTOR, Origo gentis Romanae (IVe siècle p.C.n.)Les origines du peuple romain, texte édité, traduit et commenté par J.-Cl. RICHARD, Paris, 1983(Collection des Universités de France).

PAUS. = PAUSANIAS (IIe siècle p.C.n.)Description de la Grèce, 1 : Livre I. L’Attique, texte édité par M. CASEVITZ, traduit par J. POUILLOUX etcommenté par FR. CHAMOUX, Paris, 1992 ; 8 : Livre VIII. L’Arcadie, texte édité par M. CASEVITZ, traduitet commenté par M. JOST et J. MARCADE, Paris, 1998 (Collection des Universités de France).

La Laconia. Libro III, texte édité et traduit par D. MUSTI, commenté par D. MUSTI et M. TORELLI, Milan,1991 (Fondazione Lorenzo Valla).

PHIL. = PHILON D’ALEXANDRIE (13 a.C.n.-54 p.C.n.)Legatio ad Gaium, texte traduit et commenté par A. PELLETIER, Paris, 1972 (les œuvres de Philond’Alexandrie, 32).

PLIN. = C. PLINIUS SECUNDUS dit PLINE L’ANCIEN (23-79 p.C.n.)Histoire naturelle, 3 : Livre III, texte édité, traduit et commenté par H. ZEHNACKER, Paris, 1998(Collection des Universités de France).

PLM = Poetae Latini Minores, texte édité par E BAEHRENS, 6 vol., Leipzig, 1879-1886 (BibliothecaTeubneriana).

PLT. = PLATON (427-347 a.C.n.)Œuvres complètes, 6 : La République, livres I-III ; 7, 1 : La République, livres IV-VII ; 7, 2 : LaRépublique, livres VIII-X, texte édité et traduit par É. CHAMBRY, Paris, 1932-1934 (Collection desUniversités de France).

Œuvres complètes, 11, 2 : Les Lois, livres III-VI, texte édité et traduit par E. DES PLACES, Paris, 1965_ [1er

tirage : 1951] (Collection des Universités de France).

PLUT. = PLUTARQUE (ca. 46-ca 125 p.C.n.)Œuvres morales, 4 : Conduites méritoires de femmes ; Étiologies romaines ; Étiologies grecques ;Parallèles mineurs, texte édité, traduit et commenté par J. BOULOGNE, Paris, 2002 ; 5, 1 : La fortune desRomains ; La fortune ou la vertu d’Alexandre ; La gloire des Athéniens, texte édité, traduit et commentépar FR. FRAZIER et CHR. FROIDEFOND, Paris, 1990 ; 11, 1 : Le philosophe doit surtout s’entretenir avecles grands ; À un chef mal éduqué ; Si la politique est l’affaire des vieillards, texte établi, traduit et

552

commenté par M. CUVIGNY, Paris, 1984 ; 11, 2 : Préceptes politiques ; Sur la monarchie, la démocratie etl’oligarchie, texte établi, traduit et commenté par J.-CL CARRIERE et M. CUVIGNY, Paris, 1984 (Collectiondes Universités de France).

Vies parallèles, 1 : Thésée-Romulus et Lycurgue-Numa, texte édité et traduit par R. FLACELIERE, É.CHAMBRY et M. JUNEAUX, Paris, 1964_ [1er tirage : 1957] ; 2 : Solon-Publicola et Thémistocle-Camille,texte édité et traduit par R. FLACELIERE, É. CHAMBRY et M. JUNEAUX, Paris, 1961 ; 4 : Timoléon-PaulÉmile et Pélopidas-Marcellus, texte édité et traduit par R. FLACELIERE ET É. CHAMBRY, Paris, 1966 : 5 :Aristide-Caton l’Ancien et Philipoemen-Flamininus, texte édité et traduit par R. FLACELIERE et É.CHAMBRY, Paris, 1969 ; 7 : Cimon-Lucullus et Nicias-Crassus, texte édité et traduit par R. FLACELIERE etÉ. CHAMBRY, Paris, 1972 (Collection des Universités de France).

La vita di Solone, texte édité et traduit par M. MANFREDINI, commenté par L. PICCIRILLI, Milan, 1977(Fondazione Lorenzo Valla).

Vies parallèles, texte traduit par A.-M. OZANAM, Paris, 2001 (Quarto).

POL. = POLYBE (ca 202-ca 120 a.C.n.)Histoires, 1 : Livre I, texte édité et traduit par P. PEDECH, Paris, 1969 ; 4 : Livre IV, texte édité, traduit etcommenté par J. DE FOUCAULD, Paris, 1972 ; 5 : Livre V, texte édité, traduit et commenté par P. PEDECH,Paris, 1977 ; 6 : Livre VI, texte édité, traduit et commenté par R. WEIL et Cl. NICOLET, Paris, 1977 ; 7 :Livres VII-IX, texte édité, traduit et commenté par R. WEIL, Paris, 1982 ; 8 : Livres X et XI, texte édité,traduit et commenté par É. FOULON et R. WEIL, Paris, 1990 ; 9 : Livre XII, texte édité, traduit et commentépar P. PEDECH, Paris, 1961 (Collection des Universités de France).

POSID. = POSIDONIOS D’APAMEE (ca 135-ca 51 a.C.n.)Posidonios, 1 : The Fragments, fragments édités par I. EDELSTEIN et I. G. KIDD, Cambridge, 1972 ; 3 :The Translation of the Fragments, fragments traduits par I. G. KIDD, Cambridge, 1999 (CambridgeClassical Texts and Commentaries, 13 et 36).

PROP. = S. AURELIUS PROPERTIUS (ca 47-ca 15 a.C.n.)Élégies, texte édité et traduit par D. PAGANELLI, Paris, 1929 (Collection des Universités de France).

Rhet ad Her. = De ratione dicendi ad C. Herennium, ou La Rhétorique à Herennius (ca 90 a.C.n.)Rhétorique à Herennius, texte édité, traduit et commenté par G. ACHARD, Paris, 1989 (Collection desUniversités de France).

SALL. = C. SALLUSTIUS CRISPUS (ca 86-ca 35 a.C.n.)Catilina, Jugurtha, Fragments des Histoires, texte édité et traduit par A. ERNOUT, Paris, 198012 [1er

tirage : 1941] (Collection des Universités de France).

Catilina, Iugurtha, Historiarum fragmenta selecta, Appendix sallustiana, texte édité par L. D. REYNOLDS,Oxford, 1991 (Scriptorum classicorum bibliotheca oxoniensis).

SERV. = SERVIUS (ca. 370-ca. 430 p.C.n.)SERV. AUCT. = SERVIUS AUCTUS, ou SERVIUS DE DANIEL, ou DEUTERO-SERVIUS (VIIe-VIIIe siècle p.C.n. ?)

Aeneidos librorum commentarii, 1 : Livres I-V ; 2 : Livres VI-XII, texte édité par G. THILO et H. HAGEN,Hildesheim, 1961 (réimpr. de l’éd. de 1878-1894).

SOL. = SOLON (ca 640-ca 558 a.C.n.)Iambi et Elegi Graeci ante Alexandrum cantati 2, fragments édités par M. L. WEST, Oxford, 1972, p. 119-145.

553

SOPH. = SOPHOCLE (ca 496-406 a.C.n.)Tragédies, 1 : Les Trachiniennes, Antigone, texte édité par A. DAIN et traduit par P. MAZON, Paris, 19747

[1er tirage : 1955] (Collection des Universités de France).

STEPH. BYZ. = STEPHANE DE BYZANCE (VIe siècle p.C.n.)Ethnika, texte édité par L. HOLSTEIN, A. BERKEL et TH. DE PINEDO, Leipzig, 1825.

STR. = STRABON (ca 58 a.C.n.-ca 21 p.C.n.)Géographie, 3 : Livres V-VI, texte édité et traduit Fr. LASSERRE, Paris, 1967 ; 4 : Livre VII, texte édité,traduit et commenté par R. BALADIE, Paris, 1989 ; 5 : Livre VIII, texte édité, traduit et commenté par R.BALADIE, Paris, 1978 ; 6 : Livre IX, texte édité, traduit et commenté par R. BALADIE, Paris, 1996 ; 7 :Livre X, texte édité, traduit et commenté par FR. LASSERRE, Paris, 1971 ; 9 : Livre XII, texte édité, traduitet commenté par FR. LASSERRE, Paris, 1981 (Collection des Universités de France).

Geographica, 3 : Libri XIII-XVII, texte édité par A. MEINEKE, Leipzig, 1853 (Biblioteca Teubneriana).

L’Italia di Strabone. Testo, traduzione e commento dei libre V e VI della Geografia, éd. par N. BIFFI,Gênes, 1988 (DARFICLET, 117).

SUET. = C. SUETONIUS TRANQUILLUS (ca 70-ca 130 p.C.n.)Vie des douze Césars, 1 : Diuus Iulius ; Augustus ; 2 : Tiberius, Caligula, Claudius, Nero, texte édité ettraduit par H. AILLOUD, Paris, 1931-1932 (Collection des Universités de France).

SUID. = SOUDA (Xe siècle p.C.n.)Suidae Lexicon, texte édité par A. ADLER, Leipzig, 1928-1933.

SVF = Stoicorum ueterum fragmenta, fragments édités par I. VON ARNIM, 4 volumes, Leipzig, réimpression,1964.

Syll. = Sylloge Inscriptionum Graecarum, éd. par G. DITTENBERGER, 4e édition, Hildesheim, 1960 [1ère éd. :1917].

THC. = THUCYDIDE (ca 460-ca 400 a.C.n.)La Guerre du Péloponnèse, 1 : Livre I, texte édité et traduit par J. DE ROMILLY, Paris, 1964_ [1er tirage

1953 ; 2 : Livre II, texte édité et traduit par J. DE ROMILLY, Paris, 1967_ [1er tirage : 1962] ; 3 : Livre III,texte édité et traduit par R. WEIL et J. DE ROMILLY, Paris, 1969_ [1er tirage : 1963] (Collection des Universités

de France).

TLE = Testimonia linguae Etruscae, texte présenté par M. PALLOTTINO, Florence, 2e édition, 1968 (Biblioteca distudi superiori).

VERG. = P. VERGILIUS MARO (ca 70-19 a.C.n.)Énéide, 1 : Livres I-IV ; 2 : Livres V-VIII ; 3 : Livres IX-XII, texte édité, traduit et commenté par J.PERRET, Paris, 1977-1980 (Collection des Universités de France).

Énéide, texte latin repris de l’édition de J. PERRET et traduit par J.-P. CHAUSSERIE-LAPREE, Paris, 1993(La Différence).

554

XEN. = XENOPHON (ca 426-ca 354 a.C.n.)Der Verfassung der Spartaner, texte édité, traduit et commenté par ST. REBENICH, Darmstadt, 1998(Texte zur Forschung, 70).

La République des Lacédémoniens, texte édité, traduit et commenté par Fr. OLLIER, Lyon-Paris, 1934(Annales de l’Université de Lyon. Droit et Lettres, 47).

La ‘Constitution d’Athènes’ attribuée à Xénophon, texte traduit et commenté par CL. LEDUC, Paris, 1976(Annales littéraires de l’Université de Besançon, 192).

Helléniques, 1 : Livres I-III ; 2 : Livres IV-VII, texte édité et traduit par J. HATZFELD, Paris, 1965-1966_[1er tirage 1936-1939] (Collection des Universités de France).

555

ANNEXE II :

BIBLIOGRAPHIE GENERALE

ALDERS, G. J. D., Cassius Dio = Cassius Dio and the Greek World, dans Mnemosyne 39, 1986, p. 282-304.

ID., Historische periodisering = Historische periodisering in de Oudheid, Amsterdam-Oxford-New York, 1986(Mededelingen der koninklijke Nederlandse Akademie van wetenschappen. Afdeling Letterkunde, 49, 6).

ID., Plutarch = Plutarch’s Political Thought, Amsterdam, 1982.

ID., Political Thought = Political Thought in Hellenistic Times, Amsterdam, 1976.

ID., Theorie = Die Theorie der gemischten Verfassung im Altertum, Amsterdam, 1968.

ACHARD, G., Bellum iustum = ‘Bellum iustum’, ‘bellum sceleratum’ sous les Rois et sous la République, dansBSLat 24, 1994, p. 474-486.

ADAMIETZ, J., Asianismus, dans Historisches Wörterbuch der Rhetorik, éd. par G. ÜDING, 1 : A-Bib, Tübingen,1992, col. 1114-1120.

AFFORTUNATI, M. et SCARDIGLI, B., Plutarch’s Life of Publicola = Aspects of Plutarch’s Life of Publicola, dansPlutarch and the Historical Tradition, éd. par PH. A. STADTER, Londres-New York, 1992, p. 109-131.

AHLHEID, F., Tiran = De tiran en zijn slachtoffer, Livius, 3, 44-49, dans Lampas 28, 1995, p. 331-348.

AIGNER-FORESTI, L., Movimenti etnici = Movimenti etnici nella Roma dell’VIII secolo a. C., dans Emigrazione eimmigrazione nel mondo antico, éd. par M. SORDI, Milan, 1994, p. 3-10 (CISA, 20).

ALAUX, J., Fratricide = Fratricide et lien fraternel : quelques repères grecs, dans QS 46, 1997, p. 107-132.

ALCOCK, S. E., Graecia Capta = ‘Graecia Capta’. The Landscapes of Roman Greece, Cambridge, 1993.

EAD., Romanization = The Problem of Romanization, the Power of Athens, dans The Romanization of Athens, éd.par M. C. HOFF et S. I. ROTROFF, Oxford-Exeter, 1997 (Oxbow Monographs, 94).

ALESHIRE, S. B., Archaism = Archaism and the Athenian Religious Reform of 21 BC, dans AJA 99, 1995, p. 349.

ALFÖLDI, A., Divinisation = La divinisation de César dans la politique d’Antoine et d’Octavien entre 44 et 40avant J.-C., dans RN 15, 1973, p. 99-128.

ID., ERL = Early Rome and the Latins, Ann Arbor, 1965 (Jerome Lectures, 7).

ID., Neue Romulus = Die Geburt der kaiserlichen Bildsymbolik. Kleine Beiträge zu ihrer Entstehungsgeschichte,2 : Der neue Romulus, dans MH 8, 1951, p. 190-215.

ID., Römische Frühgeschichte = Römische Frühgeschichte. Kritik und Forschung seit 1964, Heidelberg, 1976(Bibliothek der klassischen Altertumswissenschaften, 6).

ALONSO-NUÑEZ, J. M., Abfolge = Die Abfolge der Weltreiche bei Polybios und Dionysios von Halikarnassos,dans Historia 32, 1983, p. 411-426.

ID., Anacyclosis = The Anacyclosis in Polybius, dans Eranos 84, 1986, p. 17-22.

A

556

ID., Appian = Appian and the World Empires, dans Athenaeum 62, 1984, p. 640-644.

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Z

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TABLES

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TABLE DES CARTES, GRAPHIQUES ET TABLEAUX

Carte 1 : L’Arcadie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114Carte 2 : Véies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150Carte 3 : La prétendue enceinte servienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153Carte 4 : Athènes, les Longs Murs et le Pirée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155

Graphique 1 : Répartition des citations entre les différents livres des Antiquités romaines . 36Graphique 2 : Les termes liés à µοναρχíα dans les Antiquités romaines . . . . . . . . . . 233Graphique 3 : Les termes liés à βασιλεíα dans les Antiquités romaines . . . . . . . . . . . 235Graphique 4 : Les termes liés à τυραννíς dans les Antiquités romaines . . . . . . . . . . . 237

Tableau 1 : Répartition des termes liés à βασιλεíα dans les Antiquités romaines . . . . . . 236Tableau 2 : Répartition des termes liés à τυραννíς dans les Antiquités romaines . . . . . . 239Tableau 3 : Champs lexicaux associés à la τυραννíς . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244Tableau 4 : Modalités d’emploi des occurrences de βασιλεúς en fonction des différents

rois de Rome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246Tableau 5 : Complémentarités et oppositions des notions d’<πιεíκεια, µετριóτης et

αIθáδεια dans les Antiquités romaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 437Tableau 6 : Les cycles constitutionnels selon Platon, Polybe et Denys . . . . . . . . . . . 454Tableau 7 : Caractérisation de la plèbe et du patriciat dans le discours d’Appius Claudius

(DION. HAL., AR, V, 66, 1-68, 5) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 476

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TABLE DES MATIERES

Introduction Générale :Parcours Dionysiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

I. Sur la frontière… Fragments d’une vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5I. 1. « Maudite Carienne ! » : Halicarnasse, le berceau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5I. 2. Rome, la ville d’élection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

a. « O wie fühl ich im Rom mich so froh ! » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8b. L’apprentissage de la langue latine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11c. Les cercles intellectuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

I. 3. Itinéraires, itinérances : une vie sur la frontière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18II. L’atelier de Denys d’Halicarnasse : conceptions et pratiques historiographiques . . 21

II. 1. Double jeu : les deux carrières de Denys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22II. 2. Un idéal : la µíµησις . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

a. La µíµησις, gage de l’excellence stylistique dans les Opuscules rhétoriques . . . 25b. Les Antiquités romaines, ou la µíµησις à l’œuvre dans la cité . . . . . . . . . . 27

II. 3. Denys et le métier d’historien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29a. Τò 2ναγκαιóτατον LργονK : réflexions sur le choix d’un sujet . . . . . . . . . . 30

1. Ο`τε τ,ν <λαχíστην τBν Uποθéσεων προ|ρηµαι : Rome ou le parfait objet historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302. La contribution de Denys à l’historia perpetua . . . . . . . . . . . . . . . . 31

b. Le traitement et la mise en œuvre des sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351. Une quête d’autorité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352. Le regard critique de l’historien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

II. 4. Les Antiquités romaines, œuvre d’une vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42a. Une archéologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42b. Une histoire totale : les Antiquités romaines sous le signe du mélange . . . . . . 44c. Une histoire pour tous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

III. Regards croisés sur l’œuvre de Denys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51IV. Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

PREMIERE PARTIE : DENYS ET LE MONDE GREC

CHAPITRE PREMIER :ROME, VILLE GRECQUE ?NAISSANCE ET DEVELOPPEMENT D’UN TOPOS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

I. Les premières références à Rome émanant du monde grec . . . . . . . . . . . . . . . 63I. 1. Agrios et Latinos, ou l’Occident selon Hésiode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63I. 2. Le surgissement de Rome chez Hellanicos de Lesbos . . . . . . . . . . . . . . . . . 64I. 3. Traditions aristotéliciennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

II. Rome vue par les Grecs à l’époque hellénistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74II. 1. Rome dans l’orbite du monde grec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74II. 2. L’ambiguïté de l’héritage troyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79II. 3. Ni Grecs ni Barbares : les Romains sur une voie intermédiaire . . . . . . . . . . . 82

631

III. La thèse de Denys d’Halicarnasse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87III. 1. Rome n’est pas une cité barbare . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88III. 2. Rome n’est pas une cité étrusque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90III. 3. Rome n’est pas l’ennemie des cités grecques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92III. 4. Originalité de la prise de position dionysienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

IV. Résonances impériales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97IV. 1. Strabon ou le triomphe de la παιδεíα . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97IV. 2. Plutarque ou le triomphe conjugué de l’2ρετF et de la παιδεíα . . . . . . . . . . 101IV. 3. Dion Cassius ou le triomphe de l’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

CHAPITRE SECOND :DENYS, HISTORIEN DE LA GRECE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

I. L’Arcadie, berceau des Romains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113I. 1. Rome sous le signe de l’Arcadie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

a. Les Aborigènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115b. Les Pélasges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119c. Les Troyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

I. 2. De l’Arcadie comme « hellénisme ‘puissance deux’ » . . . . . . . . . . . . . . . . 131I. 3. L’Arcadie à la loupe : l’établissement du Palatin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

a. La civilisation arcadienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136b. Le panthéon des Arcadiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140c. Denys et la permanence de l’établissement arcadien . . . . . . . . . . . . . . . . 145

II. Athènes ou l’école de l’excellence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148II. 1. Athènes comme référence spatiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149II. 2. Athènes comme référence chronologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157II. 3. Athènes comme référence historiographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163II. 4. Rome est-elle meilleure cité qu’Athènes ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168

III. Sparte entre mirages et réalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176III. 1. La politique intérieure de Sparte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178

a. Lycurgue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1781. Portrait du législateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1782. Romulus, nouveau Lycurgue ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180

b. Éléments de l’organisation politique lacédémonienne . . . . . . . . . . . . . . . 1831. La cité modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1832. Les impasses d’une politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187

c. La morale spartiate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189III. 2. L’Empire de Sparte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193

IV. L’horizon grec des Antiquités romaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202IV. 1. L’hellénisme selon Denys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202

a. Définition ethno-géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203b. Définition culturelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206c. Définition historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209d. Un hellénisme cumulatif ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214

IV. 2. Perspectives et enjeux de la reconstruction dionysienne . . . . . . . . . . . . . . . 215a. La promotion de la Renaissance culturelle grecque . . . . . . . . . . . . . . . . 216b. La création d’un Empire unifié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219

632

SECONDE PARTIE : DENYS ET LE MONDE ROMAIN

CHAPITRE PREMIER :FIGURES DE LA ROYAUTE DANS LES ANTIQUITES ROMAINES . . . . . . . . . . . . . . . 224

I. Caractéristiques du pouvoir personnel à Rome dans la représentation dionysienne . . 232I. 1. Questions de vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232

a. Quelques remarques préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2321. Μοναρχíα . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2332. Βασιλεíα . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2343. Τυραννíς . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236

b. Valeurs respectives de ces termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2391. Μοναρχíα . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2392. Βασιλεíα . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2403. Τυραννíς . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242

c. Utilisation du substantif βασιλεúς en fonction des différents rois de Rome . . . 245d. Éléments de conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252

I. 2. Les signes de la royauté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254a. Caractéristiques de la figure royale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254

1. L’appartenance à une famille royale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2542. Les signes physiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2573. Les qualités morales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2594. Les manifestations de l’ε`νοια divine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263

b. Modalités d’accession au pouvoir royal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2671. Rome entre succession ‘uirtutis causa’ et tentation dynastique . . . . . . . . 2672. Le roi est mort, vive le roi ! …ou comment un souverain romain monte sur le

trône . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272c. Éléments de conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278

II. Romulus, le plus que roi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281II. 1. Construction d’une figure de légende . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281

a. Rémus et Romulus, les jumeaux fondateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281b. Le fratricide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282c. La mort de Romulus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286

1. ‘Nec deinde in terris Romulus fuit’ : l’apothéose du premier roi . . . . . . . 2862. ‘Discerptus rex’ : l’assassinat de Romulus . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2883. César et Auguste dans le sillage romuléen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290

d. Denys d’Halicarnasse et la légende du fondateur . . . . . . . . . . . . . . . . . 2951. Romulus et Rémus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2952. Le fratricide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2983. La mort de Romulus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299

II. 2. La fondation de l’Vrbs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305a. Une fondation en trois temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306b. Le rituel de fondation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307c. Romulus ou la gloire du Fondateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311

II. 3. La Constitution de Romulus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314a. Un opuscule politique hérité des guerres civiles ? . . . . . . . . . . . . . . . . . 316b. Romulus législateur : lecture de AR, II, 3-29 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320

1. Le triomphe de l’Aµóνοια . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3222. La polyanthropie, clé du développement romain . . . . . . . . . . . . . . . 3293. Le théâtre des vertus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333

633

III. Processus de dégradation de la royauté de Tarquin l’Ancien à Tarquin le Superbe . 341III. 1. Un temps de rupture ? Rome et ses derniers rois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341

a. Le témoignage de la tradition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341b. Le point de vue des Modernes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 345

1. Un hiatus entre première et seconde royauté ? . . . . . . . . . . . . . . . . . 3452. Rome, cité étrusque ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350

c. Tarquin l’Ancien chez Denys : un roi pleinement romain . . . . . . . . . . . . . 3551. Où il n’est question que de continuité… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3552. Les conséquences de la continuité : Tarquin l’Ancien n’est pas un roi

étrusque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358III. 2. Figures de la dégradation du pouvoir royal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363

a. Les ambiguïtés d’un règne : Servius Tullius . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3631. Un esclave sur le trône romain : les vicissitudes de la Fortune . . . . . . . . 3632. Un roi hésitant entre mesure et excès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3673. Démocratie ou oligarchie ? Les réformes serviennes selon Denys . . . . . . 371

b. La royauté déchue : la tyrannie des Tarquins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3771. « La transgression permanente » : construction de la figure de Tarquin le

tyran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3802. Spécificités dionysiennes dans la représentation du règne des Tarquins . . . 385

IV. Quelques éléments de conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395

CHAPITRE SECOND :GROUPES ET VALEURS : LES GENTES DANS LES ANTIQUITES ROMAINES . . . . . . . . 399

I. La gens Valeria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 406I. 1. Publius Valérius Publicola, l’ancêtre idéal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 407

a. La parole agissante : Publicola et la chute des Tarquins . . . . . . . . . . . . . . 409b. L’An I de la République . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 410c. L’œuvre de Valérius après 509 a.C.n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 417d. Considérations générales sur le Publicola de Denys . . . . . . . . . . . . . . . . 421

I. 2. Luttes pour la cité, luttes dans la cité : destins croisés des héritiers de Publicola . . . 426a. Gloires militaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 426

1. Marcus Valérius et le φρóνηµα des Romains . . . . . . . . . . . . . . . . . 4262. Publius Valérius, l’héritier valeureux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431

b. Manius Valérius, le démocrate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4351. Le débat sur la remise des dettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4352. La dictature, réponse de Manius aux jeunes sénateurs . . . . . . . . . . . . . 4403. La sécession de la plèbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4444. Le procès de Coriolan et l’équilibre constitutionnel . . . . . . . . . . . . . . 450

Appendice I : La gens Valeria selon Denys d’Halicarnasse . . . . . . . . . . . . . . . . 457Appendice II : Caractérisation de la gens Valeria dans les Antiquités romaines . . . . . . 458

II. La gens Claudia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 461II. 1. L’arrivée à Rome de la gens Claudia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463

a. Éléments issus de la tradition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 464b. Éléments propres à Denys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 468

II. 2. Appius, consul en 495 a.C.n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472a. Premier débat sur la remise des dettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472b. Le consulat et les prémisses de la radicalisation claudienne . . . . . . . . . . . . 479c. Après le consulat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 483

1. Fidélité aux valeurs conservatrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4832. Incohérences dionysiennes dans le portrait d’Appius ? . . . . . . . . . . . . 486

634

II. 3. Appius, consul en 471 a.C.n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 488II. 4. Gaius, consul en 460 a.C.n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 492

a. Les combats contre le tribunat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 492b. L’opposition au décemvirat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 496c. Retour de la liberté… et des tropismes claudiens . . . . . . . . . . . . . . . . . 499

II. 5. Appius le décemvir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 502a. Mise en place du décemvirat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 503b. Prolongation du décemvirat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 508c. Appius le décemvir, une figure maudite de l’histoire romaine . . . . . . . . . . . 510

1. Le pire des Claudii . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5102. Inversion des valeurs claudiennes : Appius le tyran . . . . . . . . . . . . . . 513

Appendice III : La gens Claudia selon Denys d’Halicarnasse . . . . . . . . . . . . . . . 522Appendice IV : Caractérisation de la gens Claudia dans les Antiquités romaines . . . . . 523

III. Quelques éléments de conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 526

ÉLEMENTS DE CONCLUSION

DENYS, LA CITE ET L’EMPIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 531I. Le pouvoir à Rome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 534II. Le pouvoir de Rome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 539III. Denys d’Halicarnasse, un historien ‘augustéen’ ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 542

ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Annexe I : Les textes anciens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 547Annexe II : Bibliographie générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 555

TABLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Table des cartes, graphiques et tableaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 629Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 630